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PROJET REGIONAL MEDITERRANEEN DE DEVELOPPEMENT

DE L'AQUACULTURE

MEDITERRANEAN REGIONAL AQUACULTURE PROJECT

TECHNIQUES D'ELEVAGE INTENSIF ET D'ALIMENTATION

DE POISSONS ET DE CRUSTACES

Villanova di Motta di Livenza - ITALIE - Vol. II


LA PISCICULTURE COTIERE DU HAUT ADRIATIQUE
Mr G. RAVAGNAN
I. INTRODUCTION
Pisciculture côtière du Haut Adriatique signifie surtout "valliculture vénitienne" et,
avant de traiter spécifiquement cette forme piscicole, je crois opportun d'exposer d'abord
quelques considérations fondamentales, soit pour la situer parmi les systèmes
d'aquaculture soit pour indiquer les raisons de ses actuelles orientations techniques.
I.1. Méthodes d'élevage
En général, on regroupe les pratiques de pisciculture selon trois méthodes
fondamentales : extensive, intensive et semi-intensive.
Ces méthodes différent entre elles par la différente dérivation énergétique de leur
régime nutritionnel et, sur cette base, on pourra dire qu'un élevage est extensif lorsque
le milieu ambient pourvoit à la totalité des besoins alimentaires ; intensif, au contraire
lorsque les besoins alimentaires sont intégralement satisfaits de l'extérieur ; semi-
intensif s'il fait appel au milieu, mais avec également une intégration alimentaire de
provenance extérieure (RAVAGNAN, 1978).
I.2. Classification des élevages extensifs
Les élevages extensifs revêtent les aspects techniques les plus variés, plus ou
moins perfectionnés selon le contexte socio-économique où ils s'insèrent. Nous pouvons
les classer sommairement comme suit :
- Elevages extensifs "primordiaux", qui se distinguent du simple plan d'eau où
l'on pêche, par la présence d'aménagements peu nombreux, primitifs et souvent
précaires ;
- Elevages extensifs "structurés", munis de structures générales stables et
rationnelles.
- Elevages extensifs "equipés", a savoir non seulement "structures", mais
disposant également d'installations et équipements leur conférant un caractère
hautement fonctionnel.
I.3. Formes d'énergie
Une exploitation d'acquaculture, n'importe laquelle, est toujours un système
conçu pour transformer une certaine quantité d'énergie en produit utile à l'homme et, en
ce qui concerne les différents processus de production propres à l'acquature, nous
pouvons distinguer trois formes d'énergie utilisée et précisément :
- -énergie "primaire", à savoir la radiation solaire incidente ;
- énergie "susidiaire", a savoir celle qu'une portion: d'écosystème (comme l'est
une exploitation d'élevage) peut tirer de l'écosystème adjacent (marées, vents,
temperatures, sels nutritifs, etc... ) ;
- -énergie "auxiliaire", c'est à dire dérivée de circuits mis en action par l'homme.
II. LA VALLICULTURE
La valliculture est un exemple type de pisciculture extensive d'eau saumâtre et,
donc des zones côtières, lagunaires ou d'estuaires. Depuis le debut du XVI ème siècle,
elle se présente dans le territoire vénitien comme une acti-vité de production non plus
primaire et approximative mais déjà avancée et bien organisée.
Elle tire ses origines de la pêche lagunaire ainsi que des capacités d'observation
des anciens opérateurs. Son nom vient du latin "vallum" qui signifie défense, protection,
enceinte et qui -dans notre cas- indique les ouvrages d'enceinte des nappes d'eau
destinées à la pisciculture et indiquées justement comme "valli" dans des documents
vénitiens remontant aux premières années du XIV erne siècle (voir BULLO, 1940).
III. - LA VALLE
III.1. Structures et caractéristiques
La "valle" est une portion d'écosystème aquatique, situé sur la cote, isolé par
l'homme pour être destine a la pisciculture. Primitivement, les "valli" étaient entourées
de clayonnage de roseaux ou de joncs ou même de filets, c'est a dire d'aménagements
précaires, incapables, de toutes façons, d'assurer une gestion des eaux autonome, un
contrôle biologique satisfaisant des aires délimitées.
Par la suite, les ouvrages de délimitation devinrent des levées ou des digues, à
savoir des structures en dur ne laissant absolument pas pénétrer l'eau ni le poisson et
on y introduisit des structures capables de contrôler la communication avec le milieu
extérieur. L'homme poursuivit son oeuvre guide par la nature : au début, en se limitant à
recueillir les fruits naturels sans altérer les caractéristiques des lieux, par la suite en
mettant des obstacles au mouvement des poissons, pour finir par réaliser un
écosystème satellite capable de rendre optimale sa propre efficience écologique ainsi
que de tirer des apports d'énergie de l'écosystème de base.
Une "valle" est principalement dotée en plus des ouvrages de delimitation et de
communication controlée, d'une prise d'eau de mer, d'une d'eau douce (la, évidemment
où c'est possible), de barrages filtrants, de bassins de récolte (colaùri), de chambres de
capture et de triage du poisson (lavorièri), de bassins d'hivernage (peschière), de
machines pour la culture des bassins, et, dans différents cas, d'installations de
pompage.
L'étendue d'une "valle" peut aller de quelques dizaines à quelques milliers
d'hectares. Dans la region vénitienne, la dimension moyenne atteint à peu près 300 a
400 hectares, avec une surface minimum de 10 a 20 hectares et maximum de 1 600
hectares environ. Il y a en tout, dans cette zone, 47 "valli" réparies sur 18 000 hectares
environ, presque toutes de type "équipé", très peu de type seulement "structure",
aucune de type "primordial".
III.1.1. Conditions ambiantes
La nature des terrains des "valli" est, selon les zones, formée essen-tiellement
de sable ou d'argile. La profondeur des bassins d'élevage est, en moyenne de 80 cm,
alors que l'on atteint des profondeurs bien plus grandes dans les bassins de récolte ou
dans ceux d'hivernage.
Le milieu-type de la "valle" est celui que l'on trouve sur les franges côtières ou
dans les estuaires, milieu soumis à de fortes et soudaines variations de salinité et de
température.
Le long de la côte où se trouvent les "valli" vénitiennes, plus de sept fleuves
importants, dont le Po, se jettent dans la mer ; Presque toutes les valli communiquent
avec la mer indirectement, à savoir par l'intermédiaire de plans d'eau lagunaires, plus ou
moins importants dont la capacité thermique est très inférieure à celle de la mer.
Par conséquent, au fil des saisons et en coincidence avec des événements
particuliers, tels que les crues des fleuves ou les tempêtes de mer, les conditions de
salinité sont soumises à des variations comprises entre 5 et 32 % et la tempéra-ture
connaît au cours de l'année de grands écarts allant d'un minimum de 1 - 2° C en hiver
àun maximum de 30 - 32° C en été
Avec de telles conditions, on imaginera facilement que la valliculture ne peut se
permettre que l'élevage d'espèces ichtyques euryalines et eurythermes.
Espèces de poissons élevées, en general, dans les "valli" et durée de la saison
d'élevage
Dans les "valli" vénitiennes, on trouve, d'ordinaire, les espèces
suivantes :
Dicentrarchus labrax Bar européen
Sparus auratus Daurade
Liza aurata Muge doré
Crenimugil labrosus Muge à grosses lèvres
Mugil cephalus Muge cabot
Liza saliens Muge senteur
Liza ramada Muge porc
Anguilla anguilla Anguille
Atherina boyeri Prêtre
En plus des espèces citées, qui représentent, jusqu'à maintenant la presque
totalité de la production provenant de la valliculture, d'autres sont ou peuvent être
élevées, comme par exemple :
Gobius ophiocephalus Gobie ophiocephale
Solea solea Sole commune
Pleronectes flesus Flet européen

Seuls Atherina boyeri et Gobius ophiocephalus se reproduisent dans les bassins


des "valli", tandis que toutes les autres espèces citées se reproduisent en mer.
Nous avons quelques exemples d'élevage d'espèces d'eau douce dans les "valli"
; en particulier, de Salmo gairdneri et de Acipenrides.
D. labrax, S. auratus, Mugilides, A. boyeri, Gobius ophiocephalus, A.anguilla
résistent bien, même à des températures élevées (28 - 30° C) habituel-lement atteintes
par les eaux des "valli", en été. Les températures minimales létales pour ces espèces
sont comprises entre 3 et 5° C (exception faite pour A. anguilla qui résiste jusqu'à 0° C).
En hiver, dans les bassins des "valli" les températures descendent presque toujours
jusqu'à 2 - 3° C et, quelquefois même, encore plus bas. Ceci explique la nécessité
d'aménagements pour l'hivernage du poisson.
Les températures opérationnelles d'élevage vont de 10 - 12° C à 28 -30° C, les
optimales de 20 a 26° C. La saison d'élevage va de la mi-mars a fin octobre ; elle couvre
donc une durée de sept mois environ, avec une période de rendement optimal de quatre
mois.
Fonctionnement
Le fonctionnement d'une "valle", même s'il est articulé sur une certaine variété
d'oprérations, repose sur trois phases fondamentales qui sont : ensemencement,
engraissement, récolte ou si l'on veut introduction des sujets dans l'élevage, leur séjour
dans les aires de pâturage, leur capture lorsqu'ils atteignent la taille marchande.
Ensemencement
On peut effectuer l'ensemencement en suivant des méthodes différentes,
utilisées seules ou ensemble. Ces méthodes consistent à :
a) favoriser la"montée" ou si l'on veut migration (anadromique) de jeunes
poissons de la mer vers des milieux trophiques, comme ceux des "valli" et à empêcher
la "remontée", c'est a dire la migration en sens oppose (migration catadromique) ;
b) capturer les alevins en mer et à les introduire dans les bassins d'élevage ;
c) activer les processus de reproduction artificielle selon des techniques plus ou
moins complexes.
La "montée" constitua la seule méthode d'ensemencement de la valliculture
d'autrefois ; très vite, toutefois, on procéda à la capture des alevins dans les zones
côtières d'autant plus loin que les moyens et les techniques de transport étaient plus
avaricés. De nos jours, plusieurs installations de reproduction arti-ficielle fonctionnent
déjà. et l'on estime que leur diffusion ainsi que le perfec-tionnement des technologies
sont une condition essentielle, non seulement pour le développement de la culture
d'espèces de poissons de mer, mais aussi pour la survivance même de la valliculture
actuelle.
La reproduction artificielle ou, mieux, controlée, a été, jusqu'à main-tenant,
réalisée pour toutes les espèces de Mugilides, pour D.labrax, pour S.auratus, pour S.
solea et pour d'autres encore. On soulignera que c'est seulement pour D.Labrax, pour
S.auratus que l'on a applique des techniques de reproduction massive avec des
installations de type commercial.
Ces espèces sont, en effet, parmi les espèces élevées, les plus prisées et en
même temps, les plus difficiles à trouver.
Dans une "valle", la quantité d'alevins introduite, tous les ans, varie selon
l'étendue et les caractéristiques trophiques de chaque "valle", de même que la
repartition de l'ensemencement selon les différentes espèces.
En moyenne, les besoins par Ha/an peuvent être éevalués entre quatre et cinq
mille alevins, dont 85 % environ est représenté par cinq espèces de Mugilides et les 15
% restant par S.auratus et D.labrax.
Les besoins d'ensemencement pour la valliculture vénitienne peuvent être
évalués, en gros, à 80 millions d'alevins/an. Dans les "valli", le cours de
l'ensemencement est néamons sujet, dans le temps, à des variations quantitatives
quelquefois très grandes et discontinues, pour certaines espèces. Ce phénomène
s'explique dans la me sure où il est lie à la disponibilité des res sources marines qui
varient par rapport à des facteurs que la valliculture ne peut, certes, ni contrôler ni
prévoir.
Les pourcentages de survivance des alevins, relevés au moment où ils
atteignent leur taille commerciale, oscillent, selon les espèces et les techniques
d'élevage, entre un minimum de 10 - 20 % et un maximum de 30 - 50 %. Les "valli" avec
une très forte -presence de D. labrax voient ces valeurs se réduire énormément.
L'ensemencement des anguilles dans les "valli" vénitiennes, ne fut pratique , sauf
exception, qu'à la fin des années cinquante. La montée de civelles de la mer était
presque toujours suffisante pour la subsistance de standarts productifs typiques de
cheque modèles de "valle" (sableuse ou argileuse), et jugés de façon optimale sous le
rapport "quantité - taille", avec des variations moyennes de 30 a 60 kg/ha/an.
A partir de 1957, dans les "valli" de la lagune de VENISE, puis progres-sivement
dans toute la valliculture de la region, on assista à une invasion de Argulus giordanii,
crustacés ectoparasites du genre des Branchiuri, qui détruisit une très grande partie de
la production a la fois riche et constante. A partir de cette époque -malgrè la presence
persistante de Argulus- on se mit à pratiquer des ensemencements de soutien de
civelles, mais surtout de "ragani" c'est a dire de jeunes anguilles d'un poids moyen
corporel allant de 15 a 30 gr. les résultats ne sont pas brillants et les productions sont
devenues le tiers ou la moitié des productions d'avant. Quant au repérage de
l'ensemencement d'anguilles, il n'y a pas de grandes difficultés, surtout en ce qui
concerne les civelles.
On effectue normalement l'ensemencement des "valli" pour toutes les espèces
durant les mois de mars, avril, mai ; quelquefois à l'automne (octobre -novembre) pour
A. anguilla et M.cephalus.
Les alevins (indiqués, dans leur ensemble, comme "novellame) sont d'abord
introduits dans des bassins de dimensions réduites (quelques hectares) et par la suite
laches dans les grandes étendues de pâturage, appelées, en general, "laghi di valle".
Engraissement
La croissance en poids de la population piscicole de la "valle" repose
uniquement sur les ressources alimentaires offertes par les bassins d'élevage, c'est à
dire sur la capacité biogénique du milieu. Par capacité biogénique, on entend la capacité
du milieu à transformer en produit d'intêret commercial une partie plus ou moins
importante de sa propre productivité naturelle.
En général, le valliculteur ne pratique pas d'interventions directes pour
augmenter la productivité naturelle, mais il se limite à exercer une bonne gestion
d'échange d'eau. Le renouvellement en eau d'une "valle" n'a pas d'exigence de
continuité, mais il requiert par contre "quantité adequate et intervention ponc-tuelle". En
d'autres termes, un certain mouvement d'eau devra se vérifier, dans une phase et une
cirsconstance donnée, au bon moment, dans une juste mesure.
La gestion hydrique de la "valle" repose principalement sur des interventions de
défense et d'enrichissement (visant à la conservation et à l'amélio-ration de l'efficacité
écologique des bassins) et sur des interventions de coordination des operations
d'élevage (ensemencement, pâturage, récoite, etc...). On peut calculer que pendant une
année, on doit procéder à trois renouvellements complets du volume d'éau d'une "valle",
dont un au début du printemps, un au cours de la saison d'engraissement, un à la fin de
l'automne ou le début de l'hiver, en corres-pondance avec la phase de récolte.
Récolte
Si, pour ensemencer les "valli" par la "montée", on compte sur la tendance de
certaines espêces ichtyques à remonter de la mer vers les lagunes ou vers les "valli",
attirées par des besoins alimentaires, pour récolter le poisson, on compte sur la
tendance de ces populations ichtyques à redescendre vers la mer, poussées par ces
conditionnements thermiques et ou par les instincts de reproduction. A l'exception de A.
anguilla tout le contingent élevé, bien qu'immature sexuellement et commercialement,
tend à descendre, chaque année, vers la mer, puisqu'il fuit -avant tout- les basses
temperatures hivernales des bassins.
A. anguilla, par contre, résistante au froid, reprend la direction de la mer,
seulement quand son murissement sexuel met fin à sa période trophique.
Pour ce poisson, donc, le séjour dans les aires de pâturage dure –à partir de son
entree dans la "valle" au stade de civelle- de 8 à12 ans, selon si c'est un mâle ou une
femelle.
La récolte est effectuée àtravers une double action d'asséchage (c'est àdire un
très fort abaissement du niveau de l'eau àl'intérieur de la "valle") et "rappel" c'est àdire
l'introduction dans la "valle" d'un flux d'eau de mer chaude et presque toujours plus
salée que celle de la "valle".
En exploitant, par conséquent, le rhéotactisme des poissons ainsi que la
difference de temperature et de salinité, l'on obtient le déplacement du produit élevé
vers les bassins de récolte.
Une "valle" bien conçue aura la possibilité de diriger tout le contingent de
poissons vers un seul bassin de récolte. On pourra avoir plusieurs bassins dans le cas
de "valli" étendues ou ayant une conformation toute particulière.
Le bassin de récolte est situé immédiatement en aval de l'ouvrage de
communication contrôlée avec le milieu extérieur et doit être assez profond pour
pouvoir conserver une profondeur d'eau d'au moins 1,50 m, lorsque les bassins doivent
être relies aux zones de pâturages par un réseau de canaux sub-lagunaires, dont le
fond présente une pente légère dans leur direction de façon que, àl'époque de la
récoite, le poisson soit poussé par l'action d'assèchement et guide par l'action de rappel.
A l'intérieur et sur les bords du bassin de récolte, nous trouvons plusieurs
installations importantes. Les principales concernent l'ouvrage d'introduction et celui de
capture. Le premier est placé au point d'intersection entre les lacs de pâturagc et le
bassin de récolte. Il consiste en un barrage àplusieurs ouvertures muni de vannes
mobiles et de dispositifs capables de diriger les poissons dans le bassin ; le second
consiste en un barrage conçu de façon àpouvoir activer la capture du poisson àl'intérieur
même du bassin, àéviter aussi bien la fuite vers la mer que le retour dans le bassin de
récolte et àobtenir en outre une separation entre les anguilles et les autres espèces de
poisson, voire même pour les anguilles, une selection par rapport à leur taille.
A une certaine distance (very l'intérieur) de l'ouvrage de capture principal (c'est à
dire de celui qui est placé sur la "frontière" mer-élevage) on en installs presque toujours
un second, ayant pour fonction de capturer le produit contenu dans le bassin de récolte
quand le courant va vers la mer et non pas vers le bassin d'élevage.
Sur les bords du bassin, on trouve également des ouvrages qui permettent le
triage du poisson immature d'un point de vue commercial, ou du poisson mûr en attente
d'être commercialisé.
Hivernage du poisson
Dans le langage de la valliculture vénitienne, "hivernage" sert àindi-quer
l'ensemble des operations visant a conserver en bonne santé le poisson pendant l'hiver,
en le protégeant du gel et des intempéries de cette saison. Elle ne repré-sente pas une
phase proprement dite du processus de production, mais plutôt l'orga-nisation défensive
de l'élevage pendant la saison hivernale. toutefois l'importance qu'un tel moment
assume dans une valliculture telle que la vénitienne, qui se trouve dans une zone
climatique aux hivers froids, nous pousse ànous arrêter sur cet argument.
L'hivernage commence en novembre par l'acheminement ou par le transfert du
poisson dans des bassins spéciaux appelés "peschiere" et se termine vers la fin mars
avec l"ouverbure des ''peschiere" et l'introduction du poisson dans les lieux de pâturage.
La difficulté de l'hivernage varie d'espèce en espèce. La plus résistante est A.
anguilla pour laquelle aucun bassin d'élevage n'est prévu, étant donné, que pendant
l'hiver, elle se defend en s'enfonçant au fond des bassins de pâturage. Les autres
espèces, classées par ordre décroissant de résistance sont :
D. labrax, M. saliens, M. cephalus, Liza ramada, Crenimugil labrosus Liza aurata,
S. auratus. On met a hiverner ce dernier séparément, dans des bassins spéciaux où il
séjourne àbasse densité et oû l'on doit garder une temperature qui ne soil pas inférieure
à 6º C.
Pendant l'hiver, les poissons subissent une diminution de poids plus ou moins
importante selon le cours climatique saisonnier. Dans les conditions les plus
défavorables, elle peut aller jusqu'à10 % et même plus. La température optimale pour
l'hivernage est celle qui correspond à un équilibre métabolique du poisson basé sur la
demande minimum d'énergie. Il varie selon les espèces par rapport au niveau thermique
où se manifeste le stimulus alimentaire.
Les "peschiere" d'hivernage, caractéristiques de la valliculture, sont constitutées
par une série de canaux d'une largeur de 3 a 6 mètres et de longueurs variables (de 30
a 100 mètres), tous relies entre eux (même si séparables au moyen de vannes ou de
grilles) et orientés de façon à offrir au poisson un abri contre le vent, venant de toutes
directions. Entre un canal et l'autre, on trouve une parcelle de terre plus ou moins large
surélevée par rapport a la surface de l'eau (un mètre environ) oùl'on cultive, en général,
des Semper virens servant de haies brise-vent. Les ''peschiere" au fond sabloneux et
alimentés aussi bien en eau couce qu'en eau saiée se révèlent les plus fiables.
Les canaux d'une ''peschiera" sont d' autant plus efficaces qu'ils sont plus
profonds. Une profondeur de 4 - 5 m ou plus même, avec une largeur ne dépassant pas
les 6 metres environ, assure une protection contre l'action du vent, une impor-tante
capacité thermique, une abondante réserve en oxygène en cas de gelée.
Si les "peschiere" se trouvent à proximité de fleuves ou de dunes de sable qui
exercent sur elles une pression manométrique, on aura, a travers les couches de sable,
une lente filtration capable de maintenir un certain renouvellement et de fournir au milieu
de la chaleur. Ce siphonnement de couche est un système de chauffage naturel très
efficace.
Pour l'hivernage d'un contingent ichtyque égal à 10 tonnes, on doit disposer de
40 000 m2 environ de bassins de peschiera. Une "valle" de 400 ha doit être dotée de
300 000 m2 au moins de "peschiere".
Il y a quelques années, le valliculteur se rendant compte que ce qui limitait la
production, c'était la capacité d'hivernage plutôt que la capacité biogénique du milieu
"valle", se consacra a la recherche de technologies visant d'une part a rendre plus
efficients les bassins traditionnels, de l'autre a experimenter des systèmes moins
onéreux et plus sûrs dans leur fonctionnement.
Plusieurs "peschiere" furent dotées d'installations de chauffage d'urgence, on fit
hiverner le produit le plus prise dans des cuves de ciment chauffées et à l'abri, on obtint
enfin de bons résultats avec des cuves sous marines échauffées.
Potentialité productive des "valli"
Les capacités de production des "valli" vénitiennes atteignent les 150 kg/ha/an,
dont 50 % de Mugilides, 25 % de D. labrax et S. auratus, et 25 % d'Anguilles.
Compte tenu du ciimat où l'on opère, un tel niveau de production peut être même
considéré comme satisfaisant, mais il est sûr que, de la valliculture vénitienne, on
pourrait obtenir beaucoup plus.
Cycles d'élevage
Chaque espèce élevée est caractérisée par son propre indice de croissance par
rapport auquel on determine la taille commerciale du produit.
Par exemple, S. auratus a un cycle d'élevage de 18 mois environ, elle atteint une
taille commerciale à partir déjà du 6ème - 7ème mois et la taille optimale de 400 g.
environ à la fin du cycle ; D. Labrax a un cycle d'élevage de 37 mois environ pour
atteindre une taille de 400 - 500 g. ; M. Cephalus et C. Labrosus atteignent leur taille
optimale de 800 - 1 000 g. en 53 mois environ ; L. aurata, saliens, ramada, qui ont un
indice de croissance sensiblement inférieur, atteignent la taille optimale de 300 g environ
dans l'espace de 21 - 36 mois ; A. anguilla a. un cycle d'élévage beaucoup plus long,
comme nous l'avons remarqué et, on la récolte seulement lorsqu'elle est argentée, c'est
à dire sexuellement mûre. A ce stade, sa taille peut être plus ou moins élevée selon son
sexe et selon les conditions climatiques de la "valle". En général, les "valli" vénitiennes
produisent des anguilles de taille allant de 200 à 600 g.
Evolution actuelle de la valiiculture
Depuis plus de dix ans, la valliculture vénitienne, afin d'augmenter sensiblement
sa propre capacité de production, s'est fixé comme objectif de dépasser les limites
imposées par la capacité biogénique naturelle (à laquelle est liée justement la
productivité des élevages estensifs) et s'est orientée vers la recherche de techniques
capables aussi bien d'obtenir de fortes productions dans un espace réduit que
d'augmenter la productivité du milieu. Ceci l'a amenée à affronter de nombreux
problèmes que l'on peut regrouper de la façon suivante:
D'une part ceux concernant l'adoption de techniques de reproduction artificielle
et d'élevage intensif et semi-intensif des espèces élevées, de l'autre ceux touchant le
repérage des chaînes alimentaires sur lesquelles repose l'élevage extensif ainsi que les
interventions opérationnelles capables de les potentialiser.
De ces experiences menées sur ces deux fronts derive le système de
"valliculture intégrée" basé sur la penetration, du point de vue fonctionnel et énergétique,
entre l'intensif et l'extensif. Les "valli" structurées selon ce sys-tème se composent de
secteurs d'élevage intensif et d'autres d'élevage extensif. Les premiers produisent de
façon autonome et servent en même temps de premiers stades à l'extensif. De ce
rapport derive un processus de production de type semi-intensif, oùl'on voit les bassins
extensifs mettre à profit leur capacité natu-relle biogénique et, en même temps, tirer
d'apports énergétiques en provenance des secteurs intensifs représentés par du
matériel piscicole "semi-élevé" par le courant d'eau et par les catabolites d'élevage.
2) Schéma des flux d'énergie dans un système de valliculture intégrée. On peut
observer que les secteurs intensifs sont soutenus par l'énergie auxiliaire et la
nourriture artificielle et les bassins extensifs, au contraire par l'énergie primaire et la
nourriture naturelle. L'énergie subsidiaire peut aider surtout les bassins extensifs
mais auasi l'alevinière, en y introduisant des alevins qui proviennent de la mer. En
vertu de l'intégration du système, il y a beaucoup d'énergie qui passe des intensifs
aux extensifs, sous forme de flux hydrique, de poisson et de matière organique. En
bas, nous voyons les sorties productives ; quelques unes proviennent directement
des intensifs, d'autres des extensifs.
Elevage intensif
Toutes les espèces de poissons élevées en valliculture intégrée (exception faite
actuellement pour Atherina boyeri et en partie et pas toujours pour Anguilla anguilla)
commencent leur cycle dans des secteurs d'élevage intensif. Certaines y restent jusqu'à
leur mûrissement commercial (D. labrax et A. anguilla), d'autres au contraire (S. auratus,
Mugilides et, en partie, A. anguilla) y restent pendant des périodes plus ou moins
longues, et, pour compléter leur cycle, elles passent ensuite dans les secteurs extensifs.
La structure des secteurs intensifs varie d'espèce à espèce comme d'ail-leurs la
densité d'élevage qui va d'un maximum de 25 - 30 Kg/mé pour D. labrax à un minimum
de 0,5 - 1 kg/m2 pour les Mugilides.
Elevage extensif
Les bassins extensifs, recevant leur contingent de poissons à élever des
intensifs et des apports de déchets organiques des mêmes affluents sont soumis à
plusieurs operations de culture visant essentiellement a la bonne gestion des eaux
(àl'aide des installations de pompage) et au labourage du fond des terrains (effectué à
l'aide d'équipements appropriés).
De cette façon, la valliculture réduit d'une mesure appréciable la durée de ses
propres cycles d'élevage et augmente de 300 kg et plus par ha et par an, le potentiel de
production des bassins extensifs.
Potential de production de la valliculture intégrée
Une installation de "valliculture" intégrée se propose d'obtenir des productions
les plus importantes possible avec le minimum d'énergie venant de l'extérieur ; elle vise
par consequent a mettre en valeur la productivité natu-relle.
Les dimensions des secteurs d'élevage intensif seront calculées non seulement
par rapport à des critères commerciaux mais principalement en fonction du bénéfice
énergético-productif que les secteurs extensifs pourront tirer de leur intégration avec les
secteurs intensifs. La potentialité de production de la valliculture intégrée, sur la base de
cet équilibre, réunit donc celle des secteurs intensifs et celle des secteurs extensifs
atteignant ainsi des niveaux remarquablement élevés. Des installations expérimentales
situées dans la Vénétie ont démontré qu'il était possible d'obtenir des productions
d'environ 1 000 Kg/ha/an provenant pour 60 - 70 % des secteurs intensifs et 30 - 40 %
des extensifs.
L'expérience a déjàmontré l'intérêt de "multiplier" les lignes de production
opérant dans les bassins extensifs en régime de polyculture rationnelle, de façon à
mettre à profit la plus grande partie possible de la structure trophique à disposition.
Par conséquent, on devra accorder une grande importance au choix des
espèces à élever, au rapport de poids entre les populations ichtyques, au temps ainsi
qu'aux méthodes concernant leur introduction dans le milieu, à la succession des types
de culture et aux interventions opérationnelles visant à soutenir les vitesses de
production.
On affirme, avec raison, que plus bas est le niveau trophique dans lequel s'insère
un organisme élevé , plus grand est le rendement énergétique du processus de
production. Il est toutefois bon d'observer que certaines espèces de poissons ou de
crustacés même si elles sont placées à un niveau trophique plutôt élevé (3° ou 4°) se
nourrissent de petits organismes benthoniques ou planctoniques qui ne peuvent
d'aucune autre façon augmenter la production intéressante pour l'homme, si ce n'est
justement à travers une action qui les introduira dans la chaîne ali-mentaire montante ou
prédatrice, tout en les empéchant de tomber dans la chaîne descendante ou
saprophyte. En d'autres termes, on obtient une économie d'énergie évitant ainsi une
diminution de vitesse de production.
Les possibilités d'application du modèle de "valliculture" vénitienne
Là où la valliculture traditionnelle (ou si l'on veut la pisciculture extensive), est ou
peut être pratiquée, la valliculture intégrée peut l'être à son tour. Le modèle peut être
sans aucun doute valable pour toute l'aire médi-terranéenne et peut être introduit dans
les lagunes ou les estuaires, dans les étangs, marais, ou dans les terrains côtiers
inondables avec des résultats d'autant plus satisfaisants que les conditions climatiques
sont plus favorables.
4) Les circuits des déchets dans un système de valliculture intégrée.
Ce schéma représente un système complet à partir de la reproduction artificielle
jusqu'au produit fini.
Nous pouvons constater que les déchets font partie intégrante du régime productif.
Un complexe bien équilibré et bien maîtrisé devrait et pourrait dispenser, par son flux
hydrique ou décharge, moins de nutrients qu'il n'en introduirait en puisant l'eau de
l'écosystème extérieur.
3) A ce propos, nous pouvons en particulier voir les circuits trophiques fondamentaux et
les principales sorties productives des systèmes de valliculture intégrée.
Ici aussi, on peut observer comment les secteurs d'élevage intensif introduisent de
l'énergie dans les circuits naturels, sous forme de matière organique.
Principaux problèmes liés aux programmes de développement
Pour conclure, nous voudrions mettre en relief les principales difficultés liées au
développement de la valliculture et donc de la pisciculture en eau salée ou saumâtre.
Non pas tant pour que le pessimisme l'emporte sur l'optimisme, que parce que nous
croyons qu'un programme sérieux doit reposer sur une vision réaliste, d'une part des
possibilités effectives et, de l'autre, de difficultés qui sont loin d'etre légères.
Nous laissons de côté ici les problèmes soulevés par la formation du personnel,
la commercialisation des produits, le financement des diverses initiatives et d'autres
encore, non parce que nous les jugeons peu importants, mais plutôt parce qu'il faut,
selon nous, donner la premieres place a ceux qui concernent :
a) l'approvisionnement en alevins,
b) la defense écologique et l'affectation du territoire
a) Approvisionnement en alevins
Pour l'ensemencement avec des espèces de poissons marins, on continue
aujourd'hui encore, a prélever des alevins en mer (exception faite, dans une cer-taine
mesure, de quelques espèces), ce qui, d'une part, favorise la pratique de l'élevage dans
des zones où il y a une abondante production d'alevins (zones méditerranéennes
méridionales) et, de l'autre, encourage les éleveurs travaillant dans les zones moins ou
pas "dotées" (zones méditerranéennes septentrionales) a aller pêcher du matériel
nouveau è très grande distance et à le transporter jusqu'à leurs installations. Etant
donné que la pisciculture en eau salée ou saumâtre utilise presque uniquement des
espèces a reproduction marine, la poursuite et le développement de cette activité sont
inévitablement lies aux disponibilités correspondantes d'alevins.
C'est pourquoi il faudra, d'une part, appliquer des technologies de cap-ture, de
transport et d'élevage propres à assurer la meilleure utilisation possible des ressources
actuelles (ce qui offre déjà la possibilité de tripler en moyenne les taux de survie et donc
le potentiel productif) et, de l'autre, recourir à l'application à l'échelle industrielle de
techniques de reproduction artificielle.
On se demande souvent si la recherche d'alevins en mer n'a pas pour effet
d'appauvrir les ressources productives générales. En principe, la réponse ne peut être
que rassurante si l'on considère la faiblesse des taux de survie dans le milieu marin.
Dans la pratique, plus nombreux seront les alevins transférés de la mer dans les
élevages, plus satisfaisants sera le résultat sur le plan de la production. Les questions a
poser à ce propos sont plutôt -à notre avis- les suivantes :
a) Combien d'alevins la mer peut-elle fournir ?
b) Que peut-on faire pour maintenir (augmenter si possible) ce précieux
potentiel ?
Il est difficile de répondre a la premiere question sans procéder a des enquêtes
minutieuses et portant sur une très vaste zone géographique. Pour le moment, on ne
peut recourir qu' à des evaluations très approximatives dont on peut toutefois déduire
que l'actuelle production commerciale des stations d'élevage méditerranéennes provient
de quelques centaines de millions d'alevins et que l'on pourrait vraisemblablement
doubler la quantité d'alevins disponibles en aménageant à cette fin des zones de
lagunes et d'estuaires qui ne sont actuellement utilisées ni pour la pêche ni pour
l'élevage.
En réponse à la seconde question, nous devons faire observer que la capture
quasi intégrale des alevins nés en mer, entrainerait, à très long terme peut être, une
diminution du nombre des reproducteurs "libres" (diminution d'autant plus forte que les
élevages seraient plus perfectionnés) et donc finalement une pénurie d'alevins. Il nous
semble que cet aspect est justement celui qui mérite d'etre examine attentivement, en
considérant qu'il pourrait, peut être, se reveler opportun, non pas tant de renoncer à
capturer des alevins que, plutôt, de resti-tuer a la mer un certain nombre de
reproducteurs parvenus à maturité.
Au-dessus toutefois de toutes ces considérations, nous avons le fait que
seulement la reproduction artificielle peut assurer le développement de la pisciculture
côtière ; celè seulement donne en effet le contrôle du cycle de production sans lequel la
pisciculture ne pourra jamais être une bioculture autonome et complête.
b) Defense écologique et destination du territoire
La defense écologique du territoire (dans notre cas des côtes, de la mer, des
masses d'eau, des lagunes, des estuaires, des cours d'eau, etc ... ) est essentielle non
seulement pour la promotion de nouvelles entreprises de pisciculture, mais aussi pour
assurer la survie même des entreprises existantes.
Il existe encore heureusement de vastes et nombreuses zones en bonnes
conditions écologiques, mais on ne peut nier que beaucoup d'entre elles ne le soient
déjà plus et que d'autres encore soient plus ou moins menacées.
En principe, la pisciculture n'est pas incompatible avec d'autres acti-vités ; il en
est au contraire quelques-unes de type industriel, avec lesquelles elle peut s'accorder
pleinement ; elle peut aussi quelquefois tirer carrément parti de leur presence comme
lorsqu'elle utilise certains effluents chauds. Cependant, il serait absurde de penser qu'il
n'y aura ni dommages ni conflits si l'on ne se decide pas à faire de la pisciculture, dans
certaines zones, une activité nettement privilégiée par rapport à toute autre.
ELEVAGE INTENSIF DU LOUP (Dicentrarchus labrax)
ET DE LA DAURADE (Sparus aurata) EN RACEWAYS
ASPECTS BIOLOGIQUES ET TECHNOLOGIQUES DU GROSSISSEMENT
Mr. H. HELLIN
I. GENERALITES
I.1. Eaux chaudes - Eaux froides - Généralités
Les espèces marines méditerranéennes sur lesquelles nous travaillons ont une
croissance étroitement liée a la temperature d'élevage (loi de VAN''T HOFF) et répartie
en trois classes:
- Optimale à des températures voisines de 25° C,
- Réduite à des temperatures inferieures à 18° C environ,
- Bloquée à des temperatures inférieures à 12° C environ.
En deçà de 10° C apparaissent des risques de mortalité tandis que des
temperatures > à 30° C entraînent des problèmes pathologiques et de consommation en
oxygène.
Cette forte influence du facteur temperature sur l'élevage conduit a distinguer
deux types de fermes.
− Les fermes de grossissement en eaux réchauffées :
L'eau de mer les alimentant doit garantir le maintien d'une temperature du milieu
d'élevage supérieure a 18° - 20° C, tout au long de l'année. On obtient ainsi une
croissance optimale continue et des poissons de taille commerciale en 18 mois.
− Les fermes de grossissement en eau de mer à temperature naturelle :
Cette solution n'est envisageable que sur des sites où la température de l'eau ne
descend pas en dessous de 14° C en hiver.
Elle se caractérise par deux interruptions hivernales de croissance par cycle
d'élevage et par l'obtention de poissons de taille commerciale en 2 à 3 ans.
I.2. Les trois phases d'élevage
I.2.1. La nurserie
Le grossissement debute avec le transfert, à partir d'écloseries, d'alevins sevrés.
Us font alors l'objet de multiples manipulations et sont ins-tallés dans une unité
spécifique appelée nurserie.
Celle-ci se compose de bassins de faible volume (25 a 50 m3 ), caractérisés par
:
- une très bonne accessibilité (amélioration du contrôle de l'élevage,réduction
des charges en main d'oeuvre)
- la possibilité d'un contrôle fin du milieu d'élevage
- la possibilité de prévoir des cloisonnements amovibles, ne perturbant pas
l'hydraulique des bassins.
Les alevins restent dans cette unite pendant une durée de 5 mois environ, jusqu'
à atteindre le stade de juveniles d'un poids moyen de 20 - 25 g environ (Cas d'un
élevage en eau à température contrôlée).
I.2.2. Premier grossissement - grossissement
A leur sortie de nurserie, les juvéniles ont une taille insuffisante pour être
transférés dans des bassins de plus de 60 à 100 m3. Si tous les bassins d'élevage
constitutifs d'une ferme ont un volume unitaire inférieur ou égal à 100 m3 ,on ne fait pas
de distinction entre pré-grossissement et grossissement. Dans le cas contraire, les
bassins de taille moyenne constituent l'unité de premier grossis-sement, ceux d'un
volume compris entre 100 et 300 m3 constituant l'unité" de grossis-sement.
Les "juvéniles pré-grossis" ont un poids moyen voisin de 70 g, taille à laquelle ils
peuvent passer, s'il y a lieu, en grossissement. Les poissons quittent la ferme à un poids
optimum de commercialisation compris entre 300 et 500 grammes.
I.3. Différents types de bassins
I.3.1. Elements de conception
Les bassins constituent une enceinte pour les poissons et leur milieu d'élevage.
a) Caractéristiques hydrauliques
Les bassins doivent toujours pouvoir être entièrement vidangés dans un bref laps
de temps (1/2 heure - 1 heure). Ils doivent être conçus pour favoriser la creation de
courants internes sans zones mortes maintenant un milieu d'élevage homogène.
Leurs évacuations doivent être équipées de systèmes de rétention du poisson
difficilement colmatables. Elles doivent également être situées au niveau des zones de
concentration des MES.
Les niveaux d'eau doivent pouvoir être ajustés et constants quel que soit le debit
d'apport d'eau de renouvellement.
La profondeur utile doit être inférieure à l,20 m pour permettre un bon contrôle
des bassins.
b) Accessibilité
La circulation périphérique autour des bassins doit permettre d'accéder
facilement à tous les points importants, de réaliser dans de bonnes conditions toutes les
operations d'élevage et d'assurer une surveillance efficace.
Les parois doivent être lisses et non poreuses pour permettre une sterilisation et
un nettoyage rapide
Les parois sont généralement réalisées en panneaux rigides (béton, maçonnerie,
polyester, etc... ).
I.3.2. Bassins de type raceway
Ces bassins se caractérisent par un ratio longueur/largeur supérieur à 5. Avec
une alimentation en amont et une évacuation en extrémité aval, cela permet de
maintenir un courant longitudinal permanent rapide par le biais de l'alimentation en eau.
Ces bassins exploitent très efficacement l'eau d'alimen-tation et se nettoient
automatiquement (entrainement des MES par le courant). Ils permettent également
d'atteindre des ratios "surface en eau"/"emprise au sol de la ferme" élevés. Ils sont très
bien adaptés aux systèmes de bassins alimentés en série avec réoxygénation entre
chaque groupe.
I.3.3. Bassins de type FOSTER-LUCAS
Ces bassins ne different des raceways que par la mise en place d'une cloison
longitudinale et par des extrémités arrondies. Cette solution permet de conserver une
utilisation optimale de la surface tout en ayant des courants inté-rieurs trés rapides
comme dans le cas des bassins circulaires. Ces courants sont générés par l'arrivée
d'eau de renouvellement et des systèmes d'air liftés.
Ils sont auto-nettoyants et se caractérisent par un milieu d'élevage plus
homogène que celui des raceways.
I.3.4. Autres types de bassins
Les bassins circulaires ou en terre sont peu répandus en grossissement pour
des raisons d'exploitation :
- Complexité des operations d'élevage
- Mauvaise utilisation de la surface disponible
Il est, par contre, très intéressant d'opérer la phase de grossissement en cages
flottantes en mer ou en lagune quand la nature du site s'y prête.
II - L'ELEVAGE
II. 1. Programme d'élevage - gestion des stocks
II.1.1. Nurserie
A leur arrivée d'écloserie, les alevins de 1 à 5 g., sevrés, sont trop fragiles et à un
stade de croissance trop rapide pour être directement laches dans les structures finales
de grossissement. Us sont donc transférés dans une unité spéciale, la nurserie, pour les
raisons suivantes :
a) Fréquence des manipulations
La nurserie doit permettre de réaliser rapidement et aisément des operations de
pêche et de calibrage n'occasionnant pas de stress.
Celles-ci sont, en effet, fréquemment nécessaires pour lutter contre le problème
du cannibalisme. Le fort taux de croissance des alevins induit rapi-dement des
differences de poids notables. Le bar ayant tendance à s'attaquer à des proies de taille
égale ou inférieure au tiers de la sienne, de frequents calibrages s'imposent. Ceux-ci
réduisent la mortalité en maintenant une distribution de la population en lots
homogènes.
La frequence des manipulations est alors de 2 à 4 semaines.
b) Forte sensibilité à la qualité et a la régularité des paramètres physico-
chimiques du milieu d'élevage.
Le principal paramètre à maîtriser est la température. Celle-ci doit être la plus
stable possible (variations - a 4° C par jour) et maintenue aux alentours de 25° C.
Pour cela, il est souhaitable d'avoir deux arrivées d'eau permettant d'ajuster la
température de chaque bassin.
Les autres paramètres à surveiller attentivement sont la teneur en oxygène, en
ammoniac, le pH et la turbidité.
Pendant leur séjour en nurserie, les alevins font l'objet d'une surveillance très
attentive. Ils sont stockés à des charges optimales voisines de 10 kg/m3. La durée de
cette phase est de 5 mois environ (température moyenne comprise entre 20 et 25° C°)et
elle produit des juvéniles de 20 - 25 g. de poids moyen.
II.1.2. Prégrossissement - grossissement
A leur sortie de nurserie, les juveniles sont transférés dans des bassins de taille
moyenne (60 - 100 m3 ). Il est peu recommandé de les transférer dans des enceintes
d'un volume supérieur car on constitue alors des lots d'élevage trop importants si l'on
respecte les charges optimales de 12 kg/m3 environ. Cela entraine :
- des problèmes de gestion des lots (hétérogénéité)
- un accroissement des risques d'élevage (pêche, accident)
- une plus grande complexité desmanipulations (stress)
Après une durée de 5 mois (en eau réchauffée) à 10 mois environ (après
hivernage) on obtient des juveniles prégrossis d'un poids moyen unitaire voisin de 70 g.
qui peuvent être transférés dans les bassins de grossissement final.
Pendant cette phase, la fréquence des manipulations est réduite à 4 à 8
semaines en raison de la réduction de la vitesse de croissance et de la plus grande
homogénéité des lots.
Les charges en fin de prégrossissement sont de 15 kg/m3 et le poids moyen de
300 - 500 g.
II.2. Gestion de l'eau
La determination du niveau d'alimentation en eau des bassins est fonc-tion des
principaux paramètres suivants :
II.2.1. Consommation d'oxygène dans les bassins
Compte-tenu des charges pratiquées en grossissement intensif (15 kg/m3 ) les
consommations d'oxygène dans les bassins d'élevage sont très élevées. Elles
dependent principalement :
- de l'âge des poissons. Plus ils sont jeunes, plus la consommation en oxygène
par kg de poids vif est élevée
- du taux d'alimentation
- du niveau d'activité - des stress
- de la température : plus ce paramètre augmente, plus l'activité métabolique
et donc la consommation en oxygène augmente.
L'apport en oxygène par l'eau de renouvellement doit être égal a la différence
entre la consommation du bassin et l'apport par les aérateurs, qui est lui-même fonction
:
- de la température et de la salinité. Ces deux facteurs sont inversement
proportionnels a la teneur en oxygène de l'eau a saturation
- du débit d'apport.
Les apports en oxygène doivent être suffisants pour maintenir un taux minimum
de 4 mg/l d'oxygène en sortie de bassin.
II.2.2. Le taux d'ammoniaque gazeux
Dans le cas d'installation où la plus grosse part de l'apport en oxygène est
assuré par des systèmes d'aération, le facteur déterminant le niveau minimal de
renouvellement en eau peut être le taux d'ammoniac gazeux. Ce taux est lui-même
fonction :
− du niveau d'activité métabolique du cheptel. Plus celui-ci est intense (stress,
période d'alimentation) plus la production d'ammoniac est élevée.
− de la charge des bassins - du taux d'alimentation
− d'autres paramètres physico-chimiques :
Les rejets ammoniacaux sont presents dans le milieu d'élevage sous trois formes
:
− Produits azotés solides,
− Ammoniaque sous forme ionisée (ions NH4 + ) : ion ammonium
− Fracbipn non ionisée de l'ammoniaque (NH3 ) : gaz dissous
Seule la troisième forme est fortement toxique pour les poissons. Le seuil de
toxicité couramment admis est de 0,01 mg d'ammoniac gazeux par litre d'eau. Ce seuil
est toutefois variable selon l'âge des poissons (proportionnel) ou la temperature et le
niveau de stress (inversement proportionnel).
L'ammoniaque dans le milieu d'élevage a tendance à évoluer de la première
forme vers les deux secondes (solubilisation) et la proportion entre les deux s'équilibre à
un niveau variable par la transformation suivante :

La tendance de cet équilibre varie suivant la temperature et le pH (cf figure ci-


après).
Effets du pH et de la tempera ire\ill\ sur la distribution de l'ammoniaque et de
l'ion ammonium - (De LIAO et al, 1972)
II.2. 3. Autres paramètres pnysico-chimiques
II.2.3.1. La température : Technique d'élevage en eau réchauffée :
Nous avons pu voir (cf I.1) que la temperature est un paramètre essen-tiel pour
la gestion et la compétitivité d'un élevage. Dans le cas d'élevage a température
contrôlée, un débit minimum d'apport doit être maintenu de manière à compenser les
déperditions thermiques au niveau des bassins.
L'eau d'élevage alimentant les fermes peut être réchauffée par :
a) Des réseaux thermiques industriels : Dans cette option, la plus répandue, l'eau
provient plus ou moins directement de circuits de refroidissement de complexes
industriels (pétrochimie, centrales électriques).
Cette solution, généralement complexe, entraine des investissements assez
lourds. La complexité est due a l'irrégularité quantitative et qualitative (temperature,
caractéristiques physico-chimiques) des eaux à employer. Celles-ci peuvent être
utilisées soit directement, soit après mélange avec de l'eau de mer "naturelle", soit après
traitement, ou comme fluide chaud dans des échangeurs de chaleur si ces
caractéristiques physico-chimiques sont impropres à une utilisation en élevage.
b) Des forages géothermiques : Cette solution, limitée à des aires géographiques
bien precises (presence de nappes souterraines) est intéressante car elle permet des
economies d'énergie (écloseries) ou des implantations d'éle-vages dans des zones a
priori mal adaptées.
L'eau de forage est obtenue soit par artésianisme, soit par pompage. Elle est
utilisée comme fluide caloriporteur dans des échangeurs de chaleur.
Cette solution entraine généralement une hausse de l'investissement liée :
- au coût du forage qui peut entraîner des surcoûts fonciers ou des surcoûts
d'aménagement
- au choix restreint du site d'élevage
- à la complexité accrue des réseaux hydrauliques (circuits doubles ou triples,
nécessité de prévoir des traitements, des recyclages, des stations de pompage, etc. . .
).
- à la nécessité de couvrir les installations d'élevage pour limiter les
déperditions de chaleur dans les regions a climat rigoureux - verifier la pérennité des
apports.
II.2.3.2 La teneur en matières en suspension
Une trop forte teneur en MES est préjudiciable car elle peut entraîner des
problèmes d'asphyxie (colmatage des branchies) et d'alimentation.
II.2.3.3. Le pH
Ce paramètre est très important car il conditionne l'équilibre ammo-niaque
toxique - ammoniaque non toxique. Il est souhaitable de maintenir le pH à un niveau
supérieur à 7,5 et inférieur à 8,5.
Dans les bassins d'élevage, le pH varie inversement à la charge des bassins.
En cas de derive trop importante du pH, une correction s'impose par
augmentation des taux de renouvellement.
II.2.4. Aspects hydrauliques
Les taux de renouvellement des bassins sont calculés en fonction de la charge
des bassins et du paramètre physico-chimique limitant (NH4 - O2 teneur en MES).
Pour définir les dimensionnements des ouvrages hydrauliques, il est nécessaire
de tenir compte :
- des taux de renouvellements horaires moyens et en pointe (besoins
maximum)
- des durées minimum de remplissage et de vidange des bassins
- du coefficient de pondération de besoins de l'ensemble des bassins.
Enfin, la conception des réseaux hydrauliques des fermes d'élevage doit, pour
permettre de pratiquer une gestion rationnelle de l'eau, prendre en compte :
- des possibilités de variations partielles des debits de renouvellements
- une isolation la plus complète possible entre les réseaux des différentes
unites d'élevage, afin de limiter les risques de contamination et d'adapter les qualités de
l'eau à chaque phase d'élevage.
II.2.5. Valeurs usuelles
La valeur moyenne des taux de renouvellement pratiques en élevage de
grossissement intensif est de
- 1 à 5 renouvellements par heure,
- vidange d'un bassin en 15 à 30 minutes
- remplissage d'un bassin en 30 minutes.
II.3. Alimentation
L'alimentation est le poste le plus important de l'exploitation d'une unité de
grossissement :
II.3.1 Généralités
Les principaux points à prendre en compte pour la gestion de l'alimentation d'un
élevage sont les suivants :
II.3.1.1. Le calcul des rations
Les rations alimentaires distribuées quotidiennement doivent être calculées très
précisément, pour chaque lot, pour assurer une croissance optimale, suivant les plans
de gestion de l'élevage.
Les calculs sont effectués en prenant en compte :
- la taille des poissons
- le type d'aliment
- la température de l'eau
- les observations et le suivi de l'élevage
En grossissement de bars ou de daurades, la ration quotidienne varie
généralement entre 1 et 3 % de la biomasse totale.
L'optimisation de la distribution de cette ration quotidienne conduit a prévoir 4 à 5
repas dans la journée, répartis du lever au coucher du soleil. La distribution des repas
représente l'un des principaux postes d'affectation de la main d'oeuvre. Il est donc
souhaitable, en dépit des investissements que cela demande, d'automatiser ces
distributions.
II.3.1.2. L'équilibre des formulations - L'appétence
Une attention toute particulière doit être portée a. la formulation des aliments,
ainsi qu'à leur stockage, afin que ceux-ci soient parfaitement équilibrés.
Un déséquilibre alimentaire, même léger, peut avoir de lourdes consequences
provoquant une degradation de l'état sanitaire general du cheptel et une élévation du
coefficient de transformation de l'aliment.
Parallèlement, il faut veiller à l'appétence de l'aliment, principa-lement dans le
cas d'une alimentation sêche. Un aliment peu appêtent induit une chute de la
consommation, des pertes et un taux de transformation élevé.
II.3.2. Alimentation sêche ou humide
II.3.2.1. L'alimentation sêche
C'est à l'heure actuelle, la formule la plus répandue en France pour le
grossissement de bars et de daurades.
Elle correspond à une distribution régulière de granulés secs fournis par des
fabric-ants d'aliment.
Cette solution, la plus simple et la plus aisément mécanisable pré-sente deux
inconvénients majeurs :
- un coût relativement élevé (coefficient de transformation moyen, prix du kg
d'aliment élevé)
- une adaptation encore moyenne de l'aliment distribué aux besoins du
poisson (problèmes d'appétence, de carences, d'échanges osmotiques).
Elle présente néanmoins l'avantage de diminuer les coûts de stockage et les
coûts de main d'oeuvre pour les opérateurs de distribution.
II.3.2.2. L'alimentation humide
L'alimentation humide est encore très peu répandue et mal maîtrisée en matière
d'élevage de bars et de daurades.
Elle est cependant intéressante car elle peut remédier aux inconvénients cites
pour l'alimentation sêche.
Les granulés d'aliment humide sont fabriqués à la ferme, à partir de déchets de
poisson broyé et de farinestype "premix" fournies par les fabricants d'aliment.
Son développement se heurte :
- à des problèmes d'ordre technologique pour la mécanisation de la fabrication
et de la distribution de l'aliment (en cours d'amélioration).
- à la définiti on des formulations en fonction des composants disponibles et de
leur composition biochimique
- à des investissements plus élevés.
III. LA FERME D'ELEVAGE DE GRAVELINES
III-l. Introduction
La ferme d'élevage de Gravelines, est la première unite industrielle d'aquaculture
marine implantée en France, et la première unité du Centre Aquacole de Gravelines.
Diverses operations de grossissement se sont déjà développées ces dernières années
sur les côtes méditerranéennes et se sont confrontées à bon nombre de difficultés dont
l'une des principales est d'ordre économique. La durée importante du cycle d'élevage
qui, pour le bar élevé dans des conditions naturelles est de 30 mois, atténue
sérieusement la rentabilité des exploitations.
La valorisation des effluents thermiques est la raison essentielle de
l'aménagement de cette ferine sur ce site à proximité immediate de la centrale el SEPIA
INTERNATIONAL a été retenue à l'issue du concours international organise en 1982 par
le SERAG (Syndicat pour l'Etude d'un Réseau Aquacole a Gravelines) pour assurer la
conception aquacole de cette ferme.
L'objectif essentiel de cette realisation était de démontrer, d'une part,la fiabilité
en vraie grandeur, des techniques d'élevage, et d'autre part, la rentabilité de ces
élevages de poissons marins.
III.2. Conception de la ferme
Le passage dans les circuits de refroidissement de la centrale élève d'environ
13° C la temperature de l'eau de mer qui évolue donc au cours de l'année de 15° C à
29°/30° C.
Pour conserver ces temperatures au milieu d'élevage, même lorsque les
temperatures sont sensiblement plus basses, nous avons choisi de couvrir l'ensemble
de la ferme (3 000 m2 ) par des serres de type agricole. Cette couverture limite
l'évaporation liée au vent, le refroidissement lié aux differences de temperature à
l'interface eau/air, la chute de temperature liée aux chutes de neige, ou même
l'abaissement de salinité lors de pluies importantes.
La ferme a, de plus, été conçue pour limiter les agressions extérieures (pollution
dans l'avant-port de Dunkerque, dragages, chloration dans lea circuits de
refroidissement de la centrale). Un circuit de recyclage permet d'isoler la ferme de
l'extérieur pendant 8 jours environ dans des conditions d'élevage de "protection".
Ce circuit comprend :
Pour la nurserie :
- Un circuit d'évacuation special
- Une unité de décantation
- Une bâche de pompage et une station de relevage
- Une unité d'épuration (biofiltration des eaux usées)
Pour le grossissement
Le système est plus simple puisqu'il ne comprend pas d'unité d'épu-ration
proprement dite.
La temperature du milieu d'élevage peut être optimisée par melange entre une
arrivée d'eau réchauffée (debit 450 1/s) et une arrivée d'eau de mer a temperature
naturelle. Nous pouvons ainsi maintenir en hiver, les temperatures les plus élevées
possible (uniquement eau réchauffée) alors que l'été, nous pla-fonnons la temperature
du milieu d'élevage a 25° - 26°, qui nous semble être un optimum pour le bar et la
daurade.
Le complexe de gestion de l'eau, nous permet cette manipulation. noter la
possibilité d'avoir deux circuits indépendants à temperatures différentes :
- l'un pour la nurserie,
- l'autre pour l'unité de grossissement.
Les bassins de nurserie et de grossissement ont été conçus en tenant compte
des principaux points suivants :
- facilités d'exploitation (réglage des debits - observation - alimentation des
poissons - vidange)
- auto-nettoyage
L'évacuation est placée en fond de bassin, près d'une extrémité et est régulée
sur le plan des niveaux par une surverse extérieure au bassin. Les eaux evacuees sont
dirigées vers un canal d'évacuation en regime normal ou un canal de chasse lorsque le
bassin est en nettoyage.
III.3. Description de la Ferme pilote
III.3.1. Les circuits d'eau
La ferme possède 3 types d'alimentation en eau :
- eau réchauffée
- eau de mer"naturelle"
- eau recyclée
La proportion du melange de ces différentes sources d'eau est choisie au niveau
du complexe de gestion des eaux, de manière à assurer aux poissons les meilleures
conditions d'élevage, tant pour la temperature que pour les autres paramètres physico-
chimiques.
Les trop-plein d'arrivée d'eau sont évacués par les déversoirs.
Eau de mer réchauffée
Cette eau est pompée en aval de 3 "tranches" de la centrale EDF à un débit
maximal de 400 l/sec. Sa temperature varie de 15 à 32° C.
Cette eau de mer réchauffée est utilisée en totalité dès que sa temperature est
supérieure a 25° C. En été, elle est mélangée avec l'eau de mer froide.
Eau de mer froide
Cette eau est pompée en amont de la centrale EDF dans le canal d'amenée de
l'eau de mer qui débouche dans l'avant-port de Dunkerque. Elle permet de dimi-nuer la
temperature de l'eau d'élevage pendant la période estivale.
Eau de mer recyclée
Ce recyclage permet de récupérer l'eau ayant déjà circulé dans l'éle-vage, de la
rendre à nouveau compatible par des traitements successifs (décanta-tion, écumage,
reprise, biofiltration) avec l'élevage des poissons et de la redis-tribuer sur l'ensemble des
bassins. Ce procédé permet, non seulement une isolation totale de l'exploitation vis-à-
vis du milieu extérieur (arrêt de la centrale, pollution diverses), mais il peut assurer un
debit global plus important dans les bassins en cas de besoin (surcharge momentanée
de l'exploitation).
La qualité de l'eau est vérifiée quotidiennement par des mesures physico-
chimiques et le debit assure dans chaque bassin est optimise en fonction de la charge
en poissons de ce dernier.
III.3.2. Les unités d'élevage
Elles sont au nombre de deux : la nurserie et le grossissement.
La nurserie :
Elle comporte 11 bassins d'environ 35 m3 , de type FOSTER-LUCAS. Chaque
bassin peut être alimenté en eau par deux circuits au choix (debit réglable de 5 à 30
l/sec. par un module à masques :
- le circuit nurserie
- le circuit grossissement
Un aérateur basse pression, type air lift, permet de renforcer la vitesse du
courant et d'augmenter l'apport d'oxygène dissous au milieu d'élevage. Une évacuation
de fond, équipée d'un système anti-vortex permet d'éliminer les déchets (fèces -
aliments non consommés) déposés sur le fond du bassin.
Des distributeurs automatiques d'aliment complètent l'équipement des bassins.
L'unité de grossissement
Elle comprend deux séries de 14 bassins accolés, d'un volume unitaire d'environ
65 m3. Ces bassins sont identiques, à la dimension près, aux bassins de la nurserie.
L’ensemble des unités d'élevage est alimenté en eau par des canaux en béton
armé qui sont places transversalement à l'axe des bassins et reposent sur les parois
latérales de ces derniers.
Une série de passerelles fixées au-dessus des parois des différents bassins
permet l'exploitation courante (alimentation, observation, réglage de débit, traitements...
)
III.3.3. Les équipements annexes
La ferme comprend, outre les installations d'élevage, les installations suivantes :
- Un atelier de fabrication d'aliment humide avec une chambre froide
- Un local technique qui est divisé en deux parties :
• Une chaufferie
• Un local abritant le TGBT
- Un groupe électrogène de secours
- Les composants (décanteurs - station de relevage - biofiltres) des circuits de
recyclage.
III.4. L'exploitation de la ferme - Premiers résultats
III.4.1. Caractéristiques générales
Les caractéristiques générales de cet élevage sont les suivantes :
- La production annuelle en phase de pleine exploitation sera de 65 à 70 t.
(environ 35 t. en 1985).
- Le personnel de production comprend 4 personnes : 2 techniciens et 2
ouvriers dont un marin pêcheur.
- Le nombre d'alevins mis en élevage chaque année est d'environ 300 000
répartis entre bars et daurades
- La surface globale des bassins est d'environ 2 200 m2 pour une surface totale
de 3 200 m2 (Ratios de 69 %).
- Le debit d'eau chaude est de 1 600 m3 /heure, le debit d'eau froide de 800 m3
/h.
III.4.2. Premiers résultats
La gestion de cette ferme a été confiée a la cooperative maritime AQUANORD
qui regroupe des élus, des professionnels de la pêche, de la commercia-lisation des
produits de la mer, de l'aquaculture.
Après un premier test effectué sur des installations provisoires en 1983 et qui
avait pour objectif d'apprécier certaines caractéristiques du site, la première production
debute en juin 1984 avec l'introduction de 200 000 alevins :
− 170 000 alevins de bars
− 20 000 alevins de daurades
− 10 000 alevins de soles (essai)
Les croissances observées sont dans l'ensemble comparables aux prévisions
initiales. Les taux de survie sont cependant sensiblement plus faibles, ce qui est
relativement normal, compte-tenu du fait que l'exploitation a débuté alors que les travaux
étaient en cours d'achèvement.
Après un an de travail, les premieres ventes ont déjà eu lieu, confir-mant d'un
cote la validate des hypothèses techniques et de l'autre, la forte demande du marché et
les prix de ventes élevés.
La qualité du poisson a été unanimement appréciée par la vingtaine de
professionnels français et étrangers qui ont été livrés depuis le debut des ventes. Depuis
ces premiers tests, les demandes sont croissantes et nettement supérieures à nos
possibilités de production (5 a 6 t. par semaine).
III.5. Perspective d'avenir
Cette ferme-pilote est le premier element du site aquacole de Grave-lines,
l'élément test. Déjà dans les mois qui viennent une écloserie sera amé-nagée, qui
donnera au site une autonomie et une possibilité rapide d'expansion.
Cette "zone aquacole" créée comme une zone d'aménagement tradition-nelle
regroupera à terme :
- environ 22 fermes de production (22 "parcelles")
- des réseaux communs :
• Alimentation − eau réchauffée
− eau froide
• Evacuation
• VRD
- Des unités de "services annexes" :
• Ecloseries
• Cooperatives de service (aliment, ventes... )
• Unité de recherche, de formation
• Unité vétérinaire
Cette réalisation, si elle se confirme, permettra a la France de passer du stade
expérimental ou artisanal qui est le sien aujourd'hui en matière d'aqua-culture de
poissons marins au stade de production, Gravelines permettant à terme d'atteindre des
tonnages supérieurs à 1 200 t./an.
I. GENERALITES
I.1. Eaux chaudes - Eaux froides
I.2. Les 3 phases d'élevage
I.3. Les différents types de bassins
II. L'ELEVAGE
II.1. Programme d'élevage - Gestion des Stocks
II.1.1. Nurserie
II.1.2 Prégrossissement - Grossissement
II.2. Gestion de l'eau
II.2.1. Consommation d'oxygène dans les bassins
II.2.2. Le taux d'ammoniac gazeux
II.2.3. Autres paramètres physico-chimiques
II.2.4. Aspects hydrauliques
II.2.5. Valeurs usuelles
II.3. Alimentation
II.3.1. Généralités
II.3.1.1. Le calcul des rations
II.3.1.2. L'équilibre des formulations - L'appétence
II.3.2. Alimentation sêche ou humide
II.3.2.1. Alimentation sêche
II.3.2.2. Alimentation humide
III. LA FERME D'ELEVAGE DE GRAVELINES
III.1. Introduction
III.2. Conception de la ferme
III.3. Description de la ferme
III.3.1. Les circuits d'eau
III.3.2. Les unites d'élevage
III.3.3. Les équipements annexes
III.4. L'exploitation de la ferme - Premiers résultats
III.4.1. Caractéristiques générales
III.4.2. Premiers résultats
III.5. Perspectives d'avenir
PISCICULTURE INTENSIVE - ITTICA UGENTO S.P.A
TORRE MOZZA DI UGENTO - LECCE
Mr. L. CORBARI
La pisciculture est située dans les Pouilles (Sud de l'ltalie) sur le littoral ionique ;
elle utilise de l'eau de mer et est constituée de secteurs pour la production d'anguille et
de poisson blanc (daurade et loup) ainsi que d'un centre de reproduction contrôlée. Elle
est entree en activité en 1981.
Caractéristiques des installations :
La pisciculture est située à proximité d'une série de bassins dont le niveau varie
avec la marée et qui sont utilises, en partie, pour l'élevage intensif. La superficie totale
est composée de 25 hectares de terrain et de 50 hectares de bassins et canaux en
communication avec la mer. La structure productive de l'élevage intensif est représentée
par :
Secteur d'élevage de l'anguille :
constitué de 24 bassins de 1 250 m2 chacun, ayant des parois en béton, des
systèmes de charge et de décharge et un pré-bassin servant a la capture, a la selection
et aux traitements prophylactiques des poissons. Le fond de 18 bassins est construit en
béton tandis que celui de 6 autres est fait en gravier compacté. Dans ce secteur, chaque
année, on élève 2 000 quintaux d'anguilles tant de taille commerciale(200 gr) que sous
forme de produit semi-fini (anguillettes sevrées).
Secteur d'élevage du poisson blanc (daurade et loup)
permet de porter les poissons de la taille d'alevins à la taille commer-ciale de
plus de 300 g ; il est compose des structures suivantes :
- Pré-grossissement :
20 bassins dont le fond et les parois sont en béton et d'une superficie de 25 m2
chacun ; ils sont abrités et servent à l'élevage des alevins durant les premiers mois
d'élevage (janvier - avril). Les bassins sont disposés sur 4 files, ils sont munis de
systèmes de charge et de décharge de l'eau, d'une installation centrale d'oxygène
liquide, d'air comprimé pour l'aération supplé-mentaire de l'eau ainsi que d'une
installation de thermorégulation de l'eau.
- Premier stade :
destiné à l'élevage du poisson blanc durant la premiàre année. Il estconstitué de
deux series de 18 bassins rectangulaires en béton de 50 m2 ayant le côté long en
commun. Le canal d'alimentation se trouve disposé le long d'un des petits côtés des
bassins alors que le canal de décharge se trouve à l'opposé. Cette disposition permet de
disposer d'un flux d'eau pratiquement constant sur tout le bassin.
- Deuxième stade :
destiné à l'élevage du poisson blanc jusqu'à la taille commerciale. Il est constitué
de deux series de 11 bassins rectangulaires en béton de 240 m2 ayant le côté long en
commun. Les systèmes de charge et de décharge sont iden-tiques à ceux utilises pour
les bassins du premier stade.
Ce secteur permet de produire 800 quintaux de poissons de taille commer-ciale.
- Secteur utilisé pour la reproduction artificielle du poisson blanc :
Il permet l'obtention d'alevins de daurade et de loup. Il est constitué d'un
compartiment de phyto-zooplancton, de 24 bassins cylindro-coniques pour l'élevage
larvaire et de bassins pour les reproducteurs.
Les installations sont complétées par des structures spécifiques et générales
comme la station de pompage, et les bureaux, cantine, atelier mécanique, magasins,
salle frigorifique, local pour la preparation de l'aliment, etc...
Ventes 1984
- 1300 quintaux d'anguilles. Durée moyenne de l'élevage : 18 mois. Densité moyenne :
6 kg/m2 - Taux de conversion : 1:3.
- 100 quintaux de daurades et de loups provenant de la reproduction artificielle.Durée
moyenne de l'élevage : 24 mois pour les daurades et 36 mois pour les loups. Densité
moyenne : 5 kg/m2. Taux de conversion : 1 : 2,5.
Personnel :
Actuellement, à la pisciculture, travaillent 20 personnes : 1 biologiste, 1 employé
administratif, 4 techniciens spécialisés et 14 ouvriers.
Activité de recherche :
Parallèlement a la production, l'ITTICA UGENTO conduit diverses activités de
recherche appliquée en collaboration avec des Instituts et des Organismes de
recherches. Les thèmes des recherches portent sur l'alimentation, l'ichtyopathologie, la
prophylaxie et l'amélioration des techniques d'élevage grace à l'auto-matisation de la
gestion.
Installation d’élevage intensif
Légende:
1. Pré-grossissement
2. Bureaux
3. Elevage larvaire
4. Cabine électrique
5. Groupe électrogène
6. Station de pompage
7. Bassin d'élevage du poisson blanc : Stade 1
8. Bassin d'élevage du poisson blanc : Stade 2
9. Bassin d'élevage des anguilles
10. Canal de charge
11. Canal de décharge
12. Ecluse
13. Bassin semi intensif\ill\
ITTICA UGENTO SPA – Les Ventes – Sales
N° Fonctions
1 Biologiste responsable production et recherche

1 Technicien responsable production et organisation

1 Employé administratif
3 Techniciens spécialisés
14 Ouvriers

ITTICA UGENTO SPA


PERSONNEL

Tolérance thermique des différentes espèces d'eau saumâtre élevées


Intervalle critique inférieur et supérieur
Intervalle alimentation
Intervalle d'accroissement optimal
Température rnoyenne de l' eau (Puglies) et période d'élevage
Coûts 1977 1984 ∆%
(Lit. 77) (Lit. 84)
Civelles au kg 1 600 3 900 5 500 +41,0
Alimentation au kg 500 1 200 1 100 - 8,3

Coût annuel main d'oeuvre 6 000 000 15 000 000 22 000 000 +46,6
Energie 25 60 110 +83,3
Bénéfices

Prix anguilles au kg 4 500 10 900 9 800 -10,1

Anguilles
Evolution du coût de différents secteurs de la production et du prix de vente
(Actualisation utilisant le coefficient ISTAS/2.4161)
Anguilles
Variation de l'incidence en % des coûts de production par rapport au profit considéré
égal à 100.
Anguilles
Cycles de production
Anguilles
Variation à moyen terme de l'incidence des coûts de production en fonction du profil
considéré égal à 100.
AMELIORATIONS POSSIBLES DE L'EFFICACITE
- Augmentation des facteurs de multiplication
• Diminution de la mortalité (Etude de la pathologie)
• Optimisation de l'alimentation
• Optimisation des conditions et techniques d'élevage
- Diminution du facteur travail
• Mécanisation
• Automatisation
- Epargne énergétique
• Amélioration des rendements
• Transfert de technologie
• Utilisation d'énergie renouvelable
Action sur les coûts fixes
- A\ill\gmentation des densités d'élevage
1977 1984 %
Coûts (Lit 77) (Lit 84)*

Alevins loup (Rep) 150 360 300 - 20

Alevins daurades 400 1 000 1 000 -

Aliment 400 1 000 1 050 + 5

Travail 6 000 000 16 000 000 22 000 000 + 46,6

Energie 25 60 110 + 83,3

Profit

Prix Poisson blanc au kg 6 800 16 500 25 000 + 51,5

Poisson blanc
Evolution du coût des différents secteurs de la production et du prix de vente
Actualisation utilisant le coefficient ISTAS (2.4161)
LOUP DAURADE

Reproduction Vérifiée et reproduisible Vérifiée


Elevage larvaire Rendements acceptables Rendement faible et
aléatoire
Elevage - alevins Importante mortalité( 60 %) Résultats excellents
Elevage - grossissement Pas optimal, mais acceptable A perfectionner, mais bon

Poisson blanc
Situation schématique de l'élevage intensif
THEMES ESPECES

ANGUILLE DAURADE LOUP


Pathologie des poissons et
prophylaxie * **
Reproduction **
Alimentation ** *
Méthode d'élevage * * **

Thèmes de recherche et leur priorité


ELEVAGE INTENSIF DE L'ANGUILLE
Mr. G. ARLATI
A. CONSIDERATIONS PRELIMINAIRES
Il faut prendre en consideration les arguments suivants :
- les méthodes d'élevage : eau stagnante ou eau courante ;
- le choix du lieu ideal pour la construction d'une pisciculture de l'anguille.
A.1. Méthodes d'élevage : eau stagnante et eau courante
Il est possible de schématiser l'élevage de l'anguille d'après les caractéristiques
fondamentales suivantes :
a) quantité et qualité de l'eau
b) type de "semence" (civelle ou petite anguille "ragano")
c) alimentation
d) pathologie
e) marché
A.1.1. Eau
Pour vivre et se développer, les anguilles ont besoin rapidement d'eau pure, si
possible en abondance. La quantité d'oxygène existante doit être toujours bonne ; dans
le cas oû l'on désirerait augmenter la densité par unite de surface, il faudrait pouvoir être
en mesure de garantir l'oxygénation grâce à des équi-pements auxiliaires.
A.1.2. "Semence"
L'élevage de l'anguille consiste à faire passer les anguilles en provenance de la
mer alors qu'elles sont encore toutes petites ou civelles à la taille commerciale. Il n'est
pas encore possible de reproduire en laboratoire le cycle biologique de l'anguille, encore
complexe : en effet, une fois que le problème de la fécondation artificielle a été résolu,
on n'a pas réussi a assurer la survie du leptocéphale à l'état larvaire.
A.1.3. Alimentation
N'importe quel type d'élevage zootechnique intensif repose sur la distribution de
nourriture spéciale adaptée au type de produit élevé.
Dans le cas de la culture de l'anguille, il ne suffit pas d'employer une nourriture
valable et équilibrée pour s'assurer le succès : la croissance du produit depend en effet
de la temperature de l'eau, dont depend également la quantité de nourriture qu'il faut
administrer, et de l'appétibilité de l'aliment lui-même. Il est, en outre, indispensable que
ce dernier, vu son coût élevé, garan-tisse un bon indice de conversion.
A.1.4. Pathologie
Les parasites et les maladies bactériennes doivent être, de preference, devancés
en respectant la période de quarantaine pour le poisson amené de l'exté-rieur et les
traitements programmés de prophylaxie du milieu ; et au cas où ils se manifesteraient de
manière éclatante, il faudrait agir en temps utile grace à des interventions
thérapeutiques adéquates.
A.1.5. Marché
Un éleveur sachant vendre ses anguilles obtiendra pour son produit un prix très
supérieur à celui d'un autre éleveur n'ayant aucune experience de vente.
A.1.6. Les anguilles sont élevées en bassins de terre ou de béton à une densité très
supérieure à celle qui pourrait être tolérée par la quantité d'oxygène physique disponible
dans l'eau. Il existe, pour cette raison, deux méthodes fondamentalement différentes de
ravitaillement en oxygène, qui en définitive donnent origine à deux modèles d'élevage :
l'élévage en eau stagnante et l'élevage en eau courante.
Pour le modèle en eau stagnante, dans lequel on favorise la croissance des
algues vertes de phytoplancton dans l'eau du bassin, l'oxygène est fourni par la
photosynthèse. Un phytoplancton dense (transparence optimale 20 cm.) ne peut se
multiplier que si le flux hydrique est nul ou très lent. En effet, pour ces bassins en eau
plus ou moins stagnante, l'échange journalier est de 5 % environ du volume total.
Pour le modèle en eau courante, le besoin d'oxygène des anguilles est fourni par
un afflux constant d'eau nouvelle, comme cela se passe dans la culture de la truite. Un
renouvellement continuel d'eau courante en abandance est donc nécessaire pour les
bassins.
La température et la quantité d'eau a disposition déterminent, en grande partie,
le choix de l'un ou de l'autre modèle :
− avec une disponibilité limitée en eau, il est possible d'avoir des bassins en eau
stagnante ou tout au plus des bassins en eau recyclée plus ou moins courante ;
− avec de grandes disponibilités en eau, et avec des grandes surfaces, il est
possible d'avoir des bassins en eau stagnante et, si le climat assez doux le permet, des
bassins en eau courante.
La température de l'eau est un point fondamental : 19-28 ° pour l'anguille
européenne. Du point de vue économique, l'élevage de l'anguille est certainement
avantageuse lorsque la taille de 120 - 160 grammes est atteinte en l'espace de deux ans
ou moins a partir de l'âge de la civelle (0,2 - 0,3 g.) ; cette rapide croissance n'est
possible qu'à des temperatures optimales (21 - 26 °).
L'anguille européenne ne s'alimente pas, approximativement, en dessous de 8 -
9 °, mais on obtient les meilleures conversions de la nourriture à des temperatures de
plus de 17 °C. (Optimum 22° C).
A.2. Choix de l'endroit ideal pour l'établissement d'une culture de l'anguille
L'endroit sera d'autant plus adapté à l'élevage que les conditions spécifiées ci-
dessous seront satisfaites.
1) Disponibilité d'un bon approvisionnement en eau, acheminée ou pompée d'un
canal ou, mieux encore, provenant de sources ou de puits souterrains. Par exemple, il
faut environ 400 - 450 m3 d'eau par jour pour élever 40 tonnes d'anguilles par an.
2) L'eau ne doit pas être contaminée (par des insecticides, des phyto-
médicaments, etc... ) et ne doit pas contenir de substances toxiques (ammoniaque,
anhydride carbonique, substances acides en general, etc...). L'eau alcaline ou neutre est
la meilleure, alors que l'eau acide (en-dessous de ph 6,5) n'est pas très bonne pour
l'élevage.
La présence éventuelle d'anguilles sauvages dans l'eau que l'on veut utiliser est
un indice d'aptitude et de bonne qualité.
3) Le site d'élevage ne doit pas être envahi par la mer ou par des inondations.
4) L'échange hydrique des bassins doit se faire de préférence par chute. En
d'autre termes, il faut éviter au maximum les coûts énergétiques pour le pompage et la
distribution en eau.
5) Le terrain ne doit pas être poreux afin d'empêcher les fuites d'eau du fond ou
des parois des bassins. L'argile mélangée à du sable est ce qu'il y a de mieux.
6) L'endroit doit être ensoleillé pour favoriser la floraison des algues qui, à
travers la synthèse chlorophyllienne, produit de l'oxygène.
7) L'endroit doit être dégagé pour permettre l'oxygénation en surface grâce au
vent.
8) Routes et électricité en fonction.
9) Proximité de marchés importants.
B. ELEVAGE INTENSIF
La technique employee pour l'élevage intensif de l'anguille repose sur trois
conditions essentielles : température favorable, oxygène suffisant, alimentation
artificielle.
La bonne température pour l'élevage de l'anguille européenne va de 8 a 28° C ;
la temperature optimale pour l'introduction et le sevrage des petites anguilles sauvages
va de 18 a 24° C ; pour le sevrage et la croissance des civelles, elle va de 22 a 26° C.
PLus la temperature s'éloigne des valeurs optimales, plus le cycle biologique d'élevage
sera long.
La teneur en oxygène dissous nécessaire a la survie de l'anguille est de 2-3
mg/1 pour les civelles et de 0,5 mg/1 pour l'anguille adulte. En regime d'élevage, les
besoins en oxygène sont bien plus importants et varient en fonc-tion de la temperature
(et de la salinité), de la taille des anguilles et de leur activité métabolique. En ligne
générale, on peut accepter les valeurs de 80-90 % de saturation jusqu'à 20° C, et une
valeur voisine de celle de saturation pour des temperatures supérieures a 20° C.
Normalement, l'alimentation artificielle de l'anguille se fait sous forme de boule
de pâtée humide, melange de farines, d'huile, d'eau, avec ou sans une certaine quantité
de poisson frais broyé.
B.1. Cycle d'élevage intensif
Actuellement, l'élevage intensif peut être subdivisé en trois phases :
- sevrage et élevage de la civelle ;
- sevrage de la petite anguille ("ràgano") sauvage ;
- élevage de l'anguille.
L'éleveur doit en outre établir sa propre production sur des sujets venants de
l'extérieur : civelles ou "ràgani" pêchés en mer ou en eaux saumâtres, ou bien petites
anguilles ayant grandi de la phase de civelle ou "ràgani" sevrées venant d'autre
élevages. Ceci pour empêcher de voir se manifester le "cycle fermé", au niveau
biologique, et donner des résultats très diversifies aux éleveurs. Nous nous limiterons,
pour la description du cycle d'élevage des différentes phases, a la méthode la plus
suivie et techniquement la plus actuelle.
B.1.1. Sevrage et élevage de la civelle
Le sevrage et l'élevage des civelles se fait, aussi bien en eau douce qu'en eau
saumâtre, dans des bassins particuliers construits expressément pour cet usage. En
général, il s'agit de bassins en ciment ou en résine de polyester de forme rectangulaire,
carrée ou circulaire et de dimensions différentes (de 8 à 24 m2) et équipées du point de
vue technologique (circuits d'eau chaude et d'eau froide indépendants, apport d'O2
prémélangé, introduction d'air à travers des diffuseurs de types différents : soufflant,
venturi, etc... circuit de décharge avec recuperation totale ou partielle de l'eau chaude et
aussi, en cas de besoin, avec la possibilité de décharge des eaux non réutilisables, etc...
), placées dans des serres ou des hangars fermés, à l'abri de toutes façons.
L'élevage des civelles est appelé de ler stade et est économiquement
avantageux lorsque l'on peut disposer d'eau à des températures supérieures a 21-22° C
et jusqu'à 25-26° C.
Les civelles, venant de la mer, peuvent être de poids différencié (de 0,20 gr. à
0,40 gr.) suivant la saison et le lieu de capture : disponibles de novembre à février, les
italiennes sont plus petites, alors que celles qui pro-viennent de la cote atlantique
française ou anglaise, disponibles au printemps de mars à mai, sont plus grandes.
La densité de semence varie suivant la méthode d'élevage adoptée : si c'est en
bassins à eau stagnante, avec un échange de 6-7 1/minute, elle est de 0,4 kg par m2 ;
si c'est en eau courante avec un échange d'eau de 40-45 1/minute, environ, elle est de 3
kg. par m2.
C'est alors que commence le sevrage avec un melange broyé de lombrics ou
d'anchois et/ou de sardines amalgamé à un peu de nourriture pulvérisée ou de liant. Au
fur et a mesure, on ajoute dans la pâtée de plus en plus de farine de nourriture
composée, complete, autosuffisante et de moins en moins appêtissante (anchois,
lombric vivant, etc... ) En l'espace de 4-5 semaines, le produit, s'il est sain et bien adapté
au milieu sans avoir subi de stress (dans ce but, il faut rappeler l'importance d'adapter
graduellement en l'espace de 24-36 heures, les civelles, transplantées d'une
temperature de 9-12° à une température ambiante d'élevage) doit être sevré à une
température optimale de 22-25° C. Durant cette période, il est nécessaire de les
contrôler du point de vue hygiénique et sanl-taire en effectuant des traitements
opportuns en temps voulu au moyen de médicaments.
On procède ensuite au premier tri, car une taille uniforme et homogène facilite la
rapidité de croissance : les anguilles les plus petites seront remises dans un bassin de
sevrage : les autres, après pesée, seront nourries au contraire avec de la pâtée humide
pour l'engraissement et seront à nouveau triées 3 ou 4 semaines plus tard environ. A ce
rythme, on réussit en 8 mois à peu pràs à faire grossir les civelles jusqu'à la taille de
petite anguille (""raganello") de 15-16 gr.
Schématiquement, un cycle type peut être résumé de la façon suivante :
Taille moyenne Journées d'élevage Nombre de tris
individuelle à 22° C effectués
0,25 4-5 semaines 1 (sevrage)
0,5 2 mois et 1 semaine 3
I 3 mois et demi 5
2 4 mois et 3 semaines 7
4 5 mois et 4 semaines 10
8 8 "- 9 mois 13
16 10 - 12 mois 16

Dans l' eau stagnante, il est possible d'avoir une densité maximale de 1,6 -1,8
kg./m2 environ, alors que dans l'eau courante, on peut obtenir 5 kg./m2. De toutes
façons, la densité est aussi étroitement liée, au delà de l'échange hydrique et de la taille
évidemment, à la technique d'apport d'oxygène employée.
En définitive, si l'on veut que toute l'opération soit économiquement rentable il
est indispensable d'obtenir 20-25 kg. de petites anguilles au moins en neuf mois à partir
d'lkg. de civelles, et d'arriver a 30-35 kg. en un an. En effet, les données précédentes
sont purement indicatives, car un pourcentage minimum, moins de 15 %, atteindra les
15 gr. même en 5-6 mois ; la grande majorité, de 45 à 65 %, atteindra la taille utile à
temps ; et le reste, appelé les "queues", mettra un peu plus de temps à grossir.
Le coût actuel des civelles est de 27-30 000 lires/kg. environ ; le prix du produit
fini de ce premier stade d'élevage, assez approximatif car il n'existe pas encore de
veritable marché, est de 46-52 000 lires/kg.
L'avenir de la culture italienne de l'anguille est dans l'élevage des civelles, mais à
l'heure actuelle, il existe encore bien peu d'élevages de premier stade offrant une
production garantie. Ceci s'explique par le fait que, de l'optimisme initial d'il y a cinq ou
six ans qui avait poussé plusieurs éleveurs à démarrer expérimentalement l'élevage
industriel des civelles, une évaluation plus concrete et objective du rapport
coûts/bénéfices ne favorise que ceux qui peuvent disposer d'eau "chaude" à des coûts
raisonnables.
Le secret de la réussite d'un élevage de ler stade repose sur le tri, sur
l'alimentation et sur le programme d'opération hygiénique et sanitaire.
B.1.2. Sevrage de la petite anguille ("ràgano") sauvage.
Il n'est pas indispensable d'avoir de l'eau a plus de 22° C, pour sevrer les petites
anguilles sauvages, on réussit très bien a 18-19° C également.Certains même, utilisent
de l'eau de source à13-14° C, mais ce n'est que pour avoir une faible quantité de betes
sevrées pour leur propre élevage, étant donné que la durée du cycle de sevrage est
assez longue (4-5 mois) et que la réussite de l'entreprise n'est pas toujours garantie. Il
faut préciser à ce propos que le sevrage, aussi bien celui des civelles que celui des
petites anguilles, doit chercher à "domes-tiquer" le plus vite possible le maximum
d'individus.
Un bon environnement, une bonne gestion technique de l'installation et une
méthode efficace pour le sevrage alimentaire du produit élevé favorisent bien sûr un tel
objectif.
Les bassins en béton ou en résine de polyester sous abri facilitent le sevrage et
le contrôle hygiénique et sanitaire ; leurs formes, ainsi que leurs dimensions varient (de
24 a 200 m2).
Etant donné que la plus grande partie des petites anguilles vient de la cote
française de la Méditerranée, il est nécessaire à leur arrivée de faire un traitement
antiparasitaire avec de la formaline et du vert malachite pendant deux jours de suite
avant de commencer le sevrage et de garder de toutes façons le produit sous
observation sanitaire ("quarantaine") pendant 2 ou 3 semaines au moins avant de les
trier ; ainsi, il serait possible d'intervenir immédiatement au cas oû il se déclarerait une
grave maladie particulièrement contagieuse. Il vaut mieux éliminer tout de suite une
"partie" malade du produit plutôt que de risquer l'extension de l'épidémie à tout l'élevage
: les consequences seraient bien plus graves et bien plus coûteuses à la longue.
On commence ensuite le sevrage en administrant soit des sardines entières
enfilées par la tête avec un fil de fer, soit de la pâtée humide mélangée à du poisson (40
% par rapport à la farine sêche) ou à du lombric, "Red Worm" (10 %).
Pendant toute toute la période du sevrage, il est bon d'effectuer deux traitements
antiparasitaires chaque semaine, de manière préventive, le matin de preference et de
toutes façons toujours à jeun.
Un mois plus tard environ, on peut faire une premiere selection du produit ; le
plus petit est maintenu en sevrage ; pour l'autre, on commence à diminuer petit à petit l'
agent , d' "appel" nutritif distribué dans la pâtée. Environ deux semaines plus tard, on
procède à un nouveau tri, et 2 ou 3 semaines encore plus tard, au dernier tri où l'on aura
le produit déjà prêt pour être mis dans les bassins à ciel ouvert servant a l'engraisser ou
au 2àme stade. Cette méthode assez rapide présume de pouvoir disposer de bassins
en béton et de structures prévues pour pouvoir effectuer le plus rapidement possible les
operations de pêche et de sélection du produit. L'habitude d'utiliser, à certaines périodes
de l'année, les bassins des civelles pour le sevrage des petites anguilles est très
répandue.
De toutes façons, toutes conditions étant égales, la densité du produit peut être
tranquillement multipliée par trois par rapport à celle des civelles.
La majeure partie des cultures italiennes d'anguilles est de deuxième stade, avec
avant-bassin en béton (modèle Ravagnan). Dans cet espace, facilement contrôlable et
isolable, et qui correspond à 1/10 environ de toute la surface du bassin, il est possible
de faire, en plus des operations de gestion (rassemblement et pêche du poisson), le
sevrage des petites anguilles sauvages. A la condition que , toutefois, pendant cette
période, le reste du bassin, en terre, ne soit pas utilise pour élever du produit, étant
donné que cette operation serait très risquée et pourrait compromettre la situation
sanitaire de tout le bassin, avec des consequences économiques graves.
En effet, les éleveurs les plus prudents utilisent l'avant-bassin pour sevrer les
petites anguilles sauvages, qui, une fois accoutumées à la nourriture d'engraissement,
sont relachées, après triage, dans le reste du bassin. Dans ce cas, la densité de
semence est de 1,5 - 2 kg./m2 si on la calcule sur tout le bassin d'élevage. En outre, il
est très important de ne pas récupérer les eaux de décharge, mais plutô de les déverser
dans un petit lac (3 000 - 8 000 m2) de décantation avant de les jeter définitivement en
dehors de l'élevage.
Pendant la période du sevrage, la mortalité varie en moyenne de 10 á 30 %,
selon qu'il s'agit de centres de production avec des structures couvertes ou d'élevages à
l'extérieur.
Les petites anguilles sauvages de la taille moyenne de 15-20 gr. coûtent de 5
000 a 5 500 lires/kg, (elles vont malheureusement augmenter car il y a de moins en
moins de disponibilité du produit lui-même sur le marché) et sont vendues sevrées à un
prix 2 - 3 fois plus important.
B.1.3. Elevage de l'anguille.
Le cycle d'engraissement de l'anguille se déroule à l'extérieur, aussi bien en eau
douce -qui est preferable parce qu'elle accélère la croissance- qu'en eau saumâtre, en
bassins de terre, carrés ou rectangulaires et de superficie variable (de 400 à 1 600 m2).
Il n'est pas indispensable d'avoir de l'eau "chaude" a 22° C, mais une temperature
d'élevage inférieure a 14 - 15° C rend toutefois l'entreprise anti-économique.
Dans le nord de l'Italie, où il existe la possibilité d'approvisionnement en eau de
puits a 12-14° C, la méthodologie la plus répandue est la méthodologie en eau semi-
courante, où le flux est continu mais très lent (6-8 1/sec. pour 1 000 m2 de superficie,
correspondant à peu près à un nombre equivalent de mètres cubes). Toute solution peut
être fonctionnelle, pourvu que l'on puisse faire le rassemblement et la pêche du produit,
étant donné que c'est l'opération de gestion la plus importante. Des bassins ont même
été conçus pour la selection automatique du produit.
La durée moyenne du cycle d'élevage est liée à la situation climatique et au
cours des saisons : au nord, pour passer de la petite anguille (25 gr.) à la taille
commerciale de 120 - 150 gr., il faut à peu près 8-9 mois ; au sud, le même résultat
s'obtient en 5 - 6 mois.
Dans le bassin d'engraissement, il faut "semer" du poisson déjà sélec-tionné et
sevré au printemps de préférence. On disposera ainsi, pour les fêtes de Noel, période
de grosse demande intérieure du marché, d'une partie du produit de taille commerciale.
La densité de "semailles" peut varier de 1 à 3-4 kg/m2 suivant la méthode employee ; la
densité maximum a laquelle'on peut arriver est de trois fois supérieure. Pendant cette
période, la mortalité s'élève à 15 - 30 % et pour les élevages en eau douce, c'est a dire
la plus grande partie, il est nécessaire d'organiser un programme d'intervention sanitaire
préventive contre l' ichtyophtyriase, protozoaire parasite très contagieux et qui a des
consequences économiques désastreuses : cela va de la mort s'il est present
massivement à l'ab-sence de croissance en poids s'il n'est pas dûment contrôlé.
Nous indiquons ci-dessous un schéma de production pour un élevage de 2ème
stade en eau semi-courante à une temperature moyenne annuelle de 18-19° C-(Italie du
Centre et du Nord) :
Taille moyenne Journées d'élevage Nombre de tris Sélectionneur
individuelle (gr) progressifs (diamètre mm)

15 - 20 semailles 0 8
25 - 30 1 - 2 mois 1 10
Il n'est pas nécessaire d'effectuer tous les tris proposes, mais il est
indispensable.d'en faire au moins trois (le ler, le 3ème, le 5ème) pour atteindre la taille
moyenne pour les males (120 - 180 gr.), et un autre encore pour les femelles (300 - 350
gr.). Leur but est d'avoir dans le bassin du poisson de taille uniforme et homogène, ce
qui permet de raccourcir la période d'élevage. Le tri peut être fait aussi manuellement ; il
est plus precis mais plus pénible qu'automatiquement, il est plus rapide mais moins
exact. En devenant adulte, l'anguille se transforme sexuellement. Mais lorsqu'elle est
devenue presque a . l'âge adulte, il n'est plus avantageux de l'élever parce que sa
conversion alimen-taire diminue énormément, devient pratiquement nulle. C'est la raison
pour laquelle l'un des problèmes principaux qu'ont les éleveurs est celui de réussir à
produire le plus de femelles possibles : ce sont en effet les seules en mesure de
dépasser les 250-300 gr., car leur maturité est plus tardive ; les mâles au contraire,
lorsqu'ils ont atteint la taille de 120 - 150 gr., sont déjà arrives a maturité du point de vue
sexuel et il faut donc les destiner à la vente. (fig. 1).
Les bons éleveurs réussissent à obtenir un pourcentage de 30 - 35 % d'individus
femelles qui ont besoin de 6 - 8 mois d'élevage ultérieurs pour atteindre ces dimensions.
Les prix actuels du marché sont de 11 000 - 12 000 lires le kilo pour 3 individus
(300 - 350 gr. chacun), alors que pour les mâles de 120 - 150 gr. (7-8 individus par kg),
ils sont de 7 800 - 8 000 lires/kg.
C. ALIMENTATION
C.1. Exigences de nutrition
L'anguille est un poisson carnassier et prédateur ayant une tendance au
cannibalisme, elle possède un estomac. Elle préfère la nourriture humidifiée. Ses
besoins en nourriture ont été étudiés a fond par des chercheurs japonais, mais
uniquement pour l'espèce élevée sur place. Nous citons à ce sujet les besoins en acides
amines indispensables a l'anguille japonaise, extraits de NOSE, ARAI et HASHIMOTO
(1972).
Besoins en acides amines essentiels pour 100 gr. de protéines :

Arginine 3,9 Métionine + Cistine 4,5


Istidine 1,9 Phénylalanine + Tirosine 5,2
Isoleucine 3,6 Triptophane 1,0
Leucine 4,1 Tréonine 3,6
Lisine 4,8 Valine 3,6

En outre, certaines données propres a la composition de l'aliment en vente au


japon se trouvent dans le tableau 1.
La valeur biologique de la protéine, c'est à dire sa teneur en acides amines
essentiels, a une importance particulière dans les diètes artificielles des anguilles. Elle
ne doit pas trop s'éloigner des rapports des concentrations existants dans les protéines
de l'organisme du poisson. Voici enfin, extrait du NCR (1977, "Nutrient requirements of
warmwater fishes", de la National Academy of Sciences, Washington), un melange pour
l'intégration minérale :
Minéraux gr./lOO gr. de nourriture
CaCO3 0,750
et la composition du melange de vitamines :
Vitamines pour chaque kg. de nourriture

Vitamine A 5 500 IU
Vitamine D3 1 000 IU
Vitamine E 50 IU

Vitamine K 10 mg.
Coline 550 mg.
Niacine 100 mg.
Riboflavine 20 mg.

Piridoxyne 20 mg.
Tiamine 20 mg.
Calcium pantoténate 50 mg.
Biotine 0,1 mg.

Folacine 5 mg.

Vitamine B12 20 mg.


Acide ascorbique 30-100 mg.
Inositole 100 mg.

Nous disposons en Italie de deux types d'aliment: :le premier est appelé "starter",
très protéique (50 - 55 %), ayant une faible teneur en lipides (5 %) pour l'alimentation
des civelles et le sevrage des petites anguilles sauvages, il coûte à peu près 1 100
lires/kg ; le second est moins riche en protéines et possède une plus grande teneur en
lipides, il est ideal pour la croissance et l!engraissement jusqu'au moment oû les
anguilles atteignent la taille commerciale, il coûte environ 1 000 lires/kg.
C.2. Technique d'alimentation
Une pâtée humide préparée juste au moment de la distribution est admi-nistrée
aux anguilles suivant les tableaux journaliers (tab. 2 et 3). Cette pâtée est préparée avec
de la farine et de l'eau en quantité égales (l'eau étant de preference la même que celle
des bassins).
Certains éleveurs ajoutent en outre un pourcentage d'huile de poisson qui va de
2 à 9 % suivant la température de l'eau et la taille du poisson, ou bien un pourcentage
de poisson à peau bleue broyé (5 - 10 %) : on a obtenu de la sorte une croissance plus
rapide et une amelioration du pourcentage de conversion. Certains éleveurs ont
l'habitude d'intégrer tous les deux mois à la diète normale une mixture vitaminée (1 - 2
% sur la s. s.) pendant 5 - 6 jours afin d'éviter l'apparition de symptômes de carences
(tab. 4).
La nourriture est distribuée sur des mangeoires, au ras de l'eau, 4-6 fois par jour
pour les civelles, 3 - 4 fois pour les petites anguilles en sevrage, 2 fois pour les anguilles
en croissance, en respectant les quantités indiquées sur le tableau quotidien
d'alimentation. Uniquement dans le cas où il faudrait travailler à une temperature
inférieure à celle des operations, la pâtée sera dis-tribuée une seule fois par jour.
Une évaluation concrête et pratique pour verifier la bonté d'un aliment est
donnée par l'attraitexercé par cette dernière et par son indice de conversion ; pour ce, il
est indispensable que l'éleveur note chaque jour la consommation des aliments de
chaque bassin. Pour les civelles (0,2 - 12 gr.), l'indice de conversion est de 1,4 - 1,8 ;
pour les petites anguilles (12 -2.5 gr.) de 1,8 - 2,2 ; tandis que pour le produit à
l'engraissement (25 - 180 gr.), il varie de 2,3 à 3,2.
Les pourcentages sont donnés par la substance sêche en calculant la farine a
1/7 ème de la quantité de poisson administré, et ils sont valables pour la temperature
optimale de l'élevage (22 -23° C).
Il ne faut pas ajouter de graisses lorsque la temperature de l'eau descend en
dessous de 15 ° C.
Tableau journalier d'alimentation

Civelles Civelles Conditionnées Petites anguilles


(0,2-0,4 g) (4 - 12 g)

Nourriture en % p.v. 10 4-6 3-5


% d'eau dans la mangeaille 140 - 160 140 - 160 130 - 140
% de graisses dans la mangeaille 0 0 3-5

D. PLAN DE PROGRAMME GENERAL


Lorsqu'on entreprend un élevage, il faut se rendre compte des principaux
aspects de la gestion technique d'un établissement. Pour ce, examinons un modèle de
programme concernant le cycle d'élevage dans une installation d'eau douce typique du
Centre Nord de l'ltalie qui dispose d'eau de puits à 15 - 16° C et, en cas de besoin, d'un
apport supplémentaire d'eau de source abondant, ou bien d'eau non polluée.
Bien que n'ayant pas les conditions optimales de température (Tab. 5), il est
encore avantageux, aujourd'hui, de produire des anguilles en partant de la petite
anguille et non de la civelle, lorsqu'on a dix mois par an une température moyenne de 18
- 20° C dans l'installation, comme dans le schéma d'hypothèse (Tab. 6).
Les problèmes fondamentaux, qui seront affrontés brièvement, concernent:
a) la possibilité de trouver des petites anguilles ;
b) l'alimentation ;
c) les tris ;
d) un programme adéquat de prophylaxie de l'environnement, dans un respect total des
normes élémentaires d'hygiène et sanitaires.
D.1. Recherche de la petite anguille ("ragano").
La possibilité de trouver du produit à répandre est essentiel à la bonne marche et
à la réussite de l'entreprise. Les petites anguilles doivent être saines, robustes et
vivaces. La plupart des anguilles sauvages proviennent de l'étranger à l'heure actuelle
(5 500 lires/kg., 50 - 60 individus par kg.). Leur sevrage sera d'autant plus facile qu'elles
sont en bonne santé. Avant toute chose, un bon éleveur doit apprendre au produit
sauvage à s'habituer à l'alimentation arti-ficielle, ou plutôt, apprendre à "accoutumer"
dans les plus brefs délais, le plus grand nombre possible d'individus. Grace aux
méthodes les plus récentes et les plus sophistiquées, on peut sevrer de 85 a 90 %
d'individus en 3/4 semaines. Pour cette phase, il faut utiliser des bassins en béton sous
abri si possible, avec un échange d'eau constant, de l'eau de source ou de puits de
préférence.
D.1. Alimentation
En dehors de la période de sevrage pendant laquelle on ajoute a la pâtée des
substances particulières excitant l'appêtit, l'alimentation repose sur un aliment
autosuffisant et équilibré. En effet, tout bon éleveur complète nor-malement le régime
avec 5 à10 % de poisson àpeau bleue broyé au moment de la preparation de la pâtée,
ou bien en ajoutant des "intégrateurs" particuliers en dosage approprié selon les besoins
de l'élevage.
La fonction alimentaire de l'anguille est liée à la temperature de l'eau et
àl'oxygène dissout en presence dans le bassin (fig. 2) et ce dernier est en rapport avec
le poids de l'anguille (fig. 3 et tab. 7) . Les indices de conversion alimentaires du schema
sont ceux que l'on obtient avec les . aliments. actuels intégrées de façon opportune, a la
temperature indiquée ci-dessus : ils représentent l'optimum dans ces conditions, ce qui
n'empêche pas de les améliorer dans un futur proche.
D.3 Tri
Les tris sont extrêmement importants dans l'élevage moderne des anguilles. Leur
but est celui d'avoir dans le bassin du poisson d'une taille uniforme et homo-gene ; on
alimente ainsi le plus grand nombre possible de sujets et l'on obtient une augmentation
de poids plus rapide. On diminue, en fait, le cycle d'élevage et par consequent le risque
biologique.
Les tris indiqués sur le schema sont divisés en tris principaux, c'est a dire ceux
qui sont certainement nécessaires dans n'importe quel milieu, et qu'il faut faire tout de
suite après le sevrage et lorsque la taille commerciale est atteinte, aussi bien pour les
males que pour les femelles (grosses anguilles). Deux tris supplémentaires sont
nécessaires pour chaque cycle d'engraissement : 4 entout pour les males et 7 pour les
femelles. De toutes façons, ils sont indispensables au sein d'une gestion programmée,
étant donné que l'on dispose aujourd'hui d'équi-pements et de méthodes qui facilitent et
rendent plus rapides aussi bien l'opéra-tion de rassemblement et de pêche du produit
(grace au transvasement par syphon) que le tri véritable (trieuse semi-automatique).
D.4. Prévention
La base de la protection sanitaire de tout élevage est la prevention, plutôt que le
traitement ; c'est la raison pour laquelle il est indispensable d'intervenir de manière
adequate au moyen d'opérations programmées et precises de prophylaxie sur
l'environnement, les parasites et les bactéries. Au sein de ce programme de sauvegarde
hygiénique et sanitaire, les modalités d'intervention sont liées au milieu de l'élevage et a
la situation particulière dans laquelle on travaille. Certaines normes de prevention visent,
en effet, tout simplement à maintenir dans les bassins les conditions optimales. De cette
façon, le problème pathologique sera moins important vu que les occasions de "stress"
auront diminué. Il est donc important de suivre certaines attitudes de gestion :
− s'assurer journellement que les bassins d'élevage ont toujours un
approvisionnement suffisant en eau non contaminée ;
− respecter la quarantaine et faire les traitements adéquats de désinfection du
milieu, un jour sur deux, au moins pendant 2-3 semaines (suivant la temperature) pour
le produit provenant de l'extérieur avant de l'introduire dans les bassins d'engraissement
;
− assêcher\ill\ complètement le bassin et en retirer les résidus organiques au
moins a la fin de chaque cycle d'élevage, en le laissant au soleil pendant 7-10 jours : on
améliorera de cette manière la productivité ;
− administrer une diète alimentaire équilibrée et en quantité suffisante ;
− faire 2-3 fois par an au moins, aux moments les plus critiques, des
prophylaxies anti-bactériennes valables suivies de traitements polyvitaminés ;
- éliminer tout de suite du bassin les anguilles mortes et les brûler.
E. CONCLUSIONS ET CALCUL ECONOMIQUE
Il faut declarer tout d'abord qu'une utilisation totale des possibilités de production
d'un élevage n'est possible que 2-3 ans après sa mise en marche.
Ceci dit, analysons rapidement quelques données de la production tirées du
schéma.
Même dans les conditions non optimales de l'exemple examine (18 - 20° C) la
productivité est assez bonne et est encore économiquement avantageuse : en effet, en
11 - 12 mois, 60 % des individus ont survécu au stade de mâle adulte (tailles de 120 -
150 gr ; 6 - 8 individus/kg.), 12 - 13 mois après l'arrivée des petites anguilles ; les 40 %
restants atteignent la taille de grosse anguille 22 - 23 mois après.
Jusqu'au stade de mâle, la mortalité est de 22 - 28 % (en moyenne 27 %) et de
35 % pour le cycle biennal complet de la grosse anguille ; ayant considéré la mortalité
des différentes phases de l'élevage et le rapport mâles/femelles des petites anguilles
achetées, avec 100 petites anguilles, il est possible d'obtenir environ 42 males adultes
(5-6 kg.) et 23 grosses anguilles femelles (11,5 - 13,5 kg.). Ces résultats sont désormais
à la portée de tout bon éleveur, bien préparé et capable de résoudre de manière
creative les problèmes poses par le travail quotidien.
A titre d'exemple, enfin, se référant de toutes façons à un élevage de 15 000 m2
de plan d'eau ayant une capacité de production annuelle d'au moins 40 tonnes de
produit lourd vendable, on mentionne un calcul économique annuel (Tableau 8) dont on
déduit le résultat opérationnel (gain).
Tableau 1 Données concernant la composition de l'aliment en vente au Japon
(d'après H. AOYE, rapporté par TOMIYAMA & HIBIYA, 1977)

Petites anguilles
Civelle 1 Civelle 2 Adultes
(3)

Protéines mn. 49,0 min. 47,5 min. 46,0 min. 45,0


Lipides min 3,0 min. 3,0 min. 3,0 min. 3,0
Fibre max. 1,0 max. 1,0 max. 1,0 max. 1,0
Cendre max. 17,0 max. 17,0 max. 17,0 max. 17,0
Calcium min. 2,5 min. 2,5 min. 2,5 min. 2,5
Phosphore min. 1,3 min. 1,3 min. 1,3 min. 1,2
Composition du régime1
Extraits d'origine animale 69 69 68 65
Céréales 19 22 21 22
Divers 12 9 11 8
Touteau oleagineux - - - 5

1) Mélange de : farines de poisson, de levure, de foie, de lin, de soja.


Vitamines : Vit. A , calcipherol, acetate de tocopherol, nitrate de thiamine,pyridoxine
hydrochloride, acide nicotinique, amine, panthothenate de calcium,acide folique,
cyanocobolamine, vit. K, riboflavine, biotine, chlorate d'inositol, chloride, acide
ascorbique.
Minerals : Carbonate de calcium, acide ferrique, acide fumarique, chlorure de
potassium, sulfate de magnesium, phosphate de calcium, sulfate de manganese,
sulfate de cuivre, sulfate de zinc, iodure de calcium, chlorure de cobalt.
Tableau 2 Tableau d'alimentation quotidienne

Civelles Civelles conditionnées Petites anguilles


(0,2 - 0,4 gr) (4 - 12 gr)

Nourriture en % p.v 10 4-6 3-5


% d'eau dans l'aliment 140 - 160 140 - 160 130 - 140
% de graisses dans l'aliment 0 0 3-5

Tableau 3 Rythme quotidien d'alimentation


pour les Anguilles adultes (25 - 120 - 300 gr.)

Température de l'eau % de nourriture Aliment % de lipides Eau

4- 8 Petites quantités 100 0 100 - 120


8 - 10 0,25 - 0,50 100 0 100 - 120
10 - 12 0,50 - 0,75 100 0 100 - 120
12 - 15 0,75 - 1,25 100 0 100 - 120
15 - 18 1,25 - 1,50 100 3-4 100 - 130
18 - 21 1,50 - 2,00 100 5-6 100 - 130
21 - 23 2,00 - 2,50 100 7-8 100 - 130
23 - 26. 3,00 100 10 100 - 130
27 - 30 1,50 - 2,00 100 10 100 - 130

Les anguilles en bonne santé sont des animaux voraces et consomment rapidement la
nourriture qui leur est donnée. Il est donc important d'étudier ce que les anguilles
mangent et de leur donner seulement la quantité qu'elles peuvent manger.
Tableau 5 Conditions initiales de l'eau à utiliser pour l'élevage de l'anguille

Elements Valeurs (optimum)

pH 6,0 - 9,0 (7,0 - 7,8)


Oxygène dissous 60 - 100 % {plus de 80 %)
Salinité 0 - 3,5 % (0 - 0,2 %)
Alcalinité 0 - 3 mEq/l (1,5 - 2,0)

N-NH3 0 - 2 ppm (0)


H2S 0,1 ppm (0)

Fer 0 - 1,0 ppm (0 - 0,05)

Temperature 13 - 30° C (20 - 25)

D'après OGAMI ; rapporté par HOSHINA, 1978


Tableau 6 SCHEMA DE PROGRAMME (18 - 20° C)

Phase Durée de Poids Cycle d'élevage Mortalité % Densité Echanges d'eau Alimentation Indices de
la phase Individuel final (kg./m2) (nbre de fois/jour) Conversion
(gr) % journalier Nbre de moyenne
fois/jour alimentaire

1 ère 20-40 16 - 18 Sevrage 12 - 18 10-15 6-8 ad libitum 3-4 -


jours
2 ème 3 mois 45 - 50 Engrais 4 de 1 – 2 1-2 2 - 2,4 1-2 1,8 - 2
à 3-4
3 ème 4 mois 80 - 90 Engrais 4 de 2 à 0,5 - 1 2 1-2 2 - 2,3
4-5
4 erne 3 mois 120 - 150 Perfection 2 de 3 à 1-2 2 1-2
nement mâles 6-8 2,4 - 2,6
5 erne 4 mois 240 - 260 Engrais gros 2 de 3 à 8 0,5 - 1 2 1
2,5 - 2,8
ses anguilles
6 ème 4 mois 360 - 390 Engrais gros 3 de 3 à 8 0,5 - 1 1,8 - 2 1
2,3 - 2,6
ses anguilles
7 èrne 3 mois 500 - 600 Perfection 2 de 3 à 8 1-2 1,8 - 2 1 2,6 - 2,8
nement grosses
anguilles
Tableau 7 ANGUILLE : CONSOMMATION D' OXYGENE INDIVIDUELLE ET PAR KG DE POIDS VIVANT

Poids des anguilles (gr) 5 10 20 50 100 150 200 300

O2 consommé (mg/h) 1,1 1,7 2,9 5,5 8,9 11,9 14,9 19,3

O2 consommé (mg/kg/h) 214 171 143 108 89 78 73 64

O2 consommé (cc/kg/h) 150 120 100 76 62 55 51 45

Tableau 8 CALCUL ECONOMIQUE ANNUEL D'UN ELEVAGE DE 15 000 M2 D'EAU

% Lires
Gains (anguilles prix moyen L 8 - 9 000/kg)(*)
100 320 000 000

Coûts de gestion
1.Nourriture 33 105 000 000
2. Civelles 18 57 000 000
3. Salaires et emoluments 12 40 000 000
4. Frais généraux de fonctionnement 10 31 000 000
5. Amortissements 8 25 000 000

Total des coûts 81 258 000 000

Résultat de l'opération 19 62 000 000

(*) N.B. Anguilles : L 7 300 - 7 600/kg fcanco\ill\ élevage - Grosses anguilles : L 10 000 - 10 500/kg franco élevage
Fig. 1. Evolution de la croissance de l'anguille (Anguilla anguilla) Femelles (°) males (*).
(Bulletin of the Japanese Society of scientific Fisheries).
Fig. 2. Courbes de l'activité alimentaire de l'anguille et de la teneur en oxygène dissout,
en fonction de la temperature (MX : maximum ; M : moyenne ; B : basse ; N :
nulle). En dessous : Subdivision des valeurs de températures en bandes, se
référant à l'activité alimentaire. (L : mortelle ; SUB 0 : sous operative ; OP :
opérative ; OT : optimale ; CR : critique). (de RAVAGNAN)

Fig. 3. Courbe de la consommation d'oxygène de l'anguille, en fonction du poids. (de


RAVAGNAN)
ELEVAGE INTENSIF DU MULET
Mr. F. GHION
Depuis quelques années seulement, l'élevage du mulet se réalise suivant des
méthodes fiables. Cette pratique est née de l'exigence de la "valliculture". Celle-ci voyait
en l'élevage intensif des poissons de premiere année, un système pour augmenter le
taux de survie. A ceci est venu s'ajouter la technique de la "valliculture" intégrée dans
laquelle le mulet joue un rôle de premier plan. Successivement, et suite àla disponibilité
d'un bon aliment pour cette espèce, l'élevage du mulet en eau douce, s'est développée,
bien que limitée aux deux espèces qui, dans un tel milieu, présentent une croissance
plus rapide : Mugil cephalus et Liza ramada.
Ce lent développement a été soutenu par une série considerable de tests
expérimentaux tendant àla formulation d'un aliment pour mulcts qui, jusqu'àquelques
années encore, n'existait pas.
Ce texte présente l'histoire de cette evolution ainsi que la synthèse de l'activité
de recherche que nous avons effectuée cette dernière décennie.
LE MULET DANS LA VALLICULTURE VENITIENNE TRADITIONNELLE
Je pense que vous avez déjà été mis au courant des pratiques d'élevage de la
valliculture, techniques qui prévoient des interventions plus ou moins similaires pour
toutes les espèces élevées et donc pour les mulets.
Il y a donc également pour ceux-ci, l'ensemencement printanier (par "montée" ou
achat des alevins), la croissance estivale dans les bassins des "valli", le "rappel" et la
capture hivernale dans le "grau", suivi de la distribution dans les structures d'hivernage.
Ce cycle se répète chaque année jusqu'au moment oû la taille commerciale est atteinte.
A la figure 1, vous trouvez les 5 espèces de mulets élevées dans nos "valli". A
côté du nom du poisson se trouvent indiquées la taille ainsi que la valeur commerciale
qui, comme vous pouvez le noter, varie d'une espèce à l'autre.
Les figures 2 et 3 montrent les variations de la croissance en valli-culture
intensive. Les graphiques représentent des valeurs générales, la croissance pouvant
varier de valle àvalle et également d'une saison à l'autre.
Il est toutefois evident que 3 ans de croissance sont nécessaires pour les
espèces se vendant àla taille commerciale la plus petite (ex. 300 g. L. ramada) et une
durée supérieure pour les autres.
Comme nous l'avons déjàrappelé précédemment, l'introduction de l'élevage
intensif du mulet avait pour but d'atteindre un taux de survie supérieur. On pensait,
justement, que l'élevage des alevins dans de petits bassins durant plusieurs mois, aurait
permis de distribuer dans les bassins extensifs, des sujets d'une certaine taille, qui
seraient done plus capables de fuir la prédation de la part des carnivores; (fig. 4)
On ne disposait malheureusement pas d'aliment adapté aux mulets ; on utilisait
done des aliments de truite ou d'autres poissons.
De simples considerations sur l'alimentation naturelle du mulet, montrent
toutefois que c'était une alimentation sinon incorrecte du moins peu adéquate.
Dans, la chaîne alimentaire, le mulet se place, en effet, àun niveau trophique
assez bas. En observant la figure 5 qui représente les composants d'un écosystème
aquatique, nous pouvons dire que le mulet se place au niveau des consommateurs
primaires, envahissant même quelque peu la zone des consommateurs secon-daires
(carnivores).
La littérature rapporte en effet que le mulet est principalement détri-tuvore et
phytoplanctonophage mais que occasionnellement, il peut ingérer des petits
organismes. D'un point de vue énergétique, étant entendu que pour chaque anneau de
la chaîne alimentaire, seulement 10 % de l'énergie utilisée est restituée, il parait évident
que le mulet, par rapport aux autres poissons des "valli", représente une utilisation
meilleure de l'énergie primaire produite par l'écosystème-valle. Cette utilisation peut être
estimée aux alentours da 10 -100 fois meilleure par rapport àcelle des poissons
carnivores.
L'alimentation naturelle du mulet qui comprend également une grande quantité
de matériel inerte, apparaît done comme un régime pauvre. De faĉon générale, il
semble correct de penser que l'alimentation artificielle devait suivre la même voie.
Le point le plus important pour un régime (également d'un point de vue
commercial) est représenté par le taux de protéines.
Nous avons effectué une série de recherches afin de déterminer le taux de
protéines minimum de l'alimentation du mulet, que je vais vous illustrer brièvement.
La figure 6 montre les variations de croissance des alevins de M. cephalus
soumis àdes regimes àcontenu protéique variant de 20 à 80 %. Les résultats obtenus,
après 20 semaines d'élevage en aquarium, se trouvent à la figure 6. La comparaison est
plus aisée si l'on se réfère àla figure 7. Le contenu protéique minimum se trouve aux
alentours de 40 % ; les régimes à 20 et 30 % présentent des accroissements
intéressants, alors que ceux à haut niveau protéique démontrent leur totale inutilité.
D'autres essais ont été réalisés avec C. labrosus, L. aurata et L. ramada en
utilisant 2 regimes différents (voir fig. 8). La différence essentielle entre les régimes A et
B était le contenu en carbohydrates : le contenu en lipides étant pratiquement constant
et celui en protéines variant de 10 à50 % (voir fig. 9).
Les régimes de type A qui présentaient une carence en carbohydrates n'ont pas
permis d'identifier un niveau protéique minimum (N.P.M), tandis que pour les régimes de
type B (plus riches en sucres), le N.P.M a été atteint pour chacune des espèces, aux
alentours de 20 %.
D'autres essais du même type tendant à évaluer l'influence du contenu lipidique
ou de l'origine des protéines, ont porté à conclure qu'un régime pour mulet doit contenir
un taux de protéines assez bas (20 à 30 %), un taux de carbohydrates élevé (60 %), un
taux lipidique compris entre 5 et 10 %. Il est évident que de telles valeurs peuvent être
atteintes par l'utilisation de farines végé-tales.
L'élevage intensif du mulet s'est donc développé suivant cette direction.
La préparation d'un aliment ne peut toutefois pas s'arrêter à la simple
formulation.
Dans le cas spécifique du mulet, nous connaissons l'importance de la
granulométrie dans l'alimentation naturelle. De plus, nous savons que le mulet adopte
des techniques d'alimentation très diverses en s'adaptant aux caractéristiques du
substrat. Ainsi, les mulets s'alimentent en suçant et filtrant la boue du fond, en raclant la
patine qui recouvre les objets submerges, en aspirant à la surface de l'eau, les
fragments minuscules des organismes flottants.
La figure 10 montre les résultats obtenus dans un essai realise pour mettre en
evidence la quantité d'aliment éliminé par le mulet en fonction de la dimension des
particules offertes. On observe de cette façon que l'aliment distribué dans le commerce
est éliminé àplus de 40 %. Il faut rappeler que certaines parti-cules de cet aliment ont
une taille supérieure a 1 000 µm. Le gaspillage diminue en fonction du nombre de
grosses particules éliminées. De plus, l'analyse chimique réalisée sur l'aliment éliminé
montre que l'utilisation de la partie protéique est la meilleure lorsque la taille des
particules est inférieure a 250 µm. Ceci peut étre dû également au fait que la partie
protéique des aliments est généra-lement représentée par des farines de poissons ou
de viande hachée finement. Toutefois, en considérant l'ensemble des résultats des deux
essais, il paratt evident qu'un aliment haché finement produit moins de gaspillage et
donc est, en définitive, plus intéressant.
La figure suivante (fig. 11) montre les résultats d'une experience tendant
àvérifier l'efficacité des systèmes de filtration des mulets.
Pour ce test, on prépara 5 regimes de granulométries différentes (de moins de
50 microns à1 000 microns) ainsi que 5 lots de matériel inerte (sable). Chaque groupe
d'aliment fut mélangé avec chaque lot de materiel inerte dans toutes les combinaisons
possibles, en utilisant environ 30 % d'aliment et 70 % de materiel inerte. On détermina
ensuite le contenu en substance organique des régimes obtenus. Après avoir distribué
l'aliment aux poissons (un regime à la fois) et s'être assure de l'ingestion de cet aliment,
les poissons furent sacrifiés et de même, l'ana- lyse des substances organiques du
contenu stomacal fut établie. La variation entre le contenu en substances organiques de
l'aliment et celui du contenu stomacal fut choisi comme indice de la capacité d'ingestion.
Des résultats présentés en fig. 11 et 12, il apparaît qu'en presence de materiel
trop fin, le mulet n'est pas capable de sélectionner le matériel orga-nique, tandis qu'il
réussit àle faire aisément lorsque les particules sont comprises entre 100 et 250 µm. On
peut donc en conclure que ce sont les dimensions idéales pour un aliment de mulet.
En ce qui concerne la façon de distribuer l'aliment, un test a été réa-lisé en
bassins en ciment dans lesquels l'aliment était distribué de la façon suivarite ;
1. Aliment tel quel avec un distributeur automatique à la surface de l'eau.
2. Aliment mélangé àdu sable avec distributeur automatique à la surface de
l'eau.
3. De même, mais en presence de poissons adultes.
4. Aliment mélangé à de l'eau et posé sur le fond.
5. Aliment mélangé à de l'eau et àdu sable, posé sur le fond, en présence
d'adultes.
6. Aliment mélangé à de la boue de "valle" et posé sur le fond.
Pour cette expérience, on a utilisé des juvéniles de 10 g. de poids moyen et de
toutes les espèces.
Les résultats se trouvent àla figure 13. On peut noter que le meilleur
accroissement est obtenu avec le système n\ill\ 1 qui a donné également le meilleur
indice de conversion. L'utilisation du sable semble peu influencer la croissance sauf
dans le cas où des sujets adultes sont mélangés aux juveniles. La presence de boue de
"valle" mélangée àl'aliment n'apporte aucun avantage et ceci confirme l'observation faite
précédemment, sur l'incapacité de la part des mulets, de sélectionner le matériel trop fin
(comme l'argile utilisée).
Ces observations nous permettent de tirer une nouvelle conclusion quant
àl'alimentation des mulets : il semble intéressant de distribuer l'aliment tel quel à la
surface de l'eau. D'un point de vue pratique, cette technique est, de plus,
particulièrement simple.
Appliquant ces résultats, l'élevage intensif du mulet se diffuse.
Il est limité à la première et à la seconde année dans la valliculture et étendu
dans les élevages en eau douce jusqu'àl'obtention de la taille commer-ciale qui peut être
atteinte en deux ans.
Pour revenir aux considerations faites précédemment sur l'alimentation naturelle
du mulet et sur la valeur écologique (épargne énergétique) que cette espèce représente,
nous pouvons dire que notre but final ne peut se limiter àproduire un aliment artificiel,
mais qu'il apparaît beaucoup plus important, en faib, d'effectuer des recherches tendant
à augmenber la production de mulets en améliorant l'utilisation du milieu naturel.
Il est évident que, dans ce secteur, les problèmes apparaîssent plus complexes
puisqu'ils concernent des processus naturels que nous voulons orienter dans une
direction prédéfinie. L'idée de vouloir augmenter la production primaire à partir de la
fertilisation, le labour, etc... est valable et correctement appli-quée à la valliculture d'eau
douce. Cela apparaît plus difficile dans le milieu d'eau salée et particulièrement
complexe si l'on s'en réfère à la valliculture.
Examinons la figure 14 qui montre la distribution des frequences d'orga-nismes
trouvés dans l'estomac de 40 mulets d'espèces diverses captures dans une installation
pilote de valliculture intégrée. Cette figure n'apporte rien de nouveau à ce qui est
déjàbien connu des habitudes alimentaires des mulets : presence contemporaine de
toutes les espèces animales déjàdécrites, détritus organiques et inorganiques
abondants, phytoplancton et végétaux.
La figure 15 montre la situation d'une espèce L. ramada, capturée en eau salée.
La selection de petit materiel parait assez évidente. La même espèce capturée en eau
douce montre une réelle préférence pour les organismes végétaux, ainsi que pour les
rotifères qui étaient manifestement en multiplication au moment de la capture.
Ceci confirme d'une part l'adaptabilité de l'espèce aux conditions du milieu les
plus diverses d'un point de vue trophique et d'autre part, montre aussi comment le mulet
peut tirer un benefice immédiat des eaux de rejet d'une installation intensive précédant
donc également l'effet fertilisant de celles-ci. Nous pouvons même affirmer que, dans ce
cas, le mulet joue un rôle de purificateur des eaux en éliminant le materiel en
suspension.
En ce qui concerne la machine àlabourer en valliculture, il me semble que l'on y
a déjàfait référence. Je voudrais seulement ajouter que, expérimenta-lement, 1 t/ha de
mulets d'un an furent élevés dans un bassin de 4 ha environ, en fertilisant le milieu avec
18 t. de matières organiques sur toute la saison et en intervenant avec la machine
pratiquement tous les 15 jours.
Outre la concentration élevée du poisson observée (à partir d'estimations), nous
avons pu vérifier que l'intervention de la machine a provoqué un bon abattement des
sulfures et phosphores contenus dans les boues du fond. Le labourage permet d'une
part une meilleure hygiène du fond en éliminant la couche anoxique de contact entre le
fond et l'eau et d'autre part, remet en circulation une grande quantité de fertilisant qui
induisent une production phytoplanctonique supérieure (augmentation de la chlorophylls
dans l'eau). La définition de la technique exacte de gestion de la machine à labourer et
de la possibilité d'introduire de la matière organique dans le milieu reste un problème
ouvert et à approfondir. L'utilisation prudente des suggestions dictées par le bon sens
ainsi que la connaissance des habitudes alimentaires des mulets portent à la realisation
de formes d'élevage semi-intensif du mullet qui laissent un bon espoir pour le futur.
Il est également certain que la production industrielle de cette espèce ne pourra
se réaliser que quand des méthodes sûres et peu chères d '"hivernage" seront mises au
point.
LISTE DES FIGURES
Fig. 1. Caractéristiques spécifiques des différentes espèces de mulets.

Fig. 2. Courbes de croissance des mulets dans la valliculture extensive.

Fig. 3. Courbes obtenues pour diverses espèces de mulets suivant la méthode


intensive - semi-intensive.
Fig. 4. Comparaison entre les pourcentages de survie obtenus en élevage intensif et
extensif (première année) des différentes espèces élevées en valli-culture .

Fig. 5. Schéma de l'écosystème "étang" ; les facteurs principaux.


Fig. 6. Accroissement pondéral d'alevins de M céphalus élevés à partir de régimes à
contenu protéique différent.

Fig. 7. Accroissement pondéral de mulets 0+ nourris àpartir de regimes a contenu


protéique différent.
Fig. 8. Comparaison entre les accroissements pondéraux de différentes espèces de
mulets (alevins) élevés àpartir de régimes à contenu protéique et glucidique
différents.
Fig. 9. Composition des différents regimes utilisés dans l'expérience décrite à la
figure 8 .
Fig.10. Graphique attestant le pourcentage de déchet de l'aliment fourni aux mulets
en fonction de la dimension des particules (au dessus) et le pourcentage
d'utilisation des protéines également en fonction de la dimension des
particules de l'aliment (en dessous).
Fig.11. Données expérimentales d'un essai tendant à verifier l'efficacité du système
de filtration du mulet.

Fig. 12. Tableau des résultats (valeur moyenne) des essais illustrés fig. 11.

Fig. 13. Données d'un essai tendant à vérifier l'influence des systèmes de distribution
de l'aliment sur l'accroissement et sur l'indice de conversion.
Fig. 14. Distribution des fréquences des proies du mulet en fonction de leur
dimension.
Fig. 15. Idem fig. 14, mais rapporté à L. ramada capturé en eau salée.
Fig. 16. Idem fig. 14, mais rapporté à L. ramada capture en eau douce.

FIg. 17. Idem Fig. 14, mais rapporté à L. ramada capturé aux rejets d'une installation
d'élevage intensif de loup.
Fig 1. Caractéristiques spécifiques des différentes espèces de mulet (adultes)
Fig. 2. Courbes de crolssance des mulets dans la valliculture\ill\

Courbes de croissance jugées "bonnes" pour les extensifs des "valli" vénitiennes. Dans
différentes "valli", le cycle d'élevage doit être prolongé pour atteindre ces résultats.
(L'ensemencement se fait en mars - avril à partir d'alevins de 2 - 4 cm. La mise en place
de ces graphiques ne permet pas d'apprécier la diminution de poids pendant l'hiver).
Fig. 3. Courbes de croissance obtenues pour diverses espèces de mulets suivant la
méthode intensive, semi-intensive.
Fig. 4. Comparaison entre les pourcentages de suivi obtenus en élevage intensif et
extensif (première année) des différentes espèces élevées en valli-culture.
Fig. 5. Schéma de l'écoqystème "étang". Les facteurs principaux sont :
I. Substance abiotique inorganique et organique.;
II. A. Producteurs - Végétation avec racines ;
II. B. Producteurs - phyto-plancton ;
III. 1.A. Consommateurs primaires (herbivores) - sur le fond ;
III. 1.B. Consommateurs primaires (herbivores) - Zooplancton ;
III. 2. Consommateurs secondaires (carnivores) ;
III. 3. Consommateurs tertiaires (carnivores secondaires) ;
IV. Saprophytes - Bactéries et champignons de decomposition - Le métabolisme du
système fonctionne àpartir de l'énergie solaire, alors que la rapidité du métabolisme
et la stabilité relative de l'étang dependent du regime pluvio-métrique et du bassin
versant dans lequel il se trouve
Fig. 6. Accroissement pondéral d'alevins de M. cephalus élevé à partir de régimes à
contenu protéique différent.
Fig. 7. Accroissement pondéral de mulets 0+ nourris pendant 20 semaines a partir de
regimes a contenu protéique différent.
Fig. 8. Comparaison entre les accroissements pondéraux de différentes
espèces de mulets (alevins) élevés à partir de regimes a contenu
protéique et glucidique différents.
PROT. LIP. EST.INAZ.
A B A B A B
10% 9.88 - 10.66 10.21 - 9.87 6.83 - 76.07
20% 20.18 22.28 11.06 9.64 11.87 64.68
30% 30.39 32.67 10.46 9.19 17.16 51.25
40% 43.00 44.15 10.24 10.06 19.85 38.56
50% 54.00 55.27 10.20 10.78 26.04 29.70

Fig. 9. Composition des différents regimes utilisés dans l'expérience décrite a la fig. 8.
Fig. 10- Graphique illustrant le pourcentage de déchet de l'aliment fourni aux mulets, en
fonction de la dimension des particules (au dessus) et le pourcentage
d'utilisation en protéines, également en fonction de la dimension des particules
de l'aliment (en dessous)..
Dimension des parlicules inertes ( u)

50 50 -100 100-250 250-500 500-1000


- 14.6 - 27.7 - 67.9 + 114.0 + 60.1 - 28.7 - 29.7 - 42.4
- 56.2 - 6.6 - 61.6 - 2.0 - 48.5 - 26.6 - 58.1 + 90.0
- 21.8 - 10.2 - 64,1 - 54.1 - 64.4 - 61.8 + 87.5 + 16.9
<50

- 14.8 - 15.3 - 57.4 - 63.7 - 48.9 + 56.5 + 10.4


- 23.5 - 23.3 - 18.3 - 38.2 - 39.6
- 27.3
+ 40.22 + 26.4 - 29.2 + 22.7 + 115.5 + 7.1 + 71.6 + 72.6
50-100

+ 37.1 + 34.9 - 32.2 + 0.4 + 57.9 + 100.4 + 193.1 + 213.9


Dimension de l’aliment ( u)

+ 28.6 + 36:8 - 25.8 + +003.9 + 165.2 + 43.4 + 182.5 + 175.1


+ 31.7 + 31.9 - 9.0 + 35,7 + 382.3
+ 22.7
+ 59,9 + 62.8 - 11.4 - 6.5 + 70.2 + 9.8 + 53.3 + 72.2 + 135.7 + 76.3
+ 96.6 + 113.7 - 17.3 - 22.7 + 163.7 + 174.9 + 123.8 + 150.7 + 134.4 + 118.9
100-250

+ 95.1 + 67.1 - 41.4 - 42.4 + 32.1 + 67.8 + 200.5 + 10.7 + 97.0 + 210.2
+ 121.8 + 0.4 - 30.8 - 23.5 + 68.9 + 111.8 + 163.4 + 186.4 + 176.5 + 117.8
+ 239.4 + 4.3 - 9.0 + 139.3
+ 43.8 + 184.5
+ 73.3
+ 40.9 + 46.4 - 56.4 - 50.4 + 87.1 + 66.6 + 38.6 + 169.6 + 45,7
250-500

+ 54.7 + 45.4 - 44.5 - 0.8 + 188.9 - 28.0 + 44.9 + 195.9 + 123.1


+ 21.2 - 6.0 - 42.8 + 55.3 + 61.3 + 79.6 + 241.7 + 253.2
+ 70.9 - 49.3 - 27.0 + 20.6 + 41.3 + 128.5 + 253.2
+ 24.5 - 77.5 - 47.5
+ 64.6 + 46.4 + 6B.4 - 32.6 - 4.0 + 155.6 + 83.4 + 12.3
500-1000

- 49.5 - 16.0 - 12.0 - 63.3 + 31.1 + 83.8 - 15.9 + 71.7


+ 2.3 + 45.4 + 64.0 - 14.6 + 13.5 - 11.5 + 104.9 + 110.0
- 18.5 - 49.3 - 53 2 - 55.0 + 8.7 + 126.2 + 139.3 + 201.1
+ 43.4 + 63.8 + 108.2 + 161.5 + 138.7

Fig. 11. Données expérimentales d'un essai tendant à vérifier l'efficacité du système de filtration du mulet
Dimension des particules inertes ( u)
Dimension de l’aliment (u) < 50 50-100 100-250 250-500 500-1000
500-1000 250-500 100-250 50-100 < 50 -213 -62.7 -16.1 - 39.0 + 53

+ 33.4 -24.1 +40.7 + 81.6 +184.3

+ 76.3 -24.5 +95.7 +120.1 + 119.7

+42.4 -18.3 +75.2 + 51.1 + 116.6

+ 32 - 6.1 +22.6 + 92.5 + 100.7

Fig. 12. Tableau des résultats (valeur moyenne) des essais illustrés fig. 11.
Poids moyen (g) Acc. % Indice de
Init. Fin Poids conversion
SYSTEME DE DISTRIBUTION
moyen

Aliment sec sur la surface -


Distri- buteur.
9.8 24.1 145.9 2.42

Conine au dessus + sable


10.4 32.7 214.4
2.73
72 .3 180.4 149.2

Comme au dessus en
presence d'individus petits
et grands 12.8 29.6 132.8 2.62

pêtée sur le fond


9.7 19.5 101 .0 3.32

pêtée avec du sable sur le


fond en presence d'individus 9.9 20.0 102.0
3.72
59.0 128.3 117.4
petits et grands

pâtée sur le fond + boue


13.3 27.8 109.3 4.25

Fig. 13. Données d'un essai tendant à verifier l'influence des systèmes de distribution de
l'aliment sur l'accroissement et sur l'indice de conversion.
Fig. 14. Distribution des frequénces des proies du mulet en fonction de leur dimension.
Fig.15. L.ramada : eau salée
Fig. 16. L.ramada : eau douce
Fig. 17. L. ramada : rejets d'élevage intensif de loup
CORRELATIONS A L'INTERIEUR DE LA COMMUNAUTE TROPHIQUE
DANS DES ETANGS FERTILISES POUR L'ELEVAGE COMMERCIAL DE LA
CREVETTE IMPERIALE
(Penaeus Japonicus) BATE EN MER ADRIATIQUE NORD
(Cote Nord-Est de l'ltalie)
LUMARE F., ANDREOLI C., GUGLIEMO L., MASELLI M.A. PISCITELLI G.,
SCOVACRICCHI T. , TOLOMIO
INTRODUCTION
Penaeus japonicus, une pénéide originaire d'Asie qui a été introduite et
acclimatée en Italie en 1979 (LUMARE et PALMEGIANO, 1980) est actuellement
considérée comme l'une des espèces les plus intéressantes pour l'aquaculture italienne
et méditerranéenne. Les caractéristiques de l'environnement en Italie, ainsi qu'un
knowhow biotechnologique avancé, constituent un contexte propice au développement
de la culture utilisant cette espèce (LUMARE, 1983 ; LUMARE, 1983 a).
L'une des approches les plus prometteuses de l'élevage des crevettes, est, en
extensif dans des étangs fertilisés afin d'augmenter la production finale. Une première
expérimentation a été menée dans ce sens dans une petite partie d'une "valle da pesca"
(pisciculture extensive traditionnelle en Italie) de la lagune de VENISE (1 ha) ; une
production de 294,2 kg a été obtenue en 5 mois d'élevage (LUMARE et al, 1984).
Cet article est une première tentative d'interprétation des principales corrélations
entre différents niveaux de la chaine trophique, dans laquelle le maillon final est la
production de crevettes ; elle est également destinée a fournir les premieres données en
vue d'une production industrielle.
MATERIEL ET METHODES
La recherche a été menée dans deux "valli da pesca" de la lagune de VENISE
(fig. 1). La premiere, "valle SPARESERA", d'une superficie de 11 ha, a été divisée en
étangs plus petits (Fig. 2) dont le fond a une pente de 0,40 %. Le faible taux de
renouvellement de l'eau était dû aux faibles masses (étangs A,B,C) et, dans le cas des
étangs D et E, du fait que la pompe ne fut mise en service que fin juin ; Elle assurait un
renouvellement de 1 % du volume total par jour. Le fond des étangs contenait beaucoup
de sable (45 %) et peu de matière organique (0,9 à 1,1 %).
Au second endroit, la "valle FOSSE", on creusa un étang de 1 ha de super-ficie,
délimité par une digue en terre comprenant des grilles pour le renouvellement de l'eau.
Le fond contenait beaucoup de limon (70 %) et beaucoup de matière organique (4,3 %) .
Une pompe assurait un taux de renouvellement en eau total de 1,5 % Longtemps avant
l'ensemencement, les étangs de la valle SPASERA furent complêtement asséchés pour
éliminer les prédateurs ; comme l'étang de la valle FOSSE n'était pas totalement
vidangeable, de l'hypochlorite de sodium fut versé dans les flaques d'eau restantes à
raison de 0,015 1/m2 .
Environ un mois avant l'ensemencement en post-larvae de Penaeus japonicus
(tableau 1), débuta le programme de fertilisation, suivant le schéma et selon les
quantités données en figure 5.
La fertilisation organique initiale fut effectuée dans une très faible épaisseur
d'eau (10 a 20 mm), alors que les suivantes eurent lieu dans les étangs pleins d'eau
(0,60 à 1,30 m).
Durant la fertilisation, des échantillons d'eau furent prélevés à inter-valles
réguliers (toutes les 1-4 heures durant 1,5-3 jours consécutifs) en un point donné de
chaque étang, pour mesurer les quantités de phosphate, nitrate, nitrite, azote
ammoniacal, la salinité et la température.
Tous les 15 jours, en plus des relevés physiques et chimiques, des échan-tillons
de phyto et zoo-plancton furent prélevés dans chaque étang. Le phyto-plancton fut
collecté à environ 20 cm sous la surface de l'eau et fixé dans du formol neutre à 4 %.
L'étude quantitative et qualitative fut réalisée selon la méthode de UTERMOL pour le
calcul du volume cellulaire (ANDRROLI et FRICANO. 1983) et de la bio-masse humide.
Le zoo-plancton fut prélevé en surface à l'aide d'un filet de maille de 200 m, et
fixé dans du formol neutre à 4 % ; des sous échantillons furent analyses pour identifier
et compter les espèces selon la courbe "DOLLFUF". Les poids sec et humide furent
mesurés selon la technique décrite par LOVEGROVE (1966). Les niveaux de turbidité
dûs au phyto et zoo-plancton furent mesurés périodiquement au disque de
SOCCKI,pour servir de base partielle au programme de fertilisation.
Les mesures mensuelles des communautés benthiques furent effectuées sur la
base de trois échantillons a partir d'une station dans chaque étang, prélevés à l'aide
d'une benne VAN VEEN de 0,04 m2. Ces échantillons furent passes à travers une série
de tamis ayant une maille minimale de 0,5 mm. Les organismes collectés furent fixés\ill\
dans du formol neutre à 4 % et ensuite classifies, comptés et mesurés en terme de
biomasse sêche et humide. A différents stades de l'élevage, des échantil-lons de
crevettes furent prélevés et immédiatement fixés dans du formol à 4 % ; leurs contenus
stomacaux furent examinés et l'analyse qualitative des proies et des frequences fut
effectuée. Des échantillons de crevettes furent prélevés périodi-quement pour l'analyse
biométrique des stades de maturation sexuelle, des taux de fécondation, et des sexes
ratios.
Des mesures périodiques de la temperature de l'eau furent également effectuées
pour établir l'effet des changements de la temperature en tant que facteur de condition
surla croissance des pénéïdes.
Ces crevettes furent récoltées à l'aide de pièges en filet et d'un système de
pêche électrique, à partir de debut septembre dans les étangs D et F, et d'octobre dans
les autres, jusqu'à fin novembre.
RESULTATS
La figure 4 donne les quantités d'azote ammoniacal, de nitrite, de nitrate et
d'orthophosphate dans l'eau de l'étang D de la"Valle SPARESERA". Cet étang fut
également considéré comme représentatif des autres étangs (A, B, C, E) dont il reflétait
l'état general, avec de légères variations.
La figure 5 donne les valeurs de ces paramètres pour l'étang F de la "valle
FOSSE", dans lequel la fertilisation ne fut réalisée qu'au début de l'élevage.
La figure 6 donne les valeurs de la temperature dans l'étang D. Mais cette
situation peut être considérée comme indicative des autres étangs des deux "valli da
pesca". La même chose s'applique aux valeurs du pH, qui varie de 7,9 a 9,4 avec une
moyenne de 8,4, alors que la salinitê est comprise entre 26,6 et 38,5 °/00.
La figure 7 donne les variations quantitatives en poids humide du phyto et du
zoo-plancton et les quantités correspondantes de chlorophyle dans l'étang D de la
"valle SPARESERA" ; les mêmes paramètres sont mentionnés en figure 8, concernant
l'étang F de la "valle FOSSE".
Des mesures de transparence de l'eau furent effectuées périodiquement dans
les étangs, par temps calme, pour être sûr que ces données exprimaient bien les
quantités de phyto et de zoo-plancton. Un disque de SOCCHI fut utilise pour fournir une
évaluation empirique du niveau d'eutrophisation des étangs, le corréler avec la
production de crevettes et pour voir si ceci pouvait être utilisé dans le futur par les
producteurs. La figure 9 donne les valeurs de la transparence de l'eau dans les étangs D
et F durant la période de l'expérience.
La figure 10 donne les histogrammes des biomasses des communautés
benthiques des étangs, exprimées en poids humides, tenant compte des substances
inertes méta-bolisées (coquilles et valves des mollusques). Nous avons également pris
en considération uniquement la fraction comestible de celles-ci, à savoir les parties
molles de Hydrobia sp et Cerastoderma glaucum (Breeg.). En ce qui concerne ces
dernières espèces, seules les tallies inférieures à 3 mm furent retenues, ces tailles étant
celles que les pénéides peuvent attaquer parce qu'elles ont des valves molles et parce
qu'elles se trouvent seulement dans la "valle SPARESERA" jusqu'à fin mai. Dans les
mois suivants, bien que C.Glaucum furent en abondance dans la commu-nauté
benthique de la "valle SPARESERA", ils ne firent pas partie de l'alimentation de P.
japonicus parce qu'ils avaient en general une taille supérieure à 3 mm. Dans la "valle
FOSSE", Hydrobia sp est la composante principale de la catégorie des mollusques.
Le tableau II donne la composition en pourcentage des proies trouvées dans les
estomacs des P.japonicus. IL montre les différents aliments naturels, qui reflètent les
différentes structures du macro-benthos dans les deux "valli".
La figure 11 donne les courbes de croissance des populations de pénéïdes dans
les deux étangs D et F. Un fait remarquable est que le poids moyen de la population de
l'étang D baissa dans la dernière phase d'élevage, ce qui est une preuve flagrante d'un
manque de ressources nutritives du milieu.
Cette situation est confirmee par les poids finaux figurant au tableau III, qui
montre la production de pénéîdes dans les étangs (A, B, C, D, E, F) des deux "valli da
pesca".
Le sexe ration des différentes populations de P.japonicus se situe autour de 1
(tableau III), avec une légère predominance des femelles ; le taux de fécon-dation (en
d'autres termes la présence de spermatophore dans le thélycum) était géné-ralement
bas en comparaison des 98 % obtenus dans des conditions d'élevage normales
(LUMARE, données non publiées). Le pourcentage de femelles à un stade avancé de
maturation des ovaires (stade III - IV) était aussi vraiment très bas (0 - 8,6 %).
DISCUSSION
La fertilisation de l'eau se pratique dans de nombreux types de piscicultures
d'eau douce (MOAV R. et al., 1977 ; WAHBY, 1974 ; BISHARA, 1978 ; BISHARA, 1979)
et d'eau marine (CHEN, 1972).
Elle est également utilisée dans plusieurs types d'élevage de crevettes : par
exemple l'élevage des Penaeus vannamei Boone et P. stylirostris stampson en
Amérique Centrale et P. monodon Fabricius en polyculture aux Philippines (ELDANI et
PRIMAVERA, 1981).
Pour la production de pénéîdes, KITTAHA (1975) souligne l'intérêt de cette
pratique, conjointement au contrôle des prédateurs et a l'amélioration du fond des
étangs.
En Italie, la fertilisation de l'eau a été adoptée avec succès lors des premiers
essais d'élevage de P. japonicus (LUMARE et al, 1984).
Il est capital d'aboutir à une meilleure compréhension des relations entre les
caractéristiques du fond d'un étang, la fertilisation, la productivité aux différents niveaux
trophiques et la production finale si l'on veut que l'objec-tif de production soit
convenablement planifié. Les deux sites utilises pour l'expérience furent donc choisis par
rapport aux caractéristiques différentes des sols et des programmes différents de
fertilisation furent établis en consequence. L'effet de cette difference fut mesuré plus
directement par la concentration du phyto et zoo-plancton. Pourtant cette difference
n'est pas en correspondance avec la difference attendue dans les tailles des populations
phyto et zoo-plancto-niques, puisque l'on trouva de façon surprenante, une biomasse
plus élevée dans l'étang D que dans l'étang F. Probablement une des principales
raisons de ceci est la part jouée par les populations micro-benthiques qui ne furent pas
évaluées dans l'expérience, encore qu'elles doivent être prises en compte dans le futur.
Les biomasses macro-benthiques s'avèrent également plus grandes dans l'étang D,
encore qu'en ce qui concerne le calcul de la biomasse relative au trophisme des
pénéides, les courbes superposées aux histogrammes de la figure 10 montrent que la
base trophique était plus importante dans l'étang F (la quantité moyenne de biomasse
calculée à partir des trois dernières mesures était de 113 Kg/ha, comparée aux 41,2
Kg/ha dans l'étang D).
Pour calculer ces chiffres, on a pris en compte les tailles des groupes zoologiques
totalement utilisables (principalement les annélides, crustacés, insectes) et uniquement
la partie molle des mollusques consommables (Hydrobia sp et autres). On ne tient pas
compte des parties molles de Cerastoderma glaucum qui étaient trop grands (plus de 3
mm) pour être consommes par les pénéîdes. Une comparaison des contenus
stomacaux des populations de pénéîdes dans les deux étangs (D et F) révéla une
alimentation différente liée à la composition différente de la biomasse des fonds des
étangs, probablement due aux caractéristiques pédologiques spéci-fiques du sol (haute
teneur en sable dans l'étang D, essentiellement du limon dans l'étang F, et
pourcentages de matière organique différente).
Le tableau II nous montre que Chironomides et Copéyodes représentent plus de
81,5 % de l'alimentation des pénéîdes dans la "valle SPARESERA", alors que Hydrobia
sp et Corophiidae interviennent pour 82,4 % de leur alimentation dans la "valle FOSSE".
Les différentes quantités de la biomasse macro-benthique des deux milieux se
reflètent également dans la production finale.
A ce propos, il faut noter que les productions finales (Kg/ha) dans les deux
étangs communiquants D et E, étaient différentes. Ceci peut être dù au fait que la
récolte débuta le 3 septembre dans l'étang D, alors que dans l'étang E, elle débuta
environ un mois plus tard. Le fait de récolter plus tot dans le premier étang éclaircit la
population et assura une meilleure distribution des ressources trophiques, et de ce fait,
réduisit le cannibalisme qui fut plus important dans l'étang E, et dans tous les autres. On
peut admettre que l'ensemble des paramètres ambiants de l'eau et la situation trophique
correspondante assuraient un niveau nutritionnel suffisant par rapport a la taille des
pénéîdes, presque jusqu'en septembre pour l'étang F, et seulement jusqu'à fin juillet
dans l'étang D. Par la suite, les populations macro-benthiques ne furent plus capables
d'assurer les besoins alimentaires des pénéîdes (les besoins alimentaires journaliers
sont de l'ordre de 20 % du poids vif, a la taille et à la temperature considérées), ce qui
provoqua le cannibalisme. Ceci fut encore plus evident dans les étangs qui avaient une
densité initiale élevée. Dans l'étang F. des essais de croissance à des densités de
démarrage plus faible (1,8. PL 23/m2 ) avaient abouti à un taux de recapture de 48 %
l'année précédente (LUMARE et al, 1984).
La preuve des difficultés alimentaires rencontrées dans la "valle SPARESERA"
durant la phase finale de l'élevage fut donnée par la mollesse de la carapace des
pénéîdes, attribuable à une faible teneur en sels minéraux.
Une preuve plus évidente de ceci, fut le taux de fécondation exceptionnellement
bas, sauf dans l'étang F. qui fut ensuite suivi par un taux extrêmement faible de
maturation ovarienne (stade III - IV) dans tous les étangs, alors que lors d'une
experience précédente, l'étang F avait fourni un taux de maturation de 84,6 %
(LUMARE et al, 1984).
REMERCIEMENTS
Les auteurs désirent remercier le Département d'Ecologie, les services de
l'Environnement et des Pêches du Gouvernement de la Province de VENISE, pour avoir
mis a leur disposition les étangs de la "valle SPARESERA" et de la "valle FOSSE", et
pour leur aide inestimable dans la gestion et la récolte des élevages.
Ils remercient également le groupement pour le Développement de l'Aquaculture
et des Pêches de VENISE (Co SPAV) CHIOGGIA, pour leur soutien logistique et Mr. G.
CASOLINO de l'Institut pour l'Exploitation Biologique de la Lagune - CNR, LESINA pour
la realisation des graphiques.
Légendes

Fig. 1. Plan de la Lagune de VENISE, situant la "Valle SPARESERA" (1) et la "Valle


FOSSE" (2)
Fig. 2. Planimètre de la "Valle SPARESERA" montrant les étangs utilisés pour l'expé-
rience. Les flêches indiquent la direction du courant d'eau dù à la marée et au
pompage.
Fig. 3. Schéma du programme de fertilisation des étangs (étangs A, B, C, D, E, F)
durant toute l'expérience, de la préparation de l'étang jusque peu avant la
récolte.
Fig. 4. Mesures des teneurs en nutrients pendant la fertilisation de la "valle
SPARESERA". les flêches indiquent les dates des opérations de fertilisation.

Fig. 5. Mesures des teneurs en nutrients dans la "valle FOSSE". Les flêches, à
gauche, indiquent l'unique date de fertilisation (organique et inorganique).
Fig. 6. Température de l'eau dans l'étang D de la "valle SPARESERA".

Fig. 7. Histogramme des biomasses du phyto et zoo-plancton exprimées en poids


humide, avec la courbe correspondante de la chlorophylle a dans la "valle
SPARESERA" Elle montre également la composition qualitative des espèces
les plus représentatives de la communauté.

Fig. 8. Histogramme des biomasses de phyto et zoo-plancton exprimées en poids


humide, avec la courbe correspondante de la chlorophylle a dans la "valle
FOSSE". Elle montre également la composition qualitative des espèces les
plus représentatives de la communauté.

Fig. 9. Courbe de transparence de l'eau dans l'étang D de la "valle SPARESERA" et


dans l'étang F de la "valle FOSSE" donnée par le disque de SECCHI. Les
flêches indiquent les dates de fertilisation ; la dernière flêche, a droite, (de
couleur blanche) indique la dernière fertilisation, qui ne fut pas réa-lisée dans
l'étang D.
Fig. 10. Histogrammes des biomasses macro-benthiques exprimées en poids humide
dans l'étang D, "valle SPARESERA", et l'étang F, "valle FOSSE" ; la compo-
sition qualitative des principaux groupes zoologiques est donnée pour ces
biocénoses. Les courbes expriment les fractions de biomasses réellement
utilisées par les pénéîdes, à savoir, les annélides, les crustacés et les insectes
considérés dans leur ensemble, et les parties molles des mollusques qui sont
susceptibles d'être attaqués (Hydrobia sp et autres), et les Cerastoderma
glaucum d'une taille inférieure à 3 mm.
Fig. 11. Courbes montrant la croissance pondérale des populations de Penaeus
japonicus dans les étangs D et F, respectivement dans les "valli SPARESERA
et FOSSE".
Bibliographie
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Intensive polyculture of fish in freshwater ponds. I. Substitution of expensive feeds by
liquid cow manure. Aquaculture, 10 ; 25-43.
- FIG. 1-
- FIG. 2 -
- FIG. 3 -
- FIG. 4 -
- FIG. 5 -
- FIG. 6 -
- FIG. 7 -
- FIG..8 -
- FIG. 9 -
- FIG. 10 -
Fig. 11
N° des étangs A B C D E F
Surface (ha) 0,67 0,64 0,65 4,50 4,96 1,00

Date d'ensemencement 12.6.84 12.6.84 12.6.84 7.5.84 7.5.84 12.6.84


11.6.84 11.6.84

Nombre total de post- 7,060 13,546 19,835 117,080 130,280 25,205


larves

Densité de post-larves 1,0 2,1 3,0 2,6 2,6 2,5


(sp/m2 )

Tab. I - Programme d'ensemencement des post-larves de Penaeus japonicus (P 23 - 27)


dans la Valle SPARESERA (etangs A,B,C,D,E) et dans la Valle FOSSE (étang F)
Espèces Valle SPARESERA (étang D) Valle FOSSE (étang F)

FORAMINIFERA 9,88 0,30


ANNELIDA 6,36 4,80
Spionidae 6,30
Nereidae 0,06 4,80
MOLLUSCA 0,60 45,1
Hydrobia sp 0,40 41,80
Cerastoderma glaucum 0,20 0,80
Abra sp 1,10
Unidentified 1,40
CRUSTACEA 20,40 47,20
Ostracoda 0,40 0,20
Copepoda 18,80
Mysidacea 0,30 2,90
Amphipoda
Corophiidae 0,30 40,60
Gammaridae 2,40
Isopoda
Idoteidae 0,50
Decapoda
Palaemonidae 0,20 0,20
Unidentified 0,40 0,40
INSECTA 62,70 2,20
Chironomidae 62,70 2,20
PISCES 0,06 0,40
Gobidae 0,06 0,40

Tab. II - Pourcentage des proies contenues dans l'estomac des Penaeus japonicus élevées dans la Valle SPARESERA (étang D) et
dans la Valle FOSSE (étang F). Les caractéristiques qualitatives différentes des Proies sont liées à la diffé-ciation de la
biomasse macrobenthique dans les deux "vallées de pêche".
N° des Etangs A B c D E F

Poids (g) 0 037 0 037 0 037 0 040 0 040 0 043


Taille initiale
1,73 ± 0,36 1,73 ± 0,36 1,73 ± 0,36 1,71 ± 1,57 1,71 ± 1,57 1,71 ± 1,63
Longueur (cm)
Nombre initial de specimens 7,060 13,546 19,835 117,080 130,280 25,205
Période d'élevage (jours) 111 111 111 108 135 84
Nombre final de spécimens 1,805 2,619 3,203 46,134 25,376 9,696
Taux de capture (%) 25,5 19,3 16,7 39,4 19,5 38,5
Taille finale - Poids (g) 23,28 ± 2,76 11,47 ± 1,69 15,00 ± 2,04 24,13 ± 3,74 22,57 ± 3,92 35,58 ± 6,64
Longueur (cm)14,57 ± 0,54 11,69 ± 0,49 12,80 ± 0,56 14,90 ± 0,58 14,58 ± 0,77 16,33 ± 0,89
Production finale (kg/ha) 61,90 46,90 75,10 257,90 118,30 345,00
Production finale actuelle
par bassin (kg) 41,50 30,10 48,80 1 160,80 586,40 345,00
Sex ratio (00 : 00) 1,3 : 1 1,0 : 1 1,0 : 1 0,98 : 1 1,0 : 1 1,0 : 1
++
Taux de fécondation (%) (99) (87) (87) (117) (131) (104)
Taux de maturation des 68,7 0 2,3 67,5 65,6 85,6
ovaires (%) (III - IV stades)
0 0 0 2,6 0 8,6

Tableau III - Données sur la biométrie, la biologie et la production de Penaeus japonicus élevées dans la Valle SPARESSRA (étangs
4,B,C,D,E) et la Valle FOSSE (étang F). Les taux de fécondation et de maturation des ovaires ont été calculés sur la
moyenne des 4 derniers échantillons (Septembre - Octobre). Les nombres entre parentheses indiquent la taille des
échantillons. (1) La période d'élevage considérée (en jours) démarre à l’ensemencement et se termine au moment de la
récolte des pénéides.
AMELIORATIONS RECENTES DES TECHNIQUES D'ELEVAGES ET DE LA
QUALITE
DES ANIMAUX PRODUITS EN ECLOSERIE DE LOUP, Dicentrarchus labrax
Mr. D. COVES
I. INTRODUCTION
De 1974 à 1982, la technique d'élevage larvaire du loup a permis la production
de plusieurs centaines de milliers d'alevins par an dans les écloseries françaises.
Cependant, les résultats étaient incertains, irréguliers et souvent faibles avec un
taux de survie compris entre 0 et 40 % à l'issue des deux premiers mois d'élevage.
Les producteurs devaient donc utiliser de grandes capacités d'élevage et
d'énormes quantités de larves pour assurer une production suffisante.
Depuis 1983, la station expérimentale de PALAVAS a mis au point une
technique permettant dans un premier temps d'améliorer le comportement des larves,
leur survie et dans undeuxième temps la qualité des animaux produits.
De plus la grande fiabilité de cette technique démontrée à l'échelle d'un pilote
semi-intensif et intensif permet désormais de proposer des normes technologiques et
d'évaluer les coûts de production pour cette phase de l'élevage du loup.
II. RAPPEL DES CONDITIONS D'ELEVAGE ET DES POINTS DE BLOCAGE
RENCONTRES AVEC LA TECHNIQUE "EAU VERTE"
II. 1. Conditions générales d'élevage
La technique d'élevage larvaire faible densité dite semi-intensive de type "eau
verte" a été décrite par BEDIER (1979). Elle se caractérise par les paramètres
principaux suivants :
a) Mise en élevage à une concentration initiale faible de 20 larves par litre 3 en moyenne
dans un bassin de 10 m3 de couleur noire.
b) Le milieu d'élevage est stagnant avec un bloom phyto-planctonique pendant les 20
premiers jours. le renouvellement de l'eau se fait ensuite progressivement par fraction
du volume.
c) L'élevage artificiel de type incandescent à mercure et/ou fluorescent induit une
intensité de 2 000 à 5 000 lux à la surface des bassins dès l'éclosion.
II. 2. Anomalies rencontrées
Deux anomalies principales surviennent alors fréquemment :
a) Une anomalie de type comportemental a lieu entre le 20ème et le 30ème jour de
l'élevage (temperature de 18° C à 20° C). Elle se caractérise par une crise de tourni
accompagnée d'une perte d'appêtit et la production de fèces blanches. Dans
certains cas, ces symptômes sont suivis d'une mortalité totale du cheptel.
b) Des anomalies de type anatomiques. D'une part, certains élevages comportent un
pourcentage élevé d'individus présentant des malformations des arcs mandibulaires
(prognathe, operculés uni ou bi-latéraux) ; d'autre part, une malformation
squelettique de type lordose apparaît sur 80 à 90.% des animaux dès la taille de 20
mm (CHATAIN en préparation). De telles quantités d'animaux ainsi fragilisés
réduisent fortement les performances de l'élevage et les taux de survie au sevrage
restent médiocres (CHATAIN en préparation).
Dans ce dernier cas, il existe une correlation entre la présence d'une lordose et
l'absence d'une vessie gazeuse fonctionnelle (CHATAIN en préparation).
III. RESOLUTION DES POINTS DE BLOCAGE
III. 1. Démarche pragmatique
Dès 1984, l'effort a été porté sur l'amélioration globale de la qualité du milieu
d'élevage. La demarche a d'abord été pragmatique et la technique s'est orientée au
mieux vers la reproduction des conditions naturelles de vie des larves (COVES en
préparation, COULET, 1985).
Par conséquent, l'eau verte a été supprimée et un renouvellement d'eau continue
mis en place dès le début de l'élevage. D'autre part, la lumière artificielle (type néon) a
été remplacée par la lumière naturelle de plus faible intensité (maximum 1 000 à 1 500
lux au zénith de novembre à mars) et donc discontinue (9 a 12 heures de jour pendant
la saison d'élevage).
Sur le principe de cette méthode, deux techniques d'élevage sont simultanément
utilisées. L'une, dite intensive, se pratique dans des bassins de 2 m3 avec une forte
densité larvaire au depart (50 - 100 larves par litre), l'autre, dite semi-intensive, dans des
bassins de 10 m3 avec une faible densité larvaire (10 - 25 larves par litre) (Tab. N° 1
page 6).
Les résultats obtenus à l'échelle des deux pilotes sont d'emblée très significatifs :
a) La crise de tourni est totalement supprimée ainsi que les anomalies
mandibulaires et operculaires.
b) La survie progresse de 15 % à 40 - 50 % en moyenne (Fig. N° 1, 2, 3, 4, et
Tabl. N° 2 pages 7, 8, 9, 10 et 11).
c) Les résultats obtenus sur l'ensemble des essais montrent une bonne fiabilité
de la méthode lorsque des problèmes purement technologiques (pompage, chauffage)
sont maîtrisés.
d) Le pourcentage moyen des animaux présentant une vessie natatoire
fonctionnelle est amélioré mais les résultats sont encore irréguliers (Fig. N°l et 3, page 7
et 9, Tab. N° 2 page 11).
III. 2. Démarche expérimentale
Parallèlement aux essais pragmatiques realises à l'échelle pilote, plu-sieurs
hypothèses ont été testées à l'échelle expérimentale dans de petites unites cylindro-
coniques d'un volume utile de 500 litres.
En 1985, les résultats décrits ci-dessous ont été transférés à l'échelle d'un pilote
intensif pour donner naissance à une nouvelle technique d'élevage extrêmement fiable
et performante.
III. 2. 1. Influence de la couleur des bassins
La comparaison est réalisée entre des bassins à parois blanches et d'autres à
parois noires.
Les conclusions sont nettes. La couleur noire des parois favorise le le
comportement, la prédation, la croissance et la survie (RONZANI en préparation).
III. 2. 2. Influence du paramètre lumière incidente
Les différents essais realises dans des bacs à parois noires avec un éclairage
artificiel de type incandescent ont permis de révéler le rôle preponderant du paramètre
lumière sur la qualité de l'elevage.
a) La photopériode
Un éclairage continu défavorise l'inflation de la vessie gazeuse et ne permet pas
une bonne consommation des proies pendant l'intervalle de temps correspondant à la
phase nocturne naturelle (RONZANI en preparation).
b) L'intensité lumineuse
Lors d'une première experience, une gamme 70 lux - 1 800 lux est testée
pendant les 40 premiers jours d'élevage. L'intensité testée est stable durant 9 heures sur
24. Seul le doublet 1 800 lux présente une anomalie de comportement et le phénomène
de tourni du 20ème au 30ème jour (WEPPE, JOASSARD en preparation).
Lors d'une deuxième série d'expériences, la gamme 50-5 000 lux est testée
pendant les 20 premiers jours d'élevage. Aucune correlation n'a pu être mise en
evidence entre l'intensité lumineuse et le taux d'inflation de la vessie gazeuse
(JOASSARD en préparation).
III. 2. 3. Influence de l'environnement et de la sequence alimentaire
De récentes experiences ont permis de définir une nouvelle méthode d'éle-vage
en contrôlant l'environnement et la séquence alimentaire pendant les 15 premiers jours
d'élevage. Cette technique donne enfin la possibilité à l'éleveur d'obtenir de forts taux
d'inflation de la vessie gazeuse dès le 12ème jour, donc lui assure une production
d'alevins de bonne qualités ne présentant pas de malformation squelettique.
Testée à l'échelle d'un pilote intensif, elle s'est révélée très fiable tant sur le
rendement de l'élevage (survie entre 35 et 55 %) que sur la qualité de ce dernier (taux
d'alevins normaux compris entre 75 et 95 % (Fig. N° 3, page 9).
IV. NORMES TECHNICO-ECONOMIQUES
Le nombre d'essais à l'échelle expérimentale et la fiabilité des résultats lors de
leur transfert à l'échelle pilote nous permettent d'ores et déjà d'évaluer des normes
technico-économiques. Ces dernières sont d'autant plus réalistes que ces calculs
portent sur l'élevage d'environ 1 million de larves de 45 - 50 jours produites à partir de
12 bassins de 2 m2 realises en 3 cycles durant la saison 1985 (Fig. N° 4, page 10).
Plus que le bilan économique d'une technique de production, ces normes
constituent un outil de programmation efficace. Ces chiffres montrent d'une part
clairement que le coût de production hors amortissement d'une larve de 45 - 50 jours est
relativement faible, soit 0,12 FF ; d'autre part, seule une baisse du prix de l'aliment
(représenté à 90 % par le prix des cystes) peut permettre une diminution sensible du
coût de cette phase de l'élevage du loup. (Tab. N° 3 et 4, page 12 et 13),
V. CONCLUSIONS
Deux années de recherches zoo-techniques ont permis de lever des points de
blocage importants qui rendaient hasardeux l'élevage du loup. Cette étape franchie
permet maintenant à tout producteur potentiel d'envisager clairement la gestion de son
entreprise. Il nous reste maintenant à aborder l'étape des gains de productivité qui
resteront relativement faibles tant que l'artémia n'aura cédé la place à l'alimentation
artificielle.
BIBLIOGRAPHIE
BEDIER E., 1979 - Production à l'échelle pilote d'alevins de loup (Dicentrarchus labrax
L.). Symposium on the early life history of fish -Woodshole, USA, 2 -
5 avril 1979.
COULET J. L., 1985 - Synthèse des données acquises sur l'élevage larvaire du loup
(Dicentrarchus labrax). Technique semi-intensive et intensive.
Rapport interne IFREMER, équipe MEREA - 27 pages.
TABLEAU Nº1 : R E A R I N G M E T H O D, 1984

INTENSIVE SEMI -INTENSIVE

- volume (m3) 2 10 - 15

TANK - shape c yllndro-conlcal clrcular


- coIour black black
(while bottom )
ONE DAY OLD LARVAE 10 - 25
50 - 100
PER LITER

LIGHTING - period (h) 9 - 12


[natural] - maximal Intensity (lux ) 1000 - 1500

-renewing rale 5 30-50


WATER (% total volume.h-1) (D1) (D45)
-temperature(°C) 14 18 - 22
(D1) (D45)
0.4 3.0
AERATION (liter . mn_1.m)3
(D1) (D45)
-Brauhionus pIicallIis\ill\ D6 - D12
(led on yeast and algae)
-Ariemia nauplll D9 - D 20
PREYS (San Fransisco
- Artemia metanaup III D 16 - D 45
(fed on dry compounded
powder )
FIGURE N° 1 : ELEVAGE LARVAIRE FAIBLE DENSITE DU LOUP,
DICENTRARCHUS LABRAX.
EVOLUTION DE LA SURVIE ET DU TAUX DE VESSIES
NATATOIRES NORMALES A L'ISSUE DES 50 PREMIERS JOURS AU COURS
DE LA PERIODE 1976-1984.
FIGURE N°2 : ELEVAGE LARVAIRE FAIBLE DENSITE DU LOUP,
DICENTRARCHUS LABRAX.
EVOLUTION DES RENDEMENTS ET DES PRODUCTIONS
OBTENUS A L'lS-SUE DES 50 PREMIERS JOURS PENDANT LA PERIODE
1976-1984.
FIGURE N°3 : ELEVAGE LARVAIRE HAUTE DENSITE DU LOUP, DICENTRARCHU5
LABRAX.
EVOLUTION DE LA SURVIE ET DU TAUX DE VESSIES NATATOIRES
NORMALES A L'ISSUE DES 50 PREMIERS JOURS AU COURS DE LA PERIODE
1981-1985.
* RESULTAT DU PREMIER CYCLE 1985
** RESULTAT DU DEUXIEME CYCLE 1985
*** RESULTAT DU TROIXIEME CYCLE 1985
FIGURE N° 4 : ELEVAGE LARVAIRE HAUTE DEN-SITE DU LOUP,
DICENTRARCHUS LABRAX.
EVOLUTION DES RENDEMENTS ET DES PRODUCTIONS
OBTENUS A L'ISSUE DES 50 PREMIERS JOURS PENDANT LA PERIODE 1981-
1985.
TABLEAU Nº2 : AVERAGE PILOT PRODUCTION RESULTS, 1984

*
total survival swimbladder total try number total normal fry
METHOD rearing quality rate D45 (%) inllation rate per m3 D45 number per m3
D45 (%) D 45

SEMI 1 57.0 48.5 10270 4980

INTENSIVE
2 57,0 48.5 10270 4980

1 22.5 28.0 21100 5980


INTENS1VE

2 44.5 23.0 44300 10080

* with an inflated swimbladder


1 means obtained from all attempts
2 means obtained from attempts realised without any trouble
SEA – BASS LARVAE REARING
TABLEAU Nº3 :
TECHNICO ECONOMIC RESULTS, 1984

INTENSIVE SEMI-INTENSIVE
REARING METHOD AND
RESULTS SUMMARY
* TANKS VOLUME (M3) 2 10
* Dl LARVAE A LITER 100 18
* SURVIVAL RATE(%) 44 57
* TEMPERATURE (°C) 18 18
* RENEWING RATE(%) 5 50 3 30

* AERATION (L.MN-1.M-3) 3.0 3.0


0.4 0.4
* PREYS ROTlFERS►ARTEMIA ROTIFERS►ARTEMlA
10 000 D45-50 LARVAE COST % % COST
PRODUCTION COST (FF) (FF)

D1 LARVAE 39.1 2.4 1.9 30.9

* Rolifers 19.6 174.1


PREYS * Nauplii 25.0 56.3 77.8 3.7
* Melanauplll 866.6 1069.8

* Healed water 28.6 66.7


FLUIDS * Normal water 0.9 1.9 4.3 1.8
* Air 0.1 0.3

16.0 198.0

LABOUR * General 205.0 39.5 57.3


* Counling 435.0

* TOTAL PRODUCTION COST 1620 1603


TABLEAU N°4 : NORMES TECHNICO-ECONOMIQUES DE L'ELEVAGE LARVAIRE INTENSIF
DU LOUP, 1985

1) TECHNOLOGIE et RESULTATS :

- Enceinte d'élevage = bassins cylindro-coniques de couleur noire,


volume utile :2 m3.
- Charge initiale = 100 larves par litre.
- Taux de survie = 45%
- Temperature = 18-22°C
- Taux de renouvellement
= 5 à 60%
horaire
- Aération = 0,4 à 3,0 1. mn -1 . m-3
- Alimentation = Rotifères puis Artémia

2;) COUTS DE PRODUCTION :

Coût de l'unité d'élevage Coût de production du cheptel: 100 000


bac de 2 m3 J45
FRANCS HORS TAXE FRANCS H.T. %
Main d 'oeuvre 1 850 2 056 18
Animaux 122 136 1 1
Aliments&traitements 8.203 9 114 96 79
Fluides 266 296 3 2
Total hors M.D. 8 591 9-546 100
Total général 10 441 11 602 100
BIBLIOGRAPHIE
BEDIER, E., 1979 - Production à I'échelle pilote d'alevins de loup (Dicentrarchus labrax
L.). Symposium on the early life history of fish - Woodshole, USA, 2
- 5 Avril 1979.
COULET, J.L., 1985 - Synthèse des données acquises sur I'élevage larvaire du loup
(Dicentrarchus labrax). Technique semi-intensive et intensive.
Rapport interne IFREMER équipe MEREA -27 pages.
PRODUCTION DE POST-LARVES DE P. JAPONICUS
GAIN DE PRODUCTIVITE PAR MODIFICATION DES SEQUENCES ALIMENTAIRES
Equipe MEREA
Mr. G. LE MOULAC
INTRODUCTION
La production de post-larves de P. Japonicus n'est plus un facteur qui limite le
développement de la culture de crevettes en France.
L'étude technico-économique démontre que cette production est rentable. Les
techniques utilisées donnent de bons résultats. Les progrès à faire sont mainte-nant au
niveau des gains de productivité qui doivent faire baisser les coûts de production des
post-larves.
Les premiers gains de productivité rapidement obtenus l'ont été sur la nourriture
en optimisant le rendement et en utilisant des aliments moins chers.
DESCRIPTION DE LA FILIERE DE REPRODUCTION
1) La stabulation
Le maintien des géniteurs durant l'hiver entraîne un certain nombre de conditions
a respecter.
1.1. L'origine des géniteurs (lagunes) ; avoir des animaux qui n'ont pas besoin de
grossir durant l'hiver.
1.2. La température de maintien est 18° C qui limite la croissance des animaux.
1.3. La survie est conditionnée par la mise en place de vide sanitaire sur le bassin.
1.4. La nourriture fraîche : moule, crabe, calmar.
1.5. Le dimensionnement du stock d'animaux ; 2 femelles pour une ponte avec un
ratio de 7 femelles pour 3 màles et une densité de 15 animaux/m2.
2. La ponte
Les animaux matures a 18° C sont passes dans un bassin a 25° C sans
épédonculation:
- Fond de sable, renouvellement important, 130 000 nauplii par femelle pondue.
- Ponte toute l'année.
3) L'élevage larvaire
A forte densité de départ, 220 nauplii par litre, avec 70 % de survie à P3.
3.1. La nourriture est constituée d'algues unicellulaires
- Chaetoceros calcitrans,
- Phaeotochylum tricornitum,
- Monochrisys lutherii, durant tout l'élevage et de nauplii d'artemia à partir de Z
3.
3.2. Les renouvellements sont faibles de 10 à20 % par jour jusqu'àP 3.
3.3. La lumière est continue de 1 000 lux sur un bassin cylindroconique de 2 M3 par
un spot de 150 W.
3.4. Contrôle anti-fungique - Tréflan en continu en goutte àgoutte. Contrôle anti-
bactérien - furazolidone àpartir de Z 1 toutes les 48 heures, jusqu' à Mysis 1.
4. Nurserie - Prégrossissement
4.1. A 10 P 3 par litre pendant 20 jours la survie est de 70 %.
4.2. La nourriture est constituée de nauplii d'artemia jusqu'àP 10 puis d'artemia
adulte congelé.
4.3 Le renouvellement est de 100 % par jour.
4.4 La temperature : 23 - 24° C.
5. Etude technico-économique de la filiàre

Géniteurs Nauplii P3 P 23

Animaux 11,- % 75,- % 36,- % 26,5 %


Chauffage 27,5 % 10,- % 6,5 % 11,8 %
Pompage 2,7 % 0,6 % / 1,2 %
Air 0,3 % / / 0,6 %
Aliments 5,1 % / 41,- % 56,5 %
Main d'oeuvre 53,2 % 15,5 % 16,4 % 3,5 %

Prix Unitaire HT 120,9 F/0 1,62/1 000 N 9/1 000 P 3 48/1 000 P 23

Tableau N° 1
Analyse des coûts de production (1)
Les normes asquises permettent l'étude économique de la filière de
reproduction. Les postes "aliments" sur élevage larvaire et en prégrossissement sont les
plus importants. Des gains doivent pouvoir être obtenus rapidement surce poste.
6. Gains de productivité
6.1. Prégrossissement
Par remplacement de l'artémia congelé par de la daphnie dont le prix passe de
48 F/Kg.
Gain de 20 % sur le coût des P 23.

Tableau N° 2 Géniteurs Nauplii P3 P 23

Animaux 11,- % 75,- % 36,- % 34,- %


Chauffage 27,5 % 10,- % 6,5 % 15,2 %
Pompage 2,7 % 0,6 % / 1,5 %
Air 0,3 % / / 0,7 %
Aliments 5,1 % / 41,- % 43,9 %
Main d'oeuvre 53,2 % 15,5 % 16,4 % 4,5 %

P.H. F. HT 120,9 F/0 1,62/1 000 N 6/1 000 P 3 34/1 000 P 23

Analyse des coûts de production gains de produtivité en prégrossissement


6. 2. Elevage larvaire
Survie 60 % - 70 % - melange souches algues en élevage larvaire
Gain de 30 % sur le coût d'une P 3
Gain de 10 % sur le coût d'une P 23

Géniteurs Nauplii P3 P 23

Animaux 11,- % 75,- % 36,- % 25,3 %


Chauffage 27,5 % 10,- % 6,5 % 16,8 %
Pompage 2,7 % 0,6 % / 1,8 %
Air 0,3 % / / 0,9 %
Aliments 5,1 % / 41,- %* 50,3 %*
Main d'oeuvre 53,- % 15,5 % 16,4 % 5,-%

P.H. F.. HT 120,9 F/0 1,62/1 000 N 6/1 000 P 3 34/1 000 P 23

Tableau. N° 3
Analyse des coûts de production gains de productivité en élevage larvaire
6.3. Prégrossissement
Aliment sec composé - Indice de conversion = 3 prix unitaire = 30 F/Kg Gain de 40
% sur le coût de production.

Géniteurs Nauplii P3 P 23

Animaux 11,- % 75,- % 36,- % 46,1 %


Chauffage 27,5 % 10,- % 6,5 % 30,8 %
Pompage 2,7 % 0,6 % / 3,- %
Air 0,3 % / / 1,5 %
Aliments 5,1 % / 41,- % 9,2 %
Main d'oeuvre 53,2 % 15,5 % 16,4 % 9,2 %

P.U. F. HT 120,9 F/0 1,62/1 000 N 6/1 000 P 3 20/1 000 P 23

Tableau N° 4
Analyse des coûts de production gain de productivité en prégrossissement
6.4. Evolution des gains sur le coût de production des post-larves
Un gain de 20 % est obtenu sur le coût de production des post-larves P 23 par
substitution de l'artémia congelé par des daphnies.
Suit un gain de 10 % par utilisation d'un coktail d'algues en élevage larvaire. On
peut espérer encore obtenir un gain de 40 % en prégrossissement par l'utilisation de
granulé.

1 2 3 4

Animaux 26, 5 % 34,- % 25,3 % 46,1 %


Chauffage 14,8 % 15,2 % 16,8 % 30,8 %
Pompage 1,2 % 1,5% 1,8 % 3,- %
Air 0,6 % 0,7 % 0,9 % 1,5 %
Aliment 56,5 % 43,9 % 50,3 % 9,2 %
Main d'oeuvre 3,5 % 4,5 % 5,- % 9,2 %

P.U.F. HT
38 38 34 20
1 000 P 23

Gain sur le coût de


20 % 10 % 40 %
production %

Tableau N° 5
Analyse de l'évolution des gains de productivité modification de la
sequence alimentaire
CONCLUSION
Dans l'avenir, les gains sur les coûs de production seront faits sur les géniteurs
pour recuperation et cryopréservation des oeufs embryonnés ou nauplii afin d'utiliser au
maximum les géniteurs toute l'année.
Sur l'élevage larvaire et sur l'investissement (salle d'algue) en utilisant les
microparticules.
LA FABRICATION INDUSTRIELLE DES ALIMENTS COMPOSES
POUR ESPECES MARINES
Mr. J. J. SABAUT
La production industrielle d'aliments composes a pour objectif de nourrir les
animaux en élevage, en assurant une croissance maximale au moindre coût de
producticn et en conservant un état sanitaire optimal.
La mise au point des aliments composés pour l'aquaculture a commencé dans
les années 1950 pour connaître un plein essor dans les années 1970 avec le
développement de la salmoniculture d'eau douce et marine.
L'aliment est un élément essentiel de toute production animale. Il peut
représenter 40 à 60 % des charges de production, selon les espèces et les méthodes
utilisées.
Les contraintes entrant dans la definition des aliments à fabriquer et des
structures industrielles à réaliser pour assurer la couverture des besoins des élevages,
sont les suivantes :
- Connaissance des espèces élevées et leurs besoins nutritifs,
- Disponibilité des matières premières : nature, prix, stockage, renouvel-lements,
- Importance et répartition des élevages,
- Variations des besoins saisonniers en aliments, en qualités et quantités.
I - CONNAISSANCE DES ESPECES ELEVEES ET DE LEURS BESOINS NUTRITIFS
Contrairement aux animaux terrestres, les poissons ont des besoins en protéines
très élevés. Ce sont des espèces carnivores pour la plupart, exigeant des protéines de
qualité, riches en acides amines essentiels.
Les besoins en protéines sont resumes dans les tableaux 1 et 2.
Ces espèces utilisent mal les hydrates de carbone comme source d'énergie. Un
important apport de matières grasses riches en acides gras insaturés, assure cette
couverture tout en apportant les acides gras indispensables.
Selon les espèces, les apports en matières grasses varient de 8 à 15 % de la
ration comprenant 40 à 50 % de protéines.
Chaque fabricant d'aliments composés, en fonction de ses competences et
surtout des capacités technologiques de ses installations, définit des gammes d'aliments
ayant des caractéristiques bien déterminées.
Dans le tableau 3 sont reportées les compositions des aliments BAR commer-
cialises par la Société AQUALIM ainsi que le tableau de distribution journalière d'aliment
exprimé en pour cent du poids vif des poissons.
II - DISPONIBILITE DES MATIERES PREMIERES
Les matières premieres essentielles utilisées dans les aliments composes pour
l'aquaculture ont des teneurs protéiques élevées.
Pour les farines de poisson, en plus des productions locales disponibles dans de
nombreux pays, sont utilisées des farines disponibles sur le marché mondial ayant
comme origine les grands pays exportateurs : Norvège, Danemark, Islande, Chili,,
Pérou.
Dans tous les cas, il est important de bien définir le type de farine de poisson car
les caractéristiques varient considérablement d'un produit à l'autre De plus, il est
indispensable de s'assurer de la non-oxydation des matières grasses constitutives, car
dans le cas contraire, ces produits sera-lent inadequate et même toxiques pour les
animaux en élevage.
D'autres matières protéiques d'origine animale sont également utilisées comme
les farines de viandes, les farines de sang, les hydrolysats, les lactoserums les levures,
etc...
Parmi les protéines végétales les plus utilisées, bien que dans des proportions
moindres, on retrouve les tourteaux de soja et les graines entières cuites de soja, les
solubles de distillerie, les glutens de blé ou de maïs, les luzernes, les céréales et les
issues de blé.
Les diverges caractéristiques de ces produits sont rapportées dans les tableaux
4, 5, 6 et 7.
Pour le fabricant, le choix entre toutes ces matières est fonction dss objectifs de
formulation, des caractéristiques analytiques, des prix et des possi-bilités
d'approvisionnement. Les calculs sont realises grâce à des calculateurs et à des
programmes d'optimisation qui intègrent toutes ces contraintes.
Tous les produits et en particulier les farines animales nécessitent un bon
stockage pour assurer la pérennité de leurs qualités nutritives. Il est souhaitable
d'assurer une bonne rotation des stocks pour éviter tout vieillissement et oxydation. Ceci
dépend des facilités d'achat des produits locaux et d'importa-tion, par rapport aux
qualités d'aliments à fabriquer pour une période donnée. Des stockages de plusieurs
mois sont à proscrire surtout si les temperatures de stockage sont élevées.
III - ASPECTS TECHNOLOGIQUES
Comme il est nécessaire de couvrir les besoins alimentaires des espèces
élevées, il est également essentiel de distribuer des particules alimentaires de taille
standard adaptées aux dimensions de la bouche de l'animal au cours du cycle de
production. Ces tallies de particules varient d'une centaine de microns à une dizaine de
millimètres. Cet aspect presentation est primordial.
La fabrication des aliments composés est basée sur le principe de l'agglo-
mération de farine sêches par compression à travers une filière circulaire perforée de
trous calibres (Voir figure N° 1).
Cette technique couramment utilisée pour la production des aliments composes
pour animaux terrestres a été adaptée pour aboutir à la construction d'unités très
spécialisées dans la fabrication d'aliments composes pour l'aqua-culture .
Des contraintes spécifiques ont été retenues. Elles résultent principa-lement des
points suivants :
- Il faut un minimum de poussière et une très bonne agglomeration des
particules pour limiter les pertes et la pollution des eaux d'élevage.
- Les matières protéiques qui constituent la base de la formulation sont des
produits difficiles à manipuler, à broyer et à agglomérer et imposent des solutions
techniques adaptées.
- Des investissements spécifiques et onéreux sont nécessaires pour fabriquer
les particules alimentaires d'un diamètre inférieur à 2 mm.
- Enfin, avec l'amélioration des connaissances sur les besoins nutritifs des
poissons, il devient impératif d'incorporer des quantités de plus en plus importantes de
matières grasses, donc de mettre en place les solutions techniques appropriées.
En fait, à partir d'un diagramme standart de fabrication comme celui décrit dans
la figure N° 2, il a été nécessaire d'effectuer les modifications et les innovations qui
rendent originale une unité de fabrication d'aliments pour l'aquaculture par rapport aux
usines d'aliments pour le bétail.
L'industrie de l'alimentation animale est une industrie lourde qui néces-site
d'importants investissements pour une faible marge. Les matières premieres entrent
pour plus de 80 % dans le prix de revient des fabrications d'aliments.
Pour définir la capacité de production d'une unite, il faut bien connaître la
repartition des élevages susceptibles d'acheter les aliments, leurs capacités ainsi que
leurs cycles de production. Il existe en effet d'importantes variations saisonnières en
quantités et en qualités.
Chaque unité de fabrication est un cas particulier à étudier en fonction des
besoins du marché et des perspectives de développement en cours de la décennie à
venir. Entrent en compte également, les conditions d'approvisionnement en matières
premières (vrac ou/et sacs), la disponobilité en main d'oeuvre spécialisée et le niveau
d'automatisation souhaitable des circuits et de l'ensemble de l'unité.
1 TABLEAU N°
ESTIMATION DES BESOINS PROTEIQUES DE CERTAINS POISSONS (1)

Besoins en protéines
brutes dans l'aliment pour
ESPECES
une croissance optimale
(g/kg)

TRUITE ARC-EN-CIEL (Salmo gairdneri) 400 - 460


CARPE (Cyprinus carpio) 380
SAUMON CHINOOK (Oncorhynchus tshawytscha) 400
ANGUILLE (Anguilla japonica) 445
PLIE (Pleuronectes platessa) 500
DAURADE ROYALE . (Chrysophrys aurata) 400
CARPE HERBIVORE (Ctenopharyngodon idella) 410 - 430
DAURADE ROUGE JAPONAISE (Chrysophrys major) 550
SERIOLE (Seriola quinqueradiata) 550

(1) Adapté de C.B. Cowey, 1978


TABLEAU N° 2

The essential amino Hacid requirements of six species of fish

Chinooka Japanessb Carp b Carp b Rainbowc Tilaplad Channele


Eel Trout Catfish
Salmon

Arginino 2.4 (6.0/40) 1.7 (4.0/42 1.6 (4.3/38.5) 1.52 (3.8/40) 1.40 (3.5/40) <1.59 (4.0/40) 1.03 (4.29/24)
Histidino 0.7 (1.8/40) 0.8 (1.9/42) 0.8 (2.1/38.3) 0.50 (1.4/40) 0.64 (1.6/40) ND 0.37 (1.54/24)
leoleuclne O.9 (2.2/41) 1.5 (3.6/42) 0.9 (2.5/38.5) 0.92 (2.3/40) 0.96 (2.4/40) ND 0.62 (2.58/24)
Leuclne l.6 (3.9/41) 2.0 (4..8/42) 1.3 (3.3/38.5) 1.64 (4.1/40) 1.76 (4.4/40) ND 0.84 (3.50/24)
Lysine 3.0 (5.0/40) 2.0 (4.8/42) 2.2 (5.7/38.5) 2.12 ( 5.3/40) 2.12 (5.3/40) 1.62 (4.1/40) 1.50 (5.00/30)
Methlonlne 0.6 (1.5/40) 1.2 (2.9/42). 1.2 (3.1/38.5) 0.04 (1.6/40) 0.72 (1.8/40) <0.53 (1.33/40) 0.58 (2.34/24)
Cys = 1% Cys = 0% Cys = 0% CYS = + Cys = + Cys = 0.74% 60% replace-
able by Cys
0.9 (2.1/42) 0.8 (2.1/38.5)
Cys = 1% Cys = 2%
Phenylalanine 1.7 (4.1/41) 2.2 (5.2/42) 2.5 (8.5/38.5) 1.10 (2.8/40) 1.24 (3.1/40) ND 1.20 (5.0/24)
Tyr = 0.4% Tyr = 0% Tyr = 0% Tyr = + Tyr = + Total Tyr +
1.2 (2.9/42) 1.3 (3.4/38.5) Phen
Tyr = 2% Tyr = 1%
50% Phen
Threonine O.9 (3. 2/40) 1.5 (3.6/42) 1.5 (3.9/38.5) 1.32 (3.3/40) 1.36 (3.4/40) ND 0.53 (2.21/24)

Tryptophan 0.2 (0.5/40) 0.4 (1.0/42) 0.3 (0.8/38.5) 0.24 (0.6/40) 0.20 (0.5/40) ND 0.12 (0.5/24)
Valine 1.3 (3.29/40) 1.5 (3.6/42 1.4 (3.6/38.5) 1.16 (2.9/40) 1.24 (3.1/40) ND 0.71 (2.96/24)

Total 12.3 (30.49) 14.8 (35.4) 13.7 (38.8) 11.28 (28.2) 11.04 (29.1) 7.48 (30.92)
a
Data for chinook salmon and rat from Herts (1969)
b
Data for Japanese ee1\ill\ and carp from Mose (1979)
c
Data for Rainbow trout and carp from Ogino (1980)
d
Data for tllapia\ill\ from Jackson & Capper (1982)
e
Data for channel catfish from Wilson et al, (1977, 1978, 1980); Harding et al. (1977); Robinson et al, (1978, 1980s, b, 1981) Values are expressed as grass per 100g of dry diet. In
parenthesis the numerators are grams per 100g ui protein and the denominetors are the percent total dietary protein.
TABLEAU Nº 3

TABLEAU DE RATIONNEMENT – ALIMENT COMPLET POUR BAR -

Poids des
BARS REGIMEIS THERMlQUE
GRANULOMETRIES (en g.)
En
dessous: 15 à 19°C 19 à 23°C 23 à 28°C 26 à 28 28°C
de 15°C
ALEVINAGE 1 (0,3 à 0,5 mm) Inf. à 0,5 Distribution à volonté scion 1 appèit du poisson
ALEVINAGE 2 (0,5 à0,9 mm) 0,5 à 1 4 4,2 4,5 4 3
ALEVINAGE 3 (0,9 à 1,250 mm) 1 à 3 Nourrir en 3,2 4,2 4,3 4 3
fonction du
ALEVINAGE 4 (1,230 19 mm) 3 à 8 2,8 3,0 3,3 3,0 2,9
Comporte-
1,5 mm 8 à 15 2,5 2,7 3,0 2,7 2.5
ment ali-
2 mm 15 à 35 mentaire du 1,9 2,3 2,6 2.3 2,0
3 ,2 mm 35 à 100 poisson 1,3 1,6 2,0 1,8 1,5
4 ,5 mm 100 à 500 1,1 1,4 1,8 1,6 1,3
6 mm Sup. à 500 1,1 1,4 1,8 1,6 1,3
Ce tableau indique la quantité de nourriture en Kg pour 100 Kg de poissons àdistribuer quotidiennene\ill\ en
fonction du type d'aliment et de la température de l'eau d'élevage.
Remarques : Cea bases de rationnement doivent être adaptées aux conditions particulières de chaque él\ill\
Contrôler la teneur en oxygène dissous. En cas de,déficit en oxygène, réduire la ration.

GARANTIES ANALYTIQUES : ALIMENT COMPLET POUR BAR


Humidité Protéines Matières Cellulose Matières
Granulométries % brutes % Grasses % % Minérales %
ALEVINAGE 1 10 35 11 2 13
ALEVINAGE 2 10 55 11 2 13
ALEVINAGE 3 10 55 11 2 13
ALEVINAGE 4 10 55 11 2 13
Granulés 1,5 mm 10 32 12 2 13
Granulés 2mm 10 49 13 3 13
Granulés 3,2 mm 11 48 15 3 13
Granulés 4,5 mm 11 48 15 3 13
Granulés 6\ill\ mm 11 46 15 3 13
faines animales

VIANDE POISSON
45 50 55 60 Poisson Anchots Saraine Eperian Hareng Sclubles
60 65 65 68 70
Composition centéimale
MATIERE SECHE 93 93 93 93 92 92 92 92 92 50
PROTEINES BRUTES 45 50 55 60 60 65 65 68 72 30
MATIERES GRASSES 10 10 9 8 10 7 5,50 10 9 4
CELLULOSE - - - - - - - - - -
EXTRACTIF NON AZOTE 3 3 4 3 3 5 6,50 2 0 6
MATIÉRES MINERALES 35 30 25 22 19 15 15 12 11 10
- CALCIUM 12 10 8 7 5 4 4,50 4 3 0,10
- PHOSPHORE TOTAL 5 4.50 3.50 3.30 3 2.50 2,70 2.50 2 0.50
- PHOSPHORE ASSIM 5 4,50 3,50 3,30 3 2,50 2,70 2,50 2 0,50
M.A D. RUMINANTS 36,00 40,00 46,80 51,00 51,00 55,30 55.30 58,50 61,90 26.40
éergie
Brute kcal/Kg 3618 3903 4136 4287 4473 4561 4483 4888 4941 2328
VOLAILLES
Métabolisable Kcal/Kg 1870 2070 2270 2400 2950 2880 2800 3100 3200 1430
PORCS
Digestible Kcal/Kg 2930 3160 3320 3480 3540 3540 3430 3910 4410 1900
Métabolisable Kcal/Kg 2550 2750 2870 2990 3050 3030 2920 3360 -3780 1640
Nette Kcal/Kg 1790 1940 1940 1980 2070 1960 1850 2250 2490 1090
Nette U.F./Kg 0,83 0,89 0,90 0,92 0,96 0,91 0,86 1,05 1,16 0,51
RUMINANTS
Digestible T.D N. p. 100 61 65 68 70 77 77 75 83 83 42
Nette U.F./Kg 0,70 0,77 0.83 0,86 1,01 0,98 1,14 1,14 0,82 0.56
Nette U.A./Kg 0,56 0,62 0,67 0,68 0,73 0,69 0,66 0.80 0.82 0,38
acides aminés p. 100 produit brut
LYSINE 2,16 2,53 2,78 3,12 4,57 5,08 5,12 4.84 5,06 1,37
MÉTHIONINE 0,60 0,68 0,74 0,80 1.57 1,81 1,83 1,93 1,85 0,42
MÉTHIONINE + STINE 0.99 1,10 1.20 1,55 2,14 2,38 2,41 2,55 2,44 0,60
THRÉONINE 1,36 1,54 1.68 2,06 2,44 2,72 2,75 2.94 2,89 0,70
TRYPTOPHANE 0,18 0,20 0,22 0,36 0,62 0,69 0,50 0.70 0,77 0,11
ARGININE 3,10 3,39 3.72 3,81 3,52 3,76 3,71 3.57 3,67 1,28
GLYCINE 6,48 7,54 8.29 7,24 4,33 3,93 4,02 3,84 4,12 2,57
GLYCINE + SéRINE 8.23 9,51 10.45 9,83 6,79 6,43 6,58 6.5I 6,84 3,27
HISTIDINE 0.66 0,81 0.89 1.05 1,26 1,61 1,57 1.29 1,33 1.09
ISOLEUCINE 1.31 1.44 1.58 1.96 2,59 3,08 3,06 3,17 3,30 0,90
LEUCINE 2.52 2,84 3.12 3,79 4.19 4,84 4.80 5,24 5,16 1,37
PHENYLALANINE 1,43 1,56 1,72 2.02 2.27 2,71 2.72 2.65 2,75 0,70
PHENYLALANINE + TYROSINE 2.37 2.62 2.88 3.38 4,16 4,85 4,91 4,78 4,67 1.16
VALINE 2,04 2,14 2.35 2,78 2,95 3,47 3,53 3,76 3,80 1,00
M.A D. : Matieres azoiés digestibles
T D N. : nrriments digestibles toTux
U F. : Unite lourragere
U.A. : Unitéamidon

TABLEAU Nº 4
Sous-produits animaux produits laitiers graisses

SOUS-PRODUITS ANIMAUX PRODUITS LAITIERS GRAISSES


fanne de Sous- Fanne de Lait Lacio- babeur-re Sain- Huile de Huile de
Suil
plumes produits Sang écremé sérum doux sova mais
composition centésimale
MATIERE SECHE 90 90 90 95 95 95 99 99 99 99
PROTEINES BRUTES 83,50 60 85 35 13 32 - - - -
MATIERES GRASSES 2,50 14 1 1 1 5 99 99 99 99
CELLULOSE 1,50 2,50 - - - - - - - -
EXTRACTIF NON AZOTE - - - 51 72 48 - - - -
MATIERES MINÉRALES 2,50 13,50 4 8 9 10 - - - -
- CALCIUM 0,20 3,80 0,30 1,30 0,90 1,30 - - - -
- PHOSPHORE TOTAL 0,75 2,20 0,25 1 0,70 1 - - - -
- PHOSPHORE ASSIM 0,75 2,20 0,25 1 0,70 1 - - - -
M.A.D. RUMINANTS 66,80 48,00 68,00 33,30 11,70 28,80 - - - -
énergie
Brule Kcal/Kg 5054 4825 4938 4179 3786 4257 9207 9207 9207 9207
VOLAILLES
Métabolisable Kcal/Kg 2340 3000 2760 2770 2170 2900 8800 7110 9020 8800
PORCS
Digestible Kcal/Kg - 3930 3650 3870 3500 4060 8650 8650 8650 8650
Métabolisable Kcal/Kg - 3440 3060 3570 3380 3780 8370 8370 8370 8370
Nette Kcal/Kg - 2470 1800 2300 2270 2580 8370 8370 8370 8370
Nette U.F./Kg - 1.15 0,84 1,07 1,06 1,20 3,89 3,89 3,89 3,89
RUMINANTS
Digestible T.D.N. p. 100 - - 80 85 85 85 218 218 218 2,18
Nette U.F./Kg - - 1,05 1.16 1,16 1.16 3,70 3,70 3,70 3,70
Nette U.F./Kg - - 0,71 0,70 0,70 0,72 2,40 2,40 2,40 2,40
acides aminés p. 100 produit brut
LYSINE 1,87 2,23 8,05 2,91 1,05 2,27 - - - -
MéTHIONINE 0,43 1,17 1,02 0,79 0,20 0,64 - - - -
MéTHIONINE + CYSTINE 4,17 2,10 1,76 1,10 0,47 0,99 - - - -
THRÉONINE 3,86 1,98 3,74 1,52 0,77 1,50 - - - -
TRYPTOPHANE 0.40 0.45 1,04 0,45 0,14 0,45 - - - -
ARGININE 5,68 3,72 3.68 1,21 0,29 1,18 - - - -
GLYCINE 6,54 2,84 3,81 0,66 0,25 0,73 - - - -
GLYCINE + SéRINE 16.34 6,21 8,03 2,59 0,85 2,45 - - - -
HIST1DINE 0,64 0,75 5,40 0,99 0,22 0,89 - - - -
ISOLEUCINE 4,20 2,26 0,91 1,94 0,75 1,76 - - - -
LEUCINE 6,91 4,03 11.07 3,37 1,19 2,91 - - - -
PHENYLALANINE 4,11 1,74 6,12 1,70 0,38 1,53 - - - -
PHENYLALANINE + TYROSINE 6,45 2,23 8,58 3,45 0,71 2,97 - - - -
VALINE 7,15 2,86 7,90 2,30 0,72 2.04 - - - -
MAD : Matieres azorees digestibles *Ces valeurs énergéliques indicatives sont données pour le poulet de chair. II semble exister des
TDN : nutriments digestibles totaux differences pour la pondeuse, voire le dindon.
U F. : Unite tourragere
U. A. : Unite amidon

TABLEAU Nº 5
issues de céréales

BLE TENDRE BLE DUR FARINE


BASSE
FARlNE REMOUL REMOU SON FIN GERMES FARlNE REMOUL. SON DE RIZ
BASSE . BLANC L. BIS BASSE
composition centésimale
MATIERE SECHE 88 88 88 88 88 88 88 88 88
PROTEINES BRUTES 15 15 16 15 26 16 18 15 12
MATIERES GRASSES 3 4 4,50 4,50 8 3,50 4.50 4 12
CELLULOSE 1 3,50 7 10 3 1,50 9 10,50 5
EXTRACTIF NON AZOTE 67 63 56 53 46,50 64,50 54,50 54 51
MATIERES MINERALES 2 2,50 4,50 5,50 4,50 2,50 4 4,50 8
- CALCIUM 0,05 0.08 0,10 0,15 0,07 0,10 0,15 0,15 0,06
- PHOSPHORS TOTAL 0,30 0,60 0,90 1,20 1 0,90 0,90 1 1,40
- PHOSPHORS ASSIM 0,10 0,20 0,30 0,40 0,33 0,30 0,30 0,33 0,47
M.A.D. RUMINANTS 13,50 12,80 13,10 11,70 23,90 14,40 13,10 11,70 8,50
énergie
Brute Kcal/Kg 3922 3954 3914 3857 4255 3944 3934 3872 4096
VOLAILLES
Métabolisable Kca!/Kg 3050 2750 2100 1400 3080 3080 2000 1200 3100
PORCS
Digestible Kcal/Kg 3630 3240 2920 2600 3630 3630 2890 2600 3280
Métabolisable Kcal/Kg 3480 3100 2780 2470 3390 3470 2750 2470 3120
Nette Kcal/Kg 2500 2220 1880 1760 2450 2490 1950 1760 2450
Nette U.F./Kg 1,16 1,03 0,92 0,82 1,14 1,16 0,91 0,82 1,14
RUMINANTS
Digestible T.D.N. p. 80 79 70 59 82 80 70 61 75
Nette U.F./Kg 1,10 1,08 0,90 0,70 1,13 1,10 0,90 0,72 1,00
Nette U.A./Kg 0.79 0:75 0,63 0,50 0.81 0,79 0,83 0,50 0,76
acides aminés p. 100 produit brut
LYSINE 0,47 0.58 0,72 0,59 1.45 0.45 0,67 0,53 0,59
MÉTHIONINE 0,24 0,24 0,25 0,21 0,43 0,25 0,24 0,22 0,25
MÉTHIONINE + CYSTINE 0,54 0,54 0,56 0,51 0.80 0,57 0,55 0,53 0,52
THRÉONINE 0,42 0.45 0,53 0,48 0.89 0,46 0,52 0,47 0.44
TRYPTOPHANE 0,20 0,20 0,21 0,20 0.24 0,21 0,21 0,20 0,10
ARGININE 0.81 0,96 1.11 1,04 1.84 0,82 1,13 0,95 0,95
GLYClNE 0,60 0.69 0,85 0,81 1,36 0,58 0,79 0.68 0.61
GLYCINE + SÉRINE 1.26 1.32 1,52 1,44 2,36 1,29 1,47 1,35 1.14
HISTIDINE 0,35 0,36 0,40 0,39 0.58 0,36 0,41 0.36 0,32
ISOLEUCINE 0,54 0.52 0,54 0,49 0.84 0,59 0,55 0.54 0.45
LEUCINE 0.97 0.93 0,96 0,89 1,52 1,03 0,93 0,95 0,81
PHENYLALANINE 0,64 0,60 0,59 0,57 0,89 0,72 0,62 0,63 0.52
PHENYLALANINE + TYROSINE 1,05 1.01 1,03 0,98 1,58 1,20 1,06 1,03 0.92
VALINE 0.69 0.71 0,78 0,72 1.25 0,71 0,78 0,72 0,69
M.A D. Matieres azoiées digestibles
T D N. :Nurriments\ill\ digestibles toraux\ill\
U F. :Unite lourragere
U.A. :Unite amidon

TABLEAU N° 6
céréales

AVOINE BLE
AVOINE BLE BLE RIZ SORGHO
AVOINE DECOR- FOURRA- MAIS ORGE SEIGLE
NUE TENDRE DUR PADDY MILO
TIQUEE GER
composition centésimale
MAT1ERESECHE 87 87 87 87 87 87 87 87 87 87 87
PROTEINES BRUTES 10,50 14 16 11 11 13,50 9 10 8 10 10
MATIERES GRASSES 4,30 5 5 2 2 2 4 2 2 1.50 3
CELLULOSE 10 2 2 2,50 2.50 2,50 2,50 5 9 2,50 2,50
EXTRACTIF NON AZOTE 59,20 64 62 70 70 67,20 70,20 67,50 63.50 71 70
MATIERES MINERALES 3 2 2 1,50 1.50 1.80 1,30 2,50 4.50 2 1,50
- CALCIUM 0,10 0,10 0.10 0,05 0,05 0.05 0,01 0,06 0,05 0,07 0,04
- PHOSPHORE TOTAL 0,35 0,35 0.35 0,35 0.35 0,35 0,30 0,35 0.30 0.30 0,30
- PHOSPHORE ASSIM 0,12 0,12 0.12 0,12 0.12 0,12 0,10 0,12 0.10 0.10 0,10
M.A.D. RUMINANTS 8,30 - - 8,90 8.90 11,1 6,60 7,40 6.50 7,90 6,60
énergie
Brule Kcal/Kg 3836 3969 4001 3786 3786 3813 3866 3729 3615 3723 3822
VOLAILLES
Métabolisable Kcal/Kg 2550 3190 3190 3080 3080 3050 3370 2700 2650 2800 3250
PORCS
Digestible Kcal/Kg 2680 3830 3430 3430 3440 3500 3130 2720 3310 3490
Métabolisable Kcal/Kg 2580 3680 3330 3330 3320 3410 3050 2660 3220 3400
Nette Kcal/Kg 1890 2680 2380 2380 2360 2490 2180 1920 2290 2450
Nette U.F./Kg 0,88 1,25 1,11 1,11 1,10 1.16 1.01 0,89 1,06 1,14
RUMINANTS
Digestible T.D.N. p. 100 64 79 79 79 83 75 74 77 72
Nette U.F./Kg 0,79 1,08 1,08 1,08 1,15 1,00 0.98 1.05 0,35
Nette U.A./Kg 0,60 0,76 0,76 0,75 0,81 0,67 0,66 0,75 0,76
acides aminés p. 100 produit brut
LYSINE 0,42 0.55 0.62 0,31 0.31 0.36 0,25 0,37 0,28 0,40 0,23
MÉTHIONINE 0,17 0,23 0.25 0,17 0.17 0.22 0,19 0,17 0,18 0,18 0,16
MÉTHIONINE + CYSTINE 0,47 0,62 0,71 0,42 0.42 0,54 0,39 0,40 0.36 0,45 0,34
THRÉONINE 0,34 0,45 0.49 0,31 0,31 0,38 0,32 0,34 0,28 0,34 0,33
TRYPTOPHANE 0,15 0.20 0.23 0,12 .0.12 0.16 0,09 0,12 0,10 0.11 0,10
ARGININE 0,85 0.85 1,08 0,53 0,51 0.62 0,40 0,51 0,61 0,55 0,39
GLYCINE 0,50 0.66 0.77 0,43 0,42 0,53 0,33 0,42 0.36 0,46 0,33
GLYCINE + SERINE 0,98 1.30 1,50 0,93 0.92 1,14 0,77 0,84 0,74 0,89 0,79
HISTIDINE 0,21 0,28 0.33 0,24 0.24 0,29 0,25 0,22 0,17 0,23 0,22
ISOLEUCINE 0,41 0,55 0.65 0,40 0.40 0.50 0,34 0,38 0,32 0,38 0,44
LEUCINE 0,74 0,98 1.17 0,72 0,72 0,89 1,17 0,70 0,59 0.63 1.38
PHENYLALANINE 0,51 0,68 0.85 0,48 0,51 0.62 0,45 0.51 0,39 0.44 0,53
PHENYLALANINE + TYROSINE 0,86 1,15 1,45 0,78 0,84 1,02 0,81 0,83 0,74 0,73 0,96
VALINE 0,55 0,73 0.88 0,49 0,47 0.60 0,46 0,53 0.48 0.51 0,55
MAD : Malières azoiees digestibles
TDN : Nutriments\ill\ digestibles tolaux
U F. : Unité lourragere
U A. ; Unité amidon

TABLEAU N° 7
Principe de la presse à filière tournante annulaire
(sur plan vertical ou horizontal)
Figure n° 1
1 - Versage des matières 16 - Melange
4 - Pesage 18 - Presse à agglomérer
6 - Prémélange 24 - Refroidisseur vertical
9 - Broyage 31 - Réeserve et ensachage

FIGURE N° 2
UNITE DE BASE
Base unil
PRINCIPES D'ALIMENTATION POUR POISSONS MARINS
EN ELEVAGE INTEN5IF
Mr. A. G. J. TACON
INTRODUCTION
A l'opposé des systèmes d'élevages extensifs ou semi-intersifs où le poisson
trouve totalement ou en partie son alimentation à partir du milieu naturel, les poissons
en élevage intensif sont totalement dépendants d'un approvisionnement externe (regime
complet) et ceci tout le long du cycle d'élevage. Traditionnel-lement, les régimes
complets se trouvent sous forme de granulés, ou d'aliments semi-humides préparés à
partir de différents ingredients se rapprochant le plus possible des besoins nutritionnels
du poisson entrainant le maximum de croissance. En alternative, un aliment complet
peut consister en un seul aliment à haut pouvoir nutritionnel (ex. déchets de poisson,
organismes vivants, Artemia), ou en une combi-naison des deux.
Pour la majorité des poissons marins d'élevage, les informations sur les besoins
nutritionnels de base sont insuffisants, a l'opposé des élevages intensifs de poulets ou
de truites où les besoins alimentaires en ce qui concerne les protéines, les acides
amines essentials, les acides gras essentiels, les vitamines et les minéraux sont bien
identifiés.
Jusqu' à present, on a remédié à ce manque d'information en utilisant une
alimentation à haut pouvoir nutritionnel à base de poisson frais ou surgelé (aliment sec
compose). L'utilisation d'un tel aliment se justifie économiquement par une bonne
gestion et par le prix de marché élevé des espèces en élevage, (par ex. loup, daurade,
turbot, sole, anguille).
LES PRINCIPES ESSENTIELS DE L'ALIMENTATION
D'un point de vue nutritionnel, les principes gouvernant l'alimentation du poisson
en élevage intensif sont les suivants
1. L'aliment doit être appétissant et consommé avec un minimum d'effort et de
déchet.
2. La composition de l'ailment s'approche le plus près possible du régime connu
nécessaire à ce poisson.
3. L'aliment est digérable, garde le poisson en bonne santé et lui permet de
croître normalement.
4. Idéalement, l'aliment doit être efficacement converti en nouveaux tissus donc
sous forme de croissance du poisson (P. ex. taux de conversion optimale),
De plus, en pratique, d'un point de vue commercial (éleveur), le choix d'un
régime particulier est basé sur l'évaluation de 3 critères (élevage intensif) :
1. Disponibilité de l'aliment et son transport
2. Qualités de l'aliment
3. Coût par unite de production/unité de temps de l'aliment et de l'alimentation et
le taux de rentabilité.
Par exemple, 4 stratégies de base de l'alimentation en écloserie sont .
couramment disponibles pour l'élevage intensif de larves de poissons marins, de la
première alimentation au travers de la metamorphose et jusqu'au stade post-larvaire.
Celà inclut :
(1) L'utilisation exclusive d'une succession d'organismes planctoniques vivants
(P. ex. algues, diatomées, flagellates, levures, rotifères, nauplii d' Artemia salina).
(2) L'utilisation de plancton sélectionné vivant ou congelé en combinaison avec
des déchêts de poissons, mollusques ou crustacés frais ou congelés.
(3) L'utilisation de plancton sélectionné vivant ou congelé en combinaison avec
un aliment sec ou un régime "formulé".
(4) L'utilisation exclusive de régimes pour larves à partir de microcapsuies ou de
microparticules.
En utilisant les principes ci-dessus, chaque stratégic alimentaire d'une écloserie
peut être évaluée comme suit :
DISPONIBILITE DE L'ALIMENT ET SA TRANSFORMATION
A. Production d'aliment planctonique vivant
1. Source de culture d'organismes
(a) local
(i) espèces disponibles
(ii) saison
(iii) personnel nécessaire pour la récolte
(b) importé
(i) fiabilité du fournisseur
(ii) quantité minimum a commander
(iii) délais de commande
(iv) variation en qualité (taux d'éclosion - cystes d'Artemia)
(v) restrictions d'importations - Licence/taxe/pays
2. Maintenance et production des cultures d'organismes
(a) Souches
(i) espace nécessaire - laboratoire/laboratoire de phytologie
(ii) personnel nécessaire - session de spécialisation
(iii) service nécessaire - électricité/gaz/air/UV/air conditionné – reserve
(iv) milieu de culture nécessaire - sels inorganiques/traces
d'éléments/vitamines/agents chelatants/antibiotiques
(v) équipement nécessaire - autoclave/filtre/verrerie/microscope/cellule de
comptage/bassins de cultures planctoniques.
(b) Productions de cultures
(i) besoins des cultures continues extensives (système d'eaux vertes)
fertilisants/personnel/air/espace/bassins - réserve.
(ii) besoins des cultures intensives - espace/air et CO2 /
personnel/fertilisants/UV et lumière/bassins de culture
planctoniques/laboratoire de phytologie.
(b) Survie et stabilité
(i) survie/durée de vie des souches
(ii) survie des cultures de production - frequence des chutes des cultures
(iii) nécessité de garder les souches toute l'année
B. Choix de poissons, de mollusques ou de crustacés comme option pour l'alimentation
1. Sources
(a) Pêcheurs
(b) Industries de transformation
(c) Personnel de la ferme/main d'oeuvre saisonnière
2. Qualité
(a) Espèces disponibles
(b) Formes disponibles
(i) entier
(ii) têtes, queues, peau, os
(iii) abats
(c) Transformation a la source
(i) sous la glace
(ii) congelé
(iii) en boîte
(iv) sale
(v) emmagasiné
(d) Traitement et transformation sur le site
(i) besoins en services - électricité/gaz/air/eau/réserve
(ii) besoins en équipement - hachoir/mélangeur/tamis/appareil de cuisson
(iii) besoins en personnel
(iv) besoins en stockage - espace/congélateur/réfrigérateur
(v) fiabilité des- services - électricité/réserve
(e) Contenu en nutrients
(i) composition approximative
(ii) taille des particulas
(iii) variation saisonnière du contenu en nutrients
(iv) contaminants possibles/facteurs anti-nutritionnels
(v) dégradation/temps de stockage
(f) besoins alimentaires des larves
(i) alimentation manuelle - regime d'alimentation
(ii) distributeurs automatiques d'aliment
(iii) besoins en service - électricité/air
(iv) besoins en personnel pour la preparation de l'aliment/alimentation
homme/heures/jour
3. Quantités disponibles
(a) Bases journalières
(b) Bases hebdomadaires
(c) Saisonnières
(d) Fiabilité du fournisseur
(e) Espèces alternatives disponibles
(f) Besoins en transport por le transfert de l'aliment à l'écloserie
(g) Quantité minimale par commande
PRODUCTION A DOMICILE D'UN ALIMENT SEC OU HUMIDE
1. Ingredients disponibles
(a) Sources locales
(i) Contenu en nutrients
(ii) Variation dans la composition
(iii) En fonction de la saison
(iv) Taille des particules
(v) Contaminants possibles/facteurs anti-nutritionnels
(vi) Traitement/besoins en cuisson
(vii) degradation/temps de stockage
(viii) besoins en stockage - espace/refrigération
(ix) Fiabilité du fournisseur
(x) Quantité minimale par commande
(b) Ingrédients importés
(i) Contenu en nutrients
(ii) Variation dans la composition
(iii) Fonction de la saison
(iv) Taille des particules
(v) Contaminants possibles/facteurs anti-nutritionnels
(vi) Traitement/besoins en cuisson
(vii) Dégradation/temps de stockage
(viii) Besoins en stockage - espace/réfrigération
(ix) Fiabilité du fournisseur
(x) Quantité minimale par commande
(xi) Délais de commande
(xii) Restrictions d'importation
2. Preparation de l'aliment et sa transformation
(a) Besoins en énergie
(i) électricité/gaz/pétrole/vapeur
(ii) fiabilité de la source d'énergie - reserve
(b) Besoins en eau
(c) Besoins en personnel - homme/heures/jour
(d) Besoins en espace requis pour la fabrication de l'aliment
(e) Besoins en équipement de traitement de l'aliment - broyeur/broyeur à marteaux/
mélangeur/mixer/extrudeuse/machine a granulés/séchoir à froid/séchoir
solaire/séchoir par air/four.
(f) Besoins alimentaires des larves
(i) alimentation manuelle - regime d'alimentation
(ii) distributeurs automatiques d'aliment
(iii) besoins en service - électricité/air
3. Stockage de l'aliment
(a) Durée de conservation/stabilité
(b) Besoins en congélation/réfrigération
(c) Empaquetage
(d) Capacité maximale de stockage
(e) Production minimum par fournée
D. Importation d'aliments larvaires microcapsulés ou microparticulés
1. Sources
Japon, Taiwan, Asie du Sud Est, E.U.A., Europe
2. Quantités disponibles
(a) Fiabilité du fournisseur
(b) Quantité minimale par commande
(c) Délais de commande
3. Qualité
(a) contenu en nutrients
(i) Composition approximative
(ii) Distribution des tailles des particules
(iii) Stabilité dans l'eau
(iv) Variation dans la composition
(v) Dégradation
(b) Besoins alimentaires des larves
(i) alimentation manuelle - regime d'alimentation
(ii) distributeurs automatiques d'aliment
(iii) besoins en personnel - homme/heures/jours
4. Stockage
(a) Besoins en espace pour le stockage
(b) Besoins en énergie - électricité/gaz/pétrole
(i) réfrigérateur
(ii) congélateur
(iii) fiabilité des sources d'énergie – réserve
(c) Empaquetage et durée de conservation de l'aliment
PERFORMANCE DE L'ALIMENT
1. Comportement de l'aliment dans l'eau
(a) Flottabilité
(b) Agrégation/caractéristiques de la dissolution
(i) taux de nutrients perdus
(ii) effets sur la qualité de l'eau
(iii) induction de la croissance des algues/bactéries/contamination
(d) Comportement de la nage des organismes planctoniques
2. Besoins alimentaires pour chaque phase critique de croissance
(a) mg/larve/jour
(b) Densité d'aliment/larve/jour
(c) Taille des particules nécessaire
3. Développement larvaire
(a) Nombre de jours pour chaque phase de croissance
4. Comportement alimentaire des larves
(a) Distribution dans les bassins d'élevage
(i) distribution homogène
(ii) par groupe/agrégation
(iii) surface/mi-hauteur/fond
(b) Habileté dans la capture des proies/particules alimentaires
(c) Incidence de l'alimentation sur la population larvaire (%)
(d) Visibilité des déchêts fécaux
(c) Appétence de l'aliment/attaque
(d) Comportement anormal de la nage
(g) Incidence du cannibalisme
5. Survie larvaire
(a) Taux de survie moyen (%) pour chaque phase critique de la croissance
(b) Fréquence de mortalité larvaire massive - couvée ratée
(c) Incidence d'infections bactériennes de parasites liées à la mauvaise qualité de
l'eau due àune mauvaise stabilité de l'aliment.
(d) Incidense des difformités larvaires
(i) scoliose/lordose
(ii) nanisme
(iii) absence d'organes
(iv) capacité de mue (crevettes)
(v) Frequence dans la distribution des tallies
6. Besoins supplémentaires en service nécessaire en écloserie en relation àl'option de
l'alimentation choisie
(a) Renouvellement d'eau {%) frequence
(b) Aération
(c) Illumination
(d) Nettoyage des bassins
(e) Stérilisation de l'eau
(f) Utilisation d'antibiotiques
COUTS D'ALIMENT ET D'ALIMENTATION/UNITE DE PRODUCTION/UNITE DE
TEMPS
1. Capital (coûts fixes liées àl'option d'alimentation choisie).(1)
(a) Terrain - Surface totale de l'écloserie utilisée pour la production d'aliment
vivant, pour la preparation et le stockage de l'aliment
(b) Structures - Hangar, magasin, laboratoire, bassins, etc... , utilisés entièrement
pour la production d'aliment vivant, la preparation et le stockage de l'aliment.
(c) Machinerie/équipement - Machine pour fabriquer des granulés, broyeur, distri-
buteurs d'aliments, mélangeur, chaudière, silos, four, sécheur à froid, autoclave
réfrigérateur, congélateur, pompes, filtres, microscope, air conditionné, hachoir, tamis,
etc... , directement associés à l'option choisie.
2. Frais d,e fonctionnement (coûts variables) liés au choix d'alimentation
(a) Personnel - Main d'oeuvre nécessaire, incluant le niveau de technicien qualifié
nécessaire
(b) Energie - (électricité, combustible, huile)
(c) Approvisionnement en aliments, transformation (livraison), emmagasinage et
coût de transformation. D'autres facteurs qui doivent également être pris en
considération sont : taxes d'importation, quantité minimale par commande, disponibilité
en devises étrangères/facilité de credit. Une rapide estimation peut être faite sur les
coûts de l'aliment par unité de poisson produit en utilisant ces valeurs.
(d) Entretien/pièces de rechange
(e) Fertilisants et produits chimiques
(f) Accessoires et matériel
(g) Divers

3. Valeur marchande du poisson et revenus des ventes par an


4. Dépenses totales de l'écloserie par an (frais de fonctionnement de l'écloserie,
amortissement, assurance, etc... )
5. Dépenses par/106 larves produites/unité de temps
6. Revenu net (avant taxes, 3-4)
7. Revenus par rapport aux dépenses totales
DIFFICULTES SPECIFIQUES LIEES A L'ALIMENTATION DES POISSONS MARINS
1. Exigences en aliments vivants durant la première alimentation
La majorité des poissons marins élevés ont des oeufs de petit diamètre (1-2 mm)
qui donnent des larves de faibles dimensions. (0,5 - 1,5 mg en poids humide) et
possédant un sac vitellin pauvre en réserves. Pour certaines espèces, les larves écloses
sont tellement peu développées que leur bouche est encore fermée et que le tractus
digestif n'est pas fonctionnel (ex. la daurade). De plus, après une brève période de
résorption du sac vitellin, les larves sont souvent incapables de manger des proies
supérieures à 50 m. En considérant ces différents facteurs et en se rappelant les
problèmes liés à la stabilité de l'aliment et à la dissolution des nutrients, il n'est sans
doute pas surprenant que la plupart des écloseries commerciales utilisent des
organismes vivants comme aliment (communément Brachionus plicatilis et Artemia
salina) pour la premiere alimentation larvaire jusqu'à ce que la métamorphose soit
compléte. En dépit de l'efficacité économique d'une éclo-serie marine bien gérée
utilisant un régime alimentaire à base de proies vivantes, il existe de nombreux
désavantages liés à cette stratégie :
(1) Coûts d'investissements initiaux élevés - Utilisation d'un matériel coûteux et
sophistiqué comme un laboratoire.
(2) Terrain (espace nécessaire - évaluation de l'espace dans l'écloserie utilise
pour la production d'aliment vivant.
(3) Nécessité de posséder des souches – régime alimentaire incluant l'uti-
lisation d'espèces pures de diatomées et d'algues et de souches de rotifères nécessite
la maintenance de souches des différentes cultures et ceci requiert souvent la
construction d'un laboratoire équipé d'air conditionné.
(4) Besoins en travail - La maintenance et la production d'aliement nécessite une
grande quantité de travail et des techniciens hautement qualifiés.
(5) Développement d'écloseries de petites tailles - les coûts d'investissement
élevés et des besoins en personnels qualifiés pour la production d'aliment vivant ne
favorisent pas le développement d'écloseries de petites tailles par des pisciculteurs
traditionaux possédant un faible capital.
(6) Effet du temps. La production d'organismes vivants dans des bassins situés
à l'extérieur est affectée par les conditions climatiques influençant donc la survie larvaire
en fonction des saisons.
(7) Qualité variable et valeur nutritive - La qualité et la valeur nutritive des
organismes vivants est variable et fonction de la souche, de la source et des méthodes
de culture utilisées (WATANABE et al.; 1983).
(8) Disponibilité et coût - Sur la base des techniques de culture utilisées au
Centre Océanologique de Bretagne (France), le coût en poids sec des Artemia et
rotifères Brachionus spp a été estimé respectivement a US $ 220/Kg et US $ 2 000/Kg
(GIRIN, 1977). De plus, dans beaucoup de pays développés, l'importation de cystes
d'Artemia impose souvent une licence d'importation, des taxes et la possibilité
d'échanges entre ces pays.
En tenant compte de ces différents facteurs, il est essentiel de développer une
méthode d'alimentation simple et bon marché si l'on veut étendre l'aquaculture marine
intensive aux petits pisciculteurs traditionaux.
2. Comportement alimentaire et stabilité du régime
Le bénéfice maximum de l'alimentation peut être atteint seulement si l'aliment
apporté est ingéré par le poisson. une compréhension du comportement alimentaire du
poisson est donc essentielle. le régime choisi doit avoir une texture, taille des
particules,densité (flottabilité) et appétence correcte afin de provoquer une réponse
optimale à l'aliment. Les poissons marins, et particulièrement leurs larves semblent
répondre particulièrement à ces caractéristiques. Par exemple, les poissons marins
élevés en captivité se fient généralement pour localiser leurs proies à leur vision ou à
des chimiorécepteurs situés dans la bouche ou à l'extérieur sur des appendices tels
lèvres, barbillons et nageoires. En consequence, pour beaucoup d'espèces marines, les
particules alimentaires sont soigneusement examinees avec ces différents systèmes
sensitifs, avant d'etre mis en bouche ; la présence d'attrac-tants dans la nourriture agit
comme stimulant de l'ingestion.
- Les appétants et les attractants dans l'aliment :
Au niveau le plus simple, un granule trop sec à faible appétence peut être
amélioré simplement par l'adjonction de 10 à 20 % d'eau de façon à donner une
meilleure texture au granule (ex. poissons plats). Pour beaucoup d'espèces de poissons
marins, des régimes spécifiques contenant des attractants ont été mis au point,
nucléosine-inosine et inosine -5-monophosphate (pour le turbot, MACKIE et ADRON,
1978 ; PERSON LE RUYET et al., 1983) et l'amine quaternaire betaine, soit seul ( pour
> 50 g sole, MACKIE et al., 1983), soit en combinaison avec les acides aminés libres L
et inosine ( sole, MACKIE et al., 1980 ; CADENA ROA et al., 1982 ; METAILLER et al. ,
1983). L'importance des attractants et des appétants se fait particulièrement sentir
durant le sevrage des larves qui passent d'une alimentation vivante à une alimentation
non-vivante. De même, lors du passage d'un aliment à base de chair de poissons à un
aliment à base de protéines non conventionnelles pour le poisson (ex. farine de soja),
les problèmes de la texture de l'aliment et d'appétence seront encore plus grands. Enfin,
en améliorant l'appétence de l'aliment, le temps durant lequel cet aliment restera dans
l'eau, pourra être réduit et donc minimisera la dissolution des nutrients.
- Stabilité de l'aliment et dissolution des nutrients :
Du fait que beaucoup d'espèces marines ont un comportement alimentaire lent,
elles "sentent l'aliment avant de l'ingérer ; la stabilité de l'aliment et donc la dissolution
des nutrients solubles dans l'eau posent un problème majeur. Nulle part, le danger de la
dissolution des nutrients n'est plus grand que dans l'ali-mentation des larves où la taille
de la bouche nécessite l'utilisation de particules alimentaires ayant un rapport
surface/volume très élevé. Par exemple, GRABNER et al., (1981) rapportent la perte par
la dissolution de pratiquement tous les acides aminés libres et d'un tiers des acides
amines libres et des acides amines liés aux protéines du zooplancton congelé ou séché-
congelé (Artemia salina et Moina spp) après 10 minutes d'immersion dans l'eau à 9° C.
SLINGER et al., (1979) rapportent la perte par dissolution de 50 à 70 % des vitamines
C, de 5 à 20 % de l'acide pantothénique, de 0 à 27 % de l'acide folique, de 0 à17 % de
la thiamine et de 3 à13 % de l'activité de la pYridoxine après 10 secondes d'immersion
dans l'eau (1,18 - 2,35 mm : granulés de truites). Des tests similaires réalisés sur un
aliment pour crevettes pénéides rapportent une perte de vitamines solubles de 97 %
(thiamine), 94 % (acide pantothénique), 93 % ( pyridoxine), 90 % (vitamine C) 86 %
riboflavine, 50 % (inositol) et 45 % (choline) après une heure d'immersion en eau de mer
(Cuzon et al., 1982). Ces effets peuvent être minimises en utilisant des attractants dans
l'aliment et en alimentant régulièrement à faibles intervalles. Des techniques de micro-
encapsulation et de stabilisation par "microbinding" ont été récemment introduites par
les fabricants d'aliments artificiels afin d'améliorer la tenue de l'aliment dans l'eau. Bien
que ce ne soit pas le but de cet article de passer en revue ces techniques, il semble que
la technique "d'extrusion-cuisson" qui permet de produire un aliment stable "expansé" et
rhéydratable soit particulié-rement prometteuse. (MELCION et al., 1983 ; CADENA ROA
et al., 1982). La technique d'"extrusion-cuisson" suivie de l'application d'une émulsion de
lipides vitamines sur la surface de l'aliment expanse devrait être une voie privilégiée de
recherches. Les avantages et désavantages de la production d'un aliment par extrusion
sont donnés au tableau 1.
3. Besoins protéiniques du régime
La majorité des espèces marines examinees jusqu' à présent sont carnivores et
ont donc un besoin élevé en protéines (minimum de 40 - 50 % en poids sec}. et une
faible tolerance en ce qui concerne les carbohydrates (TACON et COWEY, 1985). Les
farines de poisson de haute qualité fournissent la plus grande partie des protéines du
régime alimentaire et ceci par exemple jusqu' à un niveau de 70 % (du total) pour
certains "starters". Du fait du prix élevé d'une farine de poisson de bonne qualité, il n'est
pas surprenant que le coût de l'aliment puisse correspondre à 40 - 70 % des coûts de
gestion de la pisciculture. Mis a part le coût de cette farine de poisson et l'incertitude
quant a l'approvi-sionnement dans les prochaines décennies, l'utilisation d'une farine de
poisson de haute qualité pour l'alimentation des poissons est également inefficace en ce
qui concerne l'utilisation des stocks de poissons marins. En conséquence, des sources
alternatives et moins coûteuses de protéines de bonnes qualités doivent être trouvées
(voir TACON et JACKSON, 1984 pour une revue de ces alternatives) .
Tableau 1 -Désavantages et avantages de l'"extrusion cuisson"
Désavantages
1. Le procédé d'expansion demande un équipement plus cher que la simple granulation
(incluant la "granulation à vapeur").
2. Ce procédé requiert une pression plus élevée, une addition de vapeur et des
températures variables.
3. Taux de production réduit malgré une quantité importante d'énergie utilisée.
(énergie/électricité)
4. Les granulés demandent un séchage supplémentaire afin de réduire le taux
d'humidité.
5. Taux de vitamines supplémentaire plus élevé (destruction des vitamines thermo-
labiles).
6. Altération des ingrédients de l'aliment - Particulièrement l'utilisation de nourriture
ayant un taux d'amidon élevé.
7. Risque d'une "sur-expansion" - encombrement excessif.
8. Diminution volontaire du taux d'ingestion d'aliment pour le poisson.
9. Coût d'alimentation plus élevé du aux points precedents (10 - 20 % de la valeur
totale)
10. - Possibilité d'une réaction du type maillard qui induit une réduction de la
disponibilité en acides amines spécifiques.
Avantages
1. Permet l'observation du poisson - particulièrement sous faible visibilité (quand un
aliment "flottant expansé” est produit).
2. La cuisson des aliments gélatinise les amidons et donne ainsi des liens inter
moléculaires plus forts.
3. Les granules peuvent être conserves plus longtemps et ont une stabilité à l'eau
supérieure (reduction de la dissolution des nutrients solubles dans l'eau).
4. Augmente la disponibilité biologique et la digestion des glucides (contenu
énergétique plus digeste).
5. Meilleure efficacité de conversion de l'aliment.
6. Retard de l'évacuation gastrique.
7. Fèces sont grossières et grumeleuses (comparées aux fèces fines et humides d'un
régime à base de granules "traditionnels".
8. Poussière moindre avec des granules "expanses"
9. Reduction du gaspillage de l'aliment - alimenteurs incorrectement regies - Pas de
sur-alimentation.
10. Taux d'alimentation inférieur.
11. Capacité de flottaison - permet la determination de la consommation d'aliment.
12. Facilite l'absorption d'eau et/ou d'huile de façon à produire un aliment semi-humide
réhydratable (aliments pour larves) ou un aliment riche en lipides à utiliser à temperature
de l'eau basse ou avec des espèces de poissons carnivores qui ont une tolerance faible
vis à vis des glucides)
REFERENCES
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1982 rehydratable extruded pellets and attractive substances for the weaning
of sole (Solea vulgaris) . J. World Maricult. Soc., 13 ; 246 - 253
CUZON G., M. HEW and D.COGNIE. Time lag effects of feeding on growth of juvenile
1982 shrimp Penaeus japonicus (Bate). Aquaculture, 29 ; 33 - 44
GRABNER M., W. WIESER and R. LACKNER. The suitability of frozen and freeze dried,
1981 zooplankton as food for fish larvae : biochemical test program.
Aquaculture, 26 ; 85 - 94
MACKIE A.M. and J.W. ADRON. Identification of inosine and inosine –5’ -
monophosphate as the gustatory feeding stimulants for the turbot,
Scophthalmus maximus . Comp. Biochem. Physiol., A60 ; 79 - 83
MACKIE A.M., J.W. ADRON and P.T. GRANT. Chemical nature of feeding stimulants for
1980 the juvenile Dover sole Solea solea (L). J. Fish. Biol., 16 ; 701 - 708
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1983 Preparation by extrusion cooking of improved feeds for marine animals.
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1983 in Japan for mass propagation of fish. A review.Aquaculture, 34 ; 115 -
143.
(1) Quoique les points cités représentent l'investissement total pour un type particulier d'alimentation, pour une évaluation
économique, seuls les coûts fixes totaux ou les frais liés au capital seront pris en consideration. Ces dépenses se font
principalement sous forme de contributions aux dotations d'amortissement (durant la période d'amortissement) et le
payement des intérêts des prêts sur le coût des terrains, des structures, des machines et de l'équipement pour une
période pré-déterminée. Pour une étude financière complète (étant donné que beaucoup de points cites précedemment
ont une double fonction, par ex. pas néces-sairement restreint àune option alimentaire), tous les aspects de l'écloserie
doivent être considérés (par ex. investissements requis pour la construction de l'écloserie, des bassins d'élevage larvaires
et accessoires, des coûts d'installa-tion, des installations électriques et celles de secours, la distribution d'air d'eau, la
tuyauterie, les systèmes de filtration, les services, l'équipement de laboratoire, véhicules, etc... ) ainsi que les coûts
d'assurance, les rede-vances pour autorisation d'exercer, les droits de licences, les impôts fonciers, si cela existe.
ALIMENTATION DES POISSONS MARINS
BESOINS DES ESPECES MEDITERRANEENNES
Mr J. GUILLAUME
INTRODUCTION
Les espèces de poissons peuplant la Méditerranée ne constituent pas une entité
bien définie. Les espèces que l'oh y élève a des fins commer-ciales n'ont pas non plus
de particularité bien marquee. Quant a l'influence des conditions climatiques sur les
exigences nutritionnelles, elle est trop peu marquee pour justifier une revue
bibliographique. Il nous a donc paru souhaitable de limlter cet expose a deux familles
typiques de l'aquaculture méditerranéenne, serranidés et sparidés. Comme les données
relatives a ces familles sont encore rares, nous avons dû, fréquemment, replacer le sujet
dans le cadre plus general de la nutrition des téléostéens en faisant référence aux
ouvrages classiques (HALVER, 1972 ; HOAR et RANDALL, 1969-1979 ; Anonyme,
1981). Nous avons dû, à plusieurs reprises également, nous référer à des etudes faites
sur la famille des poissons la mieux connue : les salmonidés. Mais nous devons
mentionner avant d'aborder le fond du sujet l'excellente revue d'ALLIOT et
PASTOUREAUD, 1984.
Nous examinerons d'abord le cas des juvéniles en passant en revue les besoins
en énergie et en nutriments essentiels avant de traiter brièvement du cas des larves,
des reproducteurs et des facteurs divers susceptibles de modifier les besoins. En
conclusion, nous essaierons de dégager quelles sont les particularités nutritionnelles
des poissons qui nous concernent.
I - BESOINS NUTRITIONNELS DES JUVENILES
1.1. Besoins en énergie
1.1.1. Importance de ce besoin
Le besoin en énergie est, chez le poisson comme chez le vertébré supérieur, le
premier besoin qui se manifeste en cas de jeûne. Les expériences de ROZIN et
MAYER, 1961, montrent bien que si l'on fait varier la densité énergétique du régime, le
poisson rouge adapte sa consommation de façon à ce que son ingéré énergétique soit à
peu près constant. Certes, de nombreux facteurs nutritionnels et non-nutritionnels
peuvent modifier cette regulation (FLETCHER, 1984) mais on peut admettre que, s'il est
nourri ad libitum, le poisson couvre ses besoins pourvu que le régime qu'on lui offre soit
suffi-samment appétent et ne présente pas une dilution trop grande avec des éléments
non nutritifs.
Ce principe, maintenant bien admis chez les vertébrés terrestres fournit un
moyen précieux et très simple d'exprimer les besoins nutritionnels. En effet, pour un
animal donné dans des conditions données, si l'on exprime les besoins ou les normes
utilises par les fabricants d'aliment en pour cent du niveau énergétique, l'animal nourri
ad libitum, aura ses besoins en acides aminés, acides gras, vitamines et autres
nutriments satisfaits parallèlement à ses besoins énergétiques. Cette simple
consideration justifierait, en théorie, que l'on mesure systématiquement les dépenses
énergétiques chaque fois que l'on étudie les besoins en un nutriment quelconque. Elle
justifierait également une étude exhaustive des différents facteurs susceptibles de
modifier les dépenses donc les besoins énergétiques des poissons.
Certes, de nombreux travaux ont été consacrés à ce sujet et, pour nous
cantonner aux revues les plus récentes, nous citerons les synthèses de FISHER, 1979 ;
BRETT et GROVES, 1979. Les grandes tendances de l'évolution des d6penses
énergétiques sont bien connues : proportionnalité de la dépense "basale" (métabolisme
standard) ou de routine au poids corporel, élevé à une puissance indépendante de la
température, de la taille et de l'espèce (puissance voisine de 0,8) ; effet de la
température et, dans une moindre mesure, de la salinité ; effet de l'activité physique,
etc... Néanmoins, de nombreuses lacunes demeurent :
- L'effet de la temperature a rarement été étudié dans une zone suffisamment
large pour que l'on puisse définir, pour une espèce donnée, la zone de "proportionalité"
(existence d'un Q10 constant), la zone de compensation où la respiration passe par un
maximum et la limite supérieure de temperature compatible avec la vie. La relation entre
taux de croissance et temperature pour différentes tallies ou âges (BRETT, 1979) n'a
pas non plus fait l'objet d'investigations susceptibles d'applications directes dans les
élevages.
- Peu de modèles globaux ont été proposés et il est rare de trouver dans une
même étude un moyen de prévoir l'effet de la taille, du taux d'alimentation, de la
temperature. A ce point de vue, le travail HOGENDOORN et Al, 1982 et
HOGENDOORN, 1963, sur le poisson-chat africain Clarias lazera mérite une attention
particulière.
- Les tables de rationnement ont le plus souvent une origine en grande partie
empirique. Celles de HOGENDOORN, 1983, constituent en quelque sorte,une
exception.
1.1.2. Dépenses énergétiques du bar et de la daurade
Dans le cas particulier des poissons qui nous concernent, les etudes des
dépenses sont très rares. Pour mémoire, on peut citer le travail de PIONETTI, 1984, sur
l'oeuf et l'embryon de bar, celui d'ELDRIGE et Al, 1982 et de CECH, 1981, sur l'embryon
et le juvénile de bar rayé américain Morone saxatilis. Toutefois il n'existe, à notre
connaissance, qu'une seule étude poussée des dépenses énergétiques du bar (ou loup)
européen (Dicentrarchus labrax), celle de BICAL, 1979. Cet auteur montre que la
relation entre consommation d'oxygène (donc dépense énergétique) et poids corporel
est très voisine à la fois de la relation générale interspécifique de WINBERG, 1956, et
de celle trouvée chez le bar rayé américain Morone saxatilis par KRUGER et
BROKSEN, 1978. La dépense énergétique s'accroit régulièrement quand la temperature
s'élève de 8 à 25 ° C, bien que le Q10 soit maximal entre 10 et I5° C, et fléchisse au-
dessus de 20° C. A cet égard, le bar apparait comme un poisson d'eau relativement
chaude, ce qui ne saurait surprendre. La dépense énergétique ne dépend que
faiblement de la salinité, même quand celle-ci varie de 2,5 à 45 %. Ce résultat, plus
surprenant, tendrait à montrer que l'on a surestimé le coût de l'osmorégulation et
pourrait être interprété comme une consequence de l'euryhalinité de l'espèce.
Chez la daurade Chrysophrys major, on peut citer un résultat different allant
dans le sens des théories classiques : ce poisson survit plus longtemps à une salinité de
12 %, c'est à dire dans des conditions oùses dépenses d'osmorégulation sont minimales
(WOO et MURAT, 1981).
En conclusion, on peut dire que le bar est un poisson relativement classique du
point de vue énergétique. BOHAC (1981) a déjà propose des tables de rationnement en
fonction du poids corporel et de la temperature de l'eau. Il semble cependant que des
travaux supplémentaires restent nécessaires dans ce domaine, en particulier pour
determiner avec précision les optimum ther-miques et la "marge de routine pour
l'activité" (selon FRY, 1957). Dans l'état actuel de nos connaissances, il paraît
également difficile de tenir compte des dépenses liées à l'activité physique, elle-même
liée aux facteurs climatiques et aux conditions d'élevage. Des travaux empiriques restent
nécessaires dans ce domaine.
Dans le cas de la daurade Sparus aurata les données sur le méta-bolisme
énergétique font presque totalement défaut. Toutefois, le travail préliminaire de
DOSDAT, 1984, realise dans des bassins d'élevage et non en laboratoire, montre qu'il
faut tabler sur l'hypothèse d'un poisson à dépense métabolique relativement élevée,
paraissant supérieure à celle du bar, mais cette difference pourrait être pour partie liée à
la vitesse de croissance qui est supérieure chez la daurade à l'âge étudié.
1.1.3. Utilisation de l'énergie du régime et couverture des besoins chez la
daurade.
Les zootechniciens s'occupant d'animaux terrestres ont proposé depuis près d'un
siècle des modèles de partition de l'énergie chimique des aliments en énergie des fécès,
énergie des déchets azotes et énergie utili-sable par l'animal (énergie digestible,
métabolisable ou nette), cette dernière fraction pouvant servir à couvrir les dépenses du
métabolisme standard, les dépenses musculaires, les dépenses d'anabolisme, etc... Ce
modèle a été transposé aux poissons par plusieurs auteurs (of par ex. RUMSEY, 1977 ;
CHO, SLINGER and BAYLEY, 1982). La seule particularité théorique des poissons est
le doute persistant sur la linéarité des relations entre pertes (fécales par ex.) et ingéré
(HOGENDOORN, 1983).
En théorie, il est donc possible de mesurer sur un poisson l'apti-tude d'un aliment
quelconque à couvrir les besoins énergétiques dont nous venons de parler, du moins
pour des ingérés modérés ; si les mesures étaient assez nombreuses, on pourrait établir
des tables de valeur énergétique , digestible ou métabolisable, pour les principaux
ingredients alimentaires afin de formuler des régimes de niveau énergétique connu.
En pratique, on sait que ce travail est plus laborieux que sur les animaux
terrestres par suite de la difficulté de recueillir les. excrements en milieu liquide et
surtout de mesurer les pertes azotées urinaires et bran-chiales. A notre connaissance,
aucune donnée sur la valeur énergétique digestible ou métabolisable n'est disponible
chez le bar ou chez la daurade, seules que1ques mesures de digestibilité protéique ont
été effectuées par ALLIOT, 1982. Les espèces les moins éloignées qui ont servi à de
telles mesures sont les salmonidés (RUWSEY; 1977 ; CHO et al, 1982).
1.1.4. Rôle des protéines, des glucides et des lipides en tant que sources
d'énergie.
Dans l'état actuel de la technique, il est impossible de dire avec précision quelle
quantité d'énergie respective fournissent les protéines, les glucides et les lipides dans
les aliments que nous distribuons aux sparidés et aux spéranidés puisqu'on ne connaît
pas leur digestibilité. Au vu des éléments distribués et de leur digestibilité estimée, il
apparaît cependant clair que l'équilibre de ces trois grandes classes de nutriments joue
un rôle capital non seulement pour la croissarce (le rôle des protéines à cet égard est
évident, celui des lipides, autre source de molécules essentielles est éga-lement connu
mais aussi pour l'utilisation de l'énergie alimentaire elle-même . Cet équilibre influence la
part de l'énergie allant aux dépenses thermiques et à la synthèse des tissus. Mais du fait
du rôle double des protéines et des lipides, fournisseurs de molécules non
synthétisables par l'organisme et source d'énergie, la détermination du meilleur équilibre
entre ces trois classes de nutriments est extrêmement complexe. Elle n'a,le plus souvent
été zooraée\ill\ que de manière partielle : on a, par exemple, recherche le taux protéique
optimal, le meilieur rapport calorico-azoté, etc...
1.1.4.1. Le taux protéique optimal pour le bar comme pour la daurade a fait
l'objet d'études assez nombreuses dont les résultats ne sont pas parfaitement
convergents ; différences constatées pouvant être imputées soit aux variations des
besoins eux-mêmes (par suite de différences d'espèce, de taille, de taux de croissance,
de conditions de milieu en particulier) soit aux méthodes d'étude et en particulier aux
caractéristiques du régime (diges-tibilité des divers constituants, nature et pourcentage
des glucides et des lipides, digestibilité et valeur biologique des protéines, etc... ).La
daurade (sens large) n'échappe pas àla règle puisque les estimations du "besoin"
protéique va de 40 % (SABAUT et LUQUET, 1973 (Sparus aurata) à 55 % selon YONE,
1976 (Chrysophrys major).
Chez le bar, les estimations sont plus homogènes puisqu'elles vont de 50 %
(ALLIOT et al, 1974) a plus de 53 % si l'on prend en compte les travaux de METAILLER
et al, 1981, qui montrent que le taux de croissance est amélioré quand la teneur
protéique passe de 53 a 63 %. Mais même à des taux supérieurs, les protéines sont
bien digérées chez le bar (BRIGAUDEAU, 1981 ; PERES, 1981 ; ALLIOT, 1982) et
constituent toujours une excellente source d'énergie.
1.1.4.2. Le rapport énergie/protéines (souvent appelé rapport calorico-azoté)
fournit un critère moins variable que le taux protéique puisqu'il tient compte du niveau
énergétique du regime, même si celui-ci n'est estimé que de façon imparfaite. Bien
étudiée chez le bar juvenile par ALLIOT et al, 1979 et ALLIOT, 1982, la valeur optimale
de ce rapport se situe aux alentours de 7 à 8 kcal d'énergie métabolisable par g. de
protéine. Des valeurs supérieures, correspondant à une certaine carence protéique, se
tra-duisent par une diminution du taux de conversion qui ne s'accompagne pas même
d'une amélioration de coéfficient d'efficacité protéique comme on l'observe souvent pour
les vertébrés terrestres.
Toutefois, ce rapport présente l'inconvénient de ne pas tenir compte des deux
origines possibles de l'énergie non protéique.
1.1.4.3. Le taux de lipides optimal a fait l'objet d'un certain nombre d'études chez
le loup comme chez les daurades. Une fois couvert le besoin en acides gras essentiels,
les lipides constituent la source d'énergie qui paraît la plus appropriée pour épargner les
protéines. De fait, comme la plupart des téléostéens, ces poissons utilisent bien les
lipides à bas point de fusion, tant au niveau digestif (LEGER, 1979) qu'au niveau
métabolique, mais une limite au-delà de laquelle le taux de croissance décroît a été
signalée par de nombreux auteurs. Elle se situe aux alentours de 12 % chez le bar
(ALLIOT et al, 1974) de 9 % chez Sparus aurata (MARAIS et KISSIL, 1979) et de 10 %
chez Chrysophrys major (YONE et al, 1971-1975 a).
Ces differences paraissent faibles pour être imputables à coup sûr à des
exigences spécifiques. On peut noter également que la dose maximale tolérée paraît
faible comparée à celle que supportent les salmonidés où des taux de 15-16 % sont
devenus courants dans certains aliments commerciaux. Il n'est pas certain que cette
limite supérieure ait été suffisamment étudiée.
1.1.4.4. Les glucides constituent la source d'énergie la plus rare dans la
nourriture naturelle des poissons qui nous concernent. On peut estimer en effet que
chez les poissons proies le glycogène ne représente que 1 ou quelques pour cent de la
matière sêche. Notons cependant que le glycogène peut représenter jusqu'à 10 % de la
matière sèche des tissus mous de mollusques. On sait que l'équipement enzymatique
de la plupart des téléostéens est rela-tivement restreint voire même deficient en ce qui
concerne les glucidases (PERES, 1979). Une deuxième limite à l'utilisation des glucides
se situe au niveau métabolique, le poisson ayant des tendances diabétiques (SHIMENO
et al, 1979).
De fait, si l'on excepte quelques poissons de type herbivores et surtout la sole
consommatrice de mollusques riches en glycogàne, un apport élevé de glucides se
traduit rapidement par une mauvaise régulation de la glycémie, une hypertrophie du foie
liée a une accumulation de glycogène, un ralentissement de la croissance, etc... Certes,
il existe de grandes différences entre les types de glucides : les glucides de faible masse
moléculaire digestible chez les vertébrés terrestres le sont également chez les poissons,
ce qui n'empêche pas, c'est évident, ces mêmes constituants d'entraîner les désordres
métaboliques que nous avons cités. Les amidons de type très digestible pour les
vertébrés terrestres ne le sont que moyennement chez les poissons, et ce, d'autant
moins qu'ils sont incorporés à des taux plus élevés.
Ces phénomènes, surtout étudiés chez les salmonidés, ont été parfaitement
retrouvés chez le bar comme chez les daurades. Ainsi l'effet néfaste du glucose sur la
croissance et sur l'hépatomégalie a été décrit chez la daurade japonaise par FURUICHI
et al, 1971, au-delà de 10 % du régime et chez le bar par ALLIOT et al, 1979, qui, il est
vrai, employaient des doses nettement plus élevées (de l'ordre de 20 %). Il faut noter
également un effet négatif des excès de glucose sur l'absorption de protéine mis en
evidence par les premiers auteurs. Il est donc clair que les glucides ne peuvent épargner
les protéines que dans une certaine mesure : la limite supérieure, difficile à fixer avec
précaution étant de l'ordre de 15 % soit moins que chez les salmo-nidés .
Il est surprenant de constater que la limite inférieure du taux de glucides n'ait fait
l'objet que d'un nombre bien plus réduit de recherches ; à priori, on pouvait supposer
que le bar comme la daurade pouvaient très bien se passer totalement de glucides
puisqu'il n'existe pas de besoins en glucides essentiels et que la gluconecgénèse est
très efficace chez les poissons carnivores de ce type (BEVER et al, 1981). Nous
mentionnerons cependant les résultats provisoires de SPYRIDAKIS et METAILLER,
1985, montrant que la crois-sance est ralentie si le régime ne contient que des traces de
glucides, un taux de 6 % étant toutefois suffisant.
1.1.4.5. En conclusion, les besoins énergétiques du bar et de la daurade n'ont
pas encore été mesurés avec une grande precision. La valeur énergétique des aliments
qu'on leur fournit est déduite des expériences conduites sur d'autres espèces : les
mesures de routine de l'énergie digestible ne faisant que commencer chez le bar à notre
connaissance. Malgrè ces lacunes, on possède des informations beaucoup plus
nombreuses sur la part d'énergie que peuvent fournir les nutriments protéiques,
lipidiques, et glucidiques. Ces travaux semblent montrer que l'on a peu d'espoir de
pouvoir nourrir ces poissons carnivores avec des régimes riches en glucides, sauf
peutêtre- les espèces les plus prédatrices de mollusques qui mériteraient une etude plus
approfondie.
1.2. Besoins en protéines
1.2.1. Besoin qualitatif en acides aminés essentiels
Les acides aminés essentiels pour le loup ont été identifiés par METAILLER et
al, 1973. De catte étude, il ressort que neuf acides aminés au moins sont non
synthétisables par le bar, de légers doutes subsistant pour la cystine et le tryptophane
(non étudiés), tandis que la tyrosine devrait proba-blement être classée parmi les acides
aminés semi-indispensables puisque la synthèse à partir de la phénylalanine paraît
possible. Quoiqu'il en soit, les besoins qualitatifs du bar sont sinon identiques du moins
très similaires à ceux des autres téléostéens étudiés à ce jour ainsi qu'à ceux des autres
vertébrés.
Chez la daurade japonaise, SAKAMOTO et YONE, 1972, utilisant la technique la
plus classique des régimes purifiés dépourvus d'un acide aminé, identifient clairement
les acides amines essentials et non essentiels chez cette espèce ; la eystine et la
tyrosine ne sont pas essentielles. Nous n'avons eu connaissance d'aucune donnée chez
Sparus aurata dans ce domaine.
1.2.2. Besoins quantitatifs en acides amines essentiels
Les besoins quantitatifs en acides amines indispensables peuvent être
déterminés de plusieurs manières à partir de régimes carencés en un acide aminé
indispensable recevant des supplementations croissantes de cette même substance ou
à partir de mélanges de protéines plus ou moins carencées, les deux méthodes ne
donnant pas forcément les mêmes résultats, les acides amines purs n'étant pas toujours
bien utilisés chez les poissons (THEBAULT, 1983).
Bien que les besoins au sens strict soient des quantités exprimées par jour, pour
un animal de poids et de caractéristiques physiologiques données, on a l'habitude
d'appeler "besoin" les pourcentages de nutriments permettant à l'animal d'avoir une
croissance maximale.
En utilisant la vitesse de croissance comme critère, LUQUET et SABAUT, 1973,
ont pu déterminer les "besoins" ainsi définis de la daurade en lysine, acides aminés
soufrés et tryptophane. Dans le cas de l'arginine, les auteurs ne trouvent aucune
amelioration des performances au-delà de 1,5 % du regime. Cela peut signifier soit que
le besoin en cet acide aminé indispensable est très faible, soit que sa mesure est
perturbée par le rôle particulier de l'arginine dans le cycle de l'urée, en relation avec
l'osmo-régulation. De fait, chez la truite, le besoin en arginine décroit quand l'animal
passe d'eau douce en eau salée (KAUSHIK, 1979). Ces besoins en acides amines
essentiels présentent une grande similitude avec ceux qui ont été mesurés chez le
saumon quinnat (Oncorhynchus tshawytscha) à l'exception de l'arginine, ce qui semble
indiquer que la similitude des besoins, évidente au plan qualitatif, se retrouve
également, dans une certaine mesure, au plan quantitatif.
Chez le loup,les acides aminés essentiels étudiés sont moinsnombreux, mais il
faut mentionner le travail de THEBAULT (1983) effectué à l'aide d'un critère different : la
teneur du plasma ou des tissus en acides amines libres. Cet auteur montre que, pour un
régime à base de levure de bière et de protéine purifiée de soya, le besoin est de 1,2 à
1,3 % de l'aliment soit 18 à 20 mg par jour et par 100 g de poids vif.
Il resterait à étudier individuellement les autres acides aminés indispensables ;
faute de ce travail, on en est réduit à des pis aller tels que l'adoption de l'équilibre des
acides amines essentiels de la protéine idéale de l'oeuf de poule ou celui de la "protéine
moyenne" de l'espèce consi-dérée ; l'une ou l'autre méthode fournit des résultats
discutables.
1.2.3. Besoins quantitatifs en protéine
Chez les vertébrés supérieurs faisant l'objet d'élevage Industrie!, on calcule
généralement la formule des régimes en se basant sur le besoin en acides amines
essentiels exprimé par unite d'énergie métabolisable ou digestible ; ce mode
d'expression suppose cependant que les acides amines banals soient en quantité
suffisante pour ne pas limiter l'anabolisme pro-téique.
Pour estimer les besoins "vrais" (apport journalier nécessaire) en protéines
totales on pourrait avoir recours à la mesure du besoin d'entretien et du besoin de
croissance. La premiere mesure a été effectuée par ALLIOT (1982) chez le loup où le
besoin serait de 390 mg/100g-1 de poids métabolique. Toutefois, le besoin protéique de
croissance, exprimé par g. de gain de poids ou par g. de gain protéique n'a pas été
établi à ce jour ; il est d'ailleurs extrêmement difficile de le déterminer par suite du
double role des protéines servant à la fois de source de nutriments azotés et de source
d'énergie.
1.2.4. En conclusion, on ne connaît encore que de manière approximative le
"besoin" quantitatif des serranidés et des sparidés en acides aminés essentiels. On est
loin de pouvoir les exprimer en fonction de l'énergie alimentaire tout en tenant compte
de l'âge des animaux comme on le fait chez les vertébrés supérieurs. D'un point de vue
pratique, tant que l'on utilisera en grande quantité des sources de protéine de haute
valeur biologique telles que les farines animales, le besoin en acides aminés essentiels
sera le plus souvent couvert si le "besoin" en protéines totales l'est. En d'autres termes,
les protéines totales deviennent limitantes plus rapidement que les acides amines si l'on
abaisse le niveau de matières azotées to tales. En toute rigueur, on ne peut cependant
determiner le besoin en l'un de ces elements indépendamment de l'autre et de
nombreuses etudes a caractère applique seraient à reprendre si l'on veut économiser au
maximum les protéines et les acides aminés.
1.3. Besoins en acides gras
Depuis les travaux de CASTELL (1972) démontrant le caractère indispensable
des acides gras de la série n-3 (famille de l'acide linolénique) un nombre considérable
d'études a été consacré à ce problème, daurades et bars compris (of revue de COWEY
et SARGENT, 1977 ; CASTELL, 1979). La couverture des besoins en acides gras
essentiels de cette série qui sont surtout les acides gras longs polyinsaturés 20 : 5 n-3 et
22 : 6 n-3, n'est guère possible que par apport direct de ces mêmes acides gras (YONE
et FUJII, 1975 a et b, FUJII et YONE, 1976). En effet, contrairement à ce que l'on
observe chez la truite, par exemple, les mécanismes d'élongation, désaturation
permettant la synthèse de ces acides gras à partir de l'acide linolénique (18 : 3 n-3) sont
nettement insuffisants (YONE, 1978 ; WATANABE, 1982). Par ailleurs, l'excès d'acide
linolenique\ill\ exerce visiblement un effef défavorable sur le métabolisme lipidique et par
suite sur la croissance du poisson.
D'un point de vue quantitatif, le besoin en acides gras essentiels de la série n-3
ne paraît pas très élevé chez la daurade japonaise. YONE, (1978) les situe à 0,5 p du
régime, ce qui permet de les couvrir avec 2,5 % d'huile de foie de morue ou 5 à 6 %
environ d'huile de poisson.
Le rôle des acides gras de la série n-6 n'a pas encore été clarifié chez les
poissons qui nous concernent. On a démontré que ces acides gras qui sont les
principaux acides gras essentiels des vertébrés terrestres, jouent dans une certaine
mesure un rôle similaire chez les poissons : ils peuvent être à l'origine de la synthèse de
certaines prostaglandines chez le poisson rouge (HERMAN et al, 1984). Ils
s'incorporent, généralement en faible quantité, aux triglycérides et aussi aux
phospholipides. Toutefois, s'ils sont presents en grande quantité dans l'aliment et surtout
s'il y a carence en acides gras longs polyinsaturés de la série n-3, ils entrainent un
ralentis-sement de la croissance et provoquent une modification totale de la composition
des lipides. Pour ces acides gras, on ignore s'il existe un besoin chez les sparidés et les
serranidés et par ailleurs, on manque de données précises sur le maximum tolérable.
D'un point de vue pratique, chez les serranidés et sparidés, les besoins en
acides gras essentiels de la série n-3 et ceux de la série n-6 (si besoin il y a) sont
toujours couverts si l'on incorpore à l'aliment une quantité d'huile correspondant à
l'optimum établi empiriquement, pourvu que l'on fasse appel à une huile d'origine
marine. L'utilisation d'huiles végé-tales riches en acides gras de la série n-6, une fois les
besoins en acides gras longs polyinsaturés de la série n-3 couverts, semble possible,
(YONE et al, 1971) mais ses consequences précises sur la croissance et la composition
corporelle restent à établir.
Un autre sujet mériterait reflexion : que deviennent les besoins du loup quand il
est élevé à faible salinité étant entendu que le rapport n-6/n-3 augmente généralement
chez les poissons euryhalins quand ceux-ci passent de l'eau de mer à l'eau douce (cf
CASTELL, 1979) ?
1.4. Les vitamines
Le rôle et le besoin des poissons en vitamines a été largement étudié en
particulier chez les salmonidés (HALVER, 1972). On sait que les molecules organiques
classées dans les vitamines se sont avérées également indispensables aux poissons
avec trois exceptions possibles : la vitamine D, la vitamine K et l'acide
paraaminobenzoïque pour lesquelles un rôle direct dans le métabolisme sur la
physiologie du poisson reste incertain.
Dans les autres cas, les seules particularités des poissons concernent les
symptômes de carence qui, non seulement, diffèrent de ceux connus chez les animaux
terrestres mais encore semblent varier d'une espèce à l'autre. Des incertitudes non
moins évidentes demeurent en ce qui concerne les besoins quantitatifs ; les valeurs
publiées à ce jour sont souvent des estimations par excès, c'est-à-dire plutôt des
normes ou des recommandations que des besoins réels.
Le travail de GODELUCK (1983) chez le bar représente pratiquement la totalité
de ce qui a été effectué dans le domaine vitaminique chez le bar. Avec des régimes
simplifiés (mais non purifiés) dépourvus ou non de la vita-mine à étudier, cet auteur n'a
pas été en mesure de carencer le juvenile de bar en riboflavine, en pyridoxine, ni même
en vitamine A et E, ce qui semble indiquer soit une surestimation notable des besoins,
soit une sous-estimation de l'apport des matières premieres. Le cas de la vitamine C est
différent : on sait que les matières premières utilisées pour la fabrication des aliments
usuels en sont pratiquement dépourvues et que, de surcroit, l'acide ascorbique pur
rajouté à ces aliments est toujours partiellement détruit par les procédés technologiques
habituels. De ce fait même, il est difficile de fixer le besoin proprement dit du bar. Pour
tenir compte des pertes durant la fabrication et le stockage on peut recommander un
apport du même ordre de grandeur que celui que l'on emploie chez les salmonidés à
savoir : 500 mg/kg d'aliment.
Chez la daurade japonaise, des recherches ont été entreprises par les auteurs
japonais (YONE, 1976). Après une étude des effets de la carence d'un régime semi-
purifié pour chaque vitamine prise une à une, ces auteurs mettent clairement en
évidence le rôle essentiel des vitamines du groupe B sensu stricto telles que thiamine,
riboflavine, pyridoxine, acide panto thénique et vitamine B 12 ainsi que de la choline, de
l'inositol et de l'acide ascorbique. Leurs résultats sont non concluants pour l'acide
paraamino-benzoïque, pour l'acide folique et pour la biotine ; mais, pour les deux
dernières vitamines au moins, oh sait que les besoins quantitatifs sont très faibles et la
période expérimentale (102 j.) était peut-être trop brève pour induire une carence nette.
Le regime utilisé par YONE (op. cit) contenant de l'huile de poisson, l'étude des besoins
en vitamine du groupe A n'était pas possible.
Chez la daurade Sparus aurata nous n'avons eu connaissance d'aucune étude
de ce type, il faut signaler toutefois la description par PAPERNA et al (1980) du
syndrôme granulomateux qui, depuis a été identifié à un effet de la carence en vitamine
C chez le turbot (TIXERANT et al, 1984).
Les mesures de besoins quantitatifs sont plus rares. Chez le bar, elles sont
pratiquement inexistantes ; chez la daurade japonaise, elles sont limitées à l'inositol et à
la pyridoxine. Pour l'inositol, le besoin du poisson en croissance est de l'ordre de 0,05 a
0,1 % du régime (YONE, FURUICHI et SHITANDA, 1971) tandis que pour la pyridoxine
il est de 0,2 - 0,5 ou 0,5 - 0,6 mg/kg-1 selon que l'on prend comme critère le gain de
poids ou l'activité des transaminases hépatiques (TAKEDA et YONE, 1971). Il faut
remanquer que ces valeurs ne sont que légérement inférieures à celles obtenues pour la
vitamine B 6 chez Sparus aurata par KISSIL (1979).
En conclusion, on peut dire que l'on sait encore bien peu de choses sur les
besoins quantitatifs des serranidés et sparidés en vitamines. Les travaux de
GODELUCK (op.cit.) accréditent la thèse selon laquelle, chez le bar, ces besoins
seraient plus faibles que l'on ne supposait, voire plus faibles que chez les salmonidés.
Dans cette hypothèse, il conviendrait de faire porter tous les efforts sur la vitamine E,
dont le rôle d'antioxydant intervient tant dans l'aliment lui-même (où une épargne est
possible par des antioxydants de synthèse) qu'au niveau des tissus, ainsi que sur la
vitamine C dont la carence est très fréquente dans les aliments artificiels.
Il convient cependant d'être prudent en ce qui concerne l'impor-tance exacte des
besoins en vitamines des groupes A et B tant que des mesures plus précises n'auront
pas été effectuées.
1.5. Les minéraux
Bien qu'un poisson. marin ait besoin des mêmes éléments inorga-niques qu'un
animal terrestre ou qu'un poisson d'eau douce, il est difficile de parler de besoin
alimentaire pour ces éléments puisque, pour la plupart de ceux-ci, le bilan de son
organisme dépend d'abord de l'absorption branchiale et l'absorption intestinale à partir
de l'eau bue, de l'excrètion rénale et intestinale et dans une mesure seulement, de
l'absorption intestinale à partir des aliments (LALL, 1979).
La principale exception concerne le phosphore qui, bien qu'absor-bable à partir
de l'eau, se trouve en quantité beaucoup trop faible pour couvrir les besoins de
l'organisme .
C'est à YONE (1976) que revient le mérite d'avoir démontré le rôle nutritionnel du
phosphore chez la daurade japonaise et d'avoir effectué les premières estimations du
besoin. Les travaux montrent que la carence ralentit la croissance et le taux de
transformation, diminue le niveau de phosphore minéral du sérum et la calcification des
os, altère la composition corporelle, etc. . .
Le besoin se situe entre 0,68 et 1,38 % du régime, c'est-à-dire à un niveau
relativement élevé. On peut remarquer que YONE (1976) associe (sans insister) ce
besoin à un rapport phosphocalcique (Ca/P) de 0,5 environ. Etant donné que
l'approvisionnement en calcium par l'eau de mer est correct avec un apport alimentaire
nul, il convient d'être très prudent sur la signification de ce rapport ; ce qui ne signifie
d'ailleurs pas qu'il n'existe pas d'inter-actions entre Ca et P du régime sur le
métabolisme phosphocalcique.
On peut citer pour le bar les travaux de BACLE (1980) qui, sans avoir la portée
de ceux de l'équipe japonaise chez la daurade, démontrent néanmoins le rôle
preponderant du phosphore chez cette espèce.
Le seul autre élément minéral relativement rare dans l'eau de mer est le fer qui
intervient surtout, on le sait, dans la synthèse de l'hémo-globine. La comparaison
d'aliments purifiés avec ou sans supplementation a été effectuée par YONE (1976) chez
la daurade japonaise. Aucune différence specta-culaire de performance n'a été
constatée, ce qui démontre bien que même en l'absence de cet oligoélément, il n'y a
pas de manifestation sévère de la carence. Toutefois, par dosage de l'hémoglobine, les
auteurs mettent en evidence une anémie typique de la carence en fer.
Nous n'avons eu connaissance d'aucune étude sur les autres minéraux tels que
manganèse, cuivre, zinc. A priori, une carence en ces éléments paraît bien improbable,
mais il faut rappeler que, même avec des apports alimentaires très élevés, des excès de
calcium peuvent inhiber l'absorption de ces oligo-éléments et, par suite, causer des
carences d'utilisation. Le phénomène, bien connu chez les vertébrés terrestres, est
également à craindre chez les poissons (LALL", 1979). KOENIG (1984) signale des cas
observes chez des poissons d'eau douce, nourris d'aliments renfermant des farines de
poissons riches en cendres .
1.6. "Besoins divers"
Nous avons passe en revue les différents types de besoins admis chez les
animaux. Rien ne prouve toutefois que le poisson ait rigoureusement les mêmes
exigences que les vertébrés supérieurs.
De nombreux essais ont été effectués où des poissons nourris de poissons frais
ou autre nourriture vivante avaient une croissance plus rapide que leurs homologues
nourris d'aliments artificiels aussi bien équilibrés que le permettent les connaissances
actuelles. On a émis l'hypothèse que d'autres molecules organiques (facteurs inconnus
de croissance) pourraient être respon-sables de ces différences. Mais dans de
nombreux cas, la supériorité de la nourriture naturelle peut être attribuée à une propriété
distincte de la valeur nutritionnelle elle-même : l'appétence.
On salt maintenant que les diverses phases du comportement ali-mentaire des
poissons, de l'éveil au stimulus alimentaire à la prise de nourriture dans la bouche et à
son ingestion dépendent en grande partie de petites molecules organiques
hydrosolubles telles que bases organiques, acides amines nucléotides. Le rôle et l'effet
de ces composes ont fait l'objet de nombreuses études chez la daurade japonaise (GOH
et TAMURA, 1980 ; FUKE et al, 1981). Certes les applications pratiques de ces travaux
restent incertaines dans le cas des régimes de type pratique, mais la nécessité des
"facteurs d'appétence", pas plus que celle des facteurs d'inappétence ne doit être
oubliée. Chez la daurade Sparus aurata, les renseignements de ce type sont plus rares,
mais il faut néanmoins mentionner les premières recherches de TANDLER et al, 1983.
1.7. En conclusion, bien que disparases\ill\, les études que nous avons passées
en revue font apparaître un certain nombre de particularités dis-tinguant au plan
nutritionnel les salmonidés des poissons marins méditer-ranéens : la capacité de
désaturation-élongation de l'acide linolénique est beaucoup plus rêduite ; le besoin
protéique global est plus élevé, la possi-bilité de remplacer les nutriments protéiques\ill\
par des glucides et même des lipides est plus faible. Toutefois, ces que1ques
particularités ont encore trop souvent un caractère vague ; les données chiffrées sont
rares.
II - VARIATIONS DES BESOINS
2.1. Effet de l'âge : le cas des larves
Les juvéniles de vertébrés se caractérisent par un taux de crois-sance diminuant
régulièrement avec l'âge. De ce fait, l'importance relative des besoins d'entretien
augmente rapidement aux dépens des besoins de croissance. Chez les vertébrés, cela
se traduit surtout par une diminution régulière des taux optimaux d'acides amines au fur
et à mesure que l'animal grandit. On a également coutume de renforcer l'apport
vitaminique et souvent l'apport minéral chez les jeunes animaux, le niveau énergétique
étant modifié en sens inverse.
Chez les salmonidés la même tendance existe pour les besoins protéiques
(HALVER, 1969-1970) et il y a tout lieu de penser qu'il en est de même pour les
sparidés et les serranidés. Ainsi ALLIOT et PASTOUREAUD, 1984, estiment que le taux
protéique optimal passe de 60 % chez l'alevin de loup de 1 g. à 45-50 % pour le juvénile
de 20 g.
Très peu d'informations existent sur l'évolution en fonction de l'âge des besoins
en acides gras essentiels. Le travail de LE MILINAIRE et al, 1982 et de GATESOUPE et
al, 1984, montre cependant que chez le turbot, le besoin en acides gras polyinsaturés
de la série n-3 chute considérablement de la jeune larve au juvénile, passant de plus de
1,5 % à 0,5 % environ du régime.
Chez le juvénile de bar, GATESOUPE et al, 1984, ont obtenu des differences de
survie et de croissance en modifiant soit l'alimentation elle-même soit l'enrichissement
des proies vivantes Brachionus plicatilis et Artemia salina utilisées pour nourrir les
larves. Dans ces expériences, les effets du taux d'acides gras essentiels obtenus grâce
à ces procédés sont cependant bien plus réduits que chez le turbot. Les auteurs
concluent que les besoins de la larve de bar sont faibles et partant, difficiles à estimer
chez la larve.
2.2. Le cas des reproducteurs
Très peu de données existent sur les besoins des poissons repro-ducteurs. Dans
de nombreux élevages, ces animaux sont nourris à l'aide de poisson ou autre "nourriture
vivante". Dans les rares cas où\ l'on a utilisé des aliments artificiels on S'efforçait en
général, de renforcer les régimes en vitamines et acides gras essentiels, nutriments
deposes en grande quantité dans l'oeuf, ceci faute de donnée scientifique précise.
Depuis peu, on dispose fort heureusement d'une série de rensei-gnements
dérivés des expériences de l'équipe de WATANABE. Cet auteur a montré que le besoin
de la daurade japonaise n'était pas très élevé pour les protéines. Il a montré l'effet
bénéfique des acides gras longs polyinsaturés de la série n-3, du phosphore, des
caroténoïdes (carotene ou canthaxantine), l'effet négatif des excès d'acides gras longs
polyinsaturés de la série n-6. Il a également montré que l'on obtenait de bien meilleurs
résultats (nombre d'oeufs supérieur et pourcentage d'oeufs flottants plus élevé) en
ajoutant de la farine de seiche ou du krill congelé à la nourriture (WATANABE et al, a, b,
c, d).
2.3. L'effet des facteurs du milieu
L'effet de la température est très marqué sur les besoins quanti-tatifs ; il est
beaucoup moins net, nous l'avons vu, au niveau des besoins qualitatifs. Il paraît
raisonnable, dans un premier temps, de négliger les éventuelles variations de ces
besoins au cours de l'année, à l'exception peut être de la période hivernale où l'on peut
essayer de diminuer la morta-lité des juvéniles de l'année à l'aide d'un aliment approprié
bien que la cause de la mortalité ne soit vraisemblement pas d'origine nutritionnelle.
Le manque d'information est tout aussi important en ce qui concerne les relations
entre besoins protéiques et salinité. Le renforcement de la tendance a l'ammoniotélisme
avec la dessalure du milieu plaiderait en faveur d'une diminution des besoins azotés du
bar en milieu saumâtre (ALLIOT, 1978). De fait, quelques différences, peu marquees,
ont été signalées en ce sens chez les salmonidés (ZEITOUN et al, 1973 ; LALL et
BISHOP, 1975). Mais il est encore hasardeux de les transposer au bar ou à la daurade.
Nous avons vu que les éventuelles répercussions de la salinité sur le besoin en acides
aminés et acides gras essentiels sont tout aussi mal connues.
2.4. Tant que des études beaucoup plus poussées n'auront pas été conduites sur les
effets des facteurs du milieu d'une part, de l'âge, d'autre part, il sera difficile d'adapter
réellement les aliments au type de poisson (alevin ou juvénile), à la saison ou à la
salinité. Une seule phase de l'éle- vage nécessite à coup sûr un aliment distinct : la
reproduction. Malheureu- sement, il s'agit du stade physiologique le moins connu d'un
point de vue nutritionnel.
III - CONCLUSION
Les données que nous avons collectées pour cette synthèse sont assez
disparates et aucune des deux espèces qui nous intéressent directement ne peut être
considérée comme nutritionnellement bien connue. Dans de nombreux cas, nous avons
dû faire appel à des espèces voisines : bar rayé dans un cas, daurade japonaise dans
l'autre. A priori, les données acquises sur ces espèces voisines paraissent plus
directement transposables au loup et à la daurade que celles qui proviennent
d'expériences conduites sur les salmonidés. Il faut cependant se garder de transposer
hâtivement les données d'une espèce à l'autre, même à l'intérieur d'une même famille.
L'exemple des salmonidés et surtout de certains animaux terrestres nous enseigne que
les besoins peuvent différer notablement chez deux espèces zoologiquement très
proches. Il est difficile de dire si le caractère strictement carnivore et non amphibiotique
(malgrè l'euryhalinité du bar) de nos deux espèces méditerranéennes sont res-
ponsables de l'ensemble de particularités qui les distinguent des salmonidés (plus faible
tolerance des glucides alimentaires, besoin en phosphore plus élevé et surtout
incapacité de synthétiser les acides gras longs polyinsaturés de la série n-3 à partir de
l'acide linolénique).
On peut toutefois affirmer que ces differences ne sont pas négli-geables et qu'un
aliment permettant une croissance satisfaisante chez la truite ne permettra pas
nécessairement les mêmes performances chez un bar ou une daurade, sans que la
réciproque soit vraie.
Ces grandes différences étant connues, il serait de la plus haute importance de
les quantifier avec précision, pour permettre aux fabricants d'aliments de formuler des
régimes bien adaptés à chaque espèce, et ce, au coût minimal. Malheureusement, nous
l'avons vu, les données chiffrées sont encore éparses, insuffisantes et souvent obtenues
chez des espèces voisines. Pour que l'aquaculture méditerranéenne intensive puisse se
développer, il devient donc urgent de pousser plus avant les recherches sur les besoins
nutritifs et tout spécialement, les recherches sur les éléments coûteux du regime :
acides gras, acides amines indispensables, en particulier.
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CONTROLE DE LA QUALITE DES ALIMENTS EN PISCICULTURE
Mme M. AMERIO
INTRODUCTION
En pisciculture intensive, l'alimentation, comprise comme connaissance et
réponse aux besoins nutritionnels, connaissance des caractéristiques des aliments et
des techniques de preparation et d'administration de l'aliment bien qu'elle représente
une pierre milliaire dans la réussite économique de l'élevage du poisson dans un but
commercial- est encore pour une grande part une "science récente". Le coût de
l'alimentation a rejoint, du moins en ce qui concerne les élevages d'espèces
recherchées (truite, bar) 60 % du coû total de la gestion. KLONTZ G.W. (Vérone, 1982)
(1) fournit un clair exemple de coût supérieur devant êattribué directement à
l'alimentation : la croissance en poids d'un groupe de poissons ayant un indice de
consommation I.C. (= gain de poids frais/aliment sec ingéré) de 1,9 kg d'aliment pour 1
kg de chair est plus coûteuse (en termes de coûts pour l'aliment) qu'un même groupe de
poissons ayant un indice de consom-mation égal à 1,5.
Les raisons de cette incidence élevée des coûts sont nombreuses : importante
mortalité au cours des différentes phases de l'élevage, haute techno-logie appliquée
pour la preparation des aliments, emploi de matières premières d'origine animale ayant
un prix unitaire élevé (farine et huiles de poisson en particulier).
Le poisson d'eau douce et de mer, élevé au moyen du système intensif ne peut
se servir de la nourriture naturelle du milieu si ce n'est de façon dérisoire, par
conséquent il est complètement dependant de l'alimentation arti-ficielle.
Le poisson constitue du reste une "formidable machine biologique" étant donné
sa capacité élevée de convertir l'aliment en chair : les poissons sont à même de
convertir 1,5 à 2 kg d'aliment en 1 kg de chair, tandis que pour obtenir la même
production de la part des poulets il faut 2,3 à 2,4 kg et de la part des bovins de 5 à 7 kg.
(2)
Cette grande puissance de conversion s'explique en grande partie du fait que les
poissons étant hétérothermique, ils ne dépensent pas d'énergie pour maintenir la
température du corps constante, et également du fait qu'étant donné leur poids
spécifique, ils présentent des exigences énergétiques réduites pour leur locomotion. Et
encore, le métabolisme énergétique d'excrétion se révèle moins coûteux dans les
poissons par rapport aux autres espèces : le produit de l'excrétion de l'azote est
l'ammoniaque au lieu de l'urée.
Pour la formulation de l'aliment compose, effectuée de façon à viser le coût le
plus bas, il faut connaître les besoins nutritifs des animaux (en termes de protéines,
aminoacides, lipides, etc... ), les caractéristiques et les contenus nutritifs des aliments,
ainsi que le prix de chaque matière premiere.
Les connaissances sur l'utilisation, de la part de chaque composant d'un aliment,
des différentes espèces de poissons, sont encore incomplètes, de sorte qu'il n'est pas
rare que les aliments soient calculés sur la présupposition que la valeur alimentaire
d'une substance est analogue pour les poissons à celle des animaux supérieurs
monogastriques, ou qu'un ingrédient puisse remplacer un autre sur la base du contenu
nutritif.
Le rôle déterminant de l'alimentation se joue donc essentiellement sur la qualité
des aliments. L'aliment doit s'entendre dans un sens plus large : en tant que porteur de
principes nutritifs et de substances ayant une action oligodynamique, mais il faut
également prendre en considération une éventuelle presence dans l'aliment de
substances ayant une action toxique ou, de façon plus spécifique, ayant une action
antinutritionnelle. Sous cet aspect, l'aliment devient non seulement un porteur de
substances indispensables pour le maintien et la croissance corporels, mais également
un modulateur des défenses organiques et un moyen d'accroissement du système
d'immunité.
PROTEINES
Les aliments naturels ingérés par les poissons (autres poissons, crustacés,
moules, etc... ) contiennent des concentrations élevées de substances protéiques (de 50
à 70 % de la substance sèche). Les aliments artificiels prévus pour les poissons
carnivores sont également composes de façon à apporter au moins 40 % des protides
bruts (N x 6,25). Les besoins en protéines des poissons sont donc particulièrement
élevés si on les compare avec ceux des autres espèces monogastriques présentant un
intérêt zootechnique (poulets et pores)
Le besoin protéique élevé peut se justifier, de façon très synthétique, par les trois
facteurs suivants :
− Vitesse de synthèse protéique réduite au niveau du muscle (qui représente
60 % de toute la masse du corps) par rapport a d'autre espèces animales. 3 g. de
protéines/g. de RNA (acide ribonucléique) sont synthétisées par jour. La vitesse de
synthèse protéique est beaucoup plus élevée (10 à 20 fois) au niveau du foie et des
branchies.
− taux des aminoacides qui sont directement utilisés à travers les processus
d'oxydation afin de fournir de l'énergie, et qui, par conséquent, peuvent devenir des
facteurs de limitation au niveau de la synthèse protéique ;
− capacité limitée d'utilisation des carbohydrates au niveau de la digestion.
LUQUET (1975) (3) attire l'attention sur le fait que de hautes doses de protéines
dans l'alimentation de la truite peuvent constituer un véritable gaspillage. Il faut
considérer que sur 100 g. de protéines données à une truite, 10 a 15 g. sont éliminés à
travers les excréments, 30 à 40 g. à travers les branchies et les urines sous forme
d'ammoniaque. Cette apparente mauvaise utili-sation des protéines peut être causée
par un mauvais équilibre protéique, mais aussi du fait qu'une grande partie des
protéines est utilisée pour des raisons d'ordre énergétique. Les lipides, et pour une part
également les carbohydrates, peuvent avoir une action d'économie sur les protéines,
mais, en ce qui concerne les lipides,il faut tenir compte du fait que leur coût est élevé et
leur emploi, à longue échéance, peut comporter une difficulté dans la preparation de
l'agglo-méré, sans compter un dommage de caractère hépatique.
Normalement, au morns 50 % des protéines d'un aliment pour poissons est
d'origine animale (farine de poisson, farine de sang, farine de viande, lacto-sérum)
présentant une bonne valeur biologique.(Selon THOMAS, 1909, (4), la valeur biologique
d'une protéine est représentée par le rapport en pourcen-tage entre l'azote retenu par
l'organisme animal et l'azote effectivement absorbé).
La préparation d'aliments pour poissons laisse également une place aux
protéines d'origine végétale (farine de soja, sous-produits de la transfor-mation des
céréales, farine de coton). Du reste, on salt que le poisson carni-vor utilise mieux les
protéines animales plutôt que les protéines végétales, de même que l'on sait, et comme
celà est démontré, du moins pour la truite, qu'il existe une incapacité d'utiliser de l'azote
non protéique, de l'urée, du citrate d'ammonium. Ce dernier produit pourrait même être
toxique.
La digestibilité des aliments protéiques pour les poissons, est influ-encée par de
nombreux facteurs (propres au poisson ou à l'aliment - espèce, âge, temperature de
l'eau, niveau d'ingestion, traitements effectués sur l'aliment,... ) de toute manière, elle est
supérieure en moyenne pour les protéines animales par rapport aux protéines végétales
(table de la valeur biolo-gique des aliments).
La valeur nutritive des protéines et surtout celles d'origine végétale, peut être
sensiblement améliorée par des traitements thermo-mécaniques, comme
l'agglomération, le floconnage, l'extrusion, etc...
Le traitement d'agglomération consiste en un procédé utilisé pour la formation
des cubes et peut prévoir un traitement thermique plus ou moins long (à sec ou à vapeur
et pour une durée allant de 1 a 10 minutes) ; Le floconnage consiste en un traitement
thermique avec vapeur sous pression élevée (1,5 a 7 atmospheres) d'une durée assez
brève (quelques minutes) suivi par un traitement de pressage ; le traitement d'extrusion
est compose par une phase de cuisson suivie par un procédé de mise en forme du
produit (on obtient ainsi une masse pâteuse et homogène que l'on repasse
continuellement à travers les trous de la filière). Tous les phénomènes physiques-
chimiques qui se vérifient durant les différentes phases de ces traitements -gélatinisation
ou dextrinisation des amidons, dénaturation des protéines, inactivation des facteurs anti-
nutritionnels sont intimement lies à chacun des facteurs variables en jeu : humidité,
temperature, pression, durée du traitement.
Les traitements thermiques provoquent une dénaturation des protéines, facilitant
ainsi les processus hydrolitiques effectués par la pepsine et par la trypsine (enzymes
protéolitiques) et augmentent la Vitesse par laquelle la protéine est digérée.
Aux fins d'uns estimation correcte d'une protéine, il faut commaître la
composition en aminoacides ainsi que leur disponibilité biologique au moment ou
l'aliment arrive jusqu'à la bouche de l'animal, pratiquement après avoir subi la série de
manipulations nécessaires (séchage, broyage, reduction en cubes, extrusion et autres).
A ce propos, il semble indispensable de devoir effectuer une analyse correcte de la
composition aminoacide des protéines. (a)
Par l'hydrolyse acide des protéines on provoque la destruction du tryp-tophane,
raison pour laquelle on a recours à une hydrolyse spécifique effectuée dans un milieu
alcalin. La méthionine elle-même se ressent du traitement d'hydro-lyse acide, en ce
sens qu'elle peut s'oxyder en se transformant en méthionine sulfonée. Des quantités
non négligeables de méthionine sulfonée peuvent être présentes dans la protéine si
celle-ci a subi pendant la transformation indus-trielle de l'aliment un traitement oxydant
ou thermique ; par consequent, il est conseillé d'effectuer un dosage de la méthionine en
tant que méthionine sulfonée.
COWEY C.B. (1978) (5) precise que la forme oxydée de la méthionine pourrait
être utilisée par le poisson, mais la chose n'est pas certaine.
Les traitements thermiques, s'ils sont effectués en presence de cer-taines
concentrations d'eau et sur des matières premières moyennement riches en sucres,
provoquent la formation de produits de MAILLARD (entre -amino-groupe de la lysine et
un radical glycoxydique.
A la suite de cette réaction chimique, la lysine présente dans un aliment n'est pas
biologiquement disponible dans sa totalité.
Une estimation exacte de la composition qualitative et quantitative de la protéine
alimentaire permet de vérifier si la protéine est à même de satis-faire les besoins
aminoacides de l'espèce à laquelle l'aliment est destiné.
Les aminoacides indispensables pour les salmonidés et pour le bar sont
l'arginine, l'hitidine, la lysine, l'isoleucine, la leucine, la méthionine, la cystine, la
phénylalanine, la tyrosyne, la thréonine, le tryptophane, la valine
Pour les poissons, le rapport isoleucine/leucine revêt une certaine importance,
car il doit en effet être toujours inférieur à 1 : 3-
La connaissance de la composition aminoacide permet d'appliquer certaines
méthodes de calcul : le chemical score, l'index des aminoacides essen-tiels par OSER,
l'indice de l'équilibre protéique par ARNOULD, qui permettent d'exprimer une estimation
globale de la protéine sans devoir recourir aux recherches biologiques lesquelles sont
par biculièrement difficiles et coûteuses dans le cas des poissons.
Il faut dire que les différentes méthodes de calcul se limitent à prendre en
considération l'aminoacide limitant, donc à évaluer la protéine suivant la loi du minimum,
ou à évaluer la protéine selon la comparaison entre son patrimoine en aminoacides
essentiels et celui d'une protéine de reference considérée au sommet des valeurs
biologiques. (Protéine de l'oeuf entier ou protéine construite de façon idéale sur la
reserve des besoins dans chacun des aminoacides pour les différentes espèces et au
cours des différents moments physiologiques).
Le problème ne consiste donc pas seulement dans le fait de couvrir le besoin
dans les différents aminoacides, mais il s'agit d'un problème d'équilibre aminoacide,
entre taux d'aminoacides essentiels et non-essentiels. Du reste, la synthèse d'une
protéine est un processus qui s'effectue continuellement au niveau des différents
organes et dont la rapidité dépend de la concentration des mono-pep tides réagissants,
ou mieux, proportionnel au produit des concentrations.
D'un organe à l'autre, la vitesse de synthèse et celle d'un turn-over changent en
fonction des caractéristiques spécifiques de l'organe, par exemple, plus élevée au
niveau du foie qu'au niveau des muscles. ARNOULD (1971) (6), à la suite d'une série de
contrôles expérimentaux, propose un système d'évaluation des protéines, base sur un
calcul approchant les exigences identifiées. L'index de l'équilibre aminoacide
d'ARNOULD est obtenu, en effet, par le produit des rapports entre les différents
aminoacides essentiels de la protéine de référence (protéine de l'oeuf) et les
aminoacides de la protéine examinee. Dans le calcul on tient compte globalement des
amino-acides non-essentiels. Plus l'index d'ARNOULD est près de 1, plus grande, en
termes biochimiques, sera la vitesse de synthèse globale des protéines et moins élevé
le gaspillage dérivant des déséquilibres. Les aminoacides responsables des plus forts
déséquilibres sont mis en evidence par leur rapport (plus ils s'éloignent de 1, plus ils
engendrent des déséquilibres). Normalement, on ne tient pas compte du fait que le taux
entier des aminoacides contenu dans les aliments est utilisable uniquement de façon
partielle ; le concept de disponibilité d'un aminoacide s'identifie avec le concept de
digestibilité, en ce sens que, celui-ci étant normalement partie intégrante de la structure
protéique, il devient disponible à l'absorption seulement à la suite d'une digestion des
protéines.
Toutefois, il n'existe pas une parfaite superposition entre le concept de
digestibilité et celui de disponibilité pour les interferences de l'appareil digestif, mais,
dans les poissons, contrairement à ce qui se passe par exemple chez les porcs,
l'interférence de la microflore intestinale sur le bilan des aminoacides est modeste et le
temps de transit des aliments est plutôt rapide.
Il ne faut pas oublier que le contrôle qualitatif d'un aliment riche en protéine
d'origine animale doit prévoir le dosage des amino-biogènes (hista-mine, putrescine,
cadavérine, etc... ), c'est à dire des composés qui peuvent se former à la suite de
processus de décarboxylation des aminoacides. Ce para-mètre qui fournit également
une mesure de la qualité de conservation d'un aliment, est important : les dérivés
aminés peuvent développer une action sur les animaux, de caractère toxique ou
pharmacologique, non souhaitée.
FACTEURS A ACTION ANTINUTRITIONNELLE
Facteurs antinutritionnels intrinsèques
Il s'agit de facteurs qui sont liés aux caractéristiques spécifiques d'un végétal
avec variabilité dans la même espèce de "cultivar à cultivar" et ils sont sous contrôle
génétique. Différents d'entre eux sont thermolables et des traitements adaptés peuvent
permettre d'obtenir une réduction remarquable.
Facteurs antinutritionnels extrinsèques
Ce sont des molécules d'origine naturelle et de synthèse qui peuvent contaminer
les aliments de façon plus ou moins accidentelle. La contamination accidentelle est en
partie fruit de l'évolution technologique ; nous entendons par la les résidus des
pesticides ainsi que leurs métabolites, et elle est liée, en partie, aux métabolites de
micro-organismes qui peuvent se développer dans les denrées alimentaires.
L'ingestion de substances ayant une action antinutritionnelle comporte, mise à
part la reduction des performances, des phénomènes lies à une toxicité aigüe -
hémorragie et mort- ou à des phénomènes de toxicité chronique (altération des tissus,
anomalies des organes vitaux, tels que le foie et les reins).
a) Facteurs antinutritionnels extrinsèques
Métaux lourds
Résidus de pesticides
Mycotoxines
Métaux lourds
Le risque de contamination des matières premières et des aliments prêts, dû à
des métaux lourds ne peut être négligé à aucun prix, si l'on tient compte de la
contamination élevée du milieu, qui pour certains d'entre eux, le plomb en particulier,
présente un risque grave. Il est bien connu que le niveau moyen en plomb s'est accru, et
malheureusement, on peut affirmer que dans les pays industrialisés, il n'existe plus de
plantes ou de milieux ayant un niveau de plomb "naturel". Parmi les métaux lourds qui
peuvent constituer un risque pour le poisson, nous devons signaler, mis à part le plomb,
l'arsénic, le cadmium et le cuivre. Le sélénium, en cas de fortes concentrations peut
également avoir une action toxique. Il est difficile de préciser l'action spécifique de
chaque metal. Il existe sans doute des consequences aspécifiques pour le système
d'immu-nité et pour les tissus du foie et des reins. En ce qui concerne l'arsénic, dans la
truite, des doses de 7,5 mg/100g de substance sêche pendant une durée de 12 mois,
provoquant des hépatomes. (7) A la suite d'ingestions ou de contacts avec certaines
doses d'arsénic, on observe des alterations aux branchies et aux reins.
L'ingestion de chrome hexavalent provoque des conséquences directes sur
l'intestin.
Les conséquences d'un excès de cuivre sont :
Congestion des branchies, Hyperexcitabilité\ill\ nerveuse, sensibilité à l'action
infectieuse des bactéries, Gram + accrue ; la dose de 1 mg/g de substance, sêche du
régime alimentaire manifeste un retard de la pigmentation nor-male de la truite.
Pesticides
Il existe une vaste littérature à ce sujet que nous conseillons de consulter. Il peut
être opportun de rappeler que dans le cas des pesticides, comma d'ailleurs pour
d'autres substances toxiques , l'action est nuisible de façon marquée dans les sujets
jeunes. Les anomalies qui peuvent être observées vont de la simple reduction de
l'appêtit aux troubles nerveux, aux phénomènes de stérilité, etc...
Mycotoxines
Les mycotoxines sont des métabolites produits par les champignons. Les
substances toxiques d'origine mycélienne, à la difference de celles qui ont une origine
bactérique et végétale ne déterminent pas la production d'anticorps et par consequent
elles ne conduisent pas à l'immunité. Elles ont des actions très différenciées sur
l'organisme de l'animal (neurotoxique, nephrotoxique, hépato-toxique, némotoxique,
dermotoxique, entérotoxique, ostéotoxique, immunosuppri-mante avec la suppression y
relative des pouvoirs immunisants). Le nombre de mycotoxines identifié dépasse la
centaine, et on peut faire remonter à leur action des syndromes ayant une étiologie
inconnue.
Celles que l'on étudie davantage dans les poissons, sont les aflatoxines. Par ce
terme, on indique un groupe de métabolites produits par des souches d'Aspergillus
flavus et d'Aspergillus parasiticus, pendant leur développement sur les aliments. A la
suite d'une recherche effectuée aux Etats Unis, les aliments qui contiennent le plus
fréquemment des aflatoxines, sont : le maïs, les graines de coton, la farine extraite du
coton, la farine extraite des ara-chides, le riz, le soja integral, etc...
Pour la truite, on a particulièrement étudié l'action toxique de l'aflatoxine B1.
JACKSON (1963) (8) a mis en evidence l'effet hépatocancérigène de l'aflatoxine B1,
administrée en des doses de 0,1 à 0,5 ppb dans un laps de temps de 4 à 6 mois. Effet
aigu, hémorragies et necrose hépatique se vérifient dans les 3 à 10 jours, en cas
d'administration de 0,5 mg/kg de poids vif.
L'Aspergillus flavus se développe avec une relative facilité dans les farines
d'arachide et de coton (en particulier pendant la conservation de ces denrées en
magasin ou dans les cales des bâteaux).
b) Facteurs antinutritionnels intrinsèques
Suivant leur nature chimique, les facteurs antinutritionnels de nature intrinsèque
peuvent réduire la digestibilité des protéines et des polysaccharides en inhibant de façon
spécifique ou aspécifique les enzymes digestifs indispen-sables à la degradation de ces
macromolécules et/ou interférer au moyen de processus d'absorption des substances
nutritives.
Tanins
Ce sont des substances aromatiques de nature phénolique. On les trouve
concentres dans les couches externes des caryopses de certaines céréales (sorgho,
orge). La consommation d'aliments riches en tanin provoque la réduction de la
croissance corporelle et l'utilisation de l'azote protéique. L'effet est dû à la capacité des
tanins de se lier de façon aspécifique aux protéines, en formant des complexes
résistants à l'action des proteases de l'appareil digestif. Ils peuvent avoir une action
cancérigène. HALVER (9) indique que des doses de 7,5mg/ 100 g de substance sêche
du régime alimentaire provoquent des altérations histo-logiques hépatiques qui
conduisent à une tumeur du foie.
Acide phytique
ou acide inositol-hexaphosphorique et ses sels.
les phytates sont largement répandus dans les céréales dont ils peuvent consti-tuer de
35 à 97 % du contenu en phosphore, qui, sous cette forme, ne peut être assimilé ni par
l'homme, ni par les animaux. Les phytates jouent un rôle anti-nutritionnel car ils sont
capables d'interférer avec l'absorption de certains ions métalliques tels que le calcium, le
fer, le magnésium, le zinc, en formant des complexes insolubles qui sont évacués avec
les excréments..Ils peuvent éga-lement se lier aux protéines comme l'a démontré
SPINELLI J. (1983) (10). Dans les alevins des truites, alimentés au moyen de régimes
alimentaires ayant un niveau 0,5 % d'acide phytique, on a trouvé 6,6 % de reduction de
la digestibilité de protéines du régime alimentaire et des réductions d'environ 10 % de la
crois-sance et des indices de consommation de l'aliment.
Lectines
Dites également hémoagglutinines ou phytoagglutinines : ce sont des
macromolécules qui, suivant leur nature, agglutinent différents types de cellules isolées.
Des études faites avec des lectines de légumineuses ont démontré la capacité qu'ont
ces substances d'interférer sur l'absorption des substances nutritives a la suite de
l'intéraction avec les cellules épithéliales de la muqueuse intestinale.
Résorcinols
On indique par ce terme différents derives alchiliques du résorcinol contenant un
nombre impair -de 15 à 23- atomes de carbone dans la chaîne alchi-lique. Ces
composés, partiellement thermolables, sont presents en quantité variables dans le
seigle, le blé et le triticale. Certains chercheurs ont attri-bué aux résorcinols un rôle
antinutritionnel possible, les ayant indiqués comme responsables de la perte de l'appêtit
et de la diminution de la croissance observée en de nombreuses espèces animales à la
suite de l'administration de regimes alimentaires riches en seigle.
Gossipole
Les farines de coton contiennent de façon variable de 0,03 à 0,2 %, un pigment
de nature phénolique, le gossipole, responsable de phénomènes de toxicité mis en
evidence dans les animaux monogastriques. Ce pigment, outre son action toxique
directe, peut se lier à la lysine et réduire, par conséquent, la possibilité d'utiliser les
protéines. On signale dans la truite des phéno-mènes de toxicité due aux gossipole :
anorexie et dépot de ciroïdes dans le foie.
Inhibiteurs amylasiques
Dans le blé, l'orge et le seigle, on trouve des quantités élevées de molecules
protéiques capables d'inhiber l'amylase (enzyme préposé à la degradation des
polysaccharides du régime alimentaire). Dans le caryopse du blé, les inhibiteurs
amylasiques constituent environ les 2/3 du contenu des albumines et environ 1 % du
contenu protéique de la farine de blé.
Ils sont localises dans l'endosperme du caryopse. Du point de vue nutritionnel la
resistance caractéristique de ces inhibiteurs aux traitements thermiques et à l'action de
la trypsine est intéressante ; ces propriétés dépendent probablement de la remarquable
compacité de la molécule protéique stabilisée par de nombreux ponts disulfuriques.
Des recherches faites sur des poulets nourris au moyen de régimes alimentaires
enrichis en facteurs antiamylasiques du blé ont mis en évidence sur les animaux soumis
à ces essais, une réduction de la croissance et une hypertrophie du pancréas.
L'activité de l'amylase de truite et les rapports avec un facteur antiamylasique de
céréales est le sujet de recherches que mon Institut de Recherches est actuellement en
train de faire dans le domaine des programmes finalisés du C.N.R. (Centre National des
Recherches).
Inhibiteurs protéasiques
Les plus connus sont ceux du soja. On peut dire qu'ils sont presents dans toutes
les légumineuses, sous forme de concentrations variables. La farine de soja crue
contient 1,4.% d'inhibiteur trypsique de KUNITZ et 6 % de l'inhi-biteur chymotrypsique
de BOWMAN-BIRK : le premier est thermolable, le deuxième (fort inhibiteur de la
chymotrypsine) est relativement thermostable. Ils provoquent l'hypertrophie du pancréas
et une dépression de la croissance, proba-blement à cause d'une carence secondaire
d'aminoacides essentiels (aminoacides sulfurés en particulier) due à l'hypersécrétion
des enzymes pancréatiques.
Saponines
Ce sont des glycoxides complexes des alcools triterpénoïdes présents dans le
soja en raison de 0,5 % environ sur la substance sêche. A cause de leur polarité, ils sont
insolubles dans les dissolvants comme l'hexane et restent par consequent dans le soja
déshuilé. Les saponines sont responsables de la saveur amère du soja et douées d'une
activité hémolitique. En conditions nor-males, elles ne sont pas absorbées au niveau de
l'intestin, tandis qu'elles sont hydrolysées par les enzymes bactériques dans le caecum
et le colon.
Glucosinolates
ILs sont chimiquement constitués par des glycoxydes qui représentent des
atomes de soufre dans leur molécule. Ils sont généralement présents dans le tissu
parenchymal des graines de crucifères. Leur concentration oscille de 4 à 10 % dans les
graines entières. A partir de l'hydrolyse des glucosinolates, faite par l'enzyme appelé
mirosinase, qui se trouve également dans les graines, des composés à action toxique
peuvent se libérer. L'enzyme mirosinase est synthé-tisé également par une partie des
bactéries qui peuvent vivre en symbiose dans l'intestin du sujet. Les traitements
industriels adoptés dans la preparation des farines de colza concourent à détruire
l'enzyme en question.
Fibre brute
Normalement composante des aliments, elle peut représenter dans le cas des
poissons et surtout chez les poissons carnivores un facteur à activité antinutritionnelle,
car étant peu détruite à cause des dimensions réduites du tube digestif et par suite de la
faible activité de la microflore cellulosoli-tique.qui est présente, elle se comporte conme
un matériel inerte, augmente la vitesse de transit de l'aliment et réduit la possibilité
d'utiliser les autres composants de l'aliment. En outre, elle peut avoir une action
physique directe d'absorption des enzymes digestifs.
LIPIDES
Par le terme de lipides (appelés communément graisses) on entend de
nombreuses substances de nature chimique différente, caractérisées par quelques
propriétés communes parmi lesquelles l'insolubilité dans l'eau, la solubilité dans des
solvants organiques et la presence dans la molecule de radicaux d'acides gras.
Les lipides ont différentes fonctions importantes :
1) composants structuraux des membranes ;
2) substances de réserve et de dépôt ;
3) composants de la surface cellulaire qui participent au déterminisme de
l'immunité des tissus ;
4) et certainement non pas en dernier, quelques uns d'entre eux ont des
activités biologiques essentielles.
Du point de vue biologique, les lipides peuvent être subdivisés en deux groupes :
lipides de dépot et lipides cellulaires. Les lipides de dépot sont contenus en des cellules
différenciées, dites aussi cellules grasses (adipocytes) ; ils constituent un matériel de
réserve (ils diminuent pendant le jeûne) ou ont une fonction de protection. Les lipides
cellulaires s'extraient plus difficilement des cellules (car ils sont souvent liés à des
protéines) et ne sont pas sensiblement réduits pendant le jeûne.
Font partie des lipides, les triglycérides, les phospholipides, les sfingomyélines,
les stérols et les cires.
Les graisses constituent l'aliment énergétique par excellence. La reserve
énergétique fournie par les lipides permet aux poissons dans leur milieu naturel, de faire
face aux besoins en certains moments physiologiques -jeûne, reproduction- et pendant
les migrations.
Avant de parler des graisses du point de vue alimentaire, il faut pré-ciser un des
rôles les plus importants qu'ils revêtent dans le poisson : les phospholipides des
membranes cellulaires sont les responsables, en plus des échanges entre l'intérieur et
l'extérieur de la cellule, de la structure et de la flexibilité des membranes en fonction de
la température et des pressions de l'eau.
Pour l'estimation de la valeur alimentaire des lipides du régime alimentaire, il faut
tenir compte de quelques facteurs :
1) digestibilité
2) presence de substances toxiques
3) grade d'oxydation
4) contenu en acides gras essentiels
5) niveau maximum toléré par l'espèce animale
La digestibilité des graisses de la part des poissons est en grande partie liée au
point de fusion de la graisse elle-même et, par consequent, au degré de saturation.
Les acides gras insaturés sont beaucoup plus digestibles que ceux qui sont
saturés (NOSE - 1966) (11).
Des experiences pratiquées sur des salmonidés alimentés au moyen de regimes
alimentaires contenant des graisses saturées ont mis en evidence combien celles-ci
sont responsables de ce que l'on appelle la dégénération ciroÏde du foie, signalée de
nombreuses fois par GHITTINO (12). La formation de ciroïde au niveau du foie est un
phénomène complexe et à facteurs multiples.
Les espèces de poissons sont capables de digérer des quantités même élévées
dans les régimes alimentaires (20 à 30 % de l'aliment) pourvu qu'il y ait des quantités
adéquates de choline, de méthionine et de vitamine E. Selon des recherches récentes,
la digestibilité des graisses ne serait pas condi-tionnée par la temperature, du moins en
ce qui concerne les truites (13).
Les lipides ingérés sont hydrolysés dans l'appareil digestif par les lipases et les
phospholipases ; les acides gras sont ainsi libérés et ensuite ils sont métabolisés dans
le foie. Ici surviennent différents processus méta-boliques : oxydation directe en vue de
produire de l'énergie, conversion en d'autres acides gras (phénomène de rallongement
ou de déhydrogénation des chaînes de carbone).
Le foie chez les poissons, à la différence de ce qui se passe chez les autres
animaux, représente un important organe de dépot de graisses. Les lipides se déposant
dans les viscères et dans les tissus des poissons sont carac-térisés par de fortes
quantités d'acides gras à longue chaîne de carbone (20 - 22) et avec 5 a 6 double liens
dans la chaîne. La majeure partie appar-tient au groupe linolénique (ω 3). Il y a des
differences en rapport avec les espèces de poissons et avec les facteurs du milieu. Les
lipides des poissons d'eau douce ont un contenu supérieur en acides gras ω 6 par
rapport à ceux d'espèce marine (ω 6/ ω 3 est égal respectivement à 0,37 et 0,16 pour
les poissons d'eau douce et de mer).
Les phospholipides des poissons sont particulièrement riches en acides gras
polyinsaturés (PUFA) à longue chaîne. Les acides gras polyinsaturés sont nécessaires
dans le regime alimentaire. En ce qui concerne les aliments destines aux truites, au
stade juvénile, une présence de l'acide linolénique (ω 3) est conseillée à une
concentration égale à 1 %.
Il faut se souvenir que le besoin pour la série ω3 est supérieur dans les espèces
de poissons de mer. La capacité d'allonger la chaîne de carbone des acides gras est le
propre du métabolisme des poissons, mais les précurseurs pour la série ω 6 et ω 3
doivent être presents dans l'aliment. Cette voie métabolique semble être modulée par la
concentration dans le régime alimentaire de quelques acides gras non essentiels (acide
oléique, par exemple, comme le cite HALVER, 1975. (9).
Un pourcentage élévé d'acides gras polyinsaturés dans l'aliment cause des
difficultés pour le maintien de la stabilité des graisses sous conditions de conservation
en magasin ; raison pour laquelle, afin d'éviter le rance, la degradation de certaines
vitamines, l'apparition de phénomènes toxiques dans les poissons, il s'avère nécessaire
d'utiliser des substances anti-oxydantes.
L'anti-oxydant naturel, et peut-être de la meilleure efficacité, est l'alpha-
tocophérol-acétate (vitamine E), qui, en s'oxydant facilement, protege le taux en lipides
d'un tel risque. Il faudra en tenir compte au moment de l'inté-gration de vitamines dans
l'aliment.
L'oxydation des graisses représente un problème sérieux dans l'alimen-tation
des poissons : il s'agit d'un processus qui peut se vérifier assez faci-lement -contact
avec l'oxygène- et favorisé par la presence de substances ou de métaux qui catalysent
ce processus. Outre que de comporter le développement de substances toxiques, le fait
de devenir rance peut réduire l'utilisation des autres composants du régime alimentaire
(vitamines liposolubles, protéines). Les conséquences de l'ingestion d'un aliment oxydé
sont d'autant plus graves dans les alevins, tant chez la truite que chez le bar.
Des expériences récentes de GHITTINO, CORBARI et AMERIO (14) ont mis en
evidence qu'après une période relativement brève (20 à 30 jours) d'alimen-tation avec
de la graisse rance, les alevins de bar ont des dépots de ciroïde dans le foie, présentent
des signes d'anémie et une mortalité élevée.
Il faut encore rappeler que dans certaines huiles naturelles (l'huile de coton par
exemple) des substances toxiques peuvent être présentes, comme les acides gras
cycloprénoïdes (acide sterculique, malvalique).
VITAMINES
Les recherches effectuées aux fins de préciser les besoins, les mécanismes
d'action et les conséquences dues aux carences ou aux excès de vitamines dans le
régime alimentaire concernaient surtout les salmonidés. (15)
VITAMINE A : Elle est sans aucun doute indispensable. Une alimentation caren-tielle en
vitamine A comporte un retard de croissance et de développement des os ; on note
également des troubles au niveau des cellules épithéliales. Des excès de vitamine A
provoquent des phènomènes d'hypervitaminose : nous nous permettons de rappeler que
le foie, dans les poissons est un organe de métabolisme et d'accumulation des
principales vitamines liposolubles. Parmi les hypothèses d'interprétation sur l'action de
stimulation sur la croissance exercée par la vitamine A, il ne faut pas négliger celle qui
considère ce principe de vitamine comme le responsable le plus important de l'intégrité
des cellules épithéliales de l'intestin. Cette intégrité est la condition déterminante dans
les phénomènes d'absorption des substances nutritives et dans l'action préven-tive de
défense vers l'entrée de micro-organismes pathogènes.
En ce qui concerne la stabilité dans les aliments, il faut dire que les esters de la
vitamine (acetate - palmitate) sont plus stables par rapport a la forme libre ; la vitamine A
est sensible à la presence de peroxydes.
VITAMINE E : Elle appartient à la famille des tocophérols, l'un des plus impor-tants est l'
\?\-tocophérol. Les tocophérols sont assez stables à la chaleur et aux acides, tandis
qu'ils sont rapidement oxydés en presence d'oxygène natif, de peroxydes et d'autres
agents oxydants. C'est bien à cause de cette hyper-sensibilité aux agents oxydants, que
dérive l'action de protection exercée par la vitamine E vis à vis des graisses. L'action
antioxydante est présente tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la cellule. En ce cas aussi
les esters de la vitamine sont plus stables par rapport aux formes libres. La vitamine E,
avec le sélénium et la vitamine C, a un effet positif sur la reproduction des espèces de
poissons.
VITAMINE B1 (Thiamine) : Elle a été la première vitamine à être considérée comme
essentielle pour la truite. Le syndrome dû à une carence de vitamine Bl est caractérisé
par l'anorexie, les neurites, la reduction de la croissance, une plus grande réceptivité
aux maladies infectieuses. Dans les conditions pratiques d'élevage, cette déficience
peut se vérifier en cas d'alimentation à base de poissons crus : dans les viscères des
poissons se trouve une antivitamine -thiaminase- qui est à même de détruire la plus
grande partie de la vitamine Bl présente dans le régime alimentaire.
CHOLINE, INOSITOL : Principes des vitamines, essentiels pour le métabolisme normal
des graisses.
VITAMINE C (acide L-ascorbique) : L'acide ascorbique se transforme facilement à
travers une cession d'atomes d'hydrogène, en acide déhydroascorbique. Chez I'animal,
ii se comporte donc comme un excellent element de réduction. La vita-mine C est
impliquée en différents mécanismes de réduction : hydroxylation du tryptophane, de la
tyrosine, de la proline. IL est indispensable dans la synthèse de l'hydroxyproline, un des
constituants principaux du collagène ; il a une action synergique avec la vitamine E en
tant qu'anti-oxydant, il est indispensable dans la synthèse de l'acide folique ; il renforce
le système d'immunité.
En ce qui concerne la truite, on a relevé un besoin moyen de 200 mg/kg
d'aliment.
Dans la formulation du régime alimentaire, aux fins de couvrir correctement les besoins
en vitamines pour l'espèce auquel il est destiné, mise à part l'exacte connaissance des
exigences spécifiques, il faudra tenir compte de la disponibilité réelle des facteurs de
vitamines contenus dans les matières premières, de la presence d'éventuelles
substances ayant une action anti-vitamine qui puisse réduire le taux disponible et
interférer de façon négative avec d'autres prin-cipes de vitamines contenus dans
l'aliment.
Il est également important de connaître la stabilité des vitamines dans les
produits destinés à l'alimentation des animaux. Ce problème est très actuel et important
pour les implications non seulement de caractère scientifique mais aussi de caractère
pratique. La plus grande partie des vitamines a des molécules très délicates et qui
peuvent subir des modifications à charge de leur structure provoquant une perte y
relative de certaines de leurs propriétés physiques, chimiques et biologiques. Les
facteurs qui peuvent agir le plus sur la stabilité des vitamines sont :
HUMIDITE : On a constaté une plus grande incidence de pertes à charge de la vitamine
dans les échantillons ayant une teneur d'humidité supérieure à 8 % -10 %. Pour
quelques vitamines, comme dans le cas de la vitamine K3, C et B1, l'humidité peut
provoquer sa destruction en augmentant l'activité catalytique de certains oligo-éléments
(Fe, Cu, J). Dans d'autres, comme pour la vitamine A, elle peut provoquer une alteration
de leur revêtement protectif et par consequent en augmenter la vulnérabilité aux agents
nocifs.
TEMPERATURE : Les pertes dans l'activité des vitamines se sont révélées propor-
tionnelles à la temperature (en augmentant pour des temperature de 18 à 40 °C).
AUTRES FACTEURS : Incompatibilité existant entre les différentes vitamines, comme
par exemple, entre la vitamine C et la vitamine Bl, entre la choline et quelques
composants des vitamines du groupe B ; type de support (les pertes sont plus graves
avec un support minéral ou à base de sous-produits végétaux, tels que la peau de
raisin).
Au cours d'une récente enquête conduite en Italie par le Prof. MARCHETTI (1980) (16) ,
sur un total de 400 échantillons, il résulte que c'est la vitamine K3 a presenter des
valeurs plus anormales par rapport à ce qui est declare (70 %), suivie par la vitamine Bl
et par la vitamine C (50 %).
BIBLIOGRAPHIE
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Acquacoltura 82 - Verona, 16 ottobre 1982
2) BARBUJANI F. - Convegno sui problemi dell'Acquicoltura in Italia – Chioggia
Sottomarina, 9-11 maggio 1983
3) LUQUET P. (1975) - La Pisciculture française - 442 (lla) II trimestre
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6) ARNOULD R. - in Proteines et acides amines en nutrition humaine et animale Ed.
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8) JACKSON (1963) citato da Ashley L.M. in Fish Nutrition - Ed. Halver - Academic
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11) NOSE T. (1966) EIFAC Fourth Sess., Belgrade, DOC 66/sc II-7
12) GHITTINO P. (1970) - Ittiopatologia, Vol. II - Edagricole
13) AUSTRENG E. (1980) - Aquaculture 19, 93-95
14) GHITTINO L. (1984) - Riv. Ita. Piscic. Ittiop. 19 (3), 95-114
15) PHILLIPS A.M. Jr e BROCKWAY D.R. (1957) - Prog. Fish Cult., 19 (3), 119-123
16) MARCHETTI M. (1980) - Techn. Molit., 31 (3)
PROBLEMES PATHOLOGIQUES EN PISCICULTURE INTENSIVE
Mr G. GIORGETTI
Tout d'abord, je vous prie de bien vouloir m'excuser de ne pas parler en français,
langue plus familière à la plupart d'eatre vous ; je parierai en anglais ; merci d'avoir fait
appel à moi. J'essaierai de pallier au problème de la langue en utilisant beaucoup de
tableaux et de diapositives.
La santé, à l'heure actuelle, est une réalité, qui conditionne de façon
déterminante le résulta économique en zootechnie ; ceci est vrai pour toutes les formes
d'élevage intensif, mais plus particulièrement en pisciculture (tableau 1)
En fait, nous savons que l'environnement est primordial dans l'appa-rition et
l'évolution d'un phénomène pathologique.
L'environnement peut être considéré comme un facteur de stress, se définissant
par les efforts que doit faire l'animal pour s'adapter à des condition qui ne lui sont pas
parfaitement favorables.
Il est vrai que si nous allons dans une exploitationbovine ou porcine nous
pouvons avoir la sensation que quelque chose ne va pas (trop chaud, ammo-niaque,
etc... ), alors que si nous pénétrons dans une pisciculture, e'est à dire un environnement
aqueux, nous ne percevons absolument rien, et ceci peut signifier une aggravation des
conditions de milieu sans intervention de notre part pour les rectifier. (Tableaux 2 – 3 – 4
-5)
Les conditions sanitaires sont très importantes et le deviendront toujours plus,
ceci au moins pour trois raisons :
1 - Les techniques de production évoluent toujours vers une intensification de
plus en plus poussée.
2 - La situation actuelle de l'environnement est telle qu'elle nous incite a croire
en une aggravation plutôt qu'à une amélioration.
3 - Dans les piscicultures, la génétique ne s'intéresse pas aux pro-blèmes
sanitaires, mais uniquement à la selection de souches ayant une croissance plus rapide,
un meilleur indice de conversion, à ponte précoce ou retardée, etc... Ceci a abouti à un
affaiblissement des animaux et à une sensibilité plus grande aux agents pathogènes.
Nous devons considérer. qu'une mortalité brutale qui décroît dans le temps est
normalement due à l'environnement (pollution) alors qu'une mortalité qui augmente
lentement est normalement due à une maladie.
Pour un diagnostic, nous devons nous baser sur 3 sortes d'information à savoir :
− l'anamnésie,
− l'observation,
− les études cliniques.
L'anamnésie :
Le début d'une maladie se manifeste par une augmentation de la morta-lité
quotidienne et par une diminution de la consommation alimentaire. On observe une
position anormale des poissons dans les bassins, qui se maintiennent sur le fond et les
bords pour ne pas être entrainés par le courant. En outre, le poisson réagira à un
stimulus d'une manière différente. Durant les examens cli-niques, nous observons la
presence de deux lésions aspécifiques qui signifient un état de souffrance chez le
poisson et qui sont plus ou moins marquées en fonction de la maladie : ce sont
l'exophtalmie et l'hyperpigmentation.
Nous pouvons considérer les maladies dues aux :
- virus
- bactéries
- parasites
- champignons
- environnement
et pour chacune de ces catégories nous devons établir la thérapie et la prophy-laxie.
Virus (série de diapositives) : pas de thérapie ; pas de prophylaxie au sens
d'immunisation par des anticorps ; seul est possible un contrôle sanitaire.
(tableaux 6-7)
Bactéries (série de diapositives} ; Le décrêt ministériel italien du 4 août 1969 réglemente
l'utilisation de substances chimiothérapiques antibiotiques mélangées à la
nourriture contre les maladies bactériennes (tableaux 8-9). De nos jours,
l'utilisation de vaccin est possible pour la prophylaxie. (Tableaux 10 - 11 - 12 -
13 - 14 - 15)
Parasites (série de diapositives) : En ce qui concerne les parasites, la prophylaxie et la
thérapie consitent en une utilisation appropriée de désinfectants, comme
nous l'avons déjà vu dans le tableau 10.
Champignons : Les champignons sont l'aboutissement d'un processus dans lequel ils
n'interviennent généralement pas comme protagonistes, mais où ils doivent
être considérés comme des éléments négatifs d'une maladie secondaire.
Environnement (série de diapositives) : Les conditions de milieu sont toujours
responsables de l'évolution des agents pathogènes, comme nous l'avons vu,
mais quelquefois elles sont seules responsables de la maladie, comme dans
le cas évident de la maladie du gaz et de la maladie branchiale. Dans ces
cas, la seule prophylaxie et thérapie possible est l'élimination de la cause qui
a provoqué le phénomène pathologique.
TABLEAU 1
PRODUCTION DE TRUITES EN EUROPE OCCIDENTALE (Tonnes)

PAYS 1978 1979 1980 1981 1982 1983

DANEMARK 17 500 17 950 17 500 21 700 20 600 21 000


ITALIE 17 840 19 900 19 900 20 635 20 000 19 000
ALLEMAGNE DE L'QUEST 7 500 8 000 8 800 12 000 13 000 13 000
AUTRICHE 1 300 1 400 1 480 2 400 2 300 2 300
ROYAUME UNI 2 770 3 070 4 200 5 200 5 500 5 500
IRLANDE (eau douce) 220 400 490 610 600
(eau de mer) 170 340 600
BELGIQUE 300 300 300 300 400 400
FRANCS 18 000 18 000 19 000 24 000 25 000 26 000
NORVEGE 2 200 2 690 3 275 4 485 4 500 4 000
FINLANDE 3 300 3 600 4 000 5 400 5 700 6 000
ESPAGNE (Evaluation) 7 500 9 000 10 300 11 000 11 000 12 000

Total 78 210 80 130 89 155 107 780 108 850 110 400
TABLEAU 2 Interaction des facteurs nécessaires au développement d’une
maladie en Aquaculutre
P+P+M=D
P + P + M2 = D

TABLEAU 3

Quelquefois un agent étiologique est conditionné par un autre


(érytrodermatite de la carpe conditionnée par un virus)
TABLEAU 4
CHIMIQUES BIOLOGIQUES
1 - Chimie de l'eau 1 - Densité de la population
2 - Pollution 2 - Autres poissons, nécessité d'espace
3 - Composition d'aliment pour le mouvement
4 - Composé azoté et autres 3 - Microorganismes (pathogènes et non
déchets métaboliques pathogènes)
4 - Macroorganismes (ecto et endo-
parasites)

PHYSIQUES GESTIONNELS
1 - Temperature 1 - Manipulation
2 - Lumière 2 - Transport
3 - Sons 3 - Stockage
4 - Gaz dissous 4 - Méthodes d'alimentation
a) manuelle
b) automatique
5 - Traitements sanitaires
Facteurs biologiques, chimiques, physiques et gestionnels qui peuvent perturber
les poissons en élevage intensif et causer des stress.
TABLEAU 5 A

ECHANTILLONS - 82 Nombre de cas ECHANTILLONS - 83 nombre de cas

Nombre d'échantillons : Nombre d'échantillons :


6 978 7 465
Viroses Viroses
N.P.I 168 N.P.I 78
3.H.N. 129 S.H.N 74
Bactérioses Bactérioses
Aéromonas sp 12 Aéromonas sp 24
Bouche rouge 0 Bouche rouge 23
Furonculose 10 Furonculose 3
Myxobactériose 8 Myxobactériose 18
Vibriose 58 Vibriose 34
Mycoses Mycoses
Saprolegniose 23 Saprolegniose 23
Parasitoses Parasitoses
Acanthocéphale 9 Acanthocéphale 4
Chilodonella sp 4 Chimodonella 1
Costia sp 8 Costia sp 12
Dactylogyrus-Gyrodactylus 93 Dactylogyrus- gyrodactylus 69
Hexamita sp 11 Hexamita sp 8
Ichtiophtirius 60 Ichtiophtirius 34
Lentosporiasis 26 Lentosporiasis 3
Oodinium 2 Oodinium 7
Trichodinidés 34 Trichodinidés 22
Diplostomum voluvens 1 Diplostomum volovens -
P.K.D 38 P.K.D. 28
TABLEAU 5 B

ECHANTILLONS - 1984 Nombre de cas

Nombre total des échantillons examines : 8 836


Maladies Virales
N.P.I. 56
S.H.V. 83
Tests négatifsê 79
Maladies bactériennes
Aéromonas sp 16
Alcaligène sp 4
Bouche rouge 76
Furonculose 10
Myxobactériose 31
Uibriose 16
Tests négatifs 150
Mycoses
Branchiomycose 1
Saprolegniose 29
Maladies Darasitaires
Acanthocéphale 6
Apiosomiasis 2
Argulosis 1
Chilodonella sp 2
Costia sp 7
Dactylogyrus-gyrodactylus 112
Hexamita sp 10
Lentosporiasis 7
Nematodi 9
Oodinium 6
Trichodinidés 16
Ichtiophtirius 59
Empoisonnement par le milieu 26
Dégénération hépatique 31
Maladie branchiale 334
Maladie des bulles de gaz 46
PKD 26
Traumatismes 2
Analyses de l'eau 325
Divers 329
TABLEAU 6
COUT DE LA SEPTICEMIE HEMORRAGIQUE VIRALE
Production des truites - 1983 18 000 tonnes
Mortalité due à la S.H.V. 30 % du total
Prix de vente de la truite £ 2 700 le kg.
Prix de la production totale £ 48 600 000 000
Perte annuelle due a. S.H.V (en lires italiennes) \?\ £ 15 000 000 000

La S.H.V. tue les alevins et les truitelles dont le coût est plus élevé que celui des truites
de taille commerciale.

TABLEAU 7

Année Trutti- Trutti- sous trutti. trutti. trutti. truites


culture(TN) contrôle assainie recontaminée assainie indemnes

1978-79 67 16 8 1 1 8
1980 69 50 8 1 0 15
1981 70 50 7 2 1 21
1982 70 50 4 4 3 24
1983 70 49 0 3 6 27

Total 70 49 27 11 11 27

Contrôle sanitaire officiel pour la septicémie hémorragique virale (S.H.V.) dans la


province de TRENTO (TN)
TABLEAU 8

Chloramphénicol + + +

Tétracycline + + +

Furanaces + +

Sulfamicides -
Néomicine -

ESSAIS DE SENSIBILITE AUX MEDICAMENTS


TABLEAU 9
TABLEAU DE THERAPIE ET DE DESINFECTION

MALADIE DESINFECTANT QUANTITE DUREE

Septicémie hémorragique virale Chaux vive (Installation extérieure) 20-30 q/ha un mois
Septicémie hémorragique virale Formol à 40 % (Installation intérieure) 2%
Septicémie hémorragique virale lodophore (1,7 % d'activité) 30-50 p.p.m 5 minutes
Maladies bactériennes (l) Tetracycline 75 mg/kg/p.v. 6-7 jours - interruption 30 j
Maladies bactériennes Chlorotetra 75 mg/kg/p.v. 6-7 jours - interruption 30 j
Maladies bactériennes Oxy-tetra 75 mg/kg/p.v. 6-7 jours - interruption 30 j
Maladies bactériennes Sulphamerazine 120-220 mg/kg/p.v. 21 jours - interruption 60 j.
Maladies bactériennes Furazolidone 60-70 mg/kg/p.v. 10 jours - interruption 30 j.
Maladies parasitaires Sel d'ammonium (10 % d'activité) 20 p.p.m. 20-30 minutes
Maladies parasitaires Formol 150-250 p.p.m. 20 minutes
Maladies parasitaires Acriphlanine 5-10 p.p.m. 60 minutes
Argulosis Masoten (dans les étangs) 0,2-0,3 p.p.m.
Anti-algues Sulfate de cuivre 1/10 000, 2-3 kg/ha
Oeufs lodophore (1,7 % d'activité) 15 % 10 secondes
Oeufs Vert de malachite 1/200 000 10 secondes, 1-2 fois/semaine

(1) Décret ministériel Italien du 4 août 1969


(2) Faire attention à la temperature de l'eau ; plus elle est élevée, plus la concentration est faible. (jusqu'à 10 %, 250 p.p.m, entre 10
% - 15 %, 200 p.p.m., au dessus de 15 %, 150 p.p.m.). p.v. = poids vif
TABLEAU 10
VACCIN
METHODE D'ADMINISTRATION
Absorption Méthode
Injection
forcée individuelle

Absorption
Vaporisation Méthode
spontanée
Oral en masse
Bath

TABLEAU 11
FACTEURS INFLUENCANT LE TAUX D'IMMUNITE CHEZ LES POISSONS VACCINES

1 - Methods d'administration du vaccin


2 - Taux de dilution du vaccin
3 - Temps de contact (durée d'immersion)
4 - Température de l'eau
5 - Taille du poisson à vacciner
TABLEAU 12
EXPERIENCES AVEC LE VACCIN DU VIBRIO
Tableau 1 (Test sans solution hyper-osmotique)
Type de vaccin Nombre total Nombre total Taux de mortalité
d'alevins d'alevins morts
Formol 40 % 96 8 8,33
Chaleur 93 17 18,28
Chaleur + C.V 86 20 23,26
Commercial 96 28 29,25
Contrôle 87 27 31,03

Tableau 2 (Test avec solution hyper-osmotique)


Type de vaccin Nombre total Nombre total Taux de mortalité
d'alevins d'alevins morts
Formol 78 3 3,84
Chaleur 78 6 7,69
Chaleur + C.V 73 5 6,85
Commercial 81 6 7,40
Contrôle 88 20 22,72

Tableau 3 (Test sur le terrain utilisant le vaccin inactivé avec le formol (40 %) sans bain
préalable hyper-osmotique
Vaccinés 252 989 5 500 2,17
Contrôle 319 480 97 360 30,40
TABLEAU 13

EFFICACITE DU VACCIN MONOSPECIFIQUE OU BIVALENT DANS LES TROTTICULTURES


CONTAMINEES PAR LE VIBRIOSE ET LA BOUCHE ROUGE

Lot Mortalité spontanés/ %

1 - Vaccin Vibriose 12,3


2 - Vaccin bouche rouge 31,9
3 - Vaccin bivalent 23,2
4 - Témoin 38,1

TABLEAU 14

TEST DE VACCINATION POUR LA VIBRIOSE CHEZ LE LOUP


Bassin 1 Bassin 2 Bassin 3 Moyenne
Animaux vaccines 16 % 12 % 18 % 15,4 %
Bassin 4 Bassin 5 Bassin 6 Moyenne
Animaux non vaccines 32 % 32 % 28 % 30,7 %
TABLEAU 15
Pourcentage des maladies dans l'élevage du loap
Vibriose : 60 %
N.P.I : 20 %
Tricodine : 10 %
Gyrodactyle : 5%

Essais de vaccination chez les alevins de loup


Test d'infection par vibrio anguillarum (30' dans 10 1. d'eau avec 28 x 107 cell/ml)
MORTALITE

Jours Vaccines Non vaccinés

1 0 0
2 0 4
3 0 0
4 0 7
5 2 1
6 1 2
7 1 2
8 0 0
9 1 0
10 3 0
11 0 0
12 0 0
13 0 0
14 0 0
Total 8 14

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