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PROGRAMME CADRE DES INTERVENTIONS DU FIDA EN MILEU

RURAL AU BENIN (ProCaR)


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PROJET D’APPUI AU DEVELOPPEMENT DU MARAICHAGE
(PADMAR)
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VEGETALISATION DES SITES MARAICHERS


APPUYES PAR LE PADMAR

NOTE METHODOLOGIQUE

Mars 2020
Sommaire :

Page
Introduction
1. Définitions 3
2. Principales étapes du processus 3
3. Principales espèces recommandées 4
4. Techniques de végétalisation des sites maraichers 5
5. Acquisition des plants 6
6. Mise en terre et entretien des plants 6
7. Dispositions préalables 7
Conclusion 7

Végétalisation des sites maraichers appuyés par PADMAR _ Note méthodologique 2


Introduction
Au Bénin, l’aménagement des exploitations maraichères se traduit le plus souvent par
une destruction quasi systématique du couvert végétal par souci de recherche
d’ensoleillement. Cet état de choses entraine de nombreux inconvénients parmi
lesquels une dégradation des berges des cours d’eau, l’érosion des sols,
l’appauvrissement des sols, le manque d’humidité, l’augmentation de la pression
parasitaire, la dégradation de la diversité biologique des sites maraichers, la
diminution du couvert végétal pouvant servir de puits de carbone, etc….
L’agroforesterie (végétalisation), pratique ancienne couramment utilisée en Afrique de
l’Ouest, est aujourd’hui remise à l’ordre du jour pour permettre de concilier les
exploitations agricoles héliophiles comme les exploitations maraichères et la
protection des arbres.
L’agroforesterie est une pratique agro-écologique très encouragée de nos jours. Elle a
de nombreux avantages et permet de promouvoir non seulement la gestion durable des
terres mais aussi contribuer à promouvoir les espèces végétales à haute valeur
nutritives. C’est dans ce cadre que le PADMAR s’est engagé à encourager le
développement de l’agroforesterie sur les différents sites maraichers. Cette opération
a été baptisée : végétalisation des sites maraichers. La plupart des espèces sont
locales, d’autres sont exotiques et leur choix vont refléter des besoins exprimés par les
bénéficiaires, donc en lien avec les habitudes.
La présente note opérationnelle à l’intention des Techniciens Spécialisés en
Maraichage (TSM) et Maraichers Relais (MR) fait un bref aperçu des principales étapes
de mise en œuvre de cette activité.
1. Définitions 
La végétalisation (agroforesterie) des sites maraichers, est une technique d’utilisation
des terres dans laquelle les arbres/arbustes (faible ombrage) sont associés aux cultures
maraichères. Cette intégration peut se faire dans l’espace et dans le temps.
Elle est envisagée dans le but de promouvoir la gestion durable des exploitations
maraichères tout en encourageant les différents types d’avantages économiques,
environnementaux, nutritionnels. De façon pratique, la végétalisation va contribuer à :
- Fertiliser les sols des exploitations de la ZIP du PADMAR ;
- Maintenir les berges des cours d’eau riverains des sites maraichers ;
- Promouvoir les espèces à valeurs nutritives prouvées ;
- Constituer un puits de carbone visant à atténuer les émissions de Gaz à Effet de
Serre (GES) ;
- Délimiter les sites maraichers et les différentes allées.
2. Principales étapes du processus :
Une prévision de 150 000 plants agroforestiers a été faite au PTBA 2020 du PADMAR.
Pour mener à bien cette opération, les principales étapes suivantes devront être
suivies :
- Information et sensibilisation des bénéficiaires sur l’approche de mise en œuvre
de l’opération ;

