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Tables des matières

Partie 1: Introduction à l’économie et histoire de la pensée


économique

Chapitre 1 : Problème de terminologie


Section 1 : Approche étymologique de l’économie
Section 2 : Définition de l’économie
- Economie : Science des richesses matérielles
- Economie : - Science de la rareté
- Science des choix
- Science des comportements
- Economie : Science de l’échange marchand
- Economie : Science sociale
Section 3 : Le but de l’activité économique et les grandes
interrogations de science économique.

Chapitre 2 : Survole de l’histoire de la pensée économique


Section 1 : Aperçu global de l’économie au cours des périodes de
mercantilisme et la physiocratie.
Section 2 : La période allant de 1768 – 1870
Section 3 : La période allant de 1870 – années 30
Section 4 : Economiste contemporain

Partie 2 : Les éléments fondamentaux de l’activité économique

Chapitre 1 : Les niveaux d’analyse en économie et les théories


économiques
Section 1 : L’analyse micro économique et macro économique
Section 2 : Les théories micro économique et les théories macro
économique

Chapitre 2 : Les agents économiques et la notion de circuit économique


Section 1 : Les différents agents économiques et leur regroupement
en secteur institutionnel
Section 2 : La notion de circuit économique

Chapitre 3 : Les diverses opérations économiques


Section 1 : La production de biens et services
Section 2 : La consommation et ses dimensions économiques et
sociales
Section 3 : La répartition des revenues
Section 4 : Structures des marchés et formation des prix

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Partie 3 : Concepts et instruments d’analyse économique. Les
notions relatives à l’organisation de l’activité économique.

Chapitre 1 : L’intégration des temps

Chapitre 2 : Les notions relatives à l’organisation de l’activité économique

Chapitre 3 : Dysfonctionnement de l’économie et politique économique


Section 1 : L’inflation
Section 2 : Le chômage

Chapitre 4 : Les mots clés pour mieux comprendre l’économie

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Partie 1 : Introduction à l’économie et l’histoire de la pensée
économique

Chapitre 1 : Les problèmes terminologiques

Section 1 : Approche étymologique de l’économie


Le terme d’économie ou plus exactement « oeconomicus » vient d’Aristote
et signifie « l’art de bien gérer sa maison ». Suivant l’origine de ce terme
qui vient des mots grecs « oikos » (maison) et « nomos » (loi ou règle),
cela signifie que pour les anciens grecs, ce terme « oeconomicus »
désigne les « lois de l’économie domestique ». S’agissant de l’expression
« économie politique », ces deux composants ne sont pas entrés en usage
en même temps. En effet, il faut attendre le XVIIIè pour voir s’imposer
l’économie politique ; plus exactement, l’usage de l’expression économie
politique s’est affirmé avec Antoine DEMONTCHRETIEN, cet auteur
mercantiliste qui, en 1615,a fait paraître son œuvre intitulé « Traité de
l’économie politique ». Avec le qualificatif politique, l’économie désigne
« les lois de l’économie de l’Etat » et acquiert par conséquent un caractère
politique.

En XIXè siècle, une économie de type marxiste avec Karl Marx (1818 –
1823) est présentée sous la dénomination d’économie politique. Par
ailleurs, l’appellation économie politique tend à s’imposer pour désigner
une branche de la connaissance théorique qui, dans le monde anglo-
saxon, est désignée sous le nom d’ « economics ». Ce terme
« economics » va se substituer à l’économie politique et sera utilisé par
les représentants de l’école marginaliste appelée aussi école néoclassique
et qui a émergé vers 1870. La suppression de l’adjectif politique indique
que la science économique doit être une science objective ayant une
portée scientifique. Cela signifie que l’économie doit être une science
indépendante du pouvoir politique, du système des valeurs.

Cette querelle de vocabulaire où à l’origine, on parlait d’économie politique


même chez les économistes classiques tandis que le vocable économie
politique tend par la suite à être abandonné dans la mesure où l’on utilise
le plus souvent le terme « sciences économiques », offre un cadre de
débats aux économistes. Ces débats, toutefois, ne peuvent se limiter au
choix d’un terme plutôt que d’un autre. C’est pourquoi des débats existent
quant à l’objet et à la méthode d’analyse économique, quant à la place
des doctrines économiques par rapport aux théories économiques.

Au final, il convient de faire remarquer que le terme économie est


ambigu ; il désigne à la fois :

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- la réalité économique : l’économie malgache
- un système économique : l’économie capitaliste et l’économie socialiste
- l’analyse économique dans son ensemble : ensemble des théories,
concepts, mécanismes économiques auxquels la communauté des
économistes à un moment donné accorde une valeur scientifique. C’est
par exemple ce qui traduit l’enseignement de l’économie.
- une théorie économique : l’économie de la demande de Keynes,
l’économie de l’offre qui a inspiré les politiques économiques conduites par
Ronald Reagan aux Etats-Unis et Margaret Thatcher en Grande Bretagne
les années 80 (Économie de l’offre où il s’agit de stimuler l’offre par la
baisse des impôts, la déréglementation de la vie économique et en
donnant plus de flexibilité au marché du travail).

Section 2 : Définitions de l’économie

- Economie : science de la rareté, science des comportements, science


des choix

Cet ensemble de trois définitions est celui que l’école néoclassique (ou
école marginaliste) va adopter. Ces définitions de l’économie se
rapprochent de celles données par Raymond Barre dans son ouvrage
« l’économie politique ».

« L’économie est la science de l’administration des ressources rares de la


société humaine ». Elle étudie les formes que prend le comportement
humain dans l’aménagement onéreux du monde extérieur, en raison de la
tension qui existe entre les désirs illimités et les moyens limités des sujets
économiques. Cette définition appelle les observations suivantes : en
effet, l’économie étudie la stratégie de la lutte contre la nature. L’homme
a des besoins à satisfaire, la nature ne fournit pas immédiatement à
l’homme ces besoins, il y a lutte de l’homme contre la nature et
réciproquement. En d’autres termes, les choses aptes à satisfaire les
besoins sont rares. Dans cette définition, on se réfère à la notion de
rareté. Les ressources destinées à satisfaire les besoins illimités de
l’homme sont rares ou limités.

Le mot « rare » est étroitement associé au mot limité et\ou économique.


A cause de cette rareté, toutes sociétés sont confrontées aux problèmes
tels que :

- que produire ?
- comment produire ?
- pour qui produire ?
- comment maîtriser le niveau de production dans le temps ?
- comment assurer le maintien et la croissance du système ?

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La rareté implique des choix à effectuer, l’économie pour R. Barre.


L’économie politique est l’analyse du comportement en situation de rareté.
L’activité économique consiste à faire un choix dans le but de satisfaire les
besoins : c’est la finalité même de l’activité économique que de tendre à la
satisfaction des besoins. L. Robbins, un des représentants de l’école des
économistes, mathématicien moderne, est un des fervents partisans de
cette théorie. A ce propos, il dit : « L’économie est la science qui étudie le
comportement humain comme une relation entre des fins et des moyens
rares à usages alternatifs ».

Cette définition de Robbins montre une idée de l’alternativité :

- une idée de multiplicité des fins à atteindre


- une idée de multiplicité des moyens pour atteindre une fin donnée.

Cette définition met l’accent sur la relation entre fins et moyens rares.
L’activité économique est par conséquent un acte calculé, un acte pesé,
c’est-à-dire que l’attitude économique exige une perpétuelle comparaison
entre ce qu’on annonce et ce qu’on retire. L’attitude économique est une
attitude de relation et conformément à cette définition de Robbins, il
suppose que l’économie est la science des choix et ce qui est économique,
c’est la technique de mise en relation des fins et des moyens ; d’où
l’identité :
Acte économique = choix en vue de satisfaire les besoins

La technique signifie :

- adéquation
- comptabilité
- efficacité

Ce qui signifie encore que ce choix doit être un choix rationnel. C’est un
auteur néoclassique Max Weber qui a beaucoup insisté sur cette idée de
rationalité du choix. Il faut que l’économiste parvienne à déterminer les
règles du meilleur choix. L’économie politique devient une technique, une
branche des mathématiques.

Le problème de l’économie politique n’est pas seulement du maximum


mais aussi de l’optimum : on cherche à minimiser le coût et à maximiser
le rendement ; en définitive, le comportement rationnel s’identifie à la
recherche d’un optimum sous contrainte (le revenu et le prix des biens).
Le passage du maximum à l’optimum exige trois conditions :

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- Quel objet maximiser ?
- Pour qui maximiser ?
- Quand maximiser ?

L’économie est par conséquent définie comme une méthode qui a pour
objet : « la maximisation du rendement ou la minimisation des coûts ».

Le système économique est celui qui a :

- Un désir illimité des choses


- Une capacité limitée de satisfaire ce désir
- Une certaine rationalité

Cette vision des sujets économiques est centrée sur l’individu de type
homo oeconomicus, c’est-à-dire qui se caractérise par la poursuite du gain
monétaire et une conduite constamment rationnelle. Compte tenu de cette
conception de la rationalité économique, l’économie politique est l’étude
de la rationalité de la décision et son objet consiste à voir quelles sont les
décisions rationnelles optimales.

Section 3 : Le but de l’activité économique et les grandes


interrogations de la science économique

A) Le but de l’activité économique

C’est la satisfaction au maximum des besoins humains à l’aide des


ressources rares. Cette activité économique est exercée par les agents
économiques :

- qui se livrent à diverses opérations économiques dont entre autre la


production, la consommation, l’échange, répartition et épargne,
investissement …
- qui effectuent des choix économiques rationnels compte tenu des
ressources limitées ou rares qui ne permettent d’obtenir qu’une
production limitée des biens et services.

B) Les grandes interrogations de la science économique

L’objet de la science économique est la science de la gestion des


ressources rares. Cet objet sera préciser au fur et à mesure de
l’approfondissement des grandes questions économiques : pourquoi, quoi,
comment et pour qui produire ?

a) Pourquoi faut-il produire ?

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Répondre à cette question revient à considérer le but de l’activité
économique qui est la satisfaction des besoins humains en quantité
illimitée à l’aide des ressources rares. C’est ce que traduit la définition de
l’économie politique donnée par R. Barre. Il apparaît donc que l’objet de la
science économique trouve son origine dans l’antagonisme entre les
besoins illimités et les moyens limités ; d’où la notion de biens
économiques : biens rares aptes à satisfaire des besoins humains.

b) Quoi produire ou quels biens et services produire et en


quelle quantité ?

On a ici recours à 2 types d’agents économiques : les producteurs ou


entrepreneurs et les consommateurs ou les ménages.

- Les producteurs : en combinant les facteurs de production (inputs) :


capital et travail, participent à l’activité de production (ou effectue une
opération économique : la production) en offrant des biens et services sur
le marché ; d’où la théorie de l’offre appelée aussi : théorie de la
production, théorie de l’entreprise en analyse microéconomique.

- Les consommateurs : quant à eux, vont formuler leur demande de biens


et services d’où l’étude des comportements des ménages appelée théorie
de la demande ou théorie de la consommation.

C’est la confrontation des offres des entreprises et des demandes des


ménages sur un marché qui va permettre de déterminer le type de produit
et la quantité demandée ainsi que le prix du marché.

c) Comment produire des biens et services ?

Cela équivaut à faire une analyse des entreprises selon une approche
microéconomique. Le producteur en combinant les facteurs de production
dont choisir la solution optimale, c’est-à-dire faire un choix optimal d’où le
recours au calcul économique qui puisse déterminer la quantité optimale
de facteur utilisé.

d) Pour qui produire ?


La réponse à cette question peut varier suivant le système économique
considéré. Dans le cas du système d’économie monétaire intervient
comme un bien intermédiaire dans les échanges, la production se fait en
fonction d’une demande solvable. En d’autre terme, il s’agit de satisfaire
des besoins solvables par des biens économiques auxquels les agents
économiques ne peuvent avoir accès sans une contrepartie de revenu
monétaire.

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Chapitre 2 : Survol de l’histoire de la pensée économique

Section 1 : Aperçu global de l’économie au cours de la période


du mercantilisme et de la physiocratie

A) Le mercantilisme et le capitalisme commercial du XVIè siècle


au milieu du XVIIIè siècle.

1° Contexte historique

Siècles marqués par :


- l’implantation du régime monarchique (avènement de l’Etat monarchique
centralisé)
- l’extension du monde (colonisation, découverte maritime)
- l’expansion du commerce (développement économique monétaire en
Europe occidentale)
- naissance du capitalisme (commercial et financier)

2° Pensée économique

L’économie devient une discipline autonome, elle porte sur l’étude des
questions économiques en soi en vue de formuler une politique
économique ; d’où la principale préoccupation : « comment accroître la
richesse d’une nation ? » C’est pourquoi les trois variantes de politique
économique pratiquées dans trois pays différents :

- le mercantilisme espagnole (XVIè siècle) ou le bullionisme (bullions :


lingot d’or) : richesse liée à l’abondance des métaux précieux

- le mercantilisme français (XVIIè siècle) ou le colbertisme ou encore la


politique industrialiste de Colbert : richesse liée au développement des
manufactures d’Etat et au commerce

- le mercantilisme anglais ou commercialisme : richesse liée au


développement du commerce, à l’exploitation des colonies et aux
protectionnismes

3° Les théories mercantilistes et leurs caractéristiques

- métalliste
- colonialiste

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- populationniste
- interventionniste
- protectionniste

Pour ce qui concerne les mercantilistes, on parlerait plutôt de politique


économique que d’économie politique. Il s’agissait surtout de prendre des
mesures destinées à réaliser un objectif principal : la richesse de la nation.

B) La physiocratie : mouvement physiocratique allant de 1756


– 1768

1° Contexte historique

La société française du milieu du XVIIIè siècle dominée par l’économie


agricole avec une population active majoritairement agricole

2° Pensée économique des physiocrates

Pour les physiocrates, l’économie est définie comme la science des


richesses matérielles. François Quesnay (1694 – 1774) était le chef de fil
de l’école physiocratique. La question principale consistait à savoir : quelle
est l’origine de la richesse et comment circule-t-elle dans la société ?

F. Quesnay a été le premier à avoir élaborer le premier modèle quantitatif


du circuit économique. L’origine de la richesse est l’agriculture. « Seule
l’agriculture est capable de produire un produit net », dénomination qu’il a
donnée à cette forme de surplus agricole. En 1758, il publie le « tableau
économique » qui décrit le premier exemple de circuit macroéconomique :
la richesse prend naissance dans le travail agricole puis elle se diffuse
dans l’ensemble des classes dans la société par le biais des dépenses des
agriculteurs et des prélèvements effectués par les propriétaires de la
terre. La thèse principale de Quesnay est que « seule l’agriculture est
productrice de richesses nouvelles » (capable de produire un produit net,
cette forme de surplus agricole), richesses qui sont ensuite réparties entre
les différents groupes sociaux et qu’en circulant permettent à ces derniers
de vivre.

