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Chapitre III : Physiologie de la digestion chez les volailles

I. Tube digestif des oiseaux


L'appareil digestif des oiseaux est constitué de plusieurs compartiments comme le
montre la figure 1, ces derniers sont :

• Un bec;
• Une cavité buccale;
• Un pharynx;
• Un œsophage;
• Un jabot;
• Estomac sécrétoire ou glandulaire;
• Estomac musculeux ou gésier;
• Intestin grêle;
• Gros intestin débouchant dans le cloaque.

Figure 1 : Tube digestif de la poule.


I.1. Bec
Le bec est utilisé avant tout pour la préhension des aliments, il offre une grande
diversité de formes dans la classe des oiseaux qui est souvent le reflet d'une adaptation à un
régime alimentaire particulier.
Le bec est composé de deux parties :
➢ Dorsalement, la mandibule supérieure ;
➢ Ventralement, la mandibule inférieure, qui agit comme une paire de ciseaux pour
couper les aliments.
Il est à signaler que le bec constitue aussi un moyen de défense.

I.2. Cavité buccale


Elle est limitée rostralement par les bords (ou tomies) et caudalement par le pharynx. Il
n’existe pas de voile du palais chez les oiseaux, la cavité buccale n’est donc pas limitée
caudalement et forme avec le pharynx un vaste conduit appelé oro-pharynx. D’un autre côté,
il faut savoir que les oiseaux ne possèdent ni lèvres, ni dents.
La cavité buccale est recouverte d'un épithélium muqueux, sauf dans sa portion rostrale ou le
revêtement est corné (rhamphothèque). Le plafond de la cavité buccale est fendu
longitudinalement par la fissure palatine. C'est dans cette fissure que débouchent les deux
choanes (voies respiratoires) qui sont séparées par l'os vomer.

La langue pour sa part épouse la forme de la valve inférieure du bec. Elle est très mobile.
Chez les gallinacés, elle a l’aspect d’un fer de flèche et est recouverte crânialement d’un étui
corné. Chez les palmipèdes, elle est plus longue, plus large et plus molle.

Les glandes salivaires sont réduites. Les oiseaux mastiquent peu, le bol alimentaire est
directement avalé.

I.3. Pharynx
Le pharynx représente le carrefour du tube digestif et des voies respiratoires.

I.4. Œsophage
L’œsophage est un organe tubuliforme musculomuqueux qui assure le transport des
aliments de la cavité buccale à l'estomac. Il est situé dorsalement puis à droite de la trachée
dans son trajet cervical.
I.5. Jabot
Le jabot est un élargissement de l’œsophage en forme de réservoir (fusiforme) situé à
la base du cou, au ras de l'entrée de la poitrine. Il montre la même structure histologique que
l'œsophage. Il se présente chez la poule sous la forme d'un sac ventral très extensible qui
adhère dans sa partie ventrale à la peau et aux muscles sous-cutanés du cou et dans sa partie
caudo-dorsale aux muscles pectoraux droits. Sa paroi, qui est très mince, a une musculature
(lisse) peu développée mais qui est riche en fibres élastiques. À l'intérieur, il est revêtu d'un
épithélium cuboïde et beaucoup de glandes tubulaires simples.

Le développement du jabot est très important chez les oiseaux granivores, en particulier ceux
qui se nourrissent de débris végétaux, tandis qu’il est rudimentaire ou fait défaut chez les
insectivores. Chez le poussin, son développement est accentué dans l'âge adulte, et diminue
dans la dernière phase du cycle de la vie.

I.6. Proventricule ou ventricule succenturié


Le proventricule est situé légèrement à gauche dans la cavité abdominale,
ventralement à l'aorte, dorsalement au foie qui l'enveloppe partiellement. C'est un renflement
fusiforme (de 3 cm de long en moyenne chez la Poule) dont la muqueuse est très riche en
glandes à mucus. Le transit des aliments ne dure que quelques minutes dans le proventricule.

