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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieure et de la Recherche Scientifique

Ecole Nationale Polytechnique

Département De Génie Mécanique

Projet de fin d’étude


En vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur d’état en Génie Mécanique

Thème :

Analyse d’un Cycle Frigorifique à


Compression de Vapeur muni d’un Éjecteur

Réaliser par : Encadré par :

Mr : Samir Marouane BENAZZOUZ Mr : H.BENNOUR

Soutenu publiquement le 16 juin devant un jury composé de :

Président Pr : M.A.AIT-ALI

Examinateur Mr : M.BOUBAKEUR

Encadreur Mr : H.BENNOUR

Promotion 2015
À l’âme de mon père.

1
Remerciements

Pour commencer, je veux adresser mes remerciements à mon encadreur, Mr


H.BENNOUR, pour sa grande disponibilité et ses encouragements tout au long
de mon projet de fin d’étude et la rédaction de ce mémoire.

Je remercie tous les professeurs à qui j’ai eu l’honneur d’être l’étudiant, qui par
leurs savoir ont forgés mon cursus universitaire.

Je remercie spécialement tous les membres de ma famille : Ma mère, Med


Cherif, Yasmine, Meriem, Mounia, qui m’ont accordé leurs soutient tout au
long de ces années.

Je remercie tous mes amis : Hacene, Tariq, Brahim, Farouk, Djalil ..., avec
qui j’ai passé des moments inoubliables.

Enfin un grand merci à Maroua pour tout ce qu’elle m’a apporté, et à toutes les
personnes qui par leurs disponibilités et leurs aides ont permis à ce travail
d’aboutir de près ou de loin.

2
Résumé :

Les systèmes de réfrigérations conventionnelles ont généralement des effets néfastes


sur l’environnement et cela par leurs consommations assez importantes d’énergie
électrique, ils sont donc responsables avec une part loin d’être négligeable des émissions
de gaz à effets de serre. Pour remédier à ce problème, nous proposant un système de
réfrigération à éjecteur qui a été étudié, un modèle unidimensionnel du dispositif a
été développé, par la suite son efficacité énergétique a été évaluer et cela en fonction
des différents paramètres gouvernant le système.

Mots clés : Réfrigération, éjecteur, frigorigène, coefficient de performance.

Abstract :

Conventional refrigeration systems generally contribute to a negative effects to


the environment due the high electricity consumption ; so we can consider them res-
ponsible in a large margin in global warming. To overcome this problem, an ejector
refrigeration system has been studied, and a one-dimensional model of the device
has been developed. Subsequently its energy efficiency has been calculated according
to different parameters governing the system.

Keywords : Refrigeration, ejector, refrigerant , energy efficiency.

3
Table des matières

Introduction générale 11

1 Généralités sur les systèmes frigorifique 15


1.1 Cycle frigorifique à compression
de vapeur : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.1.1 Principe de fonctionnement : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.2 Cycle frigorifique à absorption : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.2.1 Avantages et inconvénients : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.3 Fluides frigorigènes : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.4 Fluide frigorigène et environnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.4.1 Le Protocole de Montréal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.4.2 Types de frigorigènes : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.4.2.1 Les CFC (chaı̂nes carbonées fluorochlorées) : . . . . . 20
1.4.2.2 Les HCFC (hydrochlorofluorocarbures) : . . . . . . . 21
1.4.2.3 Les HFC (hydrofluorocarbures) : . . . . . . . . . . . 21
1.4.2.4 Les HC (hydrocarbures) : . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.4.2.5 Les composés inorganiques : . . . . . . . . . . . . . . 22
1.4.3 Indices d’impact : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.4.3.1 Potentiel de destruction de la couche d’ozone (ODP) 23
1.4.3.2 Potentiel de participation au réchauffement clima-
tique (GWP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.4.3.3 Impact de réchauffement total équivalent (TEWI) . . 23
1.4.4 Les tendances futures : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.4.5 Frigorigènes à étudier : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.4.5.1 Le R134a . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.4.5.2 Le R290 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.4.5.3 Le R600a . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.5 Généralités sur les systèmes de réfrigération à éjecteur : . . . . . . . . 26
1.5.1 Principe de fonctionnement du système frigorifique à éjecteur : 26
1.6 Généralités sur les Éjecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

4
1.6.1 Utilisation des éjecteurs : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.6.2 Principe de fonctionnement : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.6.3 Avantages et inconvenants de l’éjecteur : . . . . . . . . . . . . 30

2 Modélisation Mathématique du système de réfrigération à éjecteur 34


2.1 Modélisation du problème : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.2 Hypothèses d’analyse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.3 Description mathématique du système : . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.3.1 Modélisation des échangeurs : . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.3.1.1 Modélisation du Générateur : . . . . . . . . . . . . . 37
2.3.1.2 Modélisation du Condenseur : . . . . . . . . . . . . . 39
2.3.1.3 Modélisation de l’évaporateur : . . . . . . . . . . . . 41
2.3.2 Modélisation du détendeur et de la pompe : . . . . . . . . . . 42
2.3.2.1 Modélisation de la Vanne de Détente : . . . . . . . . 42
2.3.2.2 Modélisation de la Pompe : . . . . . . . . . . . . . . 42
2.3.3 Modélisation de l’éjecteur : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.3.3.1 Modélisation de l’écoulement secondaire : . . . . . . 43
2.3.3.2 Modélisation de l’écoulement primaire : . . . . . . . 44
2.3.3.3 Modélisation du processus de mélange : . . . . . . . 45
2.3.3.4 Modélisation du processus de diffusion : . . . . . . . 46
2.3.4 Critères de performance : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2.4 Procédure de Calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
2.4.1 Données : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
2.4.2 Algorithme de résolution : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

3 Résultats et interprétations 54
3.1 Evolution des performances du système avec les paramètres opératoires
du cycle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.1.1 Le coefficient de performance (COP) et le facteur d’entraı̂nement
(U) évoluent dans le même sens . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.1.2 Sensibilité des performances à la nature du fluide frigorigène . 56
3.1.3 Effet d’une variation de la température de la source intermédiaire
TC et de celle de la source froide TE sur les performances du
système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.1.4 Effet d’une variation de la température de la source chaude
TG sur les performances du système . . . . . . . . . . . . . . 60

Conclusion Générale 62

Références bibliographiques 64

5
Liste des figures

1.1 Représentation schématique du principe d’un cycle frigorifique . . . . 16


1.2 Principe d’un cycle de refrigeration à absorption . . . . . . . . . . . . 18
1.3 Schema d’une installation de production de froid solaire . . . . . . . . 18
1.4 Évolution de la législation suivant le protocole de Montréal pour la
Wallonie (Belgique) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.5 Système de réfrigération à éjecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.6 Shema d’un systeme de refrigeration a double evaporteur munie d’un
detendeur a ejecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.7 Schema d’un systeme de réfrigeration en cascade munie d’un ejecteur 29
1.8 Schéma d’un éjecteur supersonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.9 Variation de pression et de vitesse a travers un éjecteur supersonique 31

2.1 Schema du systeme frigorifique tritherme . . . . . . . . . . . . . . . . 35


2.2 Diagramme T-S du systeme de refroidissement a ejecteur . . . . . . . 36
2.3 Evolution de la temperature dans le generateur . . . . . . . . . . . . 38
2.4 Shema d’un generateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
2.5 Evolution des temperatures dans le condenseur . . . . . . . . . . . . . 39
2.6 Schema du condenseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.7 Evolution de la temperature a travers l’evaporatur . . . . . . . . . . . 41
2.8 schema de l’evaporateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.9 Representation shematique d’un ejecteur a section de melange constante 43

3.1 Evolution du coefficient de performance (COP) et du facteur d’en-


trainement (U) en fonction de la pression du generateur PG . . . . . 55
3.2 Evolution du coefficient de performance (COP) et du facteur d’entrai-
nement (U) en fonction de la temerature de la source intermediaire
TC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.3 Evolution du coefficient de performance (COP) en fonction de la pres-
sion du generateur pour trois fluides frigorigenes : le R134a, le R600a
et le R290. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

6
3.4 Evolution du coefficient de performance (COP) en fonction de la pres-
sion du generateur pour trois valeurs de la temperature de la source
intermediaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.5 Evolution du coefficient de performance (COP) en fonction de la pres-
sion du generateur pour trois valeurs de la temperature de la source
froide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
3.6 Evolution du coefficient de performance (COP) en fonction de la tem-
perature de la source froide pour trois valeurs de la temperature de
la source intermediaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
3.7 Evolution du coefficient de performance (COP) en fonction de la pres-
sion du generateur PG pour trois valeurs de la temperature de la
source chaude TG . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

7
Liste des tableaux

1.1 Impact environnemental de differents fluides frigorigenes . . . . . . . 24

3.1 Valeurs des grandeurs qui ne dependent pas de PG mais uniquement


de la nature du fluide. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

8
Nomenclature

Symboles Description Unité

A Aire de section de l’éjecteur [mm2 ]

Cop Coefficient de performance

h Enthalpie massique [kJ/kg]

ṁ Débit massique [kg/s]

P Pression [P a]

Q̇ Puissance thermique [W ]

S Entropie massique [kJ/kg.k]

T Température [˚C]

U Facteur d’entrainement

V Vitesse d’écoulement [m/s]

Ẇp Puissance mécanique de la pompe [W ]

x Titre de vapeur

rho Masse volumique [kg/m3 ]

η Rendement

9
Indice Description

1 Sortie du Diffuseur

2 Sortie du Condenseur

3 Entrée du Générateur

4 Entrée de la tuyère primaire

5 Entrée de l’évaporateur

6 Entrée de la tuyère secondaire

7 Entrée de la chambre de mélange

8 Diffuseur

C Condenseur

E Évaporateur

G Générateur

e relatif au fluide externe

is Isentropique

s Secondaire

p Primaire

10
Introduction générale

11
Introduction générale :
Le principe de refroidir un objet ou un espace a été principalement développé
et expérimenté vers la fin du 18e siècle et le début du 19e . À cette époque, les gens
étaient surtout habitués à récolter la glace sous forme naturelle, afin de garder et en-
treposer leur nourriture pour une période prolongée. Plusieurs compagnies étaient re-
connues pour leurs produits d’isolation thermique puisque les préoccupations étaient,
d’abord et avant tout, de conserver cette glace plutôt que d’en créer. Durant la
première moitié du 19e siècle, la découverte d’une solution économiquement viable
pour créer la réfrigération artificielle a révolutionné plusieurs domaines pour les-
quels la glace et le refroidissement étaient une nécessité. De nos jours, les maisons et
bâtiments utilisent des systèmes de réfrigération afin de répondre à leurs besoins :
l’entreposage de nourriture, la conservation des matières biologiques, le refroidisse-
ment de la machinerie, le conditionnement de l’air etc.

