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SUPPORT DE COURS

ECONOMIE GENERALE

Enseignant : RABHI Wissem

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Chapitre 01: introduction à la science économique

Principes clés :
 Le mot économie provient du grec oikonomía (« oikos » qui signifie maison et «
nomos » qui représente les règles). L’économie serait donc, dans un premier
temps, l’ensemble des règles de conduite des activités domestiques. Le terme
« économie politique » marque donc l’élargissement de son domaine à la cité ou à
la nation.
 La science économique, pour se distinguer des autres sciences sociales et
humaines qui ont aussi pour objet l’être humain, se définit par un objet et une
méthode qui lui sont propre.
 L’objet de l’économie est lié à un environnement économique, il est, donc, de ca
ractère évolutif : de la science des richesses, à la science de l’échange
marchand et à la science de la rareté.
 L’économie est une façon particulière d’étudier les comportements des
hommes. Elle part du constat que les hommes éprouvent des besoins
illimités, mais que les ressources dont ils disposent pour les satisfaire
n’existent qu’en nombre limité (phénomène de la rareté) : en conséquence, ils
doivent faire des choix.
Les grands problèmes mondiaux du moment (chômage, crise financière, famine…)
ont des origines et des conséquences économiques. Pour
un étudiant, comprendre ces problèmes exige un certain nombre
de connaissances, théoriques ou pratiques, quantitatives ou
qualitatives, en économie. Au-delà des connaissances en économie, le but
ultime est de familiariser l’étudiant aux démarches qu’adoptent les économistes
pour une meilleure compréhension de son environnement social , de l’amener à
développer son esprit critique et à renforcer ainsi sa capacité à formuler
par lui-même les questions les plus pertinentes face à la complexité des
problèmes économiques contemporains.
En guise d’introduction, nous allons tenter de répondre aux trois questions
suivantes :
1- Qu’est-ce que l’économie ?
2- Quel est l’objet de la science économique ?
3- Quelles sont Les méthodes de la science économique ?
Section 1 : bref historique de l’économie
Le terme « économie » a été utilisé pour la première fois par Xénophon, homme
politique et philosophe grec de l’antiquité (vers 430- vers 355 av. JC),
disciple de Socrate (470-399 av. JC), dans un ouvrage intitulé
« L’économique ». Ce terme vient des mots grecs oikos (maison) et nomos (loi,
règle) et désigne donc l’étude de la gestion du patrimoine domestique. Quant à
l’expression « économie politique », elle est entrée en usage au début du l7eme

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siècle grâce au penseur français Antoine de Montchrestien (1575- 1621) dans son
ouvrage intitulé «Traité d’économie politique ». Dans cet ouvrage, l’auteur visait,
selon une démarche normative propre à son époque, à éclairer le prince sur les
règles d’une bonne administration du patrimoine public en France. Ce n’est qu’au
milieu du 18ème siècle et après un long cheminement que l’expression s’est
dégagée des considérations éthiques et normatives pour signifier avant tout
un effort de conceptualisation de ce qui ne peut être appréhendé par la simple
observation directe.
Ainsi, l’économie politique a gagné ses lettres de noblesse et s’est imposée en
tant que discipline scientifique et en tant que matière d’enseignement depuis
seulement deux ou trois siècles grâce aux écrits pionniers de François Quesnay
(1697-1774), Adam Smith ( 1723-1790), David Ricardo (l772-1823), Thomas
Robert Malthus (1766-1834), Jean-Baptiste Say (1767- 1832). Depuis, bien
d’autres auteurs lui ont fait franchir maintes étapes de développement, au point
où l’Académie des sciences de Suède a créé, en 1969, un prix
Nobel d’économie, comme pour commémorer l’accession de l’économie politique à
la « consécration scientifique », selon l’expression de P.A Samuelson.
Ce dernier a définit l’économie comme suit : « L’économie recherche comment les
hommes et la société décident, en faisant ou non usage de la monnaie, d’affecter
des ressources productives rares à la production à travers le temps, de
marchandises et de services variés, et de répartir ceux-ci, à des fins
de consommation présente ou future, entre les différents individus et
collectivités constituant la société ».
Section 2: L'objet de la science économique
L’objet d’une discipline quelconque est le domaine de recherche et
d’application de cette discipline. Si la physique et la chimie se donnent une
seule définition pour leur objet qui est l’étude des phénomènes de la nature
pour la physique et l’étude des corps minéraux et non minéraux pour la chimie,
la science économique, vu la divergence de ses définitions, se donne plusieurs
objets.
Les raisons de cette multiplicité des définitions de l’objet de la
science économique sont au nombre de deux :
 La complexité de la réalité socio-économique qui est évolutive, puisque les
phénomènes économiques évoluent d’une époque historique à une autre et
par conséquent la définition de l’objet de
l’économique change aussi. L’économie européenne du moyen âge a été dominée
par la présence des principes moraux et religieux alors que celle du 16ème et
17ème siècle a été caractérisée par la recherche du profit ou des moyens
d’enrichissement d’une nation.
 La complexité du comportement des individus qui forment la société.
L’économiste ne peut être neutre vis-à-vis de la société dont il appartient,

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portant ainsi ses valeurs morales. Ainsi, l’économie est l’étude de l’utilisation
des ressources pour la puissance nationale lorsque l’idéologie retenue est le
nationalisme. Alors que l’économiste proposera, comme objet de
l’économie, la recherche des moyens permettant la satisfaction des
besoins essentiels de la communauté si l’idéologie étant le socialisme.
Cependant, dans d’autres domaines, telles que la chimie,
le chimiste est neutre vis-à-vis du corps qu’il étudie.
L’objet de la science économique est lié à un environnement économique,
il est, donc, de caractère évolutif ; de la science des richesses, à la science
de l’échange et à la science de la rareté.
2.1) L'économie est une science de la richesse:
Citons quelques définitions qui se basent sur la notion de richesse :
 D’abord l’économiste classique J.B Say dans son ouvrage « traité
d’économie politique » : a donné la définition suivante : l’économie
politique enseigne comment se forment et se consomment les richesses qui
satisfont aux besoins des sociétés (les besoins humains).
 Ensuite J.Garnier présente la définition suivante : l’économie politique est
la science de la richesse c’est-à-dire la science qui a pour but de
déterminer comment la richesse est et doit être le plus rationnellement
produite, échangée, répartie, employée dans l’intérêt des individus comme
dans celui de la société tout entière.
 D’autres définitions similaires, celles de Robert Turgot en 1766 dans son
ouvrage « Essai sur la formation et la distribution des richesses » et
d’Adam Smith considéré comme père fondateur de l’économie politique, qui
dix ans plus tard, a publié son ouvrage pionnier « Recherches sur
la nature et les causes de la richesse des nations ». Le titre de cet
ouvrage est en lui-même une définition de l’économie qui a été adoptée par la
plupart des auteurs à l’époque.
En suivant ces définitions, l’enrichissement est le but fondamental de
l’individu et de la société. La science économique est définie alors comme la
science de la richesse, de la même façon qu’il y a une science de la
lumière et des planètes. Néanmoins, dans la définition de la
richesse, ces auteurs n’ont retenu que l’aspect matériel en négligeant les
services.
Cette conception ne pouvait être retenue car elle excluait du champ de
l’analyse et de l’observation une grande partie de l’activité
; les sociétés contemporaines développées appelées parfois des sociétés
postindustrielles sont largement des sociétés de services.
En effet avec l’activité des banques, des institutions financières, du
tourisme, du commerce, la richesse s’étend à l’immatériel. Or trop étendre la

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notion de richesse risque de la rendre trop vague, d’où la démarche qui
permet de recentrer la richesse autour d’une conception simple : tout ce qui
satisfait un besoin, tout ce qui a une utilité est une richesse. La question
qui se pose est comment mesurer cette utilité ou encore comment saisir la
valeur d’un bien ?
Recentrer la richesse autour de la notion de besoin revient
à considérer l’économie comme la science de l’échange marchand puisque la
notion de l’utilité est subjective et ne peut être mesurée qu’à travers
l’échange moyennant un prix.

