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Faculté d’Agronomie
BP. : 10960
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Sylviculture générale
Troisième partie
Le programme de plantation forestière est un processus qui est défini à travers les
objectifs préalablement fixés.
Exemple : plantation pour la production du bois ou des produits forestiers non ligneux
(fruits, feuilles, gomme, etc.).
Choix du terrain
Le forestier peut rarement choisir en pleine liberté le terrain destiné à la plantation. Il
n’en demeure pas moins qu’il doit effectuer une prospection sérieuse du site qui lui
est affecté, avant d’entreprendre toute autre action.
La 1ère question que doit se poser le planteur en zone sèche est de savoir si son sol
est suffisamment profond.
Le forestier doit effectuer une prospection sérieuse du site qui lui est affecté, avant
d’entreprendre toute autre action.
Si le forestier estime que le terrain est inapte à la plantation (exemple : Lithosol, dalle
latéritique très proche de la surface, bas-fond très longuement inondé etc.…..), il est
de son devoir de refuser fortement.
D’autre part sur un tel terrain, le travail du sol sera difficile et onéreux (coûteux) pour une
réussite très aléatoire. La règle qui devrait s’imposer est l’absence de dalle à 1,50 m de
profondeur. Plus le climat sera sec plus les exigences en matière du sol seront importantes.
Aménagement du site
Dans le cas d’un vaste programme de plantation, une fois le terrain choisi, il faudra
dresser un plan d’ensemble de la plantation.
Un bon réseau de routes et des pistes accroîtra l’efficacité de toutes les opérations
des plantations, d’entretien et de vidange ultérieure des produits.
Une route principale doit traverser la plantation. Les pistes et les routes forestières
jouent également un rôle important en cas d’incendie aussi bien comme pare feu
que moyen d’accès pour la lutte phytosanitaire.
Piquetage
C’est une opération qui a pour but de réaliser une plantation bien ordonnée de plants
alignés à un écartement déterminé. Chaque plant à son emplacement matérialisé par
un piquet avant la plantation proprement dite.
Dans le cas d’un entretien mécanique, l’alignement des plants dans les 2 sens est
indispensable car seul un travail croisé peut arriver à détruire les graminées souvent très
envahissantes.
C’est aussi lors du piquetage que le plan d’exploitation de l’espace sera établi en
prévoyant par exemples : l’orientation des pare-feux (au mois 3 mètre de large),
l’emplacement des pistes qui vont servir à l’accès de véhicules.
Différents types de piquetage
La répartition des plants sur le terrain peut se faire de différentes manières selon le type
de piquetage adopté.
Piquetage en carré
C’est le plus courant et il est surtout recommandé pour les plantations de production.
Avantage : le piquetage en carré permet d’avoir une distance entre les plants, de faire
passer les engins dans tous les sens. Il est très simple dans sa mise en œuvre, etc.…
Piquetage en triangle
Chaque plant est situé au centre d’un hexagone dont les sommets sont constitués
par les 6 points voisins.
C’est le dispositif qui utilise le mieux le terrain, mais une concurrence assez élevée
se fait sentir en saison sèche. Comme inconvénients de ce piquetage, c’est la
difficulté d’implantation et de passage des engins n’est pas aussi aisé comme dans
le cas du piquetage en carré.
Piquetage en quinconce
Le quinconce est un assemblage d’objets disposés par 5 : 4 en carré, en rectangle, en
losange et en milieu. Seul le dispositif à base rectangle est susceptible d’application
malgré de légères difficultés de mise en œuvé. En particulier, le quinconce est un
dispositif utilisé généralement pour les haies vives défensives, les brise-vents ou
lorsqu’une éclaircie est prévue.
Densité de plantation
En zone tropicale sèche, la saison des pluies est très brève et par conséquent la
marge du temps disponible pour planter est particulièrement réduite
Il s’agit donc de décider de la date à partir de laquelle il faut planter pour être sûr de
réaliser le programme de plantation prévue tout en assurant aux plants toutes les
chances de réussite possible.
Notez que la date la plus indiquée est en générale la 2ème quinzaine de juillet, quand
la pluie est suffisamment installée.
Pour effectuer la mise en terre du plant, la terre de surface, mise de côté, est jetée en
tas au fond du trou.
Puis on a rajouté de la terre de manière à préparer l’emplacement du plant.
Le fond de l’emplacement sera à une hauteur telle que le niveau du collet et du trou
rebouché soit à 5 à 10 cm sous le niveau du sol.
Traiter contre les termites
Les termites sont présents de manière endémique dans tous les sols de la zone
sahélienne et soudanienne.
Leur activité est primordiale pour le recyclage de la matière organique morte mais il
leur arrive aussi d’attaquer la matière organique vivante. Si les arbres adultes
supportent qu’une petite partie de leur système racinaire soit attaquée, il n’en est pas
de même pour les jeunes plants, pendant la période de reprise post-plantation.
Plusieurs produits sont proposés mais avec des rémanences plus courtes. Le plus
utilisé serait actuellement le DURSBAN.
