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Modélisation et Simulation de la
combustion in-situ
Aurélien Genot
30 Septembre 2015
Laboratoire d'accueil :
INP Toulouse
Résumé Le pétrole est encore une des principales ressources énergétiques utilisée dans le
monde. De nos jours, les ressources non conventionnelles ont rencontré un intérêt plus élevé
parce qu'elles représentent dorénavant la principale partie des réserves existantes. La combus-
tion in-situ permet en particulier d'extraire l'huile gée dans les pores. A travers cette étude,
il a été observé de nombreux couplages physiques : modèle milieu poreux, combustion, décar-
bonatation, échanges thermiques, évaporation. La diculté principale réside dans le couplage
des réactions, notamment pour la décarbonatation qui est une réaction réversible complexe.
Le modèle physique proposé dans ce rapport a ensuite été développé sous OpenFoam en col-
®
laboration avec d'autres chercheurs de l'IMFT.
Mots-clés : combustion in-situ, décarbonatation, milieu poreux, OpenFoam
Abstract The oil is still one of the major energy sources used in the world. Nowadays,
unconventional resources have encountered a higher interest because they now represent the
main part of the existing reserves. In-situ combustion, in particular, allows to extract the xed
oil in the pores. Through this study, it was observed numerous physical couplings : porous
media model, combustion, decarbonation, heat exchange, evaporation. The main diculty
lies in reaction coupling, in particular for the decarbonation, which is a complex reversible
reaction. The physical model proposed in this report was then developed under OpenFoam in
®
collaboration with other researchers from IMFT.
Keywords : in-situ combustion, decarbonation, porous media, OpenFoam
Resumen El petróleo sigue siendo una de las principales fuentes de energía utilizadas en
el mundo. Actualmente, se ha mostrado mayor interés los recursos no convencionales, ya que
representan la mayor parte de las reservas existentes. La combustión in-situ, en particular,
permite extraer el aceite jado en los poros. A través de este estudio, se observó numerosos
acoplamientos físicos : modelo de medio poroso, combustión, descarbonatación, intercambio de
calor, evaporación. La dicultad principal reside en el acoplamiento de reacciones, en particular
la descarbonatación, la cual es una reacción reversible compleja. El modelo físico propuesto
en este informe, fue desarrollado con OpenFoam en colaboración con otros investigadores del
®
IMFT.
Palabras clave : combustión in-situ, descarbonatación, medios porosos, OpenFoam
I
Table des matières
1 Présentation de l'IMFT 1
2 Introduction Combustion in Situ 2
3 Quelques Applications et situations 3
3.1 Combustion d'une cigarette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
3.2 La combustion in-situ et la récupération d'huiles lourdes . . . . . . . . . . . . . 3
3.3 Expérience de référence[21] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
3.3.1 Présentation de l'installation expérimentale . . . . . . . . . . . . . . . . 5
3.3.2 Conditions initiales et limites du système . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
6 Résultats 22
6.1 Validation par confrontation avec une solution analytique . . . . . . . . . . . . 22
6.2 Impact de l'évolution de paramètres thermodynamiques dans un cas 1D . . . . 24
6.2.1 Présentation des modèles thermiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
6.2.2 Comparaison des modèles thermiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
6.3 Evaporation de l'eau contenue dans les pores . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
6.4 Validation modèle 1D Vs résultats expérimentaux Sennoune/Fadaei [7, 21] . . . 30
6.5 Mise en place modèle 2D axisymétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
6.5.1 Lois de capacités thermiques et conductivité . . . . . . . . . . . . . . . . 31
6.5.2 Validation du code en modèle 2D/Axisymétrique . . . . . . . . . . . . . 33
7 Conclusions et perspectives 35
8 Remerciements 37
II
Table des gures
1 Représentation 1D d'un front réactionnel dans une combustion sans amme[19] 3
2 Combustion in-situ : prols de température et de saturations [9] . . . . . . . . . 4
3 Combustion in-situ : prols de température [15] . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
4 Modèle expérimental de combustion dans un milieu poreux, avec système de
micro-échantillonnage [14] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
5 Prol du ux radiatif sur la surface du lit en entrée [14] . . . . . . . . . . . . . 7
6 Pression d'équilibre pour le système CaCO3-CaO . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
7 Lois d'Arrhénius . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
8 Champ de température au cours d'une smoldering combustion dans un plan
2D pour plusieurs régimes [6] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
9 Conditions limites plan (x,y) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
10 Interface Milieu poreux / Couronne métallique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
11 Traitement séquentiel du code openFoam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
12 Régimes de réaction [21] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
13 Calcul 1D sans CaCO3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
14 Lois de conductivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
15 Valeurs moyennes de Cp,sand (T ) [22] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
16 Variation des Cp(T) de matériaux solides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
17 Comparatif à conductivité xée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
18 Inuence d'une loi pour la conductivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
19 Impact de l'eau dans notre modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
20 Comparaison Calcul 1D/Expérimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
21 Capacités thermiques des espèces solides en fonction de T . . . . . . . . . . . . 32
22 Capacités thermiques des espèces gazeuses en fonction de T . . . . . . . . . . . 32
23 Loi de conductivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
24 Prol 2D Température (t=3400s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
25 Modèle 2D, conductivité constante (axe central) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
26 Fronts de combustion et décarbonatation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
III
Liste des symboles
Af j constante pré-exponentielle de la réaction j
Dk diusivité de l'espèce k m2 /s
Ej énergie d'activation de la réaction j
K perméabilité m2
PCO2 ,eq pression d'équilibre en CO2 de la réaction de décarbonatation
ρk
Yk,g = ρg fraction massique de l'espèce k dans la phase gazeuse
ρk
Yk,s = ρs fraction massique de l'espèce k dans la phase solide
∆h0,m
f,k enthalpie de formation molaire de l'espèce k J/mol
∆h0f,k enthalpie de formation massique de l'espèce k J/kg
ω̇k taux de consommation d'une espèce k kg/m3 /s
porosité du milieu poreux
IV
ef f indice signiant eectif, moyenné sur le mileu
V
1 Présentation de l'IMFT
L'Institut de Mécanique des Fluides de Toulouse (IMFT) est une unité mixte de recherche
associant le CNRS, l'INP de Toulouse et l'Université Toulouse 3. L'IMFT est reconnu à l'échelle
nationale voire internationale, tant par sa taille que par le spectre des thématiques de recherche
qui y sont abordées et des champs d'application qu'elles recouvrent.
