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UFR Sciences SAEPAN
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Département d’Agroforesterie
Ce système d’exploitation existe dans plusieurs pays tropicaux et tempérés, mais il est assez
peu connu des populations.
Pourtant, les pratiques agroforestières offrent de nombreux avantages tels que la protection des
cultures, des animaux d’élevage, des sols et des cours d’eau, la diversification des revenus
agricoles par la production de bois et de produits forestiers non ligneux, la stimulation de la
biodiversité, l’embellissement du paysage et la possibilité de capter le carbone.
Introduction (suite)
explicite, est la suivante (Lundgren et Raintree, 1982, cité par Baumer, 1997):
maintenus délibérément sur des terrains utilisés par ailleurs pour la culture et/ou
environnementaux accrus. »
I- Définition de l’Agroforesterie (4)
En terme technique, l’agroforesterie est une science qui se
distingue à la fois de l’agriculture et de la foresterie et qui a pour
objectif l’optimisation des interactions entre composantes
ligneuses et non ligneuses de manière à assurer une bonne
production.
(neutre).
L’interface entre composantes
C’est l’unité de gestion des composantes. Elle permet
terres.
temps.
L’approche systémique
organisée et simplifiée.
Une propriété importante des systèmes est que leurs caractères diffèrent de
ceux de leurs constituants.
Le sol est à lui seul un écosystème des plus complexes avec sa propre
biocénose et ses multiples interactions.
Un système (suite)
Ils améliorent la fertilité du sol en ajoutant des feuilles et de fines racines à la matière
organique dans le sol, et parfois en fixant l’azote.
II- Analyse des systèmes agroforestiers
L’analyse d’un système Agroforestier est généralement axée sur trois
points :
L’utilisation des terres peut concerner soit les cultures, soit l’élevage, soit la foresterie
qui se réalisent respectivement par des techniques agricoles, pastorales et sylvicoles.
C’est ainsi qu’on distingue des catégories structurales suivantes fondées sur la nature
et la présence de ces composantes:
II-1-1-Analyse structurale en fonction des composantes associées (suite)
Elle regroupe tous les systèmes d’utilisation des terres dans lesquels des ligneux
pérennes sont associés aux cultures que ce soit de manière concomitante ou
séquentielle.
Exemples : arbres dispersés dans les champs, système taungya, cultures en couloir ou
intercalaires, etc.
résistance à l’érosion.
Les parcs agroforestiers
Il s’agit d’arbres dispersés dans les
champs et à cime non jointives.
Quant aux brises vent, ils protègent les sols et les cultures contre
l’érosion éolienne. Brise-vent
II.1.1.2. Le sylvopastoralisme
Il regroupe les systèmes d’utilisation des terres qui associent délibérément les ligneux
aux animaux ou les ligneux dans les espaces pastoraux afin d’améliorer les fourrages
et de produire du bois d’œuvre ou de service.
Banque fourragère
II.1.1.3. L’agrosylvopastoralisme
C’est l’ensemble des systèmes d’utilisation des terres types où les trois
principales composantes de l’agroforesterie sont associées.
Jardin de case
Pâturage dans les systèmes agrosylvicoles
Les composantes ne sont pas arrangées géométriquement mais dispersées dans l’espace
agricole. Exemple : parc agroforestier ;
Les composantes sont disposées géométriquement sous forme de rang d’arbres délimitant les
cultures annuelles. Exemple : Haies vives, brises vent, cultures en couloir etc;
II-1-2-Analyse structurale en fonction de la répartition spatiale des ligneux
(suite)
Le système séquentiel comporte des variantes selon que les composantes sont
entièrement séparées (ex. cultures en relais ou en rotation) ou bien se chevauchent avec
les recouvrements plus ou moins importants.
La composante ligneuse est toujours présente mais la composante non ligneuse n’est
présente que pendant certaines périodes de l’année.
Cette analyse peut être définie en termes de gestion (voie par laquelle les intrants sont
convertis en extrants) et de productivité ou performance (comparaison quantitative
des intrants et des extrants).
Pour analyser un système, du point de vue fonctionnel, il faudra d’abord identifier les
intrants et les extrants (produits).
II-2-Analyse fonctionnelle des systèmes agroforestiers (suite)
Exemples biophysiques : biens gratuits pour le paysan comme la pluie, énergie solaire,
azote fixé par les plantes (nodules racinaires), l’ombre, protection et contrôle de l’érosion.
