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ISSN 2071-7024)
Vol.45 (3): 7992-8009 https://doi.org/10.35759/JAnmPlSci.v45-3.4
1 RÉSUMÉ
Cette étude fait une description de l’écologie et de la diversité biologique des forêts galeries
et des savanes adjacentes du secteur sud soudanien du Burkina Faso. Elle montre
également l’importance des forêts galeries dans la conservation de la biodiversité. Les
données ont été collectées sur la base de relevés phytososiologiques, à travers un
échantionnage systématique et stratifié. Les inventaires ont été réalisés suivant 3 à 5
transects perpendiculaires au cours d’eau principal. Les sites échantillonnés sont en
majorité dans des aires protégées. Pour la discrimination des groupements végétaux, des
analyses multivariées par ordination et par classification hiérarchique ont été realisées.
L’identification des espèces caractéristiques s’est faite par la méthode de Indicator Species
Analysis à travers le logiciel PCORD version 4.10. Ces analyses ont permis la discrimination
des groupements végétaux. Des indices de diversité ont été calculés pour mieux caractériser
ces groupements végétaux. Huit (08) groupements au total ont été discriminés. Chaque
groupement végétal est caractérisé par sa richesse spécifique, la hauteur moyenne des
espèces, son taux de recouvrement moyen, son nombre moyen d’espèces par relevé, ses
indices de diversité, ses espèces caractéristiques et ses types biologique. Le groupement à
Mitragyna inermis est le moins diversifié. Mitragyna inermis constitue l’espèce dominante
de ce groupement. Les écosystèmes des berges présentent une grande diversité végétale.
Les types biologiques dominants dans les forêts galeries sont les thérophytes et les
hémicryptophytes. La description de ces groupements végétaux est d’une importance
capitale pour la recherche et pour les actions de restaurations écologiques des forêts
galeries.
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Sambare et al., 2020 Journal of Animal & Plant Sciences (J.Anim.Plant Sci. ISSN 2071-7024)
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ABSTRACT
This study describes the ecology and biodiversity of riparian forests and adjacent savannas
in the southern Sudanian sector of Burkina Faso. It also shows the importance of riparian
forests in the conservation of biodiversity. The data were collected on the basis of
phytososiological surveys, through systematic and stratified sampling. Inventories were
carried out along 3 to 5 transects perpendicular to the main watercourse.The majority of the
sampled sites are in protected areas. For the discrimination of plant communities,
multivariate analyzes by ordination and by hierarchical classification were carried out. The
identification of the characteristic species was done by the method of Indicator Species
Analysis through the PCORD software version 4.10. These analyzes have enabled plant
communities to be discriminated. Diversity indices were calculated to better characterize
these plant communities. Eight (08) plant communities have been discriminated. Each
plant communitie is characterized by its specific richness, the average height of the species,
its average recovery rate, its average number of species per survey, its diversity indices, its
species, its biological types. The communities of Mitragyna inermis is the least diverse.
Mitragyna inermis is the dominant species in this commnuity. The ecosystems of the banks
have a great diversity of plants. The most dominant biological types in riparian forests are
therophytes and hemicryptophytes. The description of these plant communities is important
for research and for ecological restoration actions in riparian forests.
