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UASTM

Année 2021- 2022

ECONOMIE POLITIQUE

CHARGE DE COURS

Dr. Laouan ABOUBE aboube6@yahoo.fr


SOMMAIRE PAGES

INTRODUCTION……………………………………………………………………2

1ERE PARTIE : Histoire de la pensée économique………………………………..4

I. Le mercantilisme……………………………………………………………...4
II. Les physiocrates……………………………………………………………… 4
III. Les classiques………………………………………………………………… 5
IV. Les néoclassiques……………………………………………………………...5
V. Les ultralibéraux et les monétaristes…………………………………………..5
VI. Le marxisme…………………………………………………………………...6
VII. Le keynésianisme……………………………………………………………...6
VIII. Les autres théories……………………………………………………………..7

2ème PARTIE : Eléments de l’analyse macroéconomique………………………….8

I. Eléments de comptabilité nationale…………………………………………...8


II. La fonction de consommation………………………………………………..11
III. La fonction d’épargne………………………………………………………..12
IV. Le capital technique et l’investissement……………………………………..13
V. La monnaie………………………………………………………………….. 13

3ème PARTIE : Eléments de l’analyse macroéconomique………………………...16

I. Théorie du comportement du consommateur………………………………..16


II. Théorie du comportement du producteur……………………………………21
III. Structures de marchés………………………………………………………..26

BBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………...29

1
INTRODUCTION
Au XIXe siècle, le terme économie politique est employé pour désigner la discipline
qui a pour objet l’étude des questions économiques (production, répartition, échange).
David Ricardo (1772-1823), Karl Marx ((1818-1883), Jean Baptiste Say (1767-1832),
Alfred Marshall (1842-1924), Carl Menger (1840-1921), Steven Jevons (1835-1882),
Léon Walras (1834-1910), par exemple utilisent ce terme dans les titres de leurs
ouvrages.
Cette formulation qui marque le lien entre la discipline économique avec les choix
politiques (donc sur des valeurs ou choix éthiques) est progressivement critiquée et
abandonnée par les économistes libéraux.
La publication du livre de L. Robbins « Essai sur la nature et la signification de la
science économique » (1932) marque un tournant en faveur de l’expression science
économique.

L’économie politique est donc un ensemble de connaissances dont l’objet est source
de controverses entres les différents courants de pensée économique.
Pour les néo-classiques, l’économie politique est la science des comportements
calculés, c’est à dire individuels (ou encore la science des choix).
Pour Paul Samuelson, la science économique recherche comment les hommes
décident, en faisant usage ou non de la monnaie, d’affecter des ressources productives
rares à la production, à travers le temps, de marchandises et de services variés, et de
répartir ceux-ci à des fins de consommation présente et future entre les différents
individus et collectivités qui constituent la société.
Pour les marxistes par contre, l’économie politique est « la science des lois de
développement du rapport des hommes entre eux dans la production sociale, c’est à
dire des rapports sociaux de production ».

On peut dire donc que l’économie politique est une science humaine dont l’objet est
l’étude d’un phénomène fondamental : la rareté des ressources. Cette rareté conduit
les individus à avoir, entre autres, une activité susceptible de leur offrir les moyens de
satisfaire leurs besoins.
La rareté impose donc des choix. Dans un monde où les ressources existent en
quantité limitée, les agents économiques s’organisent pour :
- l’allocation des ressources rares : utiliser ces ressources en évitant les
gaspillages
- la répartition des ressources rares : satisfaire le mieux possible les besoins
individuels et collectifs.

La science économique est l’étude des choix. Son objectif est d’étudier et de réfléchir
sur les phénomènes liés à la rareté : la production, la consommation et la répartition.
L’agent économique apparaît comme un calculateur qui mesure en permanence les
avantages que lui procure telle ou telle façon d’agir par rapport à ce que cela peut lui
coûter. L’étude des choix individuels (ménage, entreprises) relève de la
micro-économie. L’étude des choix collectifs (qui émanent principalement de l’Etat)
relève de la macroéconomie.
Ainsi le fonctionnement de l’économie peut être représenté de deux façons :

2
 l’approche microéconomique : elle s’intéresse d’abord aux acteurs (le
producteur, le consommateur) et à leurs comportements. Elle étudie ensuite
l’allocation des ressources entre les agents sous forme d’un système de marché ;
 l’approche macroéconomique : elle s’intéresse aux conditions de
fonctionnement de l’économie globale dans une problématique de régulation de
l’activité économique.

L’objectif général du cours est de permettre aux étudiants d’acquérir les notions en
économie, c'est-à-dire, de comprendre les mécanismes et faits économiques. Comme
objectifs spécifiques le cours vise à permettre aux étudiants :
- de s’approprier les concepts économiques
- d’appréhender les problèmes économiques
- de déterminer les conséquences de ces problèmes.
Il élargira également leur compréhension pour prendre en compte la diversité et la
complexité de l’économie planétaire dans laquelle nous vivons aujourd’hui.

A la fin de ce cours, les étudiants doivent être à même de tirer une nette perception et
une conscience aigues des méthodes de la science économique, des problèmes
économiques et garder à l’esprit une série de questions qui les guideront dans leurs
décisions d’agents économiques et dans l’enrichissement de leurs connaissances.

Le cours est présenté en trois parties :


- 1re partie : l’histoire de la pensée économique
- 2ème partie : l’analyse macroéconomique
- 3ème partie : l’analyse microéconomique

3
1ERE PARTIE HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE

Les classiques sont généralement considérés comme les pères fondateurs de la pensée
économique. Mais en fait, l’analyse économique existait bien avant eux. Ainsi, il s’est
développé quelques réflexions sur les questions économiques par les mercantilistes et
les physiocrates qui conduiront à la révolution du « laisser-faire » (libéralisme).

I Le mercantilisme
Le fondement du mercantilisme repose sur la doctrine selon laquelle il faut que la
balance commerciale soit toujours excédentaire.
Le commerce extérieur doit produire une rentrée importante de métaux précieux
notamment l’or et l’argent. Les mercantilistes sont des interventionnistes et des
protectionnistes
Cependant la critique essentielle est que les mercantilistes confondent l’accumulation
de la monnaie avec l’accumulation du capital. En d’autres termes, ils font une
confusion entre espèces métalliques et richesses. Ainsi, la richesse d’une nation n’est
pas seulement composée de métaux précieux mais de ses terres, ses bâtiments, ses
biens de consommation etc…
Or, toute l’argumentation mercantiliste repose sur les métaux précieux comme seules
sources de la richesse.
En conclusion, il ne peut guère y avoir aussi, en théorie, un excédent permanent de la
balance commerciale ; il est donc inutile de se soucier de la balance commerciale
uniquement pour faire une analyse économique.

II Les physiocrates
L’école physiocratique, essentiellement française, est conduite par François
QUESNAY (1694-1774), médecin du roi Louis XVI et qui portait un grand intérêt
aux questions économiques.
Les physiocrates adoptent une autre définition de la richesse que celle des
mercantilistes. François QUESNAY et ses disciples considèrent que seule la terre est
productrice de richesses. Elle seule peut fournir un produit net, c’est à dire un surplus.
L’industrie et le commerce sont considérés comme stériles mais pas inutiles.
Les physiocrates s’affichent comme les défenseurs de la propriété privée et de la
liberté économique. Ils s’opposent à une trop grande intervention de l’Etat ; cela vient
du fait qu’ils considèrent que les mécanismes économiques sont régis par des lois
naturelles.
Les physiocrates ont essayé de présenter ces mécanismes économiques sous la forme
d’un tableau économique pour mettre en évidence les inter-relations économiques
entre les différentes classes sociales.
Dans ce tableau appelé tableau économique de QUESNAY, la nation est réduite à
trois classes :
- la classe productive (ce sont les paysans travaillant la terre) ;
- la classe des propriétaires terriens et
- la classe stérile.
Il ressort du tableau qu’il existe des lois économiques qui régissent les rapports entre
les trois classes et qui gouvernent les activités économiques. Ces lois sont le reflet de
l’ordre naturel, c’est à dire que les gouvernants ne doivent pas intervenir dans cet

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ordre et doivent « laisser-faire ». Il ressort aussi que le rôle central est accordé à
l’agriculture et aux propriétaires terriens.
Notons enfin qu’avec les physiocrates commence une ère nouvelle qui consacre la
rupture avec les idéaux mercantilistes et la systématisation de l’analyse économique :
c’est l’ère de la révolution du « laisser-faire » qui sera concrétisée par Adam Smith et
les classiques.

