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CM économie industrielle
Introduction
Qu’est-ce que l’EI ? Quels sont ses objets d’étude ?
En France on parle d’EI, mais à l’origine c’est une discipline anglosaxonne « Industrial
Organization »(IO) ➔ le terme industriel en anglais ≠ mot en français.
Définir l’EI de façon précise n’est pas une tâche aisée, loin de là (poly n°1 p.1,3,9), on
va néanmoins donner des citations pour essayer de comprendre ce qu’est l’EI :
- CARLTON et PERLOFF (1998) : « c’est l’étude de la structure des entreprises et
des marchés et de leurs interactions ».
- TIROLE (1993) (poly n°1 p.1) : « étudier l’organisation industrielle, c’est étudier le
fonctionnement des marchés, un concept central de la microéconomie »
- SHEPHERD (1990): « IO (…) it is the applied economics of supply » (c’est
l’économie appliquée de l’offre)
- SHEPHERD and SHEPHERD (2004): « the study of IO extends to the core of some
of the most important questions of economics : who controls markets and profits
from them ? does competition result in a more beneficial economy ? how can the
economic playing field become fairer or more biaised in either direction ?
throughout the field’s history various clashing schools of thought have attempted to
sort throught these compex issues, examining both abstract theory and real-life
cases »
Pour résumer, l’EI s’intéresse à l’organisation des entreprises et à la façon dont elles
entrent en concurrence sur les marchés, i.e leurs comportements stratégiques
(concurrence par les prix, quantités…), mais également on s’intéresse au
fonctionnement des marchés dans le monde réel, à la régulation de ces marchés.
Que désigne le terme « industrie » dans l’EI ?
Ce concept semble central dans cette discpline. Quand on parle d’industrie, on parle
de regroupement de toutes les entreprises fabricant un même type de B ou S.
• MORVAN (1991) nous dit que chez les anglosaxons, le terme industriel désigne
« toute forme d’activité concourant à la fabrication de B et de S (…) tous les
secteurs d’acteurs éco ».
Industrie ≠ concept du marché : par exemple, dans le secteur industriel-céralier, il
regroupe plusieurs marchés (marché du blé, du maïs, de l’avoine…).
La distinction de secteur et de marché est central pour répondre à la question de la
place de l’EI par rapport à la microéconomie standard.
d’ajustement des prix, etc... Nous allons donc étudier le modèle de concurrence
parfaite en 1er, puis le modèle de la concurrence imparfaite :
• Le modèle de concurrence parfaite a été développé dans le cadre de la
microéconomie traditionnelle/standard. En CP, il y a un prix unique par bien,
connu de tous, que les agents prennent comme paramètre/donnée (price taker).
Souvent, le modèle de CP va être présenté à travers plusieurs hypothèses (cf poly n°1
p.4, 11, 12) :
Les hypothèses de concurrence parfaite
Atomicité Multitude d’agents qui sont très petits et
très nombreux. Aucun ne peut avoir une
influence sur le marché, et donc sur le
prix ➔ le prix pour ces agents vont être
comme une donnée du marché : price
taker.
La CP sert à évaluer les autres formes de marchés et concurrences, voir comment ces
marchés réels s’écartent de la CP et évaluer quelles en sont les conséquences,
notamment en terme de prix, en terme de qté de B disponibles sur le marché et en
terme de bien être collectif.
• Modèle de concurrence imparfaite :
Pourquoi ? (poly n°1 p. 11 et 12)
H1 : atomicité Dans la réalité ➔ concentration de l’O
sur les marchés. Il y a du pouvoir de
marché sur ces marchés ➔ influencer le
marché. De plus, il y a des intéractions
stratégiques (=les firmes vont
s’influencer les unes des autres dû aux
stratégies des firmes)
H2 : homogénéité des produits Dans la réalité, on a des produits
différenciés, très variés
H3 : libre entrée et sortie Il y a des barrières à l’entrée et à la sortie
H4 : transparance/information parfaite On peut rencontrer une information
imparfaite et incomplète dans la réalité.
Modèle SCP : développé fin des années 1930, université d’Harvard aux USA ➔
modèle dominant jusque dans les années 1970 ➔ on va à ce point parler de modèle
traditionnel de l’EI car l’EI est une discipline distincte de la microéco standard (intro
et §1.2.4). On va parler de « paradigme SCP ».
Approche méthodologique : Au niveau idéologique :
5
Point de départ : constat empirique (observation) : les performances des firmes sont
très variables selon les secteurs d’activités (§1.3.2) ➔ les performances des firmes ≠
parce que les structures de marchés ≠ ➔ vont mettre en évidence l’analyse du lien
entre performances des firmes et structures de marché : trouvent une causalité :
Lien S → C → P.
I. Le paradigme SCP
1.1. Naissance du paradigme SCP
Edward Mason à l’université de Harvard, aux USA, a introduit l’approche SCP.
Mason est parti d’une intuition qu’on peut résumer en 3 points :
- Les concepts de la microéco sont difficiles à mesurer, notamment le marché car il
est défini autour d’un produit homogène – or dans la réalité ce n’est pas le cas.
Pour lui, la notion d’industrie est beaucoup + adéquate puisqu’il regroupe un
ensemble de producteurs hétérogènes. Pour lui, il faut faire de la mésoéconomie.
- L’analyse existante jusqu’à lors était principalement statique, or pour Mason, il faut
aussi prendre en compte des facteurs dynamiques ➔ le comp d’une entreprise
dépend des structures dominantes dans son activité et du comp des autres firmes.
- L’analyse doit non seulement être théorique mais surtout empirique.
Mason n’a pas formalisé cette séquence SCP à lui seul :
• Bain, dans les années 1950, parle comme Mason d’études empiriques ➔
corrélation entre le taux de profit (comme mesure de la performance) et le degré
de concentration de l’industrie (comme mesure de la structure).
CRm= ∑𝑚
𝑖=1 𝑆𝑖
2 marchés caractérisés par un même CR4 = 60% peuvent en pas avoir la même
intensité concurrentielle pour 2 raisons :
- Pas d’information sur les (n-m firmes) ➔ cf poly, i.e qu’on ne sait pas comment les
parts de marché des autres firmes sont répartis
- Ne tient pas compte de l’hétérogénéité des parts de marché parmi les premières
firmes, pour une valeur donnée du ratio.
CCL : donc on ne peut pas déduire la concurrence et les parts de marché avec le
CRm : c’est une limite, c’est pour cela que l’on va introduire l’IHH.
Exercice 2: Indice d’Herfindhal-Hirschman (IHH)
1) Comment se calcul l’IHH sur un marché ?
