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Université du Sine Saloum EL-HADJI IBRAHIMA NIASS

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UFR Sciences SAEPAN
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Département d’Agroforesterie

SYSTEMES agroforestiers EN ZONE


TROPICALE ET SUB-TROPICALE
Licence 2 Agroforesterie

Dr. Arfang O.K GOUDIABY


Agroforestier
Introduction
Le besoin pressant de la société pour une gestion durable des ressources naturelles, ainsi que
les enjeux économiques et environnementaux auxquels sont confrontés actuellement les
acteurs du secteur agricole et forestier, soulèvent un intérêt pour les nouveaux modes
d’exploitation des terres tels que l’agroforesterie.

Ce système d’exploitation existe dans plusieurs pays tropicaux et tempérés, mais il est assez
peu connu des populations.

Pourtant, les pratiques agroforestières offrent de nombreux avantages tels que la protection des
cultures, des animaux d’élevage, des sols et des cours d’eau, la diversification des revenus
agricoles par la production de bois et de produits forestiers non ligneux, la stimulation de la
biodiversité, l’embellissement du paysage et la possibilité de capter le carbone.
Introduction (suite)

L’agroforesterie fournit ces biens et services à travers la mise en place de systèmes


agroforestiers, constitués par une bonne combinaison dans le temps et dans
l’espace des arbres dans les systèmes agricoles.
I- Définition de l’Agroforesterie (1)
Il existe dans la littérature diverses définitions générales de l’agroforesterie avec
des variations considérables entre les concepts proposés.

Les trois définitions suivantes sont les plus représentatives :

Selon Nair, l’un des pionniers de l’Agroforesterie, l’agroforesterie consiste en


l’association délibérée d’arbres et de cultures végétales et/ou animaux, sur une même
parcelle sous tout autre forme d’arrangement spatial ou temporel, et dont les
interactions (écologiques et/ou économiques) entre les composantes arborées et non
arborées sont significatives.
I- Définition de l’Agroforesterie (2)
Une autre définition dont les mêmes éléments sont exprimés d’une façon plus

explicite, est la suivante (Lundgren et Raintree, 1982, cité par Baumer, 1997):

« L’agroforesterie est un terme collectif pour les systèmes et techniques

d’utilisation des terres où les végétaux ligneux pérennes sont cultivés et

maintenus délibérément sur des terrains utilisés par ailleurs pour la culture et/ou

l’élevage, dans un arrangement spatial ou temporel, et où sont exploités des

interactions à la fois écologiques et économiques, pas forcément stables dans le temps,

entre les végétaux ligneux et les autre composantes du système. »


I- Définition de l’Agroforesterie (3)

Enfin selon Leaky (1996), « l’agroforesterie est un système de gestion des

ressources qui est dynamique, écologique et naturel et qui, par

l’intégration des arbres dans le paysage, permet une production durable et

diversifiée, procurant au paysan des bénéfices socio-économiques et

environnementaux accrus. »
I- Définition de l’Agroforesterie (4)
En terme technique, l’agroforesterie est une science qui se
distingue à la fois de l’agriculture et de la foresterie et qui a pour
objectif l’optimisation des interactions entre composantes
ligneuses et non ligneuses de manière à assurer une bonne
production.

Cette intégration des arbres aux cultures et ou aux animaux,


vise à accroitre la production par l’accroissement de la
production des arbres, des cultures et /ou des animaux, à
assurer le maintien de la fertilité et la conservation du sol et
donc la durabilité.
I- Définition de l’Agroforesterie (5)
Trois critères clés caractérisant l’agroforesterie
aident à distinguer d’une façon concrète ce qui est
et ce qui n’est pas de l’agroforesterie.

Ainsi, pour être considéré « agroforestier », le


système ou la pratique doit répondre à chacun des
trois critères suivants:
I- Définition de l’Agroforesterie (6)
intentionnel :

les combinaisons de cultures, d’arbres ou d’animaux


sont conçues, aménagées ou gérées d’une façon
intentionnelle et produisent de multiples produits et
bénéfices, contrairement aux éléments qui peuvent se
trouver sur un même espace mais qui sont gérés
séparément ;
I- Définition de l’Agroforesterie (7)
intégré:
les composantes des pratiques agroforestières sont associées
fonctionnellement et structurellement dans un seul système
intégré qui permet de répondre aux besoins de l’usager ;

cela réfère autant à l’intégration de plusieurs éléments sur un


seul espace physique qu’à l’intégration des objectifs productifs
aux objectifs environnementaux ;
I- Définition de l’Agroforesterie (8)
Interactif :

L’agroforesterie manipule et utilise les interactions biophysiques


entre les composantes du système afin de récolter de multiples
produits et, parallèlement, de fournir des bénéfices écologiques et
environnementaux.

Les principales composantes des systèmes agroforestiers sont les


ligneux, les plantes cultivées, les pâturages et le bétail, ainsi que les
facteurs environnementaux que sont le climat, les sols et la
topographie.

D'autres composantes (telles que les abeilles et les poissons)


interviennent dans des systèmes spécialisés.
Les plantes ligneuses
En foresterie on fait allusion aux arbres. Ce sont des
plantes qui contiennent de la lignine, substance organique
qui imprègne et unit entre elles les cellules et les fibres de
certains végétaux notamment le bois.

Ces ligneux (arbres, arbustes et arbrisseaux) presque


considérés comme des pérennes à quelques exceptions
près, constituent la composante majeure des systèmes
agroforestiers.
Les plantes ligneuses

A la différence d’une plante herbacée, une plante ligneuse


ne se fane pas quand elle sèche, ses parois sont dures.

