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Chap3.

Economie du développement durable


La croissance économique est-elle comptatible avec la préservation de l'environnement ?
Après avoir souligné que le développement et le bien-être ne se résument pas à la croissance
économique, on montrera, en illustrant par des exemples, que le bien-être des populations résulte de
l'interaction de quatre types de capital (naturel, physique produit, humain, social et institutionnel).
On expliquera pourquoi l'analyse économique du développement durable, qui se fonde sur la
préservation des possibilités de développement pour les générations futures, s'intéresse au niveau et
à l'évolution des stocks de chaque type de capital (accumulation et destruction) ainsi qu'à la
question décisive du degré de substitution entre ces différents capitaux. On évoquera, à l'aide
d'exemples, les limites écologiques auxquelles se heurte la croissance économique (épuisement des
ressources énergétiques et des réserves halieutiques, déforestation, augmentation de la concentration
des gaz à effet de serre, etc.). On soulignera à ce propos que le PIB n'a pas été conçu pour évaluer la
soutenabilité de la croissance.

1.Croissance, fluctuations et crises

2 - Quelles sont les sources de la croissance économique


Dossier réalisé par Laurent Braquet

ETAPE 1. DECOUVERTE

Document 1 - Mesurer la production


La comptabilité nationale est une représentation schématique et quantifiée de l’activité économique
d’un pays. Elle en mesure les flux monétaires pendant une période donnée, en principe, une année.
Dans cette brève présentation, il ne peut s’agir que de donner un compte rendu de l’ensemble de ses
démarches et de ses utilisations. Lorsque l’on veut décrire une économie, on part en général de son
activité : résultant de décisions de production, elle conduit à distribuer des revenus qui, dépensés,
vont tendre à reconstituer les valeurs ainsi anticipées dès le départ. Le système de comptabilité des
Nations Unies (SEC 1993) définit alors le domaine de la production (c’est-à-dire celui des activités
productives) de la manière suivante : « la production peut être définie comme une activité exercée
sous le contrôle et la responsabilité d’une unité institutionnelle, qui met en œuvre des entrées
(travail, capital, biens et services) dans le but de produire des biens et des services. Il doit exister
une unité institutionnelle qui assume la responsabilité du processus et qui est propriétaire des biens
produits, ou qui a droit à être payée ou rémunérée d’une façon ou d’une autre pour les services
fournis. Un processus purement naturel, sans intervention ni contrôle humain, ne constitue pas une
production au sens économique. C’est ainsi que l’accroissement incontrôlé des stocks de poisson
dans les eaux internationales ne constitue pas une production, au contraire de la pisciculture »*. Le
terme de Produit intérieur brut est a priori censé mesurer l’activité d’un pays ou ce qu’un pays peut
produire, ou plus précisément encore la somme monétaire de tous les biens et services produits
pendant une période donnée par une économie.
Xavier Greffe, Mathilde Maurel, Economie globale, Dalloz, 2009.
* Selon l’INSEE, la production est une activité exercée sous le contrôle et la responsabilité d'une
unité institutionnelle qui combine des ressources en main-d'œuvre, capital et biens et services pour
fabriquer des biens ou fournir des services. Les processus purement naturels sans intervention ou
contrôle humain ne font pas partie de la production.
1) Qu'est ce que le taux de croissance du PIB et comment fait-on pour le calculer ?
2) Sachant que le PIB français atteint 1889, 2 milliards d'euros en 2009 et 1932, 8 milliards d'euros
en 2010, calculer le taux de croissance du PIB en 2010.

Document 2 - Le PIB, somme des valeurs ajoutées


Comment est-il calculé ? Il ne s’agit pas de tous les biens mais des biens finaux, ceux qui viennent
s’ajouter en quelque sorte dans l’économie au cours d’une période donnée(en général l’année, mais
aussi le mois et le trimestre). Si un bien offert sur le marché entre dans la production d’un autre
bien, il n’est pas comptabilisé dans le PIB : il est considéré comme un intermédiaire dans la
production d’un bien final. Cette convention permet évidemment de ne pas multiplier les doubles
emplois. En effet, si on ne respectait pas cette règle on comptabiliserait par exemple une puce
électronique deux fois : quand elle est achetée par une entreprise pour fabriquer un produit donné,
puis quand ce produit donné est vendu au consommateur ou ici à l’utilisateur final. En outre cette
règle permet de ne pas fausser les comparaisons entre pays. Supposons deux pays A et B qui
produisent la même quantité de bien final mais dont les structures d’entreprise sont différentes :
dans le pays A elles sont peu concentrées et de nombreuses entreprises contribuent donc à la
production ; dans le pays B elles sont au contraire très concentrées et un nombre bien plus faible
d’entreprises participe à la réalisation de cette production. Si on ne défalquait pas les
consommations intermédiaires, on aurait alors un produit de A nettement supérieur à celui de B
alors qu’ils produisent « finalement » la même chose. Donc on n’intègre pas la consommation
intermédiaire, ce qui permet de dire que la production ainsi considérée correspond bien à une valeur
ajoutée à l’économie. Il s’agit des biens produits par une entreprise dite nationale dans d’autres pays
: ces biens rentreront alors dans le PIB de l’autre pays, de même que les productions d’autres
entreprises étrangères en France seront comptabilisées dans la production de la France, telles les
voitures Toyota produites dans le Nord Pas de Calais, d’où l’expression de produit intérieur, bien
plus pertinente que celle de produit national. La production est évaluée à sa valeur de marché, ce
qui pose un problème pour les biens et services produits et offerts par les administrations, lesquelles
occupent un part significative dans l’économie. On évalue alors ces derniers par le coût supporté
pour les produire. Cela ne signifie pas que toutes les dépenses publiques entrent dans la production :
une partie de ces dépenses sert à redistribuer du pouvoir d’achat entre les catégories d’agents, sans
changer la production sinon sa destination. Le système de prix utilisés compte : En effet si pour
l’année étudiée les prix augmentent de 5%, mécaniquement le PIB augmente de 5% même si son
contenu reste le même. Cela ne signifie en rien l’augmentation du pouvoir d’achat ou de possibilités
de consommation. Il convient donc de faire attention à la manière dont on le calcule dès lors qu’il
va donner lieu à des comparaisons dans le temps. Soit on comptabilisera les produits échangés à
leurs prix courants, et l’on parlera alors de produit nominal ; soit on les comptabilisera à prix
constants par rapport à une période de référence, et l’on parlera alors de produit réel ou à prix
constant.
Xavier Greffe, Mathilde Maurel, Economie globale, Dalloz, 2009.
1) Complétez la formule ci-dessous en plaçant correctement les termes suivants : valeur de la
production, valeur ajoutée, consommations intermédiaires (valeurs des biens et services utilisés
pour produire).
2) Dès lors, à quoi est égale la contribution totale de toutes les unités de production d’un pays ?
Document 3 - Le PIB et le PIB par habitant en volume depuis 1820 (indice 100
en 1820)

1) A quelle époque observe-t-on une accélération du taux de croissance du PIB et du PIB/habitant ?


