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AVANT PROJET 

:PRODUCTION DU BIOETHANOL A BASE DE SCIURES DE BOIS

Table des matières


INTRODUCTION................................................................................................................- 3 -
I.1. Généralité sur les sciures de bois..................................................................................- 5 -

I.1.1. Définition de sciures de bois...............................................................................- 5 -

I.1.2. Composition des sciures de bois........................................................................- 5 -

I.1.2.1. La cellulose.......................................................................................................- 6 -

I.1.2.2. L’hémicellulose................................................................................................- 6 -

I.1.2.3. La lignine.........................................................................................................- 6 -

I.1.3. Caractérisations physicochimiques de la sciure des bois.......................................- 7 -


I.1.4. Voie de valorisation....................................................................................................- 8 -
I.1.4.1. Compostage......................................................................................................- 8 -

I.1.4.2. Traitement des effluents..................................................................................- 8 -

I.1.4.3. Production d’éthanol.......................................................................................- 8 -

I.2. Biocarburants................................................................................................................- 8 -

I.2.1. Qu’est-ce qu’un biocarburant ?........................................................................- 8 -

I.2.2. Classification des biocarburants.......................................................................- 8 -

I.2.3. Procédés de production du bioéthanol............................................................- 10 -

I.2.3.1. Prétraitement.................................................................................................- 10 -

I.2.3.2. Hydrolyse de la biomasse prétraitée............................................................- 14 -

I.2.3.3. Fermentation des sucres issus de l’hydrolyse..............................................- 16 -

I.2.3.4. Récupération de l’éthanol.............................................................................- 16 -

I.2.3.5. Déshydratation...............................................................................................- 17 -

I.2.4. Propriétés du bioéthanol..................................................................................- 17 -

I.2.5. Utilisation du bioéthanol..................................................................................- 17 -

I.2.6. L’impact du bioéthanol sur économie et l’environnement...........................- 18 -

I.2.6.1 impact sur l’économie.....................................................................................- 18 -

I.2.6.2 impact du bioéthanol sur les émissions des gaz à effets de serre................- 19 -

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II-2-1- Méthodologie Expérimentale....................................................................- 22 -

II.3.1. Expérimentation de l’hydrolyse enzymatique.............................................- 30 -

II.4. Fermentation.........................................................................................................- 31 -

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INTRODUCTION
La demande mondiale en énergie ne fait qu’augmenter mais elle est majoritairement
dépendante des énergies fossiles. Elle présente de plus en plus des problèmes liés à la
disponibilité des ressources en diminution continue vu leur nature non renouvelable. En plus,
les énergies fossiles engendrent des problèmes liés à l’environnement essentiellement
l’émission de gaz à effet de serre (GES) notamment le dioxyde de carbone (CO 2). Ces gaz
sont à l’origine du réchauffement de la planète qui est devenu une préoccupation mondiale
poussant à trouver d’autres alternatives. Les énergies renouvelables (éolien, solaire,
hydraulique, biomasse) constituent un ensemble de solutions puisqu’elles permettent de
réduire la dépendance vis-à-vis du pétrole et la pollution de notre environnement (Didderen et
al, 2008).

Le bioéthanol représente une source d’énergie très prometteuse. Il peut être produit par des
ressources naturelles renouvelables comme les végétaux contenant du saccharose (betterave,
canne à sucre...) Ou de l’amidon (blé, maïs, pomme de terre...), les déchets de bois (copeaux,
sciures de bois). Cependant le Cameroun au second massif forestier d’Afrique, soit plus de 18
millions d'hectares de forêt dense exploitable, représentant 40 % de la surface du pays.
Environ 80 essences différentes y sont commercialisées. Il s’agit majoritairement de l'ayous
(bois blanc léger) et du sapelli (bois rouge lourd) qui comptent pour un tiers des exportations.
Si non, d’autres essences telles que l’acajou, le moabi, l’azobé sont aussi en exploitation
(mintyene, 2010). L’ayous est l’essence la plus abondantes et la plus utilisée. Les industries
de premières et deuxièmes transformations de ces essences génèrent des déchets à l’exemple
des sciures de bois d’environ un million de mètre cube par an (giz et al, 2012). Une bonne
partie est utilisée comme combustible en remplacement du feu de bois et comme fertilisant
avec un faible rendement à cause de sa dérivabilité lente. L’autre partie est brûlée polluant
ainsi l’atmosphère (mintyene, 2010).

Les déchets issus des industries de transformations de bois offrent cette opportunité. Ces
derniers attirent l’attention sur la production d'éthanol en raison de leur abondance, de leur
disponibilité, de leur biodégradabilité, de leur richesse en carbone et de leur contenu nutritif,
et aussi pour gérer les problèmes de déchets de l’industrie sur le plan économique et
environnemental (gassara f et al. 2010).

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Plusieurs auteurs ont travaillé sur la conversion de la biomasse lignocellulosique en


bioéthanol (Ballerini, 2007 ; Dermibas, 2008 ; Boussarsar, 2008 ; Balat, 2010a ; Didderen et
al., 2010 ; Mussatto et al., 2010 ; Mesa et al., 2011 ; Sauvageon, 2011 ; Kouteu, 2012 ;
Nanfack, 2015, Tchuijang 2017, Assapdjeu 2019,) en utilisant les procédés de prétraitement
différents. Il ressort de ces travaux que le procédé organosolv est l’un des meilleurs mais
couteux. Toutes fois, nous n’avons pas trouvé les travaux sur la production du bioéthanol à
partir des sciures de bois de l’essence Triplochiton scleroxylon prétraité par le procédé
Alcalin. Hors c’est un procédé moins couteux et plus simple car trouvé les réactifs basiques ce
pourquoi nous avons choisi le<< dalang>> qui est un composé basique connu moins couteux
facile à trouver et non toxique.

Au regard de la grande richesse en biomasse lignocellulosique (les sciures bois et


autres) au Cameroun et partout dans le monde. Nous pensons qu’il serait judicieux d’étudier
le rendement de production de bioéthanol des sciures de bois d’Ayous (Triplochiton
scleroxylon) prétraité par le procédé Alcalin L’intérêt de ce travail étant de produire du
bioéthanol par prétraitement des sciures de bois par le procédé Alcalin.

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I.1. Généralité sur les sciures de bois

I.1.1. Définition de sciures de bois


Les copeaux et les sciures de bois (Photo1) désignent une petite chute de bois très
mince et très légère, de forme généralement arrondie par un outil tranchant comme la hanche,
le rabot la varlope, lors du travail sur les bois (le mystère de la charité de jeanne d’arc 1910
p85)

Photo 1:Sciures de bois provenant des opérations de scies

I.1.2. Composition des sciures de bois


La biomasse lignocellulosique est une des principales ressources renouvelables
présentes sur terre. Elle est composée essentiellement de trois polymères (la cellulose,
l’hémicellulose et la lignine), dont les teneurs sont variables d’une espèce végétale à l’autre.
À côté de ces trois éléments, d’autres sont présents dont les pectines (Didderen et al., 2010).
Les matières lignocellulosiques forment une structure complexe présentée sur la figure 3.

