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LES POINTS SAILLANTS A RETENIR ESSENTIELLEMENT EN DROIT ADMINISTRATIF 28\07\2020

AVANT PROPOS
Le fascicule que je vous présente, résume les points saillants du module sur la théorie

générale de l´administration.

Le module en question, traitant de la théorie générale de l´administration proposé aux


étudiants en licence 2 et 3 est subdivisé comme suit :
I. Définition, caractères et sources du droit administratif

II. Les actes administratifs unilatéraux et leur régime juridique

III. Le contrôle de l’administration

IV. Les différentes catégories de recours administratifs

V. Les recours contentieux : Cas du recours pour excès de pouvoir ou REP

VI. La théorie du service public

VII. Activités économies de l’entreprise et partenaires de droit public 1


VIII. Les contrats administratifs, les procédés contractuels et leur régime juridique

IX. La police administrative

X. La Responsabilité administrative

NB : Vous trouverez des réponses parfois longues aux questions posées, mais c´est dans le
souci de mieux appréhender le sens global des concepts et d´avoir un aperçu sur les points
saillants de la théorie générale de l´administration.

Dr HASSAN Aissatou |
LES POINTS SAILLANTS A RETENIR ESSENTIELLEMENT EN DROIT ADMINISTRATIF 28\07\2020

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LES QUESTIONS ESSENTIELLEMENT FORMULEES
EN DROIT DE LA THEORIE GENERALE DE L´ADMINISTRATION
NIVEAUX LICENCES 2 ET 3
FILIERES ADM, AGO, GRH, MGP

Dr HASSAN Aissatou |
LES POINTS SAILLANTS A RETENIR ESSENTIELLEMENT EN DROIT ADMINISTRATIF 28\07\2020

1. Quelle définition pouvez-vous donner du droit administratif ?


2. Quel est l´Arrêt célèbre considéré comme la poutre maitresse jurisprudentielle du droit
administratif ?
3. Qu´est-ce qu´a apporté un tel arrêt dans les règles qui doivent régir désormais
l´administration publique ?
4. Définition de l´acte administratif unilatéral.
5. Indiquez les différents actes réglementaires émanant du pouvoir politique.
6. Est-ce que la détermination de l´autorité compétente à prendre des actes administratifs
est- elle toujours faite par les lois et règlements ?
7. Qu´entendez-vous par la théorie de l´exclusion des questions préjudicielles ?
8. Indiquez les institutions et collectivités décentralisées qui ne peuvent agir que
collectivement et les autorités d´Etat qui n´ont de décision qu’individuellement.
9. Quelle différence existe-t-il entre un acte administratif unilatéral et une décision ?
10. Quand dit-on qu´un acte administratif est une décision individuelle ?
11. Qu´est-ce qu´une décision implicite de rejet à côté d´une décision implicite
d´acceptation ?
12. Que doit-on retenir du principe de rétroactivité des actes administratifs ?
13. Donnez la signification des actes unilatéraux non décisoires. Puis relever la distinction
qui existe entre une Circulaire et une directive.
14. Distinction entre une circulaire interprétative et une circulaire règlementaire ou
exécutoire.
15. Donnez la liste des autres actes unilatéraux non décisoires que vous connaissez.
16. Indiquez la procédure d’élaboration des actes administratifs. 3
17. Quelle appréciation faites-vous de la règle de l’examen particulier de l´affaire avant
toute décision de l´autorité administrative compétente ?
18. Qu´entendez-vous par l’organisation de la contradiction avant toute décision de
l´autorité administrative compétente ?
19. Pourquoi l´autorité administrative doit- elle motiver sa décision ?
20. Comment s´opère le contrôle de l´administration ?
21. Qu´entendez-vous par Contrôle juridiction ou non juridictionnel de l´administration ?
22. Relevez les particularités du contrôle non juridictionnel interne et externe
23. Expliquez cette citation « L’autorité investie du pouvoir de nomination a compétence
pour prononcer la cessation de fonction ».
24. Que dit la règle en droit, en cas de désinvestiture de l’autorité compétente ?
25. Quelles sont les deux institutions qui pallient à l’absence ou à l’empêchement, de
l’autorité compétente ? Donnez en leur signification juridique.
26. Comment entre en vigueur les règlements et les décisions non règlementaires ?
27. Qu´entendez-vous par retrait et abrogation d´un acte administratif ?
28. Qu´entendez-vous par délégation de compétences ?
29. Quels sont les effets qu´emporte la délégation de pouvoir ?
30. Quelle distinction établir entre la délégation de pouvoirs et la délégation de signature ?
31. Indiquez les critères distinctifs du contrat administratif par rapport au contrat de droit
privé.
32. Indiquez les différents contrats administratifs qui peuvent être conclus.
33. Quel caractère peut revêtir un contrat conclu entre une personne publique et une
personne privée ?

