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Croissance et

développement économique
CPGE Option ECT
Niveau: 1ème année
Professeur: Soukaina MANSOURI
Année: 2022/2023
INTRODUCTION

 La croissance économique constitue le souci majeur des


décideurs politiques des pays industrialisés et des pays en
voie de développement. En effet, avec la croissance
économique beaucoup de problèmes peuvent être résolus à
savoir le chômage, les déficits budgétaires et commerciaux,
la pauvreté, l’exclusion et la discrimination. Avec la montée
en puissance des préoccupations écologiques
(réchauffement planétaire, épuisement des ressources
naturelles,…), la croissance économique commence à suivre
une nouvelle logique de plus en plus propre et non polluante
INTRODUCTION

 La croissance économique constitue le souci majeur des


décideurs politiques des pays industrialisés et des pays en
voie de développement. En effet, avec la croissance
économique beaucoup de problèmes peuvent être résolus à
savoir le chômage, les déficits budgétaires et commerciaux,
la pauvreté, l’exclusion et la discrimination. Avec la montée
en puissance des préoccupations écologiques
(réchauffement planétaire, épuisement des ressources
naturelles,…), la croissance économique commence à suivre
une nouvelle logique de plus en plus propre et non polluante
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:

A. Aspects définitionnels:
Selon la définition de François Perroux, la croissance économique
correspond à « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le
produit global net en termes réels. »
À court terme, les économistes utilisent plutôt le terme d'«
expansion », qui s'oppose à « récession », et qui indique une phase
de croissance dans un cycle économique. Elle entraîne, sauf
exception, le développement, qu’il définit comme « l’ensemble des
transformations des structures économiques, sociales,
institutionnelles et démographiques
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:

A. Aspects définitionnels:
Selon la définition de François Perroux, la croissance économique
correspond à « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le
produit global net en termes réels. »
À court terme, les économistes utilisent plutôt le terme d'«
expansion », qui s'oppose à « récession », et qui indique une phase
de croissance dans un cycle économique. Elle entraîne, sauf
exception, le développement, qu’il définit comme « l’ensemble des
transformations des structures économiques, sociales,
institutionnelles et démographiques
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:

A. Aspects définitionnels:
Selon la définition de François Perroux, la croissance économique
correspond à « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le
produit global net en termes réels. »
À court terme, les économistes utilisent plutôt le terme d'« expansion »,
qui s'oppose à « récession », et qui indique une phase de croissance dans
un cycle économique. Elle entraîne, sauf exception, le développement,
qu’il définit comme « l’ensemble des transformations des structures
économiques, sociales, institutionnelles et démographiques. Pour
mesurer le niveau de la croissance économique, les économistes utilisent
souvent le taux de croissance du PIB
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:

A. Aspects définitionnels:
 L'expansion : Phénomène conjoncturel (court terme)
caractérisé par une hausse importante du PIB et donc une
hausse importante de l’activité économique. Le taux de
croissance est supérieur au taux de croissance observé sur une
longue période.
 La récession : Phénomène conjoncturel (court terme)
caractérisé par une faible hausse du PIB et donc une faible
hausse de l’activité économique. Le taux de croissance est
inférieur au taux de croissance observé sur une longue période.
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:

A. Aspects définitionnels:
 La dépression : Phénomène à court terme caractérisé par une baisse du
PIB et donc une baisse de l’activité économique. Le taux de croissance est
négatif (certains pays européens en 2008-2009).
 La crise : elle désigne le moment bref de retournement de la conjoncture.
Elle est représentée par le point de retournement qui marque le début de
la phase de ralentissement de l'activité économique.
 La reprise : Elle désigne la phase du cycle économique qui se caractérise
par un retour de l’économie à une phase d’expansion après une phase de
récession. La reprise représente donc le point d'inflexion qui marque le
retour d'une phase de croissance de l'activité économique soutenue.
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:

B. Mesure de la croissance

1- Le taux de croissance économique :

Le PIB est un indicateur de performance et un outil de comparaison très


souvent utilisé par des économistes. La croissance est un objectif
recherché par la plupart des économies. Le taux de croissance apparaît
chaque année comme un indicateur de réussite ou d’échec pour un pays
donné. La croissance économique est mesurée quantitativement par
l’augmentation du PIB (Produit intérieur brut) ou du PNB (Produit
national brut) :
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:
2) Croissance du PIB et croissance du PNB
Il existe cependant une différence entre le PIB et le
PNB. Le PIB correspond à une logique territoriale, alors
que le PNB résulte d’une optique nationale.
 Le PIB correspond à la somme des valeurs ajoutées
produites par les résidents se trouvant sur le
territoire d’un pays, quelle que soit la nationalité de
ces résidents.
 Le PNB est la somme des valeurs ajoutées produites
par les nationaux, quel que soit leur lieu de résidence.
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:

3) Croissance en valeur et croissance en volume

• Le PIB en valeur est la somme des quantités des biens finaux produits,
multipliée par leur prix courant. Cette définition fait apparaître que le PIB
en valeur peut croître dans le temps pour deux raisons :
-La production de la plupart des biens s’accroît avec le temps
-Le prix de la plupart des biens augmente.

 • Pour mesurer l’évolution de la production au cours du temps, il faut


éliminer cet effet de la hausse des prix. C’est pourquoi on définit le PIB en
volume comme le PIB ajusté de l’évolution générale des prix à la hausse
-l’inflation. Lorsque l’on retire l’effet de l’inflation, on dit que l’on déflate.
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:

Pour calculer le PIB en volume, l’Insee utilise l’indice des


prix à la consommation (IPC). Cet indice joue le rôle de
déflateur en ce sens qu’il permet d’obtenir le PIB ajusté
de l’évolution générale des prix à la hausse.
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:
3 -Quelques critiques adressées à l’égard du PIB :

  Néglige l’économie souterraine : les activités non déclarées formant le «


marché informel», les productions des femmes au foyer et des domestiques,
par exemple, ne sont pas prises en considération dans l’évaluation du PIB.
  Ne comptabilise pas les effets pervers de la croissance : les externalités
négatives liées à la production devraient être comptabilisées en moins pour
l’évaluation du PIB
  Ne permet pas une comparaison réelle dans le temps : Entre deux années
différentes, les prix des biens peuvent subir un phénomène inflationniste
(hausse des prix) qui pourrait déformer la variation réelle du PIB. Pour pallier
à cela, des évaluations sont faites l’une à prix courants, l’autre à prix
constants.
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:
III. Les grandes phases de la croissance économiques au cours du
20éme
Pour la période contemporaine, on peut distinguer différentes
périodes :
 • De 1973 à 1985 : les économies occidentales subissent les chocs
pétroliers de 1973 et 1979 et connaissent un fort ralentissement
de la croissance accompagné d’une explosion de l’inflation qui
dépasse les 10% au début des années 80. C’est une période que
l’on identifie sous le terme de « stagflation ».
 • De 1986 à 1991 : phase de forte reprise de l’activité économique
engendrée d’une part Par contre-choc pétrolier de 1986, et
poursuivie ensuite grâce à la réunification allemande de 1990 qui
soutient la demande en Europe occidentale.
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:
III. Les grandes phases de la croissance économiques au
cours du 20éme

