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I

EPIGRAPHES

« Il est également révoltant de constater que le continent qui a le moins


contribué au changement climatique, c’est-à-dire l’Afrique, est aussi
celui qui est le plus précocement et le plus violemment touché par les
dommages environnementaux ».
Vittorio HÖSLE

« La problématique de la crise écologique indubitable en ce XXIème


siècle, est une des conséquences des déprédations commises par les pays
dits riches et/ou industrialisés dans les pays pourvoyeurs des matières
premières, en l’occurrence les pays du berceau de l’humanité ».
Adolphe AGANZE

« Que l’Homme protège et sauvegarde l’environnement ou ce sera la


nature qui le détruira et l’anéantira ».
Pape François

« Le paradigme de l’économie doit céder la place au paradigme de


l’écologie ».
Vittorio HÖSLE
II

DEDICACE

Au Fr. Jean-Baptiste TABARO Mwene Wirhu, ofm, passionné de l’écologie,

Au Fr. Jean-Paul KILINGI NSOMO, ofm, ami de l’écosophie,

Au Fr. Hubert KASONTA, ofm, doux et humble de cœur,

A notre maître Fr. Oscar OMARI NGAMBO, ofm, apôtre de la paix et de la


non-violence,

Au Fr. Jean de Dieu BAZIBUHE MUSAKA, ofm, apôtre des périphéries,

A notre cher Préfet de l’Institut Technique Fundi Maendeleo, Fr. Gaston


CUYPERS, planteur des arbres,

A l’Apostolat du Couple et de la Famille, mouvement catholique œuvrant dans


l’Archidiocèse de Bukavu en vue de juguler la dégradation de l’écosystème,

A nos chers amis Papa Deogratias MURHABAZI, Papa Raphaël


MATABISHI, Papa Patient MATABISHI, Papa Lucien KALUNDI , Dr.
Espoir BATUMIKE, Ir. Emmanuel BUKANJU, Ir. Francis BULENGA, Ir.
Francis ILUNGA, Ir. Gracia MUKUBU, Ir. Kyamusoke MASAANDI, Ir.
Jacques NYEMBO, Ir. Maria Goretti NEEMA, Ir. Prince AGANZE,
Gratienne SIFA, Guilaine NTANDA, Da FURAHA NTAKOBAJIRA
Marie-Claire, Jeanne d‘Arc BIRINAMA, MUGOLI BISIMWA, Marthe
MUGOLI, Valère MBURHONYINJA, Sr. Espérance, ssfcr, femmes et
hommes généreux, hospitaliers et aimables,

A nos parents Delphin NTAMWENGE NAKALONGE et Césarine


NSIMIRE M’NAKARHAMBI et à tous nos sœurs et frères Adolphine
III

NZIGIRE Ntamwenge, Sylvie CIRHAGANE Ntamwenge, Pascal


MULUMEODERHWA Ntamwenge, Cécile NAWEZA Ntamwenge,
RHUGENDABANGA Ntamwenge, Alain Ntamwenge, Nathalie
MWAJUMA Ntamwenge, Marc SAFARI Ntamwenge, Grâce NEEMA
Ntamwenge, Jacqueline Ntamwenge, Emmanuel Ntamwenge, Benjamin
Ntamwenge, et toute la grande famille Nakalonge gwa Bulogwe qui nous ont
appris le goût de la patience et de l’excellence, dédions ce travail.
IV

IN MEMORIAM

En mémoire du Père Olivier NAMEGABE SALUMU du Sacré-Cœur, ocd,

André BIRINGANINE NAKALONGE,

Dieudonné SATIRA RHUDAHINDWA,

Gustav KAGUKU,

Pascal KOBA BASHIBIRIRA,

Victor NAKARHAMBI MUSHENGEZI,

Fr. Alphonse NZENGU, ofm,

Fr. Deogratias BISIMWA, ofm,

Sr. Alphonsine Virginie AMBOLE, fmm,

Sr. Alphonsine KAHEMBE, fmm,

Sr. Clara KAHAMBU, ssfcr,

Bernadette M’CEMWENGE,

Victorine M’LWIGULIRHA,

Laise BULANGALIRHE BATISTELLA TREVIZAN,

Médiatrice MWASHITE, et

Marie-Micheline LINDA.

Que le Seigneur leur manifeste sa miséricorde et sa paix !


V

AVANT-PROPOS

Alors que cette recherche laborieuse est au seuil de sa parution au monde des chercheurs tant
en philosophie de l’écologie qu’en économie politique ainsi qu’en technoscience, nous, nous ouvrons
notre cœur pour exprimer notre gratitude à toutes celles et à tous ceux, qui, de loin ou de près nous
ont permis de l’entamer et de l’achever.

Que notre reconnaissance et action de grâce parviennent au Très-Haut et Tout-Puissant,


bon Seigneur qui nous pourvoit à chaque instant l’air et le vent si précieux pour notre être. Il nous
a comblés de ses bienfaits tout au long de ce dur labeur.

Nous remercions les Frères Alex ILUNGA MIKOMBE, André MURHABALE


BARHAYIGA et Ferdinand KASHALA et ainsi que les définiteurs de nous avoir aidé à cheminer
dans la vie franciscaine.

Nous exprimons nos sincères remerciements à Monsieur l’abbé Jean-Hilaire ILUNGA, au


Père Eustache NYANDWE MUVULA, osb et au Fr. Jean-Claude MULEKYA KINOMBE,
ofm pour leur souci et attention particuliers pour notre formation en nous octroyant des ouvrages
qui nous ont permis d’enrichir cette cogitation.

De manière singulière, nous tenons à dire merci au Professeur Associé Jean MURHEGA
qui, en dépit de ses occupations pluralistes a porté son regard sur nous en acceptant la direction
de ce travail. Votre compétence, patience et rigueur nous sont indubitables et inoubliables.

A tout seigneur, tout honneur, nous disons humblement merci aux Frères qui détiennent
la charge de la direction académique de notre Scolasticat bienheureux Jean XXIII ainsi qu’au
corps professoral et ouvrier dudit scolasticat pour leur dévouement pour la formation adéquate des
futurs ministres de l’Église. Au Professeur ordinaire Edouard NAWEJ ainsi qu’au chef des
travaux Germain MUSUL, nous exprimons notre profonde reconnaissance pour leurs
compliments.

L’opportunité nous est offerte pour exprimer nos sincères gratitudes à nos formateurs, à
nos accompagnateurs dont P. ROLANDO Le petit, sx, P, Mario, sdb et Fr. Marcel TSHIKEZ,
ofm, à nos frères en formation et à nos ouvriers pour leur confiance, amour et proximité dont nous
avons été bénéficiaires. Puisse Dieu vous accorder le souhait de vos lèvres.
VI

Vous avez été pour nous une compagnie et une chance, vous avec qui nous avons partagé
les expériences académiques, chers collègues, nous disons simplement merci. A la famille Edson
Tadeu Trévizan et Neusa Baptistella Rosaly depuis Brésil, à la famille Pierre KAZUWA, à la
famille Benjamin NYEMBO et Rosie BUZILU, à la famille MIKOMBE, à maman
MUSWAMBA, à maman Béatrice MUVUBA, à maman FAIDA BASHONGA, à maman
Joséphine CIBALONZA, à la famille Dodi MASUDI, à la famille André KITENGE, à la
famille Marcel KANT, à la famille Pascal KOBA, à Mr Cédric le bibliothécaire du theologicum
Saint François de Sale, nous exprimons notre reconnaissance pour vos soutiens et compliments. A
vous cher frère-cadet Lucien BISIMWA NAKALONGE, façonné par la société xavérienne, nous
vous remercions pour votre franche collaboration académique. Que tous ceux qui sont proches par
la vie tant quotidienne, morale que spirituelle se sentent remerciés du fond de notre cœur.

Nous remercions tous les censeurs sévères de la philosophie, vrais ayatollahs de la pensée.
A tous ceux qui ont le désir ardent de poursuivre la recherche en éthique environnementale en vue
de juguler la crise écologique actuelle, nous disons avec douceur : merci et courage.

Adolphe AGANZE
1

0. INTRODUCTION GENERALE

0.1. Choix et intérêt du sujet

L’historien de la philosophie retracera la chronologie philosophique depuis le


tout élément premier de tout ce qui est des présocratiques, c’est-à-dire de la
préoccupation du monde extérieur qu’est la nature pour ceux-ci ; du changement de
paradigme par Socrate qui oriente l’objet de la philosophie non plus vers la nature
mais plutôt vers l’homme. L’historien mentionnera le dualisme platonicien, le
parricide aristotélicien, le primat de la théologie sur la philosophie à l’époque
médiévale, le dogmatisme des Pères et Docteurs de l’Église, la révolution
copernicienne, la révolution moderne cartésienne qui influencera toute la philosophie
contemporaine au cours de laquelle Le capital de Karl Marx apportera un nouveau
paradigme qu’est homo faber au détriment d’homo sapiens.

Néanmoins, nous constaterons que sa préoccupation sur la dégradation de notre


habitat terrestre fera preuve de l’heuristique de peur. Or, la crise écologique est réelle
en ce siècle. Il est très important et urgent de parler de la problématique de la crise
écologique, car aucun peuple du monde n’est criminel, et plus encore aucune religion
n’est terroriste pour subir les dommages causés aujourd’hui par l’usage et
l’exploitation illicites de la Terre par l’être humain qui en est malheureusement
bourreau et victime. La philosophie de la crise écologique est un appel
pressant puisqu’elle insiste sur le changement de paradigme, car la patience de la
Terre est à bout. Il est utile que l’être humain revienne à sa relation première avec la
nature. Nous éprouvons l’audace de porter notre choix et intérêt sur la problématique
de la crise écologique actuelle en élaborant ce travail en vue de nous inscrire dans le
sillage de l’écotoxicologie contemporaine.