Les thèmes de recherches menés par le laboratoire, qui allient modélisation mathématique,
expériences nes de laboratoire et simulation numérique intensive, sont :
aéro- et hydrodynamique externe (dynamique des tourbillons et des sillages, interaction
uide-structure, transferts pariétaux),
combustion en milieu turbulent ou hétérogène,
dynamique des bulles, des gouttes et des interfaces, ainsi que celle des écoulements
diphasiques associés, avec ou sans changement de phase,
écoulements chargés en particules (milieux granulaires mouillés ),
hydrologie de surface et impact des aménagements hydrauliques,
instabilités hydrodynamiques en uide homogène ou hétérogène, et leurs prolongements
à la transition, aux perturbations optimales et au contrôle des écoulements,
interactions écoulement/milieu vivant et biomécanique circulatoire,
micro-hydrodynamique (fractures, inclusions, cellules, lms) et transferts associés,
milieux hétérogènes et problèmes de changement d'échelle qu'implique leur description
et celle des transferts qui y prennent place,
turbulence en situation non-standard (écoulements à surface libre, stratiés, en pré-
sence d'eets de densité variable ou d'interfaces, en milieu réactif ) et mélange associé.
Ces thématiques trouvent pour la plupart des champs d'application dans les secteurs :
du transport terrestre et aérien,
de la conversion et du transport de l'énergie,
des procédés de transformation, du génie biomédical,
de la prédiction des écoulements environnementaux et des études d'impact.
Du fait des nombreuses applications dans les domaines de l'environnement, de l'ingénierie
(énergie, procédés, matériaux, . . . ) ou de la santé, l'étude des Milieux Poreux est un domaine
de recherche très actif. Cette étude est menée par le groupe de recherche GEMP.
Les milieux sont aussi variés que le sont les applications :
Milieux géologiques : sols, roches, eorescences salines, aquifères, gisements pétroliers
ou gaziers,. . .
Milieux biologiques : os, cartilage, système vasculaire, tumeurs cancéreuses, colonies
microbiennes, ...
Milieux manufacturés : matériaux de construction, membranes, ltres, bres, cataly-
seurs, mèches poreuses ....
Ces milieux hétérogènes à diérentes échelles sont le siège d'écoulements liquides ou gazeux,
de transferts de matière ou de chaleur, de réactions chimiques ou biologiques, de changements
de phase (dissolution, cristallisation, évaporation, ébullition, condensation), qui jouent un rôle
fondamental dans leur comportement à l'échelle de l'utilisateur.
Les activités du groupe GEMP sont orientées vers l'analyse et la modélisation de ces phéno-
mènes à l'intérieur ou à la surface de milieux poreux.
La démarche fait appel à des connaissances provenant de champs scientiques très divers :
mécanique des uides et du solide, thermique, physique statistique, physico-chimie, biologie,
géologie, mathématiques appliquées, imagerie 3D,.... Elle associe des approches détaillées à
1
l'échelle du pore et des approches de changement d'échelle, qui permettent de rendre compte
des propriétés macroscopiques du milieu.
Au sein de GEMP, les méthodologies génériques ainsi développées permettent d'aborder les
thèmes de recherche suivants :
Transferts en milieux réactifs.
Écoulements polyphasiques, changements de phase.
Transferts en milieux géologiques.
Mécanique du vivant.
Instabilités.
Eets du connement.
De nombreuses applications sont concernées par des milieux poreux géologiques : hydrogéo-
logie environnementale (pollution des sols, intrusion saline, risques naturels liés à la disso-
lution de cavités,...), stockage des déchets (nucléaire,...), génie pétrolier et gazier où GEMP
est notamment impliqué dans le contexte des ressources non-conventionnelles (huiles lourdes,
oil-shales,...), stockage de gaz (hydrocarbures, CO2, H2)...
Le sujet de ce stage est associé à une de ces sous-thématiques du groupe GEMP, le génie
pétrolier et gazier. Une des stratégies pour extraire le pétrole est la combustion in Situ. La
modélisation de ce phénomène a été le c÷ur de l'étude que j'ai menée au cours de ce stage. J'ai
particulièrement travaillé avec Mr Gerald Debenest qui m'a guidé pour les modèles physiques,
avec M. Pierre Horgue, premier développeur du code dont j'ai poursuivi le développement pour
simuler une expérience, avec M. Romain Guibert qui collabore avec les deux précédents sur de
nombreux projets et qui m'a apporté des conseils d'un point de vue numérique. Les thématiques
de combustion sont aussi abordées par le groupe PSC (Particules, Sprays et Combustion), j'ai
donc également échangé avec M. Benoît Bédat, enseignant-chercheur au sein de ce groupe, sur
des problématiques d'énergétique (échanges de chaleur, combustion, évaporation, etc.).
2
dans le solide par décomposition pour la smoldering combustion et dans l'environnement
gazeux du solide pour la aming combustion. Notre modèle s'apparente davantage à de la
smoldering combustion qui est le phénomène le plus largement observé.
Figure 1 Représentation 1D d'un front réactionnel dans une combustion sans amme[19]
Ce processus de combustion est relativement lent comparé à une combustion d'un combustible
gazeux et dépend directement du débit d'air et de la quantité de combustible en présence. On
peut remarquer également un phénomène de pyrolyse en aval de la combustion (oxydation),
phénomène couramment observé dans la combustion in-situ.
3
lié à la présence des réactions chimiques. De part et d'autre de ce front, plusieurs zones
caractéristiques peuvent être remarquées. En régime établi, Burger et al. [9] proposent de
distinguer quatre zones numérotées d'amont en aval, comme indiquées en Figure 2.
Zone 2 : C'est la zone de combustion. L'oxygène est consommé par les réactions chimiques.
C'est précisément ici que se situe le front de combustion et, par conséquent, la température
la plus élevée. La vitesse du front de combustion va dépendre en grande partie de la quan-
tité de réactif en place et du débit d'oxygène injecté : plus il y aura de réactif, moins le
front se déplacera vite et plus le débit d'injection d'oxygène sera élevé, plus le front avancera
rapidement.
