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Chapitre 2. Les concepts de la macroéconomie.

1 – A quoi sert la macroéconomie ?

La macroéconomie est une approche de globale de l’économie.


Elle ne se préoccupe pas des détails d’une firme, d’un
consommateur, d’une banque mais elle étudie l’économie d’une
zone (une région, un pays, un groupe de pays) de manière globale.
De ce fait, elle raisonne sur des quantités agrégées.
(Par exemple : le comportement de consommation de l'ensemble des
agents de l’économie ou le fonctionnement du marché du travail dans
son ensemble).

Différence macroéconomie/microéconomie  Au contraire, la


microéconomie est l'étude des comportements individuels des agents
et l'étude des interactions entre ces comportements sur le marché d'un
bien particulier.

Exemples :
Production d’une firme/ production du pays.
Choix d’un consommateur/ consommation globale.
Prix d’un produit / inflation.
Choix d’un métier/ chômage.

La microéconomie repose sur l’individualisme méthodologique qui


s’est développé dans le courant néo classique à partir des années 1870.
1
On cherche à comprendre les choix individuels des agents,
(consommateur, firme) et à partir de là, expliquer tous les
phénomènes, même agrégés.

Le problème de cette approche est que si chaque décision est


rationnelle individuellement, prises ensemble, elle peuvent conduire à
une catastrophe ; Le comportement collectif n’est pas la simple
somme de comportements individuels. Il faut raisonner au niveau
collectif : c’est le holisme méthodologique (que l’on retrouve ne
sociologie). On s’intéresse directement aux comportements des
groupes.

Importance de la macroéconomie : Pourquoi s’intéresser à des


phénomènes économiques globaux tels que : l'évolution de la
production nationale, la variation du taux du chômage ou la valeur de
l'indice des prix ?
Parce que leur évolution influence le bien-être des agents
économiques.

Exemples :

(1) Les variations du taux d'intérêt intéressent très directement les


particuliers et les entreprises qui souhaitent faire des emprunts.

(2) Le taux de chômage intéresse directement ou indirectement


l'ensemble de la population, et en particulier les jeunes qui accèdent au
marché du travail ou les chômeurs qui recherchent un nouvel emploi.

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(3) L’inflation diminue le pouvoir d’achat de l’épargne des ménages
mais est favorable aux emprunteurs, qui voient leur dette diminuer
mécaniquement.

On peut dégager 5 objectifs de la macroéconomie en tant que science,


objet de recherche et d’étude :

1) Mesurer des grandeurs économiques de manière pertinente


(inflation, chômage, production, etc….)
2) Déterminer les causes des fluctuations de ces grandeurs, et
étudier les relations entre elles, de façon, éventuellement, à
dégager des lois !
3) Dégager des conditions de réalisation d’un équilibre entre ces
agrégats.
4) Et savoir identifier, quand ils apparaissent, des déséquilibres,
et en trouver les causes
5) Et in fine, étudier les politiques économiques et les moyens à
mettre en œuvre pour atteindre certains buts fixés par la
société. (dans le but final de maximiser le bien être des
citoyens)
Les autorités gouvernementales (l'Etat) cherchent donc à modifier le
niveau de certaines variables à l'aide de la politique économique (en
période de crise, les Etats essaient de pratiquer des politiques de
relance pour enrayer la chute de l’activité économique (politiques
dites « contra-cycliques »)).

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L’un des rôles de la macroéconomie est alors de prévoir les
conséquences sur les différentes grandeurs économiques d'une mesure
de politique économique.
En résumé : Le but de la macroéconomie est d'expliquer et de
prévoir l'évolution des grandeurs économiques afin que l’Etat
puisse agir sur cette évolution par le biais de la politique
économique dans le but d'améliorer le bien-être des agents
économiques.
La difficulté est que certains objectifs peuvent être difficilement
obtenus simultanément :

Faible inflation et plein emploi.


Croissance et déficit commercial.
Compétitivité et inégalité !
Déficit budgétaire et plein emploi

La question du bon diagnostic, et du bon dosage des politiques


publiques, est centrale.

