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N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019 1
Agriculture du Maghreb www.agri-mag.com
2 N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
Sommaire
Sommaire
EDITIONS AGRICOLES
Sarl de presse - Fertilisation de couverture 4
Au capital de 100 000,00 dhs des blés, opération ultra sensible
R.C.: 127029

- Gestion intégrée des mauvaises herbes,


I.F.: 01006251
Patente N° : 35870166
Autorisation : maladies et ravageurs dans le système
GROUPE HASSAN DERHEM
blé - légumineuse en semis direct 10
22 bis, rue des Asphodèles - Principales maladies du blé au Maroc 14
Résidence Zakia - Quartier Burger
20380 Casablanca
Tél. : 212 (0) 522 23 62 12
212 (0) 522 98 07 71 ‫مكافحة األعشاب الضارة بزراعة‬
agriculturemaghreb@gmail.com
www.agri-mag.com
30 ‫احلبوب اخلريفية‬
Directeur de publication
Abdelhakim MOJTAHID ‫ترشيد إستعمال سماد التغطية في‬
Rédacteur en Chef
Ingénieur Agronome
25 ‫زراعة القمح‬
Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes
Ingénieurs Agronomes
Abdelmoumen Guennouni
Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro :


Pr. Ezzahiri Brahim
Ramdani Abdelhamid
Hamal Abdelhamid
Essahat Abderrahim


Attachée de Direction
Khadija EL ADLI

Directeur Artistique
Nos annonceurs
NASSIF Yassine AGRIMATCO 15 DU MAROC 2 SCPC SAPEL 24
ARYSTA 21 MAMDA 28 SONACOS 31
Imprimerie BASF 17 MARBAR CHIMIE 19 TESSENDERLO 9
PIPO CRÉDIT AGRICOLE SCPC SAPEL 5 TIMAC AGRO MAROC 7
Tous droits de reproduction
autorisés avec mention impérative
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et complète du journal.
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Fertilisation

Fertilisation de couverture des


blés, opération ultra sensible
Abdelmoumen Guennouni

La fumure de couverture est l’apport d’engrais minéral en surface sur une culture déjà
installée, contrairement à la fumure de fond qui est incorporée au sol au moment de la mise
en place des céréales. La fertilisation azotée est la seule utilisable en couverture, puisque la
totalité du phosphore et de la potasse est normalement apportée en fond, avant le semis.
La fertilisation azotée, facteur décisif dans
l’intensification de la production céréalière, est
difficile à maîtriser en raison de la complexité
des facteurs qui peuvent influer sur son action.

Stratégies de fertilisation
La base de toute stratégie de fertilisation des
céréales est de commencer par évaluer les
objectifs de rendement dans les conditions
de la parcelle (précédent cultural, type de sol,
réserves, …), de la campagne (pluviométrie
probable, climat), de la variété, des soins
apportés à la culture, … Une fois déterminé
ce rendement, l’agriculteur peut passer au
calcul des quantités d’éléments fertilisants
nécessaires à sa culture.
Les doses totales d’engrais à apporter sur le
cycle sont réparties entre engrais de fond (N,
P, K, …) et de couverture (essentiellement
azotés). Le raisonnement de la fertilisation
azotée des blés, dur et tendre, doit intégrer
trois critères majeurs : la dose totale, le
fractionnement et la forme de l’engrais.
ne sont pas réguliers tout au long du cycle cycle ;
1- La dose  de production. En conséquence, les engrais - Limiter le reliquat post récolte, inutilement
Les doses d’engrais azotés à appliquer en azotés sont de préférence, fractionnés en perdu ;
couverture représentent la dose totale calculée plusieurs apports selon les conditions de - Maximiser la teneur en protéines, essentielle
initialement dont il faut ôter ce qui a été culture et les phases de développement pour la transformation. 
apporté en fond. Sans oublier que la matière des plantes (voir encadré BBCH). Malgré le
organique (restitution de la paille, apports de travail supplémentaire que ça occasionne, les Dans les régions à plus forte pluviométrie
fumier ou similaire, toutes deux presque pas avantages du fractionnement sont nombreux ou en irrigué, l’engrais de couverture doit
pratiquées chez nous) joue un rôle primordial. et amplement justifiés. En effet, en limitant les être fractionné en deux ou trois apports. En
En effet, elle intervient dans l’entretien de la vie apports précoces, le fractionnement permet outre, en cas de forte pluviosité des apports
et la fertilité des sols et de leur richesse sur le de : supplémentaires (5 à 30%) doivent être
long terme, en éléments minéraux. - Compenser la forte mobilité de l’azote due à effectués pour compenser les pertes par
Concernant la répartition entre engrais sa grande solubilité ; lessivage, surtout en sols légers (sableux).
azotés de fond et de couverture, et vu les - Bien couvrir les besoins de la culture sur tout De nombreuses méthodes ou des outils d’aide
faibles besoins des céréales en début de cycle son cycle ; à la décision de plus en plus perfectionnés,
(réserves contenues dans le grain), on estime - Éviter les pertes par lessivage, volatilisation permettent de chiffrer la dose totale d’engrais
que seuls 15% du total doit être apporté en ou dénitrification ; azotés et leur fractionnement sur le cycle de
fond, avant semis. Le restant de la dose d’azote - Ajuster la dose selon l’état de la végétation la culture. Certaines méthodes empiriques
à apporter en couverture est de 85% de la et l’importance des précipitations (ou de préconisent :
quantité totalité calculée au départ. l’irrigation) ; - 1/3 de la dose totale au semis + 2/3 de la dose
- Atteindre le rendement optimual ; totale au stade épi à 1cm,
2- Pourquoi fractionner les apports - Meilleure utilisation de l’azote apporté, - 1/3 de la dose totale au semis + 1/3 au stade
azotés ? puisqu’il permet de suivre au plus près les épi à 1 cm + 1/3 au stade montaison
Les besoins en éléments nutritifs de la plante besoins en azote du blé tout au long de son - répartir les doses de couverture en 3 apports

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Fertilisation
(voir schéma ci-après). Les experts s’accordent
pour dire que le fractionnement en trois
apports est la stratégie la plus efficace pour
viser à la fois des hauts rendements et des
fortes teneurs en protéines.

NB : Les teneurs en protéines du grain sont


influencées par plusieurs facteurs dont : la
variété cultivée, l’azote apporté (dose totale,
forme, fractionnement, interaction avec
d’autres éléments) et autres facteurs agro-
climatiques (climat, sol, etc.). A signaler que
l’azote contenu dans les grains provient pour
80% de d’azote absorbé avant la floraison et
20% de l’absorption post floraison.

Apports tardifs et protéines


La troisième application d’azote est considérée
comme un apport de « confort ». En effet,
l’absorption d’azote allant à la production de
protéines dans le grain a lieu plus tard que
celle allant à l’amélioration du rendement.
Ainsi, l’amélioration du taux de protéines
des blés passe par un dernier apport courant
montaison à début épiaison.
La teneur en protéines est une qualité
importante des blés. C’est un facteur essentiel
pour les minotiers même s’il n’est pas
actuellement pris en considération chez nous
pour la commercialisation.
Pour le blé dur, les besoins en azote sont
supérieurs à ceux du blé tendre. Une Source : Arvalis
fertilisation azotée bien maitrisée, en plus de
concilier rendement et taux de protéines élevé
(indispensable pour la commercialisation),
permet d’éviter ou de limiter le mitadinage
(accident physiologique qui se produit lors Mode de transformation des différentes formes d’engrais azotés
de la maturation et provoque l’apparition jusqu’à la forme absorbée par les plante
de portions farineuses dans l’albumen,
altérant les qualités de la farine). L’objectif est de sa faible perte par lessivage. nitrate d’ammoniaque et l’ammonitrate (la
d’atteindre autour de 14 % de protéines dans En plus, certains agriculteurs optent pour plus chère). L’urée est utilisable à toutes les
le grain, afin de produire des pâtes d’une son utilisation en début de culture en raison époques de l’année et principalement en
tenacité suffisante, et la conduite adéquate de l’effet pesticide qu’exerce le souffre qu’il couverture. Cependant, son épandage sur
de la fertilisation azotée est primordiale pour contient (23 à 24 %) sol sec en période chaude peut entraîner des
atteindre cet objectif. Pour rappel, le blé dur 2. L’ammonitrate (33,5%, moitié azote nitrique, pertes par volatilisation et des brûlures sur la
est plus riche en gluten, mélange de protéines moitié ammoniacal) : associe l’effet ‘’coup de culture.
qui a une très grande importance dans le fouet’’ de la partie nitrique, plus mobile et
processus de panification. directement assimilable par les plantes, et Ces trois types, et principalement le sulfate
l’action moins rapide de la partie ammoniacale. d’ammoniaque, ont la propriété d’être
3- Les types d’engrais Les nitrates, non retenus par le complexe acidifiants, ce qui est préconisé pour les sols
de couverture argilo-humique du sol, sont très solubles basiques (cas le plus fréquent au Maroc).
L’azote comme engrais simple existe sur le dans l’eau et risquent une perte importante
marché marocain sous trois formes principales par lessivage en cas de fortes précipitations. Quantités et stades pour
figurant ci-après avec leurs caractéristiques et L’ammonitrate est l’engrais azoté le plus utilisé les apports de couverture
utilisation principale : en cours de culture en raison de sa souplesse Au vu de ce qui précède, l’agriculteur devrait
1. Le sulfate d’ammoniaque (21%) : l’azote d’utilisation, de son effet immédiat, … raisonner ses apports de couverture de
ammoniacal résulte de la transformation plus 3. L’urée (46%) : elle subit, en 7 à 10 jours, façon à fournir à sa culture les quantités
ou moins rapide, par l’activité microbienne, une double transformation avant de devenir nécessaires conformément à ses besoins
de l’azote organique du sol. C’est une accessible aux plantes. Elle se transforme en tout au long du cycle. Il est inutile de
forme transitoire qui sera transformée en azote ammoniacal (par hydrolyse) puis en dépasser les doses calculées puisque l’excès
azote nitrique (nitrification). Le sulfate azote nitrique après nitrification. C’est aussi d’azote a de nombreux effets négatifs pour
d’ammoniaque est utilisé en engrais de fond l’engrais azoté le plus économique, puisque la céréale. Ainsi, il provoque la verse avec
en raison de son action lente et progressive et l’unité fertilisante coûte moins cher que le perte de rendement, de qualité et difficultés

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de récolte, le rallongement du cycle et une - Le premier apport s’effectue au stade tallage initial de la dose pour positionner les apports
croissance végétative plus rapide aux dépens (qui commence après la 4ème feuille), mais peut et éventuellement de les ajuster Il existe un
de la qualité du grain. Il augmente aussi la être légèrement retardé si l’apport de fond grand nombre d’outils, certains pouvant
sensibilité aux maladies cryptogamiques, de était plus élevé. Les quantités à apporter ne être utilisés directement par les agriculteurs,
même qu’il est économiquement injustifié devraient pas dépasser le 1/3 ; d’autres nécessitant une intervention externe.
(dépenses supplémentaires n’améliorant - Le deuxième apport, semi-tardif, doit survenir Ils fonctionnent de façon différente et peuvent
pas le rendement) sans oublier les effets sur au stade montaison et les quantités d’azote être classés en fonction des indicateurs pris
l’environnement (pollution aux nitrates des représenter les 2/3 restants sauf en cas de en compte (croissance, couleur, teneur en
nappes). faibles précipitations. Dans ce dernier cas et nitrates et chlorophylle). Il existe également
A titre indicatif, un exemple est donné dans le éventuellement pour améliorer le taux de de multiples logiciels ou applications qui
tableau ci après, dans le cas d’un champ de blé protéines dans le grain, une partie de la dose aident à la réalisation du bilan prévisionnel de
dans une région bour favorable en année de pourrait être reportée à un troisième apport au fertilisation ainsi que des outils de plus en plus
précipitations ‘‘normales’’ pour un objectif de stade gonflement. Pour le blé dur, ce troisième perfectionnés : testeurs portatifs, des capteurs
apport, essentiel pour la richesse en protéines, montés sur le tracteur, drones, imagerie et
rendement de 30 à 50 qx/ha :
peut être retardé jusqu’au stade dernière outils satellitaires, …. Cependant ces outils,
feuille. de prix variant fortement et d’utilisation hors
Rendement
N Total* Fond Couverture Dans tous les cas, l’agriculteur connaissant de portée de la majorité des agriculteurs, sont
espéré (qx/ha)
mieux ses parcelles et sur la base de ses quasiment inconnus au Maroc.
30 90 – 105 13-15 77 – 90 observations et éventuellement d’analyses,
40
120 –
18-20 102 – 120 est le mieux placé pour ajuster ces différents NB : Il est préférable, si l’accès aux parcelles
140
calculs et répartitions aux besoins réels de ses est possible, de désherber avant d›apporter
150 - cultures. les engrais de couverture pour éviter la
50 22-25 128 - 150
175
Cependant, dans la pratique céréalière concurrence par les adventices.
* La dose totale d’azote a été calculée sur la
marocaine, la grande majorité des agriculteurs
base de 3 (blé tendre) à 3,5 (blé dur) kgs d’azote
utilisant des engrais (environ 50%, sur Techniques d’application
par quintal de blé à récolter, les analyses (sol,
20% des superficies, essentiellement des des engrais de couverture
feuilles, …) restant indispensables pour le
exploitations moyennes à grandes) se bornent Sur les petites parcelles, les engrais
calcul précis des quantités à apporter à la généralement, à des apports inférieurs aux de couverture peuvent être apportés
culture. recommandations techniques et assez mal manuellement alors que sur des superficies
Dans nos conditions, les doses d’azote réparties sur le cycle. En effet, ils se limitent à plus grandes l’utilisation d’épandeurs
calculées pour la couverture, sont apportées quelques quintaux de DAP (18-46-0) ou d’autres permet des gains importants en termes de
au mieux, en deux fois, si les précipitations formules, en fond selon les types d’engrais temps (fenêtre réduite), de rentabilité et
sont suffisantes, et rarement en 3 fois : disponibles, leurs moyens de financement, et d’homogénéité (uniformité) d’application.
de l’ammonitrate (33% N) en couverture (entre Cependant, il est souvent difficile de trouver
tallage et montaison). Les quantités apportées le bon compromis entre l’accès du tracteur
en couverture sont fluctuantes et dépendent dans le champ et la nécessité d’humidité pour
des années, des précipitations et des prix des l’apport d’engrais azotés (sols trop ou pas
engrais azotés sur le marché, sujets à de fortes assez humides). En effet, l’apport d’engrais de
spéculations par les intermédiaires. couverture nécessite un minimum d’humidité
Habituellement, le raisonnement des petits et le passage du tracteur avec un épandeur
producteurs (échaudés par plusieurs années chargé en engrais est plus difficile en terrain
de sécheresse ou faiblesse des précipitations) lourd, trop humide et en plus il laisse des traces
est dicté par la peur des aléqs climatiques. Aini, qui seront très gênantes pour le travail de la
ils apportent le moins possible en engrais de moissonneuse-batteuse.
fond en pensant compenser par des apports Les distributeurs d’engrais les plus utilisés au
ultérieurs de couverture si les précipitations Maroc sont des appareils centrifuges portés
sont suffisantes, sans tenir compte de la par le tracteur et constitués d’une trémie
composition de ces engrais. de capacité variable (300 à 400 kgs ou plus
selon les modèles). La trémie est munie d’un
Outils de pilotage de la fertilisation azotée  agitateur pour éviter tout engorgement de
Ce sont des outils d’aide à la décision qui l’outil. L’épandage de l’engrais, qui s’écoule
visent à optimiser les apports azotés sur la par gravité, se fait par projection des granulés
culture et viennent en complément du calcul à une distance pouvant aller jusqu’à 10 m