Zone 3 : C'est la zone de déposition du fuel. Les fractions lourdes qui n'ont été ni déplacées,
ni vaporisées sont disponibles pour être oxydées en zone 2. C'est ici que l'on trouvera les
premières traces d'huile à proprement parler.
4
huile. Au delà du banc d'huile, le massif retrouve progressivement ses caractéristiques initiales.
5
Figure 4 Modèle expérimental de combustion dans un milieu poreux, avec système de
micro-échantillonnage [14]
Pendant la première phase, le lit est chaué par un cône chauant par rayonnement (voir
Figure 5).
6
Figure 5 Prol du ux radiatif sur la surface du lit en entrée [14]
Les conditions limites en entrée pour la température sont les suivantes :
à t < tignition , y = 0, −λef f ∂T
∂y |y=0 ≈ 50 kW/m²
à t > tignition , y = 0, T = Tambiant = 298 K
Le carbone peut réagir avec l'oxygène, à condition que la combustion de celui-ci soit initiée
par une montée en température (par rayonnement par exemple).
f rCO
C + [1 − ]O2 ⇒ f rCO CO + (1 − f rCO )CO2 (1)
2
Elle résulte d'un ensemble de réactions et est une simplication du mécanisme très complexe
de combustion de ce carbone non mobile. Elle est expliquée en détail dans Martins et al.
[12, 13, 14] qui démontre bien que cette réaction unique peut être utilisée dans notre cas. Il
est supposé, ici, que f rCO = 0.31[21].
Les enthalpies de formation des diérents constituants sont :
∆h0,m
f,C = 0 J/mol
0,m
∆hf,O = 0 J/mol
2
0,m
∆hf,CO = 1.10e5 J/mol
0,m
∆hf,CO = 3.93e5 J/mol
2
Dans les milieux poreux que nous étudions, ceux-ci contiennent des carbonates de calcium et
de magnésium. Grâce à l'analyse de Sennoune [21], il est considéré que ces carbonates sont
seulement des carbonates de calcium qui se décomposent en oxydes de calcium :
7
CaCO3 ⇔ CaO + CO2 (2)
Dans un milieu poreux, il est connu que de l'eau peut être gée dans des micro-porosités.
L'évaporation de l'eau joue donc un rôle important dans le bilan thermique. Il est donc utile
de rajouter ce constituant dans les 2 phases. La phase solide est associée à une phase xe de
8
manière générale. Les pores remplies d'eau liquide sont donc considérés comme appartenant à
la phase solide. La réaction réversible s'écrit :
H2 O(l) ⇔ H2 O(g) (6)
On dénit :
l'enthalpie de réaction j, dans les conditions standards (T0 = 298K ), en J/mol :
N
X
m
∆HR j
= ∆h0f,k W k ν kj (9)
k=1
N
X N
X
∆Hjm = ∆hk W k ν kj = m
∆HR j
+ ∆hs,k W k ν kj (10)
k=1 k=1
ˆ T
hk = h0f,k + hs,k = h0f,k + Cpk dT. (11)
T0
N
X M
X
− ∆hk ω̇ k = − ∆Hjm Qj (12)
k=1 j=1
N N
Y 0
νkj
Y
Qj = K f j [Xk ] − K rj [Xk ]ν”kj (13)
k=1 k=1
Kfj et K rj sont respectivement les taux de réaction forward et reverse. Dans le cas d'une
réaction irréversible comme la combustion, K rj = 0.
9
On obtient alors :
N
Y 0
Qj = K f j [Xk ]νkj (14)
k=1
On supposera de plus que Kfj suit la loi empirique d'Arrhénius, soit : Kfj =
E
Af j T βj exp(− RTj )avec Ej l'énergie d'activation et Af j la constante préexponentielle.
Soit M réactions (par exemple la combustion), composé d'au maximum 2 réactifs (Aj et Bj ) :
aj Aj + bj Bj ⇒ P (15)
avec j=1,2,...M
On trouve par exemple :
Qj = K f j [XAj ]aj [XBj ]bj (16)
E1 f rCO
Q̇C = −∆H1m Af 1 T β1 exp(− )[XC ][XO2 ][1− 2 ] (19)
RT
Par simplication, on écrit souvent βj = 0. La combustion étant solide, on peut considérer que
notre terme réactif associé à la combustion ne dépend pas de la concentration en carbone (sauf
si elle est nulle). On suppose également que le terme réactif varie linéairement selon l'oxygène.
(
0 si x 6 0
On dénit la fonction heaviside : H(x) .
1 si x > 0
On obtient alors :
E1
Q̇C = −∆H1m Af 1 exp(− )[XO2 ]H([XC ]) (20)
RT
Ce modèle simple a donc des conséquences sur le taux d'avancement de la réaction et sur la
consommation et production des diérentes espèces concernées. Sachant que j=1 correspond
à la combustion, on trouve[24] :
E1
Q1 = Af 1 exp(− )[XO2 ]H([XC ]) (21)
RT
M
X M
X
ω̇ k = ω̇ kj = W k ν̇ kj Qj (23)
j=1 j=1
10
4.2 La réaction de décarbonatation/carbonatation
La première hypothèse importante qui a été faite, a été l'irréversibilité pour la décarbonata-
tion. En eet, il a été considéré qu'en observant la Figure 6, la carbonatation était négligeable.
A faible température, les taux réactifs sont faibles et à haute température, on est le plus sou-
vent en décarbonatation dans la conguration étudiée. Néanmoins, ne pas prendre en compte
la réaction exothermique de carbonatation a démontré un réel impact sur le front thermique
et sur le front de décarbonatation.
De nombreux articles[2, 11] ont une approche microscopique du phénomène de l'équilibre de
la réaction. Un modèle est notamment développé en Annexes. Dans ces conditions, l'équilibre
dépend de l'environnement gazeux autour de la particule solide de carbonate et donc seulement
de sa concentration en CO2 . Il s'écrit sous forme d'une Arrhénius de décarbonatation corrigé
par la diérence entre la pression partielle et d'équilibre en CO2 .