2 INTRODUCTION
Les forêts galeries sont des formations fermées al., 2005 ; Sabi Lolo Ilou et al., 2017 ;). Comme
de forêts denses qui longent les cours d'eau services qu’offrent les forêts galeries à
dans les régions de formations ouvertes et de l’Homme, nous pouvons citer : la maîtrise des
savane (FAO, 2005). Les espèces constitutives crues, la recharge des eaux souterraines, la
sont des ripicoles typiques et tranchent rétention et l’exportation des sédiments et des
nettement avec la savane adjacente (Sambaré, matières nutritives, l’épuration de l’eau, le rôle
2013). La forêt galerie fait référence à la de réservoir de diversité biologique, des valeurs
végétation directement adjacente aux rivières et culturelles, des sites de loisirs et de tourisme,
aux ruisseaux. Elle s’étend latéralement du canal l’atténuation du changement climatique et
actif aux hautes terres, incluant ainsi les plaines l’adaptation (Pither et Kelman, 2002 ;
inondables actives et les terrasses Thiombiano, 2005 ; Cesar et al., 2009 ; Cesar et
immédiatement adjacentes (Naiman et al, 1998). al., 2010). A l’échelle de l’écosystème ripicole, il
En tant que systèmes écologiques complexes existe de multiples micro-habitats qui
localisés à l'écotone terre-eau, les forêts supportent chacun une communauté végétale
riveraines maintiennent des niveaux spécifique dominée généralement par un petit
généralement élevés de diversité bêta et gamma, nombre d’espèces abondantes et un grand
présentent des taux élevés de cycle des nombre d’espèces peu abondantes. Ces
nutriments et de productivité, assurent des multiples micro-habitats contribuent à la forte
fonctions écologiques spécialisées et exercent diversité des formations ripicoles (Koponen et
de fortes influences sur les systèmes al., 2004). Cependant avec l’urbanisation
écologiques adjacents. Les forêts galeries croissante, l’agriculture et les changements
offrent de nombreux services écosystémiques climatiques, on assiste à une forte régression de
aux populations riveraines et même lointaines la diversité des formations ripicoles. Or la
telles que les services d’approvisionnement, les réduction de la richesse spécifique des
services de régulation et les services culturels formations ripicoles peut modifier le
(Naiman et al., 1998, Kozlowski, 2002 ; Lamb et fonctionnement des écosystèmes aquatiques à
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travers des interactions trophiques complexes études ayant décrit des groupements végétaux
liées à la décomposition de la litière des feuilles se sont surtout focalisées sur les formations
et de l’alimentation de la communauté biotique savanicoles (Mbaygone et al., 2008, Ouédraogo
(Lecerf et al., 2005). Pour faire face à cette et al., 2008 ; Nacoulma, 2012). Il est donc
situation, des actions de conservation et de important que la description des groupements
restauration de la biodiversité doivent être végétaux soit abordée au niveau des formations
entreprises. Le succès de ces actions nécessite ripicoles. L’objectif est de discriminer les
une bonne connaissance des communautés groupements végétaux (state ligneuse et
végétales et les facteurs qui président à leur herbacée) du secteur sud-soudanien en relation
association. Au niveau du Burkina Faso, les avec la microtopographie.
3 MÉTHODOLOGIE
3.1 Site d’étude : Le site d’étude se situe cordons ripicoles (Ouédraogo, 2006). Ces
dans le secteur phytogéographique sud formations sont très dégradées en déhors des
soudanien du Burkina Faso au sud du 11°30 N aires protégées du fait des activités
(Figure 1). La pluviosité moyenne annuelle varie anthropiques essentiellement (Cesar et al.,
de 900 à 1100 mm. La saison des pluies dure 6 2011). Cependant, dans les aires protégées et
à 7 mois. La végétation est dominée par des sur certains sites sacrés, elles sont bien
savanes boisées et arborées. Le long des cours conservées (Sambaré, 2013).