2.2) L'économie est une science de l'échange marchand:


Un bien ou un service n’a pas de valeur en soi, il n’a de valeur que s’il satisfait
un besoin, que s’il a une utilité. Or le problème qui se pose est comment
vérifier cette utilité et donc comment mesurer la valeur de ces biens ?
C’est à travers l’échange que la valeur d’un bien ou d’un service se manifeste
; cet échange s’opère à travers les marchés. Par conséquent les marchés
sont au cœur de la science économique dans la mesure où ils permettent de
vérifier l’utilité des biens et de mesurer donc leurs valeurs.
Ces marchés fixent le niveau général des prix, l’économie devient alors une
science des prix puisque ce dernier n’est que le résultat de l’échange.
Cette conception de l’économie a présenté un intérêt pour plusieurs auteurs
qui ont orienté leurs préoccupations théoriques sur l’étude de la
formation des prix.
La principale limite de cette approche se reflète à travers l’intervention des
Etats dans l’économie qui a fait apparaitre la production non
marchande comme les biens publics, qui bénéficient à toute
la collectivité, les services de santé et d’éducation qui sont à l’origine de
l’apparition de toute une branche de l’économie : l’économie Publique. Une
troisième conception permet de tenir compte de l’insuffisance citée ci-
dessus, définit l’économie comme la science des choix efficaces.
En effet, les biens publics et les activités religieuses sont des choix
délibérés de la part des individus et des pouvoirs publics ; l’économie est donc
une science des choix efficaces.

2.3) L'économie est une science de la rareté et des choix efficaces:


Lionel Robbins, dans son ouvrage paru en 1947 intitulé « Essai sur la
nature et la signification de la science économique », a défini
l’économie comme la science qui étudie le comportement humain en tant que
relation entre les fins et les moyens rares à usage alternatif.

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Cette définition part de l’idée que la rareté des ressources oblige à
faire des choix. La rareté est une situation de non abondance des ressources
telles que pour satisfaire les besoins, il faut dépenser un effort en travail
ou consentir des sacrifices. Puisque les moyens sont rares, il y a lieu de les
utiliser de façon efficace. Les agents économiques ont des besoins
illimités alors que leurs ressources sont limitées, se pose alors le problème
de choix. C’est le cas au niveau microéconomique
(producteur, consommateur) et au niveau macro-économique (Etat)
où ces agents économiques sont confrontés à un choix de maximisation de
la fonction objective sous les contraintes usuelles.
Section 3 : La méthode de la science économique
La démarche suivie par les sciences consiste à décrire, expliquer et prévoir
les faits afin d’orienter l’action humaine. La question qui se pose est de savoir
si l’économie est en mesure d’assumer ce rôle. En d’autres termes, l’économie
peut-elle étudier de manière scientifique certains aspects du comportement
humain.

3.1- Hypothèses, lois et modèles en science économique


Cette démarche méthodologique utilise certaines opérations logiques,
en particulier :
 L’induction consiste à partir de l’observation des faits (grâce notamm
ent aux statistiques) pour dégager des principes généraux ou des lois en
d’autres termes partir de cas particuliers pour aboutir à
des conclusions générales.
 La déduction consiste à déduire des propositions ou des conclusions à partir
des hypothèses particulières sans faire appel à l’observation des faits.
Les économistes font apparaitre des lois qui semblent gouverner
le comportement des agents. Une loi est fondée sur des hypothèses plus ou
moins contraignantes qui représentent des simplifications de la
réalité. Hypothèse et lois permettent alors de construire des modèles qui
donnent une représentation théorique du fonctionnement de l’économie.
Comme dans toute démarche scientifique, les modèles sont confrontés aux
faits : la validité d’une théorie repose sur la capacité de ses conclusions
à expliquer les faits.
Schématiquement on peut représenter les étapes de la
démarche scientifique comme suit :

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Pour élaborer des lois, l’économiste suit une démarche scientifique qui passe
par les étapes suivantes:
 La phase d’observation des phénomènes économiques qui est fournie par l’éc
onomie descriptive et par les statistiques.
 La phase d’abstraction qui consiste à simplifier la réalité en dissociant
les aspects essentiels des aspects secondaires. L’abstraction est une
opération qui consiste à isoler certains éléments essentiels en
négligeant les autres.
 La phase déductive comprend : l’élaboration des hypothèses ainsi
que l’élaboration des lois par un raisonnement causal.
 La phase de vérification de la théorie qui consiste à confronter la théorie à
la réalité pour tester sa pertinence. Si la théorie est vérifiée par les
faits, elle est acceptée sinon elle est rejetée.
3.2- Approche positive et approche normative :
Une analyse positive explique pourquoi les choses et les comportements
sont ce qu’ils sont. Elle vise donc à montrer le monde « tel
qu’il est ». Par contre une analyse normative cherche à définir ce que
doivent être les choses et les comportements, à expliquer « comment
doit être » le monde. Seule la démarche positive relève de la science,
l’économie normative est trop influencée par des valeurs que l’on cherche à
respecter. Cependant, les économistes conçoivent comme un prolongement
logique de leur travail le fait de donner des conseils en matière de
politique économique par exemple. Mais si les économistes émettent des avis,

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c’est toujours les hommes politiques qui prennent les décisions en dernier
ressort.
3.3- individualisme méthodologique et holisme :
L’individualisme méthodologique est une méthode d’analyse des faits économi
ques et sociaux qui part du principe que les phénomènes étudiés
peuvent être expliqués à partir des comportements individuels, alors que le
holisme considère les comportements individuels s’inscrivent dans
un contexte global prédéterminé (les normes et les règles d’une société,
la catégorie sociale d’appartenance etc.). En conséquence, l’étude
du contexte global est nécessaire pour comprendre les actes individuels.
3.4- Microéconomie et macroéconomie :
L’analyse microéconomique relève de l’individualisme méthodologique et prend
pour point de départ l’analyse économique à l’échelle d’un agent économique.
Elle choisit un agent type puis, pour passer aux grandeurs globales, elle
propose d’agréger les décisions individuelles. A l’inverse, la macroéconomie
s’intéresse aux relations entre les grandeurs globales. Donc, en
macroéconomie, le point de départ est l’analyse à l’échelle de tous les
agents économiques.
Les conclusions de l’analyse microéconomique ne sont pas forcément
généralisables au niveau macroéconomique car il est difficile de donner des
fondements microéconomiques à l’analyse macroéconomique, ce qui justifie
une approche purement macroéconomique pour rendre compte des
phénomènes que ne peut expliquer la microéconomie.

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Chapitre 02: La problématique de la rareté

Objectif général
Déterminer le champ d’application et d’intervention de la science économique
en se familiarisant avec les notions de base de l’économie.
Dans son ouvrage « l’économique », P Samuelson a présenté la définition
suivante : L’économie est l’étude de la façon dont l’homme et la société
choisissent avec ou sans recours à la monnaie, d’employer des ressources
productives rares qui sont susceptibles d’emplois alternatifs pour produire
divers biens, et les distribuer en vue de la consommation, présente ou future,
des différents individus et groupes qui constituent la société.
Objectifs spécifiques
Aborder les notions suivantes :
- Les besoins
- Les biens
- Les ressources
- La rareté
A travers cette définition, l’objet de la science économique étant la
recherche de solutions efficaces aux problèmes : que produire ? Comment
produire ? et pour qui produire ?
La réponse à ces diverses questions dépend des besoins des individus et de la
collectivité. Par conséquent il faut faire un choix des biens et des services
qui doivent être produits pour satisfaire les besoins des individus et de la
collectivité.
Ces questions renvoient aux notions de besoin, des biens nécessaires à la
satisfaction de ces besoins et des ressources pour .produire ces biens.
1 - La notion de besoin
Un besoin est un sentiment de manque ou de privation qui porte à désirer un
bien ou un service et la satisfaction des besoins constituent le but de
l’activité économique. Les besoins revêtent un caractère économique quand ils
font appel, pour leur satisfaction, à des ressources matérielles et humaines
limitées (rares) et donc coûteuses pour l’individu et la société. Il faut donc
les distinguer des besoins non économiques (besoins d’amour, de piété, de
justice, etc) qui n’appartiennent pas, à proprement parler, au domaine de
l’économie.
Les besoins peuvent être physiologiques (primaires, nécessaire à la survie de
l’homme comme manger, boire, se loger) ou sociaux (manger dans un
restaurant réputé). Dans cette deuxième catégorie on distingue les besoins
de civilisation (pour intégrer un mode de vie considéré comme normal dans la

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société) ainsi que les besoins de luxe (pour se distinguer des membres
constituant la société).
Un besoin est donc une exigence de la nature ou de la vie sociale, C’est une
notion relative qui varie :
- Dans le temps (en fonction du degré de développement économique et
social, de l’innovation technologique qui génèrent une profonde transformation
des besoins ou avec les phénomènes de mode… etc.).
- Dans l’espace (en fonction des croyances, de la catégorie
socioprofessionnelle ou du lieu d’habitation… etc.)
Ces besoins peuvent être ressentis par un individu ou par un groupe
d’individu:
Besoins collectifs : sont des besoins qui portent sur des biens indivisibles et
nécessaires à la conservation et au progrès de la société.
Besoins individuels : sont ceux qui peuvent être solvable au plan individuel.
- La pyramide de Maslow : A partir des observations réalisées en 1940 par le
psychologue Abraham Maslow sur la motivation, il est arrivé à distinguer cinq
catégories de besoins hiérarchisés selon les priorités des individus comme
suit :

- Besoins physiologiques : ou primaires qui sont les besoins biologiques


(nourriture habillement, abri, etc).