En plus du bon diagnostic économique, se pose la question de la


transposition des débats dans la sphère politique !

Quelques exemples subjectifs de polémiques/débats de la classe


politique :
Débats sur la « cagnotte » de 2001, entre Jospin et Chirac !

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Politique de réduction des impôts en 2008 sans politique sur l’offre et
la compétitivité! (Sarkozy)
Oubli de lancer une politique de renforcement de la compétitivité en
2012 (Hollande).
Etait-il pertinent de supprimer l’impôt sur la fortune en 2017, alors
que le déficit budgétaire de la France reste l’un des plus élevé de la
zone euro ? (Macron).
La raison d’être de la macroéconomie est donc la politique
économique.  Pour qu’elle atteigne ses objectifs, il faut que la
connaissance du fonctionnement de l’économie soit la meilleure
possible.

2 - Les enjeux de la politique économique et leurs indicateurs.

Les objectifs fondamentaux de la politique économique sont :


o le soutien à la croissance économique,
o la réduction du chômage,
o la lutte contre l'inflation
o l'équilibre de la balance commerciale.

Ces objectifs sont plus ou moins d’actualité en fonction des


périodes : les 2 principales préoccupations du moment sont la
croissance économique et le chômage, deux problématiques en
grande partie liées entre elles, et dont deux autres grandes
questions actuelles, le financement de la protection sociale, et
notamment des retraites, et le déficit et la dette publics,
dépendent également. Des questions environnementales peuvent
aussi avoir maintenant un impact sur ces questions !

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2.1) Le niveau de l'activité économique et la croissance
Ces phénomènes retracent la montant de la production en biens et
services d'un pays et son évolution dans le temps. Le niveau de
l'activité est généralement appréhendé par le Produit Intérieur Brut
(PIB).
Le PIB est la somme des valeurs ajoutées produites sur le
territoire national.
Le PIB mesure donc l’ensemble des produits finis de l’économie qui
peuvent être consommés, investis, …

2.1.1) Le calcul du PIB


Les agents produisent des B et S en consommant d’autres B et S qu’ils
n’ont pas produits : ce sont les consommations intermédiaires

Définition des CI :
Les CI représentent l’utilisation de B&S marchands qui sont détruits
dans un processus de production en vue de créer d’autres B&S.

⇒ si l’on veut mesurer la contribution propre d’un agent à la


production nationale, il faut donc déduire de la valeur de sa production
la valeur des CI (biens qu’il n’a pas produits).

⇒ on calcule ainsi la VA = Valeur de la production – CI

Ex : L’économie comprend 4 secteurs d’activités


1- les entreprises produisant des automobiles
2- celles produisant de l’acier
3- celles produisant des pneus
4- celles produisant du caoutchouc

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Production Consommations Salaires Profits
intermédiaires
Secteur 1 2000 CI S2 = 1000 500 100
(auto) CI S3 = 400
Secteur 2 1000 CI = 0 800 200
(acier)
Secteur 3 400 CI S4 = 100 200 100
(pneus)
Secteur 4 100 CI = 0 80 20
(caoutchou)

On suppose de plus que les salaires et les profits sont intégralement


versés aux ménages.

Calcul de la valeur totale de la production :

- est-ce que la production totale est égale à:


2000+1000+400+100=3500.

Non, car dans ce cas on comptabilise plusieurs fois les mêmes


productions :
-la production d’acier est comptée deux fois : 1 fois dans le secteur 2
et 1 fois comme CI dans le secteur 1.
-la production de pneus est comptée 2 fois : 1 fois dans le secteur 3 et
1 fois comme CI dans le secteur 1
- la production de caoutchouc est comptée 2 fois : 1 fois dans le
secteur 4 et 1 fois comme CI dans le secteur 3

Pour obtenir la production totale, il faut retrancher aux différentes


productions les CI : on obtient alors la VA de chaque secteur
VA1 = 2000 - 1000 - 400 = 600
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VA2 = 1000 car CI2 = 0
VA3 = 400 - 100 = 300
VA4 = 100 car CI4 = 0

La production de l’économie est égale à : 600 + 1000 + 300 + 100 =


2000 :
⇒ PIB = Σ VA = 2000

On peut aussi dire que le PIB est la Σ des productions - la Σ CI


Σ productions = 2000+1000+400+100=3500
Σ CI = 1000+400+100=1500
⇒ PIB = 3500 - 1500 = 2000
⇒ les concepts de production, de VA ou de CI peuvent êtres agrégés.