L’opposition entre plante ligneuse et plante herbacée peut


être trompeuse, car, paradoxalement, toute les plantes
herbacées, plus précisément toutes les plantes vasculaires
(trachéophytes), contiennent aussi de la lignine, mais en
proportion inférieure à celle des ligneux et bien moindre
pour les plantes annuelles que pour les vivaces.
Les cultures
Ce sont des plantes généralement herbacées et souvent

appelées cultures annuelles (exemple sorgho, mil, maïs,

niébé et plantes maraîchères etc…).

Les cultures peuvent être des plantes ligneuses exemple :

caféier, cacaoyer, palmier ect…


Les animaux
Cette composante en agroforesterie fait intervenir les
animaux domestiques (ruminants, volaille, etc), les
animaux aquatiques (aquaforesterie), technologie très
présente en Asie avec une production de certains animaux
aquatiques (poisons etc) dans les écosystèmes de
mangroves.
Les interactions

Sur le plan écologique, elles constituent un des traits de

différenciation de l’agroforesterie par rapport aux autres

disciplines apparentées pris isolement.

Ces interactions peuvent être significatives

(complémentaires ou compétitives) et non significative

(neutre).
L’interface entre composantes
C’est l’unité de gestion des composantes. Elle permet

d’optimiser les interactions entre les composantes ligneuses et

non ligneuses sur une même unité de système d’exploitation des

terres.

Cette gestion peut se faire de manière simultanée

(arrangements spatiaux mixtes ou zonaux) ou en rotation dans le

temps.
L’approche systémique

C’est un outil de travail permettant de gérer les interactions

entre l’ensemble des composantes du système pour une

optimisation de la production ou une formulation des

interventions dans ce système.


Un système

Il peut être défini comme un ensemble d’éléments

interdépendants qui forment une unité fonctionnelle.

L’objectif du système est de regrouper les éléments de manière

organisée et simplifiée.

Le système se caractérise par les propriétés suivantes :

la présence des limites naturelles ou artificielles démarquant

les éléments endogènes et exogènes du système ;


Un système (suite)

sa structure qui est la résultante de l’arrangement dans l’espace, dans le


temps, des éléments endogènes du système ;

Son fonctionnement caractérisé par le flux d’intrants et d’extrants au


système. Il peut être défini en termes de gestion (voie par laquelle les
intrants sont convertis en extrants) et de productivité ou performance
(comparaison quantitative des intrants et des extrants).
Un système (suite)

Une propriété importante des systèmes est que leurs caractères diffèrent de
ceux de leurs constituants.

On distingue à l'intérieur de tout écosystème deux sortes d'éléments : les


éléments inertes (climat et sol) qui constituent le biotope et les éléments
vivants ou biocénose.

Le sol est à lui seul un écosystème des plus complexes avec sa propre
biocénose et ses multiples interactions.
Un système (suite)

Un écosystème transformé par l'homme pour une meilleure satisfaction de


ses besoins, en particulier alimentaires, s'appelle agrosystème.

Et un agrosystème qui comporte des arbres est un système agroforestier


(ou agrosystème arboré).

L'agroforesterie peut donc se définir comme une branche de l'écologie qui


étudie les agrosystèmes arborés.
Un système (suite)

L’arbre est un système qui est constitué de sous-systèmes :

le système structural et de conduction qui donne à l'arbre sa stature, qui le


caractérise et lui permet une extension prolongée dans l’espace-temps.

Le système structural est le bois, tissu riche en lignine, d'où l’appellation


ligneux pour les arbres.
Un système (suite)

le système de survie, constitué de réserves internes et de réserves de


multiplication végétative (tubercules) ou sexuée (graines);

le système d'assimilation, c'est-à-dire les organes d'absorption aériens


(feuilles) et souterrains (radicelles).
Un système (suite)

Système arbre et ses sous systèmes


Un système d’utilisation des terres

Un système d’utilisation des terres est un ensemble d’unités d’exploitations


caractérisées par une combinaison de sous-systèmes de production agricole
(culture, élevage, ligneux) à interactions spécifiques opérant dans un
environnement biophysique et socio-économique relativement homogène
(Djemde, 1999).

C’est donc une combinaison de trois facteurs : la ressource foncière exploitée


selon un itinéraire technique particulier pour atteindre des objectifs de
production pour un type particulier d’utilisateur.
Un système agroforestier
C’est un ensemble de composantes (ligneux, cultures annuelles,
animaux) représentant un type courant d’utilisation des terres dans
une région donnée.

Autrement dit, c’est un exemple local spécifique d'une pratique,


caractérisé par l'environnement, les espèces et l'arrangement des
végétaux, le mode de gestion, et le fonctionnement économique et
social.

Il existe des centaines, voire des milliers de systèmes agroforestiers,


mais seulement une vingtaine de pratiques distinctes.
I- Définition et rôles des Systèmes Agro-
Forestiers
1- Définition
Un système agroforestier est un exemple local spécifique d'une pratique, caractérisé par
l'environnement, les espèces et l'arrangement des végétaux, le mode de gestion, et le
fonctionnement économique et social.
Autrement dit, c’est un système agricole, y compris la gestion du bétail, incluant des arbres
isolés dans les champs de culture, ou incorporant des zones alternées d’arbres, de cultures
et/ou de pâturage.