- Besoins de sécurité : incluent ceux de protection, stabilité physique,


psychique et sociale : l’individu éprouve rapidement la nécessité de se
protéger de son environnement (médicaments, assurance, emploi… etc.)

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- Besoins d’appartenance et de liens sociaux : pour assurer leur sécurité, les
individus éprouvent le besoin de se regrouper, de se sentir entourés d’autres
individus aux mêmes affinités (mode vestimentaire, association… etc.).
- Besoins d’estime : incluent ceux de respect de soi, prestige, succès et
accomplissement : la notion de groupe fait apparaitre le besoin d’être reconnu
par les autres, l’individu cherche à se démarquer (restaurant réputé, voiture
de prestige… etc.)
- Besoins de réalisation de soi (accomplissement) : ce sont des besoins
purement psychiques (théâtre, compétition, voyage… etc.)
La principale critique du modèle de Maslow repose sur le postulat discutable
où l'individu passerait d'un niveau à l'autre une fois seulement les besoins du
niveau inférieur satisfaits ; or tout être humain n'a pas nécessairement ce
mode de hiérarchisation de ses besoins, tant dans sa vie personnelle que
professionnelle. A un moment donné, ces besoins peuvent être simultanés
voire contradictoires...
2 - La notion de bien
La satisfaction des besoins est obtenue à partir des biens. Un bien peut être
un objet matériel ou immatériel (un service).
Un bien est dit économique s’il répond aux trois caractéristiques suivantes :
 L’utilité ou l’aptitude à satisfaire un besoin :
 La disponibilité : la possibilité de se procurer ce bien à n’importe quel
moment.
 La rareté : Un bien qui est disponible en quantité illimitée n’est pas un bien
économique. L’air, par exemple n’est pas un bien économique puisque, bien
qu’il répond à un besoin essentiel celui de respirer, il n’est pas rare ; c’est un
bien libre.
Ces biens économiques, répondant aux trois caractéristiques citées ci-
dessus, n’interviennent pas de la même manière dans l’activité économique. Six
niveaux de différenciation peuvent être cités :
- Biens de consommation et biens d’investissement ou de production :
Pour produire un bien quelconque, il faut associer des moyens matériels et
humains ; Certains de ces moyens matériels sont détruits au cours du
processus de production (les matières premières etc…). D’autres ne sont pas
immédiatement détruits, ils participent dans plusieurs cycles productifs, ce
sont les biens d’investissement qui sont usés sur une longue période ; ces
derniers concernent essentiellement les équipements et les bâtiments.
Alors que les biens de consommation, comme les aliments sont ceux qui
contribuent directement à notre satisfaction ; ils sont alors détruits par
l’usage auquel ils sont directement destinés.

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Par ailleurs, certains biens peuvent changer de nature selon l’usage qu’on en
fait. Ainsi, une voiture achetée par un particulier est considérée comme un
bien de consommation durable puisqu’elle n’est pas créatrice de revenus
futurs (c’est l’exemple également des réfrigérateurs) alors que si elle est
achetée par un chauffeur de taxi, elle est considérée comme bien
d’investissement.
- Bien final et bien intermédiaire :
On appelle bien final un bien qui est au stade final d’élaboration de sorte qu’il
est prêt à l’opération à laquelle il est destiné sans transformation ; ce sont
les biens et services qu’on achète en vue d’une utilisation finale
(consommation finale).
Alors qu’un bien intermédiaire ou un intrant est un bien qui entre dans la
production d’autres biens ou services. Il s’agit des matières premières et des
produits semi-finis (consommation intermédiaire).
- Biens complémentaires et biens substituables et biens indépendants :
Deux biens sont dits complémentaires s’ils ne peuvent être dissociés pour la
satisfaction d’un même besoin. Un bien est dit complémentaire lorsqu’il est
consommé avec un autre bien. Par exemple le thé et le sucre sont des
compléments ou des biens complémentaires. Si le prix du sucre augmente, les
gens achèteront moins de thé et sa demande diminue.
Alors que deux biens sont dits substituables s’ils peuvent être dissociés pour
satisfaire un même besoin (café et thé). Lorsque le prix d’un bien substitut,
tel que le café, augmente les individus consomment moins de ce produit et
achètent plus de thé et sa demande en conséquence.
- Bien privé et bien collectif :
Les individus consomment les biens achetés des magasins, ce sont les biens
privés ou les biens qui permettent de satisfaire les besoins privés de
consommation.
Ces mêmes individus consomment également des biens et des services
consommés par d’autres individus tels l’université et les hôpitaux ; ce sont
des biens collectifs. En effet lorsqu’un automobiliste utilise la route pour
satisfaire ses besoins personnels, il n’est pas seul sur la route, il l’utilise en
même temps avec d’autres automobilistes.
- Bien matériel et bien immatériel :
Les biens matériels sont des produits tangibles, apparents, alors que les
biens immatériels concernent les services qui sont hétérogènes.
- Bien durable et bien non durable :
Les biens non durables sont détruits dès leur première utilisation, tels que
les biens alimentaires alors que la consommation des biens durables peut

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s’étaler dans le temps, elle concerne, par exemple, l’immobilier,
électroménager, machines.
3- la notion de ressource productive
Comment les biens doivent-ils être produits ? Avec quelles ressources ? et
selon quelles techniques ? Cette question du comment produire provient du
fait que la rareté des ressources oblige à faire des choix qui procurent un
maximum de satisfaction pour un minimum de coût.
Pour satisfaire ses besoins, l’homme dispose de trois types de ressources qui
sont fournies par la nature, par les hommes et par le capital physique. Ces
ressources utilisées dans l’acte de production sont appelées les ressources
productives.
- Les ressources naturelles : Sont les matières premières, disponibles à
l’état brut, que les hommes doivent transformer et adapter à leurs besoins. A
l’échelle de l’ensemble de la société, la ressource naturelle initiale est la
Nature. Celle-ci recèle des richesses qui gisent au niveau du sol, du sous-sol
ou dans les fonds marins. Elles comprennent, entre autres, les terres
agricoles plus ou moins fertiles qui permettent de subvenir aux besoins
alimentaires, les cours d’eau qui fournissent notamment de l’eau potable, l’eau
d’irrigation et l’électricité, et enfin les réservoirs naturels d’où l’on puise les
divers minerais, le charbon, le pétrole et le gaz.
- Les ressources humaines : L’effort que les hommes exercent sur la nature
afin de lui arracher les moyens utiles à leur vie s’appelle le travail. Un tel
effort se distingue de celui exercé par les autres espèces vivantes par son
caractère conscient et non instinctif, l’homme étant la seule espèce vivante
qui conçoit par avance le résultat de son travail.
Le travail trouve son origine, sa source, dans la force de travail de l’homme
Celle-ci peut être définie comme l’ensemble des facultés physiques,
intellectuelles et nerveuses qui existent dans le corps de l’homme et sont
susceptibles d’être utilisées, investies dans l’acte de production. Entendu
ainsi le travail désigne les modalités de consommation de la force de travail,
c’est-il- dire les formes prises par les dépenses d’énergie de l’homme, travail
physique du maçon, travail intellectuel du savant, travail de précision du
bijoutier, etc.
A l’échelle de toute la société, la force de travail est constituée par
l’ensemble des individus en âge d’exercer un travail (ou emploi) rémunéré et
pouvant prendre part à l’activité de transformation de la nature, avec leur
capacité physique, leur savoir et leur savoir- faire. L’étude de la population
par les démographes intéresse l’économiste en ce qu’elle renseigne sur
l’importance quantitative de la ressource humaine disponible (la main-

