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POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

INTRODUCTION GENERALE

 INTEGRATION ECONOMIQUE
ET MONETAIRE

Prof. LAMBERT N’GALADJO BAMBA


UFHB/UFR-SEG & CIRES

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POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

Les accords commerciaux


préférentiels
comme outils de développement
et d’intégration à l’économie
mondiale
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‘Initiatives’ commerciales

GATT OMC Doha Cancun


SPG TSA
AGOA
ACP AC APE
UA
UEMOA CEDEAO
relations bilatérales
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Liste d’acronymes
GATT: Accord général sur les tarifs douaniers et le
commerce
OMC: Organisation mondiale du commerce
SPG: Système de préférences généralisé
TSA: « Tous sauf les Armes » (initiative de l’UE)
AGOA: African Growth and Opportunity Act
(initiative EU)
ACP: Afrique, Caraïbes et Pacifique
AC: Accord de Cotonou (partenariat ACP-UE)
APE: Accord de partenariat économique
UA: Union africaine
UEMOA: Union économique et monétaire ouest
africaine
CEDEAO: Communauté économique des états
d’Afrique de l’Ouest
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Comment concilier une


protection minimale et
l’ouverture au reste du monde ?
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Que faire ?

 Alors que les protections tarifaires se


réduisent de plus en plus,
 Que les actions « indirectes »
deviennent la norme:
 Définition de normes sanitaires, phyto-
sanitaires,
 Protection du consommateur
 Qualité minimale à satisfaire, …
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Que faire ?

 Quand la concurrence des produits


européens risque de s’accentuer ?
 Quand les déséquilibres
s’accroissent dans le monde ?
 Quand la puissance dominante
rappelle son existence « ego nominor
leo … »
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Que faire aussi ?

quand le respect de la propriété


intellectuelle
oblige à rémunérer l’inventeur,
même s’il a copié un savoir
traditionnel,
Même si cela permet de stimuler
l’innovation et le bien être , …
Et assure la diffusion (future ?)
de la croissance
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Alors ?

 Alors l’économiste est fatigué,


 Il pense que les participants
peuvent mieux définir leurs
priorités et les actions à
entreprendre que le soit disant
expert extérieur,
 Cependant, il suggère que l’on
aille au-delà des considérations
économiques …
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pour prendre en compte :

 Le rôle et l’importance des


INSTITUTIONS
 DE LA GOUVERNANCE
 DE LA SECURITE PUBLIQUE ET
PRIVEE
 Qui permettent seules aux
hommes d’agir en moindre
incertitude
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Enfin, rappelons nous que:

 Le développement est une action


collective
 Les politiques commerciales,
 Les politiques régionales,
 Les Accords de Partenariat,
 Ne sont que des instruments au
service du développement et de
l’homme
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Les étapes de l’intégration économique

Caractéristique Liberté Libre Centralisation


des Tarif circulation Harmonisation des politiques
échanges
Extérieur des des politiques économiques
entre les
Commun facteurs de économiques &
Types Etats
production
membres Monétaires

Zone de
Libre Oui Non Non Non Non
Echange
Union
Oui Oui Non Non Non
Douanière
Marché
Oui Oui Oui Oui Non
Commun
Union
Économiqu
e& Oui Oui Oui Oui Oui
Monétaire
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PREMIERE PARTIE

LE REGIONALISME:
Les effets des accords de
commerce régionaux

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PLAN
Historique et effets « traditionnels » des
Accords de Commerce Régionaux (ACR)

 Historique (types d ’accords)


 La hiérarchie des ACR
 ACR  Création (et Destruction !) de
Commerce
 Problèmes de mise en oeuvre

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PLAN (fin)
ASPECTS « NON-TRADITIONNELS » DES ACR

Qu’ apportent les ACR qui ne puisse être obtenu


par les accords multilatéraux?

 Accès aux marchés des partenaires en cas de


guerres commerciales
 Agence de restreinte externe
 confiance et donc IDE
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Les alternatives
Rappel: Membres de l ’OMC Augmenter la
protection exclue (DD sont consolidés)

Un pays désire réduire sa protection: 3 choix

1. Libéralisation commerciale unilatérale


(LCU). La LCU utilise la Clause de la nation
la plus favorisée (CNPF) ou non-
discrimination.

