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AVANT-PROPOS

L’étude de l’économie politique pose souvent de nombreux


problèmes aux étudiants débutant. Ces difficultés viennent tout d’abord
du langage utilisé, dont certains terme possèdent un sens plus large et
parfois diffèrent dans la langue courante ; elles naissent ensuite du
niveau d’abstraction élevée auquel des faits de tous les jours, comme la
consommation, la production et la formation des prix… sont abordés.
Le but de ce cours est d’aider les étudiant à mieux comprendre
ces concepts et les raisonnements qu’ils auront pu rencontrer, soit
pendant le cours, soit à l’occasion de la lecture d’un manuel.
Ce manuel familiarise les étudiants à certains phénomènes
économiques qui se déroulent dans la vie courante de la notion et aussi,
d’avoir des prérequis pouvant leur permettre de résoudre certains
problèmes que connaissent les ménages, les entreprises etc. En outre, il
retrace dans la première partie, l’histoire de la pensée économique
partant de la période empirique jusqu’à l’économie. La deuxième partie
aborde les aspects relatifs à l’analyse du comportement individuel des
agents économiques et du marché P et la troisième partie sera axée sur
l’analyse du comportement globale de la nation.
INTRODUCTION

Dans le domaine scientifique, l’économie politique est une


science jeune, car bien que nous puissions retracer ses origines
jusqu’aux grecs de l’antiquité, ce n’est qu’au cours des deux derniers
siècles qu’elle est devenue un sujet d’études indépendant et
réellement scientifique.
A l’origine, la science économique était le domaine des
philosophes qui en parlaient comme un élément relevant à la fois du
gouvernement et de l’éthique. Ceux-ci s’intéressèrent à l’économie par
rapport aux enseignements et coutumes du christianisme.
L’économie politique dans ce contexte est une concaténation
de deux mots grecs OIKOS NOMOS qui signifient respectivement la
maison la cité, la collectivité et les lois ou les normes. En bref l’économie
politique est la branche des sciences économiques qui s’intéresse à la
gestion des ressources d’une organisation.

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PREMIERE PARTIE : HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE

SECTION I : L’ECONOMIE DE L’ANTIQUITE ET DU MOYEN AGE

I.1. ECONOMIE DE L’ANTIQUITE

Pendant des millions d’années, après l’apparition de l’homme


sur la terre, les méthodes de production et de distributions de
la nourriture étaient tellement rudimentaires qu’elles ne présentaient
qu’un intérêt mineur pour l’économiste.
Tel a fallu atteindre l’antiquité pour qu’apparaissent des
civilisations et des systèmes économiques quelques peu comparables
à ceux d’aujourd’hui en Mésopotamie, en Asie occidental, en Grèce
et Rome.
Deux plus grands philosophes, Platon et Aristote, tentèrent,
pour la première fois d’analyser les problèmes économiques.
Platon (427-347 av. J.C.) était un noble d’Athènes et avait,
par conséquent une vision aristocratique de la vie. Son point de vue
en matière économique n’était pas distinct des idées morales sa
philosophie ou des idées politiques de sa théorie sur le gouvernement,
Mais en était plutôt issu. L’exposé le plus complet de ses opinions
en matière d’économie se trouve dans son ouvrage intitulé «
République », où il expose sa manière d’envisager l’état idéal.
Dans cet état, le travail, le commerce et les activités
génératrices de profits n’étaient pas très estimées. A la somme de la
hiérarchie, devait se trouver un groupe d’administrateurs qui
dirigeaient l’Etat et assuraient la protection du peuple. Ils seraient
tellement au dessus des passions d’ordre matériel qu’ils renonceraient
pour …. Mêmes à toute priorité privée. Seuls ceux que Platon
considère comme des classes inférieures auraient droit de gagner de
l’argent (les cultivateurs, les artisans, les marchands).
Ainsi, tout en admettant la nécessité de la spécialisation et
de la division du travail, le monde économique de Platon n’avait que
faire de l’homme désireux d’améliorer la situation économique et
d’introduire de nouvelles méthodes de fabrication et de vente.
ARISTOTE fut élève de PLATON et devint plus tard précepteur du
conquérant Alexandre le Grand. Comparé à Platon, il fut davantage
un observateur du monde tel il était et il se préoccupa davantage
des problèmes économiques existants.
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Sa pensée économique partait du niveau de l’économie
domestique et de la bonne gestion. Celle-ci était nécessaire pour que
l’Etat puisse devenir stable, et dans une certaine mesure, l’Etat était
amplement une économie domestique élargie. Par conséquent, le
travail et l’accroissement des biens devaient être entrepris dans
l’intérêt de la famille ou de l’Etat plutôt que dans un but lucratif.
Dans son ouvrage « Politiques », Aristote aborde l’étude de
trois projets auxquels les économistes, durant plusieurs siècles
vont consacrer beaucoup d’analyse et des polémiques. Il s’agit des
notions de valeur, de monnaie et d’intérêt. Aristote fut le premier à
comprendre que la valeur du point de vue commercial (échange)
pouvait être différente de sa valeur d’utilisation (usage). Il admit
également trois différentes façons d’envisager la monnaie comme
moyen d’échange en matière d’achat et de vente : comme moyen
d’échange et d’établir la valeur d’un objet ; et comme réserve de
valeur que l’on pouvait conserver et utiliser à une date ultérieure. Sa
conception actuelle. Il pensait qu’il était mal de prélever un intérêt
sur les prêts d’argent quel qu’en soit le but d’utilisation.

I.2. ECONOMIE DU MOYEN AGE

Au Moyen-âge, il n’y a et aucun Etat central vaste et


puissant. L’organisation politique était locale, avec de nombreux
seigneur et propriétaire ; terriens régissant des territoires relativement
petits. La vie économique était essentiellement rurale. La seigneurie
était une unité économique en elle-même avec ses propres
charpentiers, cordonniers et autres artisans indispensables. Le
commerce avec le monde extérieur était réduit ainsi que le besoin de
monnaie.
ème
Mais à partir du XI siècle, l’économie de l’Europe se
développa progressivement et l’essor économique prit plusieurs
formes. Un commerce accru sur de plus grandes distances augmenta
l’importance de la monnaie et on intensifia la frappe des pièces en
conséquent ce sui mit plus de monnaie en circulation.
L’agriculture fut partiellement commercialisée afin
d’approvisionner les marchands et autres habitants des cités en
expansion et des villes nouvelles. Une classe de négociants de métier
fut son apparition.

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Les foires internationales et les corporations de marchands
et d’artisans furent deux des institutions les plus importantes qui se
détachèrent du nouveau contexte économique.
Les corporations étaient constituées pour des raisons
économiques et devinrent également des organisations sociales dont
l’objet de base resta la direction et la réglementation d’un métier
déterminé. Les compagnons, leur fournissaient la matière première
pour leur travail et formaient des apprentis. Les règles d’une
corporation embrasaient toutes les phases de l’activité d’un membre et
leur but était d’assurer une concurrence loyale parmi ses membres. Les
règles protégeaient aussi les consommateurs dans une certaine
mesure, mais par la structure, la corporation était un monopole qui
écartait la concurrence d’autres pays et même des cités voisines.
Au fur et à mesure que le commerce se développait, le
besoin de méthodes pour consigner les opérations financières, plus
perfectionnées que celles employées par un particulier pour ses
affaires personnelles et familiales, se fait sentir.
C’est ainsi que le Moyen-âge fit se développer en Italie au
ème
XIV siècle la comptabilité en partie double, qui pour l’essentiel est
le système encore utilisé dans les affaires à l’heure actuelle. Le
premier traité systématique sur cette nouvelle idée parut en 1494 et
fut l’œuvre d’un mathématicien nommé FRA LUCAS PACIOLO.
Si une institution domina le Moyen-âge et façonna ses
activités y compris sa vie économique, ce fut bien le Christianisme et
l’Eglise Catholique. L’Eglise se trouvait confrontée avec des problèmes
moraux et philosophiques. D’un côté, la bible telle qu’elle était
interprétée par l’Eglise interdisait de compter des intérêts et, dans
l’ensemble, les enseignements de l’Eglise étaient hostiles était en
train de devenir l’organisation la plus riche du monde.
Ce problème de concilier l’enseignement chrétien et le
nouveau monde économique fut l’un de ceux traités par les philosophes
scolastiques qui cherchèrent à concilier la philosophie d’Aristote et la
théologie chrétienne en matière économique.
Le plus grand des philosophes scolastiques fut THOMAS
D’AQUIN (1225-1274) qui, dans ses œuvres, par la longuement des
questions économiques par rapport à la foi et la doctrine chrétienne.

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D’une manière générale, il reconnaissait l’utilité du commerce
et des affaires, mais considérait que le mobile de l’homme d’affaires
était un élément du problème.
Si un homme cherchait à faire vivre sa famille, ou mieux
encore exerçait le commerce pour le bien de la collectivité, il ne faisait
rien de mal. Mais s’il cherchait à trop s’enrichir, il commettait un
péché SAINT THOMAS s’attacha particulièrement au problème de
« juste prix ».
Selon lui, vendre un objet au dessus de sa valeur, ou
l’acheter en dessous de sa valeur, est en soit injuste et contraire à la loi.
SAINT THOMAS était hostile à l’intérêt mais semblait
l’envisager principalement en fonction d’une personne qui tirait profit de
besoin d’un autre d’emprunter de l’argent pour un cas personnel et
pressant. La situation est différente pour les hommes d’affaires qui
paieront volontiers des intérêts afin de disposer d’une somme qu’ils
pourront utiliser à des fins qui leur rapporteront un bénéfice supérieur
au coût des intérêts.
Dans l’ensemble SAINT THOMAS et les philosophes
scolastiques eussent été heureux si les hommes ne s’étaient pas
occupés de commerce et d’industrie, mais ils reconnurent leur
existence et encouragèrent les hommes à vivre et à travailler de
façon à ne pas compromettre le salut de leurs âmes par de mauvaises
actions ici-bas.
ORESME (1320-1382), un évêque français, écrivit des
œuvres traitant aussi bien des mathématiques, de l’astronomie
que de la théologie et des questions économique. Son traité sur la
monnaie est considéré comme le premier ouvrage entièrement
consacré à un problème économique.
BURIDAN, MOLINA, BIEL. Ont contribué sur le point suivant :
Admission de la propriété privée : non pas de la façon romaine qui
permettait d’user et d’abuser, mais à la façon chrétienne d’après
laquelle le propriétaire est administrateur pour compte de la
communauté ;
1. Le travail doit être rémunéré équitablement, il doit permettre à
l’ouvrier et à sa famille de vivre décemment ;
2. La recherche de satisfaction des besoins est légitime mais non
celle de gain en soi dans un but d’enrichissement ;
3. Le prêt à intérêt est condamné.

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e
Les besoins de réforme se faisaient sentir depuis le XIV siècle,
justement sur ces questions. En effet, certains aspects économiques
pervers de cette époque, comme le trafic des indulgences, étaient de
plus en plus mal ressentis par la population, en particulier dans les
pays du nord de l'Europe. Les grandes découvertes, qui permirent
aux pays du sud de l'Europe de s'enrichir par le commerce
transatlantique, ne fit qu'accentuer ce sentiment d'injustice. Le traité de
Tordesillas excluait les pays du nord de l'Europe.
La Réforme protestante de Luther se construisit ainsi
autour d'une réaction contre le système des indulgences.
Parmi les réformateurs protestants, Jean Calvin défendit le prêt
à intérêt, en préconisant un taux modéré de 5%. Le crédit put ainsi se
développer dans les villes protestantes.
La Réforme protestante se développa donc dans ce climat de
changement de mentalité, dans lequel le travail prenait davantage de
valeur par rapport au commerce pur. C’est la célèbre thèse de Max
Weber (L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, 1905). Il
explique qu’avec la Réforme, le travail devint une nouvelle vertu :
auparavant destiné à la seule survie, il devint l’origine de la richesse
et de son accumulation qui, selon la logique protestante de la
prédestination, serait un signe d’« élection divine ». Le travail et la
richesse qu’il produit concourent à la gloire de Dieu ; le temps est
précieux et l’épargne devient une vertu. La pensée protestante
transmettrait aussi selon lui l’éthique du métier, mais assurerait
surtout une rationalité plus grande que celle permise par la pensée
catholique. Ce faisant, elle lève de nombreux obstacles moraux à
l’activité économique.
En 1516, Thomas More fit une première critique des
conséquences sociales de la naissance de ce nouveau système
[2]
économique, que marquait le mouvement des enclosures en
Angleterre en décrivant dans Utopia une société imaginaire ou règnerait
un régime de communautaire, sans aucune monnaie. Les échanges y
étaient régis par un système de troc. Toutefois, on ne peut considérer
Utopia comme un traité d'économie, et encore moins réduire la pensée
de Thomas More à ce seul ouvrage : Thomas More n'était pas un
économiste, mais plutôt un juriste, un homme politique, et un
théologien (voir l'œuvre complet dans l'article Thomas More). Il est
probable que, vu le peu de facilité dans l'impression, la traduction, et
la diffusion des ouvrages à l'époque moderne, la postérité ait effectué

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un biais sur la pensée et l'œuvre de Thomas More, prenant Utopia
comme argument pour la satire d'un système de privilèges aux
limites, puis pour la construction de pensées uniformisantes, que nos
contemporains assimilent vite, sans doute par un effet d'historicisme,
au communisme.
Parallèlement, en Espagne, l'École de Salamanque, à partir
de la théorie des droits naturels, propose une conception subjective de
la valeur et justifie la propriété privée et la liberté des échanges. Ses
auteurs principaux sont les jésuites Francisco de Vitoria (1483–1546),
Martín de Azpilcueta (1493–1586), Domingo de Soto (1494–1560), et
Luis de Molina (1535–1600). Cette tradition sera reprise par les
classiques français et l'Ecole autrichienne.
Les guerres de religion à la suite de la Réforme ont fait
émerger l'idée du libre-échange qui sera formulée plus tard par Hugo de
Groot (Grotius).

SECTION II. LA DOCTRINE MERCANTILISTE ET LA


PHYSIOCRATIE

II.1. LA DOCTRINE MERCANTILISTE

Le mercantilisme est une doctrine économique qui met


l’accent sur les capitaux et le commerce davantage que sur la
production et attachait plus d’importance à l’Etat plutôt qu’à l’individu.
La réglementation du commerce extérieur était le fondement
du système. Elle décourageait les importations et favorisait les
exportations. Ce qui impliquait la nécessité de la fabrication afin
d’avoir des marchandises à exporter.
Le but recherché était de faire rentrer le maximum possible
d’or et d’argent en provenance d’autres pays tout en déboursant le
minimum. Les métaux précieux étaient considérés comme le
fondement de la puissance d’une nation et on estimait qu’épuiser les
réserves d’or et d’argent d’une nation rivale l’affaiblissait.
Tout en ayant la conviction erroné qu’une nation ne pouvait
s’enrichir qu’aux dépends d’autres nations, les mercantilistes, par leurs
efforts pour centraliser la politique économique nationale et pour
intensifier le commerce, contribuèrent grandement à l’exclusion de la
civilisation moderne.

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Les thèses mercantilistes peuvent être schématisées en
quelques points :
1°) La théorie des « harmonies économiques » pourrait être résumé en
disant que le développement de l’industrie et des exportations qui
est pour le marchand la fin à atteindre (puisque c’est cela qui
donne des profits), est le moyen pour l’Etat d’atteindre sa propre
fin : l’abondance en hommes et en argent.
2°) Réciproquement, l’abondance en hommes et en argent, fin pour
l’Etat, est le moyen qui permet de développer l’industrie et le
commerce, c'est-à-dire le moyen qui permet aux marchands
d’atteindre leur propre fin.
3°) Les mercantilistes sont ainsi populationnistes dans ce sens qu’ils
sont favorables à l’augmentation de la population dans un pays.
Cette augmentation, pensent-ils, permet d’obtenir aisément de la
main d’œuvre et favorise le développement de l’industrie et du
commerce d’exportation, donc l’augmentation des profits.
Les éminents économistes mercantilistes
Au cours de la période du mercantilisme, bon nombre
d’auteurs se penchèrent sur les questions économiques et y
consacrèrent des ouvrages.
1°) Jean Bodin (1530-1596), déjà cité pour sa théorie monétaire, fut le
premier à exposer la théorie quantitative de la monnaie disant
que, toutes choses étant égales par ailleurs, le niveau des prix
(hausse ou baisse) dépend essentiellement de la quantité de
monnaie en circulation.
2°) Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), un homme d’Etat français, fut
le grand adepte du mercantilisme. Il employa sa puissante autorité
à essayer d’assurer l’autarcie de la France en accordant des
subventions aux manufacturés et en les protégeant par des tarifs
douaniers sur les marchandises étrangères. Il s’attache à rendre
les produits uniformes dans toutes la France, non dans l’intérêt
du consommateur, mais afin d’accroître les ventes de produits à
l’étranger.
3°) Antoine de Montchrestien fut le premier à publier un ouvrage qui a
porté le titre de « traité d’économie politique ». Montchrestien
fait l’apologie du travail. L’homme, écrit-il, est né pour vivre en
continuel exercice et occupation. Mais pourquoi travailler, pense
Montchrestien, sinon pour produire des richesses. Le bonheur

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des hommes consiste principalement, selon lui, en la richesse et
la richesse dans le travail. Le travail du marchand est au dessus
de celui de l’agriculture et même de l’industriel. Son rôle dans le
corps social, dit-il, est semblable à celui du cerveau dans le
corps humain. Il soutint que le commerce est une activité
supérieure puisque l’industrie travaille pour lui.
C’est à Montchrestien que revient la première affirmation de la
thèse moderne de l’importance primordiale des activités économiques
de production et de distribution des biens dans la vie sociale.
Montchrestien en déduit logiquement cette thèse, fort moderne
également, que l’Etat doit s’occupait avant tout de stimuler la
production et les échanges. Très consciemment il renverse la thèse
aristotélicienne de l’indépendance et de la supériorité de la vie
politique sur cette partie de la vie qui est consacrée à la production
et dont traite l’économie. Et c’est pourquoi il forge ce terme
d’économie politique universellement utilisé pour désigner la science de
la production et de la distribution des biens.

II.2. LA PHYSIOCRATIE
ème
Au XVIII siècle, un groupe de penseurs français élabora le
premier système cohérent tentant d’expliquer la vie économique tout
entière d’une nation. Appelée physiocrates, ces penseurs s’inspirèrent
des nouvelles découvertes scientifiques et tentèrent de déterminer un
ordre naturel dans les questions économiques.
Ils considéraient que la monnaie et le commerce était
d’importance secondaire, la terre était la source de toute richesse et
l’agriculture pouvait accroître cette richesse.
Par conséquent, les physiocrates préconisaient uniquement
l’impôt foncier et étaient en faveur d’un libre-échange intégral.
Le fondateur et le chef de l’école des physiocrates fut
François Quesnay (1694-1774) qui divisait la société en trois classe :
en premier lieu les agriculteurs et les mineurs, et enfin, la classe des
commerçants et des industriels que Quesnay considérait comme
stérile et produisant aucune richesse véritable.
Le Tableau économique de Quesnay était dressé de façon à
monter comment la richesse du pays, entièrement due à la
classe productive, était en partie retenue par elle, le reste étant
engagé dans un mouvement circulatoire et revenant par la suite à
son point de départ.

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« La théorie de Quesnay sur ce mouvement circulatoire des
produits économique et de la monnaie équivaut fondamentalement
au concept qui a conduit au calcul du revenu national » à savoir le
produit net résultant les actes de production du pays.
Quesnay est parfois considéré, avec Adam Smith, comme le
fondateur de l’économie politique en tant que science.
Turgot (1727-1781) était un physiocrate qui eut l’occasion,
en tant qu’homme politique influent, de mettre en pratique certains
de ses idées. Il rétablit la liberté du commerce des grains et tenta de
supprimer les corporations d’artisans.
Il supprima également les douanes intérieures et tenta
d’imposer tous les propriétaires fonciers conformément à la doctrine
des physiocrates.
Le banquier irlandais Richard CANTILLON (1680-1734)
devança un peu les physiocrates en faisant valoir que la terre était
la source fondamentale de richesse. Par ailleurs, il s’apparenta aux
mercantilistes en insistant sur l’importance du commerce extérieur et
de la constitution de réserves d’or et d’argent pour la puissance d’un
Etat.
Cantillon fut un précurseur par sa conception de la monnaie,
montrant comment une augmentation quantitative des capitaux
amènerait une hausse des prix, et comment la vitesse de circulation
de la monnaie, c'est-à-dire la vitesse à laquelle la monnaie était
dépensée et circulait, avait un effet semblable à une augmentation
de la quantité totale.
Ainsi, fit-il observer, lorsque les gens acquièrent plus
d’argent, ils en dépensent plus, et ce processus tend à son tour à faire
montrer les prix et par conséquent le coût de la vie. Il concluait que
rien n’est plus aisé ni plus agréable que d’augmenter la dépense des
familles, mais rien n’est plus difficile ni plus désagréable que de la
retrancher.

SECTION III. ADAM SMITH ET L’ECOLE CLASSIQUE

Adam Smith est considéré comme le père de l’économie


politique. La pensée économique d’Adam Smith est contenue dans
un ouvrage principal traitant de « la richesse des nations » paru en
1776. Cette pensée économique se résume dans les points suivants :

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1. Le commerce, activité naturelle de l’homme
Adam. Smith partit du principe qu’il était naturel pour
l’homme de faire du commerce, qu’il avait une «tendance à troquer, à
échanger, vendre une chose contre une autre… Cela est vrai
pour tous les hommes, et ne se trouve chez aucune autre espèce
animale… Personne n’a jamais vu un chien échanger équitablement
et délibérément un os contre un autre avec un autre chien ». C’est
également chose naturelle pour un homme défendre son intérêt
personnel : « Nous ne comptons pas sur la bienveillance du boucher,
du brasseur ou du boulanger pour dîner, mais sur ce qu’ils
considèrent être leur propre intérêt ».
2. La division du travail
Adam Smith fit l’éloge de l’accroissement de la population
qui résulte de la division du travail. Selon lui, la division du travail
contribue de trois façons à l’augmentation de la production : habileté
accrue de l’ouvrier qui se concentre en évitant le passage d’une
activité à une autre ; et enfin invention de machine.
3. La théorie de la valeur d’échange
En abordant la question de ce qui donne sa valeur à un
objet, et de la manière dont les prix sont fixés, Smith distinguait en
premier lieu deux sortes de valeurs : La valeur d’utilisation d’un
objet, et sa valeur comme monnaie d’échange.
Et dans un exemple célèbre, il notait que les objets de plus
grande valeur n’ont souvent qu’une faible valeur d’échange, et vice-
versa.
Dans la richesse des nations il écrit ce qui suit : « Rien n’est
plus utile une l’eau, mais on ne peut pratiquement rien acheter avec
; c’est à peine qu’on peut obtenir quelques chose en échange.
Un diamant, par contre, n’a pratique aucune valeur
d’utilisation ; mais on peut facilement l’échanger contre de grandes
quantités d’autres marchandises »
Smith décréta que la valeur d’une marchandise équivalait à
la somme de travail consacré à sa production. Il ajouta au travail,
les apports de la terre et des capitaux qu’il réunit en facteurs de
production. Il admit que le coût de production d’une marchandise

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constituait son prix naturel courant suivant l’offre et la demande.

4. Le libre-échange international
Smith se préoccupa beaucoup de démontre que les
mercantilistes étaient dans l’erreur, car il pendait que le libre échange
international était de loin le meilleur système. Il écrit ceci : « Si un
pays étranger peut nous fournir une marchandise à meilleur prix que
nous- même, il est préférable de la lui acheter avec une partie de la
production de nos propres industries, utilisée de la sorte à notre profit.
Il contribue à promouvoir celui de la société, bien plus que
lorsqu’il a réellement l’intention de le promouvoir.
5. Le rôle de l’Etat
On désigne en général le système économique préconisé par
Smith par l’expression « capitalisme du laissez faire ». Le rôle de
l’Etat simplement d’être policier et juge afin de faire respecter les lois
et veiller à ce que justice soit faite.
Dans les affaires et l’industrie on devrait laisser entière liberté
à chaque homme de poursuivre son intérêt personnel à sa
façon, et d’utiliser son travail comme ses capitaux pour faire
concurrence à ceux de n’importe que autre homme, ou groupe.
Les idées d’A. Smith influencèrent des hommes d’Etat qui
mirent en pratique ses théories et ses systèmes. En particulier,
l’Angleterre les appliqua presqu’à la lettre et devin le plus
grande puissance industrielle, militaire et politique du monde.
L’école classique, fondée par Adam Smith et développée par
ses successeurs, n’a pas connu de grands changements pendant
environs 75ans.
Les successeurs de Smith continuèrent à considérer le
capitalisme du laissez faire comme un ordre naturel auquel il ne
fallait pas toucher.
Un intérêt populaire considérable pour les questions
économiques se manifesta du temps de Smith parce que le monde
économique était entrain de se transformer si rapidement et parce
que Smith avait fait un exposé logique et encourageant comme en
témoigne les efforts faits pour expliquer et faire connaître au grand
public le système du laisser-faire.
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5.1. Les successeurs d’Adam Smith
1) Jean Baptiste Sav (1767-1832), économiste français, non
seulement vulgarisa le travail de Smith mais y apporte des
modifications dans son livre « Traité d’économie politique » (1803) qui
fut, par la suite, couramment utilisé aux USA comme manuel.
Say était persuadé que la science économique devait
expliquer le pourquoi des événements, mais ne pas donner des conseils
en matière économique. Alors que Smith mettait l’économie politique
en parallèle avec l’histoire, Say la mettait en parallèle avec la
physique, alors que Smith disait que la valeur était fonction de l’utilité.
Say est surtout connu aujourd’hui pour la « loi de Say qui
affirme qu’il ne peut exister aucune surproduction générale des
marchandises parce que la totalité de l’offre et la totalité de la
demande s’équilibrent toujours. Son argument est que des
marchandises s’échangent contre d’autres marchandises, la monnaie
n’étant qu’un agent d’échange.
Par conséquent toutes les marchandises fabriquées sont
représentatives d’une demande aussi bien que d’une offre.
2) Jean Charles Leonard Sismonde de Sismondi (1773-1842)
Cet économiste suisse diffusa les doctrines d’A. Smith, mais
il fut aussi parmi les premiers à critiquer les conséquences du
système capitaliste et fut en cela un précurseur des socialistes.
Il pensait que l’homme, et non la richesse, devait être le
centre de la vie économique. Il entre voyait déjà des classes
sociales et économiques antagonistes – les riches et les pauvres, les
POUR Sismondi, le système du laisser-faire conduisait inéluctablement,
de temps à autre, à une surproduction de marchandises, et par
conséquent à des économiques.

3) Thomas Robert Malthus (1765-1834)


Il fut, après Adam Smith, le premier Anglais à apporter une
contribution importante aux services économiques. En 1798, il publia
son ouvrage « Essai sur le principe de population » qui suscita un
grand intérêt et une grande approbation.
Selon Malthus, la population a tendance à s’accroître plus vite
que les ressources alimentaires, surtout du fait que la quantité des
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terres arabes n’est pas illimitée. Il affirmait que les ressources
alimentaires pouvaient seulement en progression arithmétique : 1, 2,
3, 4, 5, 6, etc. mais que la population avait tendance à augmenter
sa progression géométrique : 1, 2, 4, 8, 16, 32, etc.
Il paraissait à Malthus que seule la guerre, l’épidémie et la
famine contenaient la population et la maintenaient au niveau
du nombre de personnes pouvant être nourries. Il conseille également
une contraire morale (mariage et période de célibat avant le
mariage) comme solution au problème de surpopulation.
Selon Malthus, lorsque les conditions économiques étaient
favorables, cela encourageait les hommes à se marier et avoir une
famille nombreuse.
Ce qui entraînait la raréfaction des denrées alimentaires et
faisait baisser les salaires de telle sorte que les hommes renonçaient
à avoir des familles nombreuses jusqu’à ce que la situation se
redresse à nouveau.
Les théories de Malthus eurent une large audience et
poussèrent le gouvernement anglais à supprimer les allocations
proportionnelles à la taille de la famille pour décourager la natalité.

4) David RICARDO (1772-1823)


Le principal ouvrage de Ricardo en matière économique fut
intitulé « Des principes de l’économie politique et de l’impôt publié en
1817. Bien que Ricardo aie étudié bon nombre de questions
économiques différents, il est surtout connu pour son travail sur les
questions de loyer, de valeur et de salaires.
Selon Ricardo, le loyer existe parce qu’il y a une quantité
limitée des terres et surtout lorsqu’on utilise des terres fertiles.
Lorsqu’on utilise des terres de qualité inférieures, le coût
de la culture des céréales est plus élevé et cela détermine leur prix de
vente. La terre plus fertile permet de cultiver des céréales à un prix de
revient plus bas et la différence est le loyer versé au propriétaire.
Ricardo considérait le loyer de ce point de vue particulier dans le
cadre de sa conception d’ensemble de la répartition des biens afin de
montrer la relation entre le loyer, les salaires et profits.
Si le prix des denrées alimentaires venait à augmenter, les
ouvriers demanderaient un salaire plus élevé, qui à son tout ferait
pression sur les capitalistes et les entrepreneurs de telle sorte que

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les bénéfices en souffriraient.

En raison de cette nécessité de faire des bénéfices, et de la


tendance de la population à s’accroître, Ricardo concluait en
définissant sa « loi d’airain des salaires ». Selon cette loi, les
salaires auraient toujours tendance à se maintenir au minimum
indispensable pour permettre à peine à l’ouvrier de vivre avec à sa
famille.
En ce qui concerne la valeur, Ricardo pensait qu’elle
était déterminée par la somme de travail nécessaire à la production
d’un objet.
Dans le domaine de commerce international, Ricardo est très
connu pour avoir formulé la théorie des coûts comparés selon laquelle
chaque nation vend aux autres les biens pour lesquels les coûts
relatifs nationaux sont plus faibles qu’à l’étranger. La démonstration est
faite en adoptant l’hypothèse de la proportionnalité des prix aux
quantités de travail nécessaires à la production d’une unité de chaque
bien.

5) John Stuart Mill (1805-1973)


Mill, comme ses prédécesseurs, croyait à la politique du
laisser- faire en matière économique. Il fit cependant une
distinction entre production et distribution, considérant la première
comme une chose pouvant être expliqué par un ordre manuel en
matière d’économie.
Lorsqu’il aborda la question de la distribution et de la façon
de décider la répartition des richesses, Mill était assez humanitaire
pour ne pas s’en tenir au strict laisser-faire. Par principe, il était
contre l’intervention de l’Etat dans les affaires privées, mais en
pratique, il se rendait compte que ses objectifs ne pouvaient être
atteints sans cette intervention. Par exemple, si quelques employeurs
refusaient d’accepter un nombre maximum d’heures de travail pour
les ouvriers d’usine, seule la législation pouvait imposer une telle
limite.

6) Friedrich LIST (1789-1846)


Adam Smith et ses disciples préconisaient le libre-échange.
Cela n’est pas surprenant étant donné que l’Angleterre était de loin
le premier pays industriel. Elle pouvait vendre moins cher que
16
n’importe quel autre pays, et par conséquent, exporter ses
marchandises vers d’autres pays sans payer de droits de douanes, ou
sans tarif.