I.7. Gésier
Le gésier est l’estomac broyeur qui écrase les aliments par un effet de concasseur
permis par sa puissance musculaire. C’est un organe compact, le plus volumineux de la poule
(6 à 8 cm de long, avec un poids d'environ 50 gr vide et 100 gr plein). Il est situé
légèrement à gauche dans la cavité abdominale, partiellement coiffé par le foie sur son bord
crâniale.
Le gésier est de forme sphéroïde, il est en communication avec le proventricule et avec le
duodénum. Sa cavité est sacculaire. Il est très musculeux chez les granivores (la Poule) et
chez les herbivores (l'Oie).
Figure 2 : Gésier et pro ventricule d’un poulet.

I.8. Intestin
a. Duodénum
Le duodénum est la portion de l'intestin qui fait suite à l'estomac. Il débute au pylore
puis forme une grande anse qui enserre le pancréas. Cette anse est la partie la plus ventrale de
l'intestin dans la cavité abdominale. Elle contourne caudalement le gésier et dorsalement, elle
est en rapport avec les caecums.
Le duodénum reçoit deux ou trois canaux pancréatiques et deux canaux biliaires au niveau
d'une même papille. L'emplacement de cette papille marque la fin du duodénum et le début de
l'iléon. La morphométrie de cet organe chez un poulet est rapportée dans le présent tableau.

Espèce Longueur de l’anse (cm) Calibre (cm)


poule 22-35 0,8-1,2

b. Jéjunum
Il est divisé en deux parties :
❖ Une proximale, qui est la plus importante : tractus du Meckel. Petit nodule, parfois
visible sur le bord concave de ses courbures ;
❖ Une distale, qui s'appelle l'anse supraduodénale.

c. Iléon
Il est court et rectiligne, son diamètre et sa longueur sont variables en fonction des
espèces. Ceci est rapporté dans le tableau suivant :
Espèces Longueur (cm) Calibre (cm)
Poule 13-18 0,7-1,0
Canard 10-19 0,4-0,8
Oie 20-28 1,0-1,5
Pigeon 8-13 0,3-0,5

I.9. Caecums
Un caecum se présente comme étant un sac qui débouche dans le tube intestinal à la
jonction de l'iléon et du rectum, et ce, au niveau d'une valvule iléocæcale. Lorsqu'ils existent,
ils sont toujours pairs. Il mesure en moyenne entre 12 à 25 cm de longueur.

I.10. Rectum
Le rectum fait suite à l'iléon et débouche dans le cloaque. Le diamètre du rectum est à
peine plus grand que celui de l'iléon.

I.11. Cloaque

Le cloaque est la partie terminale de l'intestin dans laquelle débouchent les conduits
urinaires et génitaux.
Enfin, les présentes photos résument l’anatomie interne et externe d’une poule.
Figure 3 : Anatomie interne et externe de la poule.

II. Particularités de l’appareil digestif des oiseaux


De ce qui a été développé dans la première partie et qui concerne l’anatomie des
différents compartiments du tube digestif des oiseaux, allant du bec et aboutissant au cloaque.
L’ensemble des espèces aviaires (oiseaux) ont une anatomie similaire, en revanche, il existe
certaines particularités qui concernent principalement l’autruche qui est un oiseau dépourvu
(qui ne possède pas) de jabot. Deux autres espèces d’oiseaux qui sont l’oie et canard, ces
derniers possèdent quand même un jabot mais qui est très peu développé, chose qui les
distinguent eux aussi des autres oiseaux.

III. Physiologie de la digestion des oiseaux

Chez les volailles, le transit des aliments est relativement rapide, il dure en moyenne
24 heures. L’aliment est ingéré par la bouche (bec et langue) sans subir de mastication. Dans
le bec, les aliments sont peu fragmentés et grossièrement insalivés. Le suc salivaire, riche en
mucus, lubrifie le bol alimentaire facilitant ainsi son passage dans l’œsophage servant au
stockage de la nourriture. Cette capacité permet à l'oiseau une digestion continue en espaçant
ses prises alimentaires.
Chez les oiseaux, l’œsophage présente une poche extensible appelée jabot et permettant la
régulation du transit. Le jabot assure le stockage et le ramollissement des aliments grâce au
mucus qui y est sécrété.