C’est la somme des parts de marché élevé au carrés des firmes du marché. La valeur
de cet indice dépend à la fois du nombre total n des firmes et de la distribution des
parts de marché entre ces firmes.
Si on veut montrer l’influence de la répartition des parts de marché sur l’IHH, il faut
prendre des marchés avec le même nombre de firmes mais avec des répartitions +/-
inégalitaires,
Et donc si on veut montrer l’influence total du nombre de firmes sur l’IHH, il faut prendre
un nombre de firmes différents avec des répartitions égalitaires.
Exemple d’IHH dépendant du nombre total n de firmes :
3 marchés avec n ≠ mais la répartition des parts de marchés égalitaires ;
• Marché A : 100 firmes avec chacune 1% de parts de marché ➔ IHH = 100
• Marché B : 200 firmes avec chacune 0,5% ➔ IHH = 50
• Marché C : 1000 firmes avec chacune 0,1% ➔ IHH = 10
Conclusion : la répartition est égalitaire mais le nombre de firmes est de + en + grand
et l’IHH est de + en + faible.
Suite CM :
ii. Indicateurs des barrières à l’entrée
Pour s’installer sur un marché, les firmes ne peuvent pas le faire comme elles le
souhaitent ➔ peut y avoir des barrières réglementaires. Sur des marchés concentrés,
il y a des barrières à l’entrée : Difficulté à entrer sur le marché ➔ concentration
élevée de l’offre.
Pourquoi la présence de barrières à l’entrée influe sur les performances ?
Si barrières à l’entrée élevées dans un secteur ➔ prix peuvent être durablement > au
Cm (i.e à leurs niveau concurrentiel)➔ firmes réalisent des profits élevés (le profit
étant un indicateur de performance).
• Le pouvoir de marché = la capacité de fixer des prix > au coût marginal de façon
durable.
11
(3) Le q de Tobin
C’est le rapport entre la valeur de marché d’une entreprise et le coût de
remplacement de ses actifs.
𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑏𝑜𝑢𝑟𝑠𝑖è𝑟𝑒
◼ La valeur de marché d’une entreprise =
𝑙𝑒 𝑐𝑜û𝑡 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑚𝑝𝑙𝑎𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑠𝑒𝑠 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓𝑠
Comment les gouvernements font pour améliorer les performances ? Ils vont
appliquer des mesures de politiques économiques qui vont consister à agir soit sur
S, soit sur C, ou les 2 à la fois pour modifier les performances.
Cette action sur S et/ou sur C ≠ de la régulation directe de la performance ➔ Bain
(p.13) dit qu’agir directement sur les performances, comme déterminer les prix et
les produits que les entreprises pourraient produire, serait contraire à la liberté
des entreprises.
Plusieurs instruments sont envisageables :
• Les impôts et les subventions peuvent agir sur les coûts des entreprises (S), sur
leurs I (S et C), sur les prix (C), et sur les produits (C).
• Toutes les politiques gouvernementales qui concernent le CI (tarifs, quotas
d’importations (douanes...)) influent sur S.
• Les actions sur l’information disponible pour les consommateurs et les vendeurs,
➔ exemple réglementation de la publicité.
• La réglementation pour déterminer quelles entreprises peuvent opérer sur un
marché ➔ exemple les professions réglementées.
• Le contrôle de la fixation des prix (C) ou les réglementations sur d’autres
dimensions des stratégies des firmes (politiques de la concurrence, cf chap4).
• L’état peut aussi décider de produire lui-même les B et S (ex :dans le passé dans
le secteur ferroviaire, de l’électricité ➔ il y avait une tarification réglementée pour
limiter les profits et les pertes de l’entreprise ➔ cf chap5)
Remarque : La comparaison du schéma p.4 et 17 nous montre que la causalité va
dans les 2 sens car :
• Les politiques publiques s’appliquent aux industries donc elle va avoir des
conditions, mais il faut ajouter aussi que les S,C et P peuvent influencer les
politiques publiques ➔ exemple le lobbying (C) qui vont agir sur les politiques
publiques.
• La politique de la concurrence ➔ politique anti-trust aux US dont la première loi
Sherman fin 19ème : c’est apparu car il y a eu des constats que bcp d’entr avaient
un pouvoir sur les marchés ➔ mise en place des lois pour aller à l’encontre des
pouvoirs de ces grandes entreprise. On retrouve la même chose avec le contrôle
des opérations de concentration (chap 4) ➔ exemple avec les fusions : avant
1989 ➔ aucun contrôle des fusions en France.
Remarque à partir du texte de Scherer et Ross page 6 : L’intervention pb peut aussi
être défaillante et en plus c’est une intervention coûteuse. Donc est-ce qu’il faut
finalement laisser l’état intervenir ou laisser faire ?
Page 17 : les chercheurs dans le courant dominant SCP ont toujours retenus ces
causes à effets mais l’expérience/ les constats empiriques suggèrent fortement que ce
sont les effets initiaux/descendants qui priment.
2.1.2. Le débat relatif au niveau déterminant
Débats internes dans le courant SCP concernant le poids à donner à chaque élément
du triptyque SCP et sur le sens de la causalité.
2 grands courants dans l’approche SCP :
- Courant structuraliste (Bain et son école)
- Courant béhavioriste (Scherer)
a. La lecture structuraliste
Les structuralistes considèrent que l’élément déterminant sont les structures ➔ S
aura le plus de poids dans le schéma. On peut associer S et P sans passer par C :
- Ils constatent que les études réalisées montrent que l’on peut prévoir les résultats
sur les performances de façon fiable en ne tenant compte que des structures.
- Alors que quand on prend en compte les liens de S ➔ C et C ➔ P → prédictions
ambiguë. En effet, à un même type de structure, on peut relier de multiples
stratégies/comportements, et de même, à un même ensemble de comportements,
on peut relier de multiples performances ➔ La complexité c’est qu’à un type de
structure, on a plus 1 type de performance qui va être relié, mais plusieurs.
- Le niveau C n’est pas pertinent ➔ de toute façon, il n’est impossible de tester
sérieusement le lien SCP car on dispose de très mauvaises informations sur les
comportements effectifs des firmes, car les entreprises n’ont pas intérêt à
dévoiler publiquement tout le ressort de leurs stratégies.
b. La lecture behavioriste
Les behavioristes mettent l’accent sur le comportement. Ils considèrent :
- Les résultats empiriques des études qui utilisent la séquence complétement sont
meilleurs que les résultats des études qui s’intéressent qu’au lien S et P.
- Ces études tentent de décrire des mécanismes de passage entre les différents
niveaux du schéma (entre S et C et entre C et P), et ne se contentent pas d’analyse
de corrélation➔ bcp + intéressant puisqu’on va dégager des relations causales
avec bcp + de pouvoir explicatifs.
