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CHAPITRE 1
LES AGREGATS
ECONOMIQUES
Introduction partielle
Pour comprendre comment fonctionne l’économie dans son ensemble, il est important de cerner
quelques grandeurs économiques. Il est aussi primordial de mettre en évidence les grands secteurs
de l’activité économique. Par secteur, il faut comprendre une partie de l’activité globale. C’est aussi
l’ensemble d’entreprises exerçant la même activité principale. A la fin du chapitre, l’auditeur doit
être à mesure d’établir une relation entre les différents secteurs et montrer leur importance dans le
développement économique d’un pays.
✓ Définition
Le produit intérieur brut (PIB) est un agrégat économique qui représente la somme des Valeurs
ajoutées créées par les agents économiques résidents sur le territoire national pendant une année.
Il mesure la richesse créée pendant une année et correspond à la valeur de la production disponible
pour les emplois finals, aux prix du marché. Le PIB est utilisé comme indicateur de la croissance
économique.
Le PIB d’un pays comprend :
• Le PIB marchand : ensemble des produits et services crées par des entreprises résidentes
(institutions financières et non financières) et destinés à la vente (déduction faite des
consommations intermédiaires) ;
• Le PIB non marchand : ensemble des services créent en dehors du marché (non destinés à
la vente) par les administrations publiques, les administrations privées et les ménages. Le
prix du service est évalué à son coût de production (l'enseignement public, la défense
nationale…).
✓ Calcul
Le PIB (au prix du marché) peut être calculé selon trois approches (Production, Revenu, Demande)
en additionnant :
• Soit tous les éléments de la production : somme des VA au prix du marché ;
• Soit tous les éléments du revenu : salaires, intérêts, bénéfices, loyers, dividende ;
• Soit tous les éléments de la dépense : consommation finale, investissement, achats publics,
exportations nettes (exportations moins importations).
Dans tous les cas, le résultat devrait être le même, car une production a toujours pour contrepartie
un revenu qui, lui-même, a toujours pour contrepartie une dépense, si bien que la somme de toutes
les productions (somme des VA) doit être égale à la somme de tous les revenus et égale à la somme
de toutes les dépenses.
✓ Définition
Le Revenu National Brut Disponible (RNBD) est la valeur des revenus que les résidents d’un pays
peuvent consacrer à la consommation finale et à l’épargne.
RNBD = Consommation finale nationale + Épargne nationale
✓ Calcul
RNBD = RNB +Transferts reçus du reste du monde- Transferts versés au reste du monde = PIB +
les revenus du travail et du capital reçus du reste du monde par les nationaux - les revenus du travail
et du capital versé par les nationaux au reste du monde + les Subventions reçus du reste du monde
– les impôts sur production et importations versés au reste du monde + Transferts reçus du reste du
monde- Transferts versés au reste du monde.
✓ Calcul
RN=PNN = PIB + les revenus du travail et du capital reçus du reste du monde par les nationaux -
les revenus du travail et du capital versé par les nationaux au reste du monde+ les Subventions
reçus du reste du monde – les impôts sur production et importations versés au reste du monde-
Amortissement.
Remarque : le Revenu National par tête d'habitant permet de renseigner sur le niveau de richesse
de la population et de faire des comparaisons entre pays.
La FBCF représente la valeur des biens durables acquis par les unités productrices résidentes afin
d’être utilisés au moins un an dans le processus de productions ainsi que la valeur des services
incorporés à ces biens. Exemple : Matériel et outillage, Bâtiments, Travaux publics
(infrastructures), Aménagements et plantations (défrichage, restauration du sol, Canalisation...),
Bétail.
Pour une économie donnée, on peut calculer la part du PIB consacrée à l'investissement grâce à un
indicateur principal qui est le taux d’investissement.
CHAPITRE 2
LE ROLE DE L’ETAT DANS
L’ACTIVITE
ECONOMIQUE ET
SOCIALE
Introduction partielle
Le rôle de l’Etat dans l’économie d’un pays fait depuis longtemps l’objet de controverse entre
économistes selon qu’ils sont plutôt favorables à un Etat neutre (les libéraux) ou au contraire un
Etat interventionniste (les Keynésiens). Même s’il y a controverse, les deux courants se rejoignent
sur un point : l’Etat minimal.
