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Croissance économique

phénomène économique

La croissance économique désigne la variation positive de la


production de biens et de services dans une économie sur une
période donnée, généralement une longue période. En pratique,
l'indicateur le plus utilisé pour la mesurer est le produit intérieur
brut (PIB). Il est mesuré « en volume » ou « à prix constants » pour
corriger les effets de l'inflation. Le taux de croissance, lui, est le
taux de variation du PIB. On utilise souvent la croissance du PIB
par habitant comme indication de l'augmentation de la richesse
individuelle, assimilée au niveau de vie (à distinguer de la qualité
de vie).

Contribution (en %) de la croissance des pays à celle mondiale (2011).


La croissance est un processus fondamental des économies
contemporaines, reposant sur le développement des facteurs de
production, lié notamment à la révolution industrielle, à l'accès à
de nouvelles ressources minérales (mines profondes) et
énergétiques (charbon, pétrole, gaz, énergie nucléaire, etc.) ainsi
qu'au progrès technique[1]. Elle transforme la vie des populations
dans la mesure où elle crée davantage de biens et de services. À
long terme, la croissance a un impact important sur la
démographie et le niveau de vie des sociétés qui en sont le cadre.
De même, l'enrichissement qui résulte de la croissance
économique peut permettre de faire reculer la pauvreté, à
condition que les richesses créées soient redistribuées vers les
plus bas revenus.

Certaines conséquences de la croissance économique comme la


pollution et les atteintes à l'environnement, l'accentuation des
inégalités sociales ou l'épuisement des ressources naturelles
(pétrole, métaux notamment) sont souvent considérés comme
des effets pervers qui obligent à distinguer croissance et
progrès[Note 1].

Le rapport commandé en 1970 par le Club de Rome à une équipe


du Massachusetts Institute of Technology (MIT), intitulé The
Limits To Growth met en évidence l'impossibilité d'une croissance
illimitée dans un monde fini. Les tenants de la décroissance
estiment que la poursuite de la croissance amènerait
inévitablement à un effondrement de la civilisation.

Définition
Les économistes utilisent le terme de croissance
conventionnellement pour décrire une augmentation de la
production sur le long terme (une durée supérieure à un an).
Selon la définition de François Perroux, la croissance économique
correspond à « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le
produit global net en termes réels »[2]. La définition de Simon
Kuznets va au-delà et affirme qu'il y a croissance lorsque la
croissance du PIB est supérieure à la croissance de la
population [réf. nécessaire].

À court terme, les économistes utilisent plutôt le terme


d'« expansion », qui s'oppose à « récession », et qui indique une
phase de croissance dans un cycle économique. La croissance
potentielle est le niveau de croissance qui serait obtenu avec une
pleine utilisation de tous les facteurs de production (travail,
capital et savoir) ; l'écart entre la croissance effective (celle
effectivement mesurée) et la croissance potentielle est minimal
au plus fort d'une expansion.

Au sens strict, la croissance décrit un processus d'accroissement


de la seule production économique. Elle ne renvoie donc pas
directement à l'ensemble des mutations économiques et sociales
propres à une économie en développement. Ces transformations
au sens large sont, conventionnellement, désignées par le terme
de développement économique. Selon François Perroux, « le
développement est la combinaison des changements mentaux et
sociaux d'une population qui la rend apte à faire croître,
cumulativement et durablement, son produit réel global »[2]. Le
terme de « croissance » s'applique alors plus particulièrement aux
économies déjà développées.

La Commission du développement durable  (en) du gouvernement


britannique souligne[3] qu'il est important de distinguer trois
notions qui « ne sont absolument pas les mêmes choses » :

la croissance des flux biophysiques (énergie et matériaux) ;


la croissance de la valeur monétaire de la production (PIB) ;
la croissance du bien-être économique de la population.

Le croissantisme économique est considéré comme étant


l'idéologie de la croissance par opposition à la philosophie
décroissantiste.

Mesure de la croissance
Articles détaillés : Indicateur économique, Produit intérieur brut et
Parité de pouvoir d'achat.
La croissance économique est généralement mesurée par
l'utilisation d'indicateurs économiques dont le plus courant est le
produit intérieur brut (PIB). Il offre une certaine mesure
quantitative du volume de la production. Afin d'effectuer des
comparaisons internationales, on utilise également la parité de
pouvoir d'achat, qui permet d'exprimer le pouvoir d'achat dans une
monnaie de référence. Au niveau international, cette monnaie de
référence est le dollar américain. Pour comparer la situation d'un
pays à des époques différentes on peut également raisonner à
monnaie constante en se référant aux prix d'une date antérieure
appelée date de référence (afin d'eviter les effets de l'inflation).

L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de


la croissance économique. Il est pour cela l'objet de plusieurs
critiques :

le PIB ne mesure que partiellement l'économie informelle. Une


part importante des transactions, non déclarée, était perdue
pour les statistiques comme pour l'administration fiscale. Mais
en 2014, plusieurs pays (l'Italie, le Royaume-Uni, l'Espagne et la
Belgique) ont décidé d'intégrer dans leur PIB des estimations de
l'économie souterraine (drogue, prostitution, trafics divers) en
application des nouvelles normes comptables européennes
publiées par Eurostat ; les États-Unis l'avaient déjà fait en 2013 ;
la comptabilité nationale française, qui effectuait déjà des
redressements pour prendre en compte les activités
dissimulées (travail au noir, contrebande), a décidé d'intégrer
des estimations du trafic de drogue, mais pas de la prostitution
clandestine[4] ;
le PIB ne mesure que de façon imparfaite les productions qui ne
sont pas commercialisées : ainsi, la production des
administrations est supposée égale aux salaires des
fonctionnaires ; une évaluation des productions agricoles auto-
consommées est intégrée au PIB[5]. D'autre part, même s'il
prend en compte la production des activités non marchandes, le
PIB ne mesure pas l'activité de production domestique
(ménage, cuisine, bricolage, éducation des enfants, etc.)[5], des
activités majoritairement réalisées par des femmes[6],[Note 2]. En
2009, la commission Stiglitz estime que la valeur du travail
domestique équivaut à 35 % du PIB en France sur la période
1995-2006[6] ;
le PIB ne mesure que les apports de valeur ajoutée dans
l'immédiat (sur une année). Les effets de long terme,
notamment dans des services tels que l'éducation ou la santé,
ne sont pas ou mal comptabilisés à travers leur impact sur la
production ;
le PIB ne mesure que la valeur ajoutée produite par les agents
économiques résidents. Il ne prend donc pas en compte les
transferts de ressources internationaux (les sorties de fonds du
pays par les résidents étrangers vers leurs pays d'origine et les
entrées en provenance de l'étranger qui correspondent aux
envois de fonds vers leur pays d'origine par les résidents
nationaux à l'étranger), alors que ces derniers représentent
souvent une part importante de leur richesse nationale. Il est
possible d'utiliser un outil plus pertinent tel que le revenu
national brut ;
enfin, le PIB ne prend en compte que les valeurs ajoutées, et
non la richesse possédée par un pays, sans distinguer les effets
positifs ou négatifs sur le bien-être collectif. Une catastrophe
naturelle (l'ouragan Katrina détruisant La Nouvelle-Orléans, par
exemple), qui détruit de la richesse, va pourtant contribuer au
PIB à travers l'activité de reconstruction qu'elle va générer. Cette
contribution ne reflète pas la destruction antérieure, ni le coût
du financement de la reconstruction. Cette contradiction était
dénoncée dès 1850 par l'économiste français Frédéric Bastiat
qui, dans son Sophisme de la vitre cassée, écrivait que « la
société perd la valeur des objets inutilement détruits », ce qu'il
résumait par : « destruction n'est pas profit »[7].

