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Joala Syntropie

Note sur la taille de perturbation


La perturbation est un levier essentiel de la syntropie. Elle est indissociable de l'abondance.

La compréhension d'une bonne taille de perturbation demande d'intégrer un certain nombre


d'informations. Pas de panique, avec un peu de pratique et d'observation vous y arriverez très
facilement. Les gestes techniques sont proposés dans des petites vidéos sur la chaîne YouTube Joala
Syntropie.

Les plants de production sont conduits de manière classique. Taille de forme, hauteur de la jupe et
choix des branches charpentières… La majorité de ces tailles se font au cours de l'hiver.
Il existe un très grand nombre de supports, Internet ou livres, qui permettent d'apprendre à tailler les
fruitiers. Si vous envisagez une grosse production ciblée, je vous conseille de vous former auprès de
spécialistes de la taille en arboriculture.
Bien entendu en syntropie nous n'attendons pas d'un arbre en production principale qu'il donne de
la biomasse.

Les plantes alliées et les bordures vivantes sont plantées pour être perturbées. C'est le lien
systémique entre ces plantes et vos productions qui va booster ces dernières.
Le maître mot : densification.

Si t'as peur, plante deux fois plus !

Plantes ligneuses basitones

Cette catégorie regroupe principalement les plantes qui développent des branches ligneuses dans
l'année, sous forme de buissons. On y trouve le sureau, le chèvrefeuille odorant, le noisetier, le
saule, le buddleia, …
Ce sont des candidats idéaux pour faire du BRF.

Basitone signifie tout simplement que les branches repartent spontanément à partir de la base.

La perturbation se fait en taillant la branche entière. C'est-à-dire qu'elle sera coupée à 3 ou 4 cm de


la souche. Cela favorisera la repousse à partir du bas et la facilité d'entretien.

Conduite en tête de chat, cépée et cépée haute

Tilleul, charme, être, orme, paulownia, mûrier blanc, eucalyptus, chêne, laurier sauce, pêche des
vignes, bouleau, moringa, saule... la liste est non exhaustive.
La tête de chat, c'est une trogne, un arbre têtard, un arbre paysan caché partout dans les chemins de
campagne.
Conduire un arbre en tête de chat peut vous permettre :
– De garder à portée d'outils, et sans échelle, la taille de biomasse d'un arbre allié.
– De faire des arbres parapluies, pour étendre l'ombre plus facilement au-dessus des
productions principales. Et au-dessus de votre tête à vous, pour éviter de vous baisser !
– D'avoir une réserve à biomasse, pour fabriquer de l'excellent BRF.
– Donner des plantes fourragères à vos animaux et être plus résilient en cas de sécheresse.

Site internet : joala.fr


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– Avoir sous la main du bois à fagot pour nourrir un poêle de masse ou un Rocket Stove.
– Avoir des troncs pour l'ébénisterie à partir d'un certain âge.

Tailler en têtard c'est passer un contrat. Une fois que vous aurez démarré cette forme, il faudra vous
y tenir pour respecter la vie de l'arbre avec lequel vous travaillez. La plante va s'adapter à votre
taille en stockant tous ses sucres pour la repousse dans sa « tête ». Ce qui permettra une meilleure
reprise des branches de la génération suivante. Cette spécialisation la rend dépendante de votre
choix de taille. Vous en êtes responsable. La taille s'effectue tous les deux ou trois ans.

La cépée

Une biche qui passe et broute la plantule d'un chêne, et le voilà reparti sur plusieurs pousses. Qui
donneront plusieurs troncs. Vous les voyez souvent en forêt, ces arbres à 2, 3, 6 troncs ou plus. Ils
sont aussi souvent le fait de la main de l'homme.
Il s'agit tout simplement de tailler un jeune arbre capable de repartir de la souche tout près du sol. Et
de sélectionnez les années suivantes 3, 5 ou sept troncs (un nombre impair c'est toujours plus Feng
Shui).

On peut aussi décider de ne pas sélectionner le tronc et faire d'un arbre une boule de production de
biomasse. Vous avez sûrement observé des peupliers ou des saules bien plus âgés coupés bas qui
repartent très vigoureusement.

L'intérêt principal de la cépée dans une plantation, ce serait :


– Une reprise plus vigoureuse d'un arbre de deux trois ans qui a du mal à démarrer.
– Rajeunir drastiquement un arbre plus vieux qui gênerait par son ombre une jeune plantation,
et en faire un producteur de biomasse.
– Occuper sur une ligne un « trou » dû à une mauvaise reprise des plants voisins.
– Probablement renforcer la résistance aux vents violents, notamment pour les arbres aux
troncs trop fins (comme l'amorpha fructifosa).

À noter, un arbre en cépée avec un petit nombre de troncs ne gênerait pas la production de petits
fruits à ses pieds par exemple, les branches de ces derniers n'ayant pas de mal à prendre la place de
la strate du bas.

Un autre exemple : le tilleul. On peut imaginer dans un jardin trois cépées de tilleuls en boule, c'est-
à-dire en gardant tous les troncs, mais avec une taille systématique tous les trois ans à la base.Les
tilleuls sont taillés à tour de rôle, un chaque année . La vigueur des repousses et l'accessibilité de
l’arbre permettraient la cueillette des feuilles pour la salade et la farine. Puis pour la production de
tisanes à la maturité sexuelle de la plante.