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Fertilisation
grâce à deux ou le plus souvent un seul disque 33% des besoins réels des blés. Ce circuits de commercialisation ainsi que
horizontal, situé à la base de la trémie, et faible niveau d’utilisation se traduit par d’améliorer les aides publiques et le revenu
entraîné à grande vitesse par la prise de force un appauvrissement continu des sols des céréaliculteurs.
du tracteur. marocains, handicape la production Des efforts ont été faits, mais d’autres
A remarquer que la quantité d’engrais tombant céréalière et met à mal l’autosuffisance plus importants, sont encore à faire.
aux extrémités des planches est plus faible que alimentaire du pays. Les aléas climatiques Le diagnostic est connu les mesures
le reste de la largeur de travail. Pour compenser y sont pour quelque chose, mais ils ne appropriées aussi, reste à les appliquer
cette hétérogénéité, on peut réduire la sont pas les seuls en cause. Pour rattraper pour l’intérêt de notre agriculture et de
distance entre les passages du matériel pour ce retard, il est nécessaire de renforcer le notre pays.
que les deux largeurs successives se recouvrent conseil aux agriculteurs, de maitriser les
légèrement.

Les principaux défauts de la fertilisation


minérale sont dus à plusieurs facteurs dont on
Rôle du potassium à des stades critiques qui précèdent les
pics d’absorption de potasse par le blé
Le potassium joue un rôle important dans
peut citer : (remplissage des grains). Les applications
la physiologie des plantes et les fonctions
métaboliques majeures  : synthèse de K-Leaf® sont un complément à la
- Insuffisance des doses totales apportées des protéines  , enzymes, vitamines, fertilisation au sol dont il améliore
- Mauvaise répartition des apports et leur photosynthèse, fonctions de transport et l’efficacité.
contrôle de la transpiration des plantes. Les essais réalisés par l’IAV Hassan II en
fractionnement
Par l’interaction N/K, le potassium renforce 2013 et 2014 sur blé tendre et blé dur ont
- Production dépassant les rendements prévus
également l’effet de l’azote. Il en est de démontré l’efficacité de tels traitements sur
initialement le rendement et le Poids de Mille Grains.
même du soufre qui est pour sa part un
constituant essentiel des protéines et de D’autres essais ont également démontré
La consommation d’engrais au Maroc, dont leur qualité. que les applications foliaires de K-Leaf®
les engrais azotés, a connu au cours des C’est pourquoi Tessenderlo Kerley (ARC, Egypte-2010 ) sont d’autant plus
décennies une fluctuation importante. Les International a mis au point une spécialité efficaces que les conditions de culture sont
données de la FAO indiquent cependant foliaire – K-Leaf®, à base de potasse et peu favorables. Ainsi les applications de
qu’elle a stagné au cours des dernières soufre qui répond aux besoins précis des K-Leaf® aident les cultures à exprimer leur
décennies et qu’elle ne représente que céréales. Ce produit très soluble s’applique plein potentiel.

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Phyto-protection

Gestion intégrée des mauvaises herbes,


maladies et ravageurs dans le système
blé - légumineuse en semis direct
Ramdani Abdelhamid, Hamal Abdelhamid et Essahat Abderrahim / INRA – CRRA Meknès
Le semis direct est la charnière sur laquelle repose la réussite de l’agriculture de conservation. Par ailleurs, la durabilité
et l’efficience du système semis direct repose sur quatre piliers à savoir la suppression du labour et donc la disponibi-
lité de semoirs appropriés ; la gestion des résidus (couverture permanente du sol par un ‘Mulch’) et par conséquent la
gestion des contraintes biotiques associées ; la gestion des mauvaises herbes et la diversification et l’allongement des
rotations culturales.

Il est donc impératif d’assurer une bonne action (céréales, légumineuses, oléagineux, rencontrée. En guise d’exemple, les princi-
gestion des contraintes biotiques en l’occur- ….). Les herbicides utilisés pour le désherba- pales mauvaises herbes rencontrées dans
rence les adventices ou mauvaises herbes, ge chimique total des parcelles ‘semis direct’ les parcelles ‘semis direct’ à Oued Amlil sont
maladies et ravageurs pour assurer la réus- figurent dans le tableau ci-dessous (Tableau le brome rigide, la folle avoine, le chiendent,
site et la durabilité du système semis direct 1). la moutarde des champs (Sinapis arvensis),
et donc de l’agriculture de conservation. Le Liseron des champs (Convolvulus arven-
La dose de l’herbicide varie selon le degré sis), Raphanus raphanistrum, Anchusa itali-
d’infestation et le type d’espèces rencon- ca (Planche 1) et le Laiteron (Sonchus spp.).
Gestion des adventices trées dans chaque parcelle. Elle varie de un Dans une parcelle à Ras Tabouda, c’est plutôt
en semis direct à trois litres par hectare dans 200 litres de
bouillie et s’applique 7 à 10 jours avant le
le brome rigide qui était dominant suivi par
la folle avoine, le ray grass (Lolium rigidum)
semis. Cependant, en cas d’absence total de et d’autres mauvaises herbes dicotylédones.
Contrôle chimique des mauvaises herbes, situation fréquente en cas Tous ces herbicides sont à base de glypho-
adventices en pré-semis du retard des premières pluies, il est donc sate, matière active dont l’utilisation est
devenue controversée et est même bannie
Le contrôle chimique des adventices en inutile d’appliquer un désherbant avant
semis. Par ailleurs, d’autres spécialités com- par certains pays. Il est donc fort nécessaire
pré-semis a pour objectif d’éradiquer toutes de chercher des substituants. A cet égard,
espèces de mauvaises herbes avant semis merciales aussi à base de glyphosate sont
les herbicides à base de l’aminotriazole ou
afin d’assurer une levée homogène de la disponibles sur le marché (ATILA, KALACH, de Paraquat et qui sont des herbicides de
culture et d’éviter toute sorte de compétition NASA, OURAGAN, SIKOSTO, LE PRINCE, etc.). contact à action rapide et non sélectifs pour-
des mauvaises herbes avec la culture. La dose d’herbicide est recommandée selon raient être utilisés pour cette fin.
Toutes les cultures sont concernées par cette le degré d’infestation et le type d’espèces
Contrôle chimique des
Tableau 1 : Désherbage chimique total des parcelles ‘semis direct’ avant semis adventices sur blé
Nom commercial Matière active Dose (PC) Nombre de jours en post-levée
La réussite du contrôle chimique des mau-
(teneur) avant semis vaises herbes sur céréales en post-levée est
SYSTEMIC* Glyphosate -sel tributaire du choix de l’herbicide et de la
période d’application. Le choix se base sur le
GLY*
d’isopropylamine 1 à 3 l/ha 7 à 10 jours degré d’infestation et le type d’espèces ren-
CENTAURE contrées dans chaque parcelle. L’efficacité
(360 g/l) est meilleure quand la lutte est faite tôt sur
ROUD UP
mauvaises herbes très jeunes.
* Herbicides fournis aux agriculteurs bénéficiaires des essais ‘semis direct’ dans La plupart des adventices inventoriés sur
le cadre du projet ACCAGRIMAG les parcelles semis direct sont des dicotylé-

Anchusa italica, hôte alternatif fonc- Anchusa italica fortement atta-


tionnel de la rouille brune du blé quée par la rouille brune. Orobanche et
Anthracnose
sur pois chiche

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Tableau 2 : Contrôle chimique des adventices sur blé en semis direct
Nom
Matière active (teneur) Dose (PC) Cibles Stade d’application
commercial
PALLAS 45OD Cloquintocet-mexyl (Safener) (90 g/l) + Pyroxulam(45 g/l) 0.5 l/ha
COSSACK OD Iodosulfuron-methyl-sodium (7,5 g/l) + Mefenpyr-diethyl(22,5 g/l) 1 l/ha
+ Mesosulfuron-methyl (7,5 g/l) Graminées
OTHELLO Diflufénicanil (DFF 50 g/l) + Mésosulfuron-méthyl (7.5 g/l) 1,5 l/ha annuelles et
Début tallage du blé
+Iodosulfuron-méthyl sodium (2.5 g/l) et un phytoprotecteur Dicotylédones
(méfenpyrdiéthyl (22.5 g/l)) annuelles
ATLANTIS WG Mésosulfuron-méthyl 30 g/kg + Iodosulfuron-méthyl sodium 6 g/ 0,5 kg/ha
kg et un phytoprotecteur (Méfenpyr-diéthyl 90 g/kg)
MUSTANG 306 2,4-D(300 g/l) +Florasulame (6,25 g/l) 0,5 l/ha 3 feuilles -Début tallage du
SE blé
Dicotylédones
PRINTAZOL 75 2-4D+2-4MCPA (330+285) g/l 1 l/ha annuelles Fin tallage – début montaison
GRANSTAR WG Tribenuron Methyl (750 g/kg) 12,5 g/ha Début tallage du blé
Tableau 3 : Herbicides utilisés en post-semis prélevée pour contrôler
dones. Pour les graminées, la folle avoine, les Graminées et Dicotylédones sur fève, fèverole et pois chiche en semis direct
l’alpiste, le rays gras et le brome constituent
les principales adventices. Nom Commercial Dose (P.C) Matière active (teneur)
L’utilisation des herbicides anti-graminées GUARDIAN 1,5 l/ha Acetochlore +Furilasole (Safener) (840+28 g /l)
associés à des herbicides anti-dicotylédones
(un seul passage) assure un bon contrôle des AFALON 50 0,5 l/ha Linuron 50
deux types de mauvaises herbes. Plusieurs STALLION 2,5 l/ha Clomazone (30 g/l) + Pendiméthaline (333 g/l)
herbicides permettent un très bon contrôle
des graminées annuelles avec une bonne CHALLENGE 2 l/ha Aclonifène (600 g/l)
efficacité contre les dicotylédones. Le ta- PROWL AQUA 2,5 l/ha · Pendiméthaline (455 g/l)
bleau 2 ci-dessous donne des exemples des
herbicides anti-graminées et/ou anti-dicoty- dans le cadre du projet ACCAGRIMAG, le dés- traitement n’a pas donné satisfaction dans
lédones. Néanmoins, sur le marché, il existe herbage chimique en post-levée s’est basé la parcelle ‘semis direct’ à Rass Tabouda ul-
une panoplie d’herbicides pour la lutte sur l’herbicide Cossack à la dose d’un litre tra infestée par le brome rigide. Sa forte
contre les graminées comme Pallas 45 OD par hectare et dans un volume de bouillie de infestation est due à la culture continue de
et Apyros (26,6 g/ha) contre le brome, Ma- 200 l/ha. Le Pallas 45 OD, à une dose de 0,5 l/
jor 25 , Topick 080 (0,75 l/ha) contre l’avoine, blé sur des années et la non utilisation des
ha a été recommandé uniquement pour les
l’alpiste et le rays gras et Hussard Of (1 l/ha) herbicides antigraminées, chose qui a en-
parcelles infestées de brome rigide tout en
contre l’avoine et l’alpiste. Cette gamme de richi le stock semencier du sol. Les bonnes
insistant sur son association avec Mustang
produits est encore plus large dans le cas des 360 pour assurer un bon contrôle des grami- pratiques agricoles recommandées dans ce
dicotylédones qu’elles soient en traitements nées et des dicotylédones. type de cas sont le recours à des semences
précoces ou tardifs : En effet, l’utilisation combinée du Pallas, an- sélectionnées, la pratique de la rotation avec
- Mauvaises herbes en traitements ti-graminées fortement recommandé pour des légumineuses (féverole, pois chiche, pe-
précoces : Pallas 45 OD (0,5 l /ha), Cossack tit pois etc.), des oléagineux (colza, …) et des
le contrôle de ces adventices, et du Mustang
(1 l/ha), Granstar 75 (12,5 g/ha), Hussard Of cultures fourragères, ainsi que l’utilisation
(0,8 l/ha), Lintur (150 g/ha), Mezzo (30 g/ha), 360, très efficace contre les dicotylédones au
stade jeune, assure un contrôle judicieux des des herbicides antigraminées.
Derby 175 (50 ml/ha), Dialen Super (0,75 l/
ha), Arrat (200 g/ha), etc. mauvaises herbes.
- Mauvaises herbes en traitements L’accompagnement technique pour assurer Contrôle chimique des
tardifs : Hussard Of (1 l/ha), Menjel 24 (2 l/ un bon contrôle des mauvaises herbes a été adventices sur légumineuses
ha), Menjel 60 (1 l/ha), Combifluide (0,8 l/ha), effectué tout au long du cycle de la culture.
Agroxone F (1,25 l/ha), etc. Les traitements herbicides appliqués ont Contrôle chimique
assuré une efficacité de contrôle des mau- en post semis-pré levée
Dans le cas des essais semis direct menés vaises herbes de 90 à 98%. Cependant, ce Le contrôle chimique des mauvaises herbes
en post semis - pré levée de la culture est
d’une grande importance surtout en cas de
Orobanche sur lentille non utilisation d’herbicide total avant semis.
Les herbicides utilisés en post-semis préle-
vée pour contrôler les Graminées et Dicoty-
lédones sur fève, fèverole et pois chiche en
semis direct figurent dans le tableau ci-des-
sous (Tableau 3).

