Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Nombre de sociétés l’ont déjà compris et en ont fait une véritable stratégie d’entreprise, leur
permettant de faire face à la prise de conscience croissante des dommages causés à
l’environnement, à la pression réglementaire grandissante dans le domaine et de créer une
différenciation concurrentielle : une valeur ajoutée à leur image de marque.
Ces nouveaux enjeux n’ont pas échappé à Galderma, société spécialisée en dermatologie, qui a
engagé son site de production d’Alby-sur-Chéran vers la certification ISO 14001.
1. définir les enjeux propres à l’usine, qui sont liés aux attentes du Groupe, aux spécificités de
l’usine en matière de gestion de l’environnement et à certaines contraintes externes au projet,
2. démontrer comment, au travers de l’analyse environnementale participative engagée en
réponse aux besoins identifiés, il est possible de créer une véritable dynamique
d’apprentissage et de sensibilisation du personnel à l’environnement, préfaçant la conception
de la structure décentralisée du futur SME.
1
1. LES ENJEUX DE L’ANALYSE ENVIRONNEMENTALE INITIALE
Fonctionnant depuis 1994, l’usine de Montdésir est le site de production le plus ancien et le plus
mature de Galderma. Après avoir vécu une décennie de croissance, l’usine se trouve aujourd’hui
en phase de stabilisation de son activité industrielle. Avec plus de 23 millions d’unités produites
par an, elle atteint aujourd’hui sa capacité maximale de production. Ses objectifs actuels sont
d’améliorer ses performances dans tous les domaines connexes à la production : la gestion des
ressources humaines, la qualité, la sécurité, l’environnement, etc.
Afin de pouvoir inclure de telles informations dans l’analyse environnementale, de bien connaître
et comprendre le fonctionnement des systèmes physiques de protection installés à l’usine et d’en
repérer les éventuelles failles, la solution la plus simple a été de faire appel aux compétences des
concepteurs de l’usine.
Le responsable Sécurité Hygiène Environnement de la division Manufacturing & Technology
(M&T) de Galderma, qui a supervisé la conception de l’usine en 1993, sera donc impliqué dans la
démarche d’analyse environnementale. En outre, son ancienneté dans l’entreprise va être utile
dans la collecte d’informations relatives aux incidents environnementaux survenus dans le passé.
Sa contribution sera d’autant plus intéressante que la documentation de l’usine en matière
d’informations environnementales fait défaut.
2
Un besoin d’impliquer les gestionnaires de l’environnement
A plus d’un titre donc, le responsable Sécurité Hygiène Environnement (SHE) de ce service doit
être intégré dans la démarche d’analyse environnementale initiale de l’usine.
Etant le rédacteur des procédures Environnement de l’usine, il connaît parfaitement les modes de
gestion théoriques de l’environnement, comme par exemple :
- la collecte sélective des déchets,
- le contrôle et le rejet des effluents industriels,
- la conduite à tenir en cas de déversement accidentel, etc.
En outre, même si la gestion opérationnelle des déchets a été déléguée au Magasin de l’usine, il
demeure responsable de l’orientation des déchets vers la bonne filière et de la conformité
réglementaire de leur élimination.
De même, en tant qu’animateur de l’équipe de seconde intervention de l’usine, il a un rôle
primordial dans la communication d’informations environnementales et dans la formation des
équipiers sur la conduite à tenir en cas d’incendie ou de pollution accidentelle. En effet, c’est de
l’intervention de ces personnes que peut dépendre l’extension d’un incident en dehors des limites
de l’usine.
Une partie de la gestion opérationnelle des aspects environnementaux de l’usine est confiée de
fait au personnel des différents secteurs de l’usine. C’est par exemple le cas de la collecte
sélective des déchets, qui si elle est organisée au niveau du service ETNSHE, ne peut fonctionner
que si l’opérateur identifie son déchet correctement, le met dans le bon conteneur et s’il en est de
même pour le personnel du Magasin, chargé de son transfert, de son stockage à la déchetterie
interne et de son enlèvement.
De même, en cas de déversement accidentel de matières, c’est le personnel présent sur les lieux
de l’incident, qui va procéder à l’intervention, au nettoyage et à l’élimination des déchets. Ce sont
donc les opérationnels, confrontés quotidiennement aux problématiques environnementales, qui
détiennent la connaissance des pratiques réelles de gestion de l‘environnement.