2- Rôles des systèmes agroforestiers


Les arbres du système agroforestier peuvent fournir une variété de produits tels que le bois de
construction, le bois de chauffage, le fourrage pour les animaux, les fruits, et les produits
médicinaux; aussi bien que des services tels que l’ombre pour les cultures et les animaux, et les
brise-vents.
2- rôles des systèmes agroforestiers (suite)

Ils augmentent le potentiel pour la diversité biologique dans les agroécosystèmes en


fournissant un habitat dans les branches, les racines et les détritus de feuilles; la
nourriture sous forme de feuilles, de sève, et de nectar; et peuvent constituer une
protection essentielle pendant les étapes critiques des cycles de vie des organismes.

Ils améliorent la fertilité du sol en ajoutant des feuilles et de fines racines à la matière
organique dans le sol, et parfois en fixant l’azote.
II- Analyse des systèmes agroforestiers
L’analyse d’un système Agroforestier est généralement axée sur trois
points :

(i) l’analyse structurale;

(ii) l’analyse fonctionnelle;

(iii) et le diagnostic des systèmes d’utilisations des terres.


II-1-Analyse structurale des systèmes agroforestiers

C’est la résultante de l’arrangement dans l’espace et dans le temps des éléments


endogènes (composantes) du système.

La classification des SAF se base sur trois éléments :

les composantes associées ;

la répartition spatiale ;

la durée de l’association.


II-1-1-Analyse structurale en fonction des composantes associées

L’utilisation des terres peut concerner soit les cultures, soit l’élevage, soit la foresterie
qui se réalisent respectivement par des techniques agricoles, pastorales et sylvicoles.

L’intégration de ces techniques par 2 ou 3 conduit à d’autres formes d’utilisation des


terres.

C’est ainsi qu’on distingue des catégories structurales suivantes fondées sur la nature
et la présence de ces composantes:
II-1-1-Analyse structurale en fonction des composantes associées (suite)

 Le système Agrosylvicole : ce système correspond


à une association intentionnelle des arbres et des
cultures annuelles.

 Le système Sylvopastoral où on associe


délibérément les arbres et les animaux.
SP
 Le système Agrosylvopastoral qui est une ASP
AS

association des arbres, des animaux et des AP


cultures.

Plusieurs techniques peuvent être décrites à l’intérieur


Différents systèmes agroforestiers
de chaque système.
II.1.1.1. Agrosylviculture

Elle regroupe tous les systèmes d’utilisation des terres dans lesquels des ligneux
pérennes sont associés aux cultures que ce soit de manière concomitante ou
séquentielle.

Exemples : arbres dispersés dans les champs, système taungya, cultures en couloir ou
intercalaires, etc.

Il existe différents types de systèmes agrosylvicoles parmi lesquels on peut noter :


 Les Arbres d’ombrage dans les plantations de cultures
pérennes (suite)
Comme exemple nous pouvons citer le
caféier ou le cacaoyer.

Ces arbres peuvent être des arbres de bois


d’œuvre, des arbres à usages multiples et
des arbres de service.

Les arbres de service sont gérés seulement


au profit de la culture, afin de fixer l’azote, de
Cultures pérennes sous les arbres d’ombrage
modifier la lumière du milieu et de produire
du paillis.
 Cultures en couloirs et haies vives
Ces méthodes incluent l’utilisation d’arbres
et d’arbustes disposés en lignes. Les
“couloirs” sont généralement utilisés pour
les cultures annuelles.

Cette méthode est employée pour


Cultures en couloirs
améliorer le sol, par la fixation de l’azote et
l’application de mulch, et/ou pour réduire
l’érosion sur les pentes.

Cultures en couloirs disposées en courbes de niveau


 Cultures en couloirs et haies vives
Répartition spatiale et temporelle du système intercalé Gliricidia sepium-maïs en Afrique. (A) Saison de croissance
(décembre à avril), (B) saison sèche (mai à novembre). Maize = maïs, Gliricidia = Gliricidia sepium.
Source : Akinnifesi et al. (2007).
Les rendements du maïs (Maize yield, Mg ha-1) au cours de dix ans au Malawi en monoculture (Sm), dans des
parcelles fertilisées avec l’azote (48 kg N ha-1 an-1) et en présence de Gliricidia sepium (Gm). Le rendement du maïs
entre les traitements augmente de la façon suivante : (1) monoculture de maïs sans fertilisation (Sm + 0 kg N),
(2) monoculture de maïs avec fertilisation (Sm + 48 kg N) et culture intercalaire sans fertilisation (Gm + 0 kg N), et
(3) culture intercalaire fertilisée (Gm + 48 kg N).
Source :Makumba et al. (2006).
Systèmes racinaires des arbres agroforestiers
 Le système Taungya.
Cette méthode comporte la plantation de
cultures annuelles pendant la phase
d’établissement de plantations forestières, de
vergers ou de cultures pérennes telles que le
café ou le cacao.

Ce système consiste donc à proposer aux


producteurs locaux d’utiliser des parcelles de
forêts pour y faire des cultures annuelles
durant les premières années de plantations
Système taungya
forestières.

En échange, les producteurs doivent assurer


l’entretien des jeunes arbres.
 La jachère améliorée
C’est l’état de repos de la terre d’une
parcelle entre la récolte d’une culture
et le moment de mise en place de la
culture suivante (Sebillotte, 1985).

Elle constitue une méthode très


ancienne de régénération de la fertilité
des sols et simultanément
d’amélioration de leur capacité de Jachère améliorée

résistance à l’érosion.
 Les parcs agroforestiers
Il s’agit d’arbres dispersés dans les
champs et à cime non jointives.

