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COURS DE REBOISEMENT
Par
Mars 2007
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Chapitre I. : INTRODUCTION
1.1. Objectif du cours
A l’issue de ce cours, l’apprenant devra être à même de :
Définir le reboisement, son importance et ses liens avec la sylviculture et
l’agroforesterie ;
Acquérir les capacités de définir le besoin de reboisement et établir un plan d’action
en vue de reboisement ;
Enoncer les possibilités de gestion d’arbres ou des peuplements forestiers en vue de
la production ligneuse et ou de la conservation de la nature ;
Maitriser les techniques de collecte et de conservation du matériel de plantation ;
Etablir et gérer une pépinière forestière et un peuplement forestier.
1.2. Terminologie
Le reboisement est la par simple acceptation la transformation d’un terrain nu en
forêt. Ce terme est synonyme de Reforestation ou Afforestation ou encore Tree planiting
en anglais. Le reboisement ou repeuplement artificiel a pour objectif de créer un nouveau
peuplement. Il y a boisement quand on implante une végétation ligneuse dans des
surfaces non forestières : terres incultes, terrains pastoraux, agricoles ou industriels. Le
reboisement est repeuplement artificiel d’une zone antérieurement boisé. Le plus souvent
la régénération artificielle est adoptée à l’exclusion de tous procédés naturels parce qu’elle
est avantageuse à de nombreux points de vue.
On peut également souligner que le reboisement, qui en langage courant couvre
aussi la notion de boisement, constitue une activité de réaction au phénomène de
déboisement ou déforestation dite « déforestation » en anglais. Ce phénomène de
dégradation des forêts est aujourd’hui de très grande ampleur dans le monde, notamment
sous les tropiques et a pour agent majeur l’homme. Le déboisement reste donc
essentiellement anthropique (cultures, combustibles, pâturages, résidences, méthodes de
chasse etc…) tel que les causes non anthropiques, bien que réelles restent mineures et rares
(cataclysmes naturels dont les tornades, la sécheresse, la salinisation, les infestations par
des insectes, les séismes, les coupe de foudre…
Le repeuplement artificiel est obtenu le plus généralement par semis ou par
plantation. Certaines essences sont introduites par bouturage, le marcottage et la greffe
sont exceptionnels et réservés à des situations particulières (POURTET, 1964).
Enfin, il est notoire que le reboisement concerne non comme il est couramment
compris par le public, une activité de gestion de l’environnement qui s’intéresse aussi bien
à la savane qu’à la forêt.
Botanique, climatologie ;
Pédologie ;
Hydrologie ;
Topographie (par établissement des plantations pour la lutte antiérosive suivant les
courbes de niveau) ;
Agriculture générale ;
Ecologie générale et forestière.
On a souvent l’impression dans les tropiques que la foresterie est égale à la simple
plantation d’arbres. Ensemble, les autorités et le grand public sont généralement plus
vraisemblablement prêts à apprécier et supporter les projets de reboisement que d’autres
types de projets forestiers. Ceux pouvant présente des étendues nouvellement boisées par
année là où elles ne peuvent être négligées, exemple autour des villes, sont considérés
ayant accompli du bon travail. Toutefois bien de projets de reboisement ont constitué une
ruine, un mauvais usage de ressources… D’où deux questions doivent être examinées
avant toute décision pour ou contre le reboisement :
Quel est l’objectif du projet du reboisement, c’est-à-dire quels buts tente t-il de servir ?
2.3.4. Elevage
L’élevage représente aussi un sous-secteur important dans la destruction de la
forêt. En 1982, on a dénombré environ 1,2 millions de tête de gros bétail réparties pour
47% dans le système traditionnel (Kibali-Ituri et Nord-Kivu), pour 20% dans le Bas-Congo,
Bandundu, Equateur et les deux Kasaï ; pour 8 % dans le système organisé moyen et pour
25 % dans le type industriel (Katanga, Bas-Congo, Equateur, Bandundu et deux Kasaï).
A cet effectif de gros bétail, il faut ajouter ± 2,75 millions de têtes de caprins et 753.
000 ovins. L’élevage utiliserait approximativement 4,5 millions d’ha de terres de pâturages
(Source : Plan quinquennal 86-90).
En revanche, le recours au charbon de bois énergie privilégie des citadins, ne
manque pas d’exercer des pressions de plus en plus fortes sur le capital forestier du pays.
C’est dans le voisinage de grands centres que ce problème se pose avec acuité.
Le prix à payer est la désertification (les bonnes terres arables et des dommages
irréparables infligés à l’environnement). En effet, que ce soit pour les usages domestiques,
commerciaux et industriels, la demande en bois de feu devrait atteindre 55 millions m3
équivalent bois en l’an 2005 avec une progression annuelle de 2,72 % soit à peu près le
taux de croissance démographique qui sera de 3 %.
Ces projections prennent en compte le constat ci-après :
Il y a un accroissement démographique de 2,9 % par an jusqu’en 1990, puis de 2,6 %
jusqu’en l’an 2005 ;
Des villes connaissant un gonflement de la population au taux de 6 % par an
jusqu’en 1990 et 5,3 % de 1990 en 2005 ;
Il y a une diminution de la population rurale au rythme de 0,89 % ;
L’utilisation de charbon de bois aux fins de la cuisson est faite par 60 % de ménage
urbains.
Il y a aussi d’autres pressions sur les écosystèmes forestières notamment :
L’ouverture de nouvelles routes ;
La création des pâturages en zones forestières ;
Développement de certains projets d’aménagement agricole ;
L’extension des villes et autres agglomérations ;
L’exploitation pétrolière, etc…
En tirant les conséquences, face à la complexité des problèmes soulevés dans le domaine
de l’exploitation forestière et de leur impact sur l’environnement, les autorités du pays ont
initié en 1984, le premier symposium en vue de faire le point sur ce secteur et jeter les
basses d’une politique concertée de l’exploitation forestière et du reboisement en RDC.
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Entre les diverses provenances d’une espèce, il existe des différences énormes de
production, de forme, d’adaptabilité au milieu, de résistance aux agents atmosphériques
ou aux parasites… Les observations de ces comportements sont déjà anciennes. Des
expériences comparatives les ont confirmées depuis quelques dizaines d’années. Une
réglementation s’impose pour organiser un contrôle des qualités génétiques et des
propriétés germinatives.
L’épaisseur des couches varie avec les espèces ainsi que la fréquence des
pelletages nécessaires.
Généralement, la préparation se réduit à l’enlèvement des graines mauvaises et
des impuretés diverses. Le travail est déjà poussé lors du ramassage des gros fruits, il
suffit de compléter à la main. Les autres semences sont nettoyées au van ou au tamis ou
passées au tarare. Le passage au tarare est ensuite nécessaire pour éliminer les déchets, les
graines vaines ou trop petites, ainsi que celles encore munies de leur aile qui les rend trop
légères. Des dispositifs sont prévus pour récupérer ces dernières afin de les retraiter.
lesquelles elle ne permet simplement que de retarder ou ralentir la détérioration. Elle exige
de vaste locaux, beaucoup de manipulations et de main d’œuvre. D’autres procédés
variant avec les espèces sont donc à envisager.
b) Conservation en glacière
4.2.1. Introduction
Les pépinières permanentes sont destinées à produire, chaque année, une quantité
plus ou moins importante de plants sur une surface déterminée et pendant une longue
période.
Il est de ce fait désirable d’implanter ces cultures spécialisées dans un endroit
bénéficiant de conditions climatiques édaphiques voisines ou identiques à celles des zones
à boiser et située à proximité de celle-ci. Mais, les pépinières industrielles sont le plus
souvent localisées dans les régions non forestières. La concentration en certains terroirs est
conditionnée par les facteurs suivants : climat, sol, main d’œuvre, tradition.
En général, les préférences des pépiniéristes de métier vont aux régions
bénéficiant d’un climat relativement doux et de sols plutôt légers mais bien alimentés en
eau profonde ou par les précipitations. Ils recherchent également les zones rurales à
populations susceptibles de fournir une main d’œuvre façonnée par une longue tradition
et où des travailleurs temporaires peuvent être recrutés chez les petits cultivateurs.
Les possibilités de location de terres pour les extensions et les assolements, et
d’achat de fumier de ferme sont un élément à ne pas négliger. Un bon développement du
réseau de communication est un facteur favorable car le rayon de fourniture s’étend
actuellement, par l’emploi de camions rapides, à des centaines de kilomètres.
seront étudiées avec soin (fréquence des brouillards, des gelées hors saison, des vents
desséchants, etc.). On évitera à priori les dépressions humides et froides, les fonds de
vallées étroites et sujettes aux nappes d’air refroidi ; les crêtes sont également à éviter à
cause des vents violents et desséchants. Bien entendu, le terrain sera horizontal si le sol est
parfaitement filtrant ou en légère pente pour favoriser le drainage latéral. Les versants à
inclinaison trop forte sont victimes de phénomènes d’érosion et sont impropres à la
mécanisation, facteur de première importance.
L’étude des microclimats locaux des divers disponibles sera faite avec soin à l’aide
de l’appareillage météorologique classique. Le sol sera de richesse au moins moyenne et
susceptible d’amélioration par l’apport d’engrais et d’amendements. Le pH sera propice à
l’éducation des plants.
En terrain fertile, les plants sont, à priori, de meilleure qualité : plus forts, mieux
conformes et à bon enracinement. Repiqués et transplantés en forêt, ils surmontent plus
facilement la crise de l’extraction et de la plantation que s’ils étaient mal nourris, chétifs et
sans réserves.
Une étude pédologique préliminaire est indispensable. En sols encore boisés, la
phytosociologie peut rapidement donner les premiers éléments d’appréciation. Il faut une
terre suffisamment profonde 40 cm au moins meuble et perméable, non pierreuse, fraiche
et non encombrée d’une végétation sauvage difficile à maitriser. L’alimentation en eau
doit être convenable, qu’elle soit le fait de précipitations satisfaisantes régulièrement
réparties ou assurées par une nappe profonde dont les effets bienfaits se font sentir par la
capillarité. Les sols naturellement secs sont donc à éviter. Les terres compactes retenant
l’eau sont sujettes au déchaussement, à l’envahissement des mauvaises herbes et en
particulier au chiendent ; les travaux y sont difficiles et onéreux. L’enracinement n’y est
pas assez fourni et la végétation est tardive car ces terres sont lentes à se réchauffer.