La contre partie de ce système, le protectionnisme, était


représenté en Allemagne par l’économiste LIST qui soutenait qu’il
fallait protéger les industries naissantes contre la concurrence à l’aide
des tarifs douaniers jusqu’à ce qu’elles soient solidement établies. Un
autre de ses arguments fut qu’une nation moderne ne pouvait pas
être forte si elle n’avait pas ses propres industries.
Nous venons de passer en revue l’histoire de l’évolution de
ème
l’économie politique en une science, jusqu’au milieu du XIX siècle
environ. Alors que ce domaine de la pensée s’élargissait, la révolution
industrielle progressait aussi. Elle apportait une nouvelle et
extraordinaire richesse aux pays et à certaines personnes. Elle était
porteuse de détresse pour d’autres. Tout le monde n’approuvait pas
ce système, ni les théories économiques qui avaient été élaborées
pour expliquer, et dans la plupart des cas, pour le justifier en même
temps.
ème
Avant la fin du XVII siècle, de graves objections avaient
été a soulevées, et elles furent à l’origine de la doctrine socialiste qui a
été la principale école de pensée à l’école classique du capitalisme.

Section IV. LA PENSEE ECONOMIQUE SOCIALISTE

IV.1. Les fondements de la doctrine scolastique

Alors que le nouveau système capitaliste de la


Révolution industrielle eut rapidement des critiques parmi les
économistes de l’école classique, une nouvelle sorte de critique fit aussi
son apparition, composée d’hommes qui voulaient changer l’ensemble
des pratiques du système économique, et modifier la réglementation
de la production et de la distribution.
Au départ, cela prit la forme d’une agitation pour l’obtention
de réformes précises, telles que les lois pour protéger la classe
ouvrière contre les horaires de travail excessifs en usine et les salaires
de famine. Il était devenu manifeste que le nouveau salarié risquait
de prendre touts les avantages qu’il avait pu acquérir en étant
dégradé du contrôle féodal, du fait de son état d’individu sans défense

17
dans ses rapports avec les capitalistes, propriétaire d’usines.
ème
Dès la fin du XVIII siècle, ce mouvement se transforma
plus profondément et c’est de lui que sortirent les premiers
socialistes. Ces hommes et leurs successeurs jusqu’à ce jour ont
constitué, à la fois dans la théorieet dans la pratique économique,
l’école de pensée qui a représenté une opposition fondamentale au
capitalisme. Ils veulent plutôt abolir le capitalisme et le remplacer
par un système de vie économique totalement différent qu’est le
socialisme.

IV.2. En quoi consiste la doctrine socialiste ?

La doctrine est généralement définie comme la propriété des


capitaux et des moyens de production – usine, banques, transports et
moyens et communication, services publics par l’Etat en opposition à
la propriété privée industrielle ou de société. C’est le pouvoir central
qui fixe les taux de production de façon à satisfaire les besoins de la
société, au lieu de laisser des particuliers libres de produire les
quantités de marchandises diverses qu’ils pensent pouvoir vendre avec
profit.
La distribution est régie de façon à ce que chacun reçoive
une par égale, ou du moins afin que personne ne manque de biens
matériels parce qu’un autre a plus que sa part équitable.
Certaines formes de socialisme ont cherché à atteindre
ce résultat tout en conservant un système politique démocratique
tandis que la grande majorité ne se soucie pas de cet aspect.
Il existe divers courants de socialisme qui diffèrent sur les
méthodes à utiliser pour implanter ce système, sur la part de
propriété et de contrôler à laisser à l’Etat, et sur le degré de rigueur à
apporter à une distribution uniforme de biens matériels à l’ensemble de
la population.

IV.3. Le Socialisme Utopique

Les premiers socialistes furent qualifiés d’utopistes car, ils


pensaient qu’un monde nouveau et meilleur pouvait être érigé sans
violence et qu’il était possible de convaincre les hommes au pouvoir, à
la fois dans l’activité économique et au gouvernement, que le
système capitaliste devait être changé.
Ils pensaient en fait que l’humanité était perfectible. Parmi les

18
socialistes utopiques, on range généralement Saint-Simon (1760-1825)
et Charles Fourier (1772-1837).
Saint-Simon voulait confier le gouvernement aux dirigeants
de l’agriculture, de l’industrie, et des sciences. Il pensait que si les
personnes compétentes dans les domaines de l’économie et des
affaires étaient au pouvoir, elles organiseraient le pays en un vaste
atelier à fort rendement. Il n’y aurait pas de classe sociale supérieure
ou inférieure, mais seulement ceux qui travaillent et ceux qui sont
oisifs.
Tous participeraient à titre égal à la production, à la fois en
capitaux et en travail.
Bien que la tentative de Saint-Simon pour créer un ordre
social qui supprimerait la misère n’ait abouti à aucun résultat
pratique, ses idées sur la propriété des moyens de production par
l’Etat furent reprise plus tard par d’autres socialistes.
Charles Fourier fonda une école de pensée qui s’efforça de
créer un monde économique meilleur. A la différence de Saint-Simon,
qui voulait réorganiser le monde en mettant les élites au premier
plan, Fourier conçut un nouvel ordre qui devait être mis en place
spontanément par la population. Il proposait la création d’associations
économiques d’environ 1600 personnes.
Elles vivraient dans des immeubles collectifs appelés
phalanstère. Les conditions de vie seraient idéales, chacun aurait
désir de travailler et pourrait choisir ses occupations selon sa
préférence et le produit serait réparti entre le travail, le capital et le
talent.
Les idées de Fourier eurent peu de retentissement
d’ordre pratique en France, son pays natal, mais il trouve un
assez grand nombre de disciples en Amérique.

IV.4. Le socialisme Associationiste


Le socialisme associationiste apparaît beaucoup plus cohérent
puisqu’il développe la vision d’une société formée d’une juxtaposition
d’associations librement constituées entre de petits groupes
d’individus. Les représentants les plus connus de courant sont Robert
Owen en Angleterre, Joseph Proudhon, et Louis Blanc en France.

19
IV.4.1 Robert Owen et le mouvement coopératif
Owen (1771 – 1858) contribues à instaurer la législation du
travail en Angleterre et s’intéressa beaucoup au mouvement syndical.
Il fut le fondateur du mouvement coopératif des consommateurs.
Dans le domaine des coopératives, la conséquence la
plus importante des efforts de R. Owen a été l’expérience réalisée par
les « Equitables pionniers de Rochdale », expérience ou l’on s’accorde à
voir de point de départ du mouvement coopératif moderne.
En 1844, 28 ouvriers tisserands déçus par l’échec d’une
grève, se réunissent à Rochdale et fondent un magasin coopératif
pour l’achat des biens de consommation. Ils se proposent à l’origine
de créer par la suite une manufacture et d’acheter des terres afin de
réaliser une colonie sur le modèle prescrit par R. Owen.
Ces coopérateurs posèrent les règles qui régissent la
coopération moderne jusqu’à ce jour, à savoir : le vote démocratique
« un homme, une voix », l’éducation des membres la réparation des
ristournes au prorata des opérations réalisées, etc.

IV.4.2 Pierre Joseph Proudhon (1809 – 1865)


Dans son ouvrage intitulé « Qu’est-ce que la propriété »
il déclara sans ambages que « la propriété, c’est le vol ». Il
s’insurgeait surtout contre la propriété appartenant aux absentéistes
et aux capitalistes.
Pour Proudhon, il faut que l’égalité règne puisque toutes les
relations sociales se ramènent à des contrats. Le problème est donc
celui de « l’égalité dans l’échange », qu’il s’agisse de l’échange
entre un ouvrier et un patron, un acheteur et un vendeur, un
emprunteur et un prêteur.
Tout spécialement, il convient d’éliminer tous les
prélèvements des capitalistes, des propriétaires fonciers et des
entrepreneurs qui ne correspondent pas à la rémunération d’un travail
effectif de leur part. Le bénéfice du patron tient à ce que celui-ci
s’approprie le fruit du rendement supplémentaire résultant de la
conjonction des efforts des ouvriers; cette appropriation est contraire à
la justice. L’intérêt perçu par les banques est illégitime pour tout ce
qui dépasse les frais de leur fonctionnement.
Pour réaliser la justice, il faut donc, selon Proudhon,
transformer complément le droit. Au lieu d’un droit individualiste, qui

20
tend à garantir à l’individu ses conquêtes, justes ou injustes, il faut
faire régner un droit économique ou social qui assure la parfaite
équité des rapports sociaux.
C’est pour tenter de mettre ce droit en application que
Proudhon fonda en 1849 sa banque d’échange, qui prête sans
percevoir un intérêt proprement dit. Ainsi, pense-t-il, tout travailleur
peut obtenir les moyens de mettre en œuvre par lui-même sa
capacité de travail et d’échapper à la dépendance du patron.

A côté du principe de mutualité qui fonde la réciprocité des


services, Proudhon place le principe de « fédération » qui permet la
coordination des efforts. Il n’admet que des groupement libres
ou chaque individu garde la possibilité de se retirer à tout moment.
Le régimeainsi décrit est nommé par Proudhon «la démocratie
industrielle ».

IV.4.3 Louis Blanc (1811 – 1882)


Blanc fut le premier socialiste à recourir aux travailleurs eux-
mêmes pour aider à fonder un nouvel ordre social. Il préconisa «les
ateliers sociaux » qui devaient être des usines coopératives de
production appartenant aux travailleurs et gérées par eux. L’Etat devait
fournir les capitaux nécessaires à leur mise en service.
Blanc fit partie du gouvernement en 1848 et eut l’espoir de
mettre ses idées en pratique. Mais les « ateliers nationaux » qui furent
cf crées n’étaient en rien semblable à ses « ateliers sociaux » et
n’eurent à aucune moment la moindre chance de réussite. Il
préconisa, enfin, l’utilisateur du pouvoir politique pour modifier le
système économique, et ce fut lui définit la formule. « A chacun selon
ses capacités, à chacun selon ses besoins ».

IV.5. KARL MARX ET LES SOCIALISTES

Karl Marx (1818-1883) est né en Allemagne d’un père juif


avocat qui embrassa le protestantisme pour pouvoir continuer à
exercer sa profession. Il fréquenta l’Université de Bonn et de Berlin
et à 32ans, il soutient sa thèse de doctorat en philosophie. Il pu
obtenir une chaire à l’université à cause de ses opinions politiques non-
conformisme contre le pouvoir établi dans ses années d’études.
Il embrassa le journalisme et fut plusieurs fois expulsé de
France, d’Allemagne et de la Belgique à cause de ses écrits. En 1844 il
21
rencontra Frédéric Engels qui sera son plus fidèle ami, son soutien
financier et avec qui il collabora toute sa vie. De tous les ouvrages de
Marx (le manifeste communiste, l’idéologie allemande, la misère de la
philosophie) c’est dans de « capital » qu’on trouve sa pensée
économique originale.

IV.5.1. Le matérialisme dialectique et historique de Marx et


Frédéric Engels

A la publication du manifeste communiste en 1848,


d’importantes transformations se sont produites dans la pensée de
Marx. Il tente de justifier son adhésion au communiste à l’aide d’une
théorie de l’histoire connue sous le vocable de « Matérialisme historique
et dialectique ».
Auparavant le communiste de Marx était fondé sur une théorie
de l’aliénation par la propriété qui ne faisait à l’histoire qu’une place
relativement minime. La propriété privée demeurait pour Marx,
une catastrophe.
C’est maintenantcette explication du processus historique
conduisant à l’état actuel que Marx recherche. Et il pense le trouver
dans la division du travail qui s’est naturellement développée.
L’explication de l’histoire selon Marx, doit donc reposer sur l’étude du
développement des besoins humains et des forces productives de
l’homme. Et cette explication permettra de comprendre les révolutions
sociales qui ne sont rien d’autres que l’effet de contradictions sociales et
les forces productives, en raison du fait que ses forces productives ne
cessent de se développer.
A ce propos, Marx écrit « Dans la production sociale de
leur existence, les hommes entrent en des rapports déterminés
nécessaires, indépendants de leur volonté : ces rapports de production
correspondent à un degré de développement donné de leurs forces
productives matérielles. L’ensemble de ses rapports de production
constitue la structure économique de la société, la base réelle sur
quoi s’élève une superstructure juridique et politique à laquelle
correspondant des formes de conscience sociale déterminée. A un
certain stade de leur développement, les forces productives de la
société entrent en contradiction avec les rapports de production
existants, ou avec ce qui en est l’expression juridique, les rapports
de propriété à l’intérieur desquelles elles s’étaient mues jusqu'à lors.
Des formes évolutives qu’ils étaient, ces rapports deviennent des
entraves de ces forces. Alors s’ouvre une ère de révolution sociale.
22
Toute l’histoire, énonce encore Marx, a été jusqu’à
maintenant l’histoire de la lutte des classes. Et dans cette histoire, la
bourgeoisie a joué un rôle révolutionnaire en « foulant aux pieds les
relations féodale ». Maintenant a sonné l’heure du prolétariat. Car,
les machinismes que la bourgeoisie a introduit entre en contradiction
avec son pouvoir. Périodiquement éclatent les crises qui montrent
que le régime ne peut utiliser pleinement et continuellement les forces
productives existantes. En même temps, le chômage et la
paupérisation s’accroissent de sorte qu’il faut entretenir à n’en faire en
masse de gens.
Ce que Marx prophétisait en 1848 s’est en partie réalisé car,
plus d’un tiers de la population mondiale a vécu, pendant plus de
cinquante des régimes de propriété collective de moyens de
production. Les révolutionnaires d’aujourd’hui ne s’y trompent pas :
qu’ils soient russes, chinois, cubains ou africains, tous se réclament
de Karl Marx. Il est incontestable que les thèses politiques liées au
matérialisme historique ont eu une immense portée quoique sont
contenu même, en tant qu’explication générale de l’histoire humaine,
ne soit entièrement valable.

IV .5.2. La crise de l’économie politique


Comme économiste, Marx fut influencé par l’école
classique, surtout par l’œuvre de Ricardo. Sa contribution est basée
sur la théorie de la valeur selon laquelle c’est la quantité du
travail dépensé qui détermine la valeur d’un bien. Néanmoins,
déclara Marx, l’ouvrier ne reçoit pas la totalité de la valeur de son
travail. Il est payé suffisamment pour assurer sa propre substance et
celle de sa famille. Mais le capitaliste propriétaire des moyens de
production garde la « plus- value », c'est-à-dire la part non rémunérée
du travail.
De cette façon, les capitalistes s’enrichissent tandis que les
ouvriers deviennent plus pauvres. Avec le temps, même les
propriétaires et les entrepreneurs deviennent moins nombreux et plus
riches… cela signifie que la propriété privée entraîne, non pas la
réalisation de l’être humains, mais au contraire sa perte, son aliénation.
Marx va plus loin, en affirmant que ce n’est pas le travail qui
est acheté par le capitaliste, mais la force du travail ou la capacité de
travail de l’ouvrier. Cette force de travail est payée « à sa valeur »
suivant les normes de l’économie capitaliste. En effet, le salaire est ce
qui permet d’entretenir et reproduire la force de travail ? C’est donc

23
l’expression monétaire de son coût de travail que la société doit
consacrer à l’entretien et à la reproduction de son coût de travail que
la société doit consacrer à l’entretien et à la reproduction de la force de
travail.
Marx a également soutenu la thèse du développement des
contradictions aux seins des phénomènes économiques qui doivent
créer les occasions favorables à la conquête du pouvoir par le
prolétariat.
La contradiction fondamentale sur laquelle Marx insiste
consiste dans le fait que les créateurs de la richesse sont réduits à
condition misérable. Marx cherche à démontrer que cette contradiction,
fondement de la méthode dialectique de recherche en science
économique doit s’accentuer avec le temps. Mais l’opposition entre
la richesse des détenteurs des capitaux et la misère des salariés doit
revenir de plus en plus insupportable. Elle doit amener le prolétariat à
conquérir le pouvoir politique pour créer une société socialiste. La
suite des événements n’a pas confirmé exactement les prévisions de
Marx puisque dans le pays capitaliste, la volonté révolutionnaire ne
s’est pas généralisée dans la classe ouvrière. Au contraire, celle-ci s’est
en grande partie embourgeoisée grâce à la législation sociale et aux
salaires compétitifs payés parles capitalistes.
Mais il est vrai aussi que la misère telle que prédite par
Marx, s’est davantage accrue. Cette misère ne s’est pas localisée là où
Marx le pensait, c'est-à-dire en Europe occidentale. On la retrouve
plutôt dans les pays ou régions du monde dont les pays capitalistes
avancés ont fait des satellites qui leur procurent des débouchés pour
leur production industrielle et des approvisionnements.
Si les thèses Marxistes ne se sont pas vérifiées dans les
pays occidentaux développés, il faut reconnaître que même les pays
et les industries capitalistes ont été influencés par la vie de l’œuvre de
K. Marx. Certains économistes qui ne souscrivent pas à l’interprétation
Marxiste de l’histoire, ont cependant tiré profit de la pensée de Marx
en matière économique.
Signalons enfin que le type d’économie construit en URSS
depuis 1917 et qui a servi de modèle après la seconde guerre
mondiale aux démocrates populaires en Europe de l’Est, en Chine, en
Corée du Nord, au Vietnam,… est une économie planifiée qui
théoriquement est inspirée de l’œuvre de K. Marx. Malgré l’effondrement
de cette économie dans les années 1989-1990 et l’éclatement de

24
l’URSS en quinze Républiques indépendantes, l’influence de K.
Marx sur la pensée économique contemporaine reste intacte. Raison
pour laquelle il est généralement cité, avec A. Smith et J.M. Keynes,
comme l’une de trois grandes figures de la science économique de tous
le temps.
Quelle sera la réaction de la doctrine libérale à la critique
du capitalisme faite par les socialistes ? La réponse nous est donnée
par les continuateurs de l’économie du laisser-faire encore appelés
économistes néo-classiques.

SECTION V. L’ECONOMIE POLITIQUE NEO-CLASSIQUE ET LE


LIBERALISME KEYNESIEN

L’école néo-classique s’efforce de démontrer à nouveau,


après la critique du capitalisme, que les conclusions de l’école
classique quant aux avantages du libéralisme économiques étaient
encore valables.
Parmi les économistes néoclassiques, les plus en vue, nous
pouvons citer Léon Walras, Joseph Schumpeter, V. Pareto, Khan et
Aftali Sectioon. J.M. Keynes, est fondateur de l’école économique qui
porte son nom et qui diffère sur plusieurs points de la pensée
économique néoclassique.

V.1. Léon Walras (1834-1910) et l’école marginaliste


Pour cet économiste français, pionnier de l’école marginaliste
avec l’anglais A. Marshal (1842-1924), il faut édifier une doctrine
capable de concilier le libéralisme qui assure l’expansion de la
production, avec le socialisme qui veut réaliser la justice. Cela est
possible en distinguant dans l’activité humaine, d’un côté ce qui relève
de la science, d’un autre côté, ce qui révèle de la morale. La science
économique dira pourquoi la concurrence est le seul moyen d’assurer
le développement de la richesse le morale dira quand et comment on
doit intervenir pour rendre justice la répartition des richesses.
Dans son ouvrage « éléments d’économie politique
pure », il propose la construction d’un modèle mathématique
permettant de définir de façon précise la situation dans laquelle tend à
s’établir une économie reposant sur l’échange des produits, sur la

25
vente libre de la force de travail, sur la libre circulation des capitaux
et sur la libre location des terres.
Pour construire son modèle, Walras utilise la loi de
l’égalisation des utilités marginales pondérées des biens aux prix des
produits. En fait, l’école marginalistes à laquelle appartient Walras
s’efforce de déterminer le rapport entre le prix et le caractère
désirable d’une marchandise pour les consommateurs. Il s’agit en fait
d’un effort pour trouver une solution à l’animosité apparente
soulignée par les premiers économistes, en concurrence le coût
relatif de l’eau et du diamant comparé à leur pratique.
L’eau n’est pas seulement désirable, elle est indispensable
et cependant son coût est peu élevé. Le diamant a peu d’utilité
marginale explique le paradoxe en fonction de la valeur subjective
pour le consommateur de accumulations successives de quantités
ou unités d’une marchandise d’une manière générale, plus le nombre
d’unités possédées est grand, plus l’utilité décroissante, et l’unité
marginale est un moyen d’expliquer le choix de consommateurs.
Cette façon de penser signifie, selon l’école marginale, la
résolution du conflit entre la valeur et l’utilité et l’abandon de la
théorie de la valeur de l’école classique.
Le concept de marginalisme s’applique à d’autres secteurs
de l’économie. Le coût marginal est l’augmentation du coût total qui
survient lorsqu’une unité supplémentaire de la vente d’une unité
supplémentaire. La productivité marginale mesure la proportion dans
laquelle une unité supplémentaire de l’un de facteurs de production
(capital, travail) augmentera le total de ce qui est produit.
L’économiste russe, émigré aux Etats-Unis, Assly Leontief,
s’est beaucoup inspiré de modèle de Walras pour réaliser une analyse
de relation interindustrielle et intersectorielle bien détaillée. Dans son
tableau dit « tableau d’input-output », on voit comment la quantité
disponible de chaque bien est égale à la quantité produite moins les
quantités entrant dans la fabrication de tous les autres biens.
Le produit final de l’analyse « input-output », par exemple
d’un pays pendant une période donnée, est un tableau complet qui
montre les échanges de biens et services entre toutes les industries et
secteurs variés de l’économie. Les colonnes horizontales et verticales
s’équilibrent parce que les « input » représentent ce que toutes
les industries achètent aux autres, et que les « output » représentent
ce que toutes les industries achètent aux autres. L’intérêt de l’analyse
26
« input-output » est qu’elle peut être utilisée pour prévoir des
changements comme branche industrielle (les aciéries par exemple)
si une autre industrie (l’automobile par exemple) décidait de réduire sa
production de 10%.
Selon les critiques de cette école, il y a deux erreurs dans
le marginalisme. Premièrement, selon eux, le marginalisme est un
moyen d’appuyer le capitalisme du laisser-faire parce qu’il implique
que chaque individu agira selon son intérêt personnel et qu’ainsi la «
main invisible » d’A. Smith au nom de la société. Ensuite ils ajoutent
que le raisonnement des marginalistes reste mécaniste et théorique
dans ce sens qu’il ne peut être appliqué dans la pratique au
monde réel du fait que le comportement des hommes n’est linéaire.

V.2. Wilfredo Pareto (1849-1923) et la nouvelle définition de


l’opinion économique

Pareto, économiste italien, succéda à Walras comme


professeur à l’Université de Lauranne et approfondit les recherches
économiques de celui-ci en dépit de différences profondes entre eux.
Sa contribution fondamentale à l’économie politique dans
son « Manuel d’économie politique » fut sa théorie de l’optimum
économique.
Une modification essentielle introduite dans le système
néoclassique par Pareto a été l’abandon de la thèse selon laquelle la
libre concurrence permet de donner aux individus le maximum de
satisfaction. En fait, il est aujourd’hui généralement admis que l’on ne
peut additionner des unités ou des satisfactions éprouvées par des
individus différents, de sorte que le terme « maximum de satisfaction »
est dénué de toute signification sociale.
Tout d’abord Pareto considère qu’il faut renoncer à l’utilité
comme une grandeur mesurable. Cependant, ajoute-t-il, cela
n’empêche pas d’affirmer que chaque consommateur choisit
rationnellement les quantités de biens qu’il acquiert. Le consommateur
en effet, sait que pour lui telle combinaison de biens et plus
avantageuse. On peut donc affirmé que, pour les prix existants, il
acquiert les quantités de biens qui forment la combinaison la plus
avantageuse (courbes d’indifférence du consommateur). Cela revient
à dire que si le remplacement d’une quantité QA du bien A, pour
une quantité QB du bien B donne une combinaison équivalente à la
27
combinaison primitive, ce remplacement aura lieu si la valeur
monétaire de B est plus faible que celle de QA, c'est-à-dire si l’on a :

PB.QB<PA.QA ou encore QB PA
QA PB
Si l’on désigne de substitution QB par l’expression
QA
Taux marginal de substitution de A à B, on peut dire que
le consommateur remplacera le bien A par le bien B tant que le
taux marginal de substitution A à B sera inférieur au rapport du prix
de A au prix de B. peut conclure que la combinaison de biens choisie
par le consommateur sera telle que le taux marginal de substitution
entre deux biens soit égal au rapport des deux biens.
Cette loi n’est pas différente de celle énoncé par Walras
quand il disait que le consommateur égalise les rapports des utilités
marginales aux rapports des biens. Car il est clair que si l’on peut
obtenir, en substituant par exemple 2 (deux) unités de B à l’unité
de A, une combinaison équivalente de biens, tout se passe
comme si l’utilité marginale de B était deux fois moins grande que
l’utilité marginale de A de substitution de A à B est égal au rapport
des utilités marginales de deux biens. L’avantage de la forme
nouvelle donnée néoclassique de l’équilibre du consommateur est
que cette forme n’implique plus l’idée que l’individu mesure les
unités marginales des biens, c'est-à-dire les désigne par de nombres
cardinaux 1, 2, 3 etc.
Elle implique seulement que le consommateur rationnel
établisse un ordre déterminé entre les diverses combinaisons possibles
des biens, selon que ces combinaisons lui semblent plus ou moins
avantageuses.
Selon Pareto, il est possible de démontrer qu’en modifiant
légèrement la distribution de biens créée par la libre concurrence, on
ne peut donner les satisfactions égales ou supérieures tous les individus
à la fois et c’est sur cette base qu’il faut définir le maximum d’utilité.
Cette reconnaissance du caractère essentiellement relatif de l’optimum
procuré par la libre concurrence anéantie les arguments que Walras
pensait trouver dans la théorie économique pour démontrer la
supériorité du capitalisme sur le socialisme.
Mais nous ne pouvons pas suivre Pareto quand il écrit que
toute modification de la situation économique qui est désavantageuse

28
pour un seul individu, doit être considérée comme socialement
désavantageuse. Il faut reconnaître que si les interventions des
pouvoirs publics n’étaient acceptées que dans la mesure où aucun
individu n’est gêné par elle, il est clair que la vie sociale serait
proprement impossible.

V.3. Joseph Schumpeter (1883-1950) et la théorie des


innovations

C’est en 1912 que Joseph Schumpeter, économiste


australien, publie son ouvrage intitulé : la théorie économique dans
lequel il développe une nouvelle conception de la croissance
économique.

Pour comprendre le processus de la croissance, écrit-il, il


faut envisager d’abord le cas ou cette croissance n’existerait pas.
L’économiste se modifierait pas une période à l’autre ; il n’aurait ni
épargne, ni investissement net et le taux d’intérêt nul. Cette situation,
il l’a nommé le circuit économique. Et c’est à partir de là qu’il
cherche à comprendre la croissance, qui nomme « l’évolution », en se
demandant quelle cause fondamentale peut entraîner le passage
du « circuit à l’évolution ». Ce passage, conclut-il, et son originalité,
s’explique par les « innovations ». Sous ce terme d’innovations,
Schumpeter range cinq catégories des faits :
1. La fabrication d’un bien nouveau ;
2. l’introduction d’une méthode de production nouvelle ;
3. l’ouverture d’un débouché nouveau, c'est-à-direle fait pour une
industrie de préférer sur un marché où elle ne vendait pas
auparavant ;
4. la conquête d’une nouvelle génération, par exemple, dit-il, la
création d’une situation de monopole.
En donnant cette définition de l’innovation, Schumpeter
cherche en réalité, à donner une liste des occasions d’investissement.
Car à ses yeux, c’est l’investissement qui est à l’origine de croissance
économique, et non pas l’épargne, comme le prétendait l’école
néoclassique en général. L’homme d’affaires actif, efficace auquel
Schumpeter réserve le nom d’entrepreneur, est celui qui réalisa des
investissements nets.

29
Si l’on examine la liste des innovations, on voit que les
occasions d’investissements qu’elle énumère, se ramène pour essentiel
au progrès technique, d’une part, et de l’autre à l’organisation.
L’importance fondamentale de la théorie de Schumpeter
tient donc au fait qu’elle rompt de façon radicale avec la loi de J.B
Say et admet le rôle de l’agrandissement des débouchés.

V.4. Albert Aftalion, et la théorie du cycle économique ou des


affaires
Cet économiste français (1874-1956) est parmi les rares
économistes néoclassiquesà avoir soulevé le problème de la
surproduction et des crises économiques. Son explication explore trois
axes : la théorie de la sous-consommation, la théorie de
surproduction ou surcapitalisation et la théorie de l’accélération pour
analyser les crises et les cycles économiques. Le cycle économique
tel que définit par l’économiste américain Mitchell (1874-1948) est la
suite de modifications de l’activité économique qui semble toujours se
répéter. Un cycle comporte quatre phases : l’apogée ou période de
prospérité, la tendance à la baisse, lorsque les affaires reprennent.
Les changements du cycle économique peuvent être provoqués soit
par les événements extérieurs au système économique lui-même, soit
un autre facteur inhérent au système économique.

Prospérité
Récession ou stagnation
Dépression
Reprise

Stagnation

Prospérité Récession Reprise Années

V.4.1. La théorie de la sous consommation

Cette théorie a été longuement développée par


l’économiste anglais HORSON (1858 – 1940). Tout enseignement

30
économique, écrit-il, repose sur l’idée de Smith que le volume de la
production dépend de ses moyens de production disponibles. Mais il
faut penser, au contraire, que se volume peut demeure très
sensiblement inférieur a son maximum, en raison de l’existence d’une
épargne excessive. Selon cette théorie, l’épargne, quand elle est
investie. Engendre une demande de biens. Hobson pense aussi que
l’épargne tend constamment à investir. Ils soutiennent aussi que le
capital peut être investi en pure perte, parce qu’il existe un maximum
de capital que chaque travailleur puisse utiliser. C’est donc finalement
parce que le capital est gaspillé que l’épargne elle- même est sur
abondante et que la crise éclate. Hobson soutien que le remède à la
dépression réside dans les travaux publics financés par l’emprunt.

V.4.2. La théorie de l’insuffisance de l’épargne

Cette théorie fut surtout développée par l’économiste russe


Tugan Baranovaski qui soutien que la surproduction de biens de
consommation ne peut jamais être due à une insuffisance de demande
de ces biens. En effet, dit-il, aussi faible que soit cette demande,
l’équilibre peut toujours être réalisé, il suffit production de moyens
de production soit assez importante. Il explique plus loin que la
prospérité existe quand le capital s’investit rapidement car, d’une
façon ou d’une autre il trouve un placement.
Mais quand il y a eu plusieurs analyses de prospérité, les
réserves de capital à emprunter, l’investissement ne peuvent plus être
suffisamment important. Alors la production d’équipement tombe en
dessous de la production exigée pour l’équilibre. Dans le produit total il
y a relativement trop de biens de consommation, de là, naît la
surproduction. L’auteur pense que la production d’équipements devient
importante, plus importante que ne le justifierait l’épargne courante
comme il affirme que l’impossibilité de continuer la production
d’équipements au même rythme quand la réserve d’épargne est
épuisée, engendre la crise.

V.4.3. La Théorie d’accélération

Cette théorie constitue la contribution fondamentale d’Aftalion


à la science économique. En 1913, son ouvrage sur « les crises
périodiques de surproduction » a apporté une contribution importante

31
à l’analyse du cycle.
Il s’appuie essentiellement sur l’idée que la construction des
biens d’équipement demande le temps. Lorsque la demande de
biens de consommation augmente, dit-il, la capacité de production de
la nation ne peut être augmentée immédiatement. Elle entraîne donc
la commande d’équipements puisqu’ils sont insuffisants. Mais au bout
d’un certain temps, les nouveaux équipements sont mis en service et
la capacité de production augmenté plus rapidement que la
demande de bien de consommation : il y a surproduction. Les
investissements cessent alors de se développer. De nombreux
investissements seront réalisés seulement lorsque la capacité de
production aura été suffisamment réduite de fait de l’usure matérielle.
Le cycle précédent se produira alors. La vie économique,
dit Aftalion, ressemble à la pièce qui contient un poêle à charbon.
Ayant froid, l’occupation de la pièce allume le poêle et bourre, de plus
en plus, tant qu’il n’a pas assez chaud. Mais lorsque tout le
charbon est enflammé, il fait trop chaud. L’occupant cesse alors
d’alimenter le poêle jusqu’à ce qu’il ait de nouveau froid. Mais alors il
aura froid pendant un certain temps, et ainsi de suite.
La théorie d’Aftalion met l’accent sur le fait qu’un
accroissement relatif donne de demande de moyens de production. On
dit couramment qu’il y a « accélération » de la demande de
production que cet auteur explique par le temps de construction
des équipements ; alors que d’autres économistes (M.J. Clark par
exemple) l’explique par la durée des équipements.