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Les alternatives (suite)

2. Réduire sa protection dans le contexte


multilatéral de L’OMC (Libéralisation
commerciale multilatérale (LCM). Il s ’agit
encore d ’une application de la CNPF.
 Approche non-discriminatoire

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Alternatives (fin)
3. Réduire sa protection bilatéralement en
participant à un accord régional:
libéralisation commerciale régionale ou
Accord de Commerce Régional) (ACR) 
violation de la CNPF
 Article XXIV permet ACR si:
+ libéralisation « substantielle » et
+ protection moyenne n ’augmente pas si
politique commerciale commune
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CATEGORIES D ’ACCORDS REGIONAUX


1. ACCORDS DE COOPERATION
2. ACCORD PREFERENTIELS (ACR)
Ils sont DISCRIMINATOIRES
Accords de coopération: toujours des gains (car
non discriminatoires).
 La plupart des accords régionaux appartiennent
à la catégorie 2 (ACR). ACR sont discriminatoires
pas toujours des gains
On se concentre sur les ACR

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Figure 1 : Notifications d’ACR auprès du GATT /OMC


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Historique des ACR


Deux vagues d ’ACR

 Première vague: années 60 et 70:


Les ACR sont du type Nord- Nord (N-N) et du
type Sud-Sud (S-S)
Ex N-N: AELE et CEE
Ex S-S: ECOWAS,CEAO, UDEAC ...

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Historique des ACR (fin)


 Deuxième vague: années 90
ACR sont surtout du type Nord-Sud (N-S)
EX: ALENA, AE, EUROMED, APER...
 Mais aussi des ACR S-S:
EX: MERCOSUR, COMESA, ….

Evaluation des ACR: très difficile!!!


Quel aurait été l ’anti-monde???

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 Première vague: évaluation


 ACR S-S ont été soit:
 trop ambitieux (manque de moyens de
compensations entre partenaires très inégaux
dans la plupart des cas)
 Inefficaces réduction de bien-être
 ACR N-N:
 Exécutés. Ont probablement augmenté le bien-
être (mais la PAC de la CEE n ’aurait pas eu lieu
sans l ’ACR….)

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 Deuxième vague: évaluation


 ACR N-S: augmentent probablement
l ’efficacité
En plus, les N pourraient compenser les S
 ACR S-S: problèmes d ’efficience moindre que
pour la première vague car protection moindre,
mais...
 Doutes sur le bien fondé des ACR S-S surtout
en ASS!!! (voir discussion qui suit)

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« Nouveau » régionalisme N-S


APER, ALENA, AE….
Pourquoi les pays du Sud cherchent-ils
maintenant des ACR avec les pays du Nord?

besoin d ’indépendance moins fort


 Evidence des échecs des accords de la
première vague
 Aspects « non-traditionnels » des ACR

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Hiérarchie (ordre croissant d’intégration)

Zone de Commerce protection réduite


Préférentiel (ZCP)
Zone de Libre Echange protection éliminée
(ZLE)
Union Douanière (UD) ZLE + Tarif Externe
Commun (TEC)
Marché Commun (MC) UD + mobilité des
facteurs
Marché Unique MC + harmonisation
normes & règles
Union économique Marché unique + pol.
Monétaire

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Remarques sur la hiérarchie des ACR


 Première vague: la plupart des ACR S-S ont été
des ZCP (deuxième vague: objectifs de ZLE
(COMESA) ou UD (ex: MERCOSUR)
 ACR N-N : ZLE (AELE) ou UD (MC de la CEE)
L’ Europe a mis 40 ans pour aboutir à un Marché
unique  processus d ’intégration prend du
temps.
Pourquoi? Principalement un problème de
compensation

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Remarques:mise en œuvre des ACR


ZLE: chaque pays retient sa politique
commerciale règles d ’origine pour
empêcher l ’arbitrage: tous les biens
transiteraient par le pays avec DD le plus
faible
Ex de règles d ’origine: 50% de la valeur
ajoutée doit provenir d ’un pays membre de
l ’ACR pour bénéficier de la certification
 Mise en place de règles d ’origine coûteux 
(2%-3% de la valeur des importations)
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Ambiguité des ACR: ‘ Création ’ et