 De 1992 à 1997 : la guerre du Golf fait plonger les économies


européennes dans la récession économique (1993) puis la
croissance reste atone en Europe du fait de la politique
monétaire qui reste restrictive. Les Etats-Unis entament eux
une phase de forte croissance économique qui prend fin en
2001.
 • De 1997 à 2000 : la croissance américaine se propage à
l’ensemble de l’économie mondiale qui connaît dans son
ensemble une croissance économique forte.
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:
III. Les grandes phases de la croissance économiques au
cours du 20éme

 • De 2001 à 2019: les attentats du 11 septembre aux Etats-


Unis ne font qu’accentuer la tendance dépressive de
l’activité économique laissant planer le doute sur un
redémarrage rapide de l’activité économique qui s’est
considérablement amoindrie dès le début des années 2000
sans oublier l’effet de la dernière crise des subprimes.
 • 2020/2021 : Crise sanitaire marquée par un repli du
commerce international et le retour des tendances
protectionnistes.
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:
III. Les grandes phases de la croissance économiques
au cours du 20éme

 2022 jusqu’à maintenant: sentiment d’une reprise


économique marquée par des tensions inflationnistes,
accentuées par le contexte de la guerre russo-
ukrainienne, qui replonge l’économie mondiale dans
une récession selon la banque mondiale
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:
IV. Les Modalités de croissance économique et facteurs de production:
1) Les modalités de croissance:

La croissance économique dépend à la fois de l’augmentation des quantités


de facteurs de production utilisés dans le processus productif, mais aussi de
l’amélioration des techniques de production permettant de produire plus de
bien et de service avec les mêmes quantités de facteurs de production. On
peut alors distinguer :
 La croissance extensive : il s’agit d’une croissance obtenue exclusivement
par l’augmentation des facteurs de production ( cas de l’URSS)

 La croissance intensive : il s’agit d’une croissance obtenue par une


meilleure utilisation et une efficacité des facteurs de production.
Contrairement à la croissance extensive, elle ne dépend pas directement
du nombre de producteurs, mais des gains de productivité réalisés. Ce
type de production résulte pour l’essentiel du progrès technique, de
l’amélioration des connaissances et d’une meilleure organisation du
travail
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:
2) les facteurs de production
Les deux aspects du facteur travail :
Le facteur travail est l’un des deux facteurs de
production utilisé par les entreprises pour produire. Il
est fourni par les ménages qui « vendent » leur « force
de travail » en échange d’un salaire. Le facteur travail
est analysé sous deux aspects : son aspect quantitatif
(le volume de l’offre de travail disponible) et son aspect
qualitatif (le travail n’est pas une donnée homogène, il
varie selon la qualification des travailleurs).
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:

a) L’aspect quantitatif du travail


La quantité de travail disponible dans un pays est fonction de la
population active, c’est-à-dire de l’ensemble des individus
exerçant (population active occupée) ou cherchant à exercer
(chômeurs) une activité rémunérée. Sont aussi classés actifs
occupés : les personnes aidant un membre de leur famille dans
son travail (si la personne aidée n’est pas salariée), les apprentis
sous contrat, les stagiaires rémunérés et les personnes qui, tout
en poursuivant leurs études, exercent une activité
professionnelle.
 Remarque importante : Les facteurs de variation de la population
active
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:

 La démographie : la population active future dépend de l’accroissement


démographique passé. Plus le taux de natalité est élevé, plus la population
active sera importante lorsque ces classes d’âge arriveront sur le marché du
travail (une vingtaine d’années plus tard). Le baby-boom, qui a suivi la
seconde guerre mondiale et ce jusqu’au milieu des années 60, a ainsi été un
facteur très important d’accroissement de la population active à partir de la
fin des années 60 jusqu’aux années 80.
 Le solde migratoire a aussi un impact non négligeable sur le niveau de la
population active.
 Les comportements d’activité font aussi varier le niveau de la population
active. L’allongement de la durée des études ou les mesures de préretraites
vont faire diminuer les taux d’activité respectivement des plus jeunes et des
plus âgés. Parallèlement, depuis la fin des années 60, les femmes sont de plus
en plus actives et participent donc fortement à l’augmentation la population
active.
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:

b. L’aspect qualitatif du travail


 Le travail n’est pas une donnée homogène : il nécessite presque toujours
des compétences et donc des qualifications particulières. La qualification
des travailleurs peut être abordée par l’étude de la répartition de la
population active en catégories socioprofessionnelles, puisque cette
nomenclature repose en grande partie sur la qualification des individus.
L’analyse de cette nomenclature, sur les 50 dernières années, montre un
certain nombre de tendances: baisse de la proportion d’ouvriers
s’expliquant en particulier par l’automatisation croissante; chute des
effectifs agricoles due à la mécanisation et aux gains de productivité ; forte
hausse des CSP employés, professions intermédiaires et cadres et
professions intellectuelles supérieures, du fait de l’essor croissant des
activités liées aux services. L’accroissement de ces deux dernières CSP
montre aussi les besoins accrus en travail qualifié.
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:
 Le capital et l’investissement :
 a. Définition du capital :
 Dimension technique : le capital est l’ensemble des moyens de
production durables grâce auxquels une société accroît
l’efficacité du travail de ses membres.
 Dimension financière : dans ce cas, le capital est un ensemble
de ressources financières provenant de l’épragne ou de
l’emprunt et destinées à acquérir des actifs réels ou financier.
 Dimension humaine : le capital humain est une notion
développé par Gary Becker pour désigner le stock des
capacités humaines économiquement productives. Ce stock
s’accroît par des investissements, formation, éducation …
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:
 Investissement et ses déterminants (cours 1ère année)

 Conclusion : Pour produire l’entreprise combine du


capital et de travail. En effet, l’utilisation unique du
facteur travail ne permettra que peu de production,
même chose si l’entreprise opte uniquement pour le
capital. Les deux facteurs sont complémentaire et le
chef d’entreprise prendra au moins deux éléments
pour décider de la combinaison productive en se
référant au critère du coût et de l’efficacité productive
de la combinaison choisie.
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:
 Le progrès technique :
 Le progrès technique désigne la modification des
conditions de production due pour l’essentiel aux
découvertes scientifiques et à la mise au point de
nouvelles techniques qui permettent d’augmenter la
productivité des facteurs de production mais qui sont
aussi à l’origine de nouveaux produits. Le progrès
technique représente l’amélioration des connaissance
humaines appliquées à la production et de
l’organisation de la production qui permettent une
amélioration de la productivité.
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:
 Le progrès technique a pour objectif explicite
d’économiser du travail dans la fabrication d’un bien
ou d’un service. Autrement dit, pour fabriquer le
même bien, on utilisera moin de travail qu’avant
l’introduction du progrès technique. Le progrès
technique diminue la quantité de travail par unité
fabriquée.
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:
 Les gains de production réalisés grâce au progrès
technique sont créateurs de richesses et rendent
possible la création de nouveaux emplois. En effet, en
abaissant le coût de production, les gains de
productivité permettent la baisse des prix et
l’augmentation des salaires réels. On observe donc
une extention des marchés et, pour répondre à
l’augmentation de la demande les entreprises seront
amenées à créer des emplois et à augmenter leur
stock de capital productif.
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:

3. La productivité des facteurs de production :


 La productivité est le rapport de la production de biens
ou services à la quantité de facteurs de production
utilisés pour les produire.
a. La productivité du capital :
 Elle mesure l’efficacité du capital. On compare ici la
valeur ajoutée (Production) au stock de capital utilisé
pour produire cette valeur ajoutée.
Productivité du capital = production / capital fixe utilisé
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:

3. La productivité des facteurs de production :


b. La productivité du travail :
 La quantité produite et la productivité sera donc soit en
valeur quand elle est mesurée en unités monétaires, soit
physique dans l’autre cas. Alors que, la quantité du travail
utilisé peut être mesurée de différente façon : On peut
prendre simplement le nombre de travailleurs ou le nombre
d’heures de travail nécessaire pour fabriquer ces quantités.
 Productivité du travail = production / quantité de travail utilisé
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:

3. La productivité des facteurs de production :


c. La productivité globale des facteurs :
 La productivité multifactorielle rapporte la production aux dépenses
totales relatives aux facteurs de production, c’est-à-dire qu’elle va
prendre en compte au dénominateur le capital et le travail.