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34. Est-ce que le contrat conclu entre personnes de droit privé ayant pour objet l´exécution
d´un service public ou d´un marché a-t-il un caractère administratif ?
35. Distinguez entre travaux publics et marchés publics.
36. Indiquez les prérogatives de la puissance publique dans les contrats administratifs.
37. Quels sont les droits du cocontractant de la personne publique ?
38. Quelles sont les causes d´extinction des contrats administratifs ?
39. Indiquez les différents procédés contractuels admis dans la pratique au Niger.
40. Dites parmi ces procédés contractuels, celui qui est couramment utilisé dans la
conclusion des contrats administratifs ?
41. Qu´est-ce qu´un recours administratif ?
42. Distinguez les différents recours administratifs et leur signification respective.
43. Qu´est-ce qu´un recours contentieux ?
44. Les différents types de recours contentieux.
45. Définissez le recours pour excès de pouvoir et indiquez sa particularité.
46. Quelles sont les conditions de recevabilité d´un recours pour excès de pouvoir ?
47. Quels sont les cas d´ouverture d´un recours pour excès de pouvoir ?
48. Peut-on définir le service public ?
49. Que dit-on de l´activité économique entreprise par une personne publique ou privée
lorsque cette activité touche l´intérêt général ?
50. Indiquez les activités économiques de l´entreprise qui relèvent du service public et
celles qui relèvent du des travaux publics.
51. Quels sont les modes de gestion du service public applicables que vous connaissez ?
52. Qu´est-ce qu´un Etablissement public (EP) par rapport à un Etablissement d´utilité 4
publique ?
53. Quels sont les principes auxquels sont soumis les Etablissements publics ?
54. Définissez un EPA, et un EPIC.
55. Quelle signification donnez-vous à la concession de services publics ?
56. Définir la police administrative.
57. Quelle distinction peut – on relever entre la police administrative et la police judiciaire
?
58. Quelle remarque faites-vous entre une police administrative générale et une police
administrative spéciale ?
59. Indiquez respectivement les autorités administratives investies du pouvoir de police
administrative générale ou du pouvoir de police spéciale
60. Qu´entendez-vous par théorie : du fait du prince et de l’imprévision ?

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REPONSES PROPOSEES

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1. Le Droit Administratif regroupe l’ensemble des règles qui régit l’organisation des
collectivités publiques et du service public, ainsi que les rapports avec les administrés.

2. L´Arrêt célèbre considéré comme la poutre maitresse jurisprudentielle du droit


administratif est l´arrêt BLANCO.

3. Cet Arrêt énonçait que « l’administration, puissance publique, ne peut être régie
par les principes qui sont établis dans le code civil pour les rapports de particuliers
à particuliers », elle a ses règles spécifiques, qui varient suivant les besoins du service
public et la nécessité de concilier les droits de l’Etat et les droits privés.

4. L´acte administratif unilatéral est le « moyen par lequel les organes de l’action
administrative imposent ou confèrent par leur seule volonté aux administrés des
obligations ou des droits ».

5. Les différents actes réglementaires émanant du pouvoir politique sont :


a) Le décret : il relève en principe de la compétence du Premier ministre, mais le Président
de la République se voit reconnaître une compétence d’exception.

On distingue plusieurs catégories de décrets :


- Les décrets pris en conseil des ministres qui sont signés par le Président de la
République avec le contreseing de tous les ministres,

On distingue également selon l’objet du décret ceux que l’on appelle : 6


- « Décrets autonomes » car ils sont pris par la seule initiative du pouvoir exécutif,
- et les « décrets dits d’application » pris pour préciser les conditions de mise en œuvre
d’une loi.

b) Les arrêtés : on les distingue selon l’autorité administrative qui les a pris.
- Arrêtés ministériels ou interministériels, pris par un ou plusieurs ministres,
- Arrêtés préfectoraux pris par les préfets,
- Arrêtés municipaux pris par les maires.

c] Les circulaires et les directives, qui sont considérés comme des actes administratifs
non décisoires.

6. Non, la détermination de la compétence de l’autorité à prendre telle ou telle décision


(acte) n’est pas toujours faite par les lois et règlements, raison pour laquelle il faudra
voir du côté des règles jurisprudentielles telles que :

 Celles issues de la théorie de l’exclusion des questions préjudicielles et du parallélisme


des compétences,
 Celles applicables en cas de désinvestiture, d’empêchement ou d’absence de l’autorité
compétente,
 Ou celles issues des délégations de compétences.
7. La théorie de l´exclusion des questions préjudicielles veut dire que l’administration
doit passer outre aux difficultés mêmes sérieuses dont la résolution relève normalement

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des tribunaux judiciaires en ce qui concerne le fonctionnement régulier de son action.


Selon LAFERRIERE, auteur de ladite théorie il ne doit pas y avoir de questions
préjudicielles devant l’administration active car « l’administrateur ne juge pas, il agit,
et il agit toujours à ses risques et périls ».

8. Il faut apprécier que :


 Les institutions et collectivités décentralisées qui ne peuvent agir que collectivement
sont :
- Pour les institutions publiques comme la COMINAK par exemple, c´est le Conseil
d´Administration {CA}
- Pour les collectivités décentralisées ce sont le conseil régional, le conseil départemental
ou le conseil municipal.
 Quant aux autorités d´Etat qui n´ont de décision qu’individuellement., nous
retenons [le Président à travers son décret autonome, le Premier ministre à travers lui
aussi un décret, le ministre à travers son arrêté ministériel]

