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Polytech Clermont-Ferrand
D ÉPARTEMENT DE G ÉNIE B IOLOGIQUE
André LEBERT
1 Introduction 1
2 Bilans matière 13
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2.5.1 Recirculation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.5.2 Purge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3 Bilan énergétique 25
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.3 Enthalpie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
5 Notions complémentaires 35
5.1.1 Mélangeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
5.1.2 Diviseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
7 Stoeckiométrie 47
8.2.1 Classe I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
8.3.1 Bilans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
8.4.1 Bilans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
9.1 Bilans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
III Annexes 67
B.2.3 Logarithmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
B.2.4 Exponentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
B.2.5 Puissance de 10 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
D.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
D.3 Matrice-bloc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
1.9 Echelles correspondant aux divers phénomènes à considérer en génie des procédés . . . . . . 8
v
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5.4 Variation de la concentration en sortie d’un réacteur parfaitement agité suite à un échelon de
concentration en entrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
5.5 Variation de la concentration en sortie d’un réacteur parfaitement agité suite à un échelon de
concentration en entrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
vii
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Chapitre 1
Introduction
Contenu
1.1 Notions essentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.1 Système ouvert - système fermé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.2 Les trois principes de conservation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.3 Régime permanent - Régime transitoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Comment calculer les bilans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Analyse d’un procédé d’obtention de protéines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.3.1 Principaux procédés de production de protéines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.3.2 Le procédé ICI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.3.3 Questions à se poser lors de la conception d’un procédé . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.4 Questions à se poser pour un changement d’échelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.5 Les sciences du Génie des Bioprocédés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4 Evolution des procédés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4.1 Le procédé classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4.2 Le procédé par membranes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Le génie chimique est né au début du XXe siècle pour répondre au développement rapide de certaines
industries, notamment pétrolières au départ. Intégrant les avancées scientifiques de l’époque, il s’est forgé des
concepts et des outils (décrits au fur et à mesure des cours de 1ère et de 2ème année) qui en ont fait un domaine
scientifique nouveau.
« Le Génie chimique est la branche spéciale de l’industrie qui a pour objet de concevoir, de calculer, de
dessiner, de faire construire et de mettre en œuvre l’appareillage dans lequel on effectue une réaction ou une
série de réactions chimiques »
Voici la définition que l’on pouvait trouver dans le Larousse en dix volumes il y a quelques années. Même
si pour les hommes du Génie Chimique cette phrase n’est pas et de loin la meilleure [on pourrait en particulier
remplacer « branche de l’industrie » par « domaine des sciences de l’ingénieur »], elle montre l’entrée du
Génie Chimique dans le domaine public.
Le Génie Chimique peut être aussi défini comme la science de la mise en œuvre des procédés pour passer
des matières premières aux produits fonctionnels. Le Génie des BioProcédés consiste à appliquer les lois et
principes du Génie Chimique aux interactions entre matière inerte et matière vivante. Une définition, même
longue, est toujours un raccourci un peu abstrait et nous allons essayer de montrer sur un exemple le rôle de
l’homme du Génie Chimique ou des BioProcédés et de quels outils il dispose.
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2 CHAPITRE 1. INTRODUCTION
Un système peut être défini comme étant une quantité de matière comprise entre des limites spécifiques.
Ces limites - réelles ou imaginaires - séparent le système de son environnement. Considérons le cas d’une
boîte de conserve dans l’atmosphère et qui contient du lait concentré. La surface extérieure de la boîte peut
être considérée comme la limite entre le lait et l’air atmosphérique. Une frontière imaginaire autour de la boîte
pourrait être aussi dessinée (Figure 1.1). Quel que soit le cas, le système se compose de lait et les parois de
conteneur. Dans cet exemple, il ne peut pas y avoir d’échange de masse entre le système et son environnement :
ce type de système est connu comme « fermé ». Il faut noter qu’il n’est pas exclus qu’un système fermé puisse
/1/ puisse échanger de l’énergie avec son environnement et /2/ être l’objet de changements internes de volume.
A l’opposé, un système « ouvert » est le système qui permet le transfert de masse entre le système et son
environnement. Un exemple classique est celui d’un échangeur de chaleur représenté sur la Figure 1.2. Si une
frontière virtuelle est tracée autour du corps de l’échangeur, il est possible de voir des débits de fluides chauds
ou froids qui entrent ou sortent du système.
Dans la majorité des opérations de génie alimentaire, les systèmes traités sont des systèmes ouverts, car
les procédés continus et semi-continus sont pratique courante. Les systèmes fermés sont rares et correspondent
principalement dans des procédés discontinus comme le chauffage ou le refroidissement des aliments dans des
récipients hermétiquement fermés.
Les bilans qui sont établis sur une installation ou sur un système de façon générale reposent sur trois
principes (matière, énergie et quantité de mouvement) qui ne peuvent se perdre.
Le principe de conservation de la matière est basée entre autres sur les travaux de Lavoisier qui a montré
que lors d’une réaction chimique il n’y a pas de perte de matière (ou de masse). En réalité, cette loi n’est pas
toujours vraie (par exemple, en génie nucléaire) mais dans la plupart des cas rencontrés dans les Bioprocédés
elle peut être considérée comme vérifiée.
Le principe de conservation de l’énergie est issu en particulier des travaux de Joule qui a prouvé que
l’énergie thermique et l’énergie mécanique sont équivalentes. Ceci a conduit au premier principe de la ther-
modynamique qui, appliqué à un système en écoulement, constitue la loi de conservation de l’énergie. Il faut
remarquer qu’il a fallu près de 200 ans avant que ce principe formulé pour un système fermé ne soit énoncé
sous une forme qui puisse être appliquée à un système en mouvement.
Le principe de la conservation de la quantité de mouvement fut formulé pour un corps indéformable par
Newton : si la somme des forces agissant sur un corps est différente de zéro, cette différence (en intensité et en
→
−
direction) est égale à l’accélération de ce corps ( F =m.→
−
γ ). Avec la relation action = réaction, Newton formule
les bases de la dynamique et de l’hydrodynamique. Il ne faudra que 100 ans pour transposer cette loi au cas
plus général des fluides.
Soit X une grandeur extensive représentant une certaine quantité de matière, d’énergie ou de quantité de
mouvement. La loi générale de conservation (Equation 1.1) pour un composé X s’écrit par unité de temps :
Le choix du système est important. Le système peut être une usine, un atelier, un appareil, une partie d’appareil
ou un élément de volume infiniment petit. Il est important de le fixer à l’origine. En effet, cela peut sembler très
facile mais on s’aperçoit qu’il faut parfois beaucoup d’expérience pour le définir le plus simplement possible.
De plus, les trois lois de conservation vont apparaître sous des formes diverses à cause des différences entre les
systèmes et non parce que les règles de bases ont changé.
Remarque importante
Si nous sommes intéressés seulement à des propriétés « moyennes » du systèmes (concentration
moyenne, vitesse de variation de la température moyenne, . . . ) nous pouvons choisir un volume
macroscopique, par exemple un réacteur chimique entier ou un grain de catalyseur, une mitochon-
drie ou une cellule . . . Par contre, si nous sommes intéressés par la distribution de concentration
ou de température dans le système, nous devons commencer en écrivant un bilan microscopique
c’est-à-dire sur un élément infiniment petit, puis la distribution est obtenues par intégration de ce
bilan sur tout le volume du système (volume macroscopique).
En physique, un régime permanent (ou stationnaire) est un régime dans lequel toutes les grandeurs phy-
siques sont indépendantes du temps. Il fait généralement suite à un régime transitoire dans lequel, au contraire,
au moins une variable du système varie au cours du temps. Par exemple, l’intérieur d’une maison est main-
tenu à 20°C. Soudainement la température extérieure passe de 20°C à 5°C. La figure 1.3 montre le profil de
température initial, puis en régime transitoire et enfin en régime stationnaire.
4 CHAPITRE 1. INTRODUCTION
Les étapes de base qui sont nécessaires pour établir un bilan sur un procédé sont au nombre de six :
Classiquement, quatre types de schémas sont utilisés dans la conception et l’optimisation de procédés dans
les BioProcédés :
• le schéma de production (ou Process Block Diagram) qui détaille tous les débits de matières premières,
de produits, de produits secondaires et de déchets (Figure 1.4). Il est fait de blocs qui symbolisent toutes
les opérations unitaires nécessaires pour achever le procédé.
• le schéma du procédé (ou Process Flux Diagram ou encore Flowsheet) qui montre les opérations néces-
saires à chaque étape du procédé (Figure 1.5). Des symboles internationaux conventionnels sont utilisés
pour décrire les différents types d’équipements ainsi que les paramètres de processus tels que la tempé-
rature, la pression, la composition, débit, niveau out tout autre variable nécessaire pour la description du
procédé.
• le schéma de disposition des machines sur le sol (Figure 1.6) ou dans l’espace en 3D (Figure 1.7) de
l’usine qui permet de visualiser ainsi les dimensions de l’équipement. Ce type de diagramme est utile
dans l’estimation de la surface et de l’espace nécessaire à l’installation.
• le schéma de tuyauterie et de commande (ou Piping and Instrumentation Diagram) qui détaille l’ensemble
des connexions et des équipements du procédé (tuyaux, pompes, ventilateurs, conduits, soupapes de
sécurité et de régulation, purgeurs de vapeur, . . . ) et ainsi que l’instrumentation (jauges, capteurs de
température, de pression , niveau, débit, humidité et autres, transducteurs de signal, contrôleurs, et le
câblage). Ce type de diagramme est appelé schéma de tuyauteries et d’instrumentations.
Seuls les deux premiers types sont utiles pour l’établissement des bilans de masse ou d’énergie. Ainsi, le
schéma de production est utilisé pour bilans globaux de masse et d’énergie de chaque opération du procédé.
Le schéma de traitement permet des calculs plus détaillés dans le cas d’une opération précise (par exemple
connaître les conditions de fonctionnement, les débits et les concentrations dans un évaporateur triple effet).
La Figure montre ces deux schémas ainsi que l’implantation des machines dans le cas de la production d’un
concentré de tomate.
F IGURE 1.4 – Schéma de production - Baker (2013) F IGURE 1.5 – Schéma du procédé - Baker (2013)
F IGURE 1.6 – Implantation au sol des machines - F IGURE 1.7 – Implantation en 3D des machines -
Baker (2013) Baker (2013)
6 CHAPITRE 1. INTRODUCTION
Depuis une dizaine d’années, de nouveaux procédés d’obtention de protéines sont étudiés puis mis en fonc-
tionnement. Le principe est simple : des microorganismes sont mis en contact avec des substances simples et
(relativement) bon marché afin de produire des protéines. Le Tableau 1.1 donne les principales caractéristiques
des procédés.