 La productivité multifactorielle ou productivité globale des


facteurs (PGF) est l'accroissement relatif de richesse qui n'est pas
expliquée par l'accroissement d'un usage des facteurs de
production, le capital et le travail. La PGF rapporte la production
aux dépenses totales relatives aux facteurs de production.
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:

4. La productivité des facteurs de production :


 Les gains de productivité désignent l’augmentation de la
productivité durant une période étudiée avec l’utilisation
de la même quantité des facteurs de production. Ils se
mesurent en valeur absolue (gain par travailleur) ou en
valeur relative (taux de variation en %).
 Ces gains liés à l’amélioration de l’efficacité des facteurs
de production, représentent donc une ressource
supplémentaire que l’entreprise peut répartir entre
plusieurs bénéficiers : les salariés (augmente leur
rémunération), les consommateurs (baisse des prix) …
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:

4) Les gains de productivité:


 Les gains de productivité se sont accélérés au cours de la
Révolution industrielle et conditionnent aujourd'hui, à l'ère de la
Révolution informatique la compétitivité des entreprises au
niveau mondial.
 Les gains de productivité sont fortement influencés et stimulés
par le progrès technique.
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:

4) Les gains de productivité:


Les gains de productivité et le progrès technique:
Le progrès technique a pour objectif explicite d'économiser du travail
dans la fabrication d'un bien ou d'un service. Autrement dit, pour
fabriquer le même bien, on utilisera moins de travail qu'avant
l'introduction du progrès technique. On voit donc très clairement que le
progrès technique diminue la quantité de travail par unité fabriquée.
Mais affirmer cela ne nous dit rien sur l'évolution de l'emploi qui résulte
de l'introduction du progrès technique. En effet, cette évolution va
dépendre d'une part de ce que fait l'entreprise qui innove des gains de
productivité réalisés, d'autre part des effets induits par la décision de
l'entreprise sur le reste de l'économie, effets que l'on peut qualifier
d'effets de propagation.
I- Définitions, mesure de la croissance
économique et modalités:

4) Les gains de productivité:


Les gains de productivité et le progrès technique:
Fondamentalement, les gains de productivité, parce qu'ils
permettent d'économiser du travail par unité produite, sont
créateurs de richesses et rendent possible la création de
nouveaux emplois. En effet, en abaissant le coût de production,
les gains de productivité permettent la baisse des prix et
l'augmentation des salaires réels. On observe donc une extension
des marchés et, pour répondre à l'augmentation de la demande,
les entreprises seront amenées à créer des emplois et à
augmenter leur stock de capital productif, ce qui permettra de
réaliser de nouveaux gains de productivité. La boucle est alors
bouclée et le processus peut se poursuivre
II- Les déterminants de la croissance économique

1) Schumpeter : l'innovation à l'origine de la croissance et de ses cycles


 Joseph Schumpeter a développé la première théorie de la croissance
sur une longue période. Il considère que l'innovation portée par les
entrepreneurs constitue la force motrice de la croissance. Il étudie en
particulier le rôle de l'entrepreneur dans Théorie de l'évolution
économique en 1913.
 Pour Schumpeter, les innovations apparaissent par « grappes » (ou par
vagues), ce qui explique la cyclicité de la croissance économique. Par
exemple, Schumpeter retient les transformations du textile et
l'introduction de la machine à vapeur pour expliquer le développement
des années 1798-1815, ou le chemin de fer et la métallurgie pour
l'expansion de la période 1848-1873. De façon générale il retient trois
types de cycles économiques pour expliquer les variations de la
croissance.
II- Les déterminants de la croissance économique

2) La croissance « sur le fil du rasoir » : Harrod et Domar :


Dans les années quarante, à la fin de la guerre, économistes et
gouvernements avaient tous en mémoire la grande crise des
années trente, dont ils évitaient à tout prix le retour. Deux
économistes keynésiens R. Harrod et E. Domar reprennent
certaines idées de la théorie générale avec une principale
conclusion : le système laissé à lui seul ne peut assurer la
croissance avec le plein emploi et cela en raison de la mauvaise
coordination des décisions de ceux qui, d’un côté, épargnent et
de ceux qui, de l’autre investissent. Ainsi, l’Etat doit intervenir
pour corriger le mieux possible ces défauts de coordination des
décisions individuelles des agents économiques.
II- Les déterminants de la croissance économique

2) La croissance « sur le fil du rasoir » : Harrod et Domar :


La théorie néo-keynésienne d’Harrod-Domar (1947) montre
que le taux de croissance (G) est lié au rapport du taux
d’épargne (S) au taux d’investissement en capital (K) tel
que G= S/K. La croissance est liée à l’investissement en
capital des entreprises, lui -même lié à l’épargne des
ménages. En conséquence, l’État peut agir sur le niveau de
croissance en favorisant l’épargne, soit par la politique des
revenus (directs ou de transferts) soit par la politique
fiscale et budgétaire.
II- Les déterminants de la croissance économique

3) Le modèle de Solow : (la croissance est exogène)


 Le modèle de Solow est un des principaux modèles de la
théorie de la croissance économique. Il est un modèle de
l'économie néoclassique.
 Ce modèle se fonde sur une fonction de production à
deux facteurs : le travail et le capital. La production
résulte donc exclusivement de la mise en combinaison
d'une certaine quantité de capital (moyens de
production) et de travail (main d'oeuvre).
II- Les déterminants de la croissance économique

3) Le modèle de Solow : (la croissance est exogène)


 Le modèle de Solow se fonde sur l'hypothèse que les
facteurs de production connaissent des rendements
décroissants, c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci
dans une certaine proportion engendre une augmentation
dans une proportion plus faible de la production
 Autrement dit, pour Solow, sur le long terme, la croissance
provient du progrès technologique. Toutefois, ce progrès
technologique est exogène au modèle, c'est-à-dire qu'il ne
l'explique pas mais le considère comme donné (telle une «
manne tombée du ciel »)
II- Les déterminants de la croissance économique

4) Les théories contemporaines :


a. La théorie de la régulation (Ch. Boyer et M. Aglietta -
1970)
 Elle explique la croissance par l’adéquation entre
production et consommation. En effet, la phase de
croissance des 30 glorieuses repose sur l’articulation
stable des éléments du couple production de
masse/consommation de masse.
 La production de masse repose sur l’organisation
fordiste du travail (OST + chaîne de montage) qui permet
la standardisation de la production et de grands gains de
productivité.
II- Les déterminants de la croissance économique