III Les classiques


Ils représentèrent longtemps, avec Adam SMITH, Jean Baptiste SAY, David
RICARDO et John Stuart MILL, la base de la pensée économique. Leurs conceptions
peuvent se résumer en trois thèses.
 La société fonctionne comme un organisme naturel qui se règle automatiquement
grâce à la loi du marché. La recherche par les agents économiques de l’intérêt
individuel débouche automatiquement sur l’intérêt général ; il existe une « main
invisible » qui guide les passions individuelles vers le bien de tous.
 La division du travail, le libéralisme et le libre échangisme sont source de
prospérité ; c’est ce que résume la formule « laisse faire, laisse passer ».
 L’Etat ne doit surtout pas intervenir dans la vie économique mais limiter son rôle à
celui d’état gendarme qui garantit le fonctionnement normal de l’économie de
marché : police, armée, justice etc.

IV Les néo-classiques
Ils apparaissent vers 1860 autour de Carl Menger, Léon Walras , puis Alfred
Marshall. Les fondements se rapprochent de ceux des classiques : foi dans le
libéralisme, libre fixation des prix, le jeu de l’offre et de la demande, neutralité de la
monnaie. Le modèle de l’équilibre général (Walras) montre que sur l’ensemble des
marchés, et non sur un marché particulier, existe un système de prix tel, que les offres
et les demandes s’égalisent, réalisant un équilibre général de l’économie sans
chômage ni surproduction.
Ils s’éloignent cependant des classiques par rapport à la théorie de la valeur. Selon les
néoclassiques, la valeur d’un bien est fonction de son utilité et de sa rareté (valeur
d’usage), et non pas nécessairement fonction de la valeur du travail (valeur
d’échange) comme le défendent les classiques.
Les néo-classiques donnèrent aussi naissance au marginalisme, c’est-à-dire à
l’observation et aux calculs « à la marge », fondement de la science des choix
rationnels et de l’économie mathématique (maximisation sous contrainte).

V Les ultra-libéraux et les monétaristes


- Les ultra-libéraux de l’école de Vienne autour de F.A. VON HAYEK insistent sur
les choix économiques rationnels (l’individualisme méthodologique) des acteurs
économiques. C’est l’Etat et les syndicats qui perturberont l’allocation optimale des
facteurs, en introduisant des lois et règlements qui entravent le plein-emploi et la
croissance, tout en favorisant l’apparition de structures inflationnistes.
- Les monétaristes autour de l’école de Chicago de Milton FRIEDMAN (prix Nobel
en 1976) insistent aussi sur la non-intervention de l’Etat (le marché est préférable).
Ils considèrent que l’inflation est un phénomène purement monétaire et réclament une
forte stabilité dans ce domaine. La politique monétaire ne doit pas varier selon la
conjoncture, et seul le contrôle de la variation de la quantité de monnaie émise peut
limiter l’inflation.

5
L’école des anticipations rationnelles (LUCAS) estime que les agents économiques
sont capables de prévoir leur avenir rationnellement, et donc d’anticiper les résultats
des politiques économiques.
Les théoriciens de l’offre, apparus dans les années 1970 et 1980, veulent privilégier
les conditions de l’offre (investissement). A. LAFFER propose ainsi la baisse de la
pression fiscale (« trop d’impôts tue l’impôt ») qui décourage les acteurs économiques
et favorise l’évasion des capitaux ou la fraude fiscale.

VI Le marxisme
6.1. L’apport de Karl Marx (1818 – 1883)
Etudiant le capitalisme, K. MARX estime que ce système connaît une contradiction
fondamentale débouchant sur sa propre perte. En exploitant les ouvriers, les
capitalistes vont dégager un profit, la plus-value, qui sera en grande partie réinvestie,
d’autant plus qu’avec le progrès technique le capital nécessaire ne cesse de croître. La
baisse du taux de profit qui en résulte, associée à une augmentation des capacités de
production due aux réinvestissements (alors que l’exploitation du prolétariat limite les
distributions de salaires et donc de consommations), conduisent le capitalisme à sa
perte par une crise de surproduction (ou de sous-consommation).
Les ouvriers devenant de plus en plus nombreux, les conditions d’une révolution liée
à la lutte des classes sont alors réunies. L’avènement de la société communiste où
« chacun aura selon ses besoins » passera par l’étape du socialisme où « chacun aura
selon ses œuvres ».
Enfin, pour K. MARX, la valeur d’échange d’un bien se résume à la valeur du travail
et l’histoire de l’humanité à une histoire de la lutte des classes.

6.2. Les néo-marxistes


LENINE considère que l’impérialisme est le stade suprême du capitalisme. La fusion
du capital bancaire et du capital industriel formant un capital financier et la
constitution progressive de monopoles qui recherchent des débouchés à l’extérieur
entraînent une internationalisation du capitalisme et l’apparition de phénomènes de
domination conduisant à des inégalités de développement.
Les marxistes on bâti le système socialiste de l’U.R.S.S. après 1917 sur deux idées
essentielles :
- la socialisation des moyens de production ;
- la direction de l’économie par une planification obligatoire, générale (concernant
tous les domaines de la vie économique et sociale) et détaillée.
Des économistes tiers-mondistes, SAMIR AMIN OU ARGHIRI EMMANUEL, ont
analysé le sous développement avec un « centre » dominant (les pays développés) et
une « périphérie » dominée (le tiers-monde).

VII Le keynésianisme
7.1. L’apport de Keynes
John Maynard KEYNES (1883 – 1946) constate qu’en période de crise les
mécanismes naturels du marché ne fonctionnent pas. Il convient donc de créer des
mécanismes de régulation qui susciteront la reprise de l’activité économique et
assureront le plein-emploi (thèse exposée dans Théorie générale de l’emploi, de
l’intérêt et de la monnaie, 1936). Une relance de la demande effective, c’est-à-dire de
la consommation et de l’investissement, va stimuler l’économie (phénomène du
multiplicateur d’investissement), augmenter la production et donc l’emploi.

6
L’Etat, en pratiquant une politique budgétaire large, avec notamment de grands
travaux et des investissement publics, est à l’initiative de cette relance.
Par ailleurs, la monnaie n’est pas neutre, car elle n’influence pas seulement le
niveau des prix (contrairement à ce que pensent les classiques) mais également le
niveau de la production. Une politique monétaire large (baisse du taux d’intérêt et
injection de liquidités), stimule donc l’activité économique.

7.2. Les néo-keynésiens


Ils vont être influents pendant la période des Trente Glorieuses de 1944 à 1974 en
développant l’intervention de l’Etat dans le sens du développement de l’Etat-
providence.
Nicolas KALDOR va jusqu’à penser que l’on entre ainsi dans un cercle vertueux :
l’augmentation de al demande permet une augmentation de la production (économies
d’échelle) mais aussi des gains de productivité, gains qui entraînent des distributions
de nouveaux revenus qui alimenteront la demande suivante.
Les keynésiens actuels insistent sur une relance concentrée des économies mondiales
compte tenu de l’interdépendance des économies.