Au niveau du proventricule et du gésier, ces deux organes jouent respectivement les rôles
complémentaires de l’estomac chimique et de l’estomac mécanique. Le ventricule succenturié
ou proventricule sécrète en abondance l’acide chlorhydrique mais le pH qui y règne n’est pas
très bas (3 à 4), si bien que la transformation de la pepsinogène en pepsine n’est pas complète
et que la protéolyse ne fait qu’y débuter. Les sécrétions acides du proventricule permettent
notamment la solubilisation du carbonate de calcium qui intervient par exemple dans la
formation de la coquille chez la poule pondeuse.

Au niveau du gésier, le pH est un peu plus bas (2 à 3,5), c’est donc là que se produit
véritablement la protéolyse sous l’action de la pepsine. Le chyme (aliment et sucs sous la
forme d’une bouillie) est puissamment broyé dans le gésier dont les parois rugueuses sont
entourées de muscles. Ce broyage est d’autant plus efficace que l’animal aura ingéré du grit
(cailloux siliceux) résistant aux sécrétions du proventricule. La pepsine sécrétée dans le
proventricule conduit quant à elle à l’hydrolyse des protéines dans le gésier.

L’intestin grêle est pour sa part le lieu préférentiel de la digestion chimique, sous l’action des
enzymes intestinales et pancréatiques ainsi que de la bile. La solubilisation des nutriments se
poursuit le long de l’intestin grêle sous l’action des sucs pancréatiques et biliaires (sécrétés
par le foie dans le duodénum).

Il est connu que les cæcums constituent un site de stockage temporaire. Ils représentent le
siège des fermentations bactériennes, sans doute d’importance secondaire, mais qui
permettrait une dernière digestion et absorption des nutriments avant d’atteindre le colon.
Cette digestion conduit à une utilisation partielle des glucides des enveloppes des graines. Il
s’y produit aussi une synthèse de vitamines B qui pourraient profiter à l’oiseau.
Les voies digestives et urinaires convergent au niveau du cloaque par lequel sont donc
expulsés ensemble urines et excréments.
L’eau et les électrolytes de l’urine peuvent être réabsorbés au niveau des cæcums. L’urine
alors concentrée en urates prend un aspect blanc et pâteux
Il est utile de souligner que les cæcums assurent les fonctions suivantes :
• Réabsorption d’une partie de l'eau et des sels ;
• Dégradation de l'acide urique ;
• Fermentation des hydrates de carbone par la micro flore abondantes, en ammoniac
recyclable (réabsorbé) et en acides gras volatils respectivement.

Enfin, le présent schéma simplifie l’acte de digestion chez les espèces de volailles.

IV. Absorption des produits de la digestion

Les nutriments (glucides, lipides et acides aminés) constituent des produits de la


digestion et sont solubles dans la lumière intestinale, sont absorbés au niveau des entérocytes
(cellules qui tapissent la paroi de l’intestin grêle). La surface d’absorption est pour sa part
augmentée de façon très importante par des structures repliées à différentes échelles, celles-ci
sont :

• Valvules conniventes, replis visibles à l’œil nu à la surface de l’intestin (1cm) ;


• Villosités, replis plus petits (0,5-1mm) ;
• Microvillosités qui correspondent aux évaginations de la membrane des entérocytes
(1-2µm).

D’un autre côté, les nutriments passent successivement de la lumière de l’intestin, dans les
entérocytes puis dans le sang. L’absorption met en jeu différents mécanismes d’échanges
cellulaires. Lorsque les nutriments traversent la membrane depuis le compartiment où ils sont
le plus concentrés (la lumière de l’intestin) vers le compartiment où ils sont le moins
concentrés (le cytoplasme des entérocytes), il s’agit de diffusion passive.

Les acides gras sont absorbés par diffusion passive. Le transport actif des nutriments contre
leur gradient fait intervenir des protéines membranaires consommant de l’énergie. C’est le cas
du transport d’ions sodium (Na+).

La diffusion facilitée pour sa part fait également intervenir des protéines membranaires qui
constituent un passage préférentiel pour une diffusion plus rapide des nutriments sans
consommation d’énergie.
Enfin, La diffusion du glucose est facilitée par différents transporteurs entre les entérocytes et
le sang.

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