9. L’acte administratif unilatéral est cet acte, destiné à régir le comportement des
individus qui sont étrangers à son élaboration. En principe un recours formé contre un
tel acte est irrecevable devant le juge administratif.
Alors que seule la décision peut être déférée à la censure du juge administratif et
notamment par la voie du recours pour excès de pouvoir. Ainsi c’est essentiellement
par le jugement des recours exercés contre les décisions que la juridiction
administrative exerce son contrôle sur la légalité des actes administratifs.
7
10. Un acte administratif unilatéral s´assimile à une décision individuelle, lorsque la
manifestation de volonté de son auteur se traduit par l’édiction d’une norme destinée à
modifier l’ordonnancement juridique ou bien, au contraire à le maintenir en l’état.
11. Les décisions implicites de rejet : sont en fait la consécration de l’expression
jurisprudentielle. Celle-ci illustre que le fait pour l’administration saisie d’une demande
de garder le silence pendant un certain temps s’assimile à l’édiction d’une décision de
rejet de la demande. Pour le droit administratif, la règle est : qui ne dit mot refuse.
Alors que les décisions implicites d’acceptation, sont acceptées comme telles, car la
règle générale selon laquelle le silence vaut rejet a été l’objet d’un nombre croissant de
dérogations édictées par voie législative ou réglementaire. Exemple : en matière de
permis de construire ainsi que de démolir, l’état de droit est plus raffiné ; Il incombe à
l’autorité compétente de faire connaître aux demandeurs (par lettre recommandée) la
date avant laquelle une décision lui sera notifiée. Si aucune décision ne lui est notifiée
avant cette date, la lettre vaudra construire ou démolir.
12. Le principe de non rétroactivité des actes administratifs refuse à ce que les autorités
administratives fixent légalement l’entrée en vigueur de leurs décisions réglementaires
ou non à une date antérieure à celles-ci, selon les cas, de leur publication ou affichage,
de leur signature ou notification, ou de leur transmission à l’autorité de tutelle.

13. Par actes unilatéraux non décisoires : Ce sont des actes qui, parce qu’ils ne sont pas
des décisions, sont insusceptibles de recours. Mais cela ne veut pas dire que, lorsqu´ils
sont entachés d´illégalité qu´ils ne puissent pas être déférés à la censure du juge
administratif. Il s´agit des circulaires et des directives.

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La distinction à relever est que :


 La circulaire aide à la compréhension du droit, elle ne le crée pas. Très
souvent dans ces circulaires, l’autorité compétente interprète une loi ou un
règlement, indique la façon dont le texte doit être appliqué.
 La directive est un acte de rationalisation et de facilitation de l’action
administrative. Elle assure la cohérence des décisions à prendre et organise la
façon d’apprécier ce que doit être le contenu des décisions. C´est une ligne de
conduite, que le chef définit avec la préoccupation de prévenir ou de limiter le
risque de contradiction et de discrimination involontaire, qui pourrait apparaître
comme des manifestations regrettables d’arbitraire ou de légèreté dans
l’application d’une législation ou d’une réglementation déterminée.

14. La distinction est que :


 La circulaire interprétative est :
- Celle dans laquelle le chef de service recommande un certain comportement à ses
subordonnés,
- Celle qui ne comporte aucune conséquence juridique à l’égard des administrés,
- Celle qui interprète les lois et règlements ou se borne à préciser le sens,
- Celle qui rappelle une décision antérieure ou l’existence d’une réglementation.
 Alors que la circulaire dite réglementaire ou exécutoire est :
- Celle qui soumet la mise en œuvre des droits des administrés à des suggestions ou
l’entoure de garanties nouvelles,
- Celle qui contient une règle générale et impérative nouvelle. 8
Remarquons que : cette catégorie de circulaires {circulaires règlementaires} est susceptible
de faire l’objet de recours pour excès de pouvoir.
D´autres distinctions à retenir permet de dire que :
- L´on conclut généralement la circulaire par une formule insistant sur la nécessité du
respect des termes de l’acte.

Exemples : "J’attache du prix au respect strict des présentes instructions”


"J’en appelle une fois de plus à votre esprit de”
"Je vous invite à tenir la main personnellement à………….et à me rendre
compte des difficultés que vous rencontrez dans l’application des termes de la présente
circulaire etc…../……..”

- La circulaire est un document qui a beaucoup plus de portée que la note de service, sa
diffusion étant plus large.

15. Les autres actes unilatéraux non décisoires sont :


 Les vœux qui sont généralement exprimés par le Président de la République à
l’occasion de certains évènements,
 Les avis, les recommandations, et propositions peuvent consister en de réelles
décisions administratives. Exemple : avis aux importateurs et exportateurs émanant
du Ministère de l’économie et des Finances relativement à une situation donnée.

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 Les mises en demeure, lorsqu’elles sont constitutives de décisions, elles sont alors
assorties d’une menace de sanctions. Exemple : mise en demeure à un constructeur
d’interrompre des travaux sous peine de poursuite pénale, et pour celles qui
comportent la fixation de délai dans lequel l’intéressé devra se conformer à ce qui
lui est demandé.
 Les actes types (règlement type, statut type, cahier de charges type et contrat type),
sont des modèles soit proposés, soit imposés aux autorités administratives ou aux
organismes privés. Exemple : modèle de règlement sanitaire départemental, ou
modèle de cahier de charges des marchés ou de concession des services publics.
16. La procédure d’élaboration est multiforme. En effet, les décisions sont prises soit :
- Sur propositions,
- Au vu de résultats d’enquêtes publiques, comme les études d’impact,
- Sur avis consultatifs de certains organismes dont l’élaboration reste subordonnée à la
règle de l’examen particulier des circonstances ou à un examen contradictoire des
données auxquelles elles se rapportent.
17. L´ appréciation faites de la règle de l’examen particulier de l´affaire avant toute
décision de l´autorité administrative compétente veut dire que l´autorité ne peut pas
décider par une application pure et simple de ce que doit être la décision sans procéder
à son examen préalable.

