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ECONOMIE POLITIQUE
CHARGE DE COURS
INTRODUCTION……………………………………………………………………2
I. Le mercantilisme……………………………………………………………...4
II. Les physiocrates……………………………………………………………… 4
III. Les classiques………………………………………………………………… 5
IV. Les néoclassiques……………………………………………………………...5
V. Les ultralibéraux et les monétaristes…………………………………………..5
VI. Le marxisme…………………………………………………………………...6
VII. Le keynésianisme……………………………………………………………...6
VIII. Les autres théories……………………………………………………………..7
BBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………...29
1
INTRODUCTION
Au XIXe siècle, le terme économie politique est employé pour désigner la discipline
qui a pour objet l’étude des questions économiques (production, répartition, échange).
David Ricardo (1772-1823), Karl Marx ((1818-1883), Jean Baptiste Say (1767-1832),
Alfred Marshall (1842-1924), Carl Menger (1840-1921), Steven Jevons (1835-1882),
Léon Walras (1834-1910), par exemple utilisent ce terme dans les titres de leurs
ouvrages.
Cette formulation qui marque le lien entre la discipline économique avec les choix
politiques (donc sur des valeurs ou choix éthiques) est progressivement critiquée et
abandonnée par les économistes libéraux.
La publication du livre de L. Robbins « Essai sur la nature et la signification de la
science économique » (1932) marque un tournant en faveur de l’expression science
économique.
L’économie politique est donc un ensemble de connaissances dont l’objet est source
de controverses entres les différents courants de pensée économique.
Pour les néo-classiques, l’économie politique est la science des comportements
calculés, c’est à dire individuels (ou encore la science des choix).
Pour Paul Samuelson, la science économique recherche comment les hommes
décident, en faisant usage ou non de la monnaie, d’affecter des ressources productives
rares à la production, à travers le temps, de marchandises et de services variés, et de
répartir ceux-ci à des fins de consommation présente et future entre les différents
individus et collectivités qui constituent la société.
Pour les marxistes par contre, l’économie politique est « la science des lois de
développement du rapport des hommes entre eux dans la production sociale, c’est à
dire des rapports sociaux de production ».
On peut dire donc que l’économie politique est une science humaine dont l’objet est
l’étude d’un phénomène fondamental : la rareté des ressources. Cette rareté conduit
les individus à avoir, entre autres, une activité susceptible de leur offrir les moyens de
satisfaire leurs besoins.
La rareté impose donc des choix. Dans un monde où les ressources existent en
quantité limitée, les agents économiques s’organisent pour :
- l’allocation des ressources rares : utiliser ces ressources en évitant les
gaspillages
- la répartition des ressources rares : satisfaire le mieux possible les besoins
individuels et collectifs.
La science économique est l’étude des choix. Son objectif est d’étudier et de réfléchir
sur les phénomènes liés à la rareté : la production, la consommation et la répartition.
L’agent économique apparaît comme un calculateur qui mesure en permanence les
avantages que lui procure telle ou telle façon d’agir par rapport à ce que cela peut lui
coûter. L’étude des choix individuels (ménage, entreprises) relève de la
micro-économie. L’étude des choix collectifs (qui émanent principalement de l’Etat)
relève de la macroéconomie.
Ainsi le fonctionnement de l’économie peut être représenté de deux façons :
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l’approche microéconomique : elle s’intéresse d’abord aux acteurs (le
producteur, le consommateur) et à leurs comportements. Elle étudie ensuite
l’allocation des ressources entre les agents sous forme d’un système de marché ;
l’approche macroéconomique : elle s’intéresse aux conditions de
fonctionnement de l’économie globale dans une problématique de régulation de
l’activité économique.
L’objectif général du cours est de permettre aux étudiants d’acquérir les notions en
économie, c'est-à-dire, de comprendre les mécanismes et faits économiques. Comme
objectifs spécifiques le cours vise à permettre aux étudiants :
- de s’approprier les concepts économiques
- d’appréhender les problèmes économiques
- de déterminer les conséquences de ces problèmes.
Il élargira également leur compréhension pour prendre en compte la diversité et la
complexité de l’économie planétaire dans laquelle nous vivons aujourd’hui.