Figure 1 : structure de la biomasse lignocellulosique (Dnassounou et al, 2010)

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I.1.2.1. La cellulose
La cellulose est un polymère naturel se présentant sous la forme de longues chaînes de
molécules dont le motif de base est la cellobiose. Une unité de cellobiose comporte deux
molécules de β-glucopyranose liés par une liaison osidique β (1→4). La structure est
présentée sur la figure 4.

Figure 2 : structure de la cellulose (Hadjira, 2011)

I.1.2.2. L’hémicellulose
Les hémicelluloses sont composées de chaînes de polysaccharides dont la fonction
principale est d’assurer l’union entre la lignine et la cellulose. A l’état naturel, les
hémicelluloses se rencontrent sous forme amorphe. La composition des hémicelluloses varie
en fonction de son origine. En plus du glucose, les monomères de l’hémicellulose peuvent
être de la xylose, du mannose, du galactose, du rhamnose, ou de l’arabinose, liés entre eux par
des liaisons β1-4 la structure explicitée est présentée sur la figure 5 suivante.

Figure 3 : structure d'hémicellulose (Hadjira, 2011)

I.1.2.3. La lignine
La lignine est une des principales composantes de la matière végétale. La lignine se
trouve mélangée avec les hémicelluloses et forment une matrice assurant la liaison des
microfibres de cellulose. Elle offre protection et résistance aux plantes, les lignines sont des

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polymères complexes ayant des fragments aliphatiques et aromatiques pour mieux


comprendre ceux détailles la figure 6 suivante nous présente sa structure.

Figure4: structure de la lignine (hadjira, 2011)


En plus des composés mentionnés ci-dessus, s’ajoutent les extractibles (phénols
simples et complexes, sucres simples, pectines, résines, gommes, terpènes, etc.), et résidus
inorganiques (Calcium, Potassium, Sodium, Magnésium, Fer, etc.)

I.1.3. Caractérisations physicochimiques de la sciure des bois


Le tableau suivant donne les valeurs des caractéristiques physico-chimiques de
la sciure de bois.

Tableau 1: Composition physico-chimique des sciures de bois (Tchuidjang, 2017)


Composition chimique Teneur (%)
Teneur en matière sèche 81,33 ± 0,58
Teneur en eau 18,66 ± 0,58
Teneur en cendre 1,89 ± 0,06
Teneur en Matière organique 98,11 ± 0,06
Capacité d’adsorption d’eau 10,09 ± 0,32
Volume de gonflement 12,33 ± 0,58
Teneur en cellulose 49,33 ± 5,50
Teneur en lignine Klason 33,32 ± 1,95
Teneur en hémicellulose 21,03 ± 3,50
Teneur en extractible 2,22 ± 0,19

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I.1.4. Voie de valorisation

I.1.4.1. Compostage
 Le compostage repose sur le recyclage en agriculture des éléments fertilisants
contenus dans les effluents ou les produits épandus. Ces techniques permettent un apport en
minéraux, nécessaire pour la croissance des plantes (Grammont, 2006).

I.1.4.2. Traitement des effluents


Les résidus lignocellulosiques peuvent être valorisés dans le traitement des eaux usées
comme adsorbants propres, naturels et à faible coût (Liuet al., 2009) ont travaillé sur
l'élimination du plomb de l'eau employant des bio chars a préparé à partir de la liquéfaction
hydro thermique de la biomasse. Il en ressort que : La conversion hydro thermique de la
biomasse dans le bio fuel a pu produire un type spécial de bio char comme sous-produit.

I.1.4.3. Production d’éthanol


La production d’éthanol par prétraitement, hydrolyse et fermentation des sucres issus
des biomasse lignocellulosique notamment des sciures de bois a fait l’objet de plusieurs
études (Ogier et al., 1999 ; Grammont, 2006).
Orozco et al. (2014) ont étudié les caractéristiques des résidus de bois pour la
production du bioéthanol. Ils aboutissent à la conclusion que, les résidus de bois, peuvent
servir de matières premières dans la production d’éthanol.

I.2. Biocarburants

I.2.1. Qu’est-ce qu’un biocarburant ?


Les biocarburants sont des matériaux combustibles directement ou indirectement
dérivés de la biomasse et communément produits à partir de plantes, d’animaux et de micro-
organismes, mais aussi à partir de déchets organiques. Les biocarburants peuvent être solides,
liquides ou gazeux et comprennent tous les types de biomasse et de produits dérivés utilisés à
des fins énergétiques (Dermibas, 2008).

I.2.2. Classification des biocarburants


On pourrait classifier les biocarburants en fonction de leur nature. C’est ainsi qu’on
distingue (Dermibas, 2008) :
 Les biocarburants liquides tels que les bio alcools (bioéthanol, bio butanol), le biodiesel,
les huiles biosynthétiques.

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 Les biocarburants gazeux tels que le biogaz, le bio hydrogène, les carburants gazeux
obtenus par pyrolyse et gazéification de la biomasse, les biocarburants solides tels que le
bio charbon.
Les biocarburants sont généralement classés en fonction de leur technologie de production
actuelle ou future, on distingue (WEO, 2016) :
 Les biocarburants de première génération reposent sur l'utilisation des organes de réserve
des cultures de base tels que les semences, les graines ou l’ensemble des produits venant
de cultures comme le maïs, la canne à sucre, le soja, le blé, les graines de tournesol ou
l’huile de palme. Ils sont produits commercialement en utilisant des technologies
conventionnelles. (Mussatto et al., 2010).
 Les biocarburants de deuxième génération n’utilisent plus les organes de réserve des
plantes mais les plantes entières ou des déchets de végétaux. Ce qui est valorisé est la
lignine et la cellulose des plantes qui sont contenues dans toutes les cellules végétales. Il
est alors possible de valoriser les pailles, les tiges, les feuilles, les
déchets verts (taille des arbres, etc) ils peuvent être produits à partir de diverses sources
non alimentaires. Il s’agit notamment de la biomasse contenue dans les déchets, les
résidus du blé et du maïs, le bois et les nouvelles cultures énergétiques (par exemple, le
miscanthus) (Mussatto et al., 2010)
 Les biocarburants produits à partir de micro algues, ou « algocarburants », sont
considérés comme les biocarburants de troisième génération (WEO, 2016). Les algues
sont des matières premières issues de cultures aquatiques et sont utilisées pour la
production de triglycérides (à partir de l’huile d’algue) servant à la fabrication de
biodiesel. La technique de transformation est fondamentalement la même que celle
utilisée pour le biodiesel produit à partir de matières premières de deuxième génération
(Chisti, 2007).
Par la suite, on s’intéressera au bioéthanol qui est le biocarburant le plus produit
quantitativement dans le monde.

