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Théorie de la croissance

Table des matières


Séquence 1 : La croissance économique : définition et mesures ....................................... 1
I. Le Produit Intérieur Brut (PIB) et le Produit National Brut (PNB) ...................................... 2
1. Le Produit intérieur brut ......................................................................................................... 2
a) L’optique production ..................................................................................................... 3
b) L’optique revenue .......................................................................................................... 3
c) L’optique de la demande (approche dépenses) ................................................. 4
2. Le PNB ........................................................................................................................................ 6
3. Critiques et limites du PIB ..................................................................................................... 6
II. Les indicateurs alternatifs de la croissance........................................................................ 7
1. L’Indice de Développement Humain (IDH) .................................................................... 7
2. Quelques indicateurs alternatifs de croissance ............................................................ 9

Séquence 1 : La croissance économique :


définition et mesures

Par définition, la croissance, en macroéconomie, traduit une augmentation


significative et durable de la production de biens et de services conduisant à
l’amélioration du niveau de vie des populations. Elle se mesure grâce à

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l'évolution annuelle des indicateurs (agrégats) tels que le Produit intérieur brut
(PIB) ou le Produit national brut (PNB).

Le PNB se définit comme valeur totale des biens et des services produits par
des entreprises ou des personnes ayant la nationalité du pays, qu'elles
bénéficient d'une implantation dans le pays ou à l'étranger.

Le PIB (produit intérieur brut) est un indicateur économique de la richesse


produite par année dans un pays donné. Il représente la valeur ajoutée totale
des biens et des services produits sur un territoire national. C’est l’agrégat le
plus utilisé pour mesurer la croissance économique d’un pays. Le taux de
croissance annuel d’un pays est variation relative du PIB d’une année sur une
autre.

Pour mesurer le niveau de vie du pays, on utilise le rapport PIB / habitant (PIB/
population totale). Cependant, un PIB/Habitant élevé ne signifie pas
forcément une amélioration du niveau et des conditions de vie des
populations, mais seulement une amélioration du PIB plus rapide que
l’augmentation de la population. Ce qui peut être le fait d’une impulsion, des
secteurs production agricole, industriel, des services, etc., qui peut être
accompagnée d’externalités négatives (pollution par exemple) portant
atteintes à la santé des populations et causer une aggravation des inégalités
sociales, etc. Pour ces raisons, le PNUD (Programme des Nations Unis pour le
Développement) calcule, depuis 1990, un Indicateur de Développement
Humain (IDH) pour mieux apprécier la qualité de vie des populations. L’IDH est
mesuré en tenant compte des facteurs sanitaires, représenté par l’espérance
de vie des populations ; Le niveau scolaire (le niveau d'alphabétisation des
adultes et le taux de scolarisation des enfants) et par Le niveau de revenu (PIB/
habitant).

I. Le Produit Intérieur Brut (PIB) et le Produit National Brut (PNB)


1. Le Produit intérieur brut

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Connu comme le meilleur indicateur économique, le PBI mesure ce qui est


produit, pendant une période donnée (trimestre ou année) par du travail
rémunéré. Le produit intérieur brut est principalement utilisé, soit comme
mesure de la croissance de l’activité économique en comparant les PIB en
volume1 des différents périodes ; soit pour calculer de ratios avec le déficit
public et la dette publique afin de suivre l’évolution des politiques publiques ;
soit pour comparer la richesse des différents pays. Pour ce dernier cas, on peut
aussi calculer le PIB par habitant afin d’éliminer le poids de la démographie.

La richesse créée dans un pays peut être estimée suivant trois approches :
l’approche production ; l’approche revenu et l’approche demande
(approche dépense).

a) L’optique production

Comme indiqué dans le premier chapitre, le PIB est la somme de valeurs


ajoutées, c’est-à-dire, la différence entre la production (création de richesse)
et la consommation intermédiaire (destruction de richesse par processus de
production).

Cependant, la production étant mesurée au prix de base (inclus les


subventions et ne tenant pas compte des charges fiscales), le calcul du PIB
doit être fait aux prix du marché. Ce dernier est le prix effectivement payé par
le ménage pour un produit. Il inclut les impôts et exclut les subventions sur les
produits. Le PIB est alors égal :

Produit intérieur brut (PIB) = Somme des valeurs ajoutées + impôts sur les
produits

– subventions sur les produits

b) L’optique revenue

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PIB après élimination de l’impact des variations de prix

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Selon l’optique des revenus, le PIB est la somme des revenus distribués aux
facteurs de production durant une période donnée. L’approche revenu met
en évidence la répartition de la richesse entre les salariés, les entreprises et
l’Etat.

On a donc :

PIB = Rémunération des salariés + impôts sur la production et les importations -


subventions + excédent d’exploitation - subventions sur les produits.

c) L’optique de la demande (approche dépenses)

Cette approche du PIB permet de voir comment la richesse créée a été


utilisée. C’est la valeur marchande des dépenses en biens et services finaux
produits sur un territoire donné pendant une période.

