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Année 2019-2020
Patrice Baubeau
patrice.baubeau@parisnanterre.fr
Histoire des faits économiques :
Une histoire de la croissance
• Organisation du cours :
• Manuels :
– Jacques Brasseul, Petite histoire des faits économiques. Des origines à nos jours, Paris,
Armand Colin, 4e édition, 2015.
– Karl Gunnar Persson and Paul Sharp, An Economic History of Europe. Knowledge,
Institutions and Growth, 600 to the Present, 2nd ed., Cambridge, Cambridge U.P., 2015.
• Orientation bibliographique :
– Christopher Alan Bayly, La naissance du monde moderne (1780-1914), Préface d'Eric
Hobsbawm (traduit de l'anglais par Michel Cordillot), Paris, Editions de l'Atelier, 2007.
– Jacques Brasseul, Histoire des faits économiques, tomes 1 et 2, Paris, Armand Colin,
diverses éditions.
– Jacques Brasseul, Histoire des faits économiques, de la Grande guerre au 11 septembre,
Paris, Armand Colin, diverses éditions.
– François Crouzet, Histoire de l'économie européenne, 1000-2000, Paris, Albin Michel, 2010.
– Philippe Norel, L'invention du marché. Une histoire économique de la mondialisation, Paris,
Seuil, 2004.
– Edward A. Wrigley, The Path to Sustained Growth. England's Transition from an Organic
Economy to an Industrial Revolution, Cambridge, Cambridge U.P., 2016.
– Patrick Verley, La Révolution industrielle, Paris, Gallimard, 1997.
• Bibliographie complète :
– Elle sera développée au fur et à mesure en lien avec les leçons.
Histoire des faits économiques :
Une histoire de la croissance
• Plan du cours :
1. Introduction générale / Leçon 1 – Les trois révolutions
2. Les modèles malthusiens
3. La Révolution industrieuse
4. La Révolution industrielle britannique
5. La diffusion de l'industrie moderne dans le monde atlantique
6. Les services, piliers de la Révolution industrielle : transports, commerce et finance
7. Les impérialismes
8. Crises et destruction créatrice
9. La première mondialisation : mesure, bilan, échec
10. L'âge d'or de la croissance occidentale
11. Sous-développement, mal-développement, pays émergents
12. Préparation de l'examen et Conclusions générales
Une histoire de la croissance
Leçon 1
• C’est pourquoi il n’y a pas que les économistes qui font de l’économie et qui
réfléchissent à la croissance
– On trouve aussi
• des historiens,
• des sociologues,
• des anthropologues,
• des géographes
– Beaucoup de notions économiques ont un sens en-dehors de l’économie
• Le chômage
• Le déficit des comptes publics
• Le prix des biens fondamentaux (alimentation, logement, vêtement)
– Beaucoup de notions économiques sont nées en dehors de l’économie
• La monnaie
• L’impôt
• Le travail
Introduction générale : pourquoi ?
1. La croissance est au cœur des débats contemporains
Croissance limitée Où g(x) croit d'abord plus lentement que f(x). Y=f(x)-g(x)
Système
0.0032 3,43146E-09 ≈0!
solaire
Une histoire de la croissance
I. Les trois « révolutions » de la croissance
L’histoire humaine en très longue durée voit se succéder des périodes plus ou moins
stables séparées par des bouleversements profonds et assez rapides, mais en général
très longs à émarger comme à produire leurs effets : les « révolutions ».
1. L’état archaïque : des sociétés de chasseurs cueilleurs entre abondance et pénurie
2. La révolution du pléistocène et la mondialisation de Sapiens
3. L’état ancien : territorialisation et contrôle de l’environnement
4. La révolution néolithique et la mondialisation agricole
5. L’état classique : Etats, empires et malédiction malthusienne
6. La révolution industrielle et la mondialisation manufacturière
7. L’état moderne : un monde « fini » ?
- 40 - 30 - 20 - 10 -0 10
Révolution pléistocène R.C. 3 ?
• La fin du pléistocène est marquée par une forte glaciation (-120 000
à -21 000) et des changements brutaux du climat :
– Glaciation intense et formation d’inlandsis sur la plus grande part des continents
de l’hémisphère nord
– Baisse de 100 à 120 m des niveaux océaniques (max. il y a 20 000 ans env.)
– Migrations massives de la faune et de la flore
• L’effet sur la « mondialisation » du genre Homo est paradoxal :
– Les passages intercontinentaux (ponts de glace et passages terrestres ) et la
réduction des horizons maritimes favorisent une nouvelle migration d’homo
sapiens en dehors de l’Afrique, vers l’Asie, l’Europe, l’Océanie puis l’Amérique (-
120 000 / -10 000 a.n.e.).
– Les obstacles créés par les avancées glaciaires suscitent des isolats humains
qui développent des traits culturels et phénotypiques propres, notamment par
mélange des « nouveaux » Sapiens avec des populations antérieures.
– En conséquence, de nombreux foyers humains antérieurs disparaissent :
l’humanité s’homogénéise d’un point de vue génétique et se diversifie d’un point
de vue culturel.
I. Les trois « révolutions » de la croissance
1. La « révolution du pléistocène », -120 000 / -11 700
• En environ 30 000 ans, homo sapiens est devenu une des espèces
les plus diffuses à l’échelle de la planète
• Elle se caractérise par des systèmes symboliques et des
développements matériels complexes (la « culture » au sens des
anthropologues) :
– La vidange des grands lacs et mers glaciaires et les transgressions
marines suscitent un peu partout la naissance des mythes fondateurs
du « déluge »
– On assiste à un raffinement des rites funéraires
– Ces systèmes symboliques émergent et se structurent autour
d’échanges (de conflits) culturels et de systèmes linguistiques, de
grands récits, longtemps avant l’invention de l’écriture.
• L’impact sur l’environnement est massif :
– Déforestations liées à l’utilisation du feu
– Extinction massive des grands herbivores (sauf en Afrique) et de la
plupart des grands fauves
I. Les trois « révolutions » de la croissance
2. La « révolution néolithique » -12 000 / -3 000
• Ces débats ont obligé à reformuler, depuis trente ans, les conditions
de possibilité de la révolution industrielle, en inscrivant cette
dernière dans la lignée des révolutions précédentes.
• Cela implique donc qu’il faille disposer d’un modèle permettant de
traiter les trois révolutions, climatique, néolithique et industrielle.
• Mais ce modèle doit aussi permettre de rendre compte de la variété
des circonstances et des conséquences de ces révolutions.
I. Les trois « révolutions » de la croissance
3. La « révolution industrielle »