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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIQUE
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UNIVERSITE NATIONALE D’AGRICULTURE
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CYCLE D’AGRONOMIE GENERALE
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PECHE ET AQUACULTURE
Par
Dr AGADJIHOUEDE Hyppolite
Niveau : CAG 2
Objectif général
Permettre à l’apprenant d’acquérir des connaissances générales sur les activités de la pêche et
de l’aquaculture.
Objectifs spécifiques
Contenu
Introduction
Importance de l’aquaculture
- Milieu lentiques
- Milieux lotiques
- Milieux marins
2. Pêche
2
2.2.2. Pêcheries maritimes
3. Aquaculture
Supports pédagogiques :
- Notes de cours
- Vidéoprojecteur
- Fiches
Langue d’enseignement :
Français
Méthode d’enseignement :
- Cours magistral
- exploitation de documents
- exposés débats
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Introduction
La pêche est une activité de récolte du poisson ou de tout autre produit aquatique, dans son
milieu naturel (plan d’eau continental ou maritime) au moyen de différentes techniques de
pêche. Il existe deux types de pêche à savoir la pêche continentale et la pêche maritime. Alors
que la pêche continentale n’a que la composante artisanale, celle maritime se pratique soit de
manière artisanale ou industrielle.
La pêche continentale revêt une importance particulière au Bénin. Les plans d’eau continentaux
du Bénin contribuent pour 75 à 80% des débarquements totaux de poissons, 31% de la
consommation nationale de protéines animale et font vivre plus de 300 000 personnes. Plusieurs
indices montrent que les pêcheries (zone de pêche) du Bénin ont atteint des niveaux de pleine
exploitation, voire de surexploitation. Il s’agit notamment de la diminution des prises totales,
de l’augmentation de l’effort de pêche, de la baisse de rendement par unité d’effort et de la
diminution de la taille des poissons pêchés (plus de 90% des prises sont des poissons
immatures). La croissance démographique, l’utilisation des engins de pêche peu sélectifs et
défavorables à la préservation des ressources halieutiques, la dégradation des habitats des
poissons, et les grands mouvements migratoires sont les principales causes de l’augmentation
de l’effort de pêche et de la diminution de la taille des poissons pêchés. La densité moyenne de
pêcheurs au Sud Bénin dépasse par exemple 117 pêcheurs/km2. Cette densité dépasse largement
les 9 pêcheurs/km2 recommandée pour l’ensemble des milieux de type lagunaire de l’Afrique
de l’Ouest et du Golf de Guinée (Roche, 2000).
Pour satisfaire alors aux besoins des populations en poissons, le Bénin a alors recours aux
importations qui connaissent une augmentation au fil des années. Cette situation crée une
dépendance du Bénin vis-à-vis de l’extérieur et constitue un véritable manque à gagner pour
l’économie béninoise. Il convient alors de développer la pisciculture/ aquaculture et de
promouvoir l’élevage des espèces locales rustiques telles que Clarias gariepinus, Oreochromis
niloticus, Heterobranchus longifilis, Parachanna obscura etc.
Objectifs du cours :
Objectif général
Permettre à l’apprenant d’acquérir des connaissances générales sur les activités de la pêche et
de l’aquaculture.
Objectifs spécifiques
A la fin du cours l’apprenant doit être capable de :
4
- Décrire les systèmes d’élevage des poissons
5
PECHE
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Chapitre 1 : DIFFERENTS TYPES D’ECOSYSTEMES AQUATIQUES
L’écosystème est l’unité fondamentale d’étude de l’écologie, formée par l’association d’une
communauté d’espèce vivantes (biocénose) et d’un environnement physique (biotope) en
constante interaction. Il existe deux types d’écosystème aquatique à savoir l’écosystème
lotique et l’écosystème lentique.
1- L’écosystème lotique
Il est constitué par les eaux courantes (fleuves, rivières, ruisseaux) caractérisées par :
Un courant plus ou moins fort entraînant un mouvement rapide de l’eau vers l’aval ;
Une teneur élevée en oxygène dissous comparée aux eaux calmes.
Suivant leur largeur, on peut distinguer :
Un fleuve est un courant naturel d’eau à écoulement continu qui débouche sur une rivière,
un lac ou une mer. Si un fleuve débouche sur un autre, il prend le nom d’un affluent. Chaque
fleuve a un débit qui n’est vraiment pas constant au cours de l’année. En période de fortes
pluies, le débit a tendance à augmenter, en revanche en saison sèche, le débit devient faible.
Ce sont des cours d’eaux à écoulement continu ou intermittent suivant une trajectoire
définie et se jetant dans un autre cours d’eau, un lac, une dépression ou un marais.
Ce sont de petits cours d’eau, ni très larges ni très longs, alimentés par des sources d’eau
naturelles. Ils sont souvent des affluents d’un lac, d’un étang ou d’une rivière. C’est la taille
plus que le débit qui la différencie d’une rivière.
2- L’écosystème lentique
Il est constitué par les eaux stagnantes ou calmes. Il s’agit par exemple des lacs installés dans
les dépressions creusées dans les plateaux de terre de barre, des lagunes, des marais et des
marécages.
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Un lac est une nappe d’eau suffisamment profonde (profondeur supérieure à 10 m) pour
engendrer une stratification thermique tout au moins à certaines périodes de l’année. Il s’agit
d’une cuvette naturelle ou artificielle contenant de l’eau et ayant une vie propre et une
certaine autonomie.
Ce sont des eaux saumâtres qui proviennent du mélange d’eau douce et d’eau salée venant
respectivement des fleuves et de la mer. Les lagunes sont caractérisées par une variation
spatiale et temporaire de la salinité laquelle dépend du niveau d’intrusion de l’eau douce.
C’est un milieu très diversifiant en poissons en raison de l’adaptation des espèces d’eau
douce et des espèces d’eau marine aux milieux saumâtres.
Ce sont des terrains situés en bordure des cours d’eau et qui s’inondent périodiquement par
des eaux issues du débordement du lit principal de ces cours d’eau. Ces vallées ou terrains
accumulent pendant la saison sèche des éléments fertilisants (déjections animales, débris
végétaux qui se décomposent et des cendres laissées par les feux de brousse). Ces éléments
fertilisants se dissolvent aussitôt pour se combiner au limon du fleuve et favoriser la
croissance rapide des plantes, des insectes et des organismes aquatiques en général.