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Tableau2: les trois générations de bioéthanol


Génération de Première génération Deuxième Troisième génération
bioéthanol génération
Source de matière Culture comestible Culture non Biomasse algale
première (canne à sucre , maïs comestible (résidus
,betteraves ) agricoles et
marginales
Utilisation des terres Croque sur les terres Croque sur les terres Eaux de mer
pour la culture arabes arables et Eaux douces
marginales Eaux usées
Technologies de Extraction de sucre Prétraitement, Distillation et
conversion fermentation et hydrolyse, fermentation
distillation fermentation,
distillation.
Rendement en Faible Moyen Elevé
bioéthanol
Impact sur Faible apport à Contribution élevée Distillation élevée à
l’environnement l’atténuation du CO2 à l’atténuation du l’atténuation du CO2
CO2
Avantages ou Processus de Pas de concurrence Investissements
inconvénients relativement simple avec la ressource limités et difficultés
alimentaire dans la conception
des processus

I.2.3. Procédés de production du bioéthanol

I.2.3.1. Prétraitement
Le prétraitement vise à séparer et rendre accessible les constituants intimement liés et
cristallisés c’est-à-dire celluloses, hémicellulose et lignine. Par action thermique et/ou
chimique, la structure de la lignine est détruite, l'hémicellulose est plus ou moins hydrolysée,
et la structure de la cellulose est modifiée. On retrouve ainsi dans la phase liquide la lignine
solubilisée et les produits d'hydrolyse de l'hémicellulose, et dans la phase solide la cellulose et

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les résidus de lignine et d'hémicellulose. Selon le procédé retenu, ces phases sont, ou non,
séparées (Grammont, 2006).
La cellulose (et éventuellement les hémicelluloses), qui sont les cibles de l’hydrolyse
enzymatique, ne sont pas directement accessibles aux enzymes. C’est la raison pour laquelle
un prétraitement de la biomasse doit précéder l’étape d’hydrolyse enzymatique. Le
prétraitement vise à modifier les propriétés physiques et physicochimiques du matériau
lignocellulosique, et donc de la fraction cellulosique, telles que son degré de polymérisation
ou son état de cristallinité. D’un point de vue économique, il semble préférable que le
prétraitement conduise à une hydrolyse totale des hémicelluloses, de façon à récupérer les
pentoses et les valoriser séparément de la fraction cellulosique.
Le prétraitement préconisé doit être rapide et efficace fortes concentrations en
substrats, et les pertes de matières doivent être minimales. D'autre part, la nature du
prétraitement doit être compatible avec l'utilisation d'un matériel simple et peu onéreux.
Enfin, les coûts de fonctionnement devront être les plus faibles possible, notamment en
consommation de vapeur, électricité et réactifs chimiques.
On distingue les prétraitements physiques (broyage, thermolyse), physicochimiques (thermo
hydrolyse, explosion à la vapeur, à l’ammoniac et au CO 2,), chimiques (acide dilué, alcalin,
procédé organosolv, procédé d’oxydation) et biologiques (Ogier et al., 1999 ; Ballerini, 2007 ;
Didderen et al., 2008 ; Balat, 2010). Ainsi donc ils existent plusieurs types de prétraitements

Tableau 3: Types de procédés et les exemples


Types de procédés Exemples
Procédés physiques Broyage et radiations de haute énergie
procédés chimiques - Avec des acides
- avec des bases
- avec des solvants (organosolv)
- avec des agents oxydants
- avec des liquides ioniques
procédés thermo chiques - Explosion a la vapeur
- prétraitements à l’ammoniac
- explosion au co2
- prétraitement mécanique/alcalin
- torréfaction
procédés biochimiques - De champignons pour rendre soluble la lignine

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Combinés - Explosion de vapeur catalysée

Nous distinguons plusieurs procédés de prétraitements qui sont citée ci-dessus mais
dans notre cas nous allons nous focalisée sur le procédé Alcalin
 Procédé acide
Une suspension aqueuse de substrat lignocellulosique est chauffée à la température
souhaitée et prétraitée à l’acide sulfurique préchauffé (concentrations <4% en poids) dans un
réacteur en acier inoxydable (Esteghlalian et al.; 1997; Torget et al.; 1992). Dans ce cas, le
prétraitement à l’acide dilué (AD) commence lors de l’ajout de l’acide. Le prétraitement AD
est effectué à une température comprise entre 140 et 215 ◦C. Le temps de séjour varie de
quelques secondes à quelques minutes en fonction de la température du prétraitement. Dans
un autre procédé, une biomasse préconditionnée et physiquement prétraitée dans un treillis
métallique est immergée dans un bain circulant d’acide sulfurique dilué. Le bain est ensuite
chauffé aux températures souhaitées pour effectuer un prétraitement à différentes sévérités
(basse température, faible concentration d’acide). Nguyen (2000) a signalé un prétraitement à
l’acide dilué en deux étapes visant à maximiser la récupération du sucre et à améliorer la
digestibilité de la biomasse. Un prétraitement à l’AD de faible sévérité a été utilisé dans la
première étape pour favoriser l’hydrolyse/la récupération de l’hémicellulose et une seconde
étape de forte sévérité a été utilisée pour hydrolyser une partie de la cellulose restante en
glucose (Nguyen; 2000). Lors de ce prétraitement, l’action de l’acide sur la BLC libère des
oligomères et des sucres monomères en affectant la réactivité des polymères de glucides de la
biomasse. En fonction de la gravité combinée du prétraitement, les sucres peuvent être
convertis en aldéhydes tels que le furfural et le 5-HMF. Dans un processus de prétraitement
en flux continu, la biomasse est mélangée ou mise en contact avec de l’acide sulfurique dilué
à moins de 0,1 % pour hydrolyser l’hémicellulose dans la biomasse, contre 0,6 à 3,0 % pour
l’AD. Un rendement en glucose supérieur à 80 % pour un équivalent en acide sulfurique de
0,05 % en poids a aussi été rapporté (Mok and Antal; 1992).