Contrôle chimique
en post levée
La maîtrise du désherbage des légumineuses
en semis direct est le garant de l’adoption à
grande échelle de la rotation de ces cultures

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N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019 11
Phyto-protection

l’herbicide avec la culture.


Cette technique permet de contrôler les
mono et les dicotylédones en utilisant
Attaque précoce de des herbicides non sélectifs et de contact
rouille jaune dans comme ceux à base d’’aminotriazole ou de
une parcelle de blé Paraquat.
sur blé en semis
direct Rouille jaune sur blé tendre Contrôle chimique de l’oro-
banche sur légumineuses
L’orobanche est une plante parasite qui
Tableau 4 : Contrôle chimique des adventices sur fèverole en post-levée,
cause des dégâts énormes sur la culture de
conduite en semis direct fève et de féverole. Ces dernières années
Cible Nom commercial Matière active (teneur) Dose (PC) en particuliers dans la région de Zaer, cette
BASAGRAN Bentazone (480 g/l) 1,5 l/ha plante est devenue un problème sur le pois
chiche (Planche 2) et la lentille (Planche 3).
Dicotylédones CORUM* Bentazone (480 g/l) + Imazamox 1,5 l/ha
annuelles (22,4 g/l) Le contrôle chimique de ce parasite est une
option prometteuse mais il faut juste maitri-
LENTAGRAN Pyridat (45%) 1 – 2 kg/ha
ser le choix et la dose de l’herbicide ainsi que
FOCUS Ultra la période d’intervention.
Cycloxydime (100 g/l) 1-1,5 l/ha
Graminées STRATOS Ultra Les herbicides utilisés ainsi que les doses et
le nombre d’intervention figurent dans le
FUZILAD Forte Fluazifop-P-butyl(150 g/l) 0,75 l/ha
annuelles tableau ci-dessous (Tableau 5). Les applica-
GALLANT Super Haloxyfop-R Methyl (104 g/l) 0,5 l/ha tions ou interventions sont décalées de 15
AGIL Propaquizafop (100 g/l) 0,5 l/ha jours. Le 1er traitement se fait au début florai-
PANTERA Quizalofop-P-Tefuryl(40 g/l) 1 l/ha son de la culture.
*Agit partiellement sur les graminées
avec les céréales ou autres cultures et donc cité de ces herbicides vis-à-vis de la culture Gestion des maladies
la garantie de la réussite et la durabilité du et les conditions optimales du traitement et ravageurs
système non labour et par conséquent de
l’agriculture de conservation.
sont d’une grande importance, sachant que
le degré d’efficacité et le niveau de sélectivité
en semis direct
La présence de résidus de cultures en surface
Le contrôle des graminées est facile du fait (phytotoxicité) de ces herbicides dépendent du sol constitue un foyer abritant les cham-
de la disponibilité d’une large gamme d’her- étroitement des conditions climatiques. pignons et les ravageurs pour la culture en
bicides sur le marché (Tableau 4). Les dicoty- L’absence de stress hydrique et thermique place. Cependant, des rotations adaptées, un
lédones, par contre, sont difficiles à contrôler (hautes ou basses température) durant la choix variétal judicieux, une bonne gestion
sachant que très peu d’herbicides sont utili- période de traitement assure et l’efficacité des résidus de récolte et une lutte phytosa-
sés pour cette fin (Tableau 4). contre les adventices et la sélectivité vis-à-vis nitaire appropriée diminuent les risques de
Par ailleurs, l’utilisation du PROWL AQUA ou de la culture (pas ou peu de phytotoxicité). développement des maladies et ravageurs.
GUARDIAN en post semis prélevée de la fé- Certaines espèces adventices sont faible-
verole suivi par un traitement en post levée ment contrôlées par ces herbicides. En guise Gestion des maladies des
par BASAGRAN a donné de très bon résultat. d’exemple, le BASAGRAN ne contrôle pas
De même la séquence ‘PROWL AQUA + BA- totalement Astragalus, Papaver et Plantago. céréales et légumineuses
SAGRAN’ a donné de bons résultats sur pois Ainsi, l’alternative est l’application dirigée en semis direct
chiche. entre les lignes de la culture avec l’utilisation Il est impératif de combiner les méthodes de
Une meilleure connaissance sur la phytotoxi- de cache-buses pour éviter le contact de lutte contre les maladies des céréales et des
légumineuses pour assurer un bon rende-
Anthracnose sur pois chiche ment. Les principales méthodes à combiner
dans le système non labour sont l’utilisation
de semences saines, la rotation allongée des
cultures, la résistance variétale et la lutte
chimique.
Les maladies les plus redoutables sur blé
sont les rouilles en l’occurrence la rouille
jaune (Planche 4), la septoriose, la tache
bronzée et les pourritures racinaires. Celles
observées et contrôlées dans les parcelles
‘Semis direct’ sont particulièrement la rouille
jaune et la septoriose.
Les maladies les plus redoutables sur légu-
mineuses sont le Botrytis (Botrytis fabae /
Botrytis cinerea), l’anthracnose (Ascochyta
fabae), la rouille (Uromyces vicia-fabae) sur
fève et fèverole, l’anthracnose (Ascochyta

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12 N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
Tableau 5 : Contrôle chimique de l’orobanche sur légumineuses alimentaires en semis direct céréales et légumineuses
Fève / Féverole Pois chiche Lentille en semis direct
Nom Matière active Dose par Nombre La mouche de Hesse ou Cécidomyie, Maye-
commercial (teneur) application d’application DA NA DA NA tiola destructor, est l’un des principaux rava-
(DA) (NA)**
geurs du blé au Maroc. La rotation joue un
GLY rôle important dans la réduction des pupes
ROUNDUP (flaxseeds) qui se conserve dans les chaumes
SYSTEMIC de blé et le contrôle chimique (Furadan) est
Glyphosate -sel très peu rentable. La lutte génétique reste le
BOOM Effect
d’isopropylamine 167 cc/ha 2à3 80 cc/ha 2 60 cc/ha 1à2 moyen le plus écologique et le plus efficient.
BOOM Super (360 g/l) Plusieurs variétés de blés sont résistantes à la
CENTAURE cécidomyie en l’occurrence Arrihane, Aguilal
CIBLE et Kharrouba pour le Blé tendre, et Faraj, Ma-
CLINIC rouan, Amria, Nassira, Chaoui et Irden pour
le Blé dur.
rabiei) (Planche 5), la fusariose (Fusarium second au stade épiaison. Le Céphe (Cephus spp) et les pucerons sont
oxysporum f. sp. ciceri) sur pois chiche, la Ceux appliqués sur pois chiche ont pour but aussi d’importants ravageurs du blé.
rouille (Uromyces vicia-fabae) et la fusariose le contrôle essentiellement de l’anthracnose. Les principaux ravageurs des légumineuses
(Fusarium oxysporum f. sp. lentis) sur lentille. BACHLOR a été associé avec l’insecticide sont Sitone (Sitona spp) (Planche 6) et puce-
En guise d’information, les variétés de pois LANNATE pour contrôler l’anthracnose et la rons (Planche 7) sur fève, et la mineuse du
chiche partiellement résistantes à l’an- mineuse du pois chiche. pois chiche. L’insecticide LANNATE a été as-
thracnose sont Zahour, Moubarak, Farihan
socié au fongicide BACHLOR pour contrôler
et Rizki.
Par ailleurs et afin d’assurer une bonne effi-
Gestion des ravageurs des la mineuse et l’anthracnose du pois chiche.
cacité du traitement fongicide et pour éviter
l’émergence de souches de champignons ré- Tableau 6 : Contrôle chimique des maladies des céréales et des légumineuses en semis direct
sistantes aux fongicides comme c’est le cas
Culture Fongicide (SC) Matière active (teneur) Dose (PC)
de la résistance de la septoriose aux strobi-
lurines, nous avons recommandé des fongi- FALCON* Spiroxamine + Tébuconazole + Triadiménole 0,8 l/ha
cides sur blé ayant au moins deux matières SWING GOLD* dimoxystrobine (133 g/l) + d›époxiconazole (50 g/l) 1 l/ha
actives. C’est le cas notamment des fongi-
cides FALCON et SWING GOLD à une dose SOLIGOR Tébuconazole + Protioconazole + Spiroxamine)
de 0,8 et 1 l/ha respectivement (Tableau 6) COMODOR Azoxystrobine (200 g/l) + Cyproconazole (80 g/l) 0,5 l/ha
dans un volume de bouillie de 200 l/ha. Le Blé
RUBRIC Epoxiconazole (125 g/l) 1 l/ha
SWING GOLD est à base de dimoxystro-
bine (133 g/l) (famille chimique des strobi- IMPACT Flutriafol+Carbendazime 1 l/ha
lurines) et d’époxiconazole (50 g/l) (famille CARAMBA Metconazole (90 g/l) 1 l/ha
chimique des triazoles). Le fongicide FALCON
OPERA MAX Pyraclostrobine (85 g/l) + Epoxiconazole (62,5 g/l) 1 l/ha
est composé de trois matières actives (tébu-
conazole, triadiménol et spiroxamine). Pois BACHLOR Epoxiconazole (25 g/l) 0,5 l/ha
En plus des deux fongicides cités ci-dessus, chiche
BELLIS Boscalid (25,2 %) + Pyraclostrobine (12,8%) 0,5 l/ha
le tableau 6 présente le nom d’autres fongi- Fève &
Féverole CHEROKEE Chlorothalonil (375 g/l) +
cides qui ont été utilisés pour contrôler les
Cyproconazole (50 g/l)+ 0,5 l/ha
maladies des céréales et des légumineuses. Propiconazole (62,5 g/l)
Ces fongicides sont utilisés sur blé contre les
maladies foliaires en l’occurrence la rouille BANKO PLUS Chlorothalonil (500 g/l) 0,5 l/ha
jaune et la septoriose. Le 1er traitement se
fait au stade gonflement de la culture et le * Fongicides fournis aux agriculteurs bénéficiaires des essais
semis direct’ dans le cadre du projet ACCAGRIMAG

Sitone et Mildiou sur fèfe Puceron sur fève

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N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019 13
Phyto-protection

Principales maladies
Pr. Ezzahiri Brahim
du blé au Maroc
Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat

Le blé peut être attaqué par de nombreux agents pathogènes à différents stades de son développement, du semis
jusqu’à la récolte. Malgré que le blé puisse être attaqué par une panoplie d’agents pathogènes, les observations faites
sur le terrain ces dernières années au Maroc ont montré qu’il existe deux principaux groupes de maladies qui peuvent
affecter sérieusement le rendement du blé, localement et à grande échelle.

L
e premier groupe est composé de trois tritici. Les septorioses sont importantes en années
maladies foliaires, la septoriose et les pluvieuses et humides. Elles sont fréquentes dans
rouilles jaune et brune. Ces maladies les régions de Doukkala, Chaouia, Sais, Gharb et
sont favorisées par les conditions plu- Zaer. Elles peuvent s’étendre à d’autres régions
vieuses et humides. Leur développe- céréalières en années exceptionnellement plu-
ment peut être explosif dès le stade épiaison du vieuses.
blé. La lutte contre ces maladies foliaires repose Vu son importance, nous allons traiter ex-
sur la combinaison de méthodes culturales (rota- clusivement la septoriose des feuilles.
tion, labour d’été), génétiques (résistance et tolé- Celle-ci apparait sous forme de lésions
rance variétale) et traitements chimiques foliaires. nécrotiques foliaires (Figure 1) rédui�-
Le deuxième groupe est composé de pourritures sant ainsi les surfaces photosyn�� -
racinaires, du piétin échaudage et de la fusariose thétiques vertes. Ce qui impacte
de l’épi. Les maladies de ce groupe sont favorisées négativement la croissance de la
par la combinaison de conditions hydriques et plante et donc le rendement final.
édaphiques spécifiques et peuvent occasionner Les pertes de rendement peuvent
localement des pertes spectaculaires et irréver- aller jusqu’à 30% en cas d’attaque sé-
sibles. La gestion des maladies de ce groupe vère du blé.
repose essentiellement sur l’utilisation de mé- La principale source de contamination pri-
thodes culturales préventives. maire de la septoriose des feuilles est constituée
par les chaumes du blé à la surface du sol. En pré-

Maladies foliaires
sence de chaumes contaminés par les pycnides
de Septoria tritici, les premières infections appa-
Figure 1. Développement graduel du bas
Les septorioses raissent sur les plantules du blé.
L’humidité de saturation est indispensable pour vers le haut de la septoriose sur blé
Deux espèces de septorioses attaquent le blé :
Septoria tritici responsable de la septoriose des tous les stades d’infection. On considère qu’après
feuilles et Stagonospora nodorum responsable de la pluie, une contamination réussie nécessite une annuellement durant les six dernières années.
la septoriose des glumes. période d’humidité relative de saturation de 15 Ce changement drastique est lié à l’extension
Les deux espèces de septorioses sont présentes à 20 heures, avec une température supérieure à des superficies emblavées en blé tendre qui sont
au Maroc avec une quasi-dominance de Septoria 10°C. Ce qui fait que des précipitations fréquentes passées de 800.000 hectares en 1985 à plus de 2
et des températures modérées (5-20°C) sont pro- millions d’hectares aujourd’hui, à l’utilisation de
pices au développement de la septoriose des variétés productives de cette espèce mais très
feuilles. sensibles à la rouille jaune et à l’apparition d’une
L’éclaboussure des gouttes de pluie au contact nouvelle race virulente de Puccinia striiformis.
des feuilles portant les pycnides du champignon, Cette race appelée Warrior, plus agressive, est
provoque la contamination des étages supérieurs responsable de développements épidémiques
de la plante. La maladie monte ainsi répétés de la maladie dans les pays situés dans
progressivement du bas vers le haut la même zone épidémiologique que le Maroc. Il
de la plante. La maladie peut être s’agit notamment des pays de l’Europe occiden-
observée en décembre sur du blé tale, où la maladie a été particulièrement sévère
semé précocément, mais elle est en 2014.
plus fréquente à partir du mois
L’agent responsable de la rouille jaune est un pa-
de mars du stade redressement
rasite obligatoire, qui a besoin d’un hôte vivant
à début montaison.
pour sa survie. Ce qui fait, qu’en absence de l’hôte
principal, le champignon continue son dévelop-
La rouille jaune pement en été sur des repousses de blé «Green
La rouille jaune est devenue à côté de bridge » dans des zones fraiches en altitude. De
la septoriose, la principale maladie du blé de- même, cet agent pathogène a la capacité de se
puis 2010 au Maroc. Les attaques sont obser- disséminer par le vent sur de longues distances.
vées presque exclusivement sur les variétés de Ceci peut favoriser un échange d’inoculum entre
Figure 2. Foyer de rouille jaune sur blé blé tendre. Le pays a connu des épidémies plus certains pays de l’Europe occidentale et le Maroc
ou moins extensives de cette maladie presque pendant la saison pluvieuse.

