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ECONOMIE DU DEVELOPPEMENT
SOMMAIRE
Introduction…………………………………………………………………………..3
1. La croissance économique………………………………………………………....3
2. La définition du concept de développement……………………………………….8
3. La classification des économies en développement par les institutions
internationales……………………………………………………………………...8
Introduction
Trois aspects sont abordés dans cette partie introductive à savoir la croissance économique, la
définition du développement et la classification des économies en développement par les institutions
internationales.
1. La croissance économique
1.1. Quelques définitions
À court terme, les économistes utilisent plutôt le terme d'« expansion », qui s'oppose à la
« récession », et qui indique une phase de croissance dans un cycle économique.
En pratique, l'indicateur le plus utilisé pour mesurer la croissance est le produit intérieur brut ou
PIB. Il est mesuré « en volume » ou « à prix constants » pour corriger les effets de l'inflation.
Le taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB. On utilise souvent la croissance du PIB
par habitant comme indication de l'amélioration de la richesse individuelle, assimilée au niveau de
vie
Le développement est une notion plus qualitative avec notamment le changement des structures du
pays. On peut ainsi assister à une croissance sans réel développement.
L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de la croissance économique. Il est
pour cela l'objet de plusieurs critiques.
Il ne mesure ainsi pas, ou mal, l'économie informelle. Une part importante des transactions, non
déclarée, est ainsi perdue pour les statistiques comme le fisc. Même s'il prend en compte la
production des activités non marchandes, il ne mesure pas l'activité de production domestique
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(ménage, potagers, etc.). Selon la boutade d'Alfred Sauvy, « il suffit de se marier avec sa cuisinière
pour faire baisser le PIB ».
Il ne mesure que les apports de valeur ajoutée dans l'immédiat (sur une année). Les effets de long
terme, notamment dans des services tels que l'Education ou la Santé, ne sont pas ou mal
comptabilisés à travers leur impact sur la production.
Le PIB ne mesure que la Valeur Ajoutée produite par les agents économiques résidents. Il ne prend
donc pas en compte les transferts de ressources internationaux, alors que ces derniers représentent
souvent une part importante de leur richesse nationale. Il est possible d'utiliser un outil plus
pertinent tel que le Revenu national brut.
Le PIB ne mesure pas réellement le développement, le progrès en lui-même; mais juste l'activité
économique, pourvoyeuse d'emplois. Peu importe s'il y a progression de la société dans l'absolu : le
fait est que toute augmentation de la Valeur Ajoutée signifie in fine un emploi et des revenus pour
ceux qui y contribuent. À partir de là, on suppose la création de richesse par la dynamique de
l'augmentation de la production.
• L’optique de la production
PIB = somme des Valeurs Ajoutées (VA) marchandes et non marchandes + Taxe sur la Valeur
Ajoutée (TVA) + Droits de Douanes (DD)
• L’optique des revenus
PIB = RS+EBE+T(Y,M) - SE, avec RS = rémunération des salariés, EBE = 'Excédent brut
d'exploitation, SE = subventions d’exploitation et T(Y,M) = impôts liés à la production (Y) et aux
importations (M)
• L’optique des dépenses
PIB= CF+I+(X-M), avec CF la consommation finale, I l’investissement, X les exportations, et M les
importations.
1. Quel diagnostic peut-on porter sur le commerce extérieur de cette économie en 2022?
2. Calculer le PIB du GONDOUANA selon les optiques possibles en 2022
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II.
Soient 4 entreprises A, B, C et D. L’entreprise A minière, extrait du minerai du fer. L’entreprise B
d’acier, fabrique des tôles et des blocs d’acier à partir du fer. L’entreprise C, entreprise automobile,
fabrique des automobiles à partir de l’acier. L’entreprise D, fabriquant de machines et robots utilise
de l’acier. Par ailleurs on dispose des informations suivantes :
- A a produit et vendu 50 000 tonnes de minerai, à 200 F la tonne, ses achats se réduisent à l’achat
d’une machine fabriquée par D, pour 10 000 000 F.