Les systèmes de réfrigération et de conditionnement d’air participent avec une


part importante à la consommation d’énergie dans le monde d’aujourd’hui ; la part
d’énergie électrique dans cette consommation représente en moyenne 15% de la
consommation mondiale d’électricité. Les équipements nécessaires pour la réfrigération
et le conditionnement d’air présentent un risque majeur dans la vie moderne, car
l’énergie qu’il faut dépenser, dans la réalisation de ces équipements est aussi im-
portante que l’énergie que peuvent consommer ces derniers dans les différents types
d’applications domestiques ou industrielles.
Le froid, avec les quantités d’énergie importantes qu’il consomme, contribue in-
directement à l’émission d’importantes quantités de CO2 . Plus de 80% de l’impact
des systèmes frigorifiques sur le réchauffement climatique est dû à l’utilisation de
l’électricité [1].

L’efficacité énergétique, variable selon les installations et les frigorigènes utilisés,


est donc un élément essentiel à considérer.
Il est donc désirable de penser à de nouvelles techniques pouvant tirer profit de
sources d’énergie propres, qui seraient à la fois efficaces et économiques, telles que
l’énergie solaire, la géothermie, et l’énergie résiduelle des effluents industriels.

Dans cet esprit, il est nécessaire de remplacer le moto-compresseur, qui est le


principal consommateur d’énergie électrique dans le système, par un procédé qui
permettra d’obtenir la compression du gaz en utilisant l’énergie thermique plutôt
que l’énergie mécanique. Une telle compression est déjà réalisée dans les systèmes
frigorifiques à absorption et peut être réalisé d’une façon différente dans un éjecteur.

12
En fait, il faut toujours utiliser une pompe dans ces systèmes qui nécessitent donc
une énergie électrique, mais cette dernière est bien moindre que celle qui aurait
dus être nécessaire si la compression du gaz aurait été réalisée à l’aide d’un moto-
compresseur.

L’introduction d’un éjecteur dans un système frigorifique, nécessite l’utilisation


de deux boucles de circulation du fluide frigorifique :

– Une boucle motrice où une partie du fluide qui, après avoir subit une pressuri-
sation à l’état liquide qui consomme relativement peu d’énergie mécanique, va
transiter par la source d’énergie au contact de laquelle il subit une vaporisation
et une surchauffe, ce qui lui permettra ensuite de jouer le rôle de fluide moteur
dans l’éjecteur.

– Une boucle frigorifique, où l’autre partie du fluide va exécuter les processus
du cycle frigorifique à compression de vapeur classique où la compression sera
obtenue grâce à l’énergie cinétique du fluide primaire accéléré dans l’éjecteur.

Dans la présente étude, nous allons analyser une machine frigorifique tritherme
(Comprenant un générateur, un condenseur, un évaporateur) avec éjecteur, établir
ses performances, et leurs évolutions en fonction d’un certain nombres de paramètres
opératoires.

L’étude sera organisée en trois chapitres : Le Chapitre I sera consacré à la


présentation des systémiques frigorifiques en général et ceux intégrant un éjecteur en
particulier. Les fluides frigorigènes y seront également abordés notamment concer-
nant leurs impacts sur l’environnement.

Au Chapitre II, la machine frigorifique tritherme sera modélisée et la procédure


de calcul qui servira de base à nos simulations sera décrite.
Enfin l’exploitation des résultats de nos simulations fera l’objet du chapitre III.

13
Chapitre I

14
Chapitre 1

Généralités sur les systèmes


frigorifique

Le domaine de la réfrigération recouvre des secteurs d’applications larges, mul-


tiples et diversifiés (tant industriels que grand public). C’est également un marché
fortement porteur, en progression régulière de 2 à 4 % par an [4].
Le froid, nécessaire à la société moderne pour l’alimentation, la santé et le confort
(réfrigération, climatisation...) est majoritairement produit par des systèmes basés
sur le principe thermodynamique classique de compression et de détente d’un fluide
frigorigène ; les plus connues de ces systèmes sont : le cycle frigorifique à compression
de vapeur, et le cycle frigorifique à absorption.

1.1 Cycle frigorifique à compression


de vapeur :
Le cycle frigorifique à compression de vapeur comprend une condensation de
la vapeur d’un fluide frigorigène suite à une compression, et son évaporation suite
à une détente. C’est le procédé le plus répandu pour la production du froid. Ce
principe est également employé sur les pompes à chaleur.

1.1.1 Principe de fonctionnement :


Comme le montre la figure (1.1) ci-dessous, le compresseur met en circu-
lation le fluide frigorigène qu’il refoule sous haute pression à l’état de vapeur. Le
frigorigène traverse alors le condenseur où il cède de l’énergie à un milieu extérieur
et se condense. Le frigorigène à l’état liquide quitte le condenseur et subit une

15
détente à travers une vanne ou un détendeur, d’où il sort à basse pression en se
vaporisant partiellement. Il est alors à sa température la plus basse dans le cycle, et
c’est en allant extraire de l’énergie à un environnement extérieur dont l’évaporateur
qu’il produit du froid. Il quitte l’évaporateur à l’état vapeur saturé ou légèrement
surchauffée pour recommencer un nouveau cycle à partir du compresseur.

Figure 1.1 – Représentation schématique du principe d’un cycle frigorifique

Remarque

- Du refoulement du compresseur jusqu’à l’entrée du détendeur, nous sommes


dans la partie haute pression HP du cycle, la pression reste constante aux pertes
de charge prés dans toute cette partie, seule la température varie dans la partie
de-surchauffeur et légèrement si il y à un sous refroidissement du liquide à la sortie
du condenseur.

- De la sortie du détendeur jusqu’à l’entrée du compresseur, nous sommes dans


la partie BP du cycle, la pression demeure constante aux pertes de charges près. et
la température ne varie que si la vapeur est surchauffé dans l’évaporateur.

16
- A noter qu’un cycle frigorifique doit être totalement anhydre, en d’autre termes
ne contenir aucune trace d’eau, car le fluor contenu dans la plupart des frigorigènes
risquerait de se dissoudre dans l’eau et former un acide.
- Le compresseur est généralement alimenté en énergie électrique, ce qui fait
dépendre le système de la disponibilité de cette dernière. Par ailleurs la consom-
mation en énergie électrique est relativement plus importante que cette des autres
systèmes concurrents, notamment le système frigorifique à absorption.

1.2 Cycle frigorifique à absorption :


Le cycle à absorption est un système thermo- frigorifique, qui nécessite essentiel-
lement un apport d’énergie thermique. Il fonctionne de la même manière que le cycle
à compression. Seule la compression mécanique est remplacée par une compression
thermochimique impliquant une absorption, une pressurisation et une désorption, il
met en oeuvre un mélange de deux constituants : le réfrigérant (en général de l’am-
moniac) qui va circuler dans l’ensemble condenseur - évaporateur et un solvant (en
général de l’eau) qui interagit très fortement avec le réfrigérant. Cette interaction
est la cause du phénomène d’absorption du réfrigérant dans le solvant avec lequel il
forme une solution liquide. Le mélange riche en fluide frigorigène est chauffé dans
le désorbeur. Le fluide frigorigène se vaporise et se sépare de l’absorbant, puis est
envoyé vers le condenseur. Dans le condenseur, il redevient liquide et est dirigé vers
l’évaporateur, où il est détendu. Là, sa pression baisse, et grâce à l’échangeur de
chaleur, il capte la chaleur du médium à réfrigérer et se vaporise. De son côté, le
mélange pauvre en fluide frigorigène retourne dans l’absorbeur où il aspire le fluide
frigorigène et est renvoyé vers le désorbeur et ainsi le cycle peut recommencer.

Un paramètre clé pour décrire l’efficacité d’une machine à absorption est le co-
efficient de performance thermique (COP), défini par le rapport entre la chaleur ex-
Qf roid
traite de l’eau glacée et la chaleur motrice du processus : COP thermique = Qchaud .