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Figure 3. Attaque sévère de
rouille brune sur blé dur

Phyto-protection
La rouille jaune se manifeste sous forme de pus- fection par la septoriose
tules jaunâtres, alignées le long des nervures des parce que les tempéra-
feuilles, sous forme de stries. Le développement tures sont encore douces,
de l’infection est de type systémique. Ce qui fait et ce en présence de la
qu’une spore infectieuse peut générer une mul- pluie.
titude de pustules le long des nervures. Cette La résistance variétale,
propriété singulière fait que cette maladie est de quand elle existe, reste la
caractère explosif. De même, les premières infec- méthode de lutte la plus éco-
propagent rapidement dès le stade épiai-
tions par le champignon apparaissent d’abord nomique et la plus pratique contre
son du blé. De ce fait, ces maladies affectent
sous forme de foyers localisés (Fig. 2) avant la gé- les maladies foliaires du blé. Certaines
essentiellement le remplissage des grains et par
néralisation de la maladie dans un champ donné. variétés de blé dur et tendre inscrites au cata-
conséquent la stratégie de lutte chimique contre
Le blé est sensible à la maladie du stade plantule logue sont résistantes à une ou plusieurs de ces
ces maladies doit cibler la protection des deux
au stade adulte. Les pertes peuvent aller jusqu’à maladies foliaires. La prise en considération de la
dernières feuilles du blé. Quand la pression de la
70% si l’attaque est généralisée dès le stade gon- résistance variétale dans la gestion des maladies
maladie est élevée dans une zone, un deuxième
flement. foliaires va permettre de faire des économies sur
passage serait nécessaire 3 à 4 semaines après le
les dépenses en matière de lutte chimique. Seu-
premier traitement fongicide.
La rouille brune lement dans beaucoup de situations, les variétés
La rouille brune est une maladie endémique au de blé sont sensibles à une ou plusieurs maladies
Maroc, qui apparait annuellement à des degrés foliaires principales. Ce qui fait que le recours à la Choix des fongicides
variables en fonction des conditions climatiques. lutte chimique devient indispensable. Les spécialités disponibles sur le marché sont effi-
Le cycle de vie de l’agent pathogène responsable caces à des degrés variables vis-à-vis de la septo�-
de la rouille brune est complexe et implique un Raisonnement de riose et des rouilles jaune et brune. Les fongicides
homologués sur blé contre ces maladies au Maroc
hôte principal et un hôte alternatif. Au Maroc, la
rouille brune a comme hôte alternatif fonction-
la lutte chimique   (Index phytosanitaire, AMPP et site de l’ONSSA)
nel Anchusa italica. L’agent pathogène Puccinia Détermination appartiennent à deux familles chimiques prin-
cipales: les triazoles et les strobilurines. En ab-
triticina se conserve sous forme de téleutospores des risques d’infection
sur les chaumes du blé. Ces téleutospores en sence de stratégies d’utilisation de ces fongicides,
les risques de développement de la résistance
présence de la pluie vont germer et infecter les Septoriose
plantes de l’hôte alternatif se trouvant à proximité à ces substances sont très élevés. L’expérience
Les premières lésions de septoriose sont obser-
des chaumes. A leur tour, les spores produites sur a montré qu’en très peu de temps, les strobilu-
vées sur les feuilles basales et sont détectables à
l’hôte alternatif vont infecter les plantules de blé. rines, utilisées à très large échelle en Europe, ont
partir du stade tallage. La progression de la ma-
Ce qui fait que les premières infections du blé, par perdu l’essentiel de leur efficacité. De même, de
ladie se fait de bas en haut. Elle est lente avant
la rouille apparaissent précocément au stade tal�- nombreuses substances actives de la famille
épiaison mais rapide après.
lage dans certains endroits. Ce qui donne lieu plus des triazoles ont perdu progressivement de leur
Suite à la détection des symptômes de ces ma-
tard à la formation de foyers d’infection dont la ca- efficacité au fil des années. Ces phénomènes de
ladies sur les feuilles inférieures du blé, la déci-
ractéristique est la présence de pustules de rouille résistance concernent surtout la septoriose.
sion du traitement fongicide est prise lorsque
sur les feuilles de base des plantes. Par la suite, le Au Maroc et en absence de données sur l’état de
les conditions de dissémination de ces maladies
vent assure la dissémination des spores de l’agent résistance aux fongicides de différentes espèces
sont présentes. Les précipitations constituent le
pathogène dans des zones plus vastes, provo- de champignons responsables de maladies fo-
facteur de dissémination principal de la maladie.
quant ainsi des infections généralisées du blé à liaires du blé, il serait judicieux d’adopter une
Quand la pression de la maladie est élevée, l’in-
partir de l’épiaison (Figure 3). La maladie peut se stratégie permettant de prolonger la durée de vie
tervention avec des fongicides est bien justifiée
développer aussi bien sur des variétés sensibles des substances fongicides actuellement dispo-
pendant la montaison (lorsque 2 nœuds sont ap-
de blé tendre que de blé dur. nibles sur le marché. Cette stratégie doit se baser
parents sur la tige du blé).
sur l’alternance des fongicides à modes d’action
Gestion des Rouille jaune différents et l’utilisation des mélanges de ma-
tières actives appartenant à différentes familles
maladies foliaires Le risque de la rouille jaune est évalué par la loca-
lisation des premiers foyers de cette maladie dans chimiques.
Une protection réussie de la culture du blé contre
le champ de blé. Si ces premiers signes de la ma-
les maladies foliaires se base sur l’utilisation com-
binée de moyens préventifs et curatifs. Cette
ladie sont présents dans une parcelle, toutes les Maladies des
combinaison est composée de l’utilisation de
semences saines, de l’adoption d’un assolement
variétés sensibles avoisinantes sont menacées par
cette maladie très contaminatrice. Il est conseillé racines et de l’épi
alors de traiter les variétés sensibles de blé tendre Un système racinaire sain et vigoureux est né-
adéquat, du choix de variétés résistantes et de
l’utilisation raisonnée de fongicides. à l’aide de fongicides. Le développement de la cessaire pour assurer l’absorption de l’eau et des
Les pratiques culturales comme l’assolement et rouille jaune est favorisé par un temps à ciel cou- éléments nutritifs indispensables à la croissance
la gestion des résidus sont importantes pour le vert, une humidité élevée et des températures et au développement des plantes. Ces fonctions
contrôle de la septoriose. Celle-ci est causée par fraiches. sont perturbées lorsque les racines sont attaquées
un champignon dont la survie est dépendante par des agents pathogènes. Les maladies du pied
des résidus du blé à la surface du sol. Ce qui fait Rouille brune et des racines causées par des champignons au
que les champs de blé les plus disposés à l’attaque L’appréciation du risque de la rouille brune se Maroc chez le blé sont les pourritures communes
de cette maladie sont ceux dont le précédent était base sur la détection des premières pustules de la ou sèches et le piétin échaudage. Les pourritures
un blé. De même, le champignon responsable de maladie sur les 2 dernières feuilles. Des périodes racinaires communes se développent dans les
la septoriose a besoin du temps pour d’abord humides (pluie, rosée, brouillard) et des tempé- zones à faible pluviométrie (arides et semi-arides).
s’installer dans un blé au stade jeune avant de se ratures modérées favorisent le développement Par contre, le piétin échaudage est observé dans
propager vers les étages supérieurs après la mon- de la rouille brune entre mi-février et fin avril en les zones humides.
taison, et ce en présence de la pluie. Les semis fonction des régions. Quant aux maladies de l’épi, la fusariose peut cau-
précoces sont plus vulnérables aux attaques de ser des dégâts importants en années pluvieuses,
la septoriose que les semis tardifs. Les plantules Stades critiques d’infection du blé avec un début de printemps humide. Les autres
issues des semis précoces sont exposées à l’in- La septoriose et les rouilles brune et jaune se maladies de l’épi, la carie et le charbon nu ne sont

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observés qu’occasionnellement au Maroc, grâce à l’infection par les agents responsables de ces et peu de gaz carbonique qui lui est néfaste. Ain-
à la grande utilisation de semences certifiées et maladies. Certains auteurs ont rapporté aussi, que si, le piétin échaudage est moins fréquent en sol
traitées. la forme ammoniacale de l’azote est plus efficace tassé ou lorsque l’aération du sol est faible. Pour
que la forme nitrate dans la réduction de l’activité limiter les attaques, il est donc recommandé de
Les pourritures des agents des pourritures racinaires. broyer finement et de répartir les résidus de paille.
Le champignon survit sous forme de mycélium
racinaires communes Piétin échaudage saprophyte sur les résidus des cultures hôtes. C’est
La maladie des pourritures racinaires se mani- un mauvais compétiteur qui ne peut pas survivre
feste aussi bien sur blé tendre que sur blé dur. Des Le piétin échaudage est causé par un champignon
du sol, Gaemannomyces gramins var. tritici qui sans sa base nutritive. Les plantes de blé sont in-
pertes localisées peuvent être occasionnées par la fectées lorsqu’elles rentrent en contact avec des
diminution du tallage, par la réduction de la taille dans un premier temps attaque les racines. Il peut
s’attaquer au blé à tout moment durant la saison. résidus infestés par le champignon.
des épis et par la perte des plantes. Cette mala- C’est donc à partir des résidus proches des racines
die apparait plus particulièrement dans les zones Les pertes de rendement peuvent atteindre 50%
dans les cas les plus graves. Les plantes sévère- du blé que la colonisation va avoir lieu. L’infec-
à faible pluviométrie (arides ou semi arides). Les tion va avoir lieu sur les poils absorbants ou les
ment infectées sont naines, développent peu de
champignons responsables de cette maladie sont radicelles. A partir de cette base l’invasion va tou-
talles et peuvent mourir prématurément. Comme
Cochliobolus sativus, Fusarium culmorum et F. gra- cher tous les tissus racinaires.
autres conséquences du piétin échaudage, on
minearum. Le piétin-échaudage est favorisé par un climat
peut citer les grains chétifs (maturité précoce) et
Les plantes atteintes montrent des épis blancs doux et pluvieux en automne. Aussi, les semis tar-
des épis vides.
non remplis. Pour s’assurer de la nature exacte de difs de fin novembre ou décembre sont générale-
Un des symptômes caractéristiques du piétin
la maladie, on arrache quelques plantes atteintes ment moins exposés aux attaques car les tempé-
échaudage est le noircissement des racines qui
et on examine le système racinaire. Des lésions ratures sont plus froides à cette époque.
peut avoir lieu dès le stade plantule. A l’épiaison,
brunes sont observées sur le collet, sous le collet Une fois qu’une infection est établie, le champi-
les plantes atteintes sont de couleur blanche
et les racines. gnon se déplace d’une racine à une autre, infec-
(paille sèche), et les épis sont blancs et desséchés.
Les champignons responsables des pourritures tant les racines d’autres plantes. Ce qui fait que
C’est un symptôme caractéristique de l’échau-
racinaires survivent sous forme de spores dans l’infection par le piétin échaudage se manifeste
dage. Les symptômes apparaissent sous forme de
le sol et sur les résidus des plantes hôtes, à une sous forme de foyers plus ou moins larges de
petits foyers ou de grandes zones irrégulières. Les
profondeur de 10 à 15cm. L’infection du sous col- plantes malades. Puisque le développement de la
plantes atteintes peuvent être facilement retirées
let et des racines émergeant du collet est due à la maladie est favorisée par les conditions humides,
du sol. Ces symptômes apparaissent pendant le
présence de l’inoculum à une profondeur superfi- les foyers sont souvent localisés dans les zones les
remplissage. On assiste à un échaudage complet
cielle du sol. plus humides ou les moins drainées.
de toute la plante avec ses talles. Quand on exa-
Les agents pathogènes responsables des pour- Il existe ainsi deux phases d’infection du blé par le
mine les racines des plantes malades, on observe
ritures racinaires sont considérés comme des champignon du piétin échaudage. Une infection
des nécroses noires parfois étendues à toute la
agents de faiblesse. Ils s’attaquent aux plantes primaire qui a lieu en automne à partir de l’ino-
racine. Le bas de la tige présente un manchon
quand celles-ci sont affectées par des stress envi- culum dans le sol et une infection secondaire (de
noir de 1 à 3 cm qui peut remonter au-dessus du
ronnementaux importants. La gravité des pourri- plante à plante) qui a lieu au début du printemps.
plateau de tallage (Figure 4).
tures est favorisée par la sécheresse, le semis pro- La maladie progresse aussi des racines vers le
Les symptômes apparents du piétin échaudage
fond, le manque de tallage. collet. Si le niveau de l’infection primaire est éle-
peuvent être confondus avec d’autres anomalies
(fusariose de l’épi et cèphe). Pour le piétin échau- vé, l’infection secondaire va être importante en
Lutte contre les dage, tous les épis du pied sont échaudés. La fusa- temps humide et chaud. Les conditions optimales
pourritures racinaires riose entraine l’échaudage partiel des épis (échau- de son développement sont une humidité élevée
du sol et une température du sol entre 10 et 20°C.
La rotation et la jachère restent les méthodes les dage de groupes d’épillets sur épi). Le cèphe est
un insecte qui sectionne la tige. Par conséquent, Le piétin échaudage est favorisé par la monocul-
plus appropriées pour la prévention des pourri-
lorsqu’on tire une plante atteinte, seul l’épi vient ture, les sols légers à pH alcalins et de faible ferti-
tures racinaires du blé. Des rotations avec des di-
facilement. lité, des hivers doux et humides et des printemps
cotylédones, comme les légumineuses réduisent
Le champignon responsable du piétin échau- pluvieux et les semis précoces. La maladie peut
le risque de développement des pourritures raci-
dage est spécifique aux graminées. Sa gamme se développer aussi dans les sols lourds. Aussi, la
naires.
d’hôtes comprend les blés dur et tendre, l’orge pratique du semis direct est favorable au dévelop-
Le traitement des semences avec des fongicides à
et le brome. La source d’inoculum est constituée pement du piétin échaudage. La sécheresse pen-
large spectre d’action, protège les racines du blé
principalement par les résidus des cultures hôtes. dant le remplissage des grains accentue les symp-
des attaques des champignons responsables de la
L’inoculum du champignon s’accumule lentement tômes et aggrave les dégâts. De même, la densité
pourriture racinaire.
dans le sol. La survie du champignon est de courte des plantes favorise le développement de la ma-
D’autres pratiques sont aussi utiles dans la pro-
durée. ladie, En effet, plus la densité de semis est élevée,
tection du blé contre les agents des pourritures
L’agent responsable du piétin échaudage se main- plus le chevelu racinaire est dense. Ce qui fait que
racinaires, comme le non-labour et le semis su-
tient dans la couche aérée du sol jusqu’à 5 à 10 cm, l’expansion du piétin échaudage est facilitée.
perficiel. De même une fertilisation azotée et po-
tassique correcte a un effet indirect sur les pour- grâce à sa sensibilité au gaz carbonique. Les sols
ritures racinaires en améliorant la vigueur des aérés, favorisent les contaminations par le piétin Lutte contre le piétin
plantes du blé, et par conséquent, leur résistance échaudage qui y trouve l’oxygène dont il a besoin
échaudage
Le piétin échaudage est causé par un champi-
gnon qui se conserve sur les débris des plantes
hôtes dans le sol Ce qui fait que la lutte contre
cette maladie se base sur des méthodes préven-
tives qui défavorisent l’activité du champignon
dans le sol.
Il est important d’abord que l’inoculum soit réduit
au maximum en automne, pour cela il faut éviter
toutes les situations qui lui permettent de subsis-
ter et de se développer, en particulier en évitant
de laisser des résidus de récolte (chaumes) ou des
repousses de céréales à paille ou des adventices
Figure 4.
Agriculture du Maghreb www.agri-mag.com
18 N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019 Piétin échaudage sur blé
www.agri-mag.com Agriculture
Agriculture
dudu
Maghreb
Maghreb
N° 116N°
- Dec.
100 -2018
Dec.16
/ Jan.
Jan. 20171919
2019
Phyto-protection Figure 5. Fusariose de l’épi sur blé dur

