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CM économie industrielle
Introduction
Qu’est-ce que l’EI ? Quels sont ses objets d’étude ?
En France on parle d’EI, mais à l’origine c’est une discipline anglosaxonne « Industrial
Organization »(IO) ➔ le terme industriel en anglais ≠ mot en français.
Définir l’EI de façon précise n’est pas une tâche aisée, loin de là (poly n°1 p.1,3,9), on
va néanmoins donner des citations pour essayer de comprendre ce qu’est l’EI :
- CARLTON et PERLOFF (1998) : « c’est l’étude de la structure des entreprises et
des marchés et de leurs interactions ».
- TIROLE (1993) (poly n°1 p.1) : « étudier l’organisation industrielle, c’est étudier le
fonctionnement des marchés, un concept central de la microéconomie »
- SHEPHERD (1990): « IO (…) it is the applied economics of supply » (c’est
l’économie appliquée de l’offre)
- SHEPHERD and SHEPHERD (2004): « the study of IO extends to the core of some
of the most important questions of economics : who controls markets and profits
from them ? does competition result in a more beneficial economy ? how can the
economic playing field become fairer or more biaised in either direction ?
throughout the field’s history various clashing schools of thought have attempted to
sort throught these compex issues, examining both abstract theory and real-life
cases »
Pour résumer, l’EI s’intéresse à l’organisation des entreprises et à la façon dont elles
entrent en concurrence sur les marchés, i.e leurs comportements stratégiques
(concurrence par les prix, quantités…), mais également on s’intéresse au
fonctionnement des marchés dans le monde réel, à la régulation de ces marchés.
Que désigne le terme « industrie » dans l’EI ?
Ce concept semble central dans cette discpline. Quand on parle d’industrie, on parle
de regroupement de toutes les entreprises fabricant un même type de B ou S.
• MORVAN (1991) nous dit que chez les anglosaxons, le terme industriel désigne
« toute forme d’activité concourant à la fabrication de B et de S (…) tous les
secteurs d’acteurs éco ».
Industrie ≠ concept du marché : par exemple, dans le secteur industriel-céralier, il
regroupe plusieurs marchés (marché du blé, du maïs, de l’avoine…).
La distinction de secteur et de marché est central pour répondre à la question de la
place de l’EI par rapport à la microéconomie standard.

2 grandes approches par rapport à la microéconomie standard


L’EI comme prolongation de la micro L’EI comme branche distincte de la micro

Elle étudie l’évolution du secteur


industriel et de la technologie adoptée.
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L’EI étudie les intéractions


Les objets d’études vont de ce fait être très
concurrentielles et les comportements
des firmes dans un marché. divers : l’analyse des structures et des
Dans cette approche, ces modèles
différentes configurations de marchés,
comment des entreprises d’une même
présupposent une rationalité éco et ont
pour objet l’analyse des marchés.
industrie entrent et sortent des différents
marchés dans cette même industrie,
Les auteurs : TIROLE, STIGLER, comment les entreprises s’adaptent à des
CARLTON et PERLOFF, CAHUC environnements concurrentiels différents –
notamment en modifiant leurs tech, leurs
organisations, leurs stratégies… Tout ça
pour comprendre les principales mutations
de l’industrie.

L’objet d’étude va être l’industrie


composée de plusieurs marchés. C’est
une approche mésoéconomique, i.e un
niveau intermédiaire entre la micro et la
macro.

Les auteurs : MASON, SCHERER,


SHEPHERD, RAINELLI

A quoi sert l’EI ?


L’EI a des enjeux théoriques et des enjeux empiriques, elle permet de comprendre les
enjeux de certaines questions d’actualité (entente, ouverture à la concurrrence,
contrôle des fusions comme avec Google, Microsoft…).
L’économie industrielle constitue
Une aide à la décision privée et à la Une aide à la décision publique et aux
stratégie d’entreprise politiques publiques
Elle permet de répondre à des questions Tout ce qui concerne la réglementation des
comme : Quelle politique tarifaire mener ? marchés, la politique industrielle et la
Comment entrer sur le marché ? politique de la concurrence. Ca a une utilité
Comment positionner ses produits sur le pour l’entreprise mais aussi pour la politique
marché ? ➔ Une entr peut se poser ces à mener.
questions lorsqu’elle est présente sur un
marché ou lorsqu’elle veut entrer sur un
marché ➔ elle peut donc être amenée à
analyser le marché et la concurrence sur
le marché.

Quels sont les modèles permettant d’étudier ces structures de marchés ?


L’EI vient compléter le modèle de CP étudié en microéco standard, en introduisant des
imperfections (caractérisant les marchés dans le monde réel) comme par exemple
l’existence de barrières à l’entrée, information limitée, coûts de transaction, coûts
3

d’ajustement des prix, etc... Nous allons donc étudier le modèle de concurrence
parfaite en 1er, puis le modèle de la concurrence imparfaite :
• Le modèle de concurrence parfaite a été développé dans le cadre de la
microéconomie traditionnelle/standard. En CP, il y a un prix unique par bien,
connu de tous, que les agents prennent comme paramètre/donnée (price taker).
Souvent, le modèle de CP va être présenté à travers plusieurs hypothèses (cf poly n°1
p.4, 11, 12) :
Les hypothèses de concurrence parfaite
Atomicité Multitude d’agents qui sont très petits et
très nombreux. Aucun ne peut avoir une
influence sur le marché, et donc sur le
prix ➔ le prix pour ces agents vont être
comme une donnée du marché : price
taker.

Homogénéité des produits Toutes les entreprises vendent un


produit identique sur un marché. Les
consommateurs vont considérer que les
produits vendus par l’entreprise A = aux
produits vendus par l’entreprise B, alors
leurs décisions d’achat vont se faire
uniquement sur une seule variable : le
prix.

Libre entrée et sortie Les agents peuvent librement (sans


coût) entrer et sortir du marché.
Transparence, ou autrement dit Les offreurs et demandeurs disposent de
information parfaite toutes les informations concernant les
marchés, immédiatement et sans coût, et
en particulier ils ont toutes les
informations nécessaires concernant le
prix.

Qu’est-ce qu’il ressort du modèle de la CP ?


Sur ce marché, on a une allocation optimale des ressources ➔ on parle d’optimum
de pareto (=on ne peut pas améliorer la situation d’un agent sans détériorer celle des
autres).
Le marché est autorégulateur grâce à la flexibilité des prix (il élimine automatiquement
les déséquilibres entre O et D, il n’y a pas d’échange tant que l’O n’est pas = D) ➔ on
atteint un optimum de pareto ➔ bien-être collectif maximisé.
La réalité face à ce modèle est bien différente, donc certains vont se poser la question
de l’utilité de ce modèle ➔ ce modèle sert de référence : « la CP est rare (…) nous
l’étudions malgré tout car c’est un modèle idéal servant de référence pour évaluer les
autres formes de concurrence » (poly n°1 p.4).
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La CP sert à évaluer les autres formes de marchés et concurrences, voir comment ces
marchés réels s’écartent de la CP et évaluer quelles en sont les conséquences,
notamment en terme de prix, en terme de qté de B disponibles sur le marché et en
terme de bien être collectif.
• Modèle de concurrence imparfaite :
Pourquoi ? (poly n°1 p. 11 et 12)
H1 : atomicité Dans la réalité ➔ concentration de l’O
sur les marchés. Il y a du pouvoir de
marché sur ces marchés ➔ influencer le
marché. De plus, il y a des intéractions
stratégiques (=les firmes vont
s’influencer les unes des autres dû aux
stratégies des firmes)
H2 : homogénéité des produits Dans la réalité, on a des produits
différenciés, très variés
H3 : libre entrée et sortie Il y a des barrières à l’entrée et à la sortie
H4 : transparance/information parfaite On peut rencontrer une information
imparfaite et incomplète dans la réalité.

Donc avec l’EI, on va s’intéresser à la concurrence imparfaite.


En EI, on a plusieurs courants de pensées :
• Pionniers de l’EI (poly n°1 p.9) : Marshall, Cournet, Dupuit, et Say.
• Plusieurs grands courants en EI, dont les approches et les méthodes sont
différentes :
1. De 1930 jusque dans les années 1960-1970, notamment avec l’école de
Harvard aux USA, avec le paradigme SCP (approche empirique i.e qui
s'appuie sur l'expérience/observation et non sur la théorie)
2. Dans les années 1970, avec l’école de Chicago (approche davantage
théorique)
3. A partir des années 1980 avec la nouvelle EI (approche théorique mobilisant
la théorie des jeux)

Chapitre 1 : l’analyse S-C-P


Introduction :

SCP= Structure – Comportement – Performance

Modèle SCP : développé fin des années 1930, université d’Harvard aux USA ➔
modèle dominant jusque dans les années 1970 ➔ on va à ce point parler de modèle
traditionnel de l’EI car l’EI est une discipline distincte de la microéco standard (intro
et §1.2.4). On va parler de « paradigme SCP ».
Approche méthodologique : Au niveau idéologique :
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Structuraliste car on va étudier les Interventionniste car les liens S, C et P


structures de marchés (§1.3.1) vont permettre de mettre en place des
politiques publiques (§1.4)

Point de départ : constat empirique (observation) : les performances des firmes sont
très variables selon les secteurs d’activités (§1.3.2) ➔ les performances des firmes ≠
parce que les structures de marchés ≠ ➔ vont mettre en évidence l’analyse du lien
entre performances des firmes et structures de marché : trouvent une causalité :
Lien S → C → P.
I. Le paradigme SCP
1.1. Naissance du paradigme SCP
Edward Mason à l’université de Harvard, aux USA, a introduit l’approche SCP.
Mason est parti d’une intuition qu’on peut résumer en 3 points :
- Les concepts de la microéco sont difficiles à mesurer, notamment le marché car il
est défini autour d’un produit homogène – or dans la réalité ce n’est pas le cas.
Pour lui, la notion d’industrie est beaucoup + adéquate puisqu’il regroupe un
ensemble de producteurs hétérogènes. Pour lui, il faut faire de la mésoéconomie.
- L’analyse existante jusqu’à lors était principalement statique, or pour Mason, il faut
aussi prendre en compte des facteurs dynamiques ➔ le comp d’une entreprise
dépend des structures dominantes dans son activité et du comp des autres firmes.
- L’analyse doit non seulement être théorique mais surtout empirique.
Mason n’a pas formalisé cette séquence SCP à lui seul :
• Bain, dans les années 1950, parle comme Mason d’études empiriques ➔
corrélation entre le taux de profit (comme mesure de la performance) et le degré
de concentration de l’industrie (comme mesure de la structure).

Il met en évidence l’existence d’une relation entre P et S de marché, par le biais


des C. Cette séquence S→C→P est une hypothèse de travail qu’il faut approfondir
et tester.
Poly n°2 p10 : Comprendre les liens entre S, C et P a une finalité ➔ peut permettre
aux décideurs d’identifier quelles sortes de structure et comp sont susceptibles de
mener à une perfo de marché socialement désirable, et celles qui n’y mènent pas.

Paradigme SCP : la structure du mché (nb de vendeurs, degré de différentiation des


produits…) détermine le comp des entreprises (en matière de prix, de R&D), ce comp
déterminant lui mm la perfo du mché (efficacité, variété des produits…).
1.2. Le modèle SCP

1.2.1. La définition des termes du triptyque


a. Les structures de marché (S)
b. Les comportements sur le marché (c)
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c. Les performances (P)

1.2.2. Un élément supplémentaire : les conditions de base (B)


Les définitions des structures du marché (S) s’effectuent à partir d’un certain nombre
de conditions de bases qui concernent l’O mais aussi la D (voir schéma poly 4). Suivant
les auteurs, certains éléments des conditions de base peuvent se retrouver dans les
dimensions de la structure des marchés, notamment les coûts.
1.2.3. La formulation de la séquence SCP
Remarque sur la séquence SCP de base dans l’ouvrage de Scherer (1971), Industrial
Market Structure and Economic Performance, poly 4 (modèle de base) ➔ le modèle a
été complété notamment avec les schémas page 4 et 17, voire notamment les §1.4 et
§2.1.
1.2.4. L’analyse SCP et l’objet de l’EI
Poly n°2 p2-3 avec Scherer et Ross :
L’EI une discipline autonome par rapport à la micro ➔ dans une éco, on
s’intéresse à l’allocation des ressources qui renvoie à plusieurs questions :
• Quel bien produire ?
• Comment utiliser les ressources rares pour les produire et comment les distribuer
parmi les membres de cette société ?
Rappel allocation des ressources :

3 méthodes pour allouer les ressources :


• Par le marché
• La tradition et la coutume (paysans ou nobles par exemple ou encore en Inde c’est
un système de caste)
• La planification centralisée (URSS)
L’EI s’intéresse à l’allocation des ressources par le système de marché ➔ « les
consommateurs et les producteurs agissent en réponse aux signaux de prix, générés
par l’interaction de l’O et la D, sur des marchés +/- libres » ➔ on va s’intéresser à 3
questions importantes en EI :
• Comment les mécanismes de marché orientent les activités des producteurs
vers la satisfaction des besoins des consommateurs ?
• Comment ces processus peuvent-ils échouer ? (Défaillances des marchés ➔
ex : biens collectifs et externalités)
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• Comment ces processus s’ajustent ou peuvent-être ajustés pour atteindre


des performances proches du standard idéal, i.e être + efficace ? (Les
corriger par une intervention publique, mais pas la seule solution)
Ces différentes questions sont aussi abordées par la micro (théorie des marchés et
économie du bien-être) ➔ même s’il y a des points communs avec l’EI, il y a
néanmoins des différences.
L’EI a un double objet :
- Analyse des mécanismes marchands d’allocation des ressources, avec la
possibilité d’intervention publique en cas de défaillances du marché.
- Analyse de l’efficacité de ces mécanismes, en s’intéressant notamment à
l’adaptation de l’O à la D, à l’économie des ressources, à la croissance de la
productivité, le plein emploi des ressources, voire la question de l’équité dans
certains cas.
Ces questions sont aussi en partie vu en micro, mais il y a surtout des différences
(Poly n°2 p2) : selon Scherer et Ross, il y a 2 différences majeures en matière
d’objectifs et de méthodologies :

Les 2 différences majeures en matière d’objectifs et de méthodologies


Microéconomie Economie industrielle
Domaine de la « théorie pure », de la Domaine de l’économie appliquée
« simplification », de la « rigueur », de recherchant le « réalisme » : ils utilisent
« l’élégance » des données empiriques sur les
structures industrielles, sur la
performance des firmes (§1.2), et des
études de cas ➔ on cherche vraiment à
expliquer les choses
Théorie formelle Théorie institutionnelle : on utilise
l’histoire et les statistiques pour expliquer
les structures de marchés et les
performances. Le domaine de l’EI
apparait + large que celui de la micro, il
intègre des phénomènes qui ne sont pas
pris en compte en micro, et donc va
reposer sur des hypothèses moins
contraignantes
Néanmoins on a quand même une proximité entre micro et EI :
On va la mettre en évidence en prenant la structure SCP :
Microéconomie traditionnelle EI
Données exogènes Conditions de base :
Ensembles de production • Au niveau de la D
Fonctions d’utilité • Au niveau de l’O
Structure Hypothèses de la CP : Hypothèses de concurrence imparfaite :
• Atomicité • Concentration de l’O, pv de marché
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• Homogénéité des produits • Différenciation des produits


• Libre entrée et sortie • Barrières à l’entrée et à la sortie
• Information parfaite • Information imparfaite

Comportement Fonction objectif du producteur Fonction objectif


Maximisation du profit
Performance Prix d’équilibre p=Cm Prix
Annulation des rentes Profits
Croissance
La micro aboutie a des résultats particuliers : on les obtient dans un cadre très
spécifique qui sont loin de la réalité et ça posait la question de l’utilité de ce modèle
➔ en fait il sert de référence.
L’objet du courant SCP : étudier les résultats constatés sur les marchés réels
comparativement à ceux de la CP, ce qui signifie 2 choses :
- Il s’agit de savoir si les processus étudiés permettent d’obtenir d’aussi bons
résultats qu’en CP au niveau des prix mais aussi en matière d’allocation des
ressources
- Si ce n’est pas le cas, rechercher pourquoi et rechercher comment améliorer le
fonctionnement de ces marchés pour le rendre plus efficace, notamment grâce à
l’intervention publique, grâce au droit (§1.4).

1.3. La démarche empirique de l’approche SCP : indicateurs de mesure et


études empiriques
Dans un souci de réalisme, l’approche SCP a menée de nombreuses études
empiriques aux USA pendant 2 périodes :
• 1930-1950 : études de cas consacrées aux activités de base de l’éco
américaine ➔ l’acier, l’automobile, et le pétrole
• 1960-1970 : études économiques
L’objectif de toute ces études = dégager des relations significatives entre d’une part
les indicateurs concernant les structures de marchés, et d’autres part les indicateurs
mesurant la performance.
1.3.1. Les indicateurs de mesure

a. Les indicateurs de la structure de marché


Plusieurs indicateurs permettent de rendre compte de la structure du marché :
- Des indicateurs de concentration
- Des indicateurs de barrières à l’entrée

i. Indicateurs de la concentration usuels

(1) Indice discret de concentration


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(2) Indice de Herfindahl-Hirschman (IHH)


Depuis 2010, ces seuils ont été modifiés : le degré de concentration est faible si IHH<
1500, modéré si 1500<IHH<2500 et élevé si IHH>2500.
On a des lignes directrices au niveau européen mais aussi au niveau français.

