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Présenté aux
Conseil d’administration de la CBJC
Conseil scientifique de la CBJC
Réalisé par :
Corporation du bassin de la Jacques-Cartier
Décembre 2009
Table des matières
1. ÉTAT GÉNÉRAL..........................................................................................................1
2. PORTRAIT DE LA SITUATION................................................................................2
3. PROBLÉMATIQUES .................................................................................................36
L’importance des enjeux exige une implication de tous, les actions de sensibilisation
doivent se faire à tous les niveaux et par tous les acteurs : entreprises, municipalités,
associations, citoyens, etc.
De nos jours, les activités ont de nombreux impacts sur les écosystèmes riverains et
aquatiques, ainsi que sur la faune et la flore associés à ces écosystèmes. Cette
question touche un enjeu prioritaire formulé par le Conseil d’administration de la
CBJC lors de la première série de consultations sur le Plan directeur de l’eau (PDE).
La question des milieux a déjà préalablement été traitée dans un autre document.
Thème Enjeu
Gestion des écosystèmes
Assurer la protection, la conservation, la
Espèces envahissantes
restauration et la mise en valeur des affluents et
Diversité des milieux
des écosystèmes riverains, aquatiques et
Habitat du poisson
humides
Activités récréatives
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2. PORTRAIT DE LA SITUATION
Un écosystème aquatique est sain lorsque les activités humaines n'ont pas nui à son
fonctionnement naturel (par exemple, le cycle des éléments nutritifs) ni modifié de
façon appréciable sa structure (par exemple, la composition des espèces). Un
écosystème aquatique est insalubre ou malsain lorsque l'équilibre de l'état naturel a
été perturbé.
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Sources : http://www.ec.gc.ca/water/fr/nature/aqua/f_aqua.htm;
http://www.cbrr.org/media/pdf/pde/Chapitre_8_Les_milieux_riverains.pdf
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Les milieux riverains se définissent généralement comme la bande de terre qui
borde les milieux humides (lacs, marais, marécages, étangs, prairies humides, cours
d’eau, etc.) et qui s’étend vers l’intérieur des terres à partir de la ligne des hautes
eaux. La qualité de l’eau des milieux humides est dépendante de plusieurs facteurs
d’origine anthropique et naturelle et est intimement reliée à l’intégrité des bandes
riveraines. La bande de protection riveraine, c’est l'interface entre les écosystèmes
terrestres et aquatiques. Cette bande n'est pas facile à délimiter.
La rivière Jacques-Cartier est le principal cours d’eau du bassin. Elle prend sa source
dans le lac Jacques-Cartier, le plus grand plan d’eau du territoire, situé à 853 m
d’altitude à l’intérieur de la réserve faunique des Laurentides. Elle s’écoule sur une
distance totale de 177 km avant de se déverser dans le fleuve Saint-Laurent à la
hauteur de Donnacona. La rivière Jacques-Cartier est un des principaux tributaires
du fleuve Saint-Laurent dans la région de la Capitale-Nationale.
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Source : CBJC, 2008. Plan directeur de l’eau du bassin versant de la rivière Jacques-Cartier
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Le lac Saint-Joseph est le deuxième plus grand plan d’eau du bassin et le plus
proche des villes, il subit des pressions d’utilisation plus importantes (villégiature,
résidences secondaires et permanentes, pêche, activités nautiques, etc.).
Dans les zones d’urbanisation du bassin versant, les bandes riveraines subissent une
pression accrue ce qui rend plus vulnérable les milieux aquatiques et riverains.
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Source : http://www.francvert.org/pages/33dossierlesmilieuxaquatiquesenperil.asp
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habitats, il faut compter sur le fait que la pollution réduit aussi la capacité de
filtration et d’assimilation des déchets par les écosystèmes aquatiques et riverains.
Le déclin des écosystèmes aquatiques et riverains fait en sorte que les services
rendus par ceux-ci deviennent de moins en moins efficaces. Il faut donc engager
d’importantes ressources financières afin d’y pallier.
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Source : CBJC, 2008. Plan directeur de l’eau du bassin versant de la rivière Jacques-Cartier
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La forêt publique sous aménagement commercial est entièrement située dans la
réserve faunique des Laurentides. Une superficie d’environ 10 km² est exploitée
chaque année, ce qui représente un volume total de 87 465 m3 de bois. L’unité 031-
53, est la principale unité d’aménagement forestière présente dans le bassin
versant. D’une superficie de 97 624 ha, cette unité couvre la totalité du territoire de
la réserve faunique des Laurentides qui chevauche le bassin versant de la rivière
Jacques-Cartier. Une partie de cette unité d’aménagement est présente entre le
territoire de la Garnison Valcartier et le parc national de la Jacques-Cartier. En ce
qui concerne l’UAF 031-52, moins de 1 % de sa superficie chevauchent le territoire
du bassin de la rivière Jacques-Cartier ce qui représente une superficie négligeable.
La compagnie Scierie Leduc, division de Stadacona Inc., et la compagnie de
Stadacona S.E.C. (Québec-Sciage), réalisent conjointement les travaux sylvicoles
sur le territoire de l’UAF 031-53, pour la partie présente dans le bassin versant de la
rivière Jacques-Cartier. À titre d’exemple, près de 10 % de cette superficie, soit
9 839 hectares, seront consacrés à des travaux sylvicoles au cours des cinq
prochaines années. Les coupes de régénération, soit des coupes avec protection
de la régénération et des sols, seront privilégiées pour les travaux sylvicoles.