V.4.4. La politique économique de New Deal

Pour la plupart des pays, le gouvernement fédéral des Etats-


Unis fournit des nécessiteux. Un programme des travaux publiques, et
d’autres édifices, services publics) appelée «National Industrieal
Recevery Act » encourage chaque industrie à fixer son propre code
établissement, les normes de salaires minimal et horaire de travail
maximal, et définissent des règlesde concurrence loyale. Le but
poursuivi était de stabiliser les affaires et augmenter les possibilités
d’emploi.
En ce qui concerne les fermiers, la loi appelée «
Agricultural Adjustement Act » promet une idée à ceux qui avaient
beaucoup souffert des bas prix de vente de leurs produits, moyennant
des accords qui limiteraient à l’avenir l’étendue des terres cultivées.

32
Cette loi visait à maintenir le prix agricoles à un niveau élevé.
Toutes les mesures furent bénéfiques. Elles furent également
le reflet de l’introduction d’un élément nouveau dans la vie
économique moderne aux Etats-Unis. Aucun gouvernement national
n’était jamais auparavant intervenu de la sorte pour employer sa
puissance et son argent, dépenses même plus que le revenu des
impôts, à secourir des hommes et les entreprises au cours d’une
période de difficultés économiques.
Jusque là, l’école prédominante de pensée économique
soutenait qu’il n’était pas souhaitable que le gouvernement intervienne
directement pour essayer de réglementer l’économie. D’après
l’enseignement d’Adam Smith, le système économique retrouverait
éventuellement son équilibre à condition que les entreprises privées
soient appuyées par un gouvernement stable ayant un budget
équilibré. Bon nombre de gens pensait qu’il n’y avait rien à faire
pour éviter les crises ou remédier : une maladie doit suivre son cours,
disait-on.
Le New Deal fournit à la situation une doctrine économique
différente, mais les remédier qu’elle préconisait ne mirent pas fin à la
crise économique en l’espace d’une nuit. En fait, cette crise perdura
jusqu’en 1940, lorsque furent engagées les grandes dépenses
d’armement en préparation de la guerre mondiale.
Ce fut avant et pendant la crise économique que l’un des
trois économistes les plus influent à ce jour élabora les théories qui
ont eu dans le monde des répercutions aussi grandes que les théories
d’Adam Smith et de Karl Marx. Il s’agit de l’anglais John Maynard
Keynes.

Section VI. John Maynard KEYNES et l’économie politique


moderne
J.M.Keynes était fils d’un professeur de l’Université de
Cambridge en Angleterre. Ses principaux ouvrages sont les suivants :
- Les conséquences économiques de la crise de 1929 ;
- Un traité de la monnaie en 1930 ;
- La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la
monnaie en 1936.
Ce dernier ouvrage fut de loin la plus important qui résume
sa doctrine économique.

33
VI.1 La théorie de l’emploi

Du temps de Keynes, le grand problème était celui du


chômage, comment faire marcher l’économie à un niveau qui
assurerait du travail pour tout le monde. A. Smith et ses disciples
avaient affirmé que le problème du chômage se résoudrait de
lui-même si le niveau de l’économie baissait, il devrait obligatoirement
remonter et aurait toujours tendance à atteindre un équilibre à un
niveau de peine capacité de production avec abondance d’emplois.
Keynes déclara que cela n’était pas forcement vrai, que l’économie
pouvait parvenir à un état ou le plein emploi ne serait pas réalisé, sans
que le niveau de l’économie dans son ensemble ne monte ni ne baisse.
Keynes déclara aussi qu’en période de pression ou de
marasme, l’Etat devrait intervenir et procéder à des dépenses de
façon à stimuler l’économie même si cela impliquait qu’il emprunte de
l’argent et qu’il ait un budget non équilibré.
Dans la plupart des cas, les frais donnèrent raison à Keynes.
Par exemple en face de la menace de la grande crise, la grande
Bretagne se décida à travers sa politique économique et adopta l’un
des remèdes préconisés par Keynes, elle dévalua sa monnaie et fut
moins sévèrement touchée que la plupart des autres pas capitalistes.
Aussi en Allemagne, en 1932, près de la moitié de la main-d’œuvre
industrielle était touchée par le chômage. C’était une situation
proprement insupportable. Elle ne donna pas naissance pourtant, à
une révolution. Elle entraîna plutôt, l’arrivée au pouvoir d’Adolphe
Hitler qui, conseillé par le remarquables financiers entreprit de
résorber le chômage en passant des commandes à l’industrie, payée
par l’Etat. C’est la méthode préconisée par Keynes depuis 1924.

VI.2. La théorie de la « propension à consommer »


La propension à consommer est une expression Keynésienne
qui résume un autre aspect de sa théorie. Dans le cadre de ce
thème, Keynes étudia la question de savoir qu’elle était la proportion
du revenu total qui sera dépensé pour des biens de consommation. De
même la propension à épargner résume le problème de déterminer
quel est le pourcentage du revenu total qui ne sera pas dépensé pour
des biens de consommation. Keynes pensait qu’au fur et à mesure de
l’augmentation du revenu, une plus grande part serait mise de côté
au lieu d’être dépensé pour des biens de consommation.
Si ce mouvement se poursuivait, il y aurait une baisse
proportionnée dans la demande des marchandises ; les usines
34
débaucheraient des ouvriers, ce qui diminuerait encore la
demande parce que le revenu total baisserait. Cela conduirait
l’économie à une dépression. Bref, il y aurait danger à trop épargner.
Mais, si l’argent était investi dans de nouvelles usines et autres
installations, on pourrait alors maintenir le niveau de l’emploi.
Selon Keynes, un autre facteur encore préférentiel est celui
de « liquidité ». par cette notion, il cherchait à déterminer dans
quelle mesure, en des circonstances différentes, les gens voudrait
garder leurs biens sous une forme facilement accessible par exemple
sous forme des dépôts en banque, et à quel moment ils ferraient des
placements, par exemple en investissant dans une nouvelle usine ou
un outillage, ou il serait difficile pour eux de toucher leur argent.

VI.3 Keynes et le concept du multiplicateur


Bien que Keynes n’ait pas investi le concept du
« multiplicateur » (œuvre de l’économie anglais Ferdinand Kahn,
professeur à Cambridge), il est intéressant de voir la manière dont il
l’intégra à son système.
Le principe du multiplicateur est un moyen d’expliquer ce
qui arrive au revenu national lors d’un nouvel investissement.
Supposons que l’on investisse un million de dollars dans des usines et
de l’outillage. Cette somme sera dépensée sous forme de salaires,
d’intérêts, de loyer, et de bénéfices. Les personnes recevant l’argent
en dépenseront une partie pour des biens de consommation, cette
somme étant fonction du degré de propension à consommer du
moment, sur ce million de dollars, 800.000 seront peut-être dépenses
pour des biens de consommation. Les personnes qui recevront cet
argent en dépenseront une part égal et ainsi de suite pendant
longtemps.
Dans cet exemple particulier de l’effet multiplicateur, le million
de dollars initial aboutira à une dépense de cinq millions de dollars
en grossira le revenu national total.
Dans son étude ayant pour titre « la relation de
l’investissement national au chômage », le professeur Khan s’efforce de
montrer que les investissements dans les travaux publics tels que la
construction des routes peut être un remède extrêmement efficace
contre le chômage. C’est pour cela qu’il construit le célèbre instrument
d’analyse économique qu’est le multiplicateur d’investissement.
Si vous employer un homme de plus à construire des routes,

35
vous augmenter les revenus distribués, à la fois les salaires et les
profits (car l’entreprise qui construit la route fait des profits). Une
certaine partie de ces revenus est dépensée pour acheter des biens
de consommation. Ceux-ci doivent être produits et pour cela, on
embauche une partie K de main-d’œuvre supplémentaire (K est
inférieur à 1) mais des revenus nouveaux sont crées de ce fait, d’où
résulte un nouvel emploi égal à K fois K2… ainsi de suite. Finalement,
pour chaque ouvrier supplémentaire, employé dans la construction des
routes, il y a un emploi supplémentaire dans les autres secteurs égale à
K2+K3+K4… c'est-à-dire K.

1-K

Si donc un investissement public implique l’utilisateur de N


ouvriers, le nombre total d’ouvrier réembauchés est égal :
La lettre K désigne le rapport entre la consommation
supplémentaire et les revenus supplémentaires distribués, qui
sera nommé plus tard propension marginal à la consommation, tandis
que l’expression 1-K sera appelée propension marginale à l’épargne
(puisque les revenus non consommés sont épargnés).
Prof. Khan a ainsi montré que dans certains conditions dont
la principale est que la hausse des prix puisse évitée, le nombre
de travailleurs réembauchés grâce à un investissement qui
entraîne l’emballage directe de N ouvriers, est égal au quotient de
N, par la propension marginale à l’épargne (c'est-à-dire à un chiffre
supérieur à N, puisque la propension marginale à l’épargne est inférieur
à l’unité).
Par exemple, si la société tend à épargner le ¼ du
revenu additionnel mis en circulation ; la propension marginale à
l’épargne est égale à 2,25 et N ouvriers embauchés directement, on
a au total un réembauchage de :
N.

0,25 = 4 N ouvriers
Le nombre 4 qui est égal à 1, donc à l’inverse de la propension
à l’épargne, sera nommé « multiplicateur ». 0,25.

VI.4. La théorie Keynésienne et la vie économie


En ce qui concerne les questions d’ordre pratique, les théories
de Keynes apportèrent effectivement une solution aux problèmes

36
de la Grande dépression des années 30 et contribuèrent à la
prospérité de nombreux pays occidentaux avancés.
L’œuvre de Keynes donna également aux études un élan
nouveau, un caractère réel et dynamique, plutôt que théorique
et statique. Les solutions qu’il proposait firent naître l’espoir que
l’on pourrait trouver un remède aux maux du capitalisme de laisser-
faire, sans porter atteintes à ses aspects bénéfiques et sans
compromettre la liberté d’entreprise. Cela constituait en fait, sur le plan
économique, une réponse au marxisme.
Keynes ne pensait pas qu’il était important que l’Etat détienne
les moyens de production pour résoudre les problèmes de la société.
Les théories économiques de Keynes ont été mises en pratique par
les nations du monde occidental depuis les années 1930. par
exemple, en 1963. La réduction des impôts proposée par le Président
Kennedy était une mesure Keynésienne destinée à stimuler
l’économie. La création même des institutions financières
internationales de Bretton Woods (Fonds Monétaire International et
Banque Mondiale) fut fortement influencée par les idées de J.M.
Keynes qui en fut aussi instigateur. Comment la pensée économique
se présente-elle depuis les brillants travaux de J.M. Keynes.

Section VII. LA PENSEE ECONOMIQUE CONTEMPORAINE

L’économie politique des années 1990 et de ce siècle


achevant, n’est pas la même que celle qu’Adam Smith ou celle de
K. Marx ou encore de J.M. Keynes.
D’une manière générale, l’Etat à bien plus son mot à dire
quand au fonctionnement du système économique et le démantèlement
et la fin de la guerre froide sont des prévisions à court et à long terme
et chose primordiale, il semble y avoir un espoir que les fluctuations
économiques (le cycle économique) puissent être régularisées de sorte
qu’il n’y ait pas de périodes des grandes difficultés, ni d’inflation
démesurée.
Néanmoins la crise économique qui a frappé l’économie
mondiale (1990-1994) et s’est traduit aussi bien en Europe, aux Etats
Unis qu’au Japon par des taux d’inflation élevés, un chômage
atteignant et dépassant 10% de la population active et la contraction
de la demande prouve que l’économie capitaliste est sujette à des
crises cycliques tel que l’avait si bien, K. Marx et que le remède
Keynésienne ne sont plus d’une efficacité totale aujourd’hui. Les

37
économiques doivent ouvrir d’autres pistes de recherche théorique et
empirique.
D’autre part, le démantèlement de l’URSS et de ses
satellites, ainsi que leurs tentatives d’orientation vers une économie
de marché sont autant des preuves de l’échec du modèle communiste
basé sur la collectivisation des moyens de production et la planification
dirigiste.
Plusieurs économistes contemporains ont essayé d’expliquer
le monde économique moderne ou d’anticiper sur son évolution.
Nous allons tenter d’esquisser le contenu de la pensée économique
de ceux qui ont le plus marqué l’économie moderne depuis la fin de la
deuxième guerre mondiale, analyse qui sera beaucoup plus
détaillée dans la deuxième partie de cet ouvrage quand nous
aborderons la littérature économique récente.

VII.1. John Kenneth Galbraith

Professeur d’économie politique à Harvard, Galbraith est né


en 1908 et est connu pour critique de l’économie libérale.
Dans ses ouvrages, le prof Galbraith soutient que les Etats-
Unis consacrent une du revenu national à des biens de
consommation, surtout aux produits de luxe. Défenseur de l’économie
libérale (affluent society), il critique cependant les excès de la
consommation individuelle préférée aux investissements publics
nécessaires à l’épanouissement des ménages considéré, par beaucoup
de critique de la science économique, comme le représentant célèbre
de l’école Keynésienne.
Il est inadmissible, poursuit-il, qu’une société aussi prospère
que celle des USA ne dépend pas davantage pour l’instruction, pour
les hôpitaux et pour élever le niveau de vie des pauvres.
Les détracteurs de cette doctrine soutiennent que l’Etat est
déjà allé trop loin et que le seul moyen de sauver le capitalisme est
de redonner à la vie économique l’esprit de concurrence, et non de
poursuivre une politique de planification et de loi d’assistance sociale
et conclus que les crises économiques sont dues aux interventions
des gouvernements dans le système économique pour essayer d’éviter

38
ces crises plutôt qu’au capitalisme du laisser-faire.
Le professeur Friedrich A. Hayek, représente bien cette
tendance des conservateurs modernes quand il redoute un Etat fort, il
pense que si un Etat commence à faire des prévisions, il en arrive
progressivement, mais inévitablement, à prévoir et à diriger
l’économie, il veut qu’il fasse uniquement ce qui est nécessaire pour
assurer la concurrence.

VII.2. Milton Friedman

Professeur à l’Université de Chicago, chef de file de la


célèbre école de Chicago et Prix Nobel en 1976, il reste un partisan
convaincu du laisser-faire.

Il explique que « les principales inflations et dépressions


aux Etats-Unis ont presque dans tous les cas été provoqués, ou du
moins fortement accentués, par le fait que l’Etat ne s’est pas bien
acquitté de ses devoirs. En particulier du devoir de fournir un
cadre monétaire économique réside dans les efforts volontaires de
tous, et non dans les projets de quelque uns. C’est lorsqu’il favorise
ces efforts que l’Etat remplit le mieux son rôle.
En fait, le débat soulevé par le prof Friedman en ce qui
concerne le rôle de l’Etat divise encore les économistes aujourd’hui.
Ils différent donc entre eux sur la question de savoir si une action
gouvernementale peut contribuer à éviter les crises. Ils sont également
en désaccords sur la manière d’employer la richesse et le revenu de
la nation, et sur les perspectives auxquelles on peut s’attendre dans un
proche avenir.
Par exemple, tous les économistes (et hommes de bon sens
en général) sont d’accord pour condamner la pauvreté extrême dans
laquelle vivent certains citoyens américains, en dépit des richesses
générales ; la divergence de point de vue, est de savoir si, et dans
quelle mesure, l’Etat devait remédier à cette situation, et s’il
intervient, quelle méthodes devra-t-il employer ?

VII.3. Gunnar Myrdal, Samir Amin et Paul Baran à


l’impérialisme et le sous-développement

La question fondamentale de Gunnar, économiste Suédois,


Prix Nobel en 1974, qui se pose, est de savoir si le produit national
brut, en période de prospérité augmente chaque année dans la
39
proportion voulue.
Ayant consacré de nombreuses études à l’économie
américaine, Myrdal reproche, par exemple, aux Etats-Unis son taux
d’accroissement par rapport à certains autres pays. Il reproche aussi
aux Etats-Unis de laisser subsister la pauvreté au milieu de
l’abondance et de ne pas utiliser pleinement les connaissances
économiques contemporaines.
Son ouvrage intitulé « défi de l’abondance » résume bien
sa position : ce serait un bon investissement que de dépenser tout de
suite de l’argent pour se débarrasser de la pauvreté et pour éviter le
chômage à l’avenir.
Myrdal fut aussi l’un des premiers économistes à aborder
les problèmes du sous-développement en rapport avec le capitalisme
occidental.
Mais c’est surtout l’économiste américain Paul Baran, auteur
de « l’économie politique de la croissance » qui approfondit les
rapports entre les pays capitalistes développés et les régions sous-
développées du monde anciennement colonisé. Barn met en
évidence, à juste titre, désormais l’évolution des pays capitalistes
avancés ne peut être étudiée isolement, mais qu’elle fait partie d’une
évolution mondiale dont tous les aspects doivent être envisagés
simultanément.
Baran montre, de façon remarquable, que l’impérialisme a
engendré le sous-développement et que les régions sous-
développement ne peuvent rejoindre les régions avancées dans le
cadre du monde de production capitaliste, puisque les premiers
continuent d’être dominées par les secondes en font d’instrument de
leur propre enrichissement et de leur propre puissance.

VII.4. Paul. A. Samuelson, M. Kalecki, A. Hansen et les


modèles mathématiques du cycle des affaires

Le manuel d’économie politique le plus utilisé dans le monde


à l’heure actuelle au niveau universitaire est celui du professeur P.
Samuelson de l’Institut de Technologie du Massachusetts et Prix
Nobel de sciences économiques en 1970. Cet ouvrage s’intitule «
L’économie » et à plusieurs révisions périodiques.
Comme d’autres livres contemporains, ce livre traite aussi
bien des problèmes pratiques du monde économique moderne que

40
de la théorie actuelle au point de vue macro-économique. Le macro -
économique traite des groupes – les quantités globales d’éléments
comme le revenu national et la situation de l’emploi et le niveau
général des prix. C’est le contraire de la macro-économique qu’étudie
des sujets (industries ou produits) particulier ou encore la situation
de l’emploi dans la branche économique.
Le professeur Samuelson est également célèbre pour son
modèle mathématique susceptible selon lui, de procurer une explication
du cycle. L’équation de Samuelson est la suivante :
Yn= a Yn - 1 + b (Yn – 1 – Yn – 2) + An
Dans cette équation ; Y représente le revenu national qui
s’est produit de la période n-2, n-1 ou An a représenté un
investissement autonome.

La résolution de l’équation montre que l’investissement


«« autonome » (Yn – 1 Yn 2) et l’investissement induit de la période N,
c'est-à-dire, l’investissement engendré par l’accroissement de
revenu national qui s’est produit de la période n-2 à la période n-1.
Enfin, a Yn-1 représente consommation de la période n.

L’équation signifie donc que le revenu national de la période n


est égal à la consommation augmentée de l’investissement total, et
que cette consommation comme cet investissement sont
déterminés par l’évolution antérieure de ce revenu.
Si l’on écrit que la consommation de la période n’est à Yn-1,
c’est que l’on fait entrer en ligne de compte l’idée qui commande la
présentation dynamique du multiplicateur par Hansen : la
consommation de chaque période dépend du niveau de la période
antérieur.
Par ailleurs, on voit que l’investissement de la période n
se compose d’une partie An, et d’une partie qui dépend de
l’accroissement du revenu national de la période n-2 à la période n-1.
La résolution de l’équation montre que pour des valeurs
déterminées et une dépense gouvernementale constamment
renouvelée engendre un revenu national dont le montant subit des
oscillations.
Selon cette analyse, le revenu national augmente pendant
la période de prospérité parce que l’investissement est stimulé par
41
la croissance du revenu national ne se maintient pas,
l’investissement diminue, ce qui entraîne d’abord « l’arrêt de la
croissance, puis la régression du revenu national ».
Le modèle de Samuelson a été utilisé par l’économiste
britannique J.R. Hicks dans son ouvrage « contribution à la théorie
du cycle des affaires ». Cet auteur fait intervenir en outre, l’idée de
l’amplitude des fluctuations est limitée par l’existence de la barrière que
constitue le plus emploi des forces du travail.
Les modèles mathématiques, souligne cet auteur, ne font
jamais apparaitre les fluctuations du prix des biens, qui sort pourtant un
phénomène caractéristique du cycle. Il faut pour comprendre, admettre
que dans la période de prospérité, l’investissement dépasse l’épargne
en raison de la création du crédit par les banques. Ce qui entraîne la
hausse des prix. Cependant, au bout d’un certain temps, la réduction
de leurs cœfficients de liquidité les conduit à élever le taux de
l’intérêt. Cela exerce une action déprimante sur l’investissement, qui
tombe à un niveau inférieur à l’épargne, la production recule et les
prix baissent.
Le professeur Samuelson fut fortement influencé dans son
élaboration du modèle mathématique, par un autre économiste
américain Alvin H. Hansen qui fit une suggestion qui tendait à
combiner, pour expliquer le cycle, le jeu du multiplicateur de Kahn
avec le principe DE L’ACCELERATION de J.M. Clark ? en laissant de
côté la considération de la durée de construction des équipements.
Hansen utilise la théorie du multiplicateur en introduisant un
délai entre le moment où la consommation augmente.
L’investissement dit-on, tend à engendrer une augmentation
du revenu national à ne fois son montant. Mais cette augmentation
de produit progressivement et seulement si l’investissement est
renouvelable de façon continue dans chaque période de temps.
Hansen lui-même s’est appuyé sur la recherche de
l’économiste polonais Michel Kalecki qui fut l’un des premiers
économistes à construire un modèle mathématique d’exploitation du
cycle des affaires.
Kalecki propose que l’investissement dépende des taux de
profits attendus, qui dépendent eux-mêmes du taux de profit au
courant. « Plus P (le profit) est grand, et plus l’équipement en capital
existant est petit, plus seront grands, en général, les taux de profit

42
attendus d’investissements nouveaux.
D’autre part, utilisant lui-même aussi la théorie du
multiplicateur, Kalecki expose que les profits dépendent des
investissements parce que l’épargne des capitales doit être égal à
l’investissement et qu’il faut un volume déterminé de profits pour
qu’une épargne déterminé soit engendrée.

Enfin, l’auteur admet que l’équipement existant dépend de


l’investissement réalisé dans une période de temps antérieure suivant
que l’investissement brut a été inférieur, égal ou supérieur à ce qui est
nécessaire au renouvellement de l’équipement (cette grandeur
pouvant être tenue pour constaté pendant la durée du cycle), la
valeur de l’équipement qui sera diminué, demeurera le même ou sera
augmentée.

Nous devons cependant porter une critique aux constructions


des modèles mathématiques. En effet, leur ambition est de
parvenir à dégager une explication purement endogène de l’évolution
économique des économistes capitalistes, c'est-à-dire une explication
qui rende compte de chaque phase de l’évolution par la phase
précédente, et ainsi indéfiniment, sans intervention d’aucun facteur
externe.

Joseph Schumpeter a, à juste titre, critiqué cette conception


du cycle qui n’est rien d’autre qu’une manifestation de cette
conception de la science économique qui est en fait une science
pure, n’ayant aucun lien avec l’histoire et formulant des lois
universelles comme les lois physiques.
Une semblable conception, croyons-nous, est
fondamentalement erronée, parce que les faits sociaux, et que ceux-
ci subissent constamment des transformations dont aucun modèle
mathématique ne saurait rendre compte. En fait la connaissance des
événements politiques, par exemple, est absolument indispensable à
qui veut pourquoi une récession menace de se manifester dans un
pays, et dans le monde entier.
C’est finalement la raison fondamentale qui vient limiter la
portée pratique des modèles en dépit de leur intérêt théorique
certain pour l’avancement de la science économique.

43
Ainsi peut-on comprendre qu’en dépit des efforts
considérables déployés par les considérations théoriques de cycles
des affaires, les politiques gouvernementales de lutte contre les crises
et les récessions soient demeurées essentiellement empiriques. Elles
sont sans doute bien supérieures depuis 1993 à ce qu’elles étaient
auparavant, et leur orientation générale est effectivement favorable
à l’atténuation des fluctuations cycliques : les gouvernements
notamment augmente leurs dépenses quand la crise menace, au lieu
de les réduire comme ils se faisaient auparavant.
Néanmoins, il ne serrait être question, aujourd’hui encore,
de calculer de façon précise, en fonction d’une situation donnée de
l’économie. L’importance par exemple, de l’augmentation des
dépenses publiques exigées. On procède en fait par tâtonnement,
même dans les pays où les interventions sont coordonnées dans le
cadre d’un plan indicatif.

Samir Amin souligne qu’un pays sous développé est celui qui
est soumis a des pillages systématiques des richesses et est privé de
tout contrôle ou pouvoir sur la structure des productions.

VII.5. W. Rostow et les étapes de la croissance économique


Rostow est mondialement reconnu pour la proposition qu’il a
faite de distinguer dans l’évolution économique et sociale de toute
région du monde. Les 5 étapes suivantes : la société traditionnelle, les
conditions préalables au démarrage, le décollage, le progrès vers la
maturité, l’ère de la consommation des masses.
Ces divisions peuvent être commodes, en effet. Mais il
faudrait beaucoup de bonne volonté pour y trouver ne fut-ce
qu’un début d’explication de l’évolution économique et sociale du
monde au cours des derniers siècles, particulièrement l’évolution
économique des régions sous-développées du monde.
Si pourtant Rostow insiste sur ses cinq (5) phases, c’est dans
le but de nous faire admettre que l’histoire est toujours la même dans
toutes les parties du monde, que la situation actuelle s’explique
simplement par rapport aux autres, mais que ces retards seront
nécessairement comblés pourvu que l’on patiente un peu.
Or, cette vision de l’histoire, précisément, nous semble
contenir une mystification fondamentale en ce qu’elle nie,
délibérément, que l’avance des uns et le retard des autres puisse être
44
des phénomènes complémentaires d’une période historique.
Bref, la théorie des cinq phases nous paraît une
tentative nouvelle en vue de masquer la réalité politique impérialiste
des nations occidentales avancées de dissimuler les conséquences
financière et technologique dont les maillons les plus faibles de
l’économie mondiale, c'est-à-dire les pays du tiers monde, font les frais
depuis des siècles.
Pour Rostow, il est évident que quelles que soient les
difficultés économiques auxquelles se heurtent les sociétés
capitalistes, elles ne découlent pas directement du fait que les sociétés
ne peuvent vivre sans colonies.
Pourtant nous devons savoir, Rostow en tête, que le
colonialisme a presque disparu de la planète. Mais cela ne signifie
pas que l’exploitation économique des régions sous-développées ait
prit fin. Elle s’est au contraire réalisée à un rythme rapide depuis
1945. Nous pouvons nous référer ici, pour nous en convaincre, aux
chiffres relatifs à la détérioration de terme de l’échange entre pays
sous-développées exportateurs des matières premières et pays
industrialisés exportateurs des produits finis.
Comment expliquer que Rostow qui voyait si bien le rôle par
les marchés coloniaux dans ses écrits sur l’histoire économique, l’ignore
et le nie dans ses analyses d’économie du développement ?
Ce qui est devenu le spécialiste officiel des la géopolitique
aux Etats-Unis. On ne peut donc le comprendre qu’en songeant au
besoin éprouvé par les couches dirigeantes des pays avancés de se
prouver à eux-mêmes que la croissance économique de ces pays pourra
se poursuivre indéfiniment dans le cadre du monde de production
existant.

Mais ces couches dirigeantes ont aussi besoin d’une théorie


qui leur permettra de croire que le démarrage des régions sous-
développées se réalisera tout naturellement selon un processus
identique à celui qui a assuré la croissance de l’Europe, des Etats-Unis
et Japon. Et c’est bien ce que Rostow leur a fourni dans sa formulation
de la théorie générale de la croissance économique.
Applications
1. Selon Samir Amin, une économie sous développée est une
économie dépendante, dominée et exploitée. Explicitez votre

45
réponse
2. Citez les quatre économistes néo classiques qui ont marqué
l’histoire de l’économie politique entre 1850 et 1950 et quelles
étaient leurs contributions en sciences économiques.
3. Citez les deux représentant successeurs immédiat d’Adam Smith
d’après les classiques et dites pourquoi sont-ils qualifiés de
pessimistes ?
4. Quel est l’auteur qui a conduit au calcul du revenu national tel
que le produit net provenant de la production. Dites pourquoi ?
5. Expliquez la notion de la bourgeoisie compradore, bureaucratique,
politico- Administrative.
6. Explicitez pourquoi le mercantilisme s’identifie au pillage
systématique des territoires découverts et colonisés ?
7. Expliquer pourquoi le coût de production d’une marchandise
constitue un prix naturel selon les classiques.
8. Comment peut-on expliquer l’optimisme d’Adam Smith par
rapport au Frederik Bastiat.
9. En quoi se diffèrent la pensée économique de Mill et celle de
Sismondi ?
10. Pourquoi la division du travail a la vertu d’accroître la
productivité totale de façon merveilleuse ?
11. Que faut envisager pour comprendre le processus de la
croissance économique ?
12. Pourquoi Walras utilise la loi de l’égalisation des utilités
marginales pondérées aux prix des produits ?
13. Quelles les attributions apportées par WALRH et MARCHAL en
science économique.
14. Expliquez pourquoi le tableau d’harmonie ne reflète pas une
réalité en ce qui concerne la théorie des solidarités d’intérêts.
15. Le concept qui a conduit au calcul de revenu national tel que
le produit net provenant de la production c’est une pensée de
quel auteur ? dites pourquoi.
16. Quelle était la contribution de JM Keyens face à la crise de
1929.
17. Quels est le comportement des capitalistes et des ouvriers face
à la crise économie politiques. Dites quelles est la contribution
de Marx face à cette crise.
18. En quoi se diffère la pensée économique de Mill à celle de David
Ricardo
46
19. Expliquer pourquoi le coût de production d’une marchandise
constitue un prix naturel d’après les classiques.
20. L’URSS et la Belgique produisent tous les deux des aléseuses
fraiseuses et des tôles d’acier selon loi de Ricard ils
s’échangent ceux deux marchandises. Quels seront les gains si
les coûts sont :

Aléseuses fraise Tôles d’aciers


Belgique 1000 1200
URSS 1200 900
21. Expliciter à travers quelques exemples concrets les distributions
apportées par Thomas Robert Malthus face à l’explosion
démographique.
22. En quoi se diffère la pensée économique de Jean Baptiste SAV à
celle de Robert Owen.
23. Pourquoi dit-on qu’Adam Smith est un économiste de tout le
temps.
24. Le terme « Administration Domestique » a été utilisé pour la
première fois par quels auteurs dites quelles étaient leur
fondement base.

25. Expliquer en quelques lignes les reformes protestantes de Jean


Calvin et de Luther
26. En quoi David Ricardorejoint la pensée économique de
Quesnay, expliciter votre réponse par un exemple
27. Faites une synthèse de courant Marcantiliste en France, en
Angleterre et dans d’autres pays (Espagne, Pays-Bas, etc).
28. Expliquer en quelques lignes le pensée économique de
PLATON et d’ARISTOTE.
29. Pourquoi John Locke ou David Hume ont critiqué les idées
mercantilistes bien avant qu’Adam Smith.
30. Que dites-vous de la théorie des coûts comparatifs de David
Ricardo, explicitez votre réponse par un exemple concret.

