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Année Académique : 2021-2022

COURS D’ECONOMIE POLITIQUE :


DIOP BOCAR

CHAPITRE1:REFLEXIONS ECONOMIQUES
I/THEOLOGIE ET MORALE ECONOMIQUE.
1/LA PERIODE GRECO.ROMAINE
LES références sont PLATON et ARISTOTE:
_PLATON : Platon a tracé les droits d'une société idéale et vivante selon des principes de la
justice. Il a insisté sur la division du travail. La société platonicienne est composée de
plusieurs classes: les Chefs, les guerriers, Les agriculteurs, les commerçants et les esclaves;
Les CHEFS: ils sont au sommet et doivent posséder les vertus de courage, de tempérance, de
justice et de sagesse.
LES GUERRIERS: ils sont chargés de défendre la cite contre ses ennemis extérieures.
Les AGRICILTEURS ET LES COMMERCANTS: c'est eux qui exercent les activités économiques.
LES ESCLEVES: ils travaillent la terre pour les agriculteurs ou comme domestiques.
Chez PLATON, l'économie est une branche spécifique de la philosophie morale et politique.
L'activité commerciale doit être strictement contrôlée par l'Etat, afin d'éviter que naissent
les inégalités sociales avec les maux politiques qui en découlent inévitablement sur le plan
politique.
_ARISTOTE fréquente à ATHENE, l'académie de PLATON comme élève et comme enseignant;
Ses domaines d'intérêts sont la physique, la logique, la métaphysique et aussi l'organisation
politique et sociale de la cité. ARISTOTE s’opposa à l’égalitarisme et au communautarisme
de PLATON. Il défendu la propriété privé des biens et considérait que son abolition
conduirait à des conflits plus aigus que ceux qui existent dans une société fondée sur la
production collective. Pour ARISTOTE, l’économie contribue à la vie heureuse de la cité en
mettant à la disposition des citoyens les biens et les services nécessaires à la satisfaction de
leurs besoins matérielles .ARISTOTE développe ses idées économiques sous le terme de
''Chrématistique'' Ce mot désigne l'art de l'acquisition et de la répartition des richesses
produites par les hommes. Il distingue 2formes de chrématistique: la chrématistique
naturelle et celle mercantile.

La chrématistique naturelle : vise à satisfaire les bien nécessaires à la vie humaine et en


particulier à celle de la famille. Cette chrématistique-là est selon ARISTOTE, légitime.
La chrématistique mercantile : elle a pour but l'accumulation des richesses considérées
comme une fin en soi. ARISTOTE se montra très critique à l'égard de cette forme de
chrématistique. Il condamna l'usure qu'il considérait comme immorale et qui consistait à
faire de l'argent avec de l'argent.
2/ LE MOYEN-AGE EUROPEEN

La réflexion économique est à caractère théologique. L’auteur le plus connu est SAINT
THOMAS D’AQUIN, né THOMAS AQUINAS 1225-1274. IL s’inspire d’ARISTOTE pour
recommander la moralisation de l’activité économique. Il recommande le respect du juste
prix dans les transactions : «user de fraude pour vendre une chose au-dessus de son juste
prix est certainement un péché ». Il insiste sur le respect des normes de quantité et de
qualité et reprend la condamnation de prêt à intérêt :
-Lorsque le défaut de la marchandise porte sur la quantité il parait léger d’avantage à la
justice ; il y a encore défaut sur la marchandise s’il n’a pas la qualité requise.
-recevoir un intérêt pour de l’argent prêté est injuste car c’est faire payer ce qui n’existe
pas ; l’on pencherait vers la justice si prêtant du blé ou du vin on exigeait 2prestations ; l’une
à titre de restitution équivalait à la valeur lui-même ; l’autre pour prix de son usage.