4) Les théories contemporaines :


a. La théorie de la régulation (Ch. Boyer et M. Aglietta -
1970)
 La consommation de masse se traduit par la création de
débouchés pour de nouveaux produits, et s’accompagne
de l’augmentation des revenus réels. Cette dernière est
liée aux relations professionnelles basées sur la
négociation collective et à l’évolution du rôle de l’État
(Welfare State) chargé de la redistribution des revenus.
 La rupture du lien entre production et consommation de
masse, lié au chômage durable de la fin des années 1970
explique la nouvelle nature de la crise des années 1980.
II- Les déterminants de la croissance économique

4) Les théories contemporaines :


b. Les nouvelles théories de la croissance : « Endogénéiser »
le progrès technique :
On ne peut pas sérieusement considérer le progrès
technique comme un cadeau tombé du ciel. Les États et les
entreprises dépensent des sommes très importantes pour
soutenir la recherche et l’innovation et la technologie n’est
pas à la disposition gratuite de tous les producteurs. Si
c’était le cas, les pays en développement bénéficieraient
des transferts de technologie et pourraient élever une
productivité du capital déjà importante puisque le capital
est rare dans ces pays.
II- Les déterminants de la croissance économique

4) Les théories contemporaines :


b. Les nouvelles théories de la croissance : « Endogénéiser »
le progrès technique : suite
Les rendements élevés de l’investissement attireraient
l’épargne du monde entier et le taux d’investissement
augmenterait permettant de rattraper le niveau de capital
par tête des pays riches...Or ce n’est pas le cas
principalement parce que les structures économiques et
les niveaux d’accumulation de capital humain sont très
différents. Le transfert de technologie exige pour être
efficace des conditions d’accueil particulières.
II- Les déterminants de la croissance économique

4) Les théories contemporaines :


b. Les nouvelles théories de la croissance : « Endogénéiser » le
progrès technique : suite
A la suite des travaux de Romer en 1986, de nombreux
auteurs se sont attachés à démontrer que la croissance
reposait sur des rendements croissants, ils ont pu ainsi
rendre endogènes les facteurs jusqu’à là, considérés comme
exogènes par les modèles d’inspiration classique, à savoir le
capital physique, le capital humain et le capital public. En
effet ces derniers exercent des externalités positives sur les
économies et peuvent expliquer les différences en matière
de croissance économique entre eux.
II- Les déterminants de la croissance économique

4) Les théories contemporaine


a. Paul Romer et l’effet d’expérience :
 Si plusieurs firmes augmentent en même temps leurs
investissements elles vont connaître une croissance plus forte
que celle qui résulterait pour chacune de leur propre
investissement : chacune profite du développement des autres (la
productivité du capital d’une entreprise dépend non seulement
de ses investissements mais aussi du stock total de capital dans
l’économie).
 En accumulant du capital chaque firme acquiert des
connaissances qui bénéficient aussi aux autres firmes :
l’apprentissage par la pratique (le learning by doing) et la
diffusion du savoir éliminent la décroissance des rendements
parce qu’ils ont un effet externe positif.
II- Les déterminants de la croissance économique

4) Les théories contemporaines :


 Robert Barro et le capital public
 L’État achète des produits et offre des services publics gratuits
(financés par des impôts ou des emprunts) qui améliorent la
productivité du capital et du travail dans chaque entreprise. Les
dépenses publiques d’infrastructure ont un effet externe positif.
 La production de chaque entreprise dépend des dépenses
publiques, au même titre qu’elle dépend du capital installé et du
travail utilisé. Le capital public est un facteur de production.
 Cela n’a de sens que si le financement des investissements
publics n’entraîne pas un effet contraire sur l’investissement
privé (effet d’éviction).
II- Les déterminants de la croissance économique

 Robert Lucas et le capital humain


 Dans la perspective ouverte par Gary Becker, Lucas
considère qu’il faut traiter le travail comme du capital
humain accumulable au même titre que le capital fixe.
 Le capital humain est produit par l’éducation à un taux
endogène puisque le salarié « investit » en fonction de
son salaire (actuel/futur). L’élévation de la qualification a
un effet externe positif.
II- Les déterminants de la croissance économique

 Par ailleurs le capital humain n’a pas des rendements


décroissants parce que le niveau de connaissance d’un
individu est d’autant plus efficace que celui des autres
(avec lesquels il communique) est plus élevé. La
productivité individuelle est fonction de l’efficacité de
l’équipe dans laquelle il travaille. La connaissance est
partagée et chaque connaissance nouvelle entraîne
l’apparition de connaissances supplémentaires...
 Le rythme de croissance d’une économie dépend donc
forcément de la part des ressources qu’elle consacre au
système de formation et aux dépenses d’éducation.
II- Les déterminants de la croissance économique

 Philippe Aghion
 La croissance économique s’accompagne de l’apparition
d’innovations. Il est tentant de penser avec Joseph
Schumpeter que la croissance dépend des innovations.
 Pour Aghion et Howitt, l’approche est encore plus nettement
schumpetérienne puisque c’est la concurrence qui provoque
l’innovation. Cette dernière rend obsolètes les innovations
précédentes annulant du même coup les revenus de
monopole qui leur étaient associés. Là aussi le rythme de
croissance dépend de l’activité du secteur dédié à la
recherche, or celle-ci dépend du partage des ressources entre
les différentes utilisations possibles.
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
I. Définition:
 Paul Bairoch (1930-1999): « Le développement est
l’ensemble des changements économiques,
sociaux, techniques et institutionnels liés à
l’augmentation des niveaux de vie résultant des
mutations techniques et organisationnelles de la
révolution industrielle du 18ème siècle »). Le
développement doit donc permettre « l’amélioration
des conditions générales de vie au-delà de la
simple augmentation du niveau de vie ».
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
I. Définition:

 François Perroux (1903-1987): « Le


développement est la combinaison des
changements sociaux et mentaux d'une population
qui la rendent apte à faire croître cumulativement
et durablement, son produit réel global »
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
I. Intérêt du developpement:
 Plusieurs stratégies de développement se sont succédé à
partir de la seconde moitié du XXe siècle. Leurs
fondements sont intimement liés au contexte
diplomatique, commercial et idéologique de leurs époques
respectives : choix du libre-échange ou du
protectionnisme, de l’État ou du marché, inspirations
libérales ou keynésiennes…

 L’accomplissement de ces stratégies va se dérouler des


années 1950 jusqu’au début des années 1980 suite aux
processus de décolonisation et d’indépendance.
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
II. Intérêt du developpement:
 L’idéologie triomphante est le volontarisme politique
qui permettra d’amorcer une industrialisation tardive.
 Lors du Sommet de Rio (1992) > on assiste à une
réhabilitation de la notion du développement en celle du
« développement durable »
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
III. croissance et developpement
Croissance et développement sont deux notions intimement
liées. La croissance se mesure de manière quantitative par
l'augmentation sur une longue période du produit intérieur
brut (PIB). Le développement se mesure de manière
quantitative (augmentation du pouvoir d'achat) mais aussi
qualitative (transformations structurelles de l'économie:
industrialisation, tertiairisation, urbanisation, salarisation). Il
suppose le progrès dans le domaine économique, mais aussi
dans d'autres domaines : la démographie (baisse de la
mortalité), la santé (augmentation de l'espérance de vie),
l'éducation (hausse du taux d'alphabétisation)...
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
III. croissance et developpement

Une batterie d’indicateurs pour mesurer le


développement
 Le PIB et le RNB font l’objet de nombreuses critiques qui
ont conduit les chercheurs à proposer différents types
d’indicateurs alternatifs permettant de mesurer des
dimensions plus qualitatives (notion de développement
humain)
Les insuffisances du PIB et du PNB
 Ces insuffisances sont de plusieurs ordres et sont bien
connues :
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
 PIB et PNB donnent bien une mesure de la croissance
mais ils rendent mal compte du développement
notamment dans ses dimensions qualitatives et de
long terme. C’est pourquoi les économistes et les
institutions internationales ont développé plusieurs
indicateurs complémentaires ou alternatifs. À la
différence du PIB, ils cherchent à évaluer tout ou partie
des dégâts sociaux et environnementaux engendrés
par la croissance, y compris lorsque cette appréciation
ne fait pas intervenir d’éléments marchands ou
monétaires.

Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
 Les indicateurs de développement humain

 Le plus connu et ouvrant sur des comparaisons


internationales reste l’indicateur de développement
humain (IDH) établi à partir des travaux d’Amartya
Sen (prix Nobel d’économie en 1998) et produit par le
Programme des Nations-Unies pour le
développement (PNUD).
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
 L’indicateur de développement humain (IDH), calculé
en faisant la moyenne de quatre paramètres donne
une mesure du développement intégrant outre le
niveau de vie (PIB par habitant), une saisie de l’état
sanitaire (espérance de vie) et de l’éducation (taux
d’alphabétisation et de scolarisation).
 IPH (Indice de Pauvreté Humaine) : il est fondé sur
trois éléments : l’espérance de vie, le niveau
d’éducation et les conditions de vie, mesurées à partir
de trois variables : l’accès au service de santé, l’accès à
l’eau potable et la part des enfants de moins de 15 ans
victimes de malnutrition.
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
III. croissance et developpement
1. La croissance et le développement s’entretiennent
réciproquement

 On aboutit ainsi à un cercle vertueux entre croissance et


développement. La croissance économique offre les
richesses qui permettent aux populations d'accéder à un
bon niveau de santé, à un meilleur niveau éducatif, à la
participation politique...Une partie de ces richesses va
être prélevée par les Etats qui vont investir dans les
infrastructures nécessaires à la croissance (construction
d'école, d'hôpitaux, de routes...
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
2. La croissance doit pouvoir conduire au
développement :

 La croissance est nécessaire au développement :


satisfaire les besoins essentiels et physiologiques
(alimentation, habillement et équipement de la
maison) et accéder aux services de base (santé,
éducation, transport, distribution d'eau potable)
suppose un minimum de richesse.
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
2. La croissance doit pouvoir conduire au développement :
 La croissance permettra donc d’améliorer les niveaux de vie,
d’augmenter l’étendue des choix humains, de dégager des
ressources en faveur de la santé, l’éducation et d’accroître
l’indépendance économique nationale en rendant l’aide
étrangère moins nécessaire.
 Mais elle n’est pas une condition suffisante du développement,
au moins à court terme, si elle n’est pas accompagnée de
politiques visant à une réduction directe de la pauvreté. En
effet, la croissance peut aller de pair avec un accroissement des
inégalités, une détérioration des conditions de vie pour les plus
pauvres, la misère et la répression politique et sociale. On
parlera alors de « croissance sans développement».
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
III. croissance et developpement
 3. Le développement permet à la croissance de se
prolonger :

 À son tour, le développement favorise la croissance.


Selon les théories de la croissance endogène, il
permet l'accumulation du capital humain (formation
des individus), l'accroissement des dépenses de
recherche-développement et d'infrastructures... qui
seront, à leur tour facteurs de croissance.
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
IV. La croissance et le développement durable
 La représentation de la croissance a changé avec le constat
des effets négatifs de la croissance sur l’environnement. La
croissance n’est plus appréhendée seulement comme un
phénomène quantitatif qu’il faut encourager et promouvoir
pour assurer le plein emploi.
 Dans ces conditions, les économistes ou tout au moins une
partie d’entre eux envisagent autrement la croissance afin
de la rendre compatible avec la préservation des
différentes ressources environnementales. Ces nouvelles
perspectives débouchent sur la proposition et la mise en
place de différents instruments de maîtrise des risques
environnementaux.
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
IV. La croissance et le développement durable
1) Principes du développement durable:
 Le développement durable correspond au
développement qui répond aux besoins présents
d’un pays sans compromettre la capacité des
générations futures à satisfaire leurs propres
besoins. Autrement dit, c’est un développement qui
assure à la fois la satisfaction des besoins humains
des générations actuelles et celles des générations
futures.
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
IV. La croissance et le développement durable
 Ce développement repose sur plusieurs principes:
- le principe de solidarité, avec les générations futures et
avec les populations de la planète;
- le principe de précaution, qui privilégie une approche
préventive plutôt que réparatrice;
- le principe de participation de tous les acteurs de la
société civile au processus de décision.
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
IV. La croissance et le développement durable
 Le rapport du Club de Rome (« Halte à la croissance »)
est un cri d’alarme lancé en 1972 par un groupe
d’experts internationaux sur les dangers et les limites
mêmes de la croissance. Ces experts avancent des
prévisions très pessimistes sur les effets de la
croissance à partir d’une prolongation des tendances
observées dans le passé et prévoient un arrêt du
processus de croissance (« la croissance zéro ») dans
un horizon rapproché.
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
IV. La croissance et le développement durable
 Il y a externalité (ou effet externe) lorsque les effets
positifs ou négatifs d’une transaction ne sont pas
pleinement reflétés par les prix de marché. C’est le
cas par exemple quand une entreprise occasionne
une pollution de l’environnement sans supporter le
coût (social) correspondant.
 La norme consiste à fixer un niveau maximum de
pollution tolérable ou à imposer des procédés
techniques définis.
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
IV. La croissance et le développement durable
 L’écotaxe est une taxe imposée au pollueur et versée à
la collectivité dont le prix est généralement
proportionnel à l’importance de la pollution.
 Le système des permis à polluer consiste à définir au
préalable un plafond de pollution tolérable puis à créer
un nombre de permis d’émission de pollution (ou
encore de droits à polluer) correspondant à ce plafond
et à allouer ces permis aux pollueurs (États et
entreprises). Enfin la possibilité est donnée aux
pollueurs d’acheter ou de vendre ces permis sur un
marché informel ou organisé.
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
IV. La croissance et le développement durable
 L’écotaxe est une taxe imposée au pollueur et versée à
la collectivité dont le prix est généralement
proportionnel à l’importance de la pollution.
 Le système des permis à polluer consiste à définir au
préalable un plafond de pollution tolérable puis à créer
un nombre de permis d’émission de pollution (ou
encore de droits à polluer) correspondant à ce plafond
et à allouer ces permis aux pollueurs (États et
entreprises). Enfin la possibilité est donnée aux
pollueurs d’acheter ou de vendre ces permis sur un
marché informel ou organisé.
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
IV. La croissance et le développement durable
2) La croissance économique est-elle compatible avec
la préservation de l’environnement ?

 – La croissance dégrade le capital naturel mondial


Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
IV. La croissance et le développement durable
a) – Les effets de la croissance sur l’environnement
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
IV. La croissance et le développement durable
b) – Comment mesurer le développement durable ?