Ce paramètre est différent du COP conventionnel d’un groupe de froid à com-


Q
pression mécanique de vapeur, défini par : COP conv = fWroid .
On peut noter que, plus le COP est faible, plus la quantité de chaleur à fournir au
système et celle qui doit être évacuée dans le condenseur sont élevées. A l’inverse,
une valeur élevée du COP est un avantage permettant de réduire à la fois le besoin
en chaleur motrice et la consommation électrique des pompes.

Maintenant, on peut utiliser l’énergie solaire comme source de chaleur dans le

17
Figure 1.2 – Principe d’un cycle de refrigeration à absorption [19]

cycle à absorption. C’est un concept séduisant. Ces systèmes peuvent être utilisés
aussi bien seuls qu’en complément de systèmes classiques de conditionnement d’air ;
l’objectif principal étant d’utiliser ces technologies à  émission zéro  pour réduire
la consommation énergétique et les émissions de CO2 .

Figure 1.3 – Schema d’une installation de production de froid solaire

18
1.2.1 Avantages et inconvénients :
Avantages :
– Faible consommation électrique comparativement au cycle à compression de
vapeur.
– Possibilité d’être alimenté de diverses sources d’énergies(Collecteur solaire,fumée
d’échappement, combustible quelconque).
– Moins bruyant qu’un système à compression de vapeur.

inconvénients :
– Cout de fabrication assez important.
– Dispositif encombrant (grand volume).
– Fonctionnement restreint par la température ambiante (jusqu’à 32˚C max dans
le cas de l’ammoniac comme frigorigène).
– Nécessite une bonne ventilation arrière en cas d’encastrement.

1.3 Fluides frigorigènes :


Le fluide frigorigène est le carburant d’une installation frigorifique dans la-
quelle, circulant, il est évaporé, comprimé, condensé et détendu. Il assure un transfert
de chaleur d’une source dont la température est en dessous de l’ambiante, vers le
milieu environnant et ce en s’évaporant à basse température et en se condensant à
haute température.
Il n’existe pas de fluide frigorigène universel idéal. Il convient donc de différencier
les domaines d’applications. Il est possible de trouver des solutions judicieuses,
répondant à des critères écologique et économique pour pratiquement toutes les
situations.

1.4 Fluide frigorigène et environnement


Les impacts négatifs de ces fluides frigorigènes sur l’environnement, qui
contribuent à l’appauvrissement de la couche d’ozone et au réchauffement clima-
tique, ont fait l’objet d’un contrôle législatif. La réglementation la plus connue est
certainement le protocole de Montréal.

19
1.4.1 Le Protocole de Montréal :
Ayant eu lieu en 1987, ce grand rassemblement de 24 nations et de la Com-
munauté Économique Européenne décida de supprimer progressivement l’utilisation
des fluides frigorigènes les plus dangereux pour l’environnement [6]. La démarche
préconisée se veut progressive afin de permettre à chaque pays et industrie d’avoir le
temps de prendre ses dispositions. Le Protocole de Montréal est actuellement signé
par 191 pays dont l’Algérie, qui d’ailleurs a signé plusieurs conventions relatives à
la protection de l’environnement, la plus connue est la convention de Vienne [2].
La figure (1.3) montre l’évolution de la législation suivant le protocole.

Figure 1.4 – Évolution de la législation suivant le protocole de Montréal pour la


Wallonie (Belgique)

1.4.2 Types de frigorigènes :


1.4.2.1 Les CFC (chaı̂nes carbonées fluorochlorées) :

Ce type de fluide, possédant pourtant de bonnes caractéristiques thermody-


namiques, est désormais interdit car il est très nocif pour la couche d’ozone.

Étant très stable et pourvu d’une excellente longévité dans l’atmosphère, ce


type de fluide peut aisément atteindre la stratosphère. Il est alors décomposé par

20
l’intermédiaire des rayons ultraviolets et libère ses atomes de chlore qui détruisent
ensuite durablement les molécules d’ozone.

1.4.2.2 Les HCFC (hydrochlorofluorocarbures) :

Appelés ”fluides de transition” ils ont pris le relais des CFC après leur inter-
diction. Ils sont beaucoup moins nocifs mais restent toutefois néfastes et destructeur
de la couche d’ozone.

Ce type de fluide devra cesser d’être utilisé à partir de 2015, conformément au


protocole de Montréal. Jusqu’à cette échéance, toute installation existante devant
être rechargée en fluide ne pourra plus l’être qu’avec un substitut ou avec du fluide
recyclé. Par ailleurs, plus aucune nouvelle installation utilisant ce type de fluide ne
pourra être mise en marche.
Les 2 principaux HCFC utilisés pour les cycles frigorifiques sont le R22 et le
R123.

1.4.2.3 Les HFC (hydrofluorocarbures) :

Ces fluides sont les principaux remplaçants des HCFC et les plus utilisés
actuellement. Ils ne contiennent pas de chlore et n’ont donc aucun effet direct sur
la couche d’ozone. Ils sont par ailleurs ininflammables et non toxiques. Cela dit, ce
type de fluide participe quand même à l’effet de serre et il est probable que son
usage tende à être légiféré dans les années à venir.

1.4.2.4 Les HC (hydrocarbures) :

Les hydrocarbures sont des composés organiques qui peuvent être utilisés
comme fluides frigorigènes. Ils sont relativement inoffensifs pour l’environnement,
possèdent de bonnes propriétés thermodynamiques et ne sont pas toxiques.

Néanmoins, ils présentent un inconvénient majeur en termes de sécurité car ils


sont inflammables et explosifs. Dans le cas d’installations utilisant un hydrocarbure
comme fluide frigorigène, des mesures de sécurité doivent être prises afin de prévenir
tout risque d’accident.

Les hydrocarbures utilisés dans le domaine des systèmes frigorifiques sont le


propane R290, le butane R600 et l’isobutane R600a.

21
1.4.2.5 Les composés inorganiques :

Les composés inorganiques ont été les premiers à être utilisés comme fluides
frigorigène dans le cadre de la réfrigération [7]. Ils sont actuellement réutilisés car ils
sont inoffensifs pour l’environnement. Leur utilisation comporte toutefois elle aussi
des inconvénients.
Les fluides frigorigènes inorganiques utilisés sont le CO2 , l’eau et l’ammoniac.

Le CO2 :

Présent en quantité, partout dans le monde, du fait des activités humaines,


le CO2 est loin d’être une ressource rare et peut donc être facilement obtenu. Par
ailleurs, il ne présente aucun danger pour l’être humain.

Son principale problème est de nature physique, il est lié au valeurs de sa Pres-
sion critique (73,77 bar), et de sa Température critique (30,98˚C). Pour l’utiliser
avantageusement il faut l’amener à des pressions beaucoup plus importantes que les
fluides utilisés habituellement , il doit fonctionner selon un cycle de type ”transcri-
tique”, ce qui rend nécessaire l’utilisation d’un compresseur spécial. On considère
que pour un cycle frigorifique fonctionnant au CO2 , le COP serait de l’ordre de 25%
moins élevé qu’avec un fluide de type HFC sans compter que l’investissement dans
un appareillage adapté à son utilisation est plus coûteux.

L’eau :

L’eau est un fluide disponible, non polluant et sans danger. Mais il est impos-
sible de produire du froid avec de l’eau sans fournir de grandes quantités d’énergie, sa
température de solidification étant de 0˚C dans des conditions de pression normales.
Par ailleurs, l’eau possède une masse volumique importante. Cela veut dire que
même à une température d’évaporation avoisinant les 5˚C, elle risque de nécessiter
un évaporateur très grand. Par ailleurs, la basse pression dans ce type de cycle doit
être très faible (en dessous de la pression atmosphérique). Par conséquent, en cas de
défaut d’étanchéité dans le circuit, au lieu que le fluide fuit à l’extérieur c’est l’air
qui va s’inviter dans le circuit.

L’ammoniac :

L’ammoniac est probablement le fluide inorganique le plus utilisé et le


plus avantageux. Il possède d’excellentes propriétés thermodynamiques tout en étant
disponible et bon marché. Étant un fluide naturel, il n’a aucun impact négatif sur
la couche d’ozone et le réchauffement climatique car se décomposant naturellement.

22
L’inconvénient de ce fluide est sa toxicité. L’emploi de conduites en acier est in-
dispensable car l’ammoniac est très corrosif. Il risque de s’enflammer dans certaines
conditions, donc des mesures de sécurité à l’emploi sont indispensables.

Cela dit, l’ammoniac est très facilement soluble dans l’eau. Au contact de celle-ci,
il devient totalement inoffensif.
L’ammoniac est régulièrement employé dans les grandes installations industrielles
et commence également à l’être dans le secteur résidentiel. Il nécessite néanmoins
certaines mesures de sécurité du fait de sa toxicité.

1.4.3 Indices d’impact :


Pour établir l’impact des fluides frigorigènes sur la couche d’ozone et l’effet
de serre, trois indices principaux ont été définis :

1.4.3.1 Potentiel de destruction de la couche d’ozone (ODP)

Le ODP est un indice qui caractérise la participation de la molécule à


l’appauvrissement de la couche d’ozone. On calcule la valeur de cet indice par rapport
à une molécule de référence, à savoir soit R11 ou le R12 qui ont un ODP = 1.

1.4.3.2 Potentiel de participation au réchauffement climatique (GWP)

Le GWP est un indice qui caractérise la participation de la molécule à l’effet


de serre. On calcule la valeur de cet indice par rapport à une molécule de référence,
à savoir le CO2 , et pour des durées bien déterminées (20, 100, 500ans). Le CO2 à un
GWP = 1.

