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En guise de profonde reconnaissance à mon Professeur Ahmed TRACHEN, qui a su nous inculquer la
discipline, la rigueur et l’amour de champ de connaissance : les sciences économiques. Qu’il trouve ici
l’expression de mon profond respect.
« Y’en a marre ! À l’entendre tes besoins sont illimités. Tu n’as pas compris que mes ressources sont
limitées. »
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INTRODUCTION GENERALE
La plupart des besoins qu’éprouvent les êtres humains pour se nourrir, sevêtir, se loger, se
distraire ou se cultiver ne peuvent pas être satisfaitsspontanément, par les seuls bienfaits de la
nature. L’Homme doitdonc consacrer du temps et des efforts à exploiter celle-ci et à produireles
biens qui répondent à ses besoins. Ces efforts consistent untravail qui peut être de nature et
d’importance très diverses : Activité agricole, industrie, transport, etc.
C’est cette rareté relative des ressources aptes à satisfaire directementles besoins qui oblige les
êtres humains à opter pour une activité économique.
En générale, tout problèmeauquel est confronté un individu ou un groupe d’individus
comporte presque toujours une dimension économique, souvent combinée elle-même avec
d’autres aspects politiques, sociaux, culturels, biologiques, philosophiques etc.
Ainsi lorsque l’on considère les deux guerres mondiales qu’a connues le siècledernier, on
constate qu’à l’origine il y avait des crises économiques très graves qui ont poussé les grandes
puissances de l’époque à déclencher la guerre et à coloniser un grand nombre de pays. Ces
guerres elles-mêmes ont eu des conséquences considérables au niveau du potentiel humain et
matériel.
De même le coronas virus qu’a connu le monde entier en 2020a débouché sur des
problèmes économiques énormes. En effet la croissance démographique nécessite
l’augmentation de la production pour satisfaire les besoins accrus en santé.
Les problèmes économiques ne sont pas ni figésni stables non plus les besoins. Ils
évoluent considérablement avec le temps :
Les années trente étaient dominées par le sous-emploi massif des hommes et des
équipements : c’est la grande dépression ;
Les années cinquante ont eu comme problème majeur celui de l’inflation ;
Durant les années soixante, ce fut la lutte contre le ralentissement de la croissance
économique qui a préoccupé bon nombre de pays ;
Les années soixante - dix : le chômage et l’inflation ;
Les années quatre-vingt chômage, l’inflation et l’endettement dans certains pays.
Des années quatre-vingt-dix à nos jours des difficultés énormes du développement
durable et soutenable.
A travers l’histoire économique, la croissance a pu éliminer la rareté, au moins dans
certains pays, mais elle a entrainé d’autres problèmes écologiques et sociaux.
Comment faire face à tous ces problèmes ; comment trouver des solutions pour
pouvoir s’en sortir ? L’Economie Politique est censée aider à trouver les solutions adéquates.
Nous préconisons répondre à l’aide de ce document aux problématiques suivantes :
Qu’est-ce que la science économiques ?
Quelles sont les difficultés majeures de la science économique ?
Quelle a été l’évolution de la science économique à travers l’histoire ?
Ce cours n’est évidemment pas exhaustif. Il ne couvre ni l’ensemble des théories ni l’entièreté du
domaineéconomique. En revanche, il s’agira d’une introduction assez complète, mais demeure...
une introduction, dont l’objectif principal est de créer du sens économique, mais pas de maîtriser
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en détails tous les outils des économistes (dont les modèles mathématiques et les statistiques
font partie)
Nous allons étudier l’économie comme toute autre discipline scientifique, c’est-à-dire à travers
l’apprentissage de son protocole de base. Ainsi,après réflexion, nous avons décidé d’organiser ce
cours en trois chapitres :
Chapitre I : Définition et objet de la science économique
Chapitre II : Les difficultés de base de la science économique
Chapitre III : Evolutions dans la conception de l’analyse économique
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CHAPITRE I
En réalité, il n'existe pas une seule définition de l'économie, mais plusieurs définitions. Chaque
définition renvoyant à des réalités sous-jacentes différentes. La définition de l'économie n'est
pas consensuelle. Ses contours et son contenu varient en fonction des auteurs et des courants de
pensée.
S’il existe plusieurs définition de l’économie politique, dans sa conception de base, ce mot
désigne deux réalités distinctes: En premier lieu, l'ensemble des activités généralement
regroupées sous ce terme; en second lieu, la science constituée pour étudier ces activités.
On peut commencer par définir l’économie politique comme la science de l’administration des
ressources rares (R.Barre), de l’organisation des efforts pour mettre le monde en valeur (Krier-le
Bourva).
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Selon Maslow les besoins se présentent sous forme d’une pyramide qui se construit ainsi :
Les besoins que les individus éprouvent correspondent, à des « exigences nées de la nature ou
de la vie sociale ». Il s’agitdonc, non seulement des besoins essentiels du corps humain
(besoinsd’alimentation, de vêtements, de logement ou de santé), mais aussi debesoins à
caractère plus psychologique, qualifiés parfois de besoins d’accomplissement: besoins de
formation, d’éducation, de confort, deculture, de loisirs, de création, de conditions de vie
agréables, etc.Certains besoins sont individuels, c’est-à-dire ressentis par les individusen tant que
tels ; d’autres sont collectifs car éprouvés par un groupe :besoin d’entretien des parties
communes pour les occupants d’unimmeuble collectif, besoin d’éclairage public pour les
habitants d’uneville, besoin d’ordre public et de défense nationale pour ceux d’un pays,etc.
L’intensité, la nature et ladiversité des besoins ressentis par les individusvarient énormément
selon leurs goûts et, surtout, leur niveau de vie. Maisles besoins individuels et collectifs sont
aussi fortement influencés par leniveau de développement et les traditions socio-culturelles des
sociétés.
En tous les cas, les besoins de l’homme étant sans limite, il s’agit d’utiliser les ressources de
façon adéquate, rationnelle pour satisfaire ces besoins. Or ces ressources (la terre, le capital et le
travail qualifié, qui sont à l’origine de toute production (agricole ou industrielle), sont rares. Il
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faut donc aménager la rareté pour parer au gaspillage. C’est ce qui explique les calculs, les
anticipations, les prévisions des agents économiques producteurs ou consommateurs avant
d’affecter leur budget à une dépense quelconque.
Cependant cette définition qui insiste sur le caractère rare des ressources productives ne
fait pas références au choix que doivent opérer les agents économiques. D’où la deuxième
définition :
L’économie politique est la science qui étudie le comportement humain en tant que
relation entre les fins et les moyens rares à usages alternatifs1.L’analyse économique, ou science
économique, part du constat que les besoins des hommes sont illimités alors que les ressources
disponibles sont rares (limitées).
D’où l’objet de cette définition qui met l’accent sur le comportement de l’individu qui
choisit parmi les facteurs rares qui peuvent être affectés à divers emplois, à différentes
productions, ceux qui lui paraissent les plus appropriés, les plus rentables, les moins couteux
pour réaliser une production ou satisfaire un besoin. Ainsi, la rareté des ressources impose
d’effectuer des choix.
En choisissant une quantité d’un bien, on est amené à renoncer à une certaine quantité
d’un autre bien en raison des limites budgétaires.Ce constat impose donc aux systèmes
économiques, comme aux agents économiques qui les composent, de faire des choix dans
l’allocation des ressources (les arbitrages sont nombreux : étudier plus longtemps ou travailler
maintenant, acheter ou louer un appartement, épargner ou consommer, etc.). Chaque choix
implique un renoncement dont la valeur en économie s’appelle le coût d’opportunité.
De ce fait pour décider chaque individu est confronté à un choix évalue et compare les
avantages et inconvénients des différentes options possibles (exemple : un consommateur
compare le rapport qualité/prix de 2 voitures, un entrepreneur compare les
avantages/inconvénients de différentes localisations possibles de sa nouvelle usine). Donc
l’individu n’est pas libre dans ces choix, il tire avantages de tous ordres qui font pencher son
choix en faveur d’une option particulière. D’où le constat suivant : les agents réagissent aux
incitations ; celles-ci sont importantes pour comprendre les choix effectués.
Néanmoins, cette définition polarise l’attention sur les rapports de l’homme avec les
ressources productives sans évoquer les rapports des hommes entre eux comme le fait la
troisième définition :
La production est un processus de lutte entre l’homme et la nature et que l’homme ne vit
pas cette lutte individuellement mais collectivement. Le processus de production est par
définition un processus social, au cours duquel s’établissent des relations entre les membres de
1
Robbins L. Essai sur la nature et la signification de la science économique, Librairie Médicis 1957.
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la société. L’économie politique est donc l’étude des rapports sociaux qui s’établissent entre les
hommes ou entre les sociétés elles-mêmes à l’occasion de la lutte pour la production des
moyens de subsistance qui est au centre de la vie économique. Ces relations sociales de
production reposent sur la coopération entre les membres de la même société.
Cette définition ajoute une dimension nouvelle : la dimension sociale. En effet, l’activité
économique implique une double relation : Une relation de l’homme avec la nature qui s’inscrit
dans le cadre du processus de production ;
Une relation des hommes entre eux qui déterminent la répartition du produit entre les
membres de la société. D’où l’importance de la prise en compte des rapports de forces qui
prévalent au sein d’une société donnée (Patronat et syndicat).
