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Université de Tissemsilt

Promotion : 2 eme année Master (Protection des écosystèmes)


Séance : TD Gestion des aires protégées
Année universitaire : 2023/2024

Titre du TD : Corridor de conservation


Définition :
Corridor : De manière générale, dans le champ de l’écologie du paysage, le mot
corridor désigne toute liaison fonctionnelle entre des écosystèmes ou entre différents
habitats d’une espèce (ou d’un groupe d’espèces interdépendantes), permettant sa
dispersion et sa migration. Les corridors assurent ou restaurent les flux d’espèces et de
gènes qui sont vitaux pour la survie des espèces et leur évolution adaptative. Ils sont
donc vitaux pour le maintien de la biodiversité animale et végétale et pour la survie à
long terme de la plupart des espèces. De plus d'après Bourdieu, ils participent à la
socialisation de l'individu au sein de son milieu.
Les notions de corridor biologique et de corridor écologique sont des notions récentes
et en évolution, découlant de l’écologie du paysage, une des branches de la
biogéographie. Elles désignent les structures éco-paysagères (sites et réseaux de sites)
réunissant les conditions de déplacement d'une espèce (animale, végétale, ou
fongique..) ou d’une communauté d’espèces, ou de leurs gènes. L’ensemble
enchevêtré de ces corridors constitue la trame d’un maillage écologique ; réseau
complexe local et planétaire.
On tend à distinguer :
1. Le corridor biologique, désignant tout corridor spécifique à une espèce donnée,
y compris du point de vue des échanges génétiques,
2. Le corridor écologique, structure spatiale plus large n’engageant pas
nécessairement de notion génétique. Un corridor écologique peut rassembler divers
sous-corridors biologiques (on parle alors de Zone de connexion biologique
(ZoCoB)).
3. Le réseau écologique ; l’ensemble fonctionnel des corridors, aux échelles
paysagères et supra-paysagères.