d’eau se développent les forêts galeries et les
3.2 Collecte des données pendant trois années (2007, 2008 et 2009).
3.2.1 Réalisation des inventaires L’échantillonnage adopté sur les sites est de
phytosociologiques : Les données ont été type systématique et stratifié. Sur chaque site au
collectées en début (mai-juin) et en fin moins 3 à 5 transects perpendiculaires au cours
(septembre-octobre) de saisons pluvieuses d’eau principal sont installés systématiquement
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à partir du premier transect. La distance entre le test de Monte Carlo. La Valeur Indicatrice
les transects est de 100 à 200 m. Sur chaque (IV) est obtenue par la formule suivante :
transect, la stratification est basée sur les types IVij = ARij * FRij*100
de formations. Le transect part toujours de la ARij est l’abondance relative de l’espèce i dans
formation adjacente d’une rive à celle de l’autre le groupement j. Elle exprime le rapport de
rive. Les placettes de relevés sont installées dans l’abondance moyenne de l’espèce i dans le
les unités de végétation floristiquement et groupement j sur la somme des abondances
physionomiquement homogènes sur le transect. moyennes de l’espèce i dans tous les
La taille des placettes est de 1000 m2 pour la groupements. Cette valeur est exprimée en
strate ligneuse et 100 m2 pour la strate herbacée. pourcentage.
Les relevés phytosociologiques ont été effectués FRij est la fréquence relative de l’espèce i dans
selon la méthode sigmatiste Züricho- le groupement j. Elle exprime le nombre de
Montpélliéraine de Braun-Blanquet définie par relevés du groupement j dans lequel l’espèce i
Guinochet (1973). est présente sur le nombre total de relevés du
3.3 Analyse des données groupement j. Elle mesure la fidélité de l’espèce
3.3.1 Discrimination des groupements i à l’intérieur du groupement j. Ainsi, FRij est
végétaux : L’analyse par ordination en gradient maximale (100%) si l’espèce i est présente dans
indirect par la « Detrended Correspondence tous les relevés du groupement j.
Analysis » (DCA) qui est une forme améliorée Chaque groupement discriminé est nommé par
de l’Analyse Factorielle des Correspondances la combinaison de deux espèces caractéristiques
(AFC) a été utilisée. Cette méthode permet une de la strate ligneuse qui présentent les plus
ordination dans un espace réduit du nuage fortes valeurs indicatrices. L’accent a été mis sur
constitué par les r relevés (objets) et de celui la strate ligneuse du fait du faible
des n espèces (variables). Elle autorise ainsi une développement de la strate herbacée dans les
compréhension plus facile des différentes galeries forestières.
structures (groupes de relevés, groupes 3.3.3 Calcul des indices de diversité :
d’espèces...), grâce à l’examen des projections L’indice de similarité de Sørensen a été calculé
des nuages de relevés et d’espèces dans les sur la base d’absence/présence des espèces
différents plans factoriels. Les dendrogrammes pour comparer les groupements entre eux. Il a
sont obtenus après la classification hiérarchique été calculé selon l’équation suivante :
grâce au logiciel CAP version 2.15 (Henderson 2j
et Seaby, 2002) par la méthode de Ward sur la Indice de Sørensen (CS) =
2j + a + b
base des distances euclidiennes. où, j = nombre d’espèces communes, a =
2.3.2 Identification des espèces nombre d’espèces trouvées seulement dans le
caractéristiques : L’identification des espèces site A et b = le nombre d’espèces trouvées dans
caractéristiques a été effectuée par la méthode le site B. Cet indice varie potentiellement entre
de Indicator Species Analysis à travers le 0 et 1, et une valeur proche de 1 indique une
logiciel PCORD version 4.10 (McCune et forte similarité entre des fragments et donc une
Mefford, 1999). Cette méthode développée par
faible β-diversité (Magurran, 2004).
Dufrêne et Legendre (1997) assigne une Valeur
L’indice de diversité de Shannon (H) et l’indice
Indicatrice (IV) à chaque espèce dans les
d’équitabilité de Pielou (E) ont été calculés pour
groupes de relevés identifiés. Le calcul de l’IV
chaque groupement comme suit :
se fait sur la base de l’abondance et de la S
fréquence relatives de chaque espèce dans un H = − pi ln pi
groupe de relevés par comparaison avec les i =1 E = H / ln S
autres groupes et sa validité peut être jugée par H max = ln S
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S = nombre total des espèces dans la abondance relative des ième espèces dans une
population (richesse spécifique) et Pi = placette.