En bref, le tableau économique montre la liaison entre la richesse, sa


circulation et les classes sociales. L’analyse de Quesnay est de type

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macroéconomique (en terme de circuit économique, en terme de flux, en
terme de classes sociales).

La pensée physiocratique s’articule autour de trois axes :


- l’ordre naturel : des mécanismes naturels gouvernent l’ensemble de la
vie économique
- la physiocratie utilitaire
- les recommandations échangistes.

3° Leur doctrine économique

Elle est fondée sur la terre ; ils montrent que seule l’agriculture est
capable de créer plus de richesse qu’elle n’en consomme. Cette forme de
surplus agricole est appelée produit net.

4° Les implications en politique économique

Les physiocrates prônent une réforme fiscale qui permettrait de favoriser


l’agriculture. Quant à la politique commerciale, ils affirment la supériorité
du libre échange sur le protectionnisme.

Section 2 : La période de 1768 – 1870


Cette période est dominée par deux courants opposés :

- le courant libéral représenté par l’école classique avec deux tendances :

L’école classique anglaise : Adam Smith, David Ricardo


L’école libérale française : Jean Baptiste Say

- le courant non libéral :


Les socialistes non marxistes
Les socialistes marxistes

=> Le courant libéral

Au XVIIIè et XIXè siècle se crée en Angleterre et en France une nouvelle


école économique : l’école classique anglaise en Angleterre et l’école
libérale française.

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1° Le cadre analytique

Les classiques placent leur étude des phénomènes économiques


(production, répartition, échange, …) dans un cadre analytique caractérisé
par :

- une société composée de trois classes : capitaliste, propriétaire foncier,


travailleur
- une société où l’activité économique est orientée vers le marché, d’où
l’expression d’A. Smith « main invisible » par laquelle il désigne les
« forces spontanées du marché » avec la loi de l’offre et de la demande.
- une société où domine la concurrence
- une société où règne un ordre naturel des choses

2° Objet d’étude

- économie définie comme la science des richesses matérielles


- avec les classiques, l’économie devient une discipline autonome (par
rapport à la théologie, à la philosophie, à la politique économique) par
rapport aux sciences sociales.
- l’économie politique se place au niveau de la production et du travail
La science de la richesse se trouve dans la sphère de la production
(contrairement aux mercantilistes qui pensent que la richesse est dans la
sphère de la circulation).
- l’économie politique est fondée sur la théorie de la valeur travail : « la
source de toute richesse est le travail humain »
Les phénomènes économiques étudiés sont régis par des lois économiques
à caractère éternel (valable dans tous les temps et dans tous les lieux) et
qu’il s’agit de découvrir.

3° La doctrine économique

Elle recommande :
- le libéralisme économique, fondé sur le régime de la liberté :
Libre échangiste : en matière de commerce international, d’où le principe
du « laisser passer »
Libre entreprise : pour stimuler l’initiative individuelle, d’où le principe du
« laisser faire »
- le rôle de l’Etat limité au respect de la liberté, la propriété privée, la
concurrence et aux fonctions régaliennes, c’est-à-dire attaché à la
souveraineté de l’Etat (armée, justice, police).
- la philosophie libérale « l’individualisme », c’est-à-dire la philosophie qui
s’intéresse à l’individu. Les individus sont à la recherche de leur intérêt
personnel dont l’aboutissement est l’intérêt général.
- la croyance en la réalisation automatique de l’équilibre.

4° Les principaux auteurs

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Adam Smith (1723 – 1790) : « la recherche sur la nature et les
causes de la richesse des nations » 1776

a) Contexte historique

Le XVIIIè siècle caractérisé par la révolution industrielle naissante, c’est-


à-dire l’époque antérieure à la révolution industrielle

b) Sa conception de la richesse

Dans son ouvrage, il soutient l’idée que l’économie politique doit avoir
pour objet d’enrichir tout à la fois le peuple et le souverain. Il soutient
également que le facteur déterminant de la croissance économique est la
division du travail.

c) Sa théorie de la valeur travail

- le travail est source primitive de toute valeur échangeable


- la mesure de la valeur est le travail
- la théorie de la production et la théorie de la répartition des ressources
sont basées sur la théorie de la valeur travail.

d) Les implications en politique économique

Smith prône les vertus du libéralisme économique :

- il critique les mercantilistes, il préconise le libre échange à partir de la


« théorie des avantages absolus » en matière de commerce mondial.

- il est pour le laisser faire

- l’Etat doit intervenir

=> Pour assurer la sécurité intérieure et extérieure


=> Pour rendre la justice
=> Pour produire les infrastructures
=> Pour produire les biens publics ou services utiles à la collectivité à
chaque fois que l’initiative privée est défaillante
=> Pour faire respecter les règles de la concurrence

- Smith a confiance en la main invisible, c’est-à-dire ce mécanisme où


existe le processus de régulation automatique de l’économie dans
l’hypothèse d’un marché concurrentiel.

David Ricardo (1772 – 1823)

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a) Son oeuvre

« Principe de l’économie politique et de l’impôt » 1817

b) Contexte historique

La fin du XVIIIè siècle et début XIXè siècle sont caractérisés par la


révolution industrielle et capitalisme industriel.

c) La théorie de la valeur travail

« Le travail est la seule source de valeur »


« La valeur des marchandises s’explique par la quantité de travail
nécessaire à la production »

d) La théorie de la répartition des revenus

C’est sa préoccupation majeure qui lui permet de dégager le phénomène


de la rente foncière (rente = loyer, revenu payé par le fermier au
propriétaire du sol). Pour Ricardo, le problème de l’économie politique
consiste à « déterminer les lois qui règlent la distribution des revenus
entre les trois classes sociales ».

Le revenu désigne la rémunération d’une classe sociale, d’où les trois


types de revenus et les trois classes sociales :

- la rente du sol qui rémunère le propriétaire foncier


- le salaire qui rémunère le travailleur
- le profit qui rémunère le capitaliste

=> La rente résulte de la différence de fertilité des terres (rente


différentielle : plus la fertilité est forte, plus élevée sera la rente)

=> Le salaire se fixe à long terme au niveau du minimum vital. Le salaire


dépend donc du prix des biens nécessaires à l’obtention de ce minimum
vital, d’où le blé.

=> Le profit est déterminé de façon résiduelle par la différence entre le


produit de la vente et les salaires ou autres charges.

e) Les implications en politique économique

Ricardo avance l’idée d’un état stationnaire de l’économie. Toute


augmentation du prix du blé (c’est-à-dire du minimum vital) entraînera
une hausse des salaires et donc une baisse de profit par conséquent,

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l’économie va se trouver à un état stationnaire et pour que le prix du blé
reste faible il préconise une politique de libre échange.

Ecole libérale française : Jean Baptiste Say

Cette école est représentée principalement par Jean Baptiste Say (1767 –
1832). Il est connu pour son ouvrage : « Traité d’économie politique »
1803. Il opère une synthèse entre le libéralisme économique d’A. Smith et
les idées politiques et philosophique de la révolution française (1789).

Il défend vigoureusement :

- l’industrie
- la propriété privée
- la libre concurrence

J.B. Say annonce l’école néoclassique par sa tentative d’explication d’un


mécanisme qui conduit automatiquement à l’équilibre entre l’offre et la
demande et mieux connu comme étant la « loi des débouchés » : l’offre
crée sa propre demande. En d’autres termes, cette loi affirme que « les
produits s’échangent entre les produits par conséquent, il ne doit pas y
avoir de problème de débouchés et les crises de surproduction générale
s’avèrent impossibles. Chez J.B. Say, on peut noter le même optimisme
que chez A. Smith : sa foi absolue dans le développement du capitalisme
qui doit apporter richesse et bonheur pourvu que l’on respecte les
principes de la doctrine libérale qui sont le fondement du capitalisme.

=> Le courant socialiste : non libéral

Le marxisme : deuxième moitié du XIXè siècle

Remarque : Mis à part les socialistes marxistes, il y a eu les socialistes non


marxistes durant la première moitié du XIXè siècle :

- les associationnistes : Fournier (1772 – 1837)


- les libertaires : Proudhon (1809 – 1869)

Karl Marx (1818 – 1883)

a) Ses écrits

« Le manifeste du parti communiste » 1848


« Travail, salarié et capital » 1849
« Critique de l’économie politique » 1859
« Salaire, prix et plus-value » 1865

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« Le capital livre I » 1867
« Le capital livre II » 1885
« Le capital livre III » 1894

b) Le contexte économique

Le XIXè siècle caractérisé par la révolution industrielle où les structures


économiques étaient dominées par le capitalisme industriel et la
dégradation des conditions de travail des ouvriers.

c) Définition de l’économie

Economie : science sociale

Sa théorie de la production, de la valeur et de la plus-value, où il exprime


que le capitalisme est basé sur l’exploitation de la force de travail,
considérée comme une marchandise particulière et qui débouche sur la
production de la plus-value. Sur le plan de l’analyse économique, Marx se
situe dans le prolongement de l’économie politique. Il retient la théorie de
la valeur travail : « le fondement de la valeur d’une marchandise est le
travail et sa mesure est le temps de travail socialement nécessaire pour la
produire »

Marx a utilisé des concepts fondamentaux dont entres autres :

- la force de travail
- le travail productif
- la plus-value
- le prolétariat
- la paupérisation
- etc.

Pour Marx, l’ouvrier vend au capitaliste sa force de travail

- qui se définit comme l’ensemble des facultés physiques et intellectuelles


dont dispose l’homme et qu’il utilise dans la production du bien.
- qui a une valeur mesurée par le temps de travail socialement nécessaire
à sa production.

A la question de savoir : d’où provient la richesse, K. Marx répond qu’elle


vient du travail. Il s’agit là pour lui du travail productif c’est-à-dire :

- qui concourt à la production d’une marchandise


- qui crée de la plus-value.

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Pour Marx, la force de travail crée plus de valeur qu’elle n’a coûté au
capitaliste. En d’autres termes, la plus value découle de l’écart existant
entre :

- la valeur crée par la force de travail


- et ce qu’à coûter cette force de travail

La plus value est par conséquent, l’expression de l’exploitation du travail


par le capitaliste. Cette exploitation se mesure par le taux de la plus-
value, appelé aussi taux d’exploitation qui est défini comme le rapport
entre la plus value (pl) et le capital variable (v), d’où :

Travail non payé pl surtravail


= =
travail payé v travail nécessaire

Sa théorie de la plus value fait la critique du système capitaliste


caractérisé par l’aliénation et l’exploitation de la force de travail et c’est
dans ce sens qu’il fait intervenir des concepts tels que :

- le prolétariat
- et la paupérisation

- Le prolétariat : désigne les prolétaires qui sont les travailleurs productifs


exploités par les capitalistes de part l’appropriation de la plus-value. Ils
constituent la classe antagoniste à la classe des capitalistes.

- La paupérisation : terme employé par Marx pour désigner la baisse du


niveau de vie du prolétariat au cours de la révolution industrielle, qui est
pour Marx la conséquence de l’accumulation croissante du capital.

L’évolution à long terme du capitalisme est pour lui son autodestruction :


selon Marx

- les germes de la destruction du capitalisme se trouvent en lui-même.


- Le capitalisme est victime de la surproduction provoquée par l’élévation
de la productivité du travail, d’où une baisse tendancielle du profit qui va
provoquer une augmentation du nombre de chômeurs qui à son tour,
entraînera une sous consommation ouvrière qui débouchera une
généralisation de la crise (crise de surproduction).

Section 3 : La période de 1870 aux années trente du XXè siècle


Cette période est celle :
- du marginalisme ou néoclassicisme
- du keynésianisme

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A) Le marginalisme

1° Contexte historique

Fin XIXè siècle caractérisé par le développement industriel en Angleterre,


en France et en Allemagne.

2° Objet de l’analyse économique

Etude du comportement humain en tant que relation entre des besoins


illimités et ressources limitées. D’où le problème économique
fondamental : comment les agents économiques peuvent-ils produire à la
meilleure utilisation possible des ressources disponibles.

L’analyse économique a pour objet l’affectation optimale d’une ressource


déterminée à des usages alternatifs et concurrents, d’où les deux
questions suivantes :

- comment un consommateur soumis à sa contrainte budgétaire (revenu)


et aux prix donnés peut-il se trouver dans la situation meilleure. C’est
l’objet de la théorie de la demande.
- comment une entreprise peut-elle avoir le maximum de profit compte
tenu des ressources financières et techniques données. C’est l’objet de la
théorie de l’offre.

Au centre de l’analyse néoclassique se trouvent les décisions rationnelles


du sujet économique où l’on privilégie l’étude de l’affectation des
ressources données, d’où l’expression « allocation optimale des
ressources ».

3° Le fondement de l’économie politique néoclassique

Il est fondé sur :


- l’action régulatrice des marchés
- une faible intervention de l’Etat
- la liberté d’entreprendre, d’échanger et d’accumuler.

Les néoclassiques défendent :


- ordre libéral
- propriété privée
- individualisme

4° Théorie de la valeur

Théorie de la valeur utilité :


- La source de la valeur est l’utilité
- la mesure de la valeur est l’utilité marginale

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- les néoclassiques procèdent à un raisonnement à la marge
- Ils ont dégagé la loi de l’utilité marginale décroissante
- Il s’agit pour eux de la nature entièrement subjective d’un bien.

Ils abandonnent la théorie de la valeur travail et le remplacent par la


théorie de la valeur utilité :

- La source de la valeur est l’utilité : « La valeur d’un bien dépend de son


utilité, c’est-à-dire de la satisfaction qu’il procure à son consommateur. »

- La mesure de la valeur est l’utilité marginale, c’est-à-dire la satisfaction


procurée par l’utilisation de la dernière unité consommée d’un bien.

Raisonnement à la marge

L’utilité n’intervient dans la valeur d’échange qu’à la marge : « la valeur


d’échange d’un bien est déterminée non pas par son utilité totale mais son
utilité marginale qui est l’accroissement d’utilité résultant de la dernière
unité de bien consommé.

La loi de l’utilité marginale décroissante : « Au fur et à mesure de la


satisfaction des besoins, l’utilité marginale (c’est-à-dire de la dernière
unité de bien consommée) diminue jusqu’à atteindre zéro »

Nature entièrement subjective de la valeur d’un bien : la théorie de la


valeur utilité est une théorie fondée sur l’utilité subjective que les
individus accordent aux biens considérés. La valeur d’un bien ne provient
ni du travail, ni du coût de production, il s’agit d’une estimation
psychologique individuelle de l’importance attribuée par l’individu à la
satisfaction de ses besoins.

5° Les néoclassiques défendent le capitalisme concurrentiel

a) le marché de concurrence pure et parfaite : (impliquant une multitude


de vendeur ainsi que d’acheteur). Il se trouve au centre de l’analyse
néoclassique et se présente à la fois comme un instrument d’analyse et
comme modèle.

