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Introduction

La vie humaine sur Terre est impossible sans la moindre ressource en eau, raison pour
laquelle il est plus que capital de se pencher sur sa gestion, notamment pour le cas du
Burkina Faso. Quel est l'impact des activités humaines sur les ressources en eau au Burkina
Faso ? Quelles sont les politiques de gestion des ressources en eau mises en place dans le
pays?.

I. Le potentiel hydraulique du Burkina Faso

1. La pluviosité

Le pays est partagé entre plusieurs zones climatiques. L’harmattan souffle en hiver, avec sa
cohorte de poussières sableuses, les températures du mois d’avril peuvent être extrêmes et
l’hivernage apporte son lot d’inondations dans le sahel. Il est donc difficile de parler du climat
du Burkina Faso sans traiter de plusieurs zones climatiques régionales.

Au Burkina Faso, on distingue trois grandes zones climatiques avec des températures et
précipitations variables:

Une zone sahélienne (Ouahigouya, Gorom Gorom, Marcoye) au climat semi désertique située
au Nord du 14è parallèle qui reçoit environ 400 à 600 mm de pluie par an. La saison des pluies
a une durée moyenne de 3 à 4 mois. Dans la pratique pas de mousson, mais des pluies qui
peuvent être irrégulières, violentes parfois jusqu’à rendre inaccessibles certains villages tant
les routes sont couvertes d’eau.

– La zone sub-sahélienne avec un climat tropical sec située au nord du plateau mossi entre le
13è et le 14è parallèle reçoit une pluviométrie annuelle de 600 à 750 mm pour une durée de 4
mois.

La zone nord-soudanienne (Ouagadougou)couvre la région centrale du pays entre 11°30’ et


134° Nord. Elle reçoit une pluviométrie comprise entre 750 et 1 000 mm pour une saison
d’environ 4 à 5 mois. La zone sud-soudanienne (Po, Bobo Dioulasso, Banfora) située au sud du
11°30’ nord reçoit une pluviométrie comprise entre 1 000 et 1 300 mm et la saison des pluies
s’étale sur au moins 5 mois. On note trois saisons, avec des nuances importantes entre le
Nord Est (Sahel) et le Sud Est (Frontière Côte d’Ivoire).
2. Les ressources en eau de surface

Également appelées « eaux superficielles », les eaux de surface regroupe l’ensemble des
masses d’eau courantes ou stagnantes en contact direct avec l’atmosphère. Ces eaux peuvent
être douces, saumâtres ou encore salées selon leur emplacement. Parmi les eaux de surface,
on peut citer :

Les fleuves, les rivières, les lacs, les ruisseaux, les cours d’eau,

Les eaux de ruissellement (eaux de pluies),

Les réservoirs,

Les lacs de barrage,

Les mers et les océans,

Les eaux côtières,


Les zones humides ou eaux de transitions, c’est-à-dire toutes les masses d’eau situées à
proximité des embouchures de rivières ou de fleuves (estuaires, vasières, marais côtiers,
lagunes, mares, bordures de lacs…).

Le centre, le sud et l'ouest du Burkina Faso sont drainés par les affluents du système Volta, y
compris les rivières Nakambe, Mouhoun et Comoé. Le nord et l'est sont drainés par les
rivières du bassin du Niger. La majorité de rivières plus petites sont éphémères, séchées
pendant la saison sèche. Un certain nombre de lacs naturels existe. De nombreuses vallées
sont barrées par des petits barrages pour stocker les précipitations des pluies humides: en
2001, il y avait environ 2000 réservoirs avec un volume de stockage total estimé à 2,66
milliards de mètres cubes (Obuobie et Barry, 2012).

3. Les ressources en eau souterraine

Les taux moyens de recharge sont estimés à 5 mm par an dans le nord plus sec et à 50 mm
par an dans le sud, mais localement, la recharge peut être beaucoup plus élevée: les
estimations locales atteignent jusqu'à 250 mm / an (Obuobie et Barry, 2012). Les estimations
indiquent que dans l'ensemble du pays, le prélèvement d'eau souterraine n'est qu'une petite
proportion de la recharge - moins de 1% dans le bassin de la Volta et plus de 5% dans le
Grand Nord. Cependant, localement, le prélèvement d'eau souterraine peut dépasser la
recharge.

Généralement, les eaux souterraines au Burkina Faso sont d'une qualité appropriée pour
l'approvisionnement en eau potable, bien qu'il existe des problèmes locaux. L'arsenic naturel
a été identifié comme un problème dans certaines zones, en particulier associé à des zones de
minéralisation aurifère dans les roches volcaniques-sédimentaires birimiennes.

II. L'UTILISATION DES RESSOURCES EN EAU

L’eau est une substance indispensable à tous les êtres vivants : hommes, animaux et plantes.
Elle est également nécessaire à toutes les activités développées par l’homme. On peut ainsi
distinguer différents usages de l’eau :

1. Les usages domestiques

En moyenne, chaque être humain consomme 150 litres d’eau par jour. L’essentiel de l’eau
consommée est utilisé pour l’hygiène corporelle, les sanitaires, l’entretien de l’habitat et
diverses tâches ménagères. La boisson et la préparation des aliments ne représentent que 7%
de notre consommation totale. En plus, il faut ajouter les consommations collectives
auxquelles chacun participe : écoles, hôpitaux, bureaux, lavage des rues, fontaines dans les
villes
2. Les usages industriels  :

L'eau est au cœur de nombreux processus industriels. Elle est aussi très utilisée pour le lavage
et l’évacuation des déchets, pour le refroidissement des installations ou pour faire
fonctionner les chaudières. Le refroidissement des installations représente l’essentiel de
l’utilisation industrielle.

3. Les usages énergétiques

Les barrages, les conduites forcées captant des sources et les centrales hydroélectriques
équipées de turbines. L’eau sert aussi pour refroidir les centrales thermiques et nucléaires,
qui la rejettent plus chaude (on parle alors de pollution thermique) ou l’évaporent. Enfin, les
calories de l’eau souterraine sont utilisées pour les installations de géothermie (basse ou
haute température.

L’énergie hydraulique désigne l’énergie fournie par le mouvement de l’eau. Elle peut aussi
servir à produire de l’électricité via l’énergie de la hauteur de chute et du débit d’un cours
d’eau (centrale hydroélectrique) des marées (centrale marémotrice) des courants marins
(hydrolienne). L’énergie des vagues peut aussi être exploitée.

4. Les activités agricoles

L’agriculture représente en moyenne 70 % de la consommation mondiale. Elle varie selon les


pays, les climats, les types de cultures, les techniques d’irrigation, etc. L’irrigation continue à
se développer et engendre des consommations d’eau croissantes. L’alimentation du bétail
nécessite également un approvisionnement abondant en eau dans les régions d’élevage.
III. PROBLÈME LIÉS À LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU

1- La pollution des eaux

La pollution de l'eau via les activités humaines est une réalité au Burkina Faso. Elle est due à
l'utilisation des produits phytosanitaires dans l'agriculture, des produits chimiques comme le
cyanure et le mercure dans l'orpaillage et au rejet des déchets industriels.

Cette pollution affecte directement la survie de la biodiversité aquatique du pays. Les


populations burkinabé ne sont pas en reste des méfaits de cette pollution dans la mesure où
elles n'échappent pas à la logique de la chaîne alimentaire (consommation de produits
toxiques).

2- L'ensablement des cours et plans d'eau

L'ensablement des retenues d'eau du Burkina Faso est l'une des conséquences de
l'occupation des berges par des activités agricoles. Il résulte également des déversements de
déchets solides provenant des industries, des domiciles ou partout ailleurs. C'est un problème
sérieux dont plus d'un cours d'eau est victime au Burkina Faso. En exemple, il y a le lac de
Tengrela (Banfora) et les barrages de Tanghin (Ouagadougou), le lac Bam. L'ensablement
réduit l'espace vital de la biodiversité aquatique, d'où la baisse de sa population. Mais aussi,
la ressource en eau diminue pour la consommation et les activités humaines.

3. L'impact du climat sur les ressources en eau


La disponibilité des ressources en eau et des services d’approvisionnement en eau pour
prélever, traiter et fournir de l’eau aux ménages est fondamentale pour la sécurité de l’eau.
Les eaux souterraines sont particulièrement importantes pour l’approvisionnement en eau
domestique, qui sous-tend les moyens de subsistance et contribue à la résilience aux chocs et
aux effets du changement climatique sur l’eau. Sans sécurité de l’eau, les personnes, en
particulier les femmes et les filles sont plus exposées et moins capables de faire face à la
sécheresse, aux inondations, aux maladies et aux incertitudes météorologiques. Les effets du
changement climatique impactent négativement sur la disponibilité des ressources en eau, la
disponibilité de l’eau potable (accroissement du stress hydrique) ainsi que la qualité des
ressources en eau. Avec le changement climatique qui rend les précipitations moins
prévisibles, les sècheresses et les inondations plus probables, le besoin d’atteindre tout le
monde partout avec des services WASH sécurisés est plus urgent que jamais.

IV. Les politiques liées à la gestion des ressources en eau

1. Les politiques liés à la disponibilité de l'eau potable

Seule une gestion appropriée peut limiter les problèmes et ainsi préserver les fonctions et
fonctionnements des points d'eau. Pour être performante, elle doit appréhender tous les
problèmes inhérents à la qualité, au fonctionnement et au partage des eaux pour les
résoudre ou à défaut les maîtriser. Le lien entre eau et maladies est indiscutable : c'est
pourquoi sa qualité est essentielle et va déterminer l'usage des points d'eau. Une eau de
bonne qualité sera à même de satisfaire tous les besoins. Il est primordial de sauvegarder la
qualité de l'eau quand celle-ci est potable, c'est le cas pour les forages, les AEPS et certains
puits modernes. La qualité peut aussi être améliorée dans le cas des eaux provenant des puits
traditionnels, des bas-fonds et des barrages. Pour cela et avant toute chose il faut protéger
les abords des points d'eau, afin d'éviter que l'eau ne soit contaminée, en les aménageant
convenablement et en ayant une bonne hygiène comportementale vis-à-vis de ces
infrastructures. Il est nécessaire que les alentours des points d'eau soient propres et le
restent pour éviter que l'eau ne se souille d'avantage.

2. Les différentes politiques de gestion des ressources en eau

Ce sont entre autres :

L'opération saaga : face à la crise hydraulique que connaît le pays, les autorités ont mis en
place en 1998 ‘'l'opération saaga''. Ce programme initialement prévu pour Ouagadougou a
été étendu au centre et au nord du pays. C'est une opération d'ensemencement des nuages
pour augmenter les précipitations. Le Plan National pour la Gestion Intégrée des Ressources
en Eau (PNGIRE) 2016-2030. Ce plan vise les objectifs suivants :
- Assurer l'alimentation de la population en eau potable suffisante

-Concilier les exigences en matière d'eau de l'agriculture, des industries, de l'élevage, du


transport, des mines, du tourisme et la production de l'énergie

-Multiplier les infrastructures de stockage et distribution de l'eau

-Préserver et restaurer la qualité des eaux et écosystèmes aquatiques

-Faire face aux problèmes d'inondations et la sécheresse

2- Les résultats des politiques de l'eau

L''opération saaga'' a permis d'augmenter en 1998 la pluviométrie de 10% par rapport à celle
de 1997. Le PAGIRE (actuel PNGIRE) a permis d'améliorer les capacités de stockage et de
distribution de l'eau au Burkina Faso. Ainsi le nombre de point d'eau est passé de 25409 en
1996 à 36933 en 2003 en milieu rural, permettant de mobiliser plus de 90 milliards de m3
d'eau/an. En milieu urbain on note surtout l'extension du réseau de distribution en eau de
l'ONEA et la construction de grands canaux d'évacuation des eaux usées et des pluies.
Cependant, la disponibilité de l'eau en quantité et en qualité se pose toujours avec acuité aux
populations.

Conclusion

Les quantités totales d'eau disponible au Burkina Faso sont abondantes. Cependant il faut les
différencier des volumes renouvelables et des volumes utilisables, toutes les ressources
n'étant pas exploitables. Les différents points d'eau doivent s'accommoder des différentes
contraintes de la mobilisation de l'eau. L'eau mobilisable est estimée à 4,94 milliards de m
par an pour une année de pluviosité moyenne. Les besoins représentent 10 % de ces
ressources, ce qui entraîne le Burkina dans une situation de stress hydrique modéré. La
gestion de l'eau revêt alors toute son importance, d'où l'enjeu de maîtriser et de résoudre les
difficultés rencontrées dans sa mise en place.

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