Les marais sont des régions basses où sont accumulées, sur une faible épaisseur, des eaux
stagnantes pendant une bonne partie de l’année.
Les marécages désignent les sols spongieux engorgés d’eau même pendant la saison sèche
ou fréquemment inondés et dont la végétation est dominée par les espèces herbacées.
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Ce sont des formulations ligneuses installées dans les parties basses mal drainées et puis
aux abords des cours d’eau ainsi qu’à la périphérie des zones marécageuses.
Ce sont des formations herbacées se développant sur un sol immergé dans sa totalité en
période de crue.
3- Le milieu marin
Les eaux marines exploitées au Bénin sont celles de l’Océan Atlantique formant la frontière
méridionale du pays. Le plateau continental béninois est de forme trapézoidale avec une
longueur de côte de 120 km environ pour une largeur de 30 km vers l’est près de la frontière
nigériane et 18 km à l’Ouest à Agouè (figure 1).
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Chapitre 2 : QUELQUES ENGINS ET METHODES DE PECHE UTILISES EN
PECHE CONTINENTALE AU BENIN
Un engin de pêche, c’est le matériel qui entre directement en contact avec l’animal aquatique
pour l’emprisonner, le capturer et l’extraire de l’eau. Il peut servir à plusieurs techniques ou
méthodes de pêche.
La technique ou méthode de pêche c’est la « façon d’agir », qui rassemble une série d’actions
adaptées aux données naturelles, humaines et économiques locales et menées dans le but de
fournir le produit : armement, recherche des terrains de pêche et des concentrations, mise en
œuvre des engins de capture, transport à terre. C’est une combinaison d’engins de pêche,
utilisée par un groupe de pêcheurs pour capturer, garder prisonnier et extraire de l’eau les
produits halieutiques ; c’est une série d’actions agressives. Il existe deux méthodes de
pêche (tableau suivant):
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1- Les engins de pêche
1-1-1-1-1- Description
Elles sont constituées d’une ligne principale horizontale à laquelle sont attachés des avançons
espacés de 5 à 6 cm et munis chacun d’un hameçon. Elles sont posées juste au-dessus du fond
et forment une barrière (figure 2b). Les hameçons accrochent le poisson sur n’importe quelle
partie du corps.
Tout le système étant enroulé autour d’un bâton, le pêcheur reste dans sa pirogue, enfonce une
perche dans la vase, pour déterminer sa profondeur. Il retire la perche puis augmente 12 cm à
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cette profondeur. Il attache la corde principale à cet endroit, enfonce de nouveau la perche et
commence à dérouler la corde. Après 20 à 22 avançons, il y a un flotteur. Après deux flotteurs
successifs, il y a un avançon qui est lesté à sa base par une brique (un mélange de ciment et
d’argile en forme circulaire de diamètre 3,5 à 4 cm de poids moyen 250 à 300 g avec un trou à
l’intérieur). Cette brique maintien les hameçons environ à 2 cm de la vase et fait que les flotteurs
ne sont pas visibles. Sans cette brique, les flotteurs seront à la surface de l’eau. A chaque
extrémité de la palangre, il y a une perche avec un drapeau pour matérialiser la zone de la pose
de l’engin. Trois à quatre heures après la pose, le pêcheur revient pour contrôler afin d’éviter la
putréfaction des poissons capturés qui sont généralement de grandes tailles.
1-1-1-2-1 Description
Elles sont posées dans la zone de surface et présentent un espacement de 2 à 3 m entre les
hameçons, une série d’appâts montés sur des hameçons attirent les poissons qui viennent s’y
accrocher (figure 2c). Les avançons se situent à une distance de 1,5 à 2 m. Après trois avançons,
il y a un flotteur. Il n’y a pas présence de lest, ce qui fait que les flotteurs sont à la surface de
l’eau. La capture résulte de l’action volontaire du poisson car il est attiré par l’appât qui peut
être du poisson, de la crevette ou la viande du chien. Après avoir mouillé l’engin, il faut attendre
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pendant 1 h 30 à 2 h pour commencer à vérifier.
C’est une barrière réalisée à base de Paspalum vaginatum (figure 3a). Pour la réaliser, le
pêcheur fait un couloir de 0,30 m avec plusieurs perches de 1,50 m chacune. Il les enfonce soit
opposés soit en quinconce dans la vase à une distance moyenne de 0,50 à 0,80 m l’une de
l’autre. Il remplit le couloir ainsi formé (0,30 m) de Paspalum vaginatum du bas jusqu’à 0,20
m au-dessus de l’eau. Un barrage peut avoir 10 à 15 m de long et même plus. Il se termine en
spirale.
Les barrages empêchent les poissons de circuler librement et les dirige vers l’engin de
capture qu’est la nasse. Tous les 2 à 2,5 m dans cette barrière au niveau de la vase, on observe
une petite brèche. A chaque brèche est posée, à l’extérieur de la courbure, la nasse (figure 3b).
Les poissons en buttant contre le barrage, cherchent à le contourner, arrivent au niveau de la
brèche, et ils passent par cette ouverture puis entrent librement dans la nasse (figure 3c). Ces
barrages sont réalisés vers les berges des plans d’eau dans des zones qui ont au plus à 1 m de
profondeur.
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Figure 3a: Barrage pour poissons avec Paspalum vaginatum
Figure 3b: Position des nasses sur les barrages pour poissons
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Figure 3c : Fonctionnement des barrages pour poissons
Les claies dont les lattes sont de largeur environ 1 cm, sont directement utilisées pour former
ce barrage. Ces claies sont disposées en plusieurs « V » espacées de 30 cm pour accueillir la
nasse (figure 4a). Chaque « V » est soutenu par trois perches. L’ouverture de chaque nasse est
orientée vers la pointe des « V » formées par ces claies maintenues par des perches. Chaque
nasse dispose à son sommet d’une perche sur laquelle est fixé un panier portant un lampion
pour attirer davantage les crevettes à cause de leur phototaxie positive. Cela se réalise dans des
endroits de profondeur variant entre 0,80 m à 1 ,20 m. La nasse est munie d’une ouverture sur
la paroi latérale qui sert à vider son contenu (figure 4b). La nasse à crevette possède deux à trois
entonnoirs à l’intérieur, une hauteur de 0,60 à 1 m et 0,30 – 0,40 m de diamètre.