- Même si on connait mal les C des firmes ➔ important de les étudier pour
comprendre la dynamique industrielle, comprendre pourquoi et comment les
secteurs d’activité évoluent.
c. Conséquences et évolution du débat
16
Ces prises de positions ont eu un effet en matière d’objet d’étude de l’EI : Les
structuralistes étudient plutôt les industries ≠ les behavioristes les firmes
(stratégies).
Le débat a cependant évolué ➔ chacun ont un peu assouplis leur positions : les
structuralistes d’aujourd’hui comme Shepherd sont bcp plus souples que les
structuralistes des années 50 (comme Bain).
Les structuralistes mettent l’accent sur les structures mais admettent désormais que,
même si les structures sont l’élément important dans le système, il faut aussi prendre
en compte que le système est gouverné par des C humains/des choix qui peuvent
être rationnels ou non ➔ De ce fait, les études empiriques qui mesurent les perfo vont
prendre en compte non seulement des variables de structures mais aussi des
variables de performances.
◼ Performance = fonctions de (structure ; comportements ; internal organizations ;
and external conditions)
Ce débat a aussi évolué avec l’évolution de l’industrie : monde de + en + complexe
avec un contexte d’incertitude important, les choix stratégiques des firmes se sont
complexifiés ➔ donc il importe encore + de bien comprendre les comp des firmes et
les stratégies.
2.2. Résultats et apports de l’analyse SCP
2.2.1. La recherche de la situation de monopole et la notion de la
concurrence efficace
Qu’est-ce que la concurrence ? Quelles sont les valeurs de la concurrence ? par
rapport à cette concurrence, qu’est-ce que sont les monopoles ?
SCP ➔ les firmes cherchent des situations de monopole, elles veulent acquérir
du pv sur le m. Changement dans la nature du m → donc de la concu par rapport au
modèle micro traditionnel.
Shepherd explique que la concu a plusieurs valeurs :
- Efficience statique avec la max du surplus du consommateur
- Efficience productive avec minimisation des coûts et max des efforts
- L’innovation est importante dans la concurrence
- concurrence comme un processus ➔ liberté des choix grâce à la concurrence
- Le choix de justice
Avec l’analyse SCP, on s’intéresse à la concurrence imp : les firmes peuvent essayer
d’échapper au processus normalisateur de la concu ➔ donc vont rechercher des
profits, des surprofits durables en ayant le pv éco d’orienter en partie le m grâce à des
positions +/– fortes de monopoles grâce à du pv de m.
La nouveauté : le monopole n’est plus vu comme une situation antagonique de la
concurrence, mais comme une expression de la puissance éco des firmes ➔ vision
17
Même dans les cas où il y a peu de concurrents sur le m ➔ forte menace d’entrée
massive d’entreprises outsiders (concurrents potentiels) ➔ va inciter les firmes
installées à se comporter de façon concurrentielle, et donc à pratiquer les prix proches
du coût marginal (du niveau concurrentiel), même lorsqu’elles sont peu nombreuses.
• Est-ce que cette entrée potentielle de concurrents va jouer un rôle important
par rapport à la concurrence effective (concurrence actuelle) ?
La concurrence efficace ne requiert pas un très grand nombre de petites entreprises
sur des m purement concurrentiel. L’EI dans ce cadre a pour but essentiel dans cette
dimension normative de déterminer si le but étudié est déterminé ou non par une
concurrence efficace :
Si le secteur est caractérisé par une Si le secteur est caractérisé par une
concurrence efficace concurrence inefficace
19
Donc pour les NC : l’analyse SCP apparait très descriptive sans porter
d’explicative réelle. L’absence de base théorique conduit à multiplier les études
de cas sans qu’il soit possible d’en tirer des enseignements généraux et des
prédictions. La csq ➔ aucune politique industrielle ne peut être fondée sur ce mode
d’analyse et aucun modèle normatif ne peut être construit sur cette base.
Les NC vont donc proposer une construction théorique nouvelle pour remplacer
le paradigme SCP : on parle d’un renouveau libéral dans l’analyse des m.
L’argument central de ce renouveau libéral ➔ l’idée de l’efficience supérieure des
grandes firmes.
- Pour l’école de Chicago on a Stigler, Fridman, et R.Posner
- Pour l’université de Californie on a Demsetz.
Ces auteurs disent que l’idée de départ de cette analyse c’est que les véritables
situations de monopoles sont considérées comme extrêmement rares.
Pourquoi ? parce qu’il existe des produits substituts et des entrées potentielles dans
la plupart des m ➔ dans bcp de situations, on n’a pas de monopole mais on a toujours
une concurrence qui peut s’exercer, donc les forces concurrentielles se manifestent
toujours.
Donc pourquoi certains monopoles persistent ? la pérennité de certaines
situations de monopole reposeraient sur des bases objectives et ne peut s’expliquer
que comme le résultat de l’efficacité éco supérieure des firmes concernées, i.e
que le monopole ne correspond pas généralement à l’exploitation d’une situation par
une position de pouvoir, il n’est pas artificiel et pas d’origine politique, au contraire, il
est signe d’efficience et naturel, il est d’origine éco.
On a donc ici une vision beaucoup + positive du monopole ➔ les monopoles sont
considérés dans certains cas comme efficace, ce qui résulte de l’efficience supérieure
de certaines firmes, donc ne doivent pas être combattus (inutile de faire intervenir
l’état) ➔ opposition très forte au courant antitrust/politique de la concurrence.
Pour ces auteurs, il peut y avoir concentration de l’O sur ces m (ce n’est pas
problématique), car selon eux les dommages liés au monopole (prix + élevés ➔
baisse du surplus des consommateurs) sont contrebalancés par les avantages en
termes d’efficience ➔ par ex : les firmes ayant une position dominante sur les m ont
des profits élevés ➔ peuvent de ce fait innover ➔ réduire leurs coûts ➔ + efficace.
P.18 équation 1.3 et 1.4 et schéma : La causalité est complétement inversée par
rapport au paradigme SCP ➔ l’efficacité relative de chaque firmes/sa P est le
déterminant réel de ce C et de sa position dans la S du marché (P -> C -> S), ex : des
profits élevés ➔ innovations d’une firme ➔ augmentation de sa part de marché.
Pour montrer tout ça, les néolibéraux vont tester des équations du type 1.3 et 1.4 :
(1.3) la S c’est une fonction de la P, des C et des conditions externes. (1.4) La part de
marché i sur le marché j est une fonction de taux de profit de la firme, du comportement
sur le marché j, et des conditions externes sur le marché j. On retrouvera le renouveau
libéral avec les théories de m contestables (cf chap 3 et p18 schéma 3 et § potential
21
TD :
Notions d’élasticité-prix de la demande :
La notion d’élasticité mesure la « sensibilité » d’une variation B à la variation d’une
autre variable A. L’effet initial c’est A, qui se situe au dénominateur.
