Définition : Corridor : De manière générale, dans le champ de l’écologie du paysage, le mot corridor désigne toute liaison fonctionnelle entre des écosystèmes ou entre différents habitats d’une espèce (ou d’un groupe d’espèces interdépendantes), permettant sa dispersion et sa migration. Les corridors assurent ou restaurent les flux d’espèces et de gènes qui sont vitaux pour la survie des espèces et leur évolution adaptative. Ils sont donc vitaux pour le maintien de la biodiversité animale et végétale et pour la survie à long terme de la plupart des espèces. De plus d'après Bourdieu, ils participent à la socialisation de l'individu au sein de son milieu. Les notions de corridor biologique et de corridor écologique sont des notions récentes et en évolution, découlant de l’écologie du paysage, une des branches de la biogéographie. Elles désignent les structures éco-paysagères (sites et réseaux de sites) réunissant les conditions de déplacement d'une espèce (animale, végétale, ou fongique..) ou d’une communauté d’espèces, ou de leurs gènes. L’ensemble enchevêtré de ces corridors constitue la trame d’un maillage écologique ; réseau complexe local et planétaire. On tend à distinguer : 1. Le corridor biologique, désignant tout corridor spécifique à une espèce donnée, y compris du point de vue des échanges génétiques, 2. Le corridor écologique, structure spatiale plus large n’engageant pas nécessairement de notion génétique. Un corridor écologique peut rassembler divers sous-corridors biologiques (on parle alors de Zone de connexion biologique (ZoCoB)). 3. Le réseau écologique ; l’ensemble fonctionnel des corridors, aux échelles paysagères et supra-paysagères.
Le problème : la fragmentation éco-paysagère
La fragmentation écopaysagère est un problème environnemental majeur qui se produit lorsque les écosystèmes naturels sont divisés en fragments plus petits et isolés en raison de l'expansion des activités humaines, telles que l'urbanisation, l'agriculture, la construction de routes et d'infrastructures, et l'exploitation forestière. Cette fragmentation peut avoir des conséquences graves pour la biodiversité et les écosystèmes, et voici quelques-unes des principales préoccupations associées à ce problème : - Perte d'habitat : Lorsque des écosystèmes sont fragmentés, cela entraîne souvent la destruction de parties significatives de ces habitats naturels. La perte d'habitat est l'une des principales causes du déclin de la biodiversité, car de nombreuses espèces dépendent de vastes zones pour leur survie. - Isolation des populations : Les fragments isolés d'habitats naturels rendent plus difficile pour les populations animales et végétales de se déplacer, de se reproduire et d'échanger des gènes. Cela peut entraîner la consanguinité, la diminution de la diversité génétique et une plus grande vulnérabilité aux maladies et aux perturbations environnementales. - Dégradation de la qualité de l'habitat : Les fragments d'habitat restants sont souvent de moindre qualité en termes de ressources alimentaires, d'abris et de conditions environnementales. Cela peut entraîner une diminution de la disponibilité des ressources nécessaires à la survie des espèces. -Effets sur la migration et la dispersion : Les barrières créées par la fragmentation écopaysagère, telles que les routes et les zones urbanisées, entravent la migration et la dispersion des animaux, ce qui peut entraîner des accidents routiers, une mortalité accrue et des populations isolées. - Dérèglement des écosystèmes : La fragmentation peut perturber les écosystèmes en modifiant les interactions entre les espèces, en favorisant les espèces opportunistes et en altérant les cycles de vie naturels. - Effets sur la pollinisation : Les populations isolées d'espèces végétales peuvent être affectées par une réduction de la pollinisation par les insectes, ce qui peut entraîner une diminution de la production de fruits et de graines. - Impact sur la résilience aux changements climatiques : La fragmentation écopaysagère peut rendre les écosystèmes moins résilients face aux changements climatiques, car les populations isolées ont du mal à s'adapter et à se déplacer vers des zones plus adaptées. - Destruction de corridors de conservation : Les corridors de conservation, qui relient des zones naturelles fragmentées, peuvent être affectés par le développement humain, compromettant ainsi leur capacité à maintenir la connectivité écologique. Typologie générale des corridors Dès 1986, Forman et Godron établissaient une typologie basée sur leur structure. D'autres typologies se sont basées sur des aspects fonciers, ou sur le caractère "ouvert" ou "fermé" des milieux ou encore sur les habitats qu'ils abritent. On distingue maintenant généralement : 1. structure linéaire (étroits ; ces corridors