0.2. Problématique

Avec la montée en puissance des préoccupations environnementales, l’écologie


se voit de plus en plus sollicitée autour des débats et d’enjeux de société devenus
cruciaux. Le champ écologique actuel est émaillé d’une série des problématiques qui
2

font la Une à la suite de la détérioration de la nature telles que le réchauffement


climatique, la pollution, l’impact des inondations, les déboisements, la sécheresse, les
océans devenus des cimetières des émigrants, les effets du volcan et du gaz méthane,
de l’exploitation des minerais et plus récemment la fonte de l’Arctique pour ce qui
concerne le Canada ainsi que les pays des Pôles. Son entrée en scène au Sommet de
Stockholm en 1972 devient une impulsion à l’écotoxicologie, néologisme de François
Ramade, qui, est une réponse du monde scientifique aux problèmes posés par les
pollutions, notamment chimiques. Face à cette angoisse globalisante, la Terre est à
bout de patience car les catastrophes écologiques auxquelles nous assistons font
preuve de ces actes incontrôlés de l’être humain à l’égard de notre Terre qui nous
héberge et nous porte et dont il est lui-même la cible de cette dégradation.

C’est pourquoi, il y a lieu de se demander : Quel futur pour nos enfants ? Quel
est notre avenir à nous tous ? Quel est le socle de la crise écologique selon Vittorio
Hösle ? Quelle est la panacée à offrir face à la détérioration de l’environnement ?
Pourquoi l’homme ne tient plus compte des personnes incapables de se protéger ?
Pourquoi l’Afrique dans son innocence devient la victime la plus touchée par les
dommages environnementaux ? En quoi est-ce que la crise écologique est-elle
l’affaire de la philosophie ? Dans le développement de notre cogitation, nous
tenterons de répondre à ces questions.

0.3. État de la question

La problématique de la crise écologique n’est plus une fiction comme on le


croyait à l’aube du XVIIème siècle jusqu’à l’émergence des industries. La nature ne
pardonne pas lorsqu’elle est maltraitée car nous devons protéger notre Mater Terra
sinon celle-ci nous détruira. Puisque notre siècle est celui de la crise écologique, les
débats tant philosophiques que politiques et même religieux sur l’écologie ainsi que
la crise qu’engendrent les actes humains sur l’environnement deviennent variés et
parfois aboutissent à dissocier les penseurs et chercheurs, des politiques et hommes
religieux, et pas loin que lors de la COP22 tenue dans le quartier de Bâb Ighli, à
Marrakech, au Maroc pour laquelle a priori le président américain rejeta en bloc
3

l’Accord de Paris dont son prédécesseur Barack Obama fut signataire. Il refusa la
participation des États-Unis d’Amérique à la COP23 tenue à Bonn en Allemagne sous
la présidence de FIJI en 2017. Des travaux portant sur la Problématique de la crise
écologique. Lecture de Philosophie de la crise écologique de Vittorio Hösle furent
élaborés par Eustache NYANDWE MUVULA à l’Université de Lubumbashi et sur
De l’écologie selon Michel SERRES par Cédric MWEPU LWAMAINZA au
Scolasticat Saint Jean XXIII de Kolwezi en 2016. Ne prétendant pas cependant être
le premier ni le dernier à faire écho de la crise écologique actuelle ; nous sommes le
premier à entreprendre un tel travail sur Hösle basé sur La problématique de la crise
écologique au sein de notre palette, le Scolasticat saint Jean XXIII de Kolwezi. Par
ce travail, nous voulons proposer une nouvelle éthique environnementale face aux
insuffisances de l’anthropocentrisme cartésien qui est accusé d’être à la base de la
dégradation de notre habitat dont il est lui-même victime.

0.4. Sources et méthodes

En s’appuyant sur la culture philosophique reçue durant notre cursus


académique et par le fait que la thèse de Hösle selon laquelle le XXIème siècle sera le
siècle de l’environnement est déjà accrédité par suite de la crise écologique présente,
il s’avère nécessaire de nous pencher sur cette thématique en nous nourrissant de la
pensée de Hösle développée dans Philosophie de la crise écologique comme ouvrage
de base. Pour ce faire, en vue d’amener à bon port cette réflexion, les méthodes
herméneutique et réflexive nous serviront d’usage pour l’interprétation fiable de la
pensée de Hösle sur les dommages infligés à notre Terre par l’être humain ainsi que
sa victimisation et pour nous permettre d’apporter un ajout dans le but d’en faire une
vraie écosophie.

0.5. Division du travail

L’ossature de notre travail sera constituée des trois chapitres garnis par une
introduction et une conclusion générales. Le premier chapitre portera sur les sources
de la crise écologique selon Vittorio Hösle où nous montrerons d’où provient la crise
4

écologique actuelle en remontant aux sources que Hösle a indiquées entre autres
l’anthropocentrisme aveugle qui conduit aux actes irréversibles de l’être humain sur
les autres êtres, le progrès technoscientifique et ainsi que le paradigme de l’économie
capitaliste. Le deuxième chapitre portera sur la problématique de la crise écologique
selon Vittorio Hösle où nous présenterons le panorama de Hösle sur la crise
écologique actuelle c’est-à-dire l’ensemble des problèmes qui sont à la base des
catastrophes écologiques. Le troisième chapitre s’articulera autour des conséquences
de la crise écologique: ici nous présenterons à la lumière de Hösle les conséquences
des catastrophes écologiques dues à l’aggravation de la crise écologique.
5

Chapitre premier : LES SOURCES DE LA CRISE ECOLOGIQUE


SELON VITTORIO HÖSLE

I.0. Introduction

Lorsqu’il y a crise, il doit y avoir nécessairement la source qui la cause. La crise


écologique a émaillé la réflexion de Hösle lors de ses fameuses conférences tenues à
Moscou il y a de cela vingt-huit ans. Il n’est pas resté indifférent face à la menace
incontestable de l’environnement, ce qui l’avait poussé à affirmer que le XXI ème
siècle sera le siècle de l’environnement du fait que les hommes habiletés à intervenir
au cri alarmant de la Terre face aux catastrophes écologiques n’ont pas pu faire grand-
chose. Cette crise écologique trouve ses sources dans l’imposition de l’espèce
humaine sur d’autres êtres de l’univers à partir du cogito cartésien qui octroie à
l’homme le primat sur la nature. Dans ce chapitre nous parlerons de
l’anthropocentrisme moderne aveugle, du progrès technoscientifique et le paradigme
de l’économie capitaliste.

I.1. L’anthropocentrisme moderne aveugle

La pensée écologique de Hösle s’attelle sur le primat de l’être humain sur la


nature au cours de l’histoire des idées en Occident. L’analyse sur le déséquilibre qui
s’observe entre l’homme et la nature nous laisse voir que le prolongement de l’époque
médiévale vers le temps moderne avait donné à l’homme la souveraineté sur
l’ensemble des autres êtres. L’homme ayant oublié sa place dans la nature, il entre
dans une ère nouvelle où son pouvoir commence à assujettir la nature. En se plaçant
au centre de l’univers, l’être humain rompt l’harmonie du début. Il brise toute relation
horizontale avec la nature. Il se situe dans une boucle comparable à la monade
leibnizienne. Ce qui pousse Hösle à affirmer que « les catastrophes écologiques sont
un désastre qui nous guette dans un avenir pas si lointain que cela… ».1 Il avait
remarqué le sombre canevas de l’existence humaine dans l’avenir.

1
V. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, éd. Payot & Rivages, Paris, 2011, p. 2.
6

L’anthropocentrisme, qui, étymologiquement « anthropos : homme » et centre, est


une doctrine formée vers le XIXème siècle. Il exprime « la tendance à faire de l’homme
le centre du monde et à considérer son bien comme cause finale du reste de la
nature »2. Pierre-François Moreau renchérit en montrant que cet anthropocentrisme
a poussé l’homme à un agissement aveugle et ignorant devant les causes ou les
dommages auxquels Hösle a fait allusion ci-dessus car « les hommes, conscients de
leurs actions mais ignorants des causes des celles-ci, se figurent être libres…ils en
viennent ainsi à considérer toutes les choses existant dans la nature non comme des
effets des causes réelles, mais comme des moyens pour leur usage »3

Par ailleurs, Hösle voit dans la dichotomie cartésienne une source évidente de
la crise écologique actuelle. Le « cogito ergo sum » de Descartes avait poussé l’être
humain à croire être le souverain des êtres. Cette opposition avait érigé un rempart
entre res cogitans, la chose pensante et la res extensa, la chose étendue. Cette rupture
va conduire à une subjectivité. Christian Godin montre que le début de la quatrième
partie du Discours de la méthode est introduit par le fameux cogito qui est pour
Descartes comme le premier principe indubitable de la philosophie4. Cette certitude
cartésienne fait preuve de la conscience de soi car penser c’est exister comme être
pensant, ce qui définit le cogito comme à la fois prototype et l’archétype de l’idée
claire et distincte car « toutes les fois que je serai en possession d’une idée aussi
claire et distincte que le cogito, je pourrai dire que je suis en possession d’une idée
vraie »5.