Les quatre caractéristiques qui définissent le marché :

- atomicité du marché : aucun agent économique du marché (acheteur


ou vendeur) n’est en mesure d’exercer un effet significatif sur le prix du
marché ou sur les quantités offertes et demandées.

- homogénéité du produit : toutes les marchandises présentées sur les


marchés sont similaires, c’est-à-dire qu’elles ont les mêmes
caractéristiques et les mêmes performances.

18
- transparence du marché : une connaissance parfaite par les agents
économiques de toutes les informations portant sur le prix du bien et des
facteurs de production ainsi que du profit réalisé.

- fluidité du marché : une parfaite mobilité des facteurs de production et


des produits.

b) Nature du capital

Les néoclassiques considèrent le capital comme un outil de production,


comme un ensemble d’instruments définis de manière physique,
contrairement aux classiques où le capital est une avance d’argent que les
capitalistes vont chercher à valoriser.

c) Répartition du revenu

L’approche de la question de la répartition du revenu selon les


néoclassiques est en terme de facteur de production (travail, capital,
terre). Le revenu est défini dans cet optique comme la rémunération des
facteurs de production et la détermination. La rémunération est la même
pour l’ensemble des facteurs de production. Ce point de vue est différent
de celui des classiques où l’affrontement des classes sociales préside à la
répartition du revenu et où le travail joue un rôle essentiel dans la
constitution du surplus sur lequel est prélevé le profit.

d) Construction de type microéconomique

L’approche néoclassique est de type microéconomique :


- analyse se référant aux comportements d’un agent économique isolé du
reste de l’économie nationale
- analyse relative à une seule unité économique ou à une cellule, un
consommateur, une entreprise.

B) Le keynésianisme

Principal auteur : John Maynard Keynes (1883 – 1946)


Principal ouvrage : « la théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la
monnaie » 1936

1° Contexte historique

L’économie mondiale dans une profonde dépression à la suite de la grande


crise économique 1929 – 1930.

2° Objet de l’analyse économique

19
a) Déterminer le niveau de l’emploi

Il s’agit de déterminer quelle politique économique et financière


permettrait une diminution du chômage en passant par la relance de la
demande, d’où le concept de demande effective.

b) Analyse de l’économie capitaliste effectuée du point de vue


de la formation de la demande

- la demande effective est un facteur déterminant du niveau de l’emploi et


de la croissance économique.
- recherche de ce qui détermine la croissance de la production capitaliste
qui, selon Keynes, doit être examiné du point de vue de la formation de la
demande, c’est-à-dire que la politique doit être orientée vers la
régularisation de la demande effective.

3° Le concept de la demande effective et la détermination de


l’emploi

Le niveau de l’emploi est déterminé par le niveau de production (Y) ou du


revenu national (R), lequel à son tour dépend « de la demande
effective ». En d’autres termes, le niveau de l’emploi dépend de la
demande effective qui correspond à son tour au volume de production
décidé par les entrepreneurs en fonction de leurs anticipations sur les
ventes et la rentabilité de l’investissement

Les variations de
revenu conduisant
Variations
à des variations t1 t2
correspondantes
de la
consommation
R 1000 1100 ΔR = 100
C 900 980 ΔC = 80
S 100 120 ΔS = 20
Propension
moyenne

20
à consommer : 900
= 0.9
980
= 0.9
C 1000 1100
R 100 120
= 0.1 = 0.89
S 1000 1100
à épargner :
R
Propension
marginale
à consommer : 80
= 0.8
C 100
R 20
= 0.2
S 100
à épargner :
R

La demande effective est une demande solvable soutenue par un pouvoir


d’achat solvable. Il s’agit là d’une demande anticipée par les
entrepreneurs, c’est-à-dire une demande attendue par les entreprises soit
une demande prévue et non une demande réelle.

Déterminer la demande effective à satisfaire par une production amène les


entrepreneurs à prévoir :

- la demande en bien de consommation soit la demande de


consommation des ménages
- la demande en bien de production soit la demande d’investissement des
entreprises.
- la demande autonome soit la demande des administrations et des
étrangers en bien de consommation et de production

Les deux composantes de la demande effective sont :


- la consommation
- l’investissement

Comment les entrepreneurs puissent-ils déterminer le niveau d’emploi ?

Le niveau de la consommation dépend de leur revenu et de leur


propension à consommer. Les principaux déterminants de la
consommation sont dans l’optique keynésienne des facteurs objectifs
comme les effets de richesse et de revenu (R). Mais Keynes insiste surtout
sur le revenu dont dépendent les propensions à consommer.

La consommation suit une loi psychologique fondamentale qui peut être


appréhendée de deux façons différentes :

- la consommation croît avec le revenu mais « non d’une quantité aussi


grande que l’accroissement du revenu »
- les variations de revenu conduisent à des variations de la
consommation. En d’autres termes, la propension moyenne à consommer

21
diminuant le revenu augmente et la propension marginale à consommer
est décroissante.

Soit un revenu R = 1 000


Qui se répartie en C = 900
S = 100 (au temps t1) ΔC et ΔS désignent les variations correspondantes
suite à une variation des revenus ΔR.
- La propension moyenne est la part du revenu qui est consommée ou
épargnée
- La propension marginale s’intéresse à la répartition de la variation du
revenu ΔR

On distingue deux types de propensions :

- la propension à consommer qui désigne la part de la consommation des


ménages dans leurs revenus disponibles.
- la propension à épargner qui est le taux d’épargne des ménages mesuré
par le poids de l’épargne brute dans le revenu disponible.

Le revenu se répartit de la manière suivante : R = C + S

Comment se détermine le niveau de l’investissement ?

Le niveau de l’investissement dépend des décisions de l’entrepreneur qui


met en œuvre un calcul économique pour comparer le rendement
escompté de leur investissement (efficacité marginale du capital) au taux
d’intérêt courant (coût des emprunts). Le niveau de l’investissement est
déterminé de façon unilatérale par les entrepreneurs. Après avoir évaluer
le niveau de la demande effective, les entrepreneurs déterminent le
nombre de salariés nécessaires pour la production correspondant à cette
demande : les entrepreneurs fixent le niveau de l’emploi. Pour Keynes, le
niveau de l’emploi ne dépend pas de la main d’œuvre disponible mais du
niveau d’activité. Pour restaurer le plein emploi, il faut alors augmenter le
niveau de la demande effective.

22
Propension Propension à Niveau de la
des ménages consommer consommation

Niveau de la
demande effective
Demande de
monnaie

Taux d’intérêt
Niveau du revenu
Offre de ou revenu national
monnaie Niveau de
l’investissement

Situation des Efficacité Niveau de l’emploi


investissements et marginale du
perspective de capital
l’économie

DETERMINATION DU NIVEAU D’EMPLOI

4° Causes de la différence de la demande effective et les modalités


d’action sur la demande effective

a) Causes

Le faible accroissement de la demande de consommation : Keynes estime


que l’accroissement de la consommation ne suit pas l’accroissement du
revenu. Ce ralentissement de la croissance de la consommation
individuelle doit être composée par l’augmentation d’investissement. Dans
les modèles keynésiens, les investissements constituent le facteur
principal du rythme de croissance à long terme, d’où pour Keynes, le rôle
déterminant de la régulation des investissements attribué à l’Etat. Cela va
se traduire par la nécessité de l’accroissement des dépenses publiques
(distribution de revenu, offre des débouchés aux entreprises notamment
par le biais des grands travaux) pour se substituer à une demande privée
défaillante.

b) Les modalités d’action

Ces actions peuvent être menées comme suit :


- soit par la demande de l’Etat (politique d’investissement public)
- soit en stimulant la demande de l’entreprise. Exemple : politique
monétaire, d’où une baisse du taux d’intérêt pour encourager les
investissements.
- soit en stimulant la demande des consommateurs : redistribution des
revenus, crédit à la consommation.

5° Analyse macroéconomique des phénomènes économiques

23
- Raisonnement en terme de circuit à partir de la demande (le circuit
économique keynésien).
- Etude du fonctionnement de l’économie dans sa globalité. Keynes,
préoccupé par la crise des années trente, s’intéresse davantage à
l’analyse de la consommation globale et aux lois qui la régissent.
- La logique du fonctionnement d’une économie nationale est fondée sur
les relations dynamiques qui unissent quelques variables
macroéconomiques fondamentales (production ou revenu national Y,
consommation C, investissement I, épargne S)

D’où l’étude des dépendances et des rapports entre l’ensemble des entités
de l’économie nationale :
- Production et consommation
- Production et investissement
- Investissement et consommation
- Investissement et épargne

Examinons le rapport entre les investissements et l’épargne sous deux


angles différents, c’est-à-dire dans l’optique dépense et revenu.

a) Dans l’optique dépense

Y=C+I
I=Y–C

Dans cette optique, il est montré que la production d’une nation se


répartit en deux catégories de biens et services, c’est-à-dire que la
production doit satisfaire à la fois :
- la demande de bien de consommation
- la demande de bien de production

Mais le X(Y), c’est aussi le revenu qui est distribué aux agents
économiques.

b) Dans l’optique revenu

Le revenu est ainsi distribué en deux catégories d’emploi, c’est-à-dire


entre la consommation et l’épargne, on peut donc écrire
Y=C+S
S=Y–C

Alors : I = S

A ce niveau I = S, l’ensemble du système économique sera en équilibre.


Quand on veut agir sur la production Y voire sur la croissance

24
économique, il faut agir sur les variables qui commandent son niveau
soient les variables économiques C, I et S.

Comme l’épargne est peu modifiable à court terme dans la mesure où elle
dépend de la propension marginale à consommer, il faut agir sur les
investissements. D’où pour Keynes, le rôle des investissements dans la
croissance économique.

- En effet, dans les modèles keynésiens, les investissements constituent le


facteur principal du rythme de croissance à long terme. D’où pour lui, la
nécessité de l’accroissement des dépenses publiques du point de vue de la
création d’une demande supplémentaire.

- L’analyse keynésienne attribue à l’Etat le rôle déterminant de la


régulation des investissements. Elle intègre l’Etat acteur essentiel et
préconise son intervention pour palier les défaillances de l’économie de
marché.

- Keynes note certes les insuffisances des analyses néoclassiques, il reste


toutefois un libéral, il est pour le maintien des structures capitalistes, il
considère toutefois que le marché est loin d’être suffisant pour être un
régulateur de la vie économique. D’où l’intervention de l’Etat avec ses
stratégies économiques de régulation.

Le keynésianisme est une doctrine ayant donnée la période de croissance


des pays occidentaux (les trente glorieuses), c’est-à-dire les années 45 à
75, et où l’Etat est intervenu massivement dans la vie économique.

25
Partie II : Les éléments fondamentaux de l’activité économique
et les diverses opérations

Chapitre 1 : Les niveaux d’analyse en économie et les théories


économiques

Les sciences économiques se composent de deux branches :


- Macroéconomie
- Microéconomie

Les termes macroéconomie et microéconomie viennent du grec


« makros » et « mikros » signifiant respectivement « grand » et « petit ».

Section 1 : L’analyse microéconomique et l’analyse


macroéconomique
L’analyse microéconomique se distingue de l’analyse macroéconomique
par l’échelle et par l’objet.

1° L’analyse microéconomique

Elle a pour objet l’étude du comportement économique des centres des


décisions individuelles dans une économie de marché.

L’analyse microéconomique répond à des types des questions dont entre


autre :

- Pourquoi telle entreprise produit-elle telle quantité de biens et services


et non plus ou moins ?
- Qu’est-ce qui détermine le prix du produit de cette entreprise ?
- Qu’est-ce qui détermine le salaire d’un travailleur donné ?

2° L’analyse macroéconomique

On dit que l’analyse macroéconomique est à l’échelle de l’économie


nationale et elle envisage les phénomènes économiques d’un point de vue
globale. La macroéconomie s’intéresse à l’étude des groupes suffisamment
homogènes (macrounité), à des quantités globales (ou agrégats) au sein
d’une économie : l’emploi global, la consommation globale …

La macroéconomie cherche à déterminer les relations ou les rapports qui


peuvent exister entre les variables macroéconomiques qui expriment
l’activité d’agents économiques groupés (ou agrégés) au niveau de
l’ensemble de l’économie nationale.

La macroéconomie cherche à expliquer :


- les variations que ces agrégats subissent

26
- les principaux indices statistiques telles que le niveau général des prix, le
taux de chômage.

La macroéconomie envisage l’étude du fonctionnement global des faits


économiques en faisant appel :
- à des variables de prix telles que le niveau global des prix, le taux de
salaire, le taux d’intérêt
- et à des variables de quantité telles que : l’emploi, la demande globale,
la monnaie, les balances de paiement, le budget de l’Etat.

A chacune de ces quantités sont affectés des prix. Le rôle de la


macroéconomie consiste à fournir des outils simples permettant
d’expliquer et de prévoir l’évolution des économies nationales.

Dans l’optique macroéconomique, on pose des questions :


- quel rôle joue le niveau de la demande globale sur l’activité de
production ?
- une hausse de salaire peut-elle améliorer l’emploi ?
- Comment le niveau de l’emploi peut-il être influencé par le niveau de
production ?
- Quels sont les facteurs qui régissent la distribution du revenu national
entre la consommation d’une part et l’investissement d’autre part ?

Section 2 : Les théories microéconomiques et les théories


macroéconomiques

1° Les théories microéconomiques

Elles traitent deux problèmes économiques fondamentaux :


- la détermination des prix
- l’allocation optimale des ressources

a) Le problème de la détermination des prix

La théorie microéconomique étudie comment une économie de marché


détermine le prix. La question est de savoir comment une entreprise
détermine le prix de vente de sa production et les quantités à produire
compte tenu de la demande des consommateurs et de ses propres coûts
de production. Par ailleurs, l’analyse microéconomique concerne le
fonctionnement du système des marchés et des prix : la démarche
microéconomique a comme point de départ un marché particulier sur
lequel s’opère une libre confrontation de l’offre et de la demande et de
cette confrontation résulte un prix appelé « prix d’équilibre » assurant
l’égalité de l’offre et de la demande.

b) le problème de l’allocation optimale des ressources

27
Question : comment obtenir le maximum de satisfaction des besoins
compte tenu des ressources disponibles ?

Il s’agit là du problème de maximisation de satisfaction ou d’utilité sous


contrainte du revenu et des prix donnés. En d’autres termes, l’utilisation
des ressources rares ou limitées est soumise à un système de prix.

2° Les théories macroéconomiques

- Etudie la production nationale et l’emploie des ressources


- Analyse les principaux déséquilibre : inflation, chômage, déficit de la
balance de paiement et recherche leurs causes
- Etudie les moyens d’atteindre les principaux objectifs fixés par la société
dont entre autre la stabilité des prix, la croissance économique, l’équilibre
extérieur.