Nous allons terminer cette série de définitions par une quatrième définition plus
synthétique :
La science économique étudie donc les processus par lesquels des ressources rares sont
affectées à la production de biens et services, d’une manière qui permette la plus grande
satisfaction possible des besoins pris en considération. Toute l’analyse repose sur l’hypothèse
selon laquelle les agents économiques (producteurs, échangistes, consommateurs) se
comportent toujours de manière rationnelle ; ils effectuent leur choix, dans le cadre des
possibilités et des contraintes budgétaires qui sont les leurs, d’une manière qui correspond pour
eux à la plus grande utilité totale.
L’objet de la science économique est donc de mettreen évidence les trois faces de l’activité
économique à savoir la formation des stocks, leur circulation et leur disparition et également les
interrelations qui caractérisent les phénomènes économiques de base. Il convient de prendre
sans délai des mesures concrètes pour réduire les risques qui menacent l’économie et asseoir les
fondations d’une croissance économique stable et durable.
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Ainsi, la formation des stocks a lieu au cours du processus de production des entreprises.
Dans le second, les producteurs produisent au cours d’une période donnée une quantité
supérieure à leurs propres besoins de consommation. D’où apparition de la production
marchande. Deux types de production marchande :
Soit : la formule suivante A-M-A’ (Ce qui intéresse le capitaliste étant que A’ soit plus grand que
A).Le but du producteur c’est la valeur d’échange, mais aussi de réaliser une plus-value, c’est-à-
dire de réaliser une somme supérieure à celle investie au départ. Le but final du capitaliste est
« l’appropriation toujours croissante de la richesse », selon Marx. Il parle également de
« mouvement incessant du gain, toujours renouvelé », de « tendance absolue à
l’enrichissement », ou encore de « chasse passionnée à la valeur d’échange »Il s’agit de la
transformation d’une somme d’argent donnée en une somme plus importante par
l’intermédiaire d’une marchandise (les entreprises SARL,SA ).
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CHAPITRE II
Dans ce cours, nous allons étudier l’économie comme toute autre discipline scientifique, c’est-à-
dire à travers l’apprentissage de son protocole de base ». Mais est-ce vraiment le cas ? Peut-on
dire que l’économie est une Science ? Pour répondre à ces questions nous emprunterons un
raisonnement à rebours. Nous allons en retenir trois difficultés pour démontrer la scientificité de
l’économie :le postulat de rationalité, la distinction science positive et science normative, enfin la
méthodologie et la dimension humaine.
Elle consiste à isoler dans le champ de l'action sociale un domaine bien déterminé dans lequel les
agents, individus ou entreprises, présentent un comportement obéissant à des principes
considérés comme rationnels : recherche du maximum de satisfaction, du minimum d'effort pour
un objectif déterminé. Selon M. AllaisLe principe de la rationalité suppose que « tout décideur
maximise quelque chose ». De même selon Allais « un homme réputé rationnel lorsque :
En effet, les agents économiques doivent aménager les ressources rares qui sont à leur
disposition pour en tirer le meilleur résultat possible. Cela suppose un comportement rationnel
de leur part qui consiste à maximiser le résultat de leur activité (consommation, production…) à
l’aide d’un coût donné, ou ce qui revient au même, de minimiser le coût de leur activité pour
réaliser un résultat donné.
Néanmoins, certains rejettent ce postulat de rationalité qui n’est valable que dans le cas
particulier de « l’homo-economicus » c’est-à-dire un homme économique calculateur avec des
préférences stables dans le temps et l’espace. Or les comportements humains, par-delà leur
diversité, sont pour l’essentiel irréfléchis, commandés soit par l’instinct, soit par les
comportements sociaux qui exercent une large influence sur les décisions individuelles.
Tout autant on peut avancer que la rationalité est une sorte de conduite appropriée à l’atteinte
de buts donnés dans les limites imposées par des conditions et des contraintes données. Ces
dernières peuvent être aussi bien les caractéristiques objectives de l’environnement que celles
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perçues et celles de l’individu lui-même qui les considère comme fixés et en dehors de son
pouvoir de les modifier.
Dans ces conditions les calculs couts-avantages ne peuvent s’appliquer qu’à un univers de
certitude qui ne correspond en rien à la réalité. Hélas, les comportements irrationnels dans le
monde réel sont bien répondus.
Doit-on sur la base de cette critique rejeter toute théorie qui se réfère à ce postulat ?
La prise en compte du « temps » dans les théories économiques a posé et pose encore de
nombreuses difficultés méthodologiques .L’approche néoclassique de la temporalité se heurte à
l’une de ses hypothèses fondamentales concernant sa théorie de l’action : le postulat de
rationalité de l’homoeconomicus se projetant dans l’avenir grâce à sa capacité d’anticipation
rationnelle. Comme le souligne J-P. Dupuy, au cœur de cette approche réside une aporie : « les
agents économiques sont supposés se déterminer par rapport à un avenir plus ou moins
parfaitement connu mais qu’ils supposent donné, alors même que ce sont eux qui le
déterminent » ; et ainsi, « il faut supposer des agents se voyant en position de décider, donc,
d’une manière ou d’une autre, d’influer sur le cours des évènements, alors qu’ils croient que
l’avenir est déjà inscrit quelque part » . De plus, il faut supposer que « tous les agents adhèrent à
une seule et même vision de l’économie, en clair qu’ils sont tous néoclassiques et qu’il n’y a en
définitive qu’une façon de raisonner juste en économie, selon les préceptes néoclassiques »
(Parent, 2013).
Ainsi la rationalité apparait comme une norme dans les comportements des agents
économiques. Mais la science économique analyse aussi les comportements réels de ces agents
économiques. Ce qui nous conduit à nous interroger sur le statut de la science économique : est-
elle une science positive ou normative ?
Économie positive contre économie normative. L’économie positive a pour objectif de fournir
des explications objectives et scientifiques au fonctionnement de l’économie. Elle concerne
l’analyse, l’observation et la mesure des phénomènes économiques.
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Alors que l’économie normative tente de fournir des recommandations fondées sur des
jugements à valeur personnelle. Elle est relative aux mesures à prendre et la politique à suivre
pour réaliser le meilleur résultat et satisfaire au mieux les besoins de l’homme.
Il s’agit d’une proposition positive puisqu’une étude statistique permet aisément de calculer
l’élasticité-prix de la demande pour ce bien et ainsi de vérifier que cette élasticité est bien
négative et inférieure à 1 en valeur absolue. Un deuxième exemple maintenant : L’État doit
toujours adopter des mesures de relance économique afin de créer des emplois.Il s’agit ici, au
contraire, d’une proposition normative. Les termes toujours et jamais devant être bannis de
l’économie positive.
La distinction entre ce qui est (était ou sera) et ce qui doit (ou devrait) être, entre les faits et les
valeurs, remonte aux travaux de Nassau Senior et de J.S.Mill (19 ème siècle). Ainsi lorsque l’on se
limite à décrire ou à expliquer les phénomènes économiques, on se place dans le domaine du
positif. Par contre, si on émet des jugements de valeurs sur l’attitude à prendre pour réaliser un
objectif dans les meilleures conditions, on se réfère à la démarche normative.
Cela ne semble pas très judicieux. En effet comme le font remarquer d’autres auteurs
(exemple G.Myrdal) il est impossible de distinguer l’économie positive de l’économie normative.
En effet, même si l’on fait abstraction du postulat de rationalité qui fixe les règles de
comportement que l’agent économique doit respecter pour atteindre le meilleur résultat,
l’analyse des faits conduit souvent, sinon toujours, l’économiste à préconiser les mesures à
prendre soit pour améliorer une situation donnée, soit pour éviter la crise.
Si ces mesures ne sont plus adaptées aux problèmes que connaissent les économies de
nos jours (crise 2008, crise sanitaire COVID 19) cela revient aux caractéristiques de la crise de
1929. Sans doute une autre explication théorique s’impose pour trouver de nouvelles mesures
adaptés à la crise structurelle qui sévit dans la quasi-totalité des pays tiers-monde. On voit donc
clairement que les deux volets positif et normatif sont intimement liés.
En général les économistes n’évaluent pas les conséquences d’une décision économique sur la
base des mêmes jugements de valeur.
Lorsqu’ils décrivent l’économie et construisent des modèles destinés à prévoir soit l’évolution de
l’économie, soit les effets des différentes politiques, ils font ce que l’on appelle économie
positive. Lorsqu’ils évaluent les différentes politiques possibles, en comparant leurs coûts et
leurs avantagesrespectifs, ils font ce que l’on appelle de l’économie normative.
Les théories se veulent scientifiques. Toute science observe, décrit, classe des phénomènes puis
en recherche les lois selon lesquelles ils se déroulent. La théorie s’exprime à l’indicatif. Elle
exprime ce qui est (l’économie positive).
On entend par méthode, dans toutes les branches de la connaissance humaine, les démarches
suivies par la raison dans l’étude d’un certain objet afin d’arriver à une loi générale. Il s’agit là
d’une succession d’étapes, c’est-à-dire un chemin parcouru par la raison vers la connaissance.
En générale, les méthodes utilisées pour acquérir la connaissance économique ne différent pas
des méthodes de la recherche scientifique. Nous connaitrons alors ces méthodes en parlant de
l’économie politique en tant que science. Toutefois, l’économie politique est –elle vraiment une
science ?
Pour répondre à cette question nous montrons d’abord les conditions qui doivent être remplies
pour pouvoir parler d’une science ; nous verrons ensuite si ces conditions se réalisent par rapport
à l’objet de l’économie politique. Si la réponse est affirmative, nous pouvons parler de
l’économie politique en tant que science. Ce que nous ne pas faire si la réponse est négative.