47
48
TOME II

INTRODUCTION A LA MICRO ECONOMIE

49
50
CHAPITRE I : QUELQUES NOTIONS DE BASE DE L’ECONOMIE
POLITIQUE

Section 1 : Les phénomènes économiques

Tout acte, tout fait économique posé par un agent économique


à quelque niveau qu’il se situe constitue donc un phénomène
économique.
1.1. La nature des phénomènes économiques.
Les phénomènes économiques se subdivisent en 2 catégories à
savoir les flux réels et les flux monétaires.
Par flux réels : nous attendons les biens et les services qui résultent de
l’activité productrice d’une collectivité donnée durant une période
déterminée.
Les flux monétaires : sont des signes grâce auxquels les flux réels
sont échangés ou mesurés. Donc la masse monétaire en circulation doit
être proportionnelle aux biens et aux services générés dans une
collectivité. Il y a solidarité entre flux réel et flux monétaire c'est-à-dire
que le niveau général des prix sur le marché est déterminé par la
quantité de monnaie en circulation (par la masse monétaire).
Selon que la masse monétaire en circulation augmente ou
diminue il y a investissement ou désinvestissement. En principe,
l’augmentation des signes monétaires s’accompagne d’une création des
nouvelles unités de production. C’est ce qu’on appelle investissement.
1.2. Les catégories des phénomènes économiques

Les catégories des phénomènes économiques dépendent du


point de vue duquel on aborde ces phénomènes. Ces phénomènes
peuvent être abordés soit par un agent économique, soit par un
observateur ou par l’Etat.

1.2.1. Quant sont abordés par un agent économique ils revêtent


trois caractéristique :

 Les phénomènes économiques sont les phénomènes motivés dans


ce sens qu’il y a toujours un motif, une raison ou un mobil qui
pousse les individus à accomplir un acte économique. Donc il s’agit
d’une activité consciente qui répond à des motifs bien précis.
51
 Les phénomènes économiques sont des phénomènes irréversibles
c'est-à-dire qu’ils sont des phénomènes (asymétriques) qui ne se
répètent pas dans le temps.
 Les phénomènes économiques sont des phénomènes asymétriques
c'est-à-dire que ce sont des phénomènes économiques où il y a
toujours un groupe dominant et un groupe dominé parce que les
agents économiques n’ont pas le même poids ou la même force
économique.

1.2.2. Du point de vue de l’observateur.


Un observateur, est celui qui ne prend pas part dans l’activité
économique au même titre qu’un agent économique, c’est un spectateur
et un analyste.
 Pour le chercheur, les phénomènes économiques sont les
phénomènes discontinus dans ce sens que les mêmes causes ne
produisent pas les mêmes effets et ces phénomènes ne sont pas
unitaires.
 phénomènes économiques sont des phénomènes solidaires, c'est-à-
dire qu’aucun phénomène économique ne peut être parfaitement
isolé de tous les autres. Tous les phénomènes économiques
constituent une chaine complexe. phénomènes économiques
entretiennent entre eux des liaisons des solidarités horizontales et
verticales.
 phénomènes économiques sont des phénomènes ambigus. Il s’agit
des phénomènes humains qui exige une interprétation et surtout du
fait que les agents économiques ne sont pas neutres, chaque
économiste donnera donc une interprétation personnelle.

1.2.3. Du point de vue de l’Etat


Les phénomènes économiques sont des phénomènes plastiques
ou élastiques. Dans ce sens que ces phénomènes ne sont totalement
indépendant ou parfaitement dépendante de la volonté étatique. La
plasticité des phénomènes économiques signifie une possibilité limitée
d’intervention étatique.

52
Il y a trois types d’élasticité :
La plasticité par liberté : sur un marché de concurrence parfaite, il
y a aucune possibilité d’interprétation étatique ex. capitalisme pur),
seule la loi de l’offre et de la demande arbitre la concurrence.
La plasticité pour intervention : quant le pouvoir public
réglemente l’offre et la demande par des mesures autoritaires.
La plasticité par contrainte : c’est celle d’une économie autoritaire
ou l’Etat est le seul entrepreneur donc il y a négation de l’initiative
privée. Ce sont des phénomènes complexes c'est-à-dire que l’Etat
doit faire face à plusieurs réalités contradictoires où les choix de
mesures à prendre ou la prédiction de leurs résultats ne sont pas
aisées.

1.3. La durée de phénomènes économiques.


Une analyse économique peut revêtir une double dimension. Il
y a l’analyse statique et l’analyse dynamique.
1.3.1. Une Analyse statique : une analyse fixe, une image des
photographies prise à un moment précis. Par exemples : le prix du
poisson frais (I kg) à Kinshasa le 16 décembre 1995. L’analyse
statique est quantifiée de simple ou de comparatif. Elle est simple
quant elle prend en considération la dimension spatiale et
temporelle.
Une analyse dynamique : est celle qui intègre entièrement le
temps dans le raisonnement, elle restitue le temps dans le phénomène
économique.
Les phénomènes économiques vus une perspective dynamique
se situent soit à court, moyen et long terme. Le court terme est de plus
ou moins 1 an. Le moyen terme se situe entre 2 à 5 ans et le long terme
va au delà de 5 ans.

Section 2 : les besoins économiques

2.1. Définition :
Un besoin économique peut être défini comme un désir
pouvant être satisfait par un bien économique anonyme. Donc il y a désir
de ce qui est nécessaire.

53
Il existe des besoins individuels et des besoins collectifs. Les
besoins peuvent être purement physiologiques tout comme ils peuvent
être de l’ordre culturel ou transcendantal. Si la notion des besoins
intéresse en premier lieu le psychologue, l’économiste par contre ne
prend en considération que la manifestation extérieure de ce besoin par
demande.
2.2 Les lois de besoins

 La satiabilité des besoins : (la capacité des besoins d’être satisfait)


tout besoin est susceptible d’être satisfait. La satisfaction d’un besoin
qui se poursuit décroît jusqu’au point de l’éteindre. Plus on satisfait
un besoin, plus il diminue jusqu’à disparaître. Le besoin satisfait
d’une façon exagéré s’appelle la désutilité, donc il se transforme en
problème.
 La comparabilité subjective des besoins : ceci pour dire que tout
individu raisonnable est capable d’établir une hiérarchie dans
l’intégrité de ses besoins. La hiérarchie des besoins n’est jamais
subjective, elle varie d’un individu à l’autre. et même chez un
individu, cette hiérarchie n’est pas statique.
 La prolixité des besoins : des besoins humains sont des besoins
illimités. Et quelques fois sont artificiellement crées surtout par les
médias à travers la publicité et ces besoins diffèrent d’une culture à
l’autre.

Section 3 : Les biens économiques


3.1. Définition
Un bien économique peut être soit un objet (bien matériel) soit
un acte (service) localisé dans le temps et dans l’espace.
Un matériel constitue une richesse, alors qu’un acte est un
service. Pour un bien soit économique, il doit remplir 3 conditions
suivantes :
Etre capable de satisfaire un besoin ;
Etre onéreux c'est-à-dire qu’il doit être coûteux, donc l’activité
économique est caractérisée dès que l’échange onéreux s’accomplit.
Il doit être rare d’où on ne le trouve pas gratuitement dans la nature.
Toutes ses conditions sont solidaires. Elle confère à un bien le
caractère utile. Un bien économique est essentiellement un bien utile. Et

54
on distingue 2 types d’utilité d’un bien : l’utilité totale et l’utilité
marginale.
L’utilité marginale d’un bien est l’utilité de la dernière dose
disponible de ce bien. Elle peut être faible ou forte selon les
circonstances dans lesquelles on se trouve.
3.2. Catégorie des biens économiques
4 critères permettent de catégoriser les biens économiques :
- L’ampleur ;
- La durabilité ;
- La substituabilité ;
- La complémentarité.

3.2.1.L’ampleur de la destination
Ce critère permet de distinguer des biens des consommations
des biens de production. Les biens de production ou bien
d’investissement ou encore les biens de capitaux qui satisfont un bien
éloigné. Ex. la production du pain ; pour obtenir le pain, il faut que l’on
cultive du blé, la transformation en farine.
Les biens de consommation disparaissent généralement après
usage. Il y en a qui ne disparaissent pas après usage ; on les appelle
biens de consommation durable. Et si c’est après 1 ou 2 utilisations on
les appelle biens de consommation non durable. La destruction d’un bien
capital au profit de la consommation immédiate s’appelle décapitalisation
ou désinvestissement.
3.2.2. La durabilité
Dans la durabilité, on distingue :
- Les biens durables : sont ce qui reste longtemps dans le cycle
d’exploitation ou de consommation. Ex. une usine, un étang, une
route de déserte agricole. Une plantation.
- Les biens fongibles : sont les biens qui disparaissent après le 1 er
usage.

55
3.2.3. La substituabilité
On distingue des substituables et des non substituables.
 Les biens substituables : sont des biens qui peuvent être remplacés
par d’autres. Ex. : le thé et le café, le riz et les bananes plantains
 Les biens non substituables : qui ne peuvent pas être remplacés. Ex :
sucre et le sel.
 On parle des biens parfaitement substituables quant le
consommateur sacrifie en optant pour l’un et pour l’autre. Ex : sucre
de betterave et sucre de canne.
 Alors que les biens imparfaitement substituables ne donnent pas
entièrement satisfaction au consommateur. Ex : le pain de froment et
le pain de seigle.

3.2.4. La complémentarité
Les biens sont complémentaires quant ils sont mis ensemble
pour satisfaire un besoin. Ex : sucre et le thé.
Section 4 : Les secteurs économiques
Les activités économiques sont généralement subdivisées en 3
secteurs traditionnels : le primaire, le secondaire et le tertiaire (selon
Colin CLARK, J. Fourastié)

4.1. Le secteur primaire


Regroupe l’ensemble des activités agricoles, pastorales et
d’extraction minière y opèrent.

4.2. Le secteur secondaire


Comprend les activités industrielles et artisanales ainsi que la
construction. Il s’agit principalement ici de l’industrie de transformation
de matières en produit finis ou semi-finis.

4.3. Le secteur tertiaire


Recouvre une gamme forte diversifiée des services qui
normalement se multiplient selon le degré d’organisation et des
complexités d’une société humaine. L’amalgame des activités comprend
aussi bien des commerces, l’administration publique, les institutions
financières, la santé, l’enseignement, ainsi que l’énergie et les transports.

56
Certains économistes récusent cette division classique et
soutiennent que la recherche de pointe, et informatique, électronique,
robotique, etc. constituent un quatrième secteur ou le quaternaire.

Section 5 : LES CONCEPTS DE DEVELOPPEMENT ET DE SOUS-


DEVELOPPEMENT

5.1. Le sous-développement
Du point de vue capitaliste et des libéraux, le sous-
développement est défini en se référant à la pauvreté qui entraine la
misère organique, économique et culturelle.
Il est considéré comme étant une retombée négative du retard
par rapport à la croissance économique.
5.1.1. La croissance économique
La croissance économique signifie élévation du revenu par tête
et du PN. Toute élévation de la production des biens et des services par
quelques moyens que ce soit peut être appelé « croissance
économique » il s’agit d’une amélioration quantitative.

5.1.2. Les cause du sous-développement


Selon Samir Amin, un pays sous-développé est celui qui est
soumis à des pillages systématique des richesses et est privé de tout
pouvoir sur la structure de production
Les indicateurs du sous développement sont :
0. La prééminence excessive accordée à un nombre très limité des
produits ou la dépendance des exportations à ces produits ces
exportations ne dépassent jamais l’état primaire, ce qui le rend
vulnérables.
1. Le taux de natalité très élevé entraînant de ce fait la pauvreté et la
misère. La diminution de taux de mortalité a eut pour l’effet
l’augmentation des populations (progrès de la médecine, lutte
contre les maladies endémiques).
2. L’inexistence du capital et de l’épargne propre. L’essentiel des
capitaux qui circulent viennent de l’étranger ; le bénéfice est en
conséquence rapatrié au lieu d’être réinvestie. Les investissements
sont orientés dans les secteurs de leurs choix. Ce dernier n’est pas
celui qui figure dans le plan de développement des pays sous-
développés.
57
3. Fluctuation de recette d’exploitation provoquée par la fluctuation de
cours des matières premières ; le marché des produits exportés est
le plus souvent saturé. Provoqué par la saturation des marchés des
produits exportés.
4. Le sous-paiement des produits exportés car les prix sont fixés par
les acheteurs.
5. La rigueur climatique (érosions, inondations, sécheresse).
6. La persistance des coutumes et des comportements qui sont
freinent non favorables au développement économique, intellectuel
et sociale.
Le drame du sous développement est facteurs de points suivants :
Les conflits tribaux inutiles ;
Le favoritisme-corruption ;
Le fanatisme aux croyances ancestrales ;
Pratique de certaines religions qui encourage la paraisse et qui
n’encourage pas l’épargne. Cause de l’accent trop marqué sur dîme,
aumône ;
L’effet de démonstration ;
Primauté des intérêts particuliers sur l’intérêt général.

5.2. Développement économique :

5.2.1. Définition
La littérature abonde sur la notion de développement et de
cours et de sous-développement, il n’y a pas de consensus entre
auteurs. Le développement va au delà de la croissance. Il implique des
changements fondamentaux dans la structure de l’économie ; des
changements dans la structure de la production et de changement de
mentalité. Il implique également dans la structure de la consommation.
Les habitants doivent être parmi le 1er participant au processus
qui a amené les modifications structurelles.
Cette participation implique la participation aux fruits. Lorsque
la croissance ne bénéficie qu’à une petite minorité prospère, nationale ou
étrangère, il n’a pas développement. Il ne peut y avoir développement
sans croissance. Tout développement économique s’accompagne d’une
augmentation quantitative et d’une amélioration qualitative.

58
5.2.2. Extension de concept de développement
Selon François PERROUX, le développent est l’ensemble des
changements de mentalités, les habitudes sociales et les institutions
d’une population, qui mettent celle-ci en état d’opérer sa croissance
d’une manière durable et d’autodéterminée.
Le développement n’est pas une notion quantifiable, il est plutôt
d’ordre qualitatif.
Ainsi, il est clair que le sous-développement ne se limite pas
seulement au sous équipement auquel on pourrait remédier par des
transferts de capitaux et de technologie ou encore par une
quelconque coopération internationale.
Le développement véritable implique une évolution des
mentalités et des habitudes sociales, une diversification de mode de
relation qu’inclut une vision différente de l’homme et face au monde qui
l’entoure « développé l’homme, c’est le mettre débout, le rendre
responsable de son avenir, en faire l’acteur de son histoire » (J.
GAUFFAUX, op. cit. p. 45.)
Le développement dépasse la simple dimension économique
pour englober des aspects aussi importants que la culture, la politique,
l’éducation. Il faut donc différentier le développement de la croissance
économique qui est quantifiable ou mesurable. Perroux défini la
croissance économique comme l’augmentation soutenue, pendant une
période relativement longue, de la production nationale des biens et des
produits manufacturés, la multiplication des moyens des transports, des
établissements hospitaliers, du nombre de médecins, chercheurs,
éducateurs, etc. sur une période suffisamment longue de manière à
simples fluctuations conjoncturelles qui sont plutôt l’expansion et non la
croissance (F. Perroux. Economie de 20ième siècle, PUF, Paris, 1968).
Enfin le progrès exprime la finalité de la croissance économique
et du développement. Perroux défini le progrès comme la diffusion du
mieux être par l’efficacité et la collaboration de tous dans le délai les plus
courts possibles et au moindre coût. Le progrès est chargé de sens moral
autant qu’économique. Le progrès suppose non seulement que tous les
hommes aient droit aux ressources matérielles et culturelles rendues
possibles par l’Etat donnée de la société, mais aussi et surtout le droit de
tous les hommes de participer activement au processus par lequel ses
ressources sont créées.

59
CHAP. II. THEORIE DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR

Section 1 : La consommation

1.1 Généralités
La consommation se définit par la satisfaction des besoins
économiques. Elle est le but final des activités échues de production, de
circulation et de répartition des biens et services.
La consommation est individuelle ; elle comporte une
destruction matérielle aux fins d’une construction humaine. Cela veut
dire que la destruction seule n’est pas une consommation exemple : le
tremblement de terre, incendie signifient destruction et non
consommation.
Une destruction aux fins de production n’est pas non plus une
consommation mais plutôt un élément dans le processus de production.
Par exemple : la destruction de l’essence pour produire l’énergie dans le
but de produire un autre élément. Il ne faut pas confondre dépense et
consommation.
Il y a deux sortes de consommation :
 La consommation immédiate ; c’est la consommation définitive
Ex : la boisson (immédiate)
 La consommation différée : ex. habillement (différée).

1.2. Caractéristiques
La consommation doit être totale jusqu’à l’usure, autrement,
c’est du gaspillage. Ex : consommer 50 gr alors qu’on a commandé un
plat de 1 kg de viande.
Une consommation rationnelle suppose d’abord la conservation
des biens c'est-à-dire leur maintien en bon état en vue de retirer l’usage
maximum. Elle suppose aussi l’épargne des biens c'est-à-dire leur mise
en réserve pour les besoins ultérieurs et enfin une consommation
rationnelle suppose son adaptation au revenu. Autrement dit c’est le
luxe. Exemple : avec un revenu de 500FC il ne suffit pas chercher à
consommer 1000 FC le luxe : le luxe peut se définir comme l’usage des
choses coûteuses. La notion de luxe est relative dans ce sens qu’elle
dépend du temps (un vélo il y a 40 ans), elle est également relative au
revenu de l’individu.

60
On distingue 2 types de luxe : le luxe privé légitime quand il est
proportionnel au revenu à l’individu. Mais il devient immoral quand il est
disproportionné, pour un besoin d’égoïsme et de vanité.

1.3. Evolution de la consommation


Dans l’économie capitaliste, le consommateur se trouve au
centre du système économique. En fait, c’est le consommateur qui
conditionne la production en quantité, c’est lui aussi qui oriente la qualité
et la nature de la production. Cette affirmation est relative car le goût du
consommateur est influencé par le marketing et la publicité. Le client est
roi, mais dans la plus part des cas un roi fainéant.
1.3.1. Son intensification
La consommation s’est intensifiée par la suite des innovations
et découvertes qui ont multiplié et varié les objets à consommer.
Ensuite, la consommation s’est vulgarisée suite au développement de
l’industrie du commerce et les objets antérieurement rares ont été
rendus abondants grâce au progrès technique.
1.3.2. Sa structure
Enfin, la consommation a connu des transformations profondes
et structurelles. Par exemple quand le revenu augmente, la part de
l’alimentation dans les dépenses du ménage diminue.
a) L’alimentation gagne en quantité au fur et à masure que le revenu
augmente. Viande 1 fois/semaine avec l’augmentation du revenu 4
fois/semaine.
b) Quand le revenu augmente, les dépenses d’agrément et d’éducation
augmentent également.
c) La consommation est considérée comme une fonction continue. En
d’autres termes, on admet qu’elle peut passer d’une valeur à une
autre sans prendre toutes les valeurs intermédiaires.

61
SECTION 2 : LES CAUSES DE VARIATIONS DE LA
CONSOMMATION

Raymond barre distingue les causes en courte période et celles


en longue période.
2.1. En courte période
En courte période et notamment au cours d’un cycle
économique, on peut distinguer les causes suivantes :
1) Les fluctuations dans les revenus entrainent automatiquement
une augmentation ou une diminution de la consommation.
2) Les fluctuations dans les prix peuvent se traduire par une
augmentation ou une diminution de la consommation.
3) Le niveau de vie plus il est élevé plus il suppose une
consommation accrue. US$ 100 = 2 jours.

2.2. En longue période


La propension à consommer dépend de facteurs suivants :
1) La répartition du revenu national (répartition égalitaire) ;
2) La structure par âge ou pyramide d’âge de la population. Une
population dominée par des personnes âgées n’aura pas la même
propension à consommer que là où les jeunes dominent. Car certains
besoins ne se font pas sentir à certain âge mais ils sont légitimes à
un autre.
3) Les habitudes nationales de consommation peuvent influencer la
propension à consommer. Ex : au Congo, le poisson cru n’est pas
consommé alors qu’au Japon, c’est l’un des plats les plus coûteux.
4) L’Etat peut encourager ou décourager la consommation de tel produit
ou denrée. Ex : en matière de nourriture, l’Etat peut décourager par
les mesures de prohibition la production ou la consommation de
produits nocifs (la drogue, chanvre, etc.).
5) L’éducation du consommateur : l’Etat peut encourager ou décourager
en recourant à l’éducation du consommateur.

Section 3. THEORIE DE L’UTILITE


Les pères fondateurs de la théorie marginaliste (Jevons,
Menger, Walras) ont raisonné comme l’utilité était mesurable (hypothèse
d’utilité cardinale). En fait, pour une personne d’apprécier de manière
chiffrée l’utilité que lui procure la consommation de tel ou tel bien.
62
Wilfredo Pareto a considéré que l’utilité ne peut être mesurée
du fait de son caractère subjectif.

3.1. Définitions : utilité totale et utilité marginale

A. L’utilité totale (U)


L’utilité totale, U, d’un bien X quelconque, mesure la
satisfaction globale que l’individu retire de la consommation de ce bien.
Le niveau de U dépend de quantité du bien X. Autrement dit, U « est
fonction de » X, ce qui s’écrit : U=U(X).
B. L’utilité marginale (Um)
D’après GOSSEN, « Le supplément d’utilité formé par des
quantités croissants d’un bien va en diminuant jusqu’à devenir nul au
point de satiété ». En d’autres termes le supplément d’utilité totale
découlant de la consommation d’une dose supplémentaire du bien
considéré – encore appelé utilité marginale. L’utilité marginale peut être
définie comme l’augmentation de la satisfaction éprouvée par le
consommateur à la suite de la consommation d’une unité supplémentaire
de bien ou service.

3.2. Evolution de l’utilité totale et de l’utilité marginale


A. Le principe d’intensité décroissante des besoins
Comment évolue le niveau de satisfaction de l’individu quand il
consomme une quantité croissante d’un bien ? Il est raisonnable de
penser qu’il dépend de l’intensité du besoin que le consommateur
cherche à satisfaire : le plaisir est proportionnel au manque éprouvé
avant la consommation. L’analyse miroéconomique retient alors une
hypothèse simple : l’intensité d’un besoin est décroissante au fur et à
mesure que la quantité consommée augmente. Si un individu a soif, il a
moins soif à partir du deuxième verre, encore moins soif à partir du
troisième, etc.

63
B. Le principe de l’utilité marginale décroissante
Si l’intensité du besoin décroît avec
la quantité consommée, la
satisfaction éprouvée pour chaque Figure
unité supplémentaire est moins U
S

importante que pour la précédente.


Le troisième verre d’eau procure
moins de plaisir que le deuxième, et U=U(X)
encore moins que le premier. 0
X
Attention ! Cela ne signifie pas que
Um
la satisfaction globale diminue. Si
l’individu continu à boire, c’est qu’il dU
éprouve encore du plaisir à le faire. Um 
dX
L’utilité totale continue donc à 0
augmenter, mais de moins en X
moins vite. Autrement dit, l’utilité
marginale diminue.
U peut donc être représenté par une courbe croissante et Um par
une courbe décroissante. U atteint son maximum au point de satiété ou
de saturation du consommateur (point S sur la figure). En ce point, Um
est nulle : une unité supplémentaire de consommation n’augmente
plus la satisfaction. Si la consommation de X est poussée au-delà,
l’utilité marginale devient négative et U diminue à son tour. Une
consommation trop importante peut entraîner un désagrément pour
l’individu (si les premiers verres sont agréables, tel n’est probablement
pas le cas du cinquantième !).
c. Principe de l’égalisation des utilités marginales
D’après ce principe, le consommateur est rationnel lorsqu’il égalise
les utilités marginales de deux biens consommés. Soit :
Umx.Px=Umy.Py où Umx=Py
Umy Px

3.3. Approche du problème du choix à l’aide de l’utilité ordinale

64
Dans le cadre de cette approche, ce qui est exigé du
consommateur rationnel, c’est simplement la capacité de classer,
d’ordonner ses préférences.
Pour être rationnel, le consommateur devra obéir néanmoins à
un certain nombre de postulants (AXIOMES) de préférence :
1. L’existence d’un ordre préférentiel : d’après cet axiome, tout
individu est jugé capable de ranger ses préférences selon un
certain ordre et pouvoir émettre à la fois l’un de 3 jugements
suivants entre 2 biens X et Y
Soit X est préféré à Y
Soit Y est préféré à X
Soit X est équivalent à Y
2. L’AXIOME DE TRANSITIVITE : D’après cet axiome, les jugements
de préférence et d’équivalence sont transitifs, c’est à dire cohérent.
Devant 3 biens X, Y, Z :
Si X est préféré à Y Si X est équivalent à Y
et Y est préféré à Z et Y est équivalent à Z
Alors X est préféré à Z alors X est équivalent à Z
3. L’AXIOME DE DOMINANCE : D’APRES CET AXIOME "PLUS" EST
PREFERE A "MOINS".
4. L’AXIOME DE SUBSTITUTION : D’après cet axiome un besoin peut
être substitué à un autre, ou le même besoin peut être satisfait en
substituant une consommation à une autre.
N.B. : Les quatre axiomes définissent LA RATIONNALITE du
consommateur. Grâce à ces axiomes le consommateur ne peut pas se
contredire.

65
Section 6 : LE MARCHE ET LA FORMATION DES PRIX

6.0. L’offre et la demande

La loi de l’offre et de la demande est la base du raisonnement


économique et régule le marché en tant qu’un lieu de rencontre entre les
offreurs et les demandeurs. En effet, l’équilibre entre l’offre et la
demande constitue le mécanisme fondamental d’équilibre dans
l’économie.
Dans une économie de marché il y a interdépendance entre le
différent marché de biens, de services, des capitaux et du travail (ce qui
se passe sur un marché influence les autres marchés). Cela signifie, par
exemple, les fluctuations du marché pétrolier vont avoir un impact sur le
marché automobile, une augmentation très forte du prix du pétrole va
influencer d’une certaine façon le marché automobile, ainsi que d’autres
marchés. Lorsque le prix du pétrole a augmenté en 1974, les gens ont
commencé à changer leurs habitudes en matière de chauffage. Certains
types de chauffage deviennent plus avantageux (électricité, gaz,…) par
comparaison.

6.1. La demande

Pour déterminer la demande pour un bien, il faut voir ce qui se


passe sur un marché. Si l’on prend un marché simple, comme le marché
des tomates, on peut raisonner en fonction de deux variables que l’on
place sur deux axes :
P, c’est l’axe des prix, que l’on place sur l’axe vertical ;
Q, c’est l’axe des quantités, que l’on place sur l’axe horizontal

Le premier point a aborder est la détermination de la demande


du marché. Si on considère que le prix du marché est de 1,5€ kilo,
chaque consommateur peut se demander combien de kilo il aurait
l’intension d’acheter à ce prix, c'est-à-dire qu’elle serait sa demande des
tomates lorsque le prix vaut 1,5€/kilo. On peut alors additionner les
différentes demandes des tomates qui ont été introduites pour ce prix
soit par exemple ; 200 KG. Donc, au prix de 1,5€, la demande totale
pour les tomates, soit la somme des demandes individuelles, serait de
200 kg de tomates.

66
Si le prix du marché était de 1€/kilo, les intensions d’achat des
consommateurs serait vraisemblablement différentes. Si, à nouveau, on
fait la somme de demande individuelle, la demande totale sur le marché
est par exemple de 400 kg de tomates.
Donc, nous avons pour deux prix, des tomates différentes et la
demande sur le marché qui est la somme de tomates individuelle.
Graphique 1. La demande sur le marché.
P

1,5

1 D

200 400 Q

On observe que la demande est une fonction décroissante du


prix. Lorsque le prix baisse, la demande augmente. Lorsque le prix
augmente, la demande diminue. Il y a une relation inverse entre le prix
et la demande. C’est tout à fait évident, car les consommateurs agissent
spontanément comme cela : si le prix du bien baisse, ils sont prêt à en
acheter de plus grande quantités.
La théorie économique permet d’expliquer cette relation
décroissante entre la demande et le prix. Le raisonnement économique
se base sur des principes de l’utilité marginale décroissante. Comme
nous venons de les signaler plus loin.
6.2. L’offre
Reprenons l’exemple des tomates supposons que chaque
personne ait un petit bout de jardin où elle peut faire pousser ce kilo des
tomates. Elle peut évaluer combien cela lui coûterait de faire pousser ce
kilo des tomates.
Ce coût de production sera différent d’une personne à l’autre et
on peut ainsi effectuer un classement par ordre croissant des coûts de
production. Si le kilo de tomate se vend par 1€/kilo, ce ne sera pas
avantageux pour tout le monde de produire 1 kilo de tomates. Le
67
producteur qui a un coût d’1€, a un bénéfice nul. Les producteurs qui ont
un coût inférieur, vont tirer un profit et donc offrir leurs tomates sur le
marché. Ce profit de firmes productives, les économistes l’appellent une
rente économique. Pour ceux, par contre, qui ont un coût supérieur à 1
€, ce n’est pas intéressant puisqu’ils vont perdre de l’argent, donc, ils ne
vont pas se donner la peine de produire leur kilo de tomates.
Supposons que le prix passe à 1,5 €, la production du kilo des
tomates va devenir avantageuse pour les producteurs qui, auparavant, à
1 €, et n’avait pas l’intérêt à écouler leur kilo de tomates ; néanmoins,
certains ne vont toujours pas le faire.
Le premier principe qui est la base, et est le comportement de
l’offre, est le coût marginal, c'est-à-dire que le coût additionnel
engendrer par la production d’une unité additionnelle.
Si un producteur produit énormément des tomates et des
serres dont ils retirent différents rendements, le coût de production
diffère d’une serre à l’autre et il peut classer les coûts en ordre croissant.
Cela permet de déterminer son coût marginal qui est croissant dans le
sens où il suffit ranger les différentes activités en termes de croissance
du coût marginal.
Graphique 2. Les coûts marginaux
P

(€/Kilo) 1,5

En supposant que chaque personne a un très bout de jardin,


ou encore en regardant le coût marginal en m², la base de rectangle des
graphiques ci-dessus devient très petite. L’escalier des coûts marginaux
ressemble alors à une courbe continue. On obtient ainsi la courbe de
l’offre.
L’offre est une fonction croissante du prix, plus le prix
augmente, plus l’offre aura tendance à être importante. C’est le contraire
68
de la demande car quand le prix augmente certains producteurs qui
avaient auparavant un coût marginal supérieur au prix et qui, par là, ne
produisait pas, vont maintenant offrir leur production ; au contraire, si le
prix baisse, certains auront un coût marginal supérieur au prix et vont
abandonner leur offre est donc une fonction croissante du prix
Graphique 3. La fonction de l’offre

P O

Q°=f(P) Q

1. L’équilibre
L’équilibre se définit tout simplement comme l’égalité entre
l’offre et la demande, soit l’égalité des quantités offertes des quantités
demandées. Cette égalité s’obtient à l’intersection de la courbe de
demande. Pour les différents prix, il n’ya qu’à l’intersection de ces deux
courbes que les quantités demandées, c'est-à-dire au prix d’équilibre. On
tire :

PE, qui est le prix d’équilibre du marché ;


QE, qui est la quantité d’équilibre du marché.

Graphique 4. : L’équilibre sur le marché


Prix
O

PE E
Quantités
QE

69
Que se passe-t-il si le prix du marché n’est pas le prix d’équilibre ?
a) Le prix est au dessus du prix d’équilibre
L’offre est supérieur à la demande, autrement dit l’offre est
excédentaire. Les forces du marché vont alors intervenir de façon à
baisser le prix jusqu’au moment où le prix atteint son niveau d’équilibre.
Quand à l’offre excédentaire, certains producteurs n’arrivent
plus à écouler leurs marchandises ; les stocks d’invendus ont tendance à
augmenter. Par conséquent, de façon à être certain de vendre leur
marchandise, des producteurs vont baisser les prix, si les prix baissent,
l’offre diminue et, la demande a tendance à augmenter.
Graphique 5. L’offre excédentaire
P
P

PE
D

QO QE QO Q

P>PE Offre excédentaire (Q°>Qd )

b) L’offre est alors inférieure à la demande. Autrement dit, la demande


est excédentaire. Le consommateur est prêt à payer un prix supérieur
pour obtenir le bien. Cette situation se produit par exemple en temps
de guerre lorsqu’il y a rationnement.