C’est dans la sixième partie du Discours de la méthode que nous retrouvons la


fameuse expression cartésienne hissant l’homme au niveau de maître et possesseur
de la nature6 à partir des notions générales de la physique car, dans cette partie
Descartes espère voir la connaissance physique utilisée pour la maîtrise de la nature

2
P.F. MOREAU, Anthropocentrisme, in Grand dictionnaire de la philosophie de Michel BLAY, éd.
Larousse-CNRS, Paris, 2012, p. 40.
3
MOREAU, Anthropocentrisme, 40.
4
Cfr. C.GODIN, La philosophie pour les nuls, éd. Éditions First, Paris, 2007, p. 278.
5
DESCARTES cité par GODIN, La philosophie pour les nuls, 278.
6
Cfr. R. DESCARTES, Discours de la méthode, éd. Jean-Vrin, Paris, 1962, p. 62.
7

et la santé du corps. L’intention est certaine, mais l’action plonge les écologistes en
colère et que Hösle qualifie de révoltant du fait que jamais dans la Grèce antique, la
physis ne pourrait être sous le joug du sophos car « la physis désignait le tout de l’être
en mouvement et l’être humain était conçu comme prenant place au sein de cet
ensemble…jamais il n’aurait pu venir à l’idée des grecs de saisir l’être humain dans
un rapport d’opposition à la physis »7. Mais, nous remarquons que l’homme moderne
est aveuglé par le désir de la position privilégiée dans l’univers face à la nature et
devienne ainsi l’espèce dominante dans la plupart des écosystèmes de la planète 8.
D’où, une exploitation de la terre exigeante en vue de la satisfaction des besoins
économiques par le moyen du progrès de la technique. Pour sa part, Eustache
Nyandwe Muvula estime que la domination de l’homme sur les autres êtres est la
principale conséquence de l’anthropocentrisme qui conduit à la crise écologique car
« lorsque cette domination s’enivre dans un succès aveugle, elle peut constituer un
grand danger dans le domaine écologique »9.

Puisque la lutte est commune et le constat est général, face à cet


anthropocentrisme moderne aveugle qui est à la base de la crise écologique et la
dévastation actuelle de l’environnement, dans son encyclique sur la Sauvegarde de la
maison commune, le pape François met en cause l’idée erronée dans la présentation
chrétienne de l’être humain comme celui qui doit dominer le monde. Le souverain
pontife remarque qu’ « une présentation inadéquate de l’anthropologie chrétienne a
pu conduire à soutenir une conception erronée de la relation entre l’être humain et
le monde »10 du fait que le christianisme est la seule des religions monothéistes à
réserver la place privilégiée à l’être humain au sein de ses enseignements retrouvés
dans le Magistère, bref dans son dogme. L’absolutisation de la subjectivité retrouvée
dans la pensée cartésienne fait montre de la tendance de l’être humain moderne à

7
HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 69.
8
Cfr. R. BARBAULT, Écologie générale : Structure et fonctionnement de la biosphère, éd. Dunod,
Paris, 2008, p.379.
9
E. NYANDWE MUVULA, Problématique de la crise écologique. Lecture de Philosophie de la crise
écologique de Vittorio Hösle, Mémoire de licence en Philosophie à
l’Université de Lubumbashi, 2016, (inédit), p. 3.
10
FRANÇOIS, Laudato si’ sur la sauvegarde de maison commune, éd. Mediaspaul, Kinshasa, 2015,
n°115, p. 114.
8

s’élever plus haut au-delà du monde. D’où, le tremplin vers la dictature voire
l’assujettissement du reste des êtres, ce qui conduit à l’exclusion car, pour Descartes
rien n’existe en-dehors de son « Je » et s’il existe un monde, ce dernier n’est constitué
que des automates. Cette attitude cartésienne pousse Hösle à dire que « la doctrine
cartésienne de la nature est au cœur du présent ravage exercé par l’être humain sur
la nature »11 en la dépouillant de sa valeur intrinsèque et conduit aux actes occultés
à l’égard de notre Terre.

Eu égard à ce qui précède, nous remarquons que la conséquence tragique de


cette subjectivité cartésienne a conduit à obscurcir le point des interactions des
organismes avec leur environnement. De fait, Descartes « …s’appuie sur l’ordre de
domination donnée par Dieu à Adam dans le livre de la Genèse pour exclure a priori
toute limite »12.

I.2. Le progrès technoscientifique moderne

Notre siècle est la risée et le jouet du progrès technoscientifique moderne. Le


temps moderne depuis le divorce de l’être humain et la nature proposé par le cogito
cartésien, le monde s’est retrouvé sous le poids de l’être l’humain. La méconnaissance
de la subjectivité des autres êtres de la part de Descartes et les qualifiant des machines
a abouti à la contribution d’une croissance exponentielle des sciences modernes de la
nature dépourvues de toute éthique environnementale. Le temps moderne est
caractérisé par une émergence des sciences et des techniques. Pour Descartes,
l’archétype ou le modèle de ces sciences est la science mathématique car Hösle
montre que chez Descartes, il existe une idée que rien, au sein du monde naturel des
objets ne saurait pouvoir résister à l’explication mathématique, ce qui fait que la
physique s’élèvera en modèle idéal des sciences modernes naturelles13. L’homme se
fabriquera par des techniques modernes des outils nécessaires pour soumettre la
Terre. Cette soumission provoquera la détérioration de l’environnement car l’homme

11
HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 77.
12
G. DANNEELS, L’Homme et son jardin : Écologie et création, éd. Bimba Landmann, Bruxelles,
2008, p. 23.
13
Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 79.
9

s’étant retiré de l’harmonie naturelle, s’est érigé en dominateur-possesseur au lieu du


responsable-partenaire.

Hösle face aux catastrophes causées par le progrès technoscientifique note que
« la menace de notre habitat terrestre est liée à la destruction de notre habitat
intellectuel »14, car le primat de la raison dans le cogito cartésien avait asphyxié l’être
humain pour ne pas reconnaître les limites de la soumission de sa volonté sur le
monde naturel et dont le ravage est remarquable en médecine aujourd’hui. Pour sa
part, le pape François tire la sonnette d’alarme en ce qui concerne l’avortement en
ces termes : « puisque tout est lié, la défense de la nature n’est pas compatible non
plus avec la justification de l’avortement »15. Le développement des sciences
modernes de la nature a connu une particularité remarquable qu’est la raison
technique. Par la technique, l’homme moderne a largement modifié les autres espèces
de la planète Terre et devient ainsi le plus bel exemple d’envahisseur16. La
dégradation écologique de la planète Terre a poussé Hösle à remarquer
paradoxalement que la sagesse de l’homme ne convient pas à la crise écologique à
laquelle le XXIème siècle croupisse du fait que l’existence de l’être humain a déjà créé
la désharmonie sur la terre ainsi que l’extermination d’un plus grand nombre
d’espèces animales et végétales jusqu’à modifier l’équilibre biologique de la planète
Terre17.

Par ailleurs, il découvre que le progrès considérable accompli depuis Aristote


par exemple dans la biologie, et vu le progrès technoscientifique moderne ; il est fort
étonnant que les réflexions aristotéliciennes sont devenues très pauvres. Or, Aristote
n’avait le but primordial que « d’intégrer tous les êtres vivants au sein de l’ensemble
de l’être… »18 comme toutes les autres sciences anciennes, tandis que les sciences
modernes manifestent un refus de réfléchir sur les fondements de leur propre
entreprise. Ceci affirme qu’il y a une régression dans les sciences modernes. De ce

14
HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 30.
15
FRANÇOIS, Laudato si’, n°120, 118.
16
Cfr. DANNEELS, L’Homme et son jardin : Écologie et création, 7.
17
Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 62.
18
HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 62.
10

fait, ce comportement des sciences modernes de la nature que l’être humain


développe nous amène à se poser la question de pourquoi ne pouvons-nous pas nous
arrêter pour réévaluer leur progrès ?

I.2.1. La science moderne de la nature

La science moderne est au cœur de la crise écologique actuelle. Les sciences


anciennes de la nature au cours de l’Antiquité faisaient allusion à une éthique
responsable. A partir du temps moderne inauguré par la théorie de la science
expérimentale de Francis Bacon, du premier penseur de l’État moderne Thomas
Hobbes qui réduit la science politique à la science mécanique. Par la philosophie
subjective de Descartes, les sciences modernes de la nature prendront une ampleur
remarquable jusqu’à morceler le monde. Elles créent la discontinuité entre l’homme
et la nature. Contrairement aux sciences anciennes, les sciences modernes n’intègrent
plus tous les êtres de l’être dans un ensemble ni rendre compte de son évolution. Mais,
plutôt elles progressent dans le seul but de transformer le monde.

En nous épargnant d’établir une liste des sciences modernes, notre urgence est
de montrer le remède à cette croissance des sciences modernes. Celles-ci sont à
l’origine de la dégradation de notre habitat terrestre. A cette fin, une nouvelle
philosophie de l’écologie est proposée par Hösle en vue de faire face au défi qui
guette le XXIème siècle. Vue la détérioration de notre environnement, il propose
l’Idéalisme objectif car « de par sa nature réflexive, l’idéalisme objectif est la seule
philosophie capable de conceptualiser de manière cohérente les vérités du réalisme
et de l’idéalisme subjectif »19. C’est cette philosophie à venir qu’est l’idéalisme
objectif qui doit résoudre le problème de l’absolutisation de l’être humain dans
l’univers face à la nature car, bien que ce progrès des sciences attire l’attention des
hommes, il est vrai de voir que ce progrès des sciences modernes « ne cesse de
s’imposer de plus en plus à l’environnement auquel nous sommes habitués, voire de
le détruire brutalement »20, ce qui plonge l’homme dans un dégoût de vivre du fait

19
HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 67.
20
HÖSLE, L’idéalisme objectif, éd. Cerf, Paris, 2001, p. 22.
11

que le monde qui résulte de cette transformation destructrice n’offre plus guère de
havre spirituel aux hommes21. Robert Barbault estime qu’ « il nous faut en ce
Troisième millénaire, une science dite participative ou science citoyenne » 22 afin de
contribuer au bien-être collectif des générations présentes et à venir.

En pointant du doigt l’attitude cartésienne de la subjectivité offerte à l’homme,


nous remarquons que les sciences modernes de la nature sont le prolongement de ce
triomphe du subjectivisme. Toute dégradation de la nature par la domination de
l’homme conduit ipso facto à la dégradation de l’être humain lui-même en vertu de
son appartenance à cette nature en tant qu’être vivant. Le développement des sciences
modernes est à la base du changement de la condition de vie à l’époque
contemporaine, car, elles ont permis la mutation du monde jusqu’à l’aube des
industries. Certes, il y a développement, mais il est déplorable de voir que cette
technique moderne développée peu de temps après l’apparition des sciences
modernes cachait derrière elle une ambition néfaste qui n’est autre que la soumission
cartésienne de la nature, source de la crise écologique actuelle. Ceci nous pousse à
cerner la dévastation de notre planète terre causée par ce progrès technique moderne
jusqu’à nos jours.

