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Accroches possibles :

 Aux États-Unis, pas moins de 636 mesures commerciales discriminatoires ont été mises en place depuis 2008,
selon le Center for Economic Policy Research. Dans les pays du G20, l’OCDE en a répertorié 1 263, de 2009
à la mi-octobre 2016.
 janvier 2018, Le président des États-Unis a décidé d’imposer des taxes sur les lave-
linge et sur les panneaux solaires importées de la Chine et Corée du sud. En effet, les
importations de ces deux produits sont la cause de graves dommages infligés aux
fabricants nationaux
 En mars 2018, Trump augmente les droits de douane sur l’acier et l’aluminium, ce qui
risque de générer une guerre commerciale. La Chine réagit par des mesures de
représailles sur les avions, produits électroniques….en provenance des E.U.
 Trump brandit l'arme du protectionnisme face au déficit commercial massif des
États-Unis. Lequel s'est encore creusé en 2017, atteignant 566 milliards de dollars, au
plus haut depuis 2008. C'est avec la Chine qu'il est le plus élevé.

Définition du concept :
 le protectionnisme est une doctrine à la fois économique et politique appliqué par un
pays afin de favoriser économiquement son pays. Il s’agit est une politique
économique interventionniste menée par un État ou un groupe d'États, consistant à
protéger ses producteurs contre la concurrence des producteurs étrangers. Les buts
peuvent être le maintien de l'emploi dans certains secteurs d'activité, la diminution
du déficit commercial, ou la défense du niveau de vie.
le retour du débat sur le protectionnisme bien qu'il semble dépassé, sous l’égide de
l’OMC et la multiplication des accords multilatéraux , est pourtant de retour dans de
nombreux pays dans une démarche offensive ou défensive.

Comment justifier ce retour ? quels impacts sur l’économie mondiale et celle des
pays concernés ?

Le protectionnisme n’est pas antagoniste au libre échange :

Raisons conjoncturelles :

 le contexte actuel de crise : La succession des crises (financière, économique, crise


de la dette publique) sont souvent accompagnées d une contraction du commerce
mondial et d une tentation du protectionnisme. Les difficultés induites par la crise
actuelle sont centrées sur la réduction du déficit commercial (cas des USA), la
compétitivité des entreprises (en France notamment) et les problèmes liés à l emploi
(montée du chômage ) => Se protéger de la concurrence extérieure peut être un
moyen de soutenir et maintenir l emploi national, de donner du temps aux
entreprises pour se restructurer, aux industries sénescentes de se reconvertir et aux
industries naissantes donc fragiles d atteindre la taille critique (protectionnisme
éducateur de F. List). Le comportement de certains pays est jugé déloyal, comme
dans le cas de la Chine à qui on reproche de maintenir le cours de sa monnaie, le
yuan, à des niveaux artificiellement bas. => Les mesures protectionnistes prises à son
encontre sont présentées comme défensives, ou comme des mesures de rétorsion
face à des pratiques jugées elles-mêmes protectionnistes

 une croissance molle depuis la décennie 90 :

Certains économistes pointent du doigt les mesures protectionnistes qui se sont multipliées
dans les pays du G20, au premier chef aux États-Unis. Mais pour d'autres économistes, cette
croissance molle tient davantage au vieillissement de la population et au déclin de la
productivité. En effet, de l'après-guerre jusqu'en 1971, la productivité a évolué en moyenne
de 2,75% par année aux États-Unis. Par contre depuis 1971, la productivité n'a augmenté
que de 1,50%.
Par conséquent, il faut bien nuancer les effets de la présente montée du protectionnisme,
car cette politique n'est pas toujours responsable des phases de déclin économique. Ainsi,
en dépit des tarifs douaniers élevés de l'après-guerre, la plupart des pays industriels
connaissent une croissante fulgurante durant les «Trente glorieuses», soit de 1945 à 1973,
année du premier choc pétrolier. La croissance moyenne du PIB avoisine les 5% par année,
un niveau jamais vu. L'Europe est en reconstruction et l'Occident connaît un baby-boom.
Mais contrairement à ce qu'on peut croire, les Trente glorieuses ne sont pas une période de
libre-échange et de libéralisme. En fait, ces trois décennies sont caractérisées par
l'interventionnisme de l'État dans l'économie et la présence de barrières au commerce
international et aux flux des capitaux, malgré les progrès réalisés par le GATT.

Toutefois, on ne peut pas réfuter qu'un retour à des barrières protectionnistes n’aurait un
impact majeur et catastrophique sur l'économie mondiale .

 La montée du protectionnisme impactera la croissance et le niveau de vie des


ménages :

Maurice Obstfeld, chef économiste du FMI avertit sur les effets de la montéee des pressions
protectionnistes « Céder à ces pressions reviendrait à s'automutiler, car il en résulterait une
hausse des prix pour les consommateurs et les entreprises, une baisse de la productivité et
donc une baisse du revenu réel global pour les ménages

,
 Les protecteurs ne seraient pas épargnés : L’augmentation des prix impactera le
pouvoir d’achat mais aussi l’emploi :

Paradoxalement, les États-Unis avec leur montée de mesures protectionnistes ne seront pas
épargnés. A titre d’exemple, dans le secteur de l’énergie solaire, où 90 % des panneaux
achetés en 2016 aux États-Unis ont été fabriqués à l’étranger, les revendeurs et les
installateurs expliquent que les taxes seront répercutées sur les prix, ce qui pèsera sur les
ventes et donc, détruira des emplois – 23 000 dès cette année, sur les 260 000 que compte la
filière, selon les chiffres de l’Association des industries de l’énergie solaire.

L’impact sur les producteurs basés en Chine sera donc très limité, voire négligeable,
explique un chercheur chinois. En effet, l’industrie chinoise du solaire repose davantage sur
la demande domestique que sur le marché américain.

En effet, l’esprit patriotique, argument en faveur du soutien des entreprises nationales par
l’encouragement de la consommation du produit national n’est pas soutenable. A noter que
les entreprises nationales ne peuvent pas acheter tous les entrants et en l’occurrence les
matières premières que sur le marché national. ¨Par conséquent, avec des mesures
protectionnistes, le prix des entrants augmentera, ce qui pèserait finalement sur le prix et le
pouvoir d’achat des nationaux. Ceux- ci seraient privés également d’une demande de
différence, au sens de Lassudrie- Duchêne.

 Recul de la croissance mondiale :

Selon l’OMC, La montée du protectionnisme risque de compromettre la forte croissance du


commerce mondial, attendue à 4,4% cette année et 4% en 2019. En effet, La forte
croissance du commerce enregistrée aujourd’hui serait primordiale pour maintenir la
croissance et la reprise économique et pour soutenir la création d'emplois.
Par ailleurs, l'OCDE estime que la croissance du PIB mondial serait de 1 à 2 points de
pourcentage plus élevé si la libéralisation du commerce international évoluait au même
rythme que durant les années 1990. Il convient de noter que les accords de libre échange
sont passé d’environ 30 traités par année dans les années 90 à 10 depuis la crise.

En effet, la chaine des mesures protectionnistes et le mouvement de représailles déclenchée


entre E.U – Chine, Corée du Sud mais aussi EU – Canada …. pourrait déjà affecter la
confiance des entreprises et les décisions d'investissement.

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