‘ destruction ’ de commerce
 Trois pays: Notre pays ‘ A ’ considère un
ACR avec un partenaire ‘ B ’
 Elimine protection sur les biens en
provenance de B
 maintient protection sur les importations en
provenance du reste du monde (C)
 Notation: A (‘ Notre pays ’); B (’notre
partenaire ’); C (‘ Reste du monde ’)

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‘ Création ’/ ‘ destruction ’ de commerce


Tableau 1 illustre les deux notions
Trois produits avec coûts unitaires, c, de
production constants.
Initialement DD non-discriminatoire de t0=20%
 tB0= tC0 20%
 A forme ZLE avec B  tB1= 0%; tC1 =20%

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L. N. BAMBA PTCI Niamey 2006

Tableau 1 : ‘ Création ’ et ‘ Destruction ’ de commerce

B A C
c 11 13 10 Destruction
Ordinateurs c(t0+1) 13.2 13 12 de commerce
(C plus
c(t1+1) 11 13 12 efficace)
c 18 15 20 Ni création ni
Textiles c(t0+1) 21.6 15 24 destruction
de commerce
c(t1+1) 18 15 24
c 15 17 16 Création de
Chaussures c(t0+1) 18 17 23.2 commerce (B
c(t1+1) 15 17 23.2 plus efficace)

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‘ Création ’ et ‘ Destruction ’ de commerce (suite)

 Ordinateurs: C est le plus efficient. ZLE rend B moins


coûteux  ‘ Destruction ’ de commerce car on remplace
une source d ’importations efficiente par une source
inefficiente
Textiles: A est le plus efficient. Aucune importation avant
et après la formation de la ZLE
 Chaussures: B est le plus efficient. ZLE ne change pas
l’origine des importations mais baisse le prix pour le
consommateur  ‘ Création ’ de commerce (pour
souligner qu’il y nécessairement augmentation de bien-
être)

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‘ Création ’ et ‘ Destruction ’ de commerce (suite)


 Ordinateurs: ‘ Destruction ’ de commerce= perte de bien-
être? Pas nécessairement  Ambiguïté des ACR

Pourquoi ambiguïté?
1) prix au consommateur  gain de BE
2) Perte de revenu tarifaire  perte de BE
Nota bene
 Partenaire B gagne (subventionné par A!)
 La ZLE ne procure rien à A qui ne pourrait être
obtenu par une approche non-discriminatoire
(gain plus élevé avec LCU!!!)

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Facteurs contribuants à des gains


Le problème se pose seulement quand le
partenaire n’est pas le producteur le plus efficient
(ex. ordinateurs)

Condition de gain d ’un ACR:


 Baisse de prix sur le marché national  le
partenaire doit être suffisamment pour capter tout
le marché national (pas toujours le cas dans les
accords S-S

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Facteurs contribuant à des gains (suite)


Probabilité de gain en bien-être plus élevée si:
 La différence de coûts entre le partenaire et le
reste du monde est faible

 La différence de coûts entre le partenaire et le


reste du monde est faible

 La demande d ’importations d ’ordinateurs de


A est élastique

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Remarques sur les facteurs contribuant à


des gains (suite)

Des critères précédents:


 Choisir un partenaire efficient avec faible
niveau de protection
 Pour un pays du Sud, préférable de
choisir un pays du Nord comme partenaire
(plus efficient et niveau de protection plus
faible)

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Autres considérations
Economies d ’échelle?
 Accentuent les gains à condition que les pays
puissent coordonner (difficile dans la pratique
pour les ACR S-S--chaque pays veut avoir les
industries de ‘pointe ’
 Disparité de revenu/taille très grande dans les
ACR S-S  besoin de compensation

 Manque de moyens budgétaires


compensations sous forme d ’exonération
 la compensation crée des distorsions

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L. N. BAMBA PTCI Niamey 2006

DEUXIEME PARTIE
Relation ACR et multilatéralisme et
aspects ‘non-traditionnels’

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L. N. BAMBA PTCI Niamey 2006

Rappel
 Souligné les gains suite à des accords de coopération
 A indiqué l ’ambiguïté sur l ’efficacité de l ’approche
discriminatoire

Souligné que le régionalisme n ’apporte rien qui ne


puisse être obtenu par le multilatéralisme
 A fait la distinction entre trois types d ’ACR: N-N: N-S et
S-S
 Souligné les problèmes de compensation quand les
partenaires sont très inégaux.