2) Comment peut-on expliquer le décalage entre le taux de croissance du PIB et celui du
PIB/habitant ?
3) Dans la phrase suivante, relevez le chiffre qui représente une proportion et celui qui représente
un taux de croissance : " en dépit d’une hausse des dépenses d’investissement de 5%, les
investissements ne représentent que 20% du PIB ".

Document 4 - Le PIB, un indicateur imparfait


Si nous prenons en compte à la fois l’inflation, la taille de la population et la parité des pouvoirs
d’achat, le PIB (PPA) par habitant que nous obtenons est-il un bon indicateur du niveau de vie dans
un pays ? Le résultat donne effectivement une bonne estimation de la richesse créée dans le pays
mais peut-on en tirer des conclusions en termes de bien-être des habitants des habitants ? Le niveau
de vie d’un individu ne dépend pas seulement, comme nous allons le voir, de la simple création de
richesse prise en compte par le calcul du PIB. Le PIB ne couvre pas l’ensemble des biens et services
produits au niveau d’une économie. Il sous-estime la richesse créée, et cela, principalement pour
deux raisons : la non prise en compte des biens non marchands et de l’économie souterraine. Les
biens non marchands : lorsque vous faîtes appel à un peintre pour refaire votre appartement, vous
contribuez à l’accroissement du PIB. Lorsque vous faites ces travaux de peinture vous-même, le
PIB ne bouge pas. Il en va ainsi de toutes les activités que vous réalisez vous-même et qui ne font
pas intervenir la relation marchande. Pourtant il s’agit bien d’une production de services mais qui
n’est pas comptabilisée dans le PIB. L’économie souterraine : on fait ici référence à l’ensemble des
transactions illégales et non déclarées. Il s’agit des transactions avec des biens eux-mêmes illégaux,
comme les drogues, ou simplement une transaction qui n’est pas déclarée comme le travail au noir
pour éviter le paiement de la TVA et des charges sociales. Le PIB est essentiellement un indicateur
de la production globale d’une nation, mais il est probable que celle-ci renseigne imparfaitement sur
le bien-être des citoyens, pour plusieurs raisons. Produire n’est pas consommer : une augmentation
de la production n’a d’intérêt que si elle va de pair avec une augmentation de la consommation. Les
ménages ne profitent pas directement d’un accroissement du PIB s’il fait suite à des exportations
plus élevées ou à des investissements massifs des entreprises. Le niveau de vie des ménages n’est
pas modifié. Néanmoins ces investissements et ces exportations peuvent influer positivement sur la
consommation des ménages domestiques à long terme. La production et le capital humain : une
augmentation de la production peut provenir de diverses sources : une avancée technologique ou de
travail supplémentaire fourni par les ménages dans des conditions plus difficiles. Dans ce dernier
cas, le bien-être des individus peut diminuer tandis que le PIB augmente. Le PIB ne comptabilise
pas les externalités : une augmentation de la production a des effets collatéraux sur le bien-être des
habitants : par exemple une usine qui produit plus peut engendrer de la pollution. Le coût pour la
société de ces effets négatifs (ou externalités) liés à l’activité des entreprises ou des ménages n’est
pas comptabilisé dans le PIB. Certains maux de la société augmentent le PIB. Certains problèmes
de société, liés ou non à la croissance économique, augmentent le PIB tout en étant désastreux pour
le bien-être des individus. C’est le cas de la criminalité, du stress ou de la pollution. Une hausse de
la criminalité multiplie la vente des équipements et des services de sécurité, une augmentation du
stress donne lieu à des dépenses médicales, toutes ces dépenses augmentent le PIB. Le PIB ne prend
pas en compte la répartition des revenus : le PIB est une mesure de la production globale et de
l’ensemble des revenus perçus. Un pays peut donc avoir un PIB élevé, correspondant aux revenus
très élevés d’un petit nombre d’individus, et une grande partie de la population dans la pauvreté. Le
PIB ignore ces inégalités, c’est donc une mesure inappropriée pour le bien-être général d’une
nation.
John Sloman, Principes d’économie, 6ème édition, Pearson, 2006.
1) A partir du texte, récapitulez dans un tableau les limites du PIB selon le texte en termes de
mesure statistiques des activités économiques et de difficulté à mesurer le bien-être de la
population.

Document 5 - L'indice de développement humain (IDH)


Classement des pays selon l'IDH en 2010.
Source : PNUD, Rapport sur le développement humain 2010.
1) Quels sont les principaux avantages de l'IDH par rapport au PIB ?
2) Comparez les classements obtenus avec l'IDH et avec le PIB par habitant pour quelques pays
représentés.

Document 6 - Pourquoi étudier la croissance économique ?