- B a produit 15 000 tonnes de tôles à 3 000 F la tonne, acheté et utilisé tout le minerai produit par A
- C a fabriqué et vendu 5 000 automobiles aux ménages à 15 000 F chacune et a acheté pour
20 000 000 F de tôles à B mais n’en a utilisé que pour 18 000 000 F pour fabriquer ses voitures. En
plus C a importé de l’étranger 5 000 moteurs, chaque moteur est évalué à 4 000 F. et a aussi
acheté les 2 robots fabriqués par D valant chacun 5 000 000 F.
- D a acheté et utilisé pour 10 000 000 F de tôle. Calculer le PIB de cette économie.
III.
Le tableau qui suit donne les informations statistiques nécessaires au calcul du PIB du
GONDOUANA.
Tableau : les opérations des comptes de production de l’économie en prix courants (milliards de
francs).
- la religion peut expliquer le fatalisme ou le dynamisme, la mobilité ou le repli sur soi. Il en est
de même de la mentalité générale ou de la culture du peuple ;
- l’état sanitaire du pays et surtout le niveau d’éducation ont un impact très important, surtout sur
la productivité.
1.3.2. Le capital
Le capital technique est composé de l’ensemble des biens utilisés pour produire des biens et des
services. Il comprend :
a) L’investissement matériel
La formation du capital est réalisée par l’investissement matériel. L’acquisition de biens nouveaux
pour accroître le capital constitue l’investissement brut (appelé aussi formation brute de capital
fixe). L’investissement net tient compte de la dépréciation du stock de capital évaluée par
l’amortissement.
b) L’investissement immatériel
Certaines dépenses sont considérées comme des investissements de par leur effet sur la capacité de
production de l’entreprise. On les appelle investissements immatériels (dépenses de recherche-
développement, de formation, de marketing, achats de brevets, de logiciels…).
L’investissement est probablement le facteur économique principal de la croissance :
- l’investissement de capacité augmente directement la quantité produite, l’investissement de
productivité permet une baisse de couts facilitant la progression des ventes et de la production
(ce qu’on appelle un cercle vertueux) ;
- Keynes avec son multiplicateur d’investissement montre qu’un investissement initial entraine
dans l’économie une distribution en cascade de revenus et de consommation, qui fait que la
consommation finale est toujours supérieure à cet investissement initial. C’est donc un véritable
processus de croissance qui se déclenche ;
- des études empiriques ont montré que les pays qui faisaient les plus grands efforts
d’investissement (le Japon par exemple), connaissent des taux de croissance très forts.
Posséder des richesses de sol (pour l’agriculture) et du sous-sol, matières premières (pour
l’industrie) favorise la croissance. La production est facilitée et des exportations de produits
agricoles et de matières premières peuvent fournir les capitaux nécessaires au développement.
Cependant, contrairement aux autres facteurs de la croissance, la richesse du sol et du sous sol n’est
pas indispensable. Il existe ainsi de pays qui disposent de nombreuses matières premières mais dont
le développement reste à venir (par exemple la République Démocratique du Congo, ex Zaïre) alors
que d’autres peu pourvus ont réussi un prodigieux développement (cas du Japon).
Notons par ailleurs que le progrès technique et l’échange international peuvent permettre de
combler une insuffisance de ressources naturelles.
1.4. Les étapes de la croissance selon Rostow.
Cette théorie est l’œuvre de ROSTOW (né en 1916). L’auteur expose dans cette théorie une vision
libérale de l’histoire des sociétés. Les étapes de la croissance sont en fait pour ROSTOW, celles du
développement : chaque société évolue sur un axe qui va des sociétés traditionnelles aux économies
les plus développées. Ainsi, les étapes de la croissance sont décrites comme ce qui suit.