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Objectif de la deuxième partie =


 Relation ACR et multilatéralisme
 Problèmes des ACR S-S
 Aspects « non-traditionnels »
 Etude de cas: Les APER (accords de
partenariat économique Régionaux
entre UE et ACP)

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POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

Relation ACR et multilatéralisme


Les deux approches vont-elles
 dans le même sens d ’intégration progressive
des marchés?
 à contre-courant?
 Dans ce second cas, avec la montée en
puissance des ACR, le monde pourrait se
diviser en quelques blocs (UE, ZLE dans les
Amériques, ZLE en Asie): libre commerce dans
chaque bloc, mais relations conflictuelles entre
blocs?

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POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

Relation ACR et multilatéralisme (suite)

Le débat (fig.1)
 Pour certains, le régionalisme résoud plusieurs
problème du multilatéralisme (sentier R(3)):
 problème de négociation parmi grand nombre
 va plus loin dans l ’intégration des marchés
 a un effet domino (ruée vers le libre échange pour ne
pas être exclu)
 régionalisme supérieur au multilatéralisme

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POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

Relation ACR et multilatéralisme (suite)


Le débat
 Pour d ’autres, le régionalisme rend le
multilatéralisme moins attrayant:
Sans ACR  sentier M(2)
Avec ACR  sentier M(1)
Enfin, certains pensent que les ACR résultent
en soit :
 une perte d ’efficacité: sentier R(1)
 un gain, mais aucun effet dynamique: sentier
R(2)

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Problèmes des ACR S-S


 Problème de compensation (déjà noté)
 Peu de ressources pour satisfaire les
obligations en tant que membres de l ’OMC
 ACR retardent le processus de mise en place des
notifications auprès de l ’OMC
ACR multiples se chevauchant incompatibilités
Typiquement, les économies ont les mêmes dotations
 commercent peu entre eux  gains potentiels
minimes
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Problèmes des ACR S-S (suite)


Figure 1:
Pays ordonnés par ordre croissant de leur
dotation k K/L
 France (kF) et Hongrie (kH) ont k au-dessus de
la moyenne mondiale (kF> kH)
CIV (kC) et Mali (kM) ont k au-dessous de la
moyenne (kC> kM)

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Problèmes des ACR S-S (suite)

 Rappel: Les pays ont un avantage comparatif dans la


production de biens qui utilisent les facteurs dont ils
sont relativement biens dotés
 CIV et Mali exportent des biens intensifs en travail,
importent des biens intensifs en capital
 Protection élevée nécessaire pour la survie du secteur
industriel dans les 2 pays

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Problèmes des ACR S-S (suite)


 Un accord entre CIV et Mali: le secteur
industriel des 2 pays survit grâce à une
protection élevée:
ZLE  Mali achète biens manufacturiers de la CIV et perd
revenu tarifaire; CIV gagne accès au marché du Mali
 ACR S-S  divergence dans le revenu par tête
(cf. fig. 2)
Par le même raisonnement accord France-Hongrie:
 ACR N-N  convergence dans le revenu par tête

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Fig. 1: Revenus Réels


Convergence: ACR N-N; Divergence ACR S-S
Revenu Réel
France
Hongrie
Moyenne mondiale du
ratio capital - travail
Côte d ’Ivoire
Mali

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Aspects « non-traditionnels »

Effets autres que ‘ création/destruction ’ de


commerce
 Probablement importants, mais des effets
encore plus difficiles à quantifier
Les effets
 Aspect politique: pays qui commercent plus, se
connaissent mieux, et par conséquent seraient moins
enclins à avoir des conflits militaires (discutable):
Un exemple: France/Allemangne dans la CEE.
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POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

Aspects « non-traditionnels » (suite)


 Intégration profonde: un ACR permet d ’aller au-delà des
accords multilatéraux
Un exemple: le marché unique de la CEE= 300 mesures
pour éliminer les barrières au commerce
 Simplification (plus de paperasserie aux frontières)
Normes (Reconnaissance des normes des partenaires)
 Dérégulation du secteur transport (Ouverture
progressive de la concurrence)
Ouverture à la concurrence des achats du secteur public