Chaque nouveau tronc créant ses propres racines, on peut supposer que la vigueur de l'arbre est plus
grande pour une cépée basse que pour une cépée haute.

Cépée haute

Il s'agit presque de la même chose, sauf qu'au lieu de tailler le tronc à la base, il est taillé à la
hauteur voulue et l'on sélectionne un petit nombre de troncs à la reprise.

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Taille de perturbation « en vert »

Certaines plantes vivaces non ligneuses peuvent être taillées plusieurs fois durant l'année en
favorisant grandement la vie du sol et l'information de perturbation pour les productions principales.

La consoude, la mélisse, les artichauts, la blette, etc.

Les gestes techniques diffèrent selon les plantes et les objectifs de production. Par exemple, si vous
avez de très grandes bordures vivantes de consoudes dans un verger, vous pouvez faciliter leur
entretien en passant tout simplement la tondeuse.

Dans un espace suivi à la main, on préférera une taille à la carte.


Idem pour les plantes alliées annuelles, en poquets ou en lignes, en 3D ou en bordures.

Pour le détail, voir le chapitre des plantes alliées.

Calendrier :

La majorité des tailles de perturbation se font entre février et fin juin.

Deux points principaux :

– Il est préférable de perturber toutes les plantes alliées d'une zone en même temps.
L'information de perturbation est démultipliée par la masse.
– La perturbation va de pair avec l'eau.
L'eau est un accélérateur d'information et permet la reprise rapide de la pousse. L’idéal serait de
tailler juste avant une pluie. Ou juste après, ou entre deux averses, ou avant un arrosage. Ne jamais
perturber sans apport d'eau dans un climat sec. Vous perdriez une grosse partie du bénéfice de la
perturbation.

Les moments-clés :

La première perturbation généralisée vient se glisser juste avant le début du printemps.


Idéalement avant le gonflement des bourgeons.

Pourquoi  ? Quand les bourgeons débourrent, cela signifie que les sucres de la plante, donc ses
réserves faites avant l'hiver, sont mobilisées et utilisées pour démarrer feuilles et branches. Donc si
l'on taille après le démarrage, la plante doit re-puiser dans ses réserves pour re-démarrer.

Le printemps est sur le point d'arriver. Nous allons donc ramener au sol tous les branchages qui
restent de l'hiver et les tiges séchées. N'hésitez pas à faire de la place. Les productions principales
peuvent profiter de la lumière, du coup de boost du printemps et de celui de la perturbation.
Un vieil adage dit : « taille tôt, taille tard, mais taille en mars ». Avec la modification accélérée des
saisons ce pourrait plutôt être : «… mais il vaut mieux avoir terminé à la mi-février ! ».
Durant le printemps et le début d'été il faut surtout prendre en compte la place que prend la plante
ainsi que sa maturité.

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Dans le premier cas, si le volume des plantes alliées gêne le développement ou l'accès à la lumière
d'une production principale, hop, taillez !

Si ce n'est pas le cas, il faut observer la maturation de la plante. L'idéal serait de la tailler au plus
tard au tout début de son état Climax.
Pour rappel, le Climax dans l'évolution d'une plante commence au moment où elle déploie ses
fleurs.
Pourquoi  ? Car à ce moment-là la photosynthèse ralentit et s'arrête. Les sucres de la plante vont
être utilisés pour la reproduction. Or ici nous cherchons à recueillir le maximum de biomasse. Le
début du Climax c'est le moment où la fleur est jeune fille. Ni en bourgeon, ni fanée.
Pour simplifier, on peut tailler à la fin de la floraison. Les insectes s'en désintéressent.
Attention. Dans le courant de l'été, il faut laisser, notamment sur les arbres émergeants,
suffisamment de feuillage pour protéger les plants de production de la canicule et des orages de
grêle.

Au maximum de la production de biomasse, on peut compter une heure de taille pour une personne
sur 120 m² très complexifié avec une majorité de bordures vivantes. S'il y a désherbage, il est
anecdotique.
Si vous avez une plantation bien installée, attention de ne pas tailler pendant la nidification si vous
avez des visiteurs ailés...

Vous avez profité des dernières potentielles pluies de juin pour faire les dernières grosses tailles.
L'été est passé. Au moment où la saison chaude laisse place à l'arrière-saison, c'est le moment de
tailler.
La lumière va diminuer progressivement, les pluies vont revenir (si tout va bien). Cette perturbation
va ouvrir la canopée qui protégeait jusque-là des chaleurs torrides et permettre aux productions
principales de profiter pleinement des conditions plus douces.

Attention. Éviter de tailler lorsque les feuilles changent de couleur.


Pourquoi  ? Elles sont en train de restituer leur chlorophylle, les minéraux et les sucres. Laissez-les
faire !

Le yoga syntropique

Il s'agissait là des grandes manœuvres. En dehors de ces moments clés, flâner dans vos jardins vous
permettra au quotidien, ou régulièrement, de tailler de ci de là une hampe fleurie de consoude ou
une feuille d'artichaut trop envahissante sur une production principale. Cette vigilance de détail,
c'est ce que Ernst appelle le yoga syntropique. Il faut juste se rappeler de prendre un opinel serpette
dans la poche…

Site internet : joala.fr

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