18. L’organisation de la contradiction avant toute décision de l´autorité administrative


compétente commande selon des règles jurisprudentielles et des dispositions dans
certains cas, que l’autorité administrative ne décide pas sans que les intéressés aient été 9
mis en mesure de faire valoir leurs points de vue et de présenter leurs objections à la
décision projetée.

19. L´autorité administrative doit motiver sa décision prise pour plusieurs raisons :
 D´abord au nom du principe de la démocratie, les administrateurs doivent rendre
compte aux administrés des raisons pour lesquelles, ils se sont déterminés.
 Puis pour une bonne administration, l’obligation de motiver doit contraindre les
autorités administratives à examiner attentivement le bien fondé des décisions
qu’elles projettent.
 Ensuite l’obligation de motiver suppose un bon contrôle de l’administration, car la
connaissance des motifs des décisions permet aux intéressés de mieux apprécier s’il
y a pour eux matière à réclamation ou à recours.

20. Le contrôle de l´administration s´opère de deux [2] manières : il y a le contrôle


juridictionnel et le contrôle non juridictionnel.

21. Nous entendons par :


 Contrôle juridictionnel de l´administration, le contrôle de légalité des actes
du gouvernement par le juge administratif.
 Contrôle non juridictionnel, est le contrôle de l´action administrative qui
n´est pas exercé par le juge administratif. Il peut être interne ou externe.

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22. Les particularités lorsque le contrôle non juridictionnel est interne ou externe
sont les suivantes :
 Lorsqu´il est interne, on a :
- Le contrôle hiérarchique : admet à tout supérieur de modifier ou d´annuler les actes
de ses subordonnés qu´ils ne soient pas conformes à la légalité ou qu´ils ne lui
apparaissent pas opportuns.
- Les corps d´inspection, sont des organes administratifs présents dans la plupart des
ministères et relevant directement du ministre chargé du contrôle des services. Certains
services sont spécialisés {inspection générale de l´armée de l´air au sein du Ministère
de la défense. Certains sont à vocation générale [inspection générale qui relève du
Ministère des finances et de l´économie].
- Le contrôle financier qui est le dernier aspect du contrôle interne, est symbolisé par la
présence dans chaque ministère d´un fonctionnement rattaché au ministère du budget et
chargé de s´assurer de la régularité de la dépense à travers le contrôleur financier.
 Lorsqu´il est externe, il revêt deux [2] formes :
- Le contrôle politique qui est exercé par le parlement sur le pouvoir exécutif,
- Le contrôle administratif qui est exercé par les autorités administratives
indépendantes.
23. « L’autorité investie du pouvoir de nomination a compétence pour prononcer la
cessation de fonction ». Cela veut dire que par le jeu du parallélisme des compétences
en droit administratif, lorsque l´autorité détient toujours le pouvoir de nomination, c’est
elle que la règle désigne très naturellement pour défaire ce qu’elle avait fait.
24. La règle dit, en cas de désinvestiture de l’autorité compétente que pour une raison
ou pour une autre de ses fonctions, sa compétence se trouve généralement transférée
10
sans délai à celle qui a été nommée ou élue pour la remplacer.

25. Les deux institutions qui pallient à l’absence ou à l’empêchement de l’autorité


compétente sont l´intérim et la suppléance.
 Par intérim, il s´agit du remplacement provisoire d’un ministre par un autre, ou du
premier ministre par un ministre.
 Par suppléance, il s´agit du remplacement provisoire du Président de la République
(en cas de vacance ou d’empêchement) par le Président du Sénat ou (si ce dernier est
empêché) par l’exécutif (le Premier Ministre) cf constitution française art 7 alinéa 4.

26. L´entrée en vigueur des règlements diffère de celle des décisions non
règlementaires

 Les règlements emportent effet à l’égard de l’administration et des administrés, que


lorsqu’ils ont reçu la publication requise {décrets publiés au journal officiel et les
arrêtés ministériels publiés dans les bulletins officiels des divers ministères}.

Toutefois, il importe de mentionner que pour certains règlements, leur entrée en vigueur
se fait soit par le biais de la publication ou soit par l’affichage {décisions des autorités
décentralisées et déconcentrées}.

Parfois la publication ou l’affichage ne suffit pas à provoquer l’entrée en vigueur des


règlements. Il faut alors y voir d’autres mesures : la transmission. C’est ainsi que les
règlements pris par les autorités déconcentrées et décentralisées n’entrent en vigueur en

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plus de leur publication ou affichage que s’ils ont été transmis aux représentants de
l’Etat.

Il faut également reconnaître que d’autres règlements de (police), en plus de la


publication ou de l’affichage sont concrétisés sur le terrain par une signalisation
adéquate pour être opposables aux usagers de la route. Exemple : panneaux de
limitation de vitesse.

Dans d’autres cas, les règlements peuvent déterminer eux même la date de leur entrée
en vigueur à condition que leur publication le permette effectivement.