∆A = +1 % → ∆B = ? %
∆B ∆B
variation de B en % x 100
= = B
∆A = B
∆A
variation de A en % x 100
A A
Graphiquement ?
• Élasticité de la demande et biens Veblen :
23
- Ce sont des économies réelles, i.e en termes de quantités de facteurs utilisés pour
la production telle qu’une firme fournit une grande partie du marché
- Des économies pécuniaires, économies monétaires, dues à un + grand pouvoir de
négociation avec les fournisseurs = prix faibles
- Economies d’échelle dans la pub ou les techniques de promotion des ventes
Pour Bain, les avantages liés à la différenciation des produits pour les firmes installées
résultent des préférences des acheteurs pour les firmes installées et leurs produits
comparativement aux nouveaux entrants et aux produits qu’ils offrent.
Les différentes origines de la différenciation des produits selon Bain (voir p.4 §II) :
- Les consommateurs ont une préférence pour les marques des firmes installées
et leur réputation, soit de façon générale ou pr qlq d’entre eux.
- Les firmes installées contrôlent des designs de produits supérieurs à travers des
brevets qui leur permet soit :
o D’exclure des entrants du marché
o En moyennant le paiement de royauté de manière très discriminatoire
(faire payer les autres entreprises qui souhaitent « copier » le produit)
- Lorsqu’une entreprise contrôle les réseaux de distribution ➔ lui donne un avantage
→ peut-être une BAE.
1.1.3. L’importance des BAE selon les industries : une étude de Bain (1956)
Les différents types de BAE distinguées par Bain peuvent être stratégiquement
utilisées par les firmes pour empêcher l’entrée de concurrents, i.e que les firmes
installées peuvent renforcer, par leur stratégie, les BAE.
Bain considère une autre forme d’I qui sert les I nécessaires. Dans certains secteurs il
faut des I spécifiques à l’activité. La spécialisation des actifs entraine une
irrécouvrabilité des coûts ➔ CF irrécouvrables/irrécupérable.
Dans le secteur auto, il y a besoin de machines particulières et de produire à grand
volume ➔ économies d’échelles très forte dans ce domaine + différenciation des
produits très forte.
1.2. Autres éléments sur les BAE : barrière « naturelles » et barrières
« stratégiques »
27
Cette distinction est établie au départ par Shepherd (1997,2004). Une première
distinction va être entre les sources endogènes et les sources exogènes de
barrières à l’entrée.
- Les sources exogènes de BAE : ce sont des facteurs qui existent en dehors du
contrôle des firmes ➔ ce sont les conditions du marché, ex : la technologie, la
nature des produits, le besoin de K pour une production à grande échelle,
l’intégration verticale ➔ BAE qualifiées de naturelles.
- Les sources endogènes de BAE: Les actions des stratégies dominantes des
firmes considérées. Ces sources endogènes donnent lieu à des barrières dites
stratégiques
(1) Les barrières à l’entrée « naturelles » :
Elles proviennent des sources exogènes, elles proviennent des conditions du marché
et sont indépendantes des comportements des firmes installées. Shepherd en
distingue plusieurs :
- Les besoins en K : ressources fin liées à la taille et à l’intensité capitalistique du
secteur (K/L)
- Les avantages-absolus cout et également la différenciation des produits
- La diversification (choix stratégique d’une entr mais il les met dans les barrières
à l’entrée naturelle) facilite la réallocation des ressources de l’entr en cas de
menace d’entrée d’un concurrent
- Des dépenses en R&D sont nécessaires pour commencer l’activité : les coûts de
R&D sont perçus comme des coûts irrécupérables en cas de sortie du marché.
- La spécificité des actifs et leurs durabilité
- L’intégration verticale soit vers l’amont ou l’aval ➔ peut obliger l’entrant potentiel
à entrer simultanément à plusieurs stades du processus de production (voir ex
page 6)
- Les barrières officielles établies soit par l’état, soit par les groupes industrielles,
ou encore par des agences de régulation : ex de licences ou franchises.
Rq : certaines barrières qu’il classe dans les barrières naturelles peuvent faire l’objet
d’une discussion.
(2) Les barrières à l’entrée « stratégiques »
Elles résultent de l’action délibérée des firmes installées et proviennent de source
endogène.
• Les 3 types de barrières à l’entrée distinguée initialement par Bain à savoir
économie d’échelle, différenciation des produits, et les avantages absolus en
matière de coût peuvent être utilisés stratégiquement par les firmes installées.
• Les firmes peuvent agir de façon stratégique sur les barrières naturelles (les
pousser à l’extrême, etc) :
28
Les premiers modèles du prix limite ont été développés dans les années 50 – 60 : il y
a plusieurs auteurs qui ont présentés ce modèle à travers des ouvrages, tels que Bain
(1956), Modigliani (1958), et Sylos-Labini (1962).
1.1. Définitions et hypothèses
La stratégie du prix-limite consiste pour une entreprise à choisir le prix d’un produit,
dc le niveau de production, pour que la D restante (demande résiduelle) soit
insuffisante pour qu’une autre firme puisse entrer sur le marché et réaliser des
profits. En d’autres termes, les FI établissent un niveau de production au-dessus du
volume, leurs assurant un profit max de façon que la D résiduelle ne permette pas à
un entrant de dégager des profits, même en choisissant un prix de vente faible.
La firme installée va établir un arbitrage : elle compense sur le LT, grâce à une +
faible concurrence, les réductions de profits consenties à CT.
Ce modèle repose sur 6 hypothèses :
- 2 périodes : avant l’entrée, après l’entrée
- 2 firmes : la firme installée, l’entrant potentiel
- La demande est stable dans le temps
- Les consommateurs sont indifférents au choix de l’une ou de l’autre firme
- La FI maintient son niveau de production sur 2 périodes, avant et après l’entrée
du concurrent
- L’entrant potentiel anticipe une absence de réaction de la FI à la suite de son
entrée (i.e que la FI ne modifiera pas son niveau de production)
1.2. Stratégie du prix limite : 2 cas
Pour que la stratégie de prix limite fonctionne, il faut que la FI dispose de 2 avantages
par rapport à l’entrant potentiel :
- Avantage-absolu de cout
- Économie d’échelle
Selon le type d’avantage dont bénéficie la FI, le niveau de prix-limite (i.e le niveau de
prix tel qu’il dissuade l’entrée d’un concurrent) est déterminé de façon différente.