Les économies sous-développées se trouveraient donc « en retard » par rapport aux économies
développées, se situant pour la plupart dans la deuxième et la troisième étape. Des obstacles,
essentiellement économiques (épargne et investissement), et socioculturels, freinent le
développement, mais l’analyse est optimiste : le retard se comblera. Il suffirait de prendre modèle
sur les pays développés pour avancer sur la voie du développement.
De vives critiques ont été adressées à cette analyse. La principale concerne l’analogie supposée
entre l’Europe et l’Amérique au 19è siècle et les PED au 20è siècle (la démographie, les revenus, le
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niveau des techniques, les coûts de transport, les coûts des investissements, les structures politiques,
etc. ne sont pas comparables). Les facteurs qui entretiennent le sous-développement et des voies
autres que capitalistes sont ignorés.
Cependant, cette lecture optimiste est adoptée par la majorité des auteurs libéraux. Le rôle du
marché apparait comme essentiel pour qu’un pays progresse dans la voie du développement. Ce qui
n’exclut pas un interventionnisme de l’Etat pour impulser le processus de croissance, notamment en
favorisant l’accroissement de l’investissement et l’épargne avant de laisser libre cours aux forces du
marché. L’aide publique au développement et les transferts de technologie occidentale sont aussi
susceptibles d’atténuer les difficultés de passage d’une étape à une autre ou de raccourcir les délais
d’évolution.
2. La définition du concept de développement
Pour A. O. Hirschman (né en 1915), l’économie du développement se caractérise par le refus d’une
conception unique de l’économie (mono-économisme) par l’affirmation d’une communauté
d’intérêts entre les pays riches et les pays pauvres.
Dans cette optique, le développement qui articule des transformations économiques et financières et
des transformations psychologiques, sociales, politiques et institutionnelles se différencie de la
croissance.
Plusieurs termes sont utilisés par les organismes internationaux pour parler du développement :
« pays sous-développés » dans les années 1960, « pays en voie de développement » dans les
années 1970, « pays en développement » (PED) depuis les années 1980.
Pour les économistes radicaux, il s’agit d’une périphérie (ou de « pays dominés »).
De multiples indicateurs économiques, sociaux et financiers publiés par les institutions
internationales donnent des éclairages pluriels sur le niveau de développement d’un pays conduisant
à des frontières mouvantes entre développement et sous-développement.
Elle opère dans son rapport annuel, une classification des pays selon le niveau du produit intérieur
brut (PIB) ou du produit national brut (PNB) par individu, en utilisant des parités de pouvoir d’achat
au lieu du taux de change courant. La théorie de la parité des pouvoirs d’achat (PPA) est l’une
des théories explicatives de la détermination des cours du change. Dans sa version « absolue »
formulée par K.G. CASSEL (1866-1945), elle considère qu’en longue période, la valeur d’une
monnaie par rapport à une autre est déterminée par le rapport des pouvoirs d’achat internes de ces
deux monnaies.
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La banque mondiale distingue les « économies à bas revenu » ayant un PIB/habitant ≤ à 935 $ ;
les « économies à revenu moyen » avec deux tranches intermédiaires (tranche inférieure : 936 $ ≤
PIB/habitant ≤ 3705 $ et tranche supérieure : 3706 $ ≤ PIB/habitant ≤ 11 455 $), les « économies
à haut revenu avec un PIB/habitant ≥ à 11 456 $.
Au contraire, le groupe des pays émergents, qui fait encore partie des pays à revenu intermédiaire,
connait une évolution encourageante marquée par une accélération d’une croissance économique
orientée vers l’exportation avec un essor de l’industrie manufacturière (plus de 25% du PIB).
Ainsi, depuis le milieu des années 1960, les nouveaux pays industriels (les quatre « dragons » :
Corée du Sud, Taiwan, Hongkong, Singapour) ont été suivis par d’autres pays (Brésil, Mexique,
Thaïlande, Philippines, Malaisie) et depuis la décennie 1990, la Chine et l’Inde.