Les valeurs ajoutées servent à rémunérer les facteurs de productions :


L et K. On retrouve l’analyse de la production sous l’optique de la
formation des revenus.

Σ Wi = 500+800+200+80 = 1580
Σ Pi = 100+200+100+20 = 420
⇒ PIB = ΣWi + ΣPi = 1580 + 420 = 2000

La production a généré un montant de revenus équivalents composés


de salaires et de profits.

2.1.2) PIB réel / PIB nominal.


Une variable nominale est une variable exprimée en monnaie
courante, (euro, dollar,…) de l’année en cours.
Une variable réelle est une variable à laquelle on a retirée l’influence
de l’évolution des prix (inflation ou déflation).
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Le PIB nominal mesure donc le PIB au prix de l’année en cours, c’est-
à-dire avec les prix qui prévalent au moment de la production de ces
biens et services.

Le PIB réel, également appelé le PIB en volume ou le PIB en euros


constants est mesuré en utilisant les prix d’une année de référence.

2.1.3 La croissance du PIB

En 2015, il était de 2198,4 M3€


En 2016 de 2234,1 M3€.
En 2017, de 2295,1 M3€.
En 2018, de 2353,1 M3€ (Estimation de mai 2019), puis chiffre révisé
à 2359,6 M3€
En 2019, il était de 2425,7 M3€.
En 1960, il était de 46,3 M3€. A-t-on multiplié par 50 la richesse du
pays en 58 ans ? Evidement non, il faut prendre en compte la hausse
des prix !

Le PIB de la France en volume est actuellement calculé sur la base des


prix de 2010. Avec les prix de 2014, le montant du PIB est :
2322,7 M3€ en 2019
2288,2 M3€ en 2018

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2247,2 M3€ en 2017
2197,5 M3€ en 2016
2173,7 M3€ en 2015

Comment calcule-t-on le taux de croissance?

Taux de croissance du PIB entre l’année n et l’année (n+1) (en %)

( PIBn 1  PIBn )
100
= PIBn

Dès lors, on trouve une croissance de :


(2322,7-2288,2)/2288,2*100 = 1,50% en 2019
(2288,2-2247,2)/2247,2*100= 1,82% en 2018
(2247,2-2197,5)/2197,5 *100 = 2,26% en 2017
(2197,5 -2173,7)/2173,7*100 =1,09% en 2016

Si le PIB de l’année (n+1) est inférieur au PIB de l’année n, le taux de


croissance ainsi calculé est négatif.  On parle alors de récession.
Lorsqu'on retrace l'évolution de la production nationale des pays
développés depuis un siècle, on constate une augmentation
quasiment incessante, surtout depuis la 2ème Guerre Mondiale (30
glorieuses).
 Cette augmentation est désignée par le terme de croissance
économique.
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La forte croissance d’après-guerre (les 30 glorieuses) s’est poursuivie
jusqu’au milieu des années 1970. La fin de décennie 1970 a été
marquée par les deux premiers chocs pétroliers (1974 et 1979).
Depuis le début des années 1980, la croissance en volume est restée
presque toujours inférieure à 3%.