Cette catégorie d’arbres comprend la


régénération naturelle et les arbres plantés
avec une variété d’utilisations, y compris le
bois d’œuvre, les fruits, l’amélioration du
sol, le fourrage, le bois de chauffe et les
plantes médicinales.

L’espacement entre les arbres dans des Parc à Faidherbia albida


zones utilisées principalement pour les
cultures annuelles est supérieur à 10m.
 Les arbres de délimitation spatiale ou foncière
Ce sont des arbres plantés à la lisière des champs agricoles ou pour
borner une exploitation.

Dans cette catégorie on peut inclure les haies vives de délimitation


spatiale ou foncière et les brise-vent. Arbres en bordure des champs

Les haies vives de délimitation jouent un rôle important dans


l’aménagement de l’espace rural.

Quant aux brises vent, ils protègent les sols et les cultures contre
l’érosion éolienne. Brise-vent
II.1.1.2. Le sylvopastoralisme

Il regroupe les systèmes d’utilisation des terres qui associent délibérément les ligneux
aux animaux ou les ligneux dans les espaces pastoraux afin d’améliorer les fourrages
et de produire du bois d’œuvre ou de service.

Exemple : banques fourragères, arbres dans les prairies etc.

Comme systèmes sylvopastoraux on peut noter :


 Pâturages dans les forêts secondaires et les
plantations forestières.

Ce système est plus courant dans


de jeunes plantations de 2 à 6 ans.

Pâturage dans une forêt secondaire


 Pâturage dans les plantations d’arbres fruitiers

On peut avoir des plantations de


cocotier, de palmier africain ou
d’agrumes en association avec un
pâturage.

Pâturage dans une plantation d’arbres fruitiers


 Les arbres isolés dans les pâturages
Les éleveurs peuvent laisser des arbres,
pour le bois d’œuvre, l’ombre, le fourrage
ou les fruits, dans les pâturages.

Arbre dans un pâturage


 Les arbres de fourrage
Cette catégorie comprend les banques de
fourrage aussi bien que n’importe quelle
utilisation d’arbres ou d’arbustes, avec ou
sans herbacée, pour fournir du fourrage aux
animaux domestiques.

Banque fourragère
II.1.1.3. L’agrosylvopastoralisme

C’est l’ensemble des systèmes d’utilisation des terres types où les trois
principales composantes de l’agroforesterie sont associées.

Ce système est d’une grande importance dans les régions où l’agriculture et


l’élevage constituent les activités économiques majeures des communautés
rurales.
 Jardins de cases
Ces zones sont généralement un mélange

complexe, avec plusieurs couches d’arbres,

d’arbustes, de plantes grimpantes, de cultures

annuelles et cultures pérennes, et d’animaux,

qui produisent une multitude de produits pour

l’usage de la famille et pour la vente.

Jardin de case
 Pâturage dans les systèmes agrosylvicoles

Généralement pendant la saison sèche,


après la récolte, les animaux sont mis en
pâturage sur les résidus de cultures et
les arbres, qui sont souvent la seule
végétation verte disponible à ce
moment.
Animaux broutant du fourrage ligneux et des résidus de
récolte
II-1-2-Analyse structurale en fonction de la répartition spatiale
des ligneux
La disposition spatiale concerne l’emplacement physique des composantes sur la parcelle
considérée.

On peut distinguer une répartition régulière et une répartition irrégulière.

Les principaux types possibles de dispositions des composantes sont :

La disposition en mélange (dispersée).

Les composantes ne sont pas arrangées géométriquement mais dispersées dans l’espace
agricole. Exemple : parc agroforestier ;

La disposition ordonnée ou en alignement.

Les composantes sont disposées géométriquement sous forme de rang d’arbres délimitant les
cultures annuelles. Exemple : Haies vives, brises vent, cultures en couloir etc;
II-1-2-Analyse structurale en fonction de la répartition spatiale des ligneux
(suite)

La composante ligneuse peut être :


dense (haie vive défensive);
clairesemée ;
monostrate . Exemple : jachère arbustive;
pluristrate (plusieurs étages arborescents)
II-1-3-Analyse structurale en fonction de la durée de
l’association
La répartition de la composante ligneuse peut également varier dans le temps.
En association avec les cultures annuelles, les techniques agroforestières ont généralement
un caractère temporaire.
Les associations avec des plantes pérennes sont habituellement permanentes.
Les dispositions suivantes peuvent être rencontrées :
 la disposition Simultanée : les différentes composantes (arbre et culture) sont
présentes simultanément sur la même parcelle, croissent en même temps et suffisamment
près les uns des autres pour entrer en concurrence pour l’eau, la lumière et les éléments
nutritifs.
On parle de système agroforestier simultané.
Exemple : cultures en couloir associant composante ligneuse et culture pérenne.
II-1-3-Analyse structurale en fonction de la durée de l’association

 La disposition séquentielle : les différentes composantes ne sont pas présentes


simultanément, mais se succèdent sur la même parcelle.

Le système séquentiel comporte des variantes selon que les composantes sont
entièrement séparées (ex. cultures en relais ou en rotation) ou bien se chevauchent avec
les recouvrements plus ou moins importants.

Les rythmes maximaux de croissance de la culture et de l’arbre se déroulent à des


moments différents, même si les deux éléments sont mis en place en même temps et sont
très voisins l’un de l’autre.

On parle de système agroforestier séquentiel.


II-1-3-Analyse structurale en fonction de la durée de l’association (suite)

 la disposition intermittente ou interpolée.

La composante ligneuse est toujours présente mais la composante non ligneuse n’est
présente que pendant certaines périodes de l’année.

Exemple : le pâturage des animaux en forêt.