1.4.3.3 Impact de réchauffement total équivalent (TEWI)

Le TEWI est un concept qui caractérise l’impact global d’une installation


sur le réchauffement planétaire durant sa vie opérationnelle. Cet indice comprend
l’effet direct dû aux émissions par fuites dans les installations et l’effet indirect
provenant des émissions de CO2 dues à la consommation d’énergie requise pour
faire fonctionner l’installation. Le TEWI s’exprime en Kg de CO2 .
Sa formule de calcul est donnée par :

T EW I = [(GW P100 ).m.f.n] + [E.n.A]

23
Avec :
m : charge en fluide frigorigène. (kg)
f : Taux annuel de fuite. (%)
n : durée de vie de l’équipement. (annee)
E : consommation annuelle d’énergie. (kW h/an)
A : Émission de CO2 par kWh. (kg CO2/kW h)

Examinons différents fluides en fonction de leur impact environnemental présenté


dans le tableau (1.1) ci-dessous [3].

Ce tableau met bien en évidence le fait que les HFC sont en sursis comme
le prévoit la réglementation européenne par exemple, (règlementation dite F-gaz).
Celle-ci prévoit en effet une réduction d’utilisation des gaz fluorés de 79% d’ici 2030
par rapport à ce quelle est actuellement [8].

Table 1.1 – Impact environnemental de differents fluides frigorigenes

ODP GWP ODP GWP


(/R11) (kg éq.de CO2) (/R11) (kg éq.de CO2)
CFC Mélanges
(Interdit) de HCFC
R11 1 4000 R404a 0 3260
R12 0.8 8500 R407c 0 1530
R502 0.2 5490 R410a 0 1730

HCFC Mélanges
a base de R12
R22 0.04 1700 R408a 0.7 2650

HFC Autres
corps purs
R143a 0 1300 Prop/But 0 20
R125 0 2800 Ammoniac 0 <1
R143a 0 3800 CO2 0 1

Aujourd’hui les solutions de remplacement ne sont pourtant pas toujours évidentes.


Il faudra s’orienter vers d’autres fluides à faible Potentiel de Réchauffement Global
ou vers des fluides naturels.

Cependant, pour ces derniers, il faudra faire face aux contraintes de sécurité
associées au CO2 (haute pression), au propane et au butane (inflammabilité), et à

24
l’ammoniac (toxicité).

1.4.4 Les tendances futures :


Depuis 1990, les HFC, fluides purement fluorés, règnent dans le domaine de
la réfrigération en tant que frigorigènes principaux, dont R134a est le plus connu.
Malgré tout, ce type de frigorigènes n’est pas idéal sur le plan environnemental. Dès
lors, l’utilisation dégressive de ces gaz fluorés est imposée par la réglementation. On
devra alors s’orienter vers des fluides à potentiel de réchauffement global faible. Cela
passera très certainement par :
– L’élargissement de l’utilisation des fluides toxiques (ammoniac) et inflam-
mables (propane, butane).
– Le développement de nouvelles molécules et de nouveaux mélanges.
– Le retour du CO2 .

1.4.5 Frigorigènes à étudier :


1.4.5.1 Le R134a

Le 1, 1, 1, 2−tétrafluoroéthane est un hydrocarbure halogène de formule


brute C2 H2 F4 . Il est utilisé principalement comme fluide frigorigéne sous le nom de
R134a. Composé de la classe des hydrofluorocarbures (HFC), il n’a pas d’impact sur
la couche d’ozone, et ainsi donc a été désigné pour remplacer les divers (CFC) dans
les systèmes frigorifique, mais on a compris plus tard qu’il contribue grandement à
l’effet de serre (GWP très élevé), son utilisation devra donc cesser.

1.4.5.2 Le R290

Le propane est un alcane linéaire de formule C3 H8 . Le R290, frigorigène


de qualité, naturel adapté pour une utilisation dans une gamme d’applications de
systèmes frigorifique et de climatisation .

L’utilisation du R290 est en augmentation en raison de son faible impact envi-


ronnemental et de don excellente performance thermodynamique. Il est non-toxique
avec zéro ODP et un très faible GWP. Il assure une longue durée de vie au matériel
en contact avec le produit. Le principale inconvenant qu’il possède est son inflam-
mabilité.

25
1.4.5.3 Le R600a

L’isobutane ou 2-méthylpropane est un hydrocarbure de formule brute C4 H10


que l’on trouve sous forme de gaz dans les conditions habituelles de température et
de pression. C’est un isomère du butane.

Le R600a, est un frigorigène de qualité, naturel, adapté pour une utilisation


dans une gamme d’applications frigorifique. Son utilisation est en augmentation
en raison de son faible impact environnemental et d’une excellente performance
thermodynamique, il est maintenant le frigorigène de choix dans les réfrigérateurs
commerciaux et domestiques. Il est non-toxique avec zéro ODP et un très faible
GWP. Le principale inconvenant qu’il possède est son inflammabilité.

1.5 Généralités sur les systèmes de réfrigération


à éjecteur :
L’éjecteur, qui est le coeur du système de réfrigération à jet, a été inventé
par ”Charles Parsons” en 1901 [9] dans le but d’évacuer l’air d’un condenseur de
la machine à vapeur. En 1910, un éjecteur a été employé par ”Maurice Leblanc” le
premier système de réfrigération à éjecteur utilisant la vapeur d’eau [10].

Le cycle de réfrigération à éjecteur est similaire au système conventionnel de


réfrigération à compression, sauf que, le compresseur est remplacé par une pompe,
un générateur de vapeur et un éjecteur.

Le fluide frigorigène se trouve à l’état de vapeur saturée à la sortie du générateur


de vapeur et à un niveau énergétique élevé (Haute pression et Haute Température),
pénètre dans l’éjecteur pour entrainer un fluide secondaire issu de l’évaporateur,
celui ci est à l’état de vapeur saturée à faible niveau énergétique (Basse Pression et
Basse Température). Le mélange résultant subit une compression grâce à une partie
divergente de l’éjecteur pour atteindre une pression intermédiaire égale à celle qui
règne dans le condenseur.

1.5.1 Principe de fonctionnement du système frigorifique à


éjecteur :
Le système de réfrigération se compose de deux boucles :
– La boucle frigorifique BF : Appelée aussi cycle de réfrigération, est constituée

26
Figure 1.5 – Système de réfrigération à éjecteur

des éléments suivants : l’éjecteur, le condenseur, la vanne de détente et l’évaporateur.


Le fluide frigorigène à l’état liquide à la sortie du condenseur (2) subit une
détente isenthalpique à travers un détendeur (5) avant d’être acheminé vers
l’évaporateur pour la production du froid. A la sortie de l’évaporateur (6), le
fluide frigorigène est aspiré par le fluide moteur dans l’éjecteur.

– La boucle motrice BM Appelée aussi (cycle de puissance), constituée des


éléments suivants : l’éjecteur, le condenseur, la pompe et le générateur. Le
générateur produit la vapeur (fluide moteur) (4) qui pénètre dans la tuyère
primaire de l’éjecteur où elle est accélérée. A la sortie de la tuyère, le fluide
moteur entraine la vapeur issue du circuit secondaire BF, permettant ainsi le
mélange des deux fluides. Le mélange est ensuite comprimé jusqu’à l’état (1).
Il est enfin acheminé vers le condenseur (1), puis vers le générateur (3) par
une pompe.

1.6 Généralités sur les Éjecteurs


Les éjecteurs sont des organes statiques, qui ont pour fonction d’aspirer, de
comprimer et de mélanger des gaz, des vapeurs et des liquides. Un éjecteur reçoit
en entrée un fluide à haute pression, appelé fluide moteur ou primaire, et un fluide
à basse pression, appelé fluide secondaire ou entraı̂né.

27
1.6.1 Utilisation des éjecteurs :
La production de froid et le conditionnement d’air consomment 10 à 15 %
de l’énergie électrique disponible dans le monde[1]. L’épuisement des ressources de
combustibles fossiles et les différents protocoles de protection de l’environnement ont
incité les chercheurs d’une part, à développer des systèmes frigorifiques utilisant les
rejets thermiques des processus industriels ou une source d’énergie gratuite telle que
l’énergie solaire, et d’autre part à proposer des solutions pour augmenter l’efficacité
énergétique des systèmes conventionnels à compression de vapeur.

Lors du processus de détente dans un cycle frigorifique à compression de vapeur,


une partie importante de l’énergie cinétique due au passage de la haute pression à la
basse pression est dissipée dans le fluide. A cet effet, parmi les solutions proposées
pour atténuer ces pertes, on citera celle exposée par Liu et al [11] basée sur une idée
proposée par Kornhauser [12] en 1990 qui consiste à remplacer le détendeur ther-
mostatique de la machine frigorifique classique par un détendeur à éjecteur (Figure
1.5).

Figure 1.6 – Shema d’un systeme de refrigeration a double evaporteur munie d’un
detendeur a ejecteur

Cette nouvelle configuration à pour but l’augmentation de la pression d’aspira-


tion du compresseur, ce qui entraı̂ne une diminution du travail consommé par ce
dernier et par suite une augmentation du coefficient de performance de la machine

28
frigorifique par rapport à celui de la machine de base.

Les impacts potentiels des éjecteurs sont énormes puisqu’on peut les utiliser
dans une variété d’applications. Ils peuvent être intégrés directement à un système
de pompe à chaleur-climatisation-réfrigération en tant que composant interne afin
d’accroı̂tre l’efficacité du système. Les éjecteurs peuvent également être utilisés dans
des systèmes hybrides (en cascade,de sous-refroidissement Figure 1.6) en tant que
systèmes d’éjecto-compression ou d’éjecto-absorption pour améliorer la performance
globale du système.