II-renaissance et mercantilisme

1- le système féodal
IL est caractérisé par :
-un pouvoir qui est partagé entre les seigneurs féodaux et les rois ;
-l’économie repose sur l’agriculture et l’artisanat. Les producteurs travaillent avec leurs
propres moyens de production ;
-le faible surplus économique dégagé dans l’agriculture, au lieu d’être réinvesti, est utilisé à
la consommation et au gaspillage ;
-l’activité commerciale est faible et la monnaie, peu utilisée.
Cependant, vers la fin du 16ème siècle, des transformations commencent à s’opérer dans les
sociétés féodales : séparation graduelle de l’artisanat et de l’agriculture ; grâce à cette
autonomie, les anciens ateliers artisanaux se transforment en manufactures et utilisant le
travail salarié ; le surplus économique qui s’y forme est réinvesti à des fins productives.
L’économie marchande se développe. C’est la période du capitalisme commercial et
financier.
2-le capitalisme commercial et financier
Le mouvement de la renaissance, dans la réflexion économique se manifeste sous la forme
de mercantilisme. On distingue 3types de mercantilismes : le mercantilisme primitif, le
mercantilisme industrielle et celui commercial et financier.
Le mercantilisme est une philosophie économique qui considère que la richesse d’un pays
dépend de son stock d’or et d’argent.

-Mercantilisme primitif : il fut pratiqué en Espagne et au Portugal. Pour obtenir de l’or et


de l’argent, il faut aller les puiser dans les pays colonisés.

-mercantilisme industrielle ou colbertisme : il fut pratiqué en France et porta le nom


de JEAN BAPTISTE COLBERT, Ministre des finances sous le roi LOUIS XIV. Pour ce type de
mercantilisme, l’Etat doit créer des industries lourdes qui vont produire des biens de luxe.