Par ailleurs, il peut arriver que les règlements ne soient applicables tant que les mesures
nécessaires pour apprécier leur modalité d’application n’ont été prises. Leur entrée en
vigueur est alors subordonnée à l’intervention de ces mesures.

 Les décisions non réglementaires : Il faut indiquer que les décisions d’espèce telles
que les déclarations d’utilité publique entrent en vigueur dans les mêmes conditions
que les règlements, c'est-à-dire en conséquence de leur publication ou de leur affichage.
Les décisions individuelles des autorités locales décentralisées et déconcentrées
soumises à transmission n’entrent en vigueur qu’après leur notification aux intéressés
ou après leur transmission à l’autorité de tutelle.

Selon un principe jurisprudentiel, l’entrée en vigueur de décisions favorables à leurs


destinataires et notamment qui sont de nature à leur conférer des droits, a lieu dès leur
signature.
11
Par contre les décisions qui sont défavorables à leurs destinataires n’entrent en vigueur
que par la notification qui leur en est faite.

27. Le retrait d´un acte administratif est l’annulation de la décision soit par la juridiction
administrative, soit par l’autorité administrative compétente. Cette annulation qui se
veut l’emploi du terme « retrait » admet alors que la décision n’est jamais existée.
L´abrogation d´un acte administratif consiste à mettre fin à l’existence d’une décision
seulement pour l’avenir, sans que les effets qu’elle a emportés au moment où elle était
en vigueur soient remis en cause.
28. La délégation de compétences est un transfert soit de pouvoir, ou soit de signature
d´un délégant envers un délégataire.

29. Les effets qu´emporte la délégation de pouvoir c´est que la délégation de pouvoir crée
un transfert juridique de compétences c'est-à-dire que l’autorité d’une délégation de
pouvoir est dessaisie de compétences transférées, il ne peut plus les exercer. Les
décisions qu’il prendra seront nulles et de nuls effets. Seules les décisions du délégataire
seront prises en compte.

30. La distinction est que la délégation de pouvoir est consentie à une autorité désignée
de façon abstraite, Es qualités alors que la délégation de signature est consentie à
l’autorité administrative nominativement désignée.

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31. Le contrat administratif se distingue du contrat de droit privé par ces critères
exceptionnels dont :
- Le critère organique {ce critère fait appel à la prépondérance de la puissance publique
dans le contrat administratif},
- L’exécution d’un service public {la notion de service public est liée à l’idée que l’Etat,
les collectivités territoriales (Régions, départements, communes) et les personnes
morales de droit public, doivent rendre aux citoyens un certain nombre de services ayant
un caractère universel et dont le coût n’est pas obligatoirement lié à la prestation qui a
été effectuée, mais à la nécessité que chacun puisse avoir accès aux services concernés},
- La clause exorbitante de droit commun {définie par la jurisprudence comme celle qui
confère aux parties des droits ou qui met à leur charge des obligations. Cette clause
exorbitante n’existe pas dans les relations privées}.
32. Les différents contrats administratifs qui peuvent être conclus sont :
- Les contrats relatifs à l’exécution de travaux publics,
- Les contrats de marchés publics,
- Les contrats de concession de travaux publics,
- Les contrats d’offres de concours,
- Les contrats assimilés à des marchés publics,
- Les contrats de délégation de service public,
- Les contrats d’engagement de personnels employés dans les services publics
administratifs.
- Les contrats conclus avec les usagers des services publics administratifs, etc.
33. Le caractère que revêt un contrat conclu entre une personne publique et une
12
personne privée est administratif du fait que l’une des parties, est une personne
publique.

34. Le contrat conclu entre personnes de droit privé, même ayant pour objet
l´exécution d´un service public n´a pas un caractère administratif. Il est un contrat de
droit privé, du fait des personnes {de droit privé} qui le concluent.

35. Les travaux publics sont des ouvrages ayant un intérêt collectif.

Les marchés publics, sont des termes utilisés lorsqu’une administration publique, quelle
que soit sa nature, contracte avec une entreprise, soit dans le but d’exécuter des travaux, soit
dans le but de se procurer des fournitures destinées à son fonctionnement.
36. Les prérogatives de la puissance publique dans les contrats administratifs sont :
1. Le pouvoir de direction et de contrôle

L’administration dispose d’un pouvoir de surveillance afin de s’assurer de la bonne exécution


du contrat.
Ainsi, en matière de travaux publics par exemple, les techniciens de l’administration (les
ingénieurs des ponts et chaussées), ont accès au chantier : ils peuvent contrôler et donner à la
fois des ordres aux entreprises.

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2. Le pouvoir de sanction
Des sanctions sont prévues en cas d’inexécution du cocontractant fautif après une simple mise
en demeure. Il peut y avoir des sanctions comme :

Sanctions pécuniaires sous formes de pénalités ou de dommages intérêts,


Sanctions coercitives par lesquelles l’administration en cas de défaillance se substitue à
son cocontractant ou désigne une autre personne qui sera chargée, aux frais et risques
de la partie défaillante, de poursuivre l’exécution du contrat,
Sanctions résolutoires, comme la résiliation du contrat aux tords du cocontractant,
Enfin, il peut y avoir également une sanction contre l’administration défaillante, et cela
pose un problème, puisque c’est ici que la rupture de l’égalité contractuelle apparaît
avec netteté étant donné que le cocontractant ne peut pas invoquer la suspension de
l’exécution de ses obligations en cas de défaillance de l’administration.
Le cocontractant doit exécuter le contrat, quitte à se faire indemniser par la suite par
l’administration.