(en particulier les graminées), à la surface du sol.


La maladie est affectée par la température et l’hu-
Fusariose de l’épi
La fusariose de l’épi du blé est une maladie com-
midité du sol et aussi par les pratiques culturales. munément présente dans les pays à climat tem-
Puisque les facteurs climatiques ne peuvent pas péré humide. Dans la région méditerranéenne,
être contrôlés, on peut alors agir sur les pratiques cette maladie peut se développer de temps en
agronomiques pour ralentir le développement de temps lorsque la période d’épiaison et de florai-
la maladie. Ces pratiques correspondent aux rota- son coïncide avec un climat exceptionnellement
tions, au contrôle des adventices, à la gestion des Des lésions foliaires sont aussi associées à Michro-
humide comme c’était le cas de certaines régions
résidus des cultures précédentes, et à la fertilisa- du Maroc en 2013. dochium nivale,
tion azotée. Pour la lutte chimique, il n’ya pas de Cette maladie est importante non seulement à A la maturité, les grains fusariés sont petits et ri-
traitement curatif, mais le recours au traitement cause des pertes qu’elle engendre, mais surtout dés et à aspect crayeux.
des semences avec des substances actives spéci- La fusariose de l’épi entraine des dégâts à deux
en raison de la production de mycotoxines par les
fiques, peut remédier partiellement à la maladie. niveaux :
agents pathogènes qui y sont associés. Ce qui fait
que les pays, dont les céréales sont régulièrement • Dégâts quantitatifs direct au champ : baisse de
rendement, conséquence de l’avortement et de la
Rotation attaquées par la fusariose, ont des législations qui
baisse du poids des grains.
La rotation avec des espèces non–hôtes comme limitent la concentration des mycotoxines dans
les grains de céréales et les produits dérivés. Une • Dégâts qualitatifs : baisse de la qualité tech-
les légumineuses ou bien la jachère travaillée
quinzaine d’espèces de champignons sont res- nologique des grains infectés et contamination
est la méthode la plus efficace pour le contrôle
ponsables du développement de la fusariose. Les potentielle de ces derniers par des mycotoxines
du piétin échaudage. Il est important de contrô-
plus importantes sont : Fusarium graminearum, susceptibles de se retrouver dans l’alimentation
ler les graminées hôtes (Bromus spp., Agropyron
Fusarium culmorum et Michrodochium nivale. humaine et animale.
spp., Agrostys spp.) dans la rotation ou la jachère.
En effet, le champignon du piétin échaudage re-
cherche le plus vite possible un support vivant Production de mycotoxines Lutte contre
pour assurer sa survie, car ses capacités de survie Plusieurs mycotoxines sont produites par les es- la fusariose de l’épi
en saprophyte sur les racines contaminées sont pèces de Fusarium, dont la plus importante est la Appréciation du risque de la fusariose
limitées. Il est donc essentiel de détruire les re- Dioxynivalenol (DON) ou Vomitoxine. La consom- Les principaux facteurs qui prédisposent le blé à
pousses de céréales dans l’inter-culture ainsi que mation en grande quantité de cette toxine en- la fusariose sont :
les graminées adventices. Leur présence peut traine des vomissements, des maux de tête et de • La présence de débris d’un précédent à paille,
limiter fortement l’impact de l’allongement de la la fièvre. La quantité de la toxine DON tolérée est du maïs ou du sorgho
rotation en développant des sources d’inoculum. de 1 μg/kg/j. • L’absence de rotation
L’agent pathogène se conserve sur les débris des L’observation des symptômes de la fusariose sur • L’absence du travail du sol (no-till ou Zéro la-
plantes hôtes. La survie de l’agent pathogène est l’épi n’est pas une indication de la contamination bour)
très faible en absence de ces résidus. Le champi- des grains par les mycotoxines. Par contre, la pré- • La sensibilité variétale
gnon du piétin-échaudage est un faible compéti- sence de grains endommagés par la fusariose est • Le climat : temps doux et humide à la floraison
teur. Pour assurer sa survie, il recherche le plus vite un signe de la présence éventuelle des myco-
Ce qui fait que dans le cas de la fusariose, chaque
possible un support vivant. Ce qui fait que le plus toxines. Cependant, la relation entre le nombre
parcelle de blé doit être jugée séparément en
grand risque du piétin échaudage est associé en de grains fusariés et la teneur en mycotoxines
termes de risque de maladie et de sa gravité. L’éva-
premier lieu à la monoculture (2 à 4 ans de blés n’est pas toujours consistante. De plus, certaines
luation du risque peut se faire à deux niveaux :
successifs). espèces comme Michrodochium nivale ne produit
• Au début de la saison : risque agronomique
pas de toxines. Ce qui fait qu’on ne peut pas géné-
(précédent, travail du sol, variété)
Labour raliser et que chaque champ doit être considéré
• Au moment de l’épiaison : risque climatique
Les méthodes conventionnelles de labour sont séparément. Ce sont les analyses des grains à la
(temps humide et pluvieux autour de la floraison)
plus utiles pour le contrôle du piétin échaudage récolte qui permettent de déterminer les niveaux
que le non-labour. Les méthodes convention- de leur contamination par les mycotoxines.
La gamme d’hôte des espèces de Fusarium est Méthodes de lutte préventive
nelles entrainent l’enfouissement des résidus et La prévention de la fusariose doit reposer sur la
par conséquent leur décomposition rapide, ce large. Chez les céréales, on trouve comme espèces
hôtes: le blé dur, le blé tendre, le maïs, l’orge et combinaison de plusieurs méthodes : rotation,
qui affaiblit le champignon responsable du piétin gestion des résidus de la culture précédente (la-
échaudage. De même ces méthodes exposent le l’avoine. Le blé dur est très sensible à la maladie.
Les agents responsables de la fusariose de l’épi bour), choix de la variété, gestion de l’irrigation et
sol à plus de chaleur qui agit sur les structures de le recours éventuel aux fongicides. Dans le cas de
conservation du champignon en été. se conservent sur la semence, les débris et dans
le sol. La contamination et l’infection de l’épi du l’irrigation, il convient de ne pas arroser le blé pen-
blé par les spores des espèces fusariennes est dant une semaine après la sortie des étamines,
Fertilisation azotée favorisée par des pluies fréquentes, des périodes étant donné qu’une forte humidité augmente le
Comme règle générale, les formes ammoniacales prolongées d’humidité de saturation et un temps risque de la fusariose pendant la floraison.
de l’azote (comme le sulfate d’ammonium) inhi- doux (optimum: 20°C) entre l’épiaison et la florai- Pour la résistance des variétés, il y’a peu d‘infor-
bent l’activité du piétin échaudage, en réduisant son. La maladie peut continuer son développe- mations sur le comportement des variétés du blé
le pH autour des racines. ment en présence de conditions humides après cultivées au Maroc.
la floraison. Des pluies avant la récolte peuvent La lutte chimique est à elle seule insuffisante pour
Traitement des semences aggraver la contamination du grain par les myco- lutter contre la fusariose. Dans les meilleurs des
Les semences peuvent être traitées spécifique- toxines cas, les fongicides ne permettent qu’une efficacité
ment contre le piétin échaudage. Ce traitement Les symptômes de la fusariose apparaissent sur de 60%. Les traitements sont préventifs et doivent
n’est justifié que dans des situations à grand blé, 2 à 3 semaines après la floraison. Ils com- être appliqués juste avant la floraison lorsque le
risque du piétin échaudage. mencent par une décoloration progressive d’un risque d’infection existe. La cible du traitement
Deux substances actives sont préconisées dans ou de plusieurs épillets. Ces symptômes évoluent est l’épi. Les substances actives efficaces contre
ce traitement : Fluquinconazole et Silthiofam. Le pour donner le blanchiment prématuré d’une par- la fusariose de l’épi sont le Métconazole, et le Pro-
traitement des semences ne contrôle que 50% du tie ou de la totalité de l’épi. Sur les épillets on peut thioconazole seul ou en association avec le Tébu-
piétin échaudage dans le meilleur des cas. parfois observer une coloration rose saumon sur conazole. Ces substances existent dans des spé-
les épillets infectés (Fig. 5). cialités fongicides homologuées sur blé au Maroc.

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N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019 21
‫ضيعات متوسطة أو كبيرة) تكتفي عموما للوقت و إقتصادا في المصاريف و تحقيقا‬ ‫في ظروفنا‪ ،‬فإن الكميات التي يتم حسابها‬
‫بكميات و إضافات أقل من المطلوب و للتجانس‪ .‬غير أنه يصعب كثيرا الموافقة‬ ‫من سماد التغطية األزوتية ال يتم إضافتها‬
‫سيئة التوزيع أثناء الدورة الزراعية بين تحركات الجرار في الحقل و حالة‬ ‫إلى الزراعة إال مرتين فقط في‬
‫(بضع قناطير من ثنائي‬ ‫أحسن األحوال في حالة‬
‫األرض التي يجب أن تكون رطبة بما يلزم‬
‫فوسفات األمونيوم‪DAP‬‬ ‫المطرية‬ ‫التساقطات‬
‫للعمق و األمونيترات لتسميد التغطية‪ ،‬حيث تزداد صعوبة تنقل‬ ‫الكافية‪ ،‬و نادرا ثالث‬
‫للتغطية)‪ .‬و يتفاوت مقدار الجرار مع آلة النتر المملوءة على أرض‬ ‫مرات‪:‬‬
‫الكميات من سماد التغطية ثقيلة و كثيرة الرطوبة‪ ،‬كما أن اآلثار‬ ‫‪ -‬اإلضافة األولى‬
‫التي تمد بها الزراعة حسب العميقة التي تتركها العجالت ستعيق عمل‬ ‫يتم تطبيقها في مرحلة‬
‫حجم التساقطات المطرية من‬ ‫اإلشطاء‪( ،‬تفرع) ( و التي‬
‫آلة الحصاد في ما بعد‪.‬‬
‫جهة‪ ،‬و أسعار األسمدة األزوتية‬ ‫تبدأ بعد الورقة الرابعة)‪ ،‬لكن‬
‫المتقلبة بفعل المضارية و تعدد الوسطاء‪ ،‬أكثرية آالت نتر األسمدة المستعملة في‬ ‫باإلمكان تأخيرها قليال إذا كانت كمية‬
‫المغرب هي عبارة عن آالت طرد مركزي‬ ‫من جهة أحرى‪ .‬‬ ‫تسميد العمق مرتفعة‪ .‬و لإلشارة يجب أن‬
‫أما بالنسبة لصغار الفالحين الذين تأثروا تحملها الجرارات و تتراوح سعتها ما بين‬ ‫ال تتجاوز الكميات المضافة ثلث (‪)3/1‬‬
‫كثيرا بظروف الجفاف المتكرر و بضعف ‪ 300‬و ‪ 400‬كغ أو أكثر بحسب الطراز‪،‬‬ ‫الكمية اإلجمالية‪.‬‬
‫التساقطات المطرية‪ ،‬فإن قراراتهم تتحكم و بإمكانها قذف حبيبات السماد حتى حدود‬ ‫‪ -‬اإلضافة الثانية‪ ،‬شبه متأخرة‪ ،‬يجب أن‬
‫تتم عند مرحلة إستطالة النبات و أن يتم‬
‫فيها كثيرا تخوفاتهم من التقلبات المناخية‪،‬‬
‫‪10‬م‪.‬‬
‫بحيث يعمدون إلى إستعمال كميات أقل‬ ‫إستخدام الثلتين (‪ )3/2‬الباقيين‪ ،‬ما عدا‬
‫ما يمكن من سماد العمق‪ ،‬على أساس‬ ‫في حالة ضعف التساقطات المطرية حيث‬
‫تعويض الخصاص في ما بعد من خالل‬ ‫يمكن اإلحتفاظ بجزء منها و إستعمالها‬
‫تسميد التغطية في حال سقوط األمطار عرف إستهالك األسمدة األزوتية بالمغرب‬ ‫في مرحلة اإلنتفاخ لتحسين مستوى‬
‫الكافية‪ ،‬و من دون إكثرات بمكونات تلك خالل عقود‪ ،‬تقلبا كبيرا؛ و حسب‬ ‫البروتينات في الحبوب كإضافة ثالثة‪ ،‬بل‬
‫و يمكن تأخير هذه اإلضافة حتى «مرحلة‬
‫األسمدة‪.‬‬
‫معطيات منظمة األمم المتحدة للزراعة‬
‫تنبيه‪ :‬من األفضل‪ ،‬في حالة سهولة‬ ‫الورقة األخيرة» بالنسبة للقمح الصلب‪.‬‬
‫الولوج إلى الحقل‪ ،‬إزالة األعشاب قبل و التقذية «الفاو»‪ ،‬فإنه لم يعد يغطي‬ ‫و في كل األحوال‪ ،‬فإن الفالح الذي يعرف‬
‫إضافة سماد التغطية لتجنب منافستها أكثر من ‪ 33%‬من االحتياجات الحقيقية‬ ‫جيدا أحوال حقله‪ ،‬و على أساس مالحظاته‬
‫لزراعة القمح‪ .‬هذا المستوى الضعيف‬ ‫و حتى بناء على التحليالت المحتملة‪ ،‬هو‬
‫للزراعة‪.‬‬
‫من إستعمال األسمدة األزوتية أدى إلى‬ ‫األكثر قدرة على ضبط و مالءمة مختلف‬
‫تزايد فقر التربة بالمغرب و تناقص إنتاج‬ ‫الحسابات و توزيع الكميات اإلجمالية تقنيات تطبيق‬
‫حسب الحاجيات الحقيقية للزراعة‪.‬‬
‫الحبوب‪ ،‬مما أدى إلى زيادة مصاعب‬ ‫غير أن حقيقة ما يجري به العمل فعليا أسمدة التغطية‬
‫تحقيق إكتفاء ذاتي غذائي وطني‪ .‬و‬ ‫في زراعة الحبوب بالمغرب‪ ،‬أن غالبية بالنسبة للحقول الصغيرة‪ ،‬يمكن تطبيق‬
‫الواقع أن التقلبات المناخية لها دور كبير‬ ‫الفالحين الذين يستخدمون األسمدة (‪ 50%‬أسمدة التغطية يدويا‪ ،‬في حين يجب أن‬
‫في ذلك‪ ،‬لكنها ليست العامل الوحيد‪.‬‬ ‫على ‪ 20%‬من المساحة الكلية‪ ،‬أغلبها يكون آليا في المساحات الكبرى ربحا‬
‫و من أجل تدارك األمر و تصحيح الوضع‪،‬‬
‫من الضروري اإلسراع في تقديم النصح‬
‫إلى الفالحين و التحكم في دورة التسويق‬
‫و تحسين الدعم العمومي ومداخيل‬
‫مزارعي الحبوب‪ .‬و إذا كان بالفعل قد‬
‫بذلت جهود في هذا الشأن فإن خطوات‬
‫ ‬
‫أخرى أكثر يجب أن تتم‪.‬‬
‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪www.agri-mag.com‬‬
‫‪22‬‬ ‫‪N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019‬‬
‫تقنيات زراعية‬