I.2.2. Le progrès technique moderne

Peu après l’apparition des sciences modernes, la technique moderne a pris aussi
son envol. Le temps moderne est marqué par une transformation de la nature. Hösle
discerne dans ce progrès technique moderne une menace de l’environnement, car son
pouvoir s’impose de plus en plus du fait que son but primordial n’est que la
transformation radicale de l’environnement. Ce qui conduit à la destruction brutale et
suscite en l’homme la haine contre tout ce qui peut être supposé comme étant à
l’origine de cette évolution, à savoir en premier lieu la raison et l’argumentation

21
Cfr. HÖSLE, L’idéalisme objectif, 22.
22
BARBAULT, Écologie générale : Structure et fonctionnement de la biosphère, 380.
12

rationnelle d’où « la marche triomphante de la raison technicienne ne semble que


pouvoir mener à la paralysie de tout sentiment d’immédiateté et de toute vie »23.

Hösle affirme que le progrès technique à la vitesse quasi exponentielle depuis


le XXème siècle paraît incontrôlable à la suite de sa dynamique dans la transformation
du monde et arrive à sombrer les aspirations les plus intimes de l’homme dans la
réconciliation avec ce monde. Il faut observer la contribution de la technique moderne
dans la satisfaction des besoins urgents et primaires de l’être humain mais, il est
étonnant que l’être humain n’arrive pas à les combler car « l’affranchissement de la
nature dont l’homme se rend capable au moyen de la technique s’accompagne
inévitablement de l’apparition continuelle de nouveaux besoins, qui sont une sorte de
« méta-besoins » engendrés par la technique… »24. Il est remarquable qu’au cours de
ce siècle, une sorte d’éternel retour règne, car le besoin comblé fait appel à un autre
et vice versa.

En faisant une approche de la technique moderne qui ne se limitait qu’à un


contrôle cognitif, Hösle trouve que les techniques actuelles reposent sur l’emploi de
l’outil informatique et réduit de ce fait l’effort à sa forme la plus simple. N’est-ce pas
là la domination de l’homme par lui-même évoquée précédemment ? La privation du
monde ? Car la fabrication par la technique d’une machine gigantesque, l’ordinateur,
fait perdre à l’homme son travail, lui prive de son gagne-pain, d’où si l’être humain
ne parvient pas à résoudre ce problème de désintégration, il tomberait dans ce que
Hösle appelle une remise en cause de sa propre personne. C’est à Moscou, au
Printemps 1990, que Hösle rappela par un écho sorti au sein d’un silence généralisé
des intellectuels, bien entendu après son maître Hans Jonas, en clamant qu’aux
sources de la dégradation de l’environnement et de la crise écologique qui en résulte
se trouve la raison technique25. C’est cette raison technique qui a abouti à la
fabrication des produits artificiels détruisant le cours biologique de notre planète.
Ceci amène Hösle à se demander si la Terre est capable d’absorber les produits

23
HÖSLE, L’idéalisme objectif, 23.
24
HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 85.
25
Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 62.
13

artificiels que l’homme régénère artificiellement en vue de satisfaire ses besoins. Si


Hans Jonas avait eu la vision que le XXème siècle aura assisté à un effondrement de
l’environnement et que Hösle renchérit en disant que le XXIème siècle est celui de
l’environnement, il est évident que nous disions : notre siècle, le XXIème siècle est
celui de la crise écologique. D’où l’urgence de restaurer notre intellect vis-à-vis du
progrès technique car « le rétablissement de notre habitat intellectuel pourra garantir
à long terme la survie de notre habitat terrestre. Il s’agit pour les hommes de la
civilisation technique, de reconquérir un foyer métaphysique »26.

Cette analyse sur le progrès technique moderne ne nous laisse pas indifférent
face à sa contribution à l’amélioration de la qualité de vie de l’être humain. Nous ne
pouvons ne pas reconnaître et valoriser le progrès de la technique ; mais il est
révoltant de voir que ce progrès technique a conduit l’être humain à un totalitarisme
sur la nature, à la dictature, ce qui mène la société actuelle à la dérive27 à cause de
l’exploitation massive de la terre, bref, à la source de la crise écologique actuelle étant
donné que, avec le progrès technique, les pays émergents comme la Corée du Nord
aujourd’hui accumule d’arsenaux entiers d’armes à destruction massive et parvient à
inquiéter le monde entier. Ceci implique une menace à un suicide collectif de l’espèce
humaine, d’où la transformation de la Terre en un pur objet pour une fin donnée et
lui privant de toute valeur subjective. Puisque la superstructure de la société en pleine
industrialisation trouve ses assises sur un mariage entre les sciences modernes de la
nature, le progrès technique dans son but de transformer la Terre sans tenir compte
des dommages qu’il lui inflige et le paradigme de l’économie capitaliste qui hypnotise
l’être humain face à la crise écologique actuelle. Il est impérieux de voir en quoi ce
paradigme de l’économie qui décentre la nature et hypnotise l’être humain est à
l’origine de la crise écologique dont le XXIème souffre de la dévastation.

26
HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 30.
27
Cfr. BARBAULT, Écologie générale : Structure et fonctionnement de la biosphère, 379.
14

I.3. Le paradigme de l’économie capitaliste

La montée en puissance de la technoscience a donné lieu à une rationalisation


plus élevée du paradigme de l’économie capitaliste à la suite des stimulations aux
intérêts économiques causés par la recherche de la satisfaction des besoins. A l’aube
de l’époque contemporaine, un des maîtres du soupçon, Karl Marx apporte la
philosophie de la Praxis. Dans sa onzième « Thèse sur Feuerbach », celui-ci lance
un mot d’ordre, hélas ! Toujours d’actualité en ces termes : « les philosophes ont
seulement interprété différemment le monde, ce qui importe, c’est de le changer »28 ;
c’est-à-dire que Karl Marx passe de l’homo sapiens à l’homo faber sans tenir compte
des conséquences que ce changement pourrait causer à notre planète Terre. Voilà la
recherche satisfaisante mais obscurcie par les intérêts économiques ; une des
caractéristiques de l’époque contemporaine et qui se prolonge jusqu’à nos jours.

L’évolution ne s’avère guère aux yeux de Hösle une victoire écrasante de


l’intersubjectivité sur la subjectivité prônée par la philosophie cartésienne mais plutôt
une des causes de la crise écologique car, dans la quête des États-nations à la
satisfaction des besoins économiques croissantes des citoyens, vont procéder de
manière contraignante et hypnotique à l’exploitation expansive unique dans l’histoire
universelle29 et la cible en est le lieu où la résistance est la plus faible c’est-à-dire la
nature et les nations régies par des rapports de type féodal tels que les États
pourvoyeurs de matières premières ( tiers-monde). Nous remarquons aussi que la
déprédation des richesses des pays moins avancés trouve sa justification en ce sens
qu’ils ne se sont pas encore imprégnés de la politique de l’État de droit moderne avec
ses principes. C’est cette recherche de satisfaction des pays émergents qui est à la
base de la croissance à la vitesse de croisière du paradigme de l’économie mais qui
hypnotise car, il est inconcevable et révoltant de voir que

« Les pays émergents comme l’Inde ou la Chine procèdent à une exploitation de la


nature et à une destruction environnementale similaires à celles de l’Occident…
que le continent qui a moins contribué au changement climatique, c’est-à-dire

28
G. LABICA, Karl Max « Les thèses sur Feuerbach », éd. PUF, Paris, 1987, p. 23.
29
Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 46.
15

l’Afrique, est aussi celui qui est le plus précocement et le plus violement touché par
les dommages environnementaux »30.

Cette crise écologique demande de faire un nouveau choix, une urgence au


changement de paradigme. Face à cette dévastation de la nature au XXIème siècle, il
est exact que la philosophie trouve son pesant d’or dans sa critique pour faire appel
aux autres disciplines afin que le paradigme de l’économie qui hypnotise cède la place
au paradigme de l’écologie qui intègre l’ensemble de l’être. Le fait est tangible car
« …la dégradation écologique de la « planète bleue » ainsi que la situation alarmante
du tiers-monde… sont la résultante nécessaire du caractère « nation-socialiste » de
la structure contemporaine hypnotisée par le paradigme de l’économie »31.

Karl Marx trouve que la valeur de la nature n’est reconnue que quand elle est
exploitée non pas de manière qualitative mais quantitative car, pour Marx affirme
Hösle : la nature non exploitée recèle une valeur nulle. Par ailleurs, la conviction
kantienne et fichtéenne estime que la nature en soi n’est pas le réceptacle d’une valeur
morale. Le manque de valeur économique en soi chez Smith, Ricardo et Marx32 de la
nature est pour Hösle l’une des causes principales de la crise écologique actuelle. Ce
fait remarquable au XIXème siècle, n’est pas loin de ce qui nous plonge dans le chaos
en ce XXIème siècle. La République Démocratique du Congo, après le conflit d’entre
1960-2017, est arrivée à conclure des contrats miniers en vue de l’émergence de son
économie mais qui affaiblira les capacités de l’État tout en alimentant les conflits
armés au lieu de contribuer à la paix et au bien-être des congolais33. En dépit de la
qualité et de la quantité de ses ressources minières, la quantité dans l’exploitation du
sol intéressera ses partenaires, qui, hypnotisés par les intérêts économiques, se
méfient des impacts de leurs gestes sur l’environnement : il suffit de parcourir
l’ensemble de ses provinces pour s’en rendre compte des dommages de la
surexploitation minière. Ce qui est révoltant est de voir que l’Uranium de

30
HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 32.
31
HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 48.
32
Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 147.
33
Cfr. B. MUTOMBO BWANACING, Les tâches de la théologie africaine face aux défis de l’écologie,
in Rayons africains de philosophie et de théologie 3 (2011), éd.
Éditions franciscaines, Kolwezi, 2011, 93.
16

Shinkolobwe a servi au XXème siècle au plus grand désastre de l’histoire de l’Univers


sur le continent asiatique. Il a permis la croissance économique des pays dits riches
mais la calamité observée à Hiroshima et Nagasaki reste à déplorer.