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En ayant recours à la philosophie des sciences , on entend par « la science » l’ensemble des
connaissances humaines organisées sur la nature, la société et la pensée, et acquises par la
découverte des lois objectives des phénomènes observables et leur explication, en utilisant les
méthodes de la recherche scientifique.
Toutefois, en observant La réalité des phénomènes économiques on est confrontée à une masse
énorme de données qui sont indéchiffrables pour le cerveau humain.
Pour y voir un peu plus clair, il est nécessaire de construire des théories qui permettent
d’expliquer les divers aspects du comportement humain et donc de donner un sens à ces
données. L’observateur doit procéder à un effort d’abstraction destiné à simplifier le monde réel
sans toutefois négliger les traits essentiels de la situation ou du phénomène qu’il étudie. En
d’autres termes, la simplification s’impose pour mieuxreprésenter et comprendre les
phénomènes réels mais cette simplification doit se faire avec une déformation minimale de la
réalité.
Pour bien concrétiser ce que nous venons de dire, nous allons nous référer au schéma suivant
emprunté à Gould et Ferguson.
AbstractionAbstraction
Expérimentale théorique
Expérimentation
Raisonnement logique
Interprétation interprétation
Statistique théorique
Projet Modèle réel Modèle
d’expérience logique
L’analyse économique a pour objet de mettre en évidence des relations de cause à effet entre
phénomènes économiques. Elle se veut objective et scientifique car elle observe des faits,
recherche les liens qui les unissent et les causes qui les engendrent, pose et teste des
hypothèses, essaie de dégager des régularités et propose des moyens d’action.
Par conséquent, la complexité du monde réel peut être simplifiée à l’aide d’une abstraction
théorique. Les économistes essaient de comprendre les réalités économiques en mettant en
lumière des corrélations ou des relations causales entre variables. Ils obtiennent alors un modèle
logique c’est-à-dire une représentation simplifiée de la réalité (du général au particulier) qui se
réduit à quelques variables significatives. Ces modèles admettent des solutions simples ou
permettent des simulations informatiques ou des calculs analytiques qui peuvent être
comparées aux données mesurées comme le PIB ou l'inflation.
- Les modèles descriptifs décrivent les phénomènes réels sans rien préjuger de leur explication,
ou de leur prévision, ou d’une quelconque action sur leur évolution.
- Les modèles explicatifs se proposent d’expliquer non seulement la régularité suggérée par les
modèles descriptifs mais aussi les enchaînements de cause à effet qui se constatent entre les
phénomènes.
- Les modèles prévisionnels utilisent les résultats obtenus dans l’analyse descriptive et
explicative des faits. Ils reposent essentiellement sur l’extrapolation du passé fondée sur une
constance structurelle des phénomènes.
- Les modèles décisionnels cherchent à dégager les mesures à entreprendre en vue d’obtenir un
résultat désiré.
Dece fait,un modèle économique (comme n’importe quel modèle dans une autre science) est
construit par un raisonnement logique. Il estun ensemble d’hypothèses et de lois dont découle
une représentation théorique du fonctionnement de l’économie. Une loi est destinée à donner
une représentation des liens entre les variables économiques alors que les hypothèses sont des
représentations simplifiées de la réalité.
- la variable endogènes, c’est-à-dire celles qui sont expliquées à l’intérieur d’un schéma
théorique ;
- les variables exogènes, c’est-à-dire celles qui influent sur les variables endogènes mais
qui sont elles-mêmes déterminées par les facteurs extérieurs à la théorie ;
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- les variables résiduelles qui tiennent compte du résidu ou de la marge d’erreur.
Les résultats des modèles dépendent donc seulement des hypothèses et lois utilisées. Cette
démarche rend possible la formulation de théories compréhensibles et utilisables. Si les
conclusions paraissent erronées, c’est qu’il faut changer les hypothèses.
Exemples :
- La variation de la demande à la suite d’une variation de prix D= f(P). L’abstraction nous conduit
à des conclusions abstraites. Puis on réintroduit les autres variables (revenu, autre prix…) pour
parvenir à la situation réelle.
- La production agricole, comme variable endogène est influencée par les conditions climatiques
qui sont des variables exogènes. Alors que la production agricole n’affecte en rien les conditions
climatiques.
- Les prix sur le marché sont des variables exogènes pour les décisions de consommation et de
production.
Toutefois, certaines variables peuvent être à la fois exogène et endogène suivant le problème
qu’on se pose. La pluviométrie, par exemple, est considérée par l’économiste comme une
variable exogène alors qu’elle est considérée comme variable endogène du point de vue du
météorologue.
L’analyse économique se fonde donc largement sur une démarche hypothético-déductive, dans
la mesure où des théories et des modèles sont développés à partir d’hypothèses. Enfin, les
théories peuvent également être vérifiées et remises en cause grâce à l’observation des faits
dans une démarche inductive.
Cependant, force est de reconnaître que l’analyse économique reste très critiquée sur son statut
de Science lorsqu’elle est menée dans une démarche hypothético-déductive dite isolée, c’est-à-
dire lorsque les modèles et les théories sont développés à partir d’hypothèses sans que le travail
d’observation des faits et de vérification ne soit réalisé. Dans une démarche isolée, les modèles
sont jugés « valable » parce qu’ils sont justes mathématiquement.
Cette façon un peu étrange de procéder intervient souvent quand les données statistiques sont
manquantes ou imprécises. Aussi, des études économétriques futuresdevront être réalisées une
fois que les données seront disponibles. Mais il peut parfois arriver que le chant des
mathématiques égare certains économistes et isole leurs modèles de toute vérification
empirique. Le modèle devient un (bel) objet pour ce qu’il est uniquement et sans s’interroger sur
son utilité réelle.
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les raisonnements erronés. La modélisation est une démarche de simplification qui permet de
mieux comprendre les rouages en cause.
Mais les économistes utilisent des techniques mathématiques rudimentaires, puisque leur
objectif est de rester concentrer sur les phénomènes économiques et très peu sur les aspects
mathématiques.
Le point de départ est toujours une situation réelle que l’on cherche à simplifier à l’aide
d’une abstraction expérimentale [c’est-à-dire en faisant des expériences] pour parvenir à un
modèle statistique ou un projet expérimental.
Dans ce cas il n’y a pas déduction logique mais des observations sur les données de la situation
réelle.
Ces observations sont ensuite soumises à une interprétation statistique qui conduit à des
conclusions sur le monde réel.
On s’accorde à dire en générale que ces deux méthodes sont complémentaires et non pas
concurrentes pour mieux cerner la réalité.
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surmonter les obstacles. On peut parler dans ce sens de l’influence de l’émotion sur les faits
économiques.
Cette versatilité des comportements humains constitue une grande difficulté pour la
science économique dans l’établissement de ses lois. En effet il est difficiles d’établir des
régularités entre les phénomènes économiques car les réactions des agents économiques
évoluent avec le temps et deviennent différentes de celles enregistrées par le passé.
C’est de cette façon que l’on peut expliquer la désaffectation actuelle pour tout ce qui
touche à la planification à long et même à moyen terme. Les modèles de prévision se démodent
très rapidement, souvent avant même leur application, tout simplement parce que les équations
de comportement qui ont servi à leur construction ne sont plus représentatives des
comportements des agents économiques qui se sont modifiés entre-temps.
On a par exemple constaté une nette modification des comportements des agents
économiques face aux mesures de politiques économique anti-inflationnistes privilégiant le taux
d’intérêt ou les prélèvements fiscaux : ainsi les entreprises ont réagi soit en répercutant leurs
nouvelles charges fiscales ou financières sur leur prix de vente, soit en contractant des emprunts
à l’extérieur pour contourner la législation nationale. De même, les ménages ont réagi en
réduisant leur épargne et non leur consommation.
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En générale, les politiques économiques ou les réformes économiques peuvent fournir des
expériences naturelles qui permettent de tester des hypothèses...
Pour certains économistes, la science économique doit se limiter à l’étude de mécanismes. Ils
estiment que pour rester véritablement objective et mériter son appellation de science, il faut
qu’elle se situe sur un plan strictement positif et technique : observation des faits, recherche
d’explications et de déductions logiques, mise en évidence des conséquences purement
économiques de divers types de mesures qui peuvent être envisagées pour résoudre tel ou tel
problème.
Pour d’autres économistes, il faut partir de l’idée que la sphère économique est incluse dans une
sphère plus large qui englobe l’ensemble des activités humaines. Les activités économiques n’ont
donc de sens que par rapport aux hommes et la science économique doit être envisagée surtout
comme une science sociale. Elle comporte à la fois un aspect positif et un aspect normatif et,
même s’ils doivent être soigneusement distingués, aucun des deux ne doit être négligé.
-la microéconomie s’intéresse aux comportements des agents économiques (individus, ménages,
entreprises) et étudie en détail les prix et les niveaux de production de secteurs particuliers. Il
s’agit d’une approche surtout théorique etabstraite analysant, par exemple, comment le
consommateur maximisesa satisfaction, compte tenu de son revenu et des prix des produits
qu’ilpeut acheter, ou comment une entreprise procède à ses choix d’investissement,ou cherche à
réaliser les bénéfices les plus élevés possibles enfonction du marché sur lequel elle se situe et du
profil de ses coûts deproduction. L’analyse micro-économique repose sur des hypothèses
derationalité des comportements et met en évidence des mécanismes quicontribuent à
l’explication de phénomènes envisagés à l’échelle nationaleet internationale.
