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Atlas des forêts – Joël Boulier et Laurent Simon

Instructions : Présentation d’une à deux pages de l’introduction et du chapitre lu

Introduction :

Dans le contexte d’urgence climatique tel que nous le connaissons aujourd’hui, il apparait
primordial l’élaboration d’un atlas des forêts, du fait du rôle de ces dernières dans les processus
géologiques et biologiques qui permettent de réguler le climat et l’écosystème mondial en danger
(notamment l’absorption du CO2). En effet, il manque cruellement de base commune à l’étude
forestière du fait de la subjectivité de leur définition. Effectivement, il faut définir des critères pour
pouvoir à proprement parler de forêt, ou de forêts. Ces critères induisent forcément l’évincement
de zones boisées au profit de l’inclusion d’autres zones boisées répondant aux critères. C’est
pourquoi il apparait complexe de parler d’une forêt. Il est préférable de parler de « forêts »
puisqu’elles représentent la diversité de celles-ci. Enfin, la forêt ne peut être dissociée de l’être
humain qui agit sur elle, la protège, la menace, l’imagine, la craint, l’admire... Les forêts sont
présentes en chacun de nous et figurent dans l’imaginaire collectif, auquel s’accompagnent
quelquefois des idées reçues dont le but premier de l’atlas est de les déconstruire.

Les multiples services rendus par les forêts :