Leur intégration dans l’analyse environnementale initiale est en conséquence indispensable pour
réaliser l’examen des pratiques réelles existantes dans ce domaine. Cet examen doit être
accompagné d’une comparaison avec les procédures Environnement, afin de mesurer les écarts
entre la théorie et la pratique et d’évaluer le niveau de maîtrise réelle que l’usine a sur ses aspects
environnementaux.
Après 10 ans de fonctionnement, l’usine de Montdésir a réussi à instaurer une culture d’entreprise
assez forte. Celle-ci est principalement orientée vers le produit fabriqué, qui nécessite l’application
de mesures d’hygiène et de procédures Qualité très strictes. En parallèle, l’usine travaille depuis
longtemps sur la sensibilisation et la formation du personnel à la Sécurité.
3
A ce jour, aucune démarche d’envergure n’a été menée pour sensibiliser le personnel à
l’environnement. Aussi, il est permis d’avancer que l’environnement ne fait partie ni de la culture
d’entreprise, ni des préoccupations professionnelles quotidiennes du personnel.
Dans le cadre de la mise en place de son système de management environnemental, l’usine se
trouve en conséquence dans l’obligation d’engager une réelle démarche de sensibilisation du
personnel, qui doit aboutir à l’émergence d’une culture d’entreprise respectueuse de
l’environnement.
Celle-ci s’avère d’autant plus indispensable que le personnel est responsable par ses pratiques et
comportements quotidiens, des sources d’impacts environnementaux de l’usine, que sont les
émissions dans l’air, les rejets dans l’eau, la génération des déchets, l’utilisation des matières
premières, ressources naturelles et énergie, etc.
4
Ainsi, outre l’évaluation de la conformité de Montdésir par rapport aux législations et
réglementations environnementales, un autre enjeu important de l’analyse environnementale
initiale va être de passer l’usine au crible des règles environnementales du Groupe.
Les points suivants seront notamment analysés et comparées aux règles existantes :
- les risques de pollutions des sols et des eaux pluviales,
- les rejets par nature (émissions dans l’air, effluents, etc.),
- les déchets par mode de traitement (recyclage, réutilisation, élimination),
- les règles de stockage de produits chimiques incompatibles, liquides inflammables, etc.
Les 5 niveaux de notation possibles pour chacun des 7 critères (5 critères environnementaux, 1
critère Réglementation, 1 critère Politique) apparaissent comme un facteur de complexité pour la
ou les personnes qui auront à juger la gravité des impacts et entraînent nécessairement un temps
important d’évaluation.
De plus, le fait de procéder à l’évaluation des aspects deux fois apparaît également comme un
facteur de complexité et durée importante de la méthode : la première évaluation est faite en
passant chaque aspect au crible de 7 critères sans tenir compte des moyens de maîtrise et la
seconde en jugeant les aspects selon la grille gravité/probabilité en tenant compte de ces moyens.
Le fait que l’usine de Montdésir procède, en parallèle de son analyse environnementale initiale, à
la mise en place de son nouveau progiciel de gestion intégré engendre un nouvel enjeu pour la
démarche d’analyse environnementale : Celle-ci doit être économe vis à vis des ressources du
terrain, afin de ne pas perturber le déroulement de cet autre projet prioritaire pour l’usine.
Cette contrainte doit être intégrée aussi bien dans la façon de concevoir la démarche d’analyse
environnementale que dans la manière de conduire le projet.
5
Au niveau de la conception :
La méthode de sélection des aspects significatifs doit être économe vis-à-vis des ressources du
terrain. Elle sera donc courte, claire, facilement compréhensible et rapidement utilisable par le
personnel.
Etant donné la sophistication et la longueur de l’évaluation, l’usine de Montdésir ne peut suivre la
méthodologie du Groupe telle qu’elle. Celle-ci doit donc être adaptée au cas de l’usine de
Montdésir, c’est-à-dire :
- simplifiée pour que l’évaluation puisse être faite par le personnel,
- écourtée pour économiser les ressources terrain.