1.2.1. Cas d’un avantage absolu
Dans ce cas d’un avantage absolu de coût en faveur de la FI, celle-ci va fixer son prix
(PI) au niveau du CM de l’entrant potentiel (pI = CME) ➔ à ce niveau de prix, la FI
continue à réaliser des profits. Pour l’entrant potentiel, le prix pratiqué PI ne lui permet
pas d’être rentable ➔ pas incité à rentrer sur le marché.
Le CM de production de la FI < CM de production de l’entrant potentiel (CMI < CME,
quel que soit le niveau de production) ➔ la FI fixe son prix au niveau du CM de l’entrant
potentiel ➔ donc entrant potentiel pas incité à entrer sur le m car le prix ne lui permettra
pas d’être rentable.
30
TD :
➢ La différenciation des produits
Les biens sont différenciés sur un marché si un consommateur ne les considère pas
comme équivalent/ substituables, donc les consommateurs ont une préférence pour
certaines variété du bien comparativement à d’autres variétés du bien.
Plusieurs auteurs ont contribués à définir la différenciation des produits :
- L’un des premiers qui a eu un rôle important pour cette notion est Chamberlin
(1933) notamment avec sa thèse sur la concurrence monopolistique : selon lui
« une catégorie générale de produits est différenciée s’il existe une base suffisante
pour distinguer des marchandises d’un vendeur de celles d’un autre. Peu importe
que cette base soit réelle (objectif) ou illusoire (subjectif) ». Ce premier modèle
étant le modèle de CP afin de tenir compte de la diff des produits et des pouvoirs
de marchés qui peuvent en résulter pour les producteurs. Dans sa thèse, il analyse
un marché où un grand nombre de firmes produit des substituts proches, chaque
firme produit une variété unique du bien, l’entrée est libre sur ce marché. Il y a
concurrence en raison du grand nbr de firmes sur le marché et en raison de la libre
entrée sur le marché, mais cette concurrence est qualifiée de monopolistique pcq
chaque firme a le monopole de la variété du bien qu’elle produit. (cf polycopié de
cours n°3 page 9)
- Lancaster (1966) a proposé dans un article une nouvelle approche dans la théorie
du consommateur : on considère que le conso va choisir un panier de B en fonction
du prix. Il considère que chaque produit est un ensemble de caractéristique (par
ex : une voiture ce sera sa couleur, le style, la vitesse…, un produit alimentaire ex :
le gout etc), Lancaster propose d’analyser les préférences des consommateurs qui
vont porter sur chacune des caractéristiques du produit. La différenciation porte sur
chacune des caractéristiques de ces produits (par ex ce qui peut différencier 2
restaurants étoilés c’est par exemple le cadre, le service à table…)
Donne la
Donne une possibilité aux
La Degré de Possibilité
nouvelle producteurs
différenciation substituabilité de hausse
dimension à la de pratiquer
des produit faible du profit
concurrence des prix
différents
Différenciation des produits ≠ homogénéité des produits (prix unique et donc pas
de profit)
La différenciation des produits peut être utilisée stratégiquement par les entreprises :
C’était à l’origine une barrière naturelle, mais elle est adoptée comme une stratégie.
- Stratégie de saturation des marché par les firmes installées : but ? créer des
barrières à l’entrée pour empêcher l’entrée de concurrents (et augm le profit des
firmes installées) en leur laissant peu d’espace sur le marché par une prolifération/
une multiplication des variétés/gammes des produits mais aussi des marques afin
33
CM :
1.3. Critiques du prix limite
Le modèle du prix limite a fait l’affaire de nbr critiques, surtout concernant ses hyp, en
particulier les H5 et H6 ➔ manque de réalisme ➔ en effet, la firme installée maintient
son niveau de production initial si l’entrant potentiel rentre effectivement sur le marché
car dans ce cas elle ne maintiendra plus son profit en raison de la baisse du prix
consécutive à l’entrée du concurrent car il y a une offre supplémentaire par rapport à
une demande stable. Il y a d’autres formulation du prix limite et on peut également
l’étudier en termes de théorie d’échange.
III. La stratégie de prédation par le prix
Dans le cadre de la stratégie de prix limite, le prix était > ou en tout cas au moins = au
coût de production ➔ c’est une stratégie de dissuasion de l’entrée relativement douce.
En revanche, la stratégie de prédation par le prix ou « le prix prédateur » peut être
dans certains cas + agressives ➔ consiste à fixer un prix < au coût de production
(perte de profit pour la FI).
La prédation par le prix ne peut fonctionner que si les FI ont des avantages par rapport
aux firmes entrantes ou par rapport aux autres FI. Généralement, c’est une firme en
position dominante.
Définition et motivations de la stratégie de prédation par le prix
Un comportement de prix prédateur consiste pour une firme en position
dominante à fixer temporairement un prix faible, i.e un prix à un niveau inférieur au
niveau de prix qui lui permettrait de max ses profits, soit pour forcer un concurrent à
sortir du m, soit d’empêcher l’entrée d’un concurrent potentiel, pour ensuite pratiquer
un prix élevé ➔ stratégie en 2 temps.
La stratégie de prédation repose donc sur un arbitrage temporel entre :
- une diminution des profits à CT
34
La théorie des marchés contestables ➔ développée fin des années 1970 - début des
années 1980, aux USA, par 3 économistes Baumol, Panzar, et Willig (BPW). Ils ont
publiés cette théorie dans un article en 1982.
Cette théorie est développée à partir de 2 idées (voir poly 4 page 1) : Ils cherchent à
combler 3 manques substantiels.
- La structure des marchés ne doit plus constituer un point de départ, une donnée
exogène, comme c’était le cas de l’analyse SCP ou analyse micro traditionnel : Il
est important de l’expliquer en terme de théorie économique comme l’explique les
comportements, puisqu’elle ne se détermine pas au hasard mais sous l’effet de
facteurs bien précis et donc il faut identifier ces facteurs et identifier leurs modes
d’actions, plus précisément ils se rendent compte que la structure d’une industrie
est déterminée par des forces économiques. Leurs objectif est de construire un
modèle dans lequel la structure de l’industrie (ou du marché) s’expliquera de façon
endogène, en même temps que les prix et les quantités. La structure de l’industrie
est déterminée par des forces économiques et plus précisément par des aspects
technologiques liés au coût de production. Pour BPW, il existe généralement une
structure naturelle, une « configuration naturelle » avec un fondement « naturel »
qui est généralement technologique lié aux coûts).
- Il faut étendre l’analyse des marchés concurrentiels à des situations qui n’ont pas
la structure de la concurrence parfaite (i.e qui n’ont pas une structure atomistique)
mais qui donnent des résultats du même type, i.e qui fonctionnent de façon
analogue. Pour BPW, pour qu’un marché ait un fonctionnent concurrentiel, il suffit
qu’il soit contestable, i.e pénétrable.