 Procédé alcaline
Procédé bien connu dans l’industrie papetière sous le nom de procédé kraft qui utilise
un mélange de NaOH et Na2S donc nous allons remplacer par le Dalang pour traiter les
copeaux de bois car le Dalang est un composé basique produit a parti des déchets végétaux il
est moins toxique et disponible. Le but du procédé kraft est l’élimination des hémicelluloses
avec une forte élimination de la lignine. Les hydrolyses basiques sont réalisées au moyen de

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soude contenu dans le Dalang, de chaux ou d’ammoniaque. Les agents alcalins sont dans la
plupart des cas employés comme agents gonflants de la cellulose. Les réactifs peuvent alors
s’insérer à l’intérieur des fibres de cellulose pour permettre la rupture des liaisons hydrogène.
Les procédés alcalins sont principalement utilisés comme prétraitement pour s’affranchir de la
lignine et de l’hémicellulose, et libérer la cellulose.
a. Les réactifs utilisés pour le prétraitement Alcalin

 NaOH
 Na2S
 Le Dalang
b. Le Dalang

 Description
Le <<Dalang>> est un sel végétal qui est fabriqué suivant un procédé artisanal (figure7). Ce
sel végétal solide ou liquide de couleur grisâtre est basique et soluble dans l’eau, elle est
disponible grande quantité, il était le plus souvent produit dans un cadre domestique. Au
début du XXe siècle, certaines populations installées dans des environnements riches en
plantes halophytes ont produit du<<dalaŋg>>en grosses quantités, en vue d’en faire du
commerce. Très vite, l’intérêt porté à cette substance organoleptique retomba, si bien qu’un
siècle plus tard, ce produit encore couramment fabriqué n’a toujours pas fait l’objet d’une
étude spécifique. Les données disponibles relatives au <<dalaŋg>> étant encore très
sommaires. (Patricia C et al,2013).

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Cendres Eau

Mélangeage Déchets

Lixiviation

Sel végétal liquide

Filtration

Conditionnement
Evaporation

Stockage
Sel végétal cristallisé

Stockage

Figure5: procédé de production de dalang (Rabiatou,2018)

Photo 2:le Dalang

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 Composition minérale du dalang (Rabiatou,2018)


 Sodium
 Magnésium
 Calcium
 Chlorure
 Potassium
 Fer
 Bicarbonates

I.2.3.2. Hydrolyse de la biomasse prétraitée 


Du fait de la structure de la cellulose, de sa cristallinité et de son association avec la
lignine et les hémicelluloses encore présents, même après l’étape de prétraitement, son
hydrolyse en monomères fermentescibles (glucose) est une opération difficile qui est
hydrolyse enzymatique (Ballerini, 2007 ; Didderen et al., 2008 ; Balat et al., 2008 ; Mussatto
et al., 2010).
 Hydrolyse enzymatique :
C’est la voie préconisée pour l’obtention des sucres fermentescibles car elle génère
peu d’effluents à traiter, ne présente pas de problème de corrosion (Yeh et al., 2010 ;
Dermibas et al., 2011). Le processus enzymatique est conduit sous des conditions non
extrêmes (pH 4,8 et température comprise 45° et 50° C selon le cocktail enzymatique utilisé).
Dans la nature, la biodégradation de la cellulose est essentiellement réalisée par des
micro-organismes (eubactéries et champignons) et elle a lieu aussi bien en aérobiose qu’en
anaérobiose (Didderen et al., 2008). Parmi les bactéries cellulolytiques figurent des bactéries
appartenant aux genres Ruminococcus, Clostridium, Cellulomonas, Thermonospora,
Streptomyces. Bien que certaines bactéries comme Clostridium thermocellum produisent des
cellulases ayant une activité spécifique (vitesse d’hydrolyse par unité massique de protéines)
élevée, leurs capacités de production et leurs taux de croissance sont trop faibles pour
envisager leur utilisation au stade industriel (Ballerini, 2007 ; Didderen et al., 2008).
Les champignons cellulolytiques appartiennent à différents genres : Aspergillus,
Schizophyllum, Penicillium, Trichoderma…Parmi ceux-ci, Trichoderma reesei a
probablement été l’espèce la plus étudiée pour la production de cellulases (Didderen et al.,
2008). En effet, elle est capable de sécréter des concentrations importantes de cellulases très
actives et elle a fait l’objet d’utilisation industrielle. De plus, outre des cellulases, T. reesei
produit des hémi cellulases qui participent au processus d’hydrolyse des parois végétales.

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La cellulase ou glycoside hydrolase, est un complexe multienzymatique. Cependant,


aucune enzyme seule n'est capable de dégrader entièrement la cellulose et une hydrolyse
complète nécessite l'action synergique de trois types de cellulases (Lynd et al., 2002) :
 Les endoglucanases (EGs) (EC 3.2.1.4) qui coupent aléatoirement les chaînes de
cellulose majoritairement au niveau des zones amorphes générant de nouvelles
extrémités de chaînes. Elles sont responsables de la diminution du degré de
polymérisation et permettent de créer de nouveaux bouts de chaînes pour l'attaque
par les cellobiohydrolases.
 Les cellobiohydrolases (CBHs) ou exoglucanases (EC 3.2.1.91) qui agissent de
façon processive sur les extrémités non réductrices ou réductrices des chaînes de
cellulose, libérant du cellobiose. La souche de Trichoderma reesei sécrète deux
types de cellobiohydrolases : la CBHI (qui agit sur les bouts de chaînes réducteurs)
et la CBHII qui agit sur les bouts de chaînes non réducteurs.
 Les β-glucosidases (BGLs) (EC 3.2.1.21) qui sont la dernière famille d'enzymes
cellulolytiques présente dans le cocktail enzymatique de T. reesei. Elle hydrolyse la
cellobiose et, dans une moindre mesure, les cellodextrines solubles du glucose.
Cette enzyme joue un rôle clé car elle permet de réduire l'inhibition des
cellobiohydrolases et des endoglucanases par le cellobiose. Elle a donc le rôle
majeur de régulateur de la vitesse d'hydrolyse. Cependant, cette enzyme est
toujours présente en très faible quantité dans le sécrétome de T. reesei et une
solution consiste à supplémenter le cocktail enzymatique par des sources
industrielles de β-glucosidase. Le lot industriel le plus utilisé aujourd'hui est celui
produit par une souche industrielle d'A. niger. Comme la majorité des enzymes, la
β-glucosidase est inhibée par le produit de la réaction, le glucose. La β-glucosidase
d'A. niger semble moins sensible à l'inhibition par le glucose que celle de T. reesei
(Lynd et al., 2002) mais cette conclusion est basée sur des études faites dans des
conditions expérimentales différentes. L'inhibition par le substrat a été observée à
plusieurs reprises pour des concentrations en substrat élevées.
Les endoglucanases et les cellobiohydrolases agissent directement sur le substrat solide après
adsorption sur celui-ci tandis que les β-glucosidases agissent en milieu homogène sur substrat
soluble.