6
2. L’ANALYSE ENVIRONNEMENTALE INITIALE : UNE DEMARCHE
PARTICIPATIVE
Suite à l’analyse des enjeux propres à l’usine de Montdésir au début de la démarche de mise en
place de son système de management environnemental, des besoins spécifiques ont été
identifiés et seront pris en compte dès l’élaboration de l’analyse environnementale initiale :
- identifier les aspects environnementaux significatifs, en se basant sur la méthodologie
du Groupe L’Oréal pour la sélection des aspects significatifs. Cette méthode sera
reprise, comparée avec d’autres méthodes, adaptée pour tenir compte des données
contextuelles de l’usine, et fera l’objet d’une validation finale de la part de l’actionnaire,
- comparer les aspects environnementaux de l’usine aux exigences légales et
réglementaires ainsi qu’aux règles environnementales du Groupe,
- examiner les procédures et les pratiques existantes dans le domaine de
l’environnement, en mettant en commun les connaissances des concepteurs de l’usine,
des gestionnaires de la Sécurité, de l’Hygiène et de l’Environnement et des
opérationnels,
- initier la sensibilisation à l’environnement, en impliquant dès le début de la démarche un
membre de chaque secteur, qui deviendra référent en environnement, participera à la
sensibilisation des collaborateurs de son secteur et prendra des responsabilités dans le
fonctionnement du système.
Pour répondre à l’ensemble de ces besoins, une méthodologie de « détermination et mise sous
contrôle des aspects environnementaux significatifs » spécifique à la division M&T de Galderma
été développée et mise en œuvre.
Ce recensement des aspects doit prendre en compte les situations normales de fonctionnement,
mais aussi les situations dégradées (exemple : maintenance) et les situations d’urgence
(exemple : incendie, déversement accidentel, fuite, etc.). Dans cette première phase les moyens
de maîtrise ne sont pas considérés.
Dans un second temps, il s’agit de lister les impacts potentiels de chaque aspect sur
l’environnement. (exemple d’impacts : épuisement des ressources naturelles, pollution de l’eau).
7
La troisième étape consiste à identifier pour chaque aspect les moyens de maîtrise existants et
leur niveau d’efficacité :
Exemple de moyens de maîtrise : Existence d’une procédure de rinçage de la verrerie de
laboratoire (contenu et première eau de rinçage récupérés dans une bombonne et éliminés selon
la filière Déchets Industriels Spéciaux)
Exemple de jugement de l’efficacité de la maîtrise : Cette procédure n’est pas connue au
laboratoire de contrôle en cours de fabrication et au sein du laboratoire de contrôle des MP, elle
n’est pas forcément suivie par tous les opérateurs de la même façon.
La démarche utilisée s’apparente à la méthode d’audit qui consiste à faire parler et à écouter les
opérationnels de chaque secteur. Elle a pour avantage de favoriser la prise de conscience et la
sensibilisation à l’environnement des opérationnels impliqués dans la démarche.
L’identification des moyens de maîtrise existants consiste à confronter les points de vue des
concepteurs de l’usine des gestionnaires de l’environnement et des opérationnels et à réaliser un
véritable audit des procédures et des pratiques existantes dans le domaine de l’environnement.
8
Evolution de l’impact EVO
Notation Niveaux d’appréciation Exemples
Effet négligeable, ponctuel, non persistant, Bruit fugitif
réversible immédiatement
5
Et/ou
Effet sur une zone très limitée (intérieur du site)
Effet réversible à court ou moyen terme Dysfonctionnement court d’une station
(quelques semaines, mois, moins d’un an) d’épuration
3 Et/ou
Effet sur une zone limitée inférieure à 1 kilomètre
au-delà des limites de propriété
Effet réversible à long terme (plusieurs années) Rejet de métaux lourds
ou irréversible Et/ou
1
Effet sur plusieurs kilomètres voire propagation à
longue distance
Politique POL
Notation Niveaux d’appréciation Exemples
Aucune référence dans la politique ou la Réduction des consommations d’énergie due à
stratégie environnementale la mise en place d’une installation de co-
5 Existence d’une ligne directrice mais les génération
investissements sont trop importants par
rapport au gain attendu
Il existe une ligne directrice définie et les Réduction des consommations d’énergie due à
3 investissements sont raisonnables par rapport la modification de l’éclairage des locaux
au gain attendu (détection de luminosité, minuterie, etc.)