Dans le procédé ICI, une solution diluée de méthanol fermente sous l’action d’un microorganisme. La
vitesse de croissance de ces microorganismes extrêmement rapide (certaines bactéries doublent leur masse
toutes les 20 minutes) et leur important contenu en protéines (jusqu’à 75 %) en font une source protéique très
intéressante. La Figure 1.8 décrit schématiquement ce procédé.
Examinons les questions qui sont posées lors de la conception et de la mise en fonctionnement de l’instal-
lation et les outils qui permettent d’y répondre (Tableau 1.2).
TABLE 1.2 – Questions à se poser lors de la conception et mise en fonctionnement d’une installation
Question Outils
Matières premières à utiliser pour une production Stœchiométrie + Bilan matière
donnée
Y-a-il des pertes sur l’installation au niveau global et Bilan matière
au niveau de chaque appareil ?
Quels sont les effets thermiques de la fermentation ? Thermodynamique chimique
Le procédé est-il autonome du point de vue ther- Bilan thermique + Thermodynamique physique
mique ? Où peut-on récupérer de la chaleur pour
l’utiliser en d’autres parties de l’installation ?
Quelles sont les températures et les conditions de Contraintes biochimiques et microbiologiques +
phase en différents points de l’installation ? Thermodynamique physique
Quel est le rendement maximum de la réaction ou de Thermodynamique physique + Microbiologie
la séparation que l’on peut atteindre dans l’appareil ?
Dimensions des appareils : tuyaux, pompes, com- Hydrodynamique + Transfert de quantité de mouve-
presseurs, échangeurs de chaleur, temps de séjour ment + Transfert thermique + Cinétique chimique
dans les fermenteurs, . . .
Ces quelques questions – très limitées – donnent un aperçu des besoins et des outils du Génie Chimique.
De ce fait, il est nécessaire de préciser son rôle lors de la conception du fermenteur. Dans les procédés de
fermentation protéiniques, les éléments essentiels de la croissance sont : C, H, O, N, P, Mg, K, S plus quelques
traces : Ca, Fe, Zn, Na
Tous ces produits sont introduits dans le fermenteur dans lequel il est nécessaire de fournir suffisamment
d’oxygène pour que les microorganismes croissent et dans lequel il est possible d’éliminer le CO2 produit.
A l’échelle du laboratoire, il est relativement aisé de fournir aux microorganismes les produits nécessaires et
d’éliminer le CO2 : il suffit de faire buller de l’oxygène provenant d’une bouteille dans le milieu de culture à la
pression atmosphérique, la solution étant maintenue homogène par un agitateur. Mais, à l’échelle industrielle
des difficultés apparaissent et sont amplifiées par la taille du fermenteur et les débits manipulés.
Examinons les questions qui se posent lors de l’extrapolation d’un fermenteur de laboratoire à un fermenteur
industriel et les outils qui permettent d’y répondre (Tableau 1.3) :
Les sciences nécessaires pour réaliser ce travail et de façon plus générale, toutes les situations rencontrées
en Génie des BioProcédés sont les suivantes :
• Thermodynamique :
. physique qui régit les équilibres et les mélanges
. chimique qui permet de prévoir l’évolution des systèmes chimiques et leur incidence thermique
• Les phénomènes de transport :
8 CHAPITRE 1. INTRODUCTION
Question Outils
Dans quelles conditions peut-on remplacer l’O2 par de l’air
qui est meilleur marché ?
Comment réaliser un bon contact entre l’O2 faiblement dis- Sciences de la mise en contact + Transfert de
sous dans la solution ? matière (cinétique physique)
Peut-on éviter l’agitation mécanique qui revient cher tout Hydrodynamique
en gardant un bon contact entre les phases ?
Peut-on évacuer la chaleur produite par la réaction suffi- Transfert de chaleur
samment rapidement alors que dans une cuve la surface
varie comme L2 et la chaleur dégagée comme L3 ?
Comment obtenir un temps de séjour identique pour tous Procédés de mise en contact + Imagination
les constituants dans le fermenteur ?
. transferts de chaleur
. transferts de matière qui interviennent entre phases ou dans les mélanges
. transferts de quantité de mouvement (mécanique des fluides) qui permettent de prévoir les écoule-
ments et de façon plus générale les mouvements de particule dans un fluide
• La cinétique chimique qui donne les vitesses de réaction, de transformation d’espèce
Il faut noter que le Génie des BioProcédés tend à considérer maintenant les phénomènes non plus seulement
à l’échelle des opérations unitaires ou de leurs éléments (la mésoéchelle), mais aussi à la microéchelle et la
nanoéchelle dans un sens, à la macro et la mégaéchelle dans l’autre (Figure 1.9). Ceci constitue un aspect
important des avancées théoriques du génie chimique
F IGURE 1.9 – Echelles correspondant aux divers phénomènes à considérer en génie des procédés
Un des principaux rôles de l’ingénieur en Génie des Bioprocédés est de constamment repenser un procédé
pour tenir compte des progrès techniques et des nouvelles contraintes qui peuvent peser sur le procédé : matières
premières dont le prix fluctue ou la qualité varie, économie d’énergie, limitation des intrants, réduction des
rejets, . . .
Considérons par exemple le cas des procédés à membrane (ultrafiltration, osmose inverse, . . . ) que l’on
sait mettre en œuvre au niveau industriel en maîtrisant la résistance à la pression et à l’encrassement. Leur
introduction a conduit à modifier totalement la physionomie d’un procédé tel que l’extraction des protéines de
soja.
Dans l’extraction classique, on dissout d’abord dans une solution alcaline certains hydrates de carbone et
d’autres substances indésirables. On coagule ensuite les protéines dans une solution acide, on lave ensuite le
coagulum pour retirer la majorité des impuretés , on redisperse les protéines dans une solution alcaline et enfin
on les sèche, le plus souvent par dispersion. La Figure 1.10 décrit schématiquement le procédé classique.
Le procédé qui utilise des membranes commence lui aussi par l’étape d’extraction alcaline. Mais les impu-
retés sont éliminées par ultrafiltration. Il est possible alors de traiter le liquide par osmose inverse d’une part
pour concentrer les résidus constitués essentiellement d’hydrates de carbone et d’autre part récupérer une eau
pure. La Figure 1.11 représente le schéma correspondant.
10 CHAPITRE 1. INTRODUCTION
Première partie
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Chapitre 2
Bilans matière
Contenu
2.1 Base de calcul - Unités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.2 Bilan global . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.3 Bilan sur un constituant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.4 Bilans sur un réacteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.4.1 Réacteur continu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.4.2 Réacteur discontinu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.5 Bilans avancés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.5.1 Recirculation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.5.2 Purge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Après avoir décidé quels constituants doivent être pris en compte, il faut choisir pour les calculs une ase qui
reste constante au cours des procédés. Il peut s’agir d’une masse de la matière première entrant dans le procédé
dans un système de traitement par lots, ou à d’une masse par heure dans un processus continu. Ainsi, le choix
peut se porter :
• sur le constituant prédominant : par exemple les bilans matière dans une boulangerie peuvent être tous
liés à 100 kg de farine entrant
• sur un constituant immuable :
. dans les calculs de combustion avec de l’air où il est utile de tout rapporter à un composant inerte
comme l’azote
. dans les calculs en fermentation où le carbone ajouté dans les éléments nutritifs sert de référence
car les relations énergétiques essentiels des micro-organismes en croissance sont liés à ce carbone
présent dans l’alimentation
. dans les procédés d’extraction d’huile où la base est constituée par les composés non-huileux
Parfois, la base choisie est sans importance : dans ce cas, il suffit de choisir soit la quantité totale de matières
premières traitées dans un lot ou traitées par l’heure pour un procédé continu.
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Après avoir sélectionné la base, il faut choisir les unités : masse ou concentration. Celle-ci peut s’exprimer
de différentes manières :
• fraction massique (masse/masse) : ratio de la masse de soluté et de la masse totale du produit
• fraction volumique (masse/volume) : ratio de la masse de soluté et du volume du produit
• fraction molaire : ratio du nombre de moles de soluté et du nombre total de moles des composés présents
dans le produit
• concentration molaire : nombre de moles de soluté dans 1 m3 de produit
Dans le cas des gaz, les concentrations sont exprimées en fraction massique par unité de volume ou en
pression partielle. Elles sont aussi reliées au travers de lois telles que la loi des gaz parfaits :
La valeur de la constante des gaz parfaits est la suivante dans le système international ou des systèmes
dérivés :
• R = 8,314 462 1 J.K−1 .mol−1
• R = 0,082 057 46 l.atm.K−1 .mol−1
• R = 8,205 746.10−5 m3 .atm.K−1 .mol−1
• R = 1,985 877 5 cal.K−1 .mol−1
• R = 62,363 67 m3 .mm Hg.K−1 .mol−1
Ainsi, il est possible de calculer la concentration molaire d’un gaz à partir de l’équation 2.1 :
n P
= .T (2.2)
V R
et la concentration massique :
M
C = n. (2.3)
V
avec M la masse moléculaire du gaz
Par unité de temps, le bilan matière global s’écrit en termes de débit massique ou de vitesse d’accumulation
(Equation 2.4) :
[Entre] − [Sortie] = [Accumulation] (2.4)
En effet, il n’y a pas globalement de production de masse dans le système. Nous allons voir sur un exemple
de formulation du bilan matière global comment les quantités entre crochets sont évaluées. Soit un système
avec une seule entrée et une seule sortie (Figure 2.1).
Les plans de référence 1 et 2 sont choisis perpendiculaires aux tubes d’écoulement. Deux hypothèses non
restrictives doivent être formulées :
• la vitesse est parallèle aux tuyaux en 1 et 2 ;
• en ces points, les propriétés physiques ne varient pas sur les sections droites des tubes d’aire S1 et S2 .
Pour écrire un bilan global de matière (Equation 2.5), il est nécessaire de préciser l’ensemble des variables
utilisées, d’où la notation suivante :
Il est possible de faire apparaître dans cette équation les débits massiques w1 et w2 respectivement au niveau
des sections 1 et 2 :
w1 = ρ 1 .v1 .S1 (2.6)
et :
w2 = ρ 2 .v2 .S2 (2.7)
Lorsqu’un système fonctionne en régime permanent, la masse totale de fluide ne change pas avec le temps
ce qui implique que dm
dt = 0. En conséquence w1 =w2 : la masse de fluide qui entre dans le système en sort sans
accumulation.
Le bilan matière global porte aussi le nom d’équation de continuité dans le cas où le bilan est effectué sur
un système microscopique.
