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FOFANA ALIMANY
STELANDRE SERAPHIN
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INTRODUCTION
Avec la première guerre mondiale, l’économie européenne décimée, les Etats-Unis deviennent
le centre économique du monde.
A partir des années 60, les Etats-Unis doivent faire face à la concurrence d’autres pays comme
le japon dans les années 70, l’Europe avec le traité de Rome en 1957 et tout récemment la
création de l’euro, et les pays émergeant (Chine, Brésil, Russie, Inde) qui jouent un rôle
prépondérant dans les échanges internationales.
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I. PRESENTATION DE L’ECONOMIE AMERICAINE
A- Un système économique libéral fondé sur l’économie de marché dont le but est de
créer la richesse par l’initiative privée et la non-intervention de l’état fédéral.
Ce système est caractérisé par la liberté d’entreprendre, le libre-échange, la
concurrence, l’innovation et la recherche scientifique. Les Etats-Unis attirent le plus de
capital humain, physique et financier du monde entier.
C- Un marché de l’emploi poussé par le dynamisme des échanges avec le reste du monde.
Les USA ont un taux de chômage structurel relativement faible comparé à celui de
l’Europe. C’est la conséquence de la flexibilité du marché de l’emploi et de l’importance
des investissements directs de l’étranger (en effet, les USA restent le premier pôle
d’attractivité).
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Tableau comparant le taux de chômage des Etats-Unis avec d’autres pays :
Grâce à ce tableau, nous pouvons constater qu’avant et qu’après la crise, le taux de chômage
aux États-Unis est plus faible que le taux européen. En effet avec un taux de 5,1% en mars
2008, le taux de chômage avait atteint son plus haut niveau en avril 2010 avec 9,9% ; depuis,
il est descendu atteignant quasiment son niveau d’avant crise (5,7% en janviers 2015).
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A titre de comparaison, nous constatons sur le graphe ci-dessous que la consommation
des ménages aux Etats-Unis est plus importante qu’en Europe. Il est également
important de souligner le repli en 2008.
Si les Etats-Unis représentent le pays le plus riche au monde, c’est aussi le plus inégalitaire. La
part des revenus nets les plus élevés a connu une forte croissance depuis 1970 (passant de 10%
en 1970 à 23% en 2012).
Par exemple, 1% des revenus a capté 95% de la croissance totale des revenus entre 2009 et
2012, 45% entre 2007 et 2009 et 65% de 2002 à 2007.
Le taux de pauvreté reste encore élevé même si en 50 ans il est passé de 19% à 14% (en 2014).
Le graphique ci-dessous compare l’indice de Gini des USA avec celui de l’Europe (cet indice
permet de montrer les inégalités à savoir que - 0 = égalité parfaite ; 1 = inégalité totale).
Ce graphe nous montre donc qu’avant impôt, l’indice GINI aux USA est comparable à celui des
pays d’Europe. Alors qu’après impôt, l’indice des USA (0,42) est plus important que celui
d’Europe. Ce qui signifie que les inégalités sont davantage présentes aux USA par rapport à
l’Europe et que le système fiscal américain favorise davantage les riches que les familles moins
aisées.
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De plus, le graphe ci-dessus nous montre que l’évolution des inégalités s’accroit au fil des
années.
Il y a déficit budgétaire lorsque les recettes de l’état sont inférieures aux dépenses.
Aux USA, la croissance des déficits a été plus forte que celle du PIB. Les raisons de ce déficit
structurel sont :
- une baisse des recettes fiscales, conséquence d’une politique de réduction des
impôts notamment en faveur des plus riches.
- Les dépenses publiques qui n’ont cessé de croitre à cause de l’effort de guerre et des
politiques de relances économiques.
Ce déficit qui avait atteint 9,8% du PIB au plus fort de la crise est tombé aujourd’hui à 2,6% soit
468 milliards de dollars.
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B- Politique commerciale
Ci-dessous, un schéma récapitulatif des échanges entre les USA et ses partenaires commerciaux.
Il est frappant de constater la divergence entre l’est et l’ouest des Etats-Unis. En effet, la côte
Ouest échange plus favorablement avec la Chine et le Japon alors que la côte Est favorise les
échanges avec l’union européenne.
Voici un tableau récapitulatif de ce qui est principalement échangé avec les partenaires
commerciaux:
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C- Une politique monétaire déterminante dans la stimulation de la
croissance économique
La politique monétaire s’articule autour de 3 objectifs : le plein emploi, la stabilité des prix et le
taux d’intérêt à long terme.
Les instruments de cette politique sont :
- accroitre ou réduire la liquidité bancaire par la politique d’open-Market qui consiste
à acheter ou à vendre les bons du trésor,
- fixer le taux discount (taux d’escompte), taux auquel la FED prête aux banques,
- le taux de réserve que les banques doivent obtenir.
D- Politique de change
Le taux de change d’une monnaie est le prix de cette devise par rapport à une autre devise.