TD sur les indicateurs :


Questions :
• Comment se définie la concentration ? La concentration de l’offre est mesurée
par une fonction des parts de marché soit de certaines entreprises, soit de toutes
les entreprises du marché.
• Pourquoi est-il important de la mesurer ? Pour connaitre les parts de marché
détenues par les plus grandes entreprises et si le degré de concentration est faible
ou élevé.
• Quels sont les facteurs influençant la concentration sur un marché ? La
présence de barrières à l’entrée est l’un des facteurs influençant la concentration
sur un marché.
Exercice 1 : indice discret de concentration, le CRm
1) Comment se calcul le CRm sur le marché ?
Le CRm c’est la somme des parts de marchés détenues par les m plus grandes firmes
sur un total de n firmes sur un marché

CRm= ∑𝑚
𝑖=1 𝑆𝑖

2) A la date t, sept entreprises se partagent le marché des tablettes de chocolat. Les


parts de marché de ces firmes sont respectivement de 25%, 33%, 8%, 4%, 10%,
14% et 6%.
2a) Calculez l'indice de concentration CR4 :
CR4 = 33 + 25 + 14 + 10 = 82% ➔Les 4 plus grandes firmes réalisent 82% de la
production de ce marché.
2b) Qu'en concluez-vous ? la concentration sur ce marché des tablettes de chocolat
est élevé puisque CR4 > 70%, alors le degré de concentration est considéré comme
élevé.
3) Supposons que sur le marché des céréales pour petit déjeuner le CR4 soit égal à
60%, et qu'il en soit de même pour le marché des boissons lactées.
3a) Que signifie un CR4 égal à 60% ? Si CR4 = 60%, ça veut dire que les 4 plus
grandes firmes de la production de ce marché se partagent 60% du marché et que
donc la concentration est modéré sur ce marché.
3b) Démontrez, par un exemple chiffré, que deux marchés caractérisés par un
même CR4 égal à 60% peuvent ne pas avoir la même intensité concurrentielle :
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2 marchés caractérisés par un même CR4 = 60% peuvent en pas avoir la même
intensité concurrentielle pour 2 raisons :
- Pas d’information sur les (n-m firmes) ➔ cf poly, i.e qu’on ne sait pas comment les
parts de marché des autres firmes sont répartis
- Ne tient pas compte de l’hétérogénéité des parts de marché parmi les premières
firmes, pour une valeur donnée du ratio.
CCL : donc on ne peut pas déduire la concurrence et les parts de marché avec le
CRm : c’est une limite, c’est pour cela que l’on va introduire l’IHH.
Exercice 2: Indice d’Herfindhal-Hirschman (IHH)
1) Comment se calcul l’IHH sur un marché ?
C’est la somme des parts de marché élevé au carrés des firmes du marché. La valeur
de cet indice dépend à la fois du nombre total n des firmes et de la distribution des
parts de marché entre ces firmes.
Si on veut montrer l’influence de la répartition des parts de marché sur l’IHH, il faut
prendre des marchés avec le même nombre de firmes mais avec des répartitions +/-
inégalitaires,
Et donc si on veut montrer l’influence total du nombre de firmes sur l’IHH, il faut prendre
un nombre de firmes différents avec des répartitions égalitaires.
Exemple d’IHH dépendant du nombre total n de firmes :
3 marchés avec n ≠ mais la répartition des parts de marchés égalitaires ;
• Marché A : 100 firmes avec chacune 1% de parts de marché ➔ IHH = 100
• Marché B : 200 firmes avec chacune 0,5% ➔ IHH = 50
• Marché C : 1000 firmes avec chacune 0,1% ➔ IHH = 10
Conclusion : la répartition est égalitaire mais le nombre de firmes est de + en + grand
et l’IHH est de + en + faible.
Suite CM :
ii. Indicateurs des barrières à l’entrée
Pour s’installer sur un marché, les firmes ne peuvent pas le faire comme elles le
souhaitent ➔ peut y avoir des barrières réglementaires. Sur des marchés concentrés,
il y a des barrières à l’entrée : Difficulté à entrer sur le marché ➔ concentration
élevée de l’offre.
Pourquoi la présence de barrières à l’entrée influe sur les performances ?
Si barrières à l’entrée élevées dans un secteur ➔ prix peuvent être durablement > au
Cm (i.e à leurs niveau concurrentiel)➔ firmes réalisent des profits élevés (le profit
étant un indicateur de performance).
• Le pouvoir de marché = la capacité de fixer des prix > au coût marginal de façon
durable.
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Pour mesurer des barrières à l’entrée, on a 3 principaux indicateurs utilisés :


• La taille minimale optimale d’une entreprise
• Les dépenses publicitaires misent en œuvre par les entreprises présente sur
le marché
• L’intensité capitalistique, i.e le rapport entre le K et le L
Il y a un problème avec ces indicateurs ➔ beaucoup ne sont pas exogènes, i.e qu’il y
a un pb d’endogénéité des variables. Exemple avec le schéma SCP :
S (dépenses publicitaires) ➔ C ➔ P (profit) : + le profit est élevé, + il y a aura des
dépenses publicitaires → causalité dans les 2 sens.
b. Les indicateurs de performances
Ils donnent des informations sur le pouvoir de marché des firmes dans une industrie.
On va voir 3 principaux indicateurs qui vont refléter le profit ou la relation entre prix et
coût :
(1) Le taux de rendement (r)
Le taux de rendement = le profit par unité monétaire investie. Il indique cb rapporte
chaque unité monétaire investie par l’entreprise.
𝐫𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮 𝐧𝐞𝐭
◼ r= où :
𝐯𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐜𝐭𝐢𝐟𝐬
o Revenu net = revenu brut ou RT – coûts du L, des mp et du K.
o Valeur des actifs = qté de K * prix du K.
Notons RT la recette totale,
CL le coût du L,
CMP le coût des mp,
CK le coût du K,
K la quantité de K,
Et pK le prix du K :
Donc r = RT – CL – CMP – CK / pk*K
• Le coût du K c’est la dépréciation du K avec le temps car on a un déclin de la
valeur économique du K au cours de sa durée d’utilisation.
• Φ taux = taux de dépréciation du K
(2) La marge prix-coût ou indice de Lerner

◼ Le pouvoir de marché = la capacité à fixer durablement un prix supérieur au coût


marginal.

◼ L’indice de Lerner = la différence entre le prix et le Cm rapporté au niveau des


prix ➔ on note cela comme ça : L = p – Cm/p
On peut démontrer que L = p - Cm/p = – 1/α (i.e à – l’inverse de l’élasticité-prix
de la D) ➔ Une élasticité montre comment varie une variable en fonction d’une
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autre, l’élasticité prix de la D montre comment la D réagit à une variation du prix,


donc montre la sensibilité du consommateur à,une ∆ du prix.
• ∆ positive du prix ➔ faible ∆ de la D, voire ∆ de la D=0. Comme les
consommateurs réagissent peu à la variation de prix, les firmes peuvent +
facilement fixer des prix élevés et exercer leurs pv de marché.
+ l’indice de Lerner va être élevé, + le pv de marché va être élevé, l’indice de Lerner
va être d’autant + être élevé que le prix est > au Cm.
+ l’élasticité prix va être faible, + L va être élevé et donc + la firme aura du pouvoir sur
le marché.
Dans la pratique, les données sur le Cm sont rarement disponibles, donc on va plutôt
𝑝𝑟𝑖𝑥 − 𝐶𝑉𝑀 CV total
utiliser la marge prix-coût variable moyen : où CVM =
𝑝𝑟𝑖𝑥 qté produites

(3) Le q de Tobin
C’est le rapport entre la valeur de marché d’une entreprise et le coût de
remplacement de ses actifs.
𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑏𝑜𝑢𝑟𝑠𝑖è𝑟𝑒
◼ La valeur de marché d’une entreprise =
𝑙𝑒 𝑐𝑜û𝑡 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑚𝑝𝑙𝑎𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑠𝑒𝑠 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓𝑠

- q>1 : l’entreprise vaut davantage sur le marché que le coût de remplacement de


ses actifs (valeur de marché>coût de remplacement de ses actifs)   > 
« normal » (i.e le profit nécessaire à la survie de l’entr)  taux de rendement >
taux de rendement qui devrait normalement rémunérer les actifs
- q=1 : la valeur de marché de l’entr est = au coût de remplacement de ses actifs.
Dans ce cas, le prix de marché = prix concurrentiel.

1.3.2. Etudes empiriques : la mesure des relations entre structures de


marché et performances
Poly 2 p27-28 et tableau §1.3.2 :

1.4. La prise en compte des politiques publiques dans l’approche SCP


Poly 2 p.4 et poly 2 p.17 ➔ on a complété les schéma pour prendre en compte les
politiques publiques.
Texte p 5 et 6 poly 2 : En cas de défaillance du système de marché, i.e si les
performances constatées s’éloignent des performances « acceptables », notamment
en raison de l’existence de pouvoir de marché de certaines firmes, les pouvoirs
publiques peuvent décider d’intervenir pour améliorer les performances.
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Comment les gouvernements font pour améliorer les performances ? Ils vont
appliquer des mesures de politiques économiques qui vont consister à agir soit sur
S, soit sur C, ou les 2 à la fois pour modifier les performances.
Cette action sur S et/ou sur C ≠ de la régulation directe de la performance ➔ Bain
(p.13) dit qu’agir directement sur les performances, comme déterminer les prix et
les produits que les entreprises pourraient produire, serait contraire à la liberté
des entreprises.
Plusieurs instruments sont envisageables :
• Les impôts et les subventions peuvent agir sur les coûts des entreprises (S), sur
leurs I (S et C), sur les prix (C), et sur les produits (C).
• Toutes les politiques gouvernementales qui concernent le CI (tarifs, quotas
d’importations (douanes...)) influent sur S.
• Les actions sur l’information disponible pour les consommateurs et les vendeurs,
➔ exemple réglementation de la publicité.
• La réglementation pour déterminer quelles entreprises peuvent opérer sur un
marché ➔ exemple les professions réglementées.
• Le contrôle de la fixation des prix (C) ou les réglementations sur d’autres
dimensions des stratégies des firmes (politiques de la concurrence, cf chap4).
• L’état peut aussi décider de produire lui-même les B et S (ex :dans le passé dans
le secteur ferroviaire, de l’électricité ➔ il y avait une tarification réglementée pour
limiter les profits et les pertes de l’entreprise ➔ cf chap5)
Remarque : La comparaison du schéma p.4 et 17 nous montre que la causalité va
dans les 2 sens car :
• Les politiques publiques s’appliquent aux industries donc elle va avoir des
conditions, mais il faut ajouter aussi que les S,C et P peuvent influencer les
politiques publiques ➔ exemple le lobbying (C) qui vont agir sur les politiques
publiques.
• La politique de la concurrence ➔ politique anti-trust aux US dont la première loi
Sherman fin 19ème : c’est apparu car il y a eu des constats que bcp d’entr avaient
un pouvoir sur les marchés ➔ mise en place des lois pour aller à l’encontre des
pouvoirs de ces grandes entreprise. On retrouve la même chose avec le contrôle
des opérations de concentration (chap 4) ➔ exemple avec les fusions : avant
1989 ➔ aucun contrôle des fusions en France.
Remarque à partir du texte de Scherer et Ross page 6 : L’intervention pb peut aussi
être défaillante et en plus c’est une intervention coûteuse. Donc est-ce qu’il faut
finalement laisser l’état intervenir ou laisser faire ?

II. Résultat, enjeux et débat autour du modèle SCP


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2.1. Les enchaînements de causalité dans le modèle SCP


2.1.1. Une causalité linéaire ?
Dans la 1ère version du schéma, la causalité est linéaire : on part des S qui influent sur
les C et qui influent sur les P.. mais à la suite de critiques formulées sur cette 1 ère
version et avec certaines études empiriques, des effets de rétroactions ont été
introduit (symbolisés par des flèches en pointillés) : montre les interactions entre les
différents niveaux du schéma. Elles ont été introduites au coup par coup selon le pb
traité, et il n’y a finalement pas de théories derrière tout ça.
(1) C ➔ S : les comp peuvent avoir pour objectif de modifier la structure du m,
notamment en élevant la concentration de l’O sur le m. Ex : les stratégies
de fusions de firmes qui réduisent le nb de firmes sur les m ➔ augm le taux
de concentration de l’O sur le m, ou encore les stratégies de mise en place
de barrières à l’entrée par des firmes, qui vont essayer de limiter l’entrée
d’autres firmes sur les autres m, ou encore les politiques particulières de prix
comme la prédation par le prix.
(2) C ➔ conditions de base : par ex les politiques de R&D des firmes ➔
modifications de la tech utilisée et/ou de la modification des structures des coûts.
Autre exemple : si une firme décide de produire davantage, elle va en particulier
avoir besoin davantage de MP ➔ tensions sur le m des MP ➔ augm des prix
des MP.
(3) P ➔ S : Les perf peuvent agir sur les S de m : des entreprises réalisant
d’importants profits vont essayer d’accroitre leurs parts de m (ex : avec les
fusions). Autre exemple : si sur un m on a un tx de profit élevé → peut attirer
d’autres entreprises ➔ nb d’entreprises va augmenter ➔ modifie la structure
du m.
(4) P ➔ C : Déjà évoqué avec le pb d’endogénéité des variables : par ex si
j’ai des tx de profits élevés ➔ permet aux entr d’avoir une + grande capacité
de financement, d’augm leurs I, de mettre en place des politiques de marketing,
des innovations…
Le schéma est devenu un schéma systémique : tous les éléments jouent les uns sur
les autres, on a + d’explications… mais le pb c’est qu’on a de + en + de flèches de
rétroactions et ça posent plusieurs questions/pb :
• Pb d’endogénéité des variables : P peuvent agir sur les structures mais aussi sur
les comportements qui eux agissent aussi sur les structures...
• Question de la chronologie de ces flèches
• Question du poids de chaque flèches : est-ce que certaines flèches n’ont pas un
poids plus importantes que l’autre ?
Le pb d’endogénéité des variables et en particulier le pb des structures de marché
pose la question du pouvoir prédictif de ce paradigme SCP.
15

Page 17 : les chercheurs dans le courant dominant SCP ont toujours retenus ces
causes à effets mais l’expérience/ les constats empiriques suggèrent fortement que ce
sont les effets initiaux/descendants qui priment.
2.1.2. Le débat relatif au niveau déterminant
Débats internes dans le courant SCP concernant le poids à donner à chaque élément
du triptyque SCP et sur le sens de la causalité.
2 grands courants dans l’approche SCP :
- Courant structuraliste (Bain et son école)
- Courant béhavioriste (Scherer)

a. La lecture structuraliste
Les structuralistes considèrent que l’élément déterminant sont les structures ➔ S
aura le plus de poids dans le schéma. On peut associer S et P sans passer par C :
- Ils constatent que les études réalisées montrent que l’on peut prévoir les résultats
sur les performances de façon fiable en ne tenant compte que des structures.
- Alors que quand on prend en compte les liens de S ➔ C et C ➔ P → prédictions
ambiguë. En effet, à un même type de structure, on peut relier de multiples
stratégies/comportements, et de même, à un même ensemble de comportements,
on peut relier de multiples performances ➔ La complexité c’est qu’à un type de
structure, on a plus 1 type de performance qui va être relié, mais plusieurs.
- Le niveau C n’est pas pertinent ➔ de toute façon, il n’est impossible de tester
sérieusement le lien SCP car on dispose de très mauvaises informations sur les
comportements effectifs des firmes, car les entreprises n’ont pas intérêt à
dévoiler publiquement tout le ressort de leurs stratégies.
b. La lecture behavioriste
Les behavioristes mettent l’accent sur le comportement. Ils considèrent :
- Les résultats empiriques des études qui utilisent la séquence complétement sont
meilleurs que les résultats des études qui s’intéressent qu’au lien S et P.
- Ces études tentent de décrire des mécanismes de passage entre les différents
niveaux du schéma (entre S et C et entre C et P), et ne se contentent pas d’analyse
de corrélation➔ bcp + intéressant puisqu’on va dégager des relations causales
avec bcp + de pouvoir explicatifs.
- Même si on connait mal les C des firmes ➔ important de les étudier pour
comprendre la dynamique industrielle, comprendre pourquoi et comment les
secteurs d’activité évoluent.
c. Conséquences et évolution du débat
16

Ces prises de positions ont eu un effet en matière d’objet d’étude de l’EI : Les
structuralistes étudient plutôt les industries ≠ les behavioristes les firmes
(stratégies).
Le débat a cependant évolué ➔ chacun ont un peu assouplis leur positions : les
structuralistes d’aujourd’hui comme Shepherd sont bcp plus souples que les
structuralistes des années 50 (comme Bain).
Les structuralistes mettent l’accent sur les structures mais admettent désormais que,
même si les structures sont l’élément important dans le système, il faut aussi prendre
en compte que le système est gouverné par des C humains/des choix qui peuvent
être rationnels ou non ➔ De ce fait, les études empiriques qui mesurent les perfo vont
prendre en compte non seulement des variables de structures mais aussi des
variables de performances.
◼ Performance = fonctions de (structure ; comportements ; internal organizations ;
and external conditions)
Ce débat a aussi évolué avec l’évolution de l’industrie : monde de + en + complexe
avec un contexte d’incertitude important, les choix stratégiques des firmes se sont
complexifiés ➔ donc il importe encore + de bien comprendre les comp des firmes et
les stratégies.
2.2. Résultats et apports de l’analyse SCP
2.2.1. La recherche de la situation de monopole et la notion de la
concurrence efficace
Qu’est-ce que la concurrence ? Quelles sont les valeurs de la concurrence ? par
rapport à cette concurrence, qu’est-ce que sont les monopoles ?
SCP ➔ les firmes cherchent des situations de monopole, elles veulent acquérir
du pv sur le m. Changement dans la nature du m → donc de la concu par rapport au
modèle micro traditionnel.
Shepherd explique que la concu a plusieurs valeurs :
- Efficience statique avec la max du surplus du consommateur
- Efficience productive avec minimisation des coûts et max des efforts
- L’innovation est importante dans la concurrence
- concurrence comme un processus ➔ liberté des choix grâce à la concurrence
- Le choix de justice
Avec l’analyse SCP, on s’intéresse à la concurrence imp : les firmes peuvent essayer
d’échapper au processus normalisateur de la concu ➔ donc vont rechercher des
profits, des surprofits durables en ayant le pv éco d’orienter en partie le m grâce à des
positions +/– fortes de monopoles grâce à du pv de m.
La nouveauté : le monopole n’est plus vu comme une situation antagonique de la
concurrence, mais comme une expression de la puissance éco des firmes ➔ vision
17

+ positive, les entreprise en concurrence recherche une situation de monopole, ou tout


du moins du pv sur le m.
Dans cette optique, les différents types de m vont être définis en fonction de la
possibilité qu’ils offrent aux firmes d’obtenir des positions de monopole, du pv
sur le m.
La notion de concurrence est alors ici transformée : tous les m comportent des
éléments de concurrence, que ce soit de la concurrence effective ou de la
concurrence potentielle – i.e exercée par les firmes qui voudrait rentrer sur les m.
Shepherd dans son ouvrage Economics of industrial organization propose une
typologie de l’industrie américaine pour les années 1970-1980. Cette typologie on la
retrouve dans les éditions de 2004 et les suivantes.
Un m se définie par les produits échangés et par une aire géographique particulière.
Doc page 21 : Dans ce tableau, il y a les 6 catégories de m et les caractéristiques
principales, et des ex pour les années 80 et 90 aux USA :
- Le marché de pure monopole (1) : pv de m très fort, D très inélastique au prix.
- Le marché des firmes dominantes (2) : pas de concurrents très proches, détient
bcp de pv de m, détient 50-100% des parts de m.
- Le marché d’oligopole fort (3) : les prix vont être forcément + élevés, ententes
pour fixer des prix seront + facile à mettre en place
- Le marché d’oligopole lâche (4) : le CR4 <40%, les ententes sont + difficiles à
mettre en place
- Le marché de concurrence monopolistique (5) : bcp de concurrents, aucun
n’ayant plus de 10% du marché.
- Le marché de concurrence pure (6) : + de 50 concurrents, pas de pouvoir sur le
marché.
Shepherd va les regrouper dans 2 grands ensembles :
marché de concurrence inefficace (1 marché de concurrence efficace (4 à
à 3) 6)
Pv de m détenu par les firmes, prix pas des m de CP mais aboutissent à des
durablement > Cm, les profits sont résultats comparables en termes
durablement élevés et il y a inefficience. d’efficience et d’innovation, i.e prix
proche du Cm.