Les terres sablonneuses contenant une certaine quantité de limon et d’argile sont
recherchées et conviennent particulièrement bien pour les semis. Des parties de la
pépinière qui seraient plus riches en limon seraient propices aux repiquages. Une bonne
terre de pépinière aurait les propriétés granulométriques suivantes :
Sable grossier (2 à 0,2 mm) : 60 – 70 %
Sable fin (0,2 à 0,02 mm) : 15 – 17 %
Limon (0,02 à 0,002 mm) : 5 – 6 %
Argile ( 0,002 mm) : 10 – 13 %
Pour une pépinière annexée à un domaine forestier, mieux vaut chercher un sol
dont les propriétés physiques sont voisines de celles des terrains à boiser. Les plants se
constitueraient un enracinement qui serait mieux adapté aux sols où ils devront croitre. Il
ne faut pas pousser trop loin cette analogie des propriétés physiques. Il vaut mieux
produire des plants dont les appareils foliaires et radiculaires sont bien développés par la
culture dans un terrain dont vient de voir les qualités.
On parle également de la possibilité de remédier à l’état défectueux d’un terrain
par une préparation préalable convenable (épierrage, ameublissement, assainissement,
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Il est très recommandable de faire précéder la pépinière forestière par une culture
agricole avec apport d’engrais, pendant une ou plusieurs années. Les sols trop compacts,
trop pauvres ou trop salis par une végétation sauvage se propageant par marcottes,
rhizomes ou racines sont ainsi fortement améliorés. Les plantes sarclées, dont la pomme
de terre, sont les plus efficaces à cause des soins qu’elles reçoivent, ainsi que les végétaux
améliorants et étouffants comme les lupins, la vesce, les trèfles, etc., qui sont ensuite
enfouis en vert.
4.2.4.1. Division
L’exécution des travaux est plus facile quand un compartiment est occupé par des
sujets à enlever à la même époque. Ceci est surtout valable et important dans les grandes
entreprises mécanisées.
De nombreuses pépinières forestières possèdent, comme en horticulture, des
bâches (coffres ou caisses munis de châssis vitrés ou garnis de matière plastique) pour la
production de plants rares ou difficiles à éduquer et pour les semis d’espèces communes,
avec utilisation de « sols artificiels ».
4.2.2. Identification
Un étiquetage systématique et convenable doit assurer l’identification des
parcelles dans les plates-bandes. Les inscriptions sont faites au crayon indélébile, souvent
en noir sur fond jaune, sur une étiquette longue et étroite enfouie de quelques centimètres
dans le sol. Elles sont tournées vers le placeau intéressé, l’étiquette faisant un angle obtus
avec le terrain ; on y note l’espèce, la race, variété ou écotype, les dates de semis et de
repiquage et un numéro d’ordre. Ces divers renseignements sont reportés sur un plan
parcellaire et condensés dans un livre ad hoc qui sert en même temps pour les inventaires.
4.2.3. Clôture
Il est généralement indispensable d’entourer la pépinière d’une clôture pour la
protéger des incursions, vols et déprédations de l’homme et des dégâts des animaux
domestiques et sauvages.
La clôture peut être établie avec des moyens de fortune, puisés dans les ressources
locales. Celle en bois, pieux et perches est habituellement peu durable, sauf si l’on utilise
des essences résistantes à la pourriture et moyennant, le traitement au feu ou
l’imprégnation chimique de la pointe des pieux. On a utilisé également des fils de ronces
avec piquets en bois, fer et béton. Un socle en béton prolonge la vie des piquets en fer. Ces
clôtures sont à surveiller constamment pour leur intégrité et remplacer assez souvent. Une
haie vive dense faite de plantes épineuses diverses peut constituer pour l’homme et les
animaux domestiques courants une protection suffisante mais non pour la volaille et le
petit gibier.
La meilleure clôture est le grillage à mailles calibrées, tendu sur des piquets de fer
d’une hauteur de 1,5 m et muni à la plante supérieure d’un bavolet. Un chemin de ronde
intérieur permettra la surveillance de la pépinière. Si celle-ci est bordée par la forêt, un
chemin de circulation extérieur doublé d’un fossé sera utile.
canalisations amenant cette eau sous pression en divers points. L’eau proviendra
éventuellement de puits, des citernes, de captages ou retenues.
Des fossés abrités seront pour le finissage des fumiers et des composts. Des remises à
outils, des hangars pour les machines et l’appareillage, d’autres pour les matériaux à
mettre en dépôt tels que engrais, produits divers, paille, mousse, nattes, claies, etc., des
abris pour les diverses manipulations, un petit atelier de réparation seront les annexes
indispensables à une exploitation industrielle.
Les différentes essences ont certes des préférences plus ou moins accusées pour un
ou plusieurs éléments nutritifs mais on ne peut donner que des indications à ce sujet, plus
ou moins confirmées par les résultats expérimentaux. Généralement, les essences qui
préfèrent les pH élevés sont également exigeantes en calcium. Les besoins en azote des
différentes essences varient très nettement.
WITTICH (1961) analysant la teneur en azote des feuilles et aiguilles de dix-sept essences
croissant sur un sol à réserve en azote correcte mais non optimale, a trouvé des chiffres
variant de 1,38 % à 4,49 %. Dans l’ensemble, on peut dire que les besoins en azote des
plants forestiers sont importants et qu’il n’existe guère d’essences qui ne réagissent
favorablement, dès le jeune âge, à un bon apport en cet élément sous forme minérale ou
organique.
Il semble que les besoins en magnésium des arbres forestiers soient plus
importants qu’on ne le supposait. La question se pose d’un approvisionnement suffisant
en cet élément dans les sols légers souvent pauvres en Mg et dans les sols artificiels.
2) Propriétés du sol
Le sol d’une bonne pépinière forestière doit avant tout être suffisamment riche en
matières organiques. Outre qu’il fournit des éléments nutritifs qui sont mis lentement mais
constamment à la disposition des végétaux, l’humus augmente le complexe absorbant. Il
favorise le réchauffement du sol et améliore la structure physique avec comme
conséquence, une vie microbienne intense, une activité renforcé de la pédofaune et un
meilleur approvisionnement des plantes en eau, air et éléments fertilisants.
La teneur en matière organique dans un bon sol varie avec le climat, la
minéralisation, les façons culturales. Elle est d’autant plus élevée que le sol est plus lourd,
le climat plus doux et plus humide. On admet généralement comme teneur raisonnable,
des concentrations de l’ordre de 3 à 8 % (BENZIAN, 1967).
Une réaction moins acide convient pour la plupart des espèces feuillues (pH compris entre
5,0 et 6,0) par opposition à la plupart des résineux. Si le pH du sol est trop élevé, on
l’abaisse notamment par l’emploi d’engrais acidifiants (sulfate d’ammoniaque,
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3) Appréciation de la fertilité
b) Fonte de semis
La fonte de semis est une des plus graves maladies qui ravagent les pépinières,
diminuent le rendement et abaissent la rentabilité. Les plantules qui émergent du sol qui
ont déjà développé leurs cotylédons sont détruits, parfois en quelques heures, en plages
qui s’élargissent rapidement. Les agents de cette pourriture du collet sont des
champignons terricoles divers et nombreux tels que Fusarium, Pythium, Phytophthora,
Rhizoctonia, Verticilium, qui vivent souvent en simples saprophytes.
Il semble que les conditions favorables au développement de ces agents
destructeurs soient :
Milieu neutre ou faiblement acide dont le pH est supérieur à 5 ;
Température suffisamment élevée, supérieure à 20 °C ;
Humidité élevée, l’eau libre favorisant au maximum les dégâts ;
Sol riche en matières organiques ou en nitrates ;
Plantules très tendres, non lignifiées, très succulents, ce qui est favorisé par une
alimentation minérale déséquilibrée trop riche en azote ;
Semis tardifs.
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Les risques sont d’autant plus élevés que la parcelle est d’utilisation plus ancienne.
Pratiquement, on considère les plantules sauvées quand elles ont six semaines à deux
mois.
Vu la diversité des agents pathogènes et la variabilité des circonstances locales de
sol, d’humidité, de température, de date et d’évolution des semis, la lutte préventive est
difficile, en pratique. On combat la fonte installé antérieurement dans les planches de
semis par la stérilisation à la vapeur, au formol, au sulfate de cuivre, à la chloropicrine ou
dichloropropène. En cas d’attaque, les mesures curatives consistent à exposer directement
au soleil, avec suspension des arrosages, et à appliquer des fongicides. On doit alterner ou
combiner les produits fongicides. Les matières actives sont variables et la lutte est
coûteuse.
4.3.1. Principe
La pépinière volante est celle qui, momentanément, fournit des plants pour un
boisement ou un reboisement déterminé. Quand la récolte est terminée, elle est
abandonnée et éventuellement réinstallée dans une autre station pour satisfaire les besoins
d’une autre plantation. Elle se déplace donc de proche selon les nécessités.
On y exécute, soit des semis, soit des repiquages, soit les deux à la fois d’une seule
ou de plusieurs essences. Généralement, on vise plutôt l’éducation des repiqués en laissant
la charge de cultiver les semis aux pépiniéristes professionnels de faire passer par la
pépinière volante des repiqués du commerce, jeunes ou bons à planter, mais dont on veut
améliorer les chances de reprise. Parmi les essences, on a en vue soit l’espèce principale de
culture, soit celles dont les jeunes sujets supportent difficilement le choc des
manipulations d’extraction, de transport et de plantation.
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4.3.2. Techniques
La pépinière volante est établie dans périmètre à planter ou à proximité
immédiate. Les essences héliophiles et robustes s’accommodent du plein découvert en
terrain nu. La plupart des autres sont plus ou moins délicates et demandent ou exigent
une protection. Un coupe-feu peut convenir comme emplacement s’il bénéficie de l’abri
latéral de peuplements. On peut installer la pépinière volante sous le couvert bien dosé,
plus ou moins léger ou dense, d’un taillis, taillis sous futaie ou futaie feuillue et résineuse.