L’ensemble des décisions des pouvoirs publics en vue d’orienter l’activité


économique vers ces objectifs constitue la politique économique. La
tendance actuelle est l’abondance de la dichotomie microéconomique et
macroéconomique. D’une manière plus précise, on relie de plus en plus les
phénomènes économiques à leur fondement microéconomique. Cette
ambivalence se manifeste à travers par exemple, l’analyse
macroéconomique de la banque mondiale qui procède à une approche en
terme « d’ajustement par le marché ».

* Samuelson : un théoricien important, mathématicien de l’économie

L’économie de déséquilibre tente de donner un fondement


microéconomique à la macroéconomie de Keynes

* Malinvaud : économiste français

Ses travaux figurent dans la théorie de l’emploi et les politiques


économiques de lutte contre le chômage
« Réexamen de la théorie du chômage » (1980)
« Erreur sur la théorie du chômage » (1943)

* Walras (1834 – 1910) : principal fondateur de l’approche économique


néoclassique.
« Stop and go » : politique conjoncturelle caractérisée par une alternance
de possibilité de relance destiné à lutter contre le ralentissement de
l’activité économique et des possibilités restrictives visant à combattre la
surchauffe et les déséquilibres extérieures. Cette politique a été celle du
Royaume-Uni pendant les années 50 et 60.

28
Chapitre 2 : Les agents économiques et la notion de circuit
économique

L’activité économique peut être schématisée à l’aide d’un circuit


économique. La notion de circuit économique retrace dans un espace
économique donné l’ensemble des flux qui représente les diverses
activités auxquelles se livrent les agents économiques avec leur relation
d’interdépendance. Par l’ailleurs, l’activité économique peut être
schématisée tant au niveau national qu’au niveau international
(interdépendance entre les différentes économies nationales signifiant
encore entre une économie nationale et l’extérieur).

Revenus
Marché des facteurs
de production

Ménages Entreprises

Cn°
Marché des biens et
services

Flux monétaire :
Flux réel :

Circuit économique simple

Section 1 : Les différents agents économiques (= les divers


acteurs de la vie économique)

L’économie est constituée d’un grand nombre d’agents économiques


(ménage d’actif, ménage de retraité, entreprises, artisans, commerçants,
membre de profession libérale : avocat, médecin, …, banque, compagnie
d’assurance) qui prennent des décisions et réalisent des opérations
économiques qu’ils mettent en relation les unes avec les autres.
En comptabilité nationale, ces agents économiques, appelés « unités
institutionnels », peuvent être regroupés en « secteur institutionnel » sur

29
la base de leur fonction économique principale et de la nature de leur
ressource économique.

a) Les ménages

Un ménage désigne l’ensemble des occupants d’une même résidence


principale et qui mettent en commun leur ressource. La fonction
économique principale des ménages est de consommer des biens et
services.

Emploi Ressource
- Achats - Rémunération des salaires
- Les cotisations sociales - Revenu des entreprises
- L’épargne - Revenu de la propriété (intérêts)
- Les assurances - Revenu de la terre et d’actifs
- Les impôts sur le revenu et le incorporels : brevets, droit
patrimoine d’auteur, marque de fabrique,
revenus distribués par les
sociétés : dividendes
- Emprunt
- Prestation sociale
- Les identités d’assurance

b) Les entreprises ou institutions non financières


Les entreprises désignent tous les agents dont la fonction principale est de
produire des biens et services marchands non financiers

Emploi Ressources
- Salaire - Ventes
- Dividende - Ressources externes de
- Paiement de fournisseur financement : appel à l’épargne,
- Charges sociales actions et obligations, recours à
- Achats des crédits bancaires
- Investissement

c) Les administrations et l’Etat

La fonction économique principale consiste à « produire des services non


marchands (services publics) : un service dont le résultat de la vente est
inférieur au coût de production ».

Ce rôle de producteur de services publics est divisé :


- administrations publiques qui ne perçoivent pas de recette (exemple :
défense nationale)
- et service public qui vendent directement leurs services (poste et
télécommunication, eaux et électricités)
- Prélever les impôts et les cotisations sociales soit effectuer des
opérations de répartition du revenu ou du patrimoine national.

30
Leurs ressources principales proviennent des prélèvements obligatoires :
impôt, cotisation sociale.

d) Les institutions financières : banque, caisse d’épargne,


organisme de prêts, compagnie d’assurance.

Les institutions financières participent au circuit d’une double manière :

- collectent ou mobilisent l’épargne des agents économiques qui en


dégagent (agents à capacité de financement)
- Répartissent les disponibilités financières au près des agents
demandeurs (agents à besoin de financement) moyennant un intérêt.

Mise à part les prêts et les classements de fonds que les institutions de
crédit ont en dépôt, elles doivent employer de la main d’œuvre et acheter
des biens et services pour fonctionner. Elles contribuent également au
budget des administrations publiques (paiement des impôts).

e) L’extérieur

L’analyse en économie ouverte introduit un nouvel acteur économique,


c’est-à-dire l’extérieur. L’extérieur englobe l’ensemble des agents
économiques (ménages, entreprises, banques, Etat,…) qui ne se trouve
pas sur le territoire national (agents économiques de l’étrangers) et qui
entretiennent des relations économiques avec celui-ci (territoire national)

Section 2 : Les relations entre les acteurs (la notion de circuit


économique)
Ces relations sont de deux types : réelles et monétaires. Autrement dit, le
circuit économique est constitué par des flux qui représentent les diverses
activités ou les différentes opérations économiques auxquels on livre les
agents économiques est composé de 2 catégories de flux :

- les flux réels qui sont constitués de mouvement de biens, service et


facteur de production.
- les flux monétaires qui sont la contrepartie financière des flux réels :
revenu versé aux ménages, dépense de consommation, dividende,
placement, crédit, emprunt, thésaurisation, épargne, impôt, cotisation
sociale, prestation, maladie, pension et bourse d’étude …)

Par ailleurs, la plupart des relations économiques entre les différents


acteurs s’organisent au sein des marchés. Le marché est défini comme le
lieu de confrontation d’une offre et de la demande émanant des agents
économiques. On distingue trois types de marché :

31
- Le marché des biens et services : qui comprend le marché de bien de
consommation et le marché de bien de production (les machines,
équipements). Il permet la confrontation d’une offre des entreprises et
d’une demande des ménages, des institutions de crédit et des
administrations publiques. L’équilibre des offres et des demandes est
déterminé par le système de prix.

- Le marché du travail : où se présente les ménages en offrant leur force


de travail en échange d’une rémunération (salaire, traitement) qui leur
sera versé par les entreprises, les administrations publiques et les
institutions financières.

- Le marché de capitaux : qui permet aux ménages, aux entreprises et


aux administrations publiques de placer leur épargne et d’emprunter les
fonds, ressources à leur fonctionnement. Ce marché est droitement
contrôlé par des institutions de crédits qui jouent le rôle d’intermédiaire
financier entre les agents économiques débiteurs et créditeurs.

En s’ouvrant sur l’extérieur, de nombreuses économies deviennent de plus


en plus interdépendantes au point de parler de système économique
international montrant les interdépendances économiques entres les
nations et qui implique cet agent économique appelé : l’extérieur ou
« reste du monde ».

Les rapports économiques qu’entretiennent les différents Etats sont


divers :
- des échanges de produit : matières premières, produit manufacturé
- des échanges de travailleurs : coopérant, émigré
- des échanges de capitaux : crédits accordés par les bailleurs de fonds,
les investissements extérieurs)

C’est pourquoi les principaux flux économiques entre une nation et le


reste du monde peuvent être :
- des importations et des exportations de marchandises
- des achats et des ventes de services : tourisme …
- des règlements des importations et des exportations
- les transferts privés et publics
- les capitaux à long terme et à court terme

Exercice portant sur le circuit économique d’ensemble : faire un schéma


du circuit économique d’ensemble avec les flux qui retracent l’ensemble
des opérateurs effectués par les cinq grandes catégories d’agents
économiques et qui les mettent en relation. En d’autre terme, matérialiser
par des flèches les flux qui s’établissent entre-elle.

32
Objet de la science économique : économie, science de la gestion des
ressources rares
Notion de base de l’économie : quel est le domaine de l’économie ?
Point de départ : besoins économiques, quantités illimités pour satisfaire
les besoins à l’aide des ressources rares.
Entreprises : producteurs
Opérations économiques : la consommation, la production
Production :
- création à la fois de richesse et de valeur
- activité qui a pour but d’accroître la masse des biens et services

Circulation : échange, répartition

Qu’est-ce que la production, l’entreprise, les biens économiques ?

Besoins économiques : trois catégories de besoins


- besoins vitaux :
- besoins sociaux : taux d’alphabétisations
- besoins collectifs : sécurité, justice, enseignement (pris en charge par
l’Etat, la collectivité)

Caractéristiques des besoins : multiplicité, satiabilité, interdépendance.


Chapitre 3 : Les diverses opérations économiques

Dans cette étude, il sera question :


- de la production des biens et services
- de la consommation et de ses dimensions économiques
- de la répartition des revenus
- de la structure des marchés et de la formation des marchés

Section 1 : La production des biens et services


A ce propos, les trois questions suivantes ont leur intérêt :
- qu’est-ce que la production ?
- qu’est-ce qu’une entreprise ?
- qu’est-ce qu’un bien économique ?

On produit des biens et services destinés à la satisfaction des besoins des


individus et seuls les besoins solvables s’exprime sur le marché.

A- Les besoins économiques

33
a) Définition

Le besoin est la manifestation d’une condition de vie tant par le plan


individuel que social.
Exemple : besoin alimentaire, de culture …
Remarque : C’est une notion subjective mais où il y a aussi quelques
choses d’objectives et de sociaux cars les besoins sont aussi façonnés par
la société de laquelle nous vivons.

b) Classification des besoins

On peut distinguer :

- les besoins vitaux ou primaires, c’est-à-dire ceux dont, la satisfaction est


indispensable pour maintenir intact nos quantités intellectuelles et
physiques.
Exemple : boire, manger, se vêtir, se loger.

- Les besoins sociaux : ceux qui trouvent leur origine dans les relations
qu’entretiennent les hommes dans un système culturel donné.
Exemple : communiquer, prendre des vacances, savoir lire et écrire,
posséder des appareils électroniques.

- Les besoins collectifs : les besoins prises en charge par la collectivité


Exemple : l’enseignement

c) Les caractéristiques des besoins

Les besoins présentent trois traits caractéristiques principaux :


- La multiplicité
- La satiabilité
- l’interdépendance

La multiplicité : à côté des besoins vitaux apparaissent sans cesse de


nouveaux besoins liés tant au caractère propre à chaque individu
(caractère subjectif de la notion de besoin) qu’à l’environnement social et
culturel.

La satiabilité : l’intensité d’un besoin diminue au fur et à mesure qu’il est


satisfait et au-delà d’une certaine intensité de satisfaction, le besoin se
trouve saturé

L’interdépendance : les besoins sont souvent substituables les uns aux


autres (exemple : le besoin de sortir et le besoin de regarder la télé) ;
certains sont même complémentaires (besoin d’utiliser la voiture + besoin
de carburants, des pièces détachés). D’une manière générale, ils sont
interdépendants.

34
B - Qu’est-ce que la production ?

1) La production

La production est destinée à satisfaire grâce à la consommation les


besoins économiques ressentis par les individus. En d’autres termes, la
production en créant des biens et envie permet de satisfaire les besoins
économiques.

11) Le double aspect de la production

La production est :
- la création d’un bien ou service par l’activité d’une entreprise qui l’offre
sur le marché.
En même temps, la production est :
- la création d’une valeur car tout bien économique s’échange à un prix
déterminé.

12) Qu’est-ce que la richesse, la valeur d’un bien ?

=> La richesse est la valeur créée par les entreprises.

Au niveau de la nation la mesure de la contribution productive d’une


entreprise à la richesse globale est la valeur ajoutée.

a) Définition de la valeur ajoutée

La valeur ajoutée est la différence entre d’une part la valeur des biens et
services produits par l’entreprise et d’autre part, par la valeur des biens et
services utilisés par l’entreprise dans le processus de production.

b) Signification économique de la valeur ajoutée


La valeur ajoutée exprime l’apport spécifique de l’entreprise et de son
personnel dans la production d’un bien et d’un service.
Cette valeur ajoutée peut être utilisée en analyse économique pour
apprécier :
- le poids économique de l’entreprise
- les structures et les méthodes d’exploitation
- son développement, c’est-à-dire, l’étude de l’évolution de l’entreprise
dans le temps.

c) Formation de la valeur ajoutée

35
Les revenus primaires correspondent à des sommes qui rémunèrent les
agents économiques pour leur contribution à la production. Tous les
revenus proviennent par conséquent de la valeur ajoutée créée par des
agents économiques qui ont contribués à la production. La plus grande
partie de cette richesse est créée sur le territoire économique et elle est
mesurée par le PIB qui est égal à la somme des valeurs ajoutées. Cette
richesse, nouvellement créée, est distribuée sous forme de revenus, d’où
cette notion de répartition primaire.

d) Répartition de la valeur ajoutée

Impôts
Valeur ajoutée
Autofinancement de l’entreprise
Cotisations
sociales

Salaires Intérêts Bénéfice


Rémunérations Rémunérations Rémunération
du travail du capital

Répartition de la valeur ajoutée de l’entreprise et les différents


revenus directs

La valeur ajoutée de l’entreprise doit lui permettre de :


- rémunérer les facteurs de production qu’elle a utilisée
- payer les cotisations aux organismes sociaux
- payer à l’entreprise les impôts liés à la production
- maintenir en bonne état et de moderniser ses matérielles et installation
d’où la notion d’auto financement.

e) La mesure de la valeur ajoutée

La valeur de la production d’une entreprise est mesurée par son prix et


celle d’une administration par son coût (la production des services publics
est non marchande).

f) Le calcul de la valeur ajoutée

36
Pour calculer la valeur ajoutée, il faut soustraire à la valeur de la
production les consommations intermédiaires (ou produit consommé
entièrement pendant l’année dans un processus de production)

=> Pour déterminer la valeur d’un bien, il y a lieu de faire la distinction


entre la valeur d’usage et la valeur d’échange d’un bien.

La valeur d’usage d’un bien est son aptitude à satisfaire un besoin (valeur
subjective permettant de déterminer l’utilité d’un bien (exemple : une
craie sert à …)

La valeur d’échange d’un bien est la faculté qu’a ce bien de pouvoir être
échangé contre un autre bien (exemple : un livre vaut 10 cahiers sur un
marché à un moment donné (valeur objective, c’est-à-dire la quantité de
bien que l’on peut obtenir en échange d’un bien.

13) Quelles sont les principes qui sont à la source de la valeur, de la


richesse ?

La réponse est différente suivant les auteurs d’où quatre grandes


tendances :

a) Physiocrates (2è moitié du XVIIIè siècle) et F.