Cette contradiction apparente provient probablement du fait que


le PIB ne mesure pas réellement le développement, le progrès en
lui-même ; il ne mesure pas non plus l'activité économique,
pourvoyeuse d'emploi, car l'activité peut fort bien croître sans
augmentation de valeur ajoutée, si l'on remplace du capital ou des
matières premières par du travail. Dans ce cas, la croissance
économique tiendrait compte aussi bien de la production formelle
que celle informelle (cf. supra). Mais pour parvenir à cet objectif,
tant la comptabilité des entreprises que la comptabilité nationale
doivent complètement quitter le critère de mesure par la valeur
ajoutée (i.e. production vendue moins consommations
intermédiaires) et adopter celui du travail. La croissance ne
mesure en fait que l'augmentation de la consommation de
facteurs de production : travail, capital et ressources naturelles
(matières premières, potentiel productif des terres agricoles,
énergie...). La société peut progresser [pas clair] sans croissance, en
modifiant la répartition des facteurs.

Dans son acception classique, le développement économique ne


se résume pas à la seule croissance économique et des
indicateurs ont été proposés pour mesurer plus finement celui-ci,
comme l'indice de développement humain, mis au point par
l'économiste du développement Amartya Sen, prix Nobel
d'économie[8].

Approximer le développement économique

Dans un certain nombre de cas, les données de la comptabilité


nationale ne sont pas disponibles ou sont de mauvaise qualité.
C'est notamment un problème lorsqu'on s'intéresse à des
périodes anciennes, à des pays en voie de développement avec
une mauvaise comptabilité nationale ou encore lorsqu'on
s'intéresse au développement économique à un niveau infra-
national, par exemple au niveau d'une ville ou d'une région. Dans
ce cas, plusieurs indicateurs ont été proposés.

Les économistes Daron Acemoglu, Simon Johnson et James


Robinson utilisent des données sur l'urbanisation et sur la
densité de population pour approximer le degré de
développement en l'an 1500[9].
Les économistes David Weil, Vernon Henderson et Adam
Storeygard (2011) proposent d'utiliser des images satellites
pour mesurer l'augmentation de l'intensité lumineuse de nuit et
utiliser cette donnée pour estimer la croissance économique[10].

Histoire

Croissance depuis l'Antiquité

Un millénaire de croissance mondiale, population et PIB, données Nations Unies et Michael Kremer, MIT [réf. souhaitée].

Grâce au développement des statistiques nationales, les


économistes, les historiens et les démographes ont constaté
qu'avant la Révolution industrielle, la croissance économique est
essentiellement liée à celle de la population : on produit plus
parce qu’il y a plus d'individus pour produire, mais le niveau de vie
reste le même. Cela peut s'expliquer par le fait que la croissance
démographique est strictement supérieure à la croissance
économique (cf. graphe). Au sens du prix Nobel d'économie,
l'américain Simon Kuznets, à ce stade il n'y a pas de croissance
économique. Pour lui, la croissance n'est possible que lorsque le
taux de ce dernier est strictement supérieur à celui de la
croissance démographique.

À partir du xviiie siècle, la croissance économique se déconnecte


de celle de la population (et devient supérieure à celle-là, après
qu'elle lui était égale sur plusieurs décennies) et l’augmentation
du niveau de vie devient exponentielle, mais très irrégulière. Cela
s'explique essentiellement par le progrès technique (amélioration
des facteurs de production, capital et travail, notamment) devenu
plus important depuis la révolution industrielle (renouvellement
colossal à la fois économique, culturel et social) de la fin du dix-
huitième siècle[11]. Après les très forte croissance mondiale des
années 1830 et croissance mondiale des années 1850, la Grande
Dépression (1873-1896) donne un sérieux coup de frein. De
même, la grande dépression des années 1930 fait suite à la
croissance économique de la Belle Époque et à la puissante
expansion des années 1920. Plus généralement, les périodes de
reconstruction suivant une guerre sont favorables, comme lors de
la très forte croissance des années 1950, socle des Trente
Glorieuses (1945-1973).

Croissance : population et PIB[12] [réf. incomplète]


Année Population (millions) PIB par personne (dollars US 2000)

-5000 5 130

-1000 50 160

1 170 135

1000 265 165

1500 425 175

1800 900 250

1900 1625 850

1950 2515 2030

1975 4080 4640

2000 6120 8175

Estimation du PIB/habitant depuis l'an 1.

Les historiens [Qui ?] s’accordent sur le fait que le niveau de vie sur
l’ensemble du globe a peu évolué de l’Antiquité jusqu’au
xviiie siècle (entre l'an 1 et l'an 1000 l'économie mondiale aurait
même décliné), mis à part une embellie en Europe occidentale
entre les xe et xiiie siècles, annulée par les épidémies et les
famines des xive et xve siècles. Ils s'accordent aussi à constater
qu'il y a de grandes disparités selon les peuples et selon les
époques. Sachant qu'on a affaire à des sociétés où presque toute
la population est rurale, il est de toutes façons presque impossible
d'obtenir la statistique de leur production, puisque celle-ci est
presque complètement locale, voire familiale (bâtiment, mobilier,
confection, alimentation, services…), et très marginalement
commerciale, de telle sorte qu'il est impossible de reconstituer un
standard moyen de consommation et de l'évaluer en monnaie.

Selon l'économiste français Thomas Piketty, du xviiie siècle au


xxe siècle, « la production mondiale a progressé en moyenne de
1,6 % par an, dont 0,8 % par an au titre de la population et 0,8 % au
titre de la production par habitant », soit « un rythme très rapide,
dès lors qu'il se prolonge durablement »[13].

La croissance économique, aussi bien comme phénomène que


comme donnée objectivable, est donc quelque chose de récent,
lié à l'urbanisation (création des villes et déplacement de la
population vers celles-là) des sociétés et à l'apparition de
statistiques nationales. Selon la théorie du déversement,
l'industrialisation provoque un déplacement des activités des
campagnes vers les villes, les effectifs suivent[14]. Jusqu'aux
années 1970, c'était aussi un phénomène géographiquement
limité, qui concernait surtout les pays occidentaux et le
Japon [réf. nécessaire]. Même avec l'ouverture du commerce
International à de nouveaux entrants et notamment à la Chine
(Doha, 2002), la part de la croissance des pays de la triade
(l'Union européenne, les États-Unis et le Japon) dans la
croissance mondiale est encore la plus importante jusqu'à
présent.

Les Pays-Bas sont la première société à connaître un phénomène


de croissance, au xviie siècle. Comme le note Henri Lepage en
reprenant les analyses de Douglass North, « pour la première fois
dans l'histoire connue de l'humanité, un pays se trouvait en
mesure d'offrir un niveau de vie croissant à une population
croissante, et cela un siècle avant que se manifestent les
premiers signes réels de la Révolution industrielle »[15].

Le phénomène s'est ensuite progressivement étendu. La phase de


développement économique depuis la Révolution industrielle n'a
aucun précédent historique. Après le xvie siècle, lorsque
différentes parties du monde développent des relations
commerciales, on constate des périodes de croissance
économique, mais éphémères et marginales. Les écarts entre
conditions de vie au xviiie siècle étaient réduits, pour certains
auteurs comme Paul Bairoch : l'Inde possédait même un niveau
de vie supérieur à l'Europe. On estime que la croissance globale
de l'économie entre 1500 et 1820 n'est que d'un trentième de ce
qu'elle a été depuis (de 247 milliards de dollars internationaux en
1500 à 695 en 1820, puis 33 725 en 1998)[16]. Les revenus en
Europe ont été multipliés par 20 entre 1820 et les années 1990[16].
L'Asie accélère aussi son rythme de croissance depuis un demi-
siècle [Quand ?] : le niveau de vie en Chine a été multiplié par six et
celui du Japon par huit [réf. nécessaire].

Cependant, au xixe siècle le développement économique entraîne


des bouleversements sociaux comme l'exode rural (cf. supra,
théorie du déversement). Le niveau de vie et le développement
n'ayant commencé à être étudiés rigoureusement qu'au
xixe siècle, il est cependant difficile, faute de données, de faire une
comparaison entre le xviiie et le xixe siècle [réf. nécessaire].

En 1913, le PIB/hab français était de 3 485 dollars internationaux


(base 1990)[17]. En 1998, il était de 19 558 $. Le taux de
croissance moyen du PIB/hab était donc de 2,0 % sur cette
période. S'il avait été de 1,0 %, le niveau de vie aurait été de
8 200 $ en 1998, soit un peu moins que le niveau de vie réel de
l'Uruguay (8 314 $).