A la fin de ce cours, les étudiants doivent être à même de tirer une nette perception et
une conscience aigues des méthodes de la science économique, des problèmes
économiques et garder à l’esprit une série de questions qui les guideront dans leurs
décisions d’agents économiques et dans l’enrichissement de leurs connaissances.
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1ERE PARTIE HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Les classiques sont généralement considérés comme les pères fondateurs de la pensée
économique. Mais en fait, l’analyse économique existait bien avant eux. Ainsi, il s’est
développé quelques réflexions sur les questions économiques par les mercantilistes et
les physiocrates qui conduiront à la révolution du « laisser-faire » (libéralisme).
I Le mercantilisme
Le fondement du mercantilisme repose sur la doctrine selon laquelle il faut que la
balance commerciale soit toujours excédentaire.
Le commerce extérieur doit produire une rentrée importante de métaux précieux
notamment l’or et l’argent. Les mercantilistes sont des interventionnistes et des
protectionnistes
Cependant la critique essentielle est que les mercantilistes confondent l’accumulation
de la monnaie avec l’accumulation du capital. En d’autres termes, ils font une
confusion entre espèces métalliques et richesses. Ainsi, la richesse d’une nation n’est
pas seulement composée de métaux précieux mais de ses terres, ses bâtiments, ses
biens de consommation etc…
Or, toute l’argumentation mercantiliste repose sur les métaux précieux comme seules
sources de la richesse.
En conclusion, il ne peut guère y avoir aussi, en théorie, un excédent permanent de la
balance commerciale ; il est donc inutile de se soucier de la balance commerciale
uniquement pour faire une analyse économique.
II Les physiocrates
L’école physiocratique, essentiellement française, est conduite par François
QUESNAY (1694-1774), médecin du roi Louis XVI et qui portait un grand intérêt
aux questions économiques.
Les physiocrates adoptent une autre définition de la richesse que celle des
mercantilistes. François QUESNAY et ses disciples considèrent que seule la terre est
productrice de richesses. Elle seule peut fournir un produit net, c’est à dire un surplus.
L’industrie et le commerce sont considérés comme stériles mais pas inutiles.
Les physiocrates s’affichent comme les défenseurs de la propriété privée et de la
liberté économique. Ils s’opposent à une trop grande intervention de l’Etat ; cela vient
du fait qu’ils considèrent que les mécanismes économiques sont régis par des lois
naturelles.
Les physiocrates ont essayé de présenter ces mécanismes économiques sous la forme
d’un tableau économique pour mettre en évidence les inter-relations économiques
entre les différentes classes sociales.
Dans ce tableau appelé tableau économique de QUESNAY, la nation est réduite à
trois classes :
- la classe productive (ce sont les paysans travaillant la terre) ;
- la classe des propriétaires terriens et
- la classe stérile.
Il ressort du tableau qu’il existe des lois économiques qui régissent les rapports entre
les trois classes et qui gouvernent les activités économiques. Ces lois sont le reflet de
l’ordre naturel, c’est à dire que les gouvernants ne doivent pas intervenir dans cet
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ordre et doivent « laisser-faire ». Il ressort aussi que le rôle central est accordé à
l’agriculture et aux propriétaires terriens.
Notons enfin qu’avec les physiocrates commence une ère nouvelle qui consacre la
rupture avec les idéaux mercantilistes et la systématisation de l’analyse économique :
c’est l’ère de la révolution du « laisser-faire » qui sera concrétisée par Adam Smith et
les classiques.
IV Les néo-classiques
Ils apparaissent vers 1860 autour de Carl Menger, Léon Walras , puis Alfred
Marshall. Les fondements se rapprochent de ceux des classiques : foi dans le
libéralisme, libre fixation des prix, le jeu de l’offre et de la demande, neutralité de la
monnaie. Le modèle de l’équilibre général (Walras) montre que sur l’ensemble des
marchés, et non sur un marché particulier, existe un système de prix tel, que les offres
et les demandes s’égalisent, réalisant un équilibre général de l’économie sans
chômage ni surproduction.
Ils s’éloignent cependant des classiques par rapport à la théorie de la valeur. Selon les
néoclassiques, la valeur d’un bien est fonction de son utilité et de sa rareté (valeur
d’usage), et non pas nécessairement fonction de la valeur du travail (valeur
d’échange) comme le défendent les classiques.