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d’œuvre), facteur dont dépendent en partie les possibilités de production de
toute société
- Le capital technique : Si les hommes ne disposaient que des ressources
naturelles et du travail de leurs mains, sans aucun recours à des instruments
et à des équipements précis, la production serait quasi -impossible. Pour
accroître l’efficacité d’ensemble de leur activité productive, les hommes
utilisent un capital technique, ensemble de moyens de production qu’ils
interposent entre eux et les ressources naturelles.
Au sens strict, le capital est composé des outils (marteau, machine à coudre,
raboteuse, charrue, etc) grâce auxquels s’opèrent les transformations et que
les hommes ont dû créer à la suite d’un « détour de production ». Ces outils
constituent en quelque sorte le prolongement du bras de l’homme.
La création et l’utilisation du capital physique sont ainsi le reflet du travail
créateur de l’homme son trait distinctif par rapport aux autres espèces
vivantes. Mais au sens larges le capital physique comprend aussi toutes les
ressources matérielles indispensables à la réalisation de tout acte de
production, même si elles interviennent de façon indirecte : terrains,
bâtiments, chemin de fer, ports, aéroports, ponts barrages, lignes électriques
etc.
Les économistes distinguent deux formes de capital technique:
- le capital circulant (appelé encore biens intermédiaires) qui n’intervient
qu’une seule fois dans le cycle de production (le bois, la farine, le tissu, etc.)
et qui transmet donc au produit la totalité de sa valeur au terme de ce cycle.
- le capital fixe qui intervient plusieurs fois dans le cycle de production au
terme duquel il n’aura transmis qu’une partie de sa valeur. Il ne sera donc
amorti entièrement qu’après plusieurs années d’utilisation.
4- La loi de la rareté (les choix et les coûts) :
Puisque les biens sont rares, une bonne gestion de ces biens est indispensable,
par conséquent le problème devient un problème d’allocation des ressources ;
ces dernières sont rares et nous obligent à faire des choix. Tout choix
implique un coût puisque si l’on veut avoir plus d’un bien, il faut renoncer à une
quantité d’un autre bien.
Dans un premier temps, on procédera à une illustration de la rareté par la
courbe des possibilités de choix. Ensuite, dans un second temps, on
déterminera le coût supporté par ce choix qui découle de la contrainte de la
rareté.
Comme les ressources en travail et en matières premières sont rares, il est
impossible de produire tous les biens nécessaires à la satisfaction des besoins
illimités. Il convient donc de faire des choix pour déterminer les biens qui
seront produits, parmi l’ensemble des possibilités de production.

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Si l’on considère qu’il n’est possible de produire que deux biens X et Y, la «
frontière » des possibilités de production prend l’allure suivante :

Les choix de production efficace se situent sur la frontière (en A et B par


exemple). À l’intérieur de l’espace des possibilités de production (en C),
l’économie se priverait de la possibilité de produire plus de biens X et Y. Il
convient donc de choisir entre produire plus de biens X et relativement moins
de bien Y, ou l’inverse. La frontière dépend des ressources dont dispose
l’économie (volume de travail, matières premières, biens fabriqués dans le
passé), mais également de l’état d’avancement du progrès technique.
De cette représentation graphique en découlent plusieurs notions:
Courbe des possibilités de production (CPP) : Frontière entre les combinaisons
de biens et services qu’il est possible de produire et celles qu’il est impossible
de produire avec une quantité de ressources et une technologie données.
Plein-emploi : Utilisation optimale des ressources productives compte tenu de
la meilleure technologie disponible (combinaisons A, C, D, B).
Coût de renonciation : quantité d’un bien à laquelle il faut renoncer pour
obtenir une unité supplémentaire d’un autre bien.
Sous-emploi : Utilisation incomplète ou inefficace des ressources productives
compte tenu de la meilleure technologie disponible (combinaison H).
Croissance économique : Expansion soutenue des possibilités de production,
c’est –à- dire la mise en œuvre de ressources nouvelles ou de techniques
nouvelles en vue d’accroître la production peut entraîner un déplacement de la
courbe AB vers la droite.
En résumé, il apparaît que la loi de la rareté pose un triple défi à toute
société humaine :
- il s’agit d'abord de déterminer les objectifs de la production (quoi produire
et en quelles quantités), ces derniers devant tenir compte des préférences
exprimées par la société.
- fois réglée la question de la conformité de l’allocation des ressources de
la société à ses préférences, il s’agit de fixer les modalités de

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consommation

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des ressources productives (comment produire) de la façon la plus efficace
possible.
- il s’agit d’établir enfin de quelle façon les fruits de la production seront
repartis dans la société (pour qui produire).
« Etudier l’économie, c’est essayer de comprendre comment les sociétés
humaines s'organisent pour répandre à ce type de défi. »

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Chapitre 03: L'organisation économique

Principes clés
• Un agent économique, ou unité institutionnelle en comptabilité nationale, est
un centre de décision économique indépendant (un ménage, une entreprise,
une banque, une administration). En comptabilité nationale, les unités
institutionnelles qui ont un comportement économique (ou fonction principale)
semblable sont regroupées en secteurs institutionnels.
• Les agents économiques entretiennent entre eux des opérations
économiques que l’on peut repérer par des flux économiques. Un flux
économique est la variation d’une quantité de biens et services (flux réels) ou
de monnaie (flux monétaires) enregistrée entre deux dates, et qui désigne
une grandeur économique en mouvement, d’un agent économique vers un autre.
• Le repérage des flux économiques permet de mettre en évidence un circuit
économique. Il s’agit d’une représentation simplifiée de l’activité économique,
faisant apparaître la circulation des biens et de la monnaie entre les agents.
A. Les grandes catégories d’agents économiques
Ménage
Fonction principale: la consommation
Ressource principale: les revenus primaires et les transferts
Entreprises financières
Fonction principale: Produire des biens et des services financiers
Ressource principale : l’épargne, les primes des assurances
Entreprises non financières
Fonction principale: Produire des Biens et services marchands non financiers
Ressource principale: le produit (résultat) des ventes des biens et services
Etat (administration publique)
Fonction principale: Produire des services non marchands et procède à la
redistribution des revenus
Ressource principale: Les prélèvements obligatoires, les cotisations
Le Reste du-monde : Cet agent regroupe toutes les unités non résidentes
qui entretiennent des relations économiques avec le pays ou une économie
donnée. Nous nous limiterons dans notre présentation des relations avec le
reste du monde aux flux d’exportation et d’importation des biens et services
(flux réels) ainsi que les flux monétaires qui en constituent la contrepartie.
B. Les opérations des agents économiques :
Les opérations sur biens et services : elles indiquent la provenance et la
destination des biens et services. Dans une économie nationale, les biens et
services rencontrés proviennent de la production nationale et les

18
importations. Ces biens et services sont utilisés pour partie à la
consommation (finale et intermédiaire), pour partie à l’investissement et pour
partie à l’exportation. Les agents se répartissent entre offre et demande
selon qu’ils souhaitent acquérir ou proposer un bien ou un service.
Les opérations de répartition : elles sont ainsi qualifiées car elles
concernent la répartition des revenus créés entre les différents agents.
Cette répartition des revenus prend différentes formes comme de la
rémunération du travail (salaire) au dividende en passant par les loyers, les
intérêts ainsi que les impôts et les subventions.
Les opérations financières : elles recouvrent l’ensemble des relations entre
agents à capacité de financement et agents à besoin de financement. Elles
portent sur les créances et les dettes entre agents, et montrent comment les
agents à besoin de financement ont couvert ce besoin et, symétriquement,
comment les agents à capacité de financement ont employé cet excédent.
Les opérations avec l’extérieur : elles indiquent l’ensemble des flux
économiques entre les agents résidents sur le territoire économique et les
agents non-résidents appartenant au reste du monde. On distingue ainsi des
échanges de biens et services, des transferts de revenus et des mouvements
des capitaux.
C. La représentation des opérations par le circuit économique
Les agents économiques ont différentes fonctions (produire, consommer…)
et ont donc des besoins complémentaires (un ménage a besoin de travailler
pour avoir un salaire et consommer donc il va entrer en relation avec une
entreprise ou une administration). Ces relations sont illustrées par le circuit
économique.
Ce circuit représente des flux soit réels (les biens par exemple)
soit monétaires (un intérêt versé suite à un emprunt). Il y a toujours un flux
qui en compense un autre ; par exemple si un ménage propose son travail à une
entreprise (flux réel), l’entreprise lui versera un salaire (flux monétaire). On
peut le représenter de cette manière :

Les relations sont très nombreuses entre les différents agents économiques ;
il est difficile de tout représenter ; il faut donc se concentrer sur les flux
principaux. Il faut bien avoir à l’esprit que chaque flux (monétaire ou
financier) génère un flux inverse. Les dépenses de certains agents font les

19
recettes des autres. L’État, par l’intermédiaire des administrations,
intervient pour compenser les inégalités créées.