I.4. Conclusion

Au cours de ce chapitre, notre effort consistait à cerner avec lucidité les sources
de la crise écologique actuelle. Pour Hösle, l’être humain au cours de ce siècle de la
crise écologique doit passer de la domination au partenariat avec la nature pour une
préservation durable de la Terre. Il est appelé à l’usage responsable de la
technoscience en pleine mutation en vue de garantir à long terme le nouveau
paradigme de l’écologie pour les générations à venir. Ces différentes sources de la
crise écologique actuelle restent le défi à relever au cours de ce siècle.
17

Chapitre deuxième : LA PROBLEMATIQUE DE LA CRISE ECOLOGIQUE


SELON VITTORIO HÖSLE

II.0. Introduction

La problématique de la crise écologique est une conséquence des actes


incontrôlés de l’être humain à l’égard de notre planète Terre qui nous nourrit et nous
porte et dont il est lui-même la cible de cette dégradation. L’ensemble des problèmes
liés à la crise écologique actuelle est un appel qui pousse les écologistes et écologues
d’en assurer la protection. En ce chapitre, nous étudierons la charge sémantique de
la « crise écologique » et les problèmes liés à elle.

II.1. La charge sémantique

II.1.1. La problématique

Face à la détérioration globalisante de l’environnement en ce XXIème siècle, un


ensemble des problèmes à éléments liés est observable. La problématique du
réchauffement climatique ainsi que du changement climatique, de la pollution de l’air
et de l’eau, les inondations, de la fonte de l’Arctique, le versement dans l’eau des
déchets organiques tels que les excréments, cadavres des émigrants et l’aménagement
des territoires sont les problèmes liés à la crise écologique actuelle et auxquels « la
philosophie ne saurait rester neutre face au destin de l’humanité »34 par le fait que la
philosophie ne vise pas à faire une étude de la vérité selon qu’elle exprime telle
exactitude ou non mais plutôt la vérité qui concerne la totalité de l’être35. Le XXème
siècle avait marqué les signes de la distinction entre l’homme et la nature ainsi que la
négation d’une symbiose avec la nature.

34
HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 25.
35
Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 25.
18

II.1.2. La crise écologique

La philosophie hösléenne au cours du XXème siècle s’est axée sur la crise


écologique actuelle. De l’étymologie grecque « Krisis : décision, choix »36, la crise
est un déséquilibre, une manifestation violente d’un trouble. La crise laisse entendre
un progrès, une mutation, une évolution (des choses, du réel, des idées, de la
technique, des sciences…) caractérisé par un déséquilibre aigu37. La crise débouche
sur un effondrement. Cela implique qu’il y ait urgence de faire un nouveau choix car,
notre environnement en ce XXIème siècle fait appel à cette urgence.

Par ailleurs, le mot écologie vient du terme grec « oïkos, demeure, maison, et
logos, science, étude »38 et a été introduit par le naturaliste et biologiste allemand E.
Haeckel en 1866 pour désigner la science qui étudie les rapports ou les relations entre
les organismes et le milieu où ils vivent39. Comme l’écologie fait écho d’une
discipline scientifique, Lamotte et Sacchi montrent qu’il est important de la situer
dans les disciplines biologiques car « l’écologie est ‘‘une véritable biologie de la
nature’’, à la fois analytique et synthétique »40. De par la diversité de ses problèmes
et de ses objectifs et de par son caractère épistémologique, l’écologie adopte une série
des techniques et des méthodes d’études à d’autres domaines tels que la démographie,
l’éthologie, la météorologie, la climatologie, l’océanographie, l’hydrologie ainsi que
les sciences du sol, il ressort que l’écologie devient ainsi une science
multidisciplinaire41.

Pour Hösle, l’écologie, de par son étymologie, fait appel à une science de
l’habitat. Cet habitat n’est rien d’autre que notre Terre42, dans lequel les hommes
vivent. D’où, il remarque une indissociabilité de l’unité d’éléments naturels et
culturels. Pourtant née vers la fin du XIXème siècle environ, la question

36
EMARQUER, Crise in Grand Dictionnaire de la Philosophie de Michel Blay, p. 221-222.
37
Cfr. RUSS, Dictionnaire de Philosophie, 60.
38
RUSS, Dictionnaire de Philosophie, 81.
39
Cfr. M. LAMOTTE et C-F. SACCHI, Écologie in Encyclopaedia Universalis, Vol.5, éd.
Encyclopaedia Universalis, 1968, Paris, p. 923-933.
40
LAMOTTE et SACCHI, Écologie in Encyclopaedia Universalis, 924.
41
Cfr. LAMOTTE et SACCHI, in Encyclopaedia Universalis, 924.
42
Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 30.
19

environnementale sur l’écologie ne sera une préoccupation en philosophie que vers


le XXème siècle après avoir connu son essor aux États-Unis, en Grande-Bretagne et
en U.R.S.S. entre les deux grandes guerres mondiales dans le but d’application à
l’agriculture et à la lutte biologique. Si André Gorz, Edgar Morin et Michel Serres
furent les précurseurs théoriciens de l’écologie ; le XXème siècle sera marqué par Hans
Jonas et Hösle. Voilà pourquoi, notre siècle est une manifestation de la perturbation
sans précédent de l’harmonie entre l’homme et la nature. La crise écologique fait écho
d’une évolution, d’une transformation de notre habitat qu’est la Terre caractérisée par
un déséquilibre aigu. D’où, il nous faut faire un nouveau choix : prendre une nouvelle
décision en vue de renouveler nos outils dans l’étude de la crise qui affecte notre
environnement.

II.2. Les problèmes liés à la crise écologique

II.2.1. Le changement climatique

Notre siècle est celui du changement brusque du climat. Le changement


climatique fait état d’une modification importante et indésirable du climat résultant
des activités humaines. Depuis Descartes, la dichotomie observée entre la res
cogitans et la res extensa avait créé une prédominance de l’être humain sur la nature.
Ceci a poussé l’homme à un agissement sans précédent au sein de la nature jusqu’à
ce changement brusque du climat. Ceci s’observe par de nouvelles contaminations
virales qui n’ont autre source que les oiseaux sauvages infectés sous l’effet des
brusques changements climatiques qui modifient les circuits des migrations. Voilà
pourquoi, nous trouvons qu’il est grand temps aux pays industrialisés tels que la
Chine, la Corée du Nord, le Japon, les États-Unis d’Amérique, la République Sud-
Africaine, etc. de mettre de côté les gains à court terme pour empêcher cette
catastrophe à long terme du changement brusque du climat car le climat est un bien
commun mondial qui ne se limite pas à une portion de Nations puissantes.
20

II.2.2. Le réchauffement climatique

La problématique du réchauffement climatique est une augmentation de façon


inattendue de la température moyenne à la surface de la terre due à l’accroissement
des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Il semble assez probable que la progression
du réchauffement climatique en ce XXIème siècle puisse être largement mise sur le
compte de l’industrialisation « sauvage » non contrôlée au niveau de ses
conséquences écologiques. Bien entendu, la température sur la surface de la planète
Terre n’a cessé d’augmenter qu’à cause d’une grande concentration du gaz à effet de
serre dans l’espace, créant ainsi la perturbation dans le système.

En effet, ce réchauffement climatique amène aujourd’hui l’être humain du tiers-


monde comme celui des pays industrialisés vers le chaos environnemental : les
inondations régulières dues à la fonte des neiges dans les parties polaires pour le
Canada et la pourriture des racines et une pauvreté accrue pour les villages lacustres43
qui n’ont pour ressource unique que la pêche ; la sécheresse ou l’extinction totale des
cours d’eau dans les pays désertiques comme le Nord et le Sud du Soudan, le Tchad,
la Somalie en ce qui concerne le berceau de l’humanité ; l’accroissement de la
température ambiante des crêtes des volcans (Aux Philippines avec le Volcan de
Mayon pour le cas récent). Certes, il est révoltant de voir que les personnes incapables
de se protéger, vivant dans la pauvreté sont les plus frappées par l’impact du
réchauffement climatique et plus particulièrement les pays moins avancés. Face à
cette calamité grandissante dont notre siècle est victime, le pape François tire encore
sa sonnette d’alarme pour alerter les actionnaires et groupes industriels en leur
rappelant que « le climat est un bien commun, de tous et pour tous »44 afin de ne pas
tomber dans la fragilité et l’indifférence de la philosophie moderne du droit qui
prétendait que notre Terre est dépourvue de tout droit dans son ensemble d’une part

43
Cfr. G.E. BOURGOIGNIE, Les hommes de l’eau : ethno-écologie du Dahomey Lacustre, éd. Éditions
Universitaires, Paris, 1972, p. 35.
44
FRANÇOIS, Laudato Si’ : Sur la sauvegarde de la maison commune, n°23, 24.
21

et que les générations futures45 ne peuvent prétendre à aucun droit par le fait qu’elles
n’existent pas encore d’autre part.

II.2.3. Les pollutions de la planète Terre

Au cours de ces dernières décennies, les questions liées à la crise écologie


actuelle, surtout celle des pollutions de notre planète Terre ont suscité de grands
débats tant politique, religieux que philosophique. En philosophie, l’éthique
environnementale est la branche qui se penche beaucoup sur cette matière en puisant
des énergies en écosophie. Depuis la période médiévale, l’être humain a eu le pouvoir
et la responsabilité d’une destinée qui lui fut attribuée à travers le livre de la
Genèse : « celle d’avoir la domination de la terre en la soumettant » (Gn 1,18 ; 2,15).
Mais il est déplorable de voir qu’au cours de cette domination, l’homme a rejeté tous
les principes écologiques 46 et débouchera sur la problématique de la pollution.

