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Ministère de l’Enseignement Supérieur République de Côte d’Ivoire

et de la Recherche Scientifique Union-Discipline-Travail

UNIVERSITE

NANGUI ABROGOUA

UFR des Sciences de la Nature

AGRO - ECONOMIE
…………………………

Support de cours
Système de production et
Économie des exploitations agricoles

Dr TRAORE EL HADJ
Enseignant-Chercheur
Économiste de l’Environnement
Et des Ressources Naturelles
Chapitre 1: LES SYSTEMES DE PRODUCTION

1.1 Définitions

Un système est l’ensemble d’éléments structurés, en interaction dynamique,


orienté en fonction d’un but (De Rosnay). Le système de production est la
combinaison des productions et des facteurs de production.
Joël de Rosnay (né le 12 juin 1937 à Curepipe, Île Maurice) est un scientifique, prospectiviste,
conférencier et écrivain français.

D’après DUFUMIER (1984), «Le système de production est la combinaison


dans l’espace et dans le temps des Ressources de l’exploitation agricole
(travail, moyens de production) et des productions en vue d’obtenir une
ou plusieurs productions animales ou végétales. »

La compréhension du fonctionnement de l’exploitation agricole nécessite


l'analyse de son environnement et de ses ressources d'exploitation qui sera fait
pendant l’étude du milieu et l’identification.

1.2 L’environnement de l’exploitation


Il s’agit d’arriver à comprendre comment cet environnement peut influencer les
systèmes de production. On pourra s’intéresser à :

 L'environnement géographique,
 L'environnement économique,
 L'environnement humain et social,
 L'environnement politique.

1.2.1 L’environnement géographique

C’est la connaissance de la petite région naturelle:


 Climat : Température, pluviométrie, insolation, vent, etc.
 Topographie
 Hydrologie
 Pédologie
 Géologie
 Géomorphologie
 Végétation,
 Faune, etc.
1.2.2 L’environnement économique
 Activité agricole de la région (cultures pratiquées, types d’élevage,
niveau de rendement, techniques culturales etc.),
 Activités de transformation,
 Commercialisation,
 Infrastructures.

1.2.3 L’environnement humain et social


 Ethnies,
 Histoire du village,
 Densité de population,
 Mode d’accès à la terre,
 Pyramide des âges,
 Niveau de formation,
 Organisation sociale,
 Encadrement, vulgarisation etc.

1.2.4 L’environnement politique


 Politique agricole de l'Etat,
 Politique sectoriel (ex. : PSE, PE2, Politique forestière), etc.

NB : Il ne s’agit pas de tout décrire, mais davantage de Caractériser et de


montrer les interactions sur l’exploitation s’ils constituent des atouts ou des
contraintes.

1.3 Les facteurs de production (les ressources d’exploitation)


Pour produire, il faut utiliser un certain nombre de moyens appelés « facteurs de
production ». On distingue trois grands groupes de facteurs de production :

 les ressources naturelles (terres),


 le travail,
 le capital.

Pour une exploitation agricole, les ressources d'exploitation sont les terres, le
travail et le capital.
1.3.1 La terre
Depuis toujours, la terre, base de la production agricole, donc de l’alimentation
des hommes, a constitué la richesse par excellence, la source de toutes les
autres richesses.

L’exploitant agricole peut :

 être propriétaire, de tout ou partie, des biens (terres) qu’il met en valeur ;
 louer le capital foncier (terre), ou l’ensemble des moyens de production et ne
fournir que le travail ;
 s’associer avec d’autres agriculteurs.

Ces diverses formes de mise en valeur des exploitations agricoles sont appelées
« modes de faire-valoir ». On distingue les modes de faire-valoir suivants :

 le faire-valoir direct : L’exploitant est propriétaire des biens fonciers et du


capital d’exploitation; il travaille. Il recueille le profit, mais subit seul les
pertes de son exploitation.

 le fermage : C’est un mode de faire-valoir indirect; le fermier loue, par


contrat, la terre et les bâtiments; il apporte le capital d’exploitation et le
travail.

 le métayage : C’est aussi un mode de faire-valoir indirect; il associe dans la


conduite de l’exploitant propriétaire et métayer, en vertu d’un contrat. Le
propriétaire apporte le capital foncier et tout ou partie du capital
d’exploitation et participe à la direction de l’entreprise. Le métayer travaille
et possède une partie du capital d’exploitation.