Si le fluide dans le système est composé de plus d’une espèce, le bilan s’écrit pour chacune des n espèces
du système :
dmi
= w1i − w2i +V.ri (2.9)
dt
où r1 désigne la vitesse de production de l’espèce i par réaction homogène ou hétérogène dans le système
V correspond au volume du système
Il faut donc écrire n équations d’une forme identique à l’équation 2.11 puisqu’il y a n espèces. En addition-
nant ces n équations, on obtient :
i=n
dmi dmt
∑ = = w1 − w2 (2.10)
i=1 dt dt
Ceci implique qu’il est équivalent, pour un système comportant n espèces, d’écrire le bilan global et les bilans
sur (n-1) constituants ou le bilan sur chacun des n constituants.
Remarque 1
Les bilans matière peuvent s’écrire en moles plutôt qu’en masse. Dans ce cas, s’il y a réaction
chimique, le nombre de moles n’est pas obligatoirement conservé. Les bilans s’écrivent alors :
i=n
dMt
= w1 − w2 + ∑ V.ri (2.11)
dt i=1
dM i
= wi1 − wi2 +V.ri (2.12)
dt
Remarque 2
Il existe donc diverses possibilités d’effectuer le bilan matière :
• Bilan en masse :
. sur les constituants ou familles de constituants
. les éléments C H O P N K (essentiellement C et N pour les cultures de microorga-
nismes)
• Bilan en moles : quand on connait les constituants présents et quand on connait les stœ-
chiométries des réactions. C’est ce qui se passe dans les logiciels de simulation de procédés
(PROSIM, ASPEN Plus, . . . ). Dans ce cas on utilise les fractions molaires pour évaluer les
débits d’un constituant par rapport au débit molaire total.
Soit une réaction A → B du premier ordre qui se produit dans un réacteur parfaitement agité (homogène)
de volume V (Figure 2.2). Le débit volumique F est constant. La vitesse de réaction s’écrit :
rA = −k.CA (2.13)
Les conditions initiales sont les suivantes :
• à t=0, CA =CA0
• à t=0, CB0 =0
Nous pouvons maintenant écrire le bilan matière (en kg.h−1 ) correspondant au constituant A en considérant
les trois termes suivants : débit entrée, débit sortie et production :
D’une manière similaire, nous pouvons écrire le bilan correspondant au constituant B en considérant les
trois termes suivants :
• Quantité de composé B qui entre dans le réacteur : F.CB0 =0
• Quantité de composé B qui sort du réacteur : F.CB
• Production de composé B dans le réacteur : V.rB
ainsi que la relation entre les vitesses de réactions :
• rB = -rA
L’équation de bilan s’écrit alors :
− F.CB +V.rB = 0 (2.19)
Soit en remplaçant rB par rA , puis rA par sa valeur (Equation 2.13) :
La stœchiométrie introduit donc une relation de dépendance entre CA et CB . La Figure 2.3 montre l’évolu-
tion de CA et CB en onction du temps de séjour moyen(τ ) et de la constante de vitesse (k) pour le cas où CA0 =1
kg.m−3 .
V
1. le temps de séjour moyen est défini comme le rapport entre le volume du réacteur et le débit volumique τ = F
Soit un réacteur discontinu, c’est-à-dire fonctionnant sans entrée ni sortie (Figure ??). Une réaction du
premier ordre A → B se produit à l’intérieur du réacteur. Comment évoluent les concentrations CA et CB au
cours du temps ?
de la vitesse de réaction :
dCA
V. = −k.rA = −k.CA .V (2.22)
dt
soit encore :
dCA
= −k.CA (2.23)
dt
2.5.1 Recirculation
La recirculation de certains fluides dans les procédés biologiques, chimiques ou alimentaires est une pra-
tique courante pour :
Considérons l’exemple du séchage d’un solide à contre-courant (Figure 2.6). Le solide cède de l’eau à l’air
qui s’humidifie. Pour des raisons énergétiques, une partie de l’air qui sort du séchoir est recyclé à l’entrée du
séchoir. Quelle relation y-a-t-il entre la teneur en eau de l’air à l’entrée du séchoir (Y0 ) et la teneur en eau de
l’air à la sortie du séchoir (Y2 ) en fonction du taux de recyclage 2 ?
Nous allons considérer une masse de 1 kg de solide sec comme référence. Nous allons considérer les
notations suivantes :
• m la masse d’air sec qui traverse le séchoir [kg]
• r la fraction d’air sec qui recircule (0 < r < 1)
• X1 la teneur en eau du solide qui rentre dans le séchoir [kg eau/kg MS]
2. le taux de recyclage est le pourcentage du débit d’air sortant du séchoir qui est renvoyé à l’entrée du séchoir
Comme il y a recyclage d’une partie de l’air, il faut considérer deux systèmes distincts : le séchoir seul
pour lequel il n’y a pas de recyclage (trait rouge) et le système global où seules les entrées et sorties d’air et de
produit doivent prises en compte (trait vert) . Les bilans s’écrivent alors :
• bilan d’eau sur la totalité du système (trait vert)
X 1 − X 2 = m.(Y 2 −Y 1 ) (2.28)
Il y a donc deux variables inconnues (m et r) et cinq variables connues (X1 , X2 , Y0 , Y1 et Y2 ).
Y 0 −Y 1 = r.(Y 0 −Y 2 ) (2.29)
Le bilan sur le solide est inutile car les données sont toutes ramenées par rapport à la MS. Il existe d’autres
manières d’écrire les bilans et le choix de la méthode qui permet la résolution la plus facile est une question
d’habitude.
Une autre formulation classique est de considérer non plus les teneurs en eau mais les fractions massiques.
Les notations sont alors :
• M1 le débit total (eau + solide) qui rentre dans le séchoir (kg.s−1 )
• M1 le débit total (eau + solide) qui rentre dans le séchoir (kg.s−1 )
• M2 le débit total (eau + solide) qui sort du séchoir (kg.s−1 )
• r la fraction d’air sec qui recircule (0 ≤ r ≤ 1)
• x1 la fraction massique de l’eau dans le solide qui rentre dans le séchoir
• x2 la fraction massique de l’eau dans le solide qui sort du séchoir
• y0 la fraction massique de l’eau dans l’air ambiant
• y1 la fraction massique de l’eau dans l’air qui rentre dans le séchoir
• y2 la fraction massique de l’eau dans l’air qui sort du séchoir
1/ Calculer la quantité de glace enlevée dans le séparateur et la quantité de jus de fruits produite.
2.5.2 Purge
Une limitation à la recirculation des fluides est l’accumulation progressive de fluides inertes ou d’impuretés
dans les produits qui circulent. Un des moyens d’éviter cette accumulation est de purger l’installation.
Chapitre 3
Bilan énergétique
Contenu
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.2 Bilan global . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.3 Enthalpie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.4 Entropie - Exergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.1 Introduction
L’énergie prend de nombreuses formes telles que la chaleur, l’énergie cinétique, l’énergie chimique, l’éner-
gie potentielle, mais, en raison d’interconversions, il n’est pas toujours facile d’isoler chaque forme dans les
bilans énergétiques. Cependant, dans certaines circonstances, certaines formes d’énergie prédominent. Ainsi,
dans de nombreux bilans thermiques, certaines formes d’énergie sont négligeables :
• dans le cas de produits chimiques, l’énergie mécanique est très faible
• dans le cas de l’écoulement des fluides dans des conduites, les pertes par frottement se traduisent par des
échauffements qui sont en général négligeables.
Par conséquent, il est important de connaître les importances relatives des différentes formes d’énergie afin de
ne négliger que les plus faibles et donc limiter les erreurs.
Le bilan énergétique global s’effectue de la même façon que le bilan matière global. Les différentes éner-
gies mises en œuvre - pour ne citer que celles généralement rencontrées dans les industries chimiques, agro-
alimentaires ou pharmaceutiques - sont les suivantes :
• énergie interne. L’énergie interne est l’énergie associée aux déplacements aléatoires de rotation et de
translation des molécules plus l’énergie associée aux interactions entre molécules. L’énergie interne dé-
pend de la température locale et de la masse volumique du fluide ;
• énergie cinétique. L’énergie cinétique est l’énergie liée au mouvement observable du fluide : elle est égale
1 1
à .w.v2 = .ρ .v3 .S par unité de volume ;
2 2
• énergie potentielle. L’énergie potentielle est due à l’emplacement du fluide dans l’espace (lutte contre les
forces de gravité) ;
• énergie thermique ;
25
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• travail fourni ;
• chaleur fournie.
Les trois premières énergies dépendent de la masse.
Variation d ′ énergie interne, Débit d ′ énergie interne, Débit d ′ énergie interne, Débit net de chaleur
cinétique, potentielle dans le = cinétique, potentielle − cinétique, potentielle + apport é au syst ème
syst ème par unit é de temps entrant d û à l ′ écoulement sortant d û à l ′ écoulement par l ′ ext érieur
(3.1)
Le travail effectué par le système contre son environnement est constitué de deux parties :
• travail contre les forces de volume (gravité) dont on tient compte avec l’énergie potentielle.
• travail contre les forces de surface (frottement, forces de pression)
Il faut noter que le travail effectué par les organes mobiles (turbine, compresseur) et le travail nécessaire pour
introduire de la matière dans le système et pour en extraire sont inclus dans le dernier terme du bilan.