Avec l’abandon des accords de Bretton Woods en 1971, qui avaient instauré la parité du dollar
en or, la plupart des pays ont adopté un régime de change flottant.
Les USA comme l’union européenne ont adopté une politique de « laisser-faire ». C’est le
marché qui détermine le taux de change.
Avec l’expérience, une dépréciation du dollar a tendance à améliorer la balance des opérations
courantes des USA.
C’est l’une des raisons pour laquelle la chine intervient régulièrement sur la valeur de sa
monnaie en la baissant pour stimuler ses exportations.
En outre, une baisse du dollar fait monter le niveau de l’inflation. Une augmentation de
l’inflation devrait réduire cette augmentation mais ferait monter le coût de la dette extérieure ;
ce qui limiterait l’amélioration de la balance courante car la balance des capitaux s’est dégradée.
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E- La politique énergétique : de 1er importateur à 1er producteur de
pétrole ?
1er consommateur en énergie au monde depuis le depuis du 19ème siècle, les Etats Unis sont en
passe d’atteindre leur indépendance énergétique grâce au pétrole de schiste. En 2013, les USA
étaient:
- 1er producteur de gaz naturel avec 668 millions de m3
- 3ème producteur mondiale de pétrole derrière l’Arabie Saoudite et la Russie avec
10 millions de barils/jours
- 2ème producteur de charbon après la Chine
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Les USA disposent de plusieurs atouts en matière d’innovation :
La recherche et l’innovation sont des moyens pour relancer la croissance et créer de l’emploi
aux Etats-Unis.
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II. ANALYSE DE LA SITUATION CONJONCTURELLE : DE LA CRISE FINANCIERE A LA MISE EN
PLACE DE POLITIQUE DE RELANCE ECONOMIQUE
Poussé par les banques et les autorités américaines depuis les années 1990, le marché
des crédits est facilement accessible pour les ménages US. Ils s’endettent donc
facilement et cela même avec une situation financière déjà précaire.
Il faut savoir qu’une grande partie des ménages américains avait souscrit un crédit
hypothécaire de type subprime. C’est-à-dire que la maison est mise en gage face au
crédit. En d’autres mots, lorsque le prix de la maison augmente, l’emprunteur peut
négocier un taux plus bas. Et à l’inverse, lorsque le prix de la maison chute, le pouvoir de
négociation diminue et les taux peuvent grimper jusqu’à 15-20% comme cela a été le cas
au moment du sommet de la crise en 2008.
La crise ne s’est pas seulement arrêtée aux banques de crédits américaines, mais elle a
aussi touché quasi la totalité des banques (au sens large) dans le monde. En effet, des
produits structurés portant sur des crédits hypothécaires des ménages US avaient été
vendus partout dans le monde pour des montants colossaux. Par la suite, la revente de
ces titres s’est avérée impossible. Un effet domino a ensuite provoqué l’effondrement de
grandes banques dans le monde.
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Les conséquences à court et moyen terme sont désastreuses pour l’économie
américaine. Hormis les faillites d’un bon nombre d’institutions financières, l’économie
non financière est également atteinte (des familles qui se sont retrouvées à la rue suite
à un défaut de paiement de leur crédit, des fonds de retraite ont perdu quasiment la
moitié de leur valeur...). Ce qui va nous intéresser pour la suite, c’est le « Credit crunch »
(autrement dit: un resserrement des crédits) qui s’en est suivi.
A court terme, les banques courent un grave risque de manque de liquidité. En effet, par
peur de ne pas être remboursé (manque de confiance), le marché interbancaire est
paralysé. Les taux d’intérêt sont alors élevés. Pour une économie comme les États-Unis
basée principalement sur la consommation des ménages, cela est problématique. En
effet, les entreprises ne peuvent plus emprunter ou alors à un taux élevé, ce qui
impliquera une diminution de la croissance, ainsi qu’une augmentation du taux de
chômage et une consommation plus faible pour les ménages. Nous constatons sur le
graphe ci-dessous, le ralentissement de l’économie après la crise de 2008.
source: leconomiste.eu
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2) La relance via la politique monétaire et politique budgétaire
Nous constatons sur le graphique ci-dessus que la FED a tendance à être très
réactive dans l’adoption de son taux directeur. En effet, il n’a même pas fallu une
année pour que celle-ci fasse dégringoler son taux de 5% à 0,25%.
La FED a tout d’abord racheté des bons du trésor US et des crédits immobiliers.
A court terme, cela a eu pour effet d’éviter la faillite d’un bon nombre de banque
de crédit. Comme expliqué ci-dessus, suite à la crise des subprimes, il y a eu une
crise de manque de liquidité. En injectant des liquidités sur les marchés (en
rachetant des bons du trésor), la FED a diminué les risques la faillite du système
interbancaire.
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L’abondance de liquidité sur le marché a aussi l’effet de réduire artificiellement
les taux d’intérêts, ce qui va de pair avec la baisse du taux directeur énoncé dans
le point ci-dessus.