VIII Les autres théories


J. SCHUMPETER s’est surtout penché sur le rôle de l’innovation dans le
développement économique et l’exploitation des cycles.
F. PERROUX a principalement analysé les pouvoirs qu’exercent les agents
économiques sur les différents marchés.
J. K. GALBRAITH a proposé la théorie de la technostructure comme pouvoir dans
l’entreprise, et à estimer que le capitalisme connaît le système de la « filière
inversée », à savoir que le consommateur ne dicte plus ses choix aux producteurs,
celui-ci ayant les moyens (publicité par exemple) de l’influencer.
E. MALINVAUD est le défenseur de la théorie du déséquilibre. L’information étant
imparfaite dans nos économies et les prix des biens et les salaires étant rigides, le
rééquilibrage se fait par les quantités. Pour éviter cela, certains proposent de rendre à
nouveau les salaires flexibles et de supprimer les SMIC.

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2EME PARTIE ELEMENTS DE MACROECONOMIE

La macroéconomie est la branche de l’économie dont l’objet est de décrire et


d’analyser le comportement de l’économie dans son ensemble. Elle cherche à
expliquer l’évolution des principales grandeurs globales en vue de dégager des lois
susceptibles de guider l’action.

Les problèmes économiques comme le chômage, l’inflation, le déficit extérieur, etc.


sont macroéconomiques. Mais les phénomènes économiques sont la résultante des
millions de décisions individuelles prise par l’entrepreneur, le consommateur, le
ministre, le délégué syndical, etc. Pour appréhender ces choix microéconomiques, on
procède à une opération d’agrégation. Celle-ci consiste à regrouper dans des
grandeurs globales la multitude des opérations microéconomiques.

1. ELEMENTS DE COMPTABILITE NATIONALE

La comptabilité nationale est une représentation schématique et quantifiée de l'activité


économique d'un pays. Elle consiste en une mesure des flux représentatifs de
l'économie d'un pays pendant une période donnée, en général, une année.

La comptabilité nationale prend en compte de nombreuses informations, contenues


dans les documents comptables des entreprises d'une part, mais aussi dans les rapports
des institutions administratives. La comptabilité nationale classe ainsi les différents
agents économiques en catégories, les secteurs institutionnels, afin de recenser au
mieux les différentes informations relatives à l'économie.

Les comptes nationaux permettent de comprendre les évènements passés et présents et


faire des extrapolations sur l’avenir par le biais des mesures statistiques des agrégats
(indicateurs macroéconomiques) les plus importants. Ils fournissent une évaluation de
l’ensemble des activités économiques. Ils permettent aussi les comparaisons
internationales en terme de niveau de développement entre pays.

1.1. Les agents économiques et secteurs institutionnels

Un agent économique (ou unité institutionnelle) est défini comme étant une personne
physique (le ménage par exemple) ou morale (l’entreprise ou l’administration
publique par exemple) qui participe à l’activité économique d’un pays. Ces unités
institutionnelles doivent exercer des opérations économiques pendant un an au moins
sur le territoire économique national.

Les différents agents économiques (ou unités institutionnelles) sont regroupés dans
différents ensembles baptisés secteurs institutionnels. Ils constituent les unités de base
de la comptabilité nationale.

Les unités institutionnelles (UI) ayant la même activité principale (fonction


économique principale) et la même source principale de revenu sont regroupées en
secteurs institutionnels (SI).

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On distingue les secteurs institutionnels suivants :

 les ménages
 les sociétés et quasi sociétés non financières (SQS-NF)
 les sociétés d’assurance
 les sociétés financières (SF)
 les administrations publiques (APU)
 les administrations privées ou institutions sans but lucratif au service des ménages
(ISBLSM)
 le Reste du Monde (RDM)

1.2. Les opérations économiques

Il existe trois types d’opérations économiques.

1.2.1. Les opérations sur biens et services

Il s'agit de l'ensemble des opérations qui concernent la création et l'utilisation des


biens et des services. Parmi elles on distingue :

 la production,.
 la consommation,
 l'investissement,
 les opérations avec l'extérieur (c'est-à-dire les importations et les exportations de
biens et de services).

La comptabilité nationale utilise le « tableau entrées-sorties » (TES) qui décrit


l’équilibre des opérations sur biens et services pour toutes les branches de l’économie.
On entend par branche l’ensemble des unités de production qui fabriquent un même
produit. Ainsi le TES permet pour chaque branche et pour l’ensemble de l’économie,
de faire ressortir un équilibre entre les emplois et les ressources de la branche. Sa
structure repose sur une division par branches et par produits. Il constitue un outil
utile aux comptables nationaux.

Egalité de base Ressources = emplois


Ressources = (P) + (M)
Emplois = (CI) + (CF) + FBCF + (VS)+ (X)
Le TES présente l’équilibre ressources - emplois (qui est toujours vérifié):
P + M = CI + CF + FBCF + VS+ X

Avec P : production , M : importation ; CI : consommation intermédiaire ; CF :


consommation finale ; FBCF : formation brute de capital fixe ; X : exportation ; VS :
variation des stocks.

1.2.2. Les opérations de répartition

Ce sont les opérations par lesquelles la valeur ajoutée créée par la production est
distribuée entre les salariés, les propriétaires d'entreprises et les administrations
publiques (répartition primaire), puis redistribuée du fait de l'action des
administrations publiques (répartition secondaire ou redistribution)

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1.2.3. Les opérations financières

Les opérations financières représentent les engagements pris par les agents
économiques les uns envers les autres, en contrepartie de monnaie ou de produits. Par
exemple les prêts faits par certains représentent des emprunts pour les autres. La
comptabilité nationale retrace ces opérations entre les principaux secteurs
institutionnels dans le cadre du TOF "tableau des opérations financières".

1.3. Le circuit économique


Entre les agents circulent des flux réels (biens, services) et des flux monétaires de
contrepartie. Le circuit économique schématise les relations entre agents. Il retrace les
mécanismes qui permettent d’écouler la production, de déterminer les revenus et les
dépenses qui à leur tour alimentent le produit national.

Le circuit est équilibré si la totalité du revenu global est dépensée. D’un point de vue
comptable, l’égalité entre la demande et l’offre est toujours réalisée. Les ressources
des agents sont égales aux emplois.

Notons par ailleurs que les économies nationales sont actuellement des économies
ouvertes : on observe entre les différentes économies nationales des flux de biens et
services, des flux de revenus et des flux de capitaux grâce aux échanges extérieurs.
Les économies nationales sont ainsi plus dépendantes les unes des autres.

1.4. Calcul de quelques agrégats économiques : le Produit Intérieur Brut


(PIB) et le Produit National Brut (PNB)
1.4.1. Le Produit Intérieur Brut PIB

La comptabilité nationale prend en compte de nombreux indicateurs


macroéconomiques, dont le plus important est le PIB (Produit intérieur brut), qui
correspond à la valeur totale de la production interne de biens et services dans un pays
donné au cours d'une année.

Le PIB est un indicateur macroéconomique nommé agrégat, c’est-à-dire une grandeur


globale qui mesure l'activité économique.

Il est possible de proposer trois approches (ou optiques) de calcul du PIB

 L’optique de la production :

PIB = somme des Valeurs Ajoutées (VA) marchandes et non marchandes + Taxe sur
la Valeur Ajoutée (TVA) + Droits de Douanes (DD)

 L’optique des revenus :

PIB = RS+EBE+T(Y,M) - SE, avec RS = rémunération des salariés,


EBE = 'Excédent brut d'exploitation, SE = subventions d’exploitation et
T(Y,M) = impôts liés à la production (Y) et aux importations (M)

10
 L’optique des dépenses :

PIB=CF+I+(X-M), avec CF la consommation finale, I l’investissement, X les


exportations, et M les importations.

1.4.2. Le Produit National Brut

Le PIB ne doit pas être confondu avec le PNB qui est la somme des revenus primaires
reçus effectivement par les agents économiques d'une même nationalité, qu'ils soient
situées sur le territoire ou non.

On a ainsi la relation :

PNB = PIB + revenus des facteurs en provenance de l'extérieur - revenus des facteurs
versés à l'extérieur.

