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Analyse physico-chimique et bactériologique des eaux de la rivière RWASAVE:


Cas des sites utilisés comme eau potable.

Thesis · August 2010


DOI: 10.13140/RG.2.1.1328.1363

CITATIONS READS

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2 authors:

Jean Yves Uwamungu Yufeng Jiang


Chinese Academy of Sciences Lanzhou Jiaotong University
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Study on environmental behaviour, influencing factors, and adsorption mechnism of the typtical organic pollutants on loess soil in Northwest China affected by biochar
and natural organic matters View project

Topic: Impact of a novel nano sized FeS/Fe3O4-Cu/N co-dopped biochar-activated persulfate on ofloxacin degradation:Photolysis and photocatalysis. View project

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1

INTRODUCTION GENERALE

Les eaux recouvrent trois quart de la surface terrestre. Les eaux contribuent également de 60 à
90 pour cent de la constitution des êtres vivants. Cela montre que l’eau est indispensable à la vie
sur terre .Malgré tout, la qualité de l’eau potable disponible est de loin de satisfaire la demande
des consommateurs. L’homme a eu toujours des difficultés d’apprécier la qualité de l’eau à
consommer. Il ignore que cette dernière peut propager pas mal de maladies pouvant même lui
donner la mort.

L’eau ; qu’elle soit captée d’une source, tirée d’un puits, prélevée dans une rivière ou dans un
lac, une eau naturelle aura traversée au préalable une partie de l’atmosphère, ruisselée sur le sol,
se sera infiltrée à travers la terre végétale et diverses couches géologiques, elle peut être polluée
par l’emploi des pesticides et des engrais chimiques dans l’agriculture ; tel est le cas des eaux de
la rivière RWASAVE joignant les secteurs NGOMA(District HUYE) et SAVE(District
GISAGARA) .

La présence des produits chimiques voire même des bactéries, en concentration, dans l’eau,
représente un réel danger à la santé publique en raison des possibilités d’empoisonnement ou de
propagation des maladies pathogènes. L’une des taches de la chimie de l’environnement est
d’apprécier la qualité de l’eau à consommer afin qu’elle soit mise à la disposition des
consommateurs ou qu’elle soit traitée avant d’être consommée.

Cette étude porte sur l’analyse comparative des paramètres physico-chimiques et


bactériologiques de l’eau de la rivière RWASAVE : Cas des sites utilisés comme eau potable en
vue de contrôler leur qualité et degrés de potabilité .Cela aidera les autorités locales à préserver
leurs habitants de certaines maladies liées à l’utilisation de l’eau polluée.
2

La présente étude est subdivisée en deux parties:

• La première partie concerne la revue bibliographique relative à la présentation de la


région, l’étude théorique des eaux naturelles, l’étude théorique des eaux souterraines
ainsi que les différents types de pollution des eaux.
• La deuxième partie est la partie expérimentale où nous décrivons les méthodes
d'analyses physico-chimiques et bactériologiques. Nous y présentons également les
résultats expérimentaux et leur interprétation.

Cette étude est terminée par une conclusion générale et des recommandations.
3

PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE


4

CHAPITRE 1 : GENERALITES

1.1 PRESENTATION DE LA REGION RWASAVE

1.1.1 Données géographiques

La ville de HUYE est située au Sud-ouest du pays à environ 120 km de la capitale du pays sur
l’axe routier Kigali-Bujumbura. La région de RWASAVE est à 8km de la ville de HUYE : Cette
région couvre la vallée entre les montagnes des secteurs NGOMA (District HUYE) et SAVE
(District GISAGARA), le long de la route qui mène vers le bureau du district de GISAGARA.

1.1.2 Relief

Le relief de la région de RWASAVE se distingue par deux grandes régions naturelles : La région
montagneuse et la région plane dans la vallée.

1.1.2.1 Région montagneuse

Cette région se situe dans la zone Sud-est du secteur SAVE en face de l’arboretum de
l’Université Nationale du Rwanda. Elle a une altitude variant entre 700 et 800 m. Le sol des
collines est composé généralement de kaolisols tandis que dans les vallées on rencontre à
certains endroits des sédiments.

1.1.2.2 Région plane dans la vallée

Elle comprend la partie Ouest de la ville de HUYE et culmine à plus ou moins 800m d’altitude.
Cette région connaît des effets d’érosion torrentielle et du ruissellement sur les pentes. En
5

général, les sols des vallées sont fertiles grâce aux alluvions déposés dans la vallée provenant
des collines suite à l’érosion.

1.1.3 Données hydrologiques

Le réseau hydrographique de la région RWASAVE se caractérise par une rivière de type


pérenne ou permanent étant comme effluent de la rivière UMUKOBWAMWIZA du coté de
l’axe routier Kigali-Bujumbura ; région de MBAZI, où il ya déversage venant des hydrocarbures
rejetés par des véhicules qui y passent et surtout des gros camions qui y tombent. Les torrents
traversent la région au sol sablonneux très perméable et exerce à la fois le long de leurs parcours
l’érosion latérale et verticale causant des dégâts matériels et humains. Ils ont entaillés le cône en
d’immenses ravins pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres de largeur.

1.1.4 Données géologiques

1.1.4.1 Collines

Géologiquement la région présente deux types de formations recouvertes chacun de sols


typiques :

Ce sont des formations du type anatectique du coté du secteur SAVE. Ces formations sont
recouvertes par des sols à altération plus ou moins profonde, assez lourd, argiles, limons
argileux, limons fins, en partie aérolithiques, la même chose du côté de l’arboretum sauf qu’ici
s’ajoute les débris végétaux venant des arbres et des feuilles en décomposition.

1.1.4.2. Remplissage alluvionnaire

La vallée de RWASAVE est remplie d’alluvions en provenance des collines du secteur SAVE et
de colluvions végétaux en provenance de l’arboretum du coté du secteur NGOMA. L’altération y
est modérée, peu profonde. Les sols sont de type anatectique et mezoproterozoique contenant
des limons sableux et argilo-sableux en partie avec des galets résiduaires.

1.1.5 Données démographiques


6

La rivière RWASAVE sert une population dont l’effectif est environ 1500 habitants couvrant
aux alentours de 120 foyers

1.2 ETUDE THEORIQUE DES EAUX NATURELLES

1.2.1 Importance de l’eau

L’eau est à plus d’un titre, une matière première exceptionnelle puisqu’elle est essentielle à toute
forme de vie, qu’elle soit humaine, animale ou végétale. Elle a longtemps été considérée comme
une ressource abondante voire illimitée et il semblait normal à chacun qu’elle soit gratuite ou
quasiment gratuite à cause de tous les symboles qu’elle véhicule depuis toujours tant au plan de
la vie, de la culture ou de la religion, bref elle est biologiquement, industriellement, socialement
et économiquement importante.

1.2.2. Cycle de l’eau

La vapeur d’eau provenant de l’évaporation des eaux (mers, lacs, fleuves,….) ainsi que de la
respiration et de la transpiration des animaux et des végétaux se répand dans l’atmosphère et se
condense sous forme de brouillards et de nuages.

Le nuage formé de fines gouttelettes d’eau liquide se résout en pluie. L’eau de pluie ruisselle en
partie à la surface du sol, s’infiltre en partie dans le sol. L’eau de ruissellement corrode les
montagnes et creuse les vallées ; L’eau d’infiltration favorise le développement de la végétation
et forme des nappes souterraines qui alimentent les sources et les puits.

D’une façon générale le cycle évaporation-transpiration-retour à la mer dure en moyenne 21


jours pour les eaux de surface : le demi-cycle condensation-précipitation est d’environ 9 jours
tandis que le demi-cycle de retour des eaux de pluie à la mer est de l’ordre de 12 jours. Les eaux
d’infiltration retournent elles aussi à la mer mais leur cycle est variable en fonction des nappes et
peut atteindre des milliers d’années lorsqu’il s’agit des nappes géologiques. Tandis que les eaux
souterraines sont souvent de meilleures qualités, les eaux d’infiltration qui alimentent les nappes
7

souterraines et les sources se chargent de matières organiques en traversant des couches


supérieures des sols et s’enrichissent en sels minéraux provenant des terrains rencontrés sur leurs
parcours. Il faut signaler en outre que les puits alimentés par la nappe phréatique sont sensibles à
la pollution par les eaux de surface, en particulier s’ils ne sont pas étanches et s’il y a au
voisinage des sources de pollution tels que les fosses septiques et les égouts.