BARRAGES
L’avènement de l’ère industrielle à la fin du XIXe siècle a conduit au développement
de la puissance énergétique et hydroélectrique. Les barrages créés à cette époque
étaient principalement localisés sur la rivière Jacques-Cartier. Ils servaient à
alimenter les moulins à scie et à farine, certains étaient destinés à la production
d’énergie électrique.
AGRICULTURE
Une superficie de 124 km2, soit un peu plus de 4 % du bassin versant, est dédiée à la
production agricole. Cette superficie n’est pas répartie uniformément sur le
territoire. Comparativement à la moitié nord du bassin versant où les conditions
biophysiques limitent le développement d’une agriculture de qualité, le sud du
bassin est un secteur agricole par excellence. L’agriculture est prospère de
Donnacona jusqu’à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier. Les sols de Cap-Santé,
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Pont-Rouge et Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier comportent peu de
limitations à la culture et ce territoire bénéficie d’une période de croissance
suffisamment longue pour permettre le développement de bonnes productions. En
2004, 125 exploitations ont été dénombrées, dont 86 de productions animales et 120
de productions végétales.
Sur les 58,90 km2 qui sont cultivés sur le territoire, 44 % sont consacrés à la culture
fourragère et 33 % sont utilisés pour la culture à grand interligne, dont près de la
moitié de cette superficie sert à la culture de maïs. La culture à interligne étroit,
servant principalement à la récolte de céréales, occupe 21 % du territoire. La
culture de pommes de terre (culture à grand interligne) est, quant à elle, une
activité importante dans les secteurs de Pont-Rouge et de Sainte-Catherine-de-la-
Jacques-Cartier avec 11 exploitations représentant 1 068 ha.
INDUSTRIES
Les activités industrielles du bassin versant sont concentrées dans la partie aval du
bassin, particulièrement dans les municipalités de Pont-Rouge et de Donnacona.
Ces municipalités possèdent sur leur territoire les industries les plus lourdes. La
municipalité de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier présente quant à elle le
plus grand nombre de parcs industriels.
MUNICIPALITÉS
Le bassin versant de la Jacques-Cartier chevauche le territoire de 14 municipalités,
comprises dans trois MRC et la CMQ. Sur ces municipalités, on peut considérer que
seulement 10 d’entre elles ont leur population qui a un impact sur le bassin.
En 2008, de nombreux articles ont paru dans la presse pour signaler l’étalement
urbain de la MRC de la Jacques-Cartier. Celle-ci a vu le nombre annuel de mises en
chantier se multiplier par cinq sur son territoire depuis 19985. Certaines municipalités
se distinguent plus que d’autres quant à leur croissance. Depuis 1998, Sainte-
Catherine-de-la-Jacques-Cartier affiche une augmentation de 82,8 %, Saint-
Gabriel-de-Valcartier de 92 % et elle est de 45 % pour les Cantons-Unis de
Stoneham-et-Tewkesbury. La MRC de Portneuf n’est pas en reste. En 2008, le record
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Source : Article du Journal de Québec, vendredi 17 juillet 2009
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de construction a été fracassé dans la MRC, avec plus de 400 mises en chantier. La
municipalité de Pont-Rouge a multiplié par cinq l’émission des permis de
construction depuis 2000. Cependant, on a pu observer une décroissance de ce
nombre en 2008 s’expliquant par la non-disponibilité des terrains. Pont-Rouge mise
sur le dézonage de terres réservées à l’agriculture pour poursuivre son expansion.
Donnacona a connu quant à elle, la hausse la plus importante de mises en chantier
en 2008, triplant celles de 2007. Les villes de Cap-Santé et Neuville présentent
également une croissance importante.
Les impacts des espèces envahissantes sur les milieux aquatiques et riverains sont
importants :
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Dans le bassin versant de la rivière Jacques-Cartier6
Selon l’étude réalisée par la CBJC au lac Saint-Joseph, deux espèces de plantes
envahissantes ont été relevées dans les eaux du lac, soit le phragmite commun
(Phragmites australis) et l’élodée du Canada (Elodea canadensis) (CBJC, 2007).
Tous les plants de phragmites identifiés au lac Saint-Joseph ont été arrachés
manuellement au cours de l’été 2008. Un suivi devra être assuré pour évaluer la
réussite des travaux.
• Le phragmite commun : les zones envahies par cette espèce sont souvent
denses et impénétrables. Le milieu ainsi transformé n’a alors que peu de
valeur pour la faune et la flore indigène. Sa propagation est rapide, il
s’adapte facilement aux périodes d’inondation et d’assèchement, tout en
tolérant de grands écarts de température. Par conséquent, cette plante
très résistante, tolérante et agressive se classe parmi les espèces végétales
envahissantes les plus difficiles à contrôler.
• L’élodée du Canada : cette plante crée des nuisances par son intense
développement et sa rapide extension géographique. La prolifération de
ces populations peut entraîner des dysfonctionnements des milieux
aquatiques, tels que des anoxies périodiques. Elle constitue également un
obstacle à l’écoulement des eaux et une gêne importante pour la pratique
des loisirs nautiques et de la pêche. Enfin, l’extension des peuplements peut
se faire au détriment d’autres espèces végétales.
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Source : CBJC, 2008. Plan directeur de l’eau du bassin versant de la rivière Jacques-Cartier
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est tellement répandue en Amérique du Nord que son éradication semble
pratiquement impossible.
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2.2.2. Bandes riveraines
Généralités8
Le milieu riverain est essentiel à la survie des composantes écologiques et
biologiques de divers plans d’eau. À cet effet, la politique québécoise de
protection des rives, du littoral et des plaines inondables (adoptée en 1987) vise à
leur accorder une protection minimale.