Cette représentation de l’économie relève d’une vision macroéconomique ; on


s’intéresse aux relations entre les agents économiques, aux interdépendances.
La vision de l’économie est ici envisagée de manière globale, contrairement à
la microéconomie qui analyse les agents économiques de manière isolée (ils
sont indépendants dans les décisions qu’ils prennent de manière rationnelle
face aux contraintes de leur environnement).
D. L’équilibre (bilan) emplois-ressources :
On considérant le cas d’un bien, les quantités disponibles (ressources) sur le
marché ne peuvent provenir que de la production nationale (P) et des
importations (M), si l’on s’attache aux utilisations possibles (emplois) de ce
produit, on distingue :
-La consommation ( C ), qu’elle résulte des entreprises, des ménages ou des
administrations ;
-L’investissement (I) dans la mesure où le produit peut être un bien durable
acquis pour être utilisé pendant plus d’un an dans le cadre d’une activité de
production ;

20
-L’exportation (X) qui correspond à une consommation ou un investissement de
la part du reste du monde ;
L’équilibre emplois-ressources des agents économiques est un équilibre entre
la demande globale et l’offre globale sur le marché des biens et services :
Offre globale = production nationale + importations
Demande globale= consommation + investissement + exportations
Offre globale = demande globale
Production nationale + importations = consommation + investissement +
exportations
Ce qui signifie que :
Production nationale (P) = C + I + X – M
-Consommation + investissement = dépense interne
-Exportations – importations = solde externe
Donc la production nationale = dépense interne + solde externe
Entreprise :
Unité économique autonome combinant divers facteurs de production
produisant pour la vente des biens et des services et distribuant des revenus
en contrepartie de l’utilisation des facteurs. Il existe plusieurs formes
d’entreprises et divers critères de classification.
Flux :
C’est un mouvement de biens, de monnaie, d’hommes qui s’opèrent au cours
d’une période. Les flux économiques apparaissent sous deux formes :
Flux réel : concerne le mouvement des biens et services et le travail.
Flux monétaire : c’est la contrepartie du flux réel (le paiement).
Circuit économique :
Représentation du fonctionnement d’une économie sous la forme de flux
orientés reliant les agents économiques.
Ménage :
Il regroupe l’ensemble des occupants d’un même logement qu’ils aient ou non
des liens de parenté et dont la fonction principale est la consommation. Un
ménage peut ne comprendre qu’une seule personne.
Revenus primaires :
En économie, le revenu primaire des ménages est le revenu que les ménages
tirent de leur contribution à l’activité économique, soit directement, soit
indirectement. Il n'inclut donc pas les prestations sociales - c’est un revenu
avant redistribution.
Redistribution des revenus :
a pour objectif de corriger certaines inégalités dans la répartition des
revenus. La justification de la réduction des inégalités relèvent de

21
différentes considérations, d'ordre éthique, moral, philosophique d'une part,
aussi bien qu'économique ou politique d'autre part.
Epargne :
consiste à renoncer à une consommation immédiate au profit des
satisfactions futures liées à des investissements ou à des consommations.
Prélèvements obligatoires :
correspondent à l’ensemble des « versements effectifs opérés par tous les
agents économiques au secteur des administrations publiques dès lors que ces
versements résultent, non d’une décision de l’agent économique qui les
acquitte, mais d’un processus collectif et que ces versements sont sans
contrepartie directe.
Production :
est un acte de création de richesses (en biens et services) mais qui renvoie à
un processus de combinaison des différents facteurs de production (capital,
travail, terre)
Consommation intermédiaire :
elle correspond à la destruction des biens et services au cours du processus
de production, il s’agit d’une consommation productive.
Consommation finale :
elle correspond à la destruction (utilisation) des biens et services par les
ménages pour satisfaire les besoins.
Investissement :
il correspond à l’utilisation des biens et services de manière durable dans le
processus de production. Cette notion d’investissement peut-être élargie aux
biens et services conservés sous forme de stock pour être utilisés
ultérieurement.
Exportations et importations :
l’ensemble des opérations d’échange de biens et de services de l’économie
nationale avec le reste du monde. Dividende : Part de bénéfice répartie entre
les différents actionnaires d'une entreprise.
Intérêt :
est la rémunération d'un prêt, sous forme généralement d'un versement
périodique de l'emprunteur au prêteur. Pour le prêteur, c'est le prix de sa
renonciation temporaire à la liquidité. Pour l'emprunteur, c'est un coût
correspondant à une utilisation anticipée.
Impôt:
prélèvement obligatoire sur les ressources des personnes physiques ou
morales, servant à couvrir les dépenses de l’Etat ou des collectivités locales.
Autrement dit, pour financer les dépenses publiques qui résultent aussi bien
de la politique sociale et de solidarité mais aussi de toutes les charges qui

22
découlent des fonctions de l’Etat en tant que régulateur et facilitateur de
l’activité économique (prise en charge de tous les coûts qui résultent de
l’organisation de l’environnement de l’entreprise). Il s’agit aussi bien des
impôts sur la production, les importations, sur la dépense (TVA) que des
impôts sur les revenus.
Subvention :
dans le même ordre d’idées et dans le cadre de sa fonction de facilitateur
(soutenir certaines entreprises ou certaines activités) d’une part et de «
redistribuer » (en soutenant certaines catégories sociales) ،d’autre part,
l’Etat verse des subventions, considérés comme des transferts courants sans
contrepartie.

23
Chapitre 04: L'entreprise

1. Définition de l’entreprise économique :


Une entreprise est un groupement humain hiérarchisé qui met en œuvre des
moyens intellectuels, physiques et financiers pour produire, former,
distribuer les richesses conformément à des buts définis pour réaliser un
profit.
En plus de réaliser un profit, l’entreprise peut poursuivre d’autres objectifs
économiques et sociaux (ex : survie, pouvoir de domination, objectifs
citoyens,..).
Sur un plan strictement économique, on peut dire que l’entreprise est une
unité de production de biens et de services. Mais c’est aussi une unité de
répartition de ces mêmes richesses :
Pour fabriquer des biens et des services, l’entreprise doit combiner
différents facteurs de production ; les richesses créées – encore appelées
"valeurs ajoutées" – servent par la suite à rémunérer l’ensemble des agents
économiques ayant participé à l’activité de production de l’entreprise.
2. les critères de classification des entreprises :
Il existe plusieurs critères de classification de ces entreprises. Les plus
répandus sont :
2.1. Classification par le domaine d’intervention (ou secteur) des
entreprises, déterminé par leur activité principale) :
Secteur primaire (agriculture au sens large, pêche,…). On associe aussi à ce
secteur les diverses activités minières en vue de l’extraction des produits du
sous-sol.
Secteur secondaire qui englobe principalement les industries
manufacturières, auxquelles on adjoint le secteur du BTP (bâtiments et
travaux publics).
Secteur tertiaire qui regroupe tous les secteurs productifs de services
financiers (banques et assurances) et non financiers (santé, éducation,
transports, restauration, hôtellerie, commerce,…).
2.2. Classification par le statut juridique :
On distingue deux types juridiques différents
Les entreprises publiques peuvent être définies comme des entreprises dans
le capital social appartiennent à l’Etat dans sa totalité. Aussi, celui-ci
concentre l’essentiel de la décision économique concernant ces entreprises :
décision de nommer (ou de destituer) les dirigeants, orientations
stratégiques, …

24
Les entreprises privées sont celles dont le capital social appartient, à titre
privatif, à une ou plusieurs personnes privées. De ce fait, ces entreprises
jouissent de l’autonomie de décisions concernant les actions d’investissement,
de production, de commercialisation, de financement, etc…
Il existe, cependant, une large variété de sous-statuts juridiques des
entreprises privées. Le tableau synthétique suivant en récapitule les
principaux types :