1.2.3 Principaux constituants des eaux naturelles

Les substances présentes dans les eaux naturelles sont soit en solution vraie, soit en solution
colloïdale soit en suspension plus ou moins fine.

1.2.3.1. Gaz dissous

En contact avec l’air, l’eau naturelle peut dissoudre les gaz de l’atmosphère. Le transfert de ces
gaz à l’interface eau-air est influencé par leur proportion dans l’atmosphère, leur solubilité et la
température. La solubilité des gaz dans l’eau diminue lorsque la température augmente
conformément au principe de LECHATELIER. Ces gaz dissous sont généralement l’oxygène
(O2), le gaz carbonique (CO2), et l’azote (N2).

1.2.3.2 Electrolytes minéraux

Ce sont des anions et des cations en solution ainsi que des sels ou des matières minérales peu
soluble en suspension, provenant des sols où l’eau a voyagé. Ces électrolytes peuvent être classés
en deux catégories : les éléments fondamentaux et les éléments caractéristiques.

Les éléments fondamentaux sont ceux qui sont toujours présents dans les eaux naturelles ; Ils
représentent un système calcocarbonique associé aux ions issus de la dissociation de l’eau. Ils
sont au nombre de six : H2CO3, HCO3-, CO32-, Ca2+, OH- et H+.

Les éléments caractéristiques constituent l’ensemble des autres ions tels que Fe2+, Mn2+, Al3+, Cl-
, SO42-, NO3-, SiO32-,… La présence de ces ions donne une certaine particularité à l’eau, ce qui
permettra de dire par exemple que l’eau est magnésienne, ferrugineuse, chlorurée,… La présence
des éléments caractéristiques dans l’eau même à l’état de trace peut conduire aux effets toxiques
de l’eau.
8

Pour les eaux naturelles, la minéralisation totale est extrêmement variée : Les eaux superficielles
ont une concentration saline inférieure à celle des eaux de nappes, qui, à leur tour, ont une
concentration saline inférieure à celle des eaux profondes.

1.2.3.3 Composés organiques

Ils sont plus ou moins solubles et sont formés par un mélange complexe des produits animaux et
végétaux en décomposition. Les composés organiques sont classés en deux catégories : Les
substances non-humiques et les substances humiques.

Les substances non-humiques sont formés par des produits de base tels que les protéines, les
acides aminés, les polysaccharides, les sucres simples, les graisses, les hydrocarbures, les
pigments, les vitamines, et toxines diverses. Ces substances ne demeurent pas longtemps dans
l’eau car elles sont décomposées dès leur apparition dans l’eau par des microorganismes présents
mais leur renouvellement est très rapide.

Les substances humiques constituent l’essentiel des matières organiques naturelles. En effet ces
substances sont élaborées par les microorganismes tels que les bactéries et les champignons à
partir des produits animaux et végétaux. Leur décomposition n’est pas facile, voila pourquoi
elles demeurent longtemps dans les systèmes aquatiques. Ces substances humiques consistent en
effet en un mélange de trois substances à savoir les acides humiques, les acides fulviques et
l’humine.

1.3. ETUDE THEORIQUE DES EAUX SOUTERRAINES

On sait qu'une partie des eaux de précipitation ruissellent à la surface des continents pour former
les cours d'eau, une s’évapore pour retourner dans l’atmosphère alors qu'une autre partie s'infiltre
dans le sol pour donner ce qu'on appelle les eaux souterraines.
9

Les eaux souterraines constituent une provision d'eau potable inestimable pour l'humanité. Dans
plusieurs pays c'est pratiquement la seule source d'approvisionnement qui puisse exister. Nous
sommes habitués à compter sur les eaux de ruissellement (lacs, rivières, fleuve) pour notre
approvisionnement en eau potable, mais de plus en plus, individus et municipalités se tournent
vers cette richesse que constituent les nappes phréatiques. Celles-ci contiennent un volume
énorme d'eau exploitable. En milieu urbain ou industriel, les nappes phréatiques peuvent devenir
rapidement fragiles à la surexploitation ou à la contamination. Géologues et ingénieurs
géologues commencent à peine à faire l'inventaire de cette ressource et à développer des outils
pour une protection et une exploitation rationnelles.

Contrairement à la croyance souvent répandue que ces eaux sont stockées dans des sortes de
rivières ou de grands lacs souterrains, les eaux souterraines sont contenues dans les pores des
sédiments ou des roches.

1.2.4. Pollution des eaux naturelles

1.2.4.1. Définition
La pollution chimique peut se définir comme l’ensemble des effets nocifs , notamment pour
l’homme, liés a l’apport de produits organiques ou minéraux, en quantités dépassant les capacités
de destruction et de recyclage de l’écosystème.

1.2.4.2 Différents types de pollutions

1.2.4.2.1 Pollution par les métaux lourds

On appelle métaux lourds, les éléments métalliques naturels dont la masse volumique dépasse 5
g/cm3. Ceux-ci sont le plus souvent dans l’environnement sous forme de traces. Il s’agit du
mercure (Hg), plomb (Pb), cadmium (Cd), zinc (Zn), cuivre (Cu), arsenic (As), nickel (Ni),
cobalt (Co), et manganèse (Mn). Les plus toxiques d’entre eux sont le plomb, le cadmium et le
mercure. Généralement ces métaux lourds sont présents dans l’eau, l’air et le sol. Comme tous
les minéraux, ils sont aussi présents dans des roches. Ces réserves naturelles ne constituent pas
un danger en elles mêmes, à proprement parler.
10

Cette pollution résulte de l’exploitation des gisements, de l’érosion ou des éruptions volcaniques,
qui répandent des traces de ces éléments dans l’environnement. Ils peuvent alors devenir
toxiques s’ils se retrouvent en quantités suffisantes dans les organismes vivants. Outre ces
phénomènes naturels, l’activité humaine même s’il ne crée pas des métaux lourds, participe à
leur diffusion dans l’environnement. Nous pouvons signaler à titre d’exemple :

• Les rejets physiques de plomb : l’industrie métallurgique et minière est la principale


source d’émission humaine, le plomb étant présent dans les déchets d’exploitation. On
peut citer également la présence du plomb dans les batteries et carburants d’automobiles.
• Les rejets atmosphériques : Ces rejets concernent la quasi-totalité des métaux tels que le
mercure, cadmium, arsenic, chrome, plomb.
En parlant des rejets des métaux lourds dans l’eau, on peut signaler que pendant de nombreuses
années, des industries situées à proximité des cours d’eau y ont rejetés leurs effluents. A ce
phénomène (de plus en plus limités par l’installation de station d’épuration au sein même des
sites industriels), il faut ajouter l’érosion et le ruissellement de l’eau sur les sols et chaussées.
L’eau constitue un élément fondamental en matières de pollution, puisque dans le cas de métaux,
comme pour d’autres composés, l’eau va favoriser de nombreuses réactions chimiques ; elle
transporte des métaux lourds et les insère dans la chaîne alimentaire (algues, poissons). Même si
les métaux lourds sont le plus souvent présents à l’état de traces, ils n’en restent pas moins très
dangereux, puisque leur toxicité se développe par bioaccumulation dans les organismes. La
plupart du temps, les effets toxiques des métaux lourds concernent le système nerveux, le sang
ou la moelle osseuse et ils sont généralement cancérigènes.

1.2.4.2.2 Pollution par les apports atmosphériques

L’effet de la pollution atmosphérique sur l’eau n’est pas toujours visible. Il se peut que des cours
d’eau, des lacs ou des régions côtières semblent propres tout en étant pollués en raison des
précipitations acides dues à la pluie, à la neige et aux particules, ou indirectement lorsque des
nutriments, des éléments et des métaux lourds sont mis en suspension dans la colonne d’eau.
11

1.2.4.2.3 Pollution par les matières organiques

La diversité chimique extrêmement élevée des espèces moléculaires constituant la matière


organique tant dans les eaux usées que dans les eaux naturelles, fait que l’analyse usuelle ne
cherche pas une identification des molécules présentes, mais simplement une appréciation
globale de l’ensemble de la matière organique. Dans les stations d’épuration, on utilise des
méthodes relatives à la nature, c'est-à-dire l’autoépuration. L’autoépuration est un phénomène
naturel, spontané, grâce auquel une eau élimine une certaine charge de pollution organique sous
l’action des microorganismes tels que les bactéries, les champignons, les algues, etc.