1. Définition de l’Etat
L’Etat au sens de la comptabilité nationale est une unité institutionnelle au sein du secteur
institutionnel « administrations publiques » dont la fonction est de fournir à la collectivité des
services non marchands (gratuits ou dont le prix est inférieur à 50% du coût de production) et de
redistribuer des revenus. En d’autres termes produire de biens collectifs publics et ses ressources
principales proviennent de prélèvements obligatoires et éventuellement des revenus des domaines
et des entreprises dans lesquelles il est actionnaire. L'Etat comprend donc :
- L’Etat central : les ministères, la banque centrale
- Les collectivités territoriales : communes, départements, régions,
- La sécurité sociale : l’assurance sociale et la protection sociale.
ADMINISTRATIONS PUBLIQUES
Administrations centrales Sécurité sociale
Collectivités locales
Secteur public
Entreprises publiques
Administration Publique
Dans la suite de ce cours, nous présenterons les fondements de l’intervention de l’Etat (section 1)
et les différentes politiques économiques et sociales (section 2).
Rappel : Nous connaissons les biens privés. Ces biens ont pour caractéristiques :
- Le principe de rivalité
Ce principe dit que deux individus ne peuvent simultanément jouir d’un même bien. C’est le cas le
plus général que l’on rencontre dans la réalité. Si un bien est consommé par un agent, cela exclut
qu’un autre agent le consomme également.
- Le principe d’excludabilité
Ce principe rend possible l’exclusion de la consommation d’un bien par un agent lorsqu’un autre
le consomme, par l’instauration d’un prix à payer. L’accès à un bien passe par le consentement à
payer le prix de ce bien. Celui qui paie entre en possession, il en devient propriétaire. Sauf si à la
redistribution volontaire de ce bien, dans le cadre de la famille ou du ménage.
Les biens qui ont ces deux propriétés définissent la catégorie des biens privés. Ils constituent la
forme habituelle de l’objet de transactions sur les marchés. Si un bien ne respecte pas la propriété
de rivalité, alors on est en présence d’un bien collectif ; les biens non rivaux et non excludables
mettent en échec le principe de la régulation : ils empêchent le marché de procéder à une allocation
optimale de ces biens. Dès lors, l’intervention publique est justifiée.
Les biens publics sont donc des biens qui respectent le principe de non rivalité et de non exclusion.
En effet, les agents ne se font pas concurrence pour avoir de tels biens. Par exemple, l’éclairage
sur la voie publique. Il n’est pas aussi possible de réserver l’usage à certains individus par un
paiement.
Pourquoi défaillances de marché en présence de non excludabilité et non rivalité des bien ?
Quelques explications
- La main invisible est mise en échec
- La non excludabilité est fortement liée à un territoire. Personne ne peut se soustraire à la
jouissance de la sécurité procurée par la défense nationale.
- Les biens non excludables sont des biens dont l’incitation à produire manque car le
producteur n’a pas les moyens de contrôler l’accès par un prix, et ne pourra donc pas rentrer
dans ses frais.
- Conséquence : le marché ne conduira pas à la production optimale de ce type de biens.
Cause : les consommateurs vont adopter un comportement de passagers clandestins en
déclarant qu’ils ne sont pas désireux de la production de ce type de biens. Si ce
raisonnement est généralisé, personne ne souhaite l’introduction de ce bien, donc le marché
ne produira pas ce bien. échec de la main invisible.
- Il faut faire intervenir la puissance publique qui se substitue aux marchés pour réaliser
l’allocation optimale de ce type de biens. Pour y parvenir, le moyen préconisé c’est de
prélever les ressources financières sur la collectivité par l’impôt. Rien n’empêche ensuite
l’Etat de déléguer cette production à une entreprise privée.
- La question des biens non rivaux : un bien peut être consommé par un agent sans que cela
diminue la consommation de ce même bien par un autre agent. Samuelson faisait
remarquer qu’on peut se représenter la chose comme si le consommateur marginal ne
diminuait pas la satisfaction des autres consommateurs ; le coût marginal pour servir un
consommateur supplémentaire est nul. C’est là la source de la défaillance du marché. Cela
conduit à une production sous optimale de ce type de biens.
- La propriété de non rivalité conduit à une tarification qui entraîne une consommation sous
optimale. Les consommateurs sont rationnés. La recommandation normative est qu’il
revient à la puissance publique de financer les biens non rivaux à partir de l’impôt. Ou
alors à une entreprise privée à laquelle sera confiée la gestion du bien.