APPLICATIONS

On dispose des informations suivantes relatives à l’économie du GONDOUANA


pour l’année 2012 : Impôts sur la production et l’importation (T) = 242,2 ;
Consommation Finale (CF) 1243,2 ; Exportations (X) = 401,9 ; Variation des stocks
(Δsk) = +44 ; Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) = 250,8 ; Valeur Ajoutée (VA)
= 1395,3 ; Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) = 102 ; Importations (M) = 382,6 ;
Rémunération des Salariés (RS) = 821,2 ; Subventions d’Exploitation (SE) = 30,4 ;
Excédent Brut d’Exploitation (EBE) = 524,3

1. L’équilibre des Ressources et des Emplois est il assuré ? Sinon l’établir.


2. Quel diagnostic peut-on porter sur le commerce extérieur de cette économie en
2012 ?
3. Calculer le PIB du GONDOUANA selon les optiques possibles en 2012
4. Le service des statistiques du GONDOUANA fait les prévisions suivantes pour
l’année 2013 : hausse du PIB de 3% et des importations de 2%.

2. LA FONCTION DE CONSOMMATION
La fonction de consommation traduit la relation existant entre l’évolution de la
consommation globale de l’ensemble des ménages et le revenu disponible de ces
ménages.
Pour Keynes, le revenu Y se partage entre la consommation C et l’épargne S. Le
rapport C/Y est appelé propension moyenne à consommer.
On appelle propension marginale à consommer c, la variation de consommation
induite par une variation du revenu :
La fonction de consommation repose sur la « loi psychologique fondamentale » :
quand le revenu augmente, la consommation augmente aussi, mais moins que
proportionnellement au revenu.
La fonction de consommation s’écrit : C = cYd + Co
Avec c, propension marginale à consommer, Yd, le revenu disponible et Co la
consommation incompressible, indépendante du revenu.

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3. LA FONCTION D’EPARGNE
L’épargne consiste à renoncer à une consommation immédiate en vue d’une
consommation future. Elle constitue la partie non consommée du revenu.

3.1. Les formes d’épargne


L’épargne peut être répartie entre plusieurs emplois :
- l’épargne non financière : assimilée à l’investissement immobilier ;
- l’épargne financière thésaurisée : épargne liquide (espèces et comptes à vue),
conservée par les ménages et retirée du circuit économique.
- l’épargne financière placée : épargne confiée au système financier, elle permet
d obtenir un revenu.

3.2. Les motifs d’épargne


On peut observer plusieurs motivations à l’épargne :
- l’épargne de précaution
- la constitution d’un patrimoine :
- la spéculation
- la liquidité : la monnaie constitue une réserve de valeur et le moyen d’acquérir
tout bien offert sur un marché.
On peut déduire de la relation entre le revenu et la fonction de consommation, la
fonction d’épargne/ Yd = C+S ce qui donne S = Yd – C = sYd – Co

Applications :

Application 1
Soient, pour les six dernières années, les données (mesurées en unités monétaires) du
tableau ci-dessous :

Années Consommation Revenu disponible


1 450 500
2 458 510
3 466 520
4 474 530
5 482 540
6 490 550

1. Montrez que les données du tableau ci-dessus confirment la fonction de


consommation keynésienne.
2. Donnez l’expression algébrique de cette fonction.
3. En déduire l’expression de la fonction d’épargne

Application 2
Soit une économie dont le revenu national Y = 500 est partagé en deux sous
ensembles : Y1, revenu des salariés et Y2, revenu des capitalistes. Les premiers ont
respectivement une propension moyenne et marginale à consommer de 0,95 et de
0,90 ; les seconds respectivement de 0,75 et 0,70.
1. Sachant que la part des salariés dans le revenu national est de 4/5, déterminer les
fonctions de consommation de ces deux groupes sociaux (hypothèse keynésienne).
2. En déduire la fonction de consommation de l’ensemble de l’économie.

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4. LE CAPITAL TECHNIQUE ET L’INVESTISSEMENT

4..1. Le capital

Le capital technique est composé de l’ensemble des biens utilisés pour produire des
biens et des services. Il comprend :
 des biens détruits au cours du processus de production (les capitaux
circulants),
 et des biens durables utilisés au cours de plusieurs cycles de production qui se
déprécient dans le temps par une usure ou obsolescence (les capitaux fixes ou biens
d’équipement).

4.2. L’investissement

 L’investissement matériel
La formation du capital est réalisée par l’investissement matériel.
L’acquisition de biens nouveaux pour accroître le capital constitue l’investissement
brut (appelé aussi formation brute de capital fixe). L’investissement net tient compte
de la dépréciation du stock de capital évaluée par l’amortissement.

 L’investissement immatériel
Certaines dépenses sont considérées comme des investissements de par leur effet sur
la capacité de production de l’entreprise. On les appelle investissements immatériels
(dépenses de recherche-développement, de formation, de marketing, achats de
brevets, de logiciels…).

- Les différentes formes d’investissement


On distingue les investissements selon leurs effets attendus sur la structure productive
de l’entreprise :
 les investissements de capacité accroissent la capacité de production ;
 les investissements de remplacement renouvellent le capital usé ou obsolète ;
 les investissements de productivité ou de rationalisation permettent d’accroître
l’efficacité du travail.

5. LA MONNAIE
La nécessité de la monnaie est apparue avec le développement des échanges. Les
instruments de paiement ont évolué peu à peu pour faciliter ces échanges. La monnaie
est créée par les banques pour répondre aux besoins de financement des agents
économiques.

5.1. Les fonctions de la monnaie


La monnaie a trois fonctions. Elle est :
- principalement un instrument d’échange : elle permet d’acquérir n’importe quel bien
ou service et facilite les échanges ; elle se substitue au troc et permet la multiplication
des échanges.
- un étalon de mesure : elle permet de mesurer la valeur et de comparer tous les biens
entre eux ;

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- une réserve de valeur : elle permet de différer les achats.
La monnaie est un actif parfaitement liquide c’est-à-dire immédiatement disponible
pour l’échange sans coût de transformation. Elle permet à son possesseur d’acquérir
n’importe quel bien, à tout moment.

5.2. Les formes de la monnaie


L’acceptation par tous de la monnaie suppose une confiance dans la monnaie.
Cependant, son utilisation doit être commode et sûre. Ces principes ont conduit à une
succession de formes monétaires.
- La monnaie métallique
Constituée de métaux précieux (or, argent), la monnaie a une valeur en elle-même,
mais les stocks disponibles sont incompatibles avec le développement des échanges.
- La monnaie fiduciaire
La monnaie fiduciaire constitue une forme dématérialisée de la monnaie. Elle n’a pas
de valeur propre et elle revêt deux aspects :
- les billets de banque,
- la monnaie scripturale, c’est-à-dire créée par les banques par un simple jeu
d’écriture.
Elle s’est particulièrement développée grâce à la facilité d’utilisation des instruments
qui en permettent la circulation c’est-à-dire le chèque, le virement, la carte de crédit et
plus généralement la monnaie électronique.

5.3. La création monétaire

- Le rôle de la Banque centrale


La Banque centrale a pour rôle essentiel d’émettre la « monnaie Banque centrale » qui
assure la liquidité des banques commerciales. Elle leur permet de faire face aux
demandes de billets de banque des agents et surtout de régler leurs soldes
interbancaires. En effet, en offrant un crédit, chaque banque crée sa propre monnaie.
Toute banque commerciale a besoin, pour ses échanges avec les autres banques, de la
monnaie créée par la Banque centrale.
La banque centrale dispose alors d’un moyen de contrôle de la création monétaire des
banques commerciales.
- Le rôle des banques commerciales
Les banques commerciales créent de la monnaie quand elles octroient un crédit aux
entreprises, aux ménages ou à l’Etat. La création monétaire est donc liée au
financement de l’activité économique.