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I.2.3.3. Fermentation des sucres issus de l’hydrolyse


La solution de sucres fermentescibles obtenue est soumise à l’action des
microorganismes pour une fermentation. Les bactéries, les levures et les champignons sont
capables de produire de l’éthanol à travers la fermentation des sucres. Les souches
généralement utilisées pour la fermentation des hexoses sont Saccharomyces cerevisiae et
Zymomonas mobilis (Balat et al., 2008 ; Dermibas et al., 2011).
Cependant ces souches ne peuvent utiliser la xylose comme source de carbone,
d’autres espèces de levures peuvent convertir la xylose en éthanol. Les espèces les plus
efficaces sont Pichia stipitis, Candida shehatae, Pachysolen tannophilus (Balat, 2010a ;
Alvira et al., 2010). Cependant ces levures présentent de nombreux points faibles :
performances fermentaires sensiblement inférieures à celles de S. cerevisiae sur glucose,
inhibition par l’éthanol à partir de concentrations de l’ordre de 3 à 5 % (poids/poids), forte
sensibilité aux inhibiteurs présents dans les hydrolysats tels que l’acide acétique, le furfural et
les composés phénoliques (Didderen et al., 2008). Ces limitations et contraintes constituent
des barrières à leur utilisation industrielle.
Les champignons filamenteux tels que Mucor indicus et Rhizopus oryzae peuvent
fermenter à la fois les pentoses et les hexoses et présentent des performances et une tolérance
à l’éthanol similaire à S.cerevisiae (Karini et al., 2006 ; Abedinifar et al., 2009).

I.2.3.4. Récupération de l’éthanol


Pour obtenir de l’alcool biocarburant, il faudra d’abord concentrer le moût, le purifier
par distillation et rectification. Ensuite il faut le déshydrater pour enlever toutes traces d’eau.
La distillation :
La première étape de récupération de l’éthanol est la distillation. Cette opération de
séparation basée sur la volatilité de l’alcool permet de passer d’une solution de 10°GL à une
solution de 94°GL (degré Gay Lusac) d’éthanol. Or l’éthanol n’est pas le seul composé
volatile dans le mout fermenté. Il doit se retrouver dans la phase gazeuse avec d’autres
composés gazeux tels que les acides gras, des alcools, des éthers et de l’eau. La phase gazeuse
sera condensée et nécessitera une seconde distillation.
La rectification :
Elle permet la séparation de l’éthanol des autres composés volatiles. Ces produits
seront classés en deux catégories selon leur capacité à être distillé avant et après l’éthanol : les
produits de têtes et les produits de queue. Elle consistera donc à une distillation fractionnée
des produits contenus dans le condensat.

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AVANT PROJET :PRODUCTION DU BIOETHANOL A BASE DE SCIURES DE BOIS

I.2.3.5. Déshydratation 
Avant tout usage, l’éthanol doit être déshydraté car les alcools résultants de la
rectification sont des alcools de 94°GL. Une déshydratation jusqu’à 99,7°GL est nécessaire.
Elle peut être réalisée de diverses manières : par ajout de réactifs déshydratants tels que la
chaux ou la baryte, la déshydratation sous vide, déshydratation extractive. Mais la méthode la
plus employée est la déshydratation par entraineur azéotropique.

I.2.4. Propriétés du bioéthanol


La présence de l’oxygène dans la molécule de l’éthanol lui donne le potentiel de
réduire les émissions d’hydrocarbures imbrûlés et de NO x dans les moteurs à allumage
commandé. Il possède un indice d’octane élevé, une grande limite d’inflammabilité, une
grande vitesse de flamme et une chaleur de vaporisation élevée que l’essence. Ces propriétés
lui confèrent un ratio de compression élevé, un faible temps de combustion et un rendement
théorique plus efficace que l’essence. Cependant, il a quelques désagréments tels qu’une
densité énergétique faible (représentant 66% de celle de l’essence), une faible luminosité de la
flamme, une pression de vapeur faible, une miscibilité à l’eau et une toxicité pour
l’écosystème.

I.2.5. Utilisation du bioéthanol


Une fois produit, le bioéthanol suit des destinations diverses. Les modes d’utilisation du
bioéthanol sont :
 L’incorporation directe : l’éthanol peut être incorporé pur directement à l’essence
dans une proportion pouvant aller jusqu’à 10% sans qu’il soit nécessaire de modifier
les moteurs ni les installations de stockage, de transport et de distribution de l’essence.
Il permet une meilleure combustion de l’essence car il augmente l’indice d’octane du
mélange. L’incorporation directe permet de bénéficier immédiatement et à grande
échelle des avantages environnementaux.
 Le super éthanol e85 : l’e85 est un carburant composé de 65 à 85% de bioéthanol, et
d’essence sans plomb (SP 95) a 15 %.
 E5, e10, e100 : comme pour l’e85, ces appellations désignent les niveaux
d’incorporation de l’éthanol pur dans l’essence. En Autriche, toutes les stations-
services proposent depuis le 1er octobre 2007 un carburant à 5% d’éthanol baptisé e5.
La commission européenne envisage d’autoriser un nouveau type d’essence, l’e10
pouvant contenir jusqu’à 10% d’éthanol. Des constructeurs automobiles comme Saab
ont déjà développé des moteurs capables utilisés du bioéthanol. Le taux réglementaire

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AVANT PROJET :PRODUCTION DU BIOETHANOL A BASE DE SCIURES DE BOIS

d’incorporation du bioéthanol dans l’essence en Europe est de 5% et devrait passer à


10%.
 L’EEHV : L'EEHV (ester éthylique d'huiles végétales) est obtenu en remplaçant le
méthanol par de l'éthanol dans le processus de fabrication des EMHV ou biodiesel. Il
s'agit d'un procédé innovant qui présente l’avantage d’être à 100% d’origine végétale
et renouvelable. Il constituera un débouché pour l'éthanol dans la filière gazole mais
est encore en phase d’expérimentations.

