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Édition du 22 janvier 2020


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22 janvier 2020

Le rôle de l’épargne | Dans quel pays a été


créé le premier micro-ordinateur ?
Cette semaine, dans Brief.eco, nous nous penchons sur le rôle de l’épargne dans l’économie.
Nous nous intéressons aux implantations de sites industriels par des entreprises étrangères.
Nous vous expliquons ce qu’est la fintech et nous vous posons une question sur le premier
micro-ordinateur.

Ça compte
• Accord de libre-échange nord-américain. Un nouvel accord de libre-échange nord-
américain, négocié par les États-Unis avec le Mexique et le Canada, a été
définitivement approuvé jeudi dernier par le Congrès américain. Appelé « Accord
États-Unis-Mexique-Canada », il se substitue à l’Accord de libre-échange nord-
américain (Alena) instauré entre les trois pays en 1994 et dont le président américain,
Donald Trump, avait promis la renégociation. Le nouvel accord prévoit un
renforcement de l’utilisation de matériaux et composants de fabrication américaine
dans l’industrie automobile et des garanties sur l’application d’une réforme du droit du
travail au Mexique.

Pourquoi ça compte. Donald Trump menaçait de sortir de l’Alena, qu’il qualifiait de


« désastre » pour les travailleurs américains, si aucun nouvel accord de libre-échange
n’était conclu avec les deux autres pays. Selon le Census Bureau, un organisme public
de statistiques américain, le Mexique et le Canada sont le deuxième et le troisième
pays depuis lesquels les États-Unis importent des biens, avec respectivement 13,6 % et
12,5 % des importations américaines en 2018, derrière la Chine (21,2 %). Le Canada
et le Mexique sont les deux premiers pays vers lesquels les États-Unis exportent, avec
respectivement 18 % et 15,9 % des exportations américaines.
• Baisse de la croissance en Chine. Le bureau national des statistiques chinois a
déclaré vendredi dernier que la croissance de la Chine s’était élevée à 6,1 % du PIB en
2019, ce qui représente le taux le plus faible depuis 1990. L’économie chinoise a en
particulier été affectée par le différend commercial avec les États-Unis. Les deux pays
ont signé mercredi dernier un accord préliminaire en vue d’y mettre fin.

Pourquoi ça compte. La baisse de la croissance chinoise a des répercussions sur les


importations du pays et sur le commerce mondial. Selon le FMI, la croissance en
Chine devrait continuer de baisser à 6 % en 2020 et 5,8 % en 2021. Le FMI considère
que les « différends non résolus entre les États-Unis et la Chine en ce qui concerne
leurs relations économiques » devraient « continuer de peser sur l’activité ».
• Baisse de l’inflation en moyenne annuelle. En moyenne annuelle, les prix à la
consommation en France ont augmenté de 1,1 % en 2019 après une hausse de 1,8 %
en 2018, selon des chiffres communiqués mercredi dernier par l’institut de statistiques
Insee. Les prix des carburants n’ont augmenté que de 0,2 % après une hausse de
13,2 % en 2018. Les prix des produits manufacturés ont baissé de 0,6 %, plus
fortement que l’année précédente (-0,2 %).

Pourquoi ça compte. L’inflation est l’un des déterminants du pouvoir d’achat, qui
mesure la quantité de biens et de services que l’on peut acheter avec un revenu donné.
Elle influe également sur le rendement réel des placements. Ainsi, le taux de
rémunération du Livret A – qui passera à 0,5 % le 1er février – ne couvre pas
l’inflation, entraînant une « dévalorisation historique » selon l’association de défense
des consommateurs CLCV.

Clin d’œil
On fait le point
Le gouvernement a annoncé la semaine dernière une baisse de la rémunération du Livret A.
Ce placement sert notamment à financer le logement social. L’épargne dans son ensemble
joue un rôle essentiel dans le financement des entreprises et de leurs investissements.