5.4. La masse monétaire et ses contreparties

La masse monétaire se définit comme la quantité de monnaie en circulation. Elle est


constituée de l’ensemble des encaisses des agents non financiers.
Les contreparties de la masse monétaire sont les sources de la création monétaire. La
création de monnaie s’effectue lors de trois opérations :
- Les crédits accordés aux ménages et aux entreprises, appelés aussi créances
sur l’économie, qui dépendent des besoins de financement des agents de leurs choix
de mode de financement (recours ou non au crédit bancaire) ;
- Les crédits accordés à l’Etat, appelés aussi créances sur l’Etat, qui couvrent les
besoins de financement de l’Etat et évoluent donc en fonction du déficit budgétaire ;

14
- Les achats de devises à un agent économique, appelés aussi les créances sur
l’extérieur, qui sont constituées des devises détenues par les banques et évoluent en
fonction du solde des transactions courantes et des mouvements de capitaux à court et
long terme des agents non financiers.

5.5. La politique monétaire


La politique monétaire doit permettre de fournir à l’économie les liquidités
nécessaires à une croissance sans inflation. L’objectif prioritaire de la politique
monétaire est donc la stabilité des prix..
Les autorités se fixent deux objectifs intermédiaires : le contrôle de la progression de
la masse monétaire et la stabilité de la monnaie.

15
3EME PARTIE : ELEMENTS DE MICROECONOMIE
La science économique est l’étude des choix. Son objectif est d’étudier et de réfléchir
sur les phénomènes liés à la rareté : la production, la consommation et la répartition.

L’agent économique apparaît comme un calculateur qui mesure en permanence les


avantages que lui procure telle ou telle façon d’agir par rapport à ce que cela peut lui
coûter. L’étude des choix individuels (ménage, entreprise) relève de la micro-
économie.

L’approche microéconomique s’intéresse d’abord aux agents économiques et


analyse leurs comportements individuels. Elle étudie ensuite l’allocation des
ressources entre les agents sous forme d’un système de marché.

I. THEORIE DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR


Le consommateur retire de la satisfaction ou de l’utilité de la consommation d’un bien
ou d’un service. Puisque tous les biens qu’il désire acquérir ont une utilité, comment
va-t-il se comporter dans ses choix avec son revenu ? C’est ce que la théorie du
comportement du consommateur cherche à expliquer.
Les hypothèses de base de la théorie sont les suivantes. :
- le consommateur est rationnel et recherche le maximum d’utilité
(homooeconomicus) ;
- le consommateur dispose d’un revenu limité pour l’achat des biens ;
- la totalité du revenu du consommateur est affectée à l’achat des biens.

Ces hypothèses étant faites comment, le consommateur va-t-il procéder dans le choix,
bien et quantité, pour obtenir le maximum d’utilité avec un revenu limité ? Deux
approches ont été proposées pour répondre à cette question :

- l’approche cardinale, la plus ancienne, qui suppose que les utilités retirées par
l’agent économique de la consommation des biens sont quantifiables
- l’approche ordinale qui suppose par contre qu’il n’est pas nécessaire de
pouvoir mesurer les utilités. L’important c’est que le consommateur soit en mesure
de déterminer son ordre de préférence en comparant plusieurs ensembles de biens.

1.1. Approche cardinale ou approche selon les utilités

Pour déterminer l’équilibre du consommateur c’est à dire la maximisation de l’utilité


totale sous la contrainte du revenu nous allons supposer que l’utilité est mesurable
comme l’indique le tableau ci-après

16
Tableau : Utilité retirée de la consommation d’un bien mesurée en unités d’ »utils ».

Quantité du bien X Utilité totale en « utils » Utilité marginale en « utils


0 0
1 4 4
2 14 10
3 20 6
4 24 4
5 26 2
6 26 0
7 24 -2

1.1.1. L’utilité totale et l’utilité marginale.

Le tableau illustre les relations entre, d’une part, la quantité acquise du bien X, et
d’autre part, l’utilité totale ou l’utilité marginale qui en découlent.
L’utilité totale se définit comme la satisfaction retirée de l’acquisition d’une quantité
x du bien X. Elle est fonction de la quantité x du bien X que le consommateur acquit.
On peut ainsi définir pour le produit X une fonction d’utilité du consommateur de la
forme : UT = f(x) = U(x)

On remarque sur le tableau que lorsque la quantité consommée du bien X augmente,


l’utilité totale augmente aussi également, mais d’une manière non proportionnelle.
Lorsque le consommateur a atteint la satiété (colonne 2 : 26 « utils » correspondant à
5 ou 6 unités), l’utilité totale n’augmente plus : l’utilité marginale est égale à zéro.
Des acquisitions supplémentaires du bien X entraîne plus d’inconvénients que
d’avantages c’est à dire une « désutilité » (Um = - 2).

C’est l’utilité marginale et non l’utilité totale qui explique la valeur relative des biens,
l’utilité marginale dépendant de la rareté relative des biens.
L’utilité marginale (Um) est donc définie comme étant la variation de l’utilité totale
(UT) consécutive à la consommation d’une unité supplémentaire d’un bien.
U T dU T
Mathématiquement elle est égale à : 
x dU x
1.1.2. L’équilibre du consommateur
Le problème du consommateur est posé en ces termes :quels biens acheter et en
quelles quantités avec un revenu monétaire limité pour obtenir le maximum de
satisfaction ?
En faisant l’hypothèse de deux biens, X et Y, avec respectivement des prix Px et Py et
un revenu R, le critère de maximisation de l’utilité totale est :

Umx Umy Umx Px


 soit  avec R  xPx  yPy
Px Py Umy Py
Ce critère peut être étendu à plusieurs biens.

17
APPLICATION
Un étudiant de première année Doit consomme chaque jour deux biens X et Y dont les prix
unitaires sont respectivement Px = 20F et Py = 25F. Cet étudiant dispose d’un revenu
R = 250F qu’il dépense entièrement à l’achat des deux biens. On dispose en plus des
informations suivantes

Quantité 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
de X ou Y
UmX 120 100 90 85 80 75 70 65 60 55 40 20
UmY 160 140 130 120 110 100 90 80 70 60 50 40

Déterminer les quantités de X et de Y qui maximisent l’utilité de l’étudiant.

1.2. Approche ordinale ou approche selon les courbes d’indifférence

C’est Vilfredo Pareto (1906) qui a proposé une approche ordinale des préférences du
consommateur qui a permis la détermination de l’équilibre du consommateur à partir
des courbes d’indifférence.
Dans la théorie du comportement du consommateur selon l’approche ordinale ou des
courbes d’indifférences les postulats de base sont ceux de la nationalité et de la non-
satiété du consommateur.

1.2.1. Les courbes d’indifférence


Une courbe d’indifférence est le bien géométrique des combinaisons de biens - ou des
ensembles de biens qui procurent au consommateur un même niveau de satisfaction
ou un même niveau d’utilité totale.
Les courbes d’indifférence présentent les caractéristiques suivantes :
. elles ne peuvent pas se couper.
. elles ont une pente négative dans le cas général.
. elles sont convexes.

1.2.2. Le taux marginal de substitution (TMS)

Dans l’espace des biens X - Y, différentes combinaisons de biens peuvent donner le


même niveau d’utilité. Cela signifie qu’un bien peut parfois être substitué à un autre
dans une quantité telle que le consommateur se retrouve aussi satisfait qu’auparavant.
Le taux marginal de substitution mesure la proportion dans laquelle le consommateur
désire substituer un bien à un autre tout en gardant la même satisfaction.
Le TMS est égal au rapport des utilités marginales des deux biens X et Y.
Umx
Ainsi on a : TMSx à y 
Umy
1.2.3. La droite de budget et l’espace de budget

Tout consommateur aimerait consommer le maximum de biens dont il désire. Mais il


ne le peut pas parce que le revenu dont il dispose, par période de temps, est limité.
Appelons ce revenu R.

La droite de budget représente l’ensemble des couples de biens qui peuvent être
achetés lorsque la totalité du revenu est dépensé.