Comme l’indique l’état de divers plans d’eau du Québec, il est évident que cette
politique est couramment méconnue par les acteurs de l’eau. Selon une étude
produite par le ministère de l’Environnement du Québec, il s’avérerait que les
municipalités manquent de ressources et d’expertise pour assurer son application. Il
va sans dire que cette situation est inquiétante.
Les zones riveraines présentent des caractéristiques variées. La végétation que l’on
retrouve dans les zones qui sont inondées fréquemment, par exemple, se compose
surtout de carex, de graminées et d’arbustes tels que les saules ou les cornouillers.
Les zones riveraines boisées sont habituellement colonisées d’arbres plus gros
comme les aulnes, les peupliers faux-trembles ou les épinettes.
Les lisières boisées le long des cours d’eau sont essentielles à la survie d’une
multitude d’espèces fauniques et floristiques qu’elles abritent. D’ailleurs, leur
protection a non seulement des retombées d’un point de vue environnemental,
mais également sur le plan social et économique.
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Source : CBJC, 2006 et 2007a
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Les principaux bienfaits de la végétation riveraine sont de :
• Stabiliser le sol avec les systèmes de racine ;
• régulariser la vitesse d’écoulement du cours d’eau ;
• contenir les inondations, limitant les dommages aux propriétés ;
• favoriser la sédimentation des particules en suspension dans l’eau ;
• diminuer la vitesse de ruissellement ;
• retenir les sédiments en milieu terrestre ;
• diminuer la turbidité de l’eau ;
• filtrer les nutriments, la matière organique, les pesticides, etc. ;
• créer de l’ombre contrant le réchauffement excessif de l’eau ;
• offrir un paysage naturel attrayant ;
• agir comme un brise-vent naturel limitant l’érosion éolienne et le risque de
chablis ;
• offrir des abris, de la nourriture et des aires de reproduction pour la faune ;
• contribuer à la diversité par des habitats variés ;
• favoriser un développement récréotouristique durable ;
• amener des retombées économiques pour la région ;
• diminuer les coûts relatifs à l’entretien et la restauration des rives.
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de l’état des berges dans la partie municipalisée de la MRC de la Jacques-Cartier
(phase I; la phase II sera réalisée à l’été/hiver 2009), et en 2007, le même portrait
dans la MRC de Portneuf (phases I et II) (CBJC, 2006 et 2007a).
Ces projets avaient pour but de combler le manque d’information sur le milieu
riverain et de documenter les préoccupations formulées par les différents
intervenants siégeant sur le conseil d’administration de la CBJC, ainsi que par les
citoyens du bassin versant lors des consultations publiques tenues en 2005.
Ces projets ont permis de faire la lumière sur l’état du corridor riverain, sa nature et
son couvert forestier, ainsi que sur les différentes pressions qu’il subit. Ils ont aussi
permis de cibler, pour chacune des municipalités, de nombreux faits saillants
auxquels une attention particulière devrait être portée tout en approfondissant les
connaissances sur le milieu riverain de la rivière Jacques-Cartier. Pour la majorité du
territoire, les bandes riveraines sont fonctionnelles et d’une largeur adéquate.
Plusieurs cependant, subissent des pressions anthropiques. Souvent, ce sont les
riverains qui sont à l’origine des problèmes rencontrés, ou du moins qui contribuent,
par leurs actions sur les berges et les rives, à accentuer les problèmes d’érosion.
Le lac Saint-Joseph
Il est important de préserver les bandes riveraines naturelles qui ceinturent tout plan
d’eau. Malheureusement, plusieurs riverains déboisent complètement leur rive et
remplacent les arbres et arbustes par de la pelouse ou des matériaux inertes. Afin
de préserver le milieu aquatique, le MDDEP préconise le maintien d’une bande
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riveraine en végétation naturelle d’un minimum de 10 à 15 mètres de profondeur,
selon la pente.
Le tableau 3 présente les occupations et les aménagements évalués sur les quinze
premiers mètres de la rive, ainsi que la quantité de sols nus, de murets et remblais
évaluée à l’interface immédiate entre la terre et l’eau. Les résultats démontrent que
la majeure partie de la bande riveraine de quinze mètres du lac Saint-Joseph et de
la rivière aux Pins est habitée (figure 1). Le quart du lac et le tiers de la rivière sont à
l’état naturel. Le secteur de la rivière aux Pins, caractérisé comme naturel, se situe
cependant sur la rive sud de la rivière, où un développement résidentiel est en
cours. La proportion de la bande riveraine habitée est similaire pour les municipalités
de Fossambault-sur-le-Lac et de ville de Lac-Saint-Joseph et s’élève à plus de 80 %
(tableau 4). À l’inverse, seulement 20,4 % des bandes riveraines à Sainte-Catherine-
de-la-Jacques-Cartier sont habitées, le reste étant constitué de zones boisées
appartenant à la Station touristique Duchesnay.
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Tableau 3. Importance relative (%) des types d’occupation, d’aménagements et des
descripteurs de dégradation présents sur les rives du lac Saint-Joseph et de la
rivière aux Pins à l’été 2006.