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Aspects « non-traditionnels » (suite)


 Crédibilité et signal: s ’applique surtout aux un ACR N-S
l’idée est simple: l ’ACR permet au partenaire du Sud
d ’acquérir une crédibilité au-delà de celle qu ’il obtiendrait
en tant que membre de l ’OMC
 Mot clé: « au-delà ». En effet, en tant que membre de
l ’OMC tout pays a ses DD consolidés.
Mais pas autres composantes qui affectent sa politique
commerciale:
Politiques fiscales et monétaires

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POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

Aspects « non-traditionnels » (suite)


 Crédibilité et signal (Suite):
Deux exemples où un ACR/coopération du type N-S où le
partenaire du Nord sert ‘ d ’agence de restreinte externe ’
 Le partenaire du Nord comble (partiellement) les
lacunes institutionnelles
Exemple 1: Les pays francophones de la zone CFA ne
sont pas confrontés au problème de l ’érosion de la taxe
d’inflation grâce à leur appartenance à cette zone qui ne
leur permet pas d ’utiliser la taxe d ’inflation

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POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

Aspects « non-traditionnels » (suite)


 Crédibilité et signal (Suite):
Exemple 2: Des accords types N-S comme:
 La SACU (le cas du Botswana)
 Les partenariats APER – Accords de partenariat
économique régional
 peuvent contribuer à accroître la crédibilité des
politiques.

Cas du Botswana : Membre de la SACU (Union


douanière d'Afrique australe ) avec Swaziland, Lesotho, et
Afrique du Sud.

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Cas du Botswana (suite)


 Botswana se trouvait dans une situation
précaire à son accession à l’indépendance
 Pas le seul pays en ASS à avoir une base de
ressources naturelles favorable.
 De 1960 à 1994, le Botswana (suivi par le
Lesotho) a connu le plus fort taux de
croissance du PIB par habitant (4,4 % en
moyenne).
 Causes de ces résultats ?

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POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

Cas du Botswana (suite)


Botswana étant membre d ’une UD:

 ne peut définir sa politique commerciale mais


recouvre une partie des recettes douanières
collectées par l’Afrique du Sud (représente
environ 20 % des importations du Botswana).

Donc, comme membre de l ’UD, Botswana a


les mains liées

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POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

Cas du Botswana (suite)

1. Les représentants de l’État n’ont aucun pouvoir


sur la politique du commerce extérieur.
2. Les producteurs des zones urbaines qui
pourraient souhaiter former des groupes de
pression savent qu’ils ne peuvent obtenir
aucune protection, et ne « perdent » donc pas
de temps à chercher à obtenir l’adoption de
mesures de redistribution en leur faveur. Il n’y
a pas de groupes de pression urbains.

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POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

Cas du Botswana (fin)

En l’absence de groupe faisant pression pour la


production de biens de substitution aux
importations, lorsque le pays a connu une
pénurie de devises (FX) (comme en 1981 lorsque
les revenus du diamant ont chuté), la dévaluation
n’a suscité aucune opposition – et a été rapide. Il
en a été autrement d’ autres pays.

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Etude de cas: Les APER

Les APER peuvent améliorer la crédibilité des


politiques des pays ACP.

+ Les pays ACP ont signé des APER pour


remplacer les accords de Lomé :
1. Les ZLE entre partenaires ACP dans chaque
région
2. ZLE avec l’UE  les APER ont introduit
(enfin!) la réciprocité.

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POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

Etude de cas: Les APER (suite)


Les APER améliorent la crédibilité des pays ACP
(au-delà de celle que leur confère leur
appartenance à l’OMC)?
Si les APER fonctionnent comme prévu:

 Punissent ceux qui ne respectent pas les


accords en modifiant leurs politiques
 Alors les ACP auront obtenu les « freins
institutionnels » qui leur faisaient jusque là
défaut.
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POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

TROISIEME PARTIE
Convergence et/ou
Divergence au sein des
Unions Economiques?
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

Les pays membres d ’une union


régionale vont ils converger ou
diverger dans le temps ?
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

PLAN :

I Introduction: les thèmes à


traiter
II Les forces en jeu
III Des effets différenciés selon
les intégrations
IV Eléments de conclusion
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I. INTRODUCTION :
LES THÈMES