- Les externalités
Les échecs de marché sont regroupés dans une catégorie générale que l’on appelle les externalités.
Une externalité se constitue lorsqu’une personne s’engage dans une activité qui influence le bien-
être d’un tiers qui ne paie ou ne reçoit rien en contrepartie. Si l’impact sur le tiers est défavorable,
il s’agit d’une externalité négative, s’il est avantageux, il s’agit d’une externalité positive.
Les externalités constituent une source de défaillance des marchés. En présence d’externalités, le
marché n’est pas en mesure de trouver une solution optimale au problème de l’allocation des
ressources.
- Donc, il faut trouver là aussi une procédure qui nous ramène à une allocation optimale.
Traditionnellement, on faisait appel à l’Etat et à une régulation non marchande de ces
externalités, comme l’imposition de quotas, la réglementation…
- Ces solutions ont été critiquées dans les années 60, par un courant de l’économie néo-
classique issue des travaux de Coase. Ce mouvement considère que l’intervention publique
et la régulation non marchande des externalités n’est pas toujours légitime, ni toujours
efficace. Il existe des solutions marchandes possibles si on précise mieux les droits de
propriété.
Quelques solutions aux externalités
NB : Il y a des solutions privées mais ici il s’agit de mettre l’accent sur l’intervention de l’Etat à
cause des échecs du marché.
• Le monopole naturel
Monopole qui découle des caractéristiques techniques de certaines activités économiques dont les
couts fixes d’installation sont très élevés de sorte que la production est caractérisée par des couts
moyens décroissants qui constituent ainsi une barrière à l’entrée pour des concurrents potentiels.
Le monopole naturel est quelque fois présenté comme justification de la publicisation
(nationalisation, municipalisation) de l’activité économique.
Il est évident que si l'on pouvait imprimer des billets à n'en plus finir, on pourrait distribuer mais
ça ne servirait à rien car cet argent n'aurait plus une valeur légale. En effet, les billets et pièces sont
imprimés ou frappés car ils correspondent à une réserve de valeur d'un pays.
• Comment font-elles ?
Elles accordent des crédits à leurs clients, voilà tout ! Certes, pour pouvoir le faire, elles doivent
posséder en réserve les sommes qu’elles prêtent — et même un peu plus, afin de faire face aux
retraits. Pour 100 euros déposés dans leurs caisses, elles ne peuvent ainsi offrir qu’un crédit
d’environ 80 euros à un particulier, une entreprise, ou à l’Etat. Mais ce faisant, elles créent bel et
bien de la monnaie. La preuve ? Les 100 euros de dépôt existent toujours, puisque leur possesseur
peut en jouir à sa guise. Et les 80 autres existent aussi, leur emprunteur les a peut-être déjà dépensés
le temps que nous écrivions ces lignes. La banque les a donc fabriqués de toutes pièces. Juste retour
des choses, lorsqu’on les lui remboursera, ils seront automatiquement détruits.
On le voit, la monnaie n’est pas une masse stable, un gros tas d’argent réparti entre les agents
économiques, comme on l’imagine intuitivement. C’est une somme de liquidités mouvante, qui
gonfle et se rétracte en permanence, en fonction des crédits offerts. Les choses vont d’ailleurs plus
vite qu’on ne le pense. Imaginons à nouveau qu’un client A dépose 100 euros sur son compte et
que l’établissement s’en serve pour accorder un prêt de 80 euros à un client B. Quelle que soit la
façon dont il sera dépensé, cet argent va atterrir lui aussi sur un compte bancaire. Il pourra donc
servir à son tour de réserve pour l’octroi d’un nouveau crédit, d’environ 60 euros cette fois, et ainsi
de suite. Au total, à partir d’un dépôt de 100 euros, les banques dans leur ensemble peuvent
fabriquer plus de 200 euros de nouvelles liquidités. Les spécialistes appellent cela le multiplicateur
de crédit.
Les Allemands peuvent en témoigner. Dans les années 1920, leur Banque centrale avait imprimé
une telle masse de marks (pour rembourser à la France les dommages de guerre) que les étiquettes
doublaient tous les jours dans les magasins. Il fallait une brouette remplie de billets pour acheter
son pain ! Un siècle plus tard, nos voisins sont toujours traumatisés par le souvenir de cette
hyperinflation, et cela explique leur obsession de la rigueur.