Type d’occupation
Type naturel Type habité
Lac-Saint-Joseph 24.7 75.3
Rivière aux Pins 33.6 66.4
Type d’aménagement
Végétation Végétation Matériaux
naturelle ornementale inertes
total habitée total habitée total habitée
Lac-Saint-Joseph 16.2 21.6 35.8 47.6 23.2 30.8
Rivière aux Pins 17.2 25.9 6.9 10.3 42.3 63.7
Descripteurs de dégradation
Sol nu et érosion Murets et remblais
total habitée total habitée
Lac-Saint-Joseph 19,8 26,3 40,3 53,5
Rivière aux Pins 7,4 11,1 47,4 71,5
Type d’occupation
Type naturel Type habité
Fossambault-sur-le-Lac
19,5 80,5
(inclus riv aux Pins)
Lac-Saint-Joseph 16,0 84,0
Sainte-Catherine-de-la-JC 79,6 20,4
Type d’aménagement
Végétation Végétation Matériaux
naturelle ornementale inertes
total habitée total habitée total habitée
Fossambault-sur-le-Lac 17,0 21.1 19,5 24,2 44,0 54,6
Lac-Saint-Joseph 17,8 21,2 45,7 54,4 20,5 24,4
Sainte-Catherine-de-la-JC 8,3 40,7 21,6 43,7 3,2 15,7
Descripteurs de dégradation
Sol nu et érosion Murets et remblais
total habitée total habitée
Fossambault-sur-le-Lac 32,3 40,1 35,6 44,3
Lac-Saint-Joseph 14,2 16,9 52,5 62,4
Sainte-Catherine-de-la-JC 4,5 22,3 1,5 7,3
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Figure 1. Pourcentage du territoire des rives habité au lac Saint-Joseph à l’été 2006.
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Au niveau de la zone habitée, la végétation naturelle est peu présente et le
pourtour du lac est davantage dominé par la végétation ornementale (gazon,
plantes et arbustes ornementaux) et les matériaux inertes (béton, quais, etc.). En
particulier, seulement 21,6 % (lac Saint-Joseph) et 25,9 % (rivière aux Pins) de la
bande riveraine habitée (terrains habités) sont constitués de végétation naturelle.
Ce plus fort pourcentage pour la rivière aux Pins est lié au développement de la
Seigneurie du lac Saint-Joseph (rive sud), qui comptait pour une zone habitée, mais
qui présentait encore des rives boisées au moment de l’inventaire. La végétation
ornementale, quant à elle, occupe 47,6 % de la zone habitée du lac et 6,9 % de la
zone habitée de la rivière aux Pins. Finalement, les matériaux inertes comptent pour
30,8 % et 63,7 % de la bande riveraine habitée du lac et de la rivière aux Pins,
respectivement.
La quantité de murets, remblais et sols dénudés (plages, sols érodés) recensée sur le
pourtour du lac Saint-Joseph, à l’interface immédiate de la terre et de l’eau, est
aussi élevée (figure 2). Plus précisément, 60,1 % des rives du lac et 54,8 % des rives
de la rivière aux Pins sont caractérisées par la présence de murets, remblais ou de
sols dénudés. Ceci équivaut à 79,8 % de la zone habitée. Ainsi, plus de trois terrains
sur quatre sont bordés, en moyenne, d’un muret, remblais ou d’une plage (pas de
végétation à l’interface immédiate entre la terre et le lac). Dans le cas de la rivière
aux Pins, 71,5 % des rives habitées sont caractérisées par des murets ou des remblais.
Plus spécifiquement, 96,1 % de la rive nord de la rivière aux Pins (du lac au pont-
route de la route Fossambault) est caractérisé par des murets et remblais. Ceci en
fait le secteur le plus construit du lac.
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Figure 2. Pourcentage des rives du lac Saint-Joseph caractérisées par un aménagement
naturel à l’été 2006.
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Les résultats démontrent que les rives du lac Saint-Joseph et de la rivière aux Pins
sont très construites et plutôt dégradées. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus
dans le cadre d’une étude réalisée en 1981 (Ministère de l’Environnement, 1981),
qui indiquaient que 63 % de la superficie du lac était classée comme fortement
affectée par les activités humaines. Bien que les méthodes employées soient
différentes, les deux études indiquent tout de même un niveau élevé de
construction des rives. Ainsi, l’aménagement du territoire en rive ne semble guère
s’être amélioré depuis les années 1980.
Le déboisement des rives du lac Saint-Joseph et de la rivière aux Pins peut avoir
plusieurs répercussions sur l’état global du lac. Premièrement, le remplacement de
la végétation naturelle des rives par des murets et des remblais contribue
possiblement au réchauffement la zone littorale du lac. La végétation naturelle
créée effectivement de l’ombre sur les rives, prévenant le réchauffement excessif
de l’eau (Goupil, 1998). À l’inverse, les matières inertes telles que le béton près des
rives absorbent beaucoup de chaleur et redistribuent cette dernière vers le lac. Le
déboisement des rives favorise aussi l’eutrophisation et la sédimentation du lac.
Comme mentionné plus haut, les arbres jouent le rôle de filtre et ont la capacité de
retenir les sédiments et d’assimiler les nutriments qui proviennent du bassin versant.
En l’absence de végétation, les nutriments et les sédiments ruissellent librement vers
le lac. Conséquemment, il serait important de surveiller l’évolution de l’état des rives
au fur et à mesure que le développement résidentiel progresse autour du lac Saint-
Joseph. En particulier, le secteur sud de la rivière aux Pins, qui constitue un secteur
encore majoritairement naturel, est un secteur à surveiller et à protéger.
Dans le sud du Québec, les lacs peuvent dater de la fin de la dernière période
glaciaire, soit il y a environ 12 000 ans. Ces lacs peuvent donc être considérés
comme étant au début de leur cycle d’évolution. De façon naturelle, un lac va être
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Source : Services RAPPEL© 2008
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comblé graduellement par les apports de sédiments provenant des tributaires et
par le dépôt de matières organiques. Ce phénomène appelé eutrophisation, se
produit toutefois sur des milliers d’années, voire des centaines de milliers d’années.