 Pour essayer de mesurer le développement durable, des chercheurs


(Mathis Wackernagel, William Rees), ont proposé de calculer
l’empreinte écologique de l’homme sur la planète : elle quantifie pour
un individu ou une population la surface bioproductive nécessaire
pour produire les principales ressources consommées par cette
population et pour absorber ses déchets.
 L’Empreinte écologique évalue donc la pression exercée par
l’humanité sur la biosphère en comparant sa consommation aux
capacités de régénération de la Terre, autrement dit sa biocapacité,
qui correspond à la surface de terres effectivement disponibles pour
produire des ressources renouvelables et absorber les émissions de
CO2.
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
IV. La croissance et le développement durable
c) – La croissance est-elle soutenable ?

 Avec le développement de l’analyse économique des problèmes


environnementaux, se sont opposés deux courants de pensée qu’on
pourra baptiser d’optimistes et de pessimistes :

 Les partisans de la soutenabilité faible considèrent que le


développement économique est soutenable si nous transmettons
aux générations futures un capital naturel, technique, humain, social
et institutionnel au moins égal à celui des générations actuelles.
Comme le capital donne la possibilité de générer du bien-être
économique par la création de biens et services, la soutenabilité
faible exige que le stock de capital ne diminue pas dans le temps.
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
IV. La croissance et le développement durable
c) – La croissance est-elle soutenable ?
 La soutenabilité faible considère la nature comme un
capital (actifs naturels fournissant des services
économiques et écologiques dans le temps). L'idée de
base est que les différents capitaux sont substituables
: il y a une possible substitution entre le capital naturel
et le capital physique, par exemple.
 La soutenabilité forte modèle dans lequel on
suppose que les différents types de capitaux sont
complémentaires, et dépendent l’un de l’autre.
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
IV. La croissance et le développement durable
c) – La croissance est-elle soutenable ?
Or, dans cette conception, les capitaux sont substituables. L’un
peut diminuer à condition que l’autre augmente au moins
d’autant afin de maintenir l’agrégat constant ou en croissance.
Autrement dit, la réduction de capital naturel – utilisation d’une
ressource épuisable par exemple – peut être compensée par un
accroissement du capital physique de la même valeur, ce qui
permettra de garder le stock de capital constant et partant, la
possibilité de créer dans le futur au moins autant de biens et
services. Ces économistes (Harwick, Solow) considèrent donc
que la croissance économique n’est pas un obstacle à la
préservation de l’environnement.
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
IV. La croissance et le développement durable
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
IV. La croissance et le développement durable
c) – La croissance est-elle soutenable ?
 Les partisans de la soutenabilité forte partent du principe
que le capital naturel détermine le bien-être de la
population et devient un facteur limitant de la croissance.
Les facteurs de production ne sont pas tous substituables
mais relativement complémentaires et les innovations
technologiques seules ne peuvent repousser les limites de
la croissance économique. Cette approche va privilégier le
principe de précaution. Elle nécessite donc le maintien dans
le temps du stock de capital naturel. Ils mettent en avant le
caractère écologique de la soutenabilité en opposition avec
la dominante économique.
Chapitre 2 : Finalité de la croissance :
le développement
III. Le sous-développement

 1. Définition
 « État d'un pays caractérisé par la médiocrité du niveau
de vie moyen (traduit notamment par une faible
consommation alimentaire, à laquelle s'ajoutent des
problèmes de malnutrition et de famine, une faible
espérance de vie, un taux encore élevé
d'analphabétisme), auquel on peut fréquemment
associer une forte croissance de la population, une
répartition particulière des divers secteurs de
l'économie (secteur rural très important) et une
composition spécifique de la balance commerciale. »
www.larousse.fr
III. Le sous-développement

 1. Définition
 «Le sous-développement est un déséquilibre entre la
croissance trop faible des ressources et
l’augmentation rapide de la population incapable de
subvenir à ses besoins essentiels (nutrition, éduction,
accès aux soins de santé, logement,…).
III. Le sous-développement

2. Typologies des situations de sous-développement

 Le tiers-monde est une expression utilisée par


l’économiste et démographe français Alfred Sauvy au
début des années 50 pour désigner les pays qui
cherchaient une alternative politique et économique,
une « troisième voie », face aux mondes capitaliste et
socialiste. Ou encore le tiers-monde est constitué des
pays indépendants, pauvres, ne voulant pas s'intégrer
à l'un des deux blocs.
III. Le sous-développement

2. Typologies des situations de sous-développement

 Pays en voie de développement (PVD) : expression


qualifiant la situation économique des pays qui
connaissent un certain décollage économique.

 Pays du Sud : On appelle pays du Sud ou le Sud les


pays les plus pauvres, qui sont généralement situés
dans la partie sud des continents émergés. En
particulier, l’immense majorité des pays les moins
avancés sont situés en Afrique sub-saharienne.
III. Le sous-développement

2. Typologies des situations de sous-développement


 Pays en développement : expression utilisée par la banque
mondiale pour désigner les pays dans lesquels le processus
de développement est amorcé même si ces pays restent
sous-développés si on les compare aux pays industrialisés.

 Pays moins avancés : ils regroupent les pays les plus


défavorisés de la planète pour lesquels des mesures
particulières doivent être prises. Ils se caractérisent par un
faible niveau de revenu par habitant, un taux
d’alphabétisation inférieur à 20 %, un très faible poids du
secteur industriel et des perspectives de développement
très limitées.
III. Le sous-développement

2. Typologies des situations de sous-développement


 Les Nouveaux Pays Industrialisés (NPI) : ils regroupent
les quatre dragons de l’Asie : Corée du Sud, Taiwan,
Singapour et Hong Kong, ainsi que certains pays de
l’Amérique latine : Mexique, Brésil et Argentine. Ces
pays se caractérisent par un rythme de croissance élevé,
poids important de l’industrie dans le PIB, un degré
d’ouverture sur l’extérieur élevé…

 Pays émergents: pays à taux de croissance économique


élevé: Brésil, Russie, Inde, chine et Afrique du Sud
(BRICS).
III. Le sous-développement

3. Les caractéristiques du sous-développement


 Plusieurs caractéristiques nous permettent de
distinguer les pays sous-développés des pays
développés. Seulement on peut en retenir des
difficultés sur le plan de l’alimentation, de la
démographie, de la santé, de la croissance du PIB, des
inégalités, le chômage et les structures économiques
(dualisme, désarticulation, dépendance)
III. Le sous-développement

3. Les caractéristiques du sous-développement


L’alimentation : Dans les PVD, les populations ne
parviennent pas à manger à leur faim, elles pensent
manger en quantité qu’en qualité. La famine, la sous-
alimentation et la malnutrition sont récurrentes. Les
aliments consommés en moyenne par individus ne
renferment pas la quantité de calories (moins de 200
calories par jour) et de vitamines nécessaires. Pourtant il
est constaté qu’il y a assez de nourriture dans le monde,
mais elle est simplement inégalement répartie ; en plus
il y a des terres fertiles dans ces pays.
III. Le sous-développement

3. Les caractéristiques du sous-développement


La démographie : Dans les pays en voie de développement
(PVD) les taux de natalité et de fécondité sont très élevés,
alors que celui de la mortalité est en recul grâce au progrès
de la médecine. Par conséquent la population augmente
d’une manière très rapide. Cette démographie galopante a
des raisons culturelles (volonté d’avoir plusieurs garçons
pour assurer sa descendance et prouver sa fertilité) et
économique (l’enfant est un investissement et une assurance
pour ses parents). Cette hausse de la population augmente la
demande sociale : problèmes de nourriture, d’habitat,
d’urbanisation d’assainissement, d’électrification,
d’éducation, de santé…
III. Le sous-développement

3. Les caractéristiques du sous-développement


La santé : L’accroissement rapide de la population pèse
beaucoup sur la santé des individus. Le nombre de
médecins par habitant et les infrastructures sanitaires
ne pouvant pas suivre le rythme d’évolution de la
population, sont insuffisants. Le peu d’infrastructures
qui existent sont mal réparties dans les territoires, car
les meilleurs hôpitaux, les meilleurs médecins,
infirmiers, équipements sont concentrés dans les
capitales au détriment des autres villes et campagnes.
III. Le sous-développement

3. Les caractéristiques du sous-développement


 La croissance du PIB : Dans le Tiers monde pour
beaucoup de pays, le taux de croissance du PIB reste
encore faible et est même inférieur à celui de la
démographie. Cette croissance économique qui
diminue entraîne une baisse du niveau de vie. Les NPI
demeurent une exception.