Exemples économiques : c’est ceux qui peuvent être vendus ou achetés c’est-à-dire les
terres, l’équipement en matériel, les semences, la main d’œuvre, les subventions, la
matière organique, les engrais et toutes les productions.
Quand les intrants et les extrants sont connus, on peut analyser leur fonction en termes
de gestion et de productivité.
a- La gestion
C’est les méthodes utilisées pour transformer les intrants en extrants.
Exemple, comment le paysan doit faire pour que les plants deviennent des arbres,
donnent un bon bois de feu et pour que les graines se transforment en quelques chose de
comestibles ou vendables.
Les ressources dont le paysan dispose pour gérer sa terre constituent les intrants du
système. Les décisions du paysan peuvent avoir une influence sur certaines ressources et
pas sur d’autres.
En effet, le paysan ne contrôle pas la quantité de pluie ou d’énergie solaire, mais peut
arranger les cultures de manière qu’elles profitent plus ou moins de l’effet de ces
ressources.
a- La gestion (suite)
Gérer le système consiste à décider où, quand et comment utiliser les ressources qui sont
disponibles.
La gestion d’un système se quantifie en termes d’unités d’intrants (ex. main d’œuvre,
engrais etc) par unité de temps ou d’espace (exemple mois, hectare).
Exemple : utilisation 10 hommes/jour ; 150 Kg d’engrais/ha.
On distingue la gestion technique de la gestion socio-économique.
La gestion technique :
c’est les décisions relatives à l’utilisation de tel ou tel outil agricole ou l’épandage
d’engrais, taille des arbres etc ;
La gestion socio-économique :
c’est les décisions concernant l’allocation de main d’œuvre, achat de semences etc.
b- La productivité d’un système ou performance
C’est la relation quantifiée entre les intrants et les extrants ou en d’autres termes le rapport extrants/intrants.
La productivité économique : elle prend en compte la valeur marchande des extrants et intrants qui doivent
être quantifié en termes de valeur monétaire.
La productivité sociale : c’est un concept abstrait qui permet d’évaluer l’impact du système sur le bien-être
des populations concernées.
III- Conception et gestion des systèmes agroforestiers
A- Conception des systèmes agroforestiers
Les systèmes agroforestiers sont obtenus par introduction ou maintien des arbres dans
les systèmes agricoles.
Parfois il est nécessaire d’éclaircir quand il y a régénération abondante. Ceci donne l’occasion de
choisir les individus qui sont particulièrement vigoureux ou ont une bonne forme ;
aucun risque d’avoir des racines déformées dues aux erreurs en pépinière;
si l’espèce est déjà présente dans la zone, il est probable qu’il y ait une connaissance
locale de ses caractéristiques, rendant la gestion meilleure et plus facile.
Inconvénients
En raison des caractéristiques des espèces ou du manque d’arbres-mères, il se peut qu’il
n’y ait pas de régénération naturelle adéquate de certaines espèces d’intérêt ;
La source de semences n’est pas choisie; donc les semences peuvent venir de seulement
quelques arbres ou d’un arbre de mauvaise qualité (mauvaise forme de tronc d’un arbre
de bois d’œuvre);
Il n’y a aucun contrôle sur la date de plantation en ce qui concerne le calendrier
agricole de l’exploitation;
Ce choix dépend des objectifs visés par le fermier et le site d’implantation du système
agroforestier.
Une fois l’option choisie, la prochaine étape sera de choisir les composantes du système.
Les conditions de chaque site doivent être évaluées et coïncider avec les besoins des
espèces d’arbres et de cultures à implanter.
A-2-1- Choix des espèces de bois d’œuvre
Ce choix repose sur un certain nombre de critères notamment :
Cependant, chez certaines espèces de bois d’œuvre, les branches inférieures “s’auto-
taillent”, ce qui signifie qu’elles meurent et tombent en conditions ouvertes.
Ces espèces sont préférables pour les systèmes agroforestiers, parce qu’elles ont des coûts
de production inférieurs et une valeur plus élevée de bois d’œuvre.
o Disponibilité de germoplasme certifié
L’utilisation des graines ou plantules certifiées permet d’augmenter la probabilité de
succès des systèmes agroforestiers.