Croissance du PIB des principaux pays sur les périodes 1990-1998 et 2000-2006.
Taux de croissance du PIB européen de 1961 à nos jours

L'évolution en pourcentage du PIB en volume d'une année à l'autre.


Les données sont mesurées en monnaie constante de 2005
d’après les données de l’OCDE (organisation du commerce et du
développement en Europe).

Évolution en % du PIB en volume d'une année à l'autre, de 1961 à 1980


Année PIB UE (%) PIB zone euro (%)

1961 5.6 4.29

1962 5.0 5.55

1963 5.1 5.2

1964 5.6 6.64

1965 4.4 5.57

1966 4.3 5.77

1967 4.5 4.39

1968 5.1 6.16

1969 5.8 6.1

1970 5.6 4.37

1971 3.6 4.25

1972 4.7 5.68

1973 6.1 6.47

1974 2.2 1.99

1975 -0.8 0.91

1976 4.6 5.2

1977 2.8 4

1978 3.2 4.1

1979 3.8 4.11

1980 1.5 1.97


Évolution annuelle en % du PIB en volume, de 1981 à 2000
Année PIB UE (%) PIB zone euro (%)

1981 0.3 1.94

1982 1.0 0.51

1983 1.8 2.53

1984 2.5 4.56

1985 2.6 3.91

1986 2.7 3.25

1987 2.9 3.61

1988 4.4 4.61

1989 3.7 3.77

1990 3.0 2.95

1991 1.4 1.37

1992 1.1 1.79

1993 -0.2 1.65

1994 2.8 3.03

1995 2.7 2.96

1996 2.0 3.33

1997 2.8 3.75

1998 3.0 2.43

1999 3.0 3.31

2000 3.9 4.34

Évolution annuelle en % du PIB en volume, de 2000 à 2015


Année PIB UE (%) PIB zone euro (%)

2001 2.2 1.98

2002 1.3 2.19

2003 1.3 2.9

2004 2.6 4.48

2005 2.1 3.82

2006 3.4 4.38

2007 3.1 4.32

2008 0.5 1.84

2009 -4.4 -1.7

2010 2.2 4.37

2011 1.7 3.1

2012 -0.5 2.45

2013 0.2 2.48

2014 1.6 2.69

2015 2.2 2.63

Source : Banque Mondiale[18].


La croissance dans les pays de l'ex-URSS

Selon Jean-Marie Albertini, si dans les économies capitalistes la


croissance est réalisée en recourant au progrès technique et
l'exploitation du travail devenu libre grâce à la séparation du
travailleur de ses moyens de production qui a donné lieu à la
propriété privée de ces moyens, elle est le résultat de la
prépondérance du facteur politique sur le facteur économique
dans les sociétés socialistes[11]. La propriété collective des terres
agricoles a permis de réaliser une production agricole à bas prix.
Les produits alimentaires obtenus sont vendus dans les villes à
des prix plus élevés (les revenus de la population urbaine étaient
plus élevés que dans les compagnes). Les profils obtenus
permettent de financer l'industrie lourde et donc de réaliser la
croissance[11].

Débat sur l'avenir de la croissance

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Dans Le Capital au XXIe siècle, Thomas Piketty fait l'hypothèse


que la période de forte croissance économique est terminée
(depuis la fin des trente glorieuses et le début de la crise en 1973)
et qu'il y a toutes les raisons de penser que la croissance devrait
revenir à un niveau plus faible dans un régime stationnaire.
Dans The Rise and Fall of American Growth (2016), l'économiste
Robert J. Gordon défend la thèse que la forte croissance aux
États-Unis et dans les pays développés entre 1870 et 1970 a été
une exception et que les innovations qui ont eu lieu depuis 1970
génèrent moins de croissance que par le passé[19].

En 2021, le quotidien français Le Monde observe que la


croissance fait l'objet, en France, d'un « nouveau clivage
politique ». Frédéric Dabi, directeur général de l’Institut français
d’opinion publique (IFOP), indique : « En 2021, la moitié des
Français se disent favorables à plus de croissance et à ce qu’une
priorité absolue soit donnée à la création d’emplois, tandis que
l’autre moitié défend un autre modèle de développement ayant
pour objectif la préservation des ressources. En 2017, les
premiers étaient majoritaires »[20].

Déterminants de la croissance
On peut distinguer plusieurs types de déterminants à la
croissance[21] : les richesses naturelles, l'environnement extérieur,
la population, l'innovation au sens de Joseph A. Schumpeter
(concept qui ne concerne pas seulement le progrès technique),
l'investissement, la connaissance, la cohérence du
développement. Les principales conclusions des travaux de
Xavier Sala-i-Martin, économiste espagnol spécialiste de la
croissance[22], confirment qu'il n'y a pas qu'un seul déterminant
simple de la croissance économique.
Xavier Sala-i-Martin avance que le niveau initial est la variable la
plus importante et la plus robuste. C'est-à-dire que, dans la plupart
des cas, plus un pays est riche, moins il croît vite. Cette hypothèse
est connue sous le nom de convergence conditionnelle. Il
considère également que la taille du gouvernement
(administration, secteur public) n'a que peu d'importance. Par
contre la qualité du gouvernement a beaucoup d'importance : les
gouvernements qui causent l'hyperinflation (taux d'inflation
extrêmement élevé), la distorsion des taux de change, des déficits
excessifs (ceux de la balance des paiements et du budget de
l'État) ou une bureaucratie inefficace ont de très mauvais
résultats. Il ajoute également que les économies plus ouvertes
tendent à croître plus vite (cf. croissance de la Chine depuis
2002). Enfin, l'efficience des institutions est très importante : des
marchés efficients, la reconnaissance de la propriété privée et
l'état de droit sont essentiels à la croissance économique. Il
rejoint en cela les conclusions d'Hernando de Soto[23],[24].

Sur une plus longue période, l'expérience historique [réf. nécessaire],


notamment celle du xviiie siècle, suggère que l'extension des
libertés économiques (liberté d'entreprendre, de circulation des
idées, des personnes et des biens) est une condition de la
croissance. En occident, la culture, la religion et la société ont
connu des changements très profonds[25]. Tout d'abord, le
conformisme de l'homme précapitaliste a été vaincu par une
volonté de rendre l'environnement dépendant de l'homme plutôt
que de lui être dépendant. Ensuite, le puritanisme et le calvinisme
(qui est une variante principale du premier courant) ont fait du
travail une vertu divine et considèrent la misère comme un péché.
Enfin, les restrictions sociales sont vigoureusement combattues :
les vielles corporations qui constituent l'une des stratégies
fondamentales du mercantilisme et qui limitent la liberté des
hommes (et l'innovation)[26] sont levées et aussi bien le " laisser-
faire " que le " laisser-passer " sont devenus des moyens au
service de plus de croissance économique[25]. Au xxe siècle, il
existe plusieurs cas où une population partageant les mêmes
antécédents historiques, la même langue et les mêmes normes
culturelles a été divisée entre deux systèmes, l'un étant une
économie de marché et l'autre une économie planifiée : les deux
Allemagne, les deux Corée, la république populaire de Chine et
Taïwan. Dans chaque cas, les zones ayant pratiqué l'économie de
marché ont obtenu une croissance nettement supérieure sur le
long terme. Cependant, l'enrichissement de l'Allemagne de l'Ouest
s'explique par l'aide des États-Unis, l'enrichissement de la Corée
du Sud et de Taïwan par l'aide des États-Unis et du Japon et que
Taïwan a attiré les Chinois les plus qualifiés. Les États-Unis et
l'Europe de l'Ouest étant beaucoup plus développés que l'URSS,
leurs pays alliés ont été beaucoup plus aidés. La très forte
croissance de l'URSS avant les années 1960 et la très forte
croissance de la Chine depuis les années 1980 sont des exemples
de pays dont l'économie planifiée a augmenté la croissance.
Aucun pays n'a eu une croissance telle que celle de la Chine et
l'URSS sans bénéficier d'aide extérieure ou d'une exploitation
massive de ressources naturelles très lucratives, telles le pétrole,
par rapport au nombre d'habitants. L'effondrement de l'URSS
témoigne également des meilleurs résultats des économies de
marché par rapport aux économies de type collectiviste [Interprétation
personnelle ?].