Dans l’analyse ou le diagnostic d’une exploitation agricole, il faut inventorier et


caractériser les terres. On pourra s’intéresser à l’aspect :

 quantitatif : superficie totale, superficies par système de culture, mode de


faire-valoir, etc.;
 qualitatif : étage écologique, caractéristiques de la terre, source d’eau, etc.

1.3.2 Le travail
Le travail est un facteur de production essentiel. La production est réalisée pour
l’homme par le travail de l’homme, à partir d’éléments qu’il trouve dans la
nature et d’éléments qu’il a déjà fabriqués par son travail et qui constituent le
capital.
Le travail occupe une place importante dans la production agricole. C’est par le
travail, physique et intellectuel, que le capital foncier et le capital d’exploitation
sont mis en valeur.

En milieu rural ivoirien la main-d’œuvre agricole est surtout familiale. Les aides
agricoles sont les membres de la famille de l’exploitant qui participent avec lui à
la mise en valeur de l’exploitation. En plus de la main-d’œuvre familiale, il y a
le salariat agricole, surtout temporaire (rémunéré à la journée ou à la tâche).

Dans l’analyse ou le diagnostic d’une exploitation agricole, il faut inventorier


et caractériser la main-d’œuvre familiale et les salariés agricoles. On pourra
s’intéresser à :

 la composition familiale,
 la possibilité des membres de la famille,
 la disponibilité dans le temps et dans l’espace, etc.
 l'échange de force de travail.

Pour pouvoir mesurer les différentes quantités de travail, il faut disposer d’une
unité type. On définit ainsi :

 l’unité de travail humain (U.T.H.) : C’est la quantité de travail que peut


fournir normalement un homme adulte et valide au cours d’une année.
L’année compte 300 jours de travail de 8 heures, soit 2400 heures.

 le nombre d’actif : C’est l’équivalent en nombre d’homme de la main-


d’œuvre familiale qui participe à l’exploitation agricole. Le nombre d’actif
est fonction de la participation de la main-d’œuvre familiale sur les activités
de l’exploitation.
Taux d'activité
Nombre d'actifs = Personnes présentes x Taux de production
sur l'exploitation Taux de présence

L'unité de travail la plus utilisée en milieu rural est l'Homme-Jour (Hj).


Exemple : travail de 10 Hj = travail d'1 homme pendant 10 jours ou travail de 10
hommes pendant une journée etc.
1.3.3 Le capital
On peut définir le capital comme l’ensemble des biens qui, par leur
accumulation, sont à l’origine de la production d’autres biens. C’est le
capital qui permet de mettre en valeur, de faire produire la terre. On distingue:

Le capital fixe : Il est utilisé pendant plusieurs années, c’est-à-dire qu’il sert à
plusieurs cycles de production. Il est surtout constitué par :

 le matériel ou cheptel mort ;


 les animaux ou cheptel vifs. En fait, seuls les animaux de trait et de
reproduction peuvent être considérés comme capital fixe.

NB: Les améliorations foncières et les plantations se comportent


économiquement comme du capital fixe.

Le capital circulant : C’est le capital qui est consommé au cours du processus


de production. Il est annuel et doit être reconstitué chaque année. Il est constitué
par :

 les stocks, ou valeurs d’exploitation (approvisionnements, avances aux


cultures, animaux de croît, productions végétales récoltées mais non vendues,
etc.);
 les disponibilités ou capital de roulement (argent disponible).

Dans l’analyse ou le diagnostic d’une exploitation agricole, il faut inventorier


et caractériser le capital.

1.4 Les différents systèmes


Les productions d’une exploitation familiale concernent les productions
végétales, les productions animales et les transformations des produits agricoles.

Dans l’analyse ou le diagnostic d’une exploitation agricole, il faut inventorier


et caractériser ces différentes productions. L’essentiel est de comprendre le
fonctionnement de chaque système en fonction des ressources de l’exploitation
mais non pas de faire une simple description.

1.4.1 Les systèmes de culture (systèmes de production végétale)


Le système de culture est le mode de mise en valeur homogène d’un milieu
caractérisé par un type de succession de cultures et un degré d’intensification
dans l’utilisation des facteurs de production.

Exemples:
 Système de riziculture de bas-fonds,
 Système de riziculture irriguée,
 Système de riziculture de défriche-brûlis, etc.

Dans la pratique, un système de culture peut être caractérisé par :

 la superficie / la localisation,
 l’itinéraire technique / le calendrier cultural,
 l’association de culture / l’assolement / la rotation,
 la production,
 la destination des produits, etc.