Les applications des éjecteurs sont nombreuses. Ils peuvent être installés dans
des systèmes CVC (Chauffage, Climatisation et ventilation) pour des bâtiments,
des maisons ou des communautés, et ce, surtout en combinaison avec des systèmes
d’énergie renouvelable ou de production distribuée pour des maisons, bâtiments et
communautés à consommation énergétique nette zéro ou presque nulle. Les éjecteurs
aident l’industrie à réutiliser la chaleur perdue en augmentant le niveau de température
de celle-ci et en améliorant la performance d’un système de refroidissement ou de
réfrigération.

Figure 1.7 – Schema d’un systeme de réfrigeration en cascade munie d’un ejecteur

1.6.2 Principe de fonctionnement :


Dans le cas d’un éjecteur de type supersonique (Figure 1.7), le fluide moteur
est accéléré dans un convergent-divergent (Tuyère primaire), créant une baisse de
pression dans la zone de mélange, ce qui a pour effet d’aspirer le fluide secondaire.

29
Les deux fluides sont alors mélangés et une onde de choc peut prendre place au
bout de cette zone. Il en résulte une augmentation de la pression du mélange et
une baisse de sa vitesse, qui devient subsonique. Le diffuseur permet de convertir la
vitesse résiduelle en pression.

Figure 1.8 – Schéma d’un éjecteur supersonique

L’éjecteur réalise ainsi une compression du fluide secondaire au prix d’une baisse
d’enthalpie du fluide primaire. C’est la raison pour laquelle on l’appelle souvent
thermocompresseur, et on parle de thermocompression.

La figure (1.8) est une représentation schématique équivalente qui permet de


visualiser l’évolution de la pression et de la vitesse des fluides moteur et secondaire
a travers l’éjecteur. Le fluide primaire est admis par le point (4), le fluide secondaire
par le point (6), la sortie du mélange se fera par le point (1).

1.6.3 Avantages et inconvenants de l’éjecteur :


1. Un des principaux avantages de l’éjecteur est le recyclage d’énergies perdue
sous forme de chaleur, ou l’utilisation d’énergies thermiques gratuites.
2. Un éjecteur est un système mécanique très simple ne comprenant aucun com-
posant en rotation ou en mouvement donc il ne demande pratiquement aucun
entretien.
3. Grande fiabilité et limitation des coûts supplémentaires. Ces coûts sont ainsi
amortis encore plus rapidement.

30
4. Le système est sécurisé et parfaitement étanche donc :
– Aucune pollution causée par des fuites éventuelles les fluides frigorigènes.
– Le système peut fonctionner a pression très basse ce qui permet d’utiliser
des fluides frigorigènes inédits comme l’eau.

Figure 1.9 – Variation de pression et de vitesse a travers un éjecteur supersonique

Seul inconvenant de l’éjecteur, il ne s’adapte pas au fonctionnement hors condi-


tions de design car sa performance dépend de trois paramètres qui sont eux, mêmes
intimement liées :
– Le rapport d’entrainement, défini par le rapport du débit massique secondaire
sur le débit massique primaire.
– Le rapport de compression, défini par le rapport de la pressions statique a la
sortie diffuseur sur celle du fluide secondaire dans l’évaporateur.

31
– Le rapport de la section minimale sur la section maximale ou encore du flux
primaire sur le flux secondaire.

32
Chapitre II

33
Chapitre 2

Modélisation Mathématique du
système de réfrigération à éjecteur

Dans ce chapitre nous poserons le modèle mathématique de notre système


dans le but d’analyser et d’interpréter les différents phénomènes physiques régnant,
nous élaborerons au terme de cette modélisation un algorithme visant la résolution
du problème.

2.1 Modélisation du problème :


La performance de l’éjecteur gouverne celle du système global. Elle dépend
à son tour de sa géométrie et de l’état thermodynamique des fluides le traversant.
La modélisation mathématique du problème sera donc essentiellement centrée sur
l’éjecteur.

Dans le cadre de cette étude, nous nous limiterons au modèle d’écoulement uni-
dimensionnel du fluide frigorigène au sein de l’éjecteur. Nous veillerons donc à faire
varier les paramètres d’analyse de sorte à n’avoir dans l’éjecteur que la phase vapeur
du fluide, sauf dans les tuyères primaire et secondaire, et l’entrée de la chambre de
mélange où il pourrais il y avoir un peu d’humidité.

Il existe deux types d’approches concernant la zone d’écoulement où se produit


le mélange des fluides primaire et secondaire, pour étudier l’éjecteur :

– Une première approche dans laquelle cette zone est considérée comme présentant
une section constante. Dans ce cas, il s’agit de déduire les états thermodyna-
miques du fluide a travers un éjecteur de géométrie donnée.

34
– Une seconde approche qui suppose une pression de mélange constante et où il
s’agit de déduire la géométrie de l’éjecteur pour des conditions thermodyna-
miques données.

Notre analyse du système frigorifique à éjecteur ayant pour objectif d’établir


sa performance en fonction des conditions opératoires, seuls les états thermodyna-
miques du fluide en relation avec l’éjecteur nous intéressent. C’est pourquoi nous
adopterons la première des deux approches décrites ci-dessus.

La figue suivante représente le système de refroidissement à éjecteur, Ce cycle


contient les composants suivants : un éjecteur, un condenseur, une pompe, un
générateur de vapeur, une vanne de détente et un évaporateur (Figure 2.1).

L’éjecteur représente l’organe de compression dans la boucle de réfrigération.


Tandis que la pompe combinée au générateur réalise une thermocompression dans
la boucle motrice.

Figure 2.1 – Schema du systeme frigorifique tritherme

La figure (2.2) ci-dessous représente le cycle thermodynamique de notre système.

35
Figure 2.2 – Diagramme T-S du systeme de refroidissement a ejecteur

2.2 Hypothèses d’analyse :


– En plus du fait que nous considérons des écoulements unidimensionnels à tra-
vers l’éjecteur, nous ne nous intéressons ici qu’à des régimes permanents.

– Tous les processus impliquant le fluide frigorigène à travers l’installation sont


considérés adiabatiques sauf au niveau des trois échangeurs où le fluide frigo-
rigène échange de la chaleur avec des fluides externes.

– On néglige toute perte de charge à travers l’installation, et particulièrement


dans les échangeurs, ce qui nous permet de poser :

P3 = P 4 (2.1)

P2 = P 1 (2.2)

P5 = P 6 (2.3)

– En dehors de l’éjecteur, où on tiendra compte des vitesses du fluide primaire

36
et du fluide secondaire à l’entrée de la zone de mélange (section A7 ) et de celle
de l’écoulement résultant à la sortie de la zone de mélange (section A8 ), on
négligera partout à travers l’installation les effets cinétiques et potentiels.
– La pression du fluides primaire à l’entrée de la zone de mélange est la même
que celle du fluide secondaire.

P7p = P7s (2.4)

– La section de la zone de mélange est constante donc :

A8 = A7p + A7s (2.5)

– A la sortie du condenseur (état 2), le fluide frigorigène est dans un état de


liquide saturé.
x2 = 0 (2.6)

– A la sortie de l’évaporateur (état 6) le réfrigérant est dans un état de vapeur


saturée.
x6 = 1 (2.7)

2.3 Description mathématique du système :


La modélisation de notre système s’appuie essentiellement sur les bilans de
conservation appliqués à des volumes de contrôle représentant les différents compo-
sants du système.

2.3.1 Modélisation des échangeurs :


Notre système comprend trois échangeurs assurant le transfert de chaleur entre
le fluide frigorigène et un fluide externe. Ces fluides ne sont jamais en contact di-
rect, le transfert de chaleur entre eux s’effectue à travers une paroi de séparation qui
constitue la surface d’échange. Nos trois échangeurs sont donc tous des échangeurs
à surface.

2.3.1.1 Modélisation du Générateur :

Le générateur est l’équipement de l’installation où l’énergie primaire est four-


nie au système. Étant donnée les niveaux de température relativement peu élevés
qui sont nécessaires dans notre système (90˚C à 120˚C), cette énergie pourrait être

37
caloportée jusqu’au générateur au moyen d’un fluide externe qui peut être de l’eau
provenant d’un capteur solaire ou les gaz d’échappement d’un moteur ou d’une tur-
bine à gaz, cela permet de valoriser une source à bas niveau éxergétique.

Le fluide primaire préalablement pressurisé à l’état liquide dans une pompe qui
consomme pour cela peu d’énergie, reçoit l’énergie cédée par le fluide externe et
quitte le générateur à l’état de vapeur surchauffée à haute pression et à son niveau
de température le plus élevé dans le système.

La figure (1.3) ci-dessous représente schématiquement les profiles de température


à travers le générateur.

Figure 2.3 – Evolution de la temperature dans le generateur

Le pincement est définis par l’endroit ou la différence de température entre les


deux fluides est minimale, ici cet endroit correspond à l’entrée du fluide primaire à la
zone d’évaporation. Pour que cette différence minimale de température ne soit pas
inférieure à un minimum imposé empiriquement par des conditions économiques,
nous fixons la différence de température d’approche (TG,e − T4 ) à l’entrée du fluide
externe à une valeur de 10˚C. Pour une valeur TG,e de température du fluides externe,
on aura donc pour une température du frigorigène à la sortie du générateur :

T4 = TG,e − ∆T (2.8)

Le bilan énergétique sur un volume de contrôle comprenant seulement le circuit


du fluide frigorigène à travers le générateur, permet de calculer la quantité d’énergie

38
Figure 2.4 – Shema d’un generateur

reçue sous forme de chaleur par le fluide (Équation 2.9 ).