La croissance économique est généralement mesurée par le taux d’accroissement annuel du produit
intérieur brut (PIB) d’un pays. Pourquoi quelqu’un devrait-il s’intéresser à cette statistique aride au
lieu de s’intéresser à des indicateurs plus explicites comme des indicateurs de bien-être, de
consommation ou de bonheur ? L’argument le plus convaincant est peut-être que le bien-être
matériel de milliards de gens est principalement déterminé par la croissance économique. Dans les
pays économiquement avancés, la croissance économique a permis, depuis la révolution
industrielle, à presque toute la population de vivre selon un style de vie qui était celui d’une poignée
de quelques privilégiés il y a une centaine d’années, lorsque le PIB/tête ne représentait alors qu’une
faible part de ce qu’il est aujourd’hui. En effet, la croissance de certains secteurs de l’économie, en
particulier les secteurs médicaux et pharmaceutiques, a permis à presque tout le monde de vivre une
vie plus longue et en meilleure santé que n’importe quel individu au XIXème siècle, et ce peu
importe la position qu’il occupait dans l’échelle économique. Au contraire, le manque de croissance
économique dans les pays les plus pauvres du monde implique que les conditions de vie pour des
centaines de millions de personnes sont épouvantables comparées aux niveaux de vie des pays
riches. En effet, les niveaux de revenu par tête dans plusieurs pays au XXIème siècle sont beaucoup
plus faibles qu’ils ne l’étaient au XIXème siècle en Europe. Afin de comprendre pourquoi la race
humaine est devenue tellement plus riche et pourquoi notre richesse est si inéquitablement partagée
parmi les habitants du monde, nous avons besoin de comprendre ce qui détermine la croissance
économique.
Philippe Aghion, Peter Howitt, L’économie de la croissance, Economica, 2010.
1) Pourquoi doit-on distinguer la croissance économique du progrès du bien-être de la population ?
2) Expliquez la phrase soulignée dans le texte.

Document 7 - La croissance économique, un phénomène récent.


La croissance économique est mesurée par la croissance du produit global ou par celle du produit
par tête. Elle véhicule, dès lors qu’elle est régulière, des changements drastiques de niveau de vie
quand on sait que le revenu par tête doublera en 70 ans avec un taux de croissance annuel de 1%, en
14 ans avec un taux de croissance de 5%, en 7 ans avec un taux de croissance de 10%. Elle est aussi
génératrice d’écarts substantiels de niveau de vie d’un pays à l’autre quand on sait par exemple,
qu’en partant du même revenu par tête initial de 1000 euros, un pays qui connaît une croissance de
1% aura un revenu par tête de 1220 euros vingt ans plus tard et de 1640 euros cinquante ans plus
tard, alors qu’un pays qui connait une croissance de 5% aura des revenus par tête aux mêmes
échéances respectivement de 2650 euros et 11470 euros. Certes la mesure habituellement retenue de
la croissance qui fait ainsi référence au produit intérieur brut a bien des défauts quand il s’agit de la
rapporter au niveau de vie. En particulier elle ignore les dommages causés aux stocks
environnementaux et les destructions de capital aussi bien que les gains de qualité des biens et
services qui vont de pair avec la croissance des flux de quantité. Mais elle reste une première
approximation de l’amélioration du niveau de vie. Cette mesure doit être prise pour ce qu’elle est,
c’est-à-dire un indicateur dont l’observation n’emporte pas le fait que la croissance ainsi mesurée
soit durable. La croissance économique est un phénomène récent. Elle est la caractéristique des
économies de marché nées de la Révolution industrielle. Elle se généralise vraiment à la fin du
XXème siècle et au début du XXIème siècle. Elle est concomitante de très importants
développements technologiques dans des contextes institutionnels variés mais qui ont en commun la
protection des droits de propriété, le respect des contrats et la liberté des échanges. Ce phénomène
majeur et récent conduit à s’interroger sur ce qu’est véritablement le potentiel de croissance de
l’économie, sur le degré de régularité et la durabilité de cette croissance, sur la convergence ou la
divergence des performances de croissance entre pays ou groupes de pays. Ces questions surgissent
de la variété des épisodes de croissance et alimentent des analyses elles-mêmes variées.
Jean-Luc Gaffard, La croissance économique, Armand Colin, 2011.
1) Faire une phrase avec le chiffre de 2010 dans le document 8.
2) En quoi la politique économique conjoncturelle peut-elle contribuer à la croissance ?

Document 8 - Les tendances longues de la croissance en France (2).

1) Faire une phrase avec le chiffre de 2010 dans le document 8.


2) Calculez la progression du PIB en volume de la France sur la période 1960- 2010 (document 9).

Document 9 - Les quatre roues de la croissance économique


Quelle est la recette de la croissance ? D’abord, tous les pays n’ont pas suivi le même chemin. La
Grande Bretagne, par exemple, était devenue le leader mondial dans les années 1800 en frayant la
révolution industrielle, en inventant des machines à vapeur et le chemin de fer, et en développant le
libre-échange. Le Japon, au contraire, vint plus tard à la course à la croissance économique. Il fit ses
classes en commençant par limiter les technologies étrangères et en protégeant les industries locales
des importations, puis en développant une formidable compétence en fabrication et en électronique.
Bien que les chemins spécifiques puissent différer, tous les pays à croissance rapide partagent
certains traits communs. Le même processus fondamental de croissance économique et de
développement qui a permis de former la Grande Bretagne et le Japon est à l’œuvre aujourd’hui
dans des pays en cours de développement comme l’Inde et la Chine. Par conséquent, les
économistes qui ont étudié la croissance ont trouvé que le moteur du progrès économique repose sur
les quatre mêmes roues, quelle que soit la richesse ou la pauvreté du pays. Ces quatre roues, ou
facteur de croissance, sont :
- Les sources humaines (offre de travail, éducation, discipline, motivation) ;
- Les ressources naturelles (terre, ressources minières, pétrole, qualité de l’environnement) ;
- La formation du capital (machines, usines, routes) ;
- La technologie (science, technique de l’ingénieur, gestion, esprit d’entreprise).
Paul Samuelson, William Nordhaus, « Les 4 roues de la croissance », in L’économie, Economica,
1998.
1) Quelles sont les différentes sources de croissance identifiées par l'auteur ?
2) Quel acteur peut également contribuer à la croissance à long terme ?