Les marchés qui ressembleraient à la CP serait les marchés de concurrence pure


(6) (ça y ressemble mais ce n’est pas la CP) ➔ la CP devient quelque chose de
marginal dans l’analyse : 1 type de marché sur 6.
Quelle est la place de ces types de m dans l’activité éco ?
On peut regarder la richesse nationale produite dans ces différents types de marchés :
18

- Pour les USA (p.1 graphique), ¾ de la richesse produites sont des m de


concurrence inefficace (i.e 4,5,6). On a une politique de la concurrence qui va
limiter le nombre de gros groupes dans les années 40/50 car ils s’appuyaient sur
le paradigme SCP (i.e que sur les marchés de concurrence concentré les profits
étaient élevés), les politiques anti-trust ont donc démantelés les grands groupes
pour ???.
L’essentiel des marchés aujourd’hui sont des marchés de concurrence efficace.
La concurrence efficace devient le concept central du champs de l’EI (page 22 à
droite) : selon Shepherd, la concurrence sera dite efficace quand les firmes rivales
comparables « exercent une pression mutuelle si forte que tous les concurrents
doivent mettre en œuvre le max d’effort. Aucun de ces concurrents ne peut imposer
de prix > à ses coûts ou ne peut écarter ses rivaux, sauf si cette firme bénéficie d’une
efficacité éco supérieure ».
La pression mutuelle oblige donc à la performance ➔ synonyme d’efficacité éco.
A l’inverse, la concurrence sera dite inefficace si « une ou plusieurs firmes dominent
le m » ➔ sur ces types de m, la pression mutuelle n’est pas forte ➔ les firmes
dominantes peuvent pratiquer des prix + élevés, augm leurs prix et développer des
stratégies destinées à exclure les + petits concurrents du m.
Quelles sont les conditions requises pour qu’il y ait concurrence efficace ?
Il y a des conditions externes et des conditions internes :
Conditions internes Condition externe
- « Il faut un degré raisonnable de « la liberté d’entrée sur le m renforce la
parité entre les concurrents », i.e qu’il concurrence ».
faut une répartition des parts de m
égalitaire.
- « Il faut un nombre suffisamment ou
assez élevé de concurrents pour
empêcher les collusions, destinées à
truquer le m ».

Même dans les cas où il y a peu de concurrents sur le m ➔ forte menace d’entrée
massive d’entreprises outsiders (concurrents potentiels) ➔ va inciter les firmes
installées à se comporter de façon concurrentielle, et donc à pratiquer les prix proches
du coût marginal (du niveau concurrentiel), même lorsqu’elles sont peu nombreuses.
• Est-ce que cette entrée potentielle de concurrents va jouer un rôle important
par rapport à la concurrence effective (concurrence actuelle) ?
La concurrence efficace ne requiert pas un très grand nombre de petites entreprises
sur des m purement concurrentiel. L’EI dans ce cadre a pour but essentiel dans cette
dimension normative de déterminer si le but étudié est déterminé ou non par une
concurrence efficace :
Si le secteur est caractérisé par une Si le secteur est caractérisé par une
concurrence efficace concurrence inefficace
19

on peut le laisser au fonctionnement i.e qu’il est porteur d’éléments de


spontané de la concurrence car on va pouvoirs de m, et donc de gaspillages
aboutir à des résultats comparables à puisque les prix pratiqués élevés
ceux de la CP sans en avoir les mêmes entrainent une baisse du surplus des
hypothèses. consommateurs ➔ dans ce cas-là se
pose la question d’une éventuelle
intervention étatique, de
réglementations, pour accroitre le
bien-être social (voir §1.4)

2.2.2. L’analyse des performances


Le principe de l’analyse SCP est d’expliquer les différences de perfo par des
différences dans les comp qui elles-mêmes renvoient à des différences dans les
structures de m : concentration élevé de l’O ➔ max des profits (C) ➔ écart important
par rapport aux conditions de l’optimum de Pareto. Finalement, on oppose le m de CP
de la micro VS le marché d’oligopole fort dans l’EI (voir tableau §1.2.4).
III. La remise en cause de ce modèle et la discussion de ce modèle SCP
Plusieurs critiques ont été formulées à l’encontre du modèle SCP.
3.1. Un modèle occupant la production au profit des rapports d’échange
Le modèle SCP est un modèle d’échange/un modèle de m car son objet central c’est
l’étude de l’allocation marchandes des ressources et de son efficacité. Il
s’intéresse essentiellement à des rapports d’échanges ➔ ex : l’adaptation de l’O à
la D, l’acquisition d’input de façon rationnelle etc.
Dans ce modèle, l’accent est mis sur les structures et les processus de m, en revanche
les structures et les conditions de production comme par ex l’organisation du L sont
occultés/pas pris en compte dans le modèle ➔ ce modèle n’est pas un modèle de
production puisqu’on ne dispose d’aucune information sur la façon dont l’entreprise
produit.
3.2. Critiques et contre réformes NC
Pour les économistes NC (Stigler ou Fridman), cette critique porte sur le manque de
rigueur de l’analyse SCP, une critique qui s’articule en 3 propositions :
- Selon les NC, l’EI avec le paradigme SCP n’a pas d’objet propre par rapport à la
microéco traditionnelle.
- L’EI, en voulant se démarquer de la micro, fait fausse route : elle veut se dvp
en tant qu’éco appliquée des m en multipliant les études empiriques, mais elle
doit quand même se fonder sur de l’éco pure/théorique, et celle-ci ne peut être que
la microéco des marchés d’inspiration Walrassienne.
- Le courant SCP traite des comp des firmes en se contentant de les décrire, mais
est incapable de les expliquer véritablement au fond.
20

 Donc pour les NC : l’analyse SCP apparait très descriptive sans porter
d’explicative réelle. L’absence de base théorique conduit à multiplier les études
de cas sans qu’il soit possible d’en tirer des enseignements généraux et des
prédictions. La csq ➔ aucune politique industrielle ne peut être fondée sur ce mode
d’analyse et aucun modèle normatif ne peut être construit sur cette base.
Les NC vont donc proposer une construction théorique nouvelle pour remplacer
le paradigme SCP : on parle d’un renouveau libéral dans l’analyse des m.
L’argument central de ce renouveau libéral ➔ l’idée de l’efficience supérieure des
grandes firmes.
- Pour l’école de Chicago on a Stigler, Fridman, et R.Posner
- Pour l’université de Californie on a Demsetz.
Ces auteurs disent que l’idée de départ de cette analyse c’est que les véritables
situations de monopoles sont considérées comme extrêmement rares.
Pourquoi ? parce qu’il existe des produits substituts et des entrées potentielles dans
la plupart des m ➔ dans bcp de situations, on n’a pas de monopole mais on a toujours
une concurrence qui peut s’exercer, donc les forces concurrentielles se manifestent
toujours.
Donc pourquoi certains monopoles persistent ? la pérennité de certaines
situations de monopole reposeraient sur des bases objectives et ne peut s’expliquer
que comme le résultat de l’efficacité éco supérieure des firmes concernées, i.e
que le monopole ne correspond pas généralement à l’exploitation d’une situation par
une position de pouvoir, il n’est pas artificiel et pas d’origine politique, au contraire, il
est signe d’efficience et naturel, il est d’origine éco.
On a donc ici une vision beaucoup + positive du monopole ➔ les monopoles sont
considérés dans certains cas comme efficace, ce qui résulte de l’efficience supérieure
de certaines firmes, donc ne doivent pas être combattus (inutile de faire intervenir
l’état) ➔ opposition très forte au courant antitrust/politique de la concurrence.
Pour ces auteurs, il peut y avoir concentration de l’O sur ces m (ce n’est pas
problématique), car selon eux les dommages liés au monopole (prix + élevés ➔
baisse du surplus des consommateurs) sont contrebalancés par les avantages en
termes d’efficience ➔ par ex : les firmes ayant une position dominante sur les m ont
des profits élevés ➔ peuvent de ce fait innover ➔ réduire leurs coûts ➔ + efficace.
P.18 équation 1.3 et 1.4 et schéma : La causalité est complétement inversée par
rapport au paradigme SCP ➔ l’efficacité relative de chaque firmes/sa P est le
déterminant réel de ce C et de sa position dans la S du marché (P -> C -> S), ex : des
profits élevés ➔ innovations d’une firme ➔ augmentation de sa part de marché.
Pour montrer tout ça, les néolibéraux vont tester des équations du type 1.3 et 1.4 :
(1.3) la S c’est une fonction de la P, des C et des conditions externes. (1.4) La part de
marché i sur le marché j est une fonction de taux de profit de la firme, du comportement
sur le marché j, et des conditions externes sur le marché j. On retrouvera le renouveau
libéral avec les théories de m contestables (cf chap 3 et p18 schéma 3 et § potential
21

competition) ➔ Cette analyse montre l’importance des possibilités d’entrée sur le m,


et donc de la concurrence potentielle, tout cela va effectivement influencer la S de m,
les C des firmes et leur P. Effectivement, la concurrence potentielle discipline les firmes
installées.

TD :
Notions d’élasticité-prix de la demande :
La notion d’élasticité mesure la « sensibilité » d’une variation B à la variation d’une
autre variable A. L’effet initial c’est A, qui se situe au dénominateur.
∆A = +1 % → ∆B = ? %
∆B ∆B
variation de B en % x 100
= = B
∆A = B
∆A
variation de A en % x 100
A A

Situation 1 : demande parfaitement élastique ➔  = -∞


Ex : +3% pX→ DX = 0
 = -∞
-20% pX→ DX = ∞

Situation 2 : demande élastique ➔ - ∞ <  < -1


Ex : +3% pX→ -9% DX −9
= = −3
3
-20% pX→ +30% DX
30
= = −1.5
20

Situation 3 : demande à élasticité unitaire ➔  = 1


Ex : +3% pX→ -3% DX
=1
-20% pX→ +20% DX

Situation 4: demande inélastique ➔ -1 <  < 0


Ce sont des biens de premières nécessités comme l’essence, le pain, les
médicaments…etc.
−1
Ex : +3% pX→ -1%DX =
3
-20% pX→ +10% DX
 = - 0.5

Situation 5 : demande parfaitement inélastique ➔  = 0


Ce sont les biens Veblen, i.e les biens de luxe (voiture de luxe par exemple)
22

Ex : +3% pX→ 0%DX


=0
-20% pX→ 0% DX

En comparant les différentes droites de demande entre les demandes inélastiques et


élastiques, on constate que + la droite de demande est plate (de la droite vers la
gauche), + la demande est élastique au prix. + la pente de la droite de la demande est
forte, + les consommateurs sont insensibles aux prix, + la demande est inélastique.
Remarques :
- L’élasticité-prix de la demande d’un bien dépend du nombre de substituts
proches que ce bien possède. Un bien avec beaucoup de substituts a une
demande très inélastique ≠ qu’un bien avec peu de substituts à une demande
assez inélastique.
- En général, la demande d’un bien est + élastique à LT qu’à CT. Pourquoi ? Car il
faut le temps qu’ils trouvent un bien substituables.
1. Elasticité-prix croisée de la demande
∆pY → ∆DX ?
Plusieurs relations sont possibles entre les biens X et Y indépendants, substituables
(dépend des gens, et la substituabilité peut être parfaite – i.e le même degré de
satisfaction, ou imparfaite – pas le même degré) ou complémentaires (par exemple le
café et le sucre, le consommateur les prend en même temps).
Quelles valeurs de  ?
Rq : on s’intéresse à la variation de pY donc px est constant : ∆ px = 0.
-  = 0 : Biens X et Y indépendants
pY ↑ : ∆ pY > 0 → ∆DX = 0 (avec ∆DY < 0)
pY ↓ : ∆ pY < 0 → ∆DX = 0 (avec ∆DY > 0)
-  > 0 : Biens X et Y substituables
pY ↑ : ∆ pY > 0 → ∆DX > 0 (avec ∆DY < 0)
pY ↓ : ∆ pY < 0 → ∆DX < 0 (avec ∆DY > 0)
-  < 0 : Biens X et Y complémentaires
pY ↑ : ∆ pY > 0 → ∆DX < 0 (avec ∆DY < 0)
pY ↓ : ∆ pY < 0 → ∆DX > 0 (avec ∆DY > 0) (car complémentaire quand DX > 0 ➔ DY > 0

Graphiquement ?
• Élasticité de la demande et biens Veblen :
23

Pour une certaine catégorie de biens, l'élasticité-prix est positive ➔ la D augm


quand le prix augm. Ce phénomène concerne les biens de luxe, aussi appelés biens
Veblen, du nom de l'économiste Thorstein Veblen : c'est par effet de snobisme que
les gens achètent ces produits → les voitures de luxe, les montres de luxe, etc.
L'élasticité-prix de la D est calculée par les entreprises pour fixer un prix de vente : si
le bien à un prix peu élastique, une hausse du prix peut être envisagée. Plus le bien à
un prix élastique, + il est difficile d'augmenter les prix de vente.

Remarques à rajouter au cours :


Pb d’endogénéité des variables : on dit que la concentration est fortement impactée
par les opportunités de profits très fort ➔ attirer des firmes ➔ entrées sur le marché
➔ augm du nombre
Ces indicateurs de concentration ne prennent pas les X et M ➔ peut causer pb car
Carlton et Perloff donnent l’exemple de l’année 1992 aux USA où le CR4 dans
l’industrie automobile était à 92% ➔ très concentré ➔ mais prend en compte que USA,
or à l’époque les voitures étrangères représentaient plus de 25% des ventes totales →
prenait pas compte les M.

Graphiquement : en général, la courbe de CM est décroissante puis croissante en


forme U, CM a un minimum pour un niveau particulier de q taille minimale optimale.
La courbe Cm coupe celle de CM dans son minimum (cf cahier)
• Les économies d’échelle dans la production :
Une entreprise réalise une économie d’échelle dans la production quand son CM
diminue lorsque la quantité produite augmente.
Exemple :
o Production x2 et CTx1,5 ➔ donc CM baisse ➔ économie d’échelle
o Production +50% et CM +10% ➔ déséconomie d’échelle, CM croissant
o Production x1.5 (+50%) et CT +100% (+100% signifie x2) ➔ déséconomie
d’échelle, CM croissant
o Production x3 (+200%) et CM -50% (x0,5) ➔ économie d’échelle ➔ CM
décroissant
Une entreprise réalise des économies d’échelles lorsque ses CT augmentent moins
vite que la production. Le fait d’exprimer un CT va nous permettre d’élaborer un calcul
d’élasticité ➔ Comment varie le CT lorsque la production varie ? l’effet inital c’est la
quantité et on veut savoir la variation du CT : ∆Q →∆CT
3 cas :
- Si ƹc = 1 si Cm=CM ➔ƹc= Cm/CM ➔ la firme a atteint sa taille minimal optimal : ne
réalise pas d’économie d’échelle en effet les CT augmentent au même rythme que
24

la production. Et lorsque Cm=CM ➔ lorsque le coût de la dernière unité produite


est juste égal au coût d’une unité produite
- Si ƹc <1 si Cm<CM ➔ le cout de la dernière unité produite < au cout d’une unité
produite, dans ce cas-là l’entreprise a intérêt à produire + ➔ elle réalise des
économies d’échelles lorsque la hausse du CT est plus faible que la hausse de la
quantité produite.
- Si ƹc >1 si Cm>CM ➔ le cout de la dernière unité produite > au cout d’une unité
produite, dans ce cas-là l’entreprise à intérêt à ne pas produire ➔ elle réalise des
déséconomies d’échelles ➔ donc c’est lorsque le CT augmente à un rythme +
élevé que la production des quantité produite.

Dans le schéma B, on a + de barrières à l’entrée dû à la pénalité de cout que je subis


si je décide de produire en dessous de ma taille optimale.
Pour Bain, les économies d’échelles constituent des barrières à l’entrée, mais ce
n’est pas partagé par tous les économistes. Pour Stigler, les économies d’éch ne sont
pas des barrières à l’entrée, on retrouve ce point de vue dans la théorie des marchés
contestables.

Chapitre 2 : les stratégies de protection des marchés


I. La théorie des arrières à l’entrée
La liberté d’entrée sur un marché constitue l’un des mécanismes fondamentaux du
processus concurrentiel ➔ constitue le garant de la réduction des prix au niveau du
coût de production et les surprofits seront éliminés ➔ lorsqu’il existe de nouvelles
opportunités de profit sur un marché, les firmes sont tentées de s’y installer ➔ + de
concurrence ➔ les prix vont baisser au coût de production jusqu’à élimination des
surprofits.
 Si sur un marché on constate que les firmes installées réalisent des profits élevés
en fixant des prix très au-dessus des coûts de production et qu’aucune entrée ne
se réalise sur ce marché ➔ c’est certainement que les firmes installées bénéficient
d’un système de protection de leur position sur le marché.
25

De quelle nature est-ce système de protection ?


2 grands types de protection des marchés :
- Les barrières à l’entrée
- Des stratégies particulières de prix = stratégie de prix limite & stratégie de
prédation par les coûts
Remarque : Dans ce chapitre, on étudiera des comportements stratégiques non
coopératifs dans le sens où la stratégie est mise en place individuellement par chaque
firme ➔ on n’étudiera pas les comportements coopératifs (stratégies mutuellement
mises en place par les entreprises concurrentes) comme les ententes sur les prix.

1.1. La théorie de Bain (1956)


1.1.1. La notion de « condition d’entrée »
a. Définition
b. Déterminants des conditions d’entrée sur un marché et situation d’ entrée
facile
1.1.2. Les différentes formes de barrières à l’entrée
a. Les avantages absolus en matière de cout
b. Les économies d’échelle
Caractéristiques :
Les économies d’échelle existent si le coût unitaire de production et de vente diminue
lorsque le volume de la production et des ventes augmente. Elles permettent de définir
la taille minimale optimale, i.e l’échelle de production qui permet de minimiser le coût
moyen.

Selon Bain, les économies d’échelle constituent des BAE si :


- La taille minimale optimale est grande relativement à la taille totale du marché.

L’entrant a 2 choix possibles :


- Il entre à petite échelle mais sans bénéficier des économies d’échelle et donc
ses coûts sont plus élevés et donc son profit plus faible voire négatif.
- Il peut décider d’entrer et produire à grande échelle afin d’atteindre la taille
minimale optimale qui lui permet de bénéficier d’un CM plus faible, mais cette
stratégie est risquée puisque l’offre totale sur le marché va beaucoup
augmenter, ce qui va entrainer une baisse du prix.
Origines :
Les situations typiques décourageant l’entrée :
26

- Ce sont des économies réelles, i.e en termes de quantités de facteurs utilisés pour
la production telle qu’une firme fournit une grande partie du marché
- Des économies pécuniaires, économies monétaires, dues à un + grand pouvoir de
négociation avec les fournisseurs = prix faibles
- Economies d’échelle dans la pub ou les techniques de promotion des ventes

c. La différenciation des produits


Des produits sont différenciés sur un marché si les consommateurs ne les considèrent
pas comme équivalents/complétement substituables.