18
En considérant non seulement le cas où la totalité du revenu est dépensée mais aussi
le cas où seule une partie est dépensée, on obtient ce qu’on appelle l’espace de budget
qui est une surface comprise entre la droite de budget et les deux axes de
coordonnées.
L’espace de budget représente l’ensemble de tous les couples de biens qui peuvent
être achetés lorsque tout ou partie du revenu monétaire est dépensé*

1.2.4. L’équilibre (ou optimum) du consommateur

Le consommateur sera à l’équilibre, lorsque, compte tenu de la droite de budget (ou


de la contrainte budgétaire) il atteint la courbe d’indifférence la plus élevée.

Maximisation de l’utilité sous la contrainte du revenu : solution par la méthode de


Lagrange

Mathématiquement le problème à résoudre est le suivant :


Max U(x,y) avec R = x Px + y Py

Le Lagrangien de ce problème est :

L (x, y, ) = U (x, y) +  (R - x Px – yPy) où  est le multiplicateur de Lagrange.

On détermine les conditions du 1er ordre et à l’équilibre, le TMS (rapport des utilités
marginales) est égale au rapport des prix des biens.

APPLICATION
La fonction d’utilité d’un consommateur est de la forme U (x,y) = 3xy, où x et y
désignent les quantités consommées de deux biens X et Y. Le consommateur dispose
d’un revenu R = 1000F et les prix respectifs des biens X et Y sont Px = 10F et
Py = 20F.
En utilisant la méthode de Lagrange déterminer l’équilibre du consommateur c'est-à-
dire les quantités de biens qui maximisent son utilité.

1.2.5. Réactions du consommateur aux variations du revenu monétaire et du


prix des biens
En général il y’a quatre principaux facteurs de la demande d’n bien : le revenu
monétaire du consommateur, le prix du bien, le prix des autres biens et les goûts ou
préférences du consommateur.

1.2.5.1. Variations du revenu monétaire - Courbe de consommation-revenu et


Courbe d’ENGEL.

- La courbe de consommation - revenu

La courbe de consommation-revenu est le lieu géométrique des points d’équilibre du


consommateur lorsque le revenu varie les prix des biens demeurent constants. Elle
indique les combinaisons d’équilibre de X et de Y achetés à différents niveaux de
revenu, les prix nominaux restant constants.

19
- La courbe d’ENGEL

La courbe consommation-revenu peut servir à l’obtention des courbes d’ENGEL pour


chaque bien.
Une courbe d’ENGEL est une fonction qui relie les quantités demandées d’un bien à
l’équilibre au revenu monétaire. Ernst ENGEL était un statisticien allemand du 19e
siècle ..

- Courbes d’Engel et élasticité-revenu de la demande.

L’élasticité - revenu mesure la sensibilité de la demande aux variations du revenu.


Elle est égale à la variation proportionnelle de la demande d’un bien divisée par la
variation proportionnelle du revenu.

Les élasticités-revenu sont utilisées pour la classification des biens en biens normal,
supérieur ou inférieur.

1.2.5.1. Variations du prix - Courbe de consommation prix et Courbe de


demande.

- La courbe de consommation –prix

La courbe de consommation prix est le lien géométrique des points d’équilibre du


consommateur résultant de variations du rapport des prix, le revenu monétaire
demeurant constant

- La courbe de demande

La courbe de demande d’un bien relie les quantités d’équilibre achetées au prix du
marché de ce bien, le revenu monétaire et les prix des autres biens étant maintenus
constants

La forme de la courbe de demande traduit un principe important connu sous le nom


de loi de la demande qui veut que les quantités demandées d’un bien varient en sens
inverse de son prix.

- L’élasticité prix de la demande.

Elle mesure la sensibilité de la demande d’un bien face aux variations de son prix
(élasticité prix directe) ou aux variations du prix d’un autre bien (élasticité prix
croisée)

L’élasticité prix- directe permet de caractériser la demande : demande élastiqué,


demande inélastique et demande à élasticité unitaire.

L’élasticité prix croisée permet de mettre en évidence le lien qu’il ya entre les biens :
biens substituables, complémentaires ou indépendants.

20
II. THEORIE DU COMPORTEMENT DU PRODUCTEUR

Les entreprises produisent et vendent à des consommateurs ou à d’autres entreprises


des biens ou des services. On peut donc dire que le fait de l’entreprise, c’est la
réalisation d’une production qui se définit dans un sens général comme étant la
création de tout bien ou service que les gens achètent. La production nécessite
l’utilisation de facteurs de production très variés. Ces facteurs sont regroupés en
« travail », « capital » et « matières premières »

L’analyse micro-économique ramène tous les facteurs de production en facteur


travail, noté L (mesuré en nombre d’heures, de jours, de semaines etc. ou en nombre
d’employés) et en facteur capital noté K (équipements, machines, terrains, bâtiments
etc.) .

Les facteurs de production sont classés en facteurs fixes et facteurs variables. De plus,
ils présentent plusieurs caractéristiques. En effet, ils peuvent être : divisibles,
adaptables et substituables.
La distinction, facteur fixe et facteur variable, dans la classification des facteurs de
production doit être rapprochée aux notions de court terme (période de temps au cours
de laquelle la quantité d’un ou de plusieurs facteurs de production est fixe). et de
long terme (période de temps au cours de laquelle tous les facteurs de production sont
variables).

La théorie de la production cherche à analyser la façon dont l’entrepreneur, pour un


« état donné de l’art » ou de la technologie, combine différents facteurs de
productions pour obtenir un produit d’une manière économiquement efficace.
Par ailleurs notons que ce sont les coûts des facteurs ou plus précisément le coût
relatif de production d’un produit donné au moyen de différentes combinaisons de
facteurs de production qui déterminent l’organisation de la production.
La théorie des coûts cherche ainsi à analyser les coûts de production : comment se
forment les coûts lorsqu’on connaît la fonction de production, comment varient les
coûts dans le court et le long terme etc. Elle permet ainsi de déterminer l’offre de
l’entreprise.

Dans la théorie de la production, nous allons envisager dans un premier temps la


production avec un facteur de production variable (les autres demeurant fixes) et dans
un second temps la production avec plusieurs facteurs de production variables. Pour la
commodité de l’analyse, on considérera dans ce dernier cas deux facteurs de
production variables.

2.1. La production avec un facteur de production variable


La fonction de production est définie dans le court terme. Elle donne la production
totale (ou maximum) que l’on peut obtenir à partir de différentes quantités du facteur
variable pour une quantité donnée de facteurs fixes.

2.1.1. Produit total, produit moyen et produit marginal


Considérons une entreprise qui produit un bien Q à partir de deux facteurs de
production L et K. le facteur variable est L et le facteur fixe K noté K0

21
- La fonction de production qui s’écrit :Q = f(L, K0 )) définit le produit total PT

- Le produit moyen (PM) est égal au produit total divisé par la quantité de facteur de
PT Q( L, K ) Q( L, K 0 )
production utilisée pour obtenir ce produit soit PM L   
L L L
- Le produit marginal (Pm) d’un facteur de production est égal à l’accroissement du
produit total imputable à l’utilisation d’une unité supplémentaire du facteur de
Q dQ
production variable, le facteur fixe restant inchangé. On a : PmL  
L dL
APPLICATIONS
1. Compléter les données du tableau.
Nombre de travailleurs (L) Produit Total (PT) Produit moyen (PML) Produit marginal (PmL)
1 20
2 48
3 90
4 30
5 28
6 26
7 12
8 0
9 -4
10 -8

2. On note K et L les quantités de capital et de travail nécessaires à la production


d’une unité de bien Q. La fonction de production s’écrit Q = L + K1/2.
 On suppose que K est fixé : K= K0 = 8. Interpréter cela économiquement
 Quelle est la quantité de travail que l’entreprise devra employer pour dégager un
niveau de production Q = 100 ?