On n’en est certes plus là aujourd’hui. Mais, selon les économistes, le monde souffre encore d’un
excès de liquidités, et ce n’est pas une bonne nouvelle. Placée sur les marchés financiers, cette
énorme quantité d’argent provoque en effet l’apparition de bulles spéculatives dont l’explosion
peut s’avérer ravageuse, à l’exemple des subprimes. C’est pour éviter ce genre de dérives que les
Etats et les Banques centrales tentent d’encadrer la création monétaire.
A ce sujet, l'interview de Frédéric Alexis, directeur du mastère spécialisé Finance Risque
Contrôle à Audencia Nantes : Pourquoi la BCE ne crée-t-elle pas davantage d'euros pour faciliter
la relance de la croissance ?
- La politique budgétaire
Elle est l’action sur la vie économique par le budget de l’Etat (choix du volume des dépenses
publiques, du déficit budgétaire, structure des dépenses par fonction…). Par le biais des
subventions, du traitement des fonctionnaires, des achats de biens et services, l’Etat est en mesure
de peser sur la conjoncture économique et sociale ;
- La politique fiscale
Elle est l’action sur le niveau de pression fiscale, sur la répartition entre les différents types de
fiscalités. En diminuant la fiscalité des agents économiques, l’Etat peut stimuler la consommation
et donc la production.
- La politique des revenus
Elle définit les règles concernant la répartition et la redistribution du revenu ;
- La politique industrielle
Elle est l’action menée par les pouvoirs publics en vue d’orienter, de coordonner et de favoriser le
développement industriel (production des entreprises publiques, aides et subventions aux
entreprises privées…).
2.2.2. Les politiques de l’emploi et de lutte contre le chômage
Les politiques de l’emploi représentent l’ensemble des mesures prises par l’Etat pour agir sur le
fonctionnement du marché du travail afin de réduire le taux de chômage. Elles ont des effets qui
demeurent limités pour résoudre le problème du chômage. On distingue deux types de politiques
de l’emploi :
- Les politiques actives de l’emploi ou de lutte contre le chômage ont une logique d’action
destinée à favoriser la demande de travail (l’emploi).
- Les politiques passives de l’emploi ou de lutte contre le chômage ont une logique d’ordre
social notamment l’indemnisation du chômage.
• Les politiques actives :
Les politiques actives de l’emploi peuvent s’appliquer sur l’activité économique ou sur l’emploi.
Elles ont pour objectif de favoriser la création d’emplois et d’assurer un meilleur fonctionnement
du marché du travail.
Leur action porte sur la création d’emplois et les ajustements sur le marché du travail :
- La création d’emploi peut être favorisée par la diminution du coût du travail, en particulier
les exonérations fiscales, la diminution des charges salariales…
- L’amélioration de l’ajustement entre l’offre et la demande de travail peut se faire en
privilégiant la mobilité des actifs par des actions de formation et de qualification. Ces
mesures ciblées peuvent bénéficier surtout aux jeunes et aux chômeurs de longue durée.
LA CROISSANCE ET LE
DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE
Tous les pays aspirent à un mieux-être. C’est pourquoi les gouvernants créent des richesses pour
satisfaire au mieux leur population. Cette amélioration des conditions de vie passe par la croissance
économique. Celle-ci toutes choses étant égale par ailleurs peut favoriser le développement socio-
économique.
Cette partie vise à apporter à l’énarque des outils d’analyse nécessaires pour comprendre au mieux
les notions de croissance et développement économique. Il tentera par ailleurs d’énoncer
successivement les notions de croissance économique (1.1) et la notion de développement
économique (1.2).
La croissance modifie le niveau de vie lié à la variété de l'offre proposée aux ménages et au pouvoir
d'achat des agents (compte tenu de l'augmentation des revenus réels). La croissance permet de
satisfaire de nouveaux besoins par la consommation de biens, comme le montre l'évolution du taux
d'équipement des ménages en biens durables (automobile et électroménager, puis informatique et
téléphones portables) et par la consommation de services (augmentation des dépenses de santé).
Pour les ménages, la croissance permet également la constitution d'un patrimoine (augmentation
du taux de propriétaires de leur résidence principale par exemple).