Dans un plan d’eau en santé et jeune, les éléments nutritifs sont présents à de
faibles concentrations et assurent une croissance normale des plantes aquatiques
et des algues microscopiques (phytoplancton). Lorsque le phosphore devient trop
abondant, il cause une croissance excessive des végétaux aquatiques. Cet
envahissement par les plantes aquatiques et les algues a pour effet de détériorer la
qualité des eaux, affectant ainsi la qualité esthétique, le goût et l’odeur de l’eau et
modifiant la composition de la faune aquatique présente, dont celle des espèces
de poissons d’intérêt sportif. La santé et la pérennité du plan d’eau ainsi que les
différents usages humains sont donc grandement affectés par l’eutrophisation.
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On peut classer les lacs en trois grandes catégories trophiques, selon leur stade
d’eutrophisation :
Le lac Saint-Joseph est alimenté par sept tributaires permanents et six cours d’eau
intermittents. Son principal tributaire est la rivière aux Pins et dans une moindre
mesure, le ruisseau Maher situé à son extrémité nord. Il est composé de deux
bassins, soit le bassin nord et le bassin sud, divisés par une masse sableuse associée
à la vallée de la rivière aux Pins.
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Le bassin nord est large et profond (allant jusqu’à 36 mètres dans la fosse centrale)
alors que le bassin sud a une profondeur maximale de douze mètres, il est plus de
deux fois plus petit. La bathymétrie du lac a beaucoup évolué depuis les années 70.
Évaluée selon la comparaison des volumes d’eau entre les données de 1973 et de
2006, l’étude du MRNF (Arvisais, 2007) estime qu’il y a eu une diminution de la
profondeur de 60 cm sur l’ensemble du lac, ce qui correspond au déversement
d’environ 637 000 camions de 10 m³ de sable. Le volume total du lac Saint-Joseph
est passé de 182 350 000 à 175 980 000 m³ en 33 ans. Même en assumant que ces
calculs pourraient être surestimés de 50 %, les apports de sédiments qu’a connus le
lac Saint-Joseph sont énormes. Le bassin sud semble avoir été affecté de façon plus
importante par les apports de sédiments que le bassin nord puisqu’il a perdu 10,3 %
de son volume depuis 1973 comparativement à 2,5 % pour le bassin nord.
Les descripteurs mesurés indiquent que le bassin sud présente des caractéristiques
d'un milieu légèrement plus eutrophe que le bassin nord. Effectivement, la
compilation des résultats de 2008 conclut que le bassin sud est en stade
mésotrophe alors qu’il est oligo-mésotrophe pour le bassin nord (CBJC, 2009).
Malgré cela, c’est l’ensemble du lac qui présente des signes de vieillissement.
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Concentration en phosphore total (PT)
Des analyses effectuées en 2006 par la Direction du suivi de l’état de
l’environnement du MDDEP ont permis de déterminer que la concentration
moyenne en PT pour la période sans glace était de 5,0 µg/l dans le bassin nord et
de 6,9 µg/l dans le bassin sud. Ces valeurs classent le bassin sud comme étant oligo-
mésotrophe et le bassin nord comme étant oligotrophe (CBJC, 2007, cahier I).
Talonnant ces résultats, les mesures de suivi effectuées depuis 2006 rendent compte
d’une augmentation du taux de phosphore total pour les deux bassins (tableau 5).
Ainsi, l’évolution rapide des concentrations de PT laisse présager l’eutrophisation du
lac.
Concentration en chlorophylle a
Indicateur de la biomasse d’algues microscopiques (phytoplancton) en suspension
dans l’eau, la concentration en chlorophylle a permet d’évaluer la production
primaire. Plus les niveaux sont élevés, plus le système est considéré comme étant
productif et eutrophe (CBJC, 2009). Des analyses effectuées en 2006 par la
Direction du suivi de l’état de l’environnement du MDDEP établissent la
concentration moyenne en chlorophylle a pour la période sans glace à 4,5 µg/l
dans le bassin nord et à 5,1 µg/l dans le bassin sud. Ces valeurs classent les deux
bassins du lac comme étant mésotrophes.
Transparence
La transparence est une évaluation de la pénétration de la lumière dans le lac. Plus
l’eau d’un lac est enrichie organiquement, plus la transparence sera faible et plus le
plan d’eau tend vers l’eutrophisation (CBJC, 2007, cahier I). Les mesures effectuées
dans le lac Saint-Joseph depuis 2006 montrent une décroissance de la
transparence, particulièrement pour le bassin sud (tableau 5). Encore une fois, une
partie de cette décroissance de la transparence peut s’apparenter aux fortes pluies
de 2008.
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obtenues en 2006 dans l’étude de l’état de santé du lac Saint-Joseph sont de 22,6
pour le bassin sud et 14,5 pour le bassin nord (CBJC, 2007, cahier I). Ces valeurs sont
considérées comme étant faibles et correspondent à la conductivité d’un lac
oligotrophe.
Le pH
Le pH représente la concentration en ions d’hydrogène. De façon générale, lorsque
le pH se situe entre 5,5 et 9, il ne pose pas de problème au maintien des salmonidés
(CBJC, 2007, cahier I). En 2006, le pH moyen était de 6,5 pour le bassin sud et de 7,1
pour le bassin nord.
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reliée aux installations septiques des municipalités riveraines. Plus précisément,
puisque le bassin nord est plus profond que le bassin sud, le temps de
renouvellement de ses eaux est plus long et favorise la sédimentation du phosphore.