70
Graphique 6. Demande excédentaire
P O

PE
D

O Q° QE QE Q

L’équilibre entre l’offre et la demande est atteinte grâce à un


mécanisme autorégulateur qui nécessite la flexibilité des prix. Si cette
condition n’est pas remplie on assiste à la formation des stocks (si l’offre
est supérieure à la demande) ou des fils d’attente (si la demande est
supérieure à l’offre) qui indique que le marché n’est pas à l’équilibre.
Remarque :
1) L’offre et la demande pour un bien représentent les intensions de
vente et d’achat de ce bien. Elles ne sont donc égales que si le prix
du marché et le prix d’équilibre : Q°= Qd uniquement si P= PE.
2) Il ne faut donc pas confondre ces notions avec les achats et les
ventes qui, eux, sont constamment égaux : Qa=Qv , à tout niveau de
prix. Achats et ventes sont identiques car ce qui est achat et en
même temps la vente pour le vendeur. Il est donc impossible
qu’achats et ventes soient différents.
3) A l’équilibre, les ventes d’un bien sont maximales. En dehors de
l’équilibre, les ventes (ou achat) effectifs correspondent à ce qu’on
appelle la règle du côté court, c'est-à-dire le plus petit de l’offre ou de
la demande.
Si le prix est élevé que le prix d’équilibre alors la demande est
inférieur à l’offre, c’est la demande qui déterminera les achats et les
ventes. Les intensions de vente pourront se réalisé qu’en partie.
La demande est satisfaisable et l’offre est rationnée. Si le prix
est plus faible que le prix d’équilibre, alors l’offre est inférieure à la
demande ; c’est l’offre qui détermine les offres et les achats. Les
intensions d’achat ne pourront se réaliser qu’en partie, l’offre est
satisfaisante et la demande est rationnée. Les ventes effectives sont
71
montrées par les tirets sur le graphique 6. On voit qu’elles sont
maximales à l’équilibre.
Exemple : de marché en déséquilibre.
Chômage : offre excédentaire de travail sur le marché du travail ;
NB : ne pas confondre offre de travail et offre d’emplois. Les
économistes parlent plutôt d’offre et de demande de travail plutôt
que d’offre et de demande d’emploi.
Queue devant un magasin (cfr. Pays de l’est) : demande
excédentaire d’un bien.
Le contrôle de loyer existe dans des nombreuses grandes villes pour
maintenir le prix du loyer en dessous du prix d’équilibre. On observe
dans une demande excédentaire.

Graphique 7. Règle du côté court

O QE Q

6.3. Déplacement de l’offre et de la demande


6.3.1. Déplacement de l’offre
La représentation de la demande sur un graphique à deux
dimensions ne tient compte que d’une seule variable explicative : le prix
du bien. En réalité, la demande pour un bien dépend de toute une série
des variables économiques :
Qi = f (Pi, Y, Pi,…Pi + i…Pn)
d

72
a) La demande dépend du revenu (pouvoir d’achat) note Y. si le pouvoir
d’achat augmente, toutes choses égales par ailleurs, la quantité
demandée va augmenter. Ce qu’on appelle un effet du revenu.
b) La demande dépend également du prix des autres biens. S’il y a un
bien sur le marché, les prix de ces autres biens sont notés Pi, Pi-1,
Pi+1,…Pn. Or, il y a interdépendance générale sur le marché. Un des
canaux par lequel se transmet cette interdépendance, c’est le fait que
les demandes pour ces biens sont liées. Par exemple ; la demande
des tomates va dépendre de la demande d’engrais ; du prix des
courgettes ; du prix des poivrons. N changement parmi les autres
prix va donc influencer la demande de tomates.
1. Lorsque le prix d’un autre bien augmente et que la demande du bien
considéré augmente aussi, on appelle cela un effet de la
substitution. Par exemple le prix du poivrons augmente (ce sont les
biens relativement proche et donc substituables), la demande de
poivrons va diminuer et, en échange, la demande de tomates va
augmenter. C’est un effet de substitution de consommation substitue
de tomates aux poivrons. De façon plus générale, si les biens sont
substituables et si le prix d’un bien augmente, la demande se
reportera sur les autres biens. Dans l’exemple de tomates, la
demande peut augmenter sans que le prix de tomates ait changé
simplement parce que le prix des poivrons a augmenté.
2. Lorsque le prix d’un autre bien diminue et que la demande du bien
considéré augmente on à un effet supplémentaire. Cela signifie
que l’ensemble des biens considéré (le bien considéré et l’autre bien)
sont consommées dans des proportions relativement fixes et rigides.
Par exemple, la demande de pneus dépend du prix des automobiles.
Si celui-ci augmente, la demande d’automobiles va diminuer, et dans
la mesure où les pneus sont complémentaires, la demande des pneus
va diminuer également.
Il y a donc sur le marché des biens substituables et des biens
complémentaires qui ont des effets tout à fait différents sur la demande.
Si le revenu ou le prix des autres biens varie, il y a déplacement de l a
droite de la demande.
Si la demande pour le bien est la droite D (ou courbe D) et que
le pouvoir d’achat du consommateur augmente, la demande va
augmenter. Pour un même prix, la quantité demandée sera supérieure. Il
y a déplacement de la demande vers la droite et vers le haut. Pour un
même prix, la demande sera plus importante sur le marché (vers la

73
droite) et une même quantité sera absorbée à un prix plus élevé que le
marché (vers le haut)
Lorsque, à l’inverse, il y a une diminution de la demande par
exemple dans le cas de biens complémentaires (demande de pneus) les
prix des voitures va augmenter, la demande de voiture diminue, les prix
des pneus n’a pas bougé mais il y aura néanmoins diminution de la
demande de pneus, il y aura déplacement de la demande vers la gauche
et vers le bas. Pour le même prix la demande a baissé (vers la gauche)
et pour une même quantité, elle ne pourrait être absorbée maintenant
sur le marché qu’à un prix plus bas (vers le bas).
En résumé, si le prix ou la quantité du bien varie, le
déplacement se fait le long de la droite de demande, si c’est une variable
qui se modifie (le revenu ou le prix des autres biens), alors la droite de
demande se déplace, soit vers la droite soit vers le haut, soit vers la
gauche soit vers le bas.
Effet de déplacement de la demande sur l’équilibre.
Soit une offre O, une demande D, et l’équilibre sur le
marché au prix PE et à la quantité Qe.
Graphique 8. Déplacement de la demande

P’E

PE D’

P’’E

D’’

Q’’ QE QE

a) Si la demande augmente, D se déplace vers la droite et vers le haut


en D’ et il va y avoir une nouvelle équilibre au prix P’E à la quantité

74
Q’E. si la demande augmente, le prix d’équilibre et la quantité
d’équilibre vont augmenter. En effet, au prix PE, la demande est plus
importante que l’offre, la demande est excédentaire. Les prix vont
donc augmenter, d’où la demande va un peut diminuer (déplacement
sur les courbes). L’offre va augmenter jusqu’à l’équilibre P’E, q’E).

b) A l’inverse, si la demande baisse (déplace vers la gauche et vers le


bas), on va vers l’équilibre (P’’E q’’E) si la demande baisse, les prix
d’équilibre et de la quantité d’équilibre vont baisser. Au prix
d’équilibre précédent PE, l’offre sera supérieur à la demande, donc
excédentaire. Les prix auront tendance à augmenter, la demande
augmentera et l’offre va diminuer jusqu’au moment où l’on atteint
l’équilibre (P’’E,q’’E)
En conclusion :
 S’il ya une augmentation de la demande suite à une variation du
revenu ou du prix des autres biens, e prix d’équilibre et la quantité
d’équilibre augmente ;
 S’il y a une diminution de la demande suite à une variation de revenu
ou du prix des autres biens, le prix d’équilibre et la quantité
d’équilibre diminuent.

6.3.1. Déplacement de l’offre

La quantité offerte d’un bien dépend du prix de ce bien.


Comme nous l’avons vu plus haut les quantités offertes sont celles qui
peuvent être produites à un coût marginal inferieur au prix du marché.
Mais on a supposé jusqu’à présent que la technologie ne variait pas. En
réalité, l’offre dépend d’un paramètre qui exprime les variations dans la
technologie et les coûts généraux :
Qi = f (Pi, c)
o

Exemple : si un progrès technique permet de diminuer


substantiellement les coûts de production et qu’un producteur le met en
place, à prix donné, l’offre aura tendance à augmenter puisqu’on arrive à
produire les marchandises à un coût nettement inferieur.
Des éléments des prix interviennent aussi. Dans le cas de
tomates, les coûts des engrais peuvent, par exemple, augmenter
fortement. C’est un élément externe des coûts qui va intervenir : si le

75
prix des engrais augmente, les coûts de production des tomates vont
augmenter. L’offre aura alors tendance à baisser.
Donc le paramètre c exprime la technologie et les coûts. S’ils
diminuent, l’offre va avoir tendance à augmenter ; s’ils augmentent,
l’offre va avoir tendance à diminuer.
Effet d’un déplacement de l’offre sur l’équilibre :
Sur le graphique 8. On peut identifier les deux situations :
1) diminution des coûts : augmentation de l’offre à prix donnée (l’offre
se déplace vers la droite et vers le bas en O’) ;
2) augmentation des coûts : diminution de l’offre à prix donné (l’offre
se déplace vers la gauche et vers le haut en O’’).
Graphique 9. Déplacement de l’offre

P O’’

P’’E

PE

O’

P’E

Q’’E QE Q’E

a) si l’équilibre initiale est perturbée par un progrès technologique qui


induit un déplacement de l’offre vers la droite, on presse à un nouvel
équilibre (q’E, P’E) : il y a une augmentation de la quantité d’équilibre
mais une diminution du prix d’équilibre. Plus simplement, l’effet du
progrès technologique sur l’équilibre est l’augmentation de la
production et de diminution des prix. Regardons le mécanisme
d’équilibrage : l’offre augmente brusquement. Au prix d’équilibre
précédent, l’offre est supérieur à la demande, donc excédentaire ; il
faut que le prix baisse : si le prix baisse, la demande va augmenter
jusqu’à atteindre le nouveau point d’équilibre.

76
b) Inversement, lorsque l’offre diminue suite à un choc négatif, on
passe à un équilibre (q’’ E, q’’ E) où le prix d’équilibre a augmenté et
la quantité d’équilibre a baisser. Lors de choc pétrolier de 1973, il y a
eut une brusque augmentation des prix et une diminution de la
production et de croissance)

Regardons le mécanisme d’équilibre : l’offre diminue


brusquement. Aux prix d’équilibre précédent, la demande est supérieure
à l’offre, donc excédentaire. Le prix va alors augmenter jusqu’au moment
où on atteint une nouvelle équilibre.

Donc, lorsqu’il y a un déplacement de l’offre :

- Si l’offre augmente, les quantités augmentent et les prix


diminuent ;
- Si l’offre diminue, les quantités diminuent, et le prix
augmente.
Comparaison des effets d’un déplacement de la demande et de
l’offre
Lorsque la demande augmente (se déplace vers la droite et
vers le haut), les quantités et les prix augmentent. Un choc sur a
demande induit le même effet sur les prix les quantités : ils sont
positivement corrélés, c'est-à-dire que le prix et les quantités bougent
dans le même sens.
Par contre lorsqu’il a un choc sur l’offre, les prix et les quantités
sont négativement corrélés, c'est-à-dire une augmentation de la quantité
s’accompagne d’une diminution de la quantité entraine une
augmentation des prix.
En étudiant l’évolution des prix et quantités, on pourrait
déterminer si le choc concerne la demande. Si prix et quantité sont
positivement corrélés, cela signifie qu’on a à faire à un choc sur la
demande ; ils sont négativement corrélés, c’est qu’il s’agit d’un choc sur
l’offre.
Evidemment, dans la réalité, il n’y a pas de raison de supposer
que c’est uniquement la demande (ou l’offre) qui va bouger. On peut
avoir soit une augmentation de la demande, une diminution de l’offre, et
vice versa. Peut-on identifier la nature des chocs à partir de l’observation
des variations des prix et des quantités.

77
6.3.2. Déplacement de l’offre et la demande
Pour répondre à la question posée, on va examiner tout les
cas possibles.
a) Augmentation de l’offre et de la demande
On observe que les quantités augmentent et les prix
diminuent (voir) le graphique 10.
Graphique 10. Augmentation de l’offre et de la demande : la
quantité augmente, le prix diminue.
O

P’E O’

PE

D’

QE Q 'E Q

Sur le graphique ci-après, on a également une augmentation de


l’offre ou une augmentation de la demande. Ici, la quantité et le prix
augmentent ; on passe de pE à P’E donc le prix augmente.
Graphique 11. Augmentation de l’offre et de la demande, la
quantité et le prix augmentent.
o

P o’

P’E

PE

D’

o QE Q’E Q

78
En conclusion, lorsque l’offre et la demande augmentent, les
quantités augmentent toujours. Par contre, les prix peuvent augmenter
ou diminuer, selon l’effet qui domine ; est-ce l’effet (hausse des prix) qui
est l’effet de l’offre ? a priori, sans hypothèse supplémentaire, l’effet sur
le prix déterminé. Il demande en partie de l’ampleur du déplacement :
sur le graphique 11. L’offre se déplace relativement peut et la demande
se déplace relativement beaucoup. Le prix à équilibre augmente et c’est
l’effet de la demande qui domine. Sur le graphique 11. C’est l’inverse qui
se produit.
Donc, l’ampleur de déplacement influence ce qui se
passe avec le prix à équilibre.
Il n’y a pas que l’ampleur des déplacements de l’offre et de la
demande qui va déterminer le signe de variation des prix, mais
également la sensibilité de la demande et de l’offre à une variation des
prix. Main nous verrons cela plus loin lorsque nous aborderons le thème
de l’élasticité de l’offre de la demande au prix.
b) Augmentation de la demande et diminution de l’offre
Le graphique 12. Montre une hausse de prix et une baisse des quantités
à l’équilibre.
Graphique 12. Augmentation de la demande et diminution de
l’offre : la quantité diminue, le prix augmente
P O’

P’E

PE D’

O QE Q’E Q

Mais sur le graphique 12, On voit la hausse des prix et des quantités.
On peut reproduire le même raisonnement en cas
d’augmentation de l’offre et de la diminution de la demande ou encore
dans le cas d’une augmentation simultanée de l’offre et de la demande.

79
On constate qu’un choc positif sur la demande et un choc
négatif sur l’offre ont toujours une conséquence une hausse des prix.
L’effet sur les quantités est par contre déterminé. Cela peut être l’effet
positif sur la demande qui domine ou l’effet négatif sur l’offre.

Section 7. L’élasticité de l’offre et la demande


7.1 Elasticité prix de la demande
7.1.1 Définition :

L’élasticité prix de la demande est une mesure de la


sensibilité des variations relatives de la quantité demandée aux
variations relatives du prix.
On pourra aussi dire que l’élasticité prix de la demande, c’est
le rapport du pourcentage de la variation de la quantité demandée d’un
bien sur le pourcentage de la variation du prix de ce bien.
gq ∆ q d d d
= d a la limite : n d=¿ - dq /q
d
n=
gp q dp/ p
∆p
p

Le signe négatif s’explique par le fait que les taux de croissance


des quantités sont négativement corrélés le long de la droite de
demande. Définie ainsi, l’élasticité prix est donc positive.
Exemple : si gp= 2% (0,02) et gp=- 6% (- 0,06), n d=3.
 Une élasticité de la demande de 1%, la demande pour ce bien va
diminuer de 3%.
 A l’inverse, si le prix du bien diminue de 1% la demande pour ce bien
va augmenter de 3%. Un producteur vendant 100kg de tomates à 1€
diminue son prix de 1% à (0.99 €). Il va vendre 103 kg de tomates si
l’élasticité pour la demande des tomates est de 3. L’élasticité de la
demande se calcule en un point de la courbe de demande.
Exemple : la demande d’automobiles est l’équation p= 15-0,05 q.
p Q ∆p ∆q gp gq nd RT

12 60 - - - 720
9 12O -3 60 1 1 4 1080
-
4
6 180 -3 60 1 1 3 1080
- - -
3 2 2

80
3 240 -3 60 1 1 2 720
-
2 3 3

Graphique 13. La demande d’automobiles : P=15-0,05 Q


P

12

60 120 180 240 Q

Lorsque la demande est une fonction continue, on peut calculer


l’élasticité de la demande selon la formule suivante :
2 dqPP
n=-
dP q

Dq/dq est la dérivé de la quantité en fonction du prix (ou


l’inverse de dp/dq, la dérivé de la disponibilité à payer en fonction des
quantités)
7.2 Facteurs déterminant l’élasticité d’une demande

1) Les biens de première nécessité (ex : biens alimentaires) sont peut


élastique.
2) Le drogue (cigarette, alcool etc.) sont peut élastiques.
3) Plus la catégorie de bien considéré est large et agrégé, moins la
demande est élastique ex : l’élasticité des voitures Toyota est
supérieur à l’élasticité des voitures automobile. En effet, si un bien
est facilement substituable, la demande pour ce bien est fort
élastique.
4) Plus faible est la part du revenu consacré au bien, moins la demande
pour ce bien est élastique (et inversement). La demande pour les
lacets des chaussures est certainement moins élastique que le prix de
la demande d’automobiles.

81
LES PRINCIPAUX CAS D’ELASTICITE-PRIX.
On distingue 5 types d’élasticité- de la demande par rapport au prix.
1. Une demande est parfaitement élastique lorsqu’une variation
infinitésimale du prix provoque une variation infiniment grande de la
quantité demandée. Dans ce cas l’élasticité est infinie c'est-à-dire
EP = - .
2. Une demande est relativement élastique lorsqu’une variation donnée du
prix correspond une variation finie mais plus que proportionnelle de la
quantité demandée.
Dans ce cas l’élasticité est comprise entre -  < EP <-1
Par exemple : une augmentation de 1 % du prix entraîne une diminution
de plus de 1 % de la demande.
3. Une demande est d’élasticité unitaire lorsqu’une modification du prix
entraîne une modification proportionnelle de la quantité. La valeur
algébrique de l’élasticité est égale à -1 et la courbe de la demande a la
forme de l’hyperbole équilatère.
Au point d’élasticité égale à -1, constitue la ligne de démarcation entre un
bien élastique et inélastique.
4. Une demande est relativement inélastique lorsqu’à la variation du prix
correspond une modification moins que proportionnelle de la quantité
demandée. L’élasticité est comprise entre 0 et -1 c'est-à-dire -1 < E P <
0.
5. Une demande est parfaitement inélastique lorsqu’un changement du
prix ne provoque aucune modification de la quantité demandée. Dans ce
cas, l’élasticité est nulle c'est-à-dire EP = 0.
Ces cinq cas d’élasticité s’expriment graphiquement de la manière
illustrée ci-après :

82
Graphique 14 : Différents cas d’élasticité de la demande.

p p

D
D

-Ep-1
o φo
p o Ep = - ∞ φ p

o Ep = -1 φ o -1Ep0 φ

p D

Ep=0 φo
o

Un exemple d’élasticité infinie est celle d’un marché où il y a


concurrence parfaite. Nous verrons ceci plus en détail lorsque nous
parlerons de structures des marchés. Supposons un marché des
tomates. Toutes les tomates offertes sont identiques, les acheteurs sont
parfaitement au courant de la qualité, nombre des petits vendeurs

83
chacun avec son étal des tomates. De la sorte aucun vendeur ne peut
influencer le prix du marché. Le prix est donc donné pour le vendeur.
Supposons qu’un vendeur décide de relever le prix de ses tomates d’un
centime. A ce moment là il verrait disparaitre immédiatement toute la
demande. S’il baisse son prix d’un centime, la demande pour son produit
serait infinie et il ne pourrait pas la satisfaire.
Elasticité de l’offre
Définition
L’élasticité de l’offre est le rapport entre le taux de croissance
des quantités offertes et le taux de croissance du prix d’un bien.
° ∆ Q° /Q °
n=
∆ P /P
° /¿ P
A la limite : n ° dQ x ¿
dP Q °

Au contraire de l’élasticité de la demande, il n’ya pas de signe


négatif car Q°/dP est toujours positif (les quantités offertes et le prix
sont positivement corrélés).
Graphique 15. Offre inélastique

O
C B Q

C, forme donc l’insertion entre l’axe des quantités et la


tangente à la courbe d’offre au point A.

84
Lorsque l’offre est une fonction continue, on peut calculer
dQ P
l’élasticité de l’offre selon une formule suivante : n °= dP Q

Calcule de l’élasticité de l’offre au point A


dQ P BC AB BC
n ° ( A )= = = <1
dP Q AB OB OB
dQ BC
En effet : AB,Q= OB et =
dP AB

n est ¿ 1sur le graphique 15. L’offre est donc inélastique

7.3 Différents cas d’élasticité

Si l’offre devient de plus en plus verticale, elle devient de moins


en moins élastique
Graphique 16. Offre parfaitement inélastique.

P O

O B=C Q

O
Lorsque C=B on a BC=O⟹n ° ( A )= =O
OB

85
Graphique 17 : Offre d’élasticité unitaire O

0=C B Q

BC
Lorsque C= O on a BC =OB n ° ( A ) OB =1

N.B. toute droite passant par l’origine a une élasticité constante


et unitaire.
Graphique 18. Offre élastique O

Attention
Le point C varie selon le point choisi
Sur la droite d’offre

C O B Q

BC
Lorsque BC¿ OB ⟹ n ° ( A )= OB > 1 l’offre est donc élastique.

86
Graphique 19. Offre parfaitement élastique
P

C' →∞
O Q

p BC
Ici à la limite, C tend vers- , dès lors BC→ ∞ n ( A ) = OB =∞

7.4 Déterminant de l’élasticité de l’offre.


Un critère est essentiel pour déterminer l’élasticité de l’offre,
c’est la période sur laquelle on regarde l’offre. Dans la théorie
économique (A.marshall). On fait la différence entre trois types de
période :
1. Ma période infra-courte (ex : le marché des poissons, le marché du
dimanche ; les commerçants sont là avec leur offre qui ne varie pas
et, spécialement pour le marché des poissons, on ne peut pas stocker
et il faut vendre tout de suite, il y a une offre absolument fixe). Pour
cette période, l’offre est parfaitement inélastique, donc l’élasticité de
l’offre est égale à zéro.

2. La période courte (plus longue que la période infra-courte) : les


entreprises ont la possibilité de faire varié leur production. Donc, elles
décident d’augmenter ou de diminuer si elles souhaitent, en faisant
varier leurs matières premières et le facteur travail (il est considéré
comme un facteur variable à l’intérieur d’une période courte).
Autrement dit si les entreprises veulent augmenter la production,

87
elles ont la possibilité d’engager la main d’œuvre relativement rapide.
De façon symétrique, si les entreprises décident de diminuer la
production, elles diminuent le temps de travail consacré à la
production (par le chômage technique, les licenciements…) au court
de la période courte, seuls les facteurs fixes de production ne varient
pas, il s’agit principalement du capital (cfr. La notion réelle du
capital) : les équipements, les installations, les machines. La
production peut donc varier mais le stock de capital physique de
l’entreprise, c'est-à-dire le nombre de siège de la production de
l’entreprise.

3. La période longue : l’entreprisse peut parfaitement ajuster toutes ses


capacités à ses décision de production ; le travail et le capital. A ce
moment là, l’offre est parfaitement élastique, c'est-à-dire qu’elle a
une élasticité égale à l’infini.
Conclusion : en période infra courte, l’élasticité de l’offre est
nulle ; en période longue, elle est égale à l’infini. Donc, le cas le plus
fréquent, c’est la période courte. Si l’on se réfère à l’exemple des
tomates, l’offre des tomates était classée par ordre des coûts marginaux
croissants. L’offre est dans ce cas plus ou mois élastique en fonction,
essentiellement, de la manière dont les coûts marginaux augmentent
avec la production : si elles augmentent fortement ou faiblement c'est-à-
dire si l’offre est relativement élastique ou pas.
LES COURBES D’INDIFFERENCE OU D’ISOSATISFACTION.
Pour simplifier, nous supposons que le consommateur n’a le
choix qu’entre deux biens X et Y.
C.1. DEFINITION :
La courbe d’indifférence relie tous les points représentant une
combinaison de deux biens ou de deux ensembles de biens qui procurent
au consommateur le même niveau de satisfaction (ou la même utilité).
En d’autres termes les différents points sur une courbe d’indifférence,
représentent les assortiments des biens jugés équivalents pour le
consommateur ou encore entre lesquels il est indifférent.
Exemple :
POISSONS VETEMENTS COMBINAISONS

88
2 kilos 12 m A
4 kilos 8m B
6 kilos 6m C
10 kilos 4m D
Avec ce tableau, nous avons quatre manières (possibilités) de
consommer et les poissons et les vêtements donnant au consommateur
le même degré de satisfaction.
Graphique 20. Voir Manuscrits p. 34.

Vêtements

12 A

8 B

6 C

4 D

O 2 4 6 10

Un ensemble de courbes d’indifférence forme une carte d’indifférence.


C.2. PROPRIETES DES COURBES D’INDIFFERENCE
a/ Une courbe d’indifférence à toujours une pente négative
b/ Les courbes d’indifférence sont convexes par rapport à l’origine.
c/ Plus on s’éloigne de l’origine, dans une direction donnée, plus le
niveau de satisfaction est élevé. En d’autres termes, une courbe
d’indifférence située à droite (NORD-EST) d’une autre, représente pour
le consommateur un niveau de satisfaction élevé.
d/ Deux courbes d’indifférence ne peuvent se couper (se croiser).
D. LA NOTION DE TAUX MARGINAL DE SUBSTITUTION.
Chaque point sur une courbe d’indifférence représente une
combinaison de bien X et de bien Y. Lorsque l’on passe d’un point à un
autre sur une courbe d’indifférence, on augmente la quantité d’un bien
et on diminue la quantité d’un autre tout en gardant le même niveau de
satisfaction.

89
Le Taux auquel se fait cet échange dépend de l’endroit où l’on
se situe sur la courbe d’indifférence.
Il apparaît en effet que pour obtenir une unité supplémentaire
de bien X, le consommateur sera d’autant disposé à céder de grandes
quantités de bien Y que celui-ci sera plus abondant.
Il existe donc aux différents points de la courbe d’indifférence
des taux d’échange différents de X et de Y. ces taux d’échange sont
mesurés par le Taux marginal de substitution.
Graphique 21. Le Taux marginal de substitution
Y

Y
B
X

O X

D.1. DEFINITION DU TAUX MARGINAL DE SUBSTITUTION.


Le Taux marginal de substitution de X à Y est le rapport entre la
quantité de bien Y à la quelle on doit renoncer pour obtenir une unité
supplémentaire de bien X, tout en gardant le même niveau de
satisfaction.

ΔY
Formellement : Tms x à Y
ΔX
Le Taux marginal de substitution mesure le rapport des quantités
échangées des deux biens lorsque l’on passe d’un point à un autre sur
une courbe d’indifférence. Il mesure le Taux auquel on est prêt à faire
un échange, tout en gardant le même niveau de satisfaction.

Tms x à Y = lim ΔX→o ou Tms x à Y


ΔY dY

ΔX dX
90
D.2. PROPRIETES DU TAUX MARGINAL DE SUBSTITUTION.
a/ La valeur du Taux marginal de substitution change continuellement
lorsqu’on se déplace sur une courbe d’indifférence.
b/ Le Taux marginal de substitution est négatif.
c/ La valeur absolue du Taux marginal de substitution est décroissante
quand on se déplace le long d’une courbe d’indifférence, puisque l’Umx
diminue et que l’Umy augmente parce que l’on consomme plus de x et
moins de y.
Ainsi le consommateur laisse aller de moins en moins de y
pour obtenir une unité de x de plus tout en gardant son niveau d’utilité
constant.
D.3. LIAISON ENTRE LE TAUX MARGINAL DE SUBSTITUTION ET
L’UTILITE MARGINALE.

Graphique 22. Liaison entre le taux marginal de substitution et les


utilités marginales.
Y

A
Y

I2

I1

O X X

Avec ce graphique, nous constatons que le Tmsx à y est égal


au rapport (négatif) des utilités marginales de X et de Y. C'est-à-dire
que le Taux marginal de substitution de X à Y égal :
ΔY Umx
ΔX = - Umy

duT = ∂T ∂T
dx + dy = o
∂x ∂y

91
En terme de différentielle on peut écrire :
Différentielle totale :

dy Umx
dx = - Umy
D’où Umxdx = -Umydy ou

E. INTRODUCTION DE LA CONTRAINTE BUDGETAIRE : LA LIGNE


DE BUDGET.
La recherche du maximum de satisfaction pour le
consommateur est une maximisation sous contrainte. Cette contrainte
est le budget disponible. Soit B, le budget dont on dispose pour les biens
X et Y. si Px et Py sont respectivement les prix des biens X et Y, on peut
écrire :
Px . x + B
B = Px.x + Py.y ou y = - Py Py

Ce qui est l’équation d’une droite qui s’appelle la ligne de


budget. Cette droite dans le graphique joue le rôle de " Frontière "
délimitant une zone de combinaison des biens X et Y possibles et une
zone de combinaisons impossibles à atteindre avec le budget B. Soit un
point A appartenant à la ligne de budget, la combinaison (X A, YA)
correspondante pourra être obtenue au coût B. Le point B est au-dessus
de la ligne de budget : la combinaison (XB,YB) ne pourra être atteinte
avec le budget B. Le point C est au-dessous de la ligne de budget : la
combinaison (Xc, Yc) n’épuisera pas le budget B.
N.B.: La baisse ou la hausse du revenu, Px et Py maintenus constants,
provoque un déplacement parallèle vers le bas selon qu’il s’agit de la
baisse du Revenu, soit un déplacement parallèle vers le haut selon que
le Revenu augmente.
La variation d’un des prix (Px ou Py), le revenu et l’autre prix
maintenus constants, provoque un pivotement ou une rotation de la
droite du budget.

92
Graphique 23. La droite de Budget
Y

YB B

M
B
PY

YA A

YC C

-Px
PY N

XB XA XC X

F. RECHERCHE DE L’ALLOCATION OPTIMALE DU BUDGET :


DETERMINATION DE L’EQUILIBRE DU CONSOMMATEUR

Graphique 24

Cons-revenu

C3

C2
C2 93
I3

X
Y1 I2
X1 I3
Choisissons 3 courbes d’indifférence : I1, I2, I3 telles que la
satisfaction sur I3 est supérieure à la satisfaction sur I 2 elle-même
supérieure à la satisfaction sur I1.
Etant donné le budget B dont dispose le consommateur, il peut
par exemple, choisir la combinaison A qui sera équivalente à la
combinaison E.
Ce choix est possible puisque A appartient à la droite de budget.
Pourtant les combinaisons représentées par les points B et D sont
préférables aux combinaisons A et E puisque la satisfaction est
supérieure. La tendance du consommateur est de se déplacer vers des
courbes d’indifférence éloignées le plus possible de l’origine. Ce
déplacement est possible jusqu’à ce que la droite de budget de Vienne
tangente à la plus élevée des courbes d’indifférence qu’il est possible
d’atteindre. Cette situation est représentée sur le graphique par le point
C. nous pouvons dès lors affirmer qu’étant donné les préférences du
consommateur (repérées par la forme des courbes d’indifférence) et ses
possibilités budgétaires (B), la combinaison X* de bien X et Y* de bien Y
est la meilleure possible : c’est celle qui maximise la satisfaction du
consommateur. Cette situation est dite optimale.
F.2. PROPRIETE DE L’OPTIMUM.
A l’optimum, la pente de la droite du budget est égale à la
pente de la courbe d’indifférence. Nous savons que la pente de la courbe
d’indifférence est égale au Taux marginal de substitution qui est lui-
même égal au rapport des utilités marginales.
 Mais il faut noter que la pente de la droite du Budget est égale
à .