Sur le très long terme, Angus Maddison identifie trois processus


interdépendants qui ont permis l'augmentation conjointe de la
population et du revenu : la conquête ou la colonisation d'espaces
fertiles et relativement peu peuplés, le commerce international et
les mouvements de capitaux, et enfin l'innovation technologique
et institutionnelle[27].

Quant à Daron Acemoglu, dans An Introduction to Modern


Economic Growth (2008), il distingue quatre causes
fondamentales de la croissance : l'environnement naturel, la
culture, les institutions et la chance[28].

Une étude empirique publiée en 2010 affirme avoir établi un lien


entre un manque de croissance économique et la
consanguinité[29].

Pour Jean-Marie Albertini, maître de recherche au CNRS français,


les déterminants de la croissance économique, sont, au moins, au
nombre de trois[11]. Le chercheur, précise, cependant, que ces
paramètres ne sont pas les mêmes selon qu'il s'agisse d'une
économie capitaliste développée ou d'un régime socialiste. Dans
les sociétés industrialisées modernes, la croissance est le fruit, à
la fois, de l'exploitation du travail des femmes et des enfants à la
fin de la révolution industrielle de 1789 et du progrès technique
d'une part, et de l'exploitation des pays colonisés de l'autre. Dans
une société marxiste, la croissance économique est la
conséquence d'une socialisation des moyens de production. La
production collective des terres agricoles a permis au régime
stalinien en URSS de réaliser une production agricole à bas prix,
de vendre, ensuite, le produit ainsi obtenu à la population urbaine
à prix élevé. Les bénéfices obtenus permettent de financer la
croissance (production militaire, construction de logements
sociaux, de barrages d'irrigation…)[11].

Théories de la croissance
Les théories explicatives de la croissance sont relativement
récentes dans l'histoire de la pensée économique. Ces théories,
sans négliger le rôle de l'ensemble des facteurs de production
tendent à mettre en avant parmi ceux-ci le rôle primordial du
progrès technique dans la croissance. Sur le long terme, seul le
progrès technique est capable de rendre plus productive une
économie (et donc de lui permettre de produire plus, c'est-à-dire
d'avoir de la croissance) [réf. nécessaire]. Toutefois, ces théories
expliquent encore mal d'où provient ce progrès, et en particulier en
quoi il est lié au fonctionnement de l'économie.

École classique

La plupart des économistes de l'école classique, écrivant pourtant


au commencement de la révolution industrielle, pensaient
qu'aucune croissance ne pouvait être durable, car toute
production devait, selon eux, inexorablement converger vers un
état stationnaire. C'est ainsi le cas de David Ricardo pour qui l'état
stationnaire était le produit des rendements décroissants des
terres cultivables, ou encore pour Thomas Malthus qui le liait à
son « principe de population », mais aussi pour John Stuart
Mill[30].

Toutefois, Adam Smith, à travers son étude des effets de


productivité induits par le développement de la division du travail
(il n'utilise cependant jamais le mot productivité, n'existant pas à
cette époque[31]), laissait entrevoir la possibilité d'une croissance
ininterrompue. Et Jean-Baptiste Say écrivait « Remarquez en outre
qu’il est impossible d’assigner une limite à la puissance qui
résulte pour l’homme de la faculté de former des capitaux ; car les
capitaux qu’il peut amasser avec le temps, l’épargne et son
industrie, n’ont point de bornes. »[32].
Schumpeter : l'innovation à l'origine de la croissance et de
ses cycles

Article détaillé : Cycle économique.

Nikolai Kondratiev est un des premiers économistes à montrer


l'existence de cycles longs de 50 ans, et Joseph Schumpeter
développe la première théorie de la croissance sur une longue
période. Il considère que l'innovation portée par les entrepreneurs
constitue la force motrice de la croissance. Il étudie en particulier
le rôle de l'entrepreneur dans Théorie de l'évolution économique en
1913.

Exemple de cycle économique.

Pour Schumpeter, les innovations apparaissent par « grappes », ce


qui explique la cyclicité de la croissance économique. Par
exemple, Schumpeter retient les transformations du textile et
l'introduction de la machine à vapeur pour expliquer le
développement des années 1798-1815, ou le chemin de fer et la
métallurgie pour l'expansion de la période 1848-1873. De façon
générale il retient trois types de cycles économiques pour
expliquer les variations de la croissance :
les cycles longs ou cycles Kondratieff, d'une durée de cinquante
ans ;
les cycles intermédiaires ou cycles Juglar, d'une durée de dix
ans environ ;
les cycles courts ou cycles Kitchin, d'une durée de quarante
mois environ[33].

Schumpeter introduit enfin le concept de « destruction créatrice »


pour décrire le processus par lequel une économie voit se
substituer à un modèle productif ancien un nouveau modèle
fondé sur des innovations. Il écrit ainsi[34] :

« L'impulsion fondamentale qui met et maintient en


mouvement la machine capitaliste est imprimée par
les nouveaux objets de consommation, les nouvelles
méthodes de production et de transport, les
nouveaux marchés, les nouveaux types
d'organisation industrielle - tous éléments créés par
l'initiative capitaliste. […] L'ouverture de nouveaux
marchés nationaux ou extérieurs et le
développement des organisations productives,
depuis l'atelier artisanal et la manufacture jusqu'aux
entreprises amalgamées telles que l’US Steel,
constituent d'autres exemples du même processus de
mutation industrielle — si l'on me passe cette
expression biologique — qui révolutionne
incessamment de l'intérieur la structure
économique, en détruisant continuellement ses
éléments vieillis et en créant continuellement des
éléments neufs. Ce processus de destruction créatrice
constitue la donnée fondamentale du capitalisme :
c'est en elle que consiste, en dernière analyse, le
capitalisme et toute entreprise capitaliste doit, bon
gré mal gré, s'y adapter. »

Croissance « sur le fil du rasoir » : Harrod et Domar

Article détaillé : Modèle de Harrod-Domar.

Après la Seconde Guerre mondiale, les économistes Harrod et


Domar, influencés par Keynes, cherchent à comprendre les
conditions dans lesquelles une phase d'expansion peut être
durable. Ainsi, s'il ne propose pas à proprement parler une théorie
de la croissance (expliquant son origine sur une longue période),
le modèle de Harrod-Domar permet, néanmoins, de faire ressortir
le caractère fortement instable de tout processus d'expansion. En
particulier, il montre que pour qu'une croissance soit équilibrée
— c'est-à-dire que l'offre de production augmente ni moins (sous-
production) ni plus (surproduction) que la demande —, il faut
qu'elle respecte un taux précis, fonction de l'épargne et du
coefficient de capital (quantité de capital utilisée pour produire
une unité) de l'économie. Or, il n'y a aucune raison que la
croissance, qui dépend de décisions individuelles (en particulier
des projets d'investissement des entrepreneurs), respecte ce taux.
De plus, si la croissance est inférieure à ce taux, elle va avoir
tendance non pas à le rejoindre, mais à s'en éloigner davantage,
diminuant progressivement (en raison du multiplicateur
d'investissement). La croissance est donc, selon une expression
d'Harrod, toujours « sur le fil du rasoir » [réf. nécessaire].

Ce modèle, construit après guerre et marqué par le pessimisme


engendré par la crise de 1929, a toutefois été fortement critiqué. Il
suppose, en effet, que ni le taux d'épargne, ni le coefficient de
capital ne sont variables à court terme, ce qui n'est pas
prouvé [réf. nécessaire].

Modèle de Solow-Swan

Articles détaillés : Modèle de Solow et Croissance exogène.

Robert Solow propose un modèle néoclassique de croissance[35].