Le choix d’un bon emplacement doit avoir pour critère non seulement l’abri nécessaire
mais aussi un sol de bonne qualité. Ce dernier doit être assez profond, meuble, drainé, de
fertilité au moins moyenne. Une rapide étude phytosociologique et pédologique sera très
utile. La composition botanique et la vigueur du peuplement protecteur sera déjà guide
précieux.
Comme le nombre de récoltes est limité, on est conduit, lors de l’installation, à
envisager que les soins strictement nécessaires, sans cependant ne pas trop les limiter. La
clôture pourrait paraître superflue : elle sera néanmoins indispensable dans la plupart des
cas pour éviter les déprédations du gibier, mais on peut limiter les frais.
La préparation du terrain, à profondeur superficielle ou moyenne, est faite
mécaniquement quand c’est possible (terrain nu, coupe-feu) ou manuellement en
travaillant entre les couches du peuplement. On ne fertilise habituellement pas mais des
engrais mobilisateurs à base de P2O5 ou de N seraient très utiles.
On peut assimiler à une pépinière volante les noyaux ANDERSON à fort densité
où on reprend avec motte des plants en excès pour étendre la surface occupée. Les sujets à
prélever font l’objet d’une préparation avant l’extraction. Elle consiste en un cernage
préalable, antérieur d’une saison, qui permet de refaire un enracinement concentré dans la
future motte. Au moment de la transplantation, un coupe de bêche profond dépivote le
plant et soulève la motte en un seul bloc. Celui-ci est mis en place dans une fosse de
dimensions appropriées, en le déposant sans tassement pour éviter le désagréger la motte.
Les nouvelles racines passent rapidement de la tranche fraiche inférieure au fond de la
cavité. Les racines latérales pénètrent dans le sol en place quand le contact est établi entre
ce dernier et les parois de la motte.
On peut également considérer comme pépinières volantes les placeaux à sol
travaillé, éventuellement fumés et engrillagés, que l’on installe sous le couvert d’arbres
semenciers, en prévision ou à l’occasion d’une bonne fructification, pour obtenir, en
quantité importante, des semis naturels de valeur. Ces derniers seront repris avec ou sans
motte pour la plantation d’un parterre voisin. On peut le faire également à partir de
bandes travaillées dans un peuplement en régénération. C’est en réalité une modalité de la
régénération naturelle assistée.
plantation définitive, les frais d’emballage et de transport sont supprimés. Les plants sont
extraits au fur et à mesure de la mise en place, ne souffrent guère des manipulations et de
la plantation, gardent leur fraîcheur et ont ainsi une reprise en général excellente. Point
important pour les espèces délicates qui sont particulièrement visées, les mortalités
éventuelles ont lieu dans la pépinière même.
On élimine encore les rebuts et on utilise que des sujets vigoureux. Les
remplacements sont réduits et le boisement plus régulier, il est possible, par le
prélèvement en motte, de pratiquer la culture de plants forts, sélectionnés, à grands
intervalles.
L’extraction et la plantation ultérieure en motte est facilitée si on ménage les
écartements satisfaisantes dans une terre suffisamment liante. Cette pratique élève les
coûts de l’extraction et de la plantation mais l’emballage est supprimé et le transport
facilité par les faibles distances. Les pépinières volantes autorisent l’éducation de semis
naturels dont on améliore l’enracinement, la forme et la vigueur. Elles permettent de tirer
des semences récoltées dans le domaine et d’éduquer ainsi les écotypes locaux. Elles
changent de place fréquemment et sont ainsi peu exposées aux champignons et insectes.
En pépinière volante, les prix de revient à l’unité marchande dépassent
habituellement ceux du commerce. Les travaux sont ordinairement manuels. On mobilisé,
pour des besognes intermittentes, un personnel d’exécution et de surveillance. Les
mortalités et les rebuts consentis influencent évidement le prix au mille. Mais les
conditions de plantation et les plants eux-mêmes sont meilleurs, la reprise est plus élevée,
la vigueur et la régularité du jeune boisement favorisées, les coûts de remplacement et de
dégagement abaissés. En résume, le bilan est positif pour les essences délicates.
et de la seule catégorie des repiqués, culture complète de plants rares ou d’écotypes locaux
et surtout élevage d’essences délicates sensibles au repiquage et à la plantation.
Son étendue varie de quelques dizaines d’ares à un hectare. Elle est installée dans
un bon sol répondant aux critères définis antérieurement mais en plein découvert, après
défrichement et dessouchement. L’abri latéral sera donné par la ceinture des peuplements
voisins. Souvent, on choisit pour l’emplacement une terre de culture ou une prairie dont le
sol à les qualités exigées pour une pépinière permanente, bordée par un bois ou une
rangés d’arbres protégeant des vents secs et froids.
La clôture est haute, solidement établie pour une durée de plusieurs années. Les
chemins sont limités à des sentiers de circulation et, éventuellement, une étroite allée en
sol naturel permet le passage d’un petit véhicule à deux roues tracté de main d’homme.
L’alimentation en eau est réduite à un ruisseau, une mare ou fossé voisin ; les arrosages ne
sont habituellement pas prévus. La protection latérale est quelquefois complétée par le
procédé simple des rameaux fichés verticalement en terre.
Les travaux sont réduits mais prennent plus d’ampleur que dans la pépinière
volante. Le labour et la préparation du sol peuvent être mécaniques. On peut utiliser les
outils tractés de l’exploitation agricole voisine du domaine. Les autres travaux se font
manuellement sans investissements onéreux de machines. La fertilisation doit être étudiée
et appliquée comme dans la pépinière permanente. L’entretien annuel consiste surtout en
sarclages manuels ou chimiques.
largeur variable mais il semble qu’un minimum de 10 m soit indispensable pour assurer
une bonne protection.
Ces coupe-feu nécessaires dans les forêts résineuses sont une perte de surface
utile. Quand les cordons feuillus doublent et triplent la largeur indispensable, l’étendue
ainsi soustraite à la production peut s’élever à une fraction importante de la surface totale.
Soit un compartiment de 400 x 250 m ou 10 ha ; si les coupe-feu et les cordons réduisent
ensemble (de l’axe du coupe-feu à la bordure du peuplement) de 10 m la dimension de
chaque coté, la surface utile sera de 380 x 230 ou 8,74 ha. L’étendue soustraite à la
production sera de 1,26 ha ou 12,6 %. Si la bande non plantée ou semée n’a que 10 m de
largeur de bord à bord, le parterre réellement occupé par le peuplement producteur sera
de 390 x 240 m ou 9,36 ha. La diminution de surface utile sera ramenée à 6,40 %.
c) Banquettes antiérosives
Les banquettes antiérosives continues ou discontinues sont destinées à combattre
les ruissellements et leurs effets. Elles facilitent l’infiltration des eaux et améliorent le
statut hydrique des sols. Leur construction et la disposition sur le terrain relèvent de la
lutte contre l’érosion du sol.
e) Economie de l’eau
Au lieu d’apporter un supplément d’eau aux stations déficitaires, il serait utile
dans beaucoup de situations où la sécheresse est moins accusée, d’économiser l’eau par le
paillage. Cette technique concerne les pépinières forestières. Dans les plantations, on
rencontre habituellement à l’apport de feuilles, d’herbages, de déchets végétaux ou de
fumier pailleux, pour des raisons économiques.
Le paillage à l’aide de film plastique est alors préconisé. Pour chaque plant, on
utilise une feuille de 2 m² environ, munie d’une perforation centrale et dont les bords sont
fixés par un peu de terre.
Les avantages généraux des films plastiques sont : l’économie de l’eau – facteur
limitant la croissance (FROCHOT et LEVY, 1980) par suppression de l’évaporation du sol
et des prélèvements de la végétation adventice qui est éliminée ; amélioration de la
structure du sol protégé de l’impact mécanique des pluies battantes et de la grêle. Un bilan
favorable de l’eau permet une meilleure utilisation des sels minéraux préexistants ou
introduits par fertilisation.
Les trois types de plastiques (transparents, noir ou opaque-thermique) ont des
effets variables sur les adventices et la température du sol (FROCHOT et LEVY, 1980 ;
1986). Le plastique noir semble supérieur : il élimine les adventices par suppression totale
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Dans le cadre du climat général et local, ce sont les propriétés édaphiques qui corrigent,
améliorent ou amoindrissent le potentiel de production de la station.
Les propriétés physiques du sol et le cycle de l’eau priment généralement la
composition minéralogique et la richesse en éléments nutritifs. Ces derniers ne sont
cependant pas à négliger, surtout pour éduquer des espèces foncièrement exigeantes. Le
sylviculteur peut corriger les défectuosités du sol par l’assainissement, l’ameublissement,
la fertilisation et la fixation. Dans une zone à boiser, on peut repérer et étudier plusieurs
types de stations. On éduquera dans chacun, l’espèce ou les espèces les plus adéquates.
Appréciations du niveau de productivité d’une station
Les offices météorologiques fournissent des renseignements qui peuvent être
confirmés, corrigés ou complétés par les observations locales et l’expérience. La géologie,
la géomorphologie et la pédologie permettent d’apprécier les propriétés édaphiques d’une
station. Les cartes spéciales seront consultées et étudiées. Les investigations personnelles
tireront des carrières, tranchées chemins creux, fossés et d’un réseau de profils et de
sondages.
La flore spontanée locale caractérise les associations végétales. Celles-ci
déterminent le niveau de fertilité de la station pour diverses essences spontanées et
exotiques et guident le choix des espèces. Ces études sont complexes et du ressort des
spécialistes. Ceux-ci peuvent aider le sylviculteur en établissant la liste de quelques
plantes localement typiques des principales associations et subdivisions. La pédologie à
elle seule peut donner quelques caractéristiques édaphiques valables à l’échelle régionale,
pour définir les stations et leur niveau de fertilité (DECOURT et LE TACON, 1971).
