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05.11.2019 - RELATIONS EXTÉRIEURES - Jimmy Dupuis

USA – Chine : la genèse d’une guerre


économique

La Chine s’est progressivement hissée au sommet de la


pyramide économique mondiale. En l’espace d’une
trentaine d’années, elle est passée de la 10ème à la
seconde place dans le classement des plus grandes
économies par PIB nominal, un classement qui reste
dominé par les Etats-Unis. Si l’on prend comme
indicateur le PIB exprimé en parité de pouvoir d’achat
(PPA) – un outil qui mesure le pouvoir d’achat des
monnaies par rapport à un panier normalisé de biens et
de services – la Chine dépasse les Etats-Unis, avec un PIB
de 23’ 301 milliards contre 19’ 391 milliards de dollars.

Il va de soi que la montée en puissance de l’Empire du


Milieu est vue d’un mauvais œil au pays de l’Oncle Sam
puisque la suprématie économique américaine est
désormais directement menacée. Au début de l’année
2018, le président Trump a déterré la hache de guerre en
instaurant des taxes douanières sur les panneaux
solaires. Cette mesure agressive de politique
commerciale visait au premier chef la Chine,
championne toutes catégories du solaire. Pékin a
presque immédiatement répliqué en s’attaquant au
sorgho américain, une culture fortement subventionnée.
Il n’en fallait pas plus pour que la logique implacable du
conflit commercial se mette en branle, au risque de
plomber la croissance économique mondiale.

Fait de périodes de détente, d’annonces de nouvelles


taxes et de mesures de rétorsion, le conflit commercial
tient en haleine les principales places financières du
globe. Le président américain – pour qui les guerres
commerciales sont bonnes car faciles à gagner – se
complaît d’ailleurs à maintenir les tensions tout en jouant
allégrement avec les médias. Dans ce contexte, les
bourses ne savent plus réellement sur quel pied danser ;
le moindre tweet allusif est susceptible de faire basculer
les cours, au grand dam des investisseurs.

Le positionnement américain est connu : Washington


accuse entre autres Pékin de protectionnisme, de vols de
technologies, d’espionnage économique et de
concurrence déloyale. La Chine profiterait ainsi depuis
trop longtemps de l’ouverture du marché américain,
cela sans réciprocité puisque l’accès au marché chinois
est limité par de nombreuses barrières. Les Etats-Unis
estiment que la Chine a une approche excessivement
étatiste et mercantiliste de l’économie et du commerce.
Ils reprochent en outre à cette dernière de
systématiquement sous-évaluer sa monnaie afin de
favoriser ses exportations.

Aussi, les Etats-Unis demandent une réduction du déficit


américain (378,73 milliards en 2018), la cessation des
transferts forcés de technologies, la protection de la
propriété intellectuelle et la fin des subventions aux
entreprises d’Etat. Pour le moment, les protagonistes ne
sont que très partiellement parvenus à s’entendre et les
plus grands enjeux restent en négociation.

Au-delà de l’embrouillamini, le conflit commercial peut


s’analyser comme un processus de rééquilibrage entre
deux puissances passant par une nécessaire redéfinition
des échanges commerciaux. Il s’agit également de
comprendre que le conflit commercial ne représente
qu’un aspect d’une guerre économique protéiforme qui
est à la fois commerciale, monétaire, financière et
technologique. On assiste à un affrontement entre le
MAGA (Make America Great Again) d’une part et le Made
in China 2025 d’autre part. Une telle configuration est
bien évidemment de nature à perturber les chaînes de
valeurs mondiales. A ce titre, d’aucuns vaticinent la fin de
l’ère du libre-échange mondial et de la chaîne
d’approvisionnement intégrée. Il en résulterait in fine un
monde binaire doté de deux chaînes
d’approvisionnement et de deux systèmes de
télécommunication. Quoi qu’il advienne, l’économie
mondiale est à tel point intégrée qu’il est en l’état difficile
de concevoir qu’un vainqueur puisse émerger du conflit
commercial. La seule issue par le haut consistera
vraisemblablement en un protectionnisme négocié. Le
moment de relire «The Art of the Deal » ?