Il ne peut être démontré aujourd’hui que ces rachats effectués ont eu un impact
positif sur l’économie réelle. Certes ils ont eu un effet bénéfique sur la valeur des
actifs qui a profité aux banquiers et aux investisseurs (voir évolution des indices
boursiers ou évolution des bilans des grosses banques).
Mais l’impact sur la majorité des américains est relativement neutre. En effet,
l’inflation montrée sur le graphe ci-dessous (gauche) croit de la même façon que
les prix (IPC). Or, si nous analysons l’évolution des salaires (graphique de droite),
nous constatons que l’augmentation est plus faible qu’avant la crise. D’ailleurs
cette évolution des salaires a été plus faible que l’évolution des prix entre 2010
et 2012. Ce qui constitue un effet négatif sur l’économie réelle.
c) Cette injection de liquidité sur les marchés a eu pour effet de dévaluer le dollar
face aux autres devises.
Mais avant d’analyser les impacts de cette dévaluation, il est important de
préciser que le dollar est et reste la devise de référence.
Cela signifie que les importations et exportations se font quasi exclusivement en
dollar. Comme les Etats-Unis ont une balance commerciale déficitaire, les
partenaires commerciaux auront tendance à espérer avoir un dollar fort. De plus,
toutes les banques centrales du monde possèdent des dollars américains de leur
coffre (nous pouvons notamment citer la Chine qui possède un peu moins de
4000 milliards d’USD). Pour toutes les raisons citées ci-dessus, le cours du dollar
ne peut-être trop dévalué.
Comme mentionné plus haut, le dollar US a connu une dévaluation suite à la
baisse du taux directeur et de la mise en place du QE. Voici ci-dessous une
comparaison du dollar américain avec les devises des principaux partenaires
commerciaux :
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Vers les années 2008-2009, la dévaluation du dollar est clairement identifiable. Les
raisons suivantes expliquent cette dévaluation :
- L’origine de la crise se trouve aux Etats-Unis, les investisseurs étrangers se sont
en partie retirés du marché US et sont retournés sur le marché domestique.
Pour cela ils ont donc vendu leurs dollars US pour racheter de la devise
domestique. La demande de dollar a donc chuté, ce qui a provoqué une chute.
Cette raison est essentiellement valable pour le CAD et le JPY. Comme précisé
dans le chapitres des subprimes, l’Europe a quasiment été aussi impacté (si pas
plus) que les États-Unis lors de cette crise financière.
- Les américains ont également manipulé leur taux de change à la baisse afin de
favoriser les exportations et ainsi relancer la croissance.
- La FED a été la première banque a baissé son taux directeur. Ce qui signifie que
les taux d’intérêts en dollar ont été les premiers à baisser. Par conséquent, les
investisseurs qui recherchaient du rendement ont investi dans d’autres devises.
Une nouvelle fois, la demande pour l’USD a diminué alors que l’offre a augmenté
(injection de liquidité sur le marché).
Aujourd’hui, les investisseurs sont revenus sur le marché américain, c’est pour cela que
sur les graphiques, nous pouvons voir une appréciation du dollar (plus ou moins à
partir de 2012). De plus, la FED parle de remonter son taux directeur. Cela aura pour
conséquence d’apprécier le dollar. C’est pourquoi la parité EUR/ USD n’est plus très
loin.
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III. CONCLUSION : EVALUATION DES POLITIQUES ECONOMIQUES
1) Redressement de l’économie
Les différents indicateurs économiques analysés ci-dessus nous montrent que le gros de
la crise est derrière nous.
Tout d’abord, sur base de l’évolution du PIB, nous nous retrouvons sur les niveaux
d’avant crise. Ce qui signifie que la production se porte bien.
Nous avons donc le marché du travail qui est sur les niveaux d’avant crise (nous avons
vu que le taux de chômage était revenu à son niveau de 2006). Cependant
l’accroissement des salaires se trouve sur des niveaux plus faibles (ce qui est un atout
pour la compétitivité mais un désavantage pour ce qui est de la consommation des
ménages).
Les taux d’intérêts demeurent à un niveau relativement bas, cela encourage les ménages
à consommer à crédits et les entreprises à investir.
L’immobilier n’a pas éteint les niveaux d’avant crise mais il est désormais dans une
situation plus saine.
Le déficit budgétaire avait été creusé lors de la crise. Désormais grâce à une
augmentation des recettes (croissance de l’économie et chute du taux de chomage),
l’assainissement budgétaire est en cours.
2) Les limites
Risque à moyen terme d’une bulle financière : les actifs financiers ont grimpé en flèche
ces dernières années en partie grâce à l’injection de liquidité émise par la FED. Ces
hausses ne représentent donc rien de tangibles et sont purement spéculatives. Bien que
certaines mesures ont été mises en places par les autorités de contrôles afin d’éviter ce
qu’il s’est passé en 2008, l’industrie financière est retombée dans les mêmes dérives
qu’auparavant.
Il y a également un risque à long terme d’une inflation qu’on ne peut plus gérer suite à
une trop grosse injection de liquidité.
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