Dans le cas de reboisement en forêt, l’association végétale peut exister à proximité
immédiate. Il est élémentaire d’apprécier la présence, la présence, la répartition, en
croissance, la production et la reproduction des arbres forestiers eux-mêmes. Quand une
essence prospère et se rajeunit naturellement dans une station déterminée, c’est
généralement qu’elle y est à sa place, qu’elle soit spontanée ou naturalisée.
Dans l’appréciation de la valeur d’un fonds à boiser, il faut également tenir
compte de l’occupation antérieure du terrain. Les terres marginales abandonnées
récemment par l’agriculture sont de meilleure qualité que les vieilles landes. La prairie est
notamment un très bon précédent. La concurrence du tapis herbacé est à éliminer au
moins pendant la première année.
La plupart des terrains incultes sont de nature telle qu’ils doivent nécessairement
être occupés par un boisement préparatoire avant de songer à passer à la forêt définitive
d’espèces fondamentales indigènes ou vicariantes. Les terres incultes sont celles dont
l’agriculture n’a pas voulu ou qu’elle a délaissées depuis longtemps, parce qu’elles sont de
qualité médiocre : elles sont superficielles, tassées, pauvres, acides et encombrées d’une
végétation adventice haute et dense. Les sols sont généralement nus, sans abri, et exposés
directement aux vents et aux extrêmes thermiques. Ces terres ne peuvent être mises en
valeur que par des espèces frugales adaptées au milieu ingrat, constituant le premier
boisement. Ces essences occupent le terrain, améliorent les conditions du milieu, peuvent
30
abriter les espèces de la forêt définitive et leur cèdent la place, à un moment donné des
phases progressives de l’évolution.
Le choix est donc limité aux essences de lumière à tempérament robuste qui vont
constituer le premier boisement. Les autres essences, plus sciaphiles et plus délicates
profiteront de l’abri du peuplement pionnier pour former la forêt définitive qui
substituera, à un moment donné, au boisement primitif. Outre sa fonction de protection et
de préparation de la station, sa production n’est pas négligeable.
Les espèces transitoires les plus habituelles tirent parti des sols médiocres, les préparent à
un bois bien définitif, donnent des produits d’éclaircie appréciés. Leurs rendements, à
l’exploitation définitive, sont plus ou moins rémunérateurs selon le terme d’exploitabilité
et leurs utilisations technologiques. Leur emploi est donc avantageux au point de vue
cultural, économique et financier.
nombreux et opérant dans le cas de clones ou d’espèces exotiques dont les parasites ne
sont pas accompagnés de leurs prédateurs. Ils sont favorisés par des conditions
climatiques particulières et par le mode de culture forestière.
a) Semis
direct est remis en honneur aux Etats-Unis (DERR et MANN, 1971) et en Afrique du Sud
(DONALD, 1969).
Il reste vrai que le semis artificiel est souvent irrégulier malgré que par endroits,
les résultats dépassent toutes les espérances : la germination servie par des circonstances
favorables a été excellente, les plants ont survécu nombreux ; trop densément serrés, ils
demandent des dépressages et même des dégagements précoces couteux, au moment ou
les produits sont sans valeur. Ailleurs, il y a des vides plus ou moins fréquents et étendues
dont les causes sont multiples : mauvaises répartition des semences ou consommation par
les oiseaux, les rongeurs et autres prédateurs ; conditions locales défavorables de sol et de
climat, déchaussement, sécheresse, coups de chaleur, grands froids, la concurrence de la
végétation adventice ; les agressions multiples que subissent les jeunes plants du fait des
oiseaux, du gros et petit gibier, des rongeurs, limaces, insectes et champignons. Les plants
surabondants peuvent être extraits avec ou sans motte et servir au repeuplement des vides
ou au boisement d’incultes voisins.
b) Plantation
Les sujets introduits par plantation sont plus développés et robustes. Ils résistent
mieux aux diverses agressions. Leur survie et leur développement futur sont mieux
assurés surtout si les besoins requis leur ont été donnés. Soustraits à la concurrence
mutuelle pendant les premières années, ils disposent d’espace vital pour les racines et
l’appareil foliacé, puisque la densité du massif peut être réglée à volonté. L’alimentation
en eau et en matières minérales est bien assurée ainsi que l’apport de lumière et de
chaleur.
Dans les plantations, la croissance individuelle est favorisée, et la production
globale du peuplement est supérieure du moins jusqu’à un certain âge. En général, les
plantations sont plus résistantes à la neige et aux vents que les semis maintenus trop
serrés, mais il s’agit ici d’une question de traitement. La plantation est plus expéditive dit-
on souvent, c’est-à-dire qu’elle est plus rapide dans ses résultats. En effet, elle introduit
des plants déjà plus érigés qui ont bénéficié de soins appropriés pendant leur séjour en
pépinière. Le développement des racines et des tiges leur donne une avance notable sur le
semis exécuté en même temps, plants plus âgés et de plus grandes tailles. Les
regarnissages sont faits rapidement tandis que les résultats définitifs d’un semis ne sont
souvent appréciables qu’après quelques années ; les semences germant la seconde année,
disparition échelonnée de jeunes sujets. La plantation est complétée plus tôt. L’état de
massif avec toutes ses conséquences est acquis rapidement, mais un semis bien réussi
présente ces avantages encore plus précocement.
On dit que la plantation est en général plus économique ; son prix de revient reste
habituellement bas eu égard aux difficultés et aux aléas du semis comme aux soins
culturaux subséquents plus onéreux : notamment dépressage, remplacements,
dégagements plus nombreux. Quand le labour en plein et la fertilisation sont
indispensables, le semis trouve de meilleures conditions pour son exécution et son
efficacité. Il doit être comparé à la plantation faite dans les mêmes conditions.
33
On peut signaler à l’actif du semis artificiel la sélection naturelle plus sévère à part
d’un nombre élevé de sujets à l’hectare. Une première et brutale épuration s’opère lors de
la germination et pendant les premières semaines. Elle est d’ailleurs hautement
souhaitable. Comparé à une plantation de même origine génétique. Le peuplement issu de
semis contient, à côté d’abondants déchets, un nombre plus ou moins élevé de tiges
droites, élaguées haut. Le semis artificiel en lui-même est plus rapide, demande moins de
main d’œuvre et est moins coûteux que la plantation proprement dite. L’opportunité du
semis ou de la plantation doit faire l’objet d’un examen dont certaines règles générales
peuvent être avancées.
Quand la semence est rare, chère ou de mauvaise qualité. Le semis absorbe des
quantités considérables de semences. Il ne peut se pratiquer que lors des années de
bonne fructification, en recourant pour la conservation temporaire aux procédés
traditionnels.
Quand le semis direct réussi difficilement ;
Quand les plants doivent recevoir des soins spéciaux de protection et traitement parce
qu’ils appartiennent à des essences délicates ou dont le développement est lent dans la
prime jeunesse ; quand ils appartiennent à des espèces qui s’accommodent très bien de
la plantation parce que les repiquages en pépinière favorisent la concentration au
collet de l’appareil radiculaire comme chez les épicéas ;
Quand doit boiser des stations aux conditions difficiles en raison du sol (excès
d’humidité ou de sécheresse, de compacité ou de mobilité, soulèvement ou
déchaussement et fentes de retrait en végétation adventice dense et haute) ou du
climat (sécheresse généralisée hors saison, vents aux lisières) ; les terres à boiser sont
souvent nues et exposées aux conditions difficiles ;
Quand on se trouve dans des stations ou les semis et même les tout jeunes, plants sont
exposés à de sérieuses causes de destruction : les oiseux, les rongeurs, le gibier, le
bétail.
Quand on veut installer des arbres d’ornement, de lisières ou d’allées, repeupler les
vides, introduire une espèce, une race ou une origine nouvelle ou peu représentée
dans le peuplement ou la région, constituer des mélanges, installer rapidement une
végétation ligneuse de fixation, de protection ou d’agrément ;
34
Le semis peut se justifier dans les circonstances qui lui sont favorables :
Si la préparation du sol est envisagée, il faut adopter le système que dans une
station donnée, offre le plus d’avantages et le moins d’inconvénients. Il faut en outre
35
qu’elle soit en concordance avec le mode de semis qui sera adopté : en plein par bandes
continues, discontinues ou disposés en échelons, par placeaux ou cellules, par trous, etc.
Les graines sont reparties uniformément sur toute la surface. Le procédé est utilisé
dans les terrains non, ameublis ou dans ceux où la préparation a été faite en plein. Le
semis est exécuté à la volée, à la main. On recherche la répartition uniforme des graines
qui n’est pas toujours facile à obtenir, surtout avec de la fine semence. Les précautions
suivantes doivent être prises : semer par temps calme, délimiter les virées par des jalons,
préparer à l’avance les quantités par surfaces partielles, quelquefois mélanger avec de la
matière inerte comme du sable pour faciliter une distribution régulière, faire l’opération en
deux temps par passages perpendiculaires à demi-dose, etc. rien ne vaut la main et les
doigts de l’ouvrier expérimenté.
Les avantages du semis par bandes sur celui pratiqué en plein sont les suivants : la
végétation sauvage des intervalles procure une protection latérale aux jeunes plants, elle
fixe le sol et diminue les dangers de déchaussement, de ravinement et d’érosion. La
circulation par les bandes incultes et l’exécution des sois culturaux sont facilitées. Le
procède abaisse les prix de revient de la préparation du sol et du semis lui-même. Il
économise la semence en fonction de la surface réellement occupée, la quantité employée
varie de la moitié aux fonctions de la dose requise par le semis en plein. La préparation en
plein donne au boisement une meilleure impulsion que celle faite partiellement.
c) Semis en lignes
Il est pratiqué dans les terrains préparés en plein ou par bandes continues, brisées
ou disposées en échelons. Dans les surfaces étendues, le semis se fait en alignements à
distances appropriées, dans les bandes selon l’axe. Dans les terres travaillées en plein, il y
a piquetage des glands.