Afin de préciser ces notions, considérons le système étudié lors du transfert de matière avec les deux hypo-
thèses suivantes : les profils de vitesse sont plats (régime turbulent) et W>0 lorsque le système reçoit du travail
et W<0 lorsque le système fournit du travail. Soit :
• Mt la masse totale dans le système [kg]
• ρ1 et ρ2 les masses volumiques en 1 et 2 [m3 .s−1 ]
• w1 et w2 les débits massiques en 1 et 2 avec wi = ρ i .vi .Si [kg.s−1 ]
• S1 et S2 les surfaces de section droite des tubes [m2 ]
• v1 et v2 les vitesses moyennes d’écoulement [m.s−1 ]
• U l’énergie interne [J]
• U1 et U2 l’énergie interne en 1 et 2 [J.kg−1 ]
• Ec l’énergie cinétique [J]
• Ec1 et Ec2 l’énergie cinétique en 1 et 2 [J.kg−1 ]
• E p l’énergie potentielle [J]
• E p1 et E p2 l’énergie potentielle en 1 et 2 [J.kg−1 ]
• P1 et P2 la pression en 1 et 2 [J.kg−1 ]
Dans le cas de la Figure 3.1, écrivons le bilan énergétique
F IGURE 3.1 – Bilan énergétique sur un système à une entrée et une sortie
d J
Accumulation (U + Ec + E p ) =W kg.m2 .s−3
dt s
kg m J 2 J
Energie interne ρ1 .v1 .U1 .S1 . . .m = = W kg.m2 .s−3
m3 s kg s
kg m J 2 J
Energie potentielle ρ1 .v1 .E p1 .S1 . . .m = = W kg.m2 .s−3
m3 s kg s
1 kg m 3 2
Energie cinétique .ρ1 .v31 .S1 . .m kg.m2 .s−3
2 m3 s
kg m 2
Forces de pression P1 .v1 .S1 . .m kg.m2 .s−3
m.s2 s
d 1 1
(U + Ec + E p ) = ρ1 .v1 .U1 .S1 − ρ2 .v2 .U2 .S2 + .ρ1 .v31 .S1 − .ρ2 .v22 .S3 +
dt 2 2
ρ1 .v1 .E p1 .S1 − ρ2 .v2 .E p2 .S2 + P1 .v1 .S1 − P2 .v2 .S2 + Q +W (3.2)
Les équations aux dimensions des différents termes sont reportées dans le Tableau 3.1. La dimension de
l’ensemble de tous ces termes est donc un débit d’énergie ou une énergie par unité de temps. Si maintenant
nous introduisons les débits massiques (wi = ρi .vi .Si ) et l’énergie totale du système (Et = Ec + E p + U), alors
l’équation 3.2 devient :
d 1 1
(Et ) = w1 .U1 − w2 .U2 + .w1 .v21 − .w2 .v22 + w1 .E p1 − w2 .E p2 + P1 .v1 .S1 − P2 .v2 .S2 + Q +W (3.3)
dt 2 2
" #2
d 1 2
(Et ) = U + P.V + .v + E p .w + Q +W (3.4)
dt 2
1
En effet :
P1 .v1 .S1 P1
= = P1 .V1 (3.5)
ρ1 .v1 .S1 ρ1
avec V1 le volume massique (kg.m−3 )
h 1 i2
U + P.V + .v2 + E p = Q′ +W ′ (3.6)
2 1
La quantité U + P.V est appelée enthalpie (H) par unité de masse. Deux formes limites permettent de
l’évaluer (voir cours de thermodynamique) :
R C R R T2 γ
• gaz parfaits : ∆H = TT12 Mp dT = M T1 γ −1 dT
R T2 R T2 dP
• fluides incompressibles : ∆H = T1 Cp dT + T1 P
L’équation précédente devient alors :
h 1 i2
H + .v2 + E p = Q′ +W ′ (3.7)
2 1
avec E p = g.∆z
Remarque 1
Pour la plupart des systèmes constitués par une usine chimique ou agro-alimentaire ou biologique,
les énergies cinétique et potentielle ainsi que le travail effectué sont en général faibles par rapport
aux autres termes. De ce fait :
∆H = Q′
Cette relation est très utile pour les problèmes de transfert thermique. On peut l’appeler équation
d’énergie thermique (bilan thermique) par opposition à l’équation d’énergie mécanique que nous
verrons par la suite.
Remarque 2
S’il y a réaction chimique, elle est incluse dans ∆H
Remarque 3
Une distinction doit être faite entre les quantités situées de part et d’autre du signe égal dans le
bilan énergétique :
• H, Ec , E p ne dépendent que des conditions en 1 et 2, donc que de l’état initial et de l’état
final
• Q’ et W’ par contre dépendent du chemin thermodynamique suivi par le fluide dans le
système
Remarque 4
Dans la plupart des situations rencontrées en industrie, le régime est turbulent c’est-à-dire que le
profil de vitesse rencontré est plat.
La forme du bilan énergétique globale peut être modifiée en écrivant séparément le bilan d’énergie interne
et le bilan d’énergie mécanique, avec comme conséquence que chacune de ces deux énergies n’est plus conser-
vatrice. Il faut faire intervenir le débit d’énergie mécanique (Fr) qui par unité de masse du fluide est convertie
en chaleur suite aux frottements internes (paroi, viscosité). Cette variable traduit le fait que l’énergie mécanique
totale décroit dans la direction de l’écoulement à cause des frottements. Il vient alors :
2
• bilan d’énergie mécanique : P.V + 21 .v + E p 1 = W ′ − Fr
• bilan d’énergie interne : [U]21 = Q′ + Fr
Le bilan d’énergie mécanique - qui devient alors un bilan de non conservation de cette forme d’énergie –
porte le nom d’équation de Bernoulli.
3.3. ENTHALPIE 29
On suppose que la vitesse est constante sur une section droite du tube et que l’air est un gaz parfait. La
chaleur spécifique de l’air est donnée par l’équation :
3.3 Enthalpie
Dans le cadre des bioprocédés, la forme d’énergie la plus importante est la chaleur : la conservation de
cette énergie est mise en œuvre dans des opérations telles que le chauffage/refroidissement, l’évaporation ou
le séchage. Dans ces opérations, l’enthalpie (ou chaleur totale) est conservée et – de façon similaire aux bilans
matière - les bilans enthalpiques peuvent s’écrire pour tout ou partie d’un procédé avec comme hypothèse
qu’aucune quantité de chaleur importante ne soit convertie en d’autres formes d’énergie, comme le travail.
L’enthalpie (H) se calcule toujours par rapport à un état de référence qui peut être solide, liquide ou gazeux.
Aussi, dans les bilans ce sont les variations d’enthalpie qui sont estimées, ce qui les rend indépendant de l’état
de référence. Il est nécessaire alors de connaitre les masses de produits mises en jeu, leurs chaleurs massiques
spécifiques et éventuellement les changements d’état.
Les réactions de transformations absorbent ou dégagent des quantités de chaleur, qui dans le cas des bio-
procédés – sont négligeables par rapport à la chaleur sensible et la chaleur latente :
• la chaleur sensible est la quantité de chaleur qui est échangée, sans transition de phase physique, entre
plusieurs corps formant un système isolé. Elle est qualifiée de « sensible » parce que cet échange de
chaleur sans changement de phase change la température du corps, effet qui peut être ressenti ou mesuré
par un observateur :
Q = m.Cp .∆T (3.8)
• la chaleur latente est absorbée/dégagée lors d’un changement de phase (solide ⇋liquide, liquide ⇋vapeur
ou solide ⇋ vapeur) sans changement de température :
Q = m.λ (3.9)
L’énergie mise en jeu lors des changements d’état est très supérieure à l’énergie mise en jeu lors du chauf-
fage ou du refroidissement. Ceci explique que dans de nombreuses industries (alimentaires, pharmaceutiques,
environnementales, . . . ), l’apport de chaleur aux produits se fasse par condensation de la vapeur d’eau (Figure
3.2).
1/ Quelle est la puissance nécessaire à mettre en œuvre sachant que le rendement de l’opération est de
50%.
2/ Calculer le nombre de tonnes de liquide réfrigérant nécessaire sachant qu’une tonne de liquide
réfrigérant évacue une puissance de 3,5 kW
Données numériques : C p pain si t>0C = 2 930 J.kg−1 .K−1 - C p pain si t<0C = 1 420 J.kg−1 .K−1 - λconglation =
115kJ.kg−1
Débit d ′ entropie
trans f éré
Variation d ′ entropie Débit d ′ entropie Débit d ′ entropie
thermiquement
dans le syst ème = entrant d û − sortant d û + (3.10)
vers le syst ème
par unit é de temps à l ′ écoulement à l ′ écoulement
par le d ébitde
chaleur Q
dS
= w1 .S1 − w2 .S2 + Sq + Sw (3.11)
dt
Le lien entre le débit de chaleur et le débit entropique est en général simple. Par exemple, si les échanges
de chaleur ont lieu dans une enveloppe du système à température uniforme T, alors :
Q
Sq = (3.12)
T
Le travail reçu par le système sous forme d’énergie mécanique provoque ou non l’augmentation d’entropie
du système. Il peut y avoir création d’entropie créée mais jamais de disparition. Les phénomènes physiques
conduisant à une création d’entropie sont entre autres les frottements mécaniques.
Le bilan entropique sur une installation sert à évaluer les irréversibilités et donc à sélectionner les points où
la dégradation d’énergie est la plus forte et où des économies d’énergie pourront être faites en réduisant cette
dégradation. Par contre, il ne donne aucune idée sur les modifications à apporter.
Le bilan entropique est parfois remplacé par le bilan exergique. L’exergie (ou énergie libre de Helmotz) est
la fonction thermodynamique définie par :
F = H − T0 .S (3.13)
La température T0 correspond à la température du milieu extérieur avec lequel le système échange de la chaleur
(source froide).
Souvent T0 est prise égale à 15°C ou 20°C. Il est possible de montrer que l’exergie détruite dans le système
est égale au produit de T0 par l’entropie du système. Enfin, l’exergie est aussi appelée énergie utilisable ou
énergie thermique mécanisable.
Chapitre 4
Les forces agissant sur le système sont par exemple : les forces de pression (forces de surface), les forces
de gravité (forces de volume) et les forces de frottement (forces de frottement).
Afin de préciser ces notions, considérons le système étudié lors du transfert de matière (Figure 3.1) en
imposant une restriction supplémentaire : l’écoulement est unidirectionnel. Dans ce cas, le bilan s’écrit :
d(Mt .v)
= ρ1 .v21 .S1 − ρ2 .v22 .S2 + P1 .S1 − P2 .S2 + F + mtotal .g (4.2)
dt
2 2
d(Mt .v) v
=− .w + P.S + F + Mt .g (4.3)
dt v 1
33
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d(Mt .v)
Dans le cas où l’écoulement a lieu en régime permanent, alors = 0 et l’équation 4.3 se réduit à :
dt
2
v2
F= .w + P.S − Mt .g (4.4)
v 1
Nous utiliserons peu le bilan sur la quantité de mouvement, sauf en régime laminaire. Cependant, il peut
être utile pour calculer des forces s’exerçant sur des parties d’appareils telles que des coudes ou des pales de
turbines, d’agitateurs ou d’éjecteurs.
Cette équation peut être également utile pour décrire les conversions entre les différentes formes d’énergie
présentes quand un fluide s’écoule, en particulier pour décrire la dégradation de l’énergie mécanique en énergie
thermique qui accompagne toujours les écoulements (frottements). Elle sert de base à l’équation de Bernoulli
qui sera établit par la suite de façon indépendante.
Remarque
La quantité de mouvement a une direction et une intensité de façon similaire aux forces. On doit
donc utiliser et écrire la conservation de la quantité de mouvement dans chacune des trois direc-
tions de l’espace ou écrire les relations en relations vectorielles.