I.2.6. L’impact du bioéthanol sur économie et l’environnement

I.2.6.1 impact sur l’économie


Sur le plan énergétique, le bioéthanol est un produire plus onéreux que l’essence dans
toutes les régions considérées (Dermibas, 2008). Le coût de production du bioéthanol dépend
entièrement de la matière première, du procédé mis en jeu, de l’étendue de la production et de
la région (Dermibas, 2008 ; Dalat, 2010a). Seul l’éthanol produit au brésil peut concurrencer
l’essence. Le bioéthanol produit à partir de la canne à sucre au brésil coute 0,23-0,29 $us/l,
tandis que celui des états unis et de l’union européenne dérivant du maïs et de la betterave
coutent 0,53 $us /l et 0,29 $us /l respectivement (Dalat, 2010a). Le coût de la matière
première, qui varie considérablement par rapport à différentes études est estimé à 22-61 $us
par tonne de matière sèche. La disponibilité de la matière première est très cruciale parce
qu’elle représente 60-75% du coût de production de bioéthanol. La biomasse
lignocellulosique est une matière première prometteuse à cause de son faible coût et de sa
disponibilité, mais la production à grande échelle n’a pas encore été implémentée. De nos
jours la production du bioéthanol à partir de la biomasse lignocellulosique est très élevée car
le prétraitement et le coût des enzymes représentent 0,08 et 0,04 $us/l de bioéthanol produit
respectivement (Balat, 2010). Le futur des biocarburants passe dont par le développement de
procédés nouveaux moins couteux.

I.2.6.2 impact du bioéthanol sur les émissions des gaz à effets de serre
La présence de l’oxygène au sein de la molécule de bioéthanol engendre une
combustion plus complète que celle des hydrocarbures (Dermibas, 2008). Son utilisation
réduit dont les émissions d’hydrocarbures imbrûlés et par conséquent les émissions des gaz à
effet de serre (Dermibas et al., 2011). La réduction de l’émission des gaz à effet de serre est
moins marquée pour l’éthanol produit à partir des matières premières agricoles (Ballerini,
2006). Cette réduction varie de 6 à 9% pour des taux d’incorporation à l’essence allant de 10 à

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95% dans le cas du bioéthanol issu du maïs (Didderen et al., 2008). Par contre le bioéthanol
issu de la biomasse lignocellulosique permet de réduire grandement le dioxyde de carbone,
principal gaz à effet de serre. Leur incorporation, même à de faible proportion permet de
réduire les émissions de CO2 de 60 à 90% par rapport à l’utilisation des carburants fossiles
seuls (Didderen et al., 2008 ; Dermibas et al., 2011). Les micro algues sont capables de

capturer le co2 à partir de différentes sources : le co2 atmosphérique, le co2 émis à partir des
plantes et des industries et le co 2 à partir du carbonate soluble. Leur utilisation comme matière
première du bioéthanol présente un bilan très positif pour la capture de co2 (Chisti, 2007).

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AVANT PROJET :PRODUCTION DU BIOETHANOL A BASE DE SCIURES DE BOIS

CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES


II.1. Matériel
II.1.1. Substrat végétal

Photo 3 : sciure de bois


Pour être sûre de n’avoir que la sciure d’Ayous, l’échantillon a été prélevé sur un tas
de sciure obtenu pendant la scierie d’au moins 100 planches et bastings d’Ayous et
uniquement de l’Ayous. Il a d’ailleurs été indispensable le jour du prélèvement, de participer
à la scierie.

II.1.2. Enzymes et souche microbienne


C’est un complexe multienzymatique disponible sous forme d’une poudre brune
composé principalement d’exoglucanase, d’endoglucanase, et de β-glucosidase. La souche
microbienne Saccharomyces cerevisiae utilisé pour la fermentation dans ce travail poura être
fournie par le laboratoire de microbiologie de l’ENSAI.
II.1.3. Réactifs
Les réactifs utilisés sont tous de type analytique et sont répartis en fonction des différentes
analyses effectuées de la manière suivante :
 Dosage de la cellulose, hémicellulose et lignine : acide sulfurique, acétone, borate de
sodium décahydraté, ethylène ; sulfate de sodium neutre, 2-éthoxyéthanol, sulfite de
sodium anhydre, phosphate disodium anhydre ; d'éthanol à 95% ; d'acide nitrique
concentré
 Dosage des pentoses : D-xylose, orcinol, acide chlorhydrique, éthanol, chlorure de fer
3.
 Dosage des composés phénolique : Folin ciocalteu, carbonate de sodium.
II.1.4. Appareillage

II.1.4.1. Appareils de laboratoire

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Les différents appareils utilisés au cours de cette étude sont :

 Balance électronique (Denver instrument, APX-3202, max : 3200 g, d = 0,10g) ;


 Spectrophotomètre (Raileigh vis-723N) ;
 Centrifugeuse (Hereaus Biofuge primor, Germany);
 Bain marie (Memmert, type F-Nr 760), four à mufle (Prolabo N° 54786, France) ;
 Balance de precision (Sartorius AG Geöttingen Germany LP 620P. S0707662);
 Etuve (Heraeuskendro laboratory products, type: T6, fabrication N°20001046,
Germany);
 Four (Memmert, type: 854 Schwabach, Germany)
II.1.4.2. Réacteur de prétraitement

Afin d’effectuer le traitement alcalin, un réacteur a été conçu en tenant compte :


 De la nature du matériau de construction qui devait présenter une inertie vis-à-vis de la
suspension à traiter, une forte résistance à la corrosion et être doter d’une
conductibilité élevée facilitant les transferts thermiques ;
 De la nature du matériau (une gomme en caoutchouc) qui servirait à assurer
l’étanchéité du réacteur et supporter des températures au-delà de250°C ;
 De l’épaisseur du réacteur et son filetage tout en facilitant les transferts thermiques au
sein de la cuve ;
 De la quantité du substrat à prétraiter pour un traitement de 1L de suspension.
Ainsi, en considérant un tube cylindrique de section défini, la longueur du tube a été calculée
pour permettre d’avoir un volume de 120 ml. La hauteur du tube a été calculée à partir de son
volume par la relation ci-après :
V
h=
S
Où S est la section droite du tube, S¿ πr ²
Le réacteur conçu et fabriqué est celui présenté sur la photo 4.

Photo 4 : Réacteur de prétraitement


II.1.5. Logiciels

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AVANT PROJET :PRODUCTION DU BIOETHANOL A BASE DE SCIURES DE BOIS

Le logiciel Microsoft Excel 2013 a permis de traiter les opérations


mathématiques. Statgraphics centurion XVI a permis de tracer les courbes des effets directs
de la charge en substrat, de la charge en enzyme et du temps. Minitap version 2018a permis
modéliser et optimiser certaines valeurs. Matlab version 2014 a permis de réaliser le fitting de
certaines valeurs et Autocad 2015 a permis de réaliser le dimensionnement du réacteur de
prétraitement.