Quelques définitions

 Rotation : succession des cultures sur un même champ, la rotation s’étend


donc dans le temps.
 Assolement : répartition des cultures en rotation sur l’exploitation pour
une campagne agricole donnée. L’assolement se rapporte à des portions
de la superficie cultivée dans l'année appelées soles. Il y a autant de soles
que de cultures annuelles assolées.
 Cultures associées : cultures effectuées en même temps, sur le même
terrain mais semées et récoltées séparément.
 Cultures successives : cultures faites à la suite sur le même champ au
cours de la même campagne agricole de telle sorte que l’une ne soit mise
en place que lorsque l’autre a été récoltée.

1.4.2 Les systèmes d’élevage (systèmes de production animale)


Le système d’élevage est l’ensemble de techniques mis en œuvre par l’éleveur
pour faire exploiter les ressources végétales d’un territoire par des animaux
(L.hotse).

Exemples :

 Système d’élevage de volailles (traditionnel),


 Système d’élevage de poules pondeuses,
 Système d’élevage de porcs à l’engrais,
 Système d’élevage de porcs «naisseur-engraisseur », etc.

Dans la pratique, un système d’élevage peut être caractérisé par :

 l’effectif / l’habitat, variation dans l'année, cycle de l'élevage,


 caractéristiques du cheptel (race, sexe, âge, etc.),
 la conduite de l’élevage,
 l’alimentation / calendrier fourrager,
 les soins / l’entretien,
 la conduite de la reproduction,
 les performances (zootechnique, reproduction, etc.)
 la destination des produits, etc.

1.4.3 Les systèmes de transformation


D’une façon simplifiée, le système de transformation est l’ensemble de
technique mis en œuvre par l’exploitant pour changer la forme d’un produit
agricole ou d’un produit naturel en d’autre produit en vue de conservation ou
d’augmentation de la valeur.

1.4.4 Les autres systèmes : commercial, usurier ...


Ce sont des systèmes pratiqués par l’exploitant pour accroître le revenu ou le
bien être de l’agriculteur. Par définition, ils ne font pas partie des systèmes de
production mais doivent être considérés dans l’économie de l’exploitation. En
effet, ces systèmes utilisent les ressources de l’exploitation, engendrent des
atouts ou des contraintes au niveau de l’exploitation et influence les systèmes de
production.

Exemples :

 le commerce,
 le prêt usurier,
 l’immigration temporaire, etc.

1.5 Les interactions dans les systèmes de production


Au niveau d’une exploitation agricole, il y a obligatoirement des interactions
entre les différents systèmes d’exploitation en fonction de la disponibilité des
ressources. Ces interactions concernent :

 le transfert de fertilité,
 l’utilisation des animaux dans la traction,
 l’alimentation animale,
 l’utilisation des ressources,
 l’utilisation des revenus, etc.
La compréhension du fonctionnement de l’exploitation est donc primordiale
dans l’analyse ou le diagnostic d’une exploitation agricole. Entre chaque
système, il y a soit une complémentarité soit une concurrence.

Exemples de complémentarité

 Utilisation des animaux dans les travaux agricoles : transport, préparation


du sol,
 Apport de fumier par les animaux,
 Alimentation des animaux par les productions végétales,
 Conservation des sols par les cultures fourragers, etc...

Exemples de concurrence

 Occupation de la main-d’œuvre familiale,


 Utilisation des parcelles,
 Utilisation des capitaux, etc.

Les conséquences

L’analyse des interactions entre les différents systèmes dans le fonctionnement


de l’exploitation permet de dégager les goulets d’étranglement et/ou les sous-
exploitations des ressources.

Chapitre 2 : L’ECONOMIE DE L’EXPLOITATION AGRICOLE

2.1 Définition et objectifs


A l’origine, l’économie est la règle de conduite d’une maison. Par extension,
c’est l’art de gérer des biens. Au niveau d’une exploitation agricole, les biens
sont les ressources (terres, travail et capital).Ce chapitre d’économie, beaucoup
plus orienté sur les exploitations agricoles en milieu rural, a objectif de mesurer
les performances d’une exploitation agricole.

Quelles sont les exploitations qui :

 peuvent accumuler,
 se décapitalisent,
 se développent, etc.