III. Le sous-développement

3. Les caractéristiques du sous-développement


Les inégalités : Les pays du Tiers monde connaissent, en
général de fortes inégalités de revenus. Les riches (cadres
dirigeants des affaires ou de la politique, les grands
propriétaires) qui vivent de manière aisée dans des quartiers
résidentiels ont presque le niveau de vie que leurs
homologues des pays développés. Cette nouvelle
bourgeoisie côtoie la masse des pauvres qui s’entassent dans
les bidonvilles avec leur lot de difficultés quotidiennes. En
ville l’économie moderne utilise de nouvelles technologies
très productives. Alors que dans les campagnes on utilise
encore des moyens rudimentaires très peu productifs.
III. Le sous-développement

3. Les caractéristiques du sous-développement

 Le chômage : Dans les pays sous-développés, chaque


année, beaucoup de jeunes arrivent sur le marché de
l’emploi. La création d’emploi est faible. Le chômage
prend souvent la forme de sous emplois (cireurs de
chaussure, paysans occupés pendant trois mois
seulement sur les douze, etc.).
III. Le sous-développement

3. Les caractéristiques du sous-développement

 Les structures économiques : L’économie des PED


présente une structure duale, désarticulée, extravertie et
dépendante.

 Le dualisme : L’économie des PVD, est duale, c’est-à-dire


qu’il coexiste d’une manière juxtaposée deux secteurs :
L’économie traditionnelle ou archaïque avec des moyens
de production peu productifs. Elle est souvent dominée et
renfermée sur elle-même. Son principal but est la
satisfaction des besoins domestiques.
III. Le sous-développement

3. Les caractéristiques du sous-développement


 la dépendance : Le Tiers monde est dépendant. On a la
dépendance commerciale, la dépendance technologique, et
la dépendance financière

 La dépendance commerciale : La consommation des PED est


extravertie et leur spécialisation est sur les produits primaires.
En effet, ces pays importent l’essentiel des produits
manufacturés de consommation (équipements ménagers,
voitures, sardines …) et exportent des produits de base à
l’extérieur. Les pays du Tiers monde commercent plus avec les
pays développés qui fixent les prix des produits.
III. Le sous-développement

3. Les caractéristiques du sous-développement


 La dépendance financière : la faiblesse de l’épargne intérieure
est une des raisons fondamentales de la dépendance financière
des pays en voie de développement vis à vis des pays
développés. Les pays en développement s’endettent auprès
des institutions financières étrangères et supranationales. En
dehors de la dette, les différentes monnaies nationales des pays
du Tiers monde sont arrimées à celles des anciennes colonies.
La moindre fluctuation (dévaluation ou réévaluation) d’une
monnaie d’un pays riche développé entraîne des conséquences
néfastes dans les pays en voie de développement.
III. Le sous-développement

3. Les caractéristiques du sous-développement


La dépendance technologique : Des firmes multinationales
(FMN) viennent s’installer dans les pays en développement en
y effectuant un transfert de technologie. Les quelques
investisseurs nationaux des pays du Tiers monde achètent des
licences et des brevets des pays développés. Cette
domination qui est due aux rapports de force entre pays
pauvres et pays riches est lourde de conséquences :
détérioration des balances de paiement des pays sous-
développés ; exportations des plus-values des firmes
multinationales vers leurs pays d’origines, insuffisance de
ressources pour assurer le décollage des pays pauvres, sortie
massive de capitaux vers les nations riches.
III. Le sous-développement

4.Les théories explicatives du sous- développement


a) Les facteurs internes
 Les étapes de la croissance selon Rostow : Le sous-
développement est un retard de développement :
III. Le sous-développement

4.Les théories explicatives du sous- développement


III. Le sous-développement

4.Les théories explicatives du sous- développement


III. Le sous-développement

4.Les théories explicatives du sous- développement


a) Les facteurs internes:
R. Nurkse : les cercles vicieux de la pauvreté

 La pauvreté se traduit par la faiblesse des revenus, donc une épargne réduite
qui ne permet pas l'accumulation du capital et donc la productivité restant
basse, les revenus demeurent faibles.
 les revenus faibles se traduisent par la malnutrition, la productivité reste
faible et les revenus également
 Les revenus faibles engendrent une demande solvable limitée, ce qui
constitue une incitation à investir réduite par manque de débouchés, d'où la
faiblesse des investissements qui se traduisent par une productivité réduite
et donc des revenus faibles.
 La faiblesse du revenu national entraîne la faiblesse des dépenses
d'éducation et de formation donc de la productivité et par conséquent du
revenu national.
III. Le sous-développement

4.Les théories explicatives du sous- développement


III. Le sous-développement

4.Les théories explicatives du sous- développement


b) Les facteurs externes
L’Apport d’Arghiri Emmanuel : l’échange inégal
 Dans le commerce international les pays en voie de
développement exportent des produits de base à
faible prix et importent des produits manufacturés à
prix élevé. La fixation et le contrôle des prix leur
échappent. Ils sont confrontés à une dégradation des
termes de l’échange.
III. Le sous-développement

4.Les théories explicatives du sous- développement


b) Les facteurs externes
Samir Amin : Les rapports Centre –Périphérie
 Cette analyse repose sur l’idée que le sous-développement
est le fruit du développement des PDEM. Le sous-
développement naît de la domination volontaire
qu’exercent les pays développés capitalistes, ceux-ci
organisant les échanges internationaux à leur profit. Les
produits manufacturés vendus par les pays riches aux pays
dominés sont très chers alors que les produits ou matières
premières exportés par les pays pauvres sont bon marché
du fait du coût du travail très faible prévalant dans ces pays.
III. Le sous-développement

4.Les théories explicatives du sous- développement


b) Les facteurs externes
Dès lors, les richesses des pays en développement
(Périphérie) sont pillées par les pays développés
(Centre) et les écarts entre ces pays se creusent. C’est
pourquoi, on assiste au « développement du sous-
développement » et à la polarisation de l’économie
mondiale autour des pays du Centre développé.
III. Le sous-développement

4.Les théories explicatives du sous- développement


b) Les facteurs externes
L’approche de François Perroux
 Selon lui le sous-développement est structurel, blocage de
croissance, les structures du sous-développement sont le
produit d’une histoire et non pas l’étape de l’histoire
(critique de Rostow sur les étapes successives).
 Le sous-développement est le produit de la domination
européenne, sur les pays colonisés (Afrique, Asie). Cette
domination fut une véritable calamité qui a détruit
l’économie traditionnelle et à partir desquels des pistes de
développement aurait dû ou pu s’ouvrir.
III. Le sous-développement

4.Les théories explicatives du sous- développement


b) Les facteurs externes
L’approche de François Perroux est expliquée par:
 Des effets de la domination : rapport de force entre pays
industrialisés et pays en développement.
 De la désarticulation : situation d’un pays dans lequel les
secteurs d’activités sont juxtaposés et ne comportent que
peu d’échanges entre eux. Situation caractéristique des PED.
 Le dualisme est la coexistence d’une société traditionnelle
surtout rurale et d’une société moderne (industries,
banques, plantations) qui peut se résumer à une enclave
contrôlée par l’étranger.
III. Le sous-développement

4.Les théories explicatives du sous- développement


b) Les facteurs externes
L’approche de François Perroux est expliquée par:
 Le dualisme est la coexistence d’une société traditionnelle surtout
rurale et d’une société moderne (industries, banques, plantations)
qui peut se résumer à une enclave contrôlée par l’étranger.
 De la non couverture des coûts de l’homme : les besoins
élémentaires (besoins physiologiques, Les besoins sanitaires et
d’hygiène, les besoins d’éducation) ne sont pas satisfaits.