Chapitre 5
Notions complémentaires
Contenu
5.1 Degrés de liberté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
5.1.1 Mélangeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
5.1.2 Diviseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
5.2 Constante de temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
5.2.1 Système du 1er ordre soumis à un échelon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
5.2.2 Temps de relaxation et constante de temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
5.2.3 Réacteur avec deux deux réactions en série . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Les degrés de liberté d’un système est le nombre de grandeurs décrivant le système qu’il faut fixer pour
que le système soit déterminé. Le nombre de degrés de liberté correspond au nombre de variables choisies pour
décrire le système diminué du nombre de réactions indépendantes entre ces variables.
DL = Ninconnues − Néquations (5.1)
Par la suite, nous prendrons la notation suivante :
• Fi le débit i
• xi j la fraction massique du constituant j dans le débit i
5.1.1 Mélangeur
Considérons un mélangeur dans lequel arrivent deux courants (F1 et F2 ) contenant N constituants (Figure
5.1) et qui ressortent après mélange sous la forme d’un débit unique (F3 ). Quelles équations peuvent être écrites
pour un tel système ?
Les grandeurs connues sont au nombre de 3.N (fractions massiques) + 3 (débits massiques). Donc Ninconnues =3.N+3
Nous pouvons écrire N équations indépendantes de bilans, une pour chaque constituant soit dans notre
exemple :
F1 .x1i + F2 .x2i = F3 .x3i (5.2)
ainsi qu’une relation entre les fractions massiques pour chacun des trois courants :
i=N
∑ x1i = 1 (5.3)
i=1
35
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i=N
∑ x2i = 1 (5.4)
i=1
i=N
∑ x3i = 1 (5.5)
i=1
Nous pouvons ainsi fixer les deux alimentations qui entrent dans le système (F1 et F2 ), et pour chacune de
ces deux alimentations, (N-1) fractions massiques.
5.1.2 Diviseur
Prenons le cas d’un diviseur de courant qui ne change pas les caractéristiques du courant, chaque courant
de sortie ayant N constituants (Figure 5.2).
[H]
Les grandeurs connues sont au nombre de 3.N fractions massiques auxquelles il faut ajouter les informations
sur les 3 débits massiques. Donc Ninconnues = 3.N+3
ainsi qu’une relation entre les fractions massiques pour chacun des trois courants :
i=N
∑ x1i = 1 (5.8)
i=1
i=N
∑ x2i = 1 (5.9)
i=1
i=N
∑ x3i = 1 (5.10)
i=1
Ainsi, Néquations =N+3
Nous pouvons ainsi fixer le débit à l’entrée dans le système (F1 et (N-1) fractions massiques, soit N équa-
tions. L’égalité des fractions massiques dans les débits sortants correspondendent à N-1 équations. Il reste un
degré de liberté qui est utilisé pour fixer le taux de division des débits de sortie ( FF32 ).
Nous ne traiterons pas du cas général mais nous raisonnerons à partir d’un exemple. Considérons le cas du
réacteur continu en régime transitoire.
Considérons un réacteur parfaitement agité qui jusqu’au temps t = 0, est alimenté par un solvant ne conte-
nant pas de soluté (Figure 5.3). Au temps t= 0, la concentration du soluté devient égale à C0 . Comment évoluela
concentration C du soluté sortant du réacteur au cours du temps ?
[H]
F IGURE 5.3 – Echelon de concentration sur l’entrée d’un réacteur parfaitement agité
Soit encore : Z C Z t
d(C0 −C) F
=− dt (5.16)
0 C0 −C V 0
En tenant compte de la condition : à t=0, C=C0 , alors l’équation devient :
C0 −C F
ln = − .t (5.17)
C0 V
ou encore :
C0 −C F
= e− V .t (5.18)
C0
La quantité VF a comme dimension l’inverse d’un temps puisque m3 .s−1 .m−3 = s−1 . La quantité VF a donc
comme dimension un temps. Cette quantité est appelée temps de séjour et notée τ . L’équation 5.18 peut s’écrire :
t
C = C0 . 1 − e− τ (5.19)
La Figure 5.4 montre l’évolution de la concentration du soluté à l’entrée du réacteur (courbe rouge) et à la
sortie du réacteur (courbe verte)
[H]
F IGURE 5.4 – Variation de la concentration en sortie d’un réacteur parfaitement agité suite à un échelon de
concentration en entrée
Le temps de relaxation τ (ou constante de temps) d’un système est défini comme le temps nécessaire pour
que le la réponse du système atteigne 63,2% de sa valeur asymptotique pour une entrée échelon (Figure 5.5).
Cette valeur provient de la définition de la constante de temps pour un système du 1er ordre soumis à un
échelon. En effet :
[H]
F IGURE 5.5 – Variation de la concentration en sortie d’un réacteur parfaitement agité suite à un échelon de
concentration en entrée
t
y = A. 1 − e− τ (5.20)
et si t=τ , alors :
y = A. 1 − e−1 = 0, 632.A (5.21)
Le Tableau 5.1 résume les différentes valeurs obtenues pour des temps multiples du temps de relaxation.
Deuxième partie
41
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Chapitre 6
Contenu
6.1 Classification des microorganismes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
6.2 Sources nutritives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
6.3 Représentation schématique d’une culture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
6.4 Composition des microorganismes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
Plusieurs classifications des microorganismes existent. En effet, on peut séparer les microorganismes selon :
• la source d’énergie :
- la lumière : microorganismes phototrophes
- la chimie (rupture de liaisons) : microorganismes chimiotrophes :
. microorganismes qui utilisent la matière organique : microorganismes organotrophes
. microorganismes qui utilisent la matière inorganique : microorganismes lithotrophes
• la source carbonée :
- le gaz carbonique : microorganismes autotrophes
- le carbone organique : microorganismes hétérotrophes :
La plupart des microorganismes qui intéressent le Génie des Bioprocédés sont chimio-hétérotrophes car ils
utilisent :
• une source d’énergie chimique
• la source de carbone organique
Il existe des microorganismes qui sont photo-autotrophes, c’est-à-dire qu’ils utilisent la lumière et le gaz
carbonique.
Plusieurs sources nutritives peuvent être utilisées par les microorganismes (Tableau 6.2).
43
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Une culture de microorganismes peut être représentée (Figure 6.1) comme la transformation des sources
(C, N, O, P, S . . . ) en biomasse, métabolites, gaz carbonique et eau.
[H]
Les microorganismes sont constitués de 70% à 90% d’eau. Une analyse par élément chimique montre que
quatre éléments constituent entre 92% et 95% de la matière sèche : C, H, O et N. Si le souffre et le phosphore
sont aussi considérés, alors les six éléments représentent environ 98% de la matière sèche (Tableau 6.2). La
Figure 6.2 décrit l’ensemble des structures nécessaires pour passer des molécules à un être vivant.
Chapitre 7
Stoeckiométrie
Contenu
7.1 Atome-gramme de carbone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
7.2 Variation de la composition d’un microorganisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
7.3 Variation de la composition entre microorganismes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
Considérons une culture de microorganismes. Pour effectuer un bilan macroscopique, la référence considé-
rée est représentée par une certaine quantité de matière sèche des microorganismes (poids sec). On supposera
que le microorganisme est dans une situation telle que sa composition ne change pas (fermentation en régime
permanent). On introduit alors la notion de moles de microorganismes : c’est la quantité contenant 1 atome-
gramme de carbone. Le microorganisme est alors caractérisé par sa formule stœchiométrique :
CHa Ob Nc (7.1)
Seuls seront considérés par la suite les éléments C, H, O et N ce qui est une bonne approximation car ils
représentent au moins 95% de la matière sèche de la biomasse. Le Tableau 7.1 montre les résultats d’une
analyse pour Penicillium roquefortii.
47
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48 CHAPITRE 7. STOECKIOMÉTRIE
Ce qui donne une composition moyenne de CH1,596 O0,396 N0,216 S0,0024 P0,017
Cependant, la composition moyenne va dépendre aussi du substrat et des limitations éventuelles de crois-
sance qui sont appliquées au microorganisme (Tableau 7.3).
Enfin, la composition est bien entendu fonction du genre de microorganisme. Le Tableau 7.4 rapporte
quelques compositions pour des microorganismes d’intérêt technologique ou non.
50 CHAPITRE 7. STOECKIOMÉTRIE
Chapitre 8
Contenu
8.1 Bilans sur les constituants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
8.2 Les métabolites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
8.2.1 Classe I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
8.2.2 Classe II (et autres classes) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
8.3 Bilans sur une culture (1) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
8.3.1 Bilans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
8.3.2 Notions d’observabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
8.3.3 Rendements apparents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
8.4 Bilans sur une culture (2) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
8.4.1 Bilans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
8.4.2 Bilans d’électrons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
8.4.3 Degré de réduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
8.4.4 Détermination des vitesses stœchiométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
8.4.5 Nombre minimum d’informations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
8.4.6 Redondance de l’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
Les bilans (matière ou chaleur) sur des procédés mettant en œuvre des microorganismes peuvent être écrits
de façon similaire à ceux des procédés de la physique ou de la chimie.
Pour effectuer les bilans matière, la référence est toujours constituée par la matière sèche des microorga-
nismes (poids sec). On considère souvent que le microorganisme est dans une situation telle que sa composition
est stable. Ceci est vérifié pour des conditions données dans une opération continue fonctionnant en régime per-
manent et constitue, en général, une bonne approximation en régime transitoire (fermentation discontinue).
Cependant, c’est une situation qui peut être mise en défaut dans des où, par exemple, en fonction de son
environnement, le microorganisme constitue des réserves. Si ces réserves sont connues, une manière de procé-
der est de na pas les considérer comme faisant partie de la biomasse et à distinguer en conséquence biomasse
active et réserves.
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Le microorganisme est supposé croître à partir d’une source carbonée et d’une source d’azote (qui peut
elle-même contenir du carbone). Il se reproduit de façon identique (biomasse nouvelle), il peut métaboliser un
produit contenant du carbone et de l’azote et enfin il échange avec son environnement de l’O2 , du CO2 , de l’eau
(Figure 8.1).