Les performances des exploitations se mesurent à deux niveaux :


 Collectivités et Etat ................Valeur ajoutée
 Exploitants .............................Revenus

2.2 Le calcul du revenu agricole


Le calcul sert à déterminer si l’exploitation a dégagé un revenu au cours de
l’exercice, c’est-à-dire d’arriver à déterminer si les charges entraînées par
l’activité agricole ont été ou non couvertes par la valeur de la production.

Pour l’analyse et la prise de décisions, il convient de faire les calculs pour


chaque système d’exploitation (systèmes de culture, système d’élevage, etc.).

2.2.1 Les éléments du revenu


Le calcul du revenu agricole se résume comme suit.

PB Consommation Intermédiaire = Valeur Ajoutée Brute (VAB)

- Amortissement & Entretien = Valeur Ajoutée Nette (VAN)

- Rente Foncière

- Salaires

- Service de la dette

- Impôts sur les productionsProduits bruts= Revenu Agricole (R A)

C.I. VAB

Amort. & Entretien VAN

Rente Salaires Intérêts Impôts RA


foncière

2.2.2 Les produits bruts

Les produis bruts sont les valeurs des productions finales de l’exploitation aux
prix du marché.

P B = Quantités produites x Prix

Quantités produites = Quantités vendues + Quantités autoconsommées.


Il faut faire attention à l'intégration des valeurs des sous produits vendus ou
autoconsommés (Ex. Fumier, sons de riz, etc.). Dans la pratique, il n'est pas
toujours facile de déterminer les quantités autoconsommées.

Les prix correspondent aux prix au moment où l'on vend ou autoconsommé les
produits. Dans la pratique, il faut prendre le prix moyen par rapport à la saison
par des moyennes pondérées (vente immédiate, à la période de soudure, etc.).

P B = Q1 x P1+ Q2x P2+ . . . + Qn x Pn

2.2.3 Les consommations intermédiaires


Les consommations intermédiaires sont les consommations des biens et des
services de durée annuelle (intrants).

Exemples : Semences, engrais, produits phytosanitaires, produits vétérinaires,


travail par entreprise affectable directement, etc.

2.2.4 Les amortissements économiques


Les amortissements économiques sont les consommations des biens de durée
pluriannuelle (usure de matériel). L'amortissement économique diffère de
l'amortissement comptable. Il se calcul comme suit :
𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑛𝑒𝑢𝑣𝑒 𝑎𝑢𝑗𝑜𝑢𝑟𝑑′ ℎ𝑢𝑖
Amortissement = 𝐷𝑢𝑟é𝑒 𝑑′ 𝑢𝑡𝑖𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑟é𝑒𝑙𝑙𝑒

Théoriquement, il faut repartir les amortissements aux systèmes qui utilisent le


bien mais c'est presque toujours impossible dans les exploitations agricoles en
milieu rural.

2.2.5 Valeur ajoutée brute


La valeur ajoutée est la création de richesse par l’ensemble de la main-d’œuvre
de l’exploitation pendant un an.

VAB=PB-CI

V A Nette = P B - C I - (amort. + Entretiens)


2.2.6 Le revenu agricole

Le revenu agricole est la richesse créée par l’ensemble des moyens mis en
œuvre dans l’exploitation agricole. La valeur ajoutée nette se répartit aux
différents acteurs des activités de l’exploitation.

VAN

- Rente foncière --------------------propriétaire terrien


- Salaires ----------------------------ouvriers, salariés
- Intérêts ---------------------------banques, usuriers
- Impôts sur la production ---------Etat, collectivités

-------------------------------------------

= Revenu Agricole ----------------- Exploitant.

Le revenu agricole de l’exploitant sert à payer l’impôt sur le revenu, à


rémunérer le travail de la famille et à augmenter le capital d’exploitation.

2.2.7 Les rentes foncières

Les rentes foncières sont les parts du revenu qui reviennent aux propriétaires
terriens. C’est la contre partie de l’utilisation des parcelles qui n’appartiennent
pas à l’exploitation.

Elles peuvent être remboursées soit en nature dans le cas fermage ou de


métayage soit en liquidité dans le cas de location.

2.2.8 Les salaires extérieurs

Les salaires extérieurs représentent les rémunérations des ouvriers et des salariés
permanents de l’exploitation.

2.2.9 Les services de la dette (intérêts)

Les services de la dette représentent les rémunérations de ceux qui mettent à la


disposition de l’exploitation des liquidités ou des produits.
Dans le milieu rural, il est préférable d’utiliser le terme service de la dette plutôt
que l’intérêt du fait que les prêts et les remboursements ne sont pas toujours en
argent.