3 RÉSULTATS
3.1 Discrimination des groupements végétaux (Figure 2 ). L’ordination suivant l’axe
végétaux : L’ordination a porté sur une matrice 1 de la figure 2 oppose l’association à
de 134 relevés phytosociologiques et 372 Cassipourea congoensis et Hymenocardia heudelotii des
espèces. Les résultats statistiques de cette berges à l’association à Pteleopsis suberosa et
analyse indiquent des longueurs de gradient de Gardenia erubescens des plateaux adjacents. Cet
7,028 et de 6,258 respectivement pour les axes axe 1 peut donc être interprété comme un
1 et 2 sur une inertie totale de 18,121 (tableau gradient d’humidité. L’axe 2 sépare l’association
I). La projection des relevés dans le plan à Borassus deleb et Ficus capraefolia des glacis peu
factoriel des axes 1 et 2 de la DCA et la inondés et l’association à Mitragyna inermis des
classification hiérarchique ascendante ont dépressions inondées. L’axe 2 peut être
permis de discriminer huit (8) groupements interprété comme un gradient d’inondation.
R346
R339
R337
R341
R315
R342
R316R338
R279 R318R343
R260
R276
R274
R277 R345
R259
R15
R263
R257 R258
R262 R298
R290
R289
R254
R297 R293
R19R17
R294
R264
R266
R269
R303
R20
R286
R304
R305 R14
R255
R285 R292
R13 R18
R280 R288
R275
R1 R282
R288b
R287
R256
R281 R16 R301
R284
R335 R7 Pe6 R283
Axe 2
R9
R5 R300
R11 R334
R333Pe4 R270 R265 R302
Pe3
R331
R332R4 Pe1
R336
Pe5
Pe11 R29
Pe10
Pe7
R109
R32
R273
R271
R272 R22 R320 R295
R296 R299
R21Pe2 R308 R291 R306
R228
R225
R24
Pe8 R310
R113 R321 R307
R311
R309
R226 R119
R115
R118
R111 R6
R25 R27 R35R347
Pe9 R36 R2 R26
R23
R31 R28
R33 R30 R34
R3
R350
R349
R348
R12
R227
R120
Formations adjacentes
-1
Forêts galeries
-2 8
Axe 1
SAMPLES
Figure 2. Distribution des relevés phytosociologiques dans le plan factoriel des axes 1 et 2
(C.con-H.heu = association à Cassipourea congoensis et Hymenocardia heudelotii, C.lau = association à Cola laurifolia, M.ine =
association Mitragyna inermis, B.del-F.cap = association à Borassus deleb et Ficus capraefolia, A.lei-W.amp = association à
Anogeissus leiocarpa et Wissadula amplissima, P.sub-G.eru = association à Pteleopsis suberosa et Gardenia erubescens, C.pro-E.gui
= association à Carapa procera et Elaeis guineensis ; C.cor-A.zyg = association à Cola cordifolia et Albizia zygia)
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3.2 Similarité entre les groupements entre les groupements végétaux est très faible
végétaux : Le taux de similarité floristique (Tableau 2).
80
Proportions relatives
Spectre brut
60
Spectre pondéré
(%)
40
20
0
Th He Ch Ge L P
Types biologiques
Figure 3. Spectres des types biologiques du groupement à Cassipourea congoensis et Hymenocardia
heudelotii
3.3.2 Groupement à Cola laurifolia : Il se hauteur moyenne des arbres est de 10,83 ± 2,72
développe sur les berges des cours d’eau semi- m, celle des arbustes de 3,95 ± 0,83 m et celle
permanents. Il est défini par 24 relevés et 44 des herbacées de 0,45 ± 0,38 m. Le taux de
espèces dont 34 espèces ligneuses. Parmi les recouvrement de la strate arborescente est de
espèces caractéristiques du groupement nous 60,77 ± 17,00% et celui des herbacées de 16,86
avons Vitex chrysocarpa, Garcinia livingstonei, ± 24,2%. Les types biologiques sont dominés
Xylopia parviflora, Tacazzea apiculata pour la strate par les phanérophytes (59,09% et 41,25%)
ligneuse et aucune espèce herbacée (annexe). La suivis des lianes (25% et 54,25%) (Figure 4).