Pour Bain, les avantages liés à la différenciation des produits pour les firmes installées
résultent des préférences des acheteurs pour les firmes installées et leurs produits
comparativement aux nouveaux entrants et aux produits qu’ils offrent.
Les différentes origines de la différenciation des produits selon Bain (voir p.4 §II) :
- Les consommateurs ont une préférence pour les marques des firmes installées
et leur réputation, soit de façon générale ou pr qlq d’entre eux.
- Les firmes installées contrôlent des designs de produits supérieurs à travers des
brevets qui leur permet soit :
o D’exclure des entrants du marché
o En moyennant le paiement de royauté de manière très discriminatoire
(faire payer les autres entreprises qui souhaitent « copier » le produit)
- Lorsqu’une entreprise contrôle les réseaux de distribution ➔ lui donne un avantage
→ peut-être une BAE.
1.1.3. L’importance des BAE selon les industries : une étude de Bain (1956)
Les différents types de BAE distinguées par Bain peuvent être stratégiquement
utilisées par les firmes pour empêcher l’entrée de concurrents, i.e que les firmes
installées peuvent renforcer, par leur stratégie, les BAE.
Bain considère une autre forme d’I qui sert les I nécessaires. Dans certains secteurs il
faut des I spécifiques à l’activité. La spécialisation des actifs entraine une
irrécouvrabilité des coûts ➔ CF irrécouvrables/irrécupérable.
Dans le secteur auto, il y a besoin de machines particulières et de produire à grand
volume ➔ économies d’échelles très forte dans ce domaine + différenciation des
produits très forte.
1.2. Autres éléments sur les BAE : barrière « naturelles » et barrières
« stratégiques »
27

Cette distinction est établie au départ par Shepherd (1997,2004). Une première
distinction va être entre les sources endogènes et les sources exogènes de
barrières à l’entrée.
- Les sources exogènes de BAE : ce sont des facteurs qui existent en dehors du
contrôle des firmes ➔ ce sont les conditions du marché, ex : la technologie, la
nature des produits, le besoin de K pour une production à grande échelle,
l’intégration verticale ➔ BAE qualifiées de naturelles.
- Les sources endogènes de BAE: Les actions des stratégies dominantes des
firmes considérées. Ces sources endogènes donnent lieu à des barrières dites
stratégiques
(1) Les barrières à l’entrée « naturelles » :
Elles proviennent des sources exogènes, elles proviennent des conditions du marché
et sont indépendantes des comportements des firmes installées. Shepherd en
distingue plusieurs :
- Les besoins en K : ressources fin liées à la taille et à l’intensité capitalistique du
secteur (K/L)
- Les avantages-absolus cout et également la différenciation des produits
- La diversification (choix stratégique d’une entr mais il les met dans les barrières
à l’entrée naturelle) facilite la réallocation des ressources de l’entr en cas de
menace d’entrée d’un concurrent
- Des dépenses en R&D sont nécessaires pour commencer l’activité : les coûts de
R&D sont perçus comme des coûts irrécupérables en cas de sortie du marché.
- La spécificité des actifs et leurs durabilité
- L’intégration verticale soit vers l’amont ou l’aval ➔ peut obliger l’entrant potentiel
à entrer simultanément à plusieurs stades du processus de production (voir ex
page 6)
- Les barrières officielles établies soit par l’état, soit par les groupes industrielles,
ou encore par des agences de régulation : ex de licences ou franchises.
Rq : certaines barrières qu’il classe dans les barrières naturelles peuvent faire l’objet
d’une discussion.
(2) Les barrières à l’entrée « stratégiques »
Elles résultent de l’action délibérée des firmes installées et proviennent de source
endogène.
• Les 3 types de barrières à l’entrée distinguée initialement par Bain à savoir
économie d’échelle, différenciation des produits, et les avantages absolus en
matière de coût peuvent être utilisés stratégiquement par les firmes installées.
• Les firmes peuvent agir de façon stratégique sur les barrières naturelles (les
pousser à l’extrême, etc) :
28

- Décider de produire + ➔ dc acheter + de MP


- Acheter des input de façon > sans forcément augm leurs production (en les
stockant) ➔ stratégie « over buying » pour faire augm le prix de ces input pour
les entrants potentiels.
- Augm son budget publicitaire (augm mes coûts, mais aussi ceux de mon
concurrents)
- Stratégie d’augm artificielle des coûts des concurrents (« raising rivals’ costs »,
voir poly p6, exemple des compteurs d’eau)
- Stratégie de différenciation des produits (voir TD)
- L’utilisation des brevets comme barrières à l’entrée : « sleeping patens »(brevets
dormants) : une entreprise va avoir bcp de dépense en R&D, déposer bcp de brevet
mais ne les utilise pas tous afin de verrouiller les technologies pour se l’accaparer
pour les empêcher de diminuer leurs couts de production.
- Stratégies prix particulières : peuvent avoir pour effet d’empêcher l’entrée de
concurrents, notamment avec la stratégie de prix limite et prédation par les prix.

1.3. Barrières à l’entrée et théorie des jeux


La théorie des jeux c’est de modéliser les stratégies des agents économiques sous la
forme de jeu (sous forme d’arbres ou des matrices).
(cf poly)
Rappel :
Les objectifs des comportements stratégiques non coopératifs – qu’ils soient
simultanés ou non sont :
- Dissuasion d’entrée ➔ empêcher les concurrents potentiels d’entrer sur le
marché
- Eliminer les concurrents déjà présent sur le m (faire évincer un concurrent sur
le m)
- Diminuer/réduire la puissance des concurrents déjà sur le marché
Le succès de ces stratégies suppose que 2 conditions soient remplies :
- Avoir un avantage par rapport aux concurrents présents, mais aussi aux
concurrents potentiels ➔ avantage en termes de coût, + de ressources
financières…
- La firme doit s’engager de façon irréversible ➔ la stratégie qu’elle affiche doit être
crédible : elle doit effectivement mettre en place sa stratégie ➔ sinon pas crédible.

II. La stratégie du « prix-limite »


29

Les premiers modèles du prix limite ont été développés dans les années 50 – 60 : il y
a plusieurs auteurs qui ont présentés ce modèle à travers des ouvrages, tels que Bain
(1956), Modigliani (1958), et Sylos-Labini (1962).
1.1. Définitions et hypothèses
La stratégie du prix-limite consiste pour une entreprise à choisir le prix d’un produit,
dc le niveau de production, pour que la D restante (demande résiduelle) soit
insuffisante pour qu’une autre firme puisse entrer sur le marché et réaliser des
profits. En d’autres termes, les FI établissent un niveau de production au-dessus du
volume, leurs assurant un profit max de façon que la D résiduelle ne permette pas à
un entrant de dégager des profits, même en choisissant un prix de vente faible.
La firme installée va établir un arbitrage : elle compense sur le LT, grâce à une +
faible concurrence, les réductions de profits consenties à CT.
Ce modèle repose sur 6 hypothèses :
- 2 périodes : avant l’entrée, après l’entrée
- 2 firmes : la firme installée, l’entrant potentiel
- La demande est stable dans le temps
- Les consommateurs sont indifférents au choix de l’une ou de l’autre firme
- La FI maintient son niveau de production sur 2 périodes, avant et après l’entrée
du concurrent
- L’entrant potentiel anticipe une absence de réaction de la FI à la suite de son
entrée (i.e que la FI ne modifiera pas son niveau de production)
1.2. Stratégie du prix limite : 2 cas
Pour que la stratégie de prix limite fonctionne, il faut que la FI dispose de 2 avantages
par rapport à l’entrant potentiel :
- Avantage-absolu de cout
- Économie d’échelle
Selon le type d’avantage dont bénéficie la FI, le niveau de prix-limite (i.e le niveau de
prix tel qu’il dissuade l’entrée d’un concurrent) est déterminé de façon différente.
1.2.1. Cas d’un avantage absolu
Dans ce cas d’un avantage absolu de coût en faveur de la FI, celle-ci va fixer son prix
(PI) au niveau du CM de l’entrant potentiel (pI = CME) ➔ à ce niveau de prix, la FI
continue à réaliser des profits. Pour l’entrant potentiel, le prix pratiqué PI ne lui permet
pas d’être rentable ➔ pas incité à rentrer sur le marché.
Le CM de production de la FI < CM de production de l’entrant potentiel (CMI < CME,
quel que soit le niveau de production) ➔ la FI fixe son prix au niveau du CM de l’entrant
potentiel ➔ donc entrant potentiel pas incité à entrer sur le m car le prix ne lui permettra
pas d’être rentable.
30

1.2.2. Cas d’un avantage lié à la présence d’économies d’échelle


La FI peut profiter de sa présence antérieure sur le m pour dégager d’importante
économies d’échelles et vendre d’importantes quantités ➔ volume de production trop
faible à l’entrant potentiel compte tenu du niveau de la D qui est supposée stable ➔
entrant potentiel pas rentable ➔ dissuadé d’entrer.
Plusieurs cas sont possibles :
La firme installée se comporte en monopole, i.e qu’elle fixe ses qtés et son prix tels
que Recette marginale = Cm.
Cf poly des graphiques du 2.2.2.

TD :
➢ La différenciation des produits
Les biens sont différenciés sur un marché si un consommateur ne les considère pas
comme équivalent/ substituables, donc les consommateurs ont une préférence pour
certaines variété du bien comparativement à d’autres variétés du bien.
Plusieurs auteurs ont contribués à définir la différenciation des produits :
- L’un des premiers qui a eu un rôle important pour cette notion est Chamberlin
(1933) notamment avec sa thèse sur la concurrence monopolistique : selon lui
« une catégorie générale de produits est différenciée s’il existe une base suffisante
pour distinguer des marchandises d’un vendeur de celles d’un autre. Peu importe
que cette base soit réelle (objectif) ou illusoire (subjectif) ». Ce premier modèle
étant le modèle de CP afin de tenir compte de la diff des produits et des pouvoirs
de marchés qui peuvent en résulter pour les producteurs. Dans sa thèse, il analyse
un marché où un grand nombre de firmes produit des substituts proches, chaque
firme produit une variété unique du bien, l’entrée est libre sur ce marché. Il y a
concurrence en raison du grand nbr de firmes sur le marché et en raison de la libre
entrée sur le marché, mais cette concurrence est qualifiée de monopolistique pcq
chaque firme a le monopole de la variété du bien qu’elle produit. (cf polycopié de
cours n°3 page 9)
- Lancaster (1966) a proposé dans un article une nouvelle approche dans la théorie
du consommateur : on considère que le conso va choisir un panier de B en fonction
du prix. Il considère que chaque produit est un ensemble de caractéristique (par
ex : une voiture ce sera sa couleur, le style, la vitesse…, un produit alimentaire ex :
le gout etc), Lancaster propose d’analyser les préférences des consommateurs qui
vont porter sur chacune des caractéristiques du produit. La différenciation porte sur
chacune des caractéristiques de ces produits (par ex ce qui peut différencier 2
restaurants étoilés c’est par exemple le cadre, le service à table…)

Traditionnellement on distingue différenciation horizontale et différenciation verticale :


31

- Différenciation horizontale : différences de goûts subjective entre les


consommateurs, i.e que les variations d’attributs entre les biens ne font pas l’objet
de jugement de valeurs unanime parmi les consommateurs ➔ certains vont
préférer telle variété du bien et d’autres préfèrent d’autres variétés du bien :
certains vont préférer les voitures vertes alors que certains une voiture rouge. Voir
définition page 10 deuxième colonne : « 2 variantes d'un produit sont différenciées
horizontalement quand, vendues au même prix, certains consommateurs préfèrent
acheter la première à la seconde, alors que l'inverse est vrai pour les autres
consommateurs.
- Différenciation verticale : Tous les consommateurs sont unanimes pour classer les
variétés ou variantes d’un produit de la même façon, car la différenciation repose
sur un critère objectif, et très souvent c’est la caractéristique de qualité : « 2
variantes sont différenciées verticalement quand, vendues au même prix, tous les
consommateurs préfèrent acheter l'une d'elles à acheter l'autre. »

Les biens généralement y sont différenciés à la fois verticalement et horizontalement


et elle porte sur les caractéristiques du bien.

Quelles sont les objectifs de la différenciation ?


Document page 11
3 grands objectifs :
- Répondre à la D en tenant de l’hétérogénéité des consommateurs au niveau de
leurs goûts, mais aussi au niveau de leurs revenus, donc la différenciation permet
de répondre à la différence de gouts et des revenus des consommateurs car il y a
plusieurs produits à des prix différents.
- Généralement il y a des avantages en matière de coût de production pour
l’entreprise lorsqu’elle différencie ses produits ➔ produire plusieurs variantes d’un
même produit permet au producteur de bénéficier d’une baisse de coût total de
production. C’est ce qu’on exprime avec la notion d’économies de gamme : il y a
des économies de gamme lorsque produire 2 variétés d’un bien est globalement
moins couteux que de produire séparément chaque variétés du bien.
CT(q1,q2) <CT(q1) + CT(q2)
Avec q1>0 et q2>0
- Ça permet d’acquérir un pouvoir de marché relatif sur le marché d’un bien, d’avoir
un monopole relatif sur le marché du fait de la faible substituabilité entre la variété
qu’ils proposent et la variété des autres offreurs sur un même march ➔ donne la
possibilité à cet offreur de pratiquer des prix différents et en particulier des prix plus
élevés que ses concurrents, donc possibilités de profit.
Rappel : la différenciation pour Bain est une barrière à l’entrée, source de profit
supplémentaire
32

Sur quoi peut porter la différenciation des produits ?


Document page 11
- Caractéristiques physiques objectives des produits : la couleur, la matière, la forme,
le design, la qualité ➔ tout ça dû à l’hétérogénéité des goûts et des revenus des
consommateurs
- Caractéristiques subjective des produits : l’aspect perception dans l’imaginaire du
consommateur, exemple la marque du produit, du prestige, le rôle des dépenses
publicitaires (certains conso vont acheter des produits d’une certaine marque car
ils sont plus réceptifs aux pub), aspect de design, la qualité des services associées
à un produit : « Une firme peut aussi différencier son produit en offrant à sa clientèle
une « qualité de service » qui lui est spécifique et la distingue de ses concurrents.
Scherer [1979] donne ainsi l'exemple de deux grandes surfaces que rien ne
différence sinon la qualité de l'environnement dans lequel elles opèrent. L'une a un
personnel courtois et attentionné; les rayons sont attrayants et joliment décorés.
L'autre a un personnel réduit, entraînant la constitution de files d'attente devant les
caisses, et les produits sont présentés de façon rudimentaire dans un rayonnage
standard, de basse qualité. Sans doute cet effet négatif sera-t-il compensé aux
yeux des clients par la pratique de prix moins élevés. Pourtant, en dépit de la
différence de prix, certains consommateurs persisteront à préférer acheter leurs
produits dans la grande surface plus aguichante car la qualité du service y fait plus
que compenser le différentiel de prix. »
- Localisation des points de ventes des produits : en ligne par exemple
- Service à prêt achat ou post achat
- Produits éco responsable ? bio ?

Donne la
Donne une possibilité aux
La Degré de Possibilité
nouvelle producteurs
différenciation substituabilité de hausse
dimension à la de pratiquer
des produit faible du profit
concurrence des prix
différents

Différenciation des produits ≠ homogénéité des produits (prix unique et donc pas
de profit)
La différenciation des produits peut être utilisée stratégiquement par les entreprises :
C’était à l’origine une barrière naturelle, mais elle est adoptée comme une stratégie.
- Stratégie de saturation des marché par les firmes installées : but ? créer des
barrières à l’entrée pour empêcher l’entrée de concurrents (et augm le profit des
firmes installées) en leur laissant peu d’espace sur le marché par une prolifération/
une multiplication des variétés/gammes des produits mais aussi des marques afin
33

de répondre à toutes les différences de préférences et de revenus des


consommateurs. On peut distinguer les stratégies de saturation horizontales
(multiplier les marques des produits des firmes installées : yaourt au chocolat,
yaourt aux fruits etc) du marché et les stratégies de saturation verticales du marché
(ex : une firme produit et vend un bien X et va proposer des biens semblables de
moins bonnes qualités et/ou de meilleur qualités).
Les firmes installées peuvent engager un budget de publicités très élevées et donc les
firmes qui veulent entrer sur le marché vont devoir faire face à ça et aussi devoir
engager un budget de publicités très élevés (page 8)

Les modèles théoriques de différenciations des produits


On parle de modèle de différenciation spatiale car les marchés sont représentés par
un schéma dans l’espace,

CM :
1.3. Critiques du prix limite
Le modèle du prix limite a fait l’affaire de nbr critiques, surtout concernant ses hyp, en
particulier les H5 et H6 ➔ manque de réalisme ➔ en effet, la firme installée maintient
son niveau de production initial si l’entrant potentiel rentre effectivement sur le marché
car dans ce cas elle ne maintiendra plus son profit en raison de la baisse du prix
consécutive à l’entrée du concurrent car il y a une offre supplémentaire par rapport à
une demande stable. Il y a d’autres formulation du prix limite et on peut également
l’étudier en termes de théorie d’échange.
III. La stratégie de prédation par le prix
Dans le cadre de la stratégie de prix limite, le prix était > ou en tout cas au moins = au
coût de production ➔ c’est une stratégie de dissuasion de l’entrée relativement douce.
En revanche, la stratégie de prédation par le prix ou « le prix prédateur » peut être
dans certains cas + agressives ➔ consiste à fixer un prix < au coût de production
(perte de profit pour la FI).
La prédation par le prix ne peut fonctionner que si les FI ont des avantages par rapport
aux firmes entrantes ou par rapport aux autres FI. Généralement, c’est une firme en
position dominante.
Définition et motivations de la stratégie de prédation par le prix
Un comportement de prix prédateur consiste pour une firme en position
dominante à fixer temporairement un prix faible, i.e un prix à un niveau inférieur au
niveau de prix qui lui permettrait de max ses profits, soit pour forcer un concurrent à
sortir du m, soit d’empêcher l’entrée d’un concurrent potentiel, pour ensuite pratiquer
un prix élevé ➔ stratégie en 2 temps.
La stratégie de prédation repose donc sur un arbitrage temporel entre :
- une diminution des profits à CT
34