Quesnay
« Toute richesse est dans le mécanisme de la reconstitution de la
nature ». En d’autres termes, selon les physiocrates qui privilégient
l’agriculture, seule l’activité agricole est considérée comme créatrice de
richesse dans la mesure où elle est seule capable de créer un « produit
net » appellation donnée au surplus agricole.

Cela signifie encore qu’il n’y a que le travail au contact de la terre qui ait
de la valeur. Il est seul créateur de valeur d’échange d’où leur idée de la
classe productive, soit la classe des travailleurs agricoles qui est la seule
capable de produire de la richesse.

37
b) Les classiques

- Adam Smith et sa notion de valeur travail : « La source de toute


richesse est le travail humain et elle se trouve dans la sphère de la
production »

- David Ricardo : La mesure de la valeur d’un bien est la quantité de


travail nécessaire à la production de ce bien.

c) Karl Marx

Il a repris et développé la conception socialiste. D’où sa théorie de la


valeur travail dans le cas (1867) et sa notion de « travail socialement
nécessaire »

d) Les néoclassiques
Ils utilisent le raisonnement à la marge et la notion de « valeur utilité ».

2) Qu’est-ce qu’une entreprise

a) Définition
L’entreprise est un centre de production de biens et services destinés à
satisfaire directement les besoins de consommateurs. Ces besoins se
traduisent par une demande solvable, c’est-à-dire une demande assortie
d’un pouvoir d’achat. Par ailleurs, l’entreprise est une unité économique
dotée d’une autonomie juridique qui combine les facteurs de production
(K, W) pour produire des biens ou services destinés à être vendus sur un
marché.

b) Les différents aspects d’une entreprise


L’entreprise n’est pas une unité de production quelconque :
- Les prix se fixent selon la loi de l’offre et de la demande
- L’entreprise est intimement liée à l’existence de marché
- L’entreprise combine techniquement et économiquement en vue
d’obtenir un produit destiné au marché
- L’objectif fondamental de toute entreprise est le maximum de profit : le
profit permet à l’entreprise de réaliser les investissement dont le choix
doit permettre la meilleure combinaison productive : choix entre capital et
travail et la meilleure rentabilité, rentabilité des capitaux investis.

38
L’entreprise, c’est l’acte d’entreprendre : acte qui consiste à tirer profit
des informations provenant de l’environnement et d’opportunité nouvelle
et de les utiliser pour assurer la réalisation des différents projets.
L’entreprise assure des fonctions : d’approvisionnement, de production et
de vente. Elle est l’unité fondamentale de l’économie de marché. Elle peut
être appréhendée à travers quatre dimensions :

- esprit de l’entreprise : l’initiative volontaire et risquée de ces dirigeants.


- une relation marchande qui la différencie de l’activité des administrations
ou de l’activité domestique
- l’autonomie de décision : dans ce cas, l’entreprise privée se différencie
de l’établissement qu’on n’a pas d’autonomie juridique.
- la division du travail qu’elle induit et l’organisation relativement stable et
structurée qu’elle implique.

c) L’entreprise produit en combinant les facteurs de


production : voir l’organigramme.

d) La productivité des facteurs de production


La productivité mesure le rapport entre une quantité produite (exemple :
production de voiture) et les moyens mis en œuvre pour l’obtenir (capital
et travail). La productivité globale des facteurs est égale au rapport entre
le volume de production obtenu et l’ensemble des facteurs utilisés. La
productivité mesure l’efficacité des facteurs de production et l’efficacité de
leur combinaison. En d’autres termes, la productivité permet de mesurer
l’efficacité de la combinaison productive de facteur de production.
L’indicateur le plus couramment utilisé est celui de la productivité du
travail qui se définit par le rapport entre un volume de production réalisée
(Y) et la quantité de travail employé (nombre d’heures de travail ou
nombre de travailleur, c’est-à-dire les effectifs occupés)

e) Les investissements
La production marchande implique des investissements, c’est-à-dire
l’acquisition de capital technique destiné à accroître l’efficacité du travail.
Pour désigner les investissements destinés à la production marchande, on
utilise parfois le terme « d’investissement productif » car il concerne la
production marchande.

Que désigne ce terme ?

Le terme investissement concerne le plus souvent le capital fixer :


investir, c’est créer ou acquérir des biens de production ou d’équipement.
Au sens large, l’investissement est l’engagement du capital dans le
processus de production. En un sens plus large, investir, c’est pour une

39
entreprise ou un pays, augmenter le stock des moyens de production
(machine, équipement de tout type) et développer les infrastructures,
l’acquisition de connaissance et la formation des hommes).
L’investissement est alors l’acte qui permet d’accroître ou de renouveler
tout type de capital, on prend donc en compte l’investissement
immatériel.

Les investissements immatériels sont ceux qui correspondent à des


dépenses de recherche – développement, de formation, d’acquisition de
logiciel, de publicité et qui sont enregistrés en comptabilité nationale
comme des consommations intermédiaires ou des salaires.

Au niveau de l’entreprise, l’investissement permet un accroissement de la


capacité de production et une modification de la combinaison productive.
Il s’engage de façon plus ou moins irréversible sur le long terme : il
implique donc un risque face aux modifications de l’environnement
économique. En effet, un grand nombre de variable joue sur la décision
d’investir de l’entreprise.

Les différents types d’investissement : L’investissement peut être classé


de différente manière selon sa destination dans l’entreprise. En d’autre
terme, l’investissement d’une entreprise peut répondre à différents
objectifs dont entre autre :

- L’augmentation de la production d’où l’investissement de capacité


- la modernisation d’où l’investissement de productivité : il s’agit là
d’investissement visant à remplacer l’ancienne machine par d’autres plus
perfectionnées grâce au progrès techniques
- Le maintien en état du stock de capital, d’où l’investissement de
remplacement : ce type d’investissement ne conduit pas à une
augmentation de la capacité de production mais vise seulement à
renouveler des équipement devenu inutilisable, c’est-à-dire hors d’usage
ou de coût d’emploi trop élevé.

f) Les formes d’entreprises et les secteurs d’activités

- Les formes d’entreprise


Les entreprises sont très différentes mais on les différencie habituellement
en tenant compte de certains critères comme la taille, le statut juridique.

Les classifications par taille

Elle peut être mesurée à l’aide de plusieurs indicateurs :


L’effectif employé
Le chiffre d’affaire
La valeur ajoutée

40
Les classifications basées sur le salarié permettent de
différencier

Les entreprises de types artisanales


PME
Les grandes entreprises

Les classifications juridiques

Elle débouche sur la distinction suivante :


Entreprise individuelle
Entreprise publique
Entreprise privée
Coopérative

41
L K Matière première

Population Capital Agricole Energétique Minérale


totale économique

Population Population Capital non Capital


inactive active technique technique

Chômage Population occupée Capital Capital technique


technique fixe circulant

Combinaison des
facteurs de production.
K : capital fixe et
variable. Q = f (K,L)

A court terme : A long terme :


K fixe K variable
L variable L variable

Recherche de Recherche du Recherche de la Recherche de la taille


l’efficacité profit combinaison optimale
Calcul des Calcul des optimale Calcul des économies
productivités coûts d’échelle

La combinaison des facteurs de production d’une entreprise

42
- Le secteur d’activité
A ne pas confondre avec secteur d’entreprise et secteur institutionnel

* un secteur d’entreprise : C’est un ensemble d’entreprise exerçant la


même activité principale mais pouvant avoir des activités secondaires
différentes.

* un secteur institutionnel : Dans la comptabilité nationale, un secteur


institutionnel regroupe l’ensemble des unités institutionnelles ayant la
même fonction principale. Elle regroupe les différents partenaires de la vie
économique en six secteurs : institutionnels auxquels s’ajoute un compte
intitulé « reste du monde » « extérieur » qui regroupent les opérations
avec l’ensemble des agents non résidents. Les six secteurs
institutionnels :
- Les sociétés ou quasi sociétés financières
- Les institutions financières
- Les entreprises d’assurance
- Les administrations publiques
- Les administrations privées
- Les ménages

* Secteur d’activité : C’est un ensemble d’activité productive présentant


des caractéristiques communes.

Le secteur primaire : qui regroupe les activités économiques


productrices de matière première notamment : l’agriculture, l’exploitation,
la pêche, les mines.

Le secteur secondaire : qui comprend les activités économiques


correspondant à la transformation de matière première en bien de
production ou en bien de consommation : l’industrie, le bâtiment et
travaux publics sont regroupés dans le secteur secondaire.

Le secteur tertiaire : il inclut les activités productrices de service


(commerce, banque, transport, administration, assurance, hôtellerie,
santé, éducation)

Le secteur tertiaire est le plus hétérogène, il comprend à la fois des


activités traditionnelles comme les services aux ménages (coiffeur,
blanchisserie, petit commerce, alimentaire, …) et des activités de pointes :
produit de l’évolution technologique la plus sophistiquée (labo, société de
conseil en gestion ou d’ingénieur).

43
Classification des activités économiques

Cette classification des activités économiques en activité primaire,


secondaire et tertiaire est due à Fisher. Cet auteur considère comme
- primaire : les activités agricoles, minières, forestières et maritimes.
- secondaire : les activités manufacturières et la construction
- tertiaire : regroupe les autres activités.

Certains auteurs ont proposé d’ajouter à cette classification un quatrième


secteur le secteur quaternaire qui comprendrait les activités de services
de pointe. Selon la loi des trois secteurs, la part respective des trois
secteurs dans l’activité économique varie avec le niveau du
développement économique.

* La tertiarisation : Elle désigne la monté des activités de services dans


les économies contemporaines au détriment de l’agriculture et e
l’industrie. En effet, dans la plupart des nations développées, le secteur
tertiaire se trouve désormais largement majoritaire dans l’emploi. Cette
situation prévue par la loi des trois secteurs doit cependant être nuancée
car elle résulte d’un double phénomène.

- D’une part, on assiste à une forte demande de service aux entreprises


(processus de gestion plus complexe, effort croissant de recherches et de
planification des activités.

- D’autre part, les entreprises industrielles ont tendance à externaliser


(sous forme) à sous traiter certaines opérations à des entreprises de
services, ces opérations étaient effectuées auparavant par leurs
personnels. Il y a de développement interactif des activités industrielles et
tertiaires.

Une analyse plus précise du phénomène de la tertiarisation nécessiterait


par conséquent une redéfinition du secteur tertiaire.

Section 2 : La consommation et ses dimensions économiques et


sociales
- Etude comparative du consommateur et du producteur
- Définition et divers types de consommation
- La rationalité du consommateur
- L’évolution de la consommation :
Diversité des consommations
Structure de la consommation et coefficient budgétaire
Critère et classement des dépenses

44
Les conséquences de l’essor de la consommation : la loi de Engel -
évolution de la consommation dans le temps - la diversité de la
consommation dans l’espace.

1 – Etude comparative du consommateur et du


producteur : voir tableau

Consommateur Producteur

- Théorie de la demande - Théorie de l’offre

=> Etude du comportement du => Etude du comportement du


consommateur producteur
=> Fonction de demande : => Fonction de l’offre
En microéconomie, la fonction de La fonction de l’offre d’un bien est
demande d’un bien est la fonction la fonction qui associe à chaque
qui associe à chaque niveau de prix niveau de prix possible la quantité
possible la quantité demandée. offerte.
En général, c’est une fonction En général, c’est une fonction
décroissante du prix : croissante du prix, c’est-à-dire prix
augmentation du prix => et quantité varient dans le même
diminution de la quantité demandée sens : augmentation prix =>
et vis versa. augmentation de la quantité offerte
– diminution du prix => diminution
de la quantité offerte.

- La consommation d’un bien par un - L’entreprise achète des inputs


individu lui procure une satisfaction, avec lesquels il produit des biens.
d’où les deux types d’approche : La combinaison des facteurs de
=> Fonction d’utilité du production destinée à la production
consommateur des biens et services sur le marché
=> Courbe d’indifférence implique
=> La fonction de production d’une
La fonction d’utilité entreprise où il existe une relation
Chaque individu est caractérisé par technique entre les quantités de
une fonction d’utilité qui lui est facteurs utilisées et le niveau de
propre. production.
Fonction d’utilité = fonction de => L’isoquant de l’entreprise : c’est
satisfaction = fonction de la fonction de production qui relie la
préférence production (Q) aux facteurs de
production (K et L).
- La fonction d’utilité est
l’expression mathématique de la - La fonction de production est de la
façon dont un consommateur classe forme Q = f (K,L)
les biens disponibles en fonction du => Ici, la production d’un bien est
niveau de satisfaction que lui assurée à l’aide de deux facteurs

45
procure ces biens. (capital et travail)
- La fonction d’utilité est de la => La fonction de production est
forme U = f (X,Y) l’expression d’un niveau de
X,Y indiquent les quantités des production en fonction des
biens X et Y. quantités de facteurs de production
U : niveau de satisfaction qui ont été combinées.
Selon le nombre de biens => Le problème de la production
considérés, on peut avoir une est de choisir la meilleure
fonction de 1 à n variables. combinaison des facteurs de
production, celle qui permet de
produire au moindre coût.

La courbe d’indifférence L’isoquant de l’entreprise


Une courbe d’indifférence indique Un isoquant représente les
les diverses combinaisons de biens différentes combinaisons de main
X et Y qui procurent aux d’œuvre (L) et de capital (K) par
consommateurs une utilité ou une lesquels une entreprise peut fournir
satisfaction identique. une production déterminée.
Un isoquant élevé indique une
Une courbe d’utilité correspond à grande quantité de production et un
un degré d’utilité d’autant plus isoquant moins élevé, une quantité
élevé qu’elle est plus éloignée de de production plus petite.
l’origine des axes.

- L’équation de budget du - L’équation du coût de production


consommateur : c’est une fonction d’une entreprise : c’est une fonction
linéaire du montant des biens que linéaire du montant des inputs
le consommateur achète. achetés en situation de CPP.
Elle est de la forme : R = rPx + wPy Elle est de la forme : CT = aPa +
R : revenu bPb + k
X : quantité de biens X a : quantité utilisé du facteur A
Px : prix unitaire du bien X (nombre d’heures de travail)
Y : quantité de biens Y Pa : prix unitaire du facteur A (taux
Py : prix unitaire du bien Y de salaire)
b : nombre de tonne de matière
première
Pb : prix d’une tonne de matière
première
=> Le coût de production total (CT)
est défini comme une fonction du
volume de la production (X) et plus
les coûts fixes (k).
=> Dans le coût de production, il y
a les éléments fixes et éléments
variables. Les coûts variables
dépendent du niveau de production
(matière première, énergie, etc.)