Axe fort de progrès, engagements de résultats Diminution des déchets d’emballage par la
1 définis, objectifs quantifiés mise en place d’emballages navettes
Axe majeur, objectif du Groupe quantifié
9
2.1.3. La documentation de la méthode
La documentation de l’évaluation des aspects et impacts de l’usine constitue une base renfermant,
pour chaque secteur de l’usine, la somme des connaissances normatives (législations,
réglementations, règles du Groupe et procédures environnementales) et tacites (pratiques) qui ont
été regroupées et mises en commun par les concepteurs, les gestionnaires de l’Environnement et
les opérationnels de l’usine à l’occasion de son analyse environnementale initiale.
Chaque secteur a aujourd’hui en sa possession un véritable état des lieux en matière
d’environnement, duquel se dégagent les points forts et les faiblesses de la maîtrise actuelle des
impacts de ses activités.
En outre, la conservation de toutes les données ayant servi de base à l’évaluation et la justification
de la notation permettent de faciliter la mise à jour et garantit la pérennité de la méthode
d’évaluation.
Un autre vecteur de réussite est le bénéfice apporté par le retour d’expérience des usines du
Groupe L’Oréal, mais aussi par les contacts avec le Groupe Nestlé et la Recherche de Galderma.
C’est, en effet, grâce à ses relations privilégiées avec l’extérieur que l’usine a pu tester et
comparer différentes méthodes de sélection des aspects significatifs, afin de retirer les points forts
de chacune et de les intégrer dans sa propre méthode.
L’un des principaux enjeux de l’analyse environnementale de Montdésir est d’intégrer le personnel
dès le début de la démarche, pour en retirer les savoirs techniques et l’expérience quotidienne des
opérationnels jusqu’ici inconnus du service ETNSHE et pour initier la sensibilisation à
l’environnement, qui sera étendue ultérieurement.
C’est dans cette optique qu’a été développée la méthode de sélection des aspects significatifs de
l’usine.
10
La méthode d’identification des aspects associés aux activités de l’usine se présente sous la forme
d’un entretien, où il est demandé à l’interlocuteur d’énumérer les différentes activités de son
secteur et flux entrants et sortants pour chacune d’elles. Il a été choisi pour le début de la
démarche de commencer par un questionnement sur les connaissances métier du personnel, dans
le but de le mettre à l’aise et de l’intégrer progressivement dans la démarche d’analyse.
La phase de notation est réalisée en Groupes de travail, comprenant les experts de la division
M&T et du service ETNSHE ainsi que les représentants de chaque secteur de l’usine.
Un outil tel que la méthode de sélection des aspects environnementaux aussi adapté et efficace
qu’il puisse être, n’a de valeur que s’il est accepté par ceux qui auront à le mettre en œuvre aussi
bien que par les différentes parties intéressées dans la démarche.
Avant d’être utilisée, elle a donc passé avec succès l’épreuve de la validation de la part :
- du département SHE de la DGT, qui a vu sa propre méthodologie adaptée par
Galderma,
- du service ETNSHE de l’usine, qui aura à mettre en œuvre cette méthode chaque
année lors de la mise à jour des aspects significatifs,
- du directeur de l’usine et de l’ensemble de la hiérarchie, qui doivent donner l’impulsion
et soutenir au projet,
- du personnel qui participera aux Groupes de Travail, afin d’obtenir son adhésion et de
garantir son implication dans la démarche.
A ceux-là s’ajoutent certains vecteurs de réussite propres aux conditions de mise en œuvre de la
méthode :
- la présence obligatoire des interlocuteurs du terrain ainsi que leur participation effective
dans le travail d’évaluation demandé aux Groupes de Travail,
- la mise à disposition par le service ETNSHE et la division M&T des données
environnementales nécessaires à l’analyse,
- la communication qui a été faite autour du travail réalisé en groupes de travail a sans
doute été un vecteur de motivation des personnes participant à l’analyse
environnementale de l’usine.
11
2.2.5. La phase de mise à profit
Tout d’abord, les conclusions de l’analyse environnementale sont utilisées dans les phases
suivantes de la démarche de mise en place du système de management environnemental, à
commencer par la phase de planification. La définition des grands axes de la politique
environnementale de l’usine et de ses objectifs découle logiquement des aspects significatifs
révélés par l’analyse. Il est de même pour les autres étapes de la planification, à savoir la définition
des cibles par secteur et du programme de management environnemental.
En outre, les bénéfices apportés par l’analyse participative - à savoir la dizaine d’interlocuteurs du
terrain motivés, sensibilisés et déjà impliqués dans la démarche - vont être conservés dans la
structure du système de management environnemental de l’usine.