Q˙G = ṁp (h4 − h3 ) (2.9)

2.3.1.2 Modélisation du Condenseur :

Figure 2.5 – Evolution des temperatures dans le condenseur

Le fluide frigorigène avec le débit total provenant de l’éjecteur, à l’état


de vapeur surchauffée sous une pression intermédiaire réalisée grâce l’éjecteur subit
une condensation qui le ramène a l’état de liquide saturée à la sortie du condenseur,

39
le milieu de rejet peut être un circuit d’eau plus frais que le fluide frigorigène ou
simplement l’air ambiant si il n’est pas trop chaud.
Les profiles de températures sont représentés par la figure (1.4).

Pour les même considérations que dans le cas du générateur et la même valeur
pour la différence de température d’approche (T2 − TC,e ), si l’on se donne une va-
leur de la température du fluide externe TC,e , on peut calculer la température de
condensation du fluide frigorigène par :

T2 = Tc,e + ∆T (2.10)

Le bilan d’énergie s’appliquant comme dans le cas du générateur pour donner la


quantité d’énergie rejetée sous forme de chaleur par le fluide frigorigène au niveau
du condenseur :

Q̇c = (ṁp + ṁs )(h1 − h2 ) (2.11)

Figure 2.6 – Schema du condenseur

40
2.3.1.3 Modélisation de l’évaporateur :

Au sein de l’évaporateur, c’est la partie du fluide qui se trouve à l’état


de liquide saturé après détente à travers la vanne qui va se transformer en vapeur
saturée en puisant de l’énergie dans un fluide externe qui dans ce cas constitue le
milieu où le fluide à réfrigérer.

Figure 2.7 – Evolution de la temperature a travers l’evaporatur

Le profile de température à travers l’évaporateur est représenté schématiquement


à la figure (1.5), le circuit du frigorigène à travers l’évaporateur est parcouru par le
débit secondaire.

Du même pour les deux échangeurs précédents, si l’on se donne une valeur de
la différence de température d’approche ∆T , une valeur de la température du fluide
externe TE,e , la température de l’évaporateur du fluide frigorigène, s’obtient alors
aisément, on aura :

T6 = TE,e − ∆T (2.12)

Le bilan d’énergie permet dans ce cas de calculer l’effet frigorigène du système :

Q˙E = ṁs (h6 − h5 ) (2.13)

41
Figure 2.8 – schema de l’evaporateur

- Rappelons qu’à la sortie (6) de l’évaporateur notre frigorigène est à l’état de


vapeur saturée.

2.3.2 Modélisation du détendeur et de la pompe :


2.3.2.1 Modélisation de la Vanne de Détente :

La différence de pression entre le condenseur et l’évaporateur nécessite


d’insérer un dispositif abaisseur de pression dans le circuit frigorifique. C’est le rôle
de la vanne de détente, qui va donc abaisser la pression du fluide frigorigène sortant
du condenseur à l’aide d’un dispositif d’étranglement.

Le fluide frigorigène se vaporise partiellement au cour de cette détente avant de


poursuivre cette vaporisation a pression constante dans l’évaporateur.

La détente se produit sans échange de chaleur ni de travail avec le milieu extérieur,


et le processus est considéré entièrement isenthalpique entre la sortie du condenseur
(état 2 ) et l’entrée de l’évaporateur (état 5 ), On peut donc écrire :

h2 = h5 (2.14)

2.3.2.2 Modélisation de la Pompe :

La pompe est utilisée ici pour imprimer au fluide primaire (fluide moteur)
une pression suffisamment élevé, sans grande consommation d’énergie, afin de par-
achever grâce a l’énergie qui lui sera fournie au niveau du générateur, le processus

42
de thermo-compression qui fera de lui un vecteur d’énergie efficace pour alimenter
l’éjecteur

La puissance nécessaire à la pompe dans le cas d’un fonctionnement isentropique


est donnée par :

Ẇp = ṁp (h3 − h2 ) = ṁp (P3 − P2 )/ρ2p (2.15)

2.3.3 Modélisation de l’éjecteur :


Étant donné que l’éjecteur admet une section d’entrée du fluide primaire à
haute pression, une section d’entrée du fluides secondaire à basse pression, et une
section constante de mélange à pression intermédiaire, sa modélisation repose donc
essentiellement sur ces trois parties, et sur le processus de diffusion à sa sortie.

La figure suivante est une représentation schématique d’un éjecteur à section de


mélange constante, c’est sur ce type d’éjecteur que portera notre étude.

Figure 2.9 – Representation shematique d’un ejecteur a section de melange


constante

2.3.3.1 Modélisation de l’écoulement secondaire :

En appliquant l’équation de conservation d’énergie pour la détente supposé


isentropique de l’écoulement secondaire entre les états 6 et 7s, on peut écrire :

V7s2
h6 = h7s + (2.16)
2

43
en rappelant que l’énergie cinetique au point 6 est négligeable.

Avec :
S7s = S6 (2.17)

Pour un effet frigorifique QE donné, le debit du fluide frigorigène dans l’écoulement


secondaire se calcul a partir de l’équation (1.13) :

Q˙E
ṁs = (2.18)
h6 − h5

Dans l’équation (1.16) connaissant S7s à partir de (1.17), nous aurons deux
inconnues qui sont P7 et V7s , la connaissance du débit ṁs à partir de l’équation
(1.18), ci dessus, nous permettra de fermer le modèle mathématique de l’écoulement
secondaire en ajoutant a l’équation du bian d’énergie (1.16) une deuxième équation,
soit l’équation de continuité (1.19), et une condition qui consiste a déterminer la
pression P7 de tel sort a minimiser la section A7s .

ṁs = A7s ∗ V7s ∗ ρ7s (2.19)

2.3.3.2 Modélisation de l’écoulement primaire :

Comme pour l’écoulement secondaire, on considère que l’écoulement pri-


maire se détend de façon isentropique entre les section (4) et (7p). Au point 7p
l’état thermodynamique du fluide est défini par la connaissance des deux paramètres
(P7p = P7s = P7 ) et (S7s = S4 ).

En rappelant que l’énergie cinétique en (4) est négligeable, le bilan d’énergie


s’écrit pour l’écoulement primaire :

V7p2
h7p + = h4 (2.20)
2

D’où on peut tirer la valeur de la vitesse V7p .

44
Au point (7p), l’équation de continuité s’écrit :

ṁp = A7p ∗ V7p ∗ ρ7p (2.21)

ρ7p (P7 , S7p = S4 ) est la masse volumique du fluide à la sortie de la tuyère.


On définit le facteur d’entrainement U par le rapport du débit secondaire sur le
débit primaire :

ṁs
U= (2.22)
ṁp
Connaissant ṁs , si le l’on choisit une valeur pour le rapport d’entrainement, on
peut calculer le débit de l’écoulement primaire puis déterminer l’air de la section
A7p à partir de l’équation de continuité (1.21).

2.3.3.3 Modélisation du processus de mélange :

Le processus de mélange a lieu entre les section (7) et (8). Rappelons que
nous utiliserons l’approche qui impose la condition que ce processus a lieu lors d’un
écoulement adiabatique le long d’un trancon de section constante, on a donc :

ṁ8 = ṁp + ṁs (2.23)

Pour déterminer la pression P8 , l’enthalpie h8 et la vitesse V8 , nous disposons des


trois équations de conservation suivantes :

L’équation de l’énergie :

V82 V7p2 V2
(ṁp + ṁs )(h8 + ) = ṁp (h7p + ) + ṁs (h7s + 7s ) (2.24)
2 2 2

L’équation de conservation de la quantité de mouvement :

(ṁp + ṁs )V8 − (ṁs V7s + ṁp V7p ) = (P7 − P8 )A8 (2.25)

L’équation de continuité :

45
ṁ8 = A8 ∗ V8 ∗ ρ8 (2.26)

2.3.3.4 Modélisation du processus de diffusion :

Le processus de diffusion à lieu entre les sections 8 et 1, dans la partie


divergente par laquelle se termine l’éjecteur. Nous rappelons que ce processus est
considéré comme adiabatique et que l’énergie cinétique du fluide au point 1 est
négligeable. Connaissant la pression en ce point le bilant d’énergie nous permet de
calculer l’enthalpie du fluide h1 et de déterminer ainsi son état thermodynamique.

V82
h1 = h8 + (2.27)
2

Dans l’hypothèse d’un processus de diffusion isentropique l’enthalpie h1s a la sor-


tie de l’éjecteur se détermine dans se cas à partir de la connaissance de la pression
P1 et de l’entropie du fluide S1s .

Le rendement isentropique du processus de diffusion se calcul alors à partir de


son expression de définition :

h1s − h8
ηs = (2.28)
h1 − h8

2.3.4 Critères de performance :


L’efficacité énergétique ou le coefficient de performance est donné par la
relation :

Q̇e
COP = (2.29)
Q̇g + Ẇp

Si on remplace par l’expression des puissances donnée ci-dessus, on obtient une


nouvelle relation du coefficient de performance :

h6 − h5
COP = U. (2.30)
h4 − h2

46
Avec le facteur d’entrainement de l’éjecteur donné par :

ṁs
U= (2.31)
ṁp

2.4 Procédure de Calcul


Nous allons décrire la procédure de calcul adoptée lors des simulations
exécutées à l’aide du logiciel MatLab associé au logiciel Refprop qui permettra à
Matlab d’inutilisé directement les propriétés thermodynamiques des différents fluides
considérés dans notre analyse, grâce à une fonction (Refprop.m).