Société de Société à responsabilité limité : SARL Société de


Type personnes capitaux
Entreprise Société en Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée : EURL SARL :à Société
individuelle nom plusieurs anonyme : SA
collectif : associés
SNC

Caractéristiques
Apporteurs de capitaux :
-Nom -Entrepreneur Associés (qui
individuel se Associé Associés (qui Actionnaire
connaissent) se
-nombre 1 Au moins 2 connaissent)
-responsabilité à l’égard des dettes -limitée sur les -illimitée et 1 2 à 50 Au moins 7
biens personnels solidaire pour -limitée aux apports -limitée aux -limitée aux
du propriétaire chaque apports apports
associé

Capital :
-nom des titres possédés par les apporteurs Aucun Parts sociales Parts sociales Parts sociales action
des capitaux
-capital minimum aucun aucun

Droits des apporteurs de capitaux :


-direction Entrepreneur Gérant(s) Gérant associé unique ou tiers (2) Gérant(s) Conseil
individuel associé(s) ou Liberté totale associé(s)ou d’administration
-cession des titres à des tiers (2) _ tiers (2) tiers ou directoire
Avec l’accord Avec l’accord Liberté de
de tous les de la majorité principe
autres des associés
associés représentant
3/4du capital

Droit aux bénéfices Revenu de En fonction du nombre de parts possédées En fonction du


l’entrepreneur nombre
individuel d’actions
détenues
(dividendes)

Exercice du droit de vote dans les _ En principe à _ En principe à En principe à la


assemblées l’unanimité la majorité majorité des
des voix voix des
1 voix = 1 actionnaires
part présents ou
présentés
1voix=1 action

25
2.3. Classification par la taille (ou dimension économique) des
entreprises.
Le critère le plus utilisé est l’effectif salarié, qui nous permet de distinguer
les TPE, les petites entreprises PE, les PME et les grandes entreprises. Ainsi,
la classification Tunisienne distingue :
• La très petite entreprise (TPE) ou micro-entreprise, définie comme une
entreprise comprend 1 seul employé.
• La petite entreprise, définie comme une entreprise dont l’effectif ne
dépasse pas 20 salariés.
• La moyenne entreprise est une entreprise employant entre 20 et
500 personnes.
• Enfin, la grande entreprise est celle dans la taille est telle qu’elle emploie
plus de 500 personnes.
A titre de comparaison, il est utile de rappeler que, selon la définition de
la Commission Européenne, les entreprises sont classées comme suit :
• La Très petite entreprise (TPE) est celle employant moins de 10 salariés.
• La Petite entreprise (PE) emploie entre 10 et 49 salariés.
• La Moyenne entreprise(ME):entre 50 et 249 salariés.
• La Grande entreprise emploie 250 salariés.
3. Facteurs de production :
Pour fabriquer des biens et des services, l’entreprise doit combiner
différents facteurs de production appelés aussi « inputs » ou bien les
« entrées » :
3.1. Ressources naturels
- énergies: gasoil, essence, charbon, électricité,…
- matières premières: minerais, sable, eau, arbres,…
- inputs gratuits: air, soleil, eau de pluie,...
3.2. Le capital :
On distingue le capital fixe et le capital technique :
3.2.1. Le capital fixe :
Le capital fixe est constitué par la partie du capital constant qui conserve
sa forme et son usage après le déroulement d’un processus de production.
Ainsi, certains éléments du capital constant se mettent en œuvre durant
plusieurs processus de production (bâtiments, machines, …) cela signifie que
la valeur du capital avancé est fixée sous la forme de ces éléments du capital
constant appelés moyens de travail.
3.2.2. Le capital circulant :
Certains moyens de production qui entrent dans le processus et qui s’y
consomment totalement : il s’agit des matières premières qui sont consommés
par les machines. De ce fait les matières premières ne conservent pas leurs

26
formes d’usage de départ et il faudra les renouveler à chaque fois qu’ils sont
absorbés par le processus de production.
3.3. Les ressources humaines ou force de travail:
La force de travail que le producteur achète pour une durée déterminée, une
fois incorporée au processus de production, elle transfère non seulement sa
propre valeur mais aussi un excédent de valeur appelé plus-value. Le
producteur doit renouveler constamment l’achat de cette force de travail
dans le marché de travail où les ménages offrent leur travail contre de la
monnaie.
Voici en général les facteurs de production qui servent d’entrées dans
l’entreprise pour avoir des biens et services (sorties) finis prêt à être offert
sur le marché.
3.4. Le progrès technique :
D’après Robert SOLOW il y a un autre facteur de production qui est le
progrès technique.
Le progrès technique peut se définir comme l’application de nouvelles
techniques par l’entreprise pour améliorer les modalités de production ou
créer des produits nouveaux. L’utilisation du progrès technique permet à
l’entreprise d’accroitre sa productivité.

27
Chapitre 05: La répartition et la redistribution des
revenus
La production est génératrice de richesses (de valeurs ajoutées) qui va
permettre à l’entreprise de rémunérer l'ensemble des agents ayant contribué
à la production, les entreprises sont des structures socialement organisées
dont la fonction essentielle (leur raison d'exister) est de produire des biens
et services marchands destinés à être cédées sur le marché à un prix leur
permettant de réaliser un bénéfice. Le produit de la vente sert à rémunérer
les agents économiques ayant mis les facteurs de production à la disposition
de l'entreprise pour produire, c'est ce qu'on appelle la répartition primaire
(distribution) des revenus. Cette distribution génère toujours des «
inégalités » parce que les règles de distribution sont fondées sur la nature et
le degré de participation au processus de production. L'Etat, en tant que
garant de l'équilibre social et donc de justice sociale est appelé à corriger la
distribution « spontanée » des revenus par la mise en place de mécanismes et
de dispositifs favorisant une redistribution des richesses entre les agents
économiques. C'est là, une des fonctions principales de l'Etat.
Dans ce chapitre nous examinerons les points suivants :
-Le produit intérieur et ses différentes mesures
-Les revenus primaires
-La redistribution
- 1/Le produit intérieur brut (PIB) et ses mesures
L’entreprise est le lieu de combinaison des facteurs de production apportés
par plusieurs agents économiques, il s'agit :
-Des salariés qui apportent le facteur travail, c'est-à-dire leur savoir, leur
savoir- faire, expérience, compétence...
-des apporteurs de capitaux : aussi bien les actionnaires directs qui
investissent dans l'entreprise que les organismes fournissent l'appoint en
capital nécessaire à l'entreprise (emprunt et crédit auprès des banques).
-De l'Etat qui fournit à l'entreprise les services publics nécessaires à son bon
fonctionnement (infrastructures, police, justice, subventions et aides
multiples.)
-De l'entreprise pour elle-même parce qu'elle organise la production en
combinant les facteurs de production.
1-1 La notion de valeur ajoutée
Lorsque l'entreprise effectue une opération de transformation, elle crée un
supplément de richesses qui correspond à la différence entre le prix de vente
des biens et services finis qu'elle vend sur le marché, et le coût des éléments
(matières premières, biens intermédiaires, outil set machines...) qu'elle

28
incorpore dans le processus productif. Ce surplus de production par rapport à
la consommation s'appelle la valeur ajoutée.
Autrement définie, la valeur ajoutée est la richesse réelle crée par une
entreprise du fait de son activité productive. Du point de vue comptable on
peut faire le calcul suivant pour l'obtenir :
Valeur ajoutée = chiffre d'affaires - la somme des consommations
intermédiaires
Si nous faisons la sommation des valeurs ajoutées crées dans toutes les
entreprises de tous les secteurs constituant l'économie nationale nous
obtenons un agrégat important de la comptabilité nationale qui est le produit
intérieur brut.
l-2 Les mesures du PIB
La mesure du PIB est une opération comptable plus que nécessaire à
entreprendre dans une économie et par une société pour pouvoir rendre et se
rendre compte de la productivité et de la performance de tout système
d'organisation de la production dans un pays donné, pour confronter
l’évolution des richesses par rapport à l'évolution quantitative et qualitative
des besoins de la population, enfin interroger la répartition des richesses
crées entre les participants à l’effort de production. Il découle de ce que
précède que le PIB peut être approché sous trois angles c'est-à- dire mesuré
de trois manières.
-Sous l'angle du produit tel que nous l'avons présenté plus haut
PIB = Somme des valeurs ajoutées (évaluées au prix du marché incorporant la
TVA et les droits et taxes à l'importation)
C'est cette valeur ajoutée qui permet de rémunérer les agents
économiques ayant participé au processus de production.
Le PIB sous l'angle des revenus
Le processus de production ne peut se renouveler que si les participants à
ce processus sont rémunérés « au prorata de leur contribution » à ce surplus
que désigne la valeur ajoutée. Aussi, la valeur ajoutée repartie entre les
participants donne lieu à des revenus tels que :
-les salaires comme contrepartie du travail effectué par les travailleurs au
profit de l'entreprise,
– les impôts nets de subventions prélevés en contrepartie de tous les services
non marchands mis à la disposition de l'entreprise par l'Etat.
- l'excédent brut d'exploitation qui englobe aussi bien les dividendes destinés
aux apporteurs internes de capitaux calculés en proportion du nombre
d'actions qu'ils détiennent dans l'entreprise, mais aussi les intérêts sur les
prêts accordés à l'entreprise par les Institutions de crédit, enfin la part non