Végétalisation des sites maraichers appuyés par PADMAR _ Note méthodologique 3


- Information des propriétaires terriens par les bénéficiaires sur l’opération de
végétalisation (signature PV) ;
- Collecte des besoins en plants des bénéficiaires sur chaque
exploitation (signature PV) ;
- Formation des maraichers relais sur la conduite de la végétalisation avec l’appui
des ATDA, des services communaux des eaux, forêts et chasse et des personnes
ressources.
- Commande des plants auprès des pépiniéristes locaux ;
- Préparation de la mise en terre des plants (piquetage, trouaison) ;
- Livraison des plants sur les sites et réception par les bénéficiaires ;
- Mise en terre des plants ;
- Entretien des plants mis en terre par les bénéficiaires ;
- Regarnissage.
3. Principales espèces recommandées
Les besoins seront recensés auprès des bénéficiaires du PADMAR sur chaque site de
production ayant manifesté de l’intérêt pour l’opération. Aux préalables, les
coopératives doivent être sensibilisées sur les utilités des différentes espèces
disponibles notamment les vertus nutritionnelles. Les TSM et MR veilleront également à
ce que les intérêts des femmes et des jeunes ne soient pas occultées dans la sélection
des plants par les coopératives.
Sans être exhaustif, le répertoire d’espèces ci-dessous peut être proposé aux
coopératives pour faciliter le choix des espèces par ceux-ci. Selon les différents usages
qui leur sont connus, nous avons :
A. Espèces agro-forestières à usages de fertilisation, brise vent ou protection
antiérosive :
1. Moringa oleifera (Moringa) ;
2. Leuceana leucocephala (Leuceana) ;
3. Glyricidia sepium (Gliricidia) ;
4. Cajanus cajan (Pois d’angole) ;
5. Alibizia lebbeck ;
6. Gmelina arborea (Gmelina) ;
7. Acacia auriculiformis ;
8. Autres (espèces locales adaptées à la vallée, ou autre à préciser).
B. Espèces arbustes épineux pour servir de haie vive autour des exploitations
1. Haematoxylum campechianum (campêché) ;
2. Acacia nilotica ;
3. Autres (à préciser).
C. Espèces agro-forestières à valeur nutritive et à faible ombrage :
1. Moringa oleifera (Moringa) ;
2. Carica papaya (papayer) ;
3. Citrus sinensis (oranger) ;
4. Psidium guajava (goyavier).
5. Autres (à préciser)

Végétalisation des sites maraichers appuyés par PADMAR _ Note méthodologique 4


4. Types de techniques de végétalisation des sites maraichers
Plusieurs techniques ou pratiques de végétalisation peuvent être envisagées sur les
différents sites pour conduire les opérations de végétalisation, parmi lesquelles :
4.1. Plantation de démarcation (ou de lisière)
Les plantations de délimitation des sites constituent un moyen de matérialiser les
bords (pourtour) des exploitations et en marquent les limites. Elles peuvent être aussi
utilisées pour délimiter les allées sur les sites de grandes superficies comme ceux de
Sèmè Kpodji.
4.2. Brise vent
Les brise vent sont des rangés d’arbres et/ou arbustes qui protègent les champs, les
jardins des rafales de vent. Bien conçu et entretenu, le brise vent ralentit la vitesse du
vent sur le champ, ce qui limite les dommages sur les cultures causés par la pression
du vent.
4.3. Arbres dispersés
Cette pratique correspond à la présence d’arbres systématiquement et irrégulièrement
dispersés sur toute la surface d’un champ, sous lesquels les cultures se développent.
Généralement, les arbres dispersés apportent une plus-value, comme des fruits mais
aussi d’autres avantages comme l’amélioration de la fertilité du sol, la conservation de
son humidité, le ralentissement des vents violents, l’ombrage pour le repos des
maraîchers etc…
4.4. Culture en couloirs
Cette pratique consiste à planter des rangées d’arbres ou d’arbustes à l’intérieur
desquelles les cultures sont entretenues. Le but principal étant de maintenir ou
d’accroître le rendement des cultures en améliorant la fertilité du sol. Cette technique
sera utilisée prioritairement sur les berges des cours d’eau qui bordent certains sites et
qui sont dégradées. Conformément à la législation, sur 25 m de part et d’autres des
berges des cours d’eau, tout défrichement et débroussaillage est interdit. Certaines
berges étant déjà dégradée, la végétalisation permettra de restaurer ces berges. De ce
fait, toute la partie de la berge (25 m) devra être replantée avec des espèces
agroforestières (fertilisantes, fruitières ou nutritives) sur plusieurs lignes avec un
écartement compris entre 2m*2m à 4m*4m.
4.5. Approche recommandée
Ces techniques peuvent être utilisées seule ou de façon combinée. Avec la mise en
route prochaine des aménagements, nous recommandons une approche très prudente
qui permettrait de ne pas interférer avec les aménagements. Cette approche intégre
les 03 techniques suscitées : une plantation de démarcation pour délimiter le pourtour
des exploitations (une rangée d’arbres avec 1m à 2m d’écartement), des allées sur les
grands périmètres (Sèmè Kpodji, autres) ou pour subdiviser l’exploitation en bloc d’au
moins un hectare. A l’intérieur des exploitations (ou de chaque bloc subdivisé), une
mise en terre des arbres à faible ombrage de façon dispersée dans l’exploitation avec