- et des profits espérés élevés à LT du fait de la hausse des prix


 La prédation correspond à la renonciation à un profit immédiat au vue de la max
d’un profit futur.
Pour Martin (1994), la prédation par les prix = « un investissement dans du pouvoir de
marché ».
Vu que c’est une stratégie en 2 temps, il faut s’intéresser à la durée la période de
prédation, qui dépend 2 facteurs précisément :
- Comportement du prédateur : il doit arbitrer entre le niveau des manques à
gagner en termes de profit (i.e profit + faible, voire pertes), et le nombre de période
nécessaires pour éliminer le concurrent ➔ + il adopte une stratégie de prix
agressives, + les diminutions de profits par périodes seront importantes… mais
l’élimination du concurrent sera + rapide.
- Durée de résistance de la victime : + elle résiste, + la période de prédation va
être longue ➔ elle va d’autant plus résister si les I qu’elle a réalisée sont
irrécupérables en cas de sortie de m.
3.1. Débats sur la stratégie de prédation par les prix
C’est une stratégie qui ne fait pas l’unanimité chez les économistes : critique des
économistes de Chicago mais aussi chez les économistes autrichien :
Koller (1971) « mythe de la prédation » ➔ voir critique sur le poly (photo 3)
Page 14 – 22 (poly de cours 3)
Les stratégies de prédation dans la réalité sont peu fréquentes, et si on regarde le cas
de la France, l’autorité n’a sanctionné que peu.
Lorsqu’une firme veut éliminer un concurrent ou renforcer une position dominante, elle
peut utiliser des moyens moins couteux et moins risqués que la prédation par les couts.
La stratégie de prédation n’empêche pas l’entrée de nouvelles firmes après la date t’
une fois que le prédateur a augmenté ses prix ➔les gains liés à la prédation ne sont
que de CT, qui peuvent être contester par de nouvelles entrées sauf s’il y a des BAE
très fortes sur le marché.
La stratégie de prédation ne peut fonctionner que si l’information est imparfaite ➔ si
les concurrents ne connaissent pas la véritable motivation de la baisse des prix, i.e
s’ils pensent que la baisse sera durable et motivée par une baisse des couts… mais
s’ils savent que le but est de les éliminer ➔ ils resteront.
Condamner la stratégie de prédation = méconnaitre la nature même de la concurrence
➔ le fait que les processus de marchés entrainent une sélection des firmes et
méconnaitre que, dans une situation de concurrence, des prix faibles peuvent avoir
d’autres motivations que l’exclusion d’un concurrent.
Une baisse des prix peut découler de :
• Stratégie de prédation
35

• Baisse des coûts


• D baisse avec une O identique ➔ je baisse les prix pour écouler les stocks
• Lancer un nouveau produit et conquérir les premiers consommateurs
Parmi ces raisons entrainant la baisse des coûts, il y a celle anti-concurrentielle =
prédation par les coûts, les autres sont le fonctionnement même de la concurrence.
L’autorité de la concurrence observe la baisse des prix sur le marché et doit savoir si
cette baisse est le résultat du jeu normal de la concurrence, ou d’une prédation par le
prix.
3.2. Les conditions propices à la prédation
C’est une stratégie rationnelle si 3 conditions sont remplies :
- Il faut que la firme prédatrice dispose d’avantages par rapport à ses
concurrents :
o Avantage financier (asymétrie financière en sa faveur, i.e ressource fin >
concurrents ➔ lui permet de supporter plus longtemps la guerre).
o Elle peut aussi être présente sur d’autres marchés, et bénéficier aussi une
position dominante sur un autre marché, puisque dans ce cas-là elle
disposera d’une rente sur cet autre marché (profit) pour subventionner
l’activité en perte sur le marché considéré.
- L’existence de BAE : il faut que ce soit difficile pour la firme victime qui est sortie
du marché de retourner sur le marché et empêche d’une certaine façon d’autres
firmes d’entrer sur le marché.
Une imperfection de l’information : la firme victime ne doit pas connaitre les
motivations véritables de la baisse des prix par la firme dominante/
3.3. Prédation par les prix et politique de la concurrence
La prédation par les prix est considérée par les autorités de la concurrence comme un
« abus de position dominante » ➔ strat condamnée par les autorités de la
concurrence.
Le travail des autorités de la concurrence est compliqué : difficultés de détection des
stratégies de prédations car une baisse des prix peut avoir d’autres motivations que la
prédation, or l’autorité de la concurrence va se baser sur les prix sans avoir la véritable
motivation de ces prix bas ➔ différentes situations dans lesquels les prix vont
mécaniquement baisser sur le marché qui ne sont pas motivés par une prédation des
prix. (1 affaire en France seulement a été sanctionnée).

Chapitre 3 : la théorie des marchés contestables


(L’essentiel du chapitre est noté sur le poly)
Introduction :
36

La théorie des marchés contestables ➔ développée fin des années 1970 - début des
années 1980, aux USA, par 3 économistes Baumol, Panzar, et Willig (BPW). Ils ont
publiés cette théorie dans un article en 1982.
Cette théorie est développée à partir de 2 idées (voir poly 4 page 1) : Ils cherchent à
combler 3 manques substantiels.
- La structure des marchés ne doit plus constituer un point de départ, une donnée
exogène, comme c’était le cas de l’analyse SCP ou analyse micro traditionnel : Il
est important de l’expliquer en terme de théorie économique comme l’explique les
comportements, puisqu’elle ne se détermine pas au hasard mais sous l’effet de
facteurs bien précis et donc il faut identifier ces facteurs et identifier leurs modes
d’actions, plus précisément ils se rendent compte que la structure d’une industrie
est déterminée par des forces économiques. Leurs objectif est de construire un
modèle dans lequel la structure de l’industrie (ou du marché) s’expliquera de façon
endogène, en même temps que les prix et les quantités. La structure de l’industrie
est déterminée par des forces économiques et plus précisément par des aspects
technologiques liés au coût de production. Pour BPW, il existe généralement une
structure naturelle, une « configuration naturelle » avec un fondement « naturel »
qui est généralement technologique lié aux coûts).
- Il faut étendre l’analyse des marchés concurrentiels à des situations qui n’ont pas
la structure de la concurrence parfaite (i.e qui n’ont pas une structure atomistique)
mais qui donnent des résultats du même type, i.e qui fonctionnent de façon
analogue. Pour BPW, pour qu’un marché ait un fonctionnent concurrentiel, il suffit
qu’il soit contestable, i.e pénétrable.
La norme en termes de marché est modifiée : auparavant c’était le marché de CP,
avec cette nouvelle théorie la norme devient le « marché parfaitement contestable ».
De plus, le rôle essentiel de la concurrence potentielle (≠concurrence réelle/effective) :
BPW vont plus loin dans cette conception de concurrence potentielle que le faisait Bain
avec les barrières à l’entrée de la concurrence potentielle. Effectivement la
concurrence potentielle agit comme une contrainte pensant sur le pouvoir de marché
des firmes produisant dans un secteur.
Qu’est qui découle de ceci ?
L’intensité de la rivalité concurrentielle sur un marché n’est pas fondamentalement liée
à l’importance du nombre de ses participants (nombre de firmes présentes) car il faut
prendre en compte les entrants potentiels et la menace qu’ils représentent pour les
firmes installées.
Leurs analyse va entraîner des conséquences sur les politiques publiques, plus
précisément sur la politique de la concurrence et la réglementation des marchés.
Précision terminologique :
Le terme « contestable » vient de l’anglais « contestable » et se rapporte au fait que
des firmes extérieures au marché puissent pénétrer sur le marché en question pour le
« contester » aux firmes présentes, plus précisément pour contester (remettre en
37

cause) leurs parts de marché. Certains auteurs parlent de marchés « disputables »


(idée d’une dispute entre firmes déjà installées (« incumbent firms » en anglais) et les
nouveaux entrants (« entrants »)).
I. La contestabilité du marché
Pour Baumol, Panzar et Willig (BPW) : m est contestable si l’on peut y entrer et en
sortir. Un m est +/- contestable. La norme de réf = « le m parfaitement
contestable ».
Marché parfaitement contestable = l’entrée est totalement libre + la sortie sans
aucun coût. Atteint la stabilité et l’équ ➔ la concu potentielle suffit et remplace la concu
effective.
Concurrence par des entrées et sorties ultra-rapides (« raids ») ➔ affecte le comp des
FI.
(1) Libre entrée sur le m = les firmes souhaitant entrer sur le m ne souffrent
d’aucun désavantage par rapport au FI ➔ ils pourront produire dans les mm
conditions de cout et de qualité des produits que les FI ; ex : en cas d’éco
d’échelle, les entrants peuvent immédiatement produire autant que les FI,
atteindre la taille optimale.
(2) Libre sortie du m = une firme peut cesser sa pdt et quitter le m sans supporter
des couts irréversibles/irrécupérables élevés.
Il faut distinguer coût fixes et coûts variables :
Il ne suffit pas qu’il existe des coûts fixes (ammortissement des machines…) pour que
la sortie soit imp et donc l’entrée dissuadée.
Distinguer CF recouvrables et ceux irréversible/ irrécupérables :
Irréversible si sortie du m imp sans subir une perte de K > au coût d’usage.
On considère le cas d’une production unique, i.e chaque firme produit un seul produit.
Configurations d’industrie
1 firme (i=1) 2 firmes (i=1,2) 3 firmes (i=1,2,3)
Qté produite par q1 = 3 q1 = 2 ; q2 = 1 (ou q1 = 1 ; q2 = 1 ; q3 =
firme qi inversement q1 = 1 1
et q2= 2)
Qté produite T Q = q1 = 3 Q = q1+ q2 Q = q 1 + q2 + q3 = 1
Q = Ʃ qi Q = 2 +1 = 3 +1+1=3
CT de production q1 = 30 q1= 18 ; q2 = 14 q1 = 14 ; q2 = 14 ;
par firme CT(qi) q3 = 14
CM de production q1 = 30/3 = 10 q1 = 18/2 = 9 ; q2 = q1 = 14/1 = 14 = q2
par firme CM(qi) 14/1 = 14 = q3
CT de production q1 = 30 q1 et q2 = 32 q1= q2 = q3 = 42
de l’industrie CT(Q)
CM de production q1 = 30/3 = 10 q1 = q2 = 32/3 = q1 = q2 = q3 = 42/3
de l’industrie 10,7 = 14
CM(Q)
38

Sous-additivité stricte de la fonction de coût car : CT(q1=3)<CT(q1=2)+CT(q2=1)


30<18+14
30<32
1.1. La libre entrée et la libre sortie : les 2 éléments fondamentaux de la
définition d’un marché parfaitement contestable
(1) Libre entrée sur le marché
(2) Libre sortie du marché
1.2. Structure de marché et équilibre dans la théorie des marchés
contestables
1.2.1. Configuration naturelle du marché, sous additivité des coûts et
monopole naturel
a. Configuration naturelle du marché
b. Sous-additivité stricte d’une fonction de coût et monopole naturel
1.2.2. L’équilibre sur le marché parfaitement contestable : la soutenabilité du
marché
a. Les notions de configuration réalisable et de configuration soutenable
b. Propriétés de l’équilibre sur le marché parfaitement contestable
1.3. Comparaison entre marché contestable et marché de CP
1.3.1. Relation entre marché parfaitement contestable et équilibre
concurrentiel de LT

TD :
La notion de D :
• Elle est représentée par une fonction, la fonction de D : relation entre la quantité et
les prix (pX,qDX) on peut tout d’abord exprimer la qté en fonction du prix : qDX =
D(pX) ça exprime pour chaque prix la quantité maximale demandée.
Une hyp implicite quand on trace la droite de demande : c’est un bien indivisible
=/= bien discret il est disponible en quantité entière
D individuelles ➔ somme des demandes individuelles ➔ D globales.
C’est une fonction décroissante du prix pour les biens ordinaires : plus le prix est élevé
moins il y a de demande.
La fonction de D inverse exprime le prix en fonction de la qté : pX = D-1(qX). Ça exprime
pour chaque quantité demandée cette relation exprime le prix max que le
39

consommateur est prêt à payer qu’on appelle « le prix de réserve » ou « la disposition


à payer ».
Voir poly n°1 page 11
D indiv : La D d’un bien va être fonction du prix, du revenu, du gout/préférence, du prix
des autres biens et de la qté demandée de l’autre bien (si bien substituts), des prix des
biens complémentaires et de leurs qté demandées.
D globale/agrégée : la somme des demandes individuelles, donc elle dépend de la
même chose que la demande individuelle mais dépend aussi du nombre d’individus.
En microéconomie, la demande dépend du prix, donc le revenu, gouts etc sont
exogènes/des constantes. En traçant la droite de la demande, on suppose que la
variation du prix du X implique un déplacement de la droite de la demande. Si on fait
varier les autres éléments (gouts, revenus etc) il y aura un déplacement de la droite
de la demande vers la droite ou vers la gauche (exemple : + de revenus fera que la
droite de la demande se déplace vers la droite).
Exemple :
D(p) = a – bp → D inverse:
QD = 10 – 2p → D inverse:
• La notion de Surplus:
- La notion de surplus du consommateur : « We have already seen that the price
which a person pays for a thing can never exceed, and seldom comes up to that
which he would be willing to pay rather than go without it: so that the satisfaction
which he gets from its purchase generally exceeds that which he gives up in paying
away its price; and he thus derives from the purchase a surplus of satisfaction. The
excess of the price which he would be willing to pay rather than go without the thing,
over that which he actually does pay, is the economic measure of this surplus
satisfaction. It may be called consumer's surplus”
En gros, c’est la différence entre sa disposition à payer pour le bien (prix max) et le
prix qu’il paye effectivement.
Graphiquement ça va être la zone située au-dessous de la droite de demande et au-
dessus du prix d’équilibre :
40

On peut étudier :
- Le niveau absolu du surplus des consommateurs : intérêt assez limité
- La variation du surplus des consommateurs : dans quels cas ? quand le prix du
bien X augmente ou baisse. Graphiquement :

Distinction entre la D adressée au marché et la D adressée à la firme :

- Marché de CP : D adressée au marché (décroissante en fonction du p) =/= D


adressée à la firme (droite horizontale car prix donnée par le marché, la firme
« price taker »)
- Marché de monopole : D adressée au monopole = D adressée au marché (droite
décroissante en fonction du prix) firme avec pouvoir de marché, « price maker ».
41

• Maximisation du profit :
Profit = recette totale (qui dépend de la quantité) – cout total (qui dépend de la
quantité)➔ on note ça : Max (q) = RT(q) – CT (q)
Condition de 1er ordre :

Le profit est a son max quand la recette tirée de la dernière unité produite est vendue
(Cm) est juste égale au cout de production de la dernière unité produite.
(mettre photo recopier))

• Entreprise sur un marché de CP : « price taker », p paramètre car imposé par le


marché :
Recette totale : RT(q) = p*q
Recette moyenne : RM(q) = RT(q)/q=p
Recette marginale : Rm(q) = dRT(q)/dp = p
Profit total : (q)= RT(q) – CT (q)
Maximisation du profit : (cf photo recopier)
Poly 1 page 5
• Monopole :
Coût total ? CT (q=qM) = CT (q=qM)/qM*qM = CMM * qM
Pour la quantité qM, le profit unitaire = (pM - CMM)
 (q= qM)=( pM- CMM)* qM

Chapitre 4 : La politique de la concurrence


I. La politique de la concurrence : objectifs, instruments, cadre juridique
et cadre institutionnel
1.1. Les objectifs et les instruments de la politique de la concurrence
1.1.1. Objectifs de la politique de la concurrence et analyse économique
Il y a plusieurs conceptions de la théorie de concurrence (CP, PI, monopole naturel,
concurrence efficace, concurrence inefficace, concurrence effective et conc
potentielle…) on a différentes approches de ce que doit être la politique de la
concurrence. Les fondements théoriques ont évolué dans le temps, elles ont des
influences plus ou moins importante selon les périodes.
42

Sur le concept de concurrence, on peut opposer plusieurs conceptions


comportementaliste de la concurrence, et notamment chez les classique qui voyaient
la concurrence comme un comportement. Ensuite, la concurrence est perçue comme
une structure de marché particulière (SCP, marché contestable et CP), la politique de
la concurrence s’appuie sur l’analyse économique de ce qui est la concurrence : sa
nature, sa forme et sur ce qui est le pouvoir de marché.
Or, il n’y a pas une mais plusieurs approches économique de la concurrence et du
pouvoir de marché, il y a des débats, des approches opposés souvent, il en découle
qu’on peut avoir différents fondements théoriques possibles de la politique de la
concurrence, elle peut avoir différents objectifs qui en découlent.
Quels objectifs possibles pour la politique de la concurrence ?

- Rechercher l’efficience économique : il y a plusieurs degré et formes


d’efficience : on peut établir une hiérarchie entre les formes qui peuvent être
différentes selon les courants et ces formes d’efficience peuvent être parfois
compatibles entre elles :
o Efficience allocative : le prix de chaque bien se rapproche du cm
o Efficience productive : minimiser le cout de production
o Efficience dynamique : elle va permettre l'innovation produits ou
procédées

(poly 5.A page 3) voir les définitions.

- Promouvoir la concurrence : quelle forme de concurrence ? avec pleins de


petites firmes ? ou une concurrence seulement potentielle, avec une
concentration possible ? ex : marché contestable ➔ est-ce qu’on va concevoir
le pouvoir de marché ? ou faut-il lutter contre les mouvement de concentration
pour avoir de la con ?
- Promouvoir le bien être, mais quel bien être ? Est-ce collectif ? i.e surplus
des consommateurs et du producteur ? Ou surplus du consommateur
uniquement ?

Ces 3 nouveaux objectifs peuvent être +/- compatibles entre eux. Ils vont varier dans
le temps et dans l’espace en raison d’influences théoriques : la politique de la
concurrence aux USA durant les 50/ 60 a été influencée par la SCP, et à partir des
années 80 par l’école de Chicago, donc les objectifs ont évolués.