Dans une approche macroscopique, l'équilibre dépend de la quantité des réactifs et des produits
et s'écrit :
[XCaCO3 ]
Keq (T ) = (24)
[XCO2 ][XCaO ]
La réaction de décarbonatation/carbonatation s'écrit sous la forme :
N N
Y 0
νkj
Y
Qj = K f j [Xk ] − K rj [Xk ]ν”kj (26)
k=1 k=1
E2
Q̇Décarb = −∆H2m Af 2 exp(− )[XCaCO3 ] + ∆H2m Af 3 [XCaO ][XCO2 ] (28)
RT
11
0.04
carbonatation
0.035 décarbonatation
0.03
0.025
Lois Arrhénius
0.02
0.015
0.01
0.005
0
200 400 600 800 1000 1200
Température, (K)
Dans nos calculs Af 2 = 2056970.3 mol/s , Af 3 = 0.01 mol/s et E2 = 1.78e5 J/mol. Les 2
constantes pré-exponentielles sont de même dimension car on travaille en fraction massique
pour les gaz dans le code.
On obtient donc :
N
X E1 E2
− ∆hk ω̇ k = −∆H1m Af 1 exp(− )[XO2 ]H([XC ])−∆H2m (Af 2 exp(− )[XCaCO3 ]−Af 3 [XCaO ][XCO2 ])
RT RT
k=1
(29)
Ce qui équivalent à écrire :
N
X
− ∆hk ω̇ k = Q̇C + Q̇Décarb (30)
k=1
Pour quantier ce taux de changement de phase, Pujol et al.[17] proposent le modèle suivant :
ω̇H2 O,g = ρg σ(YH2 O,g,eq − YH2 O,g ) (33)
A l'équilibre, la fraction massique d'eau dans la phase gazeuse est donnée par :
Psat X Yk,g
YH2 O,g,eq = MH 2 O RH (34)
P Mk
k∈Gaz
RH, l'isotherme de sorption, la capacité du milieu à retenir l'eau, est déni par la loi :
Y
H2 O,l 1
( A(1−Y H O,l )
)B
2
RH = Y 1
(35)
H2 O,l
1 + ( A(1−Y H O,l )
)B
2
12
Ce modèle est composé de diérents paramètres qu'il est dicile de dénir. Par simplicité, il
a été considéré que RH = 1 et qu'une étude sur σ est susante an de le déterminer.
et on a :
N
X
− ∆hk ω̇ k = Q̇C + Q̇Décarb + Q̇H (37)
k=1
13
Figure 8 Champ de température au cours d'une smoldering combustion dans un plan 2D
pour plusieurs régimes [6]
Dans [5], le nombre de Péclet associé au gaz est aussi un paramètre indicatif. Si on associe L
au diamètre d'une particule, on trouve :
Vg L
P eO = ≈ 1.15 < 2 (40)
DO
Dans ces conditions (Figure 8) et en accord avec [6], on peut donc considérer que l'approche
moyennée pour la température est convenable. On écrit donc :
Dρ
=0 (42)
Dt
∂(1 − )ρs X
= ω̇k (44)
∂t
k∈Solide
14
5.1.2 Conservation de la phase gazeuse et des constituants gazeux
Les gaz ne sont pas des espèces gés dans notre système, on y associe alors, une vitesse
d'advection interstitielle pour l'ensemble des gaz et une vitesse de diusion qui est propre à
chaque espèce gazeuse. La conservation associée à une espèce s'écrit alors
∂ ∂
(ρg Yk,g ) + (ρg (ui + Vk,i )Yk,g ) = ω̇k (45)
∂t ∂xi
Les vitesses interstitielles et de diusion des espèces sont diciles à calculer et demandent
l'utilisation de modèles.
Pour la vitesse interstitielle on utilise la loi de Darcy Vg :
→
−
u = (0, Vg , 0) (46)
Dk∗ ∂
Vk,i = − Yk,g (47)
Yk,g ∂xi
On écrit alors :
∂ ∂ ∂ ∂Yk,g
(ρg Yk,g ) + (ρg ui Yk,g ) = (ρg Dk∗ ) + ω̇k (48)
∂t ∂xi ∂xi ∂xi
Si l'écoulement est à Pe plus élevé, alors on devra prendre en compte un coecient de disper-
sion, directement dépendant de l'écoulement. Dans notre cas, à P e ≈ 1, on peut supposer que
Dk
Dk∗ = τ , avec τ la tortuosité.
∂ρg ∂ X X ∂ ∂Yk
+ (ρg ui ) = ω̇k + (ρg Dk∗ ) (49)
∂t ∂xi ∂xi ∂xi
k∈Gaz k∈Gaz
∂Yk,g
−Dk∗
P P
On a la relation : Yk,g Vk,i = ∂xi = 0.
k∈Gaz k∈Gaz
∂ρg ∂ X
+ (ρg ui ) = ω̇k (50)
∂t ∂xi
k∈Gaz
On trouve alors :
∂ρg ∂ X
+ (ρg Vg ) = ω̇k (51)
∂t ∂y
k∈Gaz
∂(1 − )ρs X
= ω̇k (52)
∂t
k∈Solide
15
P
En sommant les 2 dernières équations, sachant que ω̇k = 0, on retrouve la conservation de
k
la masse totale :
∂(ρg + (1 − )ρs ) ∂
+ (ρg ui ) = 0 (53)
∂t ∂xi
K ∂P
ui = − ( − ρg gi ) (54)
µg (Tg ) ∂xi
Pour un écoulement 1D, on dénit donc la vitesse de Darcy Vg :
K ∂P
Vg = − ( − ρg gy ) (55)
µg (Tg ) ∂y
Un modèle pour la viscosité est proposé en fonction de la température. Ce modèle est basé sur
une loi pour le diazote qui est le gaz majoritaire [23] :
ATgB
µ g ≈ µN 2 = (56)
1 + C/Tg + D/Tg2
∂ρg ∂ X
+ (ρg ui ) = ω̇k (57)
∂t ∂xi
k∈Gaz
∂ρg ∂ K ∂P X
+ (−ρg ( − ρg gi )) = ω̇k (58)
∂t ∂xi µg ∂xi
k∈Gaz
ρ
Ψ= (60)
P
Et on obtient une équation basée sur la pression :
∂ΨP ∂ K ∂P X
+ (−ρg ( − ρg gi )) = ω̇k (61)
∂t ∂xi µg ∂xi
k∈Gaz
16
5.3 Conservation de l'énergie
On dénit la dérivée totale sous la forme suivante :
DT ∂ρCp T ∂ρCp ui T
ρCp = + (62)
Dt ∂t ∂xi
En combustion monophasique, la conservation de l'enthalpie nous donne, selon Poinsot et
Veynante [16], en notation d'Einstein :
N N
DT DP ∂ ∂T X ∂T ∂ui X
ρCp = ω̇T0 + + (λ ) − (ρ Cp,k Yk Vk,i ) + τij + Q̇ + ρ Yk fk,i Vk,i (63)
Dt Dt ∂xi ∂xi ∂xi ∂xj
k=1 k=1
Précédemment, 2 phases ont été dénies. Il est possible de dénir des modèles non équilibre
local, avec N champs de température. Dans notre cas, l'hypothèse de l'équilibre local est valide,
tel que mentionné en section Introduction du chapitre 5. Nous obtenons donc une équation
Le terme réactif ω̇T0 fait intervenir les enthalpies de formation et sensibles de chacune des
espèces :
N
X N
X N
X
ω̇T0 = − hk ω̇ k = − hs,k ω̇ k − ∆h0f,k ω̇ k (65)
k=1 k=1 k=1
L'énergie produite par les forces volumiques fk (gravité, forces électromagnétiques) sur les
espèces k est considérée négligeable.