Tmsxày = - ΔY Umx
=
ΔX Umy

Px
ΔY Py
Δx
- -

94
Alors, comme la pente de la courbe d’indifférence est égale à ΔY

Δx

On peut déduire qu’au point d’équilibre,

Le Tmsxày = - ΔY Px Umx
ΔX = = Umy
- Py

2.1. DE LA FONCTION DE PREFERENCE A LA FONCTION DE


DEMANDE
2.2. COURBE DE CONSOMMATION – REVENU.

La Courbe de Consommation – Revenu est le lieu des points


représentatifs des combinaisons de X et Y optimales, lorsque les prix
étant constants, on fait varier le budget affecté à la consommation
exclusive des biens X et Y.
Soit une carte d’indifférence dont on a représenté trois courbes
d’indifférence I1, I2, I3. Soit un budget initial de B1.
Px et Py sont les prix des biens X et Y. Soit C 1, le point optimal
correspondant au budget B1. Les quantités optimales correspondantes
sont X*1 et Y*1. Si leBudget passe à B2 tel que B2 > B1. La droite de
Budget se déplace parallèlement à elle-même et devient tangente à I 2 en
C2. L’ordonnée à l’origine de la droite du Budget est B 2/Py.
De la même façon, on obtient le point C 3 suite à une nouvelle
augmentation du Budget (B3). Le lieu des points tels C1, C2, C3 est la
courbe de Consommation – Revenu.
De cette courbe est dérivée, la courbe d’ENGEL qui peut prendre
plusieurs formes suivant la nature du bien considéré.
Graphique 25. La Courbe de Consommation – Revenu.

Cons-revenu

95
C3

C2

Y1 C2 I3
II.2.2. COURBE DE CONSOMMATION – PRIX.
La Courbe de Consommation – prix est le lieu des points
représentatifs de combinaison de X et Y optimales lorsque pour un
budget donné, on fait varier le prix de l’un des biens, l’autre restant
constant.
Graphique 27 La Courbe de consommation – prix.

Consommation-prix

YA A B C

XA X

De cette Courbe de consommation – prix est dérivée la courbe


de la demande.
II.2.3. EFFET PRIX, EFFET REVENU, EFFET DE SUBSTITUTION.
La description de la Courbe de Consommation – prix a permis
de voir qu’un changement dans le prix d’un bien se traduisait, en
général, par un réajustement dans les quantités des deux biens. Ce
réajustement est connu sous le nom d’effet prix. Cet effet prix peut se
décomposer en deux effets ; un effet de Substitution et un effet de
Revenu.

96
→ On appellera effet de Substitution, le changement enregistré dans les
quantités des Biens X et Y en supposant que le revenu réel est resté
constant.
→ On appellera effet de revenu, le changement enregistré dans les
quantités des biens X et Y dû à la seule variation du revenu réel.

Graphique 28. Effet de Substitution et effet de Revenu.

Y
C

Y A

B
Y

α α α
O X X X M L K X

Soit une baisse de prix du bien X telle que le nouveau rapport


de prix est mesuré par la tangente ’. Le nouveau point optimal est C,
point appartenant à une courbe d’indifférence plus élevée. Une baisse du
prix d’un des biens s’est traduite par un accroissement de la satisfaction.
Néanmoins, pour que cela soit possible, il a été nécessaire de réajuster
la combinaison optimale et de " Profiter " du nouveau prix plus bas du
bien X pour en accroître la quantité (X c > XA). Le passage du point A au
point C décrit l’effet – prix.
Traçons la droite IL, parallèle à la nouvelle droite de budget JK
et tangente à la courbe d’indifférence initiale au point B. En B, la
satisfaction est la même qu’en A.
Mais ce même niveau de satisfaction peut être atteint avec un
budget (nominal) plus faible B1 (repéré à l’aide de la distance OI qui

97
vaut B1/Py). Selon la définition de HICKS, le budget réel représenté par
la droite IL lorsque le rapport des prix change est équivalent au budget
représenté par la droite JM. Le passage du point A au point B décrit
l’effet de substitution : la diminution de prix de X s’est traduite par une
augmentation de la quantité de X :(XB – XA) et une diminution de la
quantité de Y :
(YA – YB) (Effet de substitution).
Si seulement B1 est nécessaire pour obtenir la même
satisfaction qu’auparavant, on dispose de B O (BO > B1). Cet
accroissement de pouvoir d’achat revient à imaginer un déplacement
parallèlement à elle-même de la droite IL. Ainsi, on passe du point B au
point C. ce passage du point B au point C décrit l’effet de revenu : (effet-
Revnu). Cette augmentation du pouvoir d’achat s’est traduite par une
augmentation de la quantité de X, (X C-XB) et une augmentation de la
quantité de Y, (YC-YB).
Ainsi, l’effet prix (A → C) est la somme d’un effet de substitution
(A → B) et d’un effet de revenu (B → C).

98
CHAPITRE III : LA THEORIE DE LA PRODUCTION ET DES COUTS

III.1. THEORIQUE DE LA PRODUCTION

La théorie de la production occupe une place centrale dans


l’analyse micro-économique. En effet, les phénomènes de production
sont- sous-jacents aux comportements des coûts et c’est à partir de ces
derniers qu’on explique les fonctions d’offre. Par conséquent, pour
comprendre les mécanismes de fixation des prix, une bonne
connaissance de la théorie de la production est indispensable.
Lorsque l’on parle de production, on fait référence à la
création d’un bien quelconque, tangible ou intangible : l’analyse de la
production, c’est donc l’analyse de la transformation des matières

99
premières et des biens intermédiaires en produits finis à l’aide de
facteurs de production (travail et capital)
On dit aussi que c’est la transformation des inputs en outputs
à l’aide des facteurs de production
Au sens économique, il y a production lorsqu’au cours d’une
activité on constate la création d’utilité. Rappelons la maxime chère aux
économistes classiques : » produire, c’est créer l’utile ». Ceci revient à
dire que nous ne considérons comme production que les objets, services
ou activités qui satisfont un besoin
C’est ainsi qu’il peut arriver que les biens produits aient une
valeur économique nulle. S’il n’y a aucune demande pour un bien, quel
que soit son coût de production, sa valeur est nulle.

III.1.1. Analyse de la production a court terme : production


avec un facteur de production variable

III.1.1.1. Introduction

Les processus de production exigent naturellement une large


variété de facteurs de production. Ces derniers ne sont aussi simples que
le « travail », le « capital » et les « matières premières » ; de nombreux
types qualitativement différents de chaque facteur de production sont
généralement utilisés pour obtenir une production.
Afin de clarifier l’analyse nous allons introduire quelques
hypothèses simplificatrices dans le but d’éviter la complexité résultant de
la prise en compte de certains de facteurs de production différents.
Plus précisément, on suppose qu’il y a un seul facteur de
production variable. Dans la présentation qui suit, ce facteur de
production variable est habituellement appelé « travail », quoique tout
autre facteur puisse être tout aussi bien utilisé. En second lieu, on
suppose que ce facteur de production variable peut être combiné en
proportions différentes avec un facteur de production fixe pour produire
diverses quantités de produit. Le facteur de production fixe est
appelé « terre ». Notre présentation est donc centrée sur un exemple
spécifique de production : la production agricole.

III.1.1.2. Facteurs de production fixe et variable, le court et les


longs termes

100
Un facteur de production fixe est défini comme un facteur dont
la quantité ne peut être modifiée lorsque la condition du marché indique
qu’une variation immédiate de la production est souhaitable. En vérité,
aucun facteur de production n’est jamais absolument fixe, même pour
des périodes de temps très courtes. Mais, fréquemment, afin de
simplifier l’analyse, on fixe certains facteurs production car, bien qu’ils
soient en réalité variables le coût d’une variation immédiate de leur
quantité serait si important qu’il sortirait du domaine possible des
décisions à prendre. Les bâtiments, les éléments d’équipement les plus
lourds, le personnel de direction qui ne peuvent être rapidement
augmentés ou diminués. Un facteur de production variable est à
l’inverse, un facteur dont la quantité peut être modifiée presque
instantanément pour répondre à des variations souhaitables de
production. De nombreuses sortes de servies du travail et de matières
premières ou semi-finies entrent dans cette catégorie.
En regard de la fiction des facteurs fixes et variables, les
économistes introduisent une autre fiction : celle du court et du long
terme. Le court terme est la période de temps au cours de laquelle la
quantité d’un ou de plusieurs facteurs de production est fixe. Par
conséquent, les variations de la production peuvent être exclusivement
obtenues par des changements dans l’utilisation des facteurs variables.
Ainsi, lorsqu’un producteur souhaite accroître sa production à court
terme, celle-ci implique généralement l’utilisation d’une plus grande
quantité d’heures de travail avec l’usine et les équipements existants.
A long terme, cependant, même ces changements sont
possibles, car le long terme est défini comme la période de temps (ou
l’horizon prévisionnel) au cours de laquelle tous les facteurs de
production sont variables. Le long terme autrement dit, se réfère à ce
temps du futur où les modifications de la production peuvent être
réalisées de la manière la plus avantageuse pour l’entrepreneur.
Exemple à court terme, un producteur ne peut accroître sa
production qu’en faisant tourner son usine un peu plus longtemps
chaque jour. Cette mesure entraîne le paiement d’heures
supplémentaires à tarif plus élevé. A long terme, il peut être plus
économique d’installer de nouvelles capacités de production et de revenir
à un horaire normal de travail quotidien.

101
III.1.1.1.3. Proportions fixes ou variables
La production dans un contexte de proportions variables des
facteurs, nous montre que le rapport des quantités de facteurs peut
varier. Il existe deux façons d’énoncer le principe des proportions
variables. Premièrement une production avec des proportions variables
signifié que le niveau de la production peut-être modifié à court terme
en faisant varier la quantité des facteurs de production variables utilisés
avec le facteurs de production fixes. Bien entendu, lorsque la quantité
d’un des facteurs varie alors que la quantité de l’autre reste constante, le
rapport des facteurs de production varie. Deuxièmement, lorsque la
production est le résultat des propositions variables la même quantité
peut être produite au moyen de différentes combinaisons des facteurs,
c’est-à-dire avec des rapports différents de facteurs de production. Cela
ne peut s’appliquer qu’à long terme mais lorsqu’il y a plus d’un facteur
de production variable des proportions variables de facteur pour un
même produit peuvent également être utilisé à court terme.
La production avec des proportions fixes signifie qu’il n’y a
qu’un seul rapport de facteurs de production qui peut être utilisé pour
produire un bien. Si le niveau de la production augmente ou diminue,
tous les facteurs doivent être augmentés ou diminués de manière à
conserver un rapport de facteurs fixe.

III.1.1.4. La fonction de production


Jusqu’ici, notamment dans les pages précédentes, on a
souligné que la quantité produite dépend, ou est une fonction des
différents facteurs de production utilisés. Cette relation est décrite de
façon plus formelle par une fonction de production qui associe une
production physique à des facteurs de production.
A. DEFINITION : une fonction de production est une courbe (ou un
tableau, ou une équation mathématique) indiquant le niveau
maximum de production qui peut être obtenu à partir de tout
ensemble spécifié de facteurs de production pour une technologie
ou un « état de l’art » donnés.

Dans cette partie, nous allons définir maintenant trois fonctions : la


production totale ou produit total ou productivité totale, la
productivité moyenne physique et la productivité marginale
physique

102
Soit une fonction de production, φ=f(K,L) où K et L sont des
facteurs de production et où le facteur K est constant : K=Ko. La
production totale décrit, en fonction de la quantité de facteur variable,
l’évolution de la production.
PT = f (L) = f(K=Ko, L)
L’allure générale d’une courbe de production totale est donnée par
le graphique ci-dessous.
Graphique 29. : La production totale

PTL

PTL

PTL1
A

O
L1 L

Si en utilisant une quantité L1 de facteur variable combinée à


une quantité donnée de facteur fixe Ko, on peut produire une quantité
φ1=PTL1, le point A, image du couple (PTL1, L1) appartient à la courbe
de production totale.
* la productivité moyenne physique (PMPL) décrit, en fonction de la
quantité de facteur variable, l’évolution de la contribution moyenne du
facteur variable à la production. Elle est donc égale au rapport de la
production totale sur la quantité de facteur variable.
PMPL = f(L) = PTL
L
Graphique 30. La productivité moyenne

PMP

103
* La productivité marginale physique (PmPL) décrit, en fonction de la
quantité de facteur variable, l’évolution du rapport de la variation de la
production sur la variation de la quantité de facteur : PmPL= f(L) =
PTL1
L

Si l’on imagine les variations unitaires de la quantité de


facteur L, la production marginale physique décrit l’évolution de la
contribution additionnelle de chaque unité de facteur variable à la
production totale, si la productivité totale est une fonction continue, la
productivité marginale physique est la limite, quand  tend vers zéro du
rapport PTL/L → PmPL= LimL→0 PTL = αPTL
dL
La productivité marginale physique est la dérivée de la
production totale par rapport au facteur variable.

B. RELATIONS ENTRE LES COURBES DE PRODUCTION TOTALE,


PRODUCTIVITE MOYENNE ET PRODUCTIVITE MARGINALE

Graphique 31
PTPL

Phase I

104

O
L
L

Sur ces graphiques, on peut voir non seulement la relation


entre les produits marginaux et moyen mais aussi la relation entre ces
deux courbes et le produit total.
Considérons d’abord la courbe du produit total, pour de très
petites quantités du facteur variable, le produit total s’accroît
progressivement. Mais même avec un niveau peu élevé d’utilisation, il
commence à s’accroître très rapidement, atteignant sa pente maximum
(ou son taux de croissance maximum) au point 1. Comme la pente de la
courbe du point total est au produit marginal, la pente de la courbe du
produit total est égale au produit marginal, la pente maximum (point 1)
doit correspondre au point maximum de la courbe du produit marginal
(point 4).
Après avoir atteint sa pente maximum au point 1, la courbe du
produit total continue à croître. Mais le produit s’accroît avec un taux
décroissant et la pente est donc plus faible. En se déplaçant au-delà du
point 1 sur la courbe, on atteint rapidement le point où la droite issue de
l’origine est juste tangente à la courbe (point 2). Comme le point de
tangente détermine le maximum du produit moyen, le point 2 se situe à
la verticale du point 5.
Au fut et à mesure que s’accroissent les quantités du facteur
variable à partir du point 2 le produit total continue à croître. Mais son
taux de croissance est progressivement plus faible jusqu’au point 3. En

105
ce point, le produit total est en son maximum et il décline au-delà
jusqu'à atteindre (théoriquement) le point zéro.
Dans un petit intervalle autour du point 3, un supplément de
facteur variable ne modifie pas le produit total. La pente de la courbe du
produit total est égale à zéro.
Le produit marginal doit donc également être égal à zéro. On
voit sur le graphique où le point 3 et le point 6 sont obtenus pour une
même quantité du facteur de production variable. Et comme le produit
total décline au-delà du point 3, le produit marginal devient négatif.
La plupart des relations importantes ont jusqu’ici été présentées
en faisant référence à la courbe du produit total. Afin de mettre en
évidence certaines relations, considérons les graphiques précédents. Le
produit marginal commence par augmenter, atteint un maximum au
point 4 (le point des rendements marginaux physiques décroissants) et il
décline ensuite. Il devient en fin de compte négatif au-delà du point 6 où
le produit total atteint son maximum.
Le produit moyen s’accroît aussi au départ jusqu’à ce qu’il
atteigne son maximum au point 5 où les produits marginal et moyen
sont égaux. Il décline ensuite pour aller théoriquement vers zéro lorsque
le produit total va lui-même vers zéro. Enfin, on peut observer que le
produit marginal est supérieur au produit moyen lorsque ce dernier
s’accroît et qu’il lui est inférieur lorsqu’il décroît.
C. LES TROIS PHASES DE LA PRODUCTION
Le graphique nous montre qu’on peut repérer 3 phases de la
production. La première phase correspond à l’utilisation du facteur de
production variable à la gauche du point 5 où le produit moyen est à son
maximum. La phase II correspond à l’utilisation du facteur variable entre
le point 5 et le point 6 où le produit marginal décline jusqu’à être nul.
Enfin, la phase III correspond à l’utilisation du facteur variable à la droite
du point 6 où le produit marginal est négatif.
Il est clair que le producteur ne produira pas dans la phase III
puisqu’il peut alors obtenir un produit plus élevé en utilisation moins du
facteur variable. Des affectations aussi inefficaces de facteurs de
production rares seront toujours évitées. En phase I, le produit moyen
du facteur variable s’accroît. Comme l’activité de production occasionne
des coûts, l’entreprise ne devrait pas produire à l’intérieur de cette phase
car l’augmentation du produit moyen du facteur variable implique une
106
baisse du coût unitaire du produit obtenu et en augmentant son produit,
elle peut réduire ses coûts unitaires tout en recevant un même prix pour
chaque unité supplémentaire produite et par conséquent, accroître son
profit total.
Soit le tableau ci-après présentant des données relatives à un
industriel qui possède une usine et produit un bien pour lequel un seul
facteur de production variable est nécessaire. Le produit total est donné.
Calculer et représenter graphiquement les courbes des produits moyens
et marginaux.
Unités du
facteur Produit total Produit moyen Produit marginal
variable
1. 100
2. 250
3. 410
4. 560
5. 700
6. 830
7. 945
8. 1050
9. 1146
10. 1234
11. 1314
12. 1384
13. 1444
14. 1494
15. 1534
16. 1564
17. 1584

D. JUSTIFICATION DE L’ALLURE DES COURBES PRECEDENTES :


LA LOI DES RENDEMENTS MARGINAUX DECROISSANTS
Dans ce qui précède, nous avons supposé connue la forme de
la courbe de production totale et nous avons déduit l’allure des courbes
de productivité moyenne physique et de productivité marginale
physique. On conviendra que si nous nous étions donné la courbe du
PmPL, on aurait aussi bien pu déduire la courbe de production totale.
Mais pourquoi cette forme ? Pourquoi admettre que la
productivité marginale du facteur de production n’est pas constante ?

107
Il s’agit en fait d’un principe de base de l’analyse de la
production, prix comme axiome. Il a été énoncé de différentes façons
dans l’histoire de la pensée économique et est connu sous le nom de loi
des rendements marginaux décroissants.(loi des productivités non
proportionnelles).
On s’en tiendra ici à un énoncé qui se veut fidèle aux
observations faites dans le domaine agricole et qui remonte au moins à
TURCOOT en 1777.
Loi des rendements marginaux décroissants « si l’on accroît la
quantité d’un facteur de production en combinaison avec d’autres
facteurs maintenus constants, il existe un point au-delà duquel la
production totale va croître à un rythme sans cesse décroissant ».
Dans cette loi, le terme « rendements » est synonyme de
productivité marginale puisque l’accent est mis sur le rythme, c’est-à-dire
le taux de croissance de la production. En termes analytiques, l’énoncé
de la loi signifie qu’à partir d’un certain niveau d’utilisation du facteur
variable, la dérivée seconde de la fonction de production par rapport à
ce facteur doit être négative.

III.1.2. ANALYSE DE LA PRODUCTION A LONG TERME

Dans le cadre d’une analyse à long terme, on suppose que tous


les facteurs de production peuvent varier.
On se rappellera qu’une fonction de production est un résumé
de toutes les méthodes possibles pour fabriquer un bien. Le problème du
producteur est de sélectionner la meilleure de toutes ces solutions étant
donné les contraintes techniques et les contraintes proprement
économiques (limitation du budget dont on dispose et prix des facteurs
de production) il se peut en effet qu’une méthode de production soit très
efficace sur le plan technique mais qu’elle soit inaccessible parce qu’elle
coûte trop cher.
Choisir une méthode, dans le cadre de l’analyse de production à
long terme, c’est choisir la meilleure combinaison des facteurs de
production pour produire le bien, en tenant compte des contraintes.
Soit une fonction de production :Φ = f(K,L)

108
Choisir la meilleure combinaison de facteurs revient à
rechercher quelle est la quantité de facteur K* et L à utiliser pour
produire une quantité de bien donnée φ au coût le plus bas.
Ce problème de choix pour le producteur peut être énoncé
également de la façon suivante : quelle est la combinaison optimale de
facteurs de production pour produire la plus grande quantité de bine
étant donné que l’on dispose d’une contrainte budgétaire (on ne pourra
dépenser pus qu’une certaine somme donnée).
La première façon d’énoncer le problème du choix du
producteur s’écrit :
Min C= PL.L + Pk.K
S/C φ0 = f(K,L)
La seconde façon d’énoncer le problème du choix du
producteur s’écrit : Max φ = f (K,L) S/C Co = PL.L + PK.K
Les prix des facteurs PL et Pk sont constants.
Ces deux démarches (minimiser le coût sous contrainte de
quantité ou maximiser la quantité sous contrainte de coût) sont
identiques.

III.1.2.1. La surface de production


Le choix de la combinaison des facteurs la moins coûteuse
exige la connaissance des possibilités de substitution et des prix relatifs
des facteurs. Pour un producteur individuel on suppose que les prix des
facteurs sont donnés par l’offre et la demande du marché. La
substitution des facteurs est le centre de notre intérêt. Pour obtenir une
explication, il faut utiliser un moyen d’exposition très semblable à celui
utilisé au chapitre réservé au consommateur pour décrire la surface des
préférences d’un consommateur. Dans la théorie du comportement du
consommateur on a utilisé des courbes d’égale satisfaction ou courbe
d’indifférence. Ici on utilise des courbes d’égale production ou
ISOQUANTS.
A. ISOQUANTS DE PRODUCTION
Définition : un isoquant est une courbe de l’espace des facteurs
de production indiquant toutes combinaisons de facteurs physiques
capables de donner un niveau déterminé de produit.

109
GRAPHIQUE 32. : Ensemble représentatif d’isoquants

C2

C1

C5

C4
400
400
C3
300
200
100
L1 L2 L3 L4 L5 Travail

Les deux axes mesurent les quantités des facteurs de


production et les courbes indiquent les différentes combinaisons des
facteurs que l’on peut réaliser pour produire 100, 200,300 et 400 unités
de produire respectivement. On voit évidemment que plus une courbe
est située en haut et à droite et plus elle correspond à un niveau élevé
du produit.
Soit tout d’abord, l’isoquant correspondant à 100 unités de
produit. Tout point de cette courbe représente une combinaison de
capital et de travail pouvant donner 100 unités de produit. Par exemple
0C1 unités de capital et oL1 unités de travail peuvent être utilisées ou
bien encore oC3 unités de capital et oL3 unités de travail ou tout autre
combinaison de facteurs obtenue en abaissant les perpendiculaires de la
courbe sur les axes.
Une droite issue de l’origine telle que OAB ou OA’B’C’ définit un
rapport constant entre le capital et le travail. En particulier, la pente de
cette droite est égale au rapport des facteurs. Ainsi, aux points A et B le
produit s’élève respectivement à 100 et 200 unités obtenus par un
rapport capital-travail de oC1/oL1 = oC2/OL2.
De même, aux point A’, B’ et C’ le produit s’élève
respectivement à 100, 200 et 300 unités obtenues avec un rapport
capital-travail de oC3/oL3 = OC4/OL4 =OC5/OL5.
Tout au long de la droite OAB, différents niveaux du produit
peuvent être obtenus au moyen du même rapport des facteurs ; la
110
quantité des facteurs s’accroît lorsqu’on se déplace le long de la droite
mais le rapport capital-travail demeure inchangé. Il s’agit d’un
mouvement nettement différent de celui qui correspond à des
déplacements le long d’un isoquant. Dans ce dernier cas, le niveau du
produit reste inchangé alors que le rapport capital-travail est modifié de
façon continue.
N.B. : un isoquant représente les différentes combinaisons de facteurs
que l’on peut utiliser pour obtenir un niveau donné du produit. Pour des
déplacements le long d’un isoquant le niveau du produit reste constant
et le rapport des facteurs change de façon continue. Une droite issue de
l’origine détermine un rapport des facteurs particulier et constant. Pour
des déplacements le long de cette droite, le niveau du produit varie de
façon continue et le rapport des facteurs reste constant.
B. Fonctions de production à proportions fixes
La production est sujette à proportions fixes lorsqu’une et
seulement une combinaison de facteur permet d’obtenir un produit
donné.

Graphique 33. Carte d’isoquants pour une fonction de


production à proportion fixes

300

200
111
4
Ce graphique représente le processus de production où deux
facteurs, le capital et le travail, doivent être employé dans une
proportion fixe de 2 à 3. Il faut deux unités de capital et trois unités de
travail pour obtenir 100 unités de produit.
Donc, 4 unités de capital associées à 6 unités de travail
permettent d’obtenir 200 unités de produit, 6 unités de capital et 9
unités de travail permettent d’obtenir 300 unités de produit et ainsi de
suite.
Le rapport capital-travail nécessaire est indiqué par la pente de
la droite OR. Les isoquants sont représentés pour 100, 200 et 300 unités
de produit. Plutôt que d’avoir la forme plus conventionnelle du graphique
32, les isoquants pour des processus de production à proportion fixes
sont des courbes en forme de L. Par exemple, si l’on associe trois unités
de travail et deux de capital, on obtient 100 unités de produit.
Cependant, si l’on augmente la quantité de capital utilisée tout en
maintenant la même quantité de travail, le produit demeure inchangé.
De même, si le capital reste constant et que le travail est augmenté, on
n’obtiendra aucun accroissement du produit. En d’autres termes, le
produit marginal du capital ou du travail est égal à zéro si on utilise
davantage l’un ou l’autre séparément.
TABLEAU II.1. : PRODUCTION AVEC PLUSIEURS PROCESSUS DE
PRODUCTION A PROPORTION FIXES

Rapport
Rayon Facteur Capital Facteur Travail Produit Total
Capital travail

OA 11 :1 11 1 100

22 2 200

112
OB 8:2 8 2 100

16 4 200

OC 5:4 5 4 100

10 8 200

OD 3:7 3 7 100

6 14 200

OE 1 : 10 1 10 100

2 20 200

GRAPHIQUE 34. : Carte d’isoquants avec plusieurs processus de


Production à proportions fixes

A
100

B
100

C
100
D

E
100

Travail

III.1.2.2. Substitution de facteurs


Une des caractéristiques majeures de la production dans des
conditions de proportions variables des facteurs, ou avec un grand
nombre de proportions fixes, est que les différentes combinaisons de
facteurs peuvent donner un même niveau du produit. Autrement dit, on
peut substituer un facteur à un autre de manière telle que soit maintenu
constant le niveau du produit. On attache une grande importance
théorique et pratique au taux auquel un facteur doit être substitué à un
autre de façon à maintenir le produit constant ainsi qu’à la variation
relative du rapport des facteurs résultant d’une variation relative donnée
du taux de substitution.

III.1.2.3. Taux marginal de substitution technique

113
Définition : le taux marginal de substitution technique mesure
la réduction dans l’utilisation d’un facteur de production, lorsque l’autre
facteur est augmenté d’une unité, qui est juste nécessaire au maintien
d’un même niveau du produit. Le taux marginal de substitution
technique du facteur L au facteur K, en un point d’un isoquant, est égal
à la pente de l’isoquant en ce point.
En d’autres termes, le taux marginal de substitution technique
mesure le nombre d’unités d’un facteur de production que l’on doit
ajouter, ou retrancher, afin de maintenir le niveau de production
constant après avoir retouché, ou ajouté, une unité de l’autre facteur de
production.
GRAPHIQUE 35. Taux marginal de substitution technique
décroissant

C1 φ

C2 R

C3 S

C4 T
I

1 2 3 4 Travail

Comme on l’a déjà défini, le taux marginal de substitution


technique représente le rapport du produit marginal du travail au produit
marginal du capital. Lorsqu’on substitue du travail à du capital, le produit
marginal du travail décline et le produit marginal du capital s’accroît par
conséquent, le taux marginal de substitution technique du capital au
travail décline lorsque du travail est substitué à du capital de façon à
maintenir un niveau du produit constant.
Lorsque l’on substitue du travail à du capital le long d’un
isoquant (le produit restant constant), le taux marginal de substitution
technique décroît.
La baisse du taux marginal de substitution technique lorsque
l’on substitue du travail à du capital signifie que les isoquants doivent
être convexes (c’est-à-dire au voisinage d’un point de tangence,
l’isoquant doit se situer au-dessus de la droite tangente)

114
φ,R,S et T figurent quatre combinaisons de facteurs
appartenant à l’isoquant I ; φ combine OC1 unités de capital et une
unité de travail ; R combine OC2 unités de capital et 2 unités de travail,
et ainsi de suite. Lorsqu’on passe de φ à R, le taux marginal de
substitution technique du capital au travail est égal à :
- OC1 - OC2 = OC1 - OC2
1-2
De la même façon, lorsqu’on se déplace de R à S et de S à T,
les taux marginaux de substitution technique sont égaux respectivement
à OC2 - OC3 = OC3 – OC4
Comme le taux marginal de substitution technique du capital au
Travail diminue lorsqu’on substitue du travail au capital, il est nécessaire
que OC1 - OC2  OC2 - OC3  OC3 – OC4. On voit que la quantité de capital
remplacée par du travail décline si et seulement si, l’isoquant est
convexe. Puisque la quantité de capital doit décliner l’isoquant doit être
convexe.
Formule TmsTL à K = - K
L
TmsTL à K = limL = K = αK
L dL

III.1.2.4. Les Isocouts

De la même façon que dans la théorie de la demande, après


avoir présenté les courbes d’isosatisfaction on a introduit la contrainte
budgétaire, après avoir présentés les courbes isoquantes, qui décrivent
d’une certaine façon les possibilités de production, il faut maintenant
parler de la contrainte :
Les coûts de production.
Soit Pk le prix du facteur K et PL le prix du facteur L, on peut
écrire que le coût de production est de la forme générale : C = PkK +
Pl.L
Pour un niveau de dépenses de facteur donné (c’est-à-dire pour
un coût total donné, Co, il existe toute une série de combinaisons de
facteurs K et L que l’on peut utiliser.
115
Cependant les quantités de K et de L qu’on peut utiliser ne sont
pas identiques les unes des autres. Elles sont liées par la relation Co :
PkK + PLL.
De la façon plus explicite K = - PL.L + Co
Pk Pk
Ainsi, si nous supposons que les prix des facteurs sont
constants, la représentation graphique de la contrainte sera une droite IJ
dont la pente est de l’ordonnée à l’origine Co/Pk et l’abscisse à l’origine
Co/PL.
Graphique 36. L’ISOCOUT
K Co/Pk
I

Isocoût

- PL L
o J
Co/PL
PK

Une droite d’isocoût est le lieu des points représentatifs des


quantités de facteurs K et L correspondant à un même niveau de coût
total.
De la même façon qu’on peut imaginer des déplacements de la
ligne de budget de la théorie de la demande, on peut ici imaginer des
déplacements de la droite d’isocoût. Elle se déplace parallèlement à elle-
même si Co varie Pk et PL sont constants. Elle pivote autour de I ou de J
quand un des prix, l’autres et le coût total restant constants.
Exemple : supposons que le coût unitaire du capital est égal à
1.000 Fc et le salaire annuel du travail est égal à 2.500 Fc. Si la dépense
totale en facteurs de production est égale à 15.000 Fc, la combinaison
suivante est possible : 15.000 Fc = 10.000 K + 2.500 L, soit K = 15 –
2,5 L.
De même, si la dépense totale en facteurs s’élève à 20.000 Fc,
la combinaison suivante est réalisable : K = 20 – 2,5L. Plus
116
généralement, si un montant de dépense totale est fixé en C, le
producteur peut choisir parmi les combinaisons données par :
K = C – PL L
PK

III.1.2.5. Combinaison optimale des ressources


A. Maximum du Produit pour un coût donné
Soit, pour des prix de facteurs donnés Pk et PL, un producteur
qui ne peut dépenser que C pour sa production. Avec cette contrainte de
coût, le producteur souhaite réaliser une exploitation efficace en
obtenant le maximum possible du produit. Ainsi, parmi toutes les
combinaisons de facteurs qui peuvent être acquises pour la somme fixée
C, le producteur recherche celle qui donne le niveau du produit le plus
élevé.