46
Mais il y a des coûts variables qui
sont indépendant du niveau de la
production (les loyers, les
assurances, etc.).

- Le consommateur rationnel est - L’entreprise rationnelle est celui


celui qui cherche à maximiser qui cherche à maximiser le profit
l’utilité qu’il obtient dans la qu’il obtient à partir de la
consommation des biens et production et de la vente des
services. produits.

2- Définition de la consommation et les divers types de


consommation

a) Définition de la consommation

C’est la destruction partielle ou totale d’un bien (ou utilisation d’un


service) en vue de la satisfaction des besoins individuels ou collectifs.

b) Les divers types de consommation

- consommation individuelle
- consommation collective
- consommation productive
- consommation non marchande
- consommation marchande
- consommation finale
- consommation intermédiaire

Les consommations individuelles


L’unité de consommation n’est pas toujours mais la famille ou le ménage.
La comptabilité nationale, la consommation individuelle, « la
consommation des ménages ».

Les consommations collectives

Ce sont des consommations de biens et services fournis par l’Etat et


appelés « biens publics ou biens collectifs ». La notion de consommation
collective regroupe l’utilisation de biens et services extrêmement variés :
défense nationale, éducation, santé, … Par ailleurs, la distribution de
service aux usagers est fonction d’autres critères que la demande
solvable, c’est-à-dire qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un revenu pour en

47
bénéficier. Mais bien que gratuit, le service reste ici un bien économique :
il doit être produit et il comporte un coût, la seule différence est que le
coût n’est pas supporté par l’utilisation mais par le contribuable. On peut
distinguer deux types de service collectif :

- les services indivisibles où les bénéficiaires ne peuvent être individualisé.


Exemple : sécurité publique

- les services divisibles qui s’adresse à des bénéficiaires plus ou moins


faciles à identifier. Exemple : formation professionnelle, action culturelle.

Les consommations collectives ne dépendent pas d’un choix individuel


mais plutôt d’un choix effectué par la société ou par le système politique.

3- La rationalité du consommateur (rappel)

C’est l’objet de l’analyse économique pour les néoclassiques. Le


consommateur rationnel est de type Homo oeconomicus, d’où en
microéconomie, la théorie de la consommation qui analyse le
comportement de l’individu en tant que consommateur :

- soumis à une double contrainte (revenu et prix des biens et services


offerts sur le marché)
- qui a de multiples besoins et qui doit procéder à un choix en établissant
un ordre de priorité dans sa consommation.
- ayant pour objectif la maximisation de son utilité. En plus, la théorie de
la consommation étudie les réactions du consommateur :
-Face aux variations de prix, d’où « l’élasticité prix de la demande »
-Face aux variations de revenu, d’où « l’élasticité revenu de la demande »

4- L’évolution de la consommation

a) diversité des consommations

Les consommations observées dans le temps sont très diversifiées et en


perpétuelle évolution. La notion de consommation évoque :

- des dépenses quotidiennes ou fréquentes : achats des biens


alimentaires, des vêtements
- des dépenses moins fréquentes et moins immédiates : paiement des
loyers, des impôts
- une partie de la consommation ne dépend pas directement de nous : il
s’agit de la consommation de biens et services collectifs que nous
finançons par l’impôt et dont les orientations sont décidées par l’Etat ou
les collectivités locales.

48
- la destruction matérielle d’un bien mais qui se fait d’une manière
progressive. Exemple : appareil ménager non détruit dès la première
utilisation.
- Une forme de consommation caractéristique des économies développées
contemporaines : les biens ne sont ni détruits, ni usés mais deviennent
impropre à l’usage, soient qu’il soit démodé, soit que des biens modernes
aient fait leur apparition : il est alors question de biens obsolète.

b) La structure de la consommation et le coefficient budgétaire

La structure signifie l’importance relative de chaque élément de dépense


dans le budget. Une étude précise de l’évolution de la structure de la
consommation fait intervenir le calcul des « coefficients budgétaires » qui
exprime le rapport entre un poste de consommation et l’ensemble des
dépenses de consommation.

Les poids relatifs d’un groupe de produit appelé « ponte budgétaire » dans
le total des dépenses de consommation des ménages permettent de
mesurer le développement intervenu dans la structure de la
consommation

c) Critère de classement des dépenses

Les dépenses peuvent être classées selon trois types d’approches :


- Approches par grands groupes de produits
- Approche par fonction
- Approche selon la durabilité

Approches par grand groupe de produit où l’on distingue :

- les produits alimentaires


- l’énergie
- les produits industriels
- les services

Approches par fonction donnant à une nomenclature


fonctionnelle : il s’agit de ventiler la consommation en poste de dépense
ou encore de classer les dépenses de consommation en tenant compte des
besoins satisfaits. D’où :
- alimentation
- habillement
- habitation
- hygiène et santé
- culture et loisir
- transport et télécommunication

49
- hôtel, café, restaurant
- divers

Approche selon la durabilité

Il s’agit de regrouper les produits selon leur durée d’utilisation. D’où


l’opposition entre :
- biens durables
- biens semi-durables
- biens non durables ou fongibles
- les services

Exemple :
- Biens durables : les appareils d’équipement ménagers ou de lobe. On
peut définir ici le « taux d’équipement des ménages en biens durables » :
c’est le pourcentage des ménages possédant tels ou tels équipement à
une date donnée.
- Bien semi-durable : constitué principalement par l’habillement
- Bien non durable : constitué essentiellement par les dépenses d’énergie
et d’alimentation.

d) Les conséquences de l’essor de la consommation

La loi d’Engel
L’évolution des consommations dans le temps
La diversité des consommations dans l’espace

La loi d’Engel
Pour expliquer les changements de la consommation, on se réfère souvent
à la loi d’Engel qui énonce que nous avons une hiérarchie des besoins et
qui est formulé comme suit : « plus le revenu est élevé, plus est faible la
part des dépenses totales consacrées à l’alimentation ».

L’évolution des consommations dans le temps

Le progrès technique multiplie les biens et services destinés à satisfaire


les besoins. D’où une double évolution dans le temps :

- les biens et services destinés à satisfaire les besoins les plus


fondamentaux se sont diversifiés et améliorés. Exemple : de l’éclairage à
la bougie et à la lampe pétrole, on est passé à l’éclairage électrique.
- les consommations se sont diversifiées avec le progrès technique et à
chaque époque apparaissent de nouveau bien de consommation qui
résulte de progrès de la recherche. Exemple : les portables

50
Etant donné l’apparition croissante de nouveau besoin, il est difficile de
parvenir à leur totale satisfaction. D’où cette situation de rareté qui existe
en permanence :
consommation < besoins
Chercher à satisfaire les besoins stimule l’innovation sur les nouveaux
produits et aussi de nouveaux besoins.

La diversité des consommations dans l’espace


Les biens de consommation s’expliquent essentiellement par l’inégal degré
de développement économique qui se reflète à travers la richesse des
pays, leur niveau de développement économique, les revenus moyens par
personne. Les inégalités de niveau de vie s’expriment essentiellement par
les grandes disparités dans la consommation. D’où les contraintes
frappantes qui existent entre la consommation dans les pays développés
et celles des pays du tiers monde.

** La consommation en tant qu’acte social

La consommation ne dépend pas uniquement des facteurs économiques,


Elle est également un phénomène social. D’où les aspects sociaux de la
consommation.

1- Les déterminants du consommateur

Dans l’étude du comportement du consommateur, on peut observer que :


- la consommation a une composante utilitaire qui regroupe tout ce que le
bien économique peut réaliser sans intervention de la société ni de
l’imaginaire du consommateur. D’où les fonctions physiologiques de la
consommation (nourriture, vêtement, logement). Des progrès
apparaissent cependant dans cette composante utilitaire selon les
possibilités d’augmentation du revenu. D’où par exemple, l’amélioration
de la valeur nutritionnelle des aliments, du confort de l’habitat et des
propriétés thermiques des vêtements …

- la consommation a une composante de communication qui peut se


résumer en
-Facteurs d’intégration à une classe sociale, à un groupe
-Et de facteurs de différenciation à l’égard d’autres groupes.

Il existe par conséquent des biens qui permettent l’intégration à


l’ensemble de la collectivité et qui sont culturellement obligatoire. C’est le
cas d’une grande partie des vêtements mais aussi des consommations
alimentaires. D’où la notion de symbolique social qui désigne les symboles
de situation sociale qui font de l’analyse des besoins le révélateur du
fonctionnement des groupes humains.

51
- le consommateur est non seulement influencé par son milieu social
(classe supérieure, moyenne, inférieure et leur comportement social) mais
aussi par la publicité ainsi que par l’évolution du niveau de vie. D’où la
consommation de l’ensemble de biens supérieurs et celle de biens
inférieurs.

A la question de savoir, si ces biens a la demande de consommateur qui


décide les biens à produire. Un économiste américain Galbraith a montré
que le pouvoir souverain des consommateurs n’est qu’apparent. Selon lui,
les producteurs soucieux d’écouler leur production en masse ont aussi
développé des moyens pour influencer les comportements des
consommateurs et modelés leur besoin. D’où le nom de « filière
inversée ». Dans le cadre de la socialisation des besoins, la consommation
apparaît comme un élément de prestige social. D’où l’expression « il
existe un besoin de paraître ». En d’autres termes, les comportements
des consommateurs sont déterminés par la compétition sociale, par le
désir de distinction, la consommation apparaît comme un moyen et
affirmer un statut social. On parlerait alors d’effet d’imitation, d’effet de
démonstration.

2- Société de consommation et consumérisme

L’expression « société de consommation » résume plusieurs


phénomènes : évaluation générale du niveau de vie, accès de la majorité
de la population à la plupart des biens et services, nouveau mode de
distribution, apparition de centres commerciaux, paiement par carte de
crédit. Par ailleurs, on a insisté également à l’essor du consumérisme dans
la plupart des pays développés. Ce terme désigne un mouvement de
défense des droits et les intérêts des consommateurs. Parmi les objectifs
du consumérisme, on peut citer entre autre :

- limite les effets sur les consommateurs de la publicité des fabricants, par
une meilleure information sur la qualité des biens et services.
- lutter pour une meilleure sécurité ou fiabilité des produits par exemple
étude attentive des colorants et des additifs alimentaires
- Dénoncer les ententes entre les fabricants

52
Section 3 : Répartition du revenu
I – Origine des revenus et la notion de revenu primaire
1° Origine des revenus
2° Notion de revenu primaire

II – La répartition fonctionnelle des revenus


1° Le revenu du travail
* Les différents types de salaires
* La fixation des salaires
- les théories de salaire
- les facteurs déterminant le salaire
* Les forces du salaire

2° Les revenus de la propriété et de l’entreprise


* Les revenus e la propriété
- du patrimoine foncier
- des valeurs mobilières, de placement
- de l’épargne liquide
* Les revenus de l’entreprise (en économie, les revenus de l’entreprise
sont connus sous le terme de profit) d’où
- les théories du profit
- l’approche comptable du profit

III – La répartition personnelle des revenus


1° La redistribution des revenus
* Signification de la redistribution des revenus
* Les revenus de transfert et leur signification
* Les objectifs de la redistribution
* Les moyens et les principes de la redistribution :
=> Les prélèvements obligatoires et leurs 2 formes :
- Les impôts
- Les cotisations sociales
=> Les revenus distribués se forment donc prestation sociale
* La notion de revenu disponible
- signification du revenu disponible
- détermination du revenu disponible
- utilisation du revenu disponible

IV – Qu’entend t-on par la politique nationale du revenu ?

53
I – Origine des revenus et la notion de revenu primaire

1° Origine des revenus

A l’origine des revenus distribués de l’économie se trouve la « valeur


ajoutée » dégagée par les entreprises chargées de l’activité de production
(principale fonction des entreprises : production de biens et services). La
valeur ajoutée n’est pas toutefois le seul fait des entreprises, d’où
l’intervention de deux acteurs :

- L’entreprise : qui contribue à la valeur ajoutée en assurant les services


collectifs (enseignement, justice, santé, sécurité publique, etc.)
- Les ménages : constitués par cet ensemble de personnes physiques qui
bénéficie d’un revenu personnel.

Avec les entreprises, ce sont les trois secteurs institutionnels auxquels


sont affectés les revenus et sur lesquels travaille la comptabilité nationale
dans son approche comptable sur l’origine et la distribution des revenus.

La valeur ajoutée est distribuée aux secteurs institutionnels en fonction de


leur apport et selon la nature de cet apport. Cette distribution de revenu
prend trois formes :

- salaire
- impôt (revenu de l’administration)
- rémunération du capital, d’où la notion d’excédent brut d’exploitation qui
est redistribué en fonction des apports en capital, c’est-à-dire qu’il
rémunère le capital investi.

2° La notion de revenu primaire

La participation à l’activité productive donne lieu à la distribution de


revenu appelé « revenu primaire ». En d’autres termes, les revenus
primaires sont les revenus versés en rémunération d’une participation à la
production. Cependant, tous les revenus primaires ne sont pas
entièrement disponibles pour leur bénéficiaire. En effet, sur ces revenus,
les administrations publiques :

- prélèvent des cotisations sociales


- prélèvent des impôts
- et allouent des prestations sociales

54
La somme de tous les revenus primaires de tous les secteurs
institutionnels est égale au produit national brut (PNB), celui-ci ne
comprend pas les revenus distribués en dehors du territoire national.

II – La répartition fonctionnelle des revenus

Les revenus sont ici perçus en tant que rémunération des facteurs de
production. On peut distinguer deux grands types de revenu :

- Les revenus du travail


- Les revenus de la propriété et de l’entreprise

1° Les revenus du travail

Les salaires constituent aujourd’hui la forme principale des facteurs de


production.

* Les différents types de salaires : on peut distinguer

- le salaire revenu : qui représente pour l’ouvrier le revenu nécessaire à la


subvention de sa famille.
- le salaire coût : qui, pour l’employeur représente une charge qui s’ajoute
aux dépenses en matière première, énergie, etc.
- le salaire nominal (en masse monétaire) : soit le nombre d’unités
monétaires que le salaire représente.

Exemple : L’ouvrier touche l’équivalent du SMIG d’un montant de 350 000


fmg.

- le salaire réel (en terme de pouvoir d’achat) : la quantité de biens et


services que l’on peut se procurer avec son salaire nominal. D’où la
question : quels besoins peut-on satisfaire ?
- le salaire social : c’est le salaire nominal auxquels s’ajoute certains
avantages sociaux.

* La fixation des salaires

Les théories du salaire

=> Pour les néoclassiques, le salaire résulte de la confrontation de l’offre


et de la demande de travail. (l’offre est une fonction croissante du salaire
réel et la demande une fonction décroissante du salaire réel)
=> pour les néo-keynésiens (Kaldor et Kalecki), le salaire résulte d’un
rapport de force entre travailleur et entrepreneur. Son niveau ne dépend
pas uniquement des conditions sur le marché du travail, mais également
du volume de l’activité. (niveau de l’investissement, niveau de la
production)

55
Les facteurs qui déterminent le salaire

Le prix du travail (salaire) est déterminé par l’offre et la demande sur le


marché du travail, mais l’offre et la demande sont-elles même fonction :
- du niveau démographique
- de l’action de l’Etat
- de la mobilité de la main d’œuvre
- du profit
- de la productivité du travail
- de la conjoncture économique
- des rapports de forces entre les syndicats et les patrons.