2.4.1 Données :
On dispose :
1. De la puissance frigorifique de l’évaporateur, qui nous permettra de déterminer
le débit du fluide entrainé (secondaire).
2. Les températures d’entrée des fluides externes au niveau des trois échangeurs
(TG,e , TC,e , TE,e ).
3. Le pincement au niveau des trois échangeurs.

Variables :
(a) La pression du générateur (PG ).
(b) La Température du générateur (TG ).
(c) La Température de l’évaporateur (TE ).
(d) La Température du condenseur (TC ).

2.4.2 Algorithme de résolution :


La résolution du problème se fera selon les étapes suivantes :

– Étape 1 : Nous commençons d’abord par choisir le réfrigérant qu’on veut


étudier, les températures d’entrée des fluides externes au niveau des trois
échangeurs TG,e , TC,e , TE,e , ainsi que l’effet frigorifique au niveau de l’évaporateur
Q̇E .

47
– Étape 2 : Nous fixons le pincement ∆T et calculons les températures de sortie
du frigorigène des différents échangeurs :

T4 = TG,e − ∆T (2.32)

T2 = TC,e + ∆T (2.33)

T6 = TE,e − ∆T (2.34)

Remarque :
Le pincement (∆T = 10) est le même au niveau des trois échangeurs.

– Étape 3 : A partir de T2 et x2 = 0 (fluide saturé à la sortie du condenseur),


et à partir de T6 et x6 = 1 (vapeur saturée a la sortie de l’évaporateur), nous
obtenons grâce au Refprop :

- La pression au niveau du condenseur :

Pc = P1 = P2 = f (T2 , x2 )

- L’enthalpie spécifique a la sortie du condenseur, cette enthalpie est la même


qu’à l’entrée de l’évaporateur, étant donné que la détente a travers la veine est
isenthalpique :

h2 = h5 = f (T2 , x2 )

- La pression au niveau de l’évaporateur :

PE = P5 = P6 = f (T6 , x6 )

- L’enthalpie spécifique à la sortie de l’évaporateur :

h6 = f (T6 , x6 )

- L’entropie spécifique à la sortie de l’évaporateur :

S6 = f (T6 , x6 )

Nous calculons ensuite le débit de fluide secondaire ṁs à l’aide de l’équation


(2.18).

48
– Étape 4 : Nous choisissons une valeur de PG , inférieur à la pression de satu-
ration correspondant à T4 , nous obtenons alors :

- L’enthalpie spécifique sortie à la sortie générateur :

h4 = f (T4 , PG )

- L’entropie spécifique sortie à la sortie générateur :

S4 = f (T4 , PG )

– Étape 5 : Nous recherchons la valeur de P7s qui minimise la section de


la tuyère secondaire à la sortie. A cette effet nous commençons par posé
(P7s = P6 ) et nous effectuons successivement les calculs suivant :

h7s = f (P7s , S7s )

ρ7s = f (P7s , S7s )

p
⇒ V7s = 2 ∗ (h6 − h7s ) (2.35)

ṁs
⇒ A7s = (2.36)
V7s ∗ ρ7s

Nous choisissons une deuxième valeur de [P7s = P6 − 0.5(kP a)], et on refait


les calculs ci-dessus. On compare l’aire de la section obtenue avec le résultat
du premier calcul, si la section est plus petite on refait le calcul en réduisant la
pression avec le même pas et on procède ainsi jusqu’à trouvé la pression pour
laquelle l’aire de la section A7s sera minimale.

On aura donc après cette procédure :

- La pression à la sortie de la tuyère secondaire P7s


- L’enthalpie spécifique à la sortie de la tuyère secondaire h7s
- La vitesse du fluide secondaire à la sortie tuyère V7s
- L’aire de la section de sortie de la tuyère secondaire A7s

49
– Étape 6 : On a (P7p = P7s ) et (S7p = S4 ), on peut donc obtenir :

- L’enthalpie spécifique du fluide primaire à la sortie de la tuyère :

h7p = f (P7 , S4 )

- La masse volumique du fluide primaire à la sortie de la tuyère :

ρ7p = f (P7 , S4 )

- On calcul la vitesse du fluide primaire à la sortie de la tuyère à partir du


bilan d’énergie :
q
⇒ V7p = 2 ∗ (h4 − h7p ) (2.37)

– Étape 7 : Nous choisissons une valeur pour le facteur d’entrainement U , puis


nous calculons :

- Le débit du fluide primaire :

ṁs
ṁp = (2.38)
U
- L’aire de la section de sortie tuyère primaire, à partir de l’équation de conti-
nuité :

ṁp
A7p = (2.39)
V7p ∗ ρ7p
- Et finalement l’aire de la section de la veine de mélange :

A8 = A7p + A7s (2.40)

– Étape 8 : La pression P8 doit être inférieure à P7 , à cause des pertes de


charge dans la zone de mélange. Sa valeur doit satisfaire les trois équations de
conservation appliquée à la zone de mélange. On choisie une valeur de P8 :

- De l’équation de quantité de mouvent (2.25) :

50
(P7 − P8 )A8 + ṁp V7p + ṁs V7s
⇒ V8 = (2.41)

- De l’équation de conservation de l’énergie (2.24) :


2
V7p 2
V7p
ṁp (h7p + 2
) + ṁs (h7s + 2
) V82
⇒ h8 = − (2.42)
ṁ 2

- De l’équation de continuité (2.26) :


⇒ ρ8 = (2.43)
V8 ∗ A8

- Test : On lit (h8 ) grâce à la fonction Refpropm, on compare avec la valeur


donnée par le bilan d’énergie, et on reprend la procédure jusqu’à satisfaire le
test.

– Étape 9 : A partir de l’équation de conservation d’énergie (2.27), on calcule :

- L’enthalpie spécifique du mélange à la sortie du diffuseur :

V82
h1 = h8 + (2.44)
2
- On en déduit l’entropie spécifique du mélange à la sortie du diffuseur :

S1 = f (h1 , P1 )

- On calcule l’enthalpie spécifique correspondant à une diffusion isentropique :

h1,is = f (P1 , S8 )

- En suite on calcule le rendement isentropique du diffuseur définie par l’ex-


pression :

h1s − h8
ηis = (2.45)
h1 − h8

51
- Si on trouve que S1 est inférieur à S8 , ce qui donnera une valeur du rende-
ment isentropique négative, on reprend tous les calculs à partir de l’étape (7) en
augmentant la valeur du facteur d’entrainement, on poursuit cette procédure
jusqu’à ce que la valeur choisie de (U) donne un rendement isentropique rai-
sonnable du diffuseur.

52
Chapitre III

53
Chapitre 3

Résultats et interprétations

En procédant comme décrit à la fin du chapitre précédent, nous avons pu produire


des résultats qui mettent en évidence l’influence d’un certain nombre de paramètres
sur les performances de la machine frigorifique tritherme à éjecteur. Les principaux
résultats obtenus seront présentés ci-après graphiquement puis commentés.

3.1 Evolution des performances du système avec


les paramètres opératoires du cycle
Les performances du cycle frigorifique tritherme à éjecteur semblent être plus
sensibles à la pression du générateur (Pg) qu’à n’importe quel autre paramètre
opératoire. Nous allons donc prendre cette pression pour variable principale en fonc-
tion de laquelle nous présenterons l’évolution des performances du cycle. Les autres
variables seront utilisées comme paramètres sur la plupart des figures qui seront
présentées ci-dessous. Il s’agira de la nature du fluide frigorigène, de la température
de la source intermédiaire (TC ) (condenseur), de la température de la source froide
(TE ) (évaporateur) et de la température de la source chaude (TG ) (générateur). La
figure 3-3 où les courbes du coefficient de performance ont été tracées en fonction de
PG pour trois fluides frigorigènes différents, tous les autres résultats seront présentés
pour le R-134a. Tous les calculs sont exécutés pour un pincement de 10˚C et un effet
frigorifique (QE = 5kW ).

3.1.1 Le coefficient de performance (COP) et le facteur d’en-


traı̂nement (U) évoluent dans le même sens
La figure (3.1) présente l’évolution du coefficient de performance (COP) et du
facteur d’entrainement (U) en fonction de la pression du générateur et la figure

54
Figure 3.1 – Evolution du coefficient de performance (COP) et du facteur d’en-
trainement (U) en fonction de la pression du generateur PG

Figure 3.2 – Evolution du coefficient de performance (COP) et du facteur d’en-


trainement (U) en fonction de la temerature de la source intermediaire TC

55
(3.2) les présente en fonction de la température de la source intermédiaire (TC ). Les
valeurs utilisées pour les autres paramètres sont mentionnées sur chaque figure.