A la suite de la détérioration actuelle de notre planète Terre due aux pollutions,


il est clair de constater l’usage abusif de la terre par l’être humain. De ce fait, une
question ressort de cet abus de l’homme : Pourquoi l’homme peut-il bafouer sa
responsabilité et se déguiser en prédateur ? Certes, par les différentes pollutions
observées, cette question trouve son pesant d’or, mais néanmoins, notre but est que
par ce labeur, l’homme parvienne à ce que le protecteur américain de la nature Aldo
Léopold disait : « l’être humain doit développer en lui une conscience écologique »47.
Les différentes formes des pollutions observées dans l’atmosphère ne sont que les
interventions de l’homme dans les équilibres naturels par la mise en circulation des
substances toxiques, nuisibles ou encombrantes, qui troublent ou empêchent
l’évolution naturelle du milieu. Lamotte et Sacchi montrent que cette problématique
des pollutions est la conséquence tragique de la croissance exponentielle due

« Au développement rapide et intensif des industries nucléaires, pétrolières et


chimiques, par l’emploi sur une échelle de plus en plus vaste des substances

45
Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 47.
46
P. FARB, Écologie, éd. Time-Life, Paris, 1968, p.165.
47
FARB, Écologie, 165.
22

désherbantes, insecticides et détergentes et enfin par des concentrations urbaines


de plus en plus vastes et exigeantes »48.

Hösle voit en cela une régression du niveau de vie occidental et le qualifie de


manque de moral car, il suppose que si le gaspillage d’énergies, la production des
déchets ainsi que le rejet des produits toxiques dans l’atmosphère détruisant à petit
feu la couche d’ozone étaient proportionnels par tous les habitants de la planète Terre
comme c’est le cas pour les populations des pays riches et industrialisés, alors les
catastrophes naturelles vers lesquelles nous nous dirigeons auraient d’ores et déjà eu
lieu49. La supposition de Hösle au cours du XXème siècle est évocatrice aujourd’hui
car notre siècle, le XXIème siècle auquel on se dirigeait est effectivement celui de la
crise écologique.

II.2.3.1. La pollution radioactive

La pollution radioactive est liée aux déchets des usines nucléaires, centrales
atomiques et aux explosions atomiques. Lamotte et Sacchi affirment que les
conséquences génétiques durables causées par cette pollution radioactive est
« observable chez les plantes, animaux y compris l’homme lui-même »50. Il suffit de
voir la population ainsi que les végétations environnantes du gisement d’uranium ou
d’une centrale atomique en explosion, et surtout la tragique histoire du monde
d’Hiroshima et de Nagasaki en août 1945 ainsi que la catastrophe nucléaire de la
centrale atomique de Fukushima Daiichi en mars 2011 toujours au Japon pour se
rendre compte de la dégradation.

II.2.3.2. La pollution chimique

Cette pollution affecte généralement l’air et l’eau et parfois les sols dans les
pays les plus industrialisés ainsi que les pays où l’extraction minière reste l’activité
la plus-value. Par cette pollution, plus d’un de ceux qui pratiquent l’activité agro-
pastorale ne peut rester indifférent car son effet ravage les végétations par le

48
LAMOTTE et SACCHI, Écologie in Encyclopaedia Universalis, 933.
49
Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 37.
50
LAMOTTE et SACCHI, Écologie in Encyclopaedia Universalis, 933.
23

déversement des effluents des usines qui utilisent des produits chimiques tels que la
cyanure, le plomb et le sulfate51.

II.2.3.3. La pollution organique

Les eaux sont plus polluées par cette dernière. Le versement dans l’eau des
déchets tels que les excréments, les cadavres, etc. provoquent la contamination
chimique des eaux et par leurs intermédiaires de la mer. Ce XXIème siècle est celui
qui a connu un grand déversement des chairs humaines dans les eaux à la suite de
l’émigration, qui, par superflu dans des bateaux débouche sur la noyade dans la mer
Méditerranée de tant d’émigrants, d’une part, et d’autre part, ces chairs humaines
dégradent l’eau continentale et causent des maladies hydriques tragiques. Le
problème d’eau est une préoccupation primordiale dans les débats politiques,
religieux et philosophiques afin que le principe du pollueur-payeur52 amorcé par
Hösle soit d’application à tout celui qui dégrade l’eau.

II.2.4. La croissance démographique

La destruction de notre demeure, la nature, est une conséquence de la croissance


exponentielle de la démographie. Le XIXème siècle est celui au cours duquel notre
planète Terre a connu son ultime démolition à cause du développement
démographique. Hösle souligne cet aspect parmi les problèmes qui sont liés à la crise
écologique actuelle par le fait que le développement démographique, le
réchauffement de l’atmosphère, l’amincissement de la couche d’ozone … sont des
phénomènes qui débouchent sur les catastrophes écologiques53. Par conséquent, il
n’est plus étonnant de participer à des conflits liés à la distribution des ressources
naturelles, de l’exode rural massif et des surpeuplements dans les grandes villes,
engendrant des méta-besoins qui n’ont autre source de satisfaction que la
surexploitation de la nature ainsi que les pays pourvoyeurs de matières premières en

51
Cfr. CAJJ (Centre d’Aide Juridico-Judiciaire), in Rapport complémentaire sur la pollution du site
de Moloka de mai 2017, Kolwezi, p. 13.
52
Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 147.
53
Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 38.
24

l’occurrence la République Démocratique du Congo avec son scandale géologique.


Mais, juguler le problème de la croissance démographique ne justifie pas non plus les
dérives du plan de la nouvelle éthique mondiale qui propose l’avortement,
l’autonomisation de la femme ainsi que le mariage pour tous.

II.3. Conclusion

La problématique de la crise écologique renferme une série des problèmes liés


ensemble. Ils manifestent a priori la dégradation de notre planète Terre à la suite des
actes destructeurs de l’être humain. Voilà pourquoi l’homme est appelé à une prise
de conscience par rapport aux conséquences irrémédiables causées par des problèmes
issus de son agir. L’homme doit donc passer par une conversion écologique : prise de
conscience plus profonde du problème et la recherche du chemin à emprunter. Les
écologues, ensemble avec leurs homologues climatologues sont invités, en tant que
scientifiques, à un engagement du type citoyen : ce qui est différent du militantisme
auquel on peut légitimement être conduit à titre individuel et personnel.
25

Chapitre troisième : LES CONSEQUENCES DE LA CRISE ECOLOGIQUE

III.0. Introduction

Notre siècle est celui où les conséquences de la crise écologique se manifestent.


L’agir de l’être humain depuis le siècle de la révolution industrielle suivi de la vitesse
de croisière de la technoscience nous plonge dans un désastre car, ce phénomène a
déjà des conséquences concrètes et indubitables. Cependant, il est urgent au cours de
ce siècle de la crise écologique due à la subjectivité cartésienne avec ses dérives, que
le technicien cherche préalablement à évaluer les conséquences écologiques et
sociales de son activité. Ce troisième chapitre esquissera certaines conséquences
observables de cette crise écologique émanant de l’agir incontrôlé de l’être humain.
Il s’agira amplement d’évoquer les conséquences anthropologiques, éthiques et
politiques et de proposer la panacée afin de léguer aux générations futures un oïkos
sain où il est favorable de vivre.

III.1. Les conséquences anthropologiques

III.1.1. L’homme contre la nature

L’augmentation spectaculaire des gaz à effet de serre observée depuis la


révolution industrielle a transformé la relation entre l’homme et son environnement.
L’homme moderne depuis Descartes, de par sa subjectivité avait brisé l’harmonie
existentielle. En regardant le monde du point de vue de l’Amérique latine, du
continent africain et de l’ensemble des pays du tiers-monde et plus particulièrement
les peuples de la région côtière, nous remarquons qu’il est impérieux de passer de
l’intention à l’action car, la manière dont la nature est exploitée sans merci, en lésant
les pauvres et en polluant notre planète bleue, ceci montre clairement que l’être
humain semble avoir perdu ses contacts profonds avec la nature. L’homme a commis
des actes irrémédiables contre la nature et contre lui-même car il souffre54.

54
Cfr. L. MUKAZ NAWEJ, Du progrès scientifique et son enjeu écologique chez Hans Jonas,
I.S.P.T.K, TFC, 2014, (inédit), p. 10.
26

III.1.2. La relation entre l’homme et la nature

A l’heure de la crise écologique, nous découvrons que l’homme a créé un hiatus


avec la nature. La relation harmonieuse entre l’homme et la nature au cours de
l’antiquité55 est aujourd’hui transformée à cause de la domination de l’homme sur la
nature en cherchant l’amélioration de son sort par le pouvoir technoscientifique
industriel. Voilà pourquoi, aujourd’hui, l’homme souffre car, la nature étant à bout
de patience de son agir se révolte. D’où la crise écologique actuelle avec ses
retombées ou conséquences anthropologiques auxquelles nous assistons. Ceci pousse
au premier pape qui a choisi le nom du Poverello d’Assise, lui, le patron de l’écologie
depuis 1980 au cours du pontificat de Saint Jean-Paul II, d’avertir en ces
termes : « que l’homme protège et sauvegarde l’environnement ou ce sera la nature
qui le détruira et l’anéantira »56. Cet anéantissement est dû aux différents calamités
et fléaux auxquels l’être humain fait face au cours de ces dix-huit dernières années.