-mercantilisme commerciale et financier : il fut pratiqué en ANGLETERRE, en


HOLLANDE et en Allemagne. Ce type de mercantilisme prône la création de grandes
compagnies commerciales qui vont échanger avec le monde, et l’étude des finances de
l’Etat. IL est dominé par les commerçants.
III- la TRANSITION VERS LA SCIENCE ECONOMIQUE :
1. LES AUTEURS :
Un certains, généralement britanniques s’intercalent :
-WILLIAM PETTY : 1623-1687 a écrit deux ouvrages : « traité des taxes et
contributions »,1662 et« Arithmétique politique » 1676.
- RICHARD CANTILLON : 1680-1734, a écrit « Essai sur la nature du commerce en
général »1755.
-DAVID HUME : 1711-1776, a écrit « Discours politique »1752.
- GEREMY BENTHAM, 1748-1832, a écrit « Défense de l’usure »1787 et « Principes de
morale et de législation » 1789.
2/ L’opinion de KARL MAX
KARL MAX situe la naissance de l’économie politique en ANGLETERRE avec WILLIAM PETTY.
Selon JOSEPH CHAMPETER, l’intérêt de Max pour Petty se trouve dans le fait que celui-ci à
ses yeux, annonce la théorie de LA VALEUR TRAVAIL ; raison pour laquelle Max a décrété que
Petty est le « père de l’économie politique ». Pourtant, rien dans les deux ouvrages de Petty
ne montre une supériorité quelconque sur les essais économiques de ses contemporains.
CANTILLON et HUME ont développé des thèmes comme la théorie quantitative de la
monnaie.
- BETHAM est un précurseur de poids de l’économie politique néoclassique avec sa
théorie de l’UTILITARISME
CHAPITRE II : L’ECONOMIE POLITIQUE CLASSIQUE
I. QU’EST-CE QU’UN CLASSIQUE ?
Le terme économie politique classique nous viens de KARL MARX qui désigne ainsi les
économistes qui l’ont précèdes. Pour MARX, classique est synonyme de scientifique du point
de vue de sa propre problématique, c’est-à-dire étude des rapports socioéconomique et non
des rapports technicoéconomiques. A la différence de MARX, pour JOHN MAYNARD KEYNES,
les classiques sont pour tous les économistes qui ont adopté ‘’la loi des débouchés ‘’ de JEAN
BAPTISTE SAY.
La manière conventionnelle de présenter les classiques, et acceptée par la quasi-totalité des
économistes contemporains est ainsi reposée et justifiée par DANIEL BILLEY : ‘’un classique
est quelqu’un auquel on est obligé de se référer lorsqu’on aborde une matière ; quelqu’un
par référence à qui, dans un certain domaine il est impensable d’y penser. Un classique est
quelqu’un qui s’impose’’
II. LES AUTEURS CLASSIQUES
1. ADAM SMITH : 1723/1790
IL est Ecossé et est le premier économiste académique, c’est à dire un prof d’université mais
en philosophie. Sa première publication ‘’Théories des sentiments moraux ‘’ne traite que
de la philosophie. Son principale ouvrage qui lui a valu d’être rangé dans la catégorie des
grands de la philosophie de l’histoire est ‘’Recherche sur la nature et la cause de la richesse
des nations’’ 1776. L’ouvrage abonde les questions de l’opulence chez différentes nations et
les systèmes d’économie politique. ADAM SMITH avait plusieurs disciples notamment DAVID
RICARDO, THOMAS ROBERT MALTHUS et JEAN BAPTISTE SAY.
2. DAVID RICARDO : 1772 /1823
Son principal ouvrage est ’’Principe d’économie politique et de l’impôt’’ 1817. L’ouvrage
traite des questions de la valeur, la répartition, des prix et du commerce extérieur.
3. THOMAS ROBERT MALTHUS : 1766/1834
Le premier ouvrage de MALTHUS, et par lequel il est connu est ‘’Essai sur le principe de
population » tel qu’il affecte l’amélioration de la société, avec des remarques sur les
spéculations de GOODWIN, CONDORCET et autres auteurs 1798. C’est par ce texte qu’on
l’étudie en démographie.
4. JEAN BAPTISTE SAY : 1767-1832
JEAN B.SAY publie deux ouvrages : ‘’Traité d’économie politique’’ en 1803 Et ‘’Cours
d’économie politique’’ 1828. IL a été le premier professeur d’économie en France, au
collège de France, en même temps il était opérateur économique. Dans la lettre qu’il
adresse à MALTHUS en 1821, SAY dit ‘’je vénère ADAM SMITH, il est mon maitre, au
commencement de ma carrière à l’économie du politique, apprenant au marché, tiré d’une
main par les docteurs de la balance commerciale, les mercantiliste et de l’autre les docteurs
du produit nette, les physiocrates, il m’a montré le bon chemin. En m’appuyant sur sa
richesse de son génie, j’appris à marcher seul .A présent, je n’appartiens plus à une école…JE
SUIS SEULEMENT SOUS la sous gestion des décrets de la raison éternelle’’.
J.B.SAY défend la théorie selon laquelle, l’offre crée sa propre demande, théorie appelée ‘’loi
des débouchés’’
III. L’OBJET DE L’ECONOMIE POLITIQUE
L’objet de l’économie politique classique est le progrès économique mais en toile de fond de
leurs réflexions, se trouve le problème du bonheur avec l’utilitarisme.
1. LA QUETE DU BONHEUR, L’UTILITARISME
L’intérêt ou le bonheur se retrouve dans la philosophie utilitariste. L’utilitarisme est le
principe philosophique éthique selon lequel la justesse ou la fausseté d’une action peut être