Dans le modèle, il est imposé une condition d'entrée d'un ux massique, ce qui peut entraîner
une montée en charge au cours du temps dans le milieu, mais cette variation de pression reste
faible et négligeable devant les phénomènes réactifs et les transferts diusifs (il n'y a pas de
fracturation de notre milieu poreux).
∂ui
τij ∂x j
correspond à l'énergie dégagée par le frottement du uide. De part le modèle de transport
17
Nous pouvons faire l'hypothèse que, dans la phase gazeuse, les C p,k sont assez proches, soit
Cp,k ≈ Cp . En eet, les capacités caloriques sont du même ordre pour les gaz et, de plus, le
diazote est dominant. Par conservation de la masse totale et des espèces, on a :
X
Yk,g Vk,i = 0 (66)
k∈Gaz
X ∂T X ∂T
−(ρ Cp,k Yk,g Vk,i ) ≈ −(ρCp Yk,g Vk,i ) =0 (67)
∂xi ∂xi
k∈Gaz k∈Gaz
Le terme de transport associé à la variation de la température dans l'espace est donc négligé
dans notre modèle physique.
Soit :
∂(ρCp )ef f T ∂(ρCp )g Vg T ∂ ∂T
+ = Q̇C + Q̇Décarb + (λef f ) + Q̇ (69)
∂t ∂xi ∂xi ∂xi
Q̇C et Q̇Décarb ont été dénis au Chapitre 4. Les paramètres thermodynamiques tels que la
capacité calorique et la conductivité thermique n'ont pas été considérés constants. En eet,
ces paramètres sont fortement corrélés aux fractions massiques et à la température. Des lois
peuvent donc être proposées. Si on prend l'évaporation en compte également, le bilan thermique
devient alors :
En 1D, l'axe de symétrie est calculé sachant une entrée et une sortie du milieu poreux. Les
eets de bords ne sont pas pris en compte.
En 2D, tout le milieu poreux est simulé. La couronne métallique est également résolue car il est
considéré que la conductivité longitudinale dans la couronne métallique (en noir, Figure 9) est
non négligeable. L'isolant et l'air extérieur sont considérés seulement comme des résistances
18
thermiques radiales, un coecient thermique d'échange équivalent est donc calculé à la surface
de la couronne métallique.
L'isolant et l'air extérieur sont considérés seulement comme des résistances thermiques radiales,
un coecient thermique d'échange équivalent est donc calculé à la surface de la couronne
métallique (Paroi).
L'expérimentation de Sennoune[21] est quelque peu diérente de celle de Martins[14], nous
n'avons pas la même quantité d'isolant. En cylindrique, ajouter de l'isolant, augmente éga-
lement la surface d'échange et donc le ux n'est pas forcément réduit. Sennoune propose 2
cm d'acier (standard steel) et 5 cm d'isolant d'une conductivité λI = 0.135 W/m/K (plus ou
moins 10 % entre 20 et 750 °C).
Si on considère que les variations de températures sont faibles dans la couronne, on peut
supposer une densité, une conductivité et une capacité calorique constantes pour celle-ci.
3
ρSteel = 7850 kg/m
On propose par exemple les valeurs : Cp,Steel = 420 J/kg/K
λSteel = 43 W/mK
19
Le rayon du milieu poreux est de 45.5 mm, la couronne métallique est comprise entre 45.5 et
47.5 mm et l'isolant entre 47.5 mm et 52.5 mm.
La surface externe de notre modèle numérique est donc : 2π ∗ 0.0475 ∗ L.
La longueur verticale étant constante quelque soit la zone d'étude, par simplication, on ob-
tient :
1 1 ln(52.5/47.5)
= + (71)
heq ∗ 0.0475 hext ∗ 0.0525 λI
L'extérieur étant en convection naturelle, le coecient d'échange peut valoir, par exemple,
hext = 10 W/m²/K. On obtient dans ce cas heq = 7.956 W/m²/K. Si hext = 5 W/m²/K, on
trouve heq = 4.626 W/m²/K.
Le ux à la Paroi est alors déni comme :
∂T
x = xmax , ksteel |x=xmax = −heq (T − Tambiant ) (72)
∂x
On rappelle que la température en entrée Inlet est xée à partir des conditions limites
suivantes :
à t < tignition , y = 0, −λef f ∂T
∂y |y=0 ≈ 50 kW/m²
à t > tignition , y = 0, T = Tambiant = 298 K
20
Figure 10 Interface Milieu poreux / Couronne métallique
21
le taux de combustion et l'entrée d'air extérieur, etc.