GRAPHIQUE 37 : Combinaison optimale de facteurs pour


atteindre le maximum du produit avec une
dépense totale donnée

φ
KK’

I3

S1
I2
117
I1
Travail

O L L

La dépense totale donnée C est représentée par la droite


d’isocoûts KL. La pente de KL est égale au (négative du) rapport du prix
unitaire du travail au prix unitaire du capital. I1, I2, I3 sont des
isoquants qui représentent divers niveaux du produit. Observons d’abord
que le niveau I3 du produit ne peut être atteint car les combinaison
possibles des facteurs sont limitées à celles qui appartiennent à la droite
KL ou au reste du triangle OKL.
Le producteur pourrait réaliser son exploitation à des points tels
que R ou S.
En ces points, les combinaisons de facteurs nécessaires à la
production au niveau I, sont disponibles pour un coût donné représenté
par l’isocoût KL.
Dans ce cas, cependant, le produit peut être augmenté sans
accroissement du coût par le choix d’une combinaison de facteurs mieux
adaptée. En effet, le produit peut être augmenté jusqu’au niveau I2,
niveau où l’isoquant est juste tangent à la droite d’isoquants.
Un produit (production) plus important ne peut être obtenu
avec le niveau donné de la dépense totale et un produit (production)
inférieur est inefficient car la production peut être accrue sans coût
supplémentaire. Par conséquent, la combinaison des Facteurs
représentée par la pente du rayon OQ est optimale parce qu’il s’agit de
la combinaison qui maximise le produit pour un niveau du coût donné. Il
est clair que les combinaisons de facteurs qui correspondent au points R
et S satisfont la contrainte. Cependant, il est démontré que tout
déplacement vers le point φ accroît la production sans augmenter le
coût.
La méthode de production optimale est obtenue lorsque le taux
marginal de substitution technique est égal au rapport des prix des deux
facteurs = TmSTLàK = -PL
PK
B. Minimum du coût pour un produit donné
118
Au lieu de rechercher le maximum du produit pour un coût
donné, un entrepreneur peut chercher le minimum du coût pour
l’obtention d’un niveau donné du produit. Ce problème est résolu
graphiquement de la manière suivante.
Graphique 38
K

K3

K2
R
K3

C1 C2 C3

L1 L2 L3 (Travail)

Par un raisonnement comparable à celui utilisé précédemment


on voit qu’une position d’équilibre est atteinte seulement au point φ où
l’isoquant est juste tangent à une droite d’isocoûts. Ainsi à l’équilibre le
taux marginal de substitution technique du capital au travail doit être
égal au rapport du prix du travail et du prix du capital.
PRINCIPE : pour maximiser le produit avec un coût donné ou pour
minimiser le coût avec un produit donné, l’entrepreneur doit employer
les facteurs dans des quantités telles que l’égalité entre le taux marginal
de substitution technique et le rapport du prix des facteurs soit vérifiée.

III.1.2.6. Le sentier d’expansion ou Isocline

Définition : le sentier d’expansion est l’isocline particulière le


long de laquelle le produit s’accroît lorsque le prix des facteurs reste
constant. Le sentier d’expansion montre donc comment varie la
proportion des facteurs de production lorsque le produit ou la dépense
totale varient, le prix des facteurs restant constant.
Ce concept s’apparente à celui de la courbe de
consommation-revenu dans la théorie de l’utilité et de la demande
Graphique 39 : le sentier d’expansion
119
Capital

Sentier d’expansion

C Capital
C Capital
B Capital
A Capital

Travail
A. Les rendements à l’échelle
La propriété des rendements à l’échelle concerne la réaction de
la production à un accroissement simultané de tous les facteurs de
production dans un même rapport.
On distingue trois cas possible.
1. les rendements croissants à l’échelle
Dans ce cas, la production s’accroît plus que
proportionnellement à l’augmentation de tous les facteurs de production
dans un même rapport.
2. Les rendements constants à l’échelle
Dans ce cas, la production augmente proportionnellement à
l’augmentation des facteurs dans un même rapport.
3. Les rendements décroissants à l’échelle
Dans ce cas, la production s’accroît moins que
proportionnellement à l’accroissement de tous les facteurs dans un
même rapport.
Graphique 40. Rendements constants à l’échelle

Capital
R
1
Q1 Capital

φ4
K3 Capital
1
Q1 Capital
φ3 120
K2 Capital
1
Q1 Capital

φ2
Un accroissement constant des deux facteurs K et L amène un
accroissement proportionnel de la production et les rendements à
l’échelle sont constants, ou inversement, un accroissement constant de
la production exige un accroissement constant des facteurs.
Le cas des rendements croissants à l’échelle est illustré ci-
après. Deux interprétations équivalentes rendent compte de ces cas très
importants d’un point de vue pratique :
a) on peut considérer qu’un accroissement constant dans les deux
facteurs entraîne un accroissement de plus en plus grand dans la
production
b) on constante d’un autre point de vue qu’un accroissement constant de
la production nécessite un moins en moins grand des deux facteurs de
production.

Graphique 41. Rendements croissants à l’échelle

φ
K3

φ
K2

K1
φ

φ
121
O L1 L2 L3 L
Graphique 42. Rendements décroissants à l’échelle

φ
K3

φ
K2

K1
φ

φ
O L1 L2 L3 L

III.1.2.7. Fonctions de production homogène


Nous dirons qu’une fonction de production est homogène de
degré t si elle permet d’établir que φ = f(λK, λL) = t.f(K,L) = λt.Q
Une fonction de production particulière que l’on rencontre
souvent dans la documentation économique est de la forme suivante : φ
= AKα.L1-α ou 0 < α < 1.
Cette fonction est homogène de degré un et possède plusieurs
propriétés intéressantes. Elle a été utilisée pour la première fois par
l’économiste DOUGLAS (aidé du mathématicien Cobb) dans l’élaboration
d’une théorie des salaires au niveau macroéconomique. L’étude du degré
d’homogénéité d’une fonction de production offre un intérêt économique
puisque le degré d’homogénéité correspond à l’état des rendements à
l’échelle.
La fonction de production Cobb-Douglas est une fonction
homogène de degré t c’est à dire : si nous multiplions tous les facteurs
de production par un facteur λ, le nouveau niveau de production sera :
φ* = A(λK)α (λL)β
φ* = AλαKα λβLβ

122
φ* = Aλα+β KαLβ
φ* = λα+β φ
Posons α+β = t → φ* =λt.φ
Si t > 1 nous aurons des rendements à l’échelle croissants
Si t = 1 nous aurons des rendements à l’échelle constants
Si t < 1 nous aurons des rendements à l’échelle décroissants

III.2. La théorie des coûts

Le coût de production représente l’ensemble des dépenses


nécessaires à l’obtention d’un volume de production donné.
L’entrepreneur utilise à cet effet des matières premières, de l’énergie,
des démi-produits à transformer, de l’équipement. La fonction de coût
relie le coût de production aux quantités produites dans les conditions
optimales. Le problème de l’entrepreneur est alors de choisir le niveau
de production pour lequel ses profits seront les plus élevés ; ceci permet
d’associer à tout niveau de prix du produit une offre de l’entreprise dont
la modalité de construction et les caractéristiques doivent être précisées.
C’est donc bien que la fonction d’offre est une fonction construite à partir
de certaines hypothèses.

III.2.1. Les coûts de production en courte période

III.2.1.1. Typologie des coûts


A. Le coût global (total) est défini comme l’ensemble des coûts
correspondant à un volume de production donné. On distingue
traditionnellement :

A.1. Le(s) coûts(s) fixe(s), indépendants du volume de production. Il


s’agit des coûts supportés par la firme en tout état de cause, quel que
soit le niveau de son activité ; les loyers, les assurances, l’entretien
courant du matériel, le paiement des intérêts, une partie des frais
généraux sont des dépenses qui doivent être supportées que le niveau

123
de production soit important ou faible, voir nul. Sur le graphique, la
courbe de coût fixe (CF) est donc une droite parallèle à l’axe des
quantités.
A.2. Le(s) coût(s) variable(s) notés Cv dont l’importance change en
fonction des quantités produites, ce que l’on note CV = f(φ).
Certains de ces coûts peuvent varier de façon strictement
proportionnelle au volume de la production : par exemple la
consommation des matières 1ères (consommation intermédiaire).
D’autres coûts peuvent varier de façon non strictement proportionnelle
pour des raisons techniques (la consommation d’essence d’un véhicule
n’est pas proportionnelle à la vitesse) ou financières (les heures
supplémentaires au-delà de la durée normale sont payées à un tarif
supérieur au tarif normal). Les coûts variables seront donc fonction
croissante du niveau de production. Donc, le coût variable est fonction
croissante de production, mais le rythme de croissance est supposé
variable : pendant une 1ère phase, le rythme de croissance va en
décroissant f’’ (φ) = 0 ce qui signifie que la courbe f (φ) présente un
point d’inflexion où elle traverse sa propre tangente avant de croître à un
rythme croissant.
A.3. Le coût total (CT) est la somme de l’ensemble des coûts fixes et
variables. CT = CF + CV = CF + f(φ). Les variations du coût total
reproduisent donc les variations de la courbe de coût variables.
B. Le coût marginal (Cm) est défini comme le supplément de coût
entraîné par la production d’une unité supplémentaire. Comme cet
accroissement de coût dépend de l’accroissement de production, on
s’intéresse au rapport :
Cm = CT (et pour  φ=1, on a bien Cm=CT/Q.
l

Si l’on suppose que l’on peut raisonner sur des accroissement de


production infiniment petits (c’est là encore l’hypothèse de divisibilité) le
coût marginal apparaît alors comme la dérivée de la fonction de coût
total et bien entendu comme dérivée de la fonction de coût variable.
De CT = CF + CV et Cm = CT on déduit si φ → 0
φ
Cm = αCT
αφ

124
Comme le coût fixe est indépendant du volume de production le
coût marginal est donc indépendant du coût fixe.
Le tracé de la courbe de coût marginal se déduit sans
difficultés, on a supposé, en effet précédemment que le coût variable
était fonction croissante du volume de production ; ceci signifie que
CV’>0 : le coût marginal est donc nécessairement positif compte tenu de
l’hypothèse faite. On a en outre supposé f’’(φ)<0 pour φ< φ 1 et f’’(φ)>0
pour φ= φ1 ; le coût marginal est donc décroissant pour φ<φ 1 ; il est
constant pour φ=φ1 pour lequel il passe par un minimum :
C. Les coûts moyens ou coûts unitaires représentent les coûts globaux
par unité produite. On distinguera donc, en reprenant les types de coûts
globaux précédemment mises en évidence, trois types de coûts moyens.
C.1. Le coût fixe moyen (CFM) représente le coût fixe supporté par
chaque unité de production : CFM = CF
φ
La courbe de CFM est décroissante parce qu’un même coût se
répartit sur une production plus importante. La production de masse
permet un étalement des coûts fixes. Mathématiquement, il apparaît que
si φ →+∞→CFM →0 ; de la même façon si φ→0→CFM→+∞
C.2. Le coût variable moyen CVM représente le coût variable supporté
par chaque unité de production.
CVM = CV
φ
C.3. Le coût total moyen CTM représente le coût total supporté par
chaque unité de production
CTM = CT = CF + CV
φ φ
Graphique 43. Les coûts en courte période
a) coût total

CT

CF

125
b) Coût moyen et coût marginal
Tableau III.2. Coût fixe, variable et total

Quantité de produit CFT CVT CT

0 100 0 100

1 100 10 110

2 100 16 116

3 100 21 121

4 100 26 126

5 100 30 130

126
6 100 36 136

7 100 45 145

8 100 56 156

9 100 72 172

10 100 90 190

11 100 109 209

12 100 130,4 230,4

13 100 160 260

14 100 198,2 298,2

15 100 249,5 349,5

16 100 324 424

17 100 418,5 518,5

18 100 539 639

19 100 698 798

20 100 900 1000

A partir de ce tableau, déterminez les autres coûts dont : CFM, CVM,


CMT, Cm.

RELATIONS ENTRE LES DIFFERENTS COÛTS


1. La courbe de coût marginal coupe la courbe de CVM au minimum de
celle-ci
2. le CVM est décroissant quand la courbe du Cm est située au-dessus
de la courbe de CVM
3. le CVM est croissant quand la courbe de Cm est située au-dessus de la
courbe de CVM
4. pour des niveaux de production où le coût marginal est plus faible que
le coût moyen, l’augmentation de la production d’une unité
supplémentaire contribue à rendre plus bas le coût moyen unitaire,
à l’inverse lorsque le coût marginal est plus élevé que le coût moyen
tout développement de la production fait croître le coût moyen. Si
127
ces deux propositions sont également valables, il faut que le coût
marginal passe par le minimum de coût moyen.
5. la courbe de coût marginal coupe la courbe de CTM au minimum de
celle-ci ; elle est au-dessus de la courbe de CTM quand ce dernier
est croissant, au-dessous quand il est décroissant.
6. Le minimum du CTM est au-dessus (et à droite) du minimum de CVM
à cause des coûts fixes
7. le minimum du coût marginal (Cm) est atteint avant le minimum du
CVM et du CTM ; »la remontée » de la courbe du coût marginal
précède la « remontée » des deux autres courbes ; c’est en quelque
sorte lorsque le coût marginal à suffisamment augmenté qu’il
entraîne la stabilisation puis la croissance du CVM d’abord, du CTM
ensuite.
8. la croissance du CTM est plus tardive que celle du CVM puisque le
CFM diminue avec la croissance du volume de la production
ceci explique d’ailleurs que la croissance du CFM soit toujours plus faible
que la croissance du CVM ; mais dans la mesure où le CFM est toujours
positif, la courbe de CTM est toujours située au-dessus de la courbe de
CVM.
9. la décroissance du CVM n’a aucun rapport avec la décroissance du
CFM, par contre l’allure de la courbe de CTM (qui contient le CFM)
est déterminée par l’évolution du CFM et du CVM

III.2.3. Les coûts de production de longue période

La caractéristique de la longue période est que les équipements


peuvent être modifiés. Alors qu’en courte période, la distinction s’impose
entre facteurs variables et facteurs fixes, ce problème disparaît en
longue période où tous les facteurs peuvent être considérés comme
variables. On définira dans une première étape la fonction de coût de
long terme avant de préciser les rapports entre coût de long terme et le
coût de court terme.
Nous allons raisonner pour simplifier sur la seule courbe de coût
total moyen de longue période (CMLp). Quelle forme peut-elle
présenter ? Comment et pour quelle raison peuvent évoluer les coûts de
production en longue période.

128
Les phénomènes d’économies d’échelle tendent à faire baisser
le coût moyen de production lorsque se développe l’échelle ou capacité
de production. Ces économies d’échelle peuvent être de caractère
technique ou de caractère financier.
Les avantages techniques de la fabrication à grande échelle
peuvent être de nature très variables.
En sens inverse, on pourrait invoquer le problème des
inconvénients liés à la trop grande taille ; les « déséconomies
d’échelles » proviendraient d’une lourdeur administrative excessive de
problèmes de communication dans des unités de trop grande dimension.
Il existerait alors une taille optimale de l’entreprise φ au-delà de laquelle
le CMLP deviendrait croissant alors qu’il serait décroissant pour des
capacités de production inférieure à φ. En fait, on n’observe pas de
redressement de la courbe de coût moyen pour l’usine de très grande
taille ; toutes les études empiriques montrent que le coût moyen baisse
constamment, mais de moins en moins vite, quand la dimension de
l’établissement augmente. Si on n’observe pas de redressement de la
courbe de CMLP, c’est que nulle entreprise n’a intérêt à construire une
usine de dimension supérieure à l’optimum, il y a en effet toujours la
possibilité de juxtaposer des usines de la taille optimale.

Graphique 44. Taille optimale de l’entreprise

CMLP

φ
Dimension
ou capacité
129
A. LES RELATIONS ENTRE LES COURBES DE CMCP et CMLP
Alors qu’en longue période, tous les facteurs de production
peuvent être modifiés, quelques uns d’entre eux doivent rester fixes en
courte période. La courbe de CMLP (coût moyen de longue période)
indique la façon de produire au coût le plus faible lorsque tous les
facteurs de production sont variables. La courbe CMCP (coût moyen de
courte période) indique comment produire au coût le plus faible quand
un ou plusieurs facteurs sont fixes.
Dans le cas simple, où il n’y a que trois équipements possibles,
la courbe de coût moyen de longue période est la partie de chacune des
trois courbes de coût de courbe période tracée en traits pleins. Si l’on
suppose maintenant qu’il existe un très grand nombre de courbes de
courte période, la courbe en trait plein représente la courbe de coût
moyen à long terme car elle indique le coût moyen de production
possible à long terme pour chaque niveau possible du produit. Cette
courbe est fréquemment appelée la « courbe-enveloppe ».

Graphique 45. Coût moyen de courte et longue

CMC CMC

C1 CMC

C2

130
X2 X’ X2 X’
Quantité
du produit

CHAPITRE IV : LA THEORIE DU MARCHE

Le marché d’un bien peut être défini comme le lieu de


rencontre à un instant des désirs des consommateurs exprimés par leur
demande et de ceux des producteurs exprimés par leur offre. C’est de
cette confrontation qu’est cessée naître dans des conditions à définir, un
prix pur le bien considéré et un niveau des transactions.
La notion même de marché demande à être précisée, car le
terme est également utilisé dans le langage courant. Or s’il existe bien
des sortes de « marchée » il est claire que dans le langage de
l’économiste, le terme de « marché » n’a de signification que par
rapport à un « bien » donné qui peut être un produit ou un facteur de

131
production, c’est à dire qu’il y a plusieurs « marchés » au sens de
l’économiste sur « le marché » de la ménagère.
On peut du même coup différencier les marchés suivant
l’étendue de leur réseau géographique et opposer aussi un marché
mondial au marché national, régional ou local. Le marché a bien été
définit comme « lieu de rencontre » mais l’expression ne doit pas être
prise au pied de la lettre ; il n’est pas nécessaire que offreurs et
demandeurs se rencontrent physiquement ; ce sont leurs demandes et
leurs offres qui doivent se rencontrer et la matérialisation de celles-ci
peut se faire par ordres écrits, télex ou téléphone dans certains cas.
Les marchés peuvent être dispersés ou concentrés. On peut
encore distinguer suivant que l’accès au marché est libre ou réglementé.
Un critère particulièrement important est celui du nombre
respectif d’offreurs et de demandeurs. Le tableau ci-dessous représente
les différents types de marchés.

Selon le critère du nombre


Marché Acheteur(1) Vendeur(2)

Concurrence parfaite Très nombreux Très nombreux

Oligopole Très nombreux Peu nombreux

Monopole Très nombreux Un seul

Duopole Très nombreux Deux

Monopole bilatéral Un seul Un seul

Monopsone Un seul Très nombreux

132
Duopsone Deux Très nombreux

Oligopsone Peu nombreux Très nombreux

Monopole contrarié Peu nombreux Un seul

Monopsone contrarié Un seul Peu nombreux

Oligopole bilatéral Peu nombreux Peu nombreux

Mais qu’est-ce que « très nombreux » par rapport au « peu


nombreux » ? On dira, à titre provisoire qu’il y a « grand nombre »
lorsqu’aucun des agents économiques considérés, qu’il s’agisse d’offreurs
ou de demandeurs n’est susceptible d’exercer d’action significative sur le
marché. C’est l’hypothèse d’atomicité : chacun des agents est infiniment
petit par rapport au marché : il prend, il subit le prix déterminé par le
marché (on dit parfois qu’il s’agit d’un « preneur de prix »).
La nature du bien est sans importance, ce qui veut dire que
l’appareil d’analyse se veut très général, on aura donc un marché des
titres comme un marché de l’automobile, des tomates ou du logement. Il
y aura donc un marché par bien, autant de marchés que des biens, qu’il
s’agisse de produits ou de facteurs. D’où la question : combien de
marchés ? Combien de Biens ? Puisque le marché se définit par la
confrontation demandeurs-offreurs, l s’ensuit que le problème de
l’homogénéité du bien est crucial. Il ne peut y avoir confrontation que
sur le même objet, que s’il s’agit du même bien, d’un bien homogène. Or
un bien est défini par un ensemble de caractéristiques : caractéristiques
intrinsèques ou extrinsèques. Par définition (ou convention) tous les
biens échangés sur un même marché ont les mêmes caractéristiques ; si
une des caractéristiques change, il s’agit d’un autre bien et donc d’un
autre marché (il est d’ailleurs bien connu que dans les économies
contemporaines, la différenciation » des produits fait partie de la
politique des producteurs). Au sens strict, il y a autant de marchés
distincts qu’il y a des biens distincts.
La remise en cause de l’hypothèse d’homogénéité conduite au
concept très important de concurrence monopolitique. La différentiation
des produits est la règle, parce que les caractéristiques intrinsèques du
produit sont différentes (et que le producteur en joue…).
Il y a donc des aspects de monopole (au moins provisoire) sur
beaucoup de marchés réels et ce n’est que dans de cas limites que l’on

133
pourra retrouver des situations proches de celles de la concurrence pure
et parfaite.
Les deux grands types de marché sont le marché de
concurrence par faite et monopole et le marché de la concurrence
imparfaite.

IV.1. LA CONCURRENCE PURE ET PARFAITE

On précisera d’abord les hypothèses caractéristiques du


système de concurrence pure et parfaite. Ceci permettra de préciser les
modalités de déterminations du prix d’équilibre, et les conditions de
stabilité de ce dernier. C’est ce prix qui s’impose à l’entreprise
individuelle, à l’agent économique isolé qui a bien, en conséquence, un
comportement dit de « price-taker » en ce sens, et dans des conditions à
préciser, il y a « souveraineté du marché. L’agent économique isolé
détermine les quantités produites sans possibilités d’action sur les prix.

IV.1.1. Hypothèses

On distingue parfois les hypothèses relatives à la « perfection »


de celles relatives à la « pureté » de la concurrence.
A. Pureté de la concurrence
La concurrence sera dite pure lorsque sont vérifiées
simultanément les trois hypothèses suivantes :
- ATOMICITE : un très grand nombre d’agents économiques identiques
participent à l’offre et à la demande du bien ; chacun d’entre eux a une
taille, une dimension négligeable par rapport à la dimension du marché ;
- HOMOGENEITE DU PRODUIT : Toutes les entreprises, produisent un
même bien homogène, présentant des caractéristiques absolument
identiques ; les conditions d’accès sont les mêmes il n’y a pas de
publicité, pas de différentiation du produit (les sources des différentes
vendeuses ont identiques) ;
- LIBRE ENTREE dans la branche (ou l’industrie) ; il n’existe pas de
barrière juridique ou institutionnelle à l’entrée de nouveaux producteurs,
concurrents, dans la production du bien considéré.
B. PERFECTION DE LA CONCURRENCE

134
La condition sera dite parfaite lorsque seront réalisées
simultanément les deux conditions suivantes :
- parfaite transparence du marché : tous les agents économiques sont
parfaitement informés. Vendeurs et acheteurs ont naturellement toutes
les informations concernant la qualité et la nature du produit, mais
également le prix qui prévaut. Et de ce fait, il ne peut y avoir qu’un seul
prix sur un marché en situation de concurrence parfaite.
- parfaite mobilité des facteurs de production : cette condition suppose
que les facteurs de production (travail et capital) se dirigent toujours
vers les emplois où on en tire le meilleur parti. Les entreprises quittent
les marchés sur lesquels elles éprouvent des pertes pour se diriger vers
des activités sur lesquelles elles peuvent faire des profits. Les travailleurs
sont attirés par les entreprises leur versant des salaires supérieurs…
La concurrence ne pourra être qualifiée de pure et parfaite que
lorsque les cinq hypothèses précédentes sont simultanément satisfaites.
Lorsque l’une d’entre elles ne l’est pas, on parlera de concurrence impure
ou de concurrence imparfaite suivant le cas.

IV.1.2. La formation des prix


Le prix est une donnée pour l’entreprise
La caractéristique essentielle d’un marché de concurrence pure
et parfaite tient au mode de formation des prix. Chaque entreprise
particulière n’a aucun pouvoir de décision sur les prix du bien qu’elle
produit. En raison de la concurrence et de son propre poids très faible
dans l’ensemble du marché, elle est obligée de pratiquer le prix du
marché. Tout prix légèrement supérieur lui ferait perdre la totalité de sa
clientèle. Mais un prix légèrement inférieur n’est pas davantage possible.
En effet, l’information étant parfaite, toutes les autres
entreprises pourraient instantanément ajuster leur prix au même niveau
et le seul résultat consisterait en une diminution des profits.
LA LOI DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE
Le prix du bien échangé sur le marché n’est donc pas fixé par
les entreprises mais déterminé par l’équilibre entre l’offre et la demande.
La demande d’un bien par les producteurs est une fonction croissante du
prix.
Graphique 46. : Equilibre du marché

135
Prix

Offre

p*

Demande

0 φ* Quantité

En effet, l’entreprise cherche à maximiser le profit. Or, si le prix


de vente augmente pour un coût donné, chaque unité produite engendre
un profit plus élevé.
Il existe un prix d’équilibre : p* pour lequel l’offre est égale à la
demande. Ce prix est déterminé par la libre négociation entre les
offreurs et les demandeurs.
Le fonctionnement de la loi de l’offre et de la demande suppose
une parfaite flexibilité des prix, puisque ce sont les mouvements de prix
qui sont susceptibles de rétablir l’équilibre à la suite d’un changement
quelconque dans les conditions du marché.

IV.1.3. Le marché de concurrence en courte période

En courte période, le niveau de la production par période de


temps peut être augmenté ou abaissé en accroissant ou en diminuant
l’utilisation des facteurs de production ou en diminuant l’utilisation des
facteurs de production variables. La firme individuelle peut ajuster le
niveau de sa production dans des limites très larges, les seules limites
étant imposées par les facteurs fixes (en général, une usine et son
équipement). Comme chaque entreprise modifie le niveau de sa
production jusqu’à atteindre un niveau de profit maximum, le marché, ou
la branche, modifie également le niveau de sa production jusqu’à
atteindre un point d’équilibre à court terme.
136
IV.1.3.1. Maximisation du profit à courte terme analyse revenu
total-coût total
Nous supposons que chaque entreprise ajuste son niveau de
production de façon à obtenir le profit maximum de son activité. Puisque
le profit est égale à la différence entre le revenu total tiré des ventes et
le coût total d’exploitation, le profit est à son maximum pour le niveau de
la production qui maximise la différence entre le revenu et le coût (ou
qui minimise la différence entre le coût et le revenu).
Tableau IV.1. Revenu, coût et profit d’une firme en concurrence
parfaite

Niveau
de la Coût Fixe Coût
Prix du production et Revenu Total Variable Coût Total Profit
marché des ventes Total Total
5 FC 1 15 FC 2 FC
5 FC 2 15 FC 3,5 FC
5 FC 3 15 FC 4,5 FC
5 FC 4 15 FC 5,75 FC
5 FC 5 15 FC 7,25 FC
5 FC 6 15 FC 9,25 FC
5 FC 7 15 FC 12,5 FC
5 FC 8 15 FC 17,5 FC
5 FC 9 15 FC 25,5 FC
5 FC 10 15 FC 37,5 FC

Graphique 47. Maximisation du profit par l’analyse de la


différence entre Revenu total et Coût total.
Revenu et coût (en Fc)

Coût total

Revenu

50

40

30

20

10 137

7 8 Quantité
On voit clairement, par le tableau ou le graphique, que le profit
maximum est de 7,50 Fc obtenu avec une production égale à 7 ou 8
unités. L’indétermination apparente du niveau de production est
imputable aux données discrètes utilisées dans cet exemple. Si l’on avait
utilisé des données continues il aurait été évident que le niveau de profit
maximum est de huit unités par période de temps.
Cela vient de ce que la distance maximale séparant les deux
courbes est atteinte au point où les tangentes aux deux courbes ont la
même pente.
A partir des deux tangentes construites sur le graphique IV.1,
on voit facilement que les pentes sont les mêmes pour le seul niveau de
production égal à huit unités par période de temps. L’analyse en termes
de revenu total et de coût total est utile à certains points de vue.
Toutefois, elle ne débouche pas sur une interprétation analytique du
comportement économique des entrepreneurs. Pour y parvenir, il faut
adopter l’analyse marginaliste qui nous est familière.

IV.1.3.2. Maximisation du profit a court terme, l’analyse


marginaliste.

Tableau IV.2. Revenu marginal, coût marginal et profit.


Production Coût Profit
Prix et revenus Coût total
Profit unitaire
marginaux moyen
et Ventes marginal Total

1 5 Fc

2 5 Fc

3 5 Fc

4 5 Fc

5 5 Fc

138
5 Fc
6
5 Fc
7
5 Fc
8
5 Fc
9
5 Fc
10

Graphique 48. Maximisation du profit par l’analyse


marginaliste.
Prix et coût en (Fc)

Cm

CTM

6
E D=Rm
5

O 8 φQuantité

L’équilibre à court terme de la firme est atteint au point E où le


coût marginal est égal au revenu marginal. En d’autres termes, puisque
le revenu marginal est égal au prix pour un producteur en situation de
concurrence parfaite, l’équilibre de court terme est réalisé au niveau de
la production pour lequel le coût marginal est égal au prix.
Graphique 49. Equilibre de court terme au point où le coût
marginal est égal au prix.
Cm

CTM

B E E D=Rm
P

139
O qe q qu Quantité
IV.1.3.3. Preuve de l’équilibre de court terme
Pour prouver qu’une firme en concurrence parfaite atteint son
équilibre de profit maximum au niveau de production où le coût marginal
est égal au prix, l’exemple du graphique 49. a été transformé et
généralisé sur le graphique 50. Le Théorème découle immédiatement
des définitions du revenu marginal et du coût marginal.
Soit P = f(q) l’inverse de la fonction de demande.
qf(q) représente donc le revenu total. En outre, soit
C = A+g(q) la fonction de coût total. Le profit () est donc égal à  = qf
(q) – A – g(q). Le profit est à son maximum lorsque d /dq = 0 et
d²/dq² < 0. En prenant la dérivée première et en l’annulant, il vient :
d
dq = f(q) – g’(q) = 0

Avec P = f(q) qui est une constante donnée. Le coût marginal


est égal à g’(q). Le Revenu marginal et le prix sont tous deux donnés par
f(q). L’équation f(q) = g’(q) établit donc que le revenu marginal ou prix
doit être égal au coût marginal.
C’est la condition nécessaire de maximisation du profit. De l’équation
d/dq = f(q)–g’(q)=0 on tire la condition de second ordre :

d² /dq² = -g"(q) < 0


Ou bien, g"(q) > 0

La stabilité de l’équilibre exige donc, de par l’inégalité g"(q) >


0, une courbe de revenu marginal ayant une pente positive.
Le Revenu marginal est l’accroissement du revenu total
imputable à l’accroissement des ventes d’une unité alors que le coût
marginal est l’accroissement du coût total attribuable à l’accroissement
du produit d’une unité.
Il devrait donc être évident que le profit s’accroît lorsque le
revenu marginal est supérieur au coût marginal et qu’il diminue lorsque
le coût marginal est supérieur au revenu marginal. Le Profit doit par
140
conséquent atteindre son maximum lorsque le coût marginal est égal au
revenu marginal.
Soit le graphique 49 La proposition fondamentale est que au
prix du marché OP, la firme atteint son équilibre de profit maximum au
point E correspondant au produit de O q unités par période de temps. Si
le niveau de production était inférieur à o q, oqe par exemple, le revenu
marginal e B serait supérieur au coût marginal q eA. Augmenter le
produit et les ventes d’une unité entraînerait une augmentation du
revenu total supérieure à celle du coût total. Le profit s’accroîtrait donc
et continuerait de croître aussi longtemps que le revenu marginal est
supérieur au coût marginal.
A l’inverse, supposons que le niveau de production dépasse o q,
soit oqu par exemple. En ce point, le coût marginal quF dépasse le revenu
marginal quC. La hausse du coût total consécutive à l’accroissement du
niveau de production excède l’accroissement de recette et réduit le profit
(ou augmente la perte). Comme on le voit sur le graphique, le profit se
trouve réduit lorsqu’on accroît la production chaque fois que le coût
marginal est supérieur au revenu marginal.
Par conséquent, puisque le profit s’accroît lorsque le revenu
marginal excède le coût marginal et s’abaisse lorsque le revenu marginal
est inférieur au coût marginal, il doit être à son maximum lorsqu’ils sont
égaux. En outre, puisque, le prix est égal au revenu marginal pour une
firme en concurrence parfaite, le théorème suivant a été démontré : une
firme, dans une branche où la concurrence est parfaite, atteint son
équilibre de profit maximum à court terme en portant sa production au
niveau où le coût marginal est égal au prix fixe du bien, donné par le
marché.
IV.1.3.4. Profit ou perte
L’égalité du prix et du coût marginal garantit soit un profit
maximum, soit une perte minimum. C’est seulement en comparant le
prix et le coût moyen total correspondant au niveau de production
d’équilibre que l’on peut déterminer si l’on est en présence d’un profit ou
d’une perte. Si le prix est supérieur au coût unitaire, la firme bénéficiera
d’un profit à court terme. A l’inverse, si le coût unitaire est supérieur au
prix, la firme subira une perte.
Graphique 50. Profit ou perte en courte période.