Produit intérieur brut = Consommation finale (CF) + Formation brute de capital


fixe + Variation des stocks + Acquisitions moins cessions d’objets de valeur +
Exportations – Importations

 Consommation finale (CF) : correspondent aux dépenses réalisées par


les ménages, les administrations publiques et les institutions à but non
lucratif au service des ménages pour acquérir des biens et des services
destinés à la satisfaction de leurs besoins.
 Formation brute de capital fixe (investissement fixe) : elle est composée
des actifs corporels ou incorporels issus du processus de production et
utilisée de façon répétitive dans d’autres processus de production. Ce
sont les biens durables (bâtiments, machines, logiciels…)
 La variation de stock : est la différence de valeur entre les entrées et les
sorties de biens (matières premières, produits semi-finis ou finis).
 Acquisitions moins cessions d’objets de valeur : par définition, les « objets
de valeur » considérés ici sont les biens non financiers qui ne sont
normalement pas utilisés à des fins de production ou de consommation,
qui, dans des conditions normales, ne se détériorent pas (physiquement)

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avec le temps et qui sont acquis et détenus pour servir de réserve de


valeur (les métaux et pierres précieux, les antiquités, etc.).

Exportation (X) et importation (M) : les opérations d’achats et de ventes de


biens et services avec l’étranger. (X-M) est appelé solde de la balance
commerciale.

On peut aussi calculer le PIB, selon l’optique de la demande en considérant la


formule suivante :

PIB (Y) = Consommation (C) + Investissement (I) +Dépenses publiques (G)+


(exportation [X] – Importation [M])

Avec : C, Achats de biens et services par les ménages ; I, les investissements


des entreprises et des ménages ; G, les dépenses publiques sur des biens et
services.

Tableau : croissance annuelle du PIB (%) sénégalais

année valeurs Variations (%)


2011 1,76
2012 4,41 150,57
2013 3,49 -20,86
2014 4,31 23,50
2015 6,49 50,58
2016 6,65 2,47
2017* 7,67 15,34

Croissance annuelle du PIB (%). La croissance annuelle du produit intérieur brut


(PIB) en % représente la variation relative du volume du PIB en dollars constants
entre deux années. Elle reflète l’augmentation (ou la baisse dans le cas d’une
croissance négative) du niveau d’activité économique dans un pays. Il s’agit
d’un indicateur souvent retenu lorsque l’on veut faire des prévisions à court et
à moyen terme sur la situation économique d’un pays. (Source :
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http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?langu
e=fr&codePays=SEN&codeStat=NY.GDP.MKTP.KD.ZG&codeStat2=x)

2. Le PNB

Alors que le PIB permet de déterminer la richesse créée par les entreprises de
l’économie nationale (résidentes), le produit national brut (PNB) mesure la
valeur des biens et services finaux produits par l’ensemble des résidents, au
cours d’une période donnée.

Il est égal :

PNB = PIB + revenus nets (Rnets)

Rnet = revenus des facteurs de production en provenance du reste du monde


— revenu des facteurs de production versés au reste du monde

= Rémunération des salariés reçue du reste du monde

- Rémunération des salariés payée au reste du monde

- Impôts sur la production et les importations versés aux reste du monde

+ Subventions reçues du reste du monde

+ Revenus de la propriété reçus du reste du monde

- Revenus de la propriété payés au reste du monde

3. Critiques et limites du PIB

Même si le PIB est la mesure de la croissance la plus utilisée du point, il


comprend aussi quelques limites, car ne tenant compte que des activités
créatrices de richesse. On retrouve quelques-unes des critiques suivantes :

i) Le PIB ne donne pas une bonne appréciation de la valeur d’un bien.


Le PIB en valeur permet de mesurer la valeur des activités réels et
monétaires, grâce à la monnaie, qui lui sert d’unité de compte. Alors

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que pour un bien donné, son coût monétaire ne permet pas


d’apprécier la satisfaction réelle qu’il procure (sa valeur d’usage).
ii) Le PIB ne tient pas compte de certain biens et services ou
considérations sociales indispensable au bien-être de l’individu
comme le travail des ménages (activités domestiques), l’air, le
bonheur, la dégradation de l’environnement, activités citoyenne,
etc.
iii) Le PIB est insensible aux effets négatifs de l’économie. L’exemple la
plus simple, concerne les accidents ou les catastrophes naturels. Les
dégâts et pertes causés par ces phénomènes ne se soustraient pas
du PIB, mais les frais de réparation viennent s’y ajouter.

Dans le début des années 1970, la Rapport Meadows met en relief « les
limites de la croissance » qui compte tenu de la finitude des ressources et
de l’impératif de ralentir la croissance économique et démographique
mondiale. Dans ce sens, une autre critique adressée au PIB relève du fait
que ce dernier ne tienne pas compte de ces ponctions opérées sur les
ressources naturelles et qui participent fortement à la dégradation de
l’environnement et l’épuisement des ressources non renouvelables.

Le constat partagé par plusieurs auteurs et instituions est que le PIB ne


mesure pas la « vraie richesse ». D’où la tentative, pendant un certain
nombre d’année, des organismes internationaux, de trouver des mesures
alternatives de la croissance.