3. Le pouvoir de modification unilatérale


Le principe d’immutabilité des contrats qui veut que « les conventions légalement
faites tiennent lieu de lois à ceux qui les ont faites » ne s’applique pas dans les contrats
administratifs ; c’est pourquoi, l’administration publique par sa seule volonté à pouvoir
de modifier l’étendue des obligations contractuelles du cocontractant. Elle pourra en
décider, soit pour les accroître, soit pour les réduire. 13
Mais cette modification unilatérale ne pourra porter atteinte à l’équilibre financier du
contrat.
4. Le pouvoir de résiliation
Il s’agit là d’une originalité du contrat administratif à cause du pouvoir exorbitant dont
dispose l’administration d’y mettre fin à tout moment.
Ce pouvoir de résiliation apparaît en réalité comme une seconde face du pouvoir de
modification unilatérale dans les contrats administratifs.
Cette résiliation faite dans l’intérêt général est d’ordre public. Il s’agit ici d’une
compétence discrétionnaire de l’administration, et entraîne cependant pour le
cocontractant un droit à l’indemnisation pour le dommage causé et le manque à gagner.
37. Le cocontractant de la personne publique a des droits.
Il s´agit de :
- La rémunération (avantages financiers qui ne peuvent être modifiés de façon unilatérale
par la personne publique),
- L’équilibre financier, qui, cependant peut être remis en cause par la survenance de faits
nouveaux pouvant entraver la bonne exécution du contrat. Ces faits sont traduits dans
la théorie du fait du prince d’une part et celle de l’imprévision d’autre part.

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38. Les causes d´extinction des contrats administratifs sont variables :


- La résiliation sanction (du fait du cocontractant),
- Les résiliations prononcées par le juge en cas de faute grave de l’administration,
- La résiliation dans l’intérêt du service qui prend le nom de rachat dans le cadre des
contrats de concession des services publics,
- L´extinction des obligations respectives des parties (exemple : l’objet du contrat est
réalisé),
- L´arrivée du terme du contrat,
- La mort du cocontractant, au cas où il est conclu intuitu personae.

39. Les différents procédés contractuels admis dans la pratique au Niger sont :

 L’appel d’offre : consiste sur invitation, à faire participer les cocontractants pour la
réalisation de certains contrats ou marchés publics. Il faut préciser que cet appel d’offre
a un double caractère. Il est tantôt ouvert, tantôt restreint.
- Les offres ouvertes commandent à l’administration de contracter avec le candidat de
son choix, c'est-à-dire celui dont l’offre lui paraît « la plus intéressante » par rapport aux
prix proposés, aux garanties professionnelles, expérience et délai d’exécution.
- Les offres restreintes portent essentiellement sur la performance du cocontractant
(exécution du contrat renfermant des exigences particulières) ou sur la sélection des
candidatures à un marché de services par un concours sur des prestations intellectuelles.
 L’adjudication : est le procédé qui consiste à inviter des soumissionnaires par rapport
14
à un marché, c'est-à-dire qu’elle incite à la concurrence des mieux offrants quant à
l’attribution d’un marché donné. Cette adjudication se fait par voie de publicité.
A travers cette publicité, les intéressés qui désirent soumissionner avec l’administration,
doivent matérialiser leur intention par écrit en indiquant tous les renseignements sur leur
entreprise et leurs propositions de prix.
Comme l’offre, l’adjudication également renferme deux modalités :
- L’une est l’adjudication ouverte, qui invite tout intéressé ayant la qualité pour
soumissionner à concourir,
- L’autre est l’adjudication restreinte, où seuls peuvent soumissionner les candidatures
agréées par l’Etat.
 La négociation directe : est reconnue à l’administration qui peut conclure surtout « des
marchés négociés » ou de gré à gré par deux méthodes :
- La première méthode consiste à mettre en compétition des cocontractants aptes à bien
exécuter le marché. A l’issue de cette compétition, et lorsque le choix s’impose par
rapport à celui qui convient le mieux, le marché, lui sera finalement attribué.

- La deuxième méthode fait fi de la mise en concurrence des candidatures lorsque


l’administration estime que le marché pourra être réalisé par un entrepreneur ou un
fournisseur déterminé.
40. Parmi tous les procédés contractuels, celui qui est couramment utilisé dans la
conclusion des contrats administratifs au Niger est l´appel d´offre.

Dr HASSAN Aissatou |
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41. Le recours administratif est une réclamation portée devant l’administration en vue
d’obtenir l’annulation (par retrait ou abrogation) de la décision qui fait grief.

42. Les différents recours administratifs sont le recours gracieux et le recours


hiérarchique.

- Dans le recours gracieux, la réclamation est portée devant l’autorité même qui a pris
la décision dont le requérant veut obtenir la reformulation ou l’annulation.
- Dans le recours hiérarchique, la réclamation est portée devant une autorité supérieure
à celle qui a pris l’acte incriminé.