Pour comprendre les objectifs possibles de la politique de la conc, il faut revenir « sur
les différentes conceptions de la concurrence et du pouvoir de marché ».
Schématiquement, on a pleins d’approches : on peut en opposer 2 grands groupes
(cf poly 5.A page 2) :

- Approche structuraliste
- Approche de l’école de Chicago

Page 2 poly 5A :
Approche « structuraliste » Ecole de Chicago (et autres)
43

Structure de Structure du marché + Relation entre struc de mché


marché et pouvoir comportement des firmes et pv de mché n’est pas
de marché déterminent le pv de marché nécessaire ➔ pv de mché =
l’efficacité supérieure de
certaines firmes
L’efficacité des Firmes recourent à des stratégies Les stratégies anti-
stratégies anti- anti-concurrentielles pour maintenir concurrentielles sont peu
concurrentielles ou augm leurs pv de mché crédibles et peu rentables ➔
les comp des firmes ont pro-
concurrentiels
Pouvoir de marché Le pouvoir de marché réduit le Lorsque que ce sont des
et consommateurs surplus des consommateurs grandes entreprises ➔
considérés comme + efficace
➔ profit élevé ➔
investissement en R&D ➔
innover ➔ augm qualité des
produits et augm le nombre de
variétés de produits
La pérennité du Intervenir contre le pouvoir de Le pv de mché peut tjrs être
pouvoir de marché marché qui est néfaste pour les remis en cause par une entr
consommateurs qui innove par ex ou un nouvel
entrant ➔ pv de mché qui est
transitoire (donc pas
forcément obligé de lutter
contre le pv de mché) ➔ la
possibilité d’entrer sur le mché
discipline les entr

Le rôle de la La pol de la conc doit limiter la La pol de la conc ne doit pas


politique antitrust concentration industrielle et entraver la concentration
surveiller étroitement le comp des industrielle, expression du
firmes dominantes processus concurrentiel
Critères Pr justifier la pol de la Rappel : bien être total =
d’évaluation de la concurrence ➔ Favoriser le surplus des consommateurs et
politique antitrust surplus des consommateurs et le surplus des producteurs.
l’efficience allocative → ce sont les L’efficience dynamique est le
2 critères pertinents des critères critère d’évaluation dans cette
d’évaluation de la politique antitrust approche. La concentration
industrielle n’est pas un
problème car dû à leur
efficacité, la pol de la conc n’a
pas aller à l’encontre
La légitimité de la Il faut une politique de la Laisser faire la concurrence et
politique antitrust concurrence le jeux de la concurrence ➔
supprimer la pol de la conc car
entrave le processus de
sélection.
44

• L’approche structuraliste ➔ l’école de Harvard avec Bain et Mason dans les


années 1950-1960. Dans cette conception, le pouvoir de marché des firmes
dépend étroitement de la structure du marché et du comp des firmes, i.e la
concentration de l’O qui dépend du nombre de firmes mais également de la
répartition des parts de marchés.
Un marché concentré avec peu d’offreurs de grande taille est propice à l’exercice
d’un pv de marché au détriment des consommateurs, car très souvent cela entraine
une hausse des prix et une baisse du surplus des consommateurs.
Ce pv de marché est souvent le résultat de pratiques ou de stratégies anti
concurrentielles misent en place par les firmes (ex : les ententes, ou stratégies
qualifiées d’abus de position dominante → prédation par les prix). Dans cette
optique, la politique de la concurrence doit :
o Protéger les consommateurs d’une part en limitant la concentration
industrielle par une action préventive (contrôle des opérations de
concentration avant que celle-ci n’ait lieu)
o Et d’autre part en surveillant les comp des firmes dominantes et en
sanctionnant les comp anticoncurrentiel (ex : les ententes horizontales
et les abus de position dominantes).
• L’approche de l’école de Chicago (efficience dynamique de la concurrence) sous
l’impulsion de Posner, Stigler et Demsetz.
Cette approche remet en cause la causalité entre concentration et pouvoir de
marché. Pour ces auteurs, les structures de marché ne déterminent pas
mécaniquement les performances des firmes. Dans cette optique, la concentration
industrielle ne dépend pas seulement uniquement des comportement des firmes,
mais résulte le plus souvent des caractér structurelles du marché, par ex : la
présence d’économies d’échelles, i.e le cout unitaire diminue lorsque le volume de
production augmente, implique que la structure de marché naturelle est celle d’une
grande firme, voire celle d’un monopole.
De plus, la concentration industrielle est le résultat du processus de sélection des
firmes les + efficaces ➔ c’est le résultat du jeu de la concurrence. Le pouvoir de
marché dans cette optique ne va pas toujours et nécessairement à l’encontre des
intérêts des consommateurs ; par exemple, dans une perceptive dynamique, le
pouvoir de marché et les profits qu’il implique permettent des dépenses en R&D ➔
propice à l’innovation ➔ innovation de produits (+ de variétés, + de produits
disponibles pour les consommateurs pour qu’ils aient le choix), mais également
innovation de procédés (nouvelle technique de production ➔ réduit les couts de
production ➔ on peut s’attendre à ce qu’à LT, la firme réduise les prix vu qu’elle
supporte des couts + faibles), qui au final vont profiter aux consommateur.
Exemple de cas particulier : Brevet ➔ droit exclusif d’utiliser une invention (soit
une tech de production ou produit) par la personne qui la conçue pendant 20 ans
en France ➔ donne un monopole temporaire à l’inventeur et on voit qu’il y a des
effets à CT et à LT :
45

- A CT : pendant la période de protection par le brevet ➔ l’entr à un monopole ➔


elle peut pratiquer un prix + élevé pour avoir des profits + élevé qui vont compenser
ses R&D et sa prise de risque ➔ à CT, peut apparaitre néfaste pour les
consommateurs
- A LT : la tech de production va se diffuser parmi les concurrents, et très souvent le
prix va baisser ➔ là les consommateurs vont pouvoir en bénéficier.
En fait, on a une protection temporaire dans le but d’encourager les firmes à innover,
c’est un mal à subir pour inciter à l’innovation ➔ La politique de la concurrence ne va
pas aller à l’encontre du processus concurrentiel, donc ne va pas aller à l’encontre de
la sélection naturelle des firmes les + efficaces : elle ne va pas lutter complétement
contre la concentration, au contraire elle va regarder les effets que ça a et évaluer les
stratégies des fîmes en tenant compte du pv de marché en terme de hausse des prix,
mais aussi des gains d’efficacité qui peuvent en résulter, i.e faire un bilan éco et c’est
ce qui est retenu en matière de contrôle des opérations de fusions acquisitions.
Ici on va prendre d’un côté le pv du marché, i.e ses effets négatifs, comme par exemple
le fait qu’il y a une + faible concurrence sur le marché, le fait que ça risque d’augm les
prix au détriment du surplus des consommateurs… etc, mais on va également mettre
dans la balance de possibles effets positifs, notamment en terme d’effet sur le progrès
techniques, des innovations qui peuvent être favorisée… etc. Le critère retenu va être
le bien-être collectif qui va aboutir à des résultats complétement différents en fonction
des approches différentes.

Rq : Selon les pays, ces approches peuvent avoir des échos différents : aux USA, il y
avait une influence par le courant SCP dans les années 50-60, puis dans les écoles
dans les années 80 comme l’école de Chicago devenait dominante la théorie
économique de l’école de Chicago ➔ servait de fondement à la politique de la
concurrence. Finalement, la politique de la concurrence dans les années 50 n’avait
pas les mêmes objectifs que dans les années 2000 puisque les fondements théoriques
sont différents.
1.1.2. Pratiques condamnables et/ou à surveiller
Dans la politique de la concurrence ➔ 2 dimensions principales par rapport aux
entreprises :
- La condamnation des comp anticoncurrentiels (ententes horizontales et abus
de position dominante) ➔ L’autorité de la concurrence a une approche
rétrospective, i.e qu’elle va condamner les comp passés et/ou présent
d’entreprises en observant les marchés de façon ex-post (après coûts)
- La surveillance, le contrôle des opérations de concentration : contrôler les
opérations de concentration avant qu’elles n’aient lieu ➔ on parle de notification
au préalable puisque les firmes concernées par les fusions doivent informer
l’autorité de la concurrence avant que la fusion ne se fasse ➔ On a une démarche
prospective, i.e elle va observer le marché ex-ante (avant que le marché ne se
46

mette en place) ➔ But : éviter les comportements qui pourraient être préjudiciables
pour les concurrents et les consommateurs.
1.1.3. Cadre juridique
Cf poly 5A page 9
Objet USA UE France
Ententes - Section 1 du Article 81 du traité Article du code du
Sherman Act CE (traité de commerce : L 420-
- Section 3 du Rome 25 mars 1
Clayton act 1957). TFUE art
101.
Abus de position - Section 2 du Article 82 du traité
Article du code de
dominante, Sherman Act de CE. commerce : L.420-
discrimination - Section 2 du TFUE art 102. 2
Clayton Act
(discrimination)
Contrôle des - Clayton act, Règlement n°139 Article du code du
concentrations section 7 du 20 janvier 2004 commerce : L 430-
- Celler-Kefauver (1er règlement en 1 et L.430-10
Act 1989) volet apparu
- Hart-Scott- très tardivement
Rodino Act en Europe
Rq : Il y a eu renumérotation des traités en UE. En Europe, les 2 premières dimensions
ce sont des traités et pour la dernière des règlements.
Poly 5A page 12 : code de commerce concernant le livre 4 de la liberté des prix et de
la concurrence.
1.1.4. Evaluation des comportements des firmes
On peut distinguer 2 types d’évaluation des comportements des firmes par les autorités
de la concurrence :
- L’approche per se (par nature) : un comp est soit autorisé, soit interdit et
sanctionné de par sa nature même, i.e un comp va soit toujours être considéré
comme pro concurrentiel ou anticoncurrentiel par nature. Exemple : l’entente entre
concurrents sur la fixation des prix est condamnée per se.
La règle de raison (rule of reasons) : la licéité d’un comp par rapport aux règles de
la concurrence résulte d’une analyse au cas par cas ➔ dans certains cas, ce comp
va être autorisé, dans d’autres cas il va être sanctionné. Ex : Fusion → pour les
opérations de concentration, mise en balance des avantages et risques sur la
concurrence ➔ certaines fusions sont autorisées avec ou sans condition, alors que
d’autres vont être interdites.

1.1.5. Décisions des autorités de la concurrence


47

A l’issue de l’instruction du dossier, les décisions des autorités de la concurrence


peuvent être classées en 2 grandes catégories (en dehors des cas de non-lieu et
d’irrecevabilité) :
(i) Les décisions préventives :
Des décisions prisent dans le cadre du contrôle des opérations de concentration avec
la notification préalable des fusions aux autorités de la concurrence. Cette notification
est obligatoire pour les firmes concernées par la fusion à partir de certains seuil de CA
➔ si c’est une fusion entre 2 petites entreprises locales avec CA pas élevé elles
peuvent le faire sans le notifier à l’autorité.
Les autorités de la concu dans une approche prospective examine les projets de
fusions (obs des effets sur la concu, sur les consommateurs…), et rendent une
décision ou un avis qui peut être soit une autorisation (sans condition ou sous
condition), soit une interdiction ( - de 1 % des fusion vont être interdites)
Décisions préventives car elles visent à empêcher la formation de position dominante
qui pourrait se traduire dans le futur par des abus de leurs position, qui serait néfaste
pour les consommateurs.
(ii) Les décisions revêtant un caractère punitif
L’objectif est de condamner une atteinte à la concurrence, i.e les ententes horizontales
sous leurs différentes formes, mais aussi les abus de position dominante. Rq : c’est
l’abus de position dominante qui est sanctionné et non la position dominante. Ici on a
l’approche de l’école de Chicago.
Divers instruments sont utilisés :
- Les injonctions à cesser et les mesures conservatoires : on va demander aux
firmes de suspende leurs pratiques anticoncurrentielles et revenir à l’état antérieur
de la concurrence.
- publication forcée de la décision ou d’un résumé de cette décision → exemple
poly 5B page 2 :
- Mesure de démantèlement : utiliser qu’aux USA dans les cas extrêmes de
positions dominantes
- Les sanctions pénales ➔ prison et amende utilisées uniquement aux usa.
- Les sanctions pécuniaires : montant des sanctions pécuniaires ? autorité de la
concurrence en France, article L464-2 du code du commerce. Elles n’ont pas toute
la même sanction, elle est fixée individuellement pour chaque cas d’entente➔ on
peut avoir 4 niveau pour déterminer les fonctions:
o Détermination du montant de base : elle part de la valeur des ventes
affectée par l’entente, elle lui applique un coefficient multiplicateur qui va
dépendre de 2 éléments : l’importance du dommage causée à l’économie et
la gravité des faits (la nature de l’infraction). On se rend compte que l’entente
sur les prix est l’infraction la plus grave, donc qui va être la plus sanctionnée.
Ensuite elle applique un deuxième coefficient multiplicateur qui dépend de
48

la durée de la pratique : si elle a durée plusieurs années, elle va être


sanctionnée plus fortement. Le montant de base c’est une proportion de la
valeur des ventes qui est retenu.
o Elément d’individualisation : c’est là qu’on va prendre en compte le cas
de chaque firme participant à l’entente. Il y a 2 éléments pris en compte :
▪ 1) Le comportement spécifique de l’entreprise au cours de
l’infraction : si l’entreprise a été franc-tireur et obligé à participer à
l’entente, sa sanction va être diminuée, à l’inverse, si l’entreprise était
meneuse et a pris des mesures de contraintes et de rétorsions sur
les autres membres de l’entente, dans ce cas-là sa sanction va être
augmentée ➔ il y a des circonstances atténuantes et d’autres
aggravantes.
▪ 2) On prend en compte les caractéristiques spécifiques de
l’entreprise, on a 2 cas :
> Adaptation à la baisse de la sanction : si l’entreprise est
mono-produit, i.e que si elle produit un seul bien et que c’est
celui concerné par l’entente, et si elle a des difficultés
financières.
> En revanche, on a une adaptation à la hausse si l’entreprise
est de grande taille et a une puissance économique.
A l’issu de ces différents éléments, on obtient le 1er montant de base individualisé.
o Eléments de réitération (le fait d’avoir recommencer une infraction) : on
prend en compte le comportement spécifique de l’entreprise dans le passé,
et la sanction peut être augmentée de 15 à 50% si l’entreprise a eu une
pratique identique à l’infraction pour laquelle elle est poursuivie, et il y a un
délai entre les 2 pratiques inférieures à 15 ans, i.e s’il y a moins de 15 ans.
Donc en gros, si l’entreprise a déjà eu le même type de comportement
anticoncurrentiel il y a moins de 15 ans et qu’elle a été sanctionnée, dans
ce cas-là la sanction peut être augmentée de 15 à 50% On obtient ici le 2ème
montant de base individualisé.
o Eléments finaux : On a obtenu un montant avec les calculs calculés avant,
on va le comparer au plafond légal, i.e au montant maximum que peut
atteindre la sanction pécuniaire. Ce montant maximum c’est qu’au maximum,
la sanction ne peut être que de 10% du CA mondial le plus élevé pour la
firme d’un exercice pendant l’infraction ➔ i.e qu’on regarde les CA pendant
la durée d’infraction, on prend le montant le plus élevé et les 10 % nous
donne le montant maximum de la sanction. Ca ne veut pas dire que la
sanction est forcément égal à 10% du CA, c’est le montant maximum auquel
on va comparer :
▪ Si la sanction < 10%, on la laisse
49

▪ Si la sanction > 10% du CA ➔ on la baisse au niveau des 10% ➔


c’est le montant maximum que l’on peut atteindre.
▪ Il peut y avoir réduction de la sanction au titre de la clémence ou de
la non-contestation des griefs :
> Pour la clémence : ça peut entraîner soit une exonération
totale, soit une exonération partielle avec certains
pourcentage (cf §2.1.6 b).
▪ De plus, la sanction peut être réduite à raison de difficultés
financières de la firme, mais la firme doit apporter des preuves sur
ses problèmes financiers, et dans ce cas-là la sanction pécuniaire
peut simplement être symbolique.
Rq : Les montants des sanctions vont dans les budgets de l’Etat. Ca ne sert pas
directement à réparer les dommages qu’on subit les consommateurs qui ont achetés
un bien qui a augmenté etc, on arrive pas à compenser directement les
consommateurs spécifiques, ça va dans le budget de l’Etat et ça peut être utilisé à
d’autres choses. On peut se demander si ces sanctions pécuniaires sont réellement
dissuasives ➔ cf affaire d’Orange, SFR et Bouygues condamnés en 2005 et malgré
tout ils ont réitérés d’autres sanctions par la suite, et on voit que tous les ans il y a de
plus en plus d’affaires, c’est certes des millions d’euros mais comparativement aux CA
des entreprises ce ne doit pas être énorme. La probabilité pour un cartel d’être détecté
est d’1 chance sur 7 : sachant ça , les firmes peuvent effectivement être tentées de
mettre en place un cartel vu les montants de profit qu’elles peuvent tirer ➔ le prix
augmente généralement de 20% pour un cartel national, de 30% pour un cartel
international ➔ donc on imagine bien les conséquences sur les profit, c’est bien pour
ça qu’on se demande si ces sanctions pécuniaires sont réellement efficaces, et donc
il n’y a pas vraiment d’effets dissuasifs pour les grandes firmes qui peuvent continuer
à avoir ce type de comportement.

1.2. La politique de la concurrence aux USA en France et en Europe :


principales dates, cadre juridique, et cadre institutionnel
1.2.1. La politique de la concurrence aux USA
Ce n’est pas une présentation exhaustive.
Il faut savoir qu’à l’exception des USA, la plupart des pays (notamment en Europe) la
politique de la concurrence date de 1950 (milieu 20ème siècle). Les USA est le pays
pionnier en matière de politique de la concurrence ➔ fin 19ème siècle
1.2.2. La politique de la concurrence en France
a. Principales dates
Cf poly 5A page 7
50

• Juin 1791 : Loi Le Chapellier interdit tout rassemblement, corporation ou


association d’ouvriers et artisans de même état et profession ➔ elle est à l’origine
de la reconnaissance du principe de liberté du commerce et de l’industrie).
• Ordonnance du 30 Juin 1945 sur les prix : 1er texte juridique en matière
concurrentiel en France ➔ c’est la base du droit moderne de la concurrence.
• Décret du 9 août 1953 : texte sur les ententes et de la création de la Commission
Technique des Ententes (CTE)
• Loi du 2 juillet 1963 : la CTE peut être consultée sur les abus de position dominante
• Loi du 19 juillet 1977 : texte sur les ententes et les abus de position dominante et
la création de la Commission de la concurrence ➔ c’est un ancêtre de l’autorité de
la concurrence
• Ordonnance n°86-1243 du 1er décembre 1986 relative à la liberté des prix et
de la concurrence : on introduit la notion d’abus de dépendance économique et
création du Conseil de la concurrence (autorité administrative indépendante).
• Loi du 11 décembre 1992 : le conseil de la concurrence est habilité à appliquer
les articles 81 et 82 du traité de Rome ➔ i.e le droit de la concurrence européen
s’applique en France. Et en 1992 : on est dans l’avancement du marché commun
et le droit de la concurrence européen doit s’appliquer dans les pays européen.
• Ordonnance de 2000 : l’ordonnance du 1er décembre 1986 est insérée dans le
livre IV du Code du commerce ➔ ces codifications en 2000 avec cette ordonnance
en fait l’ordonnance de 1986 est insérée dans le code du commerce, dans le livre
4 : c’est ce qu’on appelle la codification du droit de la concurrence ➔ avant le droit
de la concurrence était écrit dans une ordonnance. Avec l’ordonnance de 200, on
indique que le droit de la concurrence qui était dans une ordonnance maintenant
fait partie du code du commerce, d’un livre particulier qui est le livre 4 ➔ donc c’est
la codification du droit de la concurrence.
• Loi n°2001-420 du 15 mai 2001 relative aux nouvelles régulations économiques
(dite loi « NRE ») modifie certaines dispositions de l’ordonnance de 1986. Le
contrôle des concentrations devient obligatoire (à partir de certains seuils de
CA, puisque si c’est 2 petites entreprises locales qui fusionnent ça ne sera pas
obligé de le notifier.
• Mai 2002 :
• Loi n°2005-882 du 2 août 2005 en faveur des PME
• Loi de modernisation de l’économie n°2008-776 du 4 août 2008 (dite loi
« LME »), qui transforme le Conseil de la concurrence en Autorité de la
concurrence. Avec cette loi-là, on a un transfert du contrôle des opérations de
concentrations à l’autorité de la concurrence, qui auparavant été assuré par le
ministre de l’Économie.
51