6 Résultats
Dans le modèle expérimental, les sondes sont placées essentiellement dans l'axe de
symétrie et certaines sur la couronne pour vérier la symétrie. Les données expérimentales,
auxquelles nous nous comparons, correspondent à un temps t=3400s. L'ensemble des résultats
sont basés sur une analyse le long de l'axe médian. Pierre Horgue a initialement implémenté un
code à partir du modèle de Sennoune [21]. Ce code a été comparé, dans un premier temps, à des
résultats analytiques. Dans un second temps, une analyse paramétrique a été eectuée. Puis
des comparaisons et validations entre le modèle numérique et expérimental sont présentées
(1D et 2D).
m
s ∆[XC ]∆HR 1
Tad = (74)
ρCp
ρg C p,g ∆[XC ]
∆≈ (77)
ρs C p,s ∆[XO ]
Ce paramètre sans dimension permet de dénir 2 régimes (Figure 12). Pour ∆ > 1, la plupart
de la chaleur produite dans la zone de réaction est convectée vers la zone aval à la amme
(reaction trailing ). Pour ∆ < 1, la plupart de la chaleur produite dans la zone de réaction
est laissée derrière la zone de réaction (reaction leading ).
22
Figure 12 Régimes de réaction [21]
Dans tous les cas, il est déni une zone de plateau, pour laquelle la température vaut :
Tad
Tp = (78)
|∆ − 1|
On écrit donc :
(TadAvg − TRef )
Tp = TRef + = 1530.2K (79)
|∆ − 1|
Dans le cas de référence expérimental, la température de plateau dépend également de la
décarbonatation. Pour prendre en compte l'ensemble des phénomènes, un calcul numérique
avec OpenFoam nous a permis de nous rapprocher des résultats expérimentaux. Un calcul
analytique prenant en compte la décarbonatation est présenté dans [21].
Avec OpenFoam, si l'on prend en compte seulement la réaction de combustion avec dissociation
en CO et CO2, on trouve à t=3400s, le graphe suivant :
23
1600
ExpFadaei
1D Sans CaCO3
Tp Analytique
1400
1000
800
600
400
200
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35
Distance, (m)
24
espèces k O2 CO2 CO N2 C CaCO3 CaO sable
λk (W/m/K) 0.024 0.0146 0.0146 0.024 1 1 1 1
Cpk (J/kg/K) 918 839 839 1040 918 918 918 990
∂(ρCp )ef f
...+
∂t T +... λs (T ) Cpk,s (T )
M0
M1 x
M2 x x
M3 x x x
A
λs (T ) = +B (81)
(350 − 273.15 + T )
A B
metamorphic rocks 705 0.75
acid rocks 807 0.64
limestone 1073 0.13
25
3.5
metamorphic rocks
acid rocks
3 limestone
carbonates
clasticSediments
2.5
Conductivity, (W/m/K)
2
1.5
0.5
0 500 1000 1500 2000
Temperature,(K)
26
Pour le carbone des lois polynomiales calculées par R.J. Kee et al. [10] ont été utilisées. Les
deux lois sont valables sur 2 plages respectives, de 300 à 1000 K, puis de 1000 K à 5000 K. Dans
cette étude, la plage est comprise entre 300 et 2800 K. La plage a été prise volontairement
assez grande, car en fonction du modèle thermique, la température peut monter assez haut
durant le préchauage. Nous avons donc regroupé l'ensemble des données pour en interpoler
et extrapoler des valeurs puis ensuite dénir des polynômes pour chaque espèce.
Après calcul, nous obtenons des polynômes pour chacune des espèces solides :
n
X
Cpk,s = ai T i (82)
i=0
1400 2200
CaCO3 CaCO3
CaO 2000 CaO
1300
C C
sand sand
1800
1200
1600
Cp(J/kg/K)
Cp(J/kg/K)
1100
1400
1000
1200
900
1000
800 800
700 600
300 350 400 450 500 550 600 0 500 1000 1500 2000 2500 3000
Temperature, T(K) Temperature, T(K)
27
1600
ExpFadaei
M0
M1
1400 M2
1200
Temperature (K)
1000
800
600
400
200
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35
Distance, (m)
28
1400
ExpFadaei
M2
M3
1200
1000
Temperature (K)
800
600
400
200
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35
Distance, (m)
Le paramètre σ, homogène à l'inverse d'un temps, xe toute la physique de l'évaporation telle
que la vitesse du front d'évaporation, la fraction d'eau évaporée, l'impact de l'évaporation dans
le bilan thermique.
Les enthalpies de réaction sont donnés par le tableau suivant :
∆HR Yk
combustion
m
∆HR1 = 3.053e5 J/mol YC = 3.475 wt.%
décarbonatation ∆HRm = 112.4 J/mol YCaCO3 = 22.41 wt.%
2
vaporisation
m
∆Hvap = 40.65 J/mol YH2 O,l = 0.355 wt.%
29
mauvais calcul de la capacité calorique du mélange qui est bien plus important que l'impact
de l'évaporation.
En comparant, deux mélanges solides quelques peu diérents :
1400
ExpFadaei
M3
sigma0.001
sigma0.01LambdaVariable
1200 sigma0.1LambdaVariable
sigma0LambdaVariable
1000
Temperature (K)
800
600
400
200
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35
Distance, (m)
30
1400
ExpFadaei
1D
1200
1000
Temperature (K)
800
600
400
200
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35
Distance, (m)
λ = λ0 + cste ∗ T 3 (85)
Après l'étude 1D, de nouvelles données ont été trouvées dans la bibliographie pour les capacités
thermique. Seule la capacité thermique du CaCO3 a dû être extrapolé. Au delà de 900 K, le
CaCO3 est inexistant à cause de la décarbonatation, donc l'extrapolation est négligeable.
31
2200
2000
1800
CaCO3
CaO
1600 C
SiO2
Cp(J/kg/K)
1400
1200
1000
800
600
0 500 1000 1500 2000 2500 3000
Temperature, T(K)
1500
1400
1300
Cp(J/kg/K)
1200
1100
N2
O2
CO2
1000
CO
900
800
0 500 1000 1500 2000 2500 3000
Temperature, T(K)
32
Les polynômes sont d'ordre 5 sous la forme :
5
X
Cpk,φ = ai T i (86)
i=0
La conductivité sans rayonnement est volontairement basse en vue des résistances de contact
entre chaque particule. Evaluer correctement les résistances de contact an de prédire une
bonne loi de conductivité devra être un des enjeux des études qui suivront. La valeur de 1
W/m/K qui représentait un bon candidat en 1D est une valeur située dans notre loi à 1150 K.