43. Le recours contentieux est celui admis devant le juge administratif pour que celui-ci
exerce son contrôle sur la légalité des actes administratifs {en cas de recours pour excès
de pouvoir} ou demander la réparation de la victime lorsque la responsabilité de
l´administration est invoquée {en cas de recours de pleine juridiction}.

44. Les différents types de recours contentieux : le recours de pleine juridiction et le


recours pour excès de pouvoir.

45. Le recours pour excès de pouvoir est un recours dirigé contre des actes émanant
d´une autorité administrative qu´ils soient règlementaires {actes ayant un caractère
général et impersonnel} ou individuels [actes nominatifs}. L´objectif de ce recours est
de contrôler la légalité de l´acte et, le cas échéant, de l´annuler.
La particularité du recours pour excès de pouvoir, est qu´il ne nécessite pas
d´avocat en première instance. Le requérant peut bénéficier sans conditions de
15
ressources de l´aide juridictionnelle. L´intérêt à agir du requérant est librement
interprété par le juge administratif.
46. Le recours pour excès de pouvoir est recevable lorsqu´il est :

o Dirigé contre un acte administratif : cela exclut les actes préparatoires qui ne sont
créateurs ni de droits, ni d’obligations, les actes de personnes privées, les actes
législatifs, et, bien sûr les actes juridictionnels des magistrats de l’ordre judiciaire.

En revanche, les décrets, arrêtés ministériels, préfectoraux ou municipaux et autres


décisions administratives entrent dans la catégorie des actes administratifs susceptibles
de recours pour excès de pouvoir.
o Dirigé contre un acte administratif exécutoire : l’acte doit avoir force obligatoire et
être opposable aux administrés. Cette exigence exclut notamment du champ
d’application du recours pour excès de pouvoir, les circulaires, dans la mesure toutefois
où elles n’ont qu’une portée interne à l’administration et ne comportent aucune
conséquence juridique à l’égard des administrés.
o Enfin, le requérant doit, conformément au droit commun, justifier de sa capacité et
de son intérêt pour agir.

47. Les cas d´ouverture du recours pour excès de pouvoir sont :


Pour obtenir l’annulation souhaitée, le requérant devra démontrer l’illégalité de l’acte,
c'est-à-dire le vice dont il est affecté.

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A cet effet, on distingue traditionnellement quatre (4) cas d’ouverture du recours pour
excès de pouvoir.
a) L’incompétence

La décision attaquée a été prise par une autorité incompétente.


Exemple : un préfet prend un arrêté dans une matière relevant des attributions du maire:
C’est un moyen d’ordre public.
b) Vice de procédure et vice de forme

La décision ne sera annulée que si le manquement porte sur une formalité substantielle.
Exemple : enquête d’utilité publique non diligentée préalablement à la mise en œuvre
d’une procédure d’expropriation.
c) Violation de la loi

La violation de la loi vise toute méconnaissance du principe de légalité qui s’impose à


l’administration.

L’autorité administrative ne peut, lorsqu’elle prend une décision, méconnaître les


normes qui lui sont supérieures, que celles-ci émanent de la constitution, d’un traité
international, d’une loi, de la jurisprudence.
Ce cas d’ouverture concerne non seulement le non-respect des textes mais l’application 16
de ceux-ci, lorsqu’ils posent un problème d’interprétation.
d) Le détournement de pouvoir

L’administration a usé de ses pouvoirs dans un but autre que celui pour lequel la loi les
lui a conférés.
Exemple : un maire ne peut interdire aux baigneurs de se déshabiller et s’installer sur la
plage pour les forcer à utiliser les cabines municipales de bain dont l’exploitation est
payante.
48. Le service public n’a jamais été définie précisément, ni par la loi, ni par la jurisprudence
des juridictions administratives. La notion est liée à l’idée que l’Etat, les collectivités
territoriales (régions, départements, communes) et les personnes morales de droit public
doivent rendre aux citoyens un certain nombre de services ayant un caractère universel
et dont le coût n’est pas obligatoirement lié à la prestation qui a été effectuée, mais à la
nécessité que chacun puisse avoir accès aux services concernés (éducation, santé,
distribution d’eau potable ou de l’électricité).

49. L´activité économique entreprise par une personne publique ou privée lorsque cette
activité touche l´intérêt général est un service public et tout litige relatif à cette activité
relèvera donc de la juridiction administrative, mais uniquement lorsque la personne agit
dans le cadre de la mission de service public qui lui a été confiée.

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50. Les activités économiques de l´entreprise qui relèvent du service public sont :

- La distribution de l’eau, même si elle est assurée par une société privée (Viola Water),
- La distribution du gaz, des hydrocarbures, de l’électricité….
- L´accès à l’éducation, à la santé, aux postes et télécommunications.

Et celles qui relèvent des travaux publics sont la construction :


- Des autoroutes,
- Des échangeurs, des ponts et chaussées,
- Des barrages,
- Des routes,
- Des chemins de liaison (voie ferroviaire, aérienne) etc ….
51. Trois modes de gestion sont indiqués concernant le service public :

 L’une, est la gestion en régie directe c’est-à-dire que l’administration se réserve le


monopole exclusif de gestion. Ce mode de gestion est propre aux établissements publics
à caractère administratif ou EPA (Hôpital National de Niamey).
 L’autre, qui est fait par le biais de la concession du service public, consiste à concéder
à une personne morale soit de droit public (avec ou sans monopole), soit de droit privé :
l’exécution en tout ou en partie d’un service public, qui peut être aussi bien
administratif, industriel que commercial, dans le cadre d’un cahier de charges défini
préalablement.