Document 10 - Les facteurs de croissance sur longue période


La croissance économique est l’augmentation de la production qui, entièrement distribuée sous
forme de revenus, permettra d’améliorer le niveau de vie des habitants d’un pays. A court terme (de
quelques mois à quelques années), la croissance économique peut être influencée par les politiques
conjoncturelles de régulation. Mais à long terme (au-delà de quelques années), la croissance
apparaît peu dépendante de la politique conjoncturelle. Les éléments qui influencent la croissance
sur le long terme peuvent être donnés en décrivant la fonction de production d’une entreprise :
Production = F (travail, capital). Cette équation signifie que la production d’une entreprise est
obtenue en combinant du travail (les salariés) et du capital (les machines, les matières premières…)
dans une proportion donnée par l’état de la technologie. Une entreprise peut donc augmenter sa
production en embauchant davantage de salariés, en achetant davantage de machines ou de matières
premières, ou en faisant appel à des technologies plus élaborées. Cette même fonction de production
s’applique à l’échelle du pays. L’ampleur des augmentations de production (c’est-à-dire le niveau
de la croissance économique) dépendra alors :
- du rythme d’augmentation de la population active et du volume de travail de chacun. Le premier
est surtout fonction du dynamisme démographique mais aussi des taux d’activité, de la durée des
études, de l’âge de cessation d’activité et des flux migratoires; le second des dispositions et
incitations relatives au temps de travail.
- du rythme d’augmentation du stock de capital, qui dépend à son tour de la disponibilité des
moyens de financement. Ceux-ci sont fonction de l’accumulation d’une épargne par les agents
économiques du pays et de la mise à disposition par les étrangers de leur propre épargne.
- du degré d’innovation de l’économie, qui a pour nom le progrès technique. Ce dernier permet une
amélioration de l’efficacité générale de l’économie, mesurée par la productivité globale des facteurs
(efficacité combinée du travail et du capital). Ainsi il y a trois sources de croissance sur longue
période : la croissance démographique, l’accumulation d’épargne et le progrès technique. Des
études montrent que ce dernier élément explique à lui seul plus de 50% de la croissance
économique des pays développés à long terme. C’est par ces trois mêmes facteurs que
l’extraordinaire croissance des pays du Sud-Est asiatique ces trente dernières années a été
expliquée: explosion démographique, forte propension à épargner des ménages, arrivée massive de
capitaux extérieurs et capacité à valoriser les innovations industrielles des autres pays.
Pascal Monier, Economie générale, 5ème édition, lextensoéditions, 2009
1) Récapitulez dans un tableau les facteurs qui favorisent la croissance à court terme et à long
terme.

Document 11 - Le rôle de l'investissement


Afin que le capital puisse se former, il faut une décision d’investissement. Pour une entreprise,
décider un investissement signifie qu’elle va agrandir une installation, la moderniser, créer une
nouvelle usine ou encore augmenter ses stocks ou ses participations dans d’autres entreprises.
Théoriquement, l’entreprise doit faire un calcul systématique pour savoir si l’investissement qu’elle
va réaliser lui permettra de faire des bénéfices. La prévision économique au service des entreprises
a fait d’immenses progrès et, chaque jour, un chef d’entreprise connait de façon plus précise ce que
les lendemains lui réservent. Toutefois jamais tous les facteurs de la réalité ne peuvent être
maîtrisés. Dans la pratique, la décision d’investissement est toujours un pari plein d’incertitudes.
Avec la transformation du commerce international, les difficultés de la prévision augmentent.
L’importance des capitaux fixes qu’exige l’évolution technologique de ces dernières décennies
n’arrange pas la situation. Une décision d’investissement comprend toujours un risque d’erreur. Non
seulement certains éléments échappent à l’entrepreneur mais, entre le moment où la décision est
prise et le moment où l’investissement est réalisé, il s’écoule du temps. Parfois quelques mois, mais
souvent deux, trois et même cinq ans. Au niveau de l’ensemble de l’économie, les erreurs
d’investissement ont une signification particulière. Si l’entrepreneur a été très optimiste, les biens
produits par les nouvelles usines ne se vendront pas, et l’on risque de voir se propager le marasme.
Si l’entrepreneur a été trop modeste, la demande dépassera l’offre, les prix monteront et l’on
connaîtra l’inflation.
Jean-Marie Albertini, Les nouveaux rouages de l’économie, Editions de l’Atelier, 2008.
1) Définir ce qu’est l’investissement et montrer qu’il agit à la fois sur l’offre et sur la demande dans
l’économie.
2) Pourquoi la décision d'investissement comporte-t-elle toujours une part d'incertitude ?
Document 12 - Le niveau de la productivité globale des facteurs *

1) A quoi correspond la productivité globale des facteurs ?


2) Commentez le chiffre de la PGF en 2011 et l'écart avec la zone euro.

Document 13 - La croissance : une pluralité de sources


Nous avons bien décrit la croissance, mais sans répondre à une question importante : quelles sont
donc les sources de la croissance ? Les principaux déterminants sont les suivants :
- Les ressources naturelles : elles sont bien entendu indispensables même si l’analyse économique
les a longtemps oubliées lorsqu’elle bâtissait des théories.
- Le progrès technique : on pense bien entendu à la machine à vapeur ou à l’électricité qui furent
des technologies motrices de la Révolution industrielle.
- L’accumulation de capital fixe : c’est aussi une condition sine qua non pour assurer une croissance
durable, les machines et les équipements permettent en effet des gains de productivité et donc une
croissance soutenue.
- L’accumulation de capital humain : les connaissances et le savoir-faire permettent eux aussi des
gains de productivité et donc de la croissance. Le capital humain a fait l’objet d’une étude
approfondie par Gary Becker, ce qui lui valut le Prix Nobel d’économie en 1992. De nos jours, le
modèle de croissance endogène de Robert Barro s’appuie spécifiquement sur ce critère pour
expliquer que les pays qui disposent d’un stock initial élevé de capital humain convergent plus
rapidement que les autres vers leur sentier de croissance économique. Mais de nombreux autres
facteurs peuvent influencer la croissance économique. On peut citer par exemple la mondialisation,
les économies d’échelle, les dotations en ressources naturelles, les institutions. On obtient ainsi de
nombreuses théories de la croissance selon les facteurs et les combinaisons que l’on considère
comme étant à l’origine de ce phénomène.
Raphaël Didier, Les grands mécanismes de l’économie en clair, Ellipses, 2011.
1) Réalisez un schéma pour synthétiser tous les facteurs de croissance inclus dans le texte.
Document 14 - Le rôle des choix individuels : investissement, innovation,
incitations
Les sources ou composantes généralement recensées de la croissance du produit sont au nombre de
deux : la croissance de la population et le progrès technique générateur de gains de productivité du
travail ou d’accroissement de variété des biens. Ce sont les données du problème, qu’elles soient
exogènes ou déterminées par des variables économiques, par exemple le niveau de revenu pour la
croissance de la population ou les dépenses de R & D pour le progrès technique. Les mécanismes de
la croissance, c’est-à-dire ce qui permet de tirer parti de la croissance de la population et du progrès
technique, sont le fruit des actions des agents économiques qui sont autant d’arbitrages, qu’il
s’agisse notamment du choix entre consommation et épargne, du partage entre investissement privé
et investissement public, du partage entre salaires et profits, du niveau accepté d’inégalités entre les
revenus personnels, du choix de s’ouvrir aux échanges internationaux ou de se protéger de la
concurrence extérieure. Ces arbitrages révèlent la capacité d’une économie à capter les sources de la
croissance en créant les incitations nécessaires et en garantissant l’adéquation de l’offre et de la
demande à chaque moment et au cours du temps. Un exemple typique est celui d’une économie en
retard qui pour bénéficier des gains de productivité les plus élevés doit, certes, avoir accès aux
nouvelles technologies, disposer des mécanismes institutionnels incitant les entreprises à innover,
mais aussi être ouverte à la demande internationale, pour équilibrer son offre et faire face à une
demande intérieure défaillante car essentiellement tournée vers des biens de subsistance du fait de
revenus insuffisants.
Jean-Luc Gaffard, La croissance économique, Armand Colin, 2011.
1) En quoi les choix individuels peuvent-ils influencer la croissance économique ?
2) En quoi la croissance peut-elle constituer un phénomène instable ?

