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ACTIONS POUR LA DURABILITÉ DANS LES COMMUNES

THÈME 1 RESSOURCES NATURELLES ET ENVIRONNEMENT


1.1 Biodiversité

ENTRETIEN ÉCOLOGIQUE DES ESPACES VERTS


ET BANDES HERBEUSES

CONCERNE TEMPS POUR COMPLEXITÉ RESSOURCES


IMPLANTATION DE MISE EN ŒUVRE NÉCESSAIRES
• ménage communal
• politiques publiques • moins de 2 ans • faible • basses
• 2 à 5 ans • moyenne • moyennes
• plus de 5 ans • élevée • élevées

1 A PROPOS DE L’ACTION

DESCRIPTION Une gestion différenciée, plus écologique, des Afin d’informer, de sensibiliser et d’impliquer
espaces de verdure permet d’augmenter la diver- la population, le projet propose de l’associer au
sité des milieux, d’enrayer la perte de la biodiver- choix des surfaces gérées de manière extensive
sité et d’agir sur les chaînes alimentaires, tout et à la nature des revêtements des espaces publics
en créant un espace de vie agréable. Mais l’aban- (places de parcage, chemins, places de jeu, etc.).
don d’une gestion « propre en ordre » au profit
d’une nature plus sauvage peut être perçu par les
citoyens comme un défaut d’entretien.

RAISONS D’AGIR L’entretien écologique des espaces est le premier capables de s’implanter partout. Cela conduit à
pas pour enrayer la perte de biodiversité de notre une banalisation du paysage et augmente simul-
flore et de notre faune dans les milieux bâtis. Se- tanément le risque de voir toutes les espèces
lon les cas et la structure du bâti, il peut contribuer succomber en même temps à une maladie ou à
à la mise en réseau des espèces et des habitats et un parasite. La diversification est donc une assu-
permettre leur déplacement. rance-vie pour les écosystèmes, grands ou petits.
Dans son règlement concernant la protection de La densification exigée aujourd’hui augmente
la flore de 2005, le Canton encourage le maintien aussi la pression sur les espaces de verdure.
et la reconstitution d’une flore riche en espèces Dans le même temps, la population aspire à plus
et diversifiée. Or, la nature des aménagements de nature dans les espaces construits. Cette na-
réalisés dans l’espace construit (gazons, chemins ture doit être proche et accessible. Le suivi du pro-
ou places revêtues de bitume), souvent associée à jet « BiodiverCity » mené dans différentes régions
un entretien intensif (tontes fréquentes, usages de Suisse a montré que la population avait une
d’herbicides) fait peu à peu disparaître de nom- préférence pour des espaces diversifiés et com-
breuses espèces indigènes spécialisées. Celles- plexes quant à leur structure et leur végétation.
ci se suffisent pourtant d’habitats de petite taille! Il semble donc possible de conjuguer la présence
De manière générale, on recense toujours plus d’habitats riches en biodiversité avec les attentes
d’espèces généralistes, qu’elles soient indigènes de la population.
ou introduites, peu exigeantes écologiquement et

PUBLIC CIBLE, Toutes les communes, quelque soit leur taille, Enfin, des actions d’éducation à l’environnement
BÉNÉFICIAIRES peuvent opter pour des aménagements et une peuvent être menées sur place avec les classes de
gestion plus écologique d’une partie de leurs es- la commune.
paces publics et espaces verts.
La population en est le bénéficiaire direct, en plus
de la flore et de la faune bien sûr.
La commune peut également tirer un avantage
financier d’un entretien moins soutenu de ses
espaces publics.

Canton de Vaud – Unité de développement durable – info.durable@vd.ch – www.vd.ch/durable


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ACTION ENTRETIEN ÉCOLOGIQUE DES ESPACES VERTS ET BANDES HERBEUSES

2 MISE EN OEUVRE

OBJECTIFS Conserver ou créer une mosaïque aussi diver- • Permettre la floraison et la propagation des
sifiée que possible de milieux de prairies (friche, espèces végétales tardives.
prairie fleurie) et rudéraux (surfaces de sable, • Favoriser les plantes indigènes, mieux adap-
ballast, gravier, pavés, mur de pierres sèches na- tées au milieu dans lequel elles sont plantées
turelles). ou semées et nécessitant moins d’entretien.
• Fournir des abris à la faune.
• Rationaliser la gestion des espaces en fonc-
tion de leur usage. • Favoriser la mise en réseau des milieux pour
permettre le déplacement des espèces.
• Diversifier et enrichir le paysage local.