Pour éviter d’être noyé dans la multitude et l’infinie complexité des faitséconomiques, l’analyse
macro-économique les agrège en catégoriessignificatives. Elle essaie d’isoler celles entre
lesquelles elle cherche àvérifier l’existence de liens en raisonnant « toutes choses étant égales
parailleurs », c’est-à-dire en supposant que toutes les autres variablessusceptibles d’influencer
également le phénomène étudié n’ont pasvarié.
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Les domaines de l’économie politique :
Conclusion :
D’une manière générale le non-respect du critère de scientificité n’est pas le fait unique de la
science économique ! En effet, des sciences dites dures, comme la climatologie par exemple,
souffrent également de cette critique : les prévisions planétaires des modèles climatiques ne
peuvent pas être testées empiriquement à très grande échelle. Les interconnexions entre
variables sont nombreuses, complexes, aléatoires et ne sont pas toutes encore connues ou bien
maîtrisées.
La science économique est dans une situation similaire à celle de la climatologie : grâce au
développement des connaissances en statistiques, à l’augmentation de la puissance de calcul des
ordinateurs et à la constitution de bases de données de plus en plus précises et riches (voir
Eurostat, le centre des statistiques européennes disponible en ligne), l’expérimentation en
économie progresse et on peut, depuis quelques décennies seulement, confronter les données
aux modèles grâce à l’économétrie qui est la branche de la statistique qui permet le traitement
des données économiques.
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CHAPITRE III
Dans ce chapitre, nous ne visons aucunement à faire l’étude détaillée de l’histoire de la pensée
économique, étude qui ne pourrait se réaliser qu’en recevant l’effort et le temps qu’elle mérite.
Ici, nous nous limiterons à un aperçu de l’histoire de l’économie politique en tant que science,
qui aura un objectif bien limité, à savoir : — connaître les différentes étapes de la science qui
nous préoccupe. La réalité économique a attiré l’attention des hommes depuis très longtemps.
En effet, déjà dans l’antiquité on recense des économistes comme Platon, Aristote par exemple.
Cependant la science économique au sens vrai du terme ne s’est formée que beaucoup plus
tard.La prise de conscience des mécanismes de base ne commence qu’à partir du XVI ème siècle.
On peut simplifier et distinguer quatre phases :
Pour la plupart des manuels d’économie politique, la science économique débute avec le
courant de pensée mercantiliste.il existe déjà des penseurs en matière économique, mais ils se
distinguent trop peu des philosophes et n’étudient pas l’économie d’une façon très autonome.
En effet à partir du XVIème siècle commence à se développer une réflexion économique
indépendante de considérations d’un autre ordre c’est-à-dire philosophique, morale ou
politique. Il devient alors possible de codifier une réflexion indépendante sur les phénomènes
économiques.
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Les auteurs sont John Hales (« Discours sur la prospérité publique de ce royaume
d’Angleterre »,1549 mais publié en 1581,) Antoine de Montchrestien (« Traité d’économie
politique »,1616).
Les traits principaux de la vision mercantiliste sont les suivants : les métaux précieux et la
thésaurisation sont décrits comme l’essence de la richesse pécuniaire.
Ainsi la prospérité nationale est conditionnée par une balance commerciale excédentaire
engendre la prospérité nationale. Pour atteindre cet objectif, John Hales propose le
développement des manufactures pour lutter contre l’exode rural (actuellement on parle de
l’écosystème). Ce développement des manufactures remplit un rôle double : il sert l’intérêt de
l’économie et il enrichit les citoyens commerçants. La solidarité économique au sein de la société
implique une compatibilité de l’intérêt de l’Etat et de celui des commerçants qui est
l’enrichissement. C’est un lien économique qui les unit et non pas politique.
Par ceci Hales rejoint en certains points Antoine de Montchrestien. Pour lui le travail
n’est nécessaire que s’il permet à l’individu de s’enrichir. Dans cet ordre l’activité commerciale
vient en têtedes activités créatrices de la richesse. Par conséquent, selon lui, elle accroit la
puissance de l’Etat. Celui-ci réalise des succès militaires ce qui lui permet d’assurer
l’enrichissement de la classe commerçante et la conquête des nouveaux marchés.
Après la conception des mercantilistes apparait celle des libéraux comme North, Boisguillebert
(1646 – 1714, considéré avec R.Cantillon 1680 – 1734 des auteurs de la transition entre
mercantilistes et physiocrates) se sont élevécontre l’intervention de l’Etat. Pour ces auteurs, il
faut abolir les entraves au commerce et instaurer la liberté des marchés pour aboutir à l’équilibre
naturel des prix. Cette conception a été l’ébauche de ce qui est devenu plus tard la concurrence
pure et parfaite chez les classiques. En outre D.Hume a pu relever la confusion faite par les
mercantilistes concernant la richesse privée et richesse étatique.
21
La conception libérale des physiocrates est fondée sur l’ordre naturel qui implique la
liberté et l’accroissement des richesses matériels. La notion de richesse matérielle s’oppose à la
notion pécuniaire des mercantilistes.
La richesse matérielle est définie comme la quantité de biens nécessaires à la vie de l’homme. La
monnaie se réduit à un simple instrument de circulation du produit net, est le seul élément
productif est la terre.
Les autres classes (artisans et commerçants) occupés dans des activités non agricoles sont
stériles. En effet selon les physiocrates, le commerce, les échanges et même l’industrie ne font
que transformer les biens et n’ajoutent rien au produit. La création de la valeur est attachée à la
terre. Il suffit en fin de compte de comptabiliser le produit agricole d’un pays pour avoir une idée
précise de sa richesse.
Enfin Quesnay introduit une nouvelle conception du capital qu’il appelle les « avances ». Il
s’agit des fonds monétaires avancés) chaque période par la classe productive pour financer les
moyens de production nécessaires à la réalisation du produit net. Ces avances sont reprises à la
fin de chaque période, le processus productif étant stationnaire. Le produit net circule entre les
trois classes : les fermiers, les propriétaires fonciers et les artisans. Le produit net, correspondant
à l’excédent des productions agricoles annuelles sur les dépenses annuelles dans l’agriculture,
circule entre les trois classes : les fermiers, les propriétaires fonciers et les artisans.
2 2 1
Sommes servant 1 1
au paiement du
revenu des
propriétaires fon- 1
ciers et les intérêts
des avances
primitives. 1 1
2 dont 1 milliard
22
Dépenses retenu par cette
Des avances 2 classe pour les
annuelles avances de l’année
Total 5 suivante
Les chiffres sont exprimés en milliards ;
Les flèches indiquent le sens de la dépense.
Le produit brut de 5 M, qui est uniquement d’origine agricole, résulte de seules avances de 2
milliards de la classe productive.
La classe productive a une recette totale de 3milliards, elle dépense 3M (2M revenu des
propriétaires et 1M achats auprès de la classe stérile)
Le produit net : c’est la production – les charges de fonctionnement de la classe productive soit
3M-1M= 2M.
Cette structuration de la société se retrouve, sous une forme voisine, chez les classiques.
L’importance scientifique du tableau économique est telle que de nombreux autres apports de
François Quesnay et de ses disciples sont quelques fois à tort. Il convient, par exemple, de
signaler que François est des tout premiers énonciateurs du phénomène des économies
d’échelle, qui le conduit à recommander la concentration des exploitations.
Physiocrates comme Mercantilistes vivent dans une Europe dont les marchés économiques
intérieurs sont encore très peu développés.
23
B /L’ECONOMIE COMME SCIENCE DES RICHESSES : L’ECOLE CLASSIQUE
Avecles travaux des anglais Smith (1776), Ricardo (1817) et du français Say (loi de l’Offre),
de 1776 à 1870, l’école de pensée dite Classique développe et organise sa pensée autour de la
théorie de la valeur travail : la valeur d’un bien est alors la quantité detravail. Les richesses
produites sont limitées par la quantité de travail disponible. L’enrichissement est le but
fondamental de l’individu et de la société. La science économique est définie alors comme la
science de la richesse, de la même façon qu’il y a une science de la lumière et des planètes.
Adam Smith dans son ouvrage « «Recherches sur la nature et les causes de la richesse des
nations» publié en (1776). « L’économie politique se propose d’enrichir à la fois le peuple et le
souverain » Origine de la richesse : progrès de la division du travail, accumulation du capital,
commerce entre les nations.
L’école classique regroupe un grand nombre d’auteurs dont les principaux sont A.Smith (1723 –
1790), D.Ricardo (1772 – 1823) J.B. Say (1767 – 1832) T.R.Malthus (1766 – 1834).
Ces auteurs avaient des centres d’intérêt communs comme la théorie de la valeur et des
prix, la théorie de la répartition, la théorie des crises et l’évolution à long terme du système
capitaliste. Cependant, cela ne doit pas masquer les divergences et controverses entre ces
auteurs au point que ces certains évitent de parler d’ « école classique ».
Il faut noter aussi que les développements théoriques des classiques sont intervenus dans
un monde en plein mutation :
- au niveau agricole : avec les « enclosures acts » (remembrement des terres), les
nouvelles techniques de culture intensive et les progrès de l’élevage (la jachère remplace
l’assolement triennal, progrès des fourrages, etc) ;
a / Les concepts ;
Les classiques font référence aux classes, mais l’analyse classique est centrée sur
l’individu.
a- A.Smith (auteur de « recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations »,
1776) voulant clarifier la signification de la marchandise remarque que la marchandise présente
deux aspects pour son détenteur : le premier la marchandise est un objet utile et en ce sens a
une valeur d’usage ; le second,elle peut être échangée ce qui permet d’obtenir d’autres
marchandises.