‫خاصة كسماد تغطية‪ ،‬غير إن إستعمالها‬ ‫اإلضافات املتأخرة و الربوتينات‬ ‫اإلنتاج‪ ،‬فإنه من األفضل تجزيء األسمدة‬
‫على أرض جافة في فترة حرارة مرتفعة‬ ‫األزوتية إلى عدة جرعات حسب ظروف‬
‫إن اإلضافة الثالثة من السماد األزوتي‬
‫قد يؤدي إلى تطايرها و ضياعها و إلى‬ ‫الزراعة و مراحل تطور النباتات‪ ،‬لما لذلك‬
‫تعتبر مهمة جدا في الدورة الزراعية‬
‫التسبب في حروق للنباتات‪.‬‬ ‫من مزايا كثيرة‪ .‬و الواقع أنه‪ ،‬بالحد من‬
‫للحبوب لكونها تعمل على تحسين مستوى‬
‫هذه األنواع الثالثة‪ ،‬و باألخص سولفات‬ ‫اإلضافات المبكرة‪ ،‬فإن تجزيئ إستعمال‬
‫البروتينات في حبوب القمح‪ ،‬الذي يحدد‬
‫األمونياك‪ ،‬تتميز بخاصية الحموضة‪ ،‬لذا‬ ‫السماد يسمح بما يلي‪:‬‬
‫جودته الفعلية‪ ،‬خاصة من القمح الصلب‬
‫يوصى بها بالنسبة للتربة القاعدية (الحالة‬
‫الذي تتجاوز حاجياته حاجة القمح الطري‪.‬‬
‫األكثر شيوعا في المغرب)‪.‬‬ ‫‪ -‬تعويض عدم ثبات األزوت بسبب سرعة‬
‫و لعل النسبة المثلى للمحتوى البروتيني‬
‫الواجب إستهدافها من خالل التسميد‬ ‫ذوبانه؛‬
‫األزوتي المناسب هي حوالي ‪ 14%‬تسميد التغطية ‪،‬‬ ‫‪ -‬تغطية حاجيات الزراعة طيلة الدورة‬
‫من البروتينات‪ .‬و للتذكير‪ ،‬يعتبر القمح الكميات و املراحل‬ ‫الزراعية؛‬
‫‪ -‬تجنب الضياع بسبب الغسيل أو التطاير‬
‫هو األكثر غنى ‪،‬بين الحبوب‪ ،‬بالغلوتين بناء على ما سبق‪ ،‬على الفالح ترشيد‬
‫و التبخر أو من خالل عملية «نزع‬
‫الذي يعد خليطا من البروتينات و له أهمية تسميد التغطية على حسب اإلحتياجات‬
‫كبرى في عملية إعداد الخبز‪.‬‬ ‫النيتروجين» (تحويل النيترات إلى‬
‫الحقيقية للزراعة طيلة الدورة الزراعية‪،‬‬
‫نتروجين جوي)؛‬
‫ألن أي تجاوز في الجرعات المحسوبة‬
‫‪ -3‬أنواع أسمدة التغطية‬ ‫‪ -‬ضبط الجرعات حسب حالة المجموع‬
‫و المدروسة من األزوت ينعكس سلبا‬
‫الخضري و حجم التساقطات المطرية؛‬
‫يتوفر السوق المغربي على األزوت كسماد على الزراعة‪ ،‬فيؤدي إلى حدوث ظاهرة‬
‫‪ -‬تحقيق المردودية األمثل؛‬
‫بسيط على ‪ 3‬أشكال رئيسية ندرجها أسفله إنحناء النباتات و إلى إنخفاض المردودية‬
‫‪ -‬ترشيد إستخدام األزوت حسب الحاجة‬
‫مع اإلشارة إلى خصائصها و إستعمالها و صعوبة الحصاد‪ ،‬و إستطالة الدورة‬
‫الرئيسي‪:‬‬ ‫الحقيقية للقمح طيلة دورته الزراعية؛‬
‫الزراعية و نمو خضري سريع على‬
‫‪ -‬تعظيم المحتوى من البروتينات‪.‬‬
‫‪ -1‬سولفات األمونياك (‪ :)21%‬ينتج حساب جودة الحبوب‪ .‬كما يرفع من مستوى‬
‫و بالنسبة للمناطق الكثيرة األمطار‪ ،‬يجب‬
‫األزوت األمونياكي عن تحول األزوت مخاطر اإلصابة باألمراض الفطرية؛ هذا‬
‫تجزيء سماد التغطية إلى حصتين أو ‪3‬‬
‫العضوي الموجود في التربة من خالل إضافة إلى الضياع اإلقتصادي لما يشكله‬
‫حصص‪ ،‬كما يجب إضافة ما يعادل ‪ 5‬إلى‬
‫النشاط الميكروبي‪ .‬و هو شكل إنتقالي قبل من مصاريف إضافية غير مبررة و غير‬
‫‪ 30%‬من السماد لتعويض الضياع بسبب‬
‫التحول إلى أزوت النيتريك‪ .‬و يستعمل منتجة‪ ،‬و دون نسيان تأثيره السلبي على‬
‫عملية الغسيل في حالة التساقطات الغزيرة‪،‬‬
‫سولفات األمونياك كسماد عمق بسبب البيئة (تلوث المياه الجوفية بالنيترات)‪.‬‬
‫خاصة في التربة الخفيفة (الرملية)‪.‬‬
‫تفاعله البطيء و المتدرج و ضعف ضياعه و على سبيل المثال‪ ،‬يمثل الجدول التالي‬
‫و هناك طرق كثيرة لتقدير الكمية اإلجمالية‬
‫بفعل الغسيل‪ .‬كما أن بعض الفالحين حالة حقل للقمح بمنطقة بورية مالئمة‪ ،‬في‬
‫من األسمدة األزوتية و كيفية تجزيئها على‬
‫يختارون إستخدامه في بداية الزراعة موسم يعرف تساقطات عادية‪ ،‬على أساس‬
‫مدى الدورة الزراعية‪ .‬و من بين هذه‬
‫لدوره كمبيد حشري أيضا نظرا لتأثير إستهداف تحقيق مردودية تتراوح بين ‪30‬‬
‫و ‪ 50‬قنطار في الهكتار‪:‬‬ ‫محتواه من الكبريت (‪ 23‬إلى ‪.)24%‬‬ ‫الطرق من يوصي بـ‪:‬‬
‫‪ -2‬األمونيترات (‪( )33.5%‬نصفه أزوت‬
‫نيتريك و نصفه أمونيكي)‪ :‬و يعتبر السماد‬ ‫‪ -1‬ثلث (‪ )3/1‬الكمية اإلجمالية عند البذار‪+‬‬
‫المردودية المرجوة الكمية االجمالية‬
‫تغطية‬ ‫عمق‬ ‫‪ 3/2‬حين يصل طول السنبلة إلى ‪1‬سم‪.‬‬
‫لالزوت*‬ ‫(قنطار‪ /‬هـ)‬ ‫األزوتي األكثر إستعماال أثناء الزراعة‬
‫‪90-77‬‬ ‫‪15-13‬‬ ‫‪105-90‬‬ ‫‪30‬‬ ‫نظرا لمرونة إستخدامه و تأثيره الفوري‪.‬‬ ‫‪ -‬ثلث (‪ )3/1‬الكمية اإلجمالية عند البذار‪+‬‬
‫‪ -3‬اليوريا (‪ : )46%‬خالل ‪ 7‬إلى ‪10‬‬ ‫‪ 3/1‬حين يصل طول السنبلة إلى ‪1‬سم ‪+‬‬
‫‪120-102 20-18 140-120‬‬ ‫‪40‬‬
‫أيام تعرف تحولين إثنين قبل أن تستطيع‬ ‫‪ 3/1‬في مرحلة إستطالة النبتة‪.‬‬
‫‪150-128 25-22 175-150‬‬ ‫‪50‬‬
‫النباتات اإلستفادة منها (إلى أزوت‬ ‫‪ -‬تقسيم حصص سماد التغطية إلى ‪3‬‬
‫*تم حساب الكمية اإلجمالية لألزوت على أساس ‪ 3‬كغ (بالنسبة‬
‫أمونيكي ثم إلى أزوت نيتريك)‪ .‬و تعتبر‬ ‫جرعات‪ .‬و يجمع المختصون على أن‬
‫للقمح الطري) و ‪ 3.5‬كغ (للقمح الصلب) من األزوت لكل قنطار‬
‫السماد األزوتي األكثر إقتصادا (أرخص‬ ‫هذه الطريقة هي األكثر فعالية من أجل‬
‫من القمح المستهدف‪ ،‬تحليل التربة يبقى ضروريا لتحديد الكميات‬
‫من نيترات األمونياك و األمونيترات)‪ .‬و‬ ‫مردودية جيدة و ضمان محتوى مرتفع من‬
‫الواجب إضافتها إلى الزراعة بشكل أكثر دقة‪.‬‬
‫هي قابلة لإلستخدام في كل فترات العام‬ ‫البروتينات في نفس الوقت‪.‬‬
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‫تقنيات زراعية‬

‫ترشيد إستعامل سامد‬


‫التغطية يف زراعة القمح‬ ‫)عبد المومن كنوني(‬

‫يعتبر التسميد واحدا من العناصر األكثر تأثيرا على مردودية أي زراعة مهما كان نوعها‪ .‬لذلك من المهم جدا التحكم في‬
‫كيفية إستعماله بدراية كبيرة بهدف تحسين اإلنتاج حتى في المواسم الصعبة و في الفالحة البورية‪ ،‬لكون التسميد و لو‬
‫في هذه الحالة‪ ،‬يساعد النباتات على اإلستفادة من الماء بالشكل األمثل‪.‬‬