L’actu
Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé mercredi dernier que le taux de
rémunération du Livret A passerait de 0,75 % à 0,5 % le 1er février. Cette évolution est liée à
l’entrée en vigueur d’un nouveau mode de calcul décidé en 2018 qui permet de fixer le taux
du Livret A à un niveau inférieur à l’inflation, sans toutefois pouvoir l’établir en dessous de
0,5 %. En 2019, l’inflation a atteint 1,1 % en moyenne annuelle, selon l’institut national de
statistiques Insee. Dans un entretien au Parisien mercredi dernier, Bruno Le Maire a expliqué
que la baisse de la rémunération du Livret A avait vocation d’une part à inciter les épargnants
à diversifier leurs placements et d’autre part à favoriser le logement social. Les fonds placés
sur le Livret A servent principalement à financer le logement social via des prêts à long terme
accordés aux bailleurs sociaux. Le taux d’intérêt de ces prêts est indexé sur celui du Livret A.
La baisse du taux va donc rendre ces prêts moins coûteux. Selon Bruno Le Maire, le nouveau
taux permettra « de construire 17 000 logements sociaux supplémentaires et d’en rénover
52 000 chaque année ».

L’éclairage
En quoi consiste l’épargne ?

L’Insee définit l’épargne des ménages comme la part de leur revenu disponible qui n’est pas
utilisée en dépense de consommation finale. Le revenu disponible comprend les revenus du
travail, les revenus du patrimoine et les prestations sociales, déduction faite des impôts. La
dépense de consommation finale correspond aux dépenses réalisées par les ménages pour
acquérir des services et des biens, ainsi qu’aux dépenses de santé ou de logement (hors achats
de logements, considérés comme des investissements). L’épargne peut être conservée sous
forme dite liquide, c’est-à-dire immédiatement accessible, chez soi ou sur un compte courant,
ou être placée dans différents produits tels que les livrets d’épargne, l’épargne retraite ou
l’assurance-vie, ou investie en actions, en obligations (des titres de dette) ou dans des produits
financiers tels que les Sicav. La rémunération de l’épargne dépend du support choisi. Elle
peut être garantie (par exemple avec les obligations) ou non (comme avec les actions). La
rémunération des livrets d’épargne est déterminée par un taux d’intérêt nominal. Il est à
distinguer du taux d’intérêt réel, qui s’obtient après soustraction du taux d’inflation (1,1 % en
2019). Par exemple, alors que le taux d’intérêt nominal du Livret A était de 0,75 % en 2019,
son taux d’intérêt réel a été négatif, à -0,35 %.
Quels sont les déterminants de l’épargne ?

Pour les économistes classiques et néoclassiques tels que le Français Jean-Baptiste Say (1767-
1832) et le Britannique Stanley Jevons (1835-1882), le niveau d’épargne est déterminé par
celui du taux d’intérêt réel. C’est ce niveau qui incite les ménages à placer leur argent – et
donc à renoncer à le dépenser immédiatement – pour que l’épargne ainsi rémunérée leur
permette d’accroître leur consommation future. Cette analyse est contredite par l’économiste
britannique John Maynard Keynes dans un ouvrage publié en 1936. Selon lui, l’épargne ne
relève pas d’un choix entre consommation et non-consommation, mais correspond au revenu
disponible après la consommation. John Maynard Keynes estime que l’épargne augmente en
fonction du revenu. Dans une série d’articles publiés à partir de 1954, l’économiste américain
Franco Modigliani formule la théorie du cycle de vie selon laquelle les ménages épargnent –
principalement pendant leur vie active – et désépargnent – en particulier pendant la retraite –
afin de maintenir constant leur niveau de consommation dans le temps. Cette théorie qui lie
l’épargne à l’âge ne se vérifie pas en France où le taux d’épargne des plus de 70 ans est
supérieur à celui de l’ensemble des ménages (20,4 % contre 17,1 % en 2011), selon une étude
publiée en 2017 par l’Insee.
Quel effet l’épargne a-t-elle sur l’économie ?