De ce fait,chaque marchandise a une valeur d’échange mesurée par le travail. En effet, selon
Smith, la valeur d’échange d’une marchandise c’est la quantité de travail que cette marchandise
peut acheter ou commander.
Ainsi les travailleurs sont à la fois producteurs et vendeurs des marchandises qu’ils ont
réalisées. Si par exemple un stylo a nécessité dix heures pour sa fabrication, le travailleur peut
l’échanger contre un autre bien ayant pris dix heures de travail. Par conséquent la valeur d’une
marchandise (stylo ou l’autre marchandise) est déterminée par la valeur du travail qu’elle peut
acheter (c’est-à-dire du travail consacré à la fabrication de la marchandise).
Mais cela revient à dire que la valeur d’une marchandise est déterminée par la valeur
d’échange du travail nécessaire à sa fabrication c’est-à-dire la valeur du produit du travail. Ce qui
conduit à un cercle vicieux.
En parallèle, Smith développe le concept de division du travail et insistent sur son importance
comme source d’augmentation de la productivité, et donc de richesse globale. Par exemple,
Smith décrit l’organisation du travail dans une manufacture d’épingles dans laquelle la
production de ce simple objet était divisée en 18 opérations distinctes. Une telle division
technique est source de gains de productivité considérables. En effet, l’habileté des ouvriers
répétant les mêmes gestes s’accroît fortement, les temps morts dus aux changements d’outils ou
de postes de travail sont supprimés et la mise en place du machinisme est plus aisée.
- la valeur d’usage d’un bien c’est-à-dire l’utilité que représente ce bien pour l’individu
- et la valeur d’échange d’un bien. Celle-ci repose sur deux fondements : la rareté et la quantité
de travail nécessaire à la production du bien.
25
Pour les bien non reproductibles (exemple la terre, les œuvres d’art), leur valeur est
déterminée par leur rareté. Pour les biens reproductibles à partir d’un processus de production
utilisant du travail et le capital, leur valeur est déterminée par la loi de la valeur-travail c’est-à-
dire que la valeur d’échangeest proportionnelle à la quantité de travail (direct et indirect)
dépensé dans la production. C’est la théorie Ricardiennede valeur-travail incorporé.
- le prix naturel d’un bien qui correspond au coût de production de ce bien exprimé en travail.
- le prix de marché, c’est le prix courant, le prix pratiqué sur le marché et qui subit les
fluctuations de l’offre et de la demande.
Ces concepts étant définis, nous pouvons dégager les caractéristiques des différents
revenus.
- le rente : c’est la portion du produit de la terre que l’on paie au propriétaire pour avoir
le droit d’exploiter le sol.
Dans ces conditions, Le coût de production du blé sur les terres plus fertiles étant plus faible,
celles-ci rapportent une rente égale à la différence entre le prix du blé et ce coût de production.
C’est la conception de la rente différentielle.
La rente n’est pas un élément constitutif du prix du blé. C’est la hausse du prix du blé qui
est la cause de la formation et de l’augmentation de la rente sur les terres plus fertiles
relativement à la terre moins fertile.
26
- le salaire : prix du travail.
Pour la détermination du salaire, Ricardo se base sur la distinction faite par Smith entre le
prix naturel et le prix courant. Le prix naturel du travail est celui qui fournit aux ouvriers les
moyens de subsister et de perpétuer leur espèce sans accroissement ni diminution(dans les
économies actuelles on parle du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG)). Ce prix
naturel vrai dans le temps et dans l’espace, cela tient essentiellement aux mœurs et aux
habitudes de la consommation des peuples.
Le prix courant du travail ou prix de marché par contre, est celui que reçoit le travailleur
et qui est déterminé par la situation de l’offre et de la demande (dirigée par la compétence et le
besoin du marché du travail). Ricardo estime que le prix courant du travail aura tendance à se
rapprocher du prix naturel du travail (dans le cas d’absence d’armé.
Si les propriétaires fonciers consomment l’intégralité des rentes, c’est la partie du profit
non consommée par les capitalistes agraires qui donne naissance à l’épargne pouvant être
ultérieurement investie : la capacité d’expansion du système capitaliste repose donc sur le mode
d’utilisation du profit réalisé dans le cycle de production précédent.
- la part des salaires dépend de son taux (prix naturel du travail) et du nombre de salariés.
La hausse du prix des subsistances conduit à l’accroissement du prix naturel du
travail.L’augmentation de la demande de travail résultant de l’accumulation de capital entraine
un accroissement du nombre de salariés.
27
Tout cela a pour conséquence l’élévation de la part des salaires dans le produit total.
- les parts relatives de la rente et des salaires augmentant, celle du profit diminue. Cette
diminution du taux de profit limite la capacité d’investissement dans le futur et par conséquent
limite l’expansion du système économique.
A long terme, le taux de profit s’annule et la totalité du produit net est transformée en
rente. Si les niveaux de population et de production restent constants, seul le capital fixe
consommé au cours du processus de production se renouvèle. Les économies débouchent alors
sur un état stationnaire.
Les moyens qui permettent de surmonter cette enclave de la baisse du taux de profit sont
d’une part le progrès technique, d’autre part le commerce extérieur. En effet le progrès
technique fait obstacle à la loi des rendements décroissants. Quant au commerce extérieur, il
permet une baisse du prix des denrées grâce à l’importation du blé à bon marché à l’extérieur.
Ceci contribue à réduire la rente et le prix naturel du travail, la baisse des profits s’en trouve alors
freinée.A travers sa théorie Ricardo a fourni une base d’analyse macro-économique, fondée sur
le comportement des classes sociales.
Par ailleurs, l’image de la main invisible d’Adam Smith stipule que la poursuite des
intérêts particuliers sert toujours l’intérêt collectif : l’école classique est une école clairement
libérale du point de vue économique.Il faut laisser faire les mécanismes du marché et les intérêts
personnels. Par conséquent, pas d’intervention extérieure, pas d’intervention de l’Etat. C’est
l’intérêt personnel qui guide les actions des agents économiques et cette recherche de l’intérêt
personnel est le meilleur stimulant de l’économie dans son ensemble.
Les forces productives sont « les instruments de production à l’aide desquels les biens
matériels sont produits, les hommes qui manient les instruments de production et produisent les
biens matériels grâce à une certaine expérience de la production et à des habitudes de travail ».
28
Marx (1818-1883) est l’auteur de : »Economie politique et philosophie » (1844) ; « Misère
de la philosophie » (1847) ; « Le manifeste du parti communiste » (1848) ; « Contribution à la
critique de l’économie politique » (1859) ; « Le capital » (1867). Il faut retenir que
le marxisme est le courant philosophique et politique se réclamant des idées de Karl Marx et
Friedrich Engels.
La théorie présentée ici constitue dans ses grandes lignes la « critique de l’économie
politique » à laquelle Marx a consacré toute sa vie. D’après Marx, le but poursuivi par le mode de
production capitaliste est l’accumulation des capitaux en produisant la plus-value. Celle-ci
s’effectue par la mise en œuvre de travail salarié. Les travailleurs doivent vendre leur capacité de
travail et non les produits de leur travail. Quant à la réalisation de la plus-value, elle résulte de
l’achat et de la vente de marchandises.
Un accent particulier est ici placé sur la notion de socialisation, dont Marx s’attachait à montrer
successivement la place prépondérante dans l’analyse des dynamiques internes au mode de
production capitaliste.
Le mode de production capitaliste, selon Marx, est fondé sur la propriété privée
des moyens de production, qui donne naissance à deux classes sociales : celle des propriétaires
des moyens de production, les capitalistes, et celle des vendeurs de leur force de travail à ces
propriétaires, les prolétaires . La gestion du capital requiert l’accomplissement de tâches de la
part des capitalistes, dont l’objectif est la maximisation de leur taux de profit. Les prolétaires
exécutent le « travail productif » de biens et services, et de plus-value.
Pour Marx, le travail sous le capitalisme n’est pas seulement le travail au sens
transhistorique, habituel du terme, mais une activité de médiation sociale historiquement
spécifique. Ses produits – marchandise, capital – sont donc à la fois des produits du travail
concrets et des formes objectivées de médiation sociale.
Marx attachait une importance décisive à la différence entre travail concret et travail abstrait :
« J’ai, le premier, mis en relief de façon critique ce double caractère du travail représenté dans la
marchandise. Comme la compréhension de l’économie politique pivote autour de ce point, il
nous faut ici entrer dans de plus amples détails » (Le Capital). Après la publication du livre
du Capital, Marx écrivit à Engels : « Ce qu’il y a de meilleur dans mon livre, c’est : 1) (et c’est sur
cela que repose toute l’intelligence des faits) la mise en relief dès le premier chapitre
du caractère double du travail, selon qu’il s’exprime en valeur d’usage ou en valeur
d’échange ; 2) l’analyse de la plus-value, indépendamment de ses formes particulières : profit,
intérêt, rente foncière, etc. » . Marx distingue alors le « travail concert » et le « travail abstrait ».
Le « travail concret », c’est ce qu’il appelle aussi « le travail utile » c’est-à-dire celui qui rend
l’objet propre à la satisfaction des besoins de l’homme. Il s’agit de « travaux
individuellement différents » matérialisant les valeurs d’usage des différents matériaux façonnés
par les hommes. Par contre, Le travail abstrait « c’est le travail homogène, indifférencié »
29
incorporé dans les marchandises considérées en tant que valeurs d’échange.Selon Marx, le
travail abstrait « crée » la valeur.