Le PNUD considère que le développement ne se limite pas à un niveau de vie décent mais qu’en
tant que « processus centré sur l’homme », il peut diverger des performances économiques.
Le PNUD oriente l’appréciation du degré de développement vers les posibilités élargissant les
choix qui s’offrent à chaque individu pour mener une vie longue et accéder à la connaissance. Dans
ses rapports, le PNUD insiste sur l’élargissement des libertés, la diminution du sexisme, la
tolérance au multiculturalisme, la lutte contre la pauvreté.
L’indicateur phare est, depuis 1990, l’indicateur de développement humain (IDH), calculé à partir
des variables : revenu, espérance de vie, alphabétisation des adultes, nombre moyen d’années
d’études (en différenciant le primaire, le secondaire et le supérieur).
La position globale de chaque pays se situe entre 0 et 1, et les pays sont eux-mêmes regroupés en
trois catégories selon que leur développement humain est faible (IDH inférieur à 0,5), moyen
(compris entre 0,5 et 0,799) ou élevé (supérieur à 0,8). D’autres indicateurs intégrant les dimensions
gouvernance politique et économique, genre, pauvreté humaine, environnement etc. complètent
l’IDH
Signalons que les différents indicateurs de la BM, de la CNUCED, ou du PNUD font l’objet des
débats en infirmant ou validant un certain nombre de lois du développement
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Les objectifs de développement sont ceux que les techniciens du développement mettent à
l’appréciation des décideurs et autres acteurs chargés de conduire les politiques économiques et de
choisir, en dernière instance, les instruments et moyens de leur mise en œuvre. Ces objectifs sont
reliés aux facteurs ou structures de nature économique, politique ou sociale qui facilitent ou au
contraire brident les politiques économiques.
Ils peuvent être classés en deux catégories, ceux qui sont relatifs à l’économie interne et ceux
concernant les relations avec l’extérieur dans une économie ouverte.
L’analyse des caractéristiques économiques et même extra-économiques des PSD montre à souhait
que les structures économiques, politiques et sociales de ces pays sont traversées par des distorsions
structurelles et des dysfonctionnements qui constituent autant de handicaps ou de freins pour le
succès des politiques économique et sociale. Ces éléments sont bien connus et fonctionnent comme
des contraintes qu’il faut préalablement lever. Il s’agit de la croissance, de l’intégration de
l’économie et sa diversification, de la mise en place d’institutions démocratiques et de la formation
des ressources humaines.
Quelle que soit la société dans laquelle les citoyens désirent vivre, seule la croissance permet de
sortir des manques issus du sous-développement et de donner des marges de manoeuvre aux
politiques. Aujourd’hui et dans le cadre des PSD, elle n’est plus le résultat d’un système
économique (libéral, socialiste ou tout autre) mais un objectif que vise tout pays lancé sur les
sentiers du développement pour accroître le niveau des forces productives matérielles et humaines et
le bien-être des populations. Etant le produit de la combinaison de plusieurs facteurs, il revient aux
économistes et aux techniciens de développement d’élaborer les politiques possibles de croissance,
de fixer le taux que durablement le pays peut soutenir, compte tenu des ressources dont il peut
disposer. Il leur revient également de sélectionner les moyens cohérents pour atteindre les objectifs
retenus. Tous ces schémas et leur réalisation sont soumis à l’arbitrage des décideurs qui les
transforment en volonté politique.