 Les forêts, facteurs de régulation du climat : Les forêts exercent une grande influence sur le
climat mondial. Elles permettent non seulement l’absorption de gaz à effet de serre mais aussi
connaissent de nombreux mécanismes climatiques qui leur sont rattachés, tels que l’albedo ou
bien l’évaporation de l’eau présente dans les sols par l’évapotranspiration, à travers laquelle les
arbres contribuent à remettre l’eau en suspension et maintenir un cycle de l’eau normal,
s’accompagnant de pluies. En cas de coupe massive d’arbres (déforestation), on observe dans les
régions concernées une diminution de la pluviosité, mais aussi un ruissellement plus important
dont la conséquence est néfaste pour l’environnement à l’échelle planétaire. L’albedo entraine
quant à lui directement la hausse des températures et entraine un cercle vicieux dans lequel les
grands incendies de forêts sont voués à se produire de plus en plus à cause de ce réchauffement
climatique.
 L’évaluation des services rendus : Cependant, les services rendus par les forêts peuvent être
aussi bien de l’ordre social qu’économique, culturel, alimentaire, etc... Les mangroves témoignent
parfaitement de la pluralité de ces services dans la mesure où ces dernières abritent la faune et la
flore, protègent les côtes, absorbent le carbone, constituent des ressources en bois et en
poissons, et constituent un attrait touristique et culturel (rapporte aux populations locales entre
33 000 et 57 000 USD par hectare par an). Cependant, ces forêts littorales sont fragiles et en proie
au dérèglement climatique. Leur effacement menacerait directement les installations humaines aux
alentours car celles-ci ne seraient plus protégées. Au niveau national, l’utilité de la forêt pour lutter
contre les menaces d’inondation est également avérée et entretenue par un protocole mené par
les forestiers français dès le XIXe siècle : la restauration des terrains de montagne (RTM).
L’enrichissement de la couverture forestière visait ici à amoindrir la puissance des flux d’eau,
canalisés dans les racines et boisements, ce qui est donc moins dangereux pour l’écosystème
(moins de crues aussi). Les forêts alluviales permettent également d’assainir l’eau, ce qui a
plusieurs utilités : traiter les pollutions de l’industrie (pollution chimique) mais également pour les
bassins d’eau de grandes villes (Tokyo, Sydney ou Munich). Cependant, il ne faut pas tomber
dans l’écueil de la vision des forêts au titre pur de services rendus, car cette vision techniciste
néglige l’aspect très important des forêts comme lieux culturels des populations.
 Les multiples biodiversités : Les forêts sont de véritables « nids » à biodiversité. En certains
points, cette diversité y est si forte et dense que l’on parle véritablement de hotspot (point chaud).
Les forêts tropicales, L’Afrique australe et la région méditerranéenne fortement boisées et riches
en espèces prouvent cette corrélation entre boisement et biodiversité, corrélation résultant sur
quelques points essentiels qui sont : le climat peu contraignant, la constitution de la forêt comme
abri pendant l’ère quaternaire (troisième période géologique ayant connu de fortes vagues de
froid), mais aussi une diversité naturelle résultant aussi de l’installation de l’homme sur ces
territoires boisés, ce qui a engendré une croissance de la diversité. Les vieilles forêts (peu altérées
par l’Homme) regorgent elles aussi d’une grande biodiversité, à la fois animale et végétale (lichen,
coléoptères, etc.). Les forêts récentes (en apparence assez pauvres) peuvent s’avérer également
bio diverses, comme la forêt des Landes, particulièrement favorable au développement des
carabes.
 One Health : De nos jours, les forêts ne cessent d’être remodelées, rétrécies, réaménagées,
aux détriments souvent des espèces y résidant. Les écosystèmes sont donc recomposés à cause
de cela. Cependant, le problème n’est pas tant écologique que sanitaire. En effet, du fait de la
destruction de leur habitat naturel (déforestation), les espèces migrent et peuvent se rapprocher
des installations humaines. Ces espèces détiennent des pathogènes pouvant être dangereux
puisqu’inadaptés à l’Homme. On connait notamment la malaria, l’ulcère de Buruli et le virus Nipah
comme exemples de déforestations résultant en une diffusion de pathogènes. Le virus Nipah est
apparu en 1998 en Malaisie après l’arrivée de chauves-souris infectées à proximité d’élevages de
porc, après avoir été chassées de leur habitat par la déforestation (huile de palme).
 L’agroforesterie : Le lien de l’arbre et de l’élevage ou de la culture a été démontré depuis
longtemps comme fortement bénéfique puisqu’enrichissant à plusieurs niveaux. Les arbres
enrichissent d’abord le paysage. Puis par la perte de sa biomasse (chute des feuilles), l’arbre
enrichit les sols (40% de la biomasse de l’arbre va dans les sols) et améliore donc la production.
Ce surplus de matière organique assure un meilleur rendement (130% par rapport à culture
classique). De plus, ces arbres protègent les cultures face à la météo. S’ajoute à cela la filtration
des pollutions diverses effectuée par les arbres présents dans les cultures ou élevages, qui
alimente la biodiversité. Initialement imaginée dans le bassin méditerranéen (encouragée en
Europe PAC 2006), l’agroforesterie s’est étendue aux zones tropicales, où celle-ci est entretenue
par les locaux et diversifie les revenus (Sahel par exemple) : fruitiers, arbustes (bois d’usage) et
plantations de café. L’arbre peut cependant gêner la culture mécanisée.
 La forêt, terre d’accueil et d’inspiration : Il ne faut pas négliger la place et l’intérêt que prend
la forêt dans l’imaginaire collectif (exemple des citadins qui imaginent le calme). Le tourisme est
encouragé dans les forêts (budget de l’ONF de 12 millions d’euros pour le tourisme/loisirs).
Certaines forêts s’accompagnent aussi de pratiques locales qui doivent être entretenues car
chères dans le cœur des locaux (Pique-nique à la Réunion). La forêt sert l’art en inspirant les
artistes du monde entier. Elle est aussi théâtre de l’art (Land Art). Depuis quelques décennies
fleurissent diverses manifestations culturelles et artistiques en forêt (Rouen, Reims).
 Imaginaire forestier, entre science et mystères : La forêt a toujours fasciné les hommes. De
cette dernière ont émergé des croyances et histoires, corroborant l’image mystérieuse, quasi
mythique de la forêt (Tolkien, Brocéliande, roi Arthur). Cet onirisme artistique de la forêt est
toujours d’actualité. Certains (Wohlleben) pensent même que les arbres alimentent cet
engouement car ils ressentent des émotions, partagent des vertus (entraide, protection,...). Cet
enchantement mythique connait donc un certain appui scientifique, comme la scientifique Suzanne
Simard qui voit en ces arbres des êtres capables de communiquer comme les humains.
Cependant, la communauté scientifique n’est pas unanime. Il n’en demeure pas moins un certain
lien entre fictif et scientifique en forêt. L’arbre est resté et restera vraisemblablement pour
longtemps un catalyseur de croyances.

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