• Ordonnance n°2008-1161 du 13 novembre 2008 portant modernisation de la


régulation de la concurrence ➔ confère à l’Autorité de la concurrence des
moyens renforcés.
/ !\ Liste non exhaustives.
Résumé : Le cadre juridique : auparavant c’était les ordonnances (de 1945 et 1986)
et à partir de 2000 s’est inséré dans le code du commerce. Donc aujourd’hui le cadre
juridique c’est les articles du code du commerce. De plus, il n’y a pas seulement les
textes de France qui s’applique : il y a le droit de la concurrence européenne qui
s’applique aussi.
b. Autorités chargées de la politique de la concurrence
En France, la politique de la concurrence est mise en œuvre par l’Autorité de la
concurrence, qui auparavant, avant loi LME de 2008, s’appelait le Conseil de la
concurrence ➔ c’est pour cela quand les documents que nous avons notamment sur
l’affaire Orange, Bouygues et SFR qui datent de 2005, a le logo du Conseil de la
concurrence. On a une aide qui peut être par la DGCCRF : direction générale de la
concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes ➔ contrôle de prix,
contrôle des qualités des produits à l’approche des fêtes, des vacances. Elle peut
apporter une aide à l’autorité par des investigations, des enquêtes etc.
Auparavant, on avait le ministre de l’Économie qui s’occupait des opérations de
concentration : il peut néanmoins donner son avis dans certains cas si ça concerne
les concentrations qui empêcherait la fermeture d’une entreprise etc. L’autorité
principale aujourd’hui = l’autorité de la concurrence qui a compétence pour les
ententes, pour les abus de position dominante et pour le contrôle des opérations de
concentrations.
1.2.3. La politique de la concurrence dans l’UE
a. Principales dates
• 25 mars 1957 : signature du Traité de Rome instituant la Communauté
européenne : on a 2 articles ➔ un sur les ententes et un sur les abus de
positions dominantes, et on n’a rien sur les opérations de concentrations.
• 6 février 1962 : Adoption du Règlement (CEE) n°17 au Conseil : 1er règlement
d’application des articles 85 et 86 du traité.
• 21 décembre 1989 : 1er Règlement pour le contrôle des opérations de
concentration ➔ il faut attendre 1989 pour qu’il y ait contrôle des opérations de
concentrations, soit 30 ans plus tard ➔ décalage temporel, mais aussi
décalage au niveau du texte juridique : pour les abus de positions
dominantes et pour les ententes c’est des article d’un traité, alors que pour le
contrôle des opérations de concentrations c’est un règlement ➔ un traité ça
peut être appliqué dans les pays etc, un règlement ce n’est pas une directive.
• 30 juin 1997 : Adoption du Règlement (CE) n°1310/97 modifiant le règlement
(CEE) n°4064/89 relatif au contrôle des opérations de concentration entre
52

entreprises ➔les règlements vont évoluer à chaque fois, ce n’est pas un texte
qui est figé dans le temps
• 22 décembre 1999 : Adoption du Règlement (CE) n°2790/1999 de la
Commission concernant l’application de l’article 81, §3, du traité à des
catégories d’accord verticaux et de pratiques concertées ➔ il y a incorporation
de nouvelles matières sur lesquelles l’Autorité va donner son avis et sanctionner
notamment tout ce qui concerne les ententes verticales, ce qui n’était pas
forcément encadré auparavant.
• 16 décembre 2002 : Adoption du Règlement (CE) n°1/2003 relatif à la mise en
œuvre des règles de concurrence prévues aux articles 81 et 82 du traité ➔
montre comment ça a évolué
• 20 janvier 2004 : Adoption du Règlement (CE) n°139/2004 relatif au contrôle
des concentrations entre entreprises ➔nouveau texte
• 1er mai 2004 : entrée en vigueur du règlement n°139/2004 sur les
concentrations, et entrée en vigueur du règlement n°1/2003 sur le contrôle des
ententes et abus de position dominante. Création du « réseau européen de
concurrence ».
Résumé : Cadre juridique ➔ on a 2 types de textes : des articles et des traités, ça
peut être le traité de la communauté européenne (traité de Rome), mais ça peut aussi
être le traité du fonctionnement de l’UE. Les articles des traités eux concernent les
ententes et les abus de positions dominantes, et pour le contrôle des opérations de
concentrations c’est dans un règlement en 1989 et en 2002.
b. Les autorités chargées de la politique de la concurrence en Europe
Les autorités chargées de la politique de la concurrence en Europe = la Commission
européenne mais plus précisément la Direction Générale de la concurrence qui fait
partie de la Commission européenne. Avec l’entrée en vigueur le 1er mai 2004 du
règlement n°1/2003 ➔ mise en place d’un « réseau européen de concurrence »
rassemblant la Commission européenne et les Autorités de la concurrence des Etats
membres.
Poly n°5A page 8 :
53

Rq : Que ce passe-t-il au niveau mondial ? A-t-on une autorité ? ➔ C’est un peu plus
compliqué au niveau mondial. Au niveau international, nous avons l’OCDE qui joue un
rôle ➔ essaye de mettre en place des recommandations pour que les pays coopèrent
en matière de droit de la concurrence, mais tous les pays ne sont pas membre de
l’OCDE (35 pays membres). Il n’existe pas un droit mondial de la concurrence ➔ on
peut avoir des pratiques différentes selon les pays, ce qui peut poser des
problèmes dans le cadre du commerce international.
L’OMC aussi peut jouer un rôle pour essayer de résoudre des pb de la concurrence
internationale. Il y a un réseau qui a été mis en place c’est l’international competition
network en 2001, mais c’est seulement un réseau informel, i.e qu’on a des échanges
entre les autorités de façon d’essayer de faire converger les droits nationaux, mais ce
n’est toujours pas réussi.
2. Les ententes entre firmes
Il existe 3 types d’entente :
- Entente verticale
- Entente horizontale
- Entente technologique
On peut les regrouper en 2 sous-ensembles si on s’intéresse aux implications en
matière de la politique de la concurrence:
Plusieurs types d’ententes :
Deux ensembles avec des implications distinctes en matière de politique de la
concurrence
- Les ententes horizontales Les ententes interdites « per se »
- Les ententes verticales Les ententes « sous conditions »
- Les ententes technologiques
54

- Les ententes horizontales, i.e les ententes interdites « per se » par nature ➔
interdite en raison de l’atteinte à la concurrence qu’elles entrainent.
- Les ententes « sous conditions » ➔ elles sont autorisées sous conditions, i.e
qu’elles ne sont pas prohibées dans la majorité des cas. On a une analyse au cas
par cas selon la règle de raisons → donc toutes les ententes verticales et
technologiques ne sont pas interdites. Elles peuvent avoir des effets éco et techno
positives qui viennent contrebalancer l’atteinte à la concurrence ➔ dc si elle
contrebalance + ➔ on va les autoriser. C’est la mise en balance de ces effets
positifs et de l’atteinte à la concurrence qui va permettre de décider si on autorise
ou non.
2.1. Ententes horizontales restrictives (ou collusions ou cartels)
2.1.1. Définition des ententes horizontales
Une situation d’entente horizontale restrictive, appelée aussi collusion ou cartel,
apparait lorsque plusieurs firmes concurrentes, i.e sur un même marché elles décident
de coordonner leurs comp dans le but de réduire l’intensité concurrentielle sur le
marché et d’obtenir des profits + élevés, au détriment des consommateurs
2.1.2. Objectifs du cartel
L’objectif d’une firme en général c’est de max son profit, elle va avoir un profit > à celui
qu’elle aurait si elle n’avait pas de comp anti-concurrentiel. Généralement, elles le font
en réduisant l’intensité de la concurrence et en augm les prix : effectivement,
l’observation de la structure de marché a permis de mettre en évidence les résultats
suivant en matière de prix et de profits :
- Prix :
PCP = Cm ≤ POLIGOPOLE ≤ PMONOPOLE
- Niveaux de profit :
Ʃ ?? cf photo
?? en l’absence de coordination avec les firmes.
Généralement les ententes se forment sur les m concentrés et sur les m d’oligopoles.
Pour atteindre du profit encore + élevé est de réduire les concurrences entre elle et en
coordonnant leurs comportements ➔ elles vont faire comme si elles se comportait
comme une seule firme. ???.
2.1.3. Conditions propices à la formation d’un cartel
2.1.3.1 Certaines caractéristiques des marchés qui vont favoriser l’émergence
des ententes (portrait-robot des cartels) :
Certaines caractéristiques des marchés facilitent tout d’abord la mise en place des
cartels et les négociations dans les cartels (en amont de l’entente), mais ça peut aussi
faciliter la réussite, la durabilité, la facilité du cartel, mais aussi la surveillance entre les
55

membres de l’entente et la mise en place éventuelle de représailles quand certains


membres ne respectent pas certaines modalités de l’entente.
o Une offre concentrée (peu d’offreurs) ➔ les ententes horizontales se
développent + facilement dans les marchés d’oligopole où l’offre est
concentrée, où on a un petit nombre d’offreurs ➔ si on est peu nombreux
sur le m, les firmes vont plus facilement pouvoir négocier et décider
ensemble des modalités de l’entente, notamment s’il s’agit de mettre un prix
commun = bcp facile s’il n’y a que 2 ou 3 entr. Quand il y a peu de firmes ➔
coûts de négociations pour la mise en place de l’entente sont + faibles, mais
aussi pendant la réalisation de l’entente permet de réduire les coûts de
surveillance des autres membres de l’entente pendant l’entente, et les coûts
de détection de tricherie.
o Homogénéité des produits : Produits homogènes = le même produit qui
est vendu par les offreurs. Dans la réalité, c’est rarement le cas. Le contraire
= l’hétérogénéité des produits : des produits sont différenciés sur un m si
les consommateurs ne les considèrent pas comme complétement
équivalents/substituables ➔ par exemple cas des lessives il y a différents
type de lessives : différenciation horizontale (l’odeur, en poudre ou liquide,
les marques qui sont à la fois différentiation horizontale et verticale) ➔ donc
il y a quand même eu une entente, pourquoi ? car si la structure de l’O des
différentes entreprises quand le produit est différencié et comparables, dans
ce cas-là on peut se mettre d’accord.
o Faible élasticité prix de la D et absence de substituts : Les
consommateurs sont peu sensibles, voire pas sensibles, aux variations du
prix du bien concerné, i.e que si le prix augmente ➔ faible baisse de la D,
voire pas de baisse du tout. Les consommateurs maintiennent leurs D, ils
continuent d’acheter le bien même si le prix augmente, or on sait que
lorsqu’il y a entente, le prix augment :
▪ Cas des biens de 1ère nécessité : exemple de la farine, la lessive,
des portes, mais aussi des licences de taxi, car pour exercer le métier
de taxi, il faut avoir une licence.
▪ Pour les biens de luxes : L’élasticité prix de la D est très souvent
positive, i.e que + le prix augmente, + la D augmente ➔ mais
l’élasticité peut, dans certains cas, être faible : exemple dans les
années 2005/2006, il y a eu une entente entre les 5 grands palaces
parisien ; elle a portée sur des simples échanges d’informations
concernant leurs prix (ce qui est quand même interdit), et la sensibilité
des consommateurs de leurs prix est faible, même si les prix
augmentent, ils ne diminueront pas leurs demande.
o Fluctuation de la demande et économie d’échelle :
▪ L’économie d’échelle : c’est lorsque le volume de la production
augmente et que le CM diminue ➔ les entr ont intérêts à produire en
grande quantité.
56

▪ Fluctuation de la D : signifie que la D varie :


> fluctuations saisonnières : lorsqu’à une certaine période de
l’année il y aura une D plus élevée ou plus faible.
> Des fluctuations conjoncturelle : (conjoncture=situation éco
d’un pays a un moment donné)
Donc la fluctuation de la D signifie qu’elle peut baisser ou
augmenter, ça pose pb pour les entreprises quand la D baisse.
Quelles peuvent être les réactions des firmes ?
> Elles peuvent baisser leurs prix or elles réalisent moins de
profit, alors que ce sont leurs objectifs.
> Elles peuvent aussi baisser son O et maintenir le prix ➔ mais
réduit la quantité produite ➔ si elles baisse sa production elles
ne pourront pas bénéficier des économies d’échelles.
Une des solutions pour ne pas subir une baisse des profits est de
se mettre d’accord avec des autres firmes, et donc de former une
entente, pour que justement, face à la baisse à la D, le prix ne
baisse pas : si on se met tous d’accord pour dire que même si la
D baisse on maintient tous notre prix, on va réussir à avoir des
profits + élevés. Voire, on peut même décider ensemble
d’augmenter le prix, pour faire face à la baisse du profit qui serait
lié à la baisse de la D.
CCL : Elles peuvent essayer de maintenir leurs niveau de profit/
leurs marge, en subissant néanmoins une baisse du volume de
production, mais en pratiquant de façon concertée avec les autres,
une augmentation du prix.
Exemple : Entente des billets de spectacles ➔ peut avoir de la
fluctuation des D : il peut y avoir des périodes où il y aura beaucoup
de spectacles qui vont être organisées, et il y en aura d’autres où il y
en aura moins ➔ la D qui leurs est adressée est variable, une D très
fluctuante.
Il y a des économies d’échelle possibles : Ex Fnac quand elle vend
des billets de spectacles ➔ elle a un personnel en ligne qui va avoir
mis en place des logiciels ou l’application etc. ➔ si on met en place
ce logiciel/une application pour 1 ou 2 spectacles, le cout de mise en
place de ce logiciel est élevé, et + je vais vendre des billets de
spectacle, + je vais rentabiliser cet investissement ➔ on peut voir des
économies d’échelles ici.
Ou encore lorsqu’il y a de la vente en présentiel : si je rémunère une
personne pour gérer le spectacle, et qu’au final il y a qu’un seul
spectacle dont je vais vendre les billets ➔ ça coûte beaucoup à
l’entreprise ➔ le coût de l’emploi de ce personnel spécifique par
57

spectacles et par billets de spectacles serait élevé, en revanche, + je


vais avoir de spectacle dont je vais vendre les billets, + le coût unitaire
présenté par ce personnel dédié va être + faible ➔ donc on peut
imaginer une sorte d’économie d’échelle. Effectivement, elles ont
plutôt intérêt à maintenir cette activité-là.
▪ Dans le secteur de la farine : la D n’est pas forcément fluctuantes
dans les farines, pareil pour l’endive. Cependant, dans ces secteurs-
là, il y a une D qui peut être fluctuante durant le mois de l’année, mais
dont les économies d’échelle sont importantes ➔ dans le secteur des
endives il y a des économies d’échelles importantes, car si j’achète
un tracteur j’ai intérêt à l’utiliser dans des parcelles très grandes, il
faut investir dans des parcelles mais si on fait que de petites
productions c’est problématique. Pour la production de la farine c’est
la même chose ➔ un moulin c’est coûteux.
▪ Pour l’entente dans la lessive concernant les économies d’échelle, il
y a du personnel dédiée à la R&D : c’est un investissement coûteux
pour les entreprises, donc elles ont intérêt à produire en grande
quantité pour réduire le coût unitaire de cette investissement en R&D.
o Barrières à l’entrée et à la sortie : 2 raisons
▪ S’il y a des barrières à l’entrée ➔ coûts d’entrées élevées ➔ protéger
les firmes installées contre l’entrée de nouveaux concurrents ➔ elles
vont pouvoir + facilement mettre en place des prix élevés, réaliser
des profits, et se mettre d’accord, sans que d’autres firmes viennent
contester leurs positions de marché, contrecarrer leurs plans, les
dénoncer etc.
▪ Ça renforce la stabilité du cartel, puisque ça maintient l’offre
concentré sur le marché et empêche de nouveaux concurrents de
dénoncer une possible entente mise en œuvre par les firmes.
Exemple : L’entente sur les lessives on a des barrières naturelles : le savoir-faire,
R&D ➔ implique des coûts, des coûts d’entrée donc barrières à l’entrée. Dans le
secteur des céréales, on a des barrières stratégiques : les grands groupes dans
ce secteur ont multipliés les marques, des variétés ➔ leurs stratégie à été de
différencier horizontalement et verticalement leurs offres dans le but de
couvrir/satisfaire leurs D, ne laisser aucune place à d’autres entreprises, de façon
à saturer le marché ou laisser moins de marché de la lessive et donc à empêcher
toute entrée de concurrents qui viendraient remettre en cause l’entente.
2.1.3.2. Certaines caractéristiques des firmes :
On s’entend plus facilement quand on est semblables, quand on a la même offre ou la
même structuration d’offres, i.e ça peut être un produit différenciés mais on propose
une même gamme de produits (cas des lessives), et si on a des structures de coûts à
peu près identiques. Pourquoi c’est nécessaire ? Si on se met d’accord sur un
niveau de prix, et qu’il y en a un qui a des coûts plus élevés ➔ si on propose le même
58

prix à tous, il y en a un qui va forcément faire des profits plus faibles que les autres ➔
celui qui a des coûts plus élevés va vouloir peut-être un niveau de prix plus élevés, car
il aura un profit plus faible que celui qui a des coûts plus faibles ➔ C’est plus difficile
de se mettre d’accord quand on a des structures de coûts différentes, et ici on peut
s’interroger sur quels sont les coûts fixes et les coûts variables de chaque activités.
Exemple : Dans l’entente les lessives : les coûts fixes peuvent être plus ou moins
identiques, et les coûts variables (eau et électricité, matières premières…) subissent
les mêmes coûts à peu près ➔ on peut imaginer les mêmes fonctions de coûts pour
ces entreprises.
2.1.4. Modalités de cartellisation
Quelles formes peuvent prendre les ententes horizontales ?
Pour obtenir un profit > à celui qui résulterait de l’interaction oligopolistique sans
coordination, les firmes organisent une entente de manière +/- formelle, en utilisant
différents instruments ou modalités d’ententes.
- Fixation concertée des prix et des promotions
- Répartition des marchés (géographique des marchés et répartition par type
de clientèle)
- Boycott collectif d’un concurrent
- Fixation de quotas
a. Fixation concertée des prix et des promotions
On a plusieurs formes d’ententes possibles ici :
- Un simple échange d’informations sur les prix entre concurrents : exemple de
l’entente entre les palaces parisiens.
- Fixation collective/concertée d’un prix commun pour les membres de
l’entente : les firmes membres de l’entente (FME) décident collectivement d’un prix
unique pour leurs produits, i.e un prix identique pour tous les membres qui sera >
prix concurrentiel, i.e le prix qui résulterait de leurs interaction sur le marché
oligopolistique ➔ PxA = PxB = PxC = ce px> px concurrentiel.
- Fixation concertée d’un barème de prix : ce barème est diffusé à l’ensemble des
membres de la profession, exemple : plusieurs affaires d’ententes entre des
avocats de différentes villes qui ont fait circuler entre eux des grilles tarifaires qu’ils
facturaient à leurs clients ➔ interdit.
- Fixation concertée ou collective d’un prix minimum : les membres fixent un prix
minimum au-dessus duquel elles doivent s’engager à fixer un prix au-dessus de
celui -ci. Chaque membres peuvent avoir un prix différent : si on note i firme, le
prix de la firme i noté pi ≥ px minimum > px concurrentiel. PxA ≠ ou = PxB. (exemple :
entente des endives)
- Fixation collective des écarts de prix entre les firmes membres du cartel : on
décide collectivement du positionnement des produits des firmes : par exemple si
59