abritent surtout des espèces de lisières forestières et des eaux). Ce sont par exemple des haies, fossés, talus, ripisylves, etc., 2. structures plus larges accueillant à la fois des espèces de lisière et celles ne vivant que dans les "cœurs" d'habitats (ex : forêts) ; 3. structure-gué (suites d’ilôts-refuges (« stepping zones » pour les anglophones) 4. Zones-tampon ou zones secondaires Typologies « fonctionnelles » des corridors On peut distinguer selon leurs fonctions : • des corridors de migration, impliquant des déplacements plus importants, souvent saisonniers ; • des corridors "inter-fonction" (commuting corridor) qui lient par exemple une aire de repos ou de reproduction aux aires de nourrissage, utilisés à des rythmes journaliers à saisonniers, sur des distances moindres pouvant dizaines de kilomètres, ils sont empruntés à des rythmes plus ou moins quotidiens, qui jouent un rôle essentiel pour la survie de populations au jour le jour[21] . • des corridors de dispersion, subdivisés corridors de dispersion "individuelle" ; corridors de reproduction ; corridors d'extension ou de décentrement d'aire de répartition quand des populations entières ou sous-populations doivent se déplacer pour survivre, par exemple en réponse au forçage climatique (On parle alors parfois de corridor climatique) ou en réponse à divers types de forçage anthropique (assèchement d'une zone humide, inondations dues à de grands barrages, déforestation, etc.) Relation entre les aires protégées et les corridors Les corridors de conservation ne sont pas eux-mêmes des aires protégées au sens traditionnel du terme, mais ils jouent un rôle important dans la gestion et la préservation de la biodiversité dans le contexte des aires protégées. Les aires protégées, telles que les parcs nationaux, les réserves naturelles, les réserves de biosphère, etc., sont des zones spécifiquement désignées pour la conservation de la nature, la protection de la biodiversité et la préservation des écosystèmes. Elles sont généralement soumises à des réglementations strictes pour minimiser les impacts humains sur l'environnement. En revanche, les corridors de conservation sont des zones qui relient ces aires protégées ou d'autres zones naturelles fragmentées. Ils sont conçus pour faciliter la mobilité des espèces entre ces zones fragmentées, évitant ainsi l'isolement des populations animales et végétales, et favorisant la circulation génétique. Les corridors de conservation peuvent prendre diverses formes, notamment des bandes de terres, des ponts écologiques, des corridors fluviaux, des corridors marins, des couloirs aériens, des tunnels sous les routes, etc. En résumé, les corridors de conservation agissent comme des connecteurs entre les aires protégées et d'autres habitats naturels. Ils ne sont pas des aires protégées en tant que telles, mais ils sont essentiels pour améliorer l'efficacité de la conservation dans le contexte des aires protégées en permettant aux espèces de se déplacer librement, de s'alimenter et de se reproduire sur de plus grandes distances. Les corridors de conservation sont un outil important pour atténuer les effets de la fragmentation écopaysagère et pour préserver la biodiversité. Exposées à réalisés : 1- Gestion des Aires Protégées : Un exposé sur les principes et les pratiques de gestion des aires protégées, y compris la planification, la surveillance, la recherche, le tourisme durable et la participation des communautés locales.
2- Évaluation de l'Impact Environnemental dans les aires protégées :
Une discussion sur les méthodes d'évaluation de l'impact environnemental dans les aires protégées, visant à minimiser les effets négatifs des activités humaines.
3- Conservation des Espèces Menacées :
Une exploration des mesures prises dans les aires protégées pour la conservation des espèces en danger, y compris la réintroduction, la protection de l'habitat et la surveillance.
4- Tourisme Durable dans les Aires Protégées :
Une présentation sur le rôle du tourisme dans les aires protégées, en mettant l'accent sur le tourisme durable, l'éducation des visiteurs et l'impact sur les écosystèmes.
5- Gestion des Conflits entre l'Homme et la Nature :
Un exposé sur la manière dont les aires protégées gèrent les conflits entre la conservation de la nature et les besoins des communautés locales, notamment l'agriculture, la pêche et la foresterie.
6- Aires Protégées et Changement Climatique :
Une discussion sur les effets du changement climatique sur les aires protégées et les stratégies d'adaptation pour préserver ces environnements fragiles.
7- Participation Communautaire dans la Gestion des Aires Protégées :
Une présentation sur l'importance de l'implication des communautés locales dans la gestion des aires protégées, y compris les avantages et les défis.