II-2-Analyse fonctionnelle des systèmes agroforestiers
Il s’agit de ne pas se limiter à décrire le système selon la présence et la disposition des
composantes mais à analyser des relations qui se créent entre les intrants et les
extrants du système.

Cette analyse peut être définie en termes de gestion (voie par laquelle les intrants sont
convertis en extrants) et de productivité ou performance (comparaison quantitative
des intrants et des extrants).

Pour analyser un système, du point de vue fonctionnel, il faudra d’abord identifier les
intrants et les extrants (produits).
II-2-Analyse fonctionnelle des systèmes agroforestiers (suite)

On peut distinguer des catégories d’intrants et d’extrants biophysiques et des catégories


d’intrants et d’extrants économiques.

Exemples biophysiques : biens gratuits pour le paysan comme la pluie, énergie solaire,
azote fixé par les plantes (nodules racinaires), l’ombre, protection et contrôle de l’érosion.

Exemples économiques : c’est ceux qui peuvent être vendus ou achetés c’est-à-dire les
terres, l’équipement en matériel, les semences, la main d’œuvre, les subventions, la
matière organique, les engrais et toutes les productions.

Quand les intrants et les extrants sont connus, on peut analyser leur fonction en termes
de gestion et de productivité.
a- La gestion
C’est les méthodes utilisées pour transformer les intrants en extrants.

Exemple, comment le paysan doit faire pour que les plants deviennent des arbres,
donnent un bon bois de feu et pour que les graines se transforment en quelques chose de
comestibles ou vendables.

Les ressources dont le paysan dispose pour gérer sa terre constituent les intrants du
système. Les décisions du paysan peuvent avoir une influence sur certaines ressources et
pas sur d’autres.

En effet, le paysan ne contrôle pas la quantité de pluie ou d’énergie solaire, mais peut
arranger les cultures de manière qu’elles profitent plus ou moins de l’effet de ces
ressources.
a- La gestion (suite)
Gérer le système consiste à décider où, quand et comment utiliser les ressources qui sont
disponibles.
La gestion d’un système se quantifie en termes d’unités d’intrants (ex. main d’œuvre,
engrais etc) par unité de temps ou d’espace (exemple mois, hectare).
Exemple : utilisation 10 hommes/jour ; 150 Kg d’engrais/ha.
On distingue la gestion technique de la gestion socio-économique.
 La gestion technique :
c’est les décisions relatives à l’utilisation de tel ou tel outil agricole ou l’épandage
d’engrais, taille des arbres etc ;
 La gestion socio-économique :
c’est les décisions concernant l’allocation de main d’œuvre, achat de semences etc.
b- La productivité d’un système ou performance
C’est la relation quantifiée entre les intrants et les extrants ou en d’autres termes le rapport extrants/intrants.

C’est une mesure d’efficacité. On distingue généralement :


 la productivité technique ;
 la productivité socio-économique

La productivité technique : c’est la production totale de biomasse/ha/an.

L’efficacité biologique ou écologique d’un système appartient à la productivité technique.

La productivité économique : elle prend en compte la valeur marchande des extrants et intrants qui doivent
être quantifié en termes de valeur monétaire.

La productivité sociale : c’est un concept abstrait qui permet d’évaluer l’impact du système sur le bien-être
des populations concernées.
III- Conception et gestion des systèmes agroforestiers
A- Conception des systèmes agroforestiers

Les systèmes agroforestiers sont obtenus par introduction ou maintien des arbres dans
les systèmes agricoles.

Et suivant qu’il s’agisse de systèmes agroforestiers à disposition linéaire ou de parc


agroforestier (arbres dispersés dans les champs) le mode de conception peut varier.
A-1- Introduction des arbres dans un système agricole
L’incorporation des arbres dans les exploitations agricoles peut se faire soit par
régénération naturelle soit par plantation.
A-1- Introduction des arbres dans un système agricole (suite)
La régénération naturelle se fait dans les systèmes agroforestiers tandis que la plantation peut se
faire soit en plantation pure soit dans les systèmes agroforestiers.

Pour décider si la régénération naturelle ou la plantation est la meilleure option, il faudra


considérer les avantages et les inconvénients de la régénération naturelle.
oRégénération naturelle : avantages et inconvénients
 Avantages
Les espèces aussi bien que les provenances sont locales, et donc adaptées aux conditions du site ;

Faible coût relatif à l’élimination des mauvaises herbes et parfois à la transplantation;

Parfois il est nécessaire d’éclaircir quand il y a régénération abondante. Ceci donne l’occasion de
choisir les individus qui sont particulièrement vigoureux ou ont une bonne forme ;
aucun risque d’avoir des racines déformées dues aux erreurs en pépinière;
si l’espèce est déjà présente dans la zone, il est probable qu’il y ait une connaissance
locale de ses caractéristiques, rendant la gestion meilleure et plus facile.

 Inconvénients
En raison des caractéristiques des espèces ou du manque d’arbres-mères, il se peut qu’il
n’y ait pas de régénération naturelle adéquate de certaines espèces d’intérêt ;
La source de semences n’est pas choisie; donc les semences peuvent venir de seulement
quelques arbres ou d’un arbre de mauvaise qualité (mauvaise forme de tronc d’un arbre
de bois d’œuvre);
Il n’y a aucun contrôle sur la date de plantation en ce qui concerne le calendrier
agricole de l’exploitation;

La régénération naturelle produit une distribution irrégulière et une densité


variable, et donc possibilité réduite de choisir l’arrangement des arbres;

difficulté de convaincre des fermiers à s’occuper de jeunes plants naturellement


régénérés entrainant la mortalité des plants et des formes non désirables
diminuant la productivité commerciale.
A-2- Choix des composantes du système agroforestier

Ce choix dépend des objectifs visés par le fermier et le site d’implantation du système
agroforestier.