Jimmy Dupuis,
Responsable politique économie extérieure

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24.08.2022 - RELATIONS EXTÉRIEURES - Jimmy Dupuis

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projet qui va trop loin
A l’heure actuelle, de plus en plus de reprises d’entreprises
helvétiques sont pilotées par des fonds publics,
principalement des investisseurs chinois et des fonds
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09.08.2022 - RELATIONS EXTÉRIEURES - Jimmy Dupuis

L’adaptation du taux d’intérêt moratoire


En droit suisse, celui qui n’exécute pas la prestation au terme
ou dans le délai convenu viole son obligation. Il y a demeure
simple au sens de l’article 102 du code des obligations (CO)
lorsque, sans motif justificatif, le débiteur d’une obligation
exigible ne l’a pas exécutée à l’échéance. S’agissant des dettes
d’argent, l’art. 104 al. 1 CO impose au débiteur d’une somme
d’argent l’obligation de payer un intérêt moratoire dont le taux
est fixé à 5%, à moins que le contrat ne stipule un taux
supérieur (art. 104 al. 2 CO). Le but de cette indemnité
forfaitaire est d’inciter le débiteur à s’acquitter de son
obligation et d’éviter qu’il ne s’enrichisse de manière illégitime.

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05.05.2022 - RELATIONS EXTÉRIEURES - Jimmy Dupuis

Trust suisse : une anglicisation malvenue


du droit
En tant qu’institution de droit anglo-saxon, le trust se définit
comme un rapport juridique au sein duquel un individu ou une
personne morale transfère des actifs au trust et confère le
contrôle de ces biens à un (ou plusieurs) tiers ou à une ou
plusieurs institutions — le(s) trustee(s) — pour le compte du ou
des bénéficiaires.

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15.02.2022 - RELATIONS EXTÉRIEURES - Jimmy Dupuis

La protection de l’infrastructure
boursière suisse
À la suite de la crise financière de 2008, l’Union européenne
(UE) a décidé d’encadrer plus strictement le secteur financier.
Afin d’éviter que les acteurs européens ne tentent de profiter
de lois plus accommodantes au sein de juridictions
étrangères, obligation leur a été faite d’opérer exclusivement
dans des marchés pour lesquels le cadre légal et la
surveillance ont été au préalable reconnus comme
correspondant aux règles européennes. Une telle
reconnaissance s’effectue par le truchement d’une décision
d’équivalence, ceci au terme d’une analyse purement
technique.

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18.01.2022 - RELATIONS EXTÉRIEURES - Jimmy Dupuis

Une coopération au développement


rentable
Un projet de loi fédérale sur l’institution financière de
développement SIFEM SA a été mis en consultation par le
Conseil fédéral. Ce projet vise à mettre en conformité les
dispositions d’organisation de la société avec les exigences
constitutionnelles relatives au principe de la légalité et les
principes de gouvernement d’entreprise de la Confédération.

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18.08.2021 - RELATIONS EXTÉRIEURES - Jimmy Dupuis

Lex Syngenta : un potentiel frein pour


l’économie
i a notamment pour effet de favoriser son intégration dans les
chaînes de valeurs mondiales. Il est généralement admis que
les investissements étrangers exercent un rôle favorable sur la
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intérêt à conserver un accès libre et non discriminatoire aux
marchés internationaux des investissements tant les
mouvements globaux de capitaux sont nécessaires pour
stimuler son développement économique.

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29.06.2021 - RELATIONS EXTÉRIEURES - Jimmy Dupuis

Les scientifiques suisses au coin !


Après plusieurs années d’atermoiements, la Suisse a décidé de
renoncer à l’accord institutionnel avec l’Union européenne
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aller de soi que cette décision cavalière n’entraînera pas à
court terme un effondrement total de l’édifice bilatéral.

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23.04.2021 - RELATIONS EXTÉRIEURES - Jimmy Dupuis

Suisse-UE : le libre-échange ne suffit pas


Afin de sauver les relations entre la Suisse et l’Union
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libre-échange de 1972.