Document 15 - Le rôle des institutions et de l'intervention de l'Etat


Les institutions jouent un rôle déterminant dans cette capacité de croissance. L’échec des politiques
de développement des économies administrées qui ont fini par s’effondrer a signé la formation d’un
consensus autour de principes institutionnels censés garantir la croissance : la protection des droits
de propriété, le respect des contrats, la libre concurrence et la prééminence des incitations de
marché. Ces principes généraux ne font que décrire les propriétés d’une économie de marché. Ils
sont souvent couplés avec ce qui s’apparente à des résultats propres à une économie de croissance
régulière: une monnaie solide et une dette publique soutenable (…) Il est (pourtant) difficile, en
effet, d’établir une correspondance stricte entre les performances réalisées et les règles (ou
institutions) effectivement retenues. Les pays du Sud-Est et de l’Est asiatiques, qui sont ceux qui
ont expérimenté les performances de croissance les plus impressionnantes, n’ont pas procédé à une
dérégulation et une libéralisation de leurs marchés et de leur système de financement et se sont
appuyés sur l’activité d’entreprises publiques plutôt que de privatiser la totalité de leurs entreprises.
Les expériences de passage de l’économie administrée à l’économie de marché mettent en lumière
le décalage entre la réussite de la Chine, qui s’y est engagée en promouvant des réformes
institutionnelles marquées par le gradualisme, et l’échec relatif de pays comme la Russie qui ont
choisi une thérapie de choc. C’est dire l’importance des institutions, mais aussi le fait qu’il n’y a pas
de correspondance entre les fonctions que l’on attend des institutions et la forme qu’elles peuvent
prendre. Ce n’est pas là une donnée récente. L’histoire économique enseigne que les changements
institutionnels comptent davantage que les changements technologiques et souvent les précèdent.
Jean-Luc Gaffard, La croissance économique, Armand Colin, 2011.
1) En quoi une "monnaie stable" et une "dette publique soutenable" peuvent-elles contibuer à la
coissance (passage souligné).
2) Existe-t-il un seul modèle d'institutions efficaces pour promouvoir la croissance ? Expliquez.

ETAPE 2. FAISONS LE POINT

De la production au PIB
La mesure de l’activité économique nécessite d’évaluer aussi précisément que possible la
production de richesses par les différents agents économiques d’un pays. L’accroissement des
richesses produites constitue en effet un objectif prioritaire des politiques publiques. En
comptabilité nationale, l’agrégat le plus utilisé, le produit intérieur brut (PIB), n’est autre que la
somme des valeurs ajoutées de toutes les branches constituant l’économie nationale, représentant le
résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes. La production d’un pays
ne peut pas être calculée comme la somme des productions des agents, sous peine de comptabiliser
deux fois les mêmes flux. En effet, les consommations intermédiaires, les biens et services utilisés
pour produire, apparaitraient deux fois, dans la production de celui qui vend et dans la production
de celui qui achète. Si l’on s’intéresse à présent à la mesure de la richesse produite au niveau de la
nation, il suffit d’ajouter l’ensemble des valeurs ajoutées créées par les résidents à l’intérieur du
territoire national pour obtenir l’indicateur le plus fréquemment utilisé qu’est le PIB. Si le PIB
mesure la production d’une année dans un pays, soit la création de biens et services afin de
satisfaire des besoins, cette définition implique que la production n’est pas seulement le fait des
entreprises. Ainsi, certaines activités de service, telle que l’enseignement ou les services hospitaliers
sont incluses dans la production : ces services produits par les administrations sont une production
non marchande que la comptabilité nationale évalue à son coût de production. Le PIB réel (ou en
volume) correspond à la valeur du PIB après avoir neutralisé l’inflation, ce qui correspond au PIB à
prix constants. Les économistes distinguent également le PIB effectif et le PIB potentiel : le PIB
potentiel est le PIB qui résulterait du plein emploi des ressources productives. Ce niveau est lié à la
quantité de facteurs de production disponibles et à l’efficacité de leur mise en œuvre, et ainsi au
maximum de richesse que l’économie pourrait créer sans accélération de l’inflation. Ainsi, tant que
le PIB effectif est inférieur au PIB potentiel, la stimulation de la demande globale permet
d’améliorer la quantité de richesse créée sans accélération de l’inflation. Par contre, lorsque la
production, soutenue par une stimulation de la demande globale, s’élève au-dessus des capacités de
production, l’inflation augmente. Ainsi, même si sa mesure pose des problèmes statistiques, si le
PIB potentiel de l’économie est situé à un niveau bas, il s’avère difficile de stimuler la demande
sans buter rapidement sur des contraintes d’offre

Les limites du PIB : vers de nouveaux indicateurs de bien-être ?