En considérant les avantages et les inconvénients de l’agroforesterie et de la plantation


pure, s’il s’avère que le système agroforestier est la meilleure option pour établir des
arbres dans une exploitation.

Une fois l’option choisie, la prochaine étape sera de choisir les composantes du système.

Les conditions de chaque site doivent être évaluées et coïncider avec les besoins des
espèces d’arbres et de cultures à implanter.
A-2-1- Choix des espèces de bois d’œuvre
Ce choix repose sur un certain nombre de critères notamment :

oLa connaissance locale de l’espèce


Les expériences antérieures réussies et une préférence qui existe pour l’espèce, dans la
zone ou dans des zones similaires, fournit une meilleure assurance de succès et
d’adoption de l’espèce.
oValeur marchande ou l’utilisation locale des espèces
Ce critère est important car, le fermier aura besoin que les arbres produisent, à moyen
terme, un revenu qui justifie son effort et son investissement.
oLa croissance rapide
Afin d’être satisfaisant, le profit sur l’investissement doit être réalisé en moins de temps
possible.

Les espèces d’arbres à croissance rapide génèrent vite un produit et a un coût


d’entretien inférieur.
oAuto-taille en conditions de pleine lumière
Les arbres dans les systèmes agroforestiers tendent à avoir une mauvaise forme de
tronc, comparés à ceux croissant dans des plantations en bloc, à cause du grand
espacement entre les arbres et du manque de compétition latérale.
Les arbres en conditions ouvertes ont généralement des branches plus persistantes. Ce qui
engendre :

 des coûts de récolte plus élevés ;

 plus de perte à la scierie ;

 et une qualité de bois moindre à cause des nœuds dans le bois.

Cependant, chez certaines espèces de bois d’œuvre, les branches inférieures “s’auto-
taillent”, ce qui signifie qu’elles meurent et tombent en conditions ouvertes.

Ces espèces sont préférables pour les systèmes agroforestiers, parce qu’elles ont des coûts
de production inférieurs et une valeur plus élevée de bois d’œuvre.
o Disponibilité de germoplasme certifié
L’utilisation des graines ou plantules certifiées permet d’augmenter la probabilité de
succès des systèmes agroforestiers.

Le choix de plantes saines et vigoureuses en pépinière ou pendant l’éclaircie de la


régénération naturelle est également important.

oAbsence de susceptibilité aux pestes et aux maladies


Pour créer les conditions d’une réussite du système agroforestier, il est important de
choisir des espèces résistantes aux pestes et aux maladies de la zone.
o Absence de susceptibilité aux pestes et aux maladies (suite)
La famille des Meliaceae comprend des
espèces qui ne doivent pas être favorisées
dans les plantations à cause des attaques
du perce-oreille.

Par ailleurs, certains arbres peuvent servir


d’hôtes pour les pestes et les maladies qui
causent des dégâts aux cultures.

Arbre hôte pour les pestes et maladies


o Couronne étroite et clairsemée
Les houppiers très développés, constituent généralement un facteur favorisant la
compétition entre les arbres et les cultures.

Ainsi, pour minimiser la compétition pour la lumière avec les cultures associées, des
espèces à couronne étroite et clairsemée sont préférables.

En outre, une petite couronne présente moins de résistance au vent et le risque de verse
est moindre.
o Système d’enracinement profond plutôt que superficiel.

Un système d’enracinement superficiel crée


une forte compétition avec les cultures et
est plus susceptible aux dommages
pendant la gestion des cultures.

Les arbres avec des systèmes


d’enracinement superficiel sont également
plus susceptibles de tomber (verse).

Enracinement profond des arbres minimisant la compétition


avec les cultures
o Peu d’entretien
Les espèces agressives (Eucalyptus spp.) ou robustes sont préférables à cause de leur

propension à survivre et à se développer rapidement avec peu d’effort de la part du fermier.


A-2- 2- Choix des arbres fruitiers dans les systèmes agrosylvicoles
Il est prouvé que les fermiers ont une préférence pour les arbres fruitiers, en particulier
pour des espèces indigènes non domestiquées.

Traditionnellement, les espèces locales sont généralement des espèces forestières connues
pour leurs usages domestiques.

Le choix des espèces fruitières est généralement basé sur la taille du fruit, sa saveur, la
saison de production et la couleur.
o critères de sélection des arbres fruitiers pour les systèmes
agrosylvicoles
Les critères essentiels pour la sélection des arbres fruitiers sont les suivants :
Potentiel commercial ;
Connaissance locale et utilisation traditionnelle;

facilité de transport et de stockage prolongé;

Compatibilité avec d’autres cultures ou arbres ;

Constituant pas un hôte pour les pestes et les maladies;

Racines profondes plutôt que superficielles ;

Productivité soutenue élevée par arbre et par hectare ;


Facile à récolter (couronne basse, accessible ou tronc facile à grimper) ;
Bonne saveur et haute qualité ;
Saison de production précoce ou tardive pour réduire la compétition avec d’autres cultures ;
Peu d’incidence de pestes et de maladies ;
A-2-3- Choix des arbres de services
Les arbres de service doivent répondre aux mêmes critères que ceux des arbres de bois
d’œuvre, excepté les attributs spécifiques pour la production de bois d’œuvre tels que la
valeur marchande, l’auto-taille et le germoplasme certifié.