D’autre part, le travail n’est pas homogène. Il y a le travail ordinaire ou simple et le travail
qualifié ou complexe. Marx adhère au travail ordinaire, simple, non qualifié, comme unité de
mesure de la création de la valeur. Le travail qualifié ou complexe étant considéré comme un
multiple simple du travail ordinaire. Ainsi on dira par exemple une heure de travail qualifié est
égale à deux ou trois ou dix fois le travail ordinaire.
La "plus - value" est l'augmentation de la valeur d'un bien dont l'évolution est constatée
entre la date de son acquisition et la date de sa réalisation. Il s'agit alors d'une plus-value dite
"effective". En revanche, lorsque le calcul est fait d'une manière théorique avant que ce bien ait
fait l'objet d'une cession, la plus- value est dite "latente".
La plus-value, si l’on reprend le raisonnement précédent, n’est donc rien d’autre que la
différence entre la valeur créée par la force de travail et la valeur de la force de travail.La
différence entre la valeur d’usage de la force de travail et sa valeur d’échange (coût de sa
reconstitution c’est-à-dire le temps de travail nécessaire à la production des biens destinés à la
subsistance des travailleurs représente la plus-value.
Etant admis que l’analyse de Marx est fondée sur la nature des rapports sociaux. La plus-
value correspondant donc au travail non payé est selon Marx accaparée par le capitaliste. Le
capital investi en force de travail, créant une valeur additionnelle, est appelé capital variable (V).
Le capital investi en moyens matériels de production, ne faisant que transmettre la valeur qu’il
contient est appelé capital constant (C). Cela couvre ce que les classiques appellent le capital fixe
et le capital circulant.
Comment les capitalistes peuvent-ils augmenter leur profit ? Marx aborde cette question à
travers les « formes » de la plus-value. Première forme : la plus-value absolue qui consiste à
30
accroître la journée de travail sans augmenter les salaires. Une plus-value rétrograde, ce qui ne
veut pas dire inactuelle si l’on songe au salariat dans les pays les moins développés. Une plus-
value qui n’en connaît pas moins de sérieuses limites physiologiques (il faut bien dormir un peu
pour se remettre à l’ouvrage lelendemain) et, plus encore, sociales (les mouvements de combats
en faveur de la réduction du temps de travail).
La seconde forme : la plus-value relative qui consiste à baisser la valeur relative de la force de
travail sans nécessairement baisser le niveau de vie du travailleur, et même en l’augmentant.
Cette plus-value est obtenue dès lors que les gains de productivité (en particulier dans le secteur
des biens de consommation) ne sont pas restitués au salarié en termes de gains de pouvoir
d’achat. D’où une conséquence importante : le développement du capital constant.
Pour sa part, le taux de plus-value pl/V exprime le degré d’exploitation de la force de travail par
le capital. L’utilisation que fait le capitalisme de la plus-value détermine la grandeur de
l’accumulation.
La loi générale de l’accumulation capitaliste selon Marx qui conduira enfin la défiance du
système entier.
Le profit y est compris comme étant la plus-value elle-même dans la mesure où il est
calculé par rapport au capital total. Le taux de profit pl /(C+V) rapporte la plus-value réalisée à la
totalité du capital investi.
Pl / V
(C / V) + 1
31
Le taux de profit dépend donc principalement de deux facteurs : le taux de plus-value pl/
V et la composition organique du capital C/V.
Les branches où la productivité est la plus faible se trouvent ainsi pénalisées puisque l’on
assiste aux transferts de plus-value des branches les moins productives vers les branches les plus
productives. Cela se fait sous une condition : la mobilité du capital.
Exemple (1) :
C, V : capital (constant ou variable) inverti dans chaque branche (dans notre exemple il
est toujours égal é 100)
c, v : capital consommé (varie selon la branche)
Nous allons considérer 5 branches
Capital c v Cout de Plus- valeur R(*) Prix de Prix >
production value 22% production valeur
100%
80C + 20V (=100) 50 20 70 20 90 22 92 +2
70C + 30V (=100) 51 30 81 30 11 22 103 -8
60C + 40V (=100) 51 40 91 40 131 22 113 -18
85C + 15V (=100) 40 15 55 15 70 22 77 +7
95C + 5V (=100) 10 5 15 5 20 22 37 +17
32
390C + 110V (=500) 202 110 312 110 422 110 422 0
Plus-values 100 110
(*)r : taux de profit moyen = = = = 0.22 22%
C+V 390 + 110 500
£ plus-values
Dans la valeur : on ajoute au coût de production (c+v) la plus-value calculée sur v (travail
consommé) : 70+20=90 ;
Dans le prix de production : on ajoute au cout de production (c+v) un profit calculé sur V
et le C (capital investi) : 50+20+22=92 .
On remarque sur la dernière colonne que dans toutes les branches les valeurs ne sont pas
égales aux prix de production car les compositions organiques du capital dans les différentes
branches sont inégales. Dans les branches les plus productives (les plus mécanisées : la
composition organique du capital est supérieure à la moyenne, supérieure à : 3.55) : I.IV et V : la
production se vend à un prix > à la valeur.
Dans les branches les moins productives (les moins mécanisées : la composition
organique du capital est inférieure à la moyenne) : II et III : la plus grande plus-value. Par
conséquent il y a un transfert de plus-value des branches II et III vers I, IV et V.
Quant aux prix de marché et prix de production, ils évoluent ainsi : le prix du marché
fluctue autour du prix de production en onction de la situation de l’offre et de la demande sur le
marché.
Les mécanismes tendant à réduire ces écarts ont pour effet global d’accroitre la
composition organique du capital.
33
profit, mais simultanément l’accroissement de la composition organique du capital suite à
l’augmentation de la productivité du travail accentue la baisse du taux de profit.
Cela suppose que la production est intégralement vendue pour que la plus-value soit
entièrement réalisée. Sinon (c’est-à-dire si une partie de la production est invendu ou si elle est
vendue à un prix inférieur au prix de production) il y a non réalisation de plus-value voire même
perte de la valeur du capital.
Remarque : Beaucoup d’auteurs classent Marx parmi les classiques en notant une
convergence au niveau de certaines conclusions de Marx et des classiques.
Néanmoins, cela ne devrait pas voiler les divergences à propos des explications adoptées.
Ainsi si Marx comme les classiques se réfère aux classes sociales, il n’en retient que deux (au lieu
de trois chez les classiques). D’autre part si Marx rejoint les classiques pour affirmer que le
salaire courant fluctue autour du salaire de subsistance, il base son explication sur l’armée de
réserve industrielle et non pas sur la loi de la population de Malthus comme les classiques. De
même si les classiques déduisent la baisse du taux de profit de la loi de la population de Malthus
et de la rareté des terres Marx l’explique par la concurrence capitaliste qui conduit à
l’augmentation de la composition organique du capital.
Enfin, si les classiques reconnaissent trois types de revenus : profit, salaire et rente, Marx
ne retient que deux revenus : le salaire et la plus-value ; le profit, l’intérêt et la rente n’étant que
des catégories de plus-value que l’on distingue selon que la plus-value revient au capital
productif, au capital financier ou à la propriété foncière.
34
A la fin de cette première période, une rupture a lieu entre économistes puisque Sismondi en
Italie et Proudhon en France) fondent l’Economie Politique avec une vision collectiviste et plus
normative de l’économie.
Les néoclassiques, de 1870 à 1920, Les auteurs de ce courant sont ce que l’on peut appeler les
« nouveaux classiques ». Ils se sont surtout intéressés aux mécanismes psychologiques qui
déterminent les choix individuels et au raisonnement marginaliste.Ils développent ainsi une
approche novatrice de la valeur qui marque une progression importante. : La valeur d’un bien
provient de l’utilité que l’on tire de sa consommation. Pour démontrer cela, ils développent un
raisonnement dit à la marge (les néoclassiques sont également appelé marginalistes), c’est-à-dire
que l’utilité procurée par la prochaine unité consommée d’un bien ou d’un service doit être
supérieure au prix du bien ou du service en question pour que le consommateur réalise l’achat.
Processus de décision équivalent du côté des entreprises où le facteur de production est acheté
tant que le gain de production de son utilisation lors du processus de production permet de
vendre ce supplément de production à un prix supérieur à celui de l’unité de facteur
supplémentaire incorporée. Du français Walras à l’anglais Marshal (1920), en passant par l’Italien
Pareto (concept d’optimum social ou optimum de Pareto), tous introduisent les mathématiques
dans la pensée économique.
Nous allons apporter quelques précisions d’une part à la théorie générale des choix,
d’autre part à l’équilibre général d’inspiration walrasienne.
On relève en effet trois grandes écoles que nous présentons ci-dessous brièvement en insistant
sur les différences.
- l’école de Vienne :
Née à partir des travaux de Carl Menger qui, en tant qu’enseignant, a exercé une grande
influence sur ces collègues et disciples. Carl Menger a développé une théorie de la valeur fondée
sur l’utilité marginale. Il s’agit d’une théorie subjective de la valeur qui met en rapport les biens
et les besoins : la valeur d’un bien trouve sa source dans l’aptitude de ce dernier à satisfaire les
besoins des agents économiques. Les coûts selon lui ne peuvent pas influencer la valeur. C’est
donc une théorie de la demande qu’il développe et non une théorie de l’offre c’est-à-dire une
théorie des coûts de production. Parmi les auteurs de cette école, on cite R. Von BohmBawerk
(1851-1914), F.Von Wieser (1851-1926), F.Von Hayek (1899-1992).