Ce modèle repose essentiellement sur l'hypothèse d'une
productivité marginale décroissante du capital dans la fonction de
production. Le modèle est dit néoclassique au sens où les
facteurs de production sont utilisés de manière efficace et
rémunérés à leur productivité marginale. Solow montre que cette
économie tend vers un état stationnaire. Dans ce modèle, la
croissance de long terme ne peut provenir que du progrès
technique (et non plus de l'accumulation du capital).

Si on pense que tous les pays convergent vers le même état


stationnaire, alors le modèle de Solow prédit un phénomène de
convergence : les pays pauvres devraient croître plus vite que les
pays riches.

L'une des faiblesses théoriques du modèle de Solow vient du fait


qu'il considère le progrès technique comme exogène. Autrement
dit, il ne dit rien sur la façon dont le progrès technique apparaît.

Théories de la croissance endogène

Article détaillé : Théorie de la croissance endogène.

L'évolution du PIB par tête aux États-Unis de 1800 à 2010 s'écarte peu d'une tendance à long terme dont les nouvelles théories de la croissance cherchent à rendre compte.

Les théories de la croissance endogène cherchent à endogénéiser


le progrès technique, c'est-à-dire à construire des modèles qui
expliquent son apparition. Ces modèles ont été développés à
partir de la fin des années 1970 notamment par Paul Romer,
Robert E. Lucas et Robert Barro. Ils se fondent sur l'hypothèse que
la croissance génère par elle-même le progrès technique. Ainsi, il
n'y a plus de fatalité des rendements décroissants : la croissance
engendre un progrès technique qui permet que ces rendements
demeurent constants. Si tel est le cas, la croissance n'a donc plus
de limite. À travers le progrès technique, la croissance constitue
un processus qui s'auto-entretient.

Ces modèles expliquent que la croissance engendre du progrès


technique par trois grands mécanismes. Premièrement, le learning
by doing : plus on produit, plus on apprend à produire de manière
efficace. En produisant, on acquiert en particulier de l'expérience,
qui accroît la productivité. Deuxièmement, la croissance favorise
l'accumulation du capital humain, c'est-à-dire les compétences
possédées par la main d'œuvre et dont dépend sa productivité. En
effet, plus la croissance est forte, plus il est possible d'accroître le
niveau d'instruction de la main-d'œuvre, en investissant
notamment dans le système éducatif. D’une manière générale, la
hausse du niveau d'éducation de la population – par des moyens
publics ou privés – est bénéfique. Troisièmement, la croissance
permet de financer des infrastructures (publiques ou privées) qui
la stimulent. La création de réseaux de communication efficaces
favorisent, par exemple, l'activité productive.

« La principale [des] conclusions [de ces nouvelles


théories] est qu'alors même qu'[elles] donnent un
poids important aux mécanismes de marché, elles en
indiquent nettement les limites. Ainsi il y a souvent
nécessité de créer des arrangements en dehors du
marché concurrentiel, ce qui peut impliquer une
intervention active de l'État dans la sphère
économique[36]. »

En particulier ce « retour de l'État »[37] se traduit par le fait qu'il est


investi d'un triple rôle : encourager les innovations en créant un
cadre apte à coordonner les externalités qui découlent de toute
innovation (par exemple grâce à la protection qu'offre aux
innovateurs les brevets) ; susciter celles-ci en investissant dans la
recherche (notamment fondamentale) et les infrastructures dont
les externalités dépassent le profit que peuvent en attendre les
acteurs privés ; améliorer le capital humain en investissant dans le
système éducatif. D'une manière générale, c'est le rôle des
politiques structurelles de l'État, en particulier les investissements
dans le capital public, qui est ainsi souligné.

Toutefois, ces modèles n'expliquent pas les mécanismes précis


qui font que la croissance économique stimule le progrès
technique. En particulier, chacun des modèles de ces théories ne
s'attache qu'à un seul mécanisme liant progrès technique et
croissance. Comme le notent Dominique Guellec et Pierre Ralle,
« le modèle général recouvrant l'ensemble des formes du progrès
technique est sans doute trop complexe pour être élaboré, ce qui
limite la portée des résultats obtenus puisque les interactions
entre plusieurs formes existantes sont ignorées »[38].

Croissance et énergie

La croissance économique (bleu) est étroitement corrélée à la consommation d'énergie (rouge), ici dans le cas du Japon.

Alors que l'analyse néoclassique se concentre sur le rôle du


capital, du travail ou du progrès technique, les économistes
écologistes estiment que l'énergie joue un rôle majeur dans la
croissance. Ainsi, Gaël Giraud explique l'essor du proto-
capitalisme au xiie siècle en Europe par la multiplication des
moulins à vent et à eau, permettant de capter une nouvelle forme
énergie[39]. Pour David Stern, la forte croissance durant la
révolution industrielle s'explique par l'apparition de nouvelles
sources d'énergies comme le charbon et le pétrole, qui ont permis
de démultiplier la production industrielle[40]. À l'inverse, lorsque
l'énergie est rare, la croissance économique est fortement
contrainte[40].

La croissance mondiale depuis la fin du xviiie siècle a été possible


grâce au charbon puis au pétrole, qui sont des ressources
naturelles non renouvelables. D’autres sources d’énergie sont
venues compléter les besoins croissants en énergie électrique
comme l'énergie nucléaire qui elle aussi repose sur une ressource,
abondante selon l'AIEA[41], mais non renouvelable, l'uranium,
encore que des recherches s'orientent notamment vers le
thorium[42] et à plus long terme[43] la fusion nucléaire.

Gaël Giraud et Zeynep Kahraman montrent également que le PIB


est fortement dépendant de l'énergie : l'élasticité du PIB à l'énergie
est de 60 à 70 %, c'est-à-dire qu'une baisse de 10 % de la quantité
d'énergie disponible dans une économie donnée entraîne une
baisse de 6 % à 7 % du PIB. Pour ces auteurs, c'est bien
l'utilisation d'énergie qui entraîne la croissance, et non l'inverse[44].

Ces auteurs se placent dans une approche biophysique de


l'économie qui tient compte des ressources naturelles et des
sources d'énergie en plus du capital et du travail, dans une
perspective écologique. Toutefois « l’énergie ne produit donc pas
de la prospérité par magie : la technique, le capital et le travail lui
sont complémentaires »[39].

Croissance en question
L'un des critiques du modèle de croissance économique,
l'économiste Nicholas Georgescu-Roegen, introduit dans l'analyse
économique la notion d'entropie mise en évidence par Sadi Carnot
en 1824 et Rudolf Clausius en 1865 [réf. nécessaire]. Cette analogie
remet fondamentalement en cause la notion de croissance
économique pour prôner une bio-économie que la nature
imposera, en raison de la finitude de certaines ressources
(pétrole, gaz, charbon, métaux précieux...) et de l'entropie de tous
processus productifs.

La croissance doit-elle être prévisible ?

Les études empiriques modernes indiquent que le niveau de


l'investissement des entreprises est très dépendant de leurs
anticipation sur le niveau de croissance économique attendu pour
les dix prochaines années. À la fin du xixe siècle, puis dans les
années 1960 et dans la deuxième partie des années 1990, la
régularité des statistiques de création d'emploi positives ont
donné aux entreprises le sentiment que leurs produits et services
pourraient compter à moyen terme sur un grand marché
durablement solvable, justifiant l'investissement. Cette
constatation milite pour la recherche d'une croissance avant tout
prévisible, sans interruption ni cycle économique trop marqué,
même si son intensité est moins forte. La théorie de la « fin du
cycle économique »[45], à la fin des années 1990 a même généré
des taux d'investissement record dans les nouvelles technologies,
et une des plus grandes bulles de l'histoire des bourses de
valeurs, suivie d'un krach dans ce même secteur des nouvelles
technologies lorsqu'il est apparu que la vague d'investissement
avait généré des surcapacités.

La croissance peut-elle être infinie ?