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15.04.2021 - RELATIONS EXTÉRIEURES - Jimmy Dupuis

Un petit pas pour l’Europe, un grand pas


pour les Communautés
En juillet 2020, outre un budget pluriannuel de plus de 1000
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surmonter la crise du coronavirus.

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22.03.2021 - RELATIONS EXTÉRIEURES - Jimmy Dupuis

L’accord sur la mobilité des fournisseurs


de services
Depuis le 1er janvier 2021, l’accord sur la libre circulation des
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Oui à l’ALE avec l’Indonésie


Le 7 mars prochain, le peuple se rendra aux urnes afin de se
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(ALE) participe de la stratégie économique extérieure de la
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dont bénéficient ses principaux concurrents étrangers.

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01.02.2021 - RELATIONS EXTÉRIEURES - Jimmy Dupuis

Interpréter le droit européen n’est pas


juger
D’aucuns estiment que l’accord institutionnel avec l’Union
européenne (UE) entraîne une inacceptable perte de
souveraineté pour la Confédération. En instaurant une
possibilité de faire appel à la Cour de justice de l’Union
européenne (CJUE), le mécanisme de règlement des
différends soumettrait la Suisse au diktat des juges étrangers.

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02.12.2020 - RELATIONS EXTÉRIEURES - Jimmy Dupuis

Vers une nouvelle révision totale de la loi


sur les douanes ?
Lors de sa séance du 11 septembre 2020, le Conseil fédéral a
ouvert la consultation relative à la révision totale de la loi sur
les douanes (LD) et à la création d’une loi définissant les
tâches d’exécution de l’organe destiné à remplacer
l’Administration fédérale des douanes (AFD), à savoir l’Office
fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF).

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20.09.2020 - RELATIONS EXTÉRIEURES - Jimmy Dupuis

L’abolition du système de Dublin


Depuis plusieurs années, l’espace Schengen est remis en
cause au sein de l’Union européenne (UE), notamment en
raison de l’augmentation significative du nombre de
demandeurs d’asile. L’espace de liberté, de sécurité et de
justice consacré par le traité d’Amsterdam permet aux
citoyens européens d’y circuler librement sans subir de
contrôle lors du passage des frontières intérieures, en
contrepartie d’une consolidation des contrôles aux frontières
extérieures de celui-ci.

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26.08.2020 - RELATIONS EXTÉRIEURES - Jimmy Dupuis

La Suisse aura-t-elle sa propre loi


Magnitski ?
Il y a quelques années de cela, l’affaire Magnitski défrayait la
chronique. Fondateur et directeur général de la société
Hermitage Capital Management – un fonds d’investissement
et de gestion d’actifs spécialisé sur les marchés russes –,
l’homme d’affaires Bill Browder s’est opposé farouchement à la
politique menée par le président Vladimir Poutine.

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17.08.2020 - RELATIONS EXTÉRIEURES - Jimmy Dupuis

Non à l’initiative de limitation !


Le 27 septembre 2020, le peuple se prononcera sur la
dangereuse initiative de limitation. Le but de cette initiative est
de mettre fin au régime de libre circulation des personnes
avec l’Union européenne (UE) afin de permettre à la Suisse de
régler de manière autonome l’immigration.

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12.08.2020 - RELATIONS EXTÉRIEURES - Jimmy Dupuis

Il faut sauver le marché intérieur


En sus des politiques monétaires très accommodantes
menées par les différentes banques centrales, les Etats
européens ont pour la plupart pris de sérieuses mesures
budgétaires afin de répondre à la crise du coronavirus.

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12.08.2020 - RELATIONS EXTÉRIEURES - Jimmy Dupuis

La fausse bonne idée de l’accord


intérimaire
A quelques semaines de la votation sur l’initiative de limitation,
certains acteurs mettent à nouveau sur le tapis une
proposition d’accord intérimaire pour calmer le jeu entre la
Suisse et l’Union européenne (UE).

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