29
distribuée par l'entreprise et qui sert généralement à l'autofinancement des
projets de l'entreprise. On peut écrire,
PIB/revenus= salaires + impôts liés à la production - les subventions
accordés par l'Etat + l'excédent brut d'exploitation.
Le PIB sous l'angle de la dépense
Le produit intérieur brut d'un pays est l'ensemble des biens et services
produits dans ce pays pendant une période donnée (l'année n). Cette masse de
biens et services est destinée à être répartie en fonction des emplois qui en
seront fait‫ ؛‬par les différents agents économiques. Les emplois concernent la
consommation finale par les ménages, les investissements faits par les
entreprises, les exportations de biens et services à destination du reste du
monde. Comme la production des biens et services a fait appel aux
importations de matières premières, de produits finis et semis finis utilisés
comme consommations intermédiaires, la mesure exacte du PIB du point de
vue de la dépense exige de soustraire la valeur des importations de celle des
exportations. On écrira alors :
PIB/dépense = consommation finale + investissement + exportations -
importations
Notez bien qu'on désigne habituellement les deux termes du commerce
extérieur par le solde du commerce extérieur.
2/La répartition primaire des revenus
La répartition primaire correspond aux revenus tirés de la contribution à
l'activité productive. Elle concerne le partage de la richesse crée par
l'activité productive, c'est-à-dire le partage de la valeur ajoutée qui donne
lieu à la perception directe et immédiate des revenus par les agents
économiques en rémunération des facteurs de production (travail et capital).
Ces revenus sont appelés les revenus primaires. Les agents économiques
reçoivent ces revenus quand ils participent à la production.
2-1 Les revenus primaires des agents économiques
Les revenus primaires des agents économiques comportent aussi bien les
revenus d'activité (salaires, primes...) que les revenus provenant du capital et
de la propriété loyers, intérêts, dividendes et autres. Globalement on peut
distinguer deux catégories de revenus primaires qui renvoient à une position
des participants l'activité économique vis-à-vis de la propriété des moyens de
production : il s'agit des salaires et des profits.
2-l-1-Salaire et ses déterminants
Le salaire rémunère le facteur travail. II peut prendre plusieurs formes selon
la catégorie d'appartenance du travailleur : on parle alors de traitement pour
un fonctionnaire, de salaire pour un salarié du secteur économique,
d'honoraires,...

30
Tous les travailleurs ne perçoivent pas le même salaire car celui-ci est
commandé par un certain nombre de facteurs tels que :
1 -la situation du marché du travail : un chômage fort exerce un effet négatif
sur la rémunération des salariés.
2 -la productivité du travail qui varie en fonction de la qualification du salarié
3 -la taille de l'entreprise: plus l'entreprise est grande, plus les salaires sont
élevés et ce pour un même niveau de qualification. Notons que cette règle
n'est pas systématique.
4 -l'ancienneté du salarié
5- le rôle dès syndicats : des syndicats mieux organisés pourront mieux
négocier d'éventuelles hausses des salaires
6 -la localisation géographique de l'entreprise peut dicter de payer mieux
pour attirer et garder la main d'œuvre.
- Les profits
Le profit correspond à l'excédent brut d'exploitation lequel est
habituellement traité de résidus en ce qu'il représente la, différence entre la
valeur ajoutée et les rémunérations des salariés. C'est aussi le bénéfice
apparent de l'entreprise qui n'en devient un qu'après avoir rémunéré les
apporteurs externes des capitaux tels que les-banques.
Cette part de richesse issue de l’activité économique, et qui échoit à
l'entreprise, peut s'expliquer par plusieurs éléments qui varient selon les
différentes approches économiques du profit.
2-2-les revenus disponibles des ménages
La répartition primaire de revenus donne lieu à la perception par les ménages
de revenus constitués de trois éléments :
-la rémunération salariale proprement dite qui est l'ensemble des sommes
versées par les entreprises et qui constitue le coût du travail (salaires,
primes...)
-les revenus non salariaux qui sont toutes les sommes perçues par les
ménages telles que la rémunération de leur épargne sous forme de dividendes
sur les actions détenues, d'intérêts sur les obligations, mais aussi les sommes
qui correspondent à des loyers et autres.
-les revenus des entrepreneurs individuels : les dirigeants d'entreprises
individuelles font partie de la catégorie des ménages parce que les revenus
qu'ils perçoivent de leur activité correspondent à la fois à la rémunération de
leur travail et de leur capital propre investi dans l'entreprise.
Les revenus des ménages ne sont pas en totalité répartis sur la consommation
et l'épargne. Ils ont d'abord l'obligation de payer les impôts à l'Etat ainsi
que leurs cotisations sociales en contrepartie desquelles ils perçoivent des
prestations sociales. C'est après acquittement obligatoire des prélèvements

31
fiscaux et parafiscaux que le ménage peut décider des emplois qui seront
faits du revenu resté à sa disposition. Il s'agit bien pour le ménage d'arbitrer
selon des considérations propres à lui de la part de son revenu disponible
affectée à la consommation et de celle qui en sera épargnée».
On peut écrire:
Revenu disponible = Consommation des ménages + Epargne des ménages
La répartition primaire des revenus telle qu'elle s'opère spontanément se
caractérise par des inégalités qui peuvent paraître socialement et donc
politiquement insoutenables. Ces inégalités concernent aussi bien les revenus
du travail que ceux du capital. Pour ce qui est des salaires les inégalités qui
les caractérisent peuvent s'expliquer par la catégorie socioprofessionnelle
d'appartenance, l'ancienneté, la situation géographique. Pour ce qui du
patrimoine : il est constitué d'actifs financiers (valeurs mobilières de
placement) d'actifs non financiers (terrains, logements œuvres d'art...).
La notion de patrimoine d'un ménage peut être analysée en fonction de sa
nature, selon qu'il soit domestique ne rapportant pas de revenu tel que le
logement, professionnel tel que les outils de travail ou les actifs physiques mi
en œuvre par les entrepreneurs individuels, patrimoine de rapporté savoir des
placements qui procurent des revenus.
Le patrimoine susceptible de rapporter des revenus futurs aux ménages tels
que les plus-values va accroître les inégalités observées au niveau de la
répartition primaire, d'où la nécessité de la redistribution des revenus
comme deuxième moment de la répartition, une des principales fonctions de
l'Etat.
3/La redistribution des revenus :
La redistribution regroupe toute les opérations par lesquelles
les administrations publiques effectuent des prélèvements et versent des
revenus de transfert.
La répartition des revenus se traduit souvent par l'apparition d'inégalités
tant en termes de salaire que de patrimoine. L'exigence sociale et politique
de prise en compte et en charge de ces inégalités est à l’origine de l’évolution
des fonctions et missions de l’Etat. Le phénomène de redistribution sociale
des revenus peut être accu avec l’existence d'un ralentissement économique
et l'augmentation de la pauvreté qui résulte des pertes d'emplois et du
chômage.
3-1 les objectifs de la redistribution
En dehors du constat de l'existence d'inégalités résultantes de la répartition
primaire de revenus, le principe de la redistribution se justifie par la
poursuite de deux types d'objectifs :
-objectif d’ordre économique: une répartition plus égalitaire des revenus peut

32
favoriser l’activité économique (selon certains).