. Pour faire l’étude de la pollution par les matières organiques, quatre paramètres sont d’une
importance capitale. Il s’agit de :

• L’oxygène dissous qui joue un rôle essentiel dans l’épuration spontanée


• La demande biochimique d’oxygène (DBO) qui renseigne sur le contenu biodégradable
de l’eau.
• La demande chimique d’oxygène (DCO) et le carbone organique total (COT) qui
caractérisent l’ensemble de la charge organique qu’elle soit ou non biodégradable.

I.2 .4.3. Apports dans les eaux liés à la pollution atmosphérique

Les polluants de l’atmosphère peuvent être entraînés par les eaux de pluies qui ruissellent sur le
sol et s’infiltrent rejoignant ainsi les eaux superficielles et les eaux souterraines. Les principaux
polluants atmosphériques sont l’anhydride sulfureux (SO2), les oxydes d’azote (NOx) et les
poussières. Le soufre présent dans la plupart des combustibles utilisés (bois, charbon, pétrole,
…) est oxydé en SO2 puis en SO3 en présence de vapeur d’eau dans l’atmosphère et se
transforme en acide sulfurique (H2SO4) qui contribue à l’acidité des pluies.

Les réactions successives sont :

S + O2 SO2

SO2 2SO3
2SO3 + H2O H2SO4
12

Lors de la combustion de ces différents combustibles, il se forme également des oxydes d’azote.
De plus dans les moteurs à explosion et à haute température, l’azote atmosphérique se combine à
l’oxygène pour former ainsi divers oxydes d’azote que nous désignons par NxOy

xN2 (g) + yO2 (g) 2NxOy (g)

Comme les oxydes de soufre, ces oxydes d’azote se combinent avec l’eau pour former des acides
(dont principalement HNO3) qui contribue à la diminution du pH de la pluie.

Les pluies acides sont ainsi formées : 2 de leur acidité environ est sulfurique, 1 nitrique. Il en
3 3

découle un déséquilibre de transferts ioniques dans le sol et les conséquences sur la végétation
notamment en milieu forestier peuvent être importantes. Elles acidifient les eaux de surface
lorsque le tampon calcocarbonique n’est pas suffisant. Quant aux poussières, elles ont une
composition chimique très variée dont le carbone est l’un des éléments essentiels. Cependant il
n’est pas toujours sous forme libre, mais se retrouve quelquefois à l’état d’hydrocarbures non
complètement brûlés. D’autre part, les poussières sont des absorbantes efficaces et peuvent
retenir des traces métalliques.

Les pluies entraînent les particules en suspension dans l’air, ou, lors de ruissellement, déposées
sur le sol. L’apport des micropolluants par les pluies dans les eaux souterraines et les eaux de
surface est loin d’être négligeable.

1.2.4.4. Pollution des eaux naturelles et la santé

La pollution de l’eau, que ce soit par les eaux usées, des nutriments, des substances organiques
de synthèse, l’acidification ou des substances chimiques particulières a des effets directs sur la
santé. Les eaux usées, outre qu’elles peuvent perturber l’équilibre écologique des rivières ou des
lacs, véhiculent également les pathogènes microbiens. D’autres nutriments peuvent polluer les
sources d’eaux souterraines par des nitrates, les taux de nitrates dans l’eau de boisson dépassant
alors souvent les niveaux recommandés par l’OMS. Les plus dangereux peuvent s’accumuler
dans des organismes vivants comme les poissons et les coquillages qui, s’ils sont consommés,
peuvent être dangereux pour l’homme. L’acidification contribue à élever les niveaux de métaux
lourds dans l’eau de boisson lorsqu’il y a mobilisation de métaux contenus dans le sol ou dans
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les conduites de distribution d’eau par des eaux souterraines acidifiées. Les eaux usées non
traitées, les effluents industriels et les déchets agricoles sont souvent déversés dans des cours
d’eau, des lacs ou des zones côtières, mettant en danger la santé des personnes qui utilisent cette
eau à des fins récréatives. L’exposition à des eaux polluées à l’occasion d’activités de loisirs peut
provoquer des diarrhées, des infections respiratoires, des irritations cutanées et d’autres maladies
selon les polluants en cause. Enfin, le milieu aquatique héberge les moustiques vecteurs ainsi que
les mollusques hôtes intermédiaires des parasites pour entraîner des maladies chez l’homme. Le
développement accéléré des ressources hydriques a entraîné des modifications de l’habitat et des
conditions écologiques qui favorisent l’apparition de certains vecteurs de maladies.
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DEUXIEME PARTIE : PARTIE EXPERIMENTALE

CHAPITRE 2 : TECHNIQUES D’ECHANTILLONAGE ET METHODES D’ANALYSE

2.1 Description et localisation des sites d’échantillonnage

Pour faire une analyse de l’eau, il faut tout d’abord procéder à l’échantillonnage.

Notre étude a consisté à prélever les eaux de la rivière RWASAVE sur deux sites différents.

La rivière RWASAVE prend sa source au ruisseau UMUKOBWAMWIZA et traverse la vallée


sédimentaire dont la géologie est du type anatectique et mezoproterozoique. Les deux
prélèvements ont été effectués pendant les deux saisons respectivement sèche et humide.

La fixation des sites d’échantillonnage est un préalable. Pour cela, les points de prélèvement ont
été choisis en tenant compte des sources de pollution de l’eau de cette rivière

2.2 Techniques de prélèvement d’échantillons d’eau

2.2.1 Prélèvement pour l’analyse physico-chimique

2.2.1.1 Matériel utilisé

Ce sont des bouteilles en polyéthylène d’un litre chacune qui ont été utilisées. En effet, ces
récipients, au contact de l’eau, ne sont pas attaqués et ne se cassent pas lors du transport ou si les
échantillons se congèlent. Pour l’analyse de l’oxygène dissous des bouteilles en verre de 60 ml
chacune, ont été utilisées.

2.2.1.2 Technique de prélèvement


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Rincer plusieurs fois avec peu de liquide est plus efficace que rincer une seule fois avec
beaucoup de liquide. Pour cela, avant chaque prélèvement de l’eau on rinçait plusieurs fois le
matériel de prélèvement puis les étapes ci-après ont été suivies :

1. Tendre le matériel de prélèvement rincé au point de prélèvement.


2. Fermer rapidement le flacon de prélèvement et procéder à l’étiquetage.

Pour les échantillons destinés à l’analyse des métaux lourds, 3 gouttes de toluène ont été
ajoutées à chaque bouteille avant de la fermer afin d’éviter les phénomènes d’adsorption de ces
métaux sur les parois des bouteilles. Après le prélèvement, les échantillons sont transportés dans
les bacs en plastique.

2.2.2 Prélèvement d’échantillons d’analyses bactériologiques

2.2.2.1 Matériel utilisé

On a utilisé des flacons en verre de 200 ml, propres et stérilisés à l’autoclave, munis de bouchons
filetés, le col étant protégé de toute contamination par une feuille d’aluminium bien ajusté.

2.2.2.2 Techniques de prélèvement

A l’aide d’une flamme, on a stérilisé chaque point de prélèvement avant d’effectuer tout
prélèvement, ensuite les étapes ci-après ont été suivies :

1. Enlever le bouchon du flacon par une main, celle-ci ne doit rien toucher pendant le
prélèvement, non plus d’ailleurs le col du flacon, lequel est tenu dans l’autre main par
son fond.
2. Tendre le flacon au point de prélèvement ; fermer rapidement après le remplissage du
flacon. Les échantillons sont transportés dans des glacières dont la température est de
40C, si la durée de transport dépasse une heure.
16

2.3 Matériel et méthodes physico-chimiques utilisées

2.3.1 Matériel

Mis à part le matériel courant de laboratoire (béchers, éprouvettes, tubes à essais, etc.) différents
types d’appareils ont étés utilisés :

• Comparateur du type Farbkarte pH : 4,0 – 10,0 Merck kgaA


• Conductimètre modèle CDS 5000
• Spectrophotomètre modèle HACH DR/5000
• Spectrophotomètre d’absorption atomique modèle VARIAN Spectr. AA PLUS
• Digesteur modèle HACH COD REACTOR

2.3.2 Méthodes physico-chimiques

Les méthodes physico-chimiques utilisées sont les suivantes :

2.3.2.1 Méthode volumétrique

La méthode volumétrique est une opération qui consiste à déterminer le titre d’une solution,
c’est-à-dire sa concentration. En effet, la solution de concentration connue est versée goutte à
goutte dans la solution à doser dans laquelle on a préalablement mis quelques gouttes
d’indicateur coloré pour détecter le point équivalent.