Végétalisation des sites maraichers appuyés par PADMAR _ Note méthodologique 5


un nombre variant entre 25 à 40 (au maximum) pieds à l’hectare, incluant les pieds
d’arbres déjà existants sur l’exploitation. Enfin, il est recommandé de faire la
délimitation des parcelles (400m2, 800 m2 ou 1250 m2) avec des plantes herbacées à
multiples vertus telles que Cymbopogon citratus (citronnelle, vertus insectifuge),
Vétiver (Vetiveria zizazoides, lutte anti-érosive), etc, …
Pour les sites ayant déjà fait l’objet de végétalisation en 2019, le regarnissage
(remplacement des plants morts) prendra la place de la plantation de démarcation
(délimitation) et des compléments pourront être effectués sur les espaces qui
n’avaient pas pu être touchés l’an écoulé.
La plantation de démarcation servira pour réaliser les haies vives avec des espèces
épineuses tout autour des exploitations pour les sites confrontés au problème des
dégâts d’animaux domestiques ou transhumants.
L’opération de végétalisation intégrera les cultures en couloirs sur les sites ayant des
berges de cours d’eau dégradées.
La figure ci-après présente un petit aperçu de l’état projeté des exploitations après la
végétalisation.

5. Acquisition des plants


Les expressions de besoins sur chaque site seront compilées par Commune. Les
acquisitions se feront par le biais de passation de marchés au niveau du PROCAR (AMI,
ouverture et analyse des offres, ordre de travail) au profit des pépiniéristes locaux.
Des ordres de travail seront établis par pépiniériste et les livraisons de plants faites sur
les sites des bénéficiaires. Chaque livraison sera assortie d’un PV de réception signé
par tous les acteurs présents : Responsable communale des maraichers, représentant
de la Mairie, Responsable du Service des eaux, forêts et chasse, Responsables des

Végétalisation des sites maraichers appuyés par PADMAR _ Note méthodologique 6


coopératives bénéficiaires, Maraichers relais, TSM de la commune, RSECC ou son
représentant, RPM ou son représentant.
Les plantes herbacées -Cymbopogon citratus (citronnelle, vertus insectifuge), Vétiver
(Vetiveria zizazoides, vertus anti-érosive), etc …- ne seront pas acquises par le Projet.
Ces espèces seront fournies par les bénéficiaires, ce qui sera comptabilisé dans leur
contrepartie en plus de leur force de travail pour l’opération.

6. Mise en terre et entretien des plants


Les opérations de préparation de la mise en terre des plants (nettoyage, piquetage,
trouaison), la mise en terre proprement dite et l’entretien des plantes seront exécutés
par les bénéficiaires eux même avec l’appui technique et la supervision des TSM, de la
CCeC/ATDA et du service communal des eaux, forêts et chasse.
Pour faciliter ces différentes opérations, une formation sera organisée en Juin au
profit des Maraichers Relais (MR) des Communes concernées sur différentes
thématiques. Ces MR à leur tour devront restituer dans chaque commune le contenu
des formations, permettant ainsi de toucher les acteurs des différentes Communes.
Au cours de l’opération, des formations/sensibilisations thématiques seront organisées
par site sur différentes thématiques (importance de l’arbre, intérêts de
l’agroforesterie, aspects nutritionnels, etc….) au profit des bénéficiaires des
coopératives.
7. Dispositions préalables à prendre sur chaque site
En vue d’assurer la durabilité de l’action, les dispositions préalables suivantes doivent
être prises :
- Le site à végétaliser doit être un site actif et sécurisé (acte foncier disponible) ;
- Les propriétaires terriens concernés doivent être consultés par les coopératives
bénéficiaires et donner leur accord préalable pour la mise en œuvre de
l’opération de végétalisation (PV de séance) ;
- Les bénéficiaires doivent marquer leur accord préalable pour l’opération et leur
besoin en plants (actés dans un PV).
Conclusion
La présente note méthodologique est proposée dans l’optique de faciliter le
déroulement des opérations de végétalisation des sites maraichers PADMAR. Des
espèces agro-forestières et autres techniques de végétalisation ont été définies mais
ne sont pas exhaustives. Selon les spécificités des sites et les besoins des bénéficiaires,
des ajustements peuvent être opérés par les équipes terrain.
Ces opérations permettront d’atteindre de nombreux objectifs : promouvoir la GDT,
fertiliser les sols, protéger les exploitations des dégâts dus aux animaux en divagation,
de contribuer à la mise en place du volet nutritionnel du PADMAR, etc …. Ces
différents résultats seront capitalisés pour renseigner les indicateurs environnements
(ASAP) du PADMAR notamment « superficie soumise à une gestion résiliente au
climat » dont la cible est de 545 Ha cette année 2020.

Végétalisation des sites maraichers appuyés par PADMAR _ Note méthodologique 7

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