35
- L’école de Lausanne
Le chef de file de cette école est Léon Walras (il a enseigné à Lausanne). En 1874, c’est-à-
dire trois années après Jevons et Menger et indépendamment d’eux, il a énoncé le concept de
l’utilité marginale. A son tour il fonde la valeur d’échange sur l’utilité et la rareté.
Parmi les auteurs de cette école, on peut signaler V.Pareto (1848-1929), J.R.Hicks (né en
1904).
-L’école de Cambridge
C’est Alfred Marshall (auteur de « Principes d’économie politique » - 1890 qui est le
représentant de cette école néoclassique anglaise.
Mathématicien, il a recouru à l’algèbre et à la géométrie pour analyser les relations entre les
variables dans des contextes bien déterminés. En raisonnant sur des firmes « représentatives »
(firmes moyennes n’ayant pas une grande influence sur le reste de l’économie) il étudie les
situations d’équilibre partiel car plus commode que l’équilibre général. Il s’agit d’étudier
l’équilibre d’un agent économique individuel (consommateur producteur) ou d’un marché isolé
(marché du travail, marché d’un bien ……).
Alors que Menger était franchement libéral et contre toute mesure socialisante,
A.Marshall se disait en faveur d’une atténuation des inégalités et L.Walras était pour la réforme
foncière pour une redistribution équitable.
Lionel Robbins a défini l’économie comme la science qui étudie le comportement humain
en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usage alternatif. Lionel Robbins : Essai sur
la nature et la signification de la science économique (1947).Puisque les moyens sont rares, il y a
lieu de les utiliser de façon efficace. Les agents économiques ont des besoins illimités alors que
leurs ressources sont limitées, se pose alors leproblème de choix. C’est le cas au niveau micro-
économique (producteur, consommateur) et au niveau macro-économique (Etat) où ces agents
économiques sont confrontés à un choix de maximisation de la fonction objective sous les
contraintes usuelles. Le consommateur, face à un budget limité et compte tenu des prix des
36
biens, cherche à affecter ses dépenses de telle sorte que sa satisfaction soit maximale. Le
producteur, face à ses ressources limitées et le prix des facteurs de production, choisira la
technique qui rendra sa production maximale.Par exemple,le consommateur connait ses besoins,
les prix et son revenu sont pour lui une donnée.
L’information dans cette univers de certitude est garantie, le décideur est rationnel : En fonction
donc de ces éléments, le choix est optimale. Ainsi l’ensemble des choix des individus membres
de la société se concrétise sur le marché où se forment les prix.
Qu’est-ce que expliquent la demande et l’offre, autrement dit les choix des acheteurs et
des vendeurs ? C’est la valeur qu’ils attribuent aux biens qui dépend, non pas de leur coût de
production, mais de leur utilité (conception « subjective » de la valeur opposée à la conception
« objective » de la valeur des classiques et de Marx).
Ce concept d’utilité va leur permettre d’élaborer une théorie des prix relatifs des biens.Le
concept d’utilité marginale fait une synthèse entre les concepts d’utilité et de rareté.
L’utilité supplémentaire fournie par une unité supplémentaire d’un bien, ou utilité
marginale de bien, décroit au fur et à mesure que l’individu acquiert de nouvelles unités de ce
bien. C’est le principe de la loi de l’utilité marginale décroissante. Ce sont les utilités marginales
des différents biens qui expliquent leurs différences de valeur. La valeur d’un bien dépend donc
de son utilité mais aussi nombre d’unités déjà acquises, nombre limité par sa rareté.
- Les biens réels, matériels ne sont pas les seuls objets économiques, le temps est une
ressource rare qui doit être classée parmi les objets économiques car chacun d’entre
nous n’en dispose que d’une quantité limitée.
- L’esprit de maximisation n’est pas spécifique à l’économie, on le retrouve, par exemple,
dans la démarche d’un entraîneur d’une équipe sportive, qui à l’occasion d’un match, va
composer l’équipe la plus performante compte tenu de son effectif disponible et de la
forme de chacun de ses joueurs.
- La démarche rationnelle qui s’appuie sur les choix est dépourvue de tout contexte social
et historique ; elle se contente, à la limite, de l’étude de l’activité économique d’un
individu calculateur.
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c/l’équilibre général
Un équilibre concurrentiel se définit comme un état de l’´économie dans lequel la demande totale
sur tous les marchés égalise l’offre totale
Théorie de l’équilibre général : tous les prix s’ajustent sur tous les marchés afin d’´équilibrer
l’offre et la demande agrégées de chaque bien. Le prix d’équilibre sur un marché est celui pour
lequel les quantités offertes sont égales aux quantités demandées. Lorsque l’on se place sur un
marché isolé, on aboutit à un équilibre partiel (Marshal).
La théorie de l’´équilibre général est souvent appelée ”théorie Walrasienne des marchés”,
car d´développements majeurs par L. Walras (1874 - 1877). En effet, L.Walras a construit un
modèle mathématique pour répondre aux questions d’ordre normatif et positif suivantes:
Pour répondre à ces questions Walras a montré comment l’ensemble des équilibres partiels
aboutit, sous certaines conditions, à un équilibre général assurant l’affectation optimale des
ressources. Une économie est vue comme un système clos où les équilibres sur les différents
marchés sont tous connectés et se déterminent de manière simultanés. Chaque individu est
vendeur de services en même temps que consommateur de bien. Il dispose d’une certaine
dotation en facteurs de production dont il va vendre les services aux entrepreneurs. Ceux-ci
produiront des biens en comminant ces « service producteurs ».
La formation des prix d’équilibre sur le marché des biens de consommation se fonde sur
la loi de l’égalisation des utilités marginales des biens pondérés par les prix. Nous verrons tout
cela en détail dans le chapitre qui sera consacré à la théorie de la consommation.
La formation des prix d’équilibre sur le marché des services producteurs se fonde sur la loi
de l’égalisation des productivités marginales de ces services pondérées par leur prix.
Le prix d’équilibre des services producteurs représentent les rémunérations des vendeurs
de services (capital et travail). Ainsi l’objectif était de caractériser la production et la
consommation auxquelles mèneront les mécanismes de marché, compte tenu des préférences
des individus, des contraintes technologiques et des ressources disponibles.
Par ailleurs L’ajout du mécanisme des prix (via lequel chaque bien de l’´économie se voit
attribuer un prix) a permis l’aboutissement d’un prix d’équilibre uniqueSur les marchés des biens
et des services. Ceci se réalise grâce à la concurrence pure et parfaite.
Ce système circulaire de relations simultanées mises en équation dans le modèle
mathématique comporte, sous certaines conditions, une solution déterminée et stable : le
nombre des équations est égale au nombre des inconnues.
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Le modèle de Walras met en évidence l’interdépendance générale des phénomènes
économiques. Il a réussi à démontrer l’importance de la règle de l’utilisation optimale des
facteurs de production. Néanmoins, il a échoué dans sa tentative de justifier la doctrine libérale.
En effet il assimile abusivement les marchés du travail et du capital à des marchés de biens
quelconques pour adopter la conception marxiste du capital en tant que rapport social.
Il s’agit donc d’un équilibre stable unique qui revêt une valeur normative.
Des développements nombreux ont été réalisés dès les années 1930 aux années 1950 : Von
Neumann (1928, 1937), Arrow et Debreu (1954), Stackleberg (1933), etc.
Dans son ouvrage célèbre « le théorie générale de l’emploi de l’intérêt et de la monnaie » publié
en 1936, J.M.Keynes (1883-1946) a fourni de nombreuses contributions. Il a exercé une influence
inégalable depuis Smith et Ricardo sur la théorie et la politique économiques.
En effet, la critique keynésienne, en 1930, marque une rupture très forte dans l’histoire de la
pensée économique : pour la première fois l’analyse est d’un niveau macroéconomique ; il met
en exergue les relations entre les grandes variables économiques et démontre l’existence d’un
équilibre stable de sous-emploi des facteurs de production et de surproduction, ce qui contredit
fortement les préceptes classiques et néoclassiques sur l’ajustement automatique et simultané
de tous les marchés par les prix (équilibre général de Walras).
L’équilibre stable de Keynes permet de décrire de façon assez fine la situation simultanée de
chômage, surproduction et baisse des prix qui caractérisait la crise de 1929 (la grande
dépression).
Pour atteindre cet objectif, Keynes a d’abord appliqué le raisonnement marginaliste aux
mécanismes globaux, en considérant des grandeurs globales telles que le revenu national,
l’investissement national, la consommation national.
- en dehors de l’équilibre général Walrasien Keynes a montré que dans une situation de
sous-emploi il est possible d’investir sans épargner « tant donné que l’économie tourne en
dessous de sa capacité limite (stock de travail et de capital inutilisé).Dans une telle situation,
l’épargne n’est pas nécessaire, elle peut même avoir des effets délétères dans la mesure où la
réduction de la consommation subséquente à l’épargne est susceptible d’accroitre le
chômage.Keynes préconise alors les relances budgétaires et monétaires des Etats pour soutenir
les économies en crise (l’investissement de l’Etat par les marchés publiques).