Ces figures montrent que le coefficient de performance et le facteur d’entrai-


nement suivent tous les deux la même allure ; ils augmentent avec la pression du
générateur et diminuent lorsque la température de la source intermédiaire augmente,
le facteur d’entraı̂nement étant toutefois légèrement plus sensible que le coefficient
de performance aux variations de ces paramètres. En effet, la courbe du facteur d’en-
trainement (U) étant toujours située au-dessus de celle du coefficient de performance,
les courbes de ces deux indicateurs de performance du système s’écartent légèrement
lorsque la pression du générateur augmente, ce qui prouve que (U) monte un peu plus
rapidement que (COP), et se rapprochent lorsque (TC ) augmente, preuve que (U )
décroit plus rapidement avec (TC ). Lorsque PG augmente, la vitesse de l’écoulement
primaire à la sortie de la tuyère sera plus importante, il y aura donc plus d’énergie
pour entrainer plus de fluide secondaire qui va générer à son tour plus de froid pour
(TC ) et (TE ) données. Lorsque (TC ) augmente, la pression augmente au condenseur,
la pression (PG ) étant constante dans ce cas, l’énergie de l’écoulement primaire sera
dépensée davantage pour permettre au fluide de monter en pression pour rejoindre
le condenseur, il y aura moins d’énergie pour l’entrainement, (U) va donc diminuer
et avec lui la quantité de froid produite et par suite le coefficient de performance.

3.1.2 Sensibilité des performances à la nature du fluide fri-


gorigène
Nous avons considéré trois fluides frigorigènes et nous avons exécuté la procédure
de calcul décrite au chapitre II pour chacun de ces fluides qui sont : le R-134a ; le R-
600a et le R-290. En fixant les températures des sources aux valeurs indiquées sur la
figure (3.3) ci-dessous, on pourrait noter que certaines grandeurs calculées en cours
de procédure affichent une valeur qui ne dépend pas de la pression du générateur,
mais uniquement de la nature du fluide. Le tableau (3.1) liste les valeurs de ces
grandeurs pour les trois fluides considérés.

La figure (3.3) ci-après présente l’évolution du coefficient de performance en


fonction de la pression du générateur pour les trois fluides considérés.

56
Table 3.1 – Valeurs des grandeurs qui ne dependent pas de PG mais uniquement
de la nature du fluide.

/ R134a R290 R600a


Psat (TG ) [kPa] 3247 3765 1614
PC = P1 = P2 [kPa] 662.41 948.44 349.14
PE = P5 = P6 [kPa] 347.84 548.7 185.77
P7 [kPa] 206 324 110
ms [kg/s] 0.0299 0.158 0.0165
A7s [mm2 ] 19.8 9.96 27.66

Nous avons déjà pu constater que le coefficient de performance croı̂t avec la pres-
sion du générateur dans le cas du R-134a. La figure (3.3) nous permet de conclure
que ceci est valable pour tous les fluides frigorigènes. L’allure et le domaine de crois-
sance du coefficient de performance est cependant différente d’un fluide à un autre.
On peut voir ainsi que le R-600a présente de loin les meilleures performances, mal-
heureusement son COP ne pourra pas monter au-dessus d’une certaine limite (0.52
sur la figure), car les paramètres critiques de ce fluide sont relativement bas et ne

Figure 3.3 – Evolution du coefficient de performance (COP) en fonction de la


pression du generateur pour trois fluides frigorigenes : le R134a, le R600a et le
R290.

57
permettent pas de l’utiliser au-delà d’une pression de 1.5 MPa. Le R-134a et le R-290
peuvent être employés sur une gamme de pression beaucoup plus large. Cependant,
le R-134a qui permet des performances plus intéressantes que le R-290 aux basses
pressions, jusqu’à 2 MPa, affiche à pour 3 MPa une valeur du COP de 0.57, à peine
plus grande que celle du R-600a à seulement 1.5 MPa ; tandis que le R-290 permet
de réaliser un COP de 0.62 à la même pression de 3 MPa.

3.1.3 Effet d’une variation de la température de la source


intermédiaire TC et de celle de la source froide TE
sur les performances du système
L’effet de ces deux températures sur le coefficient de performance est présenté
sur les trois figures (3.4) à (3.6) ci-dessous. La première présente l’évolution du
coefficient de performance en fonction de la pression du générateur avec TC comme
paramètre. La seconde présente l’évolution du coefficient de performance, toujours
en fonction de PG , avec cette fois-ci la température de la source froide comme pa-
ramètre. Enfin, la troisième présente pour une valeur de PG = 2.2 MPa, l’évolution
du coefficient de performance en fonction de la température de la source froide, avec
la température de la source intermédiaire TC comme paramètre.

Figure 3.4 – Evolution du coefficient de performance (COP) en fonction de la


pression du generateur pour trois valeurs de la temperature de la source intermediaire

58
Figure 3.5 – Evolution du coefficient de performance (COP) en fonction de la
pression du generateur pour trois valeurs de la temperature de la source froide

Figure 3.6 – Evolution du coefficient de performance (COP) en fonction de la


temperature de la source froide pour trois valeurs de la temperature de la source
intermediaire

59
La figure (3.4) et la figure (3.5) montrent que lorsque la température de la source
intermédiaire TC augmente à PG et TE constants, le coefficient de performance di-
minue, comme dans le cas du cycle frigorifique à compression mécanique de vapeur,
où le coefficient de performance diminue lorsque la température au condenseur aug-
mente.

La figure (3.5) et la figure (3.6) montrent que lorsque la température de la source


froide TE diminue, autrement dit lorsque nous cherchons à produire du froid à une
température plus basse, à PG et TC constants, le coefficient de performance diminue,
comme dans le cas du cycle frigorifique à compression mécanique de vapeur, où le
coefficient de performance diminue lorsque la température à l’évaporateur diminue.

3.1.4 Effet d’une variation de la température de la source


chaude TG sur les performances du système

L’effet d’une variation de TG sur le coefficient de performance peut être déduit à


partir des courbes de la figure (3.7) ci-dessous, où le (COP) est représenté en fonc-
tion de la pression PG pour trois valeurs de la température de la source chaude TG .
En nous limitons à considérer uniquement des températures pouvant correspondre
à des sources difficilement valorisables dans d’autres applications (énergie solaire
faisant appel à la technologie solaire la plus simple, et donc la moins coûteuse, les
effluents industriels faiblement exégétiques ; ?), nous avons utilisé trois valeurs de la
température TG prises dans un intervalle très serré au voisinage de 100˚C. La figure
(3.7) montre que la température de la source chaude a très peu d’influence, en tout
cas beaucoup moins que la pression du générateur, sur le coefficient de performance
du cycle frigorifique tritherme à éjecteur.

60
Figure 3.7 – Evolution du coefficient de performance (COP) en fonction de la
pression du generateur PG pour trois valeurs de la temperature de la source chaude
TG .

61
Conclusion Générale
L’introduction d’un éjecteur dans un cycle frigorifique permet de produire du
froid comme dans un cycle à absorption, en accomplissant la compression mécanique
dans le domaine liquide à l’aide d’une pompe dont la consommation d’énergie est
insignifiante par rapport à celle que nécessiterait la compression d’un gaz pour être
amené à la même pression. L’énergie sera fournie au fluide dans le générateur de
vapeur, donc sous forme de chaleur, à un niveau de température suffisamment bas
qu’on peut parfois récupérer gratuitement cette chaleur, qu’on aurait autrement re-
jetée. On pourrait également valoriser tous types de sources, ce qui confère à notre
cycle à éjecteur une grande flexibilité. L’avantage qu’il a sur le cycle à absorption,
c’est qu’il peut utiliser n’importe lequel des frigorigènes destinés au cycle à compres-
sion mécanique de vapeur.

Nous avons simulé dans cette étude le fonctionnement d’un cycle frigorifique tri-
therme à éjecteur et nous avons relevé que la pression de vaporisation du débit de
fluide primaire est le paramètre qui a le plus d’effet sur les performances du cycle.
Une augmentation de cette pression entraine une augmentation en parallèle du fac-
teur d’entrainement, défini par le rapport du débit de fluide secondaire sur celui du
fluide primaire, et du coefficient de performance du cycle. Ces performances sont
également influencées, mais à un degré moindre, par la température de la source
au condenseur et celle de la source froide à l’évaporateur. Comme dans le cycle à
compression mécanique de vapeur, les performances augmentent lorsque ces deux
températures se rapprochent et diminuent lorsqu’elles s’écartent l’une par rapport
à l’autre.

Les valeurs réalisables du coefficient de performance ne sont pas comparables


avec celles du cycle à compression mécanique de vapeur. Des valeurs supérieures à
0.6 ne sont possibles qu’avec des pressions génératrices élevées, des températures
de condensation relativement basse et/ou des températures de vaporisation relative-
ment élevées. Ces systèmes sont donc plutôt adaptés pour les applications du génie
climatique. Il est également utile de rappeler que le coefficient de performance du
système à éjecteur est défini relativement à une alimentation en énergie thermique
provenant d’une source difficilement valorisable et donc beaucoup moins coûteuse
que l’énergie électrique nécessaire au fonctionnement du moto-compresseur du cycle
à compression mécanique.

62
Dans un contexte marqué par le souci de préserver les sources d’énergie nobles
à chaque fois que cela s’avère possible, et par la recherche à limiter au minimum le
passage par la combustion pour réaliser un objectif énergétique ou frigorifique, le
cycle tritherme à éjecteur s’impose comme une solution très efficace dans certains
processus de refroidissement et certaines applications du froid.

63
Références bibliographiques
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OF REFRIGERATION Novembre 2006.

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mentation de l’efficacité d’une machine frigorifique à compression utilisant le fluide
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[19] RAEE Agence régionale de l’énergie et de l’environnement en Rhône-Alpes.

65

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