‫بعد خصم المقدار الذي تم إستخدامه في‬ ‫الجرعة االجمالية‪ ،‬التجزيئي‪ ،‬و نوع‬ ‫و يقصد بسماد التغطية‪ ،‬إضافة سماد‬
‫العمق؛ هذا مع العلم أن المادة العضوية‬ ‫السماد‪.‬‬ ‫معدني سطحي على زراعة قائمة أصال‪،‬‬
‫(إعادة تدوير مخلفات الزراعة السابقة‪،‬‬ ‫‪ -1‬الجرعة‪:‬‬ ‫مقابل سماد العمق الذي يتم إدماجه بالتربة‬
‫تسميد حيواني) تلعب دورا بالغ األهمية‬ ‫القاعدة األساسية ألي إستراتيجية لتسميد‬ ‫عند الزرع‪ .‬ويعد السماد األزوتي‪ ،‬السماد‬
‫في هذا الشأن بصيانتها للتربة و المحافظة‬
‫الحبوب هي البدء أوال بتقدير المردودية‬ ‫الوحيد القابل لإلستعمال للتغطية لكون‬
‫على خصوبتها و غناها على المدى البعيد‪،‬‬ ‫المتوخاة في ظل الظروف الحقيقية‬ ‫جميع األسمدة الفوسفورية و البوتاسية يتم‬
‫بالعناصر المعدنية‪.‬‬
‫للحقل (الزراعة السابقة‪ ،‬نوع التربة‪،‬‬ ‫عادة إضافتها في العمق قبل البذار‪.‬‬
‫و في ما يعلق بتقسيم السماد بين العمق و‬‫المخزون‪ ،)...،‬و للموسم (التساقطات‬ ‫و الواقع أن التسميد األزوتي‪ ،‬الذي يمثل‬
‫التغطية‪ ،‬و لكون حاجيات الحبوب تكون‬ ‫المحتملة‪ ،‬المناخ)‪ ،‬و الصنف و مدى‬ ‫العنصر الحاسم في تكثيف إنتاج القمح‪،‬‬
‫ضعيفة في بداية الدورة الزراعية بفضل‬ ‫العناية بالزراعة‪ ...،‬و بعد تحديد‬ ‫يتميز بصعوبة التحكم فيه و التمكن منه‬
‫المخزون التي تتوفر عليه البذور‪ ،‬فإن‬ ‫المردودية‪ ،‬يستطيع الفالح المرور إلى‬ ‫نظرا لتعقد و تعدد العوامل التي يمكن أن‬
‫الكمية الواجب إضافتها إلى العمق تقدر‬ ‫حساب الكميات اإلجمالية من األسمدة‬ ‫تؤثر في آلية تفاعله‪.‬‬
‫بـ ‪ 15%‬فقط من الكمية اإلجمالية‪ ،‬على‬ ‫الالزمة لزراعته خالل الموسم كله‪ ،‬و‬
‫أن يتم إتخاذ الباقي (‪ )85%‬سماد تغطية‪.‬‬ ‫تقسيمها إلى أسمدة عمق (أزوت‪ ،‬فوسفور‪،‬‬
‫بوتاسيوم) و أسمدة تغطية (ازوتية‬
‫إسرتاتيجية التسميد‬
‫باألساس)‪ .‬و تحدد كمية األسمدة األزوتية ‪ -2‬لماذا يجب تجزيء التسميد األزوتي؟‬ ‫لترشيد عملية التسميد األزوتي للقمح‪،‬‬
‫التي ستستعمل للتغطية بالكمية المتبقية من إعتبارا لكون حاجة النبات للعناصر‬ ‫سواء الطري أو الصلب‪ ،‬يجب مراعاة ‪3‬‬
‫الكمية اإلجمالية التي تم تقديرها في البداية المغذية ليست ثابتة و منتظمة طيلة دورة‬ ‫معايير‪:‬‬

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‫‪N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019‬‬ ‫‪25‬‬
‫الصيانة والتنظيف في نهاية الموسم‪ ،‬وإحترام‬
‫البيئة ‪....‬إلخ‪.‬‬

‫ظاهرة مقاومة األعشاب للمبيدات‬


‫إن اإلستعمال الطويل والمتكرر‪ ،‬وبطريقة‬
‫ال تحترم المعايير الموصى بها من طرف‬
‫المصنعين‪ ،‬إضافة إلى عوامل أخرى‪ ،‬قد‬
‫تؤدي على المدى الطويل إلى ظهور مقاومة‬
‫لمبيد أو لعائلة من المواد لدى بعض األنواع‬
‫من األعشاب‪ ،‬مما يؤدي إلى إنتشار العدوى‬
‫إلى قطع أرضية كثيرة حيث تستفيد أيضا‬
‫من ضعف المنافسة بسبب غياب األعشاب‬
‫المضرة األخرى التي أمكن القضاء عليها‪.‬‬
‫ومن أجل تدبير هذه الظاهرة التي يبدو أنه‬
‫ليس هناك تعامل جدي معها إلى حد األن‬
‫بالمغرب‪ ،‬فإن جميع المختصين ينصحون‬
‫باللجوء إلى إستعمال مختلف المبيدات‬
‫ومختلف طرق التطبيق ( ورقية‪ ،‬جذرية ‪)...‬‬
‫بطريقة تناوبية‪.‬‬
‫ويتضمن دليل نباتات المغرب ‪ 15‬نوعا ً تقنيات مختلفة في إتحاد وتناغم تامين‪ ،‬و منها‪:‬‬
‫منها من بينها «بهمة روث»(‪ - Bromus‬الدورة الزراعية‪ :‬تستطيع دورة زراعية‬
‫أي مستقبل ؟‬
‫‪ )rigidus Roth‬المعروف بكونه األكثر‬ ‫حسب مهني القطاع‪ ،‬فإن اإلتجاه الحالي في‬
‫من ‪ 3‬سنوات منع البهمة من إنتاج البذور‬
‫اضراراً بزراعة الحبوب‪.‬‬ ‫مايخص مكافحة األعشاب هو اللجوء إلى‬
‫وتسطيع البذور المنتجة (‪ 200‬لكل نبتة) أثناء فترة إستراحة األرض (فترة التبوير)‪.‬‬ ‫تخصصات أكثر كفاءة‪ ،‬أقل عدائية‪ ،‬تستعمل‬
‫الحفاظ على قابليتها للحياة في التربة لمدد ‪ -‬الحرث العميق‪ :‬يطمر البذور عميقا ً مما‬ ‫مواد بجرعات أقل‪ ،‬تحافظ على البيئة و ذات‬
‫متفاوتة‪ ،‬غير أن جميع أنواع البهمة تفقد هذه‬ ‫فعالية أكبر في محاربة أنواع عشبية مقاومة‬
‫يفقدها قابليتها للحياة‪.‬‬
‫القابلية حين تكون مطمورة في عمق يتراوح‬ ‫للمبيدات الكالسيكية‪ .‬إال أن محاوالت توزيع‬
‫‪ -‬المبيدات العشبية‪ :‬يجب أن تطبق المبيدات‬ ‫بين ‪ 50‬و ‪150‬سم‪.‬‬ ‫هذه المواد بالمغرب لم تتلق التجاوب المنتظر‪،‬‬
‫تتميز عملية اإلنبات لدى البهمة بكونها على المزروعات وعلى جنبات الحقول‪.‬‬ ‫وذلك بسبب غالء أسعارها بصفة خاصة‪.‬‬
‫متدرجة‪ ،‬وهو ما يمكنها من تفادي تأثيرات في ما يخص جنبات الحقول‪ ،‬يجب إستعمال‬ ‫في المقابل‪ ،‬يجمع المختصون كافة على أن‬
‫المبيدات اإلنتقائية والخدمات النباتية السابقة‬ ‫محاربة األعشاب الضارة يجب أن تنبثق من‬
‫ال ٌكليفوسات بمعدل ‪ 1080‬غ للهكتار في‬
‫للبذار‪.‬‬ ‫تصور بعيد المدى يدمج كالً من المزروعات‬
‫ترجع عدوى عشبة البهمة‪ ،‬التي إستطاعت المرحلة المتطورة للبهمة‪ ،‬ثم إزالة القش‬ ‫األخرى للدورة الزراعية ومختلف األساليب‬
‫إكتساح كافة مناطق زراعة الحبوب بالمغرب من الحقل بحرث سطحي إلنهاك مخزون‬ ‫الزراعية من أجل مكافحة متكاملة لألعشاب‪،‬‬
‫إلى عوامل عدة من بينها ‪ :‬إختزال التقنيات األعشاب من البذور في التربة‪ ،‬والقضاء على‬ ‫و التي(المكافحة المتكاملة) تشكل إحدى‬
‫النباتية (قلة اللجوء إلى الحرث العميق)‪،‬‬ ‫المحددات األساسية للمردودية النهائية‪.‬‬
‫النبتات الفتية في حالة وجودها‪.‬‬
‫وعملية اإلنتقاء التي تحصل نتيجة إستعمال‬
‫الجزيئات المضادة لثنائيات الفلقة‪.‬‬ ‫نبات››البهمة›› عشبة ضارة‬
‫وفي ما يخص مردودية زراعة الحبوب‪،‬‬
‫تنترش يف حقول الحبوب‬
‫فإن الخسائر المسجلة في حالة العدوى القوية (‪ )1‬حسب عباس الطنجي‪ ،‬مجلة ‪Agriculture‬‬
‫بنبات البهمة تكون مذهلة‪ ،‬وتتراوح بين ‪ ،du Maghreb 26‬عدد ‪ – 56‬دجنبر ‪.2011‬‬
‫يف مناطق السايس‪،‬‬
‫(‪ )2‬د‪ /‬همال عبد المجيد (إختصاصي أعشاب ضارة‬ ‫و ‪ 98%‬في حال غياب أي مراقبة‪.‬‬ ‫(‪)2‬‬
‫األطلس املتوسط و زعري‬
‫وتعد المكافحة المتكاملة أفضل وسيلة يمكن ‪ ،‬وحدة البحث في الوقاية النباتية – المركز الجهوي‬ ‫تعتبر البهمة من األعشاب وحيدة الفلقة‬
‫اللجوء إليها لمقاومة البهمة‪ .‬وتقتضي إستعمال للبحث الزراعي بمكناس)‪ -‬مجلة ‪.INRA Meknès‬‬ ‫(نجيليات حولية) تنتمي إلى العائلة النجيلية‪.‬‬
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‫تقنيات زراعية‬

‫‪ :-‬إحترم الجرعة الموصى بها وكمية الخليط‬


‫للهكتار الواحد‪.‬‬
‫‪ -‬تجنب إجراء عمليات المكافحة عند ظهور‬
‫تباشير تساقطات مطرية‪ ،‬إلعطاء األعشاب‬
‫الوقت الكافي إلمتصاص المبيد‪.‬‬
‫‪ -‬تفادي المكافحة في حالة الرياح القوية التي‬
‫قد تعيق اإلنتشار المتجانس للمبيد و تنقله إلى‬
‫المزروعات المجاورة‪.‬‬
‫‪ -‬أن تكون درجة حرارة الهواء ومستوى‬
‫رطوبة التربة مناسبين‪ ،‬وأن تكون األعشاب‬
‫في حالة خضرية جيدة لتمتص أقصى ما‬
‫يمكن من المبيد‪.‬‬
‫‪ -‬أن ال يتم خلط المواد الفعالة المختلفة داخل‬
‫المزرعة ‪ -‬إال بإستشارة المص ًنع أو أحد‬
‫التقنيين المختصين ‪ -‬وذلك بسبب تضاد وعدم‬
‫توافق ‪ ...‬قد يؤدي إلى حالة تسمم للمزروعات‬
‫ومتنوعة من المبيدات العشبية (تتكون من مادة‬ ‫جرعات أكبر إلى حد الضعف‪.‬‬
‫‪.‬‬
‫مواجهة العجز يف ما يتعلق‬ ‫أو أكثر من المواد الفعالة) قادرة على‬ ‫ولإلشارة‪ ،‬فإن مكافحة أكثر تأخرا بقليل تكون‬

‫جميع المشاكل واألوضاع التي قد تعترض بالعتاد الخاص باملكافحة‬ ‫ممكنة‪ ،‬وذلك بفضل بعض المبيدات العشبية‬
‫المزارع‪ .‬لكن أهم شيء يظل هو أإلختيار‬ ‫الفعالة ولو بعد مرحلة اإلشطاء‪.‬‬
‫على المستوى التقني‪ ،‬ومن أجل إنجاح عملية‬
‫الصائب واإلستعمال العقالني للمبيدات إلى‬ ‫ومن جهة أخرى‪ ،‬وعملياً‪ ،‬فإن المزارعين ال‬
‫مكافحة األعشاب‪ ،‬فإضافة إلى جودة المواد‬
‫جانب إستشارة التقنيين المختصين (ال يمكن‬ ‫يقدرون الخسائر التي تسببها النجيليات حق‬
‫المستعملة‪ ،‬فإن الشرط األساسي لذلك هو‬
‫أن يكون الباعة بالتقسيط مؤهلين بالضرورة‬ ‫قدرها‪ ،‬إضافة إلى أن فعالية المبيد تتطلب‬
‫إستعمال آليات المكافحة المالئمة‪ .‬إال أنه‪،‬‬
‫إلعطاء النصائح المناسبة)‪.‬‬ ‫إستخدامه في مرحلة مبكرة من نمو األعشاب‪.‬‬
‫ورغم المجهودات المهمة المبذولة بشأن دعم‬
‫وتوجد الالئحة المفصلة للمبيدات المرخصة‬ ‫وتشكل كلفة المعالجة بدورها عائقا ً أمام‬
‫إقتناء العتاد الزراعي ومن ضمنه الرشاشات‪،‬‬
‫في المغرب ضمن دليل الوقاية النباتية فإن قليالً من الفالحين من تمكن من ذلك‪.‬‬ ‫إستعمال مبيدات النجيليات‪ ،‬إذ أن سعر اللتر‬
‫إن صغار المزارعين ليست لديهم القدرة على‬ ‫المغربي الذي ينشر سنوياً‪.‬‬ ‫الواحد من هذه المواد قد يبلغ ‪ 5‬إلى ‪10‬‬
‫إمتالك‪ ،‬إضافة للجرارات وغيرها من األليات‪،‬‬ ‫أضعاف سعر المبيدات ثنائيات الفلقة‪.‬‬
‫التجهيزات الخاصة بالمكافحة الكيماوية التي‬ ‫وتطالب الدراسات بالشروع في المكافحة الخروج املتأخر من فرتة الراحة‬
‫تتميز بغالءها وبمعدل إشتغالها الضعيف‬ ‫إبتدا ًء من معاينة معدل ‪ 3‬نبتات من الشوفان فيما يخص البذر المبكر‪ ،‬وفي حالة التساقطات‬
‫(بضعة أيام في السنة)‪ ،‬بما يترتب على‬ ‫في المتر المربع الواحد‪ .‬كما يقدر تراجع المطرية القوية في نهاية الدورة الزراعية‪،‬‬
‫ذلك من مشاكل ترتبط بالتمويل وبالمردودية‬ ‫مردودية الهكتار الواحد بناقص ‪ 5‬قناطير هناك مخاطر خروج متأخر من طور السكون‬
‫المادية‪ .‬وفي هذه الحالة‪ ،‬وفي ما عدا اللجوء‬ ‫عند معدل ‪ 5‬نبتات من هذا النوع في المتر لألعشاب الضارة التي لم يطلها إستمرار‬
‫إلى الرشاشات المحمولة على الظهر التي لم‬ ‫تأثير بقايا المبيدات المستعملة قبل مرحلة إستطالة‬ ‫مربع الواحد‪.‬‬
‫تعد مدعومة‪ ،‬هناك مقاوالت تشتغل بالمناولة‬ ‫إلى جانب هذا‪ ،‬فإنه من األفضل تنفيد عمليات سيقان المزروعات‪ .‬إال أن المشكل سيكون في‬
‫تعرض خدماتها في هذا الشأن؛ غير أن‬ ‫المكافحة ‪ -‬إذا كانت الشروط الميدانية تسمح إيجاد حل وسط بين عدم تأخير المكافحة من أجل‬
‫مستوى أعمالها يتسم بالضعف وعدم الفعالية‬ ‫بذلك ‪ -‬قبل تطبيق سماد التغطية وذلك لتفادي اإلستفادة القصوى من تأثير المبيدات من جهة‪،‬‬
‫نظراً لعدم احترامها سواء للجرعات المناسبة‬ ‫منافسة الحشائش والسماح للمزروعات وعدم اجرائها مبكراً جداً من أجل تجنب الخروج‬
‫أو لنسبة تركز الخليط (المقدار من المادة في‬ ‫المتأخر من طور السكون‪ .‬وفي هذه الحالة‬ ‫باإلستفادة المثلى من األسمدة المضافة‪.‬‬
‫الهيكتولتر الواحد من الماء)‪ .‬ومع ذلك‪ ،‬فإن‬ ‫وحسب درجات العدوى‪ ،‬قد يكون من الضروري‬
‫إمتالك جهاز للمكافحة ليس أمراً كافياً‪ ،‬وذلك‬ ‫اللجوء إلى عملية مكافحة استدراكية‪.‬‬ ‫المبيدات العشبية‬
‫لكون عمليات المعالجة تحتاج إلى حد أدنى‬ ‫إن على المزارعين إدراك أنه ال يوجد مبيد قادر‬
‫من المهارة و الخبرة في ما يخص كل من‬ ‫على مكافحة جميع أنواع األعشاب بشكل فعال؛ رشوط إستعامل املبيدات‬
‫اإلستعمال‪ ،‬الضبط‪ ،‬المقادير‪ ،‬تركز المزيج‪،‬‬ ‫غير أنه يتوفر في السوق المغربي باقة واسعة من أجل إنجاح عملية المكافحة فإنه من الالزم‬
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‫تقنيات زراعية‬