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Figure 4b : Fonctionnement barrage pour crevette
Les barrages sont installés vers la berge pendant la crue à cause du niveau du courant d’eau.
Ici, les crevettes sont plus grosses par rapport à tokpokonou à cause de l’écartement des lattes.
Les barrages empêchent les poissons ou crevettes de circuler librement et les dirigent vers
l’engin de capture qui est la nasse.
Les nasses sont des pièges clos. Elles sont de forme circulaire ou ovale (figure 5). Elles sont
appâtées et caractérisées par la possession d’une armature (en bois, en métal, ou en plastique),
soutenant un corps (de bois, de grillage, de filet ou de matière plastique) et deux ou trois entrées
(sous forme d’entonnoir) agencées qui facilitent l’entrée de la proie mais empêchent son
évasion. Ces entrées sont situées à une distance d’environ 10 cm l’une de l’autre. Le choix des
mailles de la nasse est fait en fonction de l’espèce visée.
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1-1- 4- La balance à crabe
1-1-4-1 Description
La balance à crabe est constituée de bois ou d’un fer de forme circulaire (figure 6) de diamètre
25 cm dont la surface de base porte un filet de 2 cm de maille. A ce dispositif, on attache deux
supports en matière végétale de longueur 40 à 45 cm qui se croisent.
La balance à crabe s’utilise en pleine eau ou dans les milieux peu profonds (0,50 m) et dans la
journée. Il faut une ou 2 personnes : une pour guider la pirogue et l’autre pour la surveillance.
Elle prend uniquement les crabes et non les poissons et nécessite la présence du pêcheur. Le
pêcheur attache une corde (en nylon de 1,5 à 2 mètres en fonction de la profondeur de la zone
choisie) au sommet du croisement du support en liane et y fixe l’appât. L’autre bout de la corde
a un flotteur. Le pêcheur a plus d’une quarantaine de balances dans sa pirogue qu’il met à l’eau
progressivement. Il tire le flotteur rapidement vers le haut si le crabe est au niveau de l’appât et
il tombe dans le filet et est pris par le pêcheur. Ce contrôle est très régulier car le crabe peut
manger l’appât et partir. L’appât utilisé peut être du poisson, la viande du chien ou du verre de
terre. La balance est utilisée durant toute l’année même en période de crue.
C’est une ligne isolée comprenant généralement une canne, un flotteur, un hameçon, un appât,
le tout reliée à une ficelle (figure 7). On attire le poisson en faisant monter et descendre
alternativement la ligne. Le réglage du flotteur est fait en fonction de la profondeur de la zone.
Lorsqu’un poisson mords à l’appât, on dit qu’il y a « une touche » qui se manifeste par une
secousse qui se transmet sur la ligne par une onde jusqu’ à la main
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du pêcheur.
1-1-6-1- Description
Le filet dormant est un filet rectangulaire de mailles variables (fonction de l’espèce visée) et de
longueur variable (40 m de longueur et même plus) (figure 8). La chute (hauteur) de l’engin
varie aussi en fonction de la profondeur du lieu de pose, le filet est muni de flotteurs (tous les 2
- 3 m) à sa partie supérieure et de plombs (0,40 m d’intervalles) sa partie inférieure. Il y a un
pieu à chaque extrémité qui matérialise la zone de pose et sert en même temps de support. On
distingue des filets dormants de fonds et des filets dormants de surface.
Le choix de la maille tient compte de l’espèce visée. La maille doit être légèrement inferieure
à la hauteur de corps de l’espèce visée. De sa pirogue, le pêcheur enfonce le premier piquet
auquel il attache le filet tendu verticalement puis commence à le dérouler. A la fin, il enfonce
le second piquet auquel il attache le second bout du filet. Il peut aligner plusieurs de ces filets
(3 ou 4). Il faut noter que plus le filet est long, plus le risque de l’endommager est élevé, d’où
la présence de drapeau pour signaler la zone de pose. Le filet étant tendu verticalement, les
poissons viennent s’emmailler en forçant le passage. Les poissons pêchés ont souvent la taille
marchande. La mise en eau peut s’effectuer le soir vers 17 h et là, le filet est relevé le lendemain
matin vers 5 h. Elle peut également se faire le matin vers 5 h et là le filet est relevé le soir vers
17 h.
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Figure 8 : Un filet dormant
1-2-1-1 Description
Le filet épervier est de forme conique et se lance dans les eaux peu profondes à la main depuis
la berge ou de la pirogue. Il est lesté avec des plombs ou des cailloux sur le pourtour de la base
et est muni d’une corde de manipulation et de rappelle au sommet (figure 9). Il peut être fabriqué
avec des maillages et des rayons différents. De longueur variable (1 à 7 m au plus) son rayon
peut atteindre 3 mètres. Le pêcheur depuis sa pirogue ou de la berge, jette en parachute le filet
épervier pour coiffer les poissons. Il se relève en tirant sur la corde. Il se referme par le bas sous
l’effet de la traction pour emprisonner les poissons dans sa bourse.
1-2-1-2 Fonctionnement
Le filet épervier est utilisé sur un fond uni, sans végétation et sans obstacle. On attache
l’extrémité de la corde centrale de l’épervier au poignet puis on tourne le corps vers la gauche
et, bras étendus, on lance le filet en pivotant de 180°. Il s’étale par force centrifuge et les plombs
s’enfoncent plus rapidement et sa partie supérieure forme un cône. Lors du relevé on tire le
centre par l’intermédiaire d’une corde, et le filet prend la forme d’un cône de plus en plus
profond. La circonférence devient petite, le poids des lests favorise la formation de plis, les
poissons sont alors emprisonnés. Ce filet est utilisé pour la pêche de subsistance à cause de son
faible pouvoir pêchant. Il est aussi utilisé par les enfants pour un apprentissage de pêche.