La norme en termes de marché est modifiée : auparavant c’était le marché de CP,
avec cette nouvelle théorie la norme devient le « marché parfaitement contestable ».
De plus, le rôle essentiel de la concurrence potentielle (≠concurrence réelle/effective) :
BPW vont plus loin dans cette conception de concurrence potentielle que le faisait Bain
avec les barrières à l’entrée de la concurrence potentielle. Effectivement la
concurrence potentielle agit comme une contrainte pensant sur le pouvoir de marché
des firmes produisant dans un secteur.
Qu’est qui découle de ceci ?
L’intensité de la rivalité concurrentielle sur un marché n’est pas fondamentalement liée
à l’importance du nombre de ses participants (nombre de firmes présentes) car il faut
prendre en compte les entrants potentiels et la menace qu’ils représentent pour les
firmes installées.
Leurs analyse va entraîner des conséquences sur les politiques publiques, plus
précisément sur la politique de la concurrence et la réglementation des marchés.
Précision terminologique :
Le terme « contestable » vient de l’anglais « contestable » et se rapporte au fait que
des firmes extérieures au marché puissent pénétrer sur le marché en question pour le
« contester » aux firmes présentes, plus précisément pour contester (remettre en
37
TD :
La notion de D :
• Elle est représentée par une fonction, la fonction de D : relation entre la quantité et
les prix (pX,qDX) on peut tout d’abord exprimer la qté en fonction du prix : qDX =
D(pX) ça exprime pour chaque prix la quantité maximale demandée.
Une hyp implicite quand on trace la droite de demande : c’est un bien indivisible
=/= bien discret il est disponible en quantité entière
D individuelles ➔ somme des demandes individuelles ➔ D globales.
C’est une fonction décroissante du prix pour les biens ordinaires : plus le prix est élevé
moins il y a de demande.
La fonction de D inverse exprime le prix en fonction de la qté : pX = D-1(qX). Ça exprime
pour chaque quantité demandée cette relation exprime le prix max que le
39
On peut étudier :
- Le niveau absolu du surplus des consommateurs : intérêt assez limité
- La variation du surplus des consommateurs : dans quels cas ? quand le prix du
bien X augmente ou baisse. Graphiquement :
• Maximisation du profit :
Profit = recette totale (qui dépend de la quantité) – cout total (qui dépend de la
quantité)➔ on note ça : Max (q) = RT(q) – CT (q)
Condition de 1er ordre :
Le profit est a son max quand la recette tirée de la dernière unité produite est vendue
(Cm) est juste égale au cout de production de la dernière unité produite.
(mettre photo recopier))
Ces 3 nouveaux objectifs peuvent être +/- compatibles entre eux. Ils vont varier dans
le temps et dans l’espace en raison d’influences théoriques : la politique de la
concurrence aux USA durant les 50/ 60 a été influencée par la SCP, et à partir des
années 80 par l’école de Chicago, donc les objectifs ont évolués.
Pour comprendre les objectifs possibles de la politique de la conc, il faut revenir « sur
les différentes conceptions de la concurrence et du pouvoir de marché ».
Schématiquement, on a pleins d’approches : on peut en opposer 2 grands groupes
(cf poly 5.A page 2) :
- Approche structuraliste
- Approche de l’école de Chicago
Page 2 poly 5A :
Approche « structuraliste » Ecole de Chicago (et autres)
43
Rq : Selon les pays, ces approches peuvent avoir des échos différents : aux USA, il y
avait une influence par le courant SCP dans les années 50-60, puis dans les écoles
dans les années 80 comme l’école de Chicago devenait dominante la théorie
économique de l’école de Chicago ➔ servait de fondement à la politique de la
concurrence. Finalement, la politique de la concurrence dans les années 50 n’avait
pas les mêmes objectifs que dans les années 2000 puisque les fondements théoriques
sont différents.
1.1.2. Pratiques condamnables et/ou à surveiller
Dans la politique de la concurrence ➔ 2 dimensions principales par rapport aux
entreprises :
- La condamnation des comp anticoncurrentiels (ententes horizontales et abus
de position dominante) ➔ L’autorité de la concurrence a une approche
rétrospective, i.e qu’elle va condamner les comp passés et/ou présent
d’entreprises en observant les marchés de façon ex-post (après coûts)
- La surveillance, le contrôle des opérations de concentration : contrôler les
opérations de concentration avant qu’elles n’aient lieu ➔ on parle de notification
au préalable puisque les firmes concernées par les fusions doivent informer
l’autorité de la concurrence avant que la fusion ne se fasse ➔ On a une démarche
prospective, i.e elle va observer le marché ex-ante (avant que le marché ne se
46
mette en place) ➔ But : éviter les comportements qui pourraient être préjudiciables
pour les concurrents et les consommateurs.
1.1.3. Cadre juridique
Cf poly 5A page 9
Objet USA UE France
Ententes - Section 1 du Article 81 du traité Article du code du
Sherman Act CE (traité de commerce : L 420-
- Section 3 du Rome 25 mars 1
Clayton act 1957). TFUE art
101.
Abus de position - Section 2 du Article 82 du traité
Article du code de
dominante, Sherman Act de CE. commerce : L.420-
discrimination - Section 2 du TFUE art 102. 2
Clayton Act
(discrimination)
Contrôle des - Clayton act, Règlement n°139 Article du code du
concentrations section 7 du 20 janvier 2004 commerce : L 430-
- Celler-Kefauver (1er règlement en 1 et L.430-10
Act 1989) volet apparu
- Hart-Scott- très tardivement
Rodino Act en Europe
Rq : Il y a eu renumérotation des traités en UE. En Europe, les 2 premières dimensions
ce sont des traités et pour la dernière des règlements.
Poly 5A page 12 : code de commerce concernant le livre 4 de la liberté des prix et de
la concurrence.
1.1.4. Evaluation des comportements des firmes
On peut distinguer 2 types d’évaluation des comportements des firmes par les autorités
de la concurrence :
- L’approche per se (par nature) : un comp est soit autorisé, soit interdit et
sanctionné de par sa nature même, i.e un comp va soit toujours être considéré
comme pro concurrentiel ou anticoncurrentiel par nature. Exemple : l’entente entre
concurrents sur la fixation des prix est condamnée per se.