III.1.3. La crise écologique, ennemi de l’humanité entière

Depuis le siècle de l’économie, rien n’a été fait dans le concret pour juguler la
crise écologique actuelle. Son aggravation provoque aujourd’hui des catastrophes qui
sont devenues hostiles à l’humanité entière. L’espèce humaine comprend en effet que
l’exploitation effrénée et arbitraire de la nature mènerait à son propre anéantissement
car « s’opposer à la nature, c’est alors s’exposer à la sanction des catastrophes »57.
Force est de reconnaître que nul n’est besoin de voyager jusqu’aux confins du monde
pour se rendre compte que la crise écologique y est pire. Les pays les plus polluants
reconnus comme prédateurs aujourd’hui, sont devenus les victimes des catastrophes
issues des pays les plus pauvres qui sont leurs proies. Personne n’est à l’abri des
pollutions, des changements et réchauffements climatiques, l’élévation du niveau de
la mer et des océans, de la fonte de l’Arctique des pays polaires, de la sécheresse
accrue en Afrique, en Australie, aux Philippines, au Brésil, qui, sont des répercussions

55
Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 69.
56
A. TORNIELLI et G. GALEAZZI, Pape François : cette économie qui tue, traduit de l’italien par
Geneviève Lambert, éd. Bayard, Paris, 2015, p. 173.
57
DANNEELS, L’Homme et son jardin : Écologie et création, 23.
27

de l’agir de l’être humain à travers l’industrialisme58. Nous estimons que si rien n’est
mis en application concrète et responsable par ceux qui ont l’amabilité des décisions
à travers le monde mais aussi par la base, la famille, source de toute éducation à
l’amour de notre oïkos pour juguler cette aggravation de la crise écologique, il est
clair que dans les prochaines décennies, cette inimitié générale pourrait aboutir à la
disparition de l’humanité sur la planète Terre.

III.2. Conséquences éthiques

III.2.1. Le triomphe de l’idéal d’autonomie

Face à la dégradation de la planète Terre, il faut un changement de paradigme


éthique. Le développement technoscientifique est l’un des piliers des conséquences
éthiques de la crise écologique. Par l’industrialisme, l’homme moderne a cherché à
satisfaire sa condition humaine en usant de son autonomie. Et puisque nous ne
pouvons pas nous mettre à l’abri de la technique moderne avec son progrès au cours
de son histoire, Hösle estime qu’il faudrait « …exiger que la question ‘‘ cela est-il
faisable ?,, soit accompagnée de cette autre question : « Est-il sensé de faire
cela ?,, »59 en vue de garantir les principes moraux guidant le comportement du
technicien dans la nature du fait que la nature est aussi l’objet des devoirs moraux.
D’où, Hösle appelle à l’élaboration d’une éthique des valeurs60 puisque la nature
possède sa valeur intrinsèque. Contre l’éthique universaliste de Kant qui propose la
volonté bonne dans l’agir de manière libre et morale, l’être humain de l’époque
moderne a usé de sa liberté ainsi que le triomphe de l’idéal de son autonomie en
transformant cette éthique de façon irréductible en vue de se libérer de la tyrannie de
la nature physique qui l’a tourmenté depuis les origines 61. C’est cette autonomie
aujourd’hui qui explique la manipulation sans scrupules de tant de multinationales
grâce à la science et la technique modernes car, pour elles : « …la nature physique
était brutale, récalcitrante, limitative, indifférente ou hostile… nous nous en sommes

58
Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 143.
59
HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 99.
60
Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 104.
61
Cfr. T. SIEGER DERR, Écologie et Libération humaine, éd. Labor et Fides, Genève, 1974, p. 115.
28

dégagés… »62. Malheureusement l’homme ignore sa disparition prochaine dans une


nature qui, elle, persévérera dans son être.

III.2.2. Le nouveau règne de la subjectivité

L’époque moderne fut le temps d’un tournant éthique. Nul n’est besoin de
rejeter en bloc le nouveau règne de la subjectivité pour venir à bout de la crise
écologique. Ce nouveau règne de la subjectivité est l’une des conséquences éthiques
de notre siècle car sa révolte sur la nature qui l’environne est désastreuse. Hösle
découvre qu’au fur et à mesure que la subjectivité s’accentue, sa vigueur s’accroît
dans l’opposition à la nature. Ceci nous pousse à comprendre combien l’antagonisme
théorique cartésien qui oppose la res cogitans et la res extensa, n’est rien d’autre que
l’accomplissement de ce nouveau règne de la subjectivité car, « celle-ci engendre des
êtres toujours plus complexes qui se révoltent contre leur origine »63. Il est vrai
qu’aujourd’hui, la domination mondiale de la subjectivité s’exerce au détriment de
nos origines naturelles et de nos héritiers. Mais, cette emprise du nouveau règne de
la subjectivité reste une réalité éphémère du fait que ce nouveau règne est voué à la
disparition vu que sa temporalité est axée sur un présent absolu qui nie purement et
simplement le passé et le futur64.

III.2.3. La mondialisation de l’indifférence

Du point de vue éthique, la domination mondiale de la subjectivité a débouché


sur une mondialisation de l’indifférence. Tant de pays industrialisés, auteurs de la
dégradation de notre environnement sont plongés aujourd’hui dans une indifférence
face à la crise écologique actuelle. Cette indifférence conduit à une négation du
problème qui sombre notre Mater Terra dans l’oubli de ses valeurs morales et
éthiques. Les pays riches se retrouvent dans une incertitude à cause de leur manque
de générosité, de leur indifférence du fait qu’ils ignorent leur culpabilité sur la
disparition d’un nombre incalculable des habitants du tiers-monde due aux
inondations et tant d’autres immigrations vers le lieu habitable.

62
SIEGER DERR, Écologie et Libération humaine, 115.
63
HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 103.
64
Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 108.
29

III.3. Conséquences politiques

III.3.1. La crise de la politique écologique

Nous avons eu devant les yeux les effets dévastateurs de certaines catastrophes
naturelles récentes. Lors de l’éruption du volcan de Nyiragongo à Goma
successivement le 03 janvier 1977 et le 17 janvier 2002, provoquant la mort d’une
dizaine des milliers des personnes et des animaux rares en l’occurrence les Gorilles
de montagne du Parc national de Virunga ; les victimes du Typhon Haiyan qui a
frappé les Philippines en novembre 2013, et fait plus de 5000 victimes65. Tout ceci
nous laisse voir combien les politiques respectueuses de notre terre n’ont pas été bien
poursuivies : le capitalisme a primé sur l’art de gouverner de tant de pays
industrialisés dans le monde. Cet échec se fait sentir du fait que la déchirure et les
controverses s’observent au sein des politiques puisque les pays industrialisés voulant
accaparer les ressources naturelles surtout dans les pays pourvoyeurs de matières
premières à majorité très pauvres, engendrent l’exploitation et les fréquents conflits
entre Nations ou à l’intérieur de celles-ci. Le cas paradigmatique est surtout ce que
nous nommons ici la troisième guerre mondiale engendrée par le besoin mondial pour
le cobalt, l’eau et le gaz méthane dont notre pays renferme une réserve considérable.

III.3.2. La crise de la démocratie

Aujourd’hui le paradigme de l’écologie devient la Une des débats politiques,


mais nous déplorons l’absence d’une écosophie66. Celle-ci est remarquable car, elle
peut guider ces débats afin que la communauté internationale trouve des solutions
adéquates sur la crise écologique actuelle. Plus d’un des pays qui polluent notre oïkos
ont érigé des entraves aux rencontres mondiales de ces dernières années sur
l’environnement. Ce qui fait que le manque de consensus dans la décision politique
débouche sur une négation du problème actuel, à une indifférence et à une résignation
ou à une confiance aveugle en des solutions inadaptées. A cet effet, en matière de

65
Cfr. TORNIELLI et GALEAZZI, Pape François : cette économie qui tue, 172.
66
Néologisme du philosophe norvégien Arne Naess à l’Université d’Oslo vers 1960.
30

droit public, la technique moderne est à la base de l’affaiblissement de l’argument en


faveur de la démocratie qui postulait que « ceux qui sont concernés par des décisions
politiques doivent prendre eux-mêmes part à ces décisions, car c’est la seule manière
d’empêcher que leurs intérêts légitimes soient, à long terme, brimés »67.

Voilà pourquoi, l’époque contemporaine et davantage notre siècle de la crise


écologique sont ceux au cours desquels la démocratie a perdu de sa légitimité dans
son essence car, l’imposition des lois aux pays pauvres et la méconnaissance par
certaines politiques mondiales du droit de la nature ainsi que du peuple qui va naître
sont généralisées en dépit des Sommets mondiaux depuis Stockholm en 1972 jusqu’à
Bonn en 2017. Cependant, il serait erroné de croire à la stabilité du climat global et
au frein de l’amincissement de la couche d’ozone aussi longtemps que la politique
environnementale n’est portée que par une portion de Nations isolées 68. Les
négociations internationales ne peuvent pas avancer de manière significative en
raison de la position des pays qui mettent leurs intérêts nationaux au-dessus du bien
commun général : tel est le cas des États-Unis d’Amérique par son retrait des clauses
de Paris. Pour ce faire, nous estimons qu’il est impérieux aujourd’hui de concéder au
ministère de l’environnement une fonction spéciale dans la politique des pays
industrialisés et les plus polluants, voire le droit de veto comme ce fut le cas au siècle
de l’économie.

III.4. La panacée face à la crise écologique

La crise écologique actuelle reste et demeure une réalité incontestable. Nous


pensons en premier lieu qu’il faudrait que l’éducation écologique soit une priorité
pour la société actuelle et future, une éducation qui sera insérée par tous les pays dans
le programme scolaire : ici nous estimons qu’en plus de la formation philosophico-
théologique, les futurs prêtres missionnaires doivent être suffisamment outillés et
informés sur l’écologie ainsi que la crise qui en dérive actuellement afin d’espérer à
l’expansion maximale de cette connaissance en vue d’un habitat terrestre où il fait

67
HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 175.
68
HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 185.
31

bon vivre. Du fait que la crise écologique actuelle est liée aussi aux besoins
économiques pressants. Nous pensons qu’il est urgent de les remplacer par un
équilibre dans les peuplements bien adaptés tant les milieux qu’aux besoins des
hommes. Il nous faut un aménagement des territoires efficace.