En plus, les arbres de service doivent répondre aux critères suivants:


Capacité d’utiliser les éléments nutritifs qui ne sont pas disponibles pour les
cultures ;
Fixateurs d’azote ;
Tolérance aux tailles fréquentes et intenses et capacité à repousser ;

Production élevée de biomasse en termes de litière de feuilles et de produits de


la taille ;

Résistance aux pestes et aux maladies qui peuvent causer une défoliation
soudaine ;

Absence d’activité allélopathique ;

Constituant pas un hôte pour les pestes et les maladies qui affectent les cultures
associées ;
A-2-4- Choix des arbres et arbustes comme brise-vent
La caractéristique principale recherchée pour ces arbres est la conservation de la
majorité des feuilles pendant toute l’année, ou au moins pendant la saison où les vents
sont les plus forts.

Le choix des espèces doit changer avec le climat et les sols.

Il doit se baser sur :


l’utilisation ;
le régime de gestion ;
et des avantages additionnels escomptés (fruits, bois de chauffe, fourrage).

Il faudra aussi considérer la densité du feuillage, qui doit être uniforme, du sommet
jusqu’à la base du brise-vent.
A-2-4- Choix des arbres et arbustes comme brise-vent (suite)

Le brise-vent doit permettre


approximativement à 20% du vent de
passer à travers les arbres.

La zone globale qui sera protégée dépend


de la taille des arbres, donc, afin de
protéger la plus grande superficie, il est
mieux d’utiliser des arbres qui se
développent rapidement et à une hauteur
appropriée (> 20m) pour la ligne centrale Brise-vent

du brise-vent.
A-2-5- Choix des arbres ou arbustes des banques de fourrage
Ce choix repose sur les critères suivants :
oHaute valeur nutritive
Le choix, pour la production de fourrage, doit porter sur des espèces, variétés ou
provenances à haute valeur nutritionnelle (taux de protéines élevé, haute valeur
énergétique, peu de fibres) et à basse concentration des composés anti-nutritionnels
(tannins ou alcaloïdes tels que la mimosine et la coumarine)..
oAdaptation au climat et aux conditions de sol
Il est essentiel de considérer les exigences agronomiques des espèces et leur
adaptabilité.
o Résistance au feu

Les responsables de bétail dans les zones sèches brûlent ordinairement les pâturages à
la fin de la saison sèche pour stimuler la croissance d’une végétation verte et succulente
pendant la saison des pluies.

Les arbres fourragers doivent donc avoir une certaine résistance au feu.

Exemple Gliricidia sepium a des racines profondes et peut maintenir des réserves de
nourriture à la base de l’arbre, ce qui lui permet de repousser à partir du niveau du sol
après les feux.
B- gestion des systèmes agroforestiers
Les caractéristiques des arbres et des cultures, et leurs interactions, peuvent être modifiées
avec de bonnes procédures de gestion afin de tirer profit des caractéristiques positives et
réduire au minimum les aspects négatifs.

Ces caractéristiques peuvent aussi être modifiées dans le bon sens par une bonne
intégration spatiale ou temporelle des différentes composantes (arbres, cultures et/ou
animaux) dans les systèmes agroforestiers.

Dans les systèmes d’intégration spatiale, des espèces différentes sont cultivées en même
temps afin de maximaliser l’utilisation de l’eau, des nutriments et de la lumière.
B- gestion des systèmes agroforestiers (suite)
La compétition entre les composantes de ces systèmes doit être gérée.

L’intégration temporelle implique l’échelonnement à travers le temps de l’utilisation de


ressources par les différentes composantes, par exemple dans le cas des arbres et des
cultures plantés.

Il y a dans la pratique une énorme diversité des systèmes développés suivant les
conditions particulières du site (sols, climat) et la situation économique du fermier.
B- gestion des systèmes agroforestiers (suite)
Il est donc essentiel, de comprendre d’abord les conditions particulières de chaque site,
et ensuite d’adapter les systèmes aux conditions.

La prise de décisions sur le choix et la gestion du système agroforestier ont trait à :

La sélection des cultures et des espèces d’arbres ;

L’arrangement spatial des cultures et des arbres ;

l’espacement entre les arbres et entre les arbres et les cultures ;

la durée de l’association (le cycle agricole);


les dates et séquences de plantation des composantes forestières et agricoles ;

La séquence de plantation, par exemple simultanée ou échelonnée ;

La gestion des composantes agricoles et sylvicoles (taille, fertilisation, contrôle des
mauvaises herbes).

L’établissement des arbres est la phase la plus critique de la plantation.

Il est nécessaire de protéger les arbres contre les animaux et les personnes jusqu’à ce
qu’ils atteignent 5 mètres de hauteur.

Pour un bon établissement des arbres on fera recours à la multiplication végétative, à


un bon espacement entre les arbres lors de la plantation, au regarnissage, à la taille
et à l’éclaircie.
o Multiplication végétative.
La multiplication végétative des arbres, utilisant des boutures de moins de 2,5 m de
long, est une pratique traditionnelle courante que les fermiers utilisent pour établir des
arbres de service tels que des arbres d’ombre sur les caféiers et les clôtures vives.