Ces interlocuteurs seront les relais Environnement de leur secteur, chargés de faire circuler les
informations entre le terrain et le service ETNSHE, de réaliser les audits environnementaux et de
prendre en charge les actions à mener par leur secteur.
12
CONCLUSION
Poussée par une démarche de Groupe, l’usine de Montdésir s’est lancée dans le projet de mise en
place de son système de management environnemental, avec pour mission d’être le site industriel
pilote de Galderma et de faciliter la certification ISO 14001 des autres sites industriels de
l’entreprise.
Mais au-delà de ces objectifs, l’étude pour la conception de l’analyse environnementale de l’usine
a fait apparaître de nouveaux enjeux qui se sont révélés primordiaux pour l’élaboration, la mise en
place et le fonctionnement pérenne du futur système de management environnemental :
- la nécessité de mise en commun des savoirs des concepteurs, des gestionnaires de
l’environnement et des opérationnels de l’usine,
- le besoin d’impliquer le personnel, afin d’initier sa sensibilisation à l’environnement et de
l’intégrer dans le fonctionnement du système de management environnemental,
- le besoin d’adapter les méthodologies du Groupe, pour tenir compte des données
contextuelles propres à l’usine, à savoir la participation mesurée et optimale du terrain,
permettant de ne pas perturber le fonctionnement de l’usine.
En réponse à ces besoins identifiés, l’entreprise a décidé de s’engager dans une démarche
d’analyse environnementale de type participatif, intégrant à la fois les concepteurs de l’usine, les
gestionnaires de l’environnement et surtout les opérationnels, confrontés quotidiennement aux
problématiques environnementales.
Cette analyse environnementale a donné des résultats très satisfaisants tant du point de vue des
conclusions de l’évaluation des aspects environnementaux, que de l’implication des interlocuteurs
du terrain ou du retentissement de la démarche au sein du personnel : Au-delà de l’analyse fine
des sources d’impact des activités, la démarche engagée a conduit l’usine à réaliser un véritable
travail de fond, en mettant en commun toutes les connaissances environnementales de
l’entreprise. Elle a été l’occasion de susciter une réelle dynamique d’apprentissage, tous les
acteurs impliqués alimentant et se nourrissant en retour de l’analyse environnementale.
A l’issue de celle-ci, l’usine peut se targuer de compter parmi son personnel opérationnel environ
10% d’interlocuteurs motivés, sensibilisés et déjà initiés aux réglementations, aux règles du
Groupe et aux notions fondamentales relatives à la gestion de l’environnement industriel. Ce point
constitue la principale valeur ajoutée de l’analyse collective réalisée.
Cet indéniable atout pour l’usine va être conservé dans la structure de son système de
management environnemental, puisque celui-ci sera de type décentralisé : Le service ETNSHE
assurera la coordination du fonctionnement du système, tandis que les correspondants
environnement de chaque secteur seront chargés de maintenir la sensibilisation de leurs
collègues, d’assurer la communication entre le terrain et le service ETNSHE, de réaliser des audits
environnementaux croisés et les actions d’amélioration dans leur service.
Il ressort donc de cette expérience que l’entreprise a su profiter de la mise en place de son
système de management environnemental pour repenser son organisation et accomplir un
véritable acte de management. En créant un système décentralisé, animé par des
« correspondants environnement locaux », l’entreprise répond aux problématiques
environnementales, qui touchent par nature tous les secteurs de l’usine. L’essence d’un tel
système repose sur l’intérêt suscité par la protection de l’environnement et l’implication des
opérationnels dans l’amélioration continuelle de sa gestion.
13
L’enjeu majeur d’une telle structure est donc de maintenir la mobilisation du personnel autour des
questions environnementales afin de faire vivre le système de management au niveau des
secteurs, c’est-à-dire au cœur même de l’usine. C’est du personnel que vont dépendre
maintenant l’efficacité et la pérennité de ce système.
Le management des entreprises repose sur la technique, l’organisation et les hommes. L’exemple
de l’usine Galderma de Montdésir démontre que la composante humaine est primordiale dans la
conception de systèmes de management environnemental. En définitive, l’art de gouverner les
hommes au travers de l’environnement est parfaitement saisi par le vieux proverbe indien :
14