A- Théorie:
– Probabilité d ’une convergence
économique entre les pays membres;
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

I. INTRODUCTION :
LES THÈMES

A- Théorie:
– Probabilité d ’une convergence
économique entre les pays membres;
– convergence absolue ou
conditionnelle;
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

I. INTRODUCTION :
LES THÈMES
A- Théorie:
– Probabilité d ’une convergence
économique entre les pays membres;
– convergence absolue ou
conditionnelle;
– L ’intégration devrait favoriser la
croissance des pays membres:
• création et détournement de trafic
• économies d ’échelle
• croissance endogène
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

I. INTRODUCTION :
LES THÈMES
B - Faits :
 Plutôt convergence dans les IR
entre pays développés (UE)
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

I. INTRODUCTION :
LES THÈMES
B - Faits :
 Plutôt convergence dans les IR
entre pays développés (UE)
 Plutôt divergence dans les IR entre
PED:
– Kenya - Ouganda
– Côte d ’Ivoire et Sénégal versus Niger,
Burkina Faso
– Cameroun versus RCA et Tchad
I. INTRODUCTION :
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

LES THÈMES
C- Que Penser ?
 Peut on proposer une explication
englobante de ces évolutions
 Que faire pour favoriser la
convergence entre PED et/ou
 Comment compenser le
différentiel de croissance?
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

II- LES FORCES EN JEUX :

A - Les effets statiques de Viner


B - Les effets dynamiques
C - Economie géographique ou
géographie économique
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A - LES EFFETS STATIQUES DE VINER

L ’intégration supprime les


frontières internes à l ’UR:
le pays partenaire le moins
inefficace (par rapport au reste
du monde) devient exportateur
et remplace en partie au moins
les exportations du RM.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

A - LES EFFETS STATIQUES DE VINER

La création de trafic est


favorable au pays partenaire qui
croît plus vite.

Le détournement de trafic
pénalise le reste du monde et
entraîne une inefficience (coût
en ressources domestiques).
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B - LES EFFETS DYNAMIQUES

 La dynamique de la demande: les


élasticités revenu

 La dynamique de l ’offre:
– rendements croissants
– effets d ’apprentissage
– « loi » des 20%
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C - ECONOMIE GEOGRAPHIQUE

 Prise en compte de l ’espace,

 Des effets d ’agglomération

 Des effets externes


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RESULTATS DE CES EFFETS :

 Concentration des activités liée


aux effets externes
 Economie de la localisation et
d ’urbanisation
 Influence des coût de transport et
de transaction
 Influence de la mobilité du travail
(ex BF - CI)
III- DES EFFETS DIFFÉRENCIÉS
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

PAR PAYS

A - Convergence : union entre PD


et/ou Nord - Sud.
B - Divergence entre PED,
surtout en ASS.
A - LA CONVERGENCE
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

ENTRE PAYS DEVELOPPES

 dans les unions entre pays


développés: Union Européenne

 dans les unions entre pays


développés et pays en
développement: ALENA
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

LES EXPLICATIONS POSSIBLES :

1 - La demande :
– Demande Domestique
Représentative (LINDER)

– Demande de Différence
(LASSUDRIE-DUCHÊNE)
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

LES EXPLICATIONS POSSIBLES :

2 - L ’offre :
– création de trafic;

– IDE des partenaires et du reste


du monde.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

LES EXPLICATIONS POSSIBLES :

3 - Concentration ou diffusion
des activités :
– concentration compensée par les
politiques sociale et régionale;

– par la localisation des IDE vers les


pays les moins développés du
groupe (Espagne, Portugal, Irlande
…)
B - La divergence entre
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

Pays en Développement

1- des échanges à sens unique et


peu intenses :
– peu de différenciation des produits
et/ou des économies;

– les plus pauvres ne produisent que


les biens inférieurs
B - La divergence entre
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

Pays en Développement

2- Peu de création de trafic :

et les pays intermédiaires (Cameroun,


Côte d ’Ivoire …) se substituent au
Reste du Monde
B - La divergence entre
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

