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La déforestation

1. Definition
La déforestation est la perte de surface forestière au profit d’autres utilisations
des terres où tout simplement la réduction importante du couvert forestier . Le
phénomène de déforestation est souvent évoqué en lien avec celui de
dégradation (fonctionnelle ou biologique) de la forêt.
● Causes
Les causes principales de la déforestation actuelle sont humaines. Un rapport
du député Jacques Le Guen estime que la crise forestière mondiale est avant
tout une crise de surconsommation : la mondialisation de l'économie expose
les forêts tropicales à la pression du marché international. La conversion
actuelle des forêts tropicales pour des cultures d'exportations constitue un
accaparement indirect des terres par les pays industrialisés et ceux en
transition (Chine, Inde).
.Activités humaines
L'homme interfère depuis très longtemps avec la forêt, mais ses impacts
deviennent plus importants de par les armes (ex : fusil de chasse) et moyens
techniques qu'il a récemment acquis (tronçonneuse, engins forestiers lourds,
génie routier, etc.) au détriment de la forêt et de nombreux grands sites
patrimoniaux.
La principale cause de la déforestation est la conversion des surfaces
forestières pour de nouveaux usages, l'exploitation directe du bois vient en
seconde position. Certains facteurs secondaires, liés à la dérégulation,
peuvent venir aggraver la déforestation.
L'urbanisation et l'artificialisation des forêts
Un nombre croissant de forêts sont sous influence urbaine. Les dernières
zones naturelles boisées sont de plus en plus fragmentées et mitées. Les
forêts secondaires exploitées le sont aussi en raison notamment de certaines
normes sylvicoles récentes et formes plus intensives d'aménagement forestier
(véritables remembrements parcellaires organisés autour d'un réseau dense
de voies forestières, éventuellement élargies) qui ajoutent leurs effets à ceux
d'autres infrastructures (autoroutes, routes forestières...).
Des creusements de canaux et des centaines de grands barrages
hydroélectriques construits depuis quelques décennies, ainsi que de
nombreux travaux de drainage ou de pompage d'eau, ont aussi un impact
majeur et durable sur la biodiversité forestière et la santé des arbres; les lacs
de réserve des grands barrages peuvent noyer de vastes espaces de forêt.
Construction de routes
Outre la déforestation nécessaire à la construction d'une route, toute
l'urbanisation qui en découle aggrave la déforestation. Les populations
s'installent ainsi aux abords de la voie de communication et défrichent pour
obtenir de l'espace pour leurs habitations et des surfaces planes pour les
cultures ou l'élevage. C'est par exemple le cas de la route interocéanique
reliant le Brésil à la Bolivie, en passant par le Pérou.
Facteurs naturels
Actuellement ,les facteurs naturels ayant une influence sur le couvert forestier
incluent de nombreux facteurs. Les maladies et les champignons sont aidés
par la présence de cultures monospécifiques, voire de cultures composées
d'arbres clones. En effet lorsqu'un arbre est atteint, tout le peuplement suit car
chaque arbre dispose de la même vulnérabilité. La graphiose de l'Orme
(Ceratocystis ulmi) est ainsi responsable de la mort de la quasi-totalité des
ormes d'Europe durant les années 1980.
Les proliférations d'espèces comme les grands herbivores (favorisés par la
disparition de leurs prédateurs) ou les insectes phytophages (favorisés par les
cultures monospécifiques et le réchauffement climatique) peuvent être
extrêmement destructrices, comme au Québec où la Tordeuse des bourgeons
de l'épinette a provoqué entre 1938 et 1958 la mort de 60 % des sapins
(Abies balsamea) et de 20 % des épinettes (Picea mariana et Picea glauca)
bien que ces épidémies se produisent dans des forêts naturelles
gigantesques et non dans des plantations monospécifiques. En 1975, 35
millions d'hectares étaient touchés. Ces épidémies sont récurrentes et font
partie intégrante de la dynamique de la forêt boréale, mais on estime que le
réchauffement de la planète pourrait réduire la période de temps entre deux
épidémies en plus d'en augmenter les intensités. Dans le Sud de la France,
les années 2003-2006 ont été très chaudes et sèches provoquant des
épidémies dévastatrices dans les peuplements d'épicéas communs. Les
forestiers locaux estiment que l'épicéa, introduit dans le Sud Massif Central et
dans les Pyrénées dans les années 1950-60, pourrait devenir un reliquat d'ici
quelques années, créant une pénurie de bois résineux dits « blancs » utiles
pour la papeterie.