Nous pouvons écrire le bilan matière pour chacun des constituants C, H, O et N entrant en jeu de façon
algébrique avec la convention suivante : + quand il rentre et – quand il sort. Si le système est en régime
permanent, le terme d’accumulation du bilan est nul. De même, pour chaque élément le terme de réaction
est nul. Il reste alors :
Entrée – Sortie = 0
Des équations semblables doivent être écrites pour chacun des autres constituants. Ceci peut se traduire de
façon matricielle par :
w.E = 0 (8.2)
C H O N
w1 −1 −a1 −b1 −c1 Microorganisme
w2
+1
+a2 +b2 +c2
Source de carbone
w3
−1
−a3 −b3 −c3
Produite
w=
w4
et +1
E = +a4 +b4 +c4
Source d’azote
w5 0 0 +2 0 Dioxygène
w6 −1 0 −2 0 Gaz carbonique
w7 0 −2 −1 0 Eau
Le vecteur w contient les différents débits qui entrent ou qui sortent du fermenteur. Les lignes de la matrice
E correspondent aux différentes molécules ou substances qui entrent ou qui sortent. Les colonnes de la matrice
E correspondent aux quatre éléments C, H, O en N. A la croisée d’une colonne et d’une ligne se trouve le
coefficient stoceckiométrique d’un élément dans une substance donnée. Ainsi, à l’intersection de la deuxième
colonne (H) et de la troisième ligne (Produit) se trouve −a3 : le coefficient est négatif puisque le produit sort
du fermenteur et il s’agit du coefficient stoceckiométrique de l’hydrogène dans le produit.
Le rang de la matrice est 3 ce qui signifie qu’il y a quatre relations linéaires entre les sept flux de matière.
Ainsi il faut connaitre trois compositions des différents corps pour connaitre les flux.
Supposons que l’on connaisse trois flux (w1 = biomasse, w2 = substrat et w3 = produit), il est possible alors
de définir les rendements macroscopiques apparents (ce sont en réalité des sélectivités apparentes) :
′
Le coefficient YCO est appelé coefficient respiratoire. Chaque nombre de moles est ramené à un atome
2 /O2
gramme de carbone. Les rendements peuvent être exprimés en g de cellules / g de substrat ce qui ne permet pas
d’avoir nécessairement un rendement compris entre 0 et 1.
Un métabolite est le produit de la transformation d’une substance de l’organisme. Souvent les métabolites
sont classés en deux catégories :
• les métabolites primaires sont des molécules présentes dans toutes les cellules de l’organisme et indis-
pensables à sa vie. Ils sont classés en quatre catégories :
. les glucides ;
. les protéines ;
. les lipides ;
. les acides nucléiques.
Le glucose est, par exemple, un métabolite primaire : il est issu de la dégradation de l’amidon et c’est
l’une des principales sources de l’énergie chez les organismes vivants.
• les métabolites secondaires sont des molécules ayant une répartition limitée dans l’organisme et parmi
les différentes espèces d’organismes. Ils peuvent être importants dans la survie et dans la propagation de
l’espèce.
Gaden en 1959, dans le cadre du Génie Chimique en général et du Génie Biologique en particulier, a décrit
quatre classes de métabolites :
• Classe I : le produit principal apparaît comme le résultat du métabolisme énergétique primaire. Par
exemple, la production d’éthanol durant la croissance en aérobiose d’une levure
• Classe II : le produit principal provient indirectement du métabolisme énergétique primaire. Par exemple,
la production d’acide citrique durant la culture de champignon en aérobiose.
• Classe III :le produit est un métabolite secondaire. Par exemple, la production d’un antibiotique durant
la culture de champignon en aérobiose.
• Classe IV : le produit est issu du substrat par une ou plusieurs réactions catalysées par des enzymes de la
cellule. Par exemple, la production d’arômes par la voie de la béta-oxydation.
8.2.1 Classe I
Substrats, biomasse et produits sont reliés car le produit apparaît en proportions constantes avec la formation
de biomasse et la consommation de substrat. Une simple réaction suffit à décrire le phénomène. Si le produit a
pour formule CHO, la relation stœchiométrique s’écrit alors :
Il y a dans cette relation, six coefficients inconnus (a, b, c, d, e et f) et la conservation des éléments C,
H, O et N donne quatre relations. Il faut donc se fixer ou déterminer expérimentalement deux rendements par
exemple YX/S et YX/P ce qui conduit à se fixer 1/a et f/a.
Remarque
La connaissance de rX ou de rS donne celle de rP, vitesse de formation du produit
Une simple relation ne suffit pas car il n’y a pas de relation directe entre la formation du produit et l’aug-
mentation de la biomasse. Dans ce cas, il est nécessaire d’écrire une relation indépendante pour la formation
du produit. Par exemple, dans le cas de la classe II, il faut ajouter à la production de la biomasse, la relation :
Les coefficients g, h et i sont fixés par les bilans C, H et O. YS/P est alors fixé.
Remarque
D’un point de vue cinétique, pour décrire l’évolution du substrat, de la biomasse et du produit, il
faut alors se fixer deux vitesses par exemple rX et rP ou rX et rS. Le rendement YP/X ne peut être
défini stœchiométriquement car il résulte d’un rapport de vitesse :
Considérons la culture d’un microorganisme conduite dans un réacteur parfaitement agité, fonctionnant
en continu et placé en régime permanent. On suppose que le microorganisme se développe et se reproduit en
aérobiose à partir d’une source carbonée (le glucose C6 H1 2O6 ) et d’une source d’azote (l’ammoniac NH3 ). Il
excrète dans l’environnement un produit Cε Hδ Oη , du CO2 et de l’eau (Figure 8.2).
. dioxygène : O2
• sortie du réacteur :
. gaz carbonique : CO2
. biomasse : CHα Oβ Nγ
. métabolite : Cε Hδ Oη
. eau : H2 O
8.3.1 Bilans
On peut donc en théorie avoir toutes les vitesses massiques r′i et donc toutes les vitesses molaires :
F.Ci0 − FCi
ri′ = − (8.10)
V
Mesurer toutes ces vitesses est illusoire car des concentrations peuvent être difficiles voire impossibles à
mesurer (comment par exemple mesurer la production de quelques molécules d’eau dans un milieu qui peut
contenir plusieurs centaines ou milliers de moles). La question qui se pose alors est la suivante : combien de
vitesses faut-il mesurer ? Pour répondre à cette question, il faut tenir compte des relations entre les vitesses
imposées par la contrainte de conservation des éléments (ici C, H, O et N) :
6.rg + rCO2 + rb + ε .rm = 0 C
12.rg + 3.rNH3 + α .rb + δ .rm + 2.rw = 0 H
(8.11)
6.rg
+ 2.rO2 + 2.rCO2 + β .rb + η .rm + rw = 0 O
rNH3 + γ .rb = 0 N
Les lignes de la matrice correspondent aux quatre éléments C, H, O en N. Les colonnes de la matrice
correspondent aux différentes molécules ou substances qui entrent ou qui sortent. A la croisée d’une colonne
et d’une ligne se trouve le coefficient (d’un élément donné) affectant la vitesse d’apparition ou de disparition
d’une substance donnée. Ainsi, à l’intersection de la quatrième colonne (CO2 ) et de la troisième ligne (O) se
trouve le coefficient 2 : il s’agit du coefficient stoceckiométrique de l’oxygène dans le gaz carbonique.
Le système considéré comporte quatre éléments (C, H, O et N) et sept corps en jeu (glucose, ammoniac,
dioxygène, gaz carbonique, biomasse, métabolite (ou produit excrété) et eau). Si trois vitesses sont fixées, alors
les autres vitesses seront calculables. Si nous définissons :
• m comme le nombre de vitesses mesurées
• c comme le nombre de vitesses calculées
Alors, pour calculer les vitesses, nous pouvons partitionner la matrice E et le vecteur r en séparant vitesses
mesurées et vitesses calculées :
r
m
E.r = E m E c . = E m .rm + E c .rc = 0 (8.14)
rc
rc = −E −1
c .E m .r m (8.15)
Si les concentrations mesurées sont celles en phase liquide du glucose et de l’ammoniac, ainsi que celle en
phase gazeuse de l’oxygène, alors il est possible d’en déduire rg , rNH3 et rO2 . Les matrices E m et E c et les
vecteurs rm et rc sont égaux à :
6 0 0 1 1 ε 0 rCO2
12 3 0 rg
− E c = 0 α δ 2 − rm = rNH − rc = rx
Em = 6 0 2 2 β η 1 3 rp
rO2
0 1 0 0 γ 0 0 rH2 O
Il vient donc :
−1
rCO2 1 1 ε 0 6 0 0
rx 0 α δ 2 12 rg
3 0
rp = 2 β η 1
rc = .
6 . rNH3 (8.16)
0 2
rO2
rH2 O 0 γ 0 0 0 1 0
r41 = E −1
44 .E 43 .r 31 (8.17)
Dans le cas précédent, le système est complément décrit puisque toutes les vitesses sont obtenues dans le
cas où les trois vitesses rg , rNH3 et rO2 sont mesurées. On dit alors que le système est observable. La condition
d’observabilité est que :
rang E c = c (8.18)
Ce n’est pas toujours le cas et le choix des grandeurs mesurées n’est pas neutre. Ainsi, supposons que l’on
mesure rg , rNH3 et rx à partir des poids secs. Les matrices E m et E c et les vecteurs rm et rc sont alors égaux à :
6 0 1 0 1 ε 0 rO2
12 r g
3 α 0 0 δ 2 rCO2
Em =
0
− Ec = − rm = rNH − rc =
0 β 2 2 η 1 3 rp
rx
0 1 γ 0 0 0 0 rH2 O
Le système possède une solution si la matrice E c est inversible ce qui revient à la condition det E c
différent de zéro. Or le déterminant est nul : E c n’est pas de rang 4 et en conséquence le système n’est pas
observable.
Remarque 1
Le système n’est pas observable parce que l’azote de l’ammoniac ne se retrouve que dans la
biomasse : cela entraîne une ligne de zéros dans la matrice E c Si le produit excrété contenait de
l’azote, alors la situation serait différente.
Remarque 2
On peut montrer que si les trois vitesses mesurées sont rg , rO2 et rCO2 alors le système est observable
La connaissance de toutes les vitesses donne accès à tous les rendements apparents. Dans l’exemple précé-
dent, les rendements sont ainsi égaux à :
′ g de produit métabolisé Mp .r p
Yp/x = = (8.20)
g de biomasse produite Mx .rx
Considérons la culture d’un microorganisme conduite dans un réacteur parfaitement agité, fonctionnant en
continu et placé en régime permanent. Nous supposerons que le microorganisme se développe et se reproduit
en aérobiose à partir d’une source carbonée (le glucose C6 H12 O6 ) et d’une source d’azote (l’ammoniac NH3 ).
Il excrète dans l’environnement du CO2 et de l’eau (Figure 8.3).
• sortie du réacteur :
. gaz carbonique : CO2
. biomasse : CHα Oβ Nγ
. eau : H2 O
8.4.1 Bilans
D’après le raisonnement du paragraphe précédent, il y a quatre relations linéaires entre les vitesses liées à
la contrainte de conservation des éléments C, H, O et N. Il suffit de mesurer deux vitesses expérimentalement
pour que le système soit observable.