Perroux offre la situation du "nouveau développement" autocentré


et endogène, donnant plus d’importance à l’agriculture.
III. Le sous-développement

5.Les stratégies de développement


a) Les stratégies autocentrés
L’industrialisation par substitution aux importations (ISI)

Il s’agit de se libérer de la dépendance au commerce international


en substituant progressivement la production nationale aux importations.
L’accroissement de la production nationale présuppose une demande
interne suffisante pour l’absorber et éviter une crise de surproduction.

Elle nécessite aussi des politiques protectionnistes et le


financement des investissements massifs, provenant souvent de l’extérieur
(financement par endettement international). Le développement doit être
assuré par une stratégie de remontée de filière qui permet de diversifier la
production.
III. Le sous-développement

5.Les stratégies de développement


a) Les stratégies autocentrés
Les industries industrialisantes
cela repose sur l'idée que pour maximiser son taux de croissance, une
économie doit non seulement épargner davantage, mais produire elle-
même les biens d'investissement nécessaires. L'investissement
apparaît donc privilégié par rapport à la consommation. En effet, plus
l'investissement dans les industries de biens de production sera
important, plus la production de biens de consommation pourra être
élevée dans le futur.

L'idée est d'accorder la priorité au développement des industries ayant


des effets d'entraînement sur les autres et d'aboutir, à terme, à
l'autonomie du pays.
III. Le sous-développement

5.Les stratégies de développement


a) Les stratégies autocentrés
Les industries industrialisantes
Cette stratégie amène l’État à orienter les investissements à la place du
marché dans les secteurs stratégiques pour constituer des pôles
industriels de croissance qui, par les effets d’entraînement (industries «
industrialisantes »), propageront le développement dans tous les autres
secteurs industriels en aval.
Ces secteurs privilégiés sont ceux de l’industrie lourde en amont
du processus productif qui, en dégageant des gains de productivité,
favoriseront la croissance de l’économie tout entière (mécanisation de
l’agriculture par exemple…). Le secteur primaire, lui, doit fournir les biens
de consommation intermédiaires à l’industrie et des débouchés aux biens
d’équipement qui y sont produits.
III. Le sous-développement

5.Les stratégies de développement


a) Les stratégies extraverties
L'industrialisation par substitution des exportations (ISE)

Cette stratégie, encore appelée industrialisation par promotion des exportations a


été initiée dès les années 1950 par deux pays asiatiques, Hong Kong et Singapour, rejoints
dans les années 1960-1970 par la Corée du Sud et Taiwan (nouveaux pays industrialisés
asiatiques) et certains pays d’Amérique latine comme le Brésil, le Chili ou le Mexique. Dans
les années 1980, d’autres pays asiatiques leur emboîtent le pas : Chine, Malaisie, Thaïlande.
III. Le sous-développement

5.Les stratégies de développement


a) Les stratégies extraverties
L'industrialisation par substitution des exportations (ISE)

 Il s’agit de substituer progressivement aux exportations de produits primaires des


produits de plus en plus élaborés par la remontée de filières : remplacer les exportations
traditionnelles par de nouvelles, plus intensives en capital et à plus forte valeur ajoutée ;
passer de l’industrie légère à l’industrie lourde, en intégrant progressivement du progrès
technique et en assurant la formation de la main-d’œuvre.

III. Le sous-développement

5.Les stratégies de développement


a) Les stratégies extraverties
L'industrialisation par substitution des exportations (ISE)
 Akamatsu développe dans sa théorie du vol d'oies sauvages qu'un pays initie le
processus d'industrialisation sur un produit à faible technicité, il en devient
exportateur, puis l'abandonne pour un produit à plus haute valeur ajoutée. « Des
exportations primaires vers des exportations industrielles, de biens
intermédiaires vers des biens d'équipement et pour finir, des biens de
consommation ».

 Cet "abandon" permet à un autre pays d'entamer son propre


processus d'industrialisation. Dans sa théorie du vol d'oies sauvages soutient
qu'un pays doit se développer en faisant évoluer la nature de ses exportations.
III. Le sous-développement

5.Les stratégies de développement


a) Les stratégies extraverties
Les stratégies d’extraversion fondées sur l’exportation de produits primaires

Un pays peut se spécialiser dans un ou quelques produits primaires pour lesquels


il est bien doté, soit sur le plan des ressources naturelles (matières premières), soit sur le
plan du climat, permettant la production de produits relativement peu – ou pas – transformés
avant d’être exportés.

Les ressources financières tirées de ces exportations doivent permettre d’importer


des biens d’équipement pour favoriser l’industrialisation du pays.
III. Le sous-développement

5.Les stratégies de développement


a) Les stratégies extraverties
Les stratégies d’extraversion fondées sur l’exportation de produits primaires

 cette stratégie s’est avérée ruineuse pour nombre de pays spécialisés dans
une monoculture, du fait de la dégradation des termes de l’échange, dégradation qui
touche aussi les pays exportateurs de pétrole dans les années 1980 à la suite des
deux chocs pétroliers des années 1970. De plus, la forte volatilité des cours des
produits primaires ainsi que la concurrence et les pratiques protectionnistes des pays
du Nord rendent ce processus de développement instable.

 Beaucoup de ces pays, hormis les pays de l’OPEP, font partie des PMA
aujourd’hui du fait de leur spécialisation internationale défaillante
III. Le sous-développement

5.Les stratégies de développement


a) Les stratégies extraverties
Les stratégies d’extraversion fondées sur l’exportation de produits primaires

 Pour financer leur développement, les pays en développement ont


besoin d’emprunter auprès notamment des banques occidentales dans la
mesure où les ressources financières intérieures sont insuffisantes. Mais le
remboursement de la dette peut devenir problématique dans la mesure où les
rentrées d’argent liées aux exportations sont difficilement prévisibles du fait de
la fluctuation des cours des produits primaires.
Conclusion

 Les modèles de développement des PED ont trop longtemps été


critiqués > des controverses et divergences théoriques et
pratiques > résultat d’ensemble non robuste > relation mécanique
mitigée
 l’insertion des processus de développement actuels dans le cadre
général du développement durable nécessite cette double
approche : gouvernance publique au niveau mondial pour
déterminer les objectifs et modalités de la soutenabilité du
développement international, et recours aux moyens de la
régulation (protocole de Kyoto en termes des émissions de gaz à
effet de serre).

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