Pour cette raison, une certaine marge de manœuvre est disponible. Il est
cependant souhaitable de travailler à réduire, ou du moins maintenir, les apports
actuels de phosphore avant de développer davantage puisque la capacité de
support est atteinte à 84 %. Toutefois, la capacité de support du bassin sud est
dépassée puisqu’elle se situe à 122 %. La concentration en PT limite de 6,7
microgrammes par litre est déjà atteinte selon les dernières campagnes de suivi de
la qualité de l’eau (Groupe Hémisphère, 2008).
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2.3. HABITAT DU POISSON
2.3.1. Espèces emblématiques
Généralités10
Saumon atlantique
Ce poisson est objet de vénération depuis l’Antiquité. L’habileté et l’énergie qu’il
déploie pour franchir des chutes d’eau et autres obstacles durant sa remontée sont
presque légendaires. Malheureusement, la pollution croissante des cours d’eau, les
pluies acides, l’érection de barrages sans échelle, le braconnage et la
surexploitation sont autant de facteurs qui ont grandement porté préjudice à
l’espèce et sont responsables de la disparition de plusieurs populations, parfois très
importantes. La pêche sportive au saumon atlantique entraîne une activité
économique fort importante dans plusieurs régions du Québec. En eau douce, la
pêche fait depuis longtemps partit du patrimoine québécois. L’exploitation en est
sévèrement réglementée afin de pouvoir maintenir un haut niveau de stocks
reproducteurs. La concertation et la coopération entre différents intervenants sont
une condition essentielle pour assurer la survie du saumon atlantique, poisson aussi
cher aux fins gastronomes qu’aux pêcheurs et aux scientifiques.
Le saumon atlantique incarne le salmonidé typique. Les jeunes vivent en rivière, sur
des fonds graveleux, en eau moyennement rapide. On les retrouvera par la suite en
eau salée, aussi bien dans les eaux côtières qu’en haute mer. Les adultes reviennent
frayer en rivière. Après la fraie, les adultes hiverneront habituellement dans de
grandes fosses de la rivière et dévaleront vers la mer au printemps suivant, au
moment de la crue des eaux. Leurs alevins devenus tacons, demeurent entre deux
et cinq ans en rivière, avant d’entreprendre au printemps leur première migration
qui les mènera en eau salée. Ils sont physiologiquement prêts à s’adapter à l’eau
salée, on parle alors de saumoneau. La migration en eau salée entraînera tous les
saumons atlantiques vers la mer du Labrador. Certains, qu’on appelle les
madeleineaux et qui sont surtout des mâles, reviendront à leur rivière d’origine pour
se reproduire après un seul hiver passé en mer. D’autres demeureront deux ou trois
en mer avant de se reproduite et entreprendront une longue migration qui les
mènera aussi loin qu’au Groenland et possiblement jusqu’en mer d’Irlande. Le
retour en rivière se fait de la fin mai jusqu’à la fin de l’été. Dans certains cas, les
saumons peuvent remonter en rivière quelques jours seulement avant la fraie. En
mer, le saumon peut être la proie de poissons plus gros que lui et de quelques
oiseaux et mammifères piscivores. De retour près des côtes, il retrouve sa rivière
natale grâce à sa formidable faculté de mémoriser l’odeur de sa rivière. Le saumon
atlantique survit à la fraie et peut se reproduire plus d’une fois.
10
Source : Bernatchez L. et M. Giroux, 2000
27
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Omble de fontaine
L’omble de fontaine est un poisson qui aime les eaux fraîches, claires et bien
oxygénées des ruisseaux, rivières et lacs. Il recherche généralement des
températures inférieures à 20 °C. Les adultes peuvent effectuer des migrations en
rivière de plusieurs kilomètres afin d’atteindre les frayères situées dans les secteurs
graveleux de la tête des cours d’eau. Les mouvements en mer des ombles de
fontaine anadromes sont beaucoup moins importants que ceux du saumon
atlantique, se limitant en général aux eaux côtières environnantes. Ils doivent
hiverner en eau douce. La longévité de l’omble de fontaine en milieu naturel
dépasse rarement douze ans.
L’omble de fontaine est l’un des poissons d’eau douce les plus colorés. Sa beauté,
son instinct combatif et l’excellence de sa chair en font une des espèces sportives
les plus estimées et recherchées partout où on la retrouve. En plus des innombrables
populations naturelles originales, l’omble de fontaine a été introduit dans plusieurs
cours d’eau et de nombreuses populations sont maintenues par des programmes
d’ensemencement intensif.
Omble chevalier
On retrouve deux sous-espèces d’omble chevalier au Québec. D’une part, il y a la
sous-espèce erythrinus qui se trouve en abondance dans l’arctique, au nord du
54ème parallèle. Ces populations sont majoritairement anadromes, mais il subsiste
dans certains lacs inaccessibles à partir de la mer, des populations entièrement
d’eau douce. Plus au sud, la sous-espèce oquassa, quant à elle, regroupe en
majorité des populations qui demeurent toujours en eau douce. La sous-espèce
oquassa se retrouve principalement au sud du 52e parallèle le long d’une bande
d’une centaine de kilomètres, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent. L’omble
chevalier oquassa figure sur la liste des espèces susceptibles d’être désignées
menacées ou vulnérables au Québec.
Les populations d’omble de chevalier sont anadromes dans les estuaires et régions
côtières pour s’alimenter. En lacs et rivières pour se reproduire et hiverner.
Populations d’eau douce en eaux froides des lacs profonds. La fraie a lieu en
septembre et octobre dans les hauts-fonds de gravier ou de roches, généralement
en lac, mais aussi en rivière. Les jeunes ombles ne passent les cinq ou sept premières
années de leur vie qu’en eau douce puis descendent vers la mer pour se nourrir
pendant la saison estivale. Ils remontent les rivières à l’automne pour hiverner en
eau douce au cours des années subséquentes. L’omble chevalier peut vivre jusqu’à
40 ans.