Les formes du salaire

On peut distinguer :

- le salaire au rendement qui est fonction de la production réalisée par le


salarié, le salaire au temps qui est fonction du temps de travail effectué
d’où le salaire à l’heure, à la semaine, au mois, etc.
- le salaire individualisé qui est devenu une pratique salariale courante
avec le développement des primes.

Au salaire de base s’ajoute les primes de productivité, assiduité de risque,


ou d’intéressement, etc.

2° Les revenus de la propriété et de l’entreprise

* Les revenus de la propriété

Il se compose :
- des revenus du patrimoine foncier
- des revenus des valeurs mobilières, de placement
- des revenus de l’épargne liquide

a) revenu du patrimoine foncier

=> logement de rapport ; d’où les revenus des immeubles (loyers). C’est
la rémunération du propriétaire d’un bien immeuble pour l’usage du bien
loué.
=> revenu du facteur terre (rente) : c’est la rémunération du propriétaire
du facteur terre qui est mis en location

b) revenu de l’épargne liquide, d’où le livret de caisse d’épargne, le


compte épargne – logement

* les revenus de l’entreprise

56
En économie, les revenus sont connus sous le terme de profit.

a) les théories du profit

- Karl Marx : le profit résulte de l’exploitation des travailleurs par les


capitalistes.
- Schumpeter : le profit est le revenu de l’innovation
- Knight : le profit est le revenu du risque

b) approche comptable du profit : Π = RT – CT


=> pour l’entreprise individuelle, le profit correspond au salaire de
l’entrepreneur.
=> pour l’entreprise sociétaire, le profit correspond à l’excédent brut
d’exploitation (EBE)

III – La répartition personnelle des revenus (RPR)

Elle aboutit à la détermination du revenu disponible. La RPR nous conduit


à examiner les deux points majeurs suivants :
- la redistribution des revenus
- la notion de revenu disponible

1° La redistribution des revenus

* Signification de la redistribution

Il s’agit d’un mécanisme par lequel sont réinjectés des prélèvements


opérés par des administrations publiques sur les agents économiques.
Cette réaffectation prend la forme de « revenu de transfert » ou de biens
et services non marchands fournis par ces mêmes administrations
publiques.

* Les revenus de transfert et leur signification

Tous les revenus primaires ne sont pas entièrement disponibles pour leur
bénéficiaire. Ils font encore l’objet de prélèvements qui sont utilisés :
- à des fins de consommation collective
- à des fins de redistribution

Cela signifie encore que les revenus distribués en fonction de la


participation à la production, sont encore redistribués en fonction des
besoins.

* Les objectifs de la redistribution

57
En transférant des ressources qu’elle prélève sur les revenus primaires
vers les ménages, les administrations publiques :

- visent d’abord à modifier le partage initial du revenu national de façon à


rendre supportable les inégalités et à corriger des niveaux de vie. D’où,
entre autre, l’assistance aux pauvres et aux démunis.
- visent également l’assurance contre les aléas de la vie (chance, hasard,
risque, etc.). Ce qui signifie encore que la redistribution est un moyen de
socialiser les risques tels que accident de travail, maladie, chômage,
vieillesse, etc.

Par conséquent, la redistribution des revenus est un vecteur du lien social


en même temps qu’elle permet de stabiliser les revenus des ménages. En
effet, elle participe ainsi au soutien de la consommation et constitue sur
ce point un « instrument de politique de relance de la demande ».
Enfin, la redistribution permet de satisfaire les besoins individuels et
collectifs que le marché ne prendrait pas en charge faute d’une rentabilité
à court terme suffisante.

* Les moyens et principes de la redistribution

Pour réaliser les opérations de redistribution, les administrations publiques


(Etat, collectivité locale, organisme de sécurité sociale) effectuent des
prélèvements obligatoires sur les revenus primaires des agents
économiques.
Ils sont deux de formes :
- Les impôts
- Les cotisations sociales

- Les impôts : on distingue


Les impôts directs : impôts sur les revenus
Impôts sur les sociétés

Les impôts indirects : ce sont des impôts


- prélevés sur les entreprises
- payés par les consommateurs
- et versés à l’Etat (exemple : TVA)

S’agissant de prélèvement obligatoire tel que les impôts, les questions


suivantes ont leur intérêt :
- Quel type d’impôt ?
- Mode de calcul ?
- Qui paie tel impôt ?
- Quel montant ou pourcentage ?

A la différence des cotisations sociales qui financent un risque défini, les


impôts respectent le principe de l’universalité budgétaire : qui veut que
l’impôt alimente le budget des collectivités (Etat, sécurité sociale,

58
collectivité locale) dans son ensemble sans être affectées à une dépense
particulière.

- Les cotisations sociales

Elles désignent un versement obligatoire effectué par l’employeur


(administration ou entreprise) et le salarié, au titre des lois sociales, au
profit des administrations de sécurité sociale et destiné au financement
des risques définis (vieillesse, maladie, famille, chômage).
Selon les textes, l’entreprise verse la partie patronale et le salarié la partie
salariale.

Il existe par conséquent différentes formes de cotisations sociales telles


que retraite et pension, sécurité sociale, maternité et famille, emploi, etc.
Il est à noter qu’une partie de ces prélèvements est transformée en
prestation sociale, une autre en service public.

Les prestations sociales : Chaque catégorie de cotisation sociale va


financer les prestations correspondantes. Elles sont des versements
effectués au profit des ménages, par les administrations et entreprises, au
titre des lois sociales, elle vise à protéger les individus contre certains
risques (vieillesse, invalidité).

On peut distinguer :
- prestation en espèce : pension de vieillesse
Allocation de chômage
- prestation en nature : remboursement des frais médicaux

* La notion de revenus disponibles

- signification du revenu disponible


1° Au niveau de la distribution Revenu
primaire
2° Au niveau de la redistribution
Prélèvement obligatoire [-] - impôt payé
- cotisation sociale versée
Revenu redistribué sous forme de [+] - prestation
sociale reçu
[+\-] - autre transfert

- determination du revenu disponible

- utilisation du revenu disponible

59
Les utilisations du revenu peuvent être établies de deux manières
différentes :
- en forme de consommation
- en forme d’épargne

a) La consommation

C’est-à-dire toutes les dépenses du ménage autre que l’acquisition de


biens immeubles et les placements.

b) L’épargne avec ses différentes formes

- thésaurisation
- épargne dépôt
- épargne immobilier
- épargne mobilier

Thésaurisation : Conservation de liquidité sous forme de billet de banque


ou dépôt à vue.

Epargne dépôt : Epargne déposé au près d’organisme financier et non la


caisse d’épargne

Epargne immobilier : Achat d’une construction ou remboursement


d’emprunt contracté pour une construction

Epargne mobilier : En vue de l’acquisition de titre : action, obligation, titre


de créance …

IV – Qu’entend-on par la politique nationale du revenu

Elle met en place des procédés d’action sur le revenu de différentes


catégories sociales notamment :

- l’action sur les salaires :


Politique de blocage de salaire
Fixation d’un minimum (Le SMIG)
Indication de salaire
Augmentation de salaire

- l’action sur les prix :


Lutte contre l’inflation
Effort pour stabiliser les prix

60
- politique fiscale et budgétaire : Impôt directe sur le revenu …

Il convient de noter que la politique de revenu désigne l’action de pouvoir


public pour répartir plus ou moins équitablement entre les catégories
sociales, les revenus provenant de l’activité économique de la nation. La
question est de savoir qu’en est-il de l’effet de la redistribution de revenu.

Tableau sur les systèmes économiques

61
Philosophe et doctrine Système capitaliste Système socialiste

Libéralisme économique et Le marxisme


individualisme Socialisme => communisme
La doctrine libérale repose sur
quatre grands principes :
- l’intérêt personnel d’où le
mécanisme de la main invisible :
les actions de chaque individu
sont supposées rationnelles.
- la concurrence
- la liberté
- la responsabilité
Organisation juridique et sociale

Propriété privée des moyens de Propriété collective des moyens


production de production
Société où s’occupe des classes Redistribution du revenu visant
sociales, capitalistes et l’égalité sociale
Organisation économique travailleurs

Economie planifiée ou direction


Planification indicative centralisée de l’économie par
Economie de marché, d’où quatre l’élaboration d’un plan d’Etat qui
fondements du système régit d’une façon impérative,
capitaliste détaillée et chiffrée l’activité des
- le marché agents économiques
- l’entreprise
- la monnaie
- le secteur privé

62
La recherche du profit La satisfaction des besoins
Mobile

Ces systèmes constituent chacun un modèle idéal d’organisation économique, mais leur
fonctionnement réel a mis en évidence leur limite.

Limites - accentuation des inégalités - planification incapable de réguler


sociales l’économie, d’où d’important
- insuffisance du marché à réguler déséquilibre suite à la priorité
l’économie ; d’où les crises donnée à la production de bien de
économiques cyclique (exemple : consommation
la crise de 1929) => économie de pénurie ou
- constitution de grands empires pénurie des biens de
financiers et industriels, c’est-à- consommation
dire concentration du pouvoir - l’emprise de l’Etat sur
économique et financier l’ensemble des activités
économiques a démotivé les
agents économiques par suite de
Tendances Capitalisme et intervention de l’organisation bureaucratique
l’Etat pesante
Etat agissant au niveau de la
redistribution des revenus, d’où le Assouplissement de la
transfert de revenu permettant de planification
réduire les inégalités sociales. Reconnaissance des mécanismes
Mode d’organisation plus souple de marché
fondé sur la double présence d’un Autorisation du travail individuel
secteur public et privé voire Autonomie de gestion des
même la formule des 3P entreprises
(Partenariat Public Privé)

63
Section 4 : Structure des marchés et formation des prix
1) Définition

a) marché

- Au sens courant, le marché est un lieu défini où se tient une réunion


d’acheteur et de vendeur échangeant des marchandises.
- Au sens économique, représente le lieu souvent abstrait où se
confrontent une offre et une demande pour aboutir à des échanges
(achats et ventes) caractériser par des prix de marché.

Il existe un marché pour chaque type de bien et chaque marché donne


lieu à l’émergence d’un prix.

b) Prix

- Le prix d’un bien ou d’un service est l’expression monétaire de sa valeur


d’échange.
- en microéconomie sur un marché, le prix d’équilibre est celui qui assure
l’égalité entre les quantités offertes et demandeurs à partir de la
confrontation entre offre totale et celle de la demande totale sur le
marché d’un bien ou d’un service.
- prix du marché dans la théorie néoclassique : le prix du marché est celui
qui résulte de la confrontation de l’offre et de la demande. Le marché est
pour les néoclassiques une institution efficiente dans l’allocation des
ressources ;

2) Economie

a) Signification

Ce terme revêt deux significations :

- sur le plan théorique

Il désigne un modèle où la régulation s’opère par la confrontation de


l’offre et de la demande sur le marché. Plusieurs types de marché peuvent
faire l’objet d’une modélisation théorique (marché de CPP, monopoles …)
mais le modèle de référence de l’économie de marché est le MCPP. Dans
une économie de marché, les prix sont véhiculés d’information et leur
flexibilité joue un rôle important (variable selon le type de marché)

- sur le plan historique

Ce terme désigne des économies qui fonctionnent principalement sur la


base de la régulation par le marché par exemple l’expression « pays

64
développés à économie de marché » désigne les Etats-Unis, Japon, l’Union
Européenne

Remarque : aucun système économique n’est régulé que par le marché, les
économies de marché sont donc des systèmes économiques complexes où
la logique du marché est certes dominant mais où existe d’autres formes
de régulation : économie sociale, dirigeant, intervention publique.

b) L’économie de marché en tant qu’objet d’étude

Selon SAMUELSON quelque soit le mode d’organisation d’une économie


nationale. Toute société doit nécessairement répondre aux trois problèmes
économiques fondamentaux suivants :
- que produire
- comment produire
- pour qui produire

Ces trois questions économiques fondamentales ont trouvé deux types de


réponse principale à travers l’histoire :

- au cas où c’est l’Etat qui prend la plupart, des décisions économiques


importantes, on parle d’économie planifiée.
- si le marché intervient pour répondre à ces questions il est alors
question d’économie de marché. Dans ce cas, les individus ou les groupes
d’individus prennent les décisions concernant la production et la
consommation.

O : nombre
de vendeur Un Quelques Grand nombre
D : nombre
(mono) (oligo) (Poly)
d’acheteur
Un Monopole Monopsone Monopsone
bilatéral contrarié
Quelques Monopole Oligopole bilatéral Oligopsone
contrarié
Grand nombre Monopole Oligopole concurrence

Les différents types de marché : typologie de marché => Stackelberg


Structure.

Au sens de l’économie de marché, le marché reste le lieu où se confronte


l’offre et la demande pour aboutir à des transactions capitalisées par un
prix. Aussi dit-on que :

- le prix résulte de la confrontation de l’offre et de la demande


- et que le marché assure la régulation de l’économie

65
Cette confrontation ne s’opère pas toutefois selon les mêmes règles, elle
dépend en grande partie de la structure des marchés, c’est-à-dire de la
force respective des demandeurs et des offreurs. C’est le nombre des
offreurs et des demandeurs qui constitue, en effet, le critère le plus
couramment utilisé pour dresser une typologie du marché. En fonction de
ce critère, le tableau de Stackelberg distingue neuf types de marché.

Le marché des capitaux – le marché d’échange

Le marché de capitaux regroupe :


- le marché financier
- et le marché monétaire

Le marché financier est le marché sur lequel se traite les opérations à long
terme portant sur des actions ou sur des titres de créances (à définir) La
hausse des valeurs (à définir) est une composante essentielle du marché
financier. Le marché monétaire est le marché de l’argent à consommer.

Le marché des changes est le marché où se confrontent les offres et les


demandes de devises et où se forme les taux de changes. Le change est
l’opération de conversion d’une monnaie nationale en devise ou d’un
devise en elle.

66
Partie III : Concepts et instruments d’analyse économique. Les
notions relatives à l’organisation de l’activité économique

Chapitre 1 : L’intégration des temps

Le terme d’organisation fait appel à des notions de système, de structure


voire même de conjoncture.

A – la notion de conjoncture

La conjoncture mesure l’activité économique d’un pays à un moment


donné.

1) L’idée de conjoncture

Les phénomènes économiques sont affectés par divers types de


mouvement que l’économiste doit savoir. Sous ce terme de conjoncture,
on englobe ce qui concerne l’observation des phénomènes économiques à
un moment donné. On parlerait alors de « conjoncture statique » lorsque
cela concerne l’observation des phénomènes économiques en mouvement.