 Le dernier, de droit privé (dont l’objet porte sur le service public) est soumis aussi à
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un cahier de charges défini préalablement.

52. Un établissement Public [EP] est une personne morale de droit public disposant d’une
autonomie administrative et financière afin de remplir une mission d’intérêt général,
sous le contrôle de la collectivité publique dont il dépend (Etat, région, département ou
commune). Il dispose donc d’une certaine souplesse qui lui permet de mieux assurer
certains services publics. Il ne doit pas être confondu avec un établissement d’utilité
publique qui relève du droit privé.

53. Trois principes gouvernent les EP. Il s´agit de :


a) L´autonomie : indique que les EP dont leur organisation est très variable (conseil
d’administration, président, directeur…), disposent d’un budget propre à travers (les
subventions de l’Etat ou des collectivités territoriales, les redevances des usagers, les
emprunts…).
b) Le rattachement à un niveau de l’administration (Etat, région, département ou
commune) : afin de compenser leur autonomie en les soumettant au contrôle de ce
niveau d’administration dont les modalités peuvent varier.
On distingue ainsi : des établissements publics nationaux rattachés à l’Etat et des
établissements publics locaux à une commune (les caisses des écoles et les centres
communaux d’action sociale) ; un département ou une région.
c) La spécialité : les compétences des organes de l’EP se limitent à des compétences
clairement énumérées.

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Les domaines d’intervention des EP sont variés, mais la plupart remplissent une mission
de nature économique ou sociale. Il peut s’agir du domaine de la santé (ex : hôpital de
Niamey), de l’enseignement (ex : universités et lycées), de la culture (musée national),
de l’économie (ex : caisse de prêt aux collectivités territoriales, crédit du Niger).
54. Un EPA se distingue d´un EPIC comme suit
 Un établissement public à caractère administratif ou (EPA), relève en principe
du droit public administratif. Son personnel est composé d´agents publics. Ses
décisions sont des actes administratifs et les conflits relèvent de la juridiction
administrative.
 Contrairement à un établissement public à caractère industriel et commercial
ou (EPIC) qui est largement régi par le droit privé. Ensuite son personnel est
soumis au Code du travail et s´assimile très largement aux salariés du secteur
privé. D´autre part, les contrats qu´il passe avec ses usagers relèvent du droit
privé.

55. La concession de services public est un contrat présentant les mêmes caractéristiques
qu’un marché public de services à l’exception du fait que la contrepartie de la prestation
des services consiste soit uniquement dans le droit d’exploiter le service, soit dans ce
droit assorti d’un prix.

56. La police administrative par définition est une forme d’intervention qu’exercent
certaines autorités (Gouverneurs, préfets, maires) dans le but d´imposer des limitations
aux libertés des individus en vue d’assurer l’ordre public. 18
57. La police administrative se distingue de la police judiciaire par son caractère
préventif. Elle vise à prévenir les troubles à l’ordre public, soit par des actes matériels,
tels que la démolition d’un immeuble insalubre ou le déploiement de forces de police
dans les rues d’une agglomération, soit par la mise en œuvre d’une règlementation
juridique, soit encore par l’édiction d’une mesure individuelle tel que l’octroi d’un titre
de séjour à un ressortissant étranger. Alors que, la police judiciaire est une activité
répressive dont l’objet est d’identifier, de rechercher et d´arrêter les auteurs
d’infractions.

58. Remarquons que :


 La police administrative générale est fondée sur la nécessité de maintenir
l’ordre public.
 En revanche, la police administrative spéciale a un objet particulier régi par
des textes spécifiques. Exemple 1 : Il peut s’agir d’une législation visant une
catégorie particulière d’administrés, comme la police des étrangers.
Exemple 2 : Il peut s´agir d´une activité particulière, comme la police des
installations classées.
Exemple 3 : Il peut aussi s´agir des bâtiments ou des lieux particuliers, tels que
la police des gares ou des édifices menaçant ruine, ou la police du domaine
public.

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59. Seul le Premier ministre dispose d’un pouvoir de police générale.


Tandis que les autorités investies du pouvoir de police spéciale sont : le ministre de
l’intérieur qui dispose de la police spéciale des étrangers et le ministre de la culture
qui dispose de la police spéciale des cinémas.

60. Le fait du prince et l´imprévision sont deux théories qui permettent de tempérer
l´inexécution d´ailleurs, qui n’est pas fautive de la part de l’administration, dans les
contrats administratifs.
 Le fait du principe : consiste, pour l’administration, à résilier un contrat dès lors
qu’elle estime qu’il n’a plus lieu d’être, pour des motifs qu’elle n’a d’ailleurs pas à
préciser. Dès lors, il lui appartient d’indemniser l’entreprise victime de la résiliation
du contrat.
 L’imprévision : Il s’agit pour l’administration de remettre en cause certaines
stipulations financières du contrat, dès lors que les conditions économiques
d’exécution du contrat paraissent menacer les derniers publics. Dans ce domaine,
également, l’administration sera tenue d’indemniser le cocontractant du préjudice
résultant de cette mise en cause.

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