Depuis la 2ème Guerre Mondiale, les ``crises" économiques n'ont que


peu entrainé de vraies diminutions de la production, il s'est plutôt agit
de ralentissements de la croissance. Avant la crise actuelle, 1993 était
l’autre exemple récent d’une diminution de l’activité économique
(baisse du PIB) en France. L’année 2009 a également été une véritable
année de récession en France comme dans l’ensemble des pays
développés.
Tableau 1 : la croissance du PIB et du PIB/hab en France

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
PIB 2,8 1,6 2,4 2,4 0,2 -2,9 2,0 2,1 0,2 0,6 0,9 1,1 1,2
PIB/hab 2,0 0,8 1,7 1,7 -0,4 -3,4 1,5 1,6 -0,3 0,1 0,4 0,6 0,8

Année 2017 2018 2019


PIB 2,3 1,8 1,5
PIB/hab 2,1 1,7 1,4

Pourquoi accorde-t-on une telle importance à ces indicateurs


(production nationale et croissance économique) ?

 Parce que les revenus et l’emploi des agents qui vivent dans
l’économie en dépendent.
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 Parce qu’un revenu national réduit ou en trop faible croissance
limite les recettes des administrations et provoque donc des
problèmes de financement pour les dépenses de l’Etat et la
protection sociale.

 Parce que le PIB ramené au nombre d’habitants est l’un des


principaux déterminants du bien-être des agents qui vivent dans une
économie.

Encadré 1 : Croissance économique et emploi : deux problèmes liés


Grâce à l’évolution des savoirs et des techniques de production, le
travail devient de plus en plus efficace  On parle d’accroissement de
la productivité du travail.
Si le taux de croissance de la productivité du travail d’une année
est plus important que le taux croissance du PIB de cette même
année, il faut une quantité de travail moins élevée pour réaliser la
production nationale que l’année précédente.
 Il faut un taux de croissance du PIB non seulement positif mais
suffisamment élevé (un minimum 1% à 1,5% de croissance est
souvent avancé) pour créer des emplois et réduire le niveau du
chômage.

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2.1.4) Le PIB par habitant : indicateur de pouvoir d’achat et de bien-
être
C’est au PIB par habitant qu’il faut se référer pour mesurer le niveau
de vie des agents économiques d’un pays donné.
La population française au 1ier Janvier 2016 est de 66,602 millions
d’habitants, elle croit de 0,27% par an.
La population française au 1ier Janvier 2017 est de 66,774 millions
d’habitants, elle croit de 0,26% par an.
La population française au 1ier Janvier 2018 est de 66,883 millions
d’habitants, elle croit de 0,16% par an.
La population française au 1ier Janvier 2019 est de 66,977 millions
d’habitants, elle croit de 0,14% par an
La population française au 1ier Janvier 2020 est de 67,064 millions
d’habitants, elle croit de 0,12% par an

La croissance de la population, longtemps autour de 0,4%/an ces


dernières années, se ralenti.

Le PIB par habitant en 2018 est donc de 2285,9 M3€ /66,883 M2hab =
34177 €/hab.
Le PIB par habitant en 2019 est donc de 2425,7 M3€ /67,977 M2hab =
35684 €/hab.

Le PIB par habitant permet de comparer les niveaux de vie dans


différents pays (par exemple à l’intérieur de l’UE).
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Les prix n’étant pas les mêmes partout, on doit comparer les capacités
à acheter et pas simplement des montants en euros.

A titre de comparaison, en 2019, en données réelles

Allemagne 41150 Irlande 72260


Belgique 41200 Italie 29610
Bulgarie 8690 Luxembourg 102200
Danemark 53270 Pays-Bas 46710
Espagne 26430 Pologne 12900
France 35960 Royaume-Uni 37780
Grèce 17500 Suède 46130
EU à 28 32000

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On donne une valeur 100 au pouvoir d’achat moyen des habitants
de l’Union Européenne et on établit ensuite un chiffre pour chaque
pays à partir de son PIB par habitant.

Allemagne 130 Irlande 225


Belgique 129 Italie 93
Bulgarie 27 Luxembourg 319
Danemark 166 Pays-Bas 146
Espagne 83 Pologne 43
France 112 Royaume-Uni 118
Grèce 55 Suède 144
EU à 28 100
 Le pouvoir d’achat des français est supérieur à celui des pays du
sud de l’Europe et des nouveaux entrants dans l’UE, mais la France
perd du terrain par rapport aux pays de l’Europe du nord.