MÉTHODOLOGIE La démarche devrait porter sur tous les espaces Pour augmenter la diversité en plantes et animaux
susceptibles d’accueillir une gestion plus exten- d’un espace de verdure, il est possible de :
sive ou d’être modifiés et diversifiés à court ou • limiter le nombre de fauches à deux au maxi-
moyen terme : mum, voire l’effectuer une année sur deux;
• plates bandes, îlots routiers, bords de route et • laisser une partie de la surface non fauchée,
talus; par exemple au pied des arbres ou en marge
• places de jeux, parcs, cours d’écoles, cime- des surfaces fréquentées par le public en bor-
tières et pourtour des bâtiments publics dure de chemins (ces espaces permettent un
(églises, salle communale); repli de la faune et constituent une banque de
• parkings; graines).
• abords des terrains de sports; • retarder la date de la première coupe, idéale-
• espaces verts des zones d’habitation; ment à début juillet pour les milieux secs.
• bords de cours d’eau; • privilégier des coupes hautes (10 cm), idéale-
ment avec des motofaucheuses pour protéger
• jardins familiaux;
la petite faune.
• etc.
• retirer les résidus de fauche.
Dresser au préalable le catalogue des espaces
• planter ou (sur)semer des espèces indigènes
verts d’une commune permet simultanément
et de station (adaptées aux conditions de la
d’identifier d’éventuels secteurs de milieux rares,
région).
fragiles ou abritant des espèces menacées et
• limiter, voir supprimer l’usage de biocides et
d’adopter les mesures appropriées à leur protec-
recourir si nécessaire à des méthodes de lutte
tion.
biologique.
Associer la population à cet inventaire, puis au • diminuer voir supprimer l’arrosage.
classement des espaces en fonction de critères
• supprimer l’usage d’engrais.
écologiques (valeur naturelle), historiques, cultu-
• installer des petites structures (tas de bois, de
rels et sociaux (usages).
pierres, murs en pierres sèches, haies vives,
Lister les attentes de la population, montrer des nichoirs à abeilles sauvages, etc.) afin de mé-
exemples par photomontages de ce que pourrait nager des abris pour la petite faune.
être une gestion plus écologique des espaces de • laisser au sol les feuilles mortes et les
la commune, puis assigner aux différents espaces branches dans les espaces arborisés.
le mode de gestion qui convient.
Dans le cas d’une biodiversité ordinaire, la com-
Les méthodes de gestion varient en fonction du mune est libre de procéder à la validation des ac-
type de surface, de milieux et d’usage. Ainsi, s’il tions qu’elle juge les plus adéquates. En présence
est approprié de tondre régulièrement et d’en- de milieux protégés ou dignes de protection, la
graisser le gazon d’un terrain de foot, on pourra commune est invitée à s’adresser au Canton pour
renoncer à un tel entretien aux abords des ves- définir les responsabilités d’entretien et les mo-
tiaires ou sur le parking d’accès. dalités de collaboration possibles.

PLAN D’ACTION, A établir suivant le catalogue des espaces com-


PLANNING munaux et des mesures de gestion associées
(voir la rubrique Ressources, ci-dessous).

Canton de Vaud – Unité de développement durable – info.durable@vd.ch – www.vd.ch/durable


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FAISABILITÉ Les chances de succès varient d’une surface à Cependant, un entretien écologique n’est jamais
(FACTEURS DE l’autre suivant leur état initial, l’usage qu’il en a « mauvais » pour la nature et avec un peu de pa-
RÉUSSITE ET RISQUES)
été fait par le passé et l’assentiment de la popu- tience et d’attention, on observe toujours des
lation. Dans un secteur qui aura été intensément effets très bénéfiques sur la faune et la flore.
enrichi durant de nombreuses années, il faudra L’aménagement conjoint de nouveaux milieux
parfois attendre encore quelques années avant écologiques (nichoirs, murs, etc.) augmente les
que le nombre d’espèces qui y pousse augmente. chances de voir la biodiversité croître rapide-
Il peut parfois être nécessaire de semer ou d’ap- ment.
pauvrir artificiellement le sol pour permettre aux Le recours à des spécialistes pour expliquer le
espèces moins compétitives de s’y développer. gain écologique et à des médiateurs pour les dé-
Le succès des plantations d’arbres peut égale- marches participatives peut faciliter le démarrage
ment varier suivant l’âge des plants, la pollution, la du projet (voir la rubrique Ressources humaines,
qualité du sol, la fréquence des agressions méca- ci-dessous).
niques et chimiques, etc.

SUIVI ET ÉVALUATION • Suivi botanique et zoologique (nombre d’es- • Bilan des heures de travail.
pèces, présence d’espèces rares, succès des • Enquête de satisfaction auprès de la
plantations, etc.). population.
• Suivi des coûts d’entretien à charge de la com-
mune (quantité d’engrais, biocides, consom-
mation d’eau).

BÉNÉFICES ATTENDUS • Augmentation de la diversité d’espèces végé- • Préservation de milieux fragiles ou rares.
tales et animales. • Promotion d’espèces indigènes plus résis-
• Protection d’éventuelles espèces rares ou tantes.
menacées. • Bénéfices esthétiques et économiques.