La plupart des pays africains présente un ensemble de désarticulation structurelle de l’espace qu’il
faut corriger pour créer une plus grande cohérence permettant une libre circulation des hommes et
des biens préalables au fonctionnement d’un marché. On observe une véritable fracture territoriale
qui procède à une distribution très inégale de la population par suite d’une urbanisation rapide se
concentrant sur un espace bien réduit du territoire. Ce mouvement s’accompagne avec son
corollaire : le déclin continu des régions. De plus la mégapole exerce des effets d’attraction sur les
hommes, les capitaux, les marchandises, les services, la vie intellectuelle et sociale. Alors, il s’opère
un double jeu : d’un côté des effets d’attraction (spread effects) et de l’autre des effets
d’appauvrissement (backwash effects) pour les régions de l’intérieur. Ces derniers effets se
manifestent sous des formes diverses : émigration des éléments les plus jeunes et les plus actifs vers
la mégapole, émigration des capitaux, faibles opportunités d’investissement et d’industrialisation,
régression de l’agriculture et insuffisance des services publics.
Pour corriger ces déséquilibres, il faut alors développer conséquemment les infrastructures de base,
les moyens de communication et de transport qui brisent les petites économies fermées et
autarciques et les rattachent au réseau des échanges internes, promouvoir la décentralisation des
infrastructures et institutions de modernisation de la vie économique et sociale : école, santé, réseau
d’institutions de crédit spécialisées et adaptées aux conditions existantes.
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Beaucoup de pays africains ont parcouru un long chemin sur la voie de l’achèvement d’une
démocratie ouverte, libérale, pluraliste, favorable au développement de l’initiative privée et à la
bonne marche des affaires. Dans la bonne moyenne des pays africains, la construction d’un Etat de
droit s’appuyant sur des institutions administratives et judiciaires indépendantes est une condition
sine qua non du développement.
Il doit être loisible aux citoyens d’aller et venir, de participer à la gestion des affaires publiques
comme d’entreprendre, sans que ces libertés puissent être obstruées ni remises en cause par la
puissance publique. Cette dernière tentera au contraire d’accompagner leurs efforts en les gênant le
moins possible. La meilleure preuve en est la souplesse avec laquelle l’administration contrôle le
développement des activités économiques, que ces dernières relèvent ou non du secteur formel.
Le fonctionnement régulier d’un cadre démocratique doit se généraliser en Afrique et se mesurer à
l’aune de lois et règlement qui assurent et facilitent :
- D’abord, la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ;
- Ensuite, l’existence et le fonctionnement de contrepouvoirs comme une société civile forte et
active, un organe anticorruption indépendant, une commission indépendante des droits de l’homme
et des structures d’harmonisation et d’exécution des activités liées aux femmes ;
- En outre, la mise en place d’un système électoral transparent capable d’organiser des élections
libres et disputées pour que la sanction démocratique puisse effectivement s’exercer ;
- Enfin, le fonctionnement sans entrave d’une administration publique à la fois compétente, efficace,
souple et transparente. Bien souvent, si les politiques tardent à produire des résultats, ce serait
essentiellement à cause d’une administration inefficiente dont il faut limiter l’inclinaison à la
corruption.
Dans un monde où les produits, les capitaux et les technologies circulent et s’échangent librement,
ce sont les ressources humaines qui font la différence. Comme l’observe Samuel PISAR, c’est la
ressource humaine qui différenciera les performances des divers pays. Dans ces conditions, il
devient nécessaire d’opérer des investissements massifs dans la formation des hommes.
Ils se réduisent à la recherche de voies et moyens pour tirer grand profit de la mondialisation. Il est
complètement douteux que les PSD puissent se déconnecter du système mondial d’échanges et
paiements : ils le sont déjà de fait. Le problème est plutôt de s’ouvrir par des exportations en vue de
trouver les recettes nécessaires au financement des importations d’équipement. Egalement, ils
doivent aménager leur environnement pour le rendre plus incitatif pour attirer les investissements
directs étrangers surtout dans le contexte actuel de baisse drastique de l’aide publique au
développement.
Dans le cas de l’Afrique il faudra développer le commerce intra-africain par des processus
d’intégration.
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Plusieurs théories ont été mises en place pour comprendre les mécanismes du développement. On
peut les classées en trois groupes :
- Les analyses en termes de retard de développement ;
- Les analyses qui mettent l’accent sur les spécificités des pays en développement ;
- Les analyses plus hétérogènes qui mettent en relation les caractéristiques du sous-développement
avec l’expansion internationale du capitalisme.