Ainsi le titrage d’une substance X en solution se fait en faisant réagir sur cette substance, un
réactif Y que l’on ajoute progressivement à la solution de X. Connaissant les proportions dans
lesquelles réagissent les deux substances X et Y, on relie la quantité de X à celle de Y ajoutée au
point équivalent c’est-à-dire lorsque X et Y ont été mis en présence exactement dans les
proportions stœchiométriques. En désignant par nx le nombre de moles, nx peut être connu en
versant des volumes connus de solution de Y dans la solution de X et par mesure du volume de
solution titrante versée d’où la dénomination de titrage volumétrique. C’est par cette méthode
que l’on a pu déterminer l’alcalinité (TAC), la dureté (TH) et l’oxygène dissous.
17

2.3.2.2 Spectrophotométrie UV-Visible

La spectrophotométrie UV-Visible est une technique d’analyse qualitative et quantitative où un


faisceau de lumière de longueur d’onde monochromatique traverse la solution à analyser. Un
schéma simplifié d’un spectrophotomètre à double faisceau est le suivant :

Io Faisceau de référence Monochromateur

échantillon

Source de Faisceau Faisceau Détecteur Enregistreur radiations incident


transmis (tracé du Spectre)

Électromagnétiques

A chaque absorption, on observe une bande d’absorption sur le spectre. La hauteur de chaque
IO
bande est liée à l’absorbance Aλ = log qui peut être exprimée par la loi de Beer-Lamber :
I
Aλ = ε ⋅ l ⋅ c
18

Io I
Et comme Aλ = log , cette équation peut s’écrire sous la forme : log o = ε ⋅ l ⋅ c
I I

Io : Intensité du faisceau lumineux monochromatique incident

I : Intensité du courant lumineux transmis

l : Epaisseur de la cellule (en cm)

c : Concentration du corps absorbant (en mol l -1)

ε : Coefficient d’absorption molaire (en mol -1cm-1)

Io
log = Aλ est appelé absorbance ou densité optique.
I

C’est par cette méthode que l’on a pu doser la turbidité, la couleur, les nitrites, les nitrates,
l’ammoniac, les ions chlores, le manganèse, le fer, la DCO et les matières en suspension.

2.3.2.3 Spectrophotométrie d’absorption atomique (SAA)

Au cours de l’émission d’un rayonnement de fréquence γ par un atome, un électron passe du


niveau d’énergie q à un autre p, situation traduite par la relation :

Eq − Ep = hγ (1)

C’est cette propriété qui est exploitée dans la méthode de spectrophotométrie d’absorption
atomique.

La relation (1) traduit le fait qu’une famille d’atomes ne peut absorber que les radiations qu’elle
est capable d’émettre par désexcitation. L’absorption atomique est mesurée en tenant surtout
compte de la transition la plus probable, c'est-à-dire celle avec l’état fondamental. Dans ce cas
les photons excitateurs ont pour énergie Eq = hγ , Eq est l’énergie du premier état excité, avec
bien sûr Ep = 0.

Io et I désignant respectivement les intensités du faisceau des photons avant et après la traversée
de la source d’atomes, et L le trajet optique dans cette source,
19

On a : I = I 0 e − kN 0 L

En introduisant les logarithmes népériens dans les deux membres,

I
Cette relation devient : ln = −kNo L
Io

I 1
Et comme ln x = ln (10) logx, on a : log =− kN 0 L
Io ln10

I0 1
log = kN 0 L
I ln 10

I0
Aλ = log = 0,434 kN o L
I

Aλ : Absorbance

N0 : Population en atomes du niveau fondamental

sk : cœfficient d’absorption

D’après la relation précédente on voit que l’absorbance est proportionnelle à la concentration de


l’élément analysé dans la vapeur atomique et à la longueur du trajet optique dans la source
d’atomes.

L’échantillon étudié qui doit être obligatoirement sous forme liquide, doit être aspiré et atomisé
dans une source d’atomisation constituée par une flamme. Cette dernière est alors traversée par
un faisceau de photons issu de la cathode creuse caractéristique de l’élément à doser. Le
détecteur qui est une photocathode associée à un photomultiplicateur d’électrons reçoit
alternativement des faisceaux I0 et I et donne naissance à un signal dont l’exploitation conduit à
la détermination de A. Cette technique a l’avantage de n’utiliser que de petites quantités de
l’échantillon et de doser quantitativement plusieurs éléments d’un même échantillon car chaque
élément absorbe à la longueur d’onde caractéristique. Les interférences éventuelles sont
20

minimisées par l’utilisation d’un tampon spectral. La SAA a été utilisée pour doser le plomb, le
cadmium, le cuivre, le chrome et le zinc.

2.4 Matériel et procédures d’analyse bactériologiques utilisées

2.4.1 Matériel

• Boite de Pétrie de dimension de 90 à 100 mm


• Bain-marie réglable
• Membrane filtrante de porosité 0,45 µ
• Autoclave modèle Tuttnauer Briinkman 2340 M.
• L’incubateur ou étuve (37-440 ; 220c)
• Distillateur
• Bombonne à gaz, le bec bunsens
• Réfrigérateur et Jarre d’anaérobiose
• Lampe à filtration
• Verrerie de laboratoire
• microscope

Différents autres matériels courants de laboratoire ont été utilisés.

2.4.2. Procédures d’analyse bactériologique

2.4.2.1. Préparation des milieux de culture

Parmi les étapes de l’analyse bactériologique, la préparation des milieux de culture prend la toute
première importance et doit donc être réalisée avec précaution. Dans ce cadre, les flacons
contenant les milieux de culture complets déshydratés doivent être à l’abri de la lumière, dans un
endroit sec à la température indiquée par le fabricant. Pour préparer ces milieux de culture, on
utilise de l’eau distillée conservée dans des récipients en matériaux inertes, dépourvus de toute
substance inhibitrice avant l’utilisation.
21

2.4.2.2. Préparation de l’échantillon

Le comptage après culture dans une boite de Pétri ne se fait dans de bonnes conditions qu’entre 0
et 100 colony forming units (cfu) par boite de Pétri ce qui, pour un échantillon de 1 ml
correspond à une concentration comprise entre 0 et 100 cfu par ml.

Comme les procédés d’analyse bactériologique sont limités à une gamme réduite de
concentration, cette gamme étroite permet de faire face aux situations réelles en modifiant le
volume de l’échantillon ou plus généralement en modifiant sa concentration, soit par “dilution”,
soit par “concentration”.

(a) Dilution

Généralement, on réalise des séries de dilution de 1 chacune. Le diluant utilisé est de


10
l’eau stérile, de l’eau physiologique stérile, mais la solution de Ringer qui est un sérum
physiologique au KCl paraît la plus préférable.

(b) Concentration

Dans le cas où le niveau de la concentration par ml est tel que l’échantillon habituel
s’avère insuffisant pour permettre le dénombrement ou une évaluation valable, on peut avoir
recours à la filtration sur membrane, ce qui permet de concentrer facilement les germes présents
sur une membrane d’un diamètre de l’ordre de 47 mm.

I.1.1 2.4.2.3. Méthodes de dénombrement


22

(a) Méthodes de dénombrement direct par numération de colonies isolées après


ensemencement sur un support nutritif solide.

Dans cette méthode, le dénombrement est effectué par intégration de la prise d’essai sur la
surface du milieu de culture. Dans ce cas, les bactéries maintenues dispersées dans un milieu
gélose liquide qui finit par se solidifier, donnent naissance dans des conditions favorables à des
colonies isolées les unes des autres qui, de ce fait, peuvent directement être comptées. A la fin, le
résultat sera exprimé en nombre de colonies par volume d’échantillon.

(b) Dénombrement direct par calcul statistique.