Les tenants de la décroissance considèrent la croissance infinie


comme une impossibilité physique et expriment au moins de
sévères réserves sur la possibilité de poursuivre le modèle actuel
de croissance, en raison de la nature finie des ressources
naturelles. Rien n'indique selon eux que l'on puisse y substituer
d'autres ressources malgré l'innovation, ni que les ressources
renouvelables puissent rendre les mêmes services. De même, ils
soulignent les éventuelles dégradations de l'environnement qui
pourraient remettre en cause la croissance future. Pour les
critiques de la croissance, la promesse de « développement
économique pour tous » n'est donc qu'une promesse qui ne
repose sur rien de tangible. André Gorz souligne ainsi qu'« une
croissance illimitée dans un monde fini est une illusion »[46].

Les premières critiques de la notion de croissance datent du


début du xixe siècle [réf. nécessaire].

Au xxe siècle, un rapport commandé en 1970 par le Club de Rome


à une équipe du Massachusetts Institute of Technology, intitulé
The Limits To Growth, aborde explicitement les limites de la
croissance. Ce rapport est encore connu sous le nom de « rapport
Meadows », du nom de deux de ses auteurs Dennis Meadows et
Donella Meadows. Il a fait l'objet de deux mises à jour en 1993 et
en 2004, qui ne remettent pas fondamentalement en cause les
conclusions du premier rapport. L'étude souligne les dangers, sur
les plans écologique, économique, et humain, de différentes
hypothèses de croissance économique et démographique. Elle a
inspiré de multiples réflexions sur le concept de développement
durable, qui s'est progressivement imposé depuis les années
1980 et 1990 dans la communauté internationale.

Une partie de la croissance économique est permise par


l'exploitation des ressources naturelles : il convient donc de les
gérer au mieux (par exemple par le recyclage), d'optimiser le
potentiel d'extractions et de ressources. L'efficacité du système
capitaliste est alors parfois remise en cause. Néanmoins, Karl
Marx soulignait déjà dans Le Capital « l’acharnement fanatique
des capitalistes à économiser les moyens de production », faisant
tout pour que « rien ne se perde ni ne soit gaspillé »[47]. Les
économistes libéraux soutiennent que le libre marché permet la
meilleure affectation des ressources et leur gestion la plus
efficace.

L'économiste Pascal Salin va jusqu'à soutenir que les problèmes


d'efficacité et de gestion liés à l'exploitation des ressources
pourraient être résolus par la privatisation de ces ressources. En
effet, un propriétaire, responsable d'une ressource naturelle, va
l'évaluer et la gérer de façon à maximiser sa richesse et va donc
l'entretenir. Pascal Salin prend comme exemple le problème de
déforestation des forêts amazoniennes et écrit que « si des
entreprises privées, véritablement capitalistes, pouvaient se porter
acquéreurs de droits de propriété intégraux sur les forêts
tropicales […] elles seraient incitées à développer les plantations
car la valeur de leurs terrains dépendrait de la valeur des arbres
susceptibles d'y être coupés dans le futur »[48]. Pascal Salin
insiste également sur le progrès technique et sur les « capacités
d'inventivité de l'esprit humain ».

Contestant la vision optimiste d'un progrès technique capable de


répondre aux problèmes et questions qu'il a lui-même engendrés,
des penseurs et économistes voient une autre logique à l'œuvre
dans l'idéal de croissance, qui obère la saine gestion des
ressources de la planète. Ainsi pour Jacques Ellul, contempteur
moderne de ce qu'il a appelé le système technicien, pour une
entreprise capitaliste, seul compte le profit indépendamment des
effets positifs ou négatifs de son activité[49].

Observant qu'« à la frontière technologique mondiale, aucun pays


n’a jamais connu de croissance durablement supérieure à 1-1,5%
par an », et que la population mondiale devrait se stabiliser au
cours du xxie siècle selon les prévisions de l'ONU alors que sa
croissance a soutenu la moitié de la croissance économique à
partir du xviiie siècle, Thomas Piketty juge « presque inévitable
que la croissance s’établisse au 21e siècle à un niveau nettement
inférieur au rendement du capital, c’est-à-dire ce que rapporte en
moyenne un patrimoine au cours d’une année (sous forme de
loyers, dividendes, intérêts, profits, plus-values, etc.), en
pourcentage de sa valeur initiale »[13], il prévoit au cours du siècle
une croissance moyenne mondiale de l'ordre de 2,2%, et un
rendement moyen du capital après imposition de l'ordre de 4,1%.

Conséquences négatives de la croissance

Conséquences sur l'environnement

Article connexe : Effets des croissances démographique et


économique sur l'environnement.

La production économique engendre dans certains cas des


perturbations dans les équilibres écologiques, du fait de la
surexploitation des ressources naturelles : émissions de gaz à
effet de serre (énergies fossiles), surpompage (eau), surlabourage
(terres arables), surpâturage (ressources végétales), surpêche
(ressources halieutiques). Augmenter la production de biens
matériels ou le transport (pour répondre à l’accroissement
démographique par exemple) peut aggraver ces perturbations.
Ces effets sont particulièrement visibles depuis les années 2000
dans la plaine du Nord de la Chine par exemple, qui manque
cruellement d'eau par suite d'une activité économique en très
forte croissance depuis les années 1980[50].

Le réchauffement climatique amène l'ensemble des économies


du monde à prendre en compte leurs émissions de gaz à effet de
serre et à rechercher au maximum une « croissance propre ». La
communauté internationale envisage la mise en place de
contraintes collectives, comme le protocole de Kyoto.

Certaines études montrent les conséquences de la croissance


économique mesurée par le produit intérieur brut sur l'évolution
du capital naturel[51].

Bouleversement induits

Les critiques de la croissance insistent enfin sur les déséquilibres


qui peuvent naître de la croissance : bouleversements
sociologiques, politiques et écologiques.

Ainsi, les exodes ruraux ou les nouveaux moyens de transport ont


entrainé un exode rural et des transformations urbanistiques
majeures, qui changent durablement les rapports sociaux. De
plus, certains critiques, dont Gilbert Rist[52], considèrent que la
croissance profite surtout à une minorité qui bénéficie de cette
augmentation de productivité, alors que la majorité subit ces
transformations de façon souvent traumatique (car les impacts
sur l'environnement socio-familial peuvent être dramatiques dans
certains cas), et ne retire aucun bénéfice ni en niveau de vie,
encore moins en qualité de vie, de la croissance économique.

Arguments en faveur de la croissance économique

Pour ses partisans, la croissance économique permet la


diminution des inégalités de revenu des individus à l'échelle
supranationale[53]. Quand c'est le cas, des enquêtes d'opinion sur
la qualité de vie montrent que celle-ci augmente de concert avec
le revenu par habitant, du moins jusqu'à un seuil de 15 000 $ par
an[54].

La diminution rapide de la pauvreté dans le monde dans la


seconde moitié du xxe siècle est établie[55]. Elle est largement due
à la croissance économique, selon la Banque mondiale[56]. C'est
dans les régions où la croissance a été la plus faible, en particulier
en Afrique subsaharienne, que la pauvreté a le moins diminué et
qu'elle risque d'augmenter à l'avenir[57].

Toutes les prédictions de bornes absolues au développement


depuis Malthus se sont révélées fausses, en raison de la capacité
des humains à trouver de nouveaux usages aux ressources : le
travail humain a été remplacé par le travail animal, puis
mécanique, avec le développement progressif d'énergies
nouvelles : bois, charbon, électricité, pétrole. Ainsi, l'économiste
Julian Simon affirme dans The Improving State of the World que
les conditions matérielles de l'humanité s'améliorent
rapidement[58].

Arguments en défaveur de la croissance économique

Dennis Meadows : les limites de la croissance

Article détaillé : Halte à la croissance ?.

Nicholas Georgescu-Roegen et les théoriciens de la


décroissance

Pour Nicholas Georgescu-Roegen, l'économie répond aux lois de


la thermodynamique et de la biologie. Selon le second principe de
la thermodynamique, l’énergie d’un système clos tend
inéluctablement à la dégradation thermique. Il en va de même
pour l'économie: le processus économique matériel ne peut se
répéter et s’accroître indéfiniment dans un monde où l’énergie et
les matières premières sont limitées.