La règle de raison (rule of reasons) : la licéité d’un comp par rapport aux règles de
la concurrence résulte d’une analyse au cas par cas ➔ dans certains cas, ce comp
va être autorisé, dans d’autres cas il va être sanctionné. Ex : Fusion → pour les
opérations de concentration, mise en balance des avantages et risques sur la
concurrence ➔ certaines fusions sont autorisées avec ou sans condition, alors que
d’autres vont être interdites.
entreprises ➔les règlements vont évoluer à chaque fois, ce n’est pas un texte
qui est figé dans le temps
• 22 décembre 1999 : Adoption du Règlement (CE) n°2790/1999 de la
Commission concernant l’application de l’article 81, §3, du traité à des
catégories d’accord verticaux et de pratiques concertées ➔ il y a incorporation
de nouvelles matières sur lesquelles l’Autorité va donner son avis et sanctionner
notamment tout ce qui concerne les ententes verticales, ce qui n’était pas
forcément encadré auparavant.
• 16 décembre 2002 : Adoption du Règlement (CE) n°1/2003 relatif à la mise en
œuvre des règles de concurrence prévues aux articles 81 et 82 du traité ➔
montre comment ça a évolué
• 20 janvier 2004 : Adoption du Règlement (CE) n°139/2004 relatif au contrôle
des concentrations entre entreprises ➔nouveau texte
• 1er mai 2004 : entrée en vigueur du règlement n°139/2004 sur les
concentrations, et entrée en vigueur du règlement n°1/2003 sur le contrôle des
ententes et abus de position dominante. Création du « réseau européen de
concurrence ».
Résumé : Cadre juridique ➔ on a 2 types de textes : des articles et des traités, ça
peut être le traité de la communauté européenne (traité de Rome), mais ça peut aussi
être le traité du fonctionnement de l’UE. Les articles des traités eux concernent les
ententes et les abus de positions dominantes, et pour le contrôle des opérations de
concentrations c’est dans un règlement en 1989 et en 2002.
b. Les autorités chargées de la politique de la concurrence en Europe
Les autorités chargées de la politique de la concurrence en Europe = la Commission
européenne mais plus précisément la Direction Générale de la concurrence qui fait
partie de la Commission européenne. Avec l’entrée en vigueur le 1er mai 2004 du
règlement n°1/2003 ➔ mise en place d’un « réseau européen de concurrence »
rassemblant la Commission européenne et les Autorités de la concurrence des Etats
membres.
Poly n°5A page 8 :
53
Rq : Que ce passe-t-il au niveau mondial ? A-t-on une autorité ? ➔ C’est un peu plus
compliqué au niveau mondial. Au niveau international, nous avons l’OCDE qui joue un
rôle ➔ essaye de mettre en place des recommandations pour que les pays coopèrent
en matière de droit de la concurrence, mais tous les pays ne sont pas membre de
l’OCDE (35 pays membres). Il n’existe pas un droit mondial de la concurrence ➔ on
peut avoir des pratiques différentes selon les pays, ce qui peut poser des
problèmes dans le cadre du commerce international.
L’OMC aussi peut jouer un rôle pour essayer de résoudre des pb de la concurrence
internationale. Il y a un réseau qui a été mis en place c’est l’international competition
network en 2001, mais c’est seulement un réseau informel, i.e qu’on a des échanges
entre les autorités de façon d’essayer de faire converger les droits nationaux, mais ce
n’est toujours pas réussi.
2. Les ententes entre firmes
Il existe 3 types d’entente :
- Entente verticale
- Entente horizontale
- Entente technologique
On peut les regrouper en 2 sous-ensembles si on s’intéresse aux implications en
matière de la politique de la concurrence:
Plusieurs types d’ententes :
Deux ensembles avec des implications distinctes en matière de politique de la
concurrence
- Les ententes horizontales Les ententes interdites « per se »
- Les ententes verticales Les ententes « sous conditions »
- Les ententes technologiques
54
- Les ententes horizontales, i.e les ententes interdites « per se » par nature ➔
interdite en raison de l’atteinte à la concurrence qu’elles entrainent.
- Les ententes « sous conditions » ➔ elles sont autorisées sous conditions, i.e
qu’elles ne sont pas prohibées dans la majorité des cas. On a une analyse au cas
par cas selon la règle de raisons → donc toutes les ententes verticales et
technologiques ne sont pas interdites. Elles peuvent avoir des effets éco et techno
positives qui viennent contrebalancer l’atteinte à la concurrence ➔ dc si elle
contrebalance + ➔ on va les autoriser. C’est la mise en balance de ces effets
positifs et de l’atteinte à la concurrence qui va permettre de décider si on autorise
ou non.
2.1. Ententes horizontales restrictives (ou collusions ou cartels)
2.1.1. Définition des ententes horizontales
Une situation d’entente horizontale restrictive, appelée aussi collusion ou cartel,
apparait lorsque plusieurs firmes concurrentes, i.e sur un même marché elles décident
de coordonner leurs comp dans le but de réduire l’intensité concurrentielle sur le
marché et d’obtenir des profits + élevés, au détriment des consommateurs
2.1.2. Objectifs du cartel
L’objectif d’une firme en général c’est de max son profit, elle va avoir un profit > à celui
qu’elle aurait si elle n’avait pas de comp anti-concurrentiel. Généralement, elles le font
en réduisant l’intensité de la concurrence et en augm les prix : effectivement,
l’observation de la structure de marché a permis de mettre en évidence les résultats
suivant en matière de prix et de profits :
- Prix :
PCP = Cm ≤ POLIGOPOLE ≤ PMONOPOLE
- Niveaux de profit :
Ʃ ?? cf photo
?? en l’absence de coordination avec les firmes.
Généralement les ententes se forment sur les m concentrés et sur les m d’oligopoles.
Pour atteindre du profit encore + élevé est de réduire les concurrences entre elle et en
coordonnant leurs comportements ➔ elles vont faire comme si elles se comportait
comme une seule firme. ???.
2.1.3. Conditions propices à la formation d’un cartel
2.1.3.1 Certaines caractéristiques des marchés qui vont favoriser l’émergence
des ententes (portrait-robot des cartels) :
Certaines caractéristiques des marchés facilitent tout d’abord la mise en place des
cartels et les négociations dans les cartels (en amont de l’entente), mais ça peut aussi
faciliter la réussite, la durabilité, la facilité du cartel, mais aussi la surveillance entre les
55
prix à tous, il y en a un qui va forcément faire des profits plus faibles que les autres ➔
celui qui a des coûts plus élevés va vouloir peut-être un niveau de prix plus élevés, car
il aura un profit plus faible que celui qui a des coûts plus faibles ➔ C’est plus difficile
de se mettre d’accord quand on a des structures de coûts différentes, et ici on peut
s’interroger sur quels sont les coûts fixes et les coûts variables de chaque activités.