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Figure 9 : Un filet épervier
1-2-2-1 Description
Ce sont des assemblages des filets de différentes mailles (les dimensions des mailles décroissent
d’avant en arrière 3 – 0,5 cm), de forme pyramidale à quatre faces et de longueur variable 10 à
12 m et même plus (figure 10a). L’ouverture est de forme rectangulaire et la corde de la ralingue
supporte deux perches dans le sens de la hauteur (largeur) :1,20 – 1,60 mètre. Cette corde est
lestée sur la longueur 2 - 2,5 mètres. La partie lestée est en contact avec la vase. La partie
terminale forme une poche circulaire dont la longueur varie de 50 à 60 cm et 40 cm de diamètre.
Cette poche, faite de filet de mailles comprises entre 0,5 cm -1cm et doublée encore à l’intérieur,
munie d’une ouverture à sa base pour faciliter la récupération de son le contenu.
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1-2-2-2 Pose et fonctionnement
La pose se réalise en pleine eau, dans les endroits sans végétation ou autre obstacle, de
profondeur variant entre 0,6 à 2,50 m au plus. Son utilisation n’est pas possible pendant la crue
à cause de la profondeur de l’eau. Son rendement est meilleur dans des endroits où il y a un
courant intense.
Cet engin s’utilise la nuit (20 h à 5 h) et nécessite toujours la présence de deux hommes. A bord
d’une pirogue avec le matériel : panier, filet, bols de mesure et de récupération, ces deux
hommes, arrivés à l’endroit précis de pêche se jettent tous à l’eau.
Un des deux hommes attache au niveau de la ceinture une corde qui est reliée à la pirogue. Tous
deux mouillent le filet. Chaque homme tient le filet à sa base, c’est-à-dire le support situé sur
la largeur, puis ils commencent par se déplacer dans le sens contraire au courant d’eau.
Jusqu’au milieu du filet ou sur le bout de la pirogue, il y a une lampe à pétrole ayant pour
support du polystyrène qui est fixée par une corde au filet. Les crevettes sont attirées par cette
lumière à cause de leur phototaxie positive. Les lampes ne sont pas utilisées pendant la période
de pleine lune car le flux lumineux artificiel est en concurrence avec la clarté de la lune. Ces
deux pêcheurs font des navettes avec le filet et la pirogue (figure 10b). Après deux ou trois
allées et retours, ils ouvrent la poche et versent son contenu dans le panier ou directement dans
la pirogue.
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Figure 10b : Fonctionnement d’un filet trainant
1-2-3 L’épuisette
L’épuisette est constituée d’un fer circulaire dont le diamètre varie de 35 à 40 cm, reliée à une
manche métallique dont la longueur variable. A ce système on entoure une poche de filet de
maille variable et de profondeur 45 à 60 cm (figure 11).
1-2-4- La senne
C’est un filet de longueur variable muni ou non de poche. Les mailles sont généralement petites.
Il est muni d’une ligne de plombs à la partie inférieure et d’une ligne de flotteurs à la partie
supérieure. En général, la senne est traînée par deux ou plusieurs personnes dépendant de sa
taille. La ligne inférieure est maintenue proche du fond afin d’éviter la fuite des poissons. En
particulier, les sennes de plage sont de très grandes tailles et nécessitent plusieurs personnes
pour son utilisation. Les sennes sont aussi utilisées pour les pêches dans les étangs piscicoles.
22
Figure 12 : Pêche dans un étang avec la senne
2-1-1- Description
Tokpokonou est un système de barrage qui peut s’installer partout sur le lac (2 à 3 mètres de
profondeur). C’est un barrage de filet de maille fine (10 mm) installé dans le lac et qui oriente
les poissons ou les crevettes vers deux poches (figures 12 a & b). Pour l’installer, on prend un
premier filet généralement non lesté tendu, l’un à la suite de l’autre sur une distance de 150 m
à 300 m, voire plus. Le filet est soutenu par plusieurs perches qui sont espacées de 3 à 4 mètres.
La ralingue inférieure du barrage de filet est bien enfouie dans la vase. On installe deux autres
filets lestés en forme de cœur (comme un piège) à chaque extrémité du barrage de filet toujours
supporté par des perches. Les deux bouts du filet piège (poche) et celui du filet principal sont
supportés par un même pieu. La pose se réalise le matin ou dans l’après-midi. Le pêcheur
revient le lendemain matin entre 4 h et 6 h pour faire la récolte.
2-1-2- Exploitation
Pour l’exploiter, le pêcheur de sa pirogue, détache le bout du barrage de filet principal de la
perche, rassemble les deux bouts supérieurs du filet piège. Il se jette à l’eau, ferme l’ouverture
en réunissant ces deux bouts inférieurs. Il tire la ralingue inférieure du filet piège vers le bas
(dans la vase) avec les plombs, il les réunît progressivement vers la perche puis attache tous les
plombs ensemble, il sort de l’eau. Son aide dans le même temps enlevait progressivement les
perches supportant le filet piège (poche), réunit le bout du filet vers la perche. Ensemble, les
deux pêcheurs détachent les extrémités du filet piège de la perche, puis tirent celui - ci vers la
pirogue.
23
Figure 12a : Une poche du filet "Tokpokonou"
2-2-1- Description
C’est une méthode de pêche qui se pratique sur un fond vaseux, consistant, pour permettre aux
branchages d’être implantés solidement (figure 13). Elle est considérée comme technique
d’élevage, piège et refuge où les poissons se reproduisent, se nourrissent et se développent. En
effet, les acadjas, une fois mis en place commencent par se décomposer constituant ainsi une
source potentielle de nourriture pour les poissons.
24
2-2-2- Exploitation
L’exploitation des acadjas se fait 6 à 12 mois après leur implantation. Elle nécessite une main
d’œuvre importante et du matériel adéquat composé surtout de filet « acadja-do », de nasses,
d’éperviers, de perches, de viviers et de pirogues que l’exploitant apprête déjà la veille du jour
de démarrage de l’exploitation. On ceinture la parcelle avec des filets dits acadja-do de maille
1 cm qui ont pour supports les perches. Chaque côté a un filet, les extrémités de deux filets
forment un angle aigu qui entrent dans le creux d’un petit filet installé à chaque extrémité en
forme de poche « adjassoudo », à sa partie interne, on installe des nasses pour décongestionner
le parc. On commence par enlever les branchages, le milieu étant perturbé, les poissons
commencent par chercher autres refuges. Certains longent le filet et tombent dans les poches
puis sont pris dans les nasses.