Les doses de traitement avec du granulé Dursban, dosé à 5% sont :
•40 g = 4 = (2+2) boîtes d’allumettes pour un trou de 1 x 1 x 1 m ;
•20 g = 2 = (1+1) boîte d’allumettes pour un trou de 0,75 x 0,75 x 0,75 m ;
•10 g = 1= (1/2 +1/2) boîte d’allumettes pour un trou de 0,5 x 0,5 x 0,5 m ;
Préparation du pot
Une fente est réalisée sur un côté du sachet, avec une lame de rasoir ou le couteau
très tranchant, depuis le bas jusqu’à 1-2 cm du haut du sachet.
Pour réaliser ces opérations, le plant est couché de biais à proximité du trou de
plantation. Dès que le fond du pot est coupé, le planteur gardera une main par-
dessous afin de protéger la motte de l’effritement.
Mise en terre du plant
Mettre une main à plat par-dessus la motte,
la tige du plant passant alors entre 2 doigts.
Retirer le sachet plastique
Sur les terrains en pente, la cuvette sphérique est remplacée par une demi-cuvette
ouverte vers l’amont.
Exemple :
•Si une pluie de 10 mm humidifide 20 cm de sol en terrain plat et apporte 2-3 litres
d’eau plant ;
•Alors la même pluie, avec un ruissellement de 50% dans la cuvette apportera 5-6
litres d’eau au niveau du plan et humidifiera 50 ou 60 cm de sol au centre de la
cuvette.
Désherbage des plantations
Les plantations forestières et fruitières doivent êtres considérées comme des cultures
agricoles et elles doivent dont être entretenues en conséquence. En effet, la
consommation en eau des plantes herbacées est si forte et leur vitesse de croissance
est si importante que la concurrence étouffe littéralement les jeunes plants lorsque
ceux-ci sont laissés enherbés.
D’où la règle :
Nombre d’arbres à protéger > 125/ha : protection collective ;
Nombre d’arbres à protéger < 125/ha : protection individuelle.
Il est toutefois prudent de refaire un traitement contre les termites, qui risquent
d’infecter les pailles. Si ce risque est très fort la technique du paillage ne sera pas
utilisée.
Taille des plants flétris
Pour diverses causes (orages, animaux, enfants, sarclages…) des plants se trouvent
couchés au sol et n’ont pas la force de se relever. Au lieu d’attendre plusieurs
semaines pour qu’une nouvelle pousse végétale prenne le relais, un simple tuteurage
permet au plant de poursuivre sa croissance sans retard
De même, les plants cassés seront retaillés, largement sous la blessure mais au-
dessus d’une branche secondaire ou d’un bourgeon. Si la branche secondaire est trop
longue, elle sera tuteurée pour devenir tige principale.
Regarnissage
Une fumure de fond est apportée pour chaque arbre : 1 brouette ou 4 seaux de terreau
est versée au fond du trou.
La fumure d’entretien
Pour compenser les prélèvements de ‘’nourriture’’ effectués dans le sol afin de
former ses fruits, on apportera, par arbre adulte et par an, 2 brouettes (=8 seaux) de
terreau. Celui-ci sera répartie sur toute la surface du sol correspondant à l’aplomb
des branches jusqu’au tronc.
Cet apport peut être complété avec des cendres de bois (1 seau/arbre) et par des
vieux os pilés (1/2 seau/arbres). Les matières minérales apportées sont
essentiellement du phosphore et de la potasse pour les cendres et du Calcium pour
les os. Le terreau issu du fumier est par contre riche en azote.
L’apport d’eau la première année permet s’assurer la reprise des jeunes arbres.
Seulement cet arrosage doit être bien fait.
Arroser peu à la fois et tous les jours les arbres est une mauvaise chose. Le sol ne
sera humidifié qu’en surface.
Une fois que la reprise est assurée, l’irrigation des arbres sera obligatoire ou
facultative selon les différentes espèces, le site, le choix d’une culture intensive ou
extensive.
L’irrigation doit être interrompue (pendant 1-2 mois) à l’époque où les arbres
vont faire leurs fleurs afin que le stress provoqué induise une meilleure floraison.
L’observation du cycle naturel des espèces selon les régions écologiques est donc
un préalable.
Le tronc sera protégé de l’eau par une double cuvette. En effet l’immersion du
pied de l’arbre favorise l’apparition de certaines maladies, comme les gommoses.
La taille de formation
Le but est de donner à un arbre une structure de façon à obtenir une végétation
équilibrée et de régulariser sa fructification. Les arbres fruitiers sont donc taillés en
conséquence.
Jusqu’à ce que le jeune arbre atteigne 1,2-1,5 m ne le touche pas. Puis la tige
principale est coupée, entre 0,8-1,2 m de haut, au-dessus de 2,5 branches
secondaires. Ces branches latérales vont prendre le relais et en se développant
elles formeront les ‘’charpentières’’ pour supporter le poids de tous les fruits.
La taille des gourmands
Aussi bien en pépinière que dans les vergers, il se forme des branches dont l’écorce
est verte, qui poussent verticalement et traversent le houppier : ce sont des
gourmands.
NB : Sur les plants greffés les gourmands poussent très souvent en dessous de la
cicatrice de la greffe.
Les maladies et parasites des arbres fruitiers
Les symptômes d’arbres malades sont souvent les mêmes pour des causes très
diverses.
Dans le cas d’une maladie déclarée, les agents de la Protection des Végétaux
seront contactés.
En, cas d’impossibilité de traitement, les parties de l’arbre malade (ou l’arbre
entier s’il le faut), seront coupées puis brûlées pour éviter la propagation de la
maladie.