3.5
Loi de conductivité
3
2.5
Conductivité, (W/m/K)
1.5
0.5
0
200 400 600 800 1000 1200 1400 1600
Température, (K)
33
Figure 24 Prol 2D Température (t=3400s)
Par conservation de l'oxygène entrant, cette perturbation a également des conséquences sur
l'axe central de symétrie. En comparant à l'expérimental, sans et avec convection on obtient
la Figure suivante :
1400
ExpFadaei t=3800s
Sans Convection
1300 hconv isolant+ext = 3 / hconv ext = 4
1200
1100
1000
Temperature (K)
900
800
700
600
500
400
300
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35
Distance, (m)
34
Une erreur doit donc être présente dans la chimie ou dans le modèle thermique. La carbona-
tation ne se justie pas dans ce cas de gure d'être prise en compte, car les fronts réactifs sont
très proches conformément à ce qui est attendu, comme on peut le voir dans la gure qui suit :
7 Conclusions et perspectives
Ce qu'on appelle la combustion in-situ regroupe en réalité de nombreux phénomènes
physiques. De part les applications réelles mises en cause, on y trouve de la combustion, de la
décarbonatation/carbonatation, de l'évaporation/condensation, de la pyrolyse, des échanges
thermiques, des conditions limites, etc. L'objet de ce stage a donc été de modéliser, tout
en révélant les hypothèses trop rigides, ce phénomène de combustion in-situ. En eet, le
modèle thermique a été complexié car les résultats le justiaient et l'évaporation pour des
faibles concentrations s'est avérée être totalement négligeable. Les hypothèses se sont parfois
imposées par manque d'informations ou de données expérimentales. Néanmoins, certains
résultats encouragent à poursuivre la recherche dans ces travaux, notamment dans le modèle
2D. Le modèle 1D est à abandonner car sans la prise en compte de la couronne, le front
dans l'axe ne peut être ralenti. Certains paramètres qui peuvent s'avérer négligeables, de
part le couplage fort entre les phénomènes, ont souvent une réelle conséquence. Etre capable
de reproduire numériquement un modèle able pourra donc permettre de simuler d'autres
situations.
Les travaux réalisés pendant ce stage ont permis d'identier certains paramètres ther-
modynamiques non négligeables et de proposer une première simulation 2D. Les pistes de
35
recherche pourraient s'orienter vers une étude plus approfondie des paramètres liés à la ther-
modynamique (conductivité) par une DNS, idéalement YALES2, an d'amorcer un futur code
de combustion en milieux poreux micro- et macroscopique. Une étude des paramètres de la
chimie de la décarbonatation (énergie d'activation et constante pré-exponentielle du modèle
décarbonatation/carbonatation) doit être eectuée dans des simulations 2D. Le paramètre
frCO est également à faire varier pour en comprendre les erreurs que nous pourrions obtenir
à cause de ce paramètre. Cette étude pourrait nous aider à comprendre la déstabilisation trop
importante que nous observons sur le front thermique. La question de la prise en compte de la
variation de la porosité reste également aujourd'hui totalement ouverte et n'a pas été abordé
dans cette étude. Il existe 2 échelles de porosité, celle liée à la quantité de particules solides
dans le volume de l'enceinte, et celle liée à la micro-porosité d'un grain. Dans un modèle ma-
croscopique, il est courant de négliger la micro-porosité. Les réactions réversibles (décarbona-
tation/carbonatation ou évaporation/condensation) à l'échelle microscopique, ont un équilibre
dépendant de l'environnement gazeux de la particule, mais le volume de gaz total n'est pas le
même si l'on prend en compte les micro-porosités ou non. Autrement dit, à l'échelle macro-
scopique, ne pas prendre en compte les microporosités et la variation de leur volume au cours
du temps contraint à proposer un modèle nouveau pour la décarbonatation/carbonatation.
Dans le code, nous avons supposé une porosité constante. Par décarbonatation, une impor-
tante masse de solide est perdue. Si l'on suppose que le volume équivalent correspond à des
micropores, cette hypothèse est cohérente. Mais elle est à vérier par une DNS de nouveau.
La question de la validité de l'hypothèse d'équilibre thermique local reste encore à vérier par
un modèle à 2 températures. Pour résumer les études suivantes devront mener à permettre de
xer les paramètres suivantes :
une conductivité thermique pour la phase solide (résistance de contact, rayonnement
particules-particules et particules-paroi)
variation ou non de la porosité et comment la calculer (microporosité ?)
variation ou non du frCO (avec une valeur moyenne autour de 0.31 ou assez proche)
un modèle d'équilibre pour la décarbonatation/carbonatation pour une échelle macro-
scopique
l'équilibre thermique local dans notre cas d'étude.
36
8 Remerciements
Je tiens à remercier, tout d'abord M. Gerald Debenest, et M. Pierre Horgue, mes deux
encadrants.
Je remercie Gerald pour le temps qu'il a bien voulu me consacrer. J'ai beaucoup apprécié
ses qualités humaines, sa clairvoyance et son expertise sur le sujet, sans quoi, tout ceci ne
serait possible.
Je remercie Pierre pour toute la disponibilité qu'il a mis en ÷uvre pour m'expliquer l'an-
cienne version dont il est l'auteur, et pour m'avoir transmis autant de connaissances associées
à l'utilisation d'OpenFoam.
Mes remerciements vont aussi à M. Romain Guibert, qui au sein de cette même équipe
m'a apporté des conseils précieux dans les domaines du numérique et de l'informatique.
Je remercie également M. Benoit Bédat pour tous ses conseils sur l'énergétique dans un
sens large, et plus particulièrement sur les échanges thermiques.
Je tiens à associer à tous ses remerciements mes camarades de l'IFMT (Adrien, Maxime,
Baptiste, Audrey, Yoann, etc.). Je remercie également Gabriela pour son soutien au cours de
ce stage.
Je souhaite que vous puissiez trouver dans ce travail le témoignage de ma sincère gratitude
et mon profond respect.
Je tiens à remercier sincèrement les membres du jury qui me font l'honneur d'évaluer ce
mémoire.