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70
3.3.3 Groupement à Carapa procera et celle des herbacées de 0,32 ± 0,22 m. Le taux
Elaeis guineensis : Le groupement à Carapa de recouvrement de la strate ligneuse est de
procera et Elaeis guineensis se développe sous 60,57 ± 20,46% et celui des herbacées 10,60 ±
forme de forêts galeries sur les berges des 15,34%. Le spectre brut des types biologiques
ruisseaux. Il est défini par 38 relevés et 186 est dominé par des phanérophytes (52,35%)
espèces dont 132 espèces ligneuses. Parmi les suivis des thérophytes (19,41%) et des lianes
espèces caractéristiques il y a Carapa procera, (16,41%). Par contre, dans le spectre pondéré,
Elaeis guineensis, Strophanthus sarmentosus, Dalbergia les lianes (18,32%) sont dominantes par rapport
bignonae, Berlinia grandiflora. Il n’y a aucune aux thérophytes (11,89%) (Figure 5). L’indice
espèce herbacée caractéristique (annexe). La de diversité de Shannon est de 2,96 ± 0,51.
hauteur moyenne des arbres est de 16,11 ± 5,46 L’indice de l’équitabilité de Piélou est de
m, celle des arbustes est de 2,81 ± 1,00 m et 9,5±0,02.
70
Proportions relatives (%)
60
50 Spectre brut
40 Spectre pondéré
30
20
10
0
Th He Ch Ge L P par Epi
Types biologiques
Figure 5. Spectres des types biologiques du groupement à Carapa procera et Elaeis guineensis
3.3.4 Groupement à Cola cordifolia et pouvons citer : Cola cordifolia, Albizia zygia,
Albizia zygia : Le groupement à Cola cordifolia Erythrophleum suaveolens et Malacantha alnifolia
et Albizia zygia affectionne les berges des comme espèces ligneuses et Cissus gracilis,
ruisseaux où il forme une forêt-galerie. Le Dioscorea bulbifera, Anchomanes difformis, Laggera
groupement est défini par 10 relevés et 73 aurita comme espèces herbacées (annexe). La
espèces dont 55 espèces ligneuses. Parmi les hauteur moyenne des arbres est de 16,57 ± 3,36
espèces caractéristiques du groupement, nous m, celle des arbustes est de 3,67 ± 1,21 m et
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celle des herbacées de 0,43 ± 0,39 m. Le taux pondéré, ce sont les phanérophytes (71,49%) et
de recouvrement de la strate ligneuse est de les lianes (20,61%) qui dominent largement
62,22 ± 9,39% et celui des herbacées de 35,5 ± (Figure 6). L’indice de diversité de Shannon est
22,83%. Le spectre brut des types biologiques de 3,18 ± 0,29 et celui de l’équitabilité de Piélou
est dominé par les phanérophytes (50,94%), est de 0,95 ± 0,01.
suivis des lianes (28,30%). Dans le spectre
80
Proportions relatives
Spectre brut
60 Spectre pondéré
40
(%)
20
0
Th Ge L P Epi
Types biologiques
Figure 6. Spectres des types biologiques du groupement à Cola cordifolia et Albizia zygia
Spectre brut
60.00 Spectre pondéré
50.00
40.00
30.00
20.00
10.00
0.00
Th He Ch Ge L P
Types biologiques
Figure 7 :Spectres des types biologiques du groupement à Mitragyna inermis
3.3.6 Groupement à Borassus deleb et marigots. Il est confiné dans la partie Est du
Ficus capreifolia : Le groupement à Borassus pays. Le groupement est représenté par 11
deleb et Ficus capreifolia se situe sur les berges des relevés et 54 espèces dont 25 espèces ligneuses.