Le PIB est une construction statistique, son évolution est scrutée en tant qu’indicateur synthétique
par les économistes et les décideurs politiques, mais il est toutefois un indicateur imparfait. En effet,
le PIB sous-évalue certaines productions comme celles des administrations évaluées au coût de
production et non au prix du marché (éducation, santé…) Le PIB ne rend pas compte de l’inégalité
économique à l’intérieur du pays. En tant qu’indicateur comptable, il n’épuise pas la question de la
mesure de la richesse puisque le PIB ne mesure en effet que le produit des activités génératrices de
flux monétaires, sans considérer les externalités négatives créées, en particulier sur
l’environnement. À l’inverse, les externalités positives générées par certaines activités, comme
l’éducation, ne sont pas intégrées dans le calcul du PIB car ces phénomènes ne font pas l’objet
d’une évaluation monétaire. La croissance du PIB ne signifie pas forcément amélioration du niveau
de vie (quantité de biens et services que peut se procurer une population) car il faut tenir compte de
nombreux facteurs ; puisque le taux d’accroissement naturel de la population (taux de natalité –
taux de mortalité) peut être plus élevé que celui de la production (dans ce cas le PIB /habitant peut
diminuer), et le niveau des prix peut s’accroître plus vite que les revenus et entraîner une baisse du
pouvoir d’achat. Par ailleurs, le PIB/habitant traduit la richesse créée et donc les revenus perçus en
moyenne par les habitants d’un pays : ce ne sont que des moyennes qui peuvent cacher de fortes
inégalités et une dégradation du niveau de vie d’une partie de la population. Enfin, le PIB ne tient
pas compte de l’économie souterraine, comprenant le travail au noir, les activités illicites, les
activités non déclarées qui peuvent atteindre un niveau important dans certaines économies. Le PIB
n’intègre pas le travail domestique qui se fait de façon informelle mais de façon légale et visible et
peut représenter un temps d’activité important. Un certain nombre d’indicateurs ont ainsi cherché à
mieux mesurer le progrès économique et social: le plus célèbre est l’indice de développement
humain, calculé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui offre une
analyse mondiale régulièrement mise à jour. L’IDH est compris entre 0 et 1 (plus le chiffre est
élevé, plus le développement est grand) et intègre dans son calcul la valeur de l’espérance de vie à
la naissance, le revenu national brut (RNB) par habitant en parité de pouvoir d’achat, et la durée de
la scolarisation.

Du PIB à la croissance économique


La croissance peut se définir, selon l’économiste François Perroux (1903-1987), comme «
l’augmentation soutenue, pendant une ou plusieurs périodes longues, d’un indicateur de dimension :
pour une nation, le produit global en termes réels ». Cet indicateur est généralement le PIB en
volume, ou le PIB/tête. Pour produire davantage, il est possible d’utiliser davantage de capital
physique grâce à l’investissement qui permet d’enclencher le processus d’accumulation du capital,
et d’accroître la quantité annuelle de travail, celle-ci étant égale au niveau de l’emploi (nombre
d’actifs) multiplié par la durée annuelle du travail par actif. Selon les économistes, sur la période
1996-2002, la variation de la quantité de travail et de capital explique 60% de la croissance de
l’Europe des 15. Il existe donc un résidu qui explique les 40% restants, c’est-à-dire le progrès
technique qui autorise une hausse de la productivité globale des facteurs (PGF) qui mesure
l’efficacité conjointe des facteurs travail et capital. Une partie de la croissance économique ne
provient ainsi pas d’une hausse de la quantité de facteurs, mais de l’amélioration de leur utilisation
et on parle de croissance intensive. L’origine du progrès technique se trouve dans la capacité
d’innovation de l’économie, la mobilisation du capital humain et l’accumulation du capital
technologique. Selon l’économiste autrichien Joseph Schumpeter (1883-1950), les fluctuations
économiques sont inhérentes au capitalisme: en effet, le processus d’apparition du progrès
technique et des innovations technologiques est source de croissance, mais la croissance est un
phénomène irrégulier dans le temps, ce qui explique les fluctuations de l’activité économique, et le
mécanisme de « destruction créatrice », « qui révolutionne incessamment de l’intérieur la structure
économique, en détruisant continuellement ses éléments vieillis et en créant continuellement des
éléments neufs» selon Joseph Schumpeter, est lié à la concurrence comme processus dynamique.
Le rôle des institutions et des politiques publiques
L’action de l’État vise aussi à augmenter la croissance de l’économie sur le long terme: l’État peut
en effet, par son action, encourager l’innovation et favoriser ainsi le progrès technique, notamment
par le soutien public à la recherche et à l’éducation, mais aussi par l’amélioration de la qualité des
infrastructures (réseaux de transports notamment). Les théories modernes de la croissance, dites
théories de la «croissance endogène» insistent sur le fait que le progrès technique «ne tombe pas du
ciel» et que les structures de l’économie et l’action de l’État sont plus ou moins propices à son
développement: la croissance est un phénomène autoentretenu permis par les comportements des
agents économiques qui accumulent du capital physique, de la technologie, du capital humain et du
capital public. L’État joue un rôle majeur dans la définition des «règles du jeu» des échanges (que
Douglass C. North appelle les institutions de la croissance) dans le cadre de l’économie de marché.
En effet, l’État définit et garantit le respect des droits de propriétés (notamment ceux de la propriété
intellectuelle à travers les brevets), et est aussi à l’origine du droit du travail ou du droit
commercial. Certaines institutions sont alors plus ou moins favorables à la croissance: un pays dans
lequel les droits de propriété seraient mal définis découragerait l’investissement car les investisseurs
n’auraient pas de garantie de pouvoir tirer profit de leur action. D’autres institutions peuvent jouer
sur la croissance, comme les dispositifs fiscaux, les règles du fonctionnement du marché du travail
ou bien la politique de la concurrence.

