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L’arrêté des comptes nationaux fait ressortir une croissance de l’économie nationale,
se situant à 2,5% au deuxième trimestre 2019 au lieu de 2,6% durant le même trimestre
de l’année précédente. Les activités non agricoles ont marqué une augmentation de
3,3% et celles du secteur agricole une baisse de 2,8%.
Source : HCP
Une croissance soutenue par la demande intérieure et freinée par les échanges extérieurs
Dans ce cadre, les dépenses de consommation finale des ménages ont connu une hausse de
3,7% au lieu de 3,1%, contribuant pour 2,1 points à la croissance au lieu de 1,8 point. De même,
la consommation finale des administrations publiques a connu une augmentation de 3,3% au lieu
de 0,4% au deuxième trimestre de l’année précédente, avec une contribution à la croissance de
0,6 point au lieu de 0,1 point.
De son côté, la formation brute de capital fixe (investissement) a enregistré une hausse de 3,6%
au deuxième trimestre 2019 au lieu de 0,6% une année auparavant, avec une contribution à la
croissance d’un point au lieu de 0,2 point, durant le même trimestre de l’année précédente.
Les échanges extérieurs de biens et services ont dégagé une contribution négative à la
croissance, se situant à (-0,9) point au lieu de (0,04) point le même trimestre de l’année
précédente. Les exportations de biens et services ont affiché une hausse de 3,6% durant le
deuxième trimestre 2019 au lieu de 8,3%, avec une contribution à la croissance de 1,4 point au
lieu de 3 points. Les importations, de leur côté, ont connu un accroissement de 4,7% au lieu de
6,4%, avec une contribution négative de (-2,3) point au lieu de (-3) points une année passée.
1- En quoi le PIB est-il une « ressource » pour les habitants d’un pays ?
2- Notez sous forme d’équation l’équilibre ressources-emplois en 2019 (le PIB doit être seul
du côté gauche de l'équation).
3- Comment ont évolué les importations et les exportations en 2019 ?
4- Comment un emploi (consommation finale, formation brute de capital fixe ou variations
de stocks) peut-il favoriser la croissance du PIB ?
5- Quels sont les facteurs de la croissance économique en 2019 ?
Document 2. La bataille des indicateurs
Si tout le monde est à peu près d'accord pour faire descendre le PIB de son piédestal, désigner son
remplaçant est bien plus compliqué.
La dictature du produit intérieur brut (PIB) a la vie dure. Si l'idée de s'affranchir de l'hégémonie de cet
indicateur est dans l'air depuis longtemps, elle progresse lentement. Les premières tentatives pour
construire des indicateurs alternatifs datent en effet des années 1970. L'émergence de la notion de
développement durable dans les années 1980 signe le tournant idéologique de la communauté
internationale. Promue par le rapport Brundtland en 1987, elle est intronisée lors du Sommet de la
Terre de Rio, en 1992. Celui-ci officialise ses trois piliers que sont le développement économique,
l'équité sociale et la soutenabilité écologique ; il préconise la mise en place d'indicateurs de
développement durable à tous les niveaux d'administration. Peu à peu s'impose donc la nécessité
d'aller "au-delà du PIB", pour reprendre le titre d'une grande conférence organisée par la Commission
européenne en 2007. La même année, les principales organisations économiques internationales
signent la Déclaration d'Istanbul qui reconnaît "le besoin d'élaborer une mesure du progrès social dans
chaque pays qui aille au-delà des mesures économiques conventionnelles comme le PIB par habitant".
(…)
Mais si tout le monde est à peu près d'accord pour faire descendre le PIB de son piédestal économique,
politique et médiatique, les choses se compliquent quand il s'agit de savoir quoi mettre à sa place.
Construire d'autres mesures implique de se mettre à nouveau d'accord sur une multitude de questions.
Que veut-on mesurer ? Le bien-être ? Le bonheur ? Le progrès ? La qualité de vie ? La santé sociale ?
La soutenabilité ? La question de "comment compter" n'est pas moins décisive, car c'est souvent dans
les réglages d'apparence technique que se détermine ce qui compte vraiment. Mais plus encore que le
"quoi" ou le "comment", la question de fond est sans doute : qui décide ? Quatre types d'acteurs
prennent principalement part à ce débat, porteurs chacun d'une approche spécifique.
Pendant longtemps, toutes ces questions sont restées l'apanage des comptables nationaux. Mais les
gardiens du temple de la statistique publique sont réticents à l'égard de ce qui pourrait altérer la rigueur
d'un cadre longuement construit et harmonisé au niveau international.
Corriger" le PIB actuel en y ajoutant la valeur monétaire des activités non marchandes telles que le
travail domestique et en en retranchant les coûts sociaux et environnementaux (à l'instar de ce que
propose, par exemple, l'indicateur de progrès véritable, reviendrait à étendre encore bien davantage le
champ des imputations. Les statisticiens résistent à cette extension qui verrait leurs comptes perdre en
fiabilité ce qu'ils gagneraient en complétude.
Mesurer le bonheur ?
Peut-on s'affranchir des théories et des préférences de celui qui mesure ? Le principe, défendu par
toute une tradition utilitariste, c'est que tout ce qui compte est la satisfaction des individus et qu'ils sont
les mieux placés pour en juger. Pourquoi, dès lors, ne pas les laisser évaluer eux-mêmes leur situation
en leur posant directement la question ? Les enquêtes statistiques nationales auprès des ménages
incluent de plus en plus des questions du type : "De manière générale, en ce moment, à quel point êtes-
vous satisfait de votre vie : pleinement, plutôt, pas vraiment, pas du tout ?"
Le recours aux données subjectives est en plein essor. Elles montrent une corrélation entre satisfaction
de vie et richesse monétaire qui n'est pas systématique. Ainsi, d'après les enquêtes menées dans le
monde entier par l'institut de sondage Gallup, les pays riches apparaissent plutôt en tête de classement,
tandis que les plus pauvres, essentiellement en Afrique, affichent les niveaux de satisfaction les plus
bas. Mais les plus "heureux", selon ces sondages, seraient les habitants du Costa Rica. La France
arrive en 35e position, derrière d'autres pays de l'OCDE, mais aussi derrière des pays moins riches,
surtout latino-américains. (…).
Le Produit Intérieur Brut est généralement défini comme la somme des valeurs ajoutées
des unités de production d'un pays donné. Suivant des optiques complémentaires il peut
également s'approcher par la somme des utilisations finales de biens et de services (hors
consommation intermédiaire et importations), ou comme le total des revenus primaires
distribués par les unités de production résidentes.
Quelle que soit la démarche adoptée, son calcul permet donc de mesurer la valeur des biens et
services produits par les unités résidentes et disponibles pour des emplois finals.