Articles détaillés : Nicholas Georgescu-Roegen et Décroissance


(économie).

Jacques Ellul et son approche du capitalisme

Article détaillé : Jacques Ellul.

Jacques Ellul a analysé dans toute son œuvre la société


technicienne dans laquelle nous vivons sous tous ses aspects.
Dans la troisième partie de son ouvrage Le bluff technologique
intitulée « Le triomphe de l'absurde », il considère que la
croissance (économique) est l'un des paradigmes de la déraison.
Il dénonce l'obsession de la croissance, à tout prix, alors qu'on ne
se demande ni : croissance de quoi ? Ni, cette croissance est-elle
utile ? Ni : à qui servira cette croissance ? Ni même que fera-t-on
de tous ces excédents ? Il rappelle qu'il ne peut pas y avoir une
croissance illimitée dans un monde limité[59].

Autour de la croissance

Croissance et satisfaction

Article détaillé : Paradoxe d’Easterlin.

En 1974, Richard Easterlin publie une étude empirique montrant


que le PIB par habitant, au-delà d'un certain seuil de richesse, n'a
pas d'effet sur le niveau de satisfaction des individus. Ce
paradoxe est connu dans la littérature économique sous le nom
de « paradoxe d'Easterlin »[60].

Il a été remis en cause en 2008 par l'étude de Justin Wolfers et


Betsey Stevenson, montrant à l'aide de données individuelles
collectées dans un grand nombre de pays qu'il existe bien un lien
entre le PIB par habitant et le degré de satisfaction des
individus[61].
Une étude plus approfondie, publiée en 2013 par la revue PLOS
ONE, confirme les conclusions d'Easterlin : la satisfaction de vivre
suit une logique marginale, c'est-à-dire qu'elle s’accroît fortement
avec le PIB dans les pays à faible revenu, mais la relation devient
beaucoup moins pentue au-delà d’un PIB de 10 000 $, puis elle
s’aplatit avec un PIB au-delà de 15 000 $, et tend même à décliner
avec le PIB dans les pays les plus riches, suggérant l’existence
d’un « point de béatitude » qui se situe dans l’intervalle entre
26 000 et 30 000 US $ en parité de pouvoir d’achat[62],[63].

Croissance et pauvreté

Le lien entre croissance économique et pauvreté est débattu


parmi les économistes[64],[65]. La réduction de la pauvreté dépend
essentiellement de la distribution de la croissance économique
parmi les différentes couches de la population, en particulier vers
les plus bas revenus[66]. Edward et Sumner (2019) indiquent que
la croissance économique en elle-même ne suffit pas et que des
politiques redistributives sont nécessaires pour éradiquer la
pauvreté (faible redistribution pour le seuil de 2$ par jour,
redistribution importante dans le cadre d'un État-providence pour
éliminer la pauvreté de 4$ par jour)[66].

Dans les années 1950, l'économiste Simon Kuznets suppose


l'existence d'une relation générale et naturelle entre croissance et
inégalités (courbe de Kuznets), les inégalités augmentant d'abord,
puis diminuant lorsque les revenus sont assez élevés. Les études
empiriques successives [Lesquelles ?] ont largement invalidé cette
hypothèse et, en première approximation, la croissance est neutre
par rapport aux inégalités [réf. nécessaire]: à titre d'exemple,
l'économiste Branko Milanović conteste la courbe de Kuznets et
théorise davantage des vagues de Kuznets: les inégalités
augmentent puis se rabaissent de manière cyclique, cependant
Milanović donne des causes institutionnelles (telle que la
tolérance à l'augmentation des inégalités) et non plus naturelles.

L'enrichissement qui résulte de la croissance économique peut


permettre de faire reculer la pauvreté : un rapport de la Banque
Mondiale relève que le nombre de pauvres (personnes gagnant
moins de 1,25 dollar par jour) dans le monde a diminué de 500
millions entre 1981 et 2005, et leur proportion dans la population
totale est tombée de 52 % à 26 % ; mais l'Afrique subsaharienne
n'a pas vu diminuer son taux de pauvreté, et la plus grande partie
des 500 à 600 millions de personnes sorties de l'extrême pauvreté
entre 1981 et 2005, d'après le critère de 1,25 dollar par jour, sont
toujours pauvres[67].

Dans une étude empirique publiée pour la Banque mondiale en


2002, David Dollar et Art Kraay ont conclu que les revenus des
populations pauvres (le quintile inférieur) augmentaient
proportionnellement avec le revenu moyen, de manière presque
systématique quelles que soient les périodes et les pays
concernés[68]. Toutefois, la même année, la Banque mondiale
relève dans un ouvrage intitulé Qualité de la croissance, qu'une
croissance instable a des répercussions très négatives sur les
pauvres, et que leurs actifs humains et naturels peuvent être
tellement affectés en cas de crise, que cela peut les empêcher de
profiter de la reprise lorsque celle-ci apparaît. Il en est de même
des politiques d'encouragement envers les pauvres [pas clair], dont
l'interruption peut être liée aux à-coups de croissance, et dont la
cyclicité a les mêmes effets. D'autre part, la dégradation du
capital naturel (environnement, terres, sources, pêcheries), dont
l'impact sur la croissance économique est sujet à débats, risque
selon elle d'avoir des « effets dévastateurs sur les pauvres, même
dans les pays à revenu intermédiaire. » [réf. nécessaire]. Enfin,
l'inégalité des revenus, résultant d'une répartition inégale des
actifs tels que le capital physique, les ressources éducatives et les
terres, affecte le bien-être social via deux mécanismes, dont un
mécanisme indirect qui réduit le potentiel de croissance et les
chances de faire reculer la pauvreté[69].

Croissance économique, croissance verte et


développement soutenable

Articles détaillés : Effets des croissances démographique et


économique sur l'environnement et Découplage (écologie).
La croissance dépend de l'augmentation des facteurs de
production, de ressources, naturelles, foncières et humaines pas,
peu, difficilement, couteusement ou lentement renouvelables…
souvent déjà surexploitées (surpêche, déforestation, érosion des
sols, etc.).

Le progrès technique peut limiter ou aggraver l'appropriation des


ressources naturelles par l'homme au détriment des autres
espèces[70]. Les auteurs Jean-Marc Jancovici[71] et Serge
Latouche[72] soulignent que la croissance économique mesurée
par le PIB tend à détruire le capital naturel. L'économiste Paul
Romer intègre dans ses réflexions la limitation des ressources
naturelles, tout en soutenant que le progrès technique et la
« connaissance » peuvent générer une nouvelle croissance.

Au plan micro-économique, des études ont montré que les


stratégies visant à renforcer les capitaux propres des entreprises,
ce qui permet d’absorber les pertes en cas d’accident de parcours
contribuent à une croissance durable et mieux prévisible.

Une des critiques de l'économie de marché est que


l'environnement est mal pris en compte dans les modèles
économiques actuels[73], sauf peut-être à travers le progrès
technique dans le modèle de Solow (d'inspiration néoclassique
avec deux facteurs de production capital et travail), dans la
mesure où celui-ci tient compte des contraintes
environnementales. Quand le progrès technique ignore les
contraintes environnementales, la croissance et une meilleure
productivité peuvent avoir des effets négatifs sur l'environnement,
ce que dénonçait le philosophe Hans Jonas dans Le Principe
responsabilité dès 1979.

L'un des secteurs où ces déséquilibres apparaissent le mieux est


celui de l'agriculture, où le modèle productiviste de l'agriculture
intensive pratiquée depuis la Seconde Guerre
mondiale [précision nécessaire] a généré des impacts
environnementaux négatifs (Cf. pollution diffuse et générale par
les pesticides et engrais, perte de biodiversité, dégradation des
sols).

« Croissance verte »

Article détaillé : Croissance verte.