Dans ce cas, les bactéries se multiplient librement dans le milieu liquide par suite de l’utilisation
des milieux sélectifs ou d’une réaction chimique particulière. On peut mettre en évidence la
présence d’une bactérie appartenant à un groupe donné en considérant le nombre de tubes
ensemencés respectivement pour trois séries de dilution.

2.5 Protocoles expérimentaux

2.5.1. Protocole expérimental pour l’analyse physico-chimique

1. pH

Par définition, le pH est une mesure de l’activité des ions H+ contenus dans une solution : pH
= − log (H+)

Dans nos analyses, les mesures du pH ont été effectuées juste au site de prélèvement. Pour ce
faire, 5 ml de l’échantillon ont été placés dans un tube à essais puis, on y a ajouté 3 gouttes
d’indicateur universel. La couleur résultante a été comparée visuellement à une gamme de
couleurs de référence à l’aide d’un comparimètre dans lequel chaque couleur correspond à un pH
donné.

2. Conductivité, minéralisation globale (TDS) et température


23

Ces trois paramètres ont été mesurés à l’aide des commandes différentes que comporte le
conductimètre type CDS 5000. La conductivité est exprimée en µ s/cm, la minéralisation globale
(TDS en anglais) en mg/l et la température en 0C.

3. Titre hydrotimétrique (TH) ou dureté totale

La détermination du TH consiste à doser essentiellement les ions calcium et magnésium

contenus dans l’eau. Au cours de ce dosage, le réactif titrant utilisé est l’anion

éthylènediaminetétracétate abrégé EDTA, le milieu étant tamponné à pH = 10. L’indicateur

utilisé est le noir Eriochrome T et la réaction de titrage est la suivante :

M2+ + Y4- MY2-

M2+ : ion calcium ou ion magnésium

Y4- : ion éthylènediaminetétracétate

4. Titre calcique ou dureté calcique (TCa)

La dureté calcique exprime la quantité des ions calcium contenue dans l’eau. A son tour, elle a
été dosée par complexométrie à l’aide de l’EDTA. On commence alors par précipiter le
magnésium sous forme d’hydroxyde de magnésium Mg(OH)2 par addition de soude.
2+
L’indicateur utilisé est le murexide, sensible aux seuls ions Ca . Des résultats obtenus, on en
déduit la dureté magnésienne (la dureté due aux ions Mg2+), par une simple différence entre la
dureté totale et la dureté calcique : TMg = TH – Tca

5. Titre alcalimétrique complet (TAC) ou alcalinité totale

Le titre alcalimétrique complet (TAC) consiste en la concentration de l’eau en espèces basiques


OH-, HCO3-, CO32-, ou plus précisément l’alcalinité totale d’une eau est mesurée par la quantité
d’acide nécessaire pour abaisser son pH jusqu'à 4,5, puisque les eaux naturelles ont le plus
souvent un pH supérieur à 4,5 ; elles sont donc alcalins par rapport à ce pH. L’abaissement de ce
24

pH se fait en dosant de l’eau à l’aide d’une solution de H2SO4 à 1%. L’indicateur utilisé est le
méthylorange et on arrête le dosage quand ce dernier vire au rouge. L’acide sulfurique réagit
avec trois formes d’alcalinité, les convertit en eau ou en acide carbonique. En effet, quand les
ions OH- sont présents, ils réagissent pour former de l’eau :

OH- + H3O+ 2H2O

C’est l’alcalinité à la phénolphtaléine qui est déterminée par la fin de titrage à pH = 8,3, lequel
pH correspond à la conversion des carbonates en hydrogénocarbonates :

CO2-3 + H3O+ HCO-3 + H2O

Le titrage à pH = 4,5 complète la conversion des hydrogénocarbonates en acide carbonique.


C’est le TAC ou alcalinité totale :

HCO-3+ H3O+ CO2 + 2H2O

6. Turbidité et couleur

La turbidité et la couleur sont deux propriétés optiques essentielles des eaux naturelles.
Leurs mesures ont été effectuées sur spectrophotomètre à lecture directe de type “HACH DR
/2000”. La turbidité est exprimée en FTU et la couleur en Pt Co.

7. Oxygène dissous
25

Le dosage de l’oxygène dissous est d’une importance capitale dans les études portant sur
la qualité des eaux. Les substances biodégradables consomment de l’oxygène dissous et sa
détermination constitue une mesure directe de la pollution. C’est en utilisant la méthode
iodométrique de WINKLER que l’on a pu doser l’oxygène dissous. Cette méthode comporte
trois étapes :

• Oxydation de l’ion manganèse (II) en milieu basique par l’oxygène dissous, avec
formation de l’oxyde hydroxyde de manganèse.
1
Mn2+ + O2 + 2HO - MnO (OH)2
2

Le précipité brun floconneux

• L’oxyde hydroxyde de manganèse formé est réduit par l’iodure de potassium en milieu
acide avec libération de l’iode

MnOs (OH)2 + 4H+ + 2 I- I2 + Mn2+ + 3H2O

• Enfin, l’iode libéré est titré à l’aide d’une solution de thiosulfate de sodium :

I2 + 2S2O32- S4O2-6 + 2I-

8. Demande chimique en oxygène


26

La DCO : une mesure des matières organiques contenues dans les eaux naturelles qu’elles soient
biodégradables ou non. La détermination colorimétrique de la DCO passe d’abord par la
digestion de l’échantillon ; le réactif utilisé à cette fin contient :

• Un oxydant fort, l’acide chromique en excès et en milieu acide sulfurique.


• Le sulfate d’argent Ag2SO4 qui joue le rôle de catalyseur
• Le sulfate de mercure HgSO4 pour complexer les ions interférents tels que Br-,
Cl-, et I –

Pour permettre la digestion, l’échantillon passe d’abord au reflux pendant deux heures à 150 0C
et au cours de la digestion le chrome (VI) est réduit en chrome (III) par la matière organique
présente dans l’échantillon selon la réaction ci-après :

H2CrO4 + 6H+ + 3è Cr3+ + 4H2O

Après la digestion, la coloration jaune qui est due à l’acide chromique restant, persiste, la
quantité qui reste est dosée par colorimétrie.

9. Matières en suspension

Les matières en suspension dans l’eau ont été dosées à laide du spectrophotomètre de Type

HACH DR/5000.Le résultat est exprimé en mg/l

10. Ammoniac (NH3)

C’est par la méthode de NESSLER que l’on a pu doser l’azote ammoniacal dans l’eau. Dans ce
dosage, différents réactifs ont été utilisés :

• Le stabilisateur minéral (tartrate de potassium et de sodium) qui est un réactif masquant


qui séquestre, par complexation, les ions responsables de la dureté de l’eau.
27

• Le réactif de NESSLER composé d’iodure mercurique (HgI2), d’hydroxyde de sodium et


de l’eau.
En milieu fortement alcalin, le réactif de NESSLER réagit avec l’ammoniac de l’échantillon pour
former un colloïde jaune dont l’intensité de la coloration dépend de la concentration d’azote
ammoniacal. La réaction est la suivante :

2Na2 HgI4 + 3NaOH + NH 3 HgOINH 2 + 7NaI + 2H 2 O


Jaune

12. Nitrates (NO-3)

En préalable, les ions nitrates présents dans l’eau sont reduit par le cadmium en ions nitrites. Ces
derniers reagissent avec l’acide sulfanilique pour donner un sel de diazonium intermediaire qui, à
son tour, réagit avec l’acide gentisique pour donner un complexe de coloration jaune dont
l’intensité est proportionelle à la concentration de l’azote nitrique.

Les réactions successives sont les suivantes :

NO-3 + Cd + 2H+ NO-2 + Cd2+ + H2O

+
NO-2 + H2N SO3H + 2H + N N SO3H + 2H2O

Acide sulfanilique Sel de diazonium


OH

+
N N SO3H + COOH

OH OH

HO3S N N COOH + H+

HO
28

La concentration en nitrites en mg/l NO-3 N est obtenu en multipliant la valeur affichée par le
facteur 4,4 (facteur de conversion).