jugée uniquement par le côté positif ou négatif de ses conséquences. Le positif est ‘’le
maximum de bonheur pour le plus grand nombre’’ Cette expression est attribuée
généralement à GEREMY BENTHAM /1789 qui déclare l’avoir trouvé chez JOHN PRIESTLY,
1768 pour qui, ‘’le bien et le bonheur de la majorité des membres d’un Etat est le meilleur
critère par lequel, toute chose relative à cet Etat doit finalement être déterminée’’.
2. LA QUETE DE PROGRES ECONOMIQUES
ADAM SMITH pose la même problématique que les penseurs qui l’ont précédé, les
mercantilistes et les physiocrates, qu’il appelle les philosophes français. IL conçoit que
‘’l’économie politique considérée comme une branche de la science de l’Etat ou de l’homme
politique se propose deux objets différentes : en premier lieu où plus exactement qui lui
permettent de se le procurer, et en second lieu, fournir à l’Etat ou à la communauté, un
revenu suffisant pour les services publics. Elle permet d’enrichir à la fois le souverain et le
pauvre’’
IV.la production
Pour Adam Smith, le principal déterminant du progrès est l'accroissement de la productivité
du travail. Ce qui l'amène à étudier les facteurs à l'origine de l'amélioration de la productivité
: la division du travail, l'étendue du marché, l'accumulation des capitales, un environnement
de libéralisme, etc. Pour Smith, le travail à la source du progrès économique est le travail
productif, c'est à dire employé à la production de biens matériels dont dans les secteurs
primaire et secondaire.
_pour Ricardo, le travail productif est le travail créateur des valeurs : il comprend le travail
de fabrication du produit, mais aussi en amont le travail de conception des ingénieurs, et en
aval le travail de la mise en la disponibilité. C’est à dire le transport du produit au marché et
le travail de vente. Ricardo considère ainsi comme productif toutes les personnes qui
interviennent en amont et en aval de la production.
- pour Thomas Robert Malthus, le travail improductif peut être remplacé par un service
productif. Il met en exergue le rôle de la demande comme catalyseur de l'activité
économique; une demande qui pour l'essentiel elle le fait de ceux que Smith considère
comme improductif. Toutefois, Malthus est conscient qu'une économie ne doit pas
comporter d'une pléthore de non productifs. C'est ainsi qu'il pose le problème de la
proportion optimale entre travailleurs productifs et non productifs, ce qu'il appelle la
doctrine des proportions.
- Les physiocrates situent la richesse exclusivement dans l'agriculture. Pour eux, seul le
travail agricole est productif.
Jean B. Say récuse toutes conceptions mettant en avant le travail pour déboucher sur une
distinction entre travail productif et travail improductif. Il estime que ce que Smith appelle
''travail'' est une expression insuffisante, et propose le terme ''services productifs '' qui sont
fournis par tous ce qui participe à l'activité de production: commerçants, industriel,
ouvriers...Selon lui, le travail de l'ouvrier est un produit immatériel, il fournit un service
immatériel à une activité productive. Dans l'esprit de Say, l'idée de'' travail productif ''
proposée par Smith est synonyme de'' création ''.Hors pour lui, l'être humain est incapable
de créer ; il peut tout au plus, s'il est ouvrier, transformer de la matière qu'il n'a pas créée.
V. Valeur prix et monnaie
1. Valeur
Deux conceptions de la valeur vont s'affronter dans la théorie économique : valeur utilité et
valeur travaillée
- Jean Baptiste Say, dans sa lettre adressée à Malthus dis que:" la valeur des choses, la seule
quantité qui en fait de la richesse,..... dans l'aptitude qu'elles ont à satisfaire nos besoins"
- Adam Smith conçoit les mots "valeur" à 2 sens différents : elle exprime parfois l'utilité d'un
objet particulier et parfois le pouvoir d'acheter des biens...L'un peut être appelé, valeur
d'usage, l'autre valeur d'échange. Il poursuit en montrant que les choses qui ont le plus de
valeur d'usage, ont généralement peu ou pas de valeur d'échange ; alors que les choses qui
n'ont pas de valeur d'usage, on une grande valeur d'échange. C'est la valeur d'échange qui
détermine la valeur des choses : la valeur de toute marchandise pour la personne qui l'a
possède et qui n'a pas l'intention de l'utiliser ou de la consommer, mais de l'échanger contre
d'autres marchandises est égale à la quantité de travail qu'elle lui permet d'acheter. Le
travail est donc la mesure réelle de la valeur de toutes les marchandises.
- Pour John Stuart Mill, c'est le coût de production qui définit la valeur réelle des
marchandises :" des choses dont le coût de production est le même doivent être de la même
valeur. La valeur naturelle est synonyme du coût de production constitué par plusieurs
éléments.
2. Prix
Pour Adam Smith, le prix actuel auquel une marchandise est généralement vendue est