II.2. METHODES

II-2-1- Méthodologie Expérimentale


La méthodologie expérimentale élaborée pour la bonne marche de nos travaux est présentée
sur la (figure 6) :

Choix de la variété de sciure de bois

Préparation de la poudre de sciure (Ayous)

Prétraitements de la poudre de sciure

Caractérisation de la poudre prétraitée

L’hydrolyse enzymatique

Fermentation des hydrolysats

Distillation Ethanol

Figure 6 : Méthodologie expérimentale

II.2.1. Caractérisation de la sciure de bois

Avant de prétraiter notre sciure de bois, nous avons déterminé les caractéristiques
physico-chimiques de notre sciure de bois à savoir :

II.2.2.1.Détermination de la matière sèche

Principe

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La matière sèche (MS) constitue la partie d’un produit végétal qui reste une fois que
l’eau en a été totalement extraite. Elle est déterminée par séchage à l’étuve ventilée de
l’échantillon
Protocole
Dans un creuset en porcelaine préalablement séché et taré ( M t ), une masse (m)
d’échantillon a été pesé (VanSoestet al, 1985). Mettre dans l’étuve à 105°C pendant 24h
jusqu’à obtenir une masse d’échantillon constante. Cette masse a été refroidie dans un
dessiccateur et l’ensemble de la masse M0a été pesé. Le pourcentage en matière sèche
déterminé par la formule suivante :
%MS = 100 × ( M 0– M t ),) /m
La teneur en eau (%H2O) quant à elle, est déterminée par la formule suivante :
MS (%) = 100 –%H 2 O

II.2.1.2. Détermination de la matière minérale

Principe
La matière minérale (MM) représente la partie d’un produit végétal qui reste une fois
que la matière organique en a été totalement extraite. Elle a été déterminé par calcination de
l’échantillon (VanSoestet al. 1985).
Protocole
L’échantillon sec (sciure de bois) préalablement obtenu a été placé dans un four porté
à 550°C pendant 6 heures. Cet échantillon a été refroidi dans un dessiccateur et l’ensemble de
masse M M a été pesé. Le pourcentage de matière minérale a été déterminé par la formule
suivante :
% MM =100( M M −M t )/¿)

II.2.3.3. Détermination de la matière organique

La différence entre la matière sèche et la masse de cendres (matières minérales)


correspond à la masse de matière organique. Le taux de matière organique dans un échantillon
peut donc entredonner par la différence : % MO = 100 - % MM.

II.2.1.2. Mode opératoire des prétraitements


Le prétraitement acide consiste à chauffer la sciure de bois de substrat
lignocellulosique à la température souhaitée et prétraitée à l’acide sulfurique préchauffé

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AVANT PROJET :PRODUCTION DU BIOETHANOL A BASE DE SCIURES DE BOIS

(concentrations <4% en poids) dans un réacteur en acier inoxydable (Esteghlalian et al.; 1997;
Torget et al.; 1992).
Le prétraitement Alcalin consiste à introduit 12,5 g de sciure de bois dans 250 mL
d’eau avec la masse de dalang respectivement donnée par la matrice expérimentale,
l’ensemble est porté à la température de consigne et pendant une durée indiquée par la matrice
expérimentale. Le temps de traitement est compté à partir du moment où la température de
consigne est atteinte. Le temps de mise en température était compris entre 19,5-70 minutes.
L’arrêt du traitement a été effectué par un refroidissement et la fraction liquide a été récupérée
à l’aide d’un dispositif de filtration. La teneur en cellulose et composé phénoliques totaux ont
été déterminé dans la fraction liquide.

Sciure de bois

Tamisage Rébus

Séchage
Eau

Prétraitement acide (H2SO4)

Dalang
Prétraitement par le procédé
Alcalin(T=213,638C ,t=19,7789 et
m=6,02269g)
Refroidissement

Filtration Eau

Résidu
Hydrolysat
solide

Figure 7 : Schéma d’obtention des hydrolysats et résidus après traitement à partir de la


sciure de bois

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II.2.1.4. Détermination de la teneur en sucres réducteurs

La teneur en sucres réducteurs a été déterminée par la méthode colorimétrique de


Fisher et Stein (1961).

a) Principe
Il est basé sur la réduction de l’Acide 3,5 dinitro salicylique (DNS) en milieu alcalin
par les sucres et la formation d’un produit rouge brun lorsqu’il est chauffé. L’intensité de la
couleur développée à 540 nm est proportionnelle à la concentration en sucre.

Composé jaune Composé rouge brun

Figure 8 : Réaction du DNS avec un sucre réducteur

b) Mode opératoire
Dans un erlenmeyer contenant 0,5 g d’échantillon, 20 mL d’eau distillée a été ajoutée et
laissée à ébullition pendant 1 h. Puis, la solution a été refroidie, centrifugée, avant d’être

Déféquée à l’aide de 0,5 mL de ZnSO4 (0,02g / mL, 0,5 mL de K 4 [Fe (CN)6] (0,106g /
ml) et 10 mL d’éthanol à 70%. Le tout a été filtré dans une fiole de 50 mL, complété au
volume avec de l’eau distillée et enfin dosé (Annexe 3).

c) Expression des résultats


Le calcul de la teneur en sucres réducteurs (Q sr) a été effectué par la formule
suivante :
Qsr = 100 x [QVT/mv] (100/100-TE)

D.O = a X + b ;

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Avec D.O : densité optique obtenue par lecture spectrophotométrique, Q : quantité


de sucres réducteurs en équivalent de glucose dans la prise d’essai, a et b : constantes de la
droite de régression, VT : volume total de l’extrait, m : prise d’essai en g, v : volume
d’échantillon analysé, Qsr : quantité de sucres réducteurs 100g de MS.

II.2.1.5 Détermination des composés phénoliques totaux


Les composés phénoliques totaux ont été déterminés par la méthode du Folin–Ciocalteu
avec quelques modifications (Akpinaret al., 2012) et sont exprimés en terme d’équivalent
d’acide gallique.

a) Principe
Le réactif de Folin - Ciocalteu est un mélange d’acide phosphomolybdique (H 3PMo12O24)
et d’acide phosphotungstique (H3PW12O4o) qui par réduction lors de l'oxydation des phénols
donne un mélange d'oxyde bleu de tungstène (W 8O23) et de Molybdène (Mo8O23). La
coloration bleue obtenue possède une absorption maximale à 725 nm elle est proportionnelle à
la qualité de composés phénoliques.

b) Mode opératoire
Un échantillon de 0,1 mL de l’hydrolysat dilué au dixième et 2,3 mL d’eau distillé sont
mélangés avec 0,1 mL de Folin–Ciocalteu, l’ensemble est incubé pendant 8 min ensuite 1 mL
du carbonate de sodium a été ajouté. Le mélange est maintenu à température ambiante
pendant 2h avant de lire les densités optiques à 725 nm (Annexe 5).

c) Expression des résultats


Les résultats sont exprimés en équivalent milligramme d’acide gallique à partir de
l’équation de régression DO = a Q + b établie avec la gamme d’acide gallique de 0 à 10g.
Avec : Q : quantité de composés phénoliques en g dans 0,2 ml d’échantillon
DO : densité optique obtenue par lecture spectrophotométrique

II.2.1.6. Détermination de la teneur en pentoses


La teneur en pentoses des hydrolysats du prétraitement a été déterminée par la méthode de

a) Principe
Elle est basée sur la déshydratation de pentoses en furfural en milieu acide sous l’effet de la
chaleur. Le furfural produit se condense à l'orcinol en présence de Fe3+ pour former un
complexe coloré (vert).