Supposons que cinq vitesses puissent être mesurées expérimentalement : rg , rNH3 , rCO2 rO2 et rx (on ne
peut pas mesurer rH2 O ). L’information est alors redondante ou surabondante. Il faut examiner la cohérence des
données expérimentales, par exemple vis-à-vis de la cohérence des éléments C, H, O et N. La conservation des
éléments implique que :
6.rg + rCO2 + rb = 0 C
12.rg + 3.rNH3 + α .rb + 2.rw 0 H
=
(8.21)
6.rg + 2.rO2 + 2.rCO2 + β .rb + rw = 0 O
rNH3 + γ .rb = 0 N
La vitesse rH2 O intervenant dans les bilans sur H et O, il est impossible de vérifier s’ils sont respectés. Il faut
utiliser des coefficients multiplicateurs pour éliminer rH2 O et effectuer un bilan sur les électrons disponibles :
• la première équation (C) est multipliée par 4
• la deuxième équation (H) est multipliée par 1
• la troisième équation (O) est multipliée par -2
• la quatrième équation (N) est multipliée par -3
et l’on additionne alors :
rg .(24 + 12 − 12) + rNH3 .(3 − 3) + rO2 (−4) + rCO2 .(4 − 4) + rx .(4 + α − 2.β − 3.γ ) + rH2 O .(2 − 2) = 0 (8.22)
soit :
24.rg − 4.rO2 + rx .(4 + α − 2.β − 3.γ ) = 0 (8.23)
Il reste donc un système de trois équations que l’on doit vérifier expérimentalement :
6.rg + rCO2 + rx = 0 C
rNH3 + γ .rx = 0 N (8.24)
24.rg − 4.rO2 + rx .(4 + α − 2.β − 3.γ ) = 0 e−
Nous pouvons donc maintenant exploiter toute l’information disponible (rg , rNH3 , rCO2 rO2 et rx ) et en vérifier
la cohérence.
La notion de degré de réduction a été introduite par Erickson, Monkevitch et Eroskin en 1948. Ces auteurs
définissent le degré de réduction de la biomasse (dr) comme étant égal à :
Le degré de réduction de la biomasse est une grandeur arbitraire car elle dépend des coefficients multiplica-
teurs que l’on choisit. Ainsi le choix des multiplicateurs 4 pour le bilan carbone, 1 pour le bilan hydrogène, -2
pour l’oxygène et -3 pour le bilan azote entraîne que les dr de CO2 , H2 O et NH3 sont égaux à zéro. Si on change
de substrat carboné ou azoté, le degré de réduction de ces substrats pourra être mis à zéro et les coefficients
multiplicateurs vont changer (Tableau 8.1).
Soit une culture d’un micro-organisme en réacteur parfaitement agité, en continu et en régime permanent.
La croissance du micro-organisme est décrite par plusieurs relations stœchiométriques qui mettent en jeu N
composés :
F.Ci0 − F.Ci
ri′ = − (8.29)
V
ri′
ri = − (8.30)
Mi
Si nous supposons que n ≤ N de ces vitesses peuvent être déterminer par la mesure des concentrations des
corps, alors nous pouvons en déduire les valeurs des vitesses J des m réactions qui décrivent la croissance.
j=m
ri = ∑ ai j J j (8.31)
j=1
Le système d’équation (Equation 8.27) qui décrit l’ensemble des réactions mises en jeu dans le réacteur
peuvent être décrites - sous forme matricielle - par l’équation :
r = A.J (8.32)
Il faut choisir un sous-ensemble m des n vitesses mesurées et, dans ce cas, A−1 doit être une matrice non
singulière issue de A et de rang m.
Supposons que l’on mesure plus de grandeurs que celles nécessaires à l’observabilité du système. On aura
alors redondance de l’information. Il est possible d’en tirer parti de l’ensemble des informations pour obtenir
les valeurs des vitesses des réactions stœchiométriques. Il faut chercher les valeurs de J telles que la somme des
carrés des écarts entre les rmesurs et les rcalculs soit minimale. Il s’agit donc de minimiser un critère quadratique
étendu à l’ensemble des mesures :
et est minimal si :
∂ Crit
=0 (8.36)
∂J
ce qui implique :
− 2.At . r − A.J = 0 (8.37)
At .r = At .A.J (8.38)
−1
J = At .A .At .r (8.39)
Pour calculer J, il est donc nécessaire que At .A ne soit pas une matrice singulière.
Chapitre 9
Contenu
9.1 Bilans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
9.2 Origine des enthalpies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
9.1 Bilans
Considérons la culture d’un microorganisme conduite dans un réacteur parfaitement agité, fonctionnant en
continu et placé en régime permanent (Figure ). On suppose que le microorganisme se développe et se reproduit
en aérobiose à partir d’une source carbonée (le glucose C6H12O6) et d’une source d’azote (l’ammoniac NH3).
Il excrète dans l’environnement du CO2 et de l’eau.
63
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T température
Faisons une liste exhautive des corps qui entrent ou qui sortent du réacteur afin de pouvoir établir les bilans
de matière :
• entrée du réacteur :
. glucose : C6 H1 2O6
. ammoniac : NH3
. dioxygène : O2
• sortie du réacteur :
. gaz carbonique : CO2
. biomasse : CHα Oβ Nγ
. eau : H2 O
Pour chaque corps, nous pouvons écrire le bilan thermique :
soit :
F. ∑ (Ci0 −Ci ) .h + Q = 0 (9.3)
Ce qui entraine :
−V. (rg .hg + rNH3 .hNH3 + rO2 .hO2 + rCO2 .hCO2 + rH2 O .hH2 O + rx .hx ) + Q = 0 (9.5)
Il peut y avoir autant d’origines d’enthalpies que d’éléments dans le système. Ici, par commodité, on prendra
comme référence.
• h = 0 pour CO2 et O2 à l’état de gaz parfait à 25°C
• h = 0 pour H2 O et NH3 à l’état liquide à 25°C
Il vient alors :
V. (rg .hg + rx .hx ) = Q (9.6)
Il faut calculer hg et hx à partir des corps de référence dans les états de référence. Ainsi, Il faut calculer
peuvent être estimer à partir des enthalpies de combustion de ces corps, en corrigeant l’état H2 O liquide par
H2 et en corrigeant également pour le passage de NH3 liquide à N2 . On peut alors estimer les enthalpies de
formation du substrat carboné et de la biomasse.
h0g = 2807 kJ.mole−1
h0x = 484 kJ.mole−1 pour une biomasse de CH1,8 O0,5 N0,2
Il vient donc, si on considère que, dans hg et hx , ces termes sont prépondérants par rapport aux C p :
Q
2807.rg + 484.rx = (9.7)
V
Pour une biomasse de formule CH1,8 O0,5 N0,2 , le degré de réduction est égal à :
dr = 4 + 1, 8 − 1 − 0, 6 = 4, 2 (9.9)
La quantité de chaleur cédée par le système et donc produite par les micro-organismes, puisque le système
est maintenu à température constante, est proportionnelle à la quantité d’oxygène consommée.
Ce résultat est relativement général et on admet très souvent que la constante de proportionnalité est com-
prise entre 450 et 500 kJ.mole−1 .
Troisième partie
Annexes
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Annexe A
Contenu
A.1 Les unités du système international . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Le tableau suivant donne les sept quantités de base, supposées mutuellement indépendantes, sur lesquelles
est basé le système international.
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Facteur par lequel est Préfixe à mettre devant le Symbole à mettre devant
multipliée l’unité nom de l’unité celui de l’unité
1024 yotta Y
1021 zetta Z
1018 exa E
1015 peta P
1012 téra T
109 giga G
106 méga M
103 kilo k
102 hecto h
101 déca Da
10−1 déci d
10−2 centi c
10−3 milli m
10−6 micro µ
10−9 nano n
10−12 pico p
10−15 femto f
10−18 atto a
10−21 zepto z
10−24 yocto y
Annexe B
Contenu
B.1 Déterminer le nombre de chiffres significatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
B.1.1 Arrondir des nombres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
B.1.2 Combien de chiffres significatifs ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
B.2 Cas des opérations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
B.2.1 Addition ou soustraction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
B.2.2 Multiplication ou division . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
B.2.3 Logarithmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
B.2.4 Exponentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
B.2.5 Puissance de 10 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
B.3 Série de calculs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Les appareils qui permettent de mesurer des caractéristiques physiques ou (bio)chimiques ne sont pas par-
faits. Compte tenu de ces imperfections, le résultat ne peut être donner avec un nombre de chiffres significatifs
infini. Lorsque nous devons rapporter (objectivement) les résultats d’un expérience scientifique, nous devons
donc limiter l’écriture d’un nombre aux chiffres raisonnablement fiables : les chiffres significatifs. La précision
que des chiffres supplémentaires sembleraient apporter est parfaitement illusoire.
Le nombre de chiffres significatifs indique la précision d’une mesure physique. Il s’agit des chiffres connus
avec certitude plus le premier chiffre incertain. La précision (ou l’incertitude) avec laquelle on connait la valeur
d’une grandeur dépend du mesurage (ensemble d’opérations ayant pour but de déterminer une valeur d’une
grandeur). Les chiffres significatifs d’une valeur comprennent tous ses chiffres déterminés avec certitude ainsi
que le premier chiffre sur lequel porte l’incertitudeAinsi, 2345 a quatre chiffres significatifs et le premier chiffre
incertain est le 5.
Il est donc nécessaire de connaître les règles qui permettent d’écrire un nombre avec un nombre de chiffres
significatifs donné.
Pour arrondir correctement un chiffre, nous devons appliquer une des quatre règles suivantes :
• lorsque le chiffre de rang le plus élevé qu’on laisse tomber est supérieur à 5, le chiffre précédent est
augmenté de 1. Exemple : 12,66 s’arrondit à 12,7.
79
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• lorsque le chiffre de rang le plus élevé qu’on laisse tomber est inférieur à 5, le chiffre précédent reste
inchangé. Exemple : 12,64 s’arrondit à 12,6.
• lorsque le chiffre de rang le plus élevé qu’on laisse tomber est égal à 5, si un des chiffres qui le suivent
n’est pas nul, le chiffre qui précéde le 5 est augmenté de 1. Exemple : 12,6502 s’arrondit à 12,7.