33
- objectif d'ordre sociopolitique : diminuer les inégalités sociales liées aux
différences de revenus.
3-1-1 Objectif économique :
Les revenus permettent aux individus de satisfaire leurs besoins. Un individu
disposant de faibles revenus doit les dépenser en totalité pour satisfaire ses
besoins essentiels. A l'inverse, un ménage ayant des revenus importants
pourra satisfaire l'essentiel de ses besoins tout en préservant une partie
sous forme d'épargne. Les ressources épargnées n'étant pas consommées,
elles sortent donc du circuit économique et constituent un frein à l'activité
économique. Un prélèvement sur les revenus les plus élevés permet donc sans
diminuer la consommation de ces ménages, d’accroître la consommation des
ménages aux revenus les plus faibles. Au total, le transfert de pouvoir
d'achat au profit des ménages vulnérables est donc favorable à l'activité
économique puisqu'il permet un accroissement global de la consommation des
ménages.
3-1-2 Objectif sociopolitique
Dans les sociétés développées, les motivations sociopolitiques justifient
l'accroissement des mesures de redistribution de revenus. Ces motivations
reposent sur l'idée selon laquelle, dans une société relativement prospère,
tout individu doit bénéficier d'un revenu minimum en fonction notamment de
sa participation à l'activité de production. Outre ce besoin de mieux
réparties revenus entre ses membres, ces sociétés cherchent à assurer une
meilleure sécurité à ces concitoyens, en les protégeant entre autre du risque
de perte de revenu lié à une cessation d'activité. Face à ce besoin croissant
de sécurité, les nations développées ont mis alors en place des mécanismes de
protection sociale permettant de palier aux conséquences économiques
consécutives à certains aléas de la vie (maladie, chômage, grossesse,
vieillesse...)...
3-2 Les modalités de redistribution
Plusieurs organismes contribuent à la redistribution des revenus :
3-2-1 L'Etat:
L'Etat assure le rôle de la redistribution des revenus, et ce, dans une optique
de correction des Inégalités liées à la répartition primaire des revenus. Pour
ce faire, l'Etat prélève une partie des revenus des ménages grâce à l'impôt.
L'imposition des revenus se fait de manière progressive, avec un taux
d'imposition croissant selon le revenu. Les informations qui rendent compte
de l'effort de l'Etat en matière de redistribution sont contenus dans le
budget social de l'Etat.

34
3-2-2 Les organismes sociaux
Les organismes sociaux (sécurité sociale) protègent les individus contre un
certain nombre de risques sociaux (vieillesse, maladie, chômage...). Ils sont
gérés par les partenaires sociaux (patronat et syndicat des travailleurs) selon
le principe de mutualisation des risques : les individus versent des cotisations
sociales à ces organismes. Les sommes ainsi collectées sont alors
redistribuées à des bénéficiaires, c'est-à-dire aux individus qui à un moment
donne en ont besoin, de faire appel à ces organismes. C'est donc le fait de
payer des cotisations qui procure des droits à un assuré social mais selon un
principe de solidarité qui veut que les bien-portants payent pour les malades
et ceux qui ont un emploi payent pour ceux qui ont perdu le leur. L'ensemble
des prestations sociales versées par les organismes sociaux constituent une
partie des transferts reçus par les ménages.
3-2-3 La notion de prélèvements obligatoires
Les prélèvements obligatoires représentent l'ensemble des prélèvements
opérés par les institutions participant à la redistribution des revenus.
Prélèvements obligatoires = Impôts + Cotisations sociales
3-3 Le débat sur la redistribution :
Le développement continu de l'intervention de l’Etat dans l'économie et le
poids de plus en plus important pris par les organismes de protection sociale a
suscité un mouvement de remise en cause du principe même de la
redistribution des revenus, en particulier dans les pays anglo-saxons. Pour ses
détracteurs, la redistribution, non seulement n'est pas favorable à l'activité
économique, mais constitue plutôt un frein au redémarrage de l'activité. Ce
débat, toujours d'actualité, se nourrit d'arguments tantôt en faveur, tantôt
critique à l'égard du principe de redistribution :
Arguments favorables à la redistribution :
1)-Les prélèvements sociaux sur les salaires poussent les entreprises à
réaliser des gains de productivité ce qui renforcent leur compétitivité sur le
marché.
-La redistribution est facteur de paix sociale, y compris au sein de
l'entreprise.
2)-La protection sociale, garantissant un certain revenu, joue un effet
stabilisateur sur la consommation des ménages et donc sur la demande.
3) -La redistribution des revenus favorise un accroissement de la
consommation globale.
Arguments opposés à la redistribution :
1)-Le niveau élevé des prélèvements sociaux a un effet restrictif sur la
consommation des ménages.

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2) -La protection sociale n'incite pas les individus à rechercher activement du
travail et les maintient dans un système d'assistanat préjudiciable à l'activité
économique.
3)-Les prélèvements sociaux augmentent le coût du travail ce qui affecte la
compétitivité des entreprises.
4)- Les capitaux peuvent répugner à s'investir dans les pays où les charges
sociales sont trop Importantes.

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Chapitre 06: La monnaie (formes et fonctions)
Principes clés
 L’économie contemporaine est monétaire. Les opérations de production, de
consommation, d’investissement, d’épargne ne se conçoivent pas sans cet
instrument particulier qu’est la monnaie (la monnaie est une invention
humaine).
 Au départ simple marchandise suffisamment universelle pour être acceptée
en paiement, la monnaie a aujourd’hui un rôle qui dépasse largement celui
d’intermédiaire dans les échanges, elle est aussi une unité de compte (étalon
de mesure) et un instrument de réserve de.
 La monnaie a changé de forme, elle s’est progressivement dématérialisée (la
monnaie est évolutive).
 La notion de masse monétaire évoque la comptabilisation de toutes les
unités monétaires. Son périmètre dépend des définitions retenues.
1) Qu’est-ce que la monnaie ?
La monnaie peut se traduire par la richesse détenue par un agent
économique. Cette richesse est exprimée par les trois types d’actif :
- Les actifs réels : l’immobilier, les œuvres d’art et les bijoux
- Les actifs monétaires : c’est l’actif le plus liquide englobant les trois
monnaies : divisionnaire, fiduciaire et scripturale
- Les actifs financiers : englobent les titres
financiers. On peut définir aussi la monnaie par ses
fonctions
2) Les fonctions de la monnaie :
2.1. Les fonctions économiques :
2.1.1. Intermédiaire d’échange : C'est un moyen de règlement utilisé par
les agents économiques dans leurs transactions. Elle peut s'échanger contre
n'importe quel autre bien, elle est reconnue et acceptée par tous. Elle facilite
les échanges, en comparaison du troc.
2.1.2. Unité (étalon) de mesure (de compte) : C'est un étalon, un référent
qui permet de mesurer et de comparer la valeur des produits, des échanges
et des revenus versés. Elle permet d'évaluer le prix des biens et des
services.
2.1.3. Réserve de valeur : elle peut être conservée. La monnaie peut servir
à reporter des achats dans le temps. Il est possible de thésauriser
(conserver sous forme liquide chez soi) — avec un risque de perte de valeur
en cas d'inflation — ou d'épargner. La monnaie permet alors de renoncer à

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une consommation immédiate pour accroître la quantité de produits achetée
ultérieurement.
2.1.4. Un pouvoir libératoire des dettes.
2.2. La fonction sociale : la monnaie contribue à la cohésion sociale en
renforçant les liens d'appartenance, de confiance et de réciprocité entre les
individus au sein d'une même société.
2.3. La fonction politique : d’une part la monnaie est un bien basé sur la
confiance. De l'autre part, la monnaie est un moyen d’expression de la
souveraineté nationale
3) les formes actuelles de la monnaie
3.1. La monnaie fiduciaire :
La monnaie fiduciaire est la monnaie comprenant les pièces et les billets de
banque qui se caractérise par le fait que sa valeur est déterminée par la
confiance que lui accorde ses utilisateurs plutôt que par son coût de
production.
3.2. La monnaie scripturale :
La monnaie scripturale est le total des soldes créditeurs des ménages et
entreprises déposés sur des comptes bancaires gérés par des établissements
de crédit et des établissements assimilés. La monnaie scripturale forme
l'essentiel de la masse monétaire en circulation. Cette monnaie circule entre
les différents agents économiques par le biais de moyens dématérialisés
comme les virements bancaires, les prélèvements, les cartes de paiement ou
encore les chèques.

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