‫زراعات سابقة‪ ،‬بشكل جيد‪.‬‬


‫‪-‬تقليب التربة‬
‫‪-‬حرث عميق‬
‫ولإلشارة‪ ،‬ففي حالة البذر المبكر (قبل أمطار‬
‫شهر نونبر) ‪ ،‬و هو األمر المطلوب جداً‬
‫بالنظر إلى ظروف المغرب المناخية‪ ،‬فإنه ال‬
‫يتم فعليا ً القضاء على األعشاب الخريفية عن‬
‫طريق الحرث ( إزالة األعشاب آليا ً ) لكونها‬
‫ال تنمو أبداً قبل زراعة الحبوب‪ .‬ومن جهة‬
‫أخرى‪ ،‬يجب التذكير بأن البذار المبكر يسهل‬
‫خروج الحشائش من مرحلة السكون بشكل‬
‫مبكر وكثيف‪ ،‬هذا في حين أنه يتم بصفة عامة‬
‫القضاء عليها في حالة البذار المتأخر نتيجة‬
‫عمليات الحرث السطحي إلعداد سرير البذور‬
‫‪.‬‬
‫إزالة األعشاب كيميائيا‬ ‫(‪)1‬‬
‫أهم األعشاب الضارة بزراعة الحبوب‬
‫انها الطريقة األكثر إستعماالً ‪ ،‬إال أن نجاحها‬ ‫و هي من فصيلتي النجيليات و ثنائيات الفلقة‪.‬‬
‫يتطلب إحترام عدة شروط منها‪ :‬الدراية‬ ‫‪ -‬أهم النجيليات الحولية األقوى منافسة للزراعة‪ :‬الخرطال‪ ،‬البهمة‪ ،‬الزوان الصغري‬
‫الكبيرة باألعشاب‪ ،‬إختيار المبيدات األكثر‬ ‫و الزوان قصري السنابل‪ ،‬املدهون‪.‬‬
‫مالءمة‪ ،‬اإلحترام التام للجرعات وللمواعيد‪،‬‬ ‫‪ -‬أهم ثنائيات الفلقة الحولية األقوى منافسة للزراعة‪ :‬حميضة‪ ،‬كراع الدجاج أو‬
‫تجهيزات جيدة ومضبوطة‪ ،‬الظروف المناخية‬ ‫غوان‪ ،‬خبيزة أو بقولة‪ ،‬شقائق النعامن أو بلعامن‪ ،‬سلييل‪ ،‬شوك حامر‪ ،‬باحمو‪،‬‬
‫‪...‬‬ ‫بوزغيبة ‪.....‬‬
‫مراحل الزراعة و مواعيد املكافحة‬
‫عموما ً تتراوح المدة الفاصلة بين البذار‬
‫الضيعات ‪.‬‬ ‫للمبيدات المستعملة سنوياً‪ ،‬والتي تمثل في‬
‫المبكر (بداية نونبر) و األكثر تأخراً (أواسط‬
‫نفس الوقت ‪ 90%‬من مجموع المبيدات‬
‫أو آخر شهر دجنبر) بين ‪ 45‬و‪ 60‬يوماً‪.‬‬
‫تقنيات غري كيميائية‬ ‫التي تستهلكها الفالحة المغربية عامة (حسب‬
‫وبحسب (وتيرة) التساقطات‪ ،‬فإن الحقول ال‬
‫شركات التوزيع)‪.‬‬
‫تكون في نفس المرحلة من الدورة الزراعية‪،‬‬ ‫للمكافحة‬
‫مما يؤدي إلى وضعيات مختلفة سواء بالنسبة‬ ‫بصفة عامة ‪ ،‬ال يهتم المزارعون كثيراً بهذه‬
‫األساليب رغم تأثيرها األكيد في السيطرة‬ ‫‪ -‬مضادات النجيليات ‪ :‬نظراً ألسعارها‬
‫للقطع األرضية أو الضيعات أو الجهات‪ ،‬مما‬
‫يستدعي ترشيد عمليات المكافحة حسب كل‬ ‫على األعشاب الضارة‪ ،‬مقابل ميلهم الكبير‬ ‫المرتفعة فهي قليلة اإلستعمال‪ ،‬وال يتم اللجوء‬
‫حالة على حدة‪.‬‬ ‫إلى تفضيل المكافحة الكيماوية‪ .‬ومن أهم‬ ‫إليها إال في حدود ‪ 2.5%‬من مجموع المساحة‬
‫و في كل األحوال فإنه من األفضل أن تتم‬ ‫التوصيات الزراعية بهذا الشأن نذكر ما يلي ‪:‬‬ ‫المزروعة بالقمح في السنة‪ ،‬وبنسبة ال تتعدى‬
‫عمليات المعالجة مبكراً إن كانت الظروف‬ ‫‪ -‬ترشيد العمل على أساس برنامج متوسط‬ ‫‪ 10%‬من حجم المبيدات المستعملة‪.‬‬
‫المناخية تسمح بذلك‪ ،‬على أن يتم األمر بين‬ ‫أو طويل األمد (وليس على أساس موسم‬ ‫‪ -‬وإلى جانب هذين النوعين هناك أنواع‬
‫مرحلة الثالت ورقات ونهاية مرحلة اإلشطاء‬ ‫واحد)‪ .‬ويجب أن تستفيد من كل عملية‬ ‫أخرى من المبيدات هي في الحقيقة مزيج من‬
‫(ظهور سيقان فرعية)‪{ .‬تستطيع النبتات التي‬ ‫ليس فقط الزراعة الحالية‪ ،‬وإنما الزراعات‬ ‫النوعين السابقين‪.‬‬
‫سحقتها عجالت الجرار أن تستقيم في فترة‬ ‫الموالية أيضا ً من خالل تقليص مخزون بذور‬ ‫ولإلشارة ‪ ،‬فإنه من بين ‪ 5‬مليون هكتار تزرع‬
‫استطالة السيقان} ‪ .‬في هذه المرحلة تكون‬ ‫األعشاب في التربة‪.‬‬ ‫تقريبا ً سنويا ً بالمغرب‪ ،‬فقط الربع منها يعرف‬
‫األعشاب في مرحلة السويقة الفتية بواحدة‬ ‫‪ -‬اللجوء إلى التناوب الزراعي (زراعات‬ ‫مكافحة لألعشاب؛ وهي نسبة ضعيفة تتفاقم‬
‫إلى ‪ 3‬ورقات على أكبر تقدير وتكون في‬ ‫منقاة من األعشاب‪ ،‬خدمة التربة في فترة‬ ‫أكثر في سنوات الجفاف حيث تنهار مبيعات‬
‫أكثر حاالتها حساسية (عندها يمكن تخفيض‬ ‫التبوير‪ ،‬زراعات علفية ‪.)....‬‬ ‫المبيدات إلى ‪ 5%‬مقابل ‪ 20‬إلى ‪ 25%‬في‬
‫الجرعة)‪ .‬بالمقابل‪ ،‬كلما إزداد عمر األعشاب‬ ‫‪ -‬إستعمال بذور مختارة أو ‪-‬على األقل‪-‬‬ ‫السنوات العادية؛ وتنحصر بصفة خاصة في‬
‫كلما أصبحت أكثر مقاومة للمبيدات وتطلبت‬ ‫تحضير البذور العادية‪ ،‬التي يكون مصدرها‬ ‫المناطق المسقية وعند مكثري البذور وبعض‬
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‫تقنيات زراعية‬

‫مكافحة األعشاب الضارة‬


‫بزراعة الحبوب الخريفية‬
‫(عبد المومن ُكنوني)‬
‫تعتبر إزالة األعشاب من زراعة الحبوب إجرا ًء مكرراً ال يمكن أبداً تفاديه كلما إستقبلت الحقول هذا النوع من‬
‫الزراعة‪ ،‬إلى درجة يمكن معها التساؤل كيف أنه‪ ،‬مع مرور الزمن ورغم عمليات المكافحة الكثيرة‪ ،‬فإن األعشاب‬
‫والحشائش ال يتم القضاء عليها نهائيا‪.‬‬

‫والواقع أنه‪ ،‬وعلى عكس ما يمكن أن نعتقد‪ ،‬فإن >>الهدف من إزالة األعشاب ليس إبادتها نهائياً‪ ،‬إنما فقط تقليص‬
‫العدوى إلى أدنى حد ال يمكن عنده التأثير ال على المردودية وال على جودة المحصول<<(‪. )1‬‬

‫مقابل غياب تام لعمليات التسميد وإزالة‬ ‫والتربة المصرفة لمياه السقي‪ -‬ومزج المبيدات‬ ‫العوامل املساعدة‬
‫األعشاب من حقول الشعير التي تنتشر في‬ ‫‪ ...‬إلخ‪.‬‬
‫عىل إنتشار األعشاب‬
‫المناطق البورية الضعيفة‪.‬‬ ‫‪ -‬المقاومة المتزايدة عند بعض أنوع األعشاب‬
‫إن أسباب هذه المقاومة والصمود لدى هذه‬
‫ولإلشارة‪ ،‬فإن هناك نوعان من األعشاب‬ ‫لبعض المبيدات بسبب إستعمالها لزمن طويل‬
‫األعشاب كثيرة ومنها‪:‬‬
‫(أغلبها حولية) تكتسح الزرعات‪:‬‬ ‫وبطريقة سيئة‪.‬‬ ‫‪ -‬مخزون بذورها الموجود في التربة والذي‬
‫‪-‬ثنائيات الفلقة ذات األوراق العريضة‪.‬‬ ‫و تشير الدراسات الميدانية بالمغرب إلى أن‬ ‫ال ينبت كليا ً (‪ )100%‬أثناء الزراعة‪ ،‬من‬
‫‪-‬نجيليات ذات األوراق الضيقة‪.‬‬ ‫الخسائر التي تتسبب فيها األعشاب المضرة‪،‬‬ ‫جهة‪ ،‬ومن جهة أخرى البذور الجديدة التي‬
‫وتتم محاربتها بصنفين مختلفين من المواد‪:‬‬ ‫والتي تم إحصاء ‪ 374‬نوعا ً منها‪ ،‬قد تصل‬ ‫تضاف سنوياً‪ ،‬و التي يكون مصدرها النبتات‬
‫إلى ما بين ‪ 30‬و‪( 40%‬وقد تقترب من‬ ‫التي لم يتم القضاء عليها‪ ،‬أو من الحقول‬
‫‪ -‬مضادات ثنائيات الفلقة ‪ 15 :‬إلى ‪20%‬‬ ‫‪ )90%‬من مستوى المردودية؛ هذا في حين‬ ‫المجاورة والتي تنتقل وتنتشر بطرق طبيعية‬
‫فقط من إجمالي المساحة المزرعة بالقمح‬ ‫أن المكافحة الكيماوية لهذه األعشاب (غياب‬ ‫مختلفة‪.‬‬
‫يتم مكافحة األعشاب بها في السنة العادية‬ ‫شبه كلي للطرق األخرى) تظل ضعيفة جداً‬ ‫‪ -‬غياب المكافحة الكيماوية وهيمنة الدورة‬
‫و تستهلك حوالي ‪ 90%‬من الحجم الكلي‬ ‫وال تهم إال زراعة القمح (صلب وطري)‪،‬‬ ‫الزراعية الواحدة يؤديان إلى تزايد مخزون‬
‫بذور الحشائش في التربة من سنة إلى أخرى‪.‬‬
‫‪ -‬تربية الماشية بشكل كثيف والرعي يساعدان‬
‫على إنتشار مختلف أنواع األعشاب عن‬
‫طريق مخلفات القطعان (باألخص البقر‬
‫والماعز)‪ ،‬إضافة إلى نشر السماد الحيواني‬
‫(البقر خصوصا)‪.‬‬
‫‪ -‬تطور بعض أنواع الحشائش على أطراف‬
‫الحقول وتوسعها داخل المزروعات‪.‬‬
‫‪-‬إستعمال بذور عادية في الزراعة (‪75‬‬
‫إلى ‪ 80%‬من األراضي) تحتوي على بذور‬
‫األعشاب‪.‬‬
‫‪ -‬غياب اإلرشاد حول تقنيات مكافحة‬
‫األعشاب وشروط تطبيق المبيدات‪ ،‬وحدود‬
‫ثلوت التربة والمياه ‪ -‬خاصة قرب األنهار‬
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‫‪30‬‬ ‫‪N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019‬‬
www.agri-mag.com Agriculture du Maghreb
N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019 31
‫دجنبر‪ 2018‬يناير ‪2019‬‬
‫ملحق العدد ‪116‬‬
‫مجلة مهنية مختصة بقطاع الخضر و الفواكه‪ ،‬الحبوب‪ ،‬الزراعات السكرية و تربية المواشي‬

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‫‪32‬‬ ‫‪N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019‬‬

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