Il existe des semoirs : les uns, manuels, sont à un seul tube semeur, les autres
tractés, sont à tubes multiples. L’usage de ces instruments exige une terre sans obstacles,
finement ameublie, bien nivelée et raffermie quoique meuble, telle que pourrait l’offrir le
labour en plein à profondeur ordinaire suivi des façons préparatoires appropriées, comme
dans les terres sablonneuses. Les avantages de semoir sont utilisation de faibles quantités
de graines, la réparation uniforme sur profondeur déterminée et constante, la germination
favorisée et régulière.
g) Semis en « nids »
Dans les sols préparés en plein ou par bandes, les graines, souvent des glands ou
de grosses semences de légumineuses arborescentes, sont disposées en « nids » de 5-7 ou
plus regroupées en petites surfaces séparées par des intervalles non ensemencés, dans
l’alignement. Entre les lignes de nids des cultures agricoles diverses sont pratiquées
pendant plusieurs années pour maintenir le sol propre, abriter les plants forestiers et
surtout éviter la concurrence des herbages. En même temps, on nettoie le terrain dans les
files de nids.
Pour les semences légères, on pratique un hersage léger, en décrochant, par une
herse garnie de faisceaux d’épines ou ramilles et par une herse-chaîne, articulée ou
roulante, pour un travail un peu plus poussé. Au siècle dernier, après le semis de pin, on a
pu faire souvent passer un troupeau de moutons dont le piétinement assurait
l’enfouissement superficiel. En terrain non ameubli, le grattage de la herse n’étant pas
suffisant, on creusait parfois des fossés de distance en distance. La terre qui en était
extraite était rejetée sur les entrebandes et répandue uniformément sur les graines par un
hersage.
Les peuplements trop clairs dont l’état de massif est retardé ont un mélange qui se
fait mal et à partir de grosse branches : le bois est noueux et de qualité défectueuse.
Pendant quelques années après la création du boisement, le sol reste envahi par
une végétation adventice qui nuit à la croissance des plants forestiers, attire les cervidés et
pourrait être un élément pour l’incendie.
Essence
Milieu
On sème à des doses relativement fortes quand les conditions édaphiques sont
défavorables à la conservation, à la germination de la semence et à la croissance des jeunes
40
Les doses varient avec le degré de préparation ; avec le mode de semis ; avec le
recouvrement plus ou moins épais et parfait ; avec la saison ; avec, pour les semences et les
plantules, l’incidence des dangers, du parasitisme, des prédateurs ainsi qu’avec la menace
des ravinements et de l’érosion.
Objectifs
On tend aux objectifs suivants par des peuplements relativement denses : recruter
plus facilement des élites ; obtenir des fûts longs, propres et cylindriques appréciés comme
bois d’œuvre ; disposer de petits produits à enlever en première éclaircie que le marché
général et les conditions locales sont favorables à ces catégories de dimensions (débouchés
spéciaux, proximité de centres de consommation, voie de transport…) ; hâter la formation
du massif là où il est utile et urgent (rideaux de protection, brise-vent, cordons feuillus,
fixation de sols mobiles…).
c) Préparation à la germination
Tous les procédés utilisent le trempage. Ils ne sont pas à conseiller car, pour
faciliter le semis, les graines doivent rester sèches et dures. En outre, les quantités à traiter
sont trop importantes.
b) Caractéristiques extérieures
Les bons plants ont une conformation extérieure parfaite et une grande aptitude à
supporter la transplantation. L’émission de nouvelles racines est fonction des réserves
accumulées durant la saison de végétation précédente. Les caractéristiques extérieures
suivantes sont à rechercher, non seulement au moment de l’extraction mais surtout à la
réception et à la plantation car, dans l’intervalle, certaines qualités peuvent régresser.
L’appareil radiculaire doit être bien fourni, ramifié et concentré au collet. Les
racines doivent être en rapport avec l’essence et l’âge ou les dimensions du plant, aussi
abondantes que possible, développées symétriquement, bien ramifiées autour du collet et
pourvues d’un chevelu abondant. A ce propos, il faut considérer comme rebut et refuser
42
catégoriquement, malgré le bon état de l’appareil foliaire tout plant dont l’enracinement
est déficient : asymétrie par repiquage oblique, pivot et longues racines recourbées,
appareil radiculaire en « chignon » par culture dans un récipient mal conditionné de trop
faible capacité et où le séjour a été trop prolongé. La concentration autour du collet
favorise l’extraction, la plantation et la reprise et évite les longs pivots et racines latérales
qui peuvent être arraché meurtris ou mal disposés. Elle est obtenue par le repiquage dans
un sol meuble, frais et riche ou par la pratique du dépivotage, du soulèvement ou du
cernage et l’absence de repiquage. La culture en pots ou sachets peut y contribuer en
évitant le chignon (type et capacité du récipient, durée du séjour). Certains ajoutent que les
trous percés dans les parois latérales ont mauvaise influence par excès d’oxygène.
DELVAUX (1980) pense que le succès de la culture en pots est fonction des conditions
suivantes :
Capacité satisfaisante du récipient ;
Durée du séjour appropriée ;
Percolation du « sol » artificiel ou naturel ;
Mode et abondance de l’arrosage.
La tige doit être droite, régulière et non bifurquée, spécialement chez les résineux.
Cependant, le développement d’une flèche terminale multiple à la suite d’un accident
(traumatisme, gel ou dessiccation) n’est pas un vice éliminatoire : on peut rectifier la forme
par l’ablation des pousses en excès. Cette défectuosité transitoire est assez fréquente chez
certaines espèces comme légales de contrôle prévoient un rapport entre la hauteur et le
diamètre au collet.
Elles limitent le nombre de repiqués à l’are pour permettre d’atteindre de bonnes
caractéristiques. Les plants maintenus trop serrés sont effilés, beaucoup plus minces et
moins hauts. L’appareil foliaire est réduit et les ramifications inférieures sont
souffreteuses ; l’enracinement est mal conformé et peu développé. La résistance aux
dangers et parasites est affaiblie. La reprise est défectueuse et le départ de la plantation
mal assuré.
L’appareil foliaire est normalement constitué, formé de ramifications vigoureuses
en rapport avec l’âge du plant, les branches inférieures étant largement développées. La
cime est conique et non fusiforme. Des rameaux épais et longs, des bourgeons volumineux
et gonflés sont des signes de vitalité et de santé. Les aiguilles et feuilles quand elles
existent, doivent être caractéristiques de l’espèce et de l’âge du plant, par le
développement et leur teinte accusée, tirant vers le vert foncé.
L’écorce doit avoir sa teinte normale : elle sera saine, séveuse et turgescente ;
lorsque ridée et terne, elle annonce un début de dessiccation. Il faut être particulièrement
exigeant en ce qui concerne la fraicheur de tous les organes et particulièrement des racines.
Celle-ci et surtout le chevelu se dessèchent très rapidement au contact de l’air. D’après
RUPF (1948), il suffit d’une exposition de 3 à 6 minutes au soleil et au vent pour tuer le
chevelu et les radicelles. On sait que les manipulations accompagnant l’extraction et la
plantation détruisent la presque totalité de ce chevelu. C’est à partir des réserves des
43
racines et des radicelles que se constituent les nouveaux points végétatifs. Le plant dont
l’appareil radiculaire a subi une certaine dessiccation ne reprend pas ou traverse une crise
de développement pendant une, deux et parfois plusieurs années. On dit alors qu’il
« boude ». Beaucoup d’échecs dans les plantations sont le résultat d’un manque de
fraicheur des plants et en particulier de leur appareil radiculaire.
Il faut en outre insister sur la différence entre reprise et bon départ de la
plantation. Un plant repris est celui qui reste vivant : il peut souffrir longtemps de la crise
de transplantation et perdre ainsi plusieurs années d’accroissement. Les sujets frais bien
« installés » ne subissent pas cette crise, partent immédiatement et assurent à la plantation
vigueur et régularité sans perte de croissance. Les remplacements sont réduits et l’état de
massif rapidement atteint. Les plants ne doivent pas être endommagés ou blessés ni être
porteurs de parasites.
Il faudrait également, pour éviter une crise d’adaptation, que les plants soient
éduqués sous un éclairement qui sera celui de leur station définitive. Les feuilles et
aguilles d’ombre ou de lumière, habituées à un ombrage donné conservent pendant une
année au moins, leurs caractéristiques anatomiques et physiologiques induites. Elles sont
ainsi perturbées dans leur faculté d’assimilation.
Le manque de fraicheur des plants, surtout de leur appareil radiculaire,
conditionne non seulement la mortalité et, chez les survivants, la croissance en hauteur
mais aussi la production de matière sèche. C’est ce qui résume les deux notions de
« reprise » et de « bon départ ». De nombreux travaux sont à signaler à ce propos
(HERMANN, 1967 ; VON BURGHARD VON LÜPKE, 1973 ; RUPF, 1948 ; SCHOLANDER
et al. 1965).
Non seulement la durée de l’exposition à l’air et au soleil seraient à considérer,
mais encore l’époque de l’année, l’intervalle de temps entre l’extraction et la plantation, le
procédé de conservation. La dessiccation est fonction également de la température, du
degré hygrométrique et donc du déficit de saturation de l’air ambiant. Il y aurait lieu, à ce
sujet, de rappeler l’intérêt des anti-transpirants et du pralinage, soit classique, soit à l’aide
de gelée à base d’alginate de soude, encore que les effets en soient contestés.
elle est fonction de l’essence et des conditions ambiantes de la station définitive. C’est ainsi
que les espèces à développement juvénile ralenti sont mises en place à un âge plus retardé
que celles à croissance plus rapide. Les résineux exposés à une évapotranspiration
permanente supportent plus difficilement la transplantation dès qu’ils dépassent certaines
dimensions.
Plusieurs raisons militent en faveur des jeunes plants : les manipulations sont plus
faciles et moins dommageables, l’extraction est plus aisée et respecte l’intégrité des racines
et radicelles, particulièrement chez les espèces à enracinement profond et pivotant ; les
prix de revient du boisement sont modérés.
La culture en pépinière, si elle se contente d’un séjour moins prolongé dans les
planches de semis et de repiquage, occupe des surfaces plus réduites. Toutes les
manipulations sont plus faciles et plus rapides, y compris la plantation : les frais sont ainsi
abaissés. Les procédés de mise en terre expéditifs et moins couteux sont d’application
comme celui en fente ou au coup de pioche ou la mécanisation avec usage de machines
planteuses. Il faut nécessairement recourir aux petits plants là où la nature rocailleuse du
terrain interdit le creusement de grands trous.