on a un cartel avec les firmes A, B et C on peut imaginer que : PxA = PxB + 30% et
qu’en même temps le PxB = PxC + 10% ➔ l’exemple dans le secteur des lessives
voire tableau.
- Coordination des hausses de prix entre les membres de l’entente : Ils peuvent
se mettre d’accord pour augmenter en même temps leurs prix dans les mêmes
proportions, de façon de ne pas augmenter la concurrence et de ne pas entrainer
une guerre des prix, et à maintenir les écarts de prix entre elles s’il y en a.
- La coordination de la promotion entre les membres : Exemple typique dans le
secteur des lessives où elles ont décidées ensemble des principes qui régissaient
des offres promotionnelles, ou encore exemple des endives (voir verso 2ème page
du doc, cf photo)
- La concertation en cas d’appel d’offre pour les marchés publiques : C’est par
exemple lorsque l’université a voulu construire la bibliothèque → elle a fait une
appel d’O → elles a demandée aux différentes entreprises travaillant dans le BTP
ou elle a publié une appel d’O disant qu’elle voulait construire une bibliothèque et
qu’elle attendait des propositions ➔ des entreprises vont proposer des offres, i.e
proposer un type de bâtiment avec un prix, sous-pli, i.e anonyme car ils vont pas
regarder le nom de l’entreprise ; il va seulement regarder ce qui est proposé, les
tarifs etc ➔ C’est ce qu’on appelle « remise des prix ». Les entreprises de BTP
peuvent en amont de la remise des prix se coordonner, i.e échanger des
informations ➔ les membres de l’entente vont échanger des informations de façon
à connaitre l’ensemble des entreprises sous-missionnaires et se mettre d’accord à
l’avance sur un « gagnant » du marché publique ➔ ça va être celui qui va proposer
l’offre à un prix le + faible, et les autres membres de l’entente vont s’engager à ne
pas proposer une offre avec un prix + faible, i.e à ne pas sous-renchérir ➔ elles
vont donc proposer des offres avec des prix supérieurs à celui du « faux gagnant ».
La condition pour que ça fonctionne est qu’il faut un accord que sur les prochaines
appels d’offres il y aura un système de rotation des vainqueurs, i.e il faut que ce
soit un vainqueurs différents.
Rq : Les autres formes d’ententes ne portent pas directement sur les prix, i.e que ce
n’est pas la variable sur lequel va porter l’entente, mais elles vont avoir un effet sur les
prix, i.e que le prix va augmenter, ça va être une conséquence de l’entente.
b. Répartition des marchés : Les membres de l’entente se mettent d’accord pour
limiter la concurrence entre eux, en se répartissant les m, soit
géographiquement, soit par type de clientèle, et quelques fois les 2 ensembles.
(i) Répartition géographique des marchés
Les membres du cartel se répartissent les marchés géographiquement, i.e que chaque
membre se voit attribuer une zone géographique spécifique ➔ pour que ça fonctionne,
il doit s’engager à ne pas offrir ses produits sur les zones des autres membres de
l’entente. Bien évidemment, sur chacune des zones, il y a d’autres entreprises hors
entente qui peuvent vendre leurs produits. Chaque membres à une sorte d’exclusivité
géographique se retrouvant en monopole ou en quasi-monopole sur une zone, car ça
60

dépend s’il y a des concurrents hors-entente, et donc comme elle a un pouvoir de


marché ➔ parts de marchés augmente ➔ elle peut donc augmenter son prix ➔ avoir
une quantité vendue qui peut quelque fois augmenter ➔ profits + élevés. Exemple de
cartels internationaux : cartel franco-allemand sur la farine → chaque pays s’engager
à ne pas exporter ses produits dans les autres pays.
(ii) Répartition par type de clientèle
Les membres du cartel se répartissent par segment de clientèle, i.e que chaque
membre de l’entente se voit attribuer une catégorie de clients ➔ il doit s’engager à
offrir ses produits à que cette catégorie de clients et pas aux autres.
Cf 5B p.9 : le cartel des brasseries luxembourgeoises : entente entre 4 entreprises
visant à se partager le marché des hôtels, restaurants et cafés entre 1985 et 2000 :
parmi ces 4 entreprises, il y en avait une qui avait comme clients les hôtels, une autre
les restaurants… et chacune avait un quasi-monopole sur un type de clients et pouvait
pratiquer des prix plus élevés.
c. Boycott collectif d’un concurrent
Le concurrent qui va boycotter peut-être soit une entreprise installée mais qui propose
un prix faible, soit une entreprise nouvelle qui vient d’entrer sur le marché ➔ dans les
2 cas, le but c’est d’évincer cette nouvelle entreprise du marché.
Exemple : En 2002, le Conseil de la concurrence a sanctionnée dans la région de
Lyon plusieurs distributeurs de produits d’optiques qui avaient organisés le boycott
d’Optical Center, qui était un nouveau concurrent, en menaçant certains fournisseurs
de rétorsions commerciales (annulations de commandes, une non-présentation de
leurs produits en magasin, ou mettre les produits tout en bas sur l’étagère) si ces
fournisseurs communs continuent de travailler avec l’entreprise qu’ils veulent évincer.
Autre exemple : Les billets de spectacle ➔ il y avait un nouveau venu appelé Digitic,
et les firmes installées ont menacées les fournisseurs communs (organisateurs de
spectacles) de Digitic de ne plus vendre leurs billets de spectacles s’ils demandaient
de les vendre aussi par le nouveau venu. Digitic leurs faisait ombrage car c’est une
entreprise/billetterie dématérialisée, donc moins coûteuse.
d. Fixation de quotas de production ou d’exportation
Le quotas d’exportation = affaire des farines
Les membres de l’entente définissent ensemble des quotas de production de telles
sortes que la production totale offerte sur le marché soit < à la production offerte si
y’avait pas entente ➔ permet d’accroitre le prix des produits ➔ augmenter les profits.
Une fois le quota global fixé, se pose la question de la répartition des quantités à
produire entre les membres de l’entente.
Remarque : très souvent ces ententes sont organisées dans le plus grand secret, ce
sont des réunions secrètes dans des hôtels, restaurants et surtout pas dans les locaux
des entreprises concernées, l’utilisation des noms de code (prénoms à la place des
noms des marques notamment dans l’entente de la lessive). Tout un ensemble
stratagèmes pour ne pas être repérés par les autorités de la concurrence. Les
61

membres de l’entente mettent en place un système de surveillance et un système de


représailles.
2.1.5. Les effets des cartels
Est-ce qu’ils ont des effets positifs et/ou négatifs ? des effets sur quels agents (sur les
membres de l’entente, si oui lesquels ? sur les concurrents ? sur les fournisseurs ? sur
les consommateurs, sur le marché concernés ou sur d’autres ?) Les effets se
produisent-t-ils uniquement sur le marché du produit ou le service concernés sur
l’entente ou y-a-t-il des effets sur d’autres marchés ?
Les ententes horizontales ont des effets négatifs anti-concurrentiels expliquant le fait
qu’elles vont être sanctionnées par les autorités de la concurrence. Les ententes se
traduisent généralement par une hausse de prix (poly 5b p 24) (augmentation de prix
de 20 à 25 %), se traduisant par une baisse du surplus des consommateurs, donc une
perte de bien-être. Les quantités vont être généralement plus faibles, les innovations
vont être réduites (comme les membres de l’entente subissent moins de pression
concurrentielle, elles sont moins incitées à innover et à améliorer leur processus de
production).
Les effets vont concerner en premier lieu le marché du produit concerné, mais
également sur le marché des MP, et aussi sur des marchés adjacents (marchés de
produits complémentaires ou substituts).
Les agents concernés :
• Effets sur les membres de l’entente : Profit augmente car prix + élevé
➔moindre incitation, voire pas d’innovation de leur processus productif car
moins de pression concurrentielle.
• Effets sur les concurrents hors entente : Plusieurs effets possibles :
▪ Soit elles sont évincées du marché (Boycott)
▪ Soit elles voient leurs parts de marché diminuer
▪ Autre effet possible par le mécanisme du prix Enbrel : les firmes
peuvent aussi augmenter leurs prix ➔profits augmente.
• Effets sur les fournisseurs : Très souvent, lorsqu’il y a entente, la quantité
offerte diminue notamment lorsqu’il y a quota de production, i.e moins de
besoin en MP, donc sur les marchés en amont, la demande diminue ➔
baisse des prix ➔ baisse de profits
• Effets sur les consommateurs : Il faut distinguer différents
consommateurs :
▪ D’une part les consommateurs des entreprises membres de
l’entente : subissent une hausse du prix, donc du produit de
l’entente ➔ 2 réactions possibles et donc 2 effets :
• Certains ne peuvent plus consommer le bien car le prix a
augmenté ➔ perte de bien-être.
• D’autres vont continuer à acheter le bien, mais leur surplus
diminue.
▪ D’autres part, on a les consommateurs des entreprises hors
entente : si effet Enbrel, sinon augmentation de leur demande.
62

Considérons les consommateurs sur d’autres marchés :


• Sur les marché des biens substituts : hausse de D pour une O stable ➔ hausse
des prix ➔ tensions.
• Sur un marché de biens complémentaires : baisse de consommation ou
consommation compliquée.

2.1.6. Prohibition des cartels : cadre juridique et détection


Que font les autorités pour détecter tout ça ?
Les ententes horizontales entrainent une perte de bien-être, un coût social, et pénalise
en particulier les consommateurs qui supportent un prix supérieur au prix concurrentiel.
En raison des effets néfastes sur la concurrence, les ententes horizontales sont
interdites par nature « per se », et donc sanctionnées par les autorités de la
concurrence, notamment par des sanctions pécuniaires qui peuvent atteindre des
millions d’€.
a. Cadre juridique
Poly 5A page 9
USA France Europe
Prohibition des Section 1 du Sherman Article L.420-1 Article 81 du
Ententes Act du Code du traité CE
Section 3 du Clayton Act commerce

b. La détection des ententes horizontales restrictives et les programmes de


clémence
Poly 5B page 10
Les autorités ont dû trouver plus de preuve ➔ elles ont mis en place la clémence.
(i) La détection des ententes horizontales restrictives

Problème de détection des ententes :


Prix élevés pour plusieurs raisons :
• Une entente
• Une forte demande
• Un cout de P élevé
(ii) Les programmes de « clémence »
Fiche 1 : la procédure de clémence (photocopier cette feuille), 5B page 27
Depuis le 15 mai 2001, il y a cette procédure de clémence en France.

3. Les abus de position dominante


63

Poly 5.A page 9


Ce n’est pas la position dominante qui est sanctionné mais uniquement son abus.
Procédure en 2 temps :
1. Il faut établir une existence de position dominante
2. Montrer que la firmes dominante à dvpé un comportement abusif.
Pour montrer l’existence de position dominante :
- Il faut délimiter le marché pertinent/en cause : marché sur lequel on va étudier
la position de la firme/on va montrer l’infraction, évaluation du marché ex – post. Il
faut déterminer tous les produits qui ont déterminé, pour une période passée, un
marché.
Quel produit fait partie du marché ? quelle zone géographique ?
Pour évaluer tout ça, l’autorité va regarder la substituabilité au niveau de la
demande, i.e les substitues proches du point de vue des consommateurs, quels
produits sont relativement interchangeables.
Quels produits ? -> différentiation de produits, etc.
Quelle zone géographique = nationale, régionale, mondiale → le coût de transport
est pris en compte.
- Identification des firmes :
Calculer les parts de marché : on se focalise sur la firme soupçonnée, et on mesure
sa part de marché :
o Si elle est <25% ➔ existence de position dominante peu probable
o Si part de marché > 50% ➔ l’autorité regarde sur plusieurs années car la
part de marché peut varier chaque année.

- Répartition des parts de marché :


Si la firme dominante soupçonnée a ses parts de marché > à celles des autres, il y a
position d’abus dominante (cas où la firme à des parts de marché > à 50 %).
- Les barrières à l’entrée :
L’autorité va regarder s’il y’a des barrière à l’entrée, des obstacles à la sortie, des
brevets, la réputation et la marque, elle va essayer d’évaluer le pouvoir du marché
(capacité de fixer des prix élevés pendant une longue durée)

CCL : l’autorité va d’abord regarder s’il y a eu abus de position dominante ou pas,


s’il y a position dominante, montrer qu’il y a eu abus, elle va observer les
comportements et regarder.
64

La stratégie de prédation par les prix est un comportement abusif, uniquement si la


firme est en position dominante.
Les ventes liées : un produit que tu dois forcément acheter un produit et le deuxième
complémentaire, comme imprimante et cartouche. Elles ne sont pas sanctionnées
mais seulement si elles sont mises en œuvre par la firme en position dominante
La pratique de remise de fidélité -> car ils obligent le consommateur à revenir

4. Le contrôle des opérations de concentration


Le but c’est de veiller à limiter la position dominante ce qui constituait des abus sur
les marchés, c’est une action préventive (fusion ou prise de contrôle) :
- Ça peut être horizontale
- Verticale
- Conglomérale
Ce processus est encadré par les autorités de la concurrence depuis 2009, avant
c’était le ministre de l’Économie qui s’en occupait.
Le contrôle se fait à partir de certains seuil de concentrations, de CA. Les firmes qui
font parties de la concentration doivent envoyer un dossier à l’autorité de la
concurrence ➔ sinon sanctions pécuniaires.
Il y a eu 2000 opérations examinées par les autorité en 2009.
(Voir lignes directives au nv Fr et EU -> voir le plan réf doc envoyé par mail par la
prof).
On n’interdit pas les opérations de concentration, mais on les contrôle et on les
observe pour qu’elles ne se transforment pas en position d’abus.
Les firmes qui font partie de l’examen doivent fournir un dossier à l’autorité de
concurrence pour avoir le feu vert de faire cette fusion :
- L’autorité l’étudie en 1ère phase (elle n’a pas de doute sur la concurrence) 25 jours
maximum
- Si elle a des doutes, une deuxième phase peut aller jusqu’à 65 jours de plus,
- Ensuite :
o Elle délimite le marché pertinent (ex-ante : elle imagine ce que le marché va
être avec cette fusion).
o Elle procède à une analyse concurrentielle : elle identifie les caractéristiques
du marché concerné.
o Elle regarde les part de marchés des firmes concernées et regarde le taux
de concentration avec les seuils IHH après la fusion (elle mesure IHH avant
et après la fusion, et donc elle mesure les delta IHH)
o Ensuite elle regarde les effets de la concentration sur le marché concerné :
65

▪ Différents effets de la concentration ➔ éliminer des concurrents peut


avoir des effets sur la quantité offerte sur le marché une hausse des
prix
Est-ce que ça à des effets sur le progrès technique et économique ? Oui : la firme
a intérêt à innover pour augmenter son produit :
- à court terme ➔ s’il y a des brevets ça entraine une hausse des prix ➔ mauvais
pour le consommateur.
- Alors qu’à LT : apparitions de nouveaux produits ➔ bien pour le consommateur

• Cas des entreprises défaillante : autoriser une fusion qui peut induire à une
domination, mais qui peut sauver des emplois (voir document de la prof )

Lignes directives au nv européen :


IHH : si j’ai une faible concentration de IHH - < acceptation
Variation IHH avant fusion
150 250
IHH après fusion < Acceptation Pb de concurrence Pb de conc
2000 Acceptation Acceptation Pb de conc
1000 <= IHH <= Acceptation Acceptation Acceptation
2000
IHH < 1000

TD :
Différenciation des produits :
Des produits sont différenciés sur un marché si les consommateurs ne les
considèrent pas comme complétement équivalents, substituables.
Auteurs :
• Chamberlin (1933), concurrence monopolistique ➔ modèle qui mêle la
concurrence puisqu’il y a un grand nombre de firmes avec libre entrée mais aspect
monopole puisque chaque firme a le monopole de la variété des produits qu’elle
offre, ce qui confère un certain pouvoir de marché. Il définit la différenciation comme
« une catégorie générale de produits est différenciée s’il existe une base suffisante
pour distinguer les marchandises d’un vendeur de celle d’un autre, peu importe que
cette base soit réelle ou illusoire »
• Lancaster (1966), le choix du consommateur se fait sur un panier de biens,
Lancaster propose une nouvelle approche en considérant qu’un bien est un
ensemble de caractéristiques (une voiture est un ensemble de caractéristiques qui
peuvent être nombre de chevaux, nb de portes, format famille...) sur le format des
voitures, chaque producteur va offrir une voiture avec des caractéristiques à des
nouveaux différents. Les consommateurs ont des préférences qui portent sur les
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caractéristiques et vont choisir les biens qui renferment les caractéristiques


recherchées.
▪ Différenciation horizontale : renvoie à des différences de gouts subjectives entre
consommateurs, i.e que les variations d’attributs d’un bien ne font pas l’objet d’un
jugement unanime parmi les consommateurs. (p.10)
▪ Différenciation verticale : Il y a un critère objectif de différenciation, le plus
souvent c’est le critère de qualité et tous les consommateurs sont d’accord pour
classer les variétés du produit de la même façon. Il y a donc une perception
unanime des consommateurs sur certaines caractéristiques du produit sur des
éléments objectifs de différenciation et en particulier sur la qualité du produit. P 10
(p.9,10,11 font partie du cours)
Objectifs de la différenciation :
• Rechercher du pouvoir sur le marché, puisqu’en différenciant son produit,
l’entreprise diminue la substituabilité de son produits à ceux de ses concurrents =
monopole relatif = prix élevé = profit
• Baisse de cout permise par la réalisation d’économies de gamme ou économies
d’envergure = production des 2 biens ensemble coute moins cher que la production
des 2 séparément. = produire les 2 sur la même chaine de montage
• Hétérogénéité de la demande = répondre à la demande différente selon les gouts
du consommateur (termes de préférences et de revenus)
• BAE selon Bain
Différentes modalités de différation des produits :
Couleur, qualité, le point de vente (le cadre), la localisation, la pub, l’usage d’une
marque (p.11 milieu de la deuxième colonne, packaging)
• Stratégies de différenciation :
Stratégie de saturation du marché : les firmes installées vont multiplier les variétés
de produits de façon à saturer toutes les niches de marché de façon à ne pas laisser
de place pour une nouvelle entreprise pour vendre ces produits
Saturation horizontale : céréales nature, chocolat, fruits pas de niche laissée pour la
concurrence, pub abusive
Saturation verticale : proposer des produits avec des niveaux de qualité différents
Concurrence spatiale page 9 Hotteling (1929) : L’idée que pour chaque consommateur,
la distance joue un rôle de mesure du degré de substitution entre les produits vendus.
Si les vendeurs sont très proches l’un de l’autre, les 2 produits sont très similaires non
seulement car leurs caractéristiques physiques sont identiques mais aussi car le coût
de déplacement chez l’un ou l’autre est presque égal. Et modèle de stalloow.

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