Il est nécessaire que l’être humain au cours de ce siècle de la crise écologique


et celui des siècles à venir se sentent plus faisant partie intégrante de la nature et non
pas s’ériger en prédateur-dominateur. D’où, il faut que l’homme cesse de maintenir
la nature dans une sorte d’étranglement et régner sans scrupule sur toutes choses selon
son bon plaisir. Nous découvrons qu’il faut viser le maximum d’efficacité dans la
lutte actuelle contre la problématique de la crise écologique actuelle à travers une
nouvelle interprétation plus synthétique du monde. Il n’y a pas de place à la
mondialisation de l’indifférence. Il faut plus d’interdisciplinarité des sciences
modernes ayant la philosophie comme auxiliaire car notre avenir est une
préoccupation commune et non ésotérique en vue de stopper l’érosion de la
biodiversité à l’horizon 2028.

III.5. Conclusion

Les conséquences de la crise écologique sont des réalités tangibles pour notre
siècle. Il est exact que l’homme moderne a besoin des conséquences pour accepter
l’usage incontrôlé et irréductible de son agir. Cependant, ce troisième chapitre nous
a permis d’élucider quelques conséquences indéniables aujourd’hui et proposer la
panacée en vue de juguler cette aggravation généralisée de la crise écologique
actuelle. Les régimes démocratiques des pays industrialisés doivent être réformés afin
que les émissions de CO2 ne menacent plus notre demeure. Par la morale, nous
réduirons la distance déjà identifiée entre nos gestes et leurs impacts, distance propre
au processus de subjectivisation et de rationalisation du monde. Et parce qu’elle
détient intrinsèquement une valeur que nous sommes à mesure de reconnaître, les
êtres humains ont un devoir moral envers la nature.
32

CONCLUSION GENERALE

Au bout de notre cogitation sur la problématique de la crise écologique actuelle,


nous estimons avoir épinglé les problèmes majeurs liés à la crise écologique actuelle
qui, ont leur source dans l’antagonisme cartésien et le paradigme de l’économie
capitaliste. Ces deux sources sont d’ores et déjà les facteurs des dommages
indéniables de notre planète bleue car, le mur infranchissable érigé par l’homme grâce
à ces deux paradigmes a créé une désarticulation entre l’homme et le cosmos, la
science et l’éthique, l’économie et la morale. Nous venons de proposer quelques voies
de sortie en relevant les tâches d’une éventuelle écosophie et écotoxicologie
contemporaine que sont la sagesse écologique et la réponse scientifique à la pollution
en face de cet arsenal des dégâts écologiques qui nous étouffent.

Le présent travail a eu pour finalité de montrer que la question de la crise


écologique avec ses retombées, se trouve aujourd’hui, plus que jamais, à l’orée des
préoccupations religieuses, scientifiques, politiques et philosophiques. De fait, nous
avons souligné en outre qu’il ne suffit pas de faire une évaluation mondiale de l’état
des écosystèmes de la planète Terre, mais plutôt de trouver la voie à emprunter qu’est
l’interdisciplinarité pour stopper la détérioration de notre oïkos. Il est urgent que les
écologues, les écosophes, les écotoxicologues et les climatologues travaillent en
synergie pour juguler la température croissante de notre maison. Sans la voie de la
réforme et du renouvellement des régimes politiques des États du monde, plus
particulièrement ceux qui sont plus industrialisés, notre demeure risque de sombrer
d’une manière désastreuse. Cela exige, au préalable la prise de conscience du
problème et d’emprunter le chemin de la réconciliation et de collaboration.

Au regard de la problématique des réchauffements climatiques, des pollutions


et inondations ainsi que les conséquences possibles des émissions dans l’atmosphère
des gaz à effet de serre : CO2 et CH4, la surproduction des déchets toxiques et la hausse
démographique, le contexte actuel de la crise écologique nécessite une revalorisation
de l’éthique universaliste d’Emmanuel Kant doublée d’une théorie matérielle des
valeurs. Ce qui implique le renoncement à l’industrialisme et la raison technique pour
éviter les catastrophes environnementales non lointaines.
33

BIBLIOGRAPHIE

I. Ouvrage de l’auteur
1. HÖSLE V., L’idéalisme objectif, Les éditions du Cerf, Paris, 2001.
2. HÖSLE V., Philosophie de la crise écologique, Payot & Rivages, Paris, 2011.
II. Autres ouvrages
3. BARBAULT R., Écologie générale : Structure et fonctionnement de la biosphère, Dunod,
Paris, 2008.
4. BOURGOIGNIE G.E., Les hommes de l’eau : ethno-écologie du Dahomey Lacustre, Éditions
Universitaires, Paris, 1972.
5. DANNEELS G., L’Homme et son jardin : écologie et création, Bimba Landmann, Bruxelles,
2008.
6. DECARTES R., Discours de la méthode, Jean-Vrin, Paris, 1962.
7. FARB P., Écologie, Time-Life, Montreal, 1968.
8. FRANÇOIS, Laudato si’ sur la sauvegarde de la maison commune, Médiaspaul, Kinshasa,
2015.
9. GALEAZZI G. et TORNIELLI A., Pape François : cette économie qui tue, traduit de l’italien
par Geneviève Lambert, Bayard, Paris, 2015.
10. GODIN C., La philosophie pour les nuls, Éditions First, Paris, 2007.
11. SIEGER DERR, Écologie et Libération humaine, Labor et Fides, Genève, 1974.
III. Dictionnaires
12. FLOBERT P., Le Grand Gaffiot : Dictionnaire latin-français, Hachette-Livre, Paris, 2000.
13. RUSS J., Dictionnaire de Philosophie, Larousse Bordas, Paris, 1996.
IV. Articles
14. BWANACING MUTOMBO B., Les tâches de la théologie africaine face aux défis de
l’écologie in Rayons africains de philosophie et de
théologie3(2011).p.35-105
15. LAMOTTE M. et SACCHI C-F., Écologie, in Encyclopaedia Universalis, Vol.5,
Encyclopaedia Universalis. France S.A, Paris, 1968,
p.923-933.
16. MOREAU P.F., Anthropocentrisme, in Grand dictionnaire de la philosophie de Michel
BLAY, Larousse-CNRS, Paris, 2012, p.40.
V. TFC et Mémoire
17. MUKAZ NAWEJ L., Du progrès scientifique et son enjeu écologique chez Hans Jonas,
I.S.P.T.K., TFC, 2014, inédit.
18. NYANDWE MUVULA E. Problématique de la crise écologique. Lecture de Philosophie de
la crise écologique de Vittorio Hösle, Mémoire de licence en
Philosophie à l’Université de Lubumbashi, 2016, inédit.
34

TABLE DES MATIERES


EPIGRAPHES ...................................................................................................................................... I
DEDICACE ......................................................................................................................................... II
IN MEMORIAM ................................................................................................................................ IV
AVANT-PROPOS ................................................................................................................................. V
0. INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................ 1
0.1. Choix et intérêt du sujet........................................................................................................ 1
0.2. Problématique ....................................................................................................................... 1
0.3. État de la question ................................................................................................................. 2
0.4. Sources et méthodes .............................................................................................................. 3
0.5. Division du travail ................................................................................................................. 3
Chapitre premier : LES SOURCES DE LA CRISE ECOLOGIQUE SELON VITTORIO
HÖSLE .............................................................................................................................................. 5
I.0. Introduction ........................................................................................................................... 5
I.1. L’anthropocentrisme moderne aveugle ............................................................................... 5
I.2. Le progrès technoscientifique moderne ............................................................................... 8
I.2.1. La science moderne de la nature ................................................................................... 10
I.2.2. Le progrès technique moderne ...................................................................................... 11
I.3. Le paradigme de l’économie capitaliste ............................................................................. 14
I.4. Conclusion ............................................................................................................................ 16
Chapitre deuxième : LA PROBLEMATIQUE DE LA CRISE ECOLOGIQUE SELON
VITTORIO HÖSLE....................................................................................................................... 17
II.0. Introduction ........................................................................................................................ 17
II.1. La charge sémantique ........................................................................................................ 17
II.1.1. La problématique.......................................................................................................... 17
II.1.2. La crise écologique ....................................................................................................... 18
II.2. Les problèmes liés à la crise écologique ........................................................................... 19
II.2.1. Le changement climatique ........................................................................................... 19
II.2.2. Le réchauffement climatique ....................................................................................... 20
II.2.3. Les pollutions de la planète Terre................................................................................ 21
II.2.3.1. La pollution radioactive ............................................................................................ 22
II.2.3.2. La pollution chimique ............................................................................................... 22
II.2.3.3. La pollution organique.............................................................................................. 23
II.2.4. La croissance démographique ..................................................................................... 23
II.3. Conclusion........................................................................................................................... 24
Chapitre troisième : LES CONSEQUENCES DE LA CRISE ECOLOGIQUE ...................... 25
35

III.0. Introduction ...................................................................................................................... 25


III.1. Les conséquences anthropologiques................................................................................ 25
III.1.1. L’homme contre la nature .......................................................................................... 25
III.1.2. La relation entre l’homme et la nature ...................................................................... 26
III.1.3. La crise écologique, ennemi de l’humanité entière ................................................... 26
III.2. Conséquences éthiques ..................................................................................................... 27
III.2.1. Le triomphe de l’idéal d’autonomie ........................................................................... 27
III.2.2. Le nouveau règne de la subjectivité ........................................................................... 28
III.2.3. La mondialisation de l’indifférence ........................................................................... 28
III.3. Conséquences politiques................................................................................................... 29
III.3.1. La crise de la politique écologique ............................................................................. 29
III.3.2. La crise de la démocratie ............................................................................................ 29
III.4. La panacée face à la crise écologique .............................................................................. 30
III.5. Conclusion ......................................................................................................................... 31
CONCLUSION GENERALE ....................................................................................................... 32
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................... 33

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