Les plants présentent moins de prise aux vents secs ou violents, sont plus
facilement abrités ou souffrent moins de l’excès d’évapotranspiration. Ils s’adaptent mieux
que les plants âgés aux différences d’éclairement et aux variations de l’ambiance, sol et
climat. En résumé, ils traversent plus facilement la crise de transplantation.
Cependant, on utiliser de préférence des plants relativement forts dans les cas ci-
après :
Lorsque les essences sont très sensibles à la dessiccation des parties herbacées ;
Lorsque des plants plus forts, plus hauts, plus vigoureux ayant plus de réserves
sont capables de résister aux dangers spéciaux. Malgré le choc de la plantation plus
marqué chez les plants forts mais atténué par la motte, ceux-ci conservent leur
avance initiale et se comportent mieux dans leur développement, surtout si le
diamètre du collet est important ;
Dans les compléments de régénération naturelle ou artificielle où les plants doivent
être de taille identique ou supérieure à ceux qui sont déjà en place ;
Quand on repeuple les vides dans les taillis et les taillis sous futaie où les rejets, de
souches sont menaçants ;
Dans les parcs, plantations routières et tous les cas où il faut immédiatement des
arbres de dimensions assez fortes.
Considérons que les plants repris dans les semis naturels ou artificiels sont
généralement assez mal conformés, peu vigoureux, de reprise difficile et de départ trop
lent. Ces semis densément serrés les uns contre les autres sont effilés, à tige grêle, cime
étriquée et enracinement déficient. Ce dernier n’est habituellement représenté que par un
profond pivot, ou de longues racines obliques ou latérales, représenté que par un profond
pivot, ou de longues racines obliques ou latérales, peu garnies de chevelu. Le sol est
ordinairement assez tassé et dur et l’extraction à racines nues est difficile et mutile
gravement l’appareil radiculaire. En outre, ces plantules se sont développées sous le
couvert et supportent difficilement la transplantation dans les endroits un peu mieux
éclairés. La reprise en forêt est donc limitée. On devra prendre certaines précautions ;
choisir les plants dans les endroits éclairés, à sol resté meuble et frais ; se limiter aux plages
où les semis, quoique nombreux, ont disposé d’un espace suffisant pour développer
normalement leurs appareils foliaire et radiculaire ; faire un choix sévère limité aux plants
encore jeunes, bien équilibrés ; les prélever avec motte.
Les semis ainsi récupérés peuvent passer par la pépinière volante pour leur rendre
vigueur, refaire leur enracinement, augmenter leur chance de reprise et de bon départ. Ces
manipulations gonflent les frais.
Au lieu de semis, on utilise des drageons ou faux-drageons d’essences à racines
superficielles drageonnantes. Ces derniers émettent, en certains points, un chevelu
abondant et un ou plusieurs rejets. Lors du sevrage, après une année de croissance
favorisée par un bon éclairement, on conserve le meilleur rejet avec l’enracinement et un
fragment de la racine.
On se sert habituellement, pour combler les vides des régénérations naturelles ou
artificielles par semis, de plants extraits avec motte des plages trop peuplées. On les utilise
également pour les extensions de ces régénérations, pour faire les raccords entre celles-ci,
pour de nouvelles plantations.
engagements par téléphone ou par lettre, quelques jours avant l’expédition. Les plants
sont acheminés par les moyens les plus rapides, réceptionnés et mis en jauge
immédiatement. En cas d’achat à un pépiniériste local, on peut exiger une fourniture
journalière répondant aux besoins du chantier ou aux possibilités de l’équipe de planteurs.
Les plants sont alors simplement déposés dans un endroit frais et abrité, et les racines
protégées pendant les quelques heures précédant la mise en terre.
Lors des manipulations, il faut que les organes conservent leur fraicheur et en
particulier, les racines qui sont sensible à l’exposition à l’air. Cette fraicheur conditionne la
reprise et le bon départ de la plantation.
Les recommandations suivantes pourraient être faites :
1. Eviter les périodes de vents secs et de soleil intense ;
2. Opérer de préférence par temps couvert et calme quand le degré hygrométrique de
l’air est satisfaisant ;
3. Laisser le sol se ressuyer pour que la terre ne colle pas et ne rendre difficile le
recouvrement et la plantation elle-même, mais les couches superficielles du sol
doivent rester fraiches ;
4. Enlever les plants de la jauge au fur et à mesure des besoins ;
5. Procéder éventuellement au pralinage de l’appareil radiculaire avant la plantation
par le trempage dans une solution d’alginate de soude, si l’opération n’a pas été
faite en pépinière avant l’emballage et le transport ;
6. Eviter la dessiccation des racines. Les plants ne doivent pas être répartis à l’avance
dans les trous ou à côté de la fosse de plantation ou en face de son emplacement
futur, sauf s’il s’agit de quelques plants d’essence robuste et lorsque l’atmosphère
est humide.
Le travail est réparti entre les ouvriers, chacun recevant une tâche délimitée d’une
ou de plusieurs lignes contiguës. Des repères sont placés pour vérifier la bonne exécution
et partager les responsabilités. L’ouvrier ouvre la fosse, met le plant en place, recouvre les
racines et tasse, selon les règles admises. Parfois les fosses sont ouvertes par les hommes
adultes, la mise en place étant laissée aux adolescents. L’ouverture des trous se fait
immédiatement avant la plantation ou précède celle-ci de quelques jours ou semaines et
parfois de toute une saison. Il faut veiller également à la distribution correcte des engrais si
leur emploi est décidé.
Des aides s’occupent de jalonner les alignements, de l’extraction des plants de la
jauge et de la distribution régulière de ceux-ci aux planteurs.
47
Des dimensions sont données quant à l’exécution des travaux. Les fosses auront
les dimensions en rapport avec la force des plants, le développement de la masse
radiculaire et la nature du terrain. En sol très riche mal structuré, il faut agrandir les trous
dont les bords s’éboulent. La tige est fixée, autant que possible contre une paroi verticale
pour empêcher ou limiter les déplacements du déchaussement éventuel. Les racines sont
étalées en position normale, non recourbées ni enroulées, recouvertes de terre fine, riche et
fraiche. On tasse pondéralement à la plante du pied, non au talon, et on termine le
recouvrement par la terre grossière, les pierrailles et le gazon. Un sujet bien planté et bien
fixé ne doit pas céder à une légère traction : le tassement ne doit être ni trop fort ni
insuffisant.
La profondeur de la fosse qui règle l’enfouissement des racines varie avec les
facteurs du sol et du climat qui pourraient favoriser la dessiccation. Le respect du niveau
sol / collet est toujours important ; il est absolument impératif pour certaines espèces.
A l’occasion de plantations d’essences précieuses, on économise l’eau et on
favorise la reprise et l’accroissement par le paillage de la terre remuée autour du collet des
plants. Les paillis classique d’herbes ou de fumier pailleux est remplacé aujourd’hui par
des paillis en plastique transparent, noir ou opaque thermique.
Plantation en fente
Une fente est une cavité étroite et de profil triangulaire creusée dans le sans
extraction de terre, par la pénétration et les oscillations d’un outil immédiatement après, le
plant est introduit au niveau normal du collet et les racines sont recouvertes par
refoulement latéral de la terre. Les dimensions de la fente sont fonction du développement
radiculaire du plant. Divers instruments sont utilisés : la bêche plate ou en coin, la pique
triangulaire, les plantoirs à ailettes. L’ouverture de la fente est suivie immédiatement par
la mise en place du plant. Les racines sont donc introduites dans la cavité en position
naturelle ce qui n’est pas toujours facile.
Elles sont recouvertes par refoulement de la terre avec l’outil ou le plus souvent à
l’aide du pied.
Dans la plantation en fente les conditions ne sont pas toujours favorables à la
reprise. Les parois sont lissées et tassées, le profil triangulaire plutôt réduit ne permet pas
la disposition des racines en position idéale sans les recourber ou les enrouler.
48
Plantation en trous
Les fosses sont creusées avec extraction de terre qui est déposée en ados à
proximité. Les dimensions sont en concordance avec le développement du plant de façon à
étaler l’appareil radiculaire en position naturelle. Elles vont de 20 x 20 x 20 cm pour les
basses tiges, à 60 x 60 x 60 cm pour les hautes tiges.
Les instruments utilisés varient avec la compacité et la constitution du sol : la bêche plate
dans les sables, la houe dans les terres plus fermes non ou peu pierreuse, la pioche quand
l’emplacement est encombré de racines et de pierres, le pic dans les endroits rocailleux, la
bêche creuse ou la tarière dans la tourbe. La fosse bien faite à trois parois verticale, la
dernière oblique ou effritée par l’extraction de la terre. Le profil n’est pas en forme
d’entonnoir car le fond doit être suffisamment large pour permettre d’étaler les racines.
A la plantation, on jette un peu de bonne terre dans le fond si ce dernier n’a pas été
ameubli. Le plant est placé au milieu de la fosse pour bien étaler les racines en position
naturelle. On recouvre l’appareil radiculaire de terre fine humifère réservée lors de
l’extraction. On secoue légèrement pour faire couler la terre dans les interstices et on tasse
modérément à la main ou à la plante du pied.
La plantation en trous est le mode le plus employé et le plus naturel. Elle donne
d’excellents résultats. Elle est d’application dans toutes les situations quelles que soient les
essences, l’âge ou les dimensions et la nature du sol.
Dans un même trou de plantation, on introduit plusieurs petits plants jointifs dans
l’espoir que l’un d’eux survivrait. Le plus souvent tous dépérissaient ou bien la plupart
survivaient et, en l’absence de dépressage, aboutissant à des peuplements d’arbres trop
serrés, malingres et mal conformés.
Dans ce procédé, les racines sont introduites dans des buttes surmontant le sol en
place, avec comme objectif de soustraire les plantes aux mauvaises conditions naturelles
du terrain (humidité ou compacité) ou à la concurrence d’une végétation dense et haute.