14. Phosphates

Pour doser les phosphates, on a utilisé le réactif des phosphates. Celui-ci est un mélange de
thiosulfate de potassium (K2S2O8), d’acide ascorbique et de l’oxyde de molybdène. Comme le
phosphate existe sous plusieurs formes, celle qui est organique doit être préalablement
minéralisée. Les ions phosphates réagissent avec l’oxyde de molybdène pour donner un
complexe phosphomolybdique jaune qui réagira à son tour avec l’acide ascorbique en donnant
les espèces de molybdène colorées en bleu et dosées par colorimétrie. Ainsi on observe les
réactions ci-après :

• Conversion des différentes formes du phosphore :

Na2P2O7 + 2H2SO4 + H2O 2H3PO4 + 4Na+ + 2SO2-4

R O P OR' + K2S2O8 + H2SO4 H3PO4 + 2K+ + 3SO2-4 +


divers fragments organiques
OH

(R et R' sont les groupement organiques)

Formation du complexe phosphomolybdique

H2PO-4 + 12 MoO3 [H2PMo12O40]-

• Formation des espèces du molybdène


[H2PMo12O40]- + Acide L – (+) – ascorbique espèces du molybdène
29

(Bleues)

16. Chlorures (Cl-)

Pour doser les chlorures, on a utilisé un réactif composé de thiocyanate mercurique Hg(SCN)2 en
solution méthanolique, l’acide perchlorique HClO4, le perchlorate ferrique Fe(ClO4)3 et l’eau.

Les ions chlorures présent dans l’échantillon réagissent avec les thiocyanate de mercure en excès pour
libérer les ions SCN- qui, à leur tour, réagissent avec les ions Fe3+ pour donner un complexe rouge-
orangé dosé par colorimétrie.

Les réactions successives sont les suivantes :

Hg(SCN)2 + 2Cl- HgCl2 + 2SCN-

Fe3+ + SCN- Fe(SCN)2+

17. Manganèse (Mn)

Le dosage du manganèse fait intervenir les réactifs suivants :

Le cyanure de potassium en milieu basique, l’acide ascorbique qui est un agent réducteur.

L’agent complexant utilisé est le 1-(2’-pyridylazo)-2-naphtol (PAN) dissous dans le dimethylformamide


en présence de l’octylphenoxyéthanol qui est un réactif masquant pour éliminer les autres ions
interférents. Le PAN réagit avec les ions manganèse pour former un complexe de coloration rouge
orangé dont l’intensité est proportionnelle à la concentration des ions manganèse présent dans
l’échantillon :
30

N N N

2+
2 + Mn O + 2H+
N N N Mn
O

HO N N N
PAN

18. Fer (Fe)

Le réactif des ions Fe2+ est le 1,10-phénanthroline en présence d’un réducteur doux, l’hydroxylamine,
qui transforme les formes oxydées du fer en ions ferreux. Ceux-ci réagissent avec la phénanthroline pour
donner un complexe orangé dosé par colorimétrie.

4Fe3+ + 2NH2OH 4Fe2+ + N2O + H2O + 2H+

N
N

+ Fe 2+ Fe
3 N
N N
N N
31

2.5.2. Protocole expérimental pour analyse bactériologique

2.5.2.1 Identification de la flore aérobie mésophile totale (FAMT)

La flore aérobie mésophile totale donne le nombre de colonies se développant pendant 48 heures à
37 0C ou 72 heures à 22 0C sur un milieu gélose ensemencé avec 1 ml d’eau.

2.5.2.2 Identification des coliformes totaux et fécaux

En premier lieu, l’échantillon doit être filtré sur une membrane d’ester de cellulose de porosité
0,45 µ. Les coliformes fécaux sont identifiés en comptant les colonies sur les boîtes de pétri
incubées à 44 0C pendant 24 heures alors que les coliformes totaux sont identifiés en comptant les
colonies sur les boîtes de pétri incubées à 37 0C pendant 24 heures. Il faut signaler que l’incubation
à 44 0C constitue un test présomptif d’Escherichia coli.

2.5.2.3. Identification d’Escherichia coli

Des coliformes fécaux obtenus lors de l’incubation à 44 0C pendant 24 à 48 heures, on détermine


l’Escherichia coli. La coloration rouge qui apparaît après ajout du réactif de Kovaks constitue un
test pouvant confirmer la présence d’Escherichia coli.

2.5.2.4. Identification des streptocoques fécaux

Le test qui peut confirmer la présence des streptocoques fécaux consiste à filtrer l’échantillon sur
la membrane et à faire l’incubation à 37 0C pendant 24 à 48 heures.

Apres l’incubation, toutes le colonies sont de coloration rouge, rose ou noire et sont dénombrées.
Puisque les streptocoques fécaux sont plus résistants que les coliformes fécaux, leur détermination
constitue une information supplémentaire concernant la pollution par des matières fécales.

2.5.2.5 Détermination des salmonella et shigella

La présence des salmonella et shigella dans l’eau est le signe d’une pollution par les matières
fécales. Leur détection est très importante car leur présence rendrait l’eau impropre à la
32

consommation. La détermination des salmonella et shigella se fait en trois étapes et pour chaque
étape l’incubation se fait à 370C pendant 24 heures.

CHAPITRE3 : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Les résultats des analyses physico-chimiques et bactériologiques présentés et discutés dans ce


chapitre proviennent des échantillons d’eau prélevés du 24 Mai 2010 au cours de la grande saison
humide (en kinyarwanda ITUMBA) ; et du 26 Juillet 2010 au cours de la grande saison sèche (en
kinyarwanda ICYI).

3.2. Présentation des résultats des paramètres physico-chimiques analysés

Le tableau I présente les résultats moyens des paramètres physico-chimiques de deux prélèvements
effectués pour chaque site pendant la saison sèche et le tableau II les résultats moyens issus de
deux prélèvements effectués pendant la saison de pluies.

Dans chaque tableau, la dernière colonne est réservée aux normes de l’OMS applicables à l’eau de
boisson.

Tableau I: Résultats moyens des paramètres physico-chimiques analysés en saison sèche

Paramètres analysés Sites de prélèvements Normes

de l’OMS
Type de paramètre Unité Site I Site II

Goût - Inoffensif Inoffensif Inoffensif


33

Odeur - Modérée Modérée Modérée

pH - 7,25 7,24 6,5 – 8,5

0
Température C 22 22,33 < 25

TDS mg/l 539,9 510,63 500

Conductivité µs/cm 350 272,23 100 – 200

Couleur PtCo 12 9,66 0-5

Turbidité FTU 6,33 5,23 0-5

DCO mg/lO2 8,33 5,33 50

Oxygène dissous mg/l 4,9 4,2 5

Ammoniac (NH3) mg/l 0,20 0,11 0,05

Nitrates (NO-3) mg/l 15,72 11,63 6,6

Phosphates (PO3-4) mg/l 1,73 1,51 1,41

Chlorures (Cl-) mg/l 24,16 21,13 117,5

Dureté totale (TH) mg/lCaCO3 195,3 182,4 100 – 200

Dureté calcique (TCa) mg/lCaCO3 101,1 98 -


34

Dureté mg/lCaCO3 94,2 84,4 -

magnésienne (TMg)

Alcalinité totale (TAC) mg/lCaCO3 114, 8 107,3 -

Fer (Fe) mg/l 0,11 0,03 0,76

Manganèse (Mn) mg/l 0,044 0,033 0,05

M.E.S mg/l 6,3 5,2 0,1 – 5

Tableau II: Résultats moyens des paramètres physico-chimiques analysés en saison humide

Paramètres analysés Sites de prélèvements Normesde l’OMS

Type de paramètre Unité site I Site II

Goût - Inoffensif Inoffensif Inoffensif

Odeur - Modérée Modérée Modérée

pH - 7,66 7,16 6,5 – 8,5

0
Température C 22,36 22,23 < 25

TDS mg/l 550,21 520,06 500

Conductivité µs/cm 365,33 295,33 100 – 200


35

Couleur PtCo 19,66 15 0–5

Turbidité FTU 7,32 6,61 0–5

DCO mg/lO2 9,66 7,01 50

Oxygène dissous mg/l 4,33 4,06 5

Ammoniac (NH3) mg/l 0,31 0,17 0,05

Nitrates (NO-3) mg/l 21,05 18,06 6,6

Phosphates (PO3-4) mg/l 0,41 0,32 1,41

Chlorures (Cl-) mg/l 29,23 22,30 117,5

Dureté totale (TH) mg/lCaCO3 199,6 194,6 100 – 200

Dureté calcique (TCa) mg/lCaCO3 108,3 104,5 -

Dureté mg/lCaCO3 104,3 90,1 -

magnésienne (TMg)

Alcalinité totale (TAC) mg/lCaCO3 117,4 114,47 -

Fer (Fe) mg/l 0,13 0,05 0,76

Manganèse (Mn) mg/l 0,048 0,039 0,05


36

M.E.S mg/l 6,7 5,9 0,1 – 5

3.2.1. Analyse et interprétation des résultats des paramètres physico-


physico
chimiques.
Dans la suite l’histogramme en jaune représentera respectivement les valeurs
moyennes du site I alors que l’histogramme en rouge représentera respectivement
les valeurs moyennes du site II.

3.2.1.1. pH

Le graphique I montre les valeurs moyennes de pH pour les deux sites au cours de deux saisons.
sais

Graphique I : valeurs moyennes de pH pour les deux sites au cours de deux saisons.

9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
Sèche Sèche humide humide OMS

L’analyse de ce graphique montre que les valeurs de pH enregistrées pour les deux sites et au cour
des deux saisons conviennent parfaitement (comparées aux normes de l’OMS) pour l’eau de
boisson. Cette non variabilité du pH pour les deux saisons peut être justifiée par le fait que les eaux
naturelles contiennent à la fois de l’acide carbonique (H2CO3) et des sels de cet acide faible
(bicarbonates), ce qui leur confère les propriétés analogues à celles des solutions tam
tampons.
37

3.2.1.2 Température

Le graphique II montre les valeurs moyennes de température pour les deux sites au cours de deux
saisons.

Graphique II : les valeurs moyennes de température pour les deux sites au cours de deux
saisons

25

20

15

10

0
Sèche Sèche humide humide OMS

D’après les données de ce graphique, on voit que les valeurs de température sont dans les normes
de l’OMS pour l’eau de boisson.

3.2.1.3. Minéralisation globale (T.D.S) et conductivité

Les diagrammes III et IV montrent


montre respectivement les valeurs moyennes de T.D.S et de
conductivité pour les deux sites au cours de deux saisons.
saisons

Graphiques III et IV : Valeurs moyennes de T.D.S et de conductivité pour les deux sites au
cours de deux saisons.
38

600 400
350
500
300
400
250
300 200
150
200
100
100
50
0 0

Graphique III Graphique IV


I

L’analyse des résultats de ces graphiques montre que les valeurs de TDS et de conductivité sont
relativement élevées et supérieures aux normes de l’OMS pour l’eau de boisson et pour les deux
sites et cela au cours des deux saisons. Ceci résulterait d’un apport en matières dissoutes par
infiltration des eaux usées domestiques car, la rivière RWASAVE est entourée par de nombreux
ménages.

3.2.1.4 Turbidité, couleur et matières en suspension (M.E.S)

Les graphiques V, VI et VII montrent


montre respectivement les valeurs moyennes de turbidité, de
couleur et de matières en suspension pour les deux sites au cours de deux saisons.
saisons

Graphiques V , VI et VII : Valeurs moyennes respectives


respectives de turbidité, de couleur et de
matières en suspension pour les deux sites au cours de deux saisons :
39

8 20
7 18
16
6
14
5 12
4 10
3 8
6
2
4
1 2
0 0

Graphique V Graphique VI
V

Graphique VII

La turbidité et la couleur sont en relation directe avec les matières dissoutes ou en suspension dans
une eau. on voit que les teneurs en couleur, de turbidité et de matières en suspension sont
supérieures aux normes.. Les grandes valeurs observées proviendraient du déversement d’eaux
40

usées domestiques riches en matières en suspension. En particulier pour le site I les activités de
lessive qui s’y font augmenteraient ces valeurs. Pendant la saison humide la terre apportée par les
eaux de la rivière augmenterait particulièrement la teneur en couleur.

3.2.1.5 DCO et oxygène dissous

Les graphiques VIII et IX montrent


montre respectivement les valeurs moyennes de DCO, et d’oxygène
dissout pour les deux sites au cours de deux saisons.
saisons

Graphiques VIII et IX : valeurs moyennes de DCO, et d’oxygène dissous pour les deux sites
au cours de deux saisons.

50 5
45 4,5
40 4
35
3,5
30
3
25
2,5
20
15 2
10 1,5
5 1
0 0,5
0
Sèche Sèche humide humide OMS

Graphique VIII Graphique IX

Les résultats de cette étude comparative des teneurs en DCO et oxygène dissous entre les Sites
montrent que les teneurs en oxygène dissous et en DCO sont dans les normes de l’OMS relatives
à la potabilité de l’eau de boisson. Pour la DCO , les
es valeurs élevées qui ont été enregistrées au
cours de la saison des pluies résultent probablement, d’un apport en matières organiques
oxydables apportées par les eaux d’infil
d’infiltration
tration et les eaux de ruissellement chargées en matières en
suspension au cours de la saison des pluies [11]. Cependant, la teneur en oxygène dissous est plus
élevée au cours de la saison sèche et cela pour les
les deux sites. En effet au cours de la saison des
pluies il ya augmentation du nombre de bactéries qui consomment de l’oxygène.
41

3.2.1.6. Titre hydrotimétrique (TH)

Le graphique X montre les valeurs moyennes du titre hydrotimétrique pour les deux sites au
cours de deux saisons.

Graphique X : valeurs moyennes du titre hydrotimétrique pour les deux sites au cours de
deux saisons.

200
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
Sèche Sèche humide humide OMS

Graphique X

L’analyse des données de ce graphique montre que les valeurs de TH sont dans les normes de
l’OMS pour l’eau de boisson.

3.2.1.7 Ammoniac et Nitrates

Les graphiques XI et XII montrent


montre respectivement les valeurs moyennes de l’ammoniac et des
nitrates pour les deux sites au cours de deux saisons
saisons.

Graphiques XI et XII : Valeurs


eurs moyennes de l’ammoniac et des nitrates pour les deux sites
au cours de deux saisons.
42

0,35

0,3

0,25

0,2

0,15

0,1

0,05

0
Sèche Sèche humide humide OMS

25

20

15

10

0
Sèche Sèche humide humide OMS

Graphiques XI Graphiques XII


XI

D’une façon générale, la présence de l’ammoniac dans l’eau est un signe d’une contamination
fécale ou par des matières organiques en décomposition. En saison pluvieuse cet ammoniac peut
atteindre les cours d’eau par intermédiaire des eaux d’infiltration [14].
[14]. L’oxydation partielle de
l’azote ammoniacal sous l’action des bactéries nitreuses conduit à la formation des ions nitrites,
lesquels nitrites peuvent aussi être obtenus par réduction des nitrates par les bactéries
dénitrifiantes. Les ions nitrites, présents
présents dans l’eau constituent donc une forme intermédiaire entre
l’ammoniac et l’azote nitrique. Quant aux nitrates, l’utilisation des engrais chimiques complets
43

(NPK et urée) utilisés pour la culture du riz dans cette vallée peut fournir aux cultures les ions
nitrates qui sont solubles dans l’eau. Présents à l’état naturel dans le sol et soluble
solubles, les ions
nitrates pénètrent dans le sol et les eaux souterraines et se déversent dans les cours d’eau. Ces ions
sont dangereux car, transformés en nitrites par ll’organisme,
’organisme, ils peuvent provoquer la
transformation de l’hémoglobine en méthémoglobine et provoquer un mauvais transfert de
l’oxygène vers les cellules [35].

3.2.1.8. Phosphates et Chlorures

Les diagrammes XIII et XIV


V montrent respectivement les valeurs moyennes des phosphates et
des chlorures pour les deux sites au cours de deux saisons.
saisons

Graphiques XIII et XIV : Valeurs moyennes des phosphates et des chlorures pour les deux
sites au cours de deux saisons

2 120
1,8
100
1,6
1,4 80
1,2
60
1
0,8 40
0,6
20
0,4
0,2 0
0
Sèche Sèche humide humide OMS

Graphique
raphique XIII Graphique XIV
XI

De ces graphiques, on voit que les valeurs moyennes pour les chlorures sont dans les normes de
l’OMS pour l’eau de boisson tandis que celles pour les phosphates dépassent les normes de
l’OMS ; ceci résulterait du fait que les matières fécales des bovins gardés dans cette vallée sont
déversées dans la rivière
44

3.2.1.9. Fer et Manganèse

Les graphiques XV et XVI montrent


montre respectivement les valeurs moyennes de fer et de
manganèse pour les deux sites au cours de deux saisons.
saisons

Graphique XV et XVI : Valeurs


aleurs moyennes de fer et de manganèse pour les deux sites au
cours de deux saisons.

0,8 0,05
0,7 0,045
0,04
0,6
0,035
0,5 0,03
0,4 0,025
0,3 0,02
0,015
0,2
0,01
0,1 0,005
0 0

Graphique XV Graphique XVI

Le manganèse est toujours associé au fer et ces deux éléments sont parmi les métaux les plus
abondants de la croûte terrestre [29]. Les valeurs de manganèse et de fer sont dans les normes de
l’OMS pour l’eau de boisson.3

3.3 Présentation des résultats des paramètres bactériologiques analysés

Le tableau III présente les résultats moyens des paramètres bactériologiques de deux prélèvements
effectués pendant la saison des pluies et le tableau IV les résultats moyens issus de prélèvements
effectués en saison sèche.
45

De nouveau, la dernière colonne de chaque tableau est réservée aux normes de l’OMS applicables
à l’eau de boisson.

Tableau II : Résultats moyens des paramètres bactériologiques de deux prélèvements


effectués en saison humide.

Milieu de Sites de prélèvement


Germes recherchés Unité Norme
culture utilisé Site I Site II

Flore aérobie mésophile totale


PCA Cfu/ml 540 330 <100
0
à 22 C après24 à 72 heures

Flore aérobie mésophile totale PCA Cfu/ml 360 320 <20


à 37 0C après 72 heures

Coliformes totaux à 37 0C
Lauryl sulphate Cfu/100ml 133,5 48,5 0
après 24 à 48 heures.

Coliformes fécaux à 44 0C
Lauryl sulphate Cfu/100ml 31 3 0
après 24 à 48 heures.

Escherichia Coli à 440C Eau peptonée Cfu/100ml >1 >1 0

Les données du tableau III montrent la présence de la flore aérobie mésophile totale, des
coliformes totaux et fécaux dans les deux site et dont le nombre est supérieur aux normes de
l’OMS relatives à une eau de boisson. En plus, on a pu détecter la présence d’Escherichia Coli
dans les eaux de la rivière RWASAVE.
46

Tableau IV : Résultats moyens des paramètres bactériologiques de deux prélèvements


effectués pendant la saison sèche

Milieu de Sites de prélèvement


Germes recherchés Unité Norme
culture utilisé Site I Site II

Flore aérobie mésophile totale


PCA Cfu/ml 320 280 <100
à 22 0C après24 à 72 heures

Flore aérobie mésophile totale PCA Cfu/ml 290 240 <20


à 37 0C après 72 heures

Coliformes totaux à 37 0C
Lauryl sulphate Cfu/100ml 103 24 0
après 24 à 48 heures.

Coliformes fécaux à 44 0C
Lauryl sulphate Cfu/100ml 21 1 0
après 24 à 48 heures.

Escherichia Coli à 440C Eau peptonée Cfu/100ml >1 >1 0

Il ressort des données du tableau IV, que la flore aérobie mésophile totale, les coliformes totaux et
les coliformes fécaux sont également présentes dans les deux sites en saison sèche. Leur nombre
47

est de nouveau supérieur aux normes. De même on a aussi mis en évidence l’Escherichia
Coli dans l’eau de la rivière Rwasave.

La comparaison des valeurs enregistrées dans ces deux tableaux laisse voir que le nombre de
bactéries effectivement présentes est plus élevé en saison humide pour les deux sites.

3.3.1. Analyse et interprétations des résultats des paramètres bactériologiques

Les graphiques XVII et XVIII présentent les résultats moyens des analyses bactériologiques de
la flore aérobie mésophile totale à différentes températures (24oC et 37oC) effectuées par site pour
les deux saisons.

Graphiques XVII et XVIII : Résultats moyens des analyses bactériologiques de la flore


aérobie mésophile totale à différentes températures (24oC et 37oC) effectu
effectuées par site pour
les deux saisons.

600 400

500 350

300
400
250
300
200
200
150
100 100

0 50

0
Sèche Sèche humide humide OMS

Graphique XVII Graphique XVIII


XVII

Les graphiques précédents montrent


montre que le nombre de bactéries aérobies mésophiles totales est
plus élevé dans le site I que dans le site II. Il en est de même pour lles
es coliformes totaux et fécaux et
48

cela quelle que soit la saison. On peut donc affirmer que du point de vue bactériologique le site est
le plus pollué.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

La présente étude avait pour objectif l’analyse des paramètres physico-chimiques et


bactériologiques de l’eau de la rivière Rwasave : cas des sites utilisés comme eau potable.
Concernant les résultats d’analyses physico-chimiques, on a constaté ce qui suit :

1. Les valeurs de pH ne varient pas au cours de deux saisons pour les deux sites et ces valeurs
de pH satisfont aux normes de consommation de l’O.M.S pour une eau de boisson.
2. Les deux sites présentent les valeurs de couleur supérieures aux normes de consommation
de l’O.M.S pour une eau de boisson en saison sèche comme en saison humide. Cela
pourrait être dû à la présence des matières colorantes comme l’acide humique et l’acide
fulvique. Celles-ci peuvent former des complexes avec les ions du fer et du manganèse et
intensifier leur coloration.
3. Le site I présente les valeurs de T.D.S et de conductivité plus élevées que celles du site II et
ces valeurs sont plus élevées en saison des pluies.
4. Les analyses effectuées ont montré des teneurs élevées d’ammoniac et des ions nitrate
surtout au cours de la saison humide pour les deux sites. Concernant les nitrates, ces
teneurs élevées proviendraient des matières végétales entourant la rivière
49

RWASAVE(Riziculture). En effet, ces matières végétales libèrent de l’azote lors de la


décomposition de leur matière organique. L’utilisation des engrais azotés peut aussi être à
la base de ces teneurs élevées. Quant à l’ammoniac, il proviendrait de la pollution par la
matière fécale.
5. La mesure de la dureté totale a donné des valeurs qui sont dans les normes de
consommation de l’O.M.S. pour une eau de boisson.
6. Pour les deux sites, les teneurs en phosphates sont très élevées et supérieures aux normes
de l’O.M.S pour une eau de boisson. Cela pourrait être dû à la pollution d’origine agricole
particulièrement pour le site I.
7. La détermination du fer et manganèse pour les deux sites et durant les deux saisons a
montré que ces valeurs sont dans les normes de consommation de l’O.M.S. pour une eau de
boisson.

Concernant les paramètres bactériologiques :

De façon générale, on a identifié les bactéries aérobies mésophiles totales, des coliformes totaux et
fécaux dans les deux sites. Le site I présente particulièrement, des valeurs très élevées en
coliformes fécaux et coliformes totaux. Dans les deux sites, il a été également mis en évidence la
présence de l’Escherichia coli.

Des conclusions dégagées ci-dessus, les recommandations ci-après peuvent être formulées :

1. Etant donné que les eaux des deux sites sont consommées par une partie non négligeable de
la population de la région RWASAVE et que la qualité de ces eaux s’est révélée médiocre
du point de vue aussi bien physico-chimique que bactériologique, il est indispensable de
procéder à leur aménagement pour faciliter leur traitement. Avant que ce traitement n’ait
lieu on doit mener des campagnes de sensibilisation auprès de la population sur le danger
que comporte la consommation des eaux de la rivière Rwasave.

2. Dans ces jours, la population du pays tend à augmenter. Cette augmentation


s’accompagne de celle de l’occupation du sol. Au fur et à mesure que cette population
50

augmente, les activités humaines qui sont à la base du développement économique,


augmentent aussi mais les problèmes environnementaux tels que rejets mal planifiés de
déchets ménagers se présentent également. Par l’intermédiaire des eaux d’infiltration, ces
rejets sont transportés dans les rivières. D’après tout ce qui précède, une action immédiate à
envisager serait une étude qui peut permettre d’évaluer au niveau de la région, les modes de
gestion des eaux usées domestiques et de déchets solides, de les caractériser du point de
vue physico-chimique et bactériologique, ce qui permettra l’évaluation de la charge
polluante.

3. D’une manière générale, la sensibilisation des habitants de la région aux conséquences


néfastes de leurs activités sur l’environnement, est indispensable.

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