ETAPE 3. EXERCICES
Le niveau de difficulté est indiqué par le nombre d’étoile
(facile: ; moyen: ; difficile: )

Exercice 1 ( )-
Le niveau de vie d’une économie dépend de sa capacité à produire des biens et services
En 2000, le revenu annuel moyen par personne au Royaume-Uni, en France ou en Allemagne était
de l’ordre de 24000 euros, il était un peu plus faible en Espagne (autour de 19000 euros) et en Grèce
(environ 15500 euros), un peu plus élevé en Irlande (autour de 27000 euros) et il s’établissait à un
montant enviable de 49 000 euros au Luxembourg. Ces valeurs se comparent à un revenu par
personne d’environ 36000 euros aux Etats-Unis et 28700 euros au Canada en 2000. Dès que l’on
s’éloigne des économies prospères d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord, nous commençons
à constater des écarts dans le revenu et le niveau de vie, au niveau mondial, qui sont renversants.
Par exemple, cette même année 2000, le revenu moyen en Argentine était légèrement inférieur à la
moitié du revenu au Royaume-Uni, alors qu’en Inde il était d’environ 2700 euros et qu’en Ethiopie
il s’établissait à 720 euros, soit à peu près 1,5% du revenu moyen par personne au Luxembourg ! Il
n’est pas surprenant que cette grande variation dans le revenu moyen se reflète dans les autres
mesures de la qualité et du niveau de vie. Les citoyens des pays à hauts revenus bénéficient d’une
meilleure alimentation, d’un meilleur système de santé et d’une espérance de vie plus longue que
les citoyens des pays à bas revenus, et ils disposent aussi de plus de téléviseurs, de lecteurs de DVD
et de voitures. Les variations dans le niveau de vie au cours du temps sont aussi importantes. Au
cours des 50 dernières années, les revenus moyens de l’Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord
ont augmenté d’environ 2% par an (après ajustements prenant en compte les variations du coût de la
vie). A ce taux le revenu moyen double tous les 35 ans et, au cours du dernier demi-siècle, le revenu
moyen dans nombre de ces pays prospères a pratiquement triplé. D’un autre côté, le revenu moyen
en Ethiopie n’a augmenté que d’un tiers au cours de cette période –ce qui représente un taux de
croissance annuel moyen d’environ 0,6%. Qu’est-ce qui explique ces différences importantes dans
les niveaux de vie entre les pays et au cours du temps ? De manière surprenante, la réponse est
simple. Presque tout l’écart de niveau de vie est attribuable aux différences de productivité des pays
–c’est-à-dire la quantité de biens et services produits par chaque heure de travail. Dans les nations
où les travailleurs sont capables de produire une grande quantité de biens et services par unité de
temps, la plupart des citoyens bénéficient d’un niveau de vie élevé, dans les nations où les
travailleurs sont moins productifs, la plupart des citoyens connaissent des conditions de vie plus
modestes. De manière similaire, le taux de croissance de la productivité d’une nation détermine le
taux de croissance de son revenu moyen. Cette relation fondamentale entre productivité et niveau de
vie est simple, mais ses implications sont vastes. Si la productivité est le déterminant premier des
niveaux de vie, d’autres explications sont nécessairement secondaires. Par exemple, il serait tentant
de porter au crédit des syndicats de travailleurs ou des lois sur le salaire minimum l’augmentation
du niveau de vie des travailleurs européens au cours des 50 dernières années. En fait le véritable
héros des travailleurs européens est leur productivité croissante. La relation entre productivité et
niveau de vie a aussi des implications considérables pour la politique publique. Lorsque l’on pense
à la façon dont une politique affecte les niveaux de vie, la question-clé est de savoir comment elle
affectera notre capacité à produire des biens et des services. Afin de doper les niveaux de vie, les
décideurs politiques doivent faire augmenter la productivité en s’assurant que les travailleurs ont un
bon niveau d’instruction, qu’ils ont les outils nécessaires pour produire des biens et services et
qu’ils ont accès à la meilleure technologie disponible.
Grégory N.Mankiw, Mark P.Taylor, Principes de l'économie, de Boeck, 2010.
1) De quoi dépend le niveau de vie d'une économie ? Calculez ce que représente le revenu moyen
par habitant de l'Allemagne par rapport à celui des Etat-Unis.
2) Expliquez la phrase soulignée.

Exercice 2 (**) -
Le ralentissement du rythme de la croissance du PIB : les "Trente piteuses"

1) Faire une phrase avec les chiffres soulginés dans le tableau.


2) Comparez la situation del a France à celle de la moyenne européenne, sur la période 2001-2006,
puis sur la période 2007-2008.

Exercice 3 ( )
La problématique de la croissance à long terme est indissociable de la question du ...................
d’une population. Pour cette raison, les économistes ont depuis longtemps cherché à en comprendre
les ressorts. Si les mécanismes à l’œuvre sont désormais assez bien identifiés (capacité à mobiliser
les ..............., rôle du progrès technique, importance de l’entrepreneur, primauté de ..................
matériel et immatériel, etc.), le défi à relever dans les pays matures, ceux qui ont atteint la frontière
technologique, est de créer des ....................... favorables à l’............................. et donc à la
croissance de long terme. Mais la sensibilité nouvelle aux questions de soutenabilité et de
développement durable soulève aussi des interrogations plus fondamentales: faut-il croître? Quel
prix est-on prêt à payer pour croître ? Notre planète peut-elle supporter deux à trois milliards de
nouveaux consommateurs? Entre le besoin de croître (pour réduire le .......................et financer
les ............................. et la nécessité de préserver le futur (en limitant l’endettement et le
prélèvement sur les ressources naturelles non reproductibles), le conflit d’objectifs est donc majeur.
La dimension .................................. de la croissance tend ainsi à prendre le dessus sur une approche
strictement .................................. du sujet, le « bonheur » prenant la primeur sur la « production ».
Redoutables défis en perspective pour les statisticiens quand il faudra le mesurer !
Jean-Luc Biacabe, Jean-Marc Daniel, Gérard Duchène, Patrick Lenain, Introduction à l’économie,
Pearson, 2011.
Placez les mots suivants dans le texte:
Quantitative ; facteurs de production ; chômage ; innovation ; qualitative ; environnements ;
investissement ; dépenses publiques ; niveau de vie.)