II. Les indicateurs alternatifs de la croissance


1. L’Indice de Développement Humain (IDH)

Cet indice est proposé en 1990 par le Programme des Nation Unies pour le
Développement (PNUD), pour mesurer les disparités sociales entre les pays en
développement, sur une base comparable. L’IDH est un indicateur synthétique
prend en compte dans calcul trois dimensions fondamentales du

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développement : la santé, l’éducation et le niveau de revenu (mesuré par le


PIB par habitant).

Pour calculer cet indicateur, la formule retenue par la PNUD est la suivante :

IDH = 1/3 indicateur du PIB/hbt + 1/3 indicateur de scolarisation + 1/3 indicateur


de l’Espérance de vie.

Le calcul des indicateurs composants l’IDH s’effectue en faisant : (Valeur réelle


de l’indicateur – valeur minimale de l’indicateur) / (Valeur maximale – valeur
minimale.

Exemple : considérons les données suivantes pour le Sénégal à une année N

Indice Maximal Minimal Sénégal


Espérance de vie 85 ans 25 ans 64,7
Taux d’alphabétisation 100% 0% 47,9%
Taux de scolarisation 100% 0% 78.9
PIB/hbt 40 000 $ 100 $ 2,500 $

Calculons l’IDH

A. Indicateur de l’espérance de vie = (64,7 – 25) / (85 - 25) =0,66

B. Indicateur d’éducation = 2/3 indicateur d’alphabétisation + 1/3 indicateur de


scolarisation

a. Indicateur d’alphabétisation = (47,9 – 0) / (100 -0) = 0,48

b. Indicateur de scolarisation = (78.9 – 0) / (100 - 0) = 0, 8

c. Indicateur d’éducation = 2/3 (47,9%) + 1/3 (78,9%) = 0,582

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Attention : L’indicateur d’éducation est composé d’une pondération de l’indicateur
d’alphabétisation et de l’indicateur de scolarisation.

C. Indicateur du PIB/habitant = (log 2500 – log 100) / (log 40 000 – log 100) =
(3.397- 2) / (4.60 -2) = 0.525

Attention : dans le cas du PIB/ hbt nous utilisons un logarithme pour ajuster la valeur

D. L’IDH du Sénégal = (0.525+ 0,582 + 0,66) / 3 = 0.588

2. Quelques indicateurs alternatifs de croissance

Outres le PIB et l’IDH, on peut retrouver quelques indicateurs utilisés par


certaines organisations internationales pour mesurer la croissance et le bien-
être, la santé, etc. des populations. On a :

- L’épargne véritable ou Epargne Net Ajustée (ENA) : qui est un indicateur


de bien-être, mis au point par la Banque Mondiale, en 1999, pour
mesurer la variation de capital physique, humain et naturel. Cet
indicateur synthétique permet ainsi de tenir compte des dimensions
humaine et environnementale dans le processus de création ou de
destruction de la richesse et aussi mesurer la soutenabilité du
développement. L’ENA est égale à l’épargne nationale nette
augmentée des dépenses d’éducation, diminuée d’une part, de
l’épuisement en énergie, minéraux et ressources forestières, et d’autre
part, des dommages causés par le dioxyde de carbone et les émissions
de particules.
- L ’indicateur de bien-être économique (IBEE) : élaboré par les Canadiens
Lars Osberg et Andrew Sharpe, cet indicateur permet de mesurer le bien-
être et la prospérité de certains pays. L’IBEE est construit en faisant la

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moyenne de quatre indicateurs synthétiques, portant respectivement,


sur les flux de consommations effectives par habitant, le stock de
richesse, les inégalités et la pauvreté économique (répartition des
revenus) et le degré de sécurité ou d’insécurité économique.
- L’Indicateur du progrès véritable (IPV ou Genuine Progress Indicator) :
cet indice cherche à mesurer le bien-être économique réel, afin
d’apprécier l’évolution de la qualité de vie des populations et sa
durabilité. L’IPV = Consommation personnelle - ajustement économique
(inégalités de revenus, dette extérieure nette, coût des biens durables) -
ajustement social (coût des délits, des accidents de voiture, des
déplacements quotidiens, des « fractures » familiales, du chômage et la
diminution du temps de loisir) – (ajustement environnemental (coûts de
la réduction de la pollution domestique, de la pollution de l'eau, de l'air,
de la pollution sonore, pertes de terres humides (marécages...),
réduction des terres cultivées, destruction de forêts anciennes, de
ressources non renouvelables…) + ajustements bénéfiques (valeur du
travail domestique, valeur du bénévolat...)

On a aussi d’autres indicateurs alternatifs de croissance, tels que : l’indice de


santé sociale (indicateur sociale pour capter les performances sociales du
pays) ; l ’empreinte écologique (indice environnementaux qui ne s’intéresse
qu’aux ressources renouvelables) ; l’indice de durabilité environnementale
(ESI) et l’indice de performance environnementale (EPI) développé par les
universités Yale et Columbia dans les années 2000, pour aider à la décision en
matière d’environnement ; l’indice de bien-être économique durable (IBED ou
Index of Sustainable Economic Welfare ou ISEW) ; les PIB verts ; etc.

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