2.1.2. : La loi des rendements décroissants


L’évolution du produit marginal (application 1) traduit un principe important en
économie appelé loi des rendements décroissants.
Cette loi s’énonce ainsi : « lorsque l’on accroît l’utilisation d’un facteur de
production variable, la quantité des autres facteurs étant fixe, on atteint un point au
delà duquel le produit marginal décroît ».

2.2. La production avec deux facteurs de production variables


Avec deux ou (n) facteurs variables on raisonne dans le long terme. Les définitions
des notions de produit total, produit moyen et de produit marginal restent valables.

2.2.1 : Les isoquants ou courbes d’isoproduit


Un isoquant représente les différentes combinaisons de facteurs de production qui
conduisent au même niveau de production.
Pour apprécier la part du K dans le processus de production, on recourt à la notion
d’intensité capitalistique ou intensité en capital. L’intensité capitalistique est le
rapport du nombre d’unités de K au nombre d’unités de travail L:

Les isoquants qui ont les mêmes caractéristiques que les courbes d’indifférence du
consommateur :
- leur pente est négative
- ils sont convexes par rapport à l’origine des axes
- deux isoquants ne se coupent jamais.

22
2.2.2 Le taux marginal de substitution technique TMST

La proportion dans laquelle on peut substituer les facteurs de production est donnée
par le taux marginal de substitution technique. Il mesure la réduction dans l’utilisation
d’un facteur de production, lorsque l’autre facteur est augmenté d’une unité, qui est
juste nécessaire au maintien d’un même niveau de production.
Ainsi le taux marginal de substitution technique de K à L indique la quantité de
capital qu’une entreprise doit abandonner lorsqu’elle augmente le travail d’une unité,
tout en maintenant constant son niveau de production.

On peut démontrer que le taux marginal de substitution technique de K à L est égal


PmL
au rapport des productivités marginales : TMSTK à L 
PmK

2.2.3. Les isocoûts


L’entreprise achète deux facteurs de production, le travail et le capital, aux prix
unitaires respectifs de w et r
La dépense totale ou coût total de production est donnée par CT = wL + r K.
w C
Pour un coût donné égal à CT on peut écrire : K   L  T
r r
Cette égalité peut être représentée par une droite appelée droite d’isocoût : elle
représente l’ensemble des combinaisons de facteurs qui conduisent au même coût de
production.

2.2.4. Le choix de la combinaison optimale des facteurs : l’équilibre ou optimum


de l’entreprise
L’objectif de l’entreprise ou du producteur est de réaliser le profit le plus élevé
possible, le profit étant défini comme la différence entre le chiffre d’affaires et le coût
des facteurs de production achetés par l’entreprise. On note  = PQ - CT

Le problème de l’entreprise est de choisir la combinaison des facteurs de production


(combinaison optimale) qui lui permettre de maximiser le profit compte tenu des
contraintes techniques que résume la fonction de production ou le coût total.

Ainsi, deux versions alternatives correspondant au principe de rationalité et


conduisant au même résultat (maximum de profit) permettent à l’entreprise de
procéder au choix de la combinaison optimale :
- soit le coût total CT étant donné, elle cherche à maximiser la production.
- soit le volume de production étant donné, elle cherche à minimiser le coût total

On peut déterminer la combinaison optimale des facteurs de production en utilisant la


méthode de Lagrange.

APPLICATION
La production d’un bien Q est assurée à l’aide de deux facteurs de production K (le
capital) et L (le travail). La fonction de production de l’entreprise est de la forme
suivante Q = 2LK. L’entreprise connaît la forme de son équation de coût :
CT = 9L + 4K, où CT représente le coût total, 9 le coût d’une unité de travail et 4 le
coût d’une unité de capital.

23
1. Sachant que l’entrepreneur est rationnel, déterminer la valeur de la quantité de
chaque facteur demandée pour mettre en œuvre une production Q = 100.
2. Ayant effectué le calcul des quantités optimales de facteurs, l’entrepreneur
constate qu’il est dans l’impossibilité de dégager la somme nécessaire pour
couvrir le coût total de la production Q = 100. Il ne dispose que d’un budget
CT = 504. Compte tenu de cette contrainte, quelles seront les quantités optimales
de facteurs K et L ?

2.2.5. Le sentier ou chemin d’expansion de l’entreprise


En joignant les différents points d’équilibre de l’entreprise, on obtient le chemin ou
sentier d’expansion de l’entreprise qui est analogue à la courbe de consommation -
revenu du consommateur. Le sentier d’expansion est donc le lieu géométrique des
points d’équilibre du producteur lorsque la production ou la dépense totale varie, les
prix des facteurs demeurant constants.

2.2.6. Les rendements d’échelle et les fonctions homogènes.

Les rendements d’échelle ou rendements dimensionnels sont liés à l’échelle de


production de l’entreprise. Ils permettent de voir comment varie la production lorsque
les quantités utilisées des facteurs de production varient dans la même proportion.
Comment la production va-t-elle évoluer si on envisage par exemple un doublement
de l’ensemble des quantités de facteurs.
Trois cas de figure sont possibles :
- La production double également c’est à dire qu’elle augmente exactement dans la
même proportion. On dira que les rendements d’échelle sont constants ou que les
rendements sont constants à l’échelle c’est à dire que quelque soit la dimension des
opérations de production leur efficacité reste la même.

- La production fait plus que doubler c’est à dire qu’elle augmente dans une
proportion plus grande que celle des facteurs de production. On dira que les
rendements d’échelle sont croissants ou que les rendements sont croissants à l’échelle
c’est à dire que l’efficacité de la production augmente avec la taille des unités de
production. On dit encore qu’il y a des économies d’échelle.

- La production fait moins que doubler c’est à qu’elle augmente dans une
proportion moindre que celle des facteurs de production. On dira que les rendements
d’échelle sont décroissants ou que les rendements sont décroissants à l’échelle. Il y a
des «déséconomies » d’échelle.
Mathématiquement, si les facteurs de production s’accroissent dans la même
proportion avec Q = f (K,L)
Les rendements d’échelle sont constants si : f ( K, L) =  f(K,L)
Les rendements d’échelle sont croissants si : f ( K, L) >  f(K,L)
Les rendements d’échelle sont décroissants si f ( K, L) <  f(K,L)

Il y a des formes particulières de rendements d’échelle qui sont étudiées en économie.


ce sont les fonctions homogènes. Une fonction à plusieurs variables Z = f(x,y) est
dite homogène de degré k si l’on a : f ( x, y) =  k f(x,y)   >0

Une fonction homogène de degré k est à rendements d’échelle décroissants constants


et croissants si k prend respectivement les valeurs suivantes

24
k < 1 rendements décroissants à l’échelle
k = 1 rendements constants à l’échelle
k > 1 rendements croissants à l’échelle

APPLICATION : dire pour chacun des cas suivants si la fonction est homogène et en
déduire éventuellement la nature des rendements d’échelle : a) Q (L, K) = 2LK ;
b) Q (L, K) = L0,4K0,5 et c) Q(L, K) = L1/3K2/3.

2..3. Les coûts de production


Compte tenu de la combinaison optimale des facteurs, on peut déterminer le coût total
des facteurs CT nécessaire pour produire la quantité Q. Le coût total comprend des
coûts explicites et des coûts implicites.

Les coûts explicites correspondent au prix que l’entrepreneur doit payer pour obtenir
les ressources utilisées pour la production. L’entrepreneur peut comparer les revenus
de ses ventes avec le coût de ces ressources et déterminer l’existence éventuelle d’un
profit comptable.

Pour mener son affaire l’entrepreneur a investi du temps et de l’argent et ces


ressources peuvent être utilisées ailleurs, soit dans un autre domaine de la production,
soit dans l’achat de titres ou encore l’entrepreneur aurait pu choisir un emploi salarié
chez un autre entrepreneur. Ces ressources doivent être estimées selon la valeur
qu’elles pourraient procurer si elles étaient employées de la meilleure façon possible.
L’usage alternatif possible des ressources de l’entrepreneur fait qu’il assume des coûts
appelés coûts implicites associés à la production d’un bien. Les coûts implicites
représentent donc les sommes qui auraient pu être gagnées dans le cas du meilleur
usage concurrent du temps et de l’argent de l’entrepreneur. Ils se rapportent à la
notion de coût d’opportunité.