Deux analyses sont examinées à savoir la théorie des étapes de la croissance et la théorie de la
spécialisation internationale ou théorie de la croissance transmise.
II. Les analyses basées sur les spécificités des pays en développement
Le champ de l’économie du développement qui s’est élaboré dans les années 1950 met l’accent sur
ce qui différencie les PED des pays développés.
Pour certains auteurs, ces économies souffrent d’un sous-emploi généralisé lié à une faible efficacité
marginale du capital et à une insuffisance de la demande effective. Elles seraient victimes de cercles
vicieux de la pauvreté ou en situation d’équilibre de pauvreté.
R. NURKSE (1907-1959) a mis l’accent sur la théorie de cercles vicieux de la pauvreté.
Les pays sous-développés, en raison de la faiblesse de la demande interne liée aux faibles revenus,
sont dans l'incapacité de lancer des projets d'investissement rentables et capables de déclencher le
processus de développement.
Du côté de l'offre, la faible capacité d'épargne résulte du bas niveau de revenu réel qui lui-même
reflète la faible productivité qui résulte, à son tour, du manque de capital, un manque de capital qui
lui-même est le résultat de la faible capacité d'épargne ; ainsi, le cercle est fermé.
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D’autres auteurs avancent des explications en termes de dualisme. Les économies des pays pauvres
seraient caractérisées par la juxtaposition d’une économie « moderne » et d’une économie «
traditionnelle ». Mais, alors que certains économistes comme R. NURKSE considèrent que le
dualisme peut constituer une entrave sérieuse et bloquer les transformations du secteur traditionnel,
d’autres auteurs comme A. LEWIS (1915-1991) ne voient dans le dualisme qu’une situation
transitoire. Pour F. Perroux (1903-1987), il s’agit plutôt d’une désarticulation de ces économies : la
croissance du secteur moderne ne se propage pas au secteur traditionnel.
Le dualisme nécessite la mise en place des politiques de développement : aide extérieure pour les
uns (A. LEWIS), politique de croissance équilibrée (P. ROSENSTEIN-RODAN et R. NURKSE) ou
de croissance déséquilibrée (F. PERROUX, A. HIRSCHMAN) pour les autres. Les plus radicaux
estiment nécessaire une planification étatique des investissements ainsi qu’un certain
protectionnisme
La thèse de la dégradation des termes de l’échange a fait l’objet de controverses depuis les années
1950. Les principales critiques ont porté en particulier sur les choix méthodologiques de R. Prebish.
Ainsi, selon P. Bairoch (1930-1999), entre 1914 et 1929 les prix des matières premières ont baissé
par rapport aux produits manufacturés, mais en prenant une plus longue période, 1876-1958, on
observe une amélioration des résultats. Le débat n’est pas clos puisque certains auteurs concluent à
une stabilité en longue période, mais la controverse a perdu une partie de son intérêt car les produits
manufacturés occupent une place beaucoup plus importante dans les exportations des PED.
3. 2. L’école de la dépendance
nature de l’Etat pour instaurer des reformes agraires, exercer un contrôle sur les firmes
multinationales, renforcer l’industrialisation et favoriser la diversification des exportations.
La création d’entreprises publiques, la planification et l’intégration économique régionale,
notamment sur le plan industriel, sont préconisées pour remédier au problème de l’étroitesse du
marché.
A. G. FRANK (1929-2005) inscrit son analyse dans une perspective plus radicale. Les causes du
développement sont avant tout externes et le développement des uns produit le sous-développement
des autres. Les pays périphériques sont devenus capitalistes dès le 17è siècle car produisant pour le
marché et le profit. Ainsi se serait créé le système centre-périphérie dans lequel les métropoles
s’approprient tout ou partie du surplus économique créé dans les colonies.