2. 2 - Le chômage et l'emploi
La population française (environ 67,1 millions début 2020) se partage
entre actifs (moins de 45%) et inactifs (un peu plus de 55%).

La population active se répartit entre ceux qui occupent effectivement


un emploi et les chômeurs qui en cherchent un.

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Donc le taux d’activité peut paraître faible, mais il est beaucoup plus
élevé si on se rapporte à la population en âge de travailler (les 15 – 64
ans selon la norme internationale), on atteint environ 70%.

 Taux de chômage

Définition du chômage

En application de la définition internationale adoptée en 1982 par le


Bureau international du travail (BIT), un chômeur est une personne en
âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond simultanément à trois
conditions :

- être sans emploi, c'est à dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce


qu'une heure, durant une semaine de référence;

- être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours;

- avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en


avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Le taux de chômage correspond à la proportion des actifs qui sont sans


emploi.

Taux de chômage
= [(nombre de chômeurs)/(population active)]x100

 Au 2nd trimestre 2019, le taux de chômage en France est estimé à


8,5%.

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 Au 2nd trimestre 2020, le taux de chômage en France est estimé à
7,1%, en baisse de 0,7 points par rapport au trimestre précèdent.
En effet, du fait du confinement, certaines personnes ont arrêté de
rechercher un emploi ce trimestre !

Il y a beaucoup de débats autour de la mesure du taux de chômage (la


définition paraît souvent restrictive et peut être appliquée de façon
différente d’un pays à l’autre)  dans les comparaisons
internationales, on se réfère de plus en plus souvent au taux d’emploi
(et non au taux de chômage).

Taux d’emploi
Le taux d’emploi correspond à la part de la population en âge de
travailler (15-64 ans) qui a effectivement un emploi.

Taux d’emploi = [(nombre de personnes ayant un emploi) /


(population en âge de travailler)] x 100

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Tableau 3 : Le taux d’emploi dans l’UE en 2009 (en %) (source
Eurostat)
Allemagne 70,9 Irlande 61,8
Belgique 61,5 Italie 57,5
Bulgarie 62,6 Luxembourg 65,2
Danemark 75,7 Pays-Bas 77,0
Espagne 59,8 Pologne 59,3
France 64,2 Royaume-Uni 69,9
Grèce 61,2 Suède 72,2
UE à 27 64,6

Tableau 4 : Le taux d’emploi dans l’UE en 2019 (en %) (source


Eurostat)
Allemagne 82,7 Irlande 75,0
Belgique 71,8 Italie 63,4
Bulgarie 75,0 Luxembourg 70,1
Danemark 79,4 Pays-Bas 81,0
Espagne 68,7 Pologne 73,0
France 72,8 Royaume-Uni 79,4
Grèce 61,5 Suède 84,5
UE à 28 74,5

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 En France, le taux d’emploi est proche de (mais inférieur à) la
moyenne européenne. Sa situation est intermédiaire entre les pays
du sud et ceux du nord de l’Europe où l’on travaille souvent plus
tard (chiffres à relativiser quelque peu sachant que le temps partiel
est très développé dans les pays du nord).
 En comparant les chiffres de 2009 et de 2019, on remarque que
certains pays se sont déjà relevés de la crise économique alors que
d’autres peinent à repartir. Certains pays sont particulièrement
impactés, l’Espagne ou encore la Grèce.

Afin de soutenir l’activité économique et de réduire le chômage, l’Etat


va souvent accroître les dépenses publiques et pour cela de s’endetter
(par exemple, le plan de relance de 2009).

 Cet accroissement des dépenses des administrations publiques peut


prendre de multiples formes : une demande publique supplémentaire,
des aides distribuées aux ménages modestes, des allégements de
charge, des contrats aidés… MAIS il se traduit souvent par un
accroissement du déficit budgétaire et de la dette (voir encadré 2).