Dans son sens plus large, la conjoncture désigne la tendance évolutive des
divers phénomènes liés les uns aux autres. L’idée de conjoncture est liée à
l’idée de prévoir.

Dans cette optique, on évoque volontiers selon la longueur du temps


considéré des terres tel que :

- variable conjoncturelle pour une prévision à court terme, c’est-à-dire


inférieure ou égale à 18 mois.
- variable tendancielle pour une prévision à moyen terme, c’est-à-dire
allant de 1 à 10 ans.
- variable structurelle pour une prévision à long terme, c’est-à-dire
supérieure ou égale à 10 ans.

Dans cette observation des phénomènes économiques, on peut distinguer


deux types d’approche :
- approche de type structurel
- approche de type conjoncturel

On mesure le résultat de l’activité de l’ensemble de l’économie à l’aide


d’indicateur de conjoncture dont les plus fréquemment retenus sont : PIB,
l’inflation, le chômage, la balance de paiement.

2) Les indicateurs de conjoncture : le PIB et le chômage

67
Le PIB
a) le PIB et la mesure de la croissance économique
b) les trois méthodes statistiques d’évaluation du PIB
- l’approche par la production
- l’approche par les emplois
- l’approche par les revenus

c) que nous montrent ces trois types d’approche ?


d) des indicateurs complémentaires, d’où l’IDH.

Le chômage

1 – chômage au sens du BIT


2 – les limites de la définition du chômeur
- chômeurs et demandeurs d’emploi
- chômeurs ou sous-employés
3 – les différentes formes de chômage
- chômage conjoncturel ou cyclique
- chômage structurel
- chômage sectoriel
- chômage technologique
- chômage technique
- chômage frictionnel
- chômage saisonnier
- chômage déguisé

4 – les causes du chômage

- Les notions liées à l’étude du chômage


- le chômage entant que déséquilibre économique
a) les causes liées à l’offre de travail
b) les causes liées à la demande de travail
c) les causes liées au fonctionnement du marché de travail

5 – les conséquences du chômage

PIB
a) Le PIB et la mesure de la croissance économique

Dans la comptabilité nationale, ainsi que dans la plupart des statistiques


internationales, la mesure de la production nationale se fait par le PIB. Le
PIB est un agrégat qui représente la valeur des biens et services produits
pendant l’année par les agents qui résident à l’intérieur du territoire
national.

68
PIB = somme des valeurs ajoutées au cours d’un service, c’est-à-dire 12
mois.

Agrégats : les grandeurs synthétiques définies et calculées de la cadre de


la comptabilité nationale et permettant de caractériser les performances
ou les comportements de l’ensemble des agents d’une économie nationale
et de comparer les pays, d’où des agrégats tels que PIB, importation,
exportation …

b) Les trois méthodes statistiques d’évaluation du PIB

- L’approche par la production : Cette méthode consiste à évaluer


l’ensemble de ce qui a été produit. Il s’agit de la mesure directe de la
valeur ajoutée

- L’approche par les emplois : C’est la mesure des emplois de cette


production ou encore l’approche par la demande qui mesure l’utilisation
finale des biens et services produits.

En simplifiant, il s’agit :
- de l’ensemble de ce qui a été consommé par les ménages
(consommation des ménages) et les administrations (consommation des
administrations publiques)
- des investissements des entreprises
- et de nos relations avec le reste du monde (exportation, importation),
d’où l’équation
PIB = cons + invest + exp - imp
Cn + I + X° - M

- L’approche par les revenues : C’est une approche qui part des revenus
distribués aux acteurs de l’économie en contrepartie de leur participation
à l’activité de production, d’où :

- la rémunération du capital notamment les intérêts et les plus-values sur


les cessions d’action
- la rémunération du travail notamment le salaire
- et le prélèvement de la collectivité notamment les impôts.

c) Que nous montrent ces trois types d’approche ?

En mesurant le PIB, les comptes nationaux opèrent chaque année un


panorama complet de l’économie national

69
- L’approche politique

Elle a un fort contenu politique. Elle fait apparaître la distribution primaire


des fruits de la croissance entre les entrepreneurs, les salariés et la
collectivité qui possède à la redistribution des revenus.

- L’approche par les emplois

Elle décrit les différents déterminants du dynamisme de l’économie à


savoir la consommation des ménages et des administration,
l’investissement des entreprises, les dépenses publiques, le commerce
extérieur, c’est-à-dire son échanges avec le reste du monde. Ces
déterminations sur l’analyse sectorielle des structures du système de
production, d’où la question qui produit quoi ?

d) Des indicateurs complémentaires, d’où l’IDH

Comme le PIB n’intègre aucune donnée sociale et se limite à une approche


quantitative, l’IDH quant à lui fournit des indicateurs sur les progrès
réalisés par les différents pays et que le PIB ne peut révéler. Ces deux
indicateurs PIB et IDH peuvent être considérés comme étant
complémentaires.

- L’IDH et son mode de calcul

De caractère composite, l’IDH prend en compte la longévité, le savoir et le


niveau de vie. Il est supposé être en mesure de prendre en compte le
processus complexe du développement, d’où le mode de calcul de l’IDH
pour chaque pays et qui intègre la moyenne de trois indices spécifiques :

- un indice de longévité qui intègre la variable : l’espérance de vie


- un indice du savoir qui intègre les deux variables :
Le taux d’alphabétisation des adultes (pour 2/3)
Et le nombre moyen d’année d’étude (pour 1/3)
- un indice de niveau de vie ou de revenu qui intègre la variable : le PIB
réel/hab.

- Portée et limite de l’IDH

L’IDH comprend trois éléments représentatifs des objectifs à atteindre


dans la mesure où le développement est un processus disant à élargir les
possibilités offertes aux individus notamment :

- l’allongement de la durée de vie


- l’accès aux connaissances
- un revenu suffisant pour avoir un niveau de vie décent

L’IDH doit aussi permettre :

70
- d’évaluer les progrès accomplis
- de déterminer les domaines d’intervention prioritaire
- de comparer les expériences des différents pays

L’IDH comporte toutefois des limites dans la mesure où il s’agit d’un


indicateur qui ne permet pas de mesurer le bien être social.

Chômage
1 - Chômage au sens du BIT

Dans les recommandations du BIT du 1982, la définition du chômage et


fondée sur trois critères : sont chômeurs les personnes qui au cours de la
période de référence (généralement une semaine) soit :

- sans travail
- disponible pour travailler
- à la recherche d’un travail

A partir de ces critères du BIT, la mesure du chômage comprend « la


population sans emploi, à la recherche d’un emploi »

2 - Limite de la définition du chômeur

Cette définition du chômeur comporte des limites, d’où la distinction :


- chômeurs et demandeurs d’emploi
- chômeurs ou sous emploi

- Chômeurs et demandeurs d’emploi

L’écart est très important entre le nombre de chômeurs et celui des


demandeurs d’emploi. Au sens du BIT, les demandeurs d’emploi ne sont
pas considérés comme chômeurs tant qu’ils ne sont pas inscrits sur les
listes d’un organisme pour l’emploi. Les demandeurs d’emploi et les
chômeurs sont deux termes qui sont loin de décrire toutes les situations
des exclus provisoire de l’emploi. Il en est de même du « taux de
chômage » qui ne rend pas suffisamment compte de l’ampleur du
phénomène, permet surtout d’effectuer des comparaisons internationales.
Par définition, le taux de chômage est le rapport (en pourcent) entre le
nombre de chômeur et la population active totale.

- Chômeurs ou sous-employés

Il est difficile d’établir des statistiques officielles du chômage face à :


- l’existence des emplois précaires
- à des situations d’exclusion du marché du travail

71
- aux recours, aux contrats à durer déterminée ou indéterminée au
développement de l’emploi à temps perdu

Tout cela suppose une « sous utilisation du travail disponible » qui peut
être voisine du taux de chômage. Il apparaît qu’il n’existe que des
estimations du chômage auxquels il convient d’ajouter cet indicateur
significatif qui est le nombre de sous emploi. La notion de sous emploi est
appréhendée par le BIT selon les termes suivants : « Le sous emploi
existe lorsque l’emploi d’une personne est insuffisant par rapport à des
normes déterminés ou par rapport à un autre emploi possible compte tenu
de la qualification professionnel de l’intéressé »

Le BIT distingue également :


- le sous emploi visible, seul susceptible d’être mesuré par des enquêtes
- le sous emploi invisible dont les symptômes caractéristiques sont le
faible revenu, la sous utilisation des compétences ou la faible productivité

Par conséquent, le nombre de chômeurs est sous estimé dans la mesure


où il est difficile de déterminer :
- le nombre de personne au chômage et auxquels s’ajoutent les
demandeurs d’emploi non déclarés qui faussent le rapport de chômeur et
le nombre de personne employé pour une période donnée

3 - Les différentes formes de chômage

Le chômage peut prendre diverses formes suivant les époque et les pays :
- le chômage conjoncturel cyclique : qui est lié au ralentissement
temporaire de l’activité économique
- le chômage structurel dû à un déséquilibre profond du marché du travail
provenant des changements de longue période (supérieur ou égal à 10
ans) intervenu dans les structures démographiques, économiques,
sociales et institutionnelles (exemple : variation des taux d’activité,
évolution des qualifications requises, évolution de la localisation des
emplois, déclin de certaines branches ou régions, effets de la législation)
- chômage sectoriel touchant un secteur, une branche et qui peut être soit
conjoncturel soit structurel
- chômage technologique : type de chômage causé par des innovations
destinées à économiser du travail, d’où l’introduction de nouvelle machine
ou de nouvelle méthode de production voire même la substitution du
capital au travail (robotisation, informatisation)
- chômage technique : dû à une interruption du processus technique de
production (pane de machine, pénurie de matière première)
- chômage frictionnel : lié au temps nécessaire pour passer d’un emploi à
un autre
- chômage saisonnier : lorsque l’activité du salarié fluctue selon les
époques de l’année (agriculture, tourisme)

72
- chômage déguisé : qui désigne les situations d’emploi dans lesquelles les
individus occupent des postes qui ne font pas appel à toute leur capacité
ou occupe des emplois dans lesquels leur productivité est faible voire
nulle.

4 - Les causes du chômage

Pour mieux comprendre les causes du chômage, il convient au préalable


d’examiner un certain nombre de notion

- Les notions liées à l’étude du chômage

Le marché du travail désigne le marché qui met en relation l’offre et la


demande du travail : cette confrontation aboutit à la formation d’un
salaire et à la fixation d’un niveau d’emploi.

La population active : elle rassemble les individus occupants un emploi et


les individus à la recherche d’un emploi. Elle comprend donc les actifs
occupés et les chômeurs. Autrement dit, les chômeurs constituent un sous
ensemble de la population active.

La population inactive : elle rassemble les individus qui n’occupent pas de


l’emploi et qui n’en recherche pas (les inactifs). Il s’agit là par exemple de
la population scolaire, des étudiants, des retraités, des hommes ou
femmes au foyer.

Le taux d’activité : il mesure le rapport entre la population active et la


population totale correspondante. Il est exprimé en pourcent et peut être
calculé par sexe et par tranche d’âge.
Enfin, il est à noter que la population active est soumise à des variations
et parmi les mouvements qui affectent celles-ci.

On peut citer :
- les pertes d’emploi suite à des licenciements, à des départs volontaires
- l’entrée des jeunes dans la vie active
- les femmes antérieurement inactives et qui sont à la recherche d’une
activité professionnelle.

- Le chômage en tant que déséquilibre

73
Dans sa manifestation la plus large, le chômage est un déséquilibre entre
l’offre et la demande du travail, aussi comporte t-il de considérer les trois
points suivants :

- les causes du chômage liées à l’offre de travail, c’est-à-dire de la part


des salariés
- les causes du chômage liées au fonctionnement du marché du travail

a) Les causes liées à l’offre de travail

Comme l’offre de travail est déterminée en grande partie par la population


active, il s’avère intéressant de tenir compte des facteurs démographiques
et en particulier de l’évolution de la population active dans la mesure où
sur le marché du travail l’offre provient des travailleurs.

b) Les causes liées à la demande de travail

Comme la demande de travail émane des entreprises qui cherchent à


recruter de la main d’œuvre aussi peut-on considérer entre autres :

- les mutations technologiques : qui entraîne de nouvelle perte d’emploi


face à la substitution du capital au travail ou encore chaque fois que
l’utilisation du capital remplace celle du travail dans la combinaison
productive ; qui entraîne une modification de la recomposition des
métiers, d’où les métiers en essor et les métiers en pane voire même on
voit des disparitions.

- le blocage de l’initiative volontaire est risqué de la part de


l’entrepreneur ; cet agent économique qui dirige l’entreprise et cela se
traduit par une non mise en œuvre de nouvelle capacité de production,
d’où l’inexistence de demande de travail.
Cela peut se traduire également par :
- de faible dépense d’investissement, d’où peu ou pas d’embauche.
- l’insuffisance de la demande globale selon l’hypothèse de Keynes ; plus
exactement Keynes a introduit le concept de demande effective qui
désigne la demande de bien de consommation et de bien de production
anticipée par les entrepreneurs.

C’est cette demande anticipée qui détermine l’offre des producteurs, c’est-
à-dire le niveau de la production et par conséquent le niveau de l’emploi.

c) Les causes liés aux fonctionnements du marché de travail

A ce propos, le chômage est causé par :

- la concurrence insuffisante du marché du travail : il y a un


accroissement du nombre d’emploi créé qui aboutit à un accroissement
corrélative du nombre de demandeurs d’emploi, d’où cet indicateur appelé

74
« taux de flexion du chômeur ». Ce taux exprimé en pourcent désigne le
rapport entre le nombre d’emploi créé et l’accroissement du nombre de
demandeurs d’emploi
- la segmentation du marché de travail : sous l’apparence unitaire du
marché de travail existe un fait des marché du travail qui demande
différents types de travailleurs, d’où la pénurie de certaines qualifications
et en même temps, il peut y avoir une forte embauche de main d’œuvre
non qualifié Cela suppose qu’il existe différents types de demandeurs
d’emploi qui selon leur profit professionnel et selon la structure des
entreprises peuvent trouver plus ou moins difficilement du travail.
- la réglementation trop lourde du travail lenteur administrative .

5 - Les conséquences du chômage

- Coût humain (dans la vie quotidienne)

Perte d’identité sociale du chômeur qui va faire partie des exclus de la


société
Problème relationnel du chômeur avec son environnement
Diminution rapide des ressources monétaires qui va se traduire par une
contraction des dépenses de consommation

- Coût économique

Diminution de la demande de consommation


Diminution de l’utilisation de la capacité productive
Diminution du niveau de vie, faute de pouvoir d’achat

- Coût financier

Manque à gagner pour l’Etat


Accroissement des charges sur le système productif

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