2.2.10 Les impôts

Les impôts et les taxes sont des prélèvements de l’Etat et des collectivités sur les
productions.

Chapitre 3 : L’ANALYSE DES RESULT ATS

L’analyse des résultats économiques sert à comparer les performances de


l’exploitation. La comparaison peut s’établir :

 au niveau même de l’exploitation : entre les différents systèmes pratiqués.


Quel est le système plus performant compte tenu des contraintes et des
ressources de l’exploitation ?
 avec d’autres exploitations : est-ce l’exploitation accumulent, se
décapitalisent, atteint les seuils ?

3.1 Décomposition du revenu et présentation des résultats


La décomposition du revenu permet d’avoir une vue d’ensemble de l’économie
de l’exploitation. Voici un exemple de tableau-type de présentation des résultats.
3.2 Les indicateurs économiques
Les systèmes d’exploitation et les caractéristiques des unités d’exploitation sont
extrêmement divers et doivent faire l’objet d’une attention particulière dans le
cadre des projets de développement. Il est recommandé d’utiliser un certain
nombre de ratios qui constituent des indicateurs significatifs. Pour cela, il faut
ramener les résultats par :
 unité de surface .............. Intensification,
 actif ................................... Productivité de la M.O. familiale
 journée de travail ........... Productivité du travail
 capital investi ................... Taux de profit

Ces indicateurs économiques permettent les comparaisons

Suivant les ressources de l'exploitation, les agriculteurs ont intérêt à maximiser


le ratio avec lequel ils ont des contraintes. L'objectif de chaque exploitation
dépend de leurs contraintes sur les ressources. La connaissance des systèmes de
production et le fonctionnement de l'exploitation permet de comprendre la
logique des paysans. Une exploitation ne possédant pas de terre mais ayant de la
main d'œuvre familiale disponible, par exemple, a intérêt à maximiser le revenu
par surface. Par contre, les exploitations à très peu de main d'œuvre familiale
pourraient maximiser les revenus par journée de travail. La comparaison des
performances des exploitations se fait généralement à partir de ces ratios :

 La comparaison des revenus par surface des différents systèmes de culture


au sein d'une exploitation permet à l'agriculteur de choisir entre les
cultures à pratiquer en tenant compte des contraintes environnementales et
des ressources de l'exploitation.

 Le revenu total par actif pourrait être comparé au salaire minimum


d'embauche pour mesurer l'opportunité du travail dans les exploitations
agricoles.

 Le revenu par journée de travail pourrait servir à mesurer, pour les


paysans n'ayant pas de terre, l'opportunité de travailler sur leur propre
exploitation ou se salarier. Il faut noter que les paysans, en milieu rural
malgache, ne font jamais de calcul mais leurs logiques correspondent
généralement à ces ratios. La compréhension des logiques des paysans
peut dépendre de l'analyse des leurs résultats économiques.

3.3 Représentation graphique


La représentation graphique du résultat économique repose sur la réalisation des
courbes.
Revenu/actif = f (surface/actif)
en utilisant un modèle linéaire
Revenu/actif = A * surface/actif - B
Avec
A = (PB - Charges proportionnelles) / ha
B = charges non proportionnelles / actif

Exemple de représentation graphique d’un système de culture.


La combinaison des revenus par actif de chaque système permet de représenter
le revenu total par actif de l'exploitant avec les contributions de différentes
productions et des différentes unités de milieu. (Cf. page suivante).

En prenant en compte la population moyenne à charge d’un actif et ses besoins,


il est possible de calculer un revenu minimum par actif permettant la survie
(Seuil de survie) ou la reproduction simple des exploitations (Seuil de
reproduction). La comparaison du revenu total par actif à ces seuils permet de
savoir l'avenir de l'exploitation.

3.4 L'occupation de la main d'œuvre familiale

L'analyse de l'occupation de la main d'œuvre familiale aide à la compréhension


des logiques des paysans. Le calcul des temps occupés pour chaque production
se fait à partir des caractérisations du système de production. Les résultats sont
généralement présentés dans un tableau ou sur un graphique. Ces résultats
mettent en évidence la période de point de travail et la période de disponibilité
de la main d'œuvre familiale.
Chapitre 4 : LA TRESORERIE ET LE BUDGET

4.1 La trésorerie

La trésorerie est l’ensemble des liquidités (capital circulant). En général, dans


milieu rural malgache, une exploitation agricole est à la fois unité de production,
unité de consommation et un ménage. Il faut considérer qu’il n’y a pas des
limites distinctes entre l’exploitation et le ménage. Ainsi, il est difficile de
séparer la trésorerie d’exploitation et celle du ménage. La trésorerie concerne
seulement les rentrées et les sorties d’argent (recettes et dépenses) qui sont en
général différents des revenus.