Exercice 4 - ( )

1) Faire une phrase pour exprimer les données de l'année 2010.


2) Rappelez succinctement le rôle de l'investissement dans la croissance économique.
Exercice 5 - ( )

1) Quelle part de la croissance est expliquée par le progrès technique de 1996 à 2008 aux Etat-
Unis ? Dans l'Union européenne à 15 ?
2) Comparez avec la période précédente.

ETAPE 3. EXERCICES : CORRIGES

Exercice 1 (*)
1) De quoi dépend le niveau de vie d’une économie? Calculer ce que représente le revenu moyen
par habitant de l’Allemagne par rapport à celui des Etats-Unis.
Sur le long terme, la progression du niveau de vie moyen de la population est principalement due à
la croissance de la productivité du travail, c’est-à-dire à l’efficacité du travail. Depuis le XIXème
siècle, la productivité horaire du travail a augmenté dans des proportions considérables dans les
pays les plus avancés.
2) Expliquez la phrase soulignée.
Les politiques publiques peuvent apporter une contribution importante à la croissance puisque le
premier objectif que se fixe la politique économique est l’augmentation du rythme de la croissance.
L’Etat cherche à augmenter la contribution de chaque facteur de production à la croissance (travail,
capital et productivité globale des facteurs), notamment pour les deux traditionnels facteurs de
production, comme le travail (favoriser l’emploi, la qualification de la main-d’œuvre, la formation,
etc.), et le capital (l’investissement public peut favoriser l’accumulation du capital dans
l’économie). Les théories de la croissance endogène estiment que l’Etat peut stimuler la croissance
à long terme par ses dépenses en matière d’accumulation du capital technologique, d’accumulation
du capital humain, ou de construction des infrastructures publiques.

Exercice 2 (**)
1) Faire une phrase avec les chiffres soulignés dans le tableau.
Sur la période 2007-2008, la croissance du PIB de l’Union européenne a été de 2,5% du PIB, tandis
qu’elle a été de 2,0% en France sur la même période.
2) Comparez la situation de la France à celle de la moyenne européenne, sur la période 2001-2006,
puis sur la période 2007- 2008.
La croissance économique de la France a été légèrement supérieure à celle de l’Union européenne
sur la période 2001-2006 en moyenne annuelle (+0,3 point), tandis qu’elle est devenue inférieure à
celle de l’Union européenne sur la période 2007-2008 (-0,5 point).

Exercice 3 (***)
La problématique de la croissance à long terme est indissociable de la question du «niveau de vie»
d’une population. Pour cette raison, les économistes ont depuis longtemps cherché à en comprendre
les ressorts. Si les mécanismes à l’œuvre sont désormais assez bien identifiés (capacité à mobiliser
les « facteurs de production », rôle du progrès technique, importance de l’entrepreneur, primauté
de « l’investissement » matériel et immatériel, etc.), le défi à relever dans les pays matures, ceux
qui ont atteint la frontière technologique, est de créer des « environnements » favorables à
l’«l’innovation » et donc à la croissance de long terme. Mais la sensibilité nouvelle aux questions
de soutenabilité et de développement durable soulève aussi des interrogations plus fondamentales :
faut-il croître ? Quel prix est-on prêt à payer pour croître ? Notre planète peut-elle supporter deux à
trois milliards de nouveaux consommateurs ? Entre le besoin de croître (pour réduire le « chômage
» et financer les « dépenses publiques ») et la nécessité de préserver le futur (en limitant
l’endettement et le prélèvement sur les ressources naturelles non reproductibles), le conflit
d’objectifs est donc majeur. La dimension « qualitative » de la croissance tend ainsi à prendre le
dessus sur une approche strictement « quantitative » du sujet, le « bonheur » prenant la primeur sur
la « production ». Redoutables défis en perspective pour les statisticiens quand il faudra le
mesurer !
Jean-Luc Biacabe, Jean-Marc Daniel, Gérard Duchène, Patrick Lenain, Introduction à l’économie,
Pearson, 2011.
Placez les mots suivants dans le texte :
Quantitative ; facteurs de production ; chômage ; innovation ; qualitative ; environnements ;
investissement ; dépenses pu liques ; niveau de vie.

EXERCICE 4 ( )
1) Faire une phrase pour exprimer les données de l’année 2010.
Selon l’INSEE en 2010, le taux d’investissement en France était de 18,7% tandis que le taux
d’utilisation des capacités de production dans l’industrie manufacturière était de 77%.
2) Rappelez succinctement le rôle de l’investissement dans la croissance économique.
L’investissement est une des sources importantes de la croissance, puisqu’il agit à la fois du côté de
l’offre et de la demande dans l’économie : l’investissement permet d’élever le stock de capital et
donc les capacités productives, et il constitue une composante de la demande globale.

Exercice 5 ( )
1) Quelle part de la croissance est expliquée par le progrès technique de 1996 à 2008 aux Etats-Unis
? Dans l’Union européenne à 15 ?
- Pour les Etats-Unis cette part s’établissait à 42,8%.
- Pour l’Union européenne cette part s’établissait à 26,3%.
2) Comparez avec la période précédente.
Aux Etats-Unis, la part de la croissance expliquée par la productivité globale des facteurs (PGF)
était légèrement inférieure sur la période 1991-1995, pour atteindre 33,3%, tandis que pour l’Union
européenne à 15, cette part était nettement supérieure et s’établissait à 82,3%.
Quels instruments économiques pour la politique climatique ?
L'exemple de la politique climatique permettra d'analyser les instruments dont disposent les
pouvoirs publics pour mener des politiques environnementales. En lien avec le programme de
première sur les marchés et leurs défaillances, on montrera la complémentarité des trois types
d'instruments que sont la réglementation, la taxation, les marchés de quotas d'émission. On
remarquera que, si les marchés laissés à eux-mêmes ne peuvent résoudre les problèmes, ils peuvent
constituer un instrument d'action si le contexte institutionnel adapté est mis en place. Pour l'analyse
de ces instruments, les exercices et la représentation graphique seront privilégiés.
Acquis de première : externalités, institutions marchandes, droits de propriété, offre et demande,
allocation des ressources, défaillances du marché.

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