Touladi
Cette espèce privilégie les eaux froides sous la thermocline des lacs profonds
pendant la saison estivale. Il se retrouve en surface et à toutes les profondeurs à
partir de la fraie à l’automne jusqu’au printemps. On le retrouve également dans les
lacs peu profonds et les rivières plus au nord.
Le touladi est un de nos poissons sportifs les plus importants. Il est particulièrement
recherché à cause de la grande taille qu’il peut atteindre. Malheureusement, les
lacs facilement accessibles pouvant receler des trophées sont cependant de moins
en moins nombreux.
Omble de fontaine
L’omble de fontaine est sans contredit le poisson du bassin le plus recherché par les
pêcheurs sportifs. Cette espèce est surtout présente dans la partie amont du bassin
versant où les températures et le paysage accidenté favorisent la création de
conditions hydrologiques favorables à la productivité de l’espèce.
L’omble de fontaine est sans contredit le poisson du bassin le plus présent, mais
c’est un poisson qui aime l’eau pure, froide et bien oxygénée. Or, dans le cas de la
rivière aux Pommes, les faibles valeurs mesurées pour l’IQBP en 2002, ainsi que les
fortes températures observées au cours des saisons estivales ont engendré une
diminution voir une disparition des populations d’omble de fontaine dans ce cours
d’eau (CRJC, 2002).
Omble chevalier
L’omble chevalier d’eau douce serait actuellement présent dans seulement 11 lacs
du bassin versant de la rivière Jacques-Cartier.
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Touladi
La seule population de touladi d’origine naturelle du bassin versant vit dans le lac
Saint-Joseph. De récentes études démontrent que son habitat s’est dégradé au
cours des 30 dernières années et que la population souffre d’une carence de
recrutement, c’est-à-dire que l’on retrouve peu de jeunes touladis dans la
population (Arvisais et al., 2007). L’eutrophisation des plans d’eau et la
surexploitation apparaissent comme étant les principales menaces pesant sur les
populations de touladi du bassin de la rivière Jacques-Cartier.
Suite à l’inventaire des frayères du touladi mené au lac Saint-Joseph en 2007 par le
MRNF, en considérant que le premier mètre et demi d’habitat n’est pas en mesure
d’assurer le succès reproducteur du touladi en raison du couvert de glace et du
marnage, et qu’il y existe des problèmes de sédimentation à une profondeur
inférieure à deux mètres, il a été constaté que la superficie d’habitat propice à la
fraie du touladi (pente, profondeur, substrat) est très limitée au lac Saint-Joseph. Il a
était estimé qu’au plus 0,7 % de la superficie du bassin nord du lac Saint-Joseph
présenterait un habita propice à la reproduction du touladi. Sans présenter un
facteur limitant au maintien de l’espèce, la faible superficie d’habitat disponible
pour la fraie du touladi est tout de même préoccupante (Arvisais et al., 2007).
Les exigences que doit respecter l'habitat du poisson changent généralement selon
les diverses étapes du cycle de vie de celui-ci, allant de l'œuf à l'âge adulte. Si ces
11
Source : Pêche et Océan Canada, 2009
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différentes exigences ne sont pas satisfaites en raison d'une perte d'habitat, le
nombre de poissons chute et, à la longue, la population entière peut disparaître.
Les frayères peuvent être créées ou améliorées par l’ajout de substrat d’une
granulométrie adéquate et par une modification des conditions hydrauliques du
cours d’eau. Des abris et des fosses doivent exister à proximité des sites de fraie. Les
principales caractéristiques d’une frayère de qualité sont un substrat constitué
principalement de cailloux et de gravier associé à une profondeur et un débit qui
permettent le développement optimal des oeufs et des alevins.
12
Source : Fondation de la Faune et FQSA
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la perte de substrat ou l’accumulation de sédiments fins rendent alors l’habitat
impropre à la reproduction. Dans certains cas, un nombre insuffisant de frayères
pour assurer la reproduction optimale d’une rivière peut agir comme facteur
limitant.
Les transports se sont poursuivis sans interruption jusqu’en 1998. Ils furent de moindre
importance entre 1998 et 2001 puisqu’un suivi de la montaison effectué en 1998
avait révélé que l’ensemble des dispositifs de montaison du saumon était efficace
(Donnacona, gorge Déry, McDougall et Bird) (Therrien et Proulx, 1999). Cependant,
des suivis ultérieurs ont démontré que très peu de saumons arrivaient à monter
naturellement en amont du barrage Bird. Le transport a donc été à nouveau
imposé en 2002 et demeure, pour le moment, la meilleure option de migration.
Omble de fontaine
Depuis 2004, la CBJC a réalisé de nombreux aménagements de seuils et frayères
afin de restaurer et de mettre en valeur plusieurs rivières et ruisseau du bassin
versant, et ainsi favoriser la fraie de l’omble de fontaine. Ces projets ont été réalisés
en partenariat avec le ministère des Transports du Québec (MTQ) et la ville de
Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, mais aussi avec le soutien financier de la
Fondation de la faune du Québec (FFQ) et la Fondation héritage faune (FHF).