Les orages secs créent avec leurs éclairs et vents induits des feux de forêts
spectaculaires dans les forêts boréales (Canada, États-Unis, Sibérie Orientale
et Nord de la Chine) ainsi que dans les forêts tropicales sèches lors de
phénomènes macroclimatiques (El Nino en Indonésie). La tempête de 1999
par exemple détruisit 160 millions de m3 de bois rien qu'en France. L'éruption
volcanique du mont Saint Helens aux États-Unis provoqua la destruction
massive de plusieurs dizaines de kilomètres carrés de bois.
● Conséquences
Sols
La déforestation expose davantage les sols aux rigueurs du climat: le
lessivage par les pluies non freinées par la végétation emporte l'humus et
découvre la roche-mère. Faute de racines pour retenir le sol, les glissements
de terrains sont souvent favorisés en bordure de falaise, etc.
Biodiversité
La déforestation est une destruction d'habitats de milliers d'espèces animales
et végétales, souvent condamnées à localement (ou globalement) disparaître.
Elle perturbe les équilibres et les assemblages d'espèces, souvent en ajoutant
ses effets à ceux de l'agriculture, du roadkill ou de l'urbanisation fréquemment
associées à la déforestation. C'est aussi un facteur de fragmentation
écopaysagère, qui diminue la résilience écologique des forêts. La forêt est en
effet le milieu terrestre qui abrite et nourrit le plus d'êtres vivants.
On distingue la « déforestation brute », où les plantations ne sont pas prises
en compte, de la « déforestation nette », où celles-ci sont prises en compte,
mais une forêt replantée ne remplace jamais une forêt primaire, même
comme puits de carbone. Un contrôle de la déforestation nette tend à
privilégier la fonction de stockage du carbone, en négligeant la perte de
biodiversité induite par les destructions des forêts naturelles.
Cycle de l'eau
Les forêts participent activement au cycle de l'eau, dont via
l'évapotranspiration et l'infiltration vers les nappes. Les forêts contribuent
même plus que tout le reste de la flore au phénomène d'évapotranspiration,
qui influence la pluviométrie et ce qu'on appelle les « hydroclimats ». Ce sont
elles qui entretiennent une hygrométrie élevée, parfois constante, dans les
zones tropicales humides, ce qui est une condition favorable à une très haute
biodiversité. Leurs racines vont chercher l'eau jusqu'à plusieurs dizaines de
mètres de profondeur, ou de distance et facilitent l'infiltration des pluies.
Catastrophes naturelles
Une moindre pluviométrie augmente les risques d'incendies. De plus, sur les
pentes, même faibles, la déforestation aggrave les glissements de terrains,
avalanches et coulées de boues, augmente la turbidité et la pollution des
cours d'eau, au détriment de la plupart des espèces animales et végétales,
jusqu'à l'estuaire et au-delà.
L'humus forestier fixe dans ses complexes argilo-humiques de nombreux
métaux lourds et polluants (dont eutrophisants naturels). Il limite le
ruissellement et l'érosion en favorisant l'infiltration d'une eau épurée vers les
nappes. Sa disparition aggrave les problèmes d'inondations, de sécheresse,
et de pollution de l'eau. L'eau « filtrée » par les forêts alluviales alimente aussi
certains fleuves : 30 mètres de forêt riveraine retiennent la quasi totalité des
nitrates agricoles. La déforestation augmente encore les problèmes de
manque d'eau potable. C'est pourquoi de nombreuses législations ont créé
des forêts dites « de protection », theoriquement intouchables.
Climat
Selon le groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
(GIEC), la déforestation contribuait à la fin du xx° siècle à environ 20 %
des émissions de gaz à effet de serre,
La déforestation provoque :
• une modification du climat mondial et local; la forêt interagit avec le
climat via le cycle du carbone, mais elle le fait aussi via les flux d'énergie
(albédo) et d'eau
(évapotranspiration/stockage/infiltration) entre la terre et l'atmosphère.
La flore évapotranspire en rafraichissant l'air. Elle absorbe la lumière et
une part de la chaleur, là où un sol nu et clair renvoie l'énergie du soleil
vers l'atmosphere (albédo). La température ambiante peut croitre de 10
° après une déforestation en zone tropicale, réchauffement qui
modifie la pression atmosphérique, qui elle-même influe sur le
déplacement des masses d'air et des cellules de tempêtes. Il peut
aggraver des phénomènes de désertification ou de salinisation et
modifier des cycles pluviométriques à échelle régionale, voire
mondiale , provoquant sécheresse et inondations anormales. La
déforestation, en diminuant l'évapotranspiration, pourrait diminuer
les précipitations en Amazonie;

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