Les néo-classiques donnèrent aussi naissance au marginalisme, c’est-à-dire à
l’observation et aux calculs « à la marge », fondement de la science des choix
rationnels et de l’économie mathématique (maximisation sous contrainte).
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L’école des anticipations rationnelles (LUCAS) estime que les agents économiques
sont capables de prévoir leur avenir rationnellement, et donc d’anticiper les résultats
des politiques économiques.
Les théoriciens de l’offre, apparus dans les années 1970 et 1980, veulent privilégier
les conditions de l’offre (investissement). A. LAFFER propose ainsi la baisse de la
pression fiscale (« trop d’impôts tue l’impôt ») qui décourage les acteurs économiques
et favorise l’évasion des capitaux ou la fraude fiscale.
VI Le marxisme
6.1. L’apport de Karl Marx (1818 – 1883)
Etudiant le capitalisme, K. MARX estime que ce système connaît une contradiction
fondamentale débouchant sur sa propre perte. En exploitant les ouvriers, les
capitalistes vont dégager un profit, la plus-value, qui sera en grande partie réinvestie,
d’autant plus qu’avec le progrès technique le capital nécessaire ne cesse de croître. La
baisse du taux de profit qui en résulte, associée à une augmentation des capacités de
production due aux réinvestissements (alors que l’exploitation du prolétariat limite les
distributions de salaires et donc de consommations), conduisent le capitalisme à sa
perte par une crise de surproduction (ou de sous-consommation).
Les ouvriers devenant de plus en plus nombreux, les conditions d’une révolution liée
à la lutte des classes sont alors réunies. L’avènement de la société communiste où
« chacun aura selon ses besoins » passera par l’étape du socialisme où « chacun aura
selon ses œuvres ».
Enfin, pour K. MARX, la valeur d’échange d’un bien se résume à la valeur du travail
et l’histoire de l’humanité à une histoire de la lutte des classes.
VII Le keynésianisme
7.1. L’apport de Keynes
John Maynard KEYNES (1883 – 1946) constate qu’en période de crise les
mécanismes naturels du marché ne fonctionnent pas. Il convient donc de créer des
mécanismes de régulation qui susciteront la reprise de l’activité économique et
assureront le plein-emploi (thèse exposée dans Théorie générale de l’emploi, de
l’intérêt et de la monnaie, 1936). Une relance de la demande effective, c’est-à-dire de
la consommation et de l’investissement, va stimuler l’économie (phénomène du
multiplicateur d’investissement), augmenter la production et donc l’emploi.
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L’Etat, en pratiquant une politique budgétaire large, avec notamment de grands
travaux et des investissement publics, est à l’initiative de cette relance.
Par ailleurs, la monnaie n’est pas neutre, car elle n’influence pas seulement le
niveau des prix (contrairement à ce que pensent les classiques) mais également le
niveau de la production. Une politique monétaire large (baisse du taux d’intérêt et
injection de liquidités), stimule donc l’activité économique.
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2EME PARTIE ELEMENTS DE MACROECONOMIE
Un agent économique (ou unité institutionnelle) est défini comme étant une personne
physique (le ménage par exemple) ou morale (l’entreprise ou l’administration
publique par exemple) qui participe à l’activité économique d’un pays. Ces unités
institutionnelles doivent exercer des opérations économiques pendant un an au moins
sur le territoire économique national.
Les différents agents économiques (ou unités institutionnelles) sont regroupés dans
différents ensembles baptisés secteurs institutionnels. Ils constituent les unités de base
de la comptabilité nationale.
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On distingue les secteurs institutionnels suivants :
les ménages
les sociétés et quasi sociétés non financières (SQS-NF)
les sociétés d’assurance
les sociétés financières (SF)
les administrations publiques (APU)
les administrations privées ou institutions sans but lucratif au service des ménages
(ISBLSM)
le Reste du Monde (RDM)
la production,.
la consommation,
l'investissement,
les opérations avec l'extérieur (c'est-à-dire les importations et les exportations de
biens et de services).