Elle vise également dans les sols trop pierreux ou tourbeux, à procurer un peu de terre
meuble de terre meuble pour recouvrir les racines.
La plantation sur butte assure une bonne reprise et un bon départ, mais les plants
traversent malgré tout une crise plus ou moins marquée lorsqu’ils atteignent par les
49
racines, le milieu sous-jacent non amélioré. On pourrait dire qu’elle augmente les frais
d’investissement. C’est vrai si les buttes ont été confectionnées par des prélèvements de
terre faits à cette intention. Mais dans la plupart des cas, elles sont bâties avec les
matériaux provenant du creusement des fossés. Les dépenses sont alors justifiées par
l’assainissement.
On pratique cette plantation dans les terrains très secs, fortement ensoleillés et
exposés aux vents. Dans les terres qui permettent le travail, on creuse des cavités allongées
de profondeur telle que le plant ne dépasse guère le niveau du sol. Le fond de la fosse et le
plant se trouvent protégés du vent et aussi de l’évapotranspiration. La protection est
encore renforcée par le talus des terres extraites que l’on dépose en ados du côté du soleil
ou de vent. Il faut donc tenir compte de cette orientation et des lignes de niveau. La fosse
ne doit pas être noyée lors des précipitations ; le sol doit donc être suffisamment
perméable.
La plantation de boutures se fait comme celle des plants ordinaires, dans un trou
de dimensions appropriées. Pour réduire l’évapotranspiration et faciliter la reprise, on
équilibre l’appareil foliaire en le réduisant par la taille. On peut mettre en place
directement des boutures non racinées que l’on enfonce à refus sans préparation du sol ou
après avoir creusé un trou légèrement plus petit au bâton ou à la barre à mine. Les
résultats souvent excellents avec les espèces enracinement facile.
Ce sont des cas exceptionnels. On peut par exemple planter un abri clair de
l’espèce A et semer, sous cette protection, en lignes ou bandes, des glands ou des semences
de l’espèce B. On pourrait envisager le mélange de deux semences dont l’une se prête
mieux au semis (pin maritime) et l’autre à la plantation (pin sylvestre) mais il faut
considérer la différence dans développement juvénile.
b) Plantation en motte
Dans ce procédé, les plants ont leurs racines entourées d’un bloc de terre ou de sol
artificiel. Les mottes garnies le plus généralement d’un seul plant sont extraites d’une
pépinière de type quelconque ou prélevées en forêt, avec un instrument approprié : bêche
plate, creuse ou circulaire. Dans la culture de plants en caissette, ceux-ci sont isolés à la
bêche ou au long couteau ou par séparation des compartiments. Les pots, sachets ou
mottes artificielles sont individuels.
Les trous de plantation sont creusés avec le même instrument qui a servi à
l’extraction. Les mottes s’y adaptent exactement. Le contact intime entre la base de la
motte et le fond de la cavité, se fait sous le poids de la masse. Celui entre les parois
verticales de la fosse et la motte s’établi par simple compression du sol autour de la motte,
soit au pied, soit à l’outil, mais il ne faut jamais piétiner et disloquer la motte. Lorsqu’il
s’agit de mettre en place les hautes tiges, le contact fait latéralement en laissant couler de la
terre fine que l’on tasse modérément au bâton ou à la poignée de la bêche tenue
verticalement mais renversée. Il est bon de recouvrir la motte de gazon, de pierres ou des
déchets végétaux disponibles pour garder la fraicheur, éviter le retrait, le soulèvement et le
déchaussement. La plantation en motte donne d’excellents résultats, meilleurs en général
que procédé en trous, l’activité du plant n’étant presque pas perturbée.
S’il est sûr et offre de bonnes garanties de reprise et de départ des plants, ce
procédé est le plus coûteux des divers modes de plantation. Lors d’une transaction avec
un pépiniériste professionnel, l’achat des plants est onéreux ainsi que l’emballage, le
transport et la plantation ; le prix de revient par plant est très élevé. Aussi il est conseillé
de préparer les plants dans une pépinière volante à proximité du lieu d’utilisation.
Le procédé est exceptionnel et ne se défend que dans certains cas particuliers, quand on
veut, par exemple :
Boiser dans des conditions très difficiles de climat et de sol, si la plantation à racines
nues est impossible ou aléatoire. C’est le cas notamment des pays et régions à
longues saison sèche et chaude ;
51
La sélection par deux temps de plants forts, le premier au stade de semis avant le
repiquage, et le second pour les repiqués avant l’introduction en forêt est recommandable.
La plantation est dite régulière quand les plants sont disposés selon des
alignements : elle est irrégulière dans le cas contraire.
Disposition régulière
En carré
La distance est la même entre les plants dans la ligne et entre les lignes. Les sujets
occupent les 4 coins d’un carré.
En lignes
La distance entre les plants dans la ligne et entre les lignes est différente. Souvent
l’écartement des alignements est plus grand que celui des sujets dans la ligne. Les plants
occupent ici les 4 coins d’un rectangle.
52
En quinconce
Il y a quinconce lorsque dans deux alignements contigus, les sujets sont décalés
d’une demi-longueur et sont disposés en triangle sur 3 alignements, 4 sujets forment un
rectangle avec un cinquième au centre, celui de la ligne intermédiaire.
Dans la plantation en carré, l’orientation des lignes n’intervient pas. Si les plants
sont installés à faible distance dans des alignements écartés, il serait bon, en terrain plat,
de les disposer d’ouest en est dans les sols secs ou très enherbés, pour ombrager le sol et
les plants aux heures les plus chaudes et les plus sèches de la journée. En pente, n les trace
selon les lignes de niveau pour éviter les ravinements, surtout si une préparation du sol
quelconque a été donnée. Pour faciliter le débardage, les alignements pourraient être
disposés obliquement par rapport au chemin de vidange en tenant compte de la direction
du transport.
Disposition irrégulière
L’écartement des plants permettant un bon état de massif à un âge normal est
fonction de facteurs culturaux et économiques.
sont de qualité médiocre ou de reprise difficile ; si la station est défectueuse par le climat,
la végétation naturelle et le sol ; là où les travaux de préparation du terrain et l’exécution
de la plantation sont sommaires ou laissent à désirer ; dans les milieux où les dangers sont
sérieux pour les jeunes plantes (gibier…) ; pour hâter l’état de massif, constituer les
cordons feuillus et les rideaux d’abri.
Du point de vue économique, on adopte une densité plus forte quand les plants
sont peu coûteux, quand les petits produits du nettoiement et de premières éclaircies ont
une valeur marchande satisfaisante : si on veut obtenir des arbres à fût élevé et propre
dont les cernes étroits sont, pour les résineux et le chêne de tranchage, propice à de bonnes
qualités technologiques. Dans les cas contraires, on choisit les distances plus grandes.
En terrains nus, l’écartement étant fixé, il est facile de calculer le nombre de plants
nécessaires par hectare, pour une plantation en lignes. La formule est la suivante :
10.000 m²
N
Pr oduit des 2 écartement s en m
54
et ainsi de suite.
On peut, par ces calculs, vérifier l’influence d’un ecartement plus large de
quelques décimètres et l’économie de plants qui en resulte. La formule est valable quand
on se tient à une distance du périmètre égale à la moitié de l’écartement. Si on respecte les
distances légales (2 ou 6 m), il faut rectifier en considérant la surface réellement occupée ;
elle devient, pour une étendue quelconque : N
10.000 m²
Pr oduit des 2 écartement s en m
En sous-étage, la présence de souches ou d’arbres sur pieds est un obstacle à la répartition
régulière : le nombre de sujets introduits serait diminué. On s’efforce de maintenir la
densité du boisement au niveau désiré, en serrant les plants dans les espaces disponibles
des alignements. Si on perçoit encore les anciennes lignes de plantation, on peut maintenir
la disposition précédente et on plante dans l’axe entre les lignes de souches.
Au point de vue rentabilité, la situation n’est pas identique : elle depend des
rapports entre les prix. Il faut considérer les frais d’investissements et les prix unitaires des
diverses catégories commerciales. Dans un marché favorable aux petites dimensions, la
préference pourrait être donnée au boisement serré si les conditions économiques
permettent un prix de revient pas trop élevé pour la plantation et les soins culturaux.
55
7.1. Remplacement
Les vides d’un semis artificiel ou d’une plantation doivent être combinés pour de
multiples raisons exposées précédement. Les causes des vides dans les semis artificiels
sont nombreuses et variées : graines détruite par les prédateurs, endommagées et non
germées ; jeunes semis exposés à la dessication au soulèvement, au déchaussement, aux
gelées, à la concurrence de la végétation adventice. Pour la plantations, le déperissement
des plantes est la conséquence de la crise de transplantation aggravée par le manque de
soins, les circonstances défavorables du milieu, la concurrence de la végétation, les
accidents climatiques, les parasites, les dégâts du gibier, les maladies des racines et du
collet (Armillariella, Formes, etc.). Les pertes accumulées et la répétition des
remplacements grèvent les frains d’investissement et déprécient la plantation, surtout si
on a restreint le nombre de plants à l’hectare.
Il faut prévoir les remplacements sans trop tarder : deux ou trois opérations
successives sont parfois nécessaires. Il faut attendre 1 ou 2 ans après le boisement pour
décider du sort de celui-ci et de la nécessité et de l’ampleur des regarnis. Dans le semis, il
faut attendre que les jeunes plantules aient surmonté les difficultés des premiers mois ou
des premiers semaines.
Habituellement, le retard est tel que les sujets introduits ne participent jamais à la
vie du peuplement définitif (DELVAUX, 1972). Il est donc important d’éviter les pertes à la
reprise.
7.2. Dépressage
Cette opération s’adresse aux semis, dans les plages trop densément garnies. On
enlève les sujets surabondants par divers procédés qui ont été exposés, lors de l’étude des
soins culturaux (BOUDRU, 1989). Autant que possible, les plants en surnombre mais
vigoureux et bien constitués seront repris, avec mottes, pour les remplacements dans les
vides voisins.
7.3. Rechaussement
Cette opération est à exécuter en cas de nécessité, dans les milieux où le
déchaussement des plants est à craindre. On recouvre les racines avec de la terre prélevée
à proximité et il suffit parfois de laisser avec le pied.
56
7.4. Dégagement
On a vue précédement les inconvénients et quelques avantages de la végétation
spontanée. Il a été discuté de l’opportunité et des techniques de dégagement, de la saison,
de l’époque et de la répétition de l’opération. Il est bon de rappeler également
l’envelement progressif de l’abri artificiel ou naturel.
Dans un fourré bien dense d’une régénération naturelle bien venante d’essences
précieuses se mêlent certaines espèces indésirables. On y pratique une opération qui
combine le dégagement et le nettoiement. Elle consiste à ouvrir des « filets » ou bandes
nettoyés de 2 m espacées de 10 m d’axe en axe au gyrobroyeur : le travail est rapide et peu
couteux. L’ouvrier, de part et d’autre du « filets », à 1,5 m environ à l’intérieur du
peuplement, dégagera tous les 2 m les plants valables à favoriser. On sauvera ainsi 1.000
plants à l’hectare distants de 5 x 2 m. On peut réduire l’espacement des axes à 8 m et
placer les futures allées à 4 x 2 m, soit en soigner 1250 à l’hectare (BOUDRU, 1989).
7.5. Recépage
Le recépage s’adresse spécialement aux essences feuillues susceptibles de rejeter
facilement des souches. Sont donc exclues nos essences résineuses et même le hêtre sous
notre climat. La coupe ras-de-terre permet à la souche d’emettre des rejets dont on réserve
le meilleur. Le maitre rejet se développe rapidement et remplace ainsi la tige ou l’appareil
foliacé en mauvais état. Il peut arriver que des plants aient souffert des manipulations
d’extraction, de transport et de plantation (blessures, gelées, dessiccation, perte de la
flèche…). En outre, après la mise en place, des accidents, dommages et dégâts ont pu
réduire la valeur et la vitalité des sujets du boisement : gelées, neige collante, sécheresse,
rongeurs, gibier et incendie. Cependant, il faut insister sur le fait que l’émission des rejets
suppose l’exposition à la lumière et à la chaleur et qu’un couvert même léger est nuisible.
Il faut attendre que la reprise soit bien effective et que l’appareil radiculaire ait
suffisamment de reserves pour l’émission de rejets vigoureux. Cela demande 3 à 5 ans
après la plantation.
7.6. Taille
Cette opération est exceptionnelle sur les sujets de repeuplements artificiels. Il
pourrait s’agir de remplacer une pousse terminale abimée ou de corriger une fourche
accidentelle. Les plants spontanément fourchus répètent ce defaut chaque année et sont à
enlever à l’occasion du nettoiement. C’est une opération délicate à confier au seul garde
forestier.
destruction ou de contrôle avant le boisement, les plans de tir pour équilibre forêt-gibier
ou la clôture spécialisée pour chaque animal sauvage, mais coûteuse.
En outre, le compactage par des engins lourds pour réduire les volumes a pour
effet de ralentir la fermentation qui devient anaérobie avec dégagement de méthane sur les
flancs et le sommet du dôme. Cependant, les techniques de reverdissement sont assez bien
au point. Quand la fermentation, aidée par le broyage préalable au dépôt qui réduit le
volume de 50 % environ, est terminée, la décharge est recouverte d’une couche d’au moins
20 cm de terre de deuxième qualité surmontée d’au moins 20 cm de terre végétale, chaulée
et fertilisée. La pelouse est crée par un semis mélange de ray-grass anglais, de trèfle blanc,
de dactyle.
routières
Les terrassements des emprises auto-routières se présentent comme une
succession de déblais et de remblais. Ces derniers sont habituellement recouverts d’une
couche satisfaisante de terre végétale mise en réserve lors des fouilles. Ils sont parfois
reverdis spontanément mais souvent habillés de bandes de gazon disposées en losange et
complétées ou non par un ensemencement de graminées et de légumineuses. Les talus des
déblais entament des couches géologiques qui n’ont jamais été exposées aux influences du
climat et des plantes. Les uns taillés dans des roches dures, parfois avec des redents
brisant la pente, ne demandent pas de travaux de fixation et sont lentement repris par la
végétation, surtout sur les banquettes.
Les autres sont friables, sensibles à l’érosion, tantôt très perméables et secs, tantôt
imperméables sans pénétration des eaux de pluie. Le recouvrement par une couche de
terre végétale est souhaitable mais il faut accrocher celle-ci sur une surface rugueuse. Le
fascinage onéreux est parfois nécessaire (très forte pente, exposition sud, couche épaisse de
terre). La terre végétable est sensible à l’érosion, peut glisser et décrocher. Si l’installation
de la végétation est retardée, il faut protéger la surface par un mulch.
Les méthodes de plantation diffèrent selon les pays et les époques : en trou comblé
de terre végétale ou de tourbe saturée d’eau ou de sol du terril enrichi par un de ces
matériaux ; étalement sur le terril d’une couche de terre végétale ou d’un mélange de terre
et de gadoue sur une épaisseur minimum de 10 cm ainsi de suite…
8.7. Remodelage
Pour le paysagiste, le terril est une insulte au paysage par sa forme peu naturelle,
surtout s’il est conique à pente raide, ce qui est souvent le cas partout. Ce n’est pas un
habillage de verdure que l’on pourra masquer l’aspect insolite des dépôts. Le terril cache
le problème de l’ensemble des dégradations que fait subir au paysage l’activité minière. Il
est beaucoup plus important de reconquérir le paysage autour des terrils. Planter autour et
aux alentours des terrils, outre que cela sera plus facile et moins cher, permettra souvent
beaucoup mieux de les cacher qu’en plantant dessus (DOUCHERET, 1973). Cette opinion
a sa part de vérité.
Les crassiers des déchets industriels ont les mêmes caractéristiques de forme et
posent les mêmes problèmes, renforcés par la nature des matériaux. Les couches
superficielles, outre le ruissellement et la reptation, sont souvent soumises à l’érosion
éolienne. La fixation y est un impératif majeur et se fait au moyen de liants appropriés
(bitume, cellulose).
8.9.1. Brise-vent
Des rideaux-abris de hauteur, de largeur, de densité et de profil calculés sillonnent
les régions exposées aux vents dangereux, qu’ils soient violents, secs, en même temps que
froids ou chauds. Les plantations réduisent la radiation solaire, brisent la vitesse du vent,
améliorent et régularisent les conditions ambiantes de température et d’humidité, et
freinent l’évapotranspiration. Elles assurent une protection efficace aux cultures agricoles
et horticoles, aux pépinières et boisements, aux voies de communication, aux usines et
établissements industriels, aux habitations privées et aux quartiers résidentiels.
Des recherches très poussées ont été menées dans divers pays, notamment aux
États-Unis et en ex-URSS où des applications à grande échelle ont été conduites dans la
plaines étendues exposées aux vents secs et à l’érosion éolienne (READ, 1964 ;
NAKHDJEVANI, 1972). Des objectifs plus limités ont été envisagés ailleurs avec succès :
régions côtières, grandes vallées, lieux de résidence, bâtiments industriels (KREUTZ,
1954 ; PERRIN, 1958).
Les arbres sont principalement installés à l’état de hautes tiges quoique de basses
et moyennes tiges puissent être plus judicieusement utilisées dans les massifs
62
La réduction apparente du caractère bruyant est une notion assez subjective : une
diminution de 10 décibels donne une impression de réduction d’environ 50 % ; une
diminution de 15 décibels correspondant à une atténuation de 65 %.
Des bandes boisées denses provoquent, selon les conditions, des atténuations de 5
à 15 décibels pour 30 m de largeur. Cette efficacité est moindre aux basses fréquences
inférieures à 1.000 Hz. Des formations végétales encore plus denses et suffisamment
hautes (maïs, roseau) peuvent avoir un effet plus net, aux hautes fréquences surtout. Aux
basses fréquences (500 Hz), le rôle du sol est prépondérant. Plus il est poreux, plus son
efficacité augmente : l’ameublissement est donc favorable. La combinaison d’écrans
végétaux, d’écrans inertes (murs, talus) et de l’aménagement du sol (labour, pelouse) serait
efficace en même temps qu’elle permettrait un aménagement esthétique et récréatif
(DECOURT, 1975).
63
La fixation des sols mouvants et leur protection sables côtiers, sables continentaux,
brise-vent, etc.
Acacia albida Del. (Faidherbia albida) : arbre non épineux, fournit bois de feu, de
service et même d’œuvre (gros sujets) et aussi des graines fourragères de valeur ;
A. cyanophylla Mindl : bonne espèce fixatrice des dunes seule ou en mélange avec
d’autres pour constituer des brise-vent ;
A. melanoxylon ;
Bambusa vulgaris introduit d’Asie, parfois subspontané, dans les régions de base
altitude à pluviosité supérieure à 1000 mm.
basse altitude avec 1200 à 1600 mm de pluie et 4 à 6 mois secs, il se reproduit facilement
par semences moyennant une scarification préalable.
Certaines espèces sont particulièrement plastiques pouvant donner hors de leur aire des
productions supérieures à celles de leur pays d’origine. Comme les hybridations sont
fréquentes, on enregistre parfois des croisements particulièrement brillants (hétérosis) ; la
consanguinité par contre produit des sujets nains improprement dits « vireux ».
La systématique est excessivement complexe, la même espèce a souvent été appelée sous
des noms différents, des espèces voisines ont parfois été confondues, l’hybridation facile a
encore compliqué la question.
Il est nécessaire de prendre toutes les précautions pour n’utiliser que des semences
de qualité isolement des semenciers, contrôle de populations, vergers à graines avec
reproduction asexuée, etc.
66
a) En régions sèches :
Autres espèces
Bibliographie sommaire
De Vleminck I. 1973. Sylviculture. Notes des cours, I.S.E.A. Bengamisa. 114 p. + annexes.
Lambprechet H. 1989. Sylviculture in the tropics : Tropical forest ecosystems and their
tree species – Possibilites and Methods for their long-term
utilization. Deutsche Gezellschaft für Technische.