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C’est Borassus deleb qui lui imprime sa recouvrement de la strate ligneuse est de 25 ±
physionomie. Parmi les espèces caractéristiques, 7,07% et celui des herbacées 22,5 ± 10,61%.
nous avons Borassus deleb, Ficus capreifolia, Les types biologiques sont dominés par des
Mimosa pigra, Ziziphus mucronata comme espèces thérophytes (40,74%) suivis des phanérophytes
ligneuses et Hyptis spicigera, Ascolepis capensis, (38,89%) dans le spectre brut. Dans le spectre
Cassia obtusifolia, Chloris pilosa, Luffa cylindrica pondéré, ce sont les phanérophyes (47,12%) et
comme espèces herbacées (annexe). La hauteur les hémicryptophytes (39,02%) qui sont
moyenne des arbres est de 17 ± 1,41 m, celle dominants (Figure 8). L’indice de diversité de
des arbustes de 4,5 ± 0,70 m et celle des Shannon est de 1,92 ± 0,78 et celui de
herbacéees 0,6 ± 0,14 m. Le taux de l’équitabilité de Piélou est de 0,92 ± 0,05.
50 Spectre brut
Spectre pondéré
Proportions relatives
40
30
(%)
20
10
0
Th He Ch L P
Types biologiques
Figure 8 :Spectres des types biologiques du groupement à Borassus deleb et Ficus capreifolia
100
Proportions relatives
80
Spectre brut
60
Spectre pondéré
(%)
40
20
0
Th He Ch Ge L P
Types biologiques
Figure 9 :Spectres des types biologiques du groupement à Anogeissus leiocarpa et Wissadula amplissima
8000
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3.3.8 Groupement à Pteleopsis suberosa m, celle des arbustes est de 3,08 ± 0,73 m et
et Gardenia erubescens :Il est défini par 15 celle des herbacées de 1,58 ± 0,40 m. Le taux
relevés et 128 espèces dont 78 espèces de recouvrement de la strate ligneuse est de
ligneuses. Il forme une savane arbustive avec 27,86 ± 8,48% et celui des herbacées 56,92 ±
une physionomie définie par Pteleopsis suberosa, 23,05%. Le spectre brut des types biologiques
Termina lia laxiflora et Maranthes polyandra sur les est dominé par des phanérophytes (53,51%) et
terres adjacentes aux forêts-galeries. Les espèces des thérophytes (28,07%). Le spectre pondéré
caractéristiques du groupement sont : Pteleopsis est largement dominé par les thérophytes et les
suberosa, Annona senegalensis, Vitellaria paradoxa, lianes. Par contre, dans le spectre pondéré, ce
Terminalia laxiflora pour la strate ligneuse et sont les hémicryptophytes (54,47%) qui sont
Pandiaca involucrata, Ctenium elegans, Diheteropogon largement dominants (Figure 10). L’indice de
amplectens pour la strate herbacée (Annexe). La diversité de Shannon est de 2,95 ± 0,30 et celui
hauteur moyenne des arbres est de 6,83 ± 2,04 de l’équitabilité de Piélou est de 0,95 ± 0,01.
60
Proportions relatives
Spectre brut
50
Spectre pondéré
40
(%)
30
20
10
0
Th He Ch Ge L P
Types biologiques
Figure 10 :Spectres des types biologiques du groupement à Pteleopsis suberosa et Gardenia erubescens
(Th : Thérophytes ; He : Hémicryptophytes, Ch : Chaméphytes, Ge : Géophytes, L : Liane ; P : Phanérophytes)