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b) Mode opératoire

Un échantillon de 1 mL de l’hydrolysat dilué au dixième et 2 mL d’eau distillé sont


mélange avec 0,3 mL d’une solution d’orcinol à 1% dans l’ethanol 96% et 3 mL d’une
solution de chlorure de fer III à 0,1% dans l’acide chlorhydrique concentré (Annexe 4).
L’ensemble est incubé pendant 30 min dans un bain marie bouillant avant de lire les densités
optiques à 670 nm.

d) Expression des résultats


Les résultats sont exprimés en équivalent milligramme de xylose à partir de l’équation de
régression DO = a Q + b établie avec la gamme de xylose de 0 à 3 mg.
Avec : Q : quantité de Pentoses en équivalent de xylose (mg) dans 1 ml d’échantillon
DO : densité optique obtenue par lecture spectrophotométrique.

II.2.1.7. Perte de matières


La perte de matières de la sciure de bois a été déterminée selon la méthode
thermogravimétrique décrite par Irfan et al. (2011). Elle consiste à mesurer la masse des
échantillons avant et après prétraitement suite à un séchage à l’étuve à 105 °C jusqu’à masse
constante et se détermine en fonction du taux de solubilisation de l’échantillon par la relation
suivante :

masse à pr è straitement
PM = 100 – ( −¿ 100 ¿
masseavanttraitement

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II.3. Hydrolyse enzymatique

L’hydrolyse enzymatique a été réalisée suivant les étapes présentées sur la figure 16.

Tampon citrate pH=4,8 ; 0,05M

Peser une masse de Solide sec Introduire dans une bouteille en verre

Stérilisation bain marie à 95°C, t=15min Refroidissement

Solution enzyme Bouteille (substrat + tampon)

Incubation bain T=48°C


Arrêt de la réaction
t= 43h ; 48h ; 60h ; 72h ; 77h Refroidissement
enzymatique T=95°C

CO2

Ethanol
Filtration L’hydrolysat Fermentation à T= 37°C ; t=72h hydraté

Résidu Solide Levure commerciale

Distillation Ethanol déshydraté

Eau

Figure 9 : Schéma du déroulement de l’hydrolyse enzymatique

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L’activité de la cellulase totale (activité papier filtre) a été déterminée selon la ligne
directrice établie par l'Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée (IUPAC), Procédure
de laboratoire et d'analyse (LAP-006) fournie par le NREL (2008) (National Renewable
Energy Laboratory of United State of América). En suivant la quantité de sucres réducteurs
libérés à 50°C par l’action des enzymes (dilution appropriée) sur un papier filtre Whatman
n°1 (Adney et Baker, 1996), elle est de 71FPU (Décrit en annexe a). Pour suivre l’évolution
de la conversion dans le temps, la concentration des sucres réducteurs des produits a été
mesurée (Annexe a). Il est important de noter que les réactions enzymatiques nécessitent des
milieux réactionnels à pH contrôlé. Pour cela une solution de tampon citrate à 50 mM et à pH
4,8 a été utilisée pour réaliser l’hydrolyse enzymatique (Bey et al., 2011).

II.3.1. Expérimentation de l’hydrolyse enzymatique


L’hydrolyse enzymatique des différentes charges solides a été réalisée à 7,93 ; 10 ;
15 ; 20 ; 22% dans des bouteilles contenants 10ml de tampon citrate 0,05 M pH 4,8. Ces
bouteilles ont été stérilisées à 100°C dans un bain marie thermostat pendant 20min. Après
stérilisation les bouteilles ont été refroidies et les différentes charges enzymatiques annoncées
précédemment y ont été introduites (respectivement de 7,93 ; 10 ; 15 ; 20 ; 22 FPU/g de
matière sèche), puis la réaction enzymatique a été incubée à 48°C. Le temps d’arrêt des
réactions enzymatiques est indiqué dans la matrice expérimentale. A la fin des réactions
enzymatiques, les hydrolysats ont été filtrés et le mout obtenu a été stérilisé avant la
fermentation.

Lorsque le temps de consigne de la réaction enzymatique fut atteint, celle-ci a été


immédiatement stoppée dans un bain marie bouillant. Après filtration des échantillons, 0,5ml
de la solution a été prélevée pour quantifier les sucres réducteurs par la méthode de Fisher et
Stein (1961). L’efficacité de l’hydrolyse enzymatique a été calculée en comparant le
rendement en glucose après hydrolyse avec la teneur initiale en glucane des résidus prétraités.
Cette efficacité est exprimée en pourcentage de cellulose enzymatiquement converti (CEC) en
glucose en utilisant l’équation (2) qui est celle de Varga et al., (2004).

C × V ×a
%CEC = ×100 (2)
m ×%cellulose ×1,1

Avec : C : concentration de sucres réducteurs en équivalent de glucose (g/L)

V : volume de l’hydrolysat

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AVANT PROJET :PRODUCTION DU BIOETHANOL A BASE DE SCIURES DE BOIS

a : facteur de dilution

m : matière sèche de la biomasse (prétraitée ou non prétraitée) avant hydrolyse.

1,1 : facteur de conversion de la cellulose en glucose

Lorsque le temps de consigne fut atteint, les hydrolysats ont été stérilisé dans un bain
marie à 100°C pendant 15 minutes pour inhiber toute éventuelle contamination microbienne
avant de la fermentation.

II.4. Fermentation
1,03 g de Saccharomyces cerevisiae a été utilisé pour fermenter 100 ml d’hydrolysats
issu de l’hydrolyse enzymatique. Le rendement en éthanol a été calculé en divisant la quantité
totale d'éthanol produit (éthanol g) dans le bouillon de fermentation par la masse de sucres
réducteurs initiale (g). Il peut également être exprimé en pourcentage de rendement d’éthanol
comparé à la valeur théorique en utilisant l’équation (3) :

' Ethanol ( g )
rendement d ethanol=
0,511× glucose ( g )

'
rendement d ethanol
g
= ()
Masse d ' éthanol ( g )
g Masse de sucres réducteurs ( g )

Où 0,511 représente le rendement théorique d'éthanol (g) produit par gramme de glucose
(Thomas et al, 1996.).

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