Ce sont les opérations par lesquelles la valeur ajoutée créée par la production est
distribuée entre les salariés, les propriétaires d'entreprises et les administrations
publiques (répartition primaire), puis redistribuée du fait de l'action des
administrations publiques (répartition secondaire ou redistribution)
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1.2.3. Les opérations financières
Les opérations financières représentent les engagements pris par les agents
économiques les uns envers les autres, en contrepartie de monnaie ou de produits. Par
exemple les prêts faits par certains représentent des emprunts pour les autres. La
comptabilité nationale retrace ces opérations entre les principaux secteurs
institutionnels dans le cadre du TOF "tableau des opérations financières".
Le circuit est équilibré si la totalité du revenu global est dépensée. D’un point de vue
comptable, l’égalité entre la demande et l’offre est toujours réalisée. Les ressources
des agents sont égales aux emplois.
Notons par ailleurs que les économies nationales sont actuellement des économies
ouvertes : on observe entre les différentes économies nationales des flux de biens et
services, des flux de revenus et des flux de capitaux grâce aux échanges extérieurs.
Les économies nationales sont ainsi plus dépendantes les unes des autres.
L’optique de la production :
PIB = somme des Valeurs Ajoutées (VA) marchandes et non marchandes + Taxe sur
la Valeur Ajoutée (TVA) + Droits de Douanes (DD)
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L’optique des dépenses :
Le PIB ne doit pas être confondu avec le PNB qui est la somme des revenus primaires
reçus effectivement par les agents économiques d'une même nationalité, qu'ils soient
situées sur le territoire ou non.
On a ainsi la relation :
PNB = PIB + revenus des facteurs en provenance de l'extérieur - revenus des facteurs
versés à l'extérieur.
APPLICATIONS
2. LA FONCTION DE CONSOMMATION
La fonction de consommation traduit la relation existant entre l’évolution de la
consommation globale de l’ensemble des ménages et le revenu disponible de ces
ménages.
Pour Keynes, le revenu Y se partage entre la consommation C et l’épargne S. Le
rapport C/Y est appelé propension moyenne à consommer.
On appelle propension marginale à consommer c, la variation de consommation
induite par une variation du revenu :
La fonction de consommation repose sur la « loi psychologique fondamentale » :
quand le revenu augmente, la consommation augmente aussi, mais moins que
proportionnellement au revenu.
La fonction de consommation s’écrit : C = cYd + Co
Avec c, propension marginale à consommer, Yd, le revenu disponible et Co la
consommation incompressible, indépendante du revenu.
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3. LA FONCTION D’EPARGNE
L’épargne consiste à renoncer à une consommation immédiate en vue d’une
consommation future. Elle constitue la partie non consommée du revenu.
Applications :
Application 1
Soient, pour les six dernières années, les données (mesurées en unités monétaires) du
tableau ci-dessous :
Application 2
Soit une économie dont le revenu national Y = 500 est partagé en deux sous
ensembles : Y1, revenu des salariés et Y2, revenu des capitalistes. Les premiers ont
respectivement une propension moyenne et marginale à consommer de 0,95 et de
0,90 ; les seconds respectivement de 0,75 et 0,70.
1. Sachant que la part des salariés dans le revenu national est de 4/5, déterminer les
fonctions de consommation de ces deux groupes sociaux (hypothèse keynésienne).
2. En déduire la fonction de consommation de l’ensemble de l’économie.
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4. LE CAPITAL TECHNIQUE ET L’INVESTISSEMENT
4..1. Le capital
Le capital technique est composé de l’ensemble des biens utilisés pour produire des
biens et des services. Il comprend :
des biens détruits au cours du processus de production (les capitaux
circulants),
et des biens durables utilisés au cours de plusieurs cycles de production qui se
déprécient dans le temps par une usure ou obsolescence (les capitaux fixes ou biens
d’équipement).
4.2. L’investissement
L’investissement matériel
La formation du capital est réalisée par l’investissement matériel.
L’acquisition de biens nouveaux pour accroître le capital constitue l’investissement
brut (appelé aussi formation brute de capital fixe). L’investissement net tient compte
de la dépréciation du stock de capital évaluée par l’amortissement.
L’investissement immatériel
Certaines dépenses sont considérées comme des investissements de par leur effet sur
la capacité de production de l’entreprise. On les appelle investissements immatériels
(dépenses de recherche-développement, de formation, de marketing, achats de
brevets, de logiciels…).