Cette thèse est prolongée par la théorie de l’échange inégal d’Arghiri Emmanuel (1911-2001).
Les difficultés des pays en développement trouvent leur origine dans la différence des taux de
salaire entre nations et dans la péréquation internationale des taux de profits. Les pays à bas salaires
vendent leurs marchandises à un prix inférieur à leur " prix de production ", même si leur
productivité est similaire à celle des pays industrialisés. Une partie de leur surtravail est donc
transférée à ces derniers et contribuent à leur appauvrissement. Deux hypothèses sont essentielles :
1°/ à travail égal les salaires sont largement inférieurs dans les pays sous-développés par rapport aux
pays développés ; 2°/ le taux de profit est le même pour tous les investissements, quel que soit le
pays où ils sont réalisés. Cette théorie a été critiquée. Certains marxistes lui reprochent de ne pas
prendre en compte une analyse de classes. Les pays développés, toutes classes confondues
exploitent les pays sous-développés. D'autre part, statistiquement, on observe plus une instabilité
qu'une détérioration généralisée et continue des termes de l'échange. En outre, d'autres facteurs
peuvent expliquer les phénomènes observés comme l'évolution de la demande ou du progrès
technique.
L’analyse marxiste des relations entre centre et périphérie est basée sur l’articulation des modes de
production. Dans un premier temps, l’expansion du capitalisme a pour conséquence d’intensifier,
sinon de créer, des sphères de production précapitalistes dans la périphérie (« pillage » des hommes
et des richesses). Ce processus implique une alliance avec la classe dirigeante autochtone. Dans une
seconde étape, le capitalisme l’emporte sur le mode de production précapitaliste. L’agriculture se
transforme, les industries artisanales locales reculent. Toutefois, la pénétration de capitalisme est
lente, notamment dans l’agriculture. Mais les rapports de production précapitalistes devraient
disparaitre dans un troisième stade. Le caractère désarticulé de l’appareil productif ne correspond
donc pas à un retard mais aux difficultés de la phase de transition vers le capitalisme avec une
prolétarisation et une pauvreté croissantes (accumulation primitive).
Dès le début des années 1980, la crise de la dette du tiers-monde et sa gestion ont introduit les
institutions de Bretton Woods dans le débat sur le développement à travers les recommandations du
Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale. Le consensus de Washington,
directement inspiré des analyses libérales, devient la nouvelle orthodoxie du développement. Après
les plans de stabilisation (freinage de la demande) visant à rétablir à court terme le solde positif de
la balance des paiements, des politiques d’ajustement structurels (PAS) se généralisent en
privilégiant les réformes de structures et l’orientation de la production vers le marché mondial.
L’aide est liée au respect de l’ajustement structurel (privatisations, rétablissement des équilibres
macroéconomiques, assainissement financier
Mais les PAS s’accompagnent d’une hausse du chômage, des inégalités, de la précarité sociale et de
la pauvreté. Selon le rapport sur le développement dans le monde de 1995, la Banque Mondiale
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constate qu’entre 1980 et 1993, plus de la moitié des PED ont connu une croissance négative. Seul
un petit groupe de pays émergents a « convergé » et dix pays seulement ont eu un taux de croissance
supérieur d’un point à la moyenne des pays à revenu élevé. Les limites des politiques d’ajustement
structurel pour impulser une dynamique de croissance ouvrent sur de nouveaux éclairages sur le rôle
de l’Etat, en particulier dans les expériences de développement asiatique.
A. SEN met l’accent sur la démocratie. Selon lui, une des libertés fondamentales est celle qui
favorise l’accès au marché, sans pour autant faire de la voie occidentale la seule voie du
développement économique. Les régimes démocratiques ont plus d’incitations à prendre des
mesures préventives efficaces pour lutter contre les famines. « De la même manière,
l’industrialisation, le progrès technique ou les avancées sociales contribuent, dans une large mesure,
à étendre la liberté humaine ».