L’analyse de la trésorerie permet de dégager la variation des flux monétaires de


l’exploitation dans l’année. La variation de la trésorerie se présente par un
tableau et/ou une courbe.

Les recettes correspondent à toutes les rentrées d'argent de l'exploitation/ménage


que se soit par les productions ou hors exploitation (ventes de produits agricoles
ou de transformation, travail extérieur, rente foncière, aide financière, etc.).

Les dépenses correspondent à toutes les sorties d'argent de l'exploitation/ménage


même si elles n'ont de relation directe avec les productions agricoles.

Les soldes mensuels montrent les flux de trésorerie de l'exploitation et leur


analyse aide à comprendre les logiques de l'exploitant. En générale, les petites
exploitations optimisent leur système en essayant toujours d'avoir des soldes
positifs toute l'année au détriment de la productivité de chaque production. Les
exploitations patronales, par contre, se réfèrent à la productivité. Dans l'analyse
de la trésorerie, il ne faut pas oublier les influences des environnements
extérieurs.

4.2 Le budget du ménage


Le budget est un tableau comparatif des revenus et des dépenses d’une unité
économique pour une période donnée. Dans la pratique, la philosophie est
d’essayer de reconstruire un budget annuel moyen, avec tout ce que cela peut
avoir d’artificiel.

En général, le budget annuel se présente de la façon suivante :

Dépenses domestiques
annuelles

Revenus
Dépenses domestiques agricoles
pluriannuelles

Dépenses alimentaires
Revenus
annuelles
non agricoles

Pour une exploitation, deux cas peuvent se présenter : décapitalisation si les


revenus sont inférieurs aux dépenses et capitalisation dans le cas contraire.

4.2.3 Les dépenses alimentaires annuelles


Les dépenses alimentaires concernent toutes les nourritures de la famille. Les
dépenses alimentaires servant à compléter la rémunération des salariés agricoles
sont considérées dans les consommations intermédiaires du système.

Après calcul, le solde de la trésorerie devait correspondre à la différence de


entre les revenus et les dépenses du budget.
INFORMATIONS A CHERCHER PAR EXPLOITATION

RESSOURCES DE L’EXPLOITATION (Evolution, historique, etc.)


Terres : Localisation (étage écologique)
Superficie,
Mode de faire valoir (propriétaire, location, métayage, fermage)
Travail : Composition familiale (H, F, E, V, etc.)
Répartition des travaux
Participation aux travaux agricoles
Echange de force de travail (période, type, etc.)
Capital : Moyen de production (outillage) (inventaire)
Nombre
Caractéristiques
Utilisation

SYSTEME DE CULTURE (par système de culture après inventaire,


identification)
Superficie / localisation
Itinéraire technique : (calendrier cultural)
Association, Rotation Production (rendement)
Destination des produits : vente, autoconsommation, alimentation
animale, etc.

SYSTEME D’ELEVAGE (Par système d’élevage après inventaire,


identification)
Effectif / habitat / Caractéristiques du cheptel (race, sexe, etc.)
Conduite de l’élevage, de la reproduction
Soins / alimentation (calendrier fourrager)
Performance (production, zootechnique, etc.)
Destination des produits (autoconsommation, commercialisation, etc.)

AUTRES SYSTEMES: transformation, forestier, etc.


INTERACTION: Transfert de fertilité
Utilisation des animaux
Alimentation animale
Utilisation des revenus (Concurrence et/ou complémentarité?)
AUTRES ACTIVITES
Inventaire
Calendrier (période)
Economie
AUTRES: Pointe de travail (à demander directement) type, période Prix

Fiche d’enquête par système de culture

Exploitant : ........................................................
Superficie : ........................................................
Fiche de synthèse des résultats économiques
4.2.1 Les dépenses domestiques annuelles
Les dépenses domestiques annuelles concernent :
 Santé
 frais d’écolage
 déplacement
 frais administratif divers
 autres, etc.

4.2.2 Les dépenses domestiques inter-annuelles actualisées


Les dépenses domestiques pluriannuelles doivent être ramenées annuellement.
Ce sont :
 cérémonies
 véhicules
 habillement
 mobilier
 maison
 autres, etc.

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