5. LA MONNAIE
La nécessité de la monnaie est apparue avec le développement des échanges. Les
instruments de paiement ont évolué peu à peu pour faciliter ces échanges. La monnaie
est créée par les banques pour répondre aux besoins de financement des agents
économiques.
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- une réserve de valeur : elle permet de différer les achats.
La monnaie est un actif parfaitement liquide c’est-à-dire immédiatement disponible
pour l’échange sans coût de transformation. Elle permet à son possesseur d’acquérir
n’importe quel bien, à tout moment.
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- Les achats de devises à un agent économique, appelés aussi les créances sur
l’extérieur, qui sont constituées des devises détenues par les banques et évoluent en
fonction du solde des transactions courantes et des mouvements de capitaux à court et
long terme des agents non financiers.
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3EME PARTIE : ELEMENTS DE MICROECONOMIE
La science économique est l’étude des choix. Son objectif est d’étudier et de réfléchir
sur les phénomènes liés à la rareté : la production, la consommation et la répartition.
Ces hypothèses étant faites comment, le consommateur va-t-il procéder dans le choix,
bien et quantité, pour obtenir le maximum d’utilité avec un revenu limité ? Deux
approches ont été proposées pour répondre à cette question :
- l’approche cardinale, la plus ancienne, qui suppose que les utilités retirées par
l’agent économique de la consommation des biens sont quantifiables
- l’approche ordinale qui suppose par contre qu’il n’est pas nécessaire de
pouvoir mesurer les utilités. L’important c’est que le consommateur soit en mesure
de déterminer son ordre de préférence en comparant plusieurs ensembles de biens.
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Tableau : Utilité retirée de la consommation d’un bien mesurée en unités d’ »utils ».
Le tableau illustre les relations entre, d’une part, la quantité acquise du bien X, et
d’autre part, l’utilité totale ou l’utilité marginale qui en découlent.
L’utilité totale se définit comme la satisfaction retirée de l’acquisition d’une quantité
x du bien X. Elle est fonction de la quantité x du bien X que le consommateur acquit.
On peut ainsi définir pour le produit X une fonction d’utilité du consommateur de la
forme : UT = f(x) = U(x)
C’est l’utilité marginale et non l’utilité totale qui explique la valeur relative des biens,
l’utilité marginale dépendant de la rareté relative des biens.
L’utilité marginale (Um) est donc définie comme étant la variation de l’utilité totale
(UT) consécutive à la consommation d’une unité supplémentaire d’un bien.
U T dU T
Mathématiquement elle est égale à :
x dU x
1.1.2. L’équilibre du consommateur
Le problème du consommateur est posé en ces termes :quels biens acheter et en
quelles quantités avec un revenu monétaire limité pour obtenir le maximum de
satisfaction ?
En faisant l’hypothèse de deux biens, X et Y, avec respectivement des prix Px et Py et
un revenu R, le critère de maximisation de l’utilité totale est :
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APPLICATION
Un étudiant de première année Doit consomme chaque jour deux biens X et Y dont les prix
unitaires sont respectivement Px = 20F et Py = 25F. Cet étudiant dispose d’un revenu
R = 250F qu’il dépense entièrement à l’achat des deux biens. On dispose en plus des
informations suivantes
Quantité 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
de X ou Y
UmX 120 100 90 85 80 75 70 65 60 55 40 20
UmY 160 140 130 120 110 100 90 80 70 60 50 40
C’est Vilfredo Pareto (1906) qui a proposé une approche ordinale des préférences du
consommateur qui a permis la détermination de l’équilibre du consommateur à partir
des courbes d’indifférence.
Dans la théorie du comportement du consommateur selon l’approche ordinale ou des
courbes d’indifférences les postulats de base sont ceux de la nationalité et de la non-
satiété du consommateur.
La droite de budget représente l’ensemble des couples de biens qui peuvent être
achetés lorsque la totalité du revenu est dépensé.
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En considérant non seulement le cas où la totalité du revenu est dépensée mais aussi
le cas où seule une partie est dépensée, on obtient ce qu’on appelle l’espace de budget
qui est une surface comprise entre la droite de budget et les deux axes de
coordonnées.