La méthode est également employée pour établir des arbres de fourrage, des arbres pour
le bois de chauffe, des haies et des systèmes de cultures en couloirs.
oEspacement initial
Les plantations pures de bois d’œuvre sont établies à une forte densité avec l’intention
d’éclaircir la plantation plus tard.
Dans les systèmes agroforestiers, cependant, les arbres sont généralement plantés à leur
densité finale.
Dans ces systèmes, il est donc nécessaire d’avoir des taux élevés de survie, une croissance
initiale rapide, et une bonne forme de tronc pour les arbres de bois d’œuvre.
o Espacement initial (suite)

Une autre méthode utilisée pour réaliser ces objectifs, est de planter trois ou quatre arbres
ensemble, et quand ils atteignent approximativement 5m de hauteur, de tout couper sauf
un.
L’espacement initial des arbres dépend en grande partie des objectifs de la plantation, le
mode de croissance de l’espèce, la qualité du site et la gestion. Ainsi :
 Si le fermier veut produire du bois de chauffe, l’espacement initial peut être de moins de
2,5m dans de petites plantations.
Pour des plantations de bois à scier, l’espacement devrait être supérieur à 3m, avec
éclaircissement plus tard.

Dans des plantations de bordure, l’espacement initial pour les arbres de bois d’œuvre devrait
être 3-5m,

Les arbres d’ombre pour le café ou le cacao devraient être placés à plus de 8m d’espacement.
o Espacement initial (suite)
Les brise-vents devraient être plantés en ligne perpendiculaire aux vents
prédominants; les lignes étant séparées par une distance de 10-20 fois la
hauteur maximum des arbres.

oRegarnissage
Dans certains systèmes agroforestiers, tels que les arbres d’ombre pour les cultures
pérennes ou les brise-vents, le regarnissage est beaucoup plus important que dans
les plantations pures parce qu’une couverture uniforme est fondamentale à la
fonction de la plantation.
o Regarnissage (suite)
Dans les brise-vents, il est particulièrement important d’avoir 100% des positions plantées
pendant la première année, étant donné que les endroits ouverts dans la ligne créent de la
turbulence, la verse, et réduit l’efficacité globale du brise-vent.

Le regarnissage devrait avoir lieu un ou deux mois après la plantation initiale.


• La Taille
L’objectif principal de la taille dans les systèmes agroforestiers est de réduire l’ombre sur les
cultures.

Les arbres de bois d’œuvre dans les systèmes agroforestiers tendent à s’embrancher davantage
que ceux dans des plantations en blocs à cause de l’espacement plus large et à la compétition
latérale réduite, et par conséquent exigent une taille plus fréquente et plus intensive.

Cependant, la taille ne doit pas dépassée 30% de la couronne.


o La Taille (suite)
La saison de taille dépend des saisons de croissance et de développement de l’arbre et des
conditions climatiques du site.

Il faut donc éviter de tailler pendant la saison sèche où les cultures ont besoin de la protection
contre le soleil d’été.

La taille prématurée peut provoquer une mauvaise forme chez certaines espèces.

La taille des arbres de bois d’œuvre, particulièrement dans les systèmes agroforestiers, peut faire
une différence significative dans la qualité du bois aussi bien que dans la fourniture de produits
additionnels tels que le bois de chauffe, les poteaux et le fourrage pour le fermier.

Le besoin pour l’intensité et la fréquence de la taille, change d’une espèce à l’autre et dépend
également de la nature des cultures associées.
o L’éclaircie

L’éclaircie permet au fermier de maintenir la population d’arbres dans les limites acceptables du
point de vue des cultures associées.

C’est également une opportunité de récolter quelques produits des arbres, de décider de
l’arrangement des arbres, de contrôler l’ombre qu’ils projettent sur les cultures, et facilite la
gestion des animaux (par exemple concentrant les arbres autour de la porte d’entrée d’un
pâturage, de sorte que les animaux s’y rassemblent à l’ombre et soient alors plus faciles à enfermer
si nécessaire).

En plus de la densité et de l’arrangement des arbres, l’éclaircie tient compte de la forme et de la


santé des arbres, éliminant les arbres malades, tordus ou bifurqués.

Remarque : en plus de ces paramètres, pour les arbres fruitiers dans les systèmes agroforestiers,
on peut procéder au greffage et à la stimulation de la floraison.
o Le greffage

Les arbres fruitiers sont greffés afin de :


propager des variétés désirables ;
réduire les problèmes de maladies en utilisant des parents résistants ;
et accélérer la fructification.

En outre, des pousses peuvent être greffées sur des porte-greffes mûrs afin de favoriser la
maturation et réduire la taille des arbres productifs.
oLa stimulation de la floraison
Cette méthode est utilisée pour encourager la production de fruits quand l’arbre est
jeune ou quand les conditions environnementales ou la saison n’est pas appropriée pour
la floraison normale.
o La stimulation de la floraison (suite)

Cette technique est extrêmement drastique et doit être appliquée convenablement ou


elle peut avoir entraîné la mort de l’arbre.

En outre c’est une technique qui ne peut pas être utilisée régulièrement chaque année
sans endommager l’arbre.

Pour induire la floraison par l’annélation partielle, un morceau de l’écorce 1-2cm de


largeur est enlevé complètement tout autour de la branche, avant la période de floraison.

L’endroit où l’anneau est enlevé de la tige principale ou de la branche est critique, et doit
se situer exactement au-dessus d’un autre bourgeon vivant.
Conclusion
Les systèmes agroforestiers sont divers et très variés. A travers une analyse structurale
en fonction des composantes associées, de la répartition dans l’espace des composantes
et de la durée de l’association on distingue différents types de systèmes agroforestiers.
Ces systèmes peuvent aussi être analysés du point de vue de leur gestion et productivité
à travers une analyse fonctionnelle.

Suivant le type de système agroforestier, le mode conception et de gestion est variable.

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