Le problème : la fragmentation éco-paysagère


La fragmentation écopaysagère est un problème environnemental majeur qui se
produit lorsque les écosystèmes naturels sont divisés en fragments plus petits et isolés
en raison de l'expansion des activités humaines, telles que l'urbanisation, l'agriculture,
la construction de routes et d'infrastructures, et l'exploitation forestière. Cette
fragmentation peut avoir des conséquences graves pour la biodiversité et les
écosystèmes, et voici quelques-unes des principales préoccupations associées à ce
problème :
- Perte d'habitat : Lorsque des écosystèmes sont fragmentés, cela entraîne souvent la
destruction de parties significatives de ces habitats naturels. La perte d'habitat est l'une
des principales causes du déclin de la biodiversité, car de nombreuses espèces
dépendent de vastes zones pour leur survie.
- Isolation des populations : Les fragments isolés d'habitats naturels rendent plus
difficile pour les populations animales et végétales de se déplacer, de se reproduire et
d'échanger des gènes. Cela peut entraîner la consanguinité, la diminution de la
diversité génétique et une plus grande vulnérabilité aux maladies et aux perturbations
environnementales.
- Dégradation de la qualité de l'habitat : Les fragments d'habitat restants sont
souvent de moindre qualité en termes de ressources alimentaires, d'abris et de
conditions environnementales. Cela peut entraîner une diminution de la disponibilité
des ressources nécessaires à la survie des espèces.
-Effets sur la migration et la dispersion : Les barrières créées par la fragmentation
écopaysagère, telles que les routes et les zones urbanisées, entravent la migration et la
dispersion des animaux, ce qui peut entraîner des accidents routiers, une mortalité
accrue et des populations isolées.
- Dérèglement des écosystèmes : La fragmentation peut perturber les écosystèmes en
modifiant les interactions entre les espèces, en favorisant les espèces opportunistes et
en altérant les cycles de vie naturels.
- Effets sur la pollinisation : Les populations isolées d'espèces végétales peuvent être
affectées par une réduction de la pollinisation par les insectes, ce qui peut entraîner
une diminution de la production de fruits et de graines.
- Impact sur la résilience aux changements climatiques : La fragmentation
écopaysagère peut rendre les écosystèmes moins résilients face aux changements
climatiques, car les populations isolées ont du mal à s'adapter et à se déplacer vers des
zones plus adaptées.
- Destruction de corridors de conservation : Les corridors de conservation, qui
relient des zones naturelles fragmentées, peuvent être affectés par le développement
humain, compromettant ainsi leur capacité à maintenir la connectivité écologique.
Typologie générale des corridors
Dès 1986, Forman et Godron établissaient une typologie basée sur leur structure.
D'autres typologies se sont basées sur des aspects fonciers, ou sur le caractère
"ouvert" ou "fermé" des milieux ou encore sur les habitats qu'ils abritent.
On distingue maintenant généralement :
1. structure linéaire (étroits ; ces corridors abritent surtout des espèces de lisières
forestières et des eaux). Ce sont par exemple des haies, fossés, talus, ripisylves, etc.,
2. structures plus larges accueillant à la fois des espèces de lisière et celles ne vivant
que dans les "cœurs" d'habitats (ex : forêts) ;
3. structure-gué (suites d’ilôts-refuges (« stepping zones » pour les anglophones)
4. Zones-tampon ou zones secondaires
Typologies « fonctionnelles » des corridors
On peut distinguer selon leurs fonctions :
• des corridors de migration, impliquant des déplacements plus importants, souvent
saisonniers ;
• des corridors "inter-fonction" (commuting corridor) qui lient par exemple une
aire de repos ou de reproduction aux aires de nourrissage, utilisés à des rythmes
journaliers à saisonniers, sur des distances moindres pouvant dizaines de kilomètres,
ils sont empruntés à des rythmes plus ou moins quotidiens, qui jouent un rôle essentiel
pour la survie de populations au jour le jour[21] .
• des corridors de dispersion, subdivisés corridors de dispersion "individuelle" ;
corridors de reproduction ; corridors d'extension ou de décentrement d'aire de
répartition quand des populations entières ou sous-populations doivent se déplacer
pour survivre, par exemple en réponse au forçage climatique (On parle alors parfois
de corridor climatique) ou en réponse à divers types de forçage anthropique
(assèchement d'une zone humide, inondations dues à de grands barrages,
déforestation, etc.)
Relation entre les aires protégées et les corridors
Les corridors de conservation ne sont pas eux-mêmes des aires protégées au sens
traditionnel du terme, mais ils jouent un rôle important dans la gestion et la
préservation de la biodiversité dans le contexte des aires protégées. Les aires
protégées, telles que les parcs nationaux, les réserves naturelles, les réserves de
biosphère, etc., sont des zones spécifiquement désignées pour la conservation de la
nature, la protection de la biodiversité et la préservation des écosystèmes. Elles sont
généralement soumises à des réglementations strictes pour minimiser les impacts
humains sur l'environnement.
En revanche, les corridors de conservation sont des zones qui relient ces aires
protégées ou d'autres zones naturelles fragmentées. Ils sont conçus pour faciliter la
mobilité des espèces entre ces zones fragmentées, évitant ainsi l'isolement des
populations animales et végétales, et favorisant la circulation génétique. Les corridors
de conservation peuvent prendre diverses formes, notamment des bandes de terres,
des ponts écologiques, des corridors fluviaux, des corridors marins, des couloirs
aériens, des tunnels sous les routes, etc.
En résumé, les corridors de conservation agissent comme des connecteurs entre les
aires protégées et d'autres habitats naturels. Ils ne sont pas des aires protégées en tant
que telles, mais ils sont essentiels pour améliorer l'efficacité de la conservation dans le
contexte des aires protégées en permettant aux espèces de se déplacer librement, de
s'alimenter et de se reproduire sur de plus grandes distances. Les corridors de
conservation sont un outil important pour atténuer les effets de la fragmentation
écopaysagère et pour préserver la biodiversité.
Exposées à réalisés :
1- Gestion des Aires Protégées :
Un exposé sur les principes et les pratiques de gestion des aires protégées, y compris
la planification, la surveillance, la recherche, le tourisme durable et la participation
des communautés locales.

2- Évaluation de l'Impact Environnemental dans les aires protégées :


Une discussion sur les méthodes d'évaluation de l'impact environnemental dans les
aires protégées, visant à minimiser les effets négatifs des activités humaines.

3- Conservation des Espèces Menacées :


Une exploration des mesures prises dans les aires protégées pour la conservation des
espèces en danger, y compris la réintroduction, la protection de l'habitat et la
surveillance.

4- Tourisme Durable dans les Aires Protégées :


Une présentation sur le rôle du tourisme dans les aires protégées, en mettant l'accent
sur le tourisme durable, l'éducation des visiteurs et l'impact sur les écosystèmes.

5- Gestion des Conflits entre l'Homme et la Nature :


Un exposé sur la manière dont les aires protégées gèrent les conflits entre la
conservation de la nature et les besoins des communautés locales, notamment
l'agriculture, la pêche et la foresterie.

6- Aires Protégées et Changement Climatique :


Une discussion sur les effets du changement climatique sur les aires protégées et les
stratégies d'adaptation pour préserver ces environnements fragiles.

7- Participation Communautaire dans la Gestion des Aires Protégées :


Une présentation sur l'importance de l'implication des communautés locales dans la
gestion des aires protégées, y compris les avantages et les défis.

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