Dans un ouvrage publié en 1776, l’économiste écossais Adam Smith juge l’épargne vertueuse
pour l’économie puisqu’elle fournit des capitaux aux entreprises, leur permet d’investir et
alimente ainsi la croissance. Cette idée est combattue par John Maynard Keynes pour qui
toute hausse de l’épargne nuit au contraire à l’activité et donc à l’emploi. Dans son ouvrage
publié en 1936, il assimile l’acte d’épargne d’un individu à la « décision de ne pas dîner
aujourd’hui » sans garantie que ce dernier commande « un dîner ou une paire de chaussures
une semaine ou une année plus tard ». Cette épargne a ainsi « un effet déprimant sur
l’industrie intéressée à la préparation du dîner d’aujourd’hui, sans stimuler aucune des
industries qui travaillent en vue d’un acte futur de consommation ». Dans une étude publiée
en 2017 par France Stratégie, une institution rattachée au Premier ministre, une vingtaine
d’économistes notent qu’en France, l’épargne des ménages est abondante mais qu’elle « ne
semble pas favoriser particulièrement » les secteurs porteurs d’une croissance durable. Ils
dénoncent aussi certaines idées reçues, comme le fait que la détention d’actions cotées émises
en France soit un moyen de financer des investissements dans le pays. Ils affirment que cette
affirmation est fausse dans la mesure où « les entreprises cotées investissent principalement à
l’étranger ».

Pour aller plus loin


Les différentes formes d’épargne. Dans une vidéo didactique, l’Autorité des marchés
financiers et l’Institut national de la consommation, deux organismes publics, passent en
revue les différentes formes d’épargne et leurs finalités. Cette présentation montre comment
l’épargne concourt au financement de l’économie.

Financement de l’économie. Dans le site de BSI Economics, un cercle de réflexion, la


docteure en économie Mathilde Viennot analyse l’évolution de l’épargne en France et pointe
une moindre détention d’actions en France par rapport à d’autres pays européens. Elle
s’interroge sur les moyens de mieux orienter l’épargne vers l’économie productive.



En chiffres
Près de 4 milliards d’euros provenant de grands groupes étrangers vont être investis en
France, a annoncé dimanche dernier l’Élysée qui organisait lundi la troisième édition du
rendez-vous annuel « Choose France » avec près de 200 dirigeants d’entreprises au château de
Versailles. Selon une étude annuelle du cabinet d’audit EY, la France a également renforcé en
2018 son avance par rapport aux autres pays européens pour le nombre d’implantations ou
d’extensions de sites industriels réalisés par des entreprises étrangères. L’enquête a été menée
auprès de 210 dirigeants impliqués dans les décisions d’investissement. 339 projets ont été
recensés en France en 2018, devant la Turquie (203 projets) et l’Allemagne (152 projets).
Dans le même temps, le nombre de projets chute de 25 % au Royaume-Uni en une seule
année, ce que le cabinet EY analyse comme une conséquence des incertitudes liées au Brexit.
Selon l’étude, les investissements en France se traduisent principalement par l’implantation de
sous-traitants dans des filières exportatrices telles que la construction aéronautique et spatiale,
la construction navale, l’agro-alimentaire ou la pharmacie. L’étude ne prend pas en compte les
fermetures de sites.



Le mot dans l’actu


Pourquoi on en parle. Lydia, spécialiste du paiement mobile, a annoncé la semaine dernière
avoir levé 40 millions d’euros notamment auprès du groupe chinois Tencent, spécialisé dans
les jeux vidéo et les services de messagerie instantanée. La banque Qonto, qui vise le marché
des PME et des professionnels, a annoncé ce mardi une levée de fonds de 104 millions
d’euros, également auprès de Tencent et auprès d’autres investisseurs. Ces deux start-up
françaises appartenant au secteur de la fintech comptent ainsi accélérer leur développement à
l’international.

En quoi ça consiste. Contraction des mots « finance » et « technologie », les fintechs sont des
entreprises proposant des services innovants dans le secteur bancaire et financier en
s’appuyant sur les technologies numériques. Elles imaginent de nouvelles solutions
techniques pour améliorer le service rendu aux clients dans des domaines tels que le paiement
via mobile, le financement participatif, la gestion d’actifs, le stockage des données bancaires
ou l’assurance. Les fintechs ne sont pas nécessairement soumises à des réglementations
particulières, mais certaines ont sollicité des agréments identiques à ceux des entreprises
établies, par exemple « établissement de crédit » pour Younited Credit ou « entreprise
d’assurance non vie » pour Alan. Le terme « fintech » désigne aussi bien les entreprises que le
secteur auquel elles appartiennent.



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