4 DISCUSSION
4.1 Facteurs écologiques et distribution la microtopographie (Hanson et al., 1990).
des groupements : Il a été décrit huit (8) Ainsi, sous l’impact des longues périodes
groupements dans le secteur sud-soudanien. d’inondations se développe le groupement à
Les types de cours d’eau, le régime des cours Mitragyna inermis dans les lits majeurs et les
d’eau, les fréquences des inondations, la dépressions. C’est le seul groupement décrit
microtopographie des milieux ripicoles sont les dans cette position microtopographique à cause
principaux facteurs responsables de la des conditions asphyxiantes imposées par
distribution des groupements végétaux l’inondation (Damasceno-Junior et al., 2004 ;
(Koponen et al., 2004 ; Veneklass et al., 2005 ; Wieczkowski, 2008). Mitragyna inermis est une
Mbayngone et al., 2008a ; Ouédraogo et al., espèce inféodée aux bas-fonds inondables sur
2008 ; Bognounou et al., 2009). La des sols lourds et compacts (Arbonnier, 2000).
microtopographie est le plus important facteur Les groupements des berges doivent leur
explicatif de la succession des groupements existence à la dynamique fluviale. Ils sont
végétaux en allant du lit du cours d’eau au uniquement limités à la berge et se distinguent
plateau adjacent. Cela est dû au fait que nettement de la végétation adjacente. En effet,
l’humidité du sol, l’inondation et la dynamique les forêts galeries sont dépendantes des
fluviale citées par plusieurs auteurs comme processus fluviaux incluant l’inondation et le
facteurs de distribution des espèces (Veneklass transport des sédiments (Natta, 2003). Elles
et al., 2005 ; Mbayngone et al., 2008a ; apparaissent en bande étroite le long du cours
Ouédraogo et al., 2008) sont conditionnées par de la rivière et sont maintenues par le
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suintement de la nappe d’eau de la rivière et les de ce fait, une grande perte de la biodiversité.
inondations périodiques. En revanche, les Les forêts galeries hors des aires protégées sont
groupements des plateaux subissent très peu les très dégradées dans la majeure partie du pays
effets d’inondations. Ce sont le groupement à (Fontes et Guinko, 1995 ; Aurouet et al., 2005 ;
Anogeissus leiocarpa et Wissadula amplissima, le Cesar et al., 2009 ; Cesar et al., 2011). Des
groupement à Pteleopsis suberosa et Gardenia mesures de protections de forêts galeries
erubescens et le groupement à Borassus deleb et s’avèrent indispensables pour une meilleure
Ficus capraefolia. Selon Ouédraogo (2009), les conservation de la biodivesité au Burkina Faso.
sols colonisés par l’association à Anogeissus Le groupement à Mitragyna inermis est le moins
leiocarpa et Wissadula amplissima sont limoneux diversifié. En effet, les lits des cours d’eau et les
(28,76 à 31,37 % de limons) avec une dépressions apparaissent comme des sites
augmentation progressive du taux d’argile en défavorables à la phytodiversité. L’une des
profondeur. Le régime fluvial rend l’horizon 1 caractéristiques de ces deux habitats est
plus sableux. Le taux de phosphore assimilable l’inondation extrême durant toute la saison des
est très élevé dans les deux (2) premiers pluies et une partie de la saison sèche. Les
horizons (3,58 à 7,84 ppm). Les sols sont conditions asphyxiantes créées par l’inondation
profonds et le pH eau est faiblement acide. Le prolongée sont citées comme les principales
groupement à Pteleopsis suberosa et Gardenia causes de la faible diversité de ces écosystèmes
erubescens des savanes colonise les sols limoneux (Natta, 2003 ; Thiombiano, 2005 ; Ouédraogo et
ou gravillonnaire ou sablo-argileux al. 2008). Mitragyna inermis constitue l’espèce
(Thiombiano, 2005). Aussi Pteleopsis suberosa dominante de ce groupement, en témoignent
caractérise avec d’autres espèces les sols sableux les faibles valeurs d’équitabilité de Piélou. Les
pauvres en cations échangeables (Devineau, écosystèmes des berges présentent une grande
2001) comme le cas dans cette étude. Les diversité végétale. En effet, le microclimat de