Pays en Développement

3- Des effets d ’agglomération


dominants :
– renforcés par la faiblesse des
infrastructures (protection par la
distance)
– et par la mobilité du travail
(Burkina => Côte d ’Ivoire)
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

sans Union avec Union


France

Espagne
Moyenne K/L monde
Kenya
Cameroun

Ouganda
RCA
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

P Autarcie
O
impossible
- prix trop élevé;
- contrebande;
P autarcie
- émigration;
PD
- ...
P Cameroun
P mondial
D
Q autarcie Q
R.C.A.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

IV. ELEMENTS
DE CONCLUSION
A- Intégration et compensation

B- Pour aller plus loin


A - INTÉGRATION
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

ET COMPENSATION
1- Au Nord: la délocalisation des
productions renforce le tissu
industriel des membres
intermédiaires:
– Espagne, Irlande (pas la Grèce,
du fait d ’une politique
économique non libérale)
– ALENA: le Mexique, et l ’achat de
la paix sociale (immigration)
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

A - INTÉGRATION
ET COMPENSATION
2- Au Sud:
– la divergence entre pays est
renforcée par les IDE qui se
localisent dans les pays côtiers
– les pays enclavés ne peuvent,
pour l ’instant bénéficier des
tranferts d ’industries
– et seule la mauvaise qualité des
infrastructures les protège
encore
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

B - POUR ALLER PLUS LOIN

 En théorie

 En connaissances appliquées
B - POUR ALLER PLUS LOIN
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

1. Enrichissement théorique :

 reprendre et approfondir l ’analyse


des positions relatives de
l ’avantage comparatif

 développer ? Un modèle d ’équilibre


général calculable ?
B - POUR ALLER PLUS LOIN
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

2. Approfondissement empirique :
 tester les relations de
convergence/divergence dans les
intégrations régionales.
 déterminer les conditions révélées du
succès ou de l ’échec des intégrations
régionales.
 en tirer la définition des politiques
d ’accompagnement: régionale, sociale,
… qui permettraient de retrouver le
chemin de la croissance et du
développement.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

CINQUIEME PARTIE
L’INTEGRATION
MONETAIRE

92
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

1. INTRODUCTION (1)

 Une union économique et monétaire,


couramment abrégée par
les sigles UEM ou EMU (pour l‘anglais Economic
and monetary union), est un groupe de pays qui
ont adopté une monnaie unique et ouvert leurs
marchés économiques pour former une zone de
libre-échange.
 La principale union économique et monétaire
dans le monde est celle de l‘Union européenne,
c'est-à-dire la zone euro, qui est souvent
dénommée simplement Union économique et
monétaire.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

1. INTRODUCTION (2)

 Une union économique et monétaire doit


remplir un certain nombre de critères pour
qu'elle soit efficace économiquement.
 L’union monétaire, est une étape de
l’intégration économique.
 Pour Béla Balassa, l’union économique et
monétaire correspond à la cinquième et
ultime phase d’intégration économique avec
la création d’une monnaie commune. Elle est
généralement précédée de 4 étapes
intermédiaires :
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

1. INTRODUCTION (3)
1. la zone de libre-échange qui correspond à
une suppression des droits de douanes et
des limitations quantitatives d’importations
entre les pays membres ;
2. l’union douanière qui est une zone de libre-
échange dotée d’un tarif extérieur
commun (TEC) ;
3. le marché commun, une union douanière où
les facteurs de production peuvent circuler
sans entraves d’un pays à l’autre ;
4. l’union économique, un marché commun
marqué par l’harmonisation des politiques
économiques des différents États-membres.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

1. INTRODUCTION (4)

 On peut remarquer que bien qu’étant parvenu


à réaliser une union monétaire, l’Union
européenne peine toutefois à harmoniser les
politiques économiques des États-membres.
 Au plan historique, l’union économique et
monétaire peut apparaître comme l’étape
précédant l’union politique, suivant en cela
l’exemple du Zollverein, union douanière
de 1834 qui, après avoir suivi une évolution
semblable à celle décrite par Béla Balassa,
aboutit à l’unification allemande en 1870.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

1. INTRODUCTION (5)
 L‘Union européenne est
une union économique ;
tous ses pays membres
participent au marché
commun européen.
 Certains pays ont renforcé
cette union en formant une
union économique et
monétaire, fondée par
le Traité de Maastricht.
Celle-ci est constituée de
la zone euro et de son
« antichambre »,
le mécanisme de taux de
change européen (MCE).
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