Cm

141
CTM
Prix e
Supposons que l’équilibre de court terme du marché établisse
un prix unitaire de OP1. Les courbes de demande et le revenu marginal
pour l’entreprise sont donc donnés par la droite horizontale D1 = Rm1.
L’équilibre de court terme est atteint lorsque le produit est de
o♀1 unités par période de temps.
A ce niveau de production, le revenu total (le prix multiplié par
les quantités) est donné par la surface du rectangle 0♀1Cp1. De même, le
coût total (le coût unitaire multiplié par les quantités) est égal à la
surface 0♀1EF. Le Revenu total excède le coût total et le profit est
représenté par l’aire du rectangle CEFP1.
Supposons ; au contraire, que le prix d’équilibre de court terme
établi par le marché soit égal à 0P 2. Dans ce cas, le niveau optimum de
production serait de 0q2 unités par période de temps. Le Revenu total
est l’aire 0q2BP2 et le coût total celle de 0q 2AG. Comme le coût total
dépasse le revenu total, il se dégage une perte dont le montant est
représenté par l’aire de P2BAG.
Lorsque la demande est égale 0 D2 = Rm2, il n’y a aucun
moyen pour la firme d’obtenir un profit. Si le niveau de la production
était supérieur ou inférieur à 0q2 unités par période de temps, la perte
serait encore plus importante. On peut donc se demander pourquoi la
firme ne cesse pas son activité puisqu’elle subit une perte, quelque soit
le niveau de sa production.
IV.1.3.4. Courbe d’offre de court terme d’une firme en situation
de concurrence parfaite
142
Graphique 51. Cessation d’activité en courte période.
Cm CTM
Prix et coût

CVM

D1Rm1

B D2=Rm2

O q2 q q1
Quantité

Graphique 52. Obtention de la courbe d’offre à court terme d’un


producteur en situation de concurrence parfaite.
S
Cm

P3 P3 S2

P2 P2 S2

P1 P1 S1

O q1 q2 q3 Quantité O q1 q2 q3 Quantité

IV.1.4. L’EQUILIBRE DE LONG TERME DANS UN MARCHE DE


CONCURRENCE PARFAITE

143
Graphique 53. Adaptation à long terme de la taille d’un
établissement.

CMS2 CMS4
CmS1 CML

CMS1
Prix et coût

CPP CMS4
D=Rm
CMS2

CML

O q1 q2 q3 q4
Quantité

IV.2. LE MONOPOLE

Par définition, l’entreprise en situation de monopole fournit la


totalité de la production de la branche considérée plus précisément, le
monopole peut être caractérisé comme la situation dans laquelle un
producteur unique d’un bien homogène est en présence d’une infinité
d’acheteurs.
A dire vrai, le monopole pur n’existe pas, pas plus (pas moins)
que la concurrence parfaite. Car, pour qu’il y ait monopole « pur », au
sens défini précédemment, il faut que l’entreprise soit seule sur le
marché, qu’elle ne subisse pas de concurrence de la part de producteurs
nationaux, ou étrangers, et que le produit n’ait pas de proches
substituts.
Lorsqu’il y a plusieurs entreprises sur un marché (oligopole) on
verra que le groupe de producteurs peut être amené à s’entendre et agir
donc collectivement comme un monopoleur.
Certaines situations peuvent provoquer (donner naissance) au
monopole.
- L’aire géographique
- La mise en vente d’un nouveau produit (innovation) : Monopole
temporaire
- La réglementation du marché
144
- Le monopole de marque.

IV.2.1. DEMANDE A LA FIRME ET COURBE DE RECETTES

Le monopoleur est confronté directement à la demande du


marché obtenue par agrégation des demandes individuelles. C’est là la
différence essentielle avec la situation de concurrence où il faut
dissocier ? On l’a vu, la demande à la firme de la demande du marché ;
alors que celle-ci est (en général) fonction décroissante du prix, la
demande à la firme apparaît comme une droite parallèle à l’axe des
quantités (puisque l’entreprise peut écouler n’importe quelle quantité au
prix du marché).
Une pareille dissociation ne peut plus exister en cas de
monopole puisque la firme est par définition et par hypothèse seule à
être confrontée à l’ensemble des demandes individuelles. La demande à
la firme se confond avec la demande du marché ; elle apparaît donc, en
général, comme une fonction décroissante du prix. Alors que dans le cas
de la concurrence, la firme choisit uniquement la quantité à produire,
c’est un couple quantité-prix que le monopoleur détermine sur la courbe
de demande. La souveraineté du producteur apparaît en ce sens qu’il est
libre de choisir le prix qu’il souhaite, avec évidement des répercussions
sur le niveau de la demande et donc de sa recette, de son chiffre
d’affaire.
Graphique 54. Demande à la Firme.

P P

q1
q1

D(p)

Quantité Quantité

A. RECETTE TOTALE, RECETTE MOYENNE, RECETTE MARGINALE.


En situation de concurrence, la recette totale (R) de la firme
s’obtient en multipliant la quantité vendue (q) variable, par le prix (p)
fixe, soit R = p.q.
145
La recette moyenne ou recette par unité vendue est identique au prix
RM = R/q = pq/g =p.
La recette marginale (Rm), ou recette supplémentaire découlant de
la vente d’une unité supplémentaire est, dans l’hypothèse de
concurrence, égale au prix, et donc à la recette moyenne.

dR
dR d(pq)
d(pq)
Rm = = =
dq
dq = dq
dq P = RM

dq
dq

Dans le cas de Monopole, la recette marginale n’est plus


confondue avec la recette moyenne.
Supposons que la courbe de demande du Bien est linéaire.
Dans ce cas, la quantité demandée (q) du bien s’écrit A et B
étant des paramètres positifs : q = A – Bp d’où la recette moyenne RM =
p = A/B – q/B = a – bq (avec a = A/B et b = 1/B).
La courbe de demande représentée par une droite coupe l’axe
des ordonnées au point p = a (pour q = o) et l’axe des abscisses au
point q = a/b (correspondant à p = o).
La recette totale étant définie par R = pq, il vient, compte tenu
de l’expression précédente de p :
R = pq = (a-bq) q = aq – bq²
La recette marginale Rm qui est, rappelons-le, le supplément de
recette découlant de la vente d’une unité supplémentaire de produit se
définit mathématiquement comme la dérivée de la recette totale par
rapport à la production q soit :

dR = a-2bq ≠ RM = p = a-bq
Rm = dq
L’hypothèse de linéarité de la fonction de demande du bien fait
apparaître deux caractéristiques supplémentaires :
a/ La courbe de recette totale R est une parabole ; elle passe par un
maximum lorsque la dérivée première s’annule, soit pour la quantité
q = a/2b ; la recette totale est nulle, comme indiqué sur le
graphique ci-dessous, d’une part pour q = o et d’autre part pour q =
a/b, puisque R = q(a-bq).

146
b/ La courbe de recette marginale est une droite qui coupe l’axe des
ordonnées au point d’ordonnée a (Rm=a) pour (q=o) et l’axe des
abscisses en q=a/2b, correspondant au maximum de la recette
totale (il est en effet équivalent d’écrire que la recette totale est
maximum ou que la recette marginale s’annule).
Graphique 55. LE MONOPOLE : RECETTE TOTALE, RECETTE
MOYENNE, RECETTE MARGINALE.
P

R=pq=aq-bq2

Rm=a-2bg

O q
a/2b a/b
B. L’EQUILIBRE DU PRODUCTEUR.
Le producteur en situation de monopole est dit en équilibre
quand il n’a plus intérêt à modifier le prix et la quantité du bien produit.
Mais cette position d’équilibre dépend du critère retenu, du mode de
gestion privilégié par l’entreprise considérée. Dans bien des cas, on peut
penser que le producteur cherche à obtenir le profit le plus élevé
possible mais il existe des modes de gestion alternatives qu’il convient
également d’examiner ; enfin, le cas où le monopoleur peut
« discriminer » à l’intérieur de sa clientèle.
B.1. La Maximisation du profit.
Le profit total de l’entreprise est par définition la différence
entre le montant total des recettes (soit R) et le coût total de production
C ; R et C variant évidement avec le niveau de production, il s’agit donc
de rechercher le niveau de production qui permette d’obtenir le profit le
plus élevé possible, on a donc :
Π = R(q) – C(q)
Le profit total apparaissant comme fonction du niveau de
production est maximum quand la dérivée par rapport au niveau de
production s’annule, soit :

147

= 0 et donc dR dc
= Rm = dq = Cm
dq dq

Le profit sera donc maximum lorsque le supplément de recette


provenant de la vente d’une unité supplémentaire est égal au
supplément de coût occasionné par la production de cette unité
supplémentaire, c'est-à-dire au niveau de production tel qu’il ait égalité
entre la recette marginale et le coût marginal.

Graphique 56. Monopole et Maximisation du profit.

Cm
P P

CM

N N

Rm

O φ q

L’abscisse O du point de concours M de la courbe de coût


marginal et de la droite de recette marginale définit le niveau de
production d’équilibre du producteur : pousser la production au delà de
ce niveau de production  diminuerait le profit total de l’entreprise
(puisque au – delà de  le coût marginal est supérieur à la recette

148
marginale ; l’unité supplémentaire coûte plus qu’elle ne rapporte) ;
inversement, si la production est inférieure à , le producteur à intérêt à
accroître son activité puisque (à gauche de M) la recette marginale est
supérieure au coût marginal.
En ce sens, le niveau de production  est bien optimal ; c’est
celui qui permet d’avoir le profit le plus élevé possible. Cette production
 est produite à un coût unitaire moyen  N = ON’ et vendue à un prix
unitaire P = OP’ (la droite de recette moyenne à l’entreprise est en
effet confondue avec la courbe de demande du bien).
Chaque unité vendue rapporte, au producteur, un profit ou
bénéfice déterminé par la différence entre le prix (ou la recette
moyenne) et le coût moyen, soit N’P’= NPφP-φN=RM-CM ; le profit total
(produit du profit moyen NP par le nombre d’unités vendues N’N=Oφ)
est représenté sur le graphique par la surface hachurée du rectangle.
N’NPP’. Ce superprofit est durable et c’est là l’opposition la plus nette
avec la situation de concurrence où le superficie est éphémère.
B2. Quelques règles de gestion alternatives
Trois autres règles peuvent être envisagées :
- maximisation du chiffre d’affaires
- la gestion à l’équilibre
- la tarification au coût marginal
B.3. Le monopole discrimant
Il y a discrimination par le prix si le monopoleur vend le même
produit à des prix différents. L’intérêt de la discrimination apparaît dès
que l’on considère les conséquences sur la recette totale de
l’accroissement des ventes. On a montré précédemment que
l’accroissement des quantités vendues nécessitait une réduction de prix ;
réduction du prix de vente qui s’applique à la totalité des unités vendues,
aux q premières aussi bien qu’à la nouvelle unité.
Or, puisque les q unités étaient déjà vendus à un prix antérieur,
plus élevé, cette réduction de prix n’est nécessaire que pour vendre la
dernière unité. Le vendeur tirerait profit de la possibilité de vendre la
dernière unité au prix plus faible sans réduire de prix des q premières
unités ; autrement dit, la discrimination est avantageuse.

149
Pour que la discrimination soit possible, il faut que le produit
soit vendu sur les marchés séparés, sur des marchés qui ne
communiquent pas (ou très faiblement) entre eux.
- la séparation des marchés peut être d’ordre temporel
- la séparation des marchés peut être d’origine géographique
- la séparation des marchés peut être d’ordre sous-économique

IV.3. LA CONCURRENCE MONOPOLISTIQUE

Ce type de marché présente des éléments qui l’apparentent aux


deux formes de marché les plus opposées, la concurrence d’une part, le
monopole de l’autre ; d’où le nom de « concurrence monopolistique » ;
ce cadre d’analyse permet en outre un rapprochement intéressant la
réalité économique où concurrence et monopole sont inextricablement
mêlés chaque fois que l’on introduit, à coté des variables d’action
traditionnelles (prix et quantités) la concurrence par les produits, la
différenciation des produits et des marques qui est un des éléments
essentiels de l’activité économique contemporaine.
Définition : on dit qu’il y a marché de concurrence monopolistique
quand il y a à la fois différenciation des produits et grand nombre de
vendeurs.
A. La différenciation des produits
Chaque producteur dispose en conséquence d’une certaine
clientèle qui lui est relativement fidèle : compte tenu de la qualité (réelle
ou supposée) des produits, de raison de proximité ou de facilité de
desserte, l’acheteur préfère. A prix égal, les produits qui proviennent
d’une entreprise déterminée, de ce fait, la courbe de demande (à
l’entreprise n’est plus, comme dans le cas de concurrence parfaite,
infiniment élastique par rapport au prix ; la demande à l’entreprise est
fonction décroissante du prix ; c’est dire que, comme en cas de
monopole, les entreprises ne subissent plus le prix du marché et ont une
certaine latitude pour choisir le couple prix-quantité.
Cependant, il ne s’agit pas, au sens strict, d’une situation de
monopole car la courbe de demande à l’entreprise ne se confond pas
avec la courbe de demande à l’industrie ; chaque entreprise subit la
concurrence des substituts proches fabriqués par les autres entreprises.
B. La multiplicité des vendeurs

150
Une deuxième différence avec la situation du monopole et une
ressemblance avec la situation de concurrence, est constituée par le
nombre (et la petite taille) des producteurs. Les décisions de chacun
d’entre eux sont sans conséquence sur la situation individuelle des
concurrents, même si au bout du compte, les réactions de l’ensemble
des concurrents ne font pas sans conséquence, on va le voir sur la
situation et le profit de l’un d’entre eux. Mais il n’y pas d’interdépendance
directe entre les décisions de deux producteurs considérés isolément (il
faut souligner que c’est là ce qui distingue la concurrence monopolistique
de l’oligopole avec produits différenciés). Ces décisions prises par une
entreprise isolée n’ont pas d’influence sensible sur les autres
entreprises ; une entreprise isolée subit cependant les conséquences des
décisions des autres producteurs et de l’ensemble des acheteurs.

IV.4. LES STRATEGIES DE COMBAT OU D’ENTENTE : DUOPOLE


ET OLIGOPOLES

Dans le modèle de concurrence comme dans le cas du


monopole, le producteur bénéficie en quelque sorte de l’impunité ; celle-
ci est totale lorsque le producteur est le seul sur le marché (monopole
pur) et n’a donc aucune réaction à craindre de la part des concurrents ;
même dans le cas de concurrence pure et simple, le producteur est en
un sens à l’abri, assuré qu’il est capable d’écouler sa production au prix
courant ; naturellement, en longue période, le « jeu de la concurrence »
peut entraîner son élimination du marché ; mais la réaction des
concurrents passe par l’intermédiaire du marché qui joue le rôle d’écran ;
les relations bilatérales d’antagonisme ou de coopération sont absentes
de l’analyse. Même dans le cas de concurrence monopolistique, c’est le
déplacement de la demande qui manifeste l’entrée de nouvelles firmes
sur le marché considéré.
Il en va différemment dans le cas de marchés de petit nombre
qu’il s’agisse de « DUOPOLE » (deux producteurs) ou « l’oligopole »
(pluralité de producteur). Cette caractérisation par le nombre est bien
vague quand on abandonne l’hypothèse simple du duopole. Aussi pour
plus de précision, on dira qu’une branche (ou une industrie) est en
situation d’oligopole quand les actions d’un producteur déterminer ont
une influence significative sur ses concurrents.
La caractéristique fondamentale des structures de type
oligopolistique est l’interdépendance des actions de différents vendeurs ;

151
sur un marché de ce type, les prix du produit, la quantité écoulée, le
profit d’un producteur déterminé dépend des réactions des autres.

IV.4.1. Duopoles

Le duopole constitue un marché caractérisé par deux vendeurs


et une multiplicité d’acheteurs. Selon les types de comportements
retenus, on verra apparaître des types d’équilibre et de partage de
marché bien différents : si les deux concurrents veulent dominer, ce qui
est l’hypothèse faite par BOWLEY, il n’y a pas d’équilibre possible et on
est conduit à un affrontement à partir de ce comportement dit de double
maîtrise, par contre si l’un des concurrents accepte la positon de
dépendance, de satellite, on a une situation d’équilibre stable (c’est
l’hypothèse faite par STACKLBERG de duopole asymétrique) ; enfin ,
dans le cas où les deux duopolistes sont d’humeur pacifique, un
ajustement progressif conduit à un partage stable du marché ; c’est
cette hypothèse qui a été envisagée par COURNOT.

Tableau IV.1. Les configurations de duopole

Producteur B

Comportement de Comportement de
dépendance maîtrise

Comportement de Equilibre de COURNOT Equilibre de


dépendance (double dépendance) STACKELBREG
(duopole asymétrique)
Producteur A
Comportement de Equilibre de Pas d’équilibre possible
maîtrise STACKELBERG (duopole de BOWLEY)
(duopole asymétrique)

IV.4.2. L’Oligopole

L’oligopole est la situation d’un marché où le nombre des


producteurs est suffisamment limité pour que les décisions de l’un
d’entre eux aient une influence sur les décisions des autres. En d’autres
termes, un marché oligopolistique rassemble un petit nombre de
producteurs face à un grand nombre d’acheteurs.

152
Le volume de production arrêté par une entreprise a une
influence suffisamment significative sur la production totale de la
branche pour que les autres producteurs en tiennent compte dans leurs
propres décisions. Ainsi, au moment de définir le volume de production,
chaque firme doit envisager la réaction que sa décision entraînera chez
ses concurrents. En l’absence d’entente préalable entre eux, les
producteurs doivent faire des prévisions (des anticipations) sur les plans
par l’information exacte ou déformée, qu’ils donnent sur leurs propres
intentions.
On le voit, l’oligopole entraîne un comportement de type
stratégique, c’est-à-dire qui détermine des plans d’action contingents à la
réalisation de différentes hypothèses.
IV.4.2.1. Les principaux types de situations oligopolistiques
A. La coordination parfaite (entente ou cartel)

Dans ce cas limite toutes les entreprises acceptent d’agir en


commun ; le prix et la production de l’ensemble de l’industrie et de
chaque firme sont fixés par l’organisme commun au « cartel », centre de
décision unique. De ce fait, la branche fonctionne comme un monopole,
la maximisation du profit joint s’opérant de la même façon que dans le
cas d’un monopoleur disposant de plusieurs établissements.
Graphique 57. Entente

C
P

C C

R
q q q

153
Le coût marginal dans chaque établissement soit être égale à la recette
marginale de la branche, du cartel. Le profit est maximum au point où
Cm = Rm
B. La collusion
Alors que dans le cartel, l’autorité centrale fixe simultanément
le prix, le niveau de production de chacun et répartit ensuite le profit
global, les firmes oligopolistiques peuvent se contenter d’un accord (qui
reste en général tacite) portant uniquement sur les prix ; le profit
globalement réalisé par l’ensemble des protagonistes est évidemment
moins élevé qu’en cas de cartel, puisque les conditions de production ne
sont plus optimisées. Mais l’accord est beaucoup moins contraignant
pour chacun des participants qui restent maître de sa production et
conserve les profits qu’il a obtenus d’un partage du marché, de clauses
de non-agression.
C. La situation de prix directeurs
Il s’agit d’une variante de la collusion ; le prix de vente du
produit considéré dérive, non pas d’un accord mais de l’acceptation par
l’ensemble des producteurs du prix fixé par l’un d’entre eux.

D. La courbe de demande coudée


La rigidité du prix des biens produits dans les conditions
oligopolistiques a été attribuée par P. SWEEZY à l’incertitude quant aux
réactions des concurrents ; la demande à l’entreprise se donne une
image des réactions de ses concurrents que l’ont peut traduire et
représenter par une courbe de demande coudée ; en fiat la rigidité de
prix vient, ici, non d’une entente mais de l’insuffisance de la coordination
entre les producteurs.
Graphique 58. La courbe de demande coudée

S Cm
P0
Cm1

K
Rm

D’
L 154
Rm

q0 M T q
BIBLIOGRAPHIE

1. A.J Schawartz eds, A Reliospective on the classifical Cold


Standard, 1821 (Chicago: University of Chicago Press 1984.
2. Crutzen A, Cours d’économie Politique, Wesmael-charlier, Namur
1970.
3. Daniel K, Benjamin et Levis A. Kochin war, Prices and intersest
Rals, 1987, p. 504
4. Freedman M, Prix et Théorie économique, éd Economica, Paris
1983.
5. Gilbert Abraham Frois, Dynamique économique, 7e édition Dalloz,
1991, pp 25-30
6. Gregory M, Principes de l’économie 3e de Boeck, p76.
7. Joël JALLATAN, Consommation, Composable majeure de la
demande éd …….., p.21
8. Jurum Bernard : Economie Politique, 3e édition de Boeck
Université 2006, p.424.

155
9. KALALA KAMWANYA, Introduction à l’économie du Zaïre, éd.
Criged, Kinshasa 1993.
10. Khemakhen, Introduction au contrôle de gestion, éd Eve, 1971,
p.45.
11. Lecaillar, Economie Politique Générale, Cugas, Paris 1977.
12. Mac GAFFEY. J., The real economy of Zaire, the university of
Pensylvania, Press Philadelphia 1991.
13. MINIAS R.M. Solow: “Capital Labor Substitution and Economie
efficiency, Aout 1961.
14. SAMNELSON P, L’économie, éd Armand Colin, Paris 1990.

TABLE DES MATIERES

AVANT-PROPOS.................................................................................1
INTRODUCTION................................................................................1
PREMIERE PARTIE : HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE...............3
SECTION I : L’ECONOMIE DE L’ANTIQUITE ET DU MOYEN AGE............3
I.1. ECONOMIE DE L’ANTIQUITE.........................................................3
I.2. ECONOMIE DU MOYEN AGE..........................................................4
SECTION II. LA DOCTRINE MERCANTILISTE ET LA PHYSIOCRATIE......8
II.1. LA DOCTRINE MERCANTILISTE...................................................8
II.2. LA PHYSIOCRATIE...................................................................10
SECTION III. ADAM SMITH ET L’ECOLE CLASSIQUE...........................11
1. Le commerce, activité naturelle de l’homme................................12
2. La division du travail..................................................................12
3. La théorie de la valeur d’échange...............................................12
4. Le libre-échange international.....................................................13
5. Le rôle de l’Etat.........................................................................13

156
5.1. Les successeurs d’Adam Smith...................................................14
Section IV. LA PENSEE ECONOMIQUE SOCIALISTE............................17
IV.1. Les fondements de la doctrine scolastique..................................17
IV.2. En quoi consiste la doctrine socialiste ?......................................18
IV.3. Le Socialisme Utopique.............................................................18
IV.4. Le socialisme Associationiste.....................................................19
IV.4.1 Robert Owen et le mouvement coopératif................................19
IV.4.2 Pierre Joseph Proudhon (1809 – 1865)....................................20
IV.4.3 Louis Blanc (1811 – 1882).......................................................21
IV.5. KARL MARX ET LES SOCIALISTES.............................................21
IV.5.1. Le matérialisme dialectique et historique de Marx et Frédéric
Engels 21
IV .5.2. La crise de l’économie politique.............................................23
SECTION V. L’ECONOMIE POLITIQUE NEO-CLASSIQUE ET LE
LIBERALISME KEYNESIEN.................................................................25
V.1. Léon Walras (1834-1910) et l’école marginaliste..........................25
V.2. Wilfredo Pareto (1849-1923) et la nouvelle définition de l’opinion
économique.....................................................................................27
V.3. Joseph Schumpeter (1883-1950) et la théorie des innovations...28
V.4. Albert Aftalion, et la théorie du cycle économique ou des affaires. 29
V.4.1. La théorie de la sous consommation........................................30
V.4.2. La théorie de l’insuffisance de l’épargne...................................31
V.4.3. La Théorie d’accélération........................................................31
V.4.4. La politique économique de New Deal.....................................32
Section VI. John Maynard KEYNES et l’économie politique moderne.....33
VI.1 La théorie de l’emploi................................................................33
VI.2. La théorie de la « propension à consommer »............................34
VI.3 Keynes et le concept du multiplicateur........................................34
VI.4. La théorie Keynésienne et la vie économie................................36
Section VII. LA PENSEE ECONOMIQUE CONTEMPORAINE..................37
VII.1. John Kenneth Galbraith...........................................................38
VII.2. Milton Friedman......................................................................38
VII.3. Gunnar Myrdal, Samir Amin et Paul Baran à l’impérialisme et le
sous-développement........................................................................39
VII.4. Paul. A. Samuelson, M. Kalecki, A. Hansen et les modèles
mathématiques du cycle des affaires.................................................40
VII.5. W. Rostow et les étapes de la croissance économique...............44
CHAPITRE I : QUELQUES NOTIONS DE BASE DE L’ECONOMIE
POLITIQUE......................................................................................51
Section 1 : Les phénomènes économiques.........................................51
1.1. La nature des phénomènes économiques....................................51
157
1.2. Les catégories des phénomènes économiques.............................51
1.2.1...............Quant sont abordés par un agent économique ils revêtent
................................................................................................51
trois caractéristique :........................................................................51
1.2.2. Du point de vue de l’observateur..............................................52
1.3. La durée de phénomènes économiques.......................................53
Section 2 : les besoins économiques..................................................53
2.1. Définition :................................................................................53
2.2 Les lois de besoins.....................................................................54
Section 3 : Les biens économiques....................................................54
3.1. Définition..................................................................................54
3.2. Catégorie des biens économiques...............................................55
3.2.1. L’ampleur de la destination......................................................55
3.2.2. La durabilité...........................................................................55
3.2.3. La substituabilité.....................................................................56
3.2.4. La complémentarité................................................................56
Section 4 : Les secteurs économiques................................................56
4.1. Le secteur primaire....................................................................56
4.2. Le secteur secondaire................................................................56
4.3. Le secteur tertiaire.....................................................................56
Section 5 : LES CONCEPTS DE DEVELOPPEMENT ET DE SOUS-
DEVELOPPEMENT.............................................................................57
5.1. Le sous-développement.............................................................57
5.1.1. La croissance économique.......................................................57
5.1.2. Les cause du sous-développement...........................................57
5.2. Développement économique :....................................................58
5.2.1. Définition...............................................................................58
5.2.2. Extension de concept de développement..................................59
CHAP. II. THEORIE DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR...........60
Section 1 : La consommation............................................................60
1.1 Généralités.................................................................................60
1.2. Caractéristiques.........................................................................60
1.3. Evolution de la consommation....................................................61
1.3.1. Son intensification...................................................................61
1.3.2. Sa structure...........................................................................61
SECTION 2 : LES CAUSES DE VARIATIONS DE LA
CONSOMMATION.............................................................................62
2.1. En courte période......................................................................62
2.2. En longue période.....................................................................62
Section 3. THEORIE DE L’UTILITE....................................................62
3.1. Définitions : utilité totale et utilité marginale................................63

158
3.2. Evolution de l’utilité totale et de l’utilité marginale........................63
3.3. Approche du problème du choix a l’aide de l’utilite ordinale..........65
Section 6 : LE MARCHE ET LA FORMATION DES PRIX.........................66
6.0. L’offre et la demande................................................................66
6.1. La demande..............................................................................66
6.2. L’offre.......................................................................................67
6.3. Déplacement de l’offre et de la demande.....................................72
6.3.1. Déplacement de l’offre............................................................75
6.3.2. Déplacement de l’offre et la demande......................................78
Section 7. L’élasticité de l’offre et la demande....................................80
7.1 Elasticité prix de la demande......................................................80
7.2 Facteurs déterminant l’élasticité d’une demande..........................81
7.3 Différents cas d’élasticité............................................................85
7.4 Déterminant de l’élasticité de l’offre............................................87
CHAPITRE III : LA THEORIE DE LA PRODUCTION ET DES COUTS.......99
III.1. THEORIQUE DE LA PRODUCTION.............................................99
III.1.1. Analyse de la production a court terme : production avec un
facteur de production variable...........................................................99
III.1.1.1. Introduction.......................................................................99
III.1.1.2. Facteurs de production fixe et variable, le court et les longs
termes...........................................................................................100
III.1.1.1.3. Proportions fixes ou variables.........................................101
III.1.1.4. La fonction de production.................................................101
III.1.2. ANALYSE DE LA PRODUCTION A LONG TERME.....................107
III.1.2.1. La surface de production...................................................108
III.1.2.2. Substitution de facteurs....................................................112
III.1.2.3. Taux marginal de substitution technique............................113
III.1.2.4. Les Isocouts.....................................................................114
III.1.2.5. Combinaison optimale des ressources................................116
III.1.2.6. Le sentier d’expansion ou Isocline.....................................119
III.1.2.7. Fonctions de production homogène...................................121
III.2. La théorie des coûts...............................................................122
III.2.1. Les coûts de production en courte période............................123
III.2.3. Les coûts de production de longue période...........................128
CHAPITRE IV : LA THEORIE DU MARCHE.........................................131
IV.1. LA CONCURRENCE PURE ET PARFAITE....................................133
IV.1.1. Hypothèses.........................................................................133
IV.1.2. La formation des prix...........................................................134
IV.1.3. Le marché de concurrence en courte période.........................136
IV.1.4. L’EQUILIBRE DE LONG TERME DANS UN MARCHE DE
CONCURRENCE PARFAITE...............................................................143

159
IV.2. LE MONOPOLE.......................................................................143
IV.2.1. DEMANDE A LA FIRME ET COURBE DE RECETTES.................144
IV.3. LA CONCURRENCE MONOPOLISTIQUE.....................................149
IV.4. LES STRATEGIES DE COMBAT OU D’ENTENTE : DUOPOLE ET
OLIGOPOLES..................................................................................150
IV.4.1. Duopoles............................................................................151
IV.4.2. L’Oligopole..........................................................................152
BIBLIOGRAPHIE.............................................................................155
TABLE DES MATIÈRES....................................................................156

160
161

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