Exemple : Dans l’entente les lessives : les coûts fixes peuvent être plus ou moins
identiques, et les coûts variables (eau et électricité, matières premières…) subissent
les mêmes coûts à peu près ➔ on peut imaginer les mêmes fonctions de coûts pour
ces entreprises.
2.1.4. Modalités de cartellisation
Quelles formes peuvent prendre les ententes horizontales ?
Pour obtenir un profit > à celui qui résulterait de l’interaction oligopolistique sans
coordination, les firmes organisent une entente de manière +/- formelle, en utilisant
différents instruments ou modalités d’ententes.
- Fixation concertée des prix et des promotions
- Répartition des marchés (géographique des marchés et répartition par type
de clientèle)
- Boycott collectif d’un concurrent
- Fixation de quotas
a. Fixation concertée des prix et des promotions
On a plusieurs formes d’ententes possibles ici :
- Un simple échange d’informations sur les prix entre concurrents : exemple de
l’entente entre les palaces parisiens.
- Fixation collective/concertée d’un prix commun pour les membres de
l’entente : les firmes membres de l’entente (FME) décident collectivement d’un prix
unique pour leurs produits, i.e un prix identique pour tous les membres qui sera >
prix concurrentiel, i.e le prix qui résulterait de leurs interaction sur le marché
oligopolistique ➔ PxA = PxB = PxC = ce px> px concurrentiel.
- Fixation concertée d’un barème de prix : ce barème est diffusé à l’ensemble des
membres de la profession, exemple : plusieurs affaires d’ententes entre des
avocats de différentes villes qui ont fait circuler entre eux des grilles tarifaires qu’ils
facturaient à leurs clients ➔ interdit.
- Fixation concertée ou collective d’un prix minimum : les membres fixent un prix
minimum au-dessus duquel elles doivent s’engager à fixer un prix au-dessus de
celui -ci. Chaque membres peuvent avoir un prix différent : si on note i firme, le
prix de la firme i noté pi ≥ px minimum > px concurrentiel. PxA ≠ ou = PxB. (exemple :
entente des endives)
- Fixation collective des écarts de prix entre les firmes membres du cartel : on
décide collectivement du positionnement des produits des firmes : par exemple si
59
on a un cartel avec les firmes A, B et C on peut imaginer que : PxA = PxB + 30% et
qu’en même temps le PxB = PxC + 10% ➔ l’exemple dans le secteur des lessives
voire tableau.
- Coordination des hausses de prix entre les membres de l’entente : Ils peuvent
se mettre d’accord pour augmenter en même temps leurs prix dans les mêmes
proportions, de façon de ne pas augmenter la concurrence et de ne pas entrainer
une guerre des prix, et à maintenir les écarts de prix entre elles s’il y en a.
- La coordination de la promotion entre les membres : Exemple typique dans le
secteur des lessives où elles ont décidées ensemble des principes qui régissaient
des offres promotionnelles, ou encore exemple des endives (voir verso 2ème page
du doc, cf photo)
- La concertation en cas d’appel d’offre pour les marchés publiques : C’est par
exemple lorsque l’université a voulu construire la bibliothèque → elle a fait une
appel d’O → elles a demandée aux différentes entreprises travaillant dans le BTP
ou elle a publié une appel d’O disant qu’elle voulait construire une bibliothèque et
qu’elle attendait des propositions ➔ des entreprises vont proposer des offres, i.e
proposer un type de bâtiment avec un prix, sous-pli, i.e anonyme car ils vont pas
regarder le nom de l’entreprise ; il va seulement regarder ce qui est proposé, les
tarifs etc ➔ C’est ce qu’on appelle « remise des prix ». Les entreprises de BTP
peuvent en amont de la remise des prix se coordonner, i.e échanger des
informations ➔ les membres de l’entente vont échanger des informations de façon
à connaitre l’ensemble des entreprises sous-missionnaires et se mettre d’accord à
l’avance sur un « gagnant » du marché publique ➔ ça va être celui qui va proposer
l’offre à un prix le + faible, et les autres membres de l’entente vont s’engager à ne
pas proposer une offre avec un prix + faible, i.e à ne pas sous-renchérir ➔ elles
vont donc proposer des offres avec des prix supérieurs à celui du « faux gagnant ».
La condition pour que ça fonctionne est qu’il faut un accord que sur les prochaines
appels d’offres il y aura un système de rotation des vainqueurs, i.e il faut que ce
soit un vainqueurs différents.
Rq : Les autres formes d’ententes ne portent pas directement sur les prix, i.e que ce
n’est pas la variable sur lequel va porter l’entente, mais elles vont avoir un effet sur les
prix, i.e que le prix va augmenter, ça va être une conséquence de l’entente.
b. Répartition des marchés : Les membres de l’entente se mettent d’accord pour
limiter la concurrence entre eux, en se répartissant les m, soit
géographiquement, soit par type de clientèle, et quelques fois les 2 ensembles.
(i) Répartition géographique des marchés
Les membres du cartel se répartissent les marchés géographiquement, i.e que chaque
membre se voit attribuer une zone géographique spécifique ➔ pour que ça fonctionne,
il doit s’engager à ne pas offrir ses produits sur les zones des autres membres de
l’entente. Bien évidemment, sur chacune des zones, il y a d’autres entreprises hors
entente qui peuvent vendre leurs produits. Chaque membres à une sorte d’exclusivité
géographique se retrouvant en monopole ou en quasi-monopole sur une zone, car ça
60
• Cas des entreprises défaillante : autoriser une fusion qui peut induire à une
domination, mais qui peut sauver des emplois (voir document de la prof )
TD :
Différenciation des produits :
Des produits sont différenciés sur un marché si les consommateurs ne les
considèrent pas comme complétement équivalents, substituables.
Auteurs :
• Chamberlin (1933), concurrence monopolistique ➔ modèle qui mêle la
concurrence puisqu’il y a un grand nombre de firmes avec libre entrée mais aspect
monopole puisque chaque firme a le monopole de la variété des produits qu’elle
offre, ce qui confère un certain pouvoir de marché. Il définit la différenciation comme
« une catégorie générale de produits est différenciée s’il existe une base suffisante
pour distinguer les marchandises d’un vendeur de celle d’un autre, peu importe que
cette base soit réelle ou illusoire »
• Lancaster (1966), le choix du consommateur se fait sur un panier de biens,
Lancaster propose une nouvelle approche en considérant qu’un bien est un
ensemble de caractéristiques (une voiture est un ensemble de caractéristiques qui
peuvent être nombre de chevaux, nb de portes, format famille...) sur le format des
voitures, chaque producteur va offrir une voiture avec des caractéristiques à des
nouveaux différents. Les consommateurs ont des préférences qui portent sur les
66