Pour arriver à une telle conclusion Keynes a expliqué les effets positifs des mesures
interventionnistes de l’Etat grâce au concept de multiplicateur (dit keynésien) lequel se définit
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comme le rapport entre une variation des dépenses publiques et la variation consécutive du
revenu global. Par exemple 100 Dirhams dépensés par l’État Marocain donnent lieu à une
commande du même montant qui va accroître le revenu d’un bénéficiaire ; revenu qui sera, en
partie, dépensé. Cette somme dépensé fera l’objet d’une autre dépense par un nouveau
bénéficiaire ; et ainsi de suite jusqu’à épuisement de l’effet (les sommes redistribuées à chaque
stade s’amenuisant pour tendre vers zéro).
Les travaux de Keynes ont été prolongés par d’autres économistes tels que J.Robinson et
P.Samuelson notamment qui les ont élargis à d’autres domaines comme l’inflation, les relations
internationales etc.
De 1940 à 1970, de l’anglais Hicks (qui travaille sur la mise en équation, à travers le modèle IS-
LM, des théories de Keynes) à l’américain Samuelson, les économistes incorporent l’analyse
keynésienne au corpus néoclassique. La période faste de croissance des 30 glorieuses (1950-
1973) que connaît alors l’Occident repose largement sur les idées keynésiennes. Cette synthèse
néoclassique (macroéconomie keynésienne + microéconomie néoclassique) dure une
quarantaine d’année puis s’effondre lorsqu’avec le premier choc pétrolier, l’apparition
simultanée d’inflation et de chômage met à mal les politiques de relance keynésienne. Ces
dernières n’ont pour effet que d’aggraver la hausse des prix initiale.
Les agrégats globaux de Keynes ont pu être quantifiés dans ce qu’on appelle aujourd’hui la
comptabilité national rétrospective. Elle est relative aux grandeurs du passé et prospective c’est-
à-dire tournée vers l’avenir. S.Kuznets, J.Marczewski, E.Malinvaud sont quelques-uns des
comptables nationaux connus.
Pour surmonter cette limite, les comptables nationaux utilisent souvent le terme de surplus du
consommateur pour qualifier cette différence entre quantité mesurée au prix courant et niveau
de bien-être : il y a surplus lorsque l’utilité marginale décroit avec les quantités consommées,
auquel cas le consentement à payer pour l’unité marginale n’est pas représentatif de l’utilité
totale apportée par l’ensemble de la production ou de la consommation. Actuellement on vise
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une autre grandeur qui mesure mieux le bien être que les flux monétaires : il s’agit du produit
national du bonheur.
Pendant les années soixante-dixla théorie Keynésiennea été soumise à des très vives critiques de
la part des économistes libéraux comme Milton Friendman. Celui-ci trouve que la politique du
déficit budgétaire (excès des dépenses publiques sur les recettes fiscales et absence de
l’épargne) prônée par Keynes débouche sur une situation inflationniste. Les monétaristes
considèrent que l’injection de liquidités (ou d’argent pour parler communément, grâce à la
hausse des dépenses des Etats) entraîne une hausse des prix vite prise en compte par les agents
(de façon adaptative) lesquels, peu à peu, diminuent leurs dépenses et augmentent leur
épargne. De même, il critique la recommandation de Keynes relative à la politique
d’investissement public pour diriger l’économie qu’il trouve inefficace et conduisant au
gaspillage d’une part. D’autre part, les relances budgétaires ont un effet de plus en plus faible
dans le temps, alors qu’à moyen terme et long terme, l’inflation reste très élevée.
Par ailleurs, les anticipations rationnelles développées par Lucas (économiste américain) vont
aller encore plus loin dans la critique : cette théorie montre que si les agents connaissent le
modèle de l’économie, ils peuvent alors instantanément anticiper ses mouvements.
Autrement dit, ils anticipent l’augmentation future des impôts lorsque l’État relance l’économie
grâce à un déficit budgétaire, et se mettent à épargner immédiatement. La politique de relance
n’a plus aucun effet, même à court terme, puisque les liquidités injectées ne retournent jamais
dans le système productif.
Après Keynes La pensée économique contemporaine s‘est caractérise par une grande
diversité, une pluralité de domaines de réflexion et de façons d’exprimer et d’interpréter les
phénomènes économiques.
- il y a ensuite les néokeynésiens qui ont pour objectif d’adapter l’analyse keynésienne à
la situation actuelle du système capitaliste caractérisé par la croissance, la surproduction et non
par la crise économique. On peut citer N.Kaldor, L.Pasinetti, J.Robinson, Harrod, Domr…
- il y a également un courant d’auteurs qui s’intéressent aux problèmes des pays sous-
développés (PSD) et qui s’efforcent d’élaborer des stratégies de développement des pays du
tries-monde. On peut citer d’une part l’école structuraliste latino-américaine dont fait partie
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CelsoFutrado, P.Prebish, Fillipo…. ; d’autre part des auteurs qui mettent l’accent sur les rapports
de dépendance entre centre (P.D) et périphérie (PSD) comme A.G.Frank, A.Emmanuel,
M.Dowidar, S.Amin, A.Belal, F.Oualalou, H.ElMalki…
Avec la crise des années soixante- dix est née une nouvelle tendance qui prône le
développement par le bas par opposition au développement par le haut.
Le concept de développement par le bas est lié aux noms surtout de W.Stohr et S.Amin
(entre 1970 -1980). Le développement par le bas est un développement durable local
autocentré, endogène basé sur les écosystèmes. Il s’agit d’un opposé au développement par le
haut dans lequel l’Etat joue un rôle essentiel non seulement de régulateur mais d’initiateur.
Le développement par le bas par contre consiste à développer les petites communautés
locales en se fondant sur leurs potentialités matérielles et humaines et en se référant d’abord à
leurs besoins immédiats avant d’envisager les relations d’échange entre les localités et les
régions qui donnent naissance aux impulsions de développement mutuel. C’est un
développement qui repose sur des méthodes « Labor-intensive », sur des projets de taille petite
ou moyenne pour cadrer avec les capacités locales. Il tient compte des spécificités de chaque
unité spatiale en matière de ressources naturelles et humaines, des besoins des communautés
locales, des traditions des différentes unités spatiales ce qui atténue les disparités spatiales et
sociales.
Actuellement, deux courants dominent les débats dans la science économique. Il s’agit des deux
courants suivants : d’un côté les nouveaux keynésiens, avec les économistes américains Stiglitz et
Akerlof ; de l’autre côté, les nouveaux classiques, avec les économistes américains Barro et
Sargent. Au final, ces deux écoles s’opposentsur le rôle de l’État. Pour les nouveaux keynésiens,
les fluctuations sont le reflet deséchecs du marché à grande échelle. L’intervention de l’État est
nécessaire et peut être efficace pour combler les défaillances des marchés.
Les recherches de ces économistes consistent à travailler sur lesjustifications théoriques des
imperfections de marché. A ce titre, le lauréat 2008 du PrixNobel d’Economie est l’économiste
néo-keynésien Paul Krugman. Pour les nouveaux classiques, au contraire, les individus sont
rationnels et les marchéstoujours en équilibre : les fluctuations économiques (dont les crises sont
la quintessence)sont des réponses naturelles et efficaces de l’économie.
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Des économistes nouveaux classiquestravaillent sur les liens entre les fluctuations économiques
et les chocs technologiques.Dans ce cadre, l’intervention de l’État ne peut pas être efficace, et
pour certains plus radicaux, elle est même nuisible. Le Prix Nobel d’Economie 2011 est ainsi
attribué au nouveau classique Thomas Sargent.
Connaître ces différents courants de pensée, notamment les deux écoles les plus récentes, est
important pour mieux comprendre les réponses politiques qui seront données aux crises ( crise
protéiforme, covid-19 » que nous subissons aujourd’hui.En effet, Six crises qui bousculent
l’ordre économique mondial : crises financière, monétaire, énergétique, économique,
écologique, alimentaire et sanitaire.
Conclusion :
L’objectif de ce chapitre est donc de vous fournir des éléments de réponses grâce à l’utilisation
des structures de pensées et de leurs modèles qui nous permettront (c’est le pari du cours)de
tracer un chemin logique à travers les informations contradictoires que nous pouvons entendre
dans les médias. Le retour sur l’histoire des faits et des crises précédentes nous permettra de
prendre un recul bienvenu pour analyser la situation actuelle.
CONCLUSION GENERALE :
Les apports des autres disciplines sont extrêmement nombreux car la réalité économique est
étroitement liée à de multiples phénomènes sociaux et humains. Ainsi, l’histoire apporte-t-elle
les leçons de l’expérience du passé et des éléments de comparaison. La géographie et la
démographie étudient des phénomènes physiques, biologiques et humains qui constituent le
cadre et les bases de la vie économique. La sociologie et la psychologie fournissent des
élémentsde relativisation des théories économiques en fonction du changement social selon les
époques et les pays.
La science politique met l’accent sur l’influence des doctrines des partis politique et des rapports
de forces entre groupes sociaux sur les décisions de politique économique prises par les pouvoirs
publics. La théorie des organisations et l’étude de la gestion des entreprises permettent de
mieux comprendre les comportements et stratégies des firmes et des administrations. Le droit
contient de multiples dispositions qui définissent le cadre général de l’activité économique et
imposent des règles à ses différents acteurs de la vie économique (ménages, entreprises,
administrations, organismes financiers) : droit des contrats , droit public économique, droit
commercial, droit du travail, droit fiscal, droit de la concurrence, droit budgétaire, droit du
crédit, droit pénal des affaires…
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Bibliographie :
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Table des matières
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