coefficients de similarités entre les groupements ces sites et les caractéristiques pédologiques
sont faibles témoignant d’une bonne distinction sont favorables à la cohabitation de plusieurs
entre les groupements. espèces. Aussi la protection contre les actions
4.2 Richesse floristique, diversité et anthropiques explique-t-elle en grande partie
types biologiques des groupements cette diversité enregistrée. De plus, les galeries
végétaux : Le nombre d’espèces recensées forestières sont épargnées des feux qu’ils soient
dans les forêts galeries et les formations précoces ou tardifs (Belem, 2008). Si les
adjacentes du secteur sud-soudanien est 372. inondations prolongées constituent des freins à
Gnoumou et al., (2015) ont recensé dans la la phytodiversité, l’humidité des berges, les
Forêt Classée et Réserve Partielle de Faune de microhabitats, les microclimats, les inondations
la Comoé-Léraba 540 espèces. Le nombre de courte durée et le caractère protégé ou sacré
d’espèces recensées dans cette étude représente de la plupart des sites sont des facteurs qui
69% des espèces recensées dans toute la Forêt favorisent la diversité des formations ripicoles.
Classée et Réserve Partielle de Faune de la Les types biologiques dominants sont les
Comoé-Léraba. Certains des sites situés dans phanérophytes et les lianes dans les
les aires protégées constituent un avantage pour groupements des berges c’est-à-dire les forêts
la haute diversité des zones ripicoles. Le galeries. Les phérophytes et les
nombre d’espèces recensées représente 17,9% hémicryptophytes sont faiblement représentés
de la flore totale du Burkina Faso (Thiombiano dans ces formations végétales. Cela témoigne
et al., 2012). Les forêts galeries participent à une du caractère forestier de ces formations et de la
haute richesse floristique. Les espèces des bonne protection de ces formations. En effet,
galeries sont inféodées aux berges des cours la plupart des sites échantillonnés sont dans des
d’eau. La destruction de ces habitats entraine, aires protégées. Selon Folahan (2018), la forte
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proportion des thérophytes est signe de présentes et cela s’explique par le fait que ces
dégradation de la végétation. Dans les formations sont plus ouvertes et favorables au
groupements des formations adjacentes, les développement des ces types biologiques.
thérophytes et les hémicryptophytes sont très
5 CONCLUSION
L’étude phytosociologique des forêts galeries et les formations les moins diversifiées. Les
des savanes adjacentes du secteur sud- groupements qui colonisent les berges des
soudanien du Burkina Faso a permis de cours d’eau sont les plus diversifiés. L’humidité
recenser 372 espèces qui représentent 17,9% de des bas glacis, le microclimat particulier des
la flore totale du Burkina Faso. Huit (8) microhabitats des berges apparaissent comme
groupements végétaux ont été discriminés dans des facteurs favorisant la diversité. La
ces formations. La microtopographie apparaît description de ces groupements végétaux est
comme le facteur le plus discriminant des d’une importance capitale pour la recherche et
groupements végétaux. C’est la topographie qui pour les actions de restauration écologiques des
conditionne l’humidité du sol, la dynamique forêts galeries aussi bien en espèces ligneuses
fluviale et les inondations et par conséquent qu’en espèces herbacées. Elle permettra aussi
gouverne la distribution des groupements une meilleure protection des forêts galeries qui
végétaux. Elle influe également sur la diversité abrirent une forte diversité pour la flore totale
des groupements végétaux. Les associations à du Burkina Faso.
Mitragyna inermis des lits et des dépressions sont
6 REMERCIEMENTS
Nous remercions le Pr Rüdiger WITTIG, le DIMOBE Kangbéni et KADEBA Abel pour la
Projet BIOTA West, et l’UICN qui ont financé réalisation de la carte.
cette étude. Nous remercions également
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