 A son tour, la hausse du chômage va être à l’origine de problèmes


de financement pour les administrations publiques, et notamment
concernant le financement de la protection sociale.

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2. 3 – L’inflation,
Après les deux premiers chocs pétroliers, l’inflation qui se définit
comme le taux de croissance du niveau général des prix, a été pendant
plusieurs années une priorité de la politique économique française.

Tableau 6 – Inflation en France de 1980 à 2015 (en %)


1980 13,6 1990 3,4 2000 1,7 2010 1,8
1981 13,4 1991 3,2 2001 1,7 2011 2,1
1982 11,8 1992 2,4 2002 1,9 2012 2,0
1983 9,6 1993 2,1 2003 2,1 2013 0,9
1984 7,4 1994 1,7 2004 2,1 2014 0,5
1985 5,8 1995 1,7 2005 1,8 2015 0
1986 2,7 1996 2,0 2006 1,6 2016 0,2
1987 3,1 1997 1,2 2007 1,5 2017 1,0
1988 2,7 1998 0,7 2008 2,8 2018 1,8
1989 3,6 1999 0,5 2009 0,1 2019 1,1

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Source : INSEE
En revanche, ce n’est plus une préoccupation majeure depuis 20 ans,
puisque l’inflation n’a plus jamais dépassé notablement 2% (considéré
comme un niveau d’inflation acceptable), sauf en 2008 à la suite du
« 3ème choc pétrolier ».
C’est la Banque Centrale, à travers sa politique monétaire, qui est en
charge de la régulation de la hausse des prix.

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2. 4 – Le déficit du commerce extérieur
Les échanges avec l'extérieur (avec le « reste du monde » (RdM)) sont
devenus de plus en plus importants pour la vie économique dans les
dernières décennies. Il s’agit :
- d'une part, des échanges commerciaux qui correspondent aux
exportations et aux importations de biens et services.
- d'autre part, des échanges portant sur des actifs financiers (emprunts
et prêts dans le RdM, investissements à l'étranger, détention de
devises, ...)

Balance commerciale = Exportations - Importations

Le déficit de la balance commerciale signifie donc que la France


importe plus qu’elle n’exporte.
Le dernier chiffre connu du solde de la balance commercial est celui
de 2016 avec un déficit de 43,3 milliards €.
En France, l’année 2003 a été la dernière année d’excédent de la
balance commerciale (après plus de 15 ans d’excédent). Depuis 2004,
la France est en situation de déficit commercial, un déficit qui n’a
cessé de se creuser jusqu’en 2008.
 La baisse de la demande en France, et notamment de la demande
des entreprises en matière de bien d’investissement a provoqué en
2009 une diminution du déficit de la balance commerciale.
 Mais le déficit a ensuite ré-augmenté notamment du fait de la
facture pétrolière (énergétique) (comme en 2008).

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 En 2012 et 2013, l’absence de croissance économique limite à
nouveau le déficit commercial, mais le problème n’est pas résolu.
Tableau 7 : Solde de la balance commerciale, Bien et Services (en
milliards € courants)
2000 19,6 2010 -25,8
2001 24,2 2011 -40,1
2002 31,6 2012 -27,1
2003 23,3 2013 -21,9
2004 17,3 2014 -24,6
2005 1,5 2015 -12,5
2006 - 4,3 2016 -13,5
2007 - 13,9 2017 -23,4
2008 -23,1 2018 -18,2
2009 -15,3 2019 -23,7
Champ : France métropolitaine et DOM
Source : Insee, Comptes nationaux
 Rapporté au PIB nominal, le déficit de la balance commerciale à
chuté plus significativement de 2011 à 2019, de 1,9% à 1,0 %.
 Le solde de la balance des biens seuls, sans les services, est
beaucoup moins favorable, avec 566,9 M3€ d’importations contre
508,3 M3€, soit un déficit de 58,6 M3€. Le pic a été atteint la aussi
en 2011, avec -75,0 M3€.

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