L'Organisation de coopération et de développement économiques


(OCDE) la définit comme « la voie à suivre pour passer de
l’économie actuelle à une économie durable » : elle consiste à
« promouvoir la croissance et le développement tout en réduisant
la pollution et les émissions de gaz à effet de serre, en limitant le
plus possible la production de déchets et le gaspillage des
ressources naturelles, en préservant la biodiversité et en
renforçant la sécurité énergétique ». Elle nécessite de
« découpler » davantage les impacts environnementaux et la
croissance économique et d’adopter des modes de
consommation et de production plus respectueux de
l'environnement tout en réduisant la pauvreté et en améliorant les
perspectives des populations en matière de santé et d’emploi[74].
Elle implique de « faire de l’investissement environnemental une
nouvelle source de croissance économique »[74].

En France, un « Observatoire national des emplois et métiers liés à


la croissance verte » a été créé en 2010[75], qui vise à fournir « un
diagnostic partagé de méthodes et de chiffrages sur les emplois,
métiers et formations de la croissance verte », qui a défini
plusieurs périmètres (« activités de la croissance verte ; métiers
verts et verdissants »). Au sens large, pour un « périmètre étendu
au-delà des seules activités environnementales et prennent en
compte les champs du Grenelle de l’environnement », selon
l’observatoire (publication 2010), environ 950 000 emplois (en
équivalent temps plein) étaient concernés en 2008. Des métiers et
des emplois verts sont maintenant identifiés dans le répertoire de
Pôle emploi et dans la nomenclature des professions et
catégories socioprofessionnelles de l'Insee ; et neuf professions
« vertes » ont été identifiées fournissant 132 000 emplois en
2007[76].

L'observatoire Trendeo dénombre seulement 40 000 créations


nettes d'emplois annoncées en France de 2009 à 2016 dans le
secteur du développement durable, allant de l'éolien au solaire en
passant par la dépollution, l'alimentation biologique, le jardinage
et les espaces verts ou les biocarburants. Le secteur a échoué à
se structurer autour d'acteurs majeurs dans les deux filières dont
on parlait beaucoup en 2009, le solaire et l'éolien, où de
nombreuses annonces de créations d'emplois n'ont pas été
suivies de réalisations[77].

On parle beaucoup des emplois créés par la transition


énergétique, mais bien moins de ceux qu'elle supprime : ainsi,
l'industrie des turbines pour centrales électriques à gaz et à
charbon est confrontée en 2018 à une forte baisse de la
demande, due aux progrès de l'efficacité énergétique et des
renouvelables ; pour General Electric, les commandes
d'équipements ont baissé en un an de 40 % et celles de services
de 19 %, et son concurrent Siemens enregistre une baisse de 25 %
de son activité « Power & Gas ». Même dans les équipements pour
les renouvelables, des suppressions d'emplois apparaissent du
fait du déplacement du centre de gravité des marchés vers l'Asie :
Alstom supprime des emplois dans l'hydraulique en Europe, et
Siemens a annoncé un plan de suppression de 6 000 postes dans
l'éolien ; tous les turbiniers commencent à délocaliser la
fabrication de certains composants vers des pays à bas coûts
d'Asie ou d'Afrique du nord[78].

Selon Patrick Artus, l'économiste de Natixis, « la transition


énergétique va être une source de perte d'emplois industriels en
France » ; la perte potentielle d'emplois industriels dépassera
certainement les 100 000 postes. Le passage à la voiture
électrique va transférer environ un tiers de la valeur ajoutée du
secteur automobile en Asie, où seront produites la grande
majorité des batteries électriques. Par ailleurs, le passage à la
production d'énergies renouvelables va détruire les emplois dans
la production traditionnelle d'électricité (turbines à gaz,
nucléaire…) alors que les équipements pour les énergies
renouvelables ne sont pas produits en France[79].

De nombreux penseurs et experts considèrent que la notion de


« croissance verte » constitue un oxymore. On peut citer Arthur
Keller, qui critique l'hypothèse d'un « découplage entre le PIB et
l’impact environnemental des activités humaines »[80], ou
Maxence Cordiez, qui écrit : « une dissociation entre croissance
économique et consommation de ressources – énergétiques en
premier lieu – n’a jamais été observée à l’échelle mondiale ». Ce
sont les délocalisations qui ont permis aux pays occidentaux
d'améliorer, uniquement en apparence, leurs bilans
énergétiques[81].

Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de
Wikipédia en anglais intitulé « Economic growth (https://en.wiki
pedia.org/wiki/Economic_growth?oldid=247354599)  » (voir la
liste des auteurs (https://en.wikipedia.org/wiki/Economic_grow
th?action=history) ).

Notes

1. « La croissance a donc - il faut le répéter - des effets pervers :


extension incontrôlée des villes, pollution, destruction des
ressources naturelles. l'erreur souvent faite est la confusion
entre croissance et progrès. Ce dernier implique la diminution
des inégalités des revenus et des conditions de vie alors que la
croissance économique accentue souvent les inégalités
sociales et spatiales. » Jean-Pierre Paulet, Géographie urbaine,
Armand Colin, 2009, p. 92.
2. « La contribution économique des femmes à la production est
nettement sous-estimée par les statistiques classiques car les
femmes effectuent, encore au xxie siècle, environ les deux
tiers de l’ensemble des tâches domestiques », Jany-Catrice et
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qui est toujours oubliée et qu'il faut rénover sans cesse, c'est
que l'organisation industrielle, comme la « post-industrielle »,
comme la société technicienne ou informatisée, ne sont pas
des systèmes destinés à produire ni des biens de
consommation, ni du bien-être, ni une amélioration de la vie
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de la croissance, Paris, Economica, coll. « Corpus Économie »,
2010, 1re éd., 392 p. (ISBN 978-2-7178-5865-5)

Introductions

Christian Arnsperger, article « Croissance » in Dominique Bourg


et Alain Papaux, Dictionnaire de la pensée écologique, Presses
universitaires de France, 2015 (ISBN 978-2-13-058696-8)

Prospective

« Développement économique, innovation - Croissance verte :


France : les perspectives de croissance économique »
(Futuribles, no 386, juin 2012, p. 33-46), DOC00291753

Voir aussi

Articles connexes

Notions

Commerce Économie du Productivisme


éthique développement Produit intérieur
Croissance Effets des brut
qualitative croissances Responsabilité
Décroissance démographique et environnementale
économique sur
Dette Responsabilité
l'environnement
Développement élargie du
Loi d'Okun producteur
économique et
social Masse monétaire
Taux de Théorie
croissance économique

Théoriciens

Moses Abramovitz

Liens externes

Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :


Dictionnaire historique de la Suisse (http://www.hls-dhs-dss.ch/text
·
Encyclopædia Britannica (https://www.britannica.com/topic/econom
·
Encyclopédie de l'Ukraine moderne (http://esu.com.ua/search_articles
·
Encyclopédie Treccani (http://www.treccani.it/enciclopedia/crescita-e
·
Gran Enciclopèdia Catalana (https://www.enciclopedia.cat/EC-GEC-00
·
Swedish Nationalencyklopedin (https://www.ne.se/uppslagsverk/enc
·
Store norske leksikon (https://snl.no/%C3%B8konomisk_vekst)  [arch
Notices d'autorité :
Gemeinsame Normdatei (http://d-nb.info/gnd/4066527-6)  ·
Bibliothèque nationale de la Diète (http://id.ndl.go.jp/auth/ndlna/005
· Bibliothèque nationale tchèque (http://aut.nkp.cz/ph114429)
[PDF] Croissance potentielle et développement (http://www.ces.fr/ra
pport/doclon/07013103.pdf)  [archive], rapport du Conseil
économique et social, 2007.
(fr) "La croissance économique (http://www.le-politiste.com/201
2/05/la-croissance-economique.html)  [archive]", fiche sur le
site Le-Politiste.com (http://le-politiste.com)  [archive], 2012.
(fr) Conseil économique pour le développement durable - Le
financement de la croissance verte (http://www.developpement
-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Le_financement_de_la_croissance_ve
rte.pdf)  [archive]
(fr) Synthèse sur la croissance (http://www.politique-economiqu
e.fr/croissance.html)  [archive]
(fr) Article de allocation-universelle.net (http://allocation-universe
lle.net/developpement-durable)  [archive] consacré à la
croissance économique

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