Ainsi, pour minimiser la compétition pour la lumière avec les cultures associées, des
espèces à couronne étroite et clairsemée sont préférables.
En outre, une petite couronne présente moins de résistance au vent et le risque de verse
est moindre.
o Système d’enracinement profond plutôt que superficiel.
Traditionnellement, les espèces locales sont généralement des espèces forestières connues
pour leurs usages domestiques.
Le choix des espèces fruitières est généralement basé sur la taille du fruit, sa saveur, la
saison de production et la couleur.
o critères de sélection des arbres fruitiers pour les systèmes
agrosylvicoles
Les critères essentiels pour la sélection des arbres fruitiers sont les suivants :
Potentiel commercial ;
Connaissance locale et utilisation traditionnelle;
Résistance aux pestes et aux maladies qui peuvent causer une défoliation
soudaine ;
Constituant pas un hôte pour les pestes et les maladies qui affectent les cultures
associées ;
A-2-4- Choix des arbres et arbustes comme brise-vent
La caractéristique principale recherchée pour ces arbres est la conservation de la
majorité des feuilles pendant toute l’année, ou au moins pendant la saison où les vents
sont les plus forts.
Il faudra aussi considérer la densité du feuillage, qui doit être uniforme, du sommet
jusqu’à la base du brise-vent.
A-2-4- Choix des arbres et arbustes comme brise-vent (suite)
du brise-vent.
A-2-5- Choix des arbres ou arbustes des banques de fourrage
Ce choix repose sur les critères suivants :
oHaute valeur nutritive
Le choix, pour la production de fourrage, doit porter sur des espèces, variétés ou
provenances à haute valeur nutritionnelle (taux de protéines élevé, haute valeur
énergétique, peu de fibres) et à basse concentration des composés anti-nutritionnels
(tannins ou alcaloïdes tels que la mimosine et la coumarine)..
oAdaptation au climat et aux conditions de sol
Il est essentiel de considérer les exigences agronomiques des espèces et leur
adaptabilité.
o Résistance au feu
Les responsables de bétail dans les zones sèches brûlent ordinairement les pâturages à
la fin de la saison sèche pour stimuler la croissance d’une végétation verte et succulente
pendant la saison des pluies.
Les arbres fourragers doivent donc avoir une certaine résistance au feu.
Exemple Gliricidia sepium a des racines profondes et peut maintenir des réserves de
nourriture à la base de l’arbre, ce qui lui permet de repousser à partir du niveau du sol
après les feux.
B- gestion des systèmes agroforestiers
Les caractéristiques des arbres et des cultures, et leurs interactions, peuvent être modifiées
avec de bonnes procédures de gestion afin de tirer profit des caractéristiques positives et
réduire au minimum les aspects négatifs.
Ces caractéristiques peuvent aussi être modifiées dans le bon sens par une bonne
intégration spatiale ou temporelle des différentes composantes (arbres, cultures et/ou
animaux) dans les systèmes agroforestiers.
Dans les systèmes d’intégration spatiale, des espèces différentes sont cultivées en même
temps afin de maximaliser l’utilisation de l’eau, des nutriments et de la lumière.
B- gestion des systèmes agroforestiers (suite)
La compétition entre les composantes de ces systèmes doit être gérée.
Il y a dans la pratique une énorme diversité des systèmes développés suivant les
conditions particulières du site (sols, climat) et la situation économique du fermier.
B- gestion des systèmes agroforestiers (suite)
Il est donc essentiel, de comprendre d’abord les conditions particulières de chaque site,
et ensuite d’adapter les systèmes aux conditions.
La gestion des composantes agricoles et sylvicoles (taille, fertilisation, contrôle des
mauvaises herbes).
Il est nécessaire de protéger les arbres contre les animaux et les personnes jusqu’à ce
qu’ils atteignent 5 mètres de hauteur.
La méthode est également employée pour établir des arbres de fourrage, des arbres pour
le bois de chauffe, des haies et des systèmes de cultures en couloirs.
oEspacement initial
Les plantations pures de bois d’œuvre sont établies à une forte densité avec l’intention
d’éclaircir la plantation plus tard.
Dans les systèmes agroforestiers, cependant, les arbres sont généralement plantés à leur
densité finale.