37
ANNEXES
Utilisation du code OpenFoam et structure des chiers utilisateurs
Après la compilation du code combustionPorousFoam, l'utilisateur a accès à un certain
nombre de chiers/dossiers utilisateurs :
0 : dossier d'initialisation des variables (t=0) => conditions initiale et limites
constant :
polymesh : dossier du maillage blockMeshDict
g : gravité
specieProperties : paramètres (constants) associés à la thermodynamique des es-
pèces
transportProperties : Loi de conductivité, paramètres des réactions chimiques, pa-
ramètres thermiques de la couronne métallique (device), ...
wellboreProperties
log.decomposePar : chier d'écriture pour le partitionnement du maillage
log.setFields : chier d'écriture de dénition des zones pénalisées et initialisation des
variables
log.blockMesh : chier d'écriture correspondant au maillage
log.combustionPorousFoam.* : chier d'écriture du calcul *=1,2 (1 : première phase du
processus => ignition de la combustion par rayonnement, 2 : de t=300s à 3900s)
log.decomposePar, log.setFields : chiers d'écriture associés à la décomposition du
maillage et à l'initialisation des variables
processor* : dossier contenant les résultats des calculs parallèles, pour la partition * (
de 0 à n-1 pour n processeurt utilisés) => nécessité de reconstruire avec reconstructPar
run.* et clean : Calcul *=1,2 en séquentiel et initialisation/nettoyage du maillage et du
calcul.
mpirun.* clean12 : même chose que précédemment en mpi (parallèle)
reconstruction : chier executable an de reconstruire et ouvrir 300/T pour modier la
condition d'entrée avant de lancer la phase 2 du calcul avec mpirun.2
system :
controlDict.* : chier de lecture pour les temps physiques (temps initial et nal) et
calcul du pas de temps numérique (à partir des variations associées à la température
ou aux fractions massiques, au CFL, etc.)
decomposeParDict : chier indiquant le type de partitionnement
fvSchemes : schémas d'interpolations des diérentes variables volumiques nécessaires
pour des calculs de ux sur des faces des volumes de cellules
fvSolution
sampleDict
setFieldsDict : chier d'initialisation pour les variables renseignées, les autres sont
renseignées dans le dossier 0.
L'utilisateur devra porter son attention essentiellement sur le chier
constant/transportProperties qui contient notamment la loi pour la conductivité. Cette
loi reste une donnée non gée et s'exprime de la façon la plus générale en fonction des
bibliographies sur le sujet :
aS dS
lambdaS = bS + + + eS ∗ T + f S ∗ T 3 (88)
(cS + T ) T
38
Dans ce chier, l'utilisateur peut xer les paramètres qui lui semblent les plus cohérents
pour la conductivité de la phase solide. Il devra également vérier l'initialisation dans sys-
tem/setFieldsDict et dans 0/*. Les conditions limites se dénissent également dans les chiers
0/*. Par exemple pour 0/T.org (chier initial pour la température), on a :
front { type wedge ; } => face avant
back { type wedge ; } => face arrière (symétrie axiale)
paroi { type heatLoss ; h 5 ; Tambient 298 ; value uniform 298 ; } => paroi outlet (en
sortie)
inletWall { type heatSource ; qHeat 47500 ; value uniform 298 ; } => paroi inlet (en
entrée), reçoit un rayonnement de 0 à t=300s puis échange vers l'extérieur par convec-
tion
heatWall { type heatLoss ; h 4 ; Tambient 298 ; value uniform 298 ; } => paroi métallique
en contact avec l'isolant, convection=convection externe + conduction isolant
inlet { type heatSource ; qHeat 50000 ; value uniform 298 ; } =>entrée chaué puis
entrée d'air à 298K
outlet { type zeroGradient ; } => sortie du milieux poreux
axis { type empty ; }=> axe de symétrie
En parallèle pour utiliser le code :
./mpirun.1
./reconstruction
changer la condition limite
./mpirun.2
∂fcalc 2
= kc (1 − fcalc ) 3 ([XCO2 ] − [XCO2 ,eq ]) (89)
∂t
nCaCO3
Avec : fcalc = 1 − nCaCO3 ,0 et kc = k ∗ exp( −E
RT )
2
.
Le carbonate et l'oxyde de calcium n'interviennent que dans cette réaction, on a alors l'égalité
suivante :
39
∂nCaO ∂nCaCO3
=− (94)
∂t ∂t
g M P
De plus, XCO2 = YCO2 MCO et [XCO2 ] = XCO2 RT .
2
Mg P
[XCO2 ,eq ] = YCO2 ,eq (95)
MCO2 RT
m
Q̇Décarb/Carb = −∆HR 2
∗ Q2 (97)
N
X
− ∆h0f,k ω̇ k = Q̇C + Q̇Décarb/Carb (98)
k=1
avec
m
Q̇C = −∆HR 1
∗ Q1 (99)
Connaissant dorénavant tous les taux d'avancement, on peut calculer le taux de consommation
relatif à chaque espèce :
M
X M
X
ω̇ k = ω̇ kj = W k ν̇ kj Qj (100)
j=1 j=1
40
Convection Externe (pour aller plus loin)
Le processus de combustion in-situ est une réaction relativement lente à l'échelle macro-
scopique. On peut donc supposer que l'isolant localement et au cours du temps peut avoir une
évolution de la température. La couronne métallique étant fortement conductrice, il est fort
probable que le ux couronne-isolant soit uniforme mais non constant. Certaines corrélations
existent dans le cas de plaque chauée. Connaissant le ux ou la température imposée à la
plaque, il existe des corrélations à partir du nombre de Grashof.
g0 β(Tp −T0 )y 3
D'après A. Giovannini & B. Bédat [8], le nombre de Grashof est déni par Gry = ν2
g 0 φp y 4
si l'on souhaite utiliser une corrélation de température imposée ou bien Gry = kν 2
si l'on
souhaite utiliser la corrélation de ux φp imposé. Les corrélations à utiliser sont présentes dans
ce même ouvrage[8].
41
Références
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[2] S. K. Bhatia and D. D. Perlmutter. Eect of the product layer on the kinetics of the
CO2-lime reaction. AIChE Journal, 29(1) :7986, 1983.
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Properties, Design Institute for Physical Properties Data. J. Phys. Chem. Ref. Data,
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[5] G. Debenest, V. V. Mourzenko, and J. F. Thovert. Smouldering in xed beds of oil shale
grains : governing parameters and global regimes. Combustion Theory and Modelling,
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miques. Publications de l'Institut Français du Pétrole, 1984.
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[14] Márcio Ferreira Martins. The structure of a combustion front propagating in a xed bed
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