DÉLIVRABLES ET Délivrables : fiches techniques et cours pour les Communication au public : panneaux, visites gui-
COMMUNICATION employés communaux. dées, animations, journées thématiques, dossier
didactique, articles, site internet de la commune,
tout-ménage, etc.

3 RESSOURCES

RESSOURCES Il est essentiel de définir avec précision le mode Il peut notamment être très utile de faire appel à un
HUMAINES de gestion à appliquer sur chaque surface; par bureau d’étude ou à un biologiste pour établir le
exemple au moyen de fiches pratiques à distri- catalogue des surfaces et définir leur valeur bio-
buer aux employés communaux. La municipalité logique potentielle et les mesures qu’il convien-
peut déléguer le pilotage du projet au service en drait de mettre en place pour augmenter la bio-
charge des travaux ou de la voirie, ou à une com- diversité. On fera également appel à ces acteurs
mission spécifique créée à cette fin et y associer pour mener un suivi biologique des surfaces et
ou non un mandataire. mesurer le succès des mesures mises en œuvre.
Pour la mise en œuvre proprement dite de la ges- Pour le choix des espèces et des essences à plan-
tion, les mesures peuvent être menées sans per- ter ou semer, on peut faire appel à un paysagiste,
sonnel supplémentaire car les modes de gestion un aménagiste ou à des entreprises spéciali-
extensif sur lesquels se base l’entretien écolo- sées dans la commercialisation de mélanges de
gique nécessitent moins d’intervention et donc graines indigènes.
moins de main-d’œuvre. Cependant, il peut parfois Enfin, des ONG telles que Pro Natura et le WWF
être nécessaire d’adapter les outils du personnel. mettent à disposition des communes différents
outils et guides pratiques pour les aider dans leur
démarche.

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RESSOURCES Investissements: Gain:


FINANCIÈRES
• Mandats éventuels aux bureaux d’étude, biolo- • Temps.
gistes, aménagistes, paysagistes, etc. • Main d’œuvre.
• Achat de nouveaux outils. • Économie des dépenses en herbicides, en-
• Achat de plantes et graines. grais, produits phytosanitaires, etc.

POSSIBILITÉS Le Canton peut soutenir jusqu’à concurrence de de protection (talus secs, zones humides) ou des
DE SOUTIEN 35% et dans les limites de ses crédits, des travaux aménagements en faveur d’espèces protégées
d’inventaires des milieux de la commune, des ou prioritaires (murs, nichoirs, etc.).
mesures de gestion extensives de milieux dignes

4 EXEMPLES, RÉALISATIONS, PERSPECTIVES

Plusieurs communes de Suisse pratiquent une Ce type de démarche peut cependant sans pro-
gestion extensive d’une partie de leurs surfaces blème être mis en place dans un petit village.
vertes ou ont opté pour des aménagements per- Plusieurs exemples de démarches participatives
mettant l’implantation d’une faune et d’une flore impliquant des écoles dans la gestion de leurs
diversifiée (pavés gazon, chemins en chaille non espaces verts sont disponibles dans le canton
stabilisée, maintien d’une zone non revêtue en de Vaud (Établissements scolaires des trois
sable/graviers autour des arbres, murs). sapins à Échallens, Léon Michaud à Yverdon-les-
A ce jour, ce sont principalement des villes qui Bains,…). Voir aussi :
se sont engagées dans une démarche de « Biodi- www.vd.ch/biodiversite > Les villes et les villages
vercity » impliquant une réelle participation de la
population.

5 POUR EN SAVOIR PLUS

CONTACTS Département de la sécurité et de l’environnement


Service des forêts, de la faune et de la nature
Centre de conservation de la nature
021 557 86 30, info.faune-nature@vd.ch, www.vd.ch/nature

RÉFÉRENCES Manuel sur l’entretien différencié – introduction / partie 1 / partie 2 / partie 3 / critères.
Service des parcs et domaines, Ville de Lausanne.
www.lausanne.ch > Ville de nature > Le SPADOM > Les publications > L’entretien différencié
(classeur)

Biodiversité, Guide d’action Communes ─ Un décor végétal naturel dans les localités. WWF Suisse,
2010. www.wwf.ch > Le WWF > Nos thèmes > Biodiversité > Prestations de la nature > Nos guides
d’action > Communes > Aménagement d’espaces proches de l’état naturel.
NB: la rubrique Nos guides d’action contient des fiches pour cinq publics cibles: Communes, Particu-
liers, Entreprises, Agriculteurs, Écoles.

biodiverscity
http://biodiverscity.ch

Exemple d’Yverdon-les-Bains: www.yverdon-les-bains.ch

Pro Natura Vaud


Cette association publie régulièrement pour les communes des actions qui peuvent être mises en œuvre
en faveur de la biodiversité.
www.pronatura.ch/vd > Projets > Les talus de route

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