1. INTRODUCTION (6)
 Le fait que l’ensemble formé par les pays membres de la zone euro
satisfasse aux critères justifiant la mise en place d’une union
monétaire est souvent mis en doute.
 Concernant les critères de Béla Balassa, la zone euro remplit une
partie des critères théoriques :
 Mobilités des facteurs : non, dans la réalité, la mobilité des travailleurs
est faible (mais en augmentation)
 Taux d’ouverture compris entre 30% et 92 % : oui globalement (mais
certains pays sont à 16%)
 Homogénéité des préférences : Vraisemblablement oui (proximité des
cultures)mais le traitement de l’actuelle crise des dettes souveraines
révèle des préférences divergentes (orthodoxie financière vs croissance)
 Diversification des productions : oui
 Transferts fiscaux : non, les politiques de stabilisation par transferts
sont assez faibles
 La pertinence des critères de Balassa comme grille d'analyse de la
viabilité d'une zone monétaire est, elle-même, très souvent mise
en doute.
2. Fondements Théoriques: critères de la
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

ZMO (1)
 La théorie de la zone monétaire optimale tente
d’évaluer l’opportunité de l’union monétaire entre
pays. Cette union monétaire est censée produire des
avantages économiques, tels que l'élimination des
coûts de transaction. Toutefois, elle implique pour
les pays adhérents de renoncer chacun à leur
politique monétaire propre.
 Or, la  politique monétaire  est l'instrument grâce
auquel une économie peut réguler la valeur de sa
monnaie, de façon notamment à influer sur le taux
de change entre celle-ci et les devises étrangères.
 Les pays formant une union monétaire renoncent
donc à leur outil de régulation des chocs
asymétriques.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

2. Fondements Théoriques: critères de la ZMO (2)

 En conséquence, la théorie de la zone monétaire


optimale va s'attacher à définir dans quelles
conditions une union monétaire va pouvoir
contourner les effets considérés comme négatifs
d'un taux de change fixe, tout en bénéficiant des
gains apportés par la politique monétaire
commune.
 En économie, une zone monétaire optimale est
une région géographique dans laquelle il serait
bénéfique d'établir une monnaie unique. Cette
zone peut regrouper plusieurs pays ; elle peut
aussi ne concerner que quelques régions d'un
grand pays. Par exemple, il pourrait être
bénéfique de séparer les Etats-Unis.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

2. Fondements Théoriques: critères de la ZMO (3)


 Les premières interrogations à l'égard de la
régulation par les taux de change furent émises
par Abba Lerner en marge des débats sur
l'étalon dollar-or fixé par les Accords de Bretton
Woods, qui a alimenté la controverse entre les
partisans du système de change fixe et ceux de
la flexibilité. La contradiction entre plein-
emploi et taux de change fixes est alors déjà
soulignée par plusieurs auteurs dont Frank
Graham et George Halm.
 La théorie de la zone monétaire optimale a été
développée dans les années 1960,
principalement par Robert Mundell.
2. Fondements Théoriques: critères de la
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

ZMO (4)
 La théorie des zones monétaires optimales, dans
l'approche traditionnelle qui en a été faite dans les
années 1960 avec les contributions majeures de
Mundell, McKinnon et Kenen, s'attachait à modéliser
le calcul coût-avantage d'après lequel des pays
auraient pu décider de créer ou non une union
monétaire. La théorie a par la suite connu un déclin
dans les années 1970 et 1980.
 L'opportunité ou non d'adhérer à une union
monétaire s'apprécie donc à la lumière des critères
élaborés par la théorie et que l'on peut résumer ainsi:
Importance des chocs symétriques
Efficacité des mécanismes d'ajustement
Caractéristiques structurelles des économies
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

2.1 Critères traditionnels d'une ZMO (1)


1. Mobilité des facteurs de production
 La théorie de la zone monétaire optimale est évoquée pour la première
fois en 1961 par Robert Mundell (1961) qui recevra pour cela
le « prix Nobel » d'économie.
 Mundell distingue un premier cas, dans lequel les taux de change sont
flexibles, de celui de l'union monétaire. En cas de chocs
asymétriques, si la demande se déplace d'un pays vers un autre, elle
va entraîner l'apparition de chômage dans le premier pays et
d'inflation dans le second. Une dévaluