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Guide des sols

pour l’amélioration de la qualité de l’eau

Janvier 2011
Janvier 2011
Sommaire
 La démarche ........................................................................................................................ 1
 Eléments pédologiques ............................................................................................... 3
1) La notion de sol .......................................................................................................... 3
2) Sols et dynamique de l’eau ...................................................................................... 3

 Les sols du Bassin Versant du Pamproux .................................................... 5


1) Description du milieu ................................................................................................. 5
2) La caractérisation des sols ....................................................................................... 5
3) Identification des sols ................................................................................................ 9
4) Les grandes classes de sols .................................................................................... 12

 Les objectifs de rendement par type de sol ................................................. 17


Ce qu’il faut retenir .......................................................................................................... 18

Cartes et tableaux :

Les zones sensibles du Bassin versant de la Sèvre Niortaise amont ….....................2


Modes de transfert de l’eau sur un territoire .....................................................................3
Les 7 grands types de paysage (diagramme) ...................................................................6
Classement des sols ...............................................................................................................6
Clé d’indentification simplifiée des sols ............................................................................10
Carte des sols du bassin versant du Pamproux ..............................................................11
Carte des potentialités des sols ..........................................................................................16

Ce guide est le fruit d’une collaboration entre le Syndicat des Eaux du SERTAD, les Chambres
départementales d’Agriculture de la Vienne et des Deux Sèvres, et la Chambre régionale d’Agriculture de Poitou-
Charentes.
Ont contribué à la réalisation de ce Guide :
Delphine LOPES, Mathilde GIRAUD et Caroline HIPEAU du SERTAD
Mathieu GUIBERTEAU et Thierry PELOQUIN de la CA 79
Laurent BLANCHARD de la CA 86
Catherine CAM et Jean-Luc FORT de la CRA PC

Ont participé étroitement à la réalisation des référentiels : les agriculteurs du bassin qui ont aimablement accepté des
fosses sur leurs parcelles, les techniciens et ingénieurs des organismes économiques, des instituts techniques, des
établissements d’enseignement agricole et des Chambres d’agriculture qui ont participé aux différents rendez-vous
proposés.

Janvier 2011
 La démarche
La Sèvre Niortaise amont, utilisée pour la production d’eau potable, a vu sa qualité se
dégrader depuis 1990, avec notamment une forte augmentation des concentrations en nitrates
provoquant des dépassements de la valeur limite de qualité de l’eau brute de 50 mg/L (« eau brute »
est le terme qui correspond à l’eau utilisée pour la production d’eau potable avant traitement) et une
augmentation de la fréquence de détection de molécules phytosanitaires.

Cette ressource, stratégique pour l’alimentation en eau potable du sud Deux-Sèvres,


concerne deux syndicats publics producteurs d’eau potable, le SERTAD et le SMPAEP de la région de
Saint Maixent, dont la population totale desservie représente environ 58 000 habitants.

Ainsi, depuis 2004, les Syndicats des Eaux du SERTAD et du SMPAEP ont décidé d’agir en
amont par la prévention, en mettant en place un programme régional « Re-Sources » pour la
reconquête de la qualité de l’eau sur le Bassin Versant de la Sèvre Niortaise amont.

Un contrat territorial 2007 – 2011 a été signé entre les deux syndicats, l’Agence de l’Eau Loire
Bretagne et le Conseil Général des Deux-Sèvres. Le but de ce contrat pluriannuel est de mettre en place
un programme d’actions concertées et adaptées à l’ensemble des acteurs du territoire (exploitants,
collectivités, citoyens, industries,…).

Son objectif prioritaire est de diminuer les pics de concentration en nitrates afin de ne plus
dépasser la valeur limite de qualité de l’eau de 50 mg/L. Sont également prévues des actions permettant
d’initier la baisse de la concentration moyenne en nitrates et en molécules phytosanitaires.

Le Bassin Versant du Pamproux : secteur sensible


Le sous Bassin Versant du Pamproux (15 000 ha) a été classé en zone sensible car la
qualité de l’eau s’est fortement dégradée, avec des dépassements quasi continus de la valeur limite de
qualité de l’eau brute pour les nitrates (50 mg/L) aux différents points de suivi mis en place par le
SERTAD. (cf carte p.2 des Zones sensibles du Bassin versant de la Sèvre Niortaise amont, validées lors
du Comité de Pilotage d’avril 2009). De plus, la contribution du cours d’eau du Pamproux au débit de la
Sèvre Niortaise est importante (estimée entre 40% et 60%).

Le sol est le support essentiel des activités agricoles. Il représente aussi l’interface entre les
pratiques agricoles et le milieu naturel, en particulier les ressources en eau. L’agriculture, entre autre,
est à l’origine d’apports de substances diverses, naturelles ou synthétisées (azote, matières actives
phytosanitaires, effluents d’élevage, boues). Ces substances sont des nutriments des cultures ou
contribuent à leur protection mais elles ont en commun la propriété de pouvoir migrer plus ou moins
facilement à travers le sol grâce à l’eau qui y circule et d’alimenter les nappes souterraines ou les eaux
superficielles.

Aussi, sur la zone sensible du Pamproux, il est indispensable d’affiner les connaissances sur les
sols afin de mieux adapter les pratiques et limiter les transferts de produits vers les eaux.

C’est pourquoi le SERTAD, en partenariat avec la Chambre Régionale d’Agriculture, les


Chambres d’Agriculture Deux-Sèvres et Vienne ainsi que les acteurs et les techniciens experts du
secteur, a décidé de mettre en place un projet « SOL et EAU » dans le Bassin Versant du Pamproux.

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Ce guide se veut une aide à la décision mettant en avant le lien entre le sol, la
production agricole et les risques de transferts de matières polluantes vers les eaux.

De façon pratique, il présente :

 l’identification des sols,

 les caractéristiques et interprétations agronomiques qui y sont associés,

 les objectifs de rendements des principales cultures par type de sol.

Les objectifs du projet « SOL et EAU »


 Donner un aperçu simple et clair des principaux sols qui peuvent être recensés sur le Bassin
Versant du Pamproux,

 Affiner la localisation des secteurs les plus sensibles de ce territoire afin d’améliorer la
pertinence des actions mises en œuvre dans le cadre du programme « Re-Sources »,

 Créer une dynamique locale forte,

 Fournir des références associées aux différents types de sols,

 Permettre aux exploitants et techniciens de s’approprier et d’utiliser ces connaissances des


sols et ces références dans leurs pratiques.

Les zones sensibles du Bassin versant de la Sèvre Niortaise amont


(Bassin versant du Pamproux en vert)

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 Eléments de pédologie
1) La notion de sol
Le sol est la couche de terre plus ou moins épaisse qui recouvre les roches et au sein de
laquelle, les plantes plongent leurs racines pour se nourrir.

Ce qui pourrait passer pour un matériau homogène, se révèle, à la loupe, un mélange de "grains"
durs, d'eau, d'air, d'êtres vivants ou morts et d'humus. Les particules minérales (quartz, micas,
feldspaths, argiles, etc.) proviennent le plus souvent de l'altération de la roche-mère sous-jacente ou
ont été apportées par l'eau et le vent. L'eau contient de petites molécules dissoutes (sels minéraux),
indispensables pour assurer la nutrition des plantes et des microorganismes. L'air est nécessaire à la
respiration des organismes vivants dans le sol (racines, champignons, vers de terre, etc.). Enfin, dans le
sol cohabitent, vivent et meurent des milliards d'habitants (végétaux, animaux, bactéries, etc.), souvent
ignorés, mais essentiels au bon fonctionnement du sol.

Le sol est un mélange, mais les proportions des différents éléments qui le constituent varient
selon le lieu où il se trouve. Ainsi, il n'existe pas « un sol » mais « des sols », déclinant une gamme
de couleurs, d'agencement, qui dépendent des conditions de formation (pédogénèse). La nature de ce
mélange dépend aussi de la profondeur; sur les bords de route ou à la suite d'un glissement de terrain,
on observe parfois des sols sur toute leur épaisseur (un profil de sol) et on distingue alors des couches
superposées de couleur et de textures distinctes.

Il existe une grande diversité de sols que l'on peut distinguer selon leur morphologie et leurs
propriétés (structure, texture, pH, composition chimique, etc.).

2) Sols et dynamique de l’eau


Les caractéristiques des sols déterminent la part des eaux de pluie qui ruisselle et rejoint les
eaux superficielles, et la part qui s’infiltre. Cette dernière est en partie stockée dans le sol et l’excédent
recharge les nappes d’eau souterraine. L’eau infiltrée peut aussi s’écouler latéralement par ruissellement
hypodermique.

Modes de transfert de l’eau sur un territoire :

Précipitations

Transpiration

Évaporation
Infiltration Ruissellement Ru is
Sol Eau stockée se llem
hypodermique e nt
Percolation
Rivière
Nappe d’eau
souterraine

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Les sols à faible capacité d’infiltration de l’eau, tels que les sols battants (fermeture de la
porosité de surface) ou engorgés en eau, sont sensibles au ruissellement et éventuellement à l’érosion.
A l’inverse, dans les sols perméables l’eau percole plus rapidement.

La capacité de stockage en eau des sols, et notamment sa partie accessible à la végétation


appelée réserve utile maximale, varie en fonction de la texture, de la structure et de la profondeur
utile (profondeur maximale d’enracinement) des sols. Les sols à faible réservoir entraînent des
contraintes sur les cultures (risque de déficit hydrique).

Les propriétés microbiologiques, physico-chimiques et chimiques des sols leurs confèrent les
capacités de retenir et de transformer chimiquement les substances notamment les polluants.

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 Les sols du Bassin Versant du Pamproux

1) Description du milieu
Le secteur est une région de plaines à peine ondulées, entaillées par la Sèvre Niortaise et ses
affluents. L’érosion a produit un découpage digité de bordure avec pénétration de langues de la plaine
calcaire et l’encaissement des petites vallées.
Sur versants, les sols sur calcaire jurassique (terres de groie) sont généralement caillouteux,
peu profonds; parfois séchants. Les sols sur marne, sur replat sont plus profonds et sensibles à
l’hydromorphie. Les plateaux sont recouverts d’argile rouge non calcaire, les terres rouges à
châtaigniers. Les versants sont aussi occupés par des argiles à silex.
Cette région calcaire est caractérisée par un modelé karstique, avec des vallées sèches, des
dolines, des gouffres et la résurgence de nombreuses sources.

Le paysage est ondulé. Les cultures sont essentiellement tournées vers les céréales (blé, colza,
tournesol, maïs).

2) La caractérisation des sols


Le travail de cartographie des sols s’est appuyé à la fois sur une prospection par des sondages à
la tarière et par l’ouverture de 11 fosses pédologiques. Ces fosses ont permis de compléter les
connaissances déjà acquises sur 11 fosses préexistantes en Vienne.

La description et les analyses de ces fosses sont notées dans les livrets des cartes des sols à
1/50000, Lusignan (LU) et Poitiers (POI). A ces fosses s’en ajoutent 3 supplémentaires provenant
d’études ponctuelles en Deux Sèvres (SOL).

23 types de sols ont été identifiés (cf page suivante) :

Sur le bassin, les principaux sols sont les groies (no 127 – 39%) suivi par les groies marneuses
(no 55 – 14%).

Au total les groies représentent plus de la moitié des sols.

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Classement des sols en partant des plateaux jusqu’au fonds de Vallées
(cf. diagramme ci-dessous)

surface
Nom N° Sol Paysage % profil
en ha
L1 120 Limon profond Plateau 640 4,1 POI 32
K1 59 Groie profonde hydromorphe Plateau 224 1,4 LU 11
L2 124 Limon sur terre rouge Plateau 1220 8,1 LU 28
TR1 123 Terre rouge profonde Plateau 508 3,3 LU 27 – PAM 8
L3 58 Limon moyen Bord de Plateau 215 1,4 POI 56
X1 134 Argile à silex profonde Bord de Plateau 204 1,3 PAM 4
TR2 132 Terre rouge sur calcaire Mi-versant 535 3,5 LU 22 – PAM 2
X2 133 Argile à silex peu profonde Coteau 256 1,6 POI 54
TR4 122 Terre rouge peu profonde Coteau 784 5,1 LU 3
K2 142 Grèze Bas de versant 101 0,6 LU 12
Terre rouge moyennement
TR3 57 Plaine ondulée 847
profonde 5,5 PAM 3-7-10
K3 127 Groie moyenne caillouteuse Plaine 4995 39,3 PAM 11-
128 Groie non fissurée Plaine 951 PAM 5
K4 54 Groie profonde Plaine 224 1,4 LU 11 – PAM 9
K5 55 Groie marneuse Plaine 2121 14,1 LU 8 – PAM 1
K6 56 Marne hydromorphe Dépression 181 2 LU 10 – PAM 6
K7 28 Groie peu profonde Coteau 121 0,7 LU 9
KL 144 Calcaire lacustre Bas de buttes 18 0,1
ML 112 Sol argileux lourd Bas de buttes 61 0,3 SOL 44
V1 19 Sol tourbeux Vallée 59 0,4 LU 57
V2 27 Sol sur alluvions non calcaires Vallée 180 1,2 SOL 3500
V3 26 Sol sur alluvions calcaires Vallée amont 584 3,9 SOL 10
V4 25 Sol sur alluvions calcaires Vallée aval 290 1,9 SOL 3
Les sols grisés sont peu représentés sur le Bassin du Pamproux.

L1
X1
L2 L3
X2
TR1 K1 TR2
K4, K5
KL, ML
TR3 TR3 K6
K2
K3
K7

V1,V2,V3

Les 7 grands types de paysages


1 - plateau : unités L1, L2, L3, K1, TR1, X1 5 - coteau : unité K7
2 - versant : unités TR3, TR2, X2 6 - bord de vallée : unités KL, ML
3 - bas de versant : unité K2 7 - vallée : unités V1, V2, V3, V4
4 - plaine : unités K3, K4, K5, K6, TR3
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Légende des sols
Les sols sur calcaire dur et marne jurassique s’étendent sur la majeure partie du bassin.

- Formations alluviales

Les rivières sont pérennes mais peu actives en saison estivale ; les vallées sont fréquemment
inondées l’hiver. Les sols sont saturés au moins en profondeur. Ils sont composés d’une suite de dépôts
argileux calcaires et tourbeux.

V3/ UC26 - Vallées calcaires. Association de sols à hydromorphie plus ou moins importante due à une
nappe d’eau plus ou moins profonde. Sols argileux en surface, sols riches en matière organique sans
cailloux calcaire. Réserve en eau importante.

V1/ UC19 - Vallées tourbeuses parfois recouvertes de limon argileux, reposant sur argile calcaire. Sols
riches en matière organique, de couleur noire à brun sombre, sans cailloux, réserve en eau importante.

V2/ UC27 - Vallées argileuses : matériau issu de l’érosion des terres rouges à châtaigniers. Sols argileux
rouges, acides (pH ~6), présence de silex en surface (15-25 %). Une nappe permanente peut induire
une hydromorphie marquée. Réserve en eau moyenne.

V5/ UC26 - Vallées calcaires. Association de sols à hydromorphie importante due à une nappe d’eau peu
profonde. Sols argileux en surface, sols riches en matière organique sans cailloux calcaire. Réserve en
eau importante.

- Bord de vallée

M/ UC112 - Buttes s’étirant le long du cours amont de la Sèvre Niortaise sur argile et calcaire lacustre
tertiaire. Sols argileux bruns, profonds, à tendance acide et hydromorphe, pas de cailloux en surface,
réserve en eau moyenne. Sols argileux lourds.

KL/ UC144 - Coteaux et plateaux sur calcaires lacustres. Sols argileux moyennement profonds (30 à 60
cm), saturés ou calcaires (pH ≥ 7), peu caillouteux en surface, réserve en eau moyenne. Sols argileux
sur calcaire.

- Coteaux de bord de vallées

K7/UC28 - Coteaux sur calcaire dur et peu fissuré. Sol argilo-limoneux peu profond (15 à 20 cm), à
charge importante en cailloux calcaires (30 à 50 %) et à faible réserve en eau. Groie superficielle.

- Plaine

K3/ UC127 - Plaine sur calcaire jurassique, gélif, très fissuré, à nombreux graviers calcaires. Sols argilo-
limoneux, moyennement épais (20 à 25 cm), à charge irrégulière en cailloux calcaires (20 à 40 %).
Groies plus ou moins profondes, réserve utile moyenne à faible.
Variante : UC128 - Plaine sur calcaire jurassique, non fissuré (partie sud). Réserve utile très faible.

K4/ UC54 - Plaine sur calcaire jurassique, gélif, fissuré. Sol argilo-limoneux, épais (plus de 25 cm), sain,
calcaire (pH ≥ 7), à charge irrégulière en cailloux calcaires (20 à 40 %). Groies profondes, réserve utile
moyenne (RU ~100 mm).

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K5/ UC55 - Plaine sur marne et calcaire marneux oxfordiens. Sols profonds (> 30 cm), argileux, calcaires,
à peu de cailloux calcaires (< 10 %), à ressuyage lent avec localement des plages plus hydromorphes.
Groies marneuses, réserve utile moyenne (RU ~100 mm).

K6/ UC56 - Plateau sur calcaire jurassique marneux peu perméable. Sols plus ou moins profonds,
argileux, calcaires, hydromorphes ou à ressuyage lent. Sols marneux, à réserve utile moyenne.

TR4/ UC57 - Plaine ondulée sur argile rouge. Sols limoneux, de couleur acajou, sur argile rouge (40 à 60
cm). Sol sain, acide, peu caillouteux mais avec quelques silex et à réserve en eau assez bonne (RU
~125 mm). Terres rouges à châtaigniers moyennement profondes.

- Bas de versant

K2/ UC142 - Sols très calcaires, de profondeur moyenne, argilo-limoneux, à forte charge en graviers
calcaires, sain et séchant. Grèze.

- Versant

TR3/ UC122 -Coteaux argileux, rouges. Sols limono-argileux, de couleur acajou, à cailloux de silex, sur
argile rouge à moins de 40 cm. Sols sains et acides. Réserve en eau faible. Terres rouges à
châtaigniers peu profondes.

TR2/ UC132 - Mi-versant, argileux, rouge sur calcaire. Sols limono-argileux à argileux, localement à
cailloux de silex, sur argile rouge à moins de 40 cm reposant sur calcaire entre 60 et 120 cm. Sols sains
et faiblement désaturés. Réserve en eau moyenne. Terres rouges à châtaigniers sur calcaire.

X2/ UC133 - Versants et bordure de plateau, sur argile ocre jaune. Sols limoneux à limono-argilo-sableux,
peu à moyennement profonds (< 60 cm), sur argile ou argile lourde ocre jaune. Sols à charge variable
en cailloux de silex (< 25%) et peu hydromorphes. Argiles à silex peu profondes à réserve en eau faible
à moyenne.

- Plateau

TR1/ UC123 - Plateau sur argile rouge. Sols limoneux, gris, sur argile rouge apparaissant à plus de 60 cm,
peu caillouteux et faiblement hydromorphes. Réserve en eau importante (RU~125-135 mm). Terres
rouges à châtaigniers profondes.

L2/ UC124 - Plateaux limoneux sur argile rouge. Sols limoneux, de couleur brun rouge, profonds (> 60
cm), sur argile rouge. Sols peu caillouteux et faiblement hydromorphes. Réserve en eau importante
(RU~125-135 mm). Limons sur terre rouge.

X1/ UC134 - Bordure de plateau et plateau, sur argile ocre jaune. Sols limoneux, profonds (> 60 cm), sur
argile ou argile lourde ocre jaune. Sols acides, peu caillouteux et faiblement hydromorphes. Réserve en
eau moyenne (RU~100 mm). Argiles à silex profondes.

L1/ UC120 - Plateaux limoneux sur argile remaniée. Sols limoneux profonds (> 60 cm), sur argile, acides,
hydromorphes et battants. Réserve en eau moyenne à importante. Bornais.

L3/ UC58 - Plateaux limoneux profonds. Sols limoneux bruns puis gris sur argile ocre et grise,
moyennement profonds (40 à 60 cm), acides et hydromorphes. Réserve en eau moyenne. Limon
moyen.

K1/ UC59 - Plateau. Sols calciques ou saturés argileux à limono-argileux, profonds (40 à 70 cm), pH ≥ 7,
peu caillouteux (< 25%). Réserve en eau moyenne. Groies profondes peu hydromorphes.

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3) Identification des sols :

Pour identifier les sols, il y a deux outils :

 Se repérer sur la carte des sols et définir « l’unité » de sol probable,

 Utiliser la clé d’identification pour confirmer ; cette clé s’appuie sur :

 la localisation : plateau, plaine, versant, vallée (voir bloc diagramme page 6)

 la couleur du sol : brun, orange, rouge …

 présence ou non de cailloux et type de cailloux :


. calcaire : blanc, effervescent à l’acide (HCl, vinaigre)
. silex : beige

 texture de surface : limon (battance), argile (terre collante), sable


. argile : plastique à l’état liquide, terre « collante »
. sable : toucher râpeux (granuleux)
. limon : toucher soyeux (« talc »), sali les mains lors de la manipulation, fluide à
l’état liquide, sol battant

 particularité des mottes : taches, ...

La carte (page 11) a été réalisée à partir de ces observations et de la compilation de données
bibliographiques.

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Clé d’identification simplifiée des sols
Pour utiliser cette clé, il suffit de localiser le sol dans une unité paysagère (plateau, butte,…) et d’en connaître quelques caractéristiques physico-
chimiques simples.

O b s e rv a tio n s e n s u rf a c e s O b s e rv a tio n s a u tr e s

ef fe rv e s c e n c e à l'a c id e / B lo c a g e p o s s ib le s u r G ro i e p r o fo n d e h yd r o m o r p h e
C a illo u x c a lca ire s
T a c h e s ro u i lle c a lc a ire à p a rt ir d e 5 0 c m (un ité K 1 )

L im o n a rg ile u x ro u g e / n o n
P a s d e b lo c a g e Te rr e ro u g e p ro fo n d e (un ité T R1 )
e ff e rv e s c e n c e à l'ac id e
Pla te au Pa s o u tr è s p e u d e
L im o n r o u g e / n o n
c a illo u x e n s u rf a c e P a s d e b lo c a g e L im o n su r ter re ro u g e (u n it é L 2)
e ff e rv e s c e n c e à l'ac id e
(< 5 % )
L im o n a rg i leu x b ru n /
T e n d a n c e à la b a tt a n c e - n o n P a s d e b lo c a g e L i m o n m o yen (u n it é L 3)
e ff e rv e s c e n c e à l'ac id e

L im o n a rg ile u x ro u g e / n o n T err e r o u g e m o yen n em e n t


Pa s o u p e u d e B lo c ag e p o s s ib le s u r s ile x
B or d d e e ff e rv e s c e n c e à l'ac id e p ro fo n d e (un ité T R3 )
c a illo u x e n s u rf a c e
plate au (< 5 % )
L im o n a rg ile u x b r u n B lo c ag e p o s s ib le s u r s ile x Arg ile à sile x p r o fo n d e (X 1 )

B lo c a g e p o s s ib le s u r
C a illo u x c a lca ire s
c a lc a ire à p a rt ir d e 5 0 c m
G ro ie m o yen n e (u n ité K 3 )
e ff e rv e s c e n c e à l'ac id e
B lo c a g e p o s s ib le s u r Gr o ie n o n fis su r ée
ca lc a ire d è s 2 5 c m (varia nte un ité K 3)

L im o n a rg ile u x b ru n / Pa s Ar g ile à si lex p eu p ro fo n d e


V er sa nt B lo c a g e s u r s ile x
d 'e ff e rv es c e n c e à l'a c id e (un ité X 2 )

C a illo u x n o n T er r e ro u g e p e u p r o fo n de (u nité
c a lc a ire s B lo c ag e p o s s ib le s u r s ile x
T R 3)
A rg ile ro u g e / ef fe rv e s c e n c e
fai b le à n u lle à l'ac id e B lo c a g e p o s s ib le s u r Te rre r o u g e s u r calca ir e (u nit é
c a lc a ire à m o in s d e 6 0 c m T R 2)

B lo c a g e p o s s ib le s u r
N o m b re u x c a illo u x c a lc a ire s
c a lc a ire à p a rt ir d e 6 0 c m
G ro i e p ro fo n d e (u n it é K 4)
ef fe r v e s c e n c e à
P laine l'a c id e
P a s d e c a illo u c a lc a ire P e u d e t â c h e ro u ille G r o ie m arn eu s e (u nit é K 5)

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Janvier 2011
Légende des sols Carte des sols du Bassin Versant du Pamproux

Janvier 2011 – Chambre Régionale d’Agriculture Poitou-Charentes

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Janvier 2011
4) Les grandes classes de sols

- Catégorie 1 "potentialité faible" : sols plutôt superficiels avec une faible RU, sensibles à la
sécheresse. Faciles à travailler.
. Sols à potentiel faible à moyen pour les cultures d'hiver,
. Sols à potentiel faible pour les cultures d'été (hors irrigation).

- Catégorie 1a "potentialité faible" : sols superficiels avec une très faible RU, très sensibles à la
sécheresse. Faciles à travailler.
. Sols à potentiel faible pour les cultures d'hiver,
. Sols à potentiel très faible pour les cultures d'été (hors irrigation).

- Catégorie 2 "potentialité faible" : sols argileux hydromorphes. Difficiles à travailler.


. Sols à potentiel faible à moyen pour les cultures d'hiver (sensibles à l'hydromorphie),
. Sols à potentiel faible pour les cultures d'été car sols séchants.

- Catégorie 3 "potentialité moyenne" : Sol avec une bonne RU. Travail du sol délicat si forte
proportion de limons
. Sols à potentiel moyen à bon pour les cultures d'hiver,
. Sols à potentiel faible à moyen pour les cultures d'été (hors irrigation).

- Catégorie 4 "potentialité bonne" : Sols avec une très bonne RU. Travail du sol délicat si forte
proportion de limons.
. Sols à potentiel bon à très bon pour les cultures d'hiver,
. Sols à potentiel bon pour les cultures d'été.

Catégories Sols correspondants (en gras souligné = sol de référence)

1 26(aval)-28-127-132-142-144 (référence = groie très fissurée)

1a 128 partie sud (référence = groie non fissurée)

2 26(amont)-55-56 (référence = groie marneuse)

3 27-54-59-57-58-122-133 (référence = terre rouge moyennement profonde)

4 71-123-124-134 (référence = terre rouge profonde)

Remarques :

- Sol n° 26 (vallée calcaire) 2 catégories :

En catégorie 1 pour la vallée entre le bourg de Bougon et la confluence avec la Sèvre,


En catégorie 2 pour les vallées situées au sein des groies marneuses.

- Sol n° 27 (vallée non calcaire) même catégorie q ue les sols environnants

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Catégorie 1 « potentialité faible » : groie très fissurée / PAM 11 (unité 127)

Caractéristiques agronomiques :
Sol sain
Enracinement jusqu’à 40 cm
Reserve en eau faible: 50 mm

Remarques :
Sol filtrant et à tendance séchante
Potentiel des cultures limité

Risques environnementaux :
Lessivage nitrates : élevé car sol superficiel
Entrainement de matière active : moyen, si ruissellement

Catégorie 1a « potentialité faible » : groie non fissurée / PAM 5 (unité 128)

Caractéristiques agronomiques :
Sol sain
Enracinement jusqu’à 30 cm
Reserve en eau faible: 50 mm

Remarques :
Sol filtrant et à tendance séchante
Potentiel des cultures limité

Risques environnementaux :
Lessivage nitrates : élevé car sol superficiel
Entrainement de matière active : moyen, si ruissellement

Catégorie 2 « potentialité faible » : groie marneuse / PAM 1 (unité 55)


Caractéristiques agronomiques :
Sol sensible à l’excès d’eau (hydromorphie d’imbibition)
Enracinement sur 80 cm
Réserve en eau moyenne : 100 mm

Remarques :
Sols très difficiles à travailler : les interventions sont à réaliser sur
sol ressuyé
Toutes cultures possibles

Risques environnementaux :
Lessivage nitrates : faible
Entrainement de matière active : faible à moyen, si ruissellement

13
Janvier 2011
Catégorie 3 « potentialité moyenne » : terre rouge moyennement profonde / PAM 3
(unité 57)

Caractéristiques agronomiques :
Sol sain
Bon enracinement sur 60 cm, moyen jusqu’à 1m
Réserve en eau moyenne : 100 mm

Remarques :
Sol à tendance acide et battant
Sol filtrant
Toutes cultures possibles

Risques environnementaux :
Lessivage nitrates : moyen
Entrainement de matière active : faible à moyen, si
ruissellement car sol battant

Catégorie 4 « potentialité bonne » : terre rouge profonde / PAM 4 (unité 123)

Caractéristiques agronomiques :
Sol sain
Bon enracinement sur 60 cm
Reserve en eau moyenne : 125mm à 150mm

Remarques :
Sol battant et à tendance acide
Sol filtrant
Toutes cultures possibles

Risques environnementaux :
Lessivage nitrates : moyen
Entrainement de matière active : faible à moyen, si
ruissellement car sol battant

14
Janvier 2011
Classement des différentes unités de sols
Nom N° Sol paysage surface ha categorie
L1 120 Limon profond Plateau 640 3
K1 59 Groie profonde hydromorphe Plateau 224 3
L2 124 Limon sur terre rouge Plateau 1220 4
TR1 123 Terre rouge profonde Plateau 508 4
L3 58 Limon moyen Bord de Plateau 215 3
X1 134 Argile à silex profonde Bord de Plateau 204 4
TR2 132 Terre rouge sur calcaire Mi-versant 535 1
X2 133 Argile à silex peu profonde Coteau 256 3
TR3 122 Terre rouge peu profonde Coteau 784 1
K2 142 Grèze Bas de versant 101 1
TR4 57 Terre rouge moyennement profonde Plaine ondulée 847 3
K3 127 Groie moyenne caillouteuse Plaine 4995 1
128 Groie non fissurée Sud 951 1a
K4 54 Groie profonde Plaine 224 3
K5 55 Groie marneuse Plaine 2121 2
K6 56 Marne hydromorphe Dépression 181 2
K7 28 Groie peu profonde Coteau 121 1
KL 144 Calcaire lacustre Bas de buttes 18 1
M 112 Sol argileux lourd Bas de buttes 61 1
V1 19 Sol tourbeux Vallée 59 2
V2 27 Sol sur alluvions non calcaires Vallée 180 3
V3 26 Sol sur alluvions calcaires Vallée amont 584 2
V3 25 Sol sur alluvions calcaires Vallée aval 290 2

Les couleurs de la liste correspondent à la légende de la carte page suivante.

Pourcentage de la SAU par rapport aux différentes catégories de sols

Catégories % de la SAU
1 : Groie très fissurée 43 %
1a : Groie non fissurée 6%
2 : Groie marneuse 21 %
3 : Terre rouge moyennement profonde 17 %
4 : Terre rouge profonde 13 %

15
Janvier 2011
Carte des potentialités des sols - Bassin Versant du Pamproux

Légende :

Janvier 2011 – Chambre Régionale d’Agriculture Poitou-Charentes

16
Janvier 2011
 Les objectifs de rendement par type de sol

L’élaboration du référentiel :
Des visites de fosses pédologiques ont été organisées les
21 et 22 septembre 2010 sur le bassin versant du Pamproux.
Lors de ces visites, une enquête a été distribuée aux
techniciens et partenaires agricole présents.
L’objectif était d’associer à chaque type de sol rencontré sur
le terrain, un potentiel de rendement.

Les données récoltées ont été analysées et un groupe


d’experts d’une dizaine de personnes s’est constitué fin novembre
2010.

Suite à une réflexion collective, le groupe d’experts a abouti au tableau suivant :

Catégorie 1 Catégorie 1 a Catégorie 2 Catégorie 3 Catégorie 4


Cultures Systèmes 127 128 sud 55 57 123
Unité : quintaux

Conventionnel 60-75 50-65 50-65 70-85 80-90


Blé Bio 30 27 30 37 40

Conventionnel 60-75 50-65 50-60 70-80 75-85


Orge Bio 33 30 non adapté 40 40

Conventionnel 28-33 25-30 25-30 35-45 38-48


Colza
Bio non adapté

Conventionnel 22-27 18-23 18-22 25-35 28-38


Tournesol Bio 23 20 20 27 30

Conventionnel non adapté 60-75 70-90


Maïs sec Bio non adapté 40 50

Nous précisons que ces rendements sous-entendent un bon entretien des sols, notamment le pH
en catégorie 3 et 4.

De plus, ce document n’est pas réglementaire, il est un outil d’aide à la décision destiné aux
exploitants et techniciens du bassin versant.

. Rappel réglementaire : Directive Nitrates / Calcul du potentiel de rendement :


Sur les 5 dernières campagnes, enlever le rendement le plus faible et le plus fort et prendre la moyenne
des 3 années restantes.

17
Janvier 2011
Ce qu’il faut retenir…
Utiliser le référentiel sol sur votre exploitation

1. Classer les parcelles de votre exploitation dans un type de sol dominant de la typologie, selon
l’hétérogénéité il sera possible d’affecter un ou deux types de sol par parcelle.

2. Pour cela vous vous appuyez sur la clé d’identification qui doit permettre de façon rapide de
reconnaitre le type de sol à l’aide des critères simples (Texture, couleur, type de cailloux,
profondeur à la tarière ) – La carte n’est souvent pas suffisante pour identifier le type de sol.

Utiliser le référentiel des objectifs de rendement pour chaque parcelle

1. Pour chaque parcelle et selon le type de sol dominant, retenir l’objectif de rendement proposé par
le référentiel en conduite conventionnelle ou en production biologique.

2. Adapter dans la fourchette proposée un objectif qui vous est propre et tiendra compte :
a. Des résultats régulièrement obtenus sur la parcelle.
b. Du mode de conduite que vous choisissez : pour un mode de conduite à bas niveau
d’intrant (contrat MAE, choix d’une conduite intégrée) l’objectif de rendement se situera
sur la partie basse de la fourchette proposée.

Calculer votre fertilisation Azotée en vous appuyant sur cet objectif de rendement

Si l’écart entre le rendement objectif choisi pour calculer la fertilisation azotée et le rendement
réellement réalisé est faible vous êtes dans une situation à faible risque pour la qualité de l’eau.

Par contre un objectif choisi très supérieur au rendement réalisé peut être cause de
surfertilisation et donc de dégradation à terme de la qualité de l’eau.

Cellule Animation – Qualité Eau brute


Syndicat des Eaux du SERTAD
La Chesnaye
79 260 Sainte Néomaye

05 49 25 22 27 - 06 71 72 98 83
sertad_sevre@yahoo.fr

18
Janvier 2011

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