L’espace de budget représente l’ensemble de tous les couples de biens qui peuvent
être achetés lorsque tout ou partie du revenu monétaire est dépensé*
On détermine les conditions du 1er ordre et à l’équilibre, le TMS (rapport des utilités
marginales) est égale au rapport des prix des biens.
APPLICATION
La fonction d’utilité d’un consommateur est de la forme U (x,y) = 3xy, où x et y
désignent les quantités consommées de deux biens X et Y. Le consommateur dispose
d’un revenu R = 1000F et les prix respectifs des biens X et Y sont Px = 10F et
Py = 20F.
En utilisant la méthode de Lagrange déterminer l’équilibre du consommateur c'est-à-
dire les quantités de biens qui maximisent son utilité.
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- La courbe d’ENGEL
Les élasticités-revenu sont utilisées pour la classification des biens en biens normal,
supérieur ou inférieur.
- La courbe de demande
La courbe de demande d’un bien relie les quantités d’équilibre achetées au prix du
marché de ce bien, le revenu monétaire et les prix des autres biens étant maintenus
constants
Elle mesure la sensibilité de la demande d’un bien face aux variations de son prix
(élasticité prix directe) ou aux variations du prix d’un autre bien (élasticité prix
croisée)
L’élasticité prix croisée permet de mettre en évidence le lien qu’il ya entre les biens :
biens substituables, complémentaires ou indépendants.
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II. THEORIE DU COMPORTEMENT DU PRODUCTEUR
Les facteurs de production sont classés en facteurs fixes et facteurs variables. De plus,
ils présentent plusieurs caractéristiques. En effet, ils peuvent être : divisibles,
adaptables et substituables.
La distinction, facteur fixe et facteur variable, dans la classification des facteurs de
production doit être rapprochée aux notions de court terme (période de temps au cours
de laquelle la quantité d’un ou de plusieurs facteurs de production est fixe). et de
long terme (période de temps au cours de laquelle tous les facteurs de production sont
variables).
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- La fonction de production qui s’écrit :Q = f(L, K0 )) définit le produit total PT
- Le produit moyen (PM) est égal au produit total divisé par la quantité de facteur de
PT Q( L, K ) Q( L, K 0 )
production utilisée pour obtenir ce produit soit PM L
L L L
- Le produit marginal (Pm) d’un facteur de production est égal à l’accroissement du
produit total imputable à l’utilisation d’une unité supplémentaire du facteur de
Q dQ
production variable, le facteur fixe restant inchangé. On a : PmL
L dL
APPLICATIONS
1. Compléter les données du tableau.
Nombre de travailleurs (L) Produit Total (PT) Produit moyen (PML) Produit marginal (PmL)
1 20
2 48
3 90
4 30
5 28
6 26
7 12
8 0
9 -4
10 -8
Les isoquants qui ont les mêmes caractéristiques que les courbes d’indifférence du
consommateur :
- leur pente est négative
- ils sont convexes par rapport à l’origine des axes
- deux isoquants ne se coupent jamais.
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2.2.2 Le taux marginal de substitution technique TMST
La proportion dans laquelle on peut substituer les facteurs de production est donnée
par le taux marginal de substitution technique. Il mesure la réduction dans l’utilisation
d’un facteur de production, lorsque l’autre facteur est augmenté d’une unité, qui est
juste nécessaire au maintien d’un même niveau de production.
Ainsi le taux marginal de substitution technique de K à L indique la quantité de
capital qu’une entreprise doit abandonner lorsqu’elle augmente le travail d’une unité,
tout en maintenant constant son niveau de production.
APPLICATION
La production d’un bien Q est assurée à l’aide de deux facteurs de production K (le
capital) et L (le travail). La fonction de production de l’entreprise est de la forme
suivante Q = 2LK. L’entreprise connaît la forme de son équation de coût :
CT = 9L + 4K, où CT représente le coût total, 9 le coût d’une unité de travail et 4 le
coût d’une unité de capital.
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1. Sachant que l’entrepreneur est rationnel, déterminer la valeur de la quantité de
chaque facteur demandée pour mettre en œuvre une production Q = 100.
2. Ayant effectué le calcul des quantités optimales de facteurs, l’entrepreneur
constate qu’il est dans l’impossibilité de dégager la somme nécessaire pour
couvrir le coût total de la production Q = 100. Il ne dispose que d’un budget
CT = 504. Compte tenu de cette contrainte, quelles seront les quantités optimales
de facteurs K et L ?