appelé " prix de marché". Il peut être au-dessus, au-dessous, ou exactement le même que
son prix naturel. Il est régulé par la quantité offerte et la quantité demandée. Le prix naturel
est le prix central autour duquel les prix des marchandises gravitent continuellement. Le prix
naturel correspond à la valeur de la marchandise, et le prix du marché, le résultat de l'offre
et de la demande, en est l'expression plus ou moins exacte.
3. La monnaie
- les physiocrates n'accordent pas une grande importance à la monnaie. Pour François
Quesnay, c'est le vulgaire qui regarde la masse d'argent monnayée comme la vraie richesse
des États, parce que " avec l'argent on peut acheter". Il considère que l'argent n'est pas la
richesse dont les hommes ont besoin pour leur jouissance. Ce sont les biens nécessaires à la
vie et à la reproduction annuelle de ces biens qu'il faut obtenir.
- pour Jean Baptiste Say, la monnaie n'est rien d'autre qu'un agent de circulation, mais une
fois l'échange accompli, la monnaie n'a plus rien à voir avec cet échange, elle va être
employée pour d'autres échanges. Jean Baptiste Say parle de" monnaie voile" dont la
conception est partagée par Ricardo.
- David Ricardo a la même conception de la monnaie que J. B. Say. Mais dans l'analyse du
niveau général des prix dans l'étude du commerce extérieur, il se montre partisan de la
théorie quantitative de la monnaie : le prix de toutes les marchandises ne peut pas
augmenter en même temps sans une augmentation de la quantité de monnaie.
Vl. Le commerce extérieur
1. Avantages du commerce extérieur
- David Hume est le premier à établir que le commerce extérieur est mutuellement
avantageux pour tous les partenaires, prenant en cela le contre-pied des mercantilistes. Le
commerce extérieur ne s'agit pas d'un jeu à sort nul où ce que l'un gagne est ce que l'autre
perd ; c'est un jeu à somme positive dans lequel chacun gagne.
Les physiocrates accordent peu d'intérêt au commerce extérieur. Ils en reconnaissent
l'existence, mais à la différence des mercantilistes, Ils ne le conçoivent pas comme un jeu à
somme nul.
Adam Smith fait une analyse du commerce extérieur dans son ouvrage de 1776 et marque
une rupture nette par rapport aux mercantilistes. Il considère que l'intérêt du commerce
extérieur se trouve moins dans la recherche de métaux précieux que dans le palliatif qu'il
constitue pour l'étroitesse du marché intérieur.
- C'est David Ricardo qui développe véritablement la conception du commerce extérieur
comme jeu à somme positive : une opération dans laquelle tous les partenaires sont
gagnants.
- John Stuart Mill conçoit que le seul avantage direct du commerce extérieur réside dans les
importations. C'est l'optimum du monde qu'il a en vue: le revenu de l'ensemble du monde
pourrait être plus grand, ou le travail moindre de ce qu'il est, si toute chose était produite là
où se trouve sa plus grande facilité de production.
2. La base du commerce extérieur : la spécialisation
- pour Adam Smith, chaque pays doit se spécialiser dans la production de biens où il a un
avantage absolu.
Exemple : deux pays produisent des ordinateurs, le pays A fait 10h de travail pour produire
un ordinateur, le pays B fait 5h pour produire un ordinateur.
- pour David Ricardo, chaque pays doit se spécialiser dans la production de biens où il a un
avantage relatif (avantage comparatif). Pour cela, il faut calculer le coût d'opportunité de
chaque bien.
- Jean Baptiste Say, dans sa lettre adressée à Malthus, dis " chaque nation s'emploiera dans
les productions où elle a le plus de succès, c'est à dire, ce qu'elle produit à moindre frais, il
en résulte des échanges avantageux mutuels.
3. Libre échange ou protectionnisme ?
La politique de commerce extérieur préconisée par les économistes classiques ne peut être
que le libre-échange. Mais John Stuart Mill admet le protectionnisme temporaire pour les
pays jeunes qui cherchent à industrialiser. Selon lui, la supériorité industrielle d'un pays sur
un autre ne procède d'aucun avantage naturel ; il se trouve tout simplement que certains
pays sont partis avant d'autres dans la course industrielle.
Vll. L’État et les finances publiques
1. Libéralisme et/ou interventionnisme
François Quesnay (chef de file des physiocrates), dans son " Tableau économique"(1758),
conçoit que« le commerce et l'agriculture ne doivent avoir d'autres gouvernement que
l'ordre naturel...le vendeur et l'acheteur règlent leurs intérêts par eux-mêmes, ils sont les
seuls juges compétents. Ces intérêts se trouvent conformes à l'intérêt public. Toute entrée
d'officier revêtu d'autorité, y est étrangère est dangereuse ».
- Jean Baptiste Say développe aussi la thèse de l'Etat gendarme: " mais de tous les moyens
qu'ont les gouvernements de favoriser la production, le plus puissant c'est pourvoir la sûreté
des personnes et propriétés du pouvoir surtout quand ils les garantissent même des attentes