13
Source : Collectif d’auteurs et CBJC, 2009
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En tout, ce sont 4 bassins de sédimentation, 33 seuils en bois ou en pierre, 38 frayères
et aires d’alevinage, ainsi que 2 déflecteurs qui ont été mis en place par la CBJC
depuis 5 ans. Ces aménagements concernent la rivière Noire à Sainte-Catherine-
de-la-Jacques-Cartier, la rivière Noire à Neuville, la rivière Chaude à Pont-Rouge, le
ruisseau Bonhomme à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, les ruisseaux
Gauthier et à l’Eau Froide à Pont-Rouge. Pendant ces aménagements, des travaux
de démantèlement de barrage (qui empêche la migration des poissons) et des
travaux de revégétalisation (pour créer de l’ombre sur les rives) ont également été
réalisés.
En 2005, ce sont 5 000 fretins d’omble de fontaine qui ont été ensemencés dans la
rivière Jacques-Cartier. En 2006, 16 185 fretins d’omble de fontaine ont été
ensemencés en juin dans la rivière Noire à Neuville, dans la rivière aux Pommes à
Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, dans le ruisseau Bonhomme et dans le
tronçon principal de la rivière Jacques-Cartier (7 825 fretins). En septembre de la
même année, un nouvel ensemencement de 5 000 fretins sur 5 sites différents de la
rivière Jacques-Cartier a aussi été réalisé. En 2007, ce sont 9 907 fretins d’omble de
fontaine qui furent ensemencés dans la rivière Noire à Sainte-Catherine-de-la-
Jacques-Cartier, dans le ruisseau Dansereau, dans le ruisseau Lady-Brook et dans le
tronçon principal de la rivière Jacques-Cartier (3 594). Enfin en 2008, aucun
ensemencement ne devait être réalisé, mais le MRNF, ayant un surplus, est venu
ensemencer 2 910 fretins dans la rivière Noire à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-
Cartier, dans le ruisseau Dansereau et dans le ruisseau Bonhomme, ainsi que 2 308
fretins dans la rivière Jacques-Cartier.
En tout, en 4 ans, ce sont 41 310 fretins d’omble de fontaine qui furent ensemencés
dans la rivière Jacques-Cartier et ses tributaires.
Touladi14
Un inventaire des sites de reproduction du touladi du lac Saint-Joseph a été
effectué par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche du Québec (MLCP)
en 1991 (Boivin, 1992). Cet inventaire avait permis de localiser treize frayères utilisées
et quinze frayères potentielles. Selon les résultats d’une caractérisation du substrat
des berges du lac Saint-Joseph, effectuée en 2006 par la Corporation du bassin de
la rivière Jacques-Cartier (CBJC, 2007), on estime que dix des treize (76,9 %) frayères
identifiées en 1991 présenteraient toujours un substrat composé majoritairement de
blocs, de roches, de galets et de cailloux. Cependant, certains sites présenteraient
14
Source : Arvisais et al., 2007
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aujourd’hui une forte composante (45 % et plus) de matériaux fins (sable et vase)
susceptibles de colmater les frayères (Arvisais, 2007). En ce qui concerne les sites
potentiels identifiés lors du même inventaire, seulement dix des quinze (66,7 %) sites
identifiés présenteraient toujours un substrat favorable à la reproduction du touladi.
C’est donc dire que 28,6 % des sites de reproduction du touladi identifiés en 1991 se
seraient dégradés au cours des seize dernières années.
Or, un inventaire ichtyologique du lac Saint-Joseph réalisé en 2006 par le ministère
des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) (Arvisais, 2007) a révélé que la
population de touladi du lac Saint-Joseph souffre d’une carence de recrutement
qui est attribuée à l’ensablement des frayères et au marnage hivernal du lac.
Suite à l’inventaire réalisé par le MRNF en 2007, des recommandations ont été
émises afin d’assurer le succès reproducteur du touladi au lac Saint-Joseph :
3. PROBLÉMATIQUES
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• Modification de la structure des berges avec le remplacement de la bande
riveraine par des surfaces gazonnées, des murets en béton et autres
structures anthropiques
Voir présentation.
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Références
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portrait et diagnostic. 189 pages et annexes.
BANDES RIVERAINES
CORPORATION DU BASSIN DE LA JACQUES-CARTIER, 2006. Mise en valeur du corridor
riverain de la Jacques-Cartier. Phase 1 : portrait du couvert forestier riverain et de
l’état des berges dans la partie municipalisée de la Municipalité régionale de comté
de la Jacques-Cartier. 94 pages.
GOUPIL, J.-Y., 1998. Protection des rives, du littoral et des plaines inondables : guide des
bonnes pratiques. Publications du Québec. 170 pages.
HODGSON, L., 2006. Pour des lacs propres, propres, propres. Article paru dans Le Soleil,
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HABITAT DU POISSON
ARVISAIS, M. 2007. Situation de la communauté ichtyologique du lac Saint-Joseph et de
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Appalaches. Québec. 69 pages et annexes.
ARIVISAIS, M., J-G. FRENETTE ET G. RONDEAU, 2007. Inventaire des sites de reproduction
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Nationale et de la Chaudière-Appalaches. Québec. 27 pages et annexe.
BOIVIN, J., 1992. Inventaire des sites de fraie du touladi au lac Saint-Joseph, automne
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7 pages et annexes.
GEORGES, S. 1984. Commentaires sur le rapport préparé par les consultants Pluritec Ltée
intitulé : Évaluation sommaire de la situation du saumon dans le cours inférieur de la
rivière Jacques-Cartier. Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Service de
l’aménagement et de l’exploitation de la faune. 14 pages.
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(dernière mise à jour le 12 mars 2009).
http://www.pc.gc.ca/pn-np/ab/banff/natcul/natcul4_f.asp
BANDES RIVERAINES
HODGSON, L., 2005. Riverains, protégez votre investissement! (page consultée le 25 août
2009).
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HABITAT DU POISSON
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pdf