- La production fait plus que doubler c’est à dire qu’elle augmente dans une
proportion plus grande que celle des facteurs de production. On dira que les
rendements d’échelle sont croissants ou que les rendements sont croissants à l’échelle
c’est à dire que l’efficacité de la production augmente avec la taille des unités de
production. On dit encore qu’il y a des économies d’échelle.
- La production fait moins que doubler c’est à qu’elle augmente dans une
proportion moindre que celle des facteurs de production. On dira que les rendements
d’échelle sont décroissants ou que les rendements sont décroissants à l’échelle. Il y a
des «déséconomies » d’échelle.
Mathématiquement, si les facteurs de production s’accroissent dans la même
proportion avec Q = f (K,L)
Les rendements d’échelle sont constants si : f ( K, L) = f(K,L)
Les rendements d’échelle sont croissants si : f ( K, L) > f(K,L)
Les rendements d’échelle sont décroissants si f ( K, L) < f(K,L)
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k < 1 rendements décroissants à l’échelle
k = 1 rendements constants à l’échelle
k > 1 rendements croissants à l’échelle
APPLICATION : dire pour chacun des cas suivants si la fonction est homogène et en
déduire éventuellement la nature des rendements d’échelle : a) Q (L, K) = 2LK ;
b) Q (L, K) = L0,4K0,5 et c) Q(L, K) = L1/3K2/3.
Les coûts explicites correspondent au prix que l’entrepreneur doit payer pour obtenir
les ressources utilisées pour la production. L’entrepreneur peut comparer les revenus
de ses ventes avec le coût de ces ressources et déterminer l’existence éventuelle d’un
profit comptable.
La prise en compte des coûts explicites et des coûts implicites permet de déterminer le
profit purement économique. Le profit purement économique est obtenu dans la
production d’un bien si, et seulement si, les recettes totales dépassent la somme des
coûts explicites et implicites.
Par ailleurs tout comme la fonction de production, la fonction de coût total peut
s’analyser à court terme et à long terme
Par exemple court terme, on peut distinguer les types de couts suivants :
- le Coût Total (CT) qui est la somme des Coûts Fixes (CF) et des Coûts Variables
(CV) de production. On a donc : CT = CF + CV
- le Coût Moyen (CM) ou coût unitaire ou encore coût par unité qui égal au Coût
Total divisé par la quantité produite (Q) soit :
CT CF CV CF CV
CM CFM CVM
Q Q Q Q
CF CV
avec CFM Coût Fixe Moyen et CVM Coût Variable Moyen .
Q Q
Le Coût Moyen est donc aussi égal à la somme du CFM et du CVM.
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- le coût marginal (Cm) qui est égal à la variation du Coût total imputable à la
production d’une unité supplémentaire de bien. C’est le coût de la dernière unité
CT dCT
produite du bien. On a : Cm
Q dQ
26
façon à maximiser leur satisfaction compte tenu d’un budget limité. Les fluctuations
de prix vont modifier les comportements des agents.
- L’optimum économique
La flexibilité du prix permet d’ajuster automatiquement l’offre et la demande sur tous
les marchés.
Elle permet de réguler les chocs de demande (modification de l’équilibre initial par
variation du niveau de la demande) et les chocs d’offre (modification de l’équilibre
initial par variation de l’offre)
Selon les économistes néoclassiques, l’équilibre économique obtenu est aussi un
optimum (appelé optimum de Pareto) : le bien-être d’un agent ne peut s’améliorer
sans que celui d’un autre agent ne se dégrade.
Demandeurs
Un Monopole Monopsone Monopsone
Bilatéral Contrarié
Plusieurs Monopole Oligopole Oligopsone
Contrarié Bilatéral
multitude Monopole oligopole Concurrence
parfaite
.
27
Notons par ailleurs que quelque soit le type de marché, l’entreprise cherche toujours à
maximiser son profit. Ainsi on démontre que
APPLICATION
Quantité Cm CM CVM
3000 3 19 5,67
4000 5 15 5
5000 9 14 6
6000 13 13
7000 18 14
28
Bibliographie
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