du pouvoir arbitre. Cette seule protection est plus favorable à la postérité générale que
toutes les entraves inventées jusqu'à ce jour ne lui ont été contraignants.
- Adam Smith estime que le cadre approprié pour tout progrès économique est le
libéralisme. Parce que l'individu est le meilleur juge et promoteur de son intérêt personnel.
Le progrès économique procède de la convergence des activités économiques individuelles
mut chacune par l'intérêt personnel. Toutefois, si l'État doit s'abstenir de toute intervention
économique, il est tenu de prendre en charge certains secteurs d'intervention.
Smith identifie ces secteurs d'intervention de l'Etat: défense nationale et administration de
la justice ; ce qu'on appelle dans la terminologie moderne " biens publics purs" qui doivent
être financés sur le budget national.
2. L'impôt : en quête de neutralité
L'impôt sur les biens de consommation introduit des phénomènes d'irrationalités en créant
des obstacles à la fluidité du commerce. C'est dans l'irrationalité du système fiscal que se
situe la baisse de la consommation dont le frein aux progrès économiques.
Pour Quesnay la relance de l'activité économique impose donc l'abolition des impôts
existants.
Adam Smith estime que le budget de l'Etat doit être financé par l'impôt dont le paiement
incombe à chacun des trois types de revenus que sont: la rente, le profit et le salaire. Smith
considère que l'impôt doit être payé en proportion des possibilités de chacun.
Chapitre III: l'économie politique néoclassique et keynésienne
I. L'économie politique néoclassique
1. Le contexte socio-économique
C'est à la faveur d'un certain nombre de circonstances qu'une nouvelle économie politique
fait son émergence :
- consolidation du capitalisme dans la seconde moitié du XIXe siècle dans toute l'Europe, la
classe ouvrière se dresse devant la bourgeoisie industrielle
- développement de l'industrie accompagné du développement du travail ouvrier
- le nouveau courant économique (marginalisme) est généralement situé autour de 1870. Le
marginalisme n'est en fait que la première expression du courant de pensée, l'économie
politique néoclassique, qui se positionnera par rapport au courant marxiste.
- le terme (néoclassique) a été semble-t-il forgé en 1900 par le Norvégien Torsten Berline
1929. Le terme néoclassique doit ainsi entendu : référence à la pensée classique, mais en
l'expulsant de ces éléments récupérés par Marx, particulièrement la théorie de la valeur
travaillée, base d'une approche socio-économique de l'activité économique. Il faut une
nouvelle théorie de la valeur qui permet une approche exclusivement technico économique
de l'activité économique, c'est la théorie de la valeur d'utilité.
2. Les auteurs néoclassiques
2.1. Les marginalistes
- En France on a Léon Walras (1834-1910).
- En Grande-Bretagne on a William Stanley Jevons (1835-1882)
- En Autriche Karl Menger (1840-1921)
2.2. Les premières filiations et l'école au 20e siècle
- l'école de Cambridge : Alfred Marshall (1842-1924), Arthur Cecil Pigou (1877-1959), John
Maynard Keynes (1883-1946)
- l'école de Lausanne : Léon Walras, Vilfredo Pareto
- l'école de Stockholm : Gustav Cassel (1866-1945), Eli Heckscher (18579-1952)
3. Cadre méthodologique et conceptuel
3.1 La méthode : positivisme et mathématique
L'économie politique néoclassique du point de vue de la méthode s'appuie sur le positivisme
et l'approche mathématique.
- pour August compte (1798-1857), dont le nom est attaché au "positivisme", seule la
connaissance des faits est féconde et le domaine des "choses en soi" est inaccessible.
- Karl Menger reconnait explicitement que c'est sur la méthode positiviste que s'appuie
toute économie politique néoclassique. En outre il est clair que le rapport technico
économiques adopté par les néoclassiques est un appel à la formulation mathématique.
C'est ainsi que Stanley Jevons estime que l'économie est une science mathématique. Jevons
dit" il me semble que notre science doit être mathématique, simplement parce que elle
traite des quantités. »
3.2 Science économique, analyse économique
Les économistes du courant néoclassique, pour marquer leur particularité vont
progressivement abandonner le terme «économie politique », pour lui substituer le terme
«analyse économique »
3.3 Définition de la science économique

Lionel Robbins (1898-1984) donne la définition suivante :" la science économique est la
science qui étudie le comportement humain comme une relation entre des fins et des
moyens rares à usages alternatifs " (1932).
- Raymond Barre (1924-2007) définit que" la science économique est la science de
l'administration des ressources rares, elle analyse et explique les modalités selon lesquelles
un individu ou une société affecte des moyens limités à la satisfaction de besoins nombreux
et illimités "(1962).

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