• Si le chiffre de rang le plus élevé qu’on laisse tomber est un 5 terminal (qui n’est suivi d’aucun chiffre)
ou qui n’est suivi que de zéros, on augmente de 1 le dernier chiffre du nombre arrondi s’il est impair,
sinon on le laisse inchangé. Exemple : 12,75 s’arrondit à 12,8 et 12,65 s’arrondit à 12,6. Ainsi, le dernier
chiffre du nombre arrondi est donc toujours un chiffre pair
La figure B.1 reprend l’ensemble des règles pour déterminer le nombre de chiffres significatifs.
Avant tout calcul, il aut toujours se rappeller un principe simple : une opération mathématique ne peut pas
améliorer l’incertitude induite par l’incertitude sur les données
Le résultat final d’une addition ou d’une soustraction de nombres écrits uniquement avec des chiffres signi-
ficatifs, est donné avec le même nombre de chiffres décimaux que le terme de l’opération qui en a le moins.
Remarque
La soustraction de valeurs proches conduit à une diminution importante du nombre de chiffres
significatifs : 234,31-234,20 = 0,11.
La longueur est égale à 143 cm : elle est connue avec trois chifres significatifs, au centimètre près et
sans décimale.
La largeur est égale à 5,7 cm : elle est donc connue deux chiffres significatifs, au dixième de centimètre
près et avec une décimale.
Le résultat final d’une multiplication ou d’une division de nombres écrits uniquement avec des chiffres
significatifs, est donné avec le même nombre de chiffres significatifs que le facteur de l’opération qui en a le
moins.
La masse est égale à 6,17 g : elle est connue avec trois chiffres significatifs, au centième de gramme
près et avec deux décimales.
La masse molaire est égale à 248,2 g.mol−1 : elle est connue avec quatre chiffres significatifs, au
dixième près et avec une décimale.
Le volume est égale à150,0 mL : elle est connue avec quatre chiffres significatifs, au dixième près et
avec une décimale.
En appliquant la règle ci-dessus, la concentration doit donc être fournie avec trois chiffres significatifs.
B.2.3 Logarithmes
Le logarithme népérien d’un nombre écrit uniquement avec des chiffres significatifs a le même nombre de
chiffres significatifs que son argument. ln(37,5) = 3,624 340 . . . donc ln(37,5) = 3,62
Attention avec le logarithme décimal. Prenons les deux nombres suivants 4,5.103 et 4,5.104 qui sont tous
deux donnés avec deux chiffres significatifs.Leurs logarithmes ont chacun la même mantisse 1 : log(4,5.103 ) =
3,653 2. . . et log(4,5.104 ) = 4,653 2. . . La partie entière du logarithme décimal d’un nombre n’est que la valeur
de l’exposant de 10 dans l’écriture scientifique du nombre. Cette valeur ne sert qu’à positionner la virgule, elle
n’est pas elle-même un chifre significatif.
Le logarithme décimal d’une donnée a autant de chiffres décimaux que la donnée a de chiffres significatifs.
Par conséquent, il faut écrire : log(4,5.103 ) = 3,65 et log(4,5.104 ) = 4,65.
L’exemple suivant nous montre comment une mauvaise application de cette règle conduit à un réglement
erroné. Le logaritme de 0,05 est égal à – 1,301 0. . . . Si nous appliquons de façon incorrecte la règle, alors
log 0, 05 = – 1. L’écriture correcte est log 0, 05 = – 1,3.
B.2.4 Exponentielles
le résultat a le même nombre de chiffres significatifs que le nombre de chiffres après la virgule de la mesure.
Exemple : e6,45 = 632, 70229 . . . donc e6,45 = 6, 3.102 . . .
B.2.5 Puissance de 10
La concentration de l’acide est égale à Ca =1,102 mol.L−1 : elle est connue avec quatre chiffres signi-
ficatifs, au millième près et avec trois décimales.
La concentration de base est égale à 0,935 mol.L−1 : elle est connue avec trois chiffres significatifs, au
millième près et avec trois décimales.
0,935
Calcul du rapport des concentrations : 1,102 = 0, 848 le quotient est fourni avec trois chiffres significa-
tifs
Calcul du logarithme : log 0, 848 = −0, 072 le logarithme est fourni avec trois chiffres décimaux
Calcul du pH : 4,8 - 0,072 = 4,7 la différence est donnée avec un chiffre décimal
Annexe C
Résolution d’équations
différentielles
Contenu
C.1 Equation du type y’+a.y=0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
C.2 Equation du type y’+a.y=b . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
C.2.1 Solution particulière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
C.2.2 Solution générale de l’équation sans second membre . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
C.2.3 Solution générale de l’équation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
dy
+ a.y = 0 (C.1)
dt
Cette équation peut s’écrire :
dy
= −a.y (C.2)
dt
ou encore en séparant les variables :
dy
= −a.dt (C.3)
y
Cette équation s’intègre maintenant :
ln(y) = −a.t + α (C.4)
y = α .e(−a.t) (C.5)
avec comme constante d’intégration α . La valeur de cette constante est alors déterminée en utilisant la condi-
tion initiale :
y = y0 .e(−a.t) (C.6)
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Pour résoudre une équation diférentielle du type y’+a.y=b, il faut utiliser le théorème fondamental suivant :
la solution générale d’une équation linéaire est la somme de la solution générale de son équation sans second
membre et d’une solution particulière de cette équation.
Une solution particulière de l’équation différentielle de départ est obtenue en posant y’=0. L’équation se
réduit alors à :
a.y = b (C.7)
Ce qui donne la solution : L’équation différentielle sans second membre s’écrit :
b
y= (C.8)
a
y = y0 .e(−a.t) (C.11)
Donc :
b
y0 = +α (C.13)
a
Soit encore :
b
α= − y0 (C.14)
a
Annexe D
Contenu
D.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
D.2 Opérations sur les matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
D.2.1 Somme de deux matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
D.2.2 Produit de deux matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
D.2.3 Inversion d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
D.3 Matrice-bloc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
D.3.1 Définition d’une matrice-bloc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
D.3.2 Calcul matriciel par bloc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
D.4 Rang d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
D.1 Définitions
Une matrice n × p est un tableau rectangulaire à n lignes et p colonnes, les np nombres sont appelées termes
ou éléments ou coefficients de la matrice. Dans une matrice A, le coefficient situé sur la ie ligne et la je colonne
(1 ≤ i ≤ n, 1 ≤ j ≤ p) sera noté ai j . Par commodité, la matrice A est aussi notée A = (ai j ).
Les termes diagonaux d’une matrice M = (mi j ) correspondent aux les termes m11 , m22 , . . . ,mnn c’est-à-dire
aux différents termes mii avec 1 ≤ i ≤ n.
Soient deux matrices A et B ayant le même nombre n de lignes et p de colonnes), notées A = (ai j ) et
B = (bi j ), la somme A + B est définie comme étant la matrice C à n lignes et p colonnes dont le terme général
est égal à ci j = ai j + bi j
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Considérons la matrice A notée A = (ai j ) ayant n lignes et p colonnes ainsi que la matrice B notée B = (bi j )
ayant p lignes et q colonnes. La matrice correspondant au produit de ces deux matrices C = AB est une matrice
à n de lignes et q de colonnes notée C = (ci j ) avec :
p
∀i ∈ {1, . . . , n}, ∀ j ∈ {1, . . . , q}, ci j = ∑k=1 aik bk j
Le calcul du produit des matrices A et B peut être facilité en disposant les matrices A, B et C de la façon
suivante :
5 6
7 8
1 2 19 22
3 4 43 50
La matrice carrée A = (ai j ayant n lignes et colonnes est inversible si il existe la matrice B telle que AB =
BA = I. La matrice B est notée B = A−1 et appelée matrice inverse de A. Il faut noter que si B existe, alors elle
est unique.
D.3 Matrice-bloc
Il est parfois utile de subdiviser une grosse matrice en sous-matrices (blocs) accolées les une aux autres.
Considérons la matrice 4×4 suivante :
D.3. MATRICE-BLOC 89
1 2 3 4
5 6 7 8
A=
9
8 7 6
5 4 3 2
comme ´etant une matrice 2×2 ayant pour coefficients quatre matrices 2×2
1 2 3 4
5 6 7 8 A11 A12
A= =
9 8 7 6 A21 A22
5 4 3 2
1 2 3 4 9 8 7 6
avec A11 = , A12 = , A21 = et A22 =
5 6 7 8 5 4 3 2
Le découpage peut être réalisé avec des matrices de taille différentes. Ainsi, nous pouvons découper la
matrice A en :
1 2 3 4
5 6 7 8 B11 B12
A= =
9 8 7 6 B21 B22
5 4 3 2
1 2 3 4
avec B11 = 5 6 7 , B12 = 8, B21 = 5 4 3 et B22 = 2
9 8 7 6
Le produit de matrices par bloc s’effectue de la même manière que le produit habituel, sauf que les coeffi-
cients sont remplacés par les blocs :
B11 B12 . . . B1p
B21 B22 . . . B2p
A11 A12 . . . A1 j . . . A1m
.. .. .. .. A
. . . . 21 A22 . . . A2 j . . . A2m
C = BA = . . . . .
Bi1 Bi2 . . . Bip .. .. .. .. . . . ..
.. .. . . .. A
. . . . p1 A p2 . . . A pj . . . A pm
Bn1 Bn2 . . . Bnp
est la matrice dont le bloc labélisé par les indices i et j (Ci j est donné par la formule :
k=p
(C)i j = Bi1 .A1 j + Bi2 .A2 j + . . . + Bip .A p j = ∑k=1 Bik .Ak j
Ce produit de matrices ne peut être opéré qu’à la condition que les tailles des blocs soient compatibles pour
pouvoir définir les produits matriciels Bik .Ak j .
Pour une matrice carrée (4x4), si après transformation, il y a aucune ligne remplie de zéro alors le rang de
la matrice est 4. S’il y a une ligne remplie de zéros, le rang de la matrice est 4-1=3. S’il y a deux lignes remplies
de zéros, le rang de la matrice 4-2=2. Et ainsi de suite.
Exemple 1
Etape 1 : effectuer les transformations ci-dessous de façon à éliminer le 1er coefficient des 2e et 3e lignes
(sans toucher à la 1re ligne) :
• la ligne 2 est remplacée par L2 - 2 . L1
• la ligne 3 est remplacée par L3 + 2 . L1
• la ligne 4 est remplacée par L4 - L1
La matrice transformée est égale à :
1 4 −1 2 4
0 −8 −1 −5 −1
0 11 0 5 11
Etape 2 : effectuer la transformation ci-dessous de façon à éliminer le 1er coefficient de la 3e ligne (sans
toucher à la 1ère et à la 2ème ligne). La ligne 3 est remplacée par 8 L3 + 11 . L2