25
Figure 14 : Trou à poisson dénommé Whédo
- Suivant le mode de gestion des moyens de production, on peut distinguer deux grands
ensembles : la pêche artisanale et la pêche industrielle.
- Suivant les zones fréquentées, on peut distinguer quatre ensembles : la pêche littorale, la
pêche côtière, la pêche au large et la grande pêche.
27
Figure 15: Type de pirogues utilisées en pêche maritime au POPAC
Elle se pratique dans la mer à partir du rivage ou à « pied sec » sur les parties des grèves
découvertes lors des marées basses.
En général, elle est complétée par la pêche littorale qui s’exerce avec de petites unités qui se
tiennent à proximité du rivage.
Ce type de pêche est le domaine typique de la pêche artisanale. Elle contribue pour une part
souvent importante à l’approvisionnement des populations côtières des pays en voie de
développement.
2-2- La pêche côtière
La pêche côtière, toujours embarquée, s’exerce le long des côtes, en deçà de la limite légale
inférieure fixée pour la pêche au large. Les unités ont une faible autonomie ; les marrées sont
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brèves. L’exploitation n’intéresse que les eaux ou le plateau continental proche. Les unités
restent en général dans la zone territoriale. Ce type de pêche peut être déjà du domaine de la
pêche industrielle.
2-3- La pêche au large
La pêche au large ou pêche hauturière est pratiquée sur les pêcheries éloignées, sans toutefois
que celles – ci soient situées au – delà des limites géographiques de la grande pêche.
L’exploitation intéresse le plateau continental non situé immédiatement à proximité de la base,
les unités travaillant souvent « en face » de pays étrangers, plus ou moins voisins. Les navires
ont une autonomie moyenne de 3 jours. La conservation de la pêche est assurée à bord (froid :
glace, réfrigération, congélation rarement).
La zone de pêche hauturière définie par chaque pays englobe en général la plupart des pêcheries
fréquentées par ses ressortissants pratiquant la pêche industrielle. Aussi, tant en tonnage qu’en
valeur, la plus grande part des apports de la pêche industrielle et d’ailleurs des apports de la
pêche mondiale globale, provient – elle de la pêche hauturière.
2-4- La grande pêche
Est considérée comme « grande pêche », celle qui s’exerce sur les pêcheries fort lointaines,
éloignées des bases des navires par des distances « intercontinentales » avec existence de
véritables campagnes saisonnières pouvant être entrecoupées de séjours dans des ports
étrangers pour le déchargement des captures.
Les marées sont longues (3 mois en moyenne). Les navires disposent donc d’une très grande
autonomie, la possibilité existante à bord de mener une vie indépendante pendant plusieurs mois
et de transformer le poisson pour le conserver pour une longue durée.
Les plus grandes unités de la flotte de pêche mondiale sont consacrées à la grande pêche qui est
par excellence le domaine d’action de la pêche industrielle océanique ou transocéanique.
L’ouverture verticale du chalut est assurée par des flotteurs fixés sur sa ralingue supérieure,
appelée corde de dos. Un bourrelet fixé sur la partie avant de la nappe inférieure maintient le
chalut en contact avec le fond. Ce bourrelet est de forme et de poids variables selon la nature
du fond. La vitesse du chalut varie entre 2 et 4 nœuds en fonction des espèces recherchées et
des capacités du navire.
29
Le maillage de la poche de récupération, appelée cul de chalut, est adapté à l’espèce ciblée,
selon la réglementation en vigueur. Les mailles du corps du chalut sont en général plus grandes
pour assurer une bonne filtration de l’engin de pêche et un guidage des animaux vers la poche.
Un chalutier peut remorquer deux chaluts à l’aide d’un gréement spécial ; on parle alors de
chaluts jumeaux. Ce passage à deux chaluts permet, à traction égale, d’augmenter l’ouverture
horizontale du système de pêche tout en essayant de conserver une ouverture verticale
satisfaisante.
Une autre variante repose sur l’utilisation de deux navires pour remorquer un seul chalut. On
parle alors de chalutage en bœufs. Les panneaux sont remplacés par des lests, et c’est
l’écartement entre les navires qui assure l’ouverture horizontale du train de pêche. Cette
technique permet d’augmenter considérablement la longueur des bras qui peuvent ainsi
atteindre 500 mètres. L’objectif de cette technique est d’améliorer l’effet de rabattement en
avant du chalut. Ce dernier peut avoir une ouverture verticale, d’environ 35 mètres et une
ouverture horizontale proche de 90 mètres.
Espèces pêchées :
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Les espèces qui vivent sur le fond ou à proximité du fond, telles la sole, la langoustine, la
baudroie,….
Lieux de pêche :
Les chaluts de fond sont couramment utilisés par les pêcheurs professionnels qui pratiquent la
pêche au large.
Avantages du chalut de fond :
Les chaluts de fond permettent une diversité des captures sur les espèces commercialisables
situées près du fond.
Inconvénients du chalut de fond :
L'inconvénient majeur du chalut de fond est le manque de sélectivité. Dans la majorité des
pêcheries, cet engin capture simultanément plusieurs espèces de dimensions et de morphologie
différentes. Même s'il ne pénètre pas le sédiment, le chalut de fond détériore les habitats et les
organismes posés sur le fond.
- Le chalut pélagique
Le chalut pélagique est un filet remorqué qui évolue en pleine eau, entre la surface et le fond,
sans être en contact avec lui. Comme pour le chalutage de fond, il existe des chaluts pélagiques
simples remorqués par un seul navire et des chaluts-bœufs tractés par deux chalutiers. Le chalut
pélagique est, en général, beaucoup plus grand que le chalut de fond. Sa partie antérieure est
faite de simples cordages ou de très grandes mailles, qui rabattent les bancs de poisson vers la
partie postérieure du filet. Le contrôle de l’immersion du chalut se fait au moyen d’un sondeur
situé à l’avant du chalut, le netzsonde.