Dans ces systèmes, il est donc nécessaire d’avoir des taux élevés de survie, une croissance
initiale rapide, et une bonne forme de tronc pour les arbres de bois d’œuvre.
o Espacement initial (suite)
Une autre méthode utilisée pour réaliser ces objectifs, est de planter trois ou quatre arbres
ensemble, et quand ils atteignent approximativement 5m de hauteur, de tout couper sauf
un.
L’espacement initial des arbres dépend en grande partie des objectifs de la plantation, le
mode de croissance de l’espèce, la qualité du site et la gestion. Ainsi :
Si le fermier veut produire du bois de chauffe, l’espacement initial peut être de moins de
2,5m dans de petites plantations.
Pour des plantations de bois à scier, l’espacement devrait être supérieur à 3m, avec
éclaircissement plus tard.
Dans des plantations de bordure, l’espacement initial pour les arbres de bois d’œuvre devrait
être 3-5m,
Les arbres d’ombre pour le café ou le cacao devraient être placés à plus de 8m d’espacement.
o Espacement initial (suite)
Les brise-vents devraient être plantés en ligne perpendiculaire aux vents
prédominants; les lignes étant séparées par une distance de 10-20 fois la
hauteur maximum des arbres.
oRegarnissage
Dans certains systèmes agroforestiers, tels que les arbres d’ombre pour les cultures
pérennes ou les brise-vents, le regarnissage est beaucoup plus important que dans
les plantations pures parce qu’une couverture uniforme est fondamentale à la
fonction de la plantation.
o Regarnissage (suite)
Dans les brise-vents, il est particulièrement important d’avoir 100% des positions plantées
pendant la première année, étant donné que les endroits ouverts dans la ligne créent de la
turbulence, la verse, et réduit l’efficacité globale du brise-vent.
Les arbres de bois d’œuvre dans les systèmes agroforestiers tendent à s’embrancher davantage
que ceux dans des plantations en blocs à cause de l’espacement plus large et à la compétition
latérale réduite, et par conséquent exigent une taille plus fréquente et plus intensive.
Il faut donc éviter de tailler pendant la saison sèche où les cultures ont besoin de la protection
contre le soleil d’été.
La taille prématurée peut provoquer une mauvaise forme chez certaines espèces.
La taille des arbres de bois d’œuvre, particulièrement dans les systèmes agroforestiers, peut faire
une différence significative dans la qualité du bois aussi bien que dans la fourniture de produits
additionnels tels que le bois de chauffe, les poteaux et le fourrage pour le fermier.
Le besoin pour l’intensité et la fréquence de la taille, change d’une espèce à l’autre et dépend
également de la nature des cultures associées.
o L’éclaircie
L’éclaircie permet au fermier de maintenir la population d’arbres dans les limites acceptables du
point de vue des cultures associées.
C’est également une opportunité de récolter quelques produits des arbres, de décider de
l’arrangement des arbres, de contrôler l’ombre qu’ils projettent sur les cultures, et facilite la
gestion des animaux (par exemple concentrant les arbres autour de la porte d’entrée d’un
pâturage, de sorte que les animaux s’y rassemblent à l’ombre et soient alors plus faciles à enfermer
si nécessaire).
Remarque : en plus de ces paramètres, pour les arbres fruitiers dans les systèmes agroforestiers,
on peut procéder au greffage et à la stimulation de la floraison.
o Le greffage
En outre, des pousses peuvent être greffées sur des porte-greffes mûrs afin de favoriser la
maturation et réduire la taille des arbres productifs.
oLa stimulation de la floraison
Cette méthode est utilisée pour encourager la production de fruits quand l’arbre est
jeune ou quand les conditions environnementales ou la saison n’est pas appropriée pour
la floraison normale.
o La stimulation de la floraison (suite)
En outre c’est une technique qui ne peut pas être utilisée régulièrement chaque année
sans endommager l’arbre.
L’endroit où l’anneau est enlevé de la tige principale ou de la branche est critique, et doit
se situer exactement au-dessus d’un autre bourgeon vivant.
Conclusion
Les systèmes agroforestiers sont divers et très variés. A travers une analyse structurale
en fonction des composantes associées, de la répartition dans l’espace des composantes
et de la durée de l’association on distingue différents types de systèmes agroforestiers.
Ces systèmes peuvent aussi être analysés du point de vue de leur gestion et productivité
à travers une analyse fonctionnelle.