La prise en compte des coûts explicites et des coûts implicites permet de déterminer le
profit purement économique. Le profit purement économique est obtenu dans la
production d’un bien si, et seulement si, les recettes totales dépassent la somme des
coûts explicites et implicites.
Par ailleurs tout comme la fonction de production, la fonction de coût total peut
s’analyser à court terme et à long terme
Par exemple court terme, on peut distinguer les types de couts suivants :
- le Coût Total (CT) qui est la somme des Coûts Fixes (CF) et des Coûts Variables
(CV) de production. On a donc : CT = CF + CV
- le Coût Moyen (CM) ou coût unitaire ou encore coût par unité qui égal au Coût
Total divisé par la quantité produite (Q) soit :
CT CF  CV CF CV
CM      CFM  CVM
Q Q Q Q
CF CV
avec CFM   Coût Fixe Moyen et CVM   Coût Variable Moyen .
Q Q
Le Coût Moyen est donc aussi égal à la somme du CFM et du CVM.

25
- le coût marginal (Cm) qui est égal à la variation du Coût total imputable à la
production d’une unité supplémentaire de bien. C’est le coût de la dernière unité
CT dCT
produite du bien. On a : Cm  
Q dQ

III. STRUCTURES DE MARCHES


Selon les économistes libéraux, le marché serait le meilleur moyen de coordonner les
décisions d’une multitude d’agents économiques. Il est de plus doté de mécanismes de
correction automatique des déséquilibres. Cependant, cette forme de régulation n’est
pas toujours efficace.

3.1. La notion de marché


Le marché est le lieu, fictif ou réel, de rencontre des offres et des demandes d’un bien
ou d’un service, sur lequel va s’établir un prix.
On peut distinguer les marchés selon leur objet : marchés des biens et services,
marché des facteurs de production. On peut aussi les différencier selon leur
localisation géographique ou leur étendue : marché locaux, nationaux ou
internationaux, marchés sans localisation (par exemple le marché des changes).
- La demande
La demande d’un bien qui s’exprime sur un marché représente la quantité de ce bien
que le consommateur est disposé à acheter en fonction de son prix.
En général, la demande est une fonction décroissante du prix : la diminution du prix
du bien va entraîner une augmentation de la quantité demandée par les acheteurs.
- L’offre
L’offre représente la quantité de biens que les producteurs sont prêts à échanger à un
certain prix. La fonction d’offre dépend des coûts de production de l’entreprise car le
producteur va comparer ses coûts au prix du marché.
La fonction d’offre est croissante par rapport au prix : pour un prix élevé, les
producteurs offrent une quantité importante de biens. Plus le prix est élevé, et plus la
production est rentable. En revanche à des prix faibles, la quantité offerte est moindre.

3.2. L’équilibre du marché


La confrontation de l’offre et de la demande sur le marché aboutit à la fixation d’un
prix. Sur un marché, l’offre et la demande évoluent de façon inverse par rapport aux
variations de prix. Le prix pour lequel les quantités offertes sont égales aux quantités
demandées est le prix d’équilibre.

3.3. Le fonctionnement des économies de marché


- L’équilibre général
Le libre jeu des marchés et donc la libre fixation des prix assurent le bon
fonctionnement des économies dites de marché. En économie de marché, l’offre et la
demande sont équilibrées sur tous les marchés grâce au prix.. C’est ce qu’on appelle
l’équilibre général.
- Le rôle du prix en économie de marché
Le prix est un signal qui permet de coordonner les comportements des agents
économiques. Le prix indique le degré de rareté relative des biens.
Il guide les agents dans leurs choix économiques de consommation, de production.
Par exemple, les ménages décident de consommer en fonction des prix des biens de

26
façon à maximiser leur satisfaction compte tenu d’un budget limité. Les fluctuations
de prix vont modifier les comportements des agents.
- L’optimum économique
La flexibilité du prix permet d’ajuster automatiquement l’offre et la demande sur tous
les marchés.
Elle permet de réguler les chocs de demande (modification de l’équilibre initial par
variation du niveau de la demande) et les chocs d’offre (modification de l’équilibre
initial par variation de l’offre)
Selon les économistes néoclassiques, l’équilibre économique obtenu est aussi un
optimum (appelé optimum de Pareto) : le bien-être d’un agent ne peut s’améliorer
sans que celui d’un autre agent ne se dégrade.

3.4. Les différents types de marché


Les économistes distinguent plusieurs types de marchés selon le nombre
d’intervenants sur ces marchés et leur taille respective.

3.4.1. Les marchés de concurrence « pure et parfaite »


Ces marchés servent de cadre d’analyse aux économistes néoclassiques. Ils se
caractérisent par :
- l’atomicité de l’offre et de la demande : il existe une multitude d’offreurs et de
demandeurs qui n’ont chacun aucun pouvoir sur le marché ;
- la libre entrée sur le marché : tout agent peut intervenir sur le marché ;
- la transparence : tous les agents ont une information parfaite sur les conditions de
marché et en particulier les prix ;
- l’homogénéité des produits : les produits sont identiques, la concurrence ne porte
que sur les prix ;
- la mobilité des facteurs de production : toutes les entreprises peuvent disposer des
mêmes facteurs de production.

3.4.2. Les marchés de concurrence imparfaite


La concurrence imparfaite est la situation la plus fréquente dans la réalité
économique. Elle résulte du non-respect de l’une au moins des conditions de la
concurrence « pure et parfaite ».
Les formes les plus courantes de marchés imparfaits sont : le monopole, la
concurrence monopolistique, l’oligopole.
En général, on peut classer les marchés selon le nombre d’intervenants comme
l’indique le tableau ci-après :

Offreurs Un Plusieurs Multitude

Demandeurs
Un Monopole Monopsone Monopsone
Bilatéral Contrarié
Plusieurs Monopole Oligopole Oligopsone
Contrarié Bilatéral
multitude Monopole oligopole Concurrence
parfaite
.

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Notons par ailleurs que quelque soit le type de marché, l’entreprise cherche toujours à
maximiser son profit. Ainsi on démontre que

- en Concurrence Pure et Parfaite, le profit est maximum si et seulement le Coût


marginal est égal au prix du marché c’est-à-dire : Cm = P
- en Concurrence imparfaite, le profit est maximum si et seulement le Coût
marginal est égal à la recette marginale c’est-à-dire : Cm = Rm.

APPLICATION

Une entreprise en situation de concurrence parfaite connaît les caractéristiques


suivantes de coûts :

Quantité Cm CM CVM
3000 3 19 5,67
4000 5 15 5
5000 9 14 6
6000 13 13
7000 18 14

Déterminer les profits totaux de l’entreprise si le prix d’équilibre du marché est :


a) 18F ; b) 13F ; c) 9F ; d) 5F ; e) 3F. Commenter à chaque fois les résultats.

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Bibliographie

 André Vanoli, (2002) Une Histoire de la comptabilité nationale, La Découverte


2002, ISBN 2707137022
 Alain B.; Antoine C. ; Christiane D., Anne-Marie D. (2007), Dictionnaire des
Sciences Economiques, 2ème Edition, Armand Colin
 Edith Archambault, (2003) La Comptabilité nationale, Economica, ISBN
271784712X
 Gilbert Abraham-Frois, (2001), Économie politique, Economica, ISBN
2717842675
 J. Muller, P. Vanhove, (1999) DPECF. Économie, Dunod,
 Jean-Paul Piriou, La Comptabilité nationale, (2004) Repères, La Découverte,
ISBN 2707143367
 J-Y Capul, Olivier Garnier, (2005), Dictionnaire d’économie, ISBN 2218740591

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