31
Chalut pélagique en bœuf
Espèces pêchées :
Lieux de pêche :
Avantages :
Bonne sélectivité interspécifique, due au comportement des espèces ciblées qui vivent souvent
en bancs homogènes. Aucun impact sur les habitats marins.
Inconvénients :
Des cétacés peuvent être accidentellement capturés. Des études sont en cours pour développer
des dispositifs acoustiques ou mécaniques destinés à réduire au maximum ces captures
indésirables.
Bien adapté à la pêche d’espèces pélagiques vivant en bancs concentrés, le chalut pélagique
peut accroître les risques de surexploitation.
- La pêche à la senne
- La pêche à la palangre
Une palangre (appelée « ligne-mère »), portant à intervalles réguliers des avançons sur lesquels
sont fixés des hameçons appâtés, est mise à l’eau et dérive pendant plusieurs heures. Les lignes
des gros thoniers palangriers, dont certaines mesurent plus de 100 miles nautiques, peuvent
compter jusqu’à 3 000 hameçons. Ces derniers sont mouillés en profondeur (entre 80 et 400
mètres, voire plus), si bien que les pêcheurs ne peuvent pas voir les poissons. C’est donc
l’expérience qui guide la sélection des sites de pêche, les pêcheurs tenant compte notamment
des courants et de la température de surface, de la saison et des conditions météorologiques.
- La pêche à la canne
Comme dans le cas de la pêche à la senne, il faut d’abord repérer un banc de thons en train de
se nourrir de poissons-appâts à proximité de la surface. Le canneur s’approche alors du banc de
thons et dérive pendant que les pêcheurs jettent à la mer de petits poissons vivants et aspergent
la surface à l’aide de jets d’eau, afin de provoquer des éclaboussures qui rappellent les
mouvements d’un banc de poissons - appâts. L’idée est de déclencher l’appétit des thons afin
qu’ils se précipitent avec voracité sur les poissons. Les pêcheurs se tiennent sur le pont avant et
remontent les poissons à l’aide d’une canne à laquelle est fixée une ligne munie d’un leurre et
d’un hameçon sans ardillon.
Cibles : principalement les bonites et les petits thons jaunes.
33
3-2- Engins et méthodes de pêche maritime artisanale au Bénin
Au Bénin, on retrouve en pêche maritime artisanale les filets maillants calés de fond, les filets
de surface ou semi-démersaux (filet à exocet, filet à sardinelles, filet à requin de surface etc.),
la ligne à la main et la palangre.
Les méthodes utilisées en pêche maritime artisanale sont passives ou actives.
- Les engins utilisés dans la méthode passive sont appelés engins dormants (filet maillant
calé de fond ou de surface « Soovi », « Tohounga » et le filet à requin de fond, palangre,
ligne à main), lorsque les poissons visés se déplacent vers l’engin de pêche ;
- les engins utilisés dans la méthode active sont nommés également engins traînants
(senne de plage, senne tournante, filet maillant dérivant de surface) lorsque les poissons
visés sont poursuivis ou chassés.
Chacun de ces engins de pêche capture une diversité d’espèces de poisson :
- Filets maillants calés de fond sont de filets calé sur le fond et capturent les espèces
démersales (Ilisha africana, Galeoides decadactylus, Pentanemus quinquarius,
Pseudotolithus senegalensis, etc.) ;
- Filets maillant de surface sont des filets peu lestés et qui, le plus souvent dérivent avec
le courant de l’eau. Les espèces capturées sont Sardinella mardensis, Sardinella aurita
et Exocotus volitans, etc.
La pêche avec la ligne se pratique sur des fonds rocheux de 25 à 50 m. Les espèces capturées
sont Mycteroperca rubra, Soarus coeruleostictus, Lutjanus agennes, Epinephelus aenus etc.
(Anonyme 2014).
34
le montage de l’engin de pêche. Le fil d’amarre passe aux travers de deux mailles de la nappe
avant le prochain nœud. La nappe de filet et les ralingues ne se touchent pas car le cordage de
lien fait office de passerelle. Les bords latéraux du filet maillant calé de fond « Soovi » sont
aussi noués avec un cordage (diamètre 0,05 mm) afin d’empêcher les déchirures précoces des
mailles latérales. Pour disposer d’un long filet (jeu de filet), le pêcheur divise longitudinalement
la nappe de filet d’environ 1450 cm de hauteur étirée en cinq portions qu’ils juxtaposent les
unes après les autres. Ils constituent à partir de cette division deux (2) filets : un filet de trois
(3) nappes et un deuxième filet de (2) nappes.
(A) (B)
Filet maillant calé de fond « Soovi » : (A) partie supérieure ; (B) partie inférieure
35
Compas
AQUACULTURE
36
Chapitre 4 : ESPECES ELEVEES EN AQUACULTURE
1- Importance de l’aquaculture
L’aquaculture permet entre autre de :
37
- Conchyliculture : élevage des mollusques ;
- Myticulture : élevage des moules ;
- Ostréiculture : élevage des huîtres ;
- Reptiliculture : élevage des reptiles aquatiques tels les crocodiles ;
- Algoculture : culture des algues ;
- Azolliculture : culture de la fougère aquatique Azolla sp
- Polyculture: aquaculture simultanée de plusieurs espèces en vue d’optimiser
l’exploitation des ressources du système (ex: polyculture de Cyprinidés en Chine),
- Aquaculture intégrée: aquaculture pensée dans sa globalité afin d’en optimiser les
bénéfices sociaux, environnementaux et économiques et/ou intégrée à d’autres activités
humaines (agriculture, épuration des eaux) (ex: polyculture de Cyprinidés en Chine,
association de cultures algales aux cultures de Salmonidés,…).
Lorsque la pisciculture est associée à d’autres activités agricoles, on peut parler d’agro
pisciculture (agriculture + pisciculture) ou de rizipisciulture (riziculture + pisciculture).
Parmi les espèces élevées, les poissons sont les plus importants. Parmi les poissons, les espèces
non carnivores représentent la part la plus importante (figure X). Ces espèces, dont le régime
alimentaire naturel est constitué de plancton, de benthos et /ou de macrophytes, comprennent
principalement les carpes chinoises, la carpe commune, les tilapias ou certains poissons chats.
Les poissons carnivores sont représentés essentiellement par des espèces marines ou diadromes
de haute valeur marchande comme les saumons, les bars ou les dorades. Des espèces carnivores
comme les truites, les sandres ou les perches sont aussi élevées en eau douce. L’algue
Laminaria japonica, dont la production a atteint les 4 millions de tonnes en 1995, est la
principale espèce cultivée. Par ailleurs, depuis plusieurs années on observe une expansion
permanente de la production de crevettes pénéides (principalement Paeneus monodon) qui est
maintenant tempérée par l’apparition de problèmes pathologiques (virus) et écologiques
(destruction des mangroves).
Actuellement, parmi les organismes élevés ou cultivés, on recense 102 espèces de poissons, 32
de crustacés, 44 de mollusques et 8 d’algues. Chez les poissons, les espèces élevées les plus
importantes font partie des cyprinidés, des salmonidés, des perciformes, des siluriformes et des
anguilliformes (figure 9). Les carpes chinoises et commune représentent, à elles seules, une
production proche de 6,5 millions de tonnes/an. D’autres espèces comme le milkfish, les
tilapias, les saumons et les truites occupent une place importante avec des productions de 0,4 à
0,6 million de tonnes/an en 1995 (figure X).
38
Figure X: Répartition des productions annuelles mondiales des principales espèces de poissons,
de mollusques, de crustacés et d’algues produits par l’aquaculture (MT = millions de tonnes ;
FAO, 2002)
39
- Etre rustique et facile à manipuler,
- Pouvoir se reproduire facilement en milieu contrôlé,
- Avoir une croissance assez rapide,
- Avoir une alimentation facile,
- Etre adapté au climat du lieu,
- Accepter une bonne densité en élevage,
- Avoir une bonne valeur commerciale.
Les tilapias
De la famille des Cichlidae, ils constituent la base de la pisciculture africaine. Ils ont une narine
de chaque côté et un corps comprimé couvert d’écailles jusqu’à la tête. On distingue deux
groupes au sein de la famille de Cichlidae : les pondeurs sur substrat et les incubateurs buccaux.
40
Figure 10: Branchies et organes arborescents des poissons - chats
- Clarias gariepinus,
- C. ebriensis,
- C. pachynema,
- C. agboyiensis,
- Heterobranchus longifilis,
- H. bidorsalis.
Chez les Claroteidae, deux espèces sont souvent utilisées en élevage. Il s’agit de Chrysichthys
nigrodigitatus et Chrysichthys auratus.
41
Chapitre 5 : SYSTEME D’ELEVAGE EN AQUACULTURE
42
Une opération d’aquaculture peut être incomplète si elle ne concerne que certains stades du
cycle de vie ou être complète si tous les stades sont maîtrisés, de la reproduction au
grossissement jusqu’à la taille commerciale. On parle même d’intégration verticale lorsque, en
plus de la maîtrise complète du cycle de vie, l’opération inclut la production d’aliment, la
transformation et la vente de l’espèce produite.
Si la majorité des espèces sont élevées principalement dans un but de consommation (truites,
saumons, tilapias, poissons – chats, carpes, crustacés, mollusques, algues…), il existe aussi des
productions de poissons d’ornement (carpes koï, carassins,…), de poissons et de crustacés pour
le repeuplement des rivières et des lacs pour la pêche sportive ou le maintien des stocks
sauvages menacés (truites, black-bass, carpes, écrevisses,...), de poissons pour le maintien des
stocks d’espèces sujettes à une pêche commerciale (saumons) et même des productions de
poissons appâts pour la pêche sportive (goujon, vairon,...).
Toute forme d’aquaculture implique nécessairement la mise à disposition de nourriture pour les
animaux élevés. Cette alimentation peut aller de la simple exploitation de la productivité du
milieu d’élevage (étangs), à la distribution d’aliments artificiels plus ou moins élaborés en
passant par les techniques de fertilisation qui permettent d’augmenter la productivité naturelle
du milieu. L’aquaculture peut être pratiquée en eau de mer (mariculture), en eau saumâtre ou
encore en eau douce, certaines espèces comme les saumons pouvant nécessiter l’un ou l’autre
type d’eau à différentes étapes de leur cycle de vie. L’élevage peut être pratiqué dans différents
systèmes (étangs, cages ou bassins).
En général, on classe l’aquaculture en fonction du degré d’intensification indépendamment de
la nature des enceintes d’élevage. On parle alors d’aquaculture extensive, semi-intensive et
intensive. Les distinctions entre ces différentes formes d’aquaculture sont parfois difficiles à
43
établir puisqu’il existe en réalité un continuum entre l’élevage extensif et intensif (figure 3). En
aquaculture extensive, les espèces sont élevées à faible densité et ne disposent que de l’aliment
naturel présent dans le milieu d’élevage, la productivité naturelle pouvant être augmentée par
l’utilisation de fertilisants. Les productions obtenues avec cette forme d’élevage sont faibles. A
l’opposé, en aquaculture intensive, les espèces sont élevées à haute densité et l’alimentation
exclusivement exogène est constituée partiellement d’organismes vivants cultivés séparément
(élevage larvaire), et surtout d’aliments composés élaborés sous forme de farines ou de
granulés. Dans ces conditions, les productions obtenues sont élevées. En situation d’élevage
semi-intensif, les biomasses de peuplement sont intermédiaires entre les deux formes de culture,
et l’alimentation provient à la fois de la productivité du milieu d’élevage et d’un apport de
nourriture artificielle. En élevage intensif de tilapias, la densité est de l’ordre de 100 kg de
poisson par mètre cube d’eau. Par contre, en élevage intensif de crevettes, cette valeur est de
l’ordre de 1 à 2 kg par mètre cube. Dans le cas du tilapia, 1 à 2 kg par mètre cube correspond à
une culture extensive ou semi intensive. D’autres facteurs, comme le degré d’investissement,
le degré de gestion, la complexité des systèmes d’élevage, les risques pathologiques et d’impact
sur l’environnement, les flux d’eau et d’oxygène sont aussi impliqués dans l’intensification de
l’élevage (figure 3).
44
fertilisation s’effectue au moyen de déjections animales (éventuellement en élevage associé),
de sous-produits de l’agriculture ou de fertilisants chimiques qui apportent le carbone, l’azote
et les minéraux nécessaires à la croissance du phytoplancton. L’élevage combiné de plusieurs
espèces permet d’exploiter au mieux les différents niveaux de la chaîne trophique (polyculture).
Ce type d’élevage est pratiqué principalement en eau douce tropicale et subtropicale mais aussi
en eau douce tempérée surtout pour les premières phases de l’élevage larvaire de certaines
espèces. En raison de la faible quantité de nourriture disponible dans cette forme d’élevage, les
espèces sont élevées à faible densité (0,1 à 1 tonne ha-1), les productions obtenues sont par
conséquent, peu élevées (0,2 à 1 tonne ha- 1 an-1).
45
En aquaculture, un étang est une pièce d’eau peu profonde, utilisée pour l’élevage contrôlé du
poisson et aménagée de telle sorte qu’elle puisse être aisément et entièrement mise à sec. Il est
installé dans les régions où la rétention de l’eau par la terre est possible (zones argileuses). La
forme, les dimensions et la profondeur d’un étang varient suivant la topographie du terrain, le
climat de la région, les conditions d’exploitation et les ressources du propriétaire. Les formes
rectangulaires ou carrés sont les plus faciles à exploiter.
On distingue des étangs vidangeables ou non vidangeables. L’alimentation en eau de ces
derniers est directement assurée par la nappe phréatique.
46
Bassins d’élevage
47
à 100 m2. Les cages sont en général maintenues à la surface de l’eau par des flotteurs ou posées
au fond sur des pieds. Une cage est constituée d’un montant qui surmonte les filets ou grillages.
Cages flottantes
Les bacs hors sol, en pisciculture, sont des dispositifs de production où la matière principale
utilisée pour l’étanchéité est du plastique. Ces bassins offrent l’avantage d’une flexibilité de
forme, de taille et peuvent être aériens ou souterrains. Les plus petites (< 15 m3) sont de simples
bassines en PVC. Toutefois ces bacs peuvent être des infrastructures de très grandes dimensions
(volume < 1.000 m3). La seule contrainte est la gestion de l’unité piscicole qui oblige parfois à
concevoir et mettre en place des bacs de dimensions raisonnables. Lorsqu’ ils sont de grandes
dimensions les bassines sont remplacées par des structures plus solides faites de briques de
ciment, de bois, de barre de fer, de palissade.
48
3- Conduite d’une pisciculture
Tableau 6 : Densités de mise en charge recommandées chez les tilapias et les poissons chats en
fonction du stade de développement
- L’apport de nourriture
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La nourriture doit être apportée aux poissons d’élevage pour satisfaire à leurs besoins
nutritionnels aussi bien quantitatifs que qualitatifs. L’élevage larvaire est la phase critique dans
le développement des poissons. Chez les poissons, le terme larve désigne les plus jeunes
individus entre le moment où ils sont capables d’ingérer de la nourriture exogène et celui où ils
prennent la forme de l’adulte. Le stade larvaire suit celui embryonnaire et précède le stade
juvénile ou alevin. Il correspond à une période de transformation morphologique et
physiologique continue de l’animal. La larve partage avec l’embryon certaines caractéristiques
comme une très petite taille, un TCS très élevé et une différenciation incomplète de certains
organes. Cependant, elle est déjà capable de capturer et digérer des proies. Le développement
larvaire mérite d’être considéré car il conditionne certaines caractéristiques importantes des
larves et en particulier la taille au moment du 1er repas.
Des études menées par divers auteurs ont permis de déterminer les rations alimentaires chez
plusieurs espèces (tableaux 7 et 8). Les besoins en protéines varient entre 20 à 30% chez les
poissons herbivores, 30 à 40% chez les omnivores et 40 à 55% chez les carnivores. En général,
il est recommandé d’apporter entre 10 et 15 % de lipides dans les aliments destinés aux poissons
d’élevage. La valeur d’un aliment est appréciée par l’indice de consommation qui est le rapport
du poids de la nourriture distribuée et la biomasse des poissons nourris.
50
Tableau 7: Rations alimentaires chez tilapias
Des aliments importés (Coppens, Raanan, etc) peuvent être utilisés pour nourrir les poissons.
De plus en plus des formules alimentaires sont conçues pour valoriser nos sous - produits locaux
dans l’alimentation des poissons (tableaux 9 et 10). L’opération de la fabrication des aliments
est commune chez les animaux terrestres. Les principales étapes sont : broyage, dosage ou
pesage, mélange, mise en forme au moyen d’une granuleuse, séchage, refroidissement,
émiettement.
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Tableau 9: Formules alimentaires pour tilapias
Farine de poisson 45 20
Farine de soja 10 5
Tourteaux de coton 15 20
Son de maïs 7 20
Son de riz 15 30
Farine de manioc 5 5
Huile de palme 3 -
Composition approximative
12 14
Farine de poisson 46 46
Tourteau de soja 17 17
Tourteau de coton 20 20
Farine de maïs 10 13
Son de riz 3 0
Huile de palme 2 2
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Si l’élevage des poissons doit être réalisé dans un étang, il est recommandé de fertiliser ce
dernier avant l’empoissonnement afin de faciliter la production des organismes planctoniques
et benthiques. On peut utiliser à cet effet, des engrais chimiques ou organiques. Les engrais
chimiques tels que l’urée, le triple super phosphate (TSP) ont des effets rapides tandis que les
engrais organiques tels que la fiente de volaille, les déjections de porc, la bouse de vache et les
déjections de lapin sont moins coûteux et ont un effet lent qui dure dans le temps. Le tableau
suivant montre les stratégies à adopter pour réussir la fertilisation d’un étang piscicole.
- Le contrôle de la croissance
Il est conseillé de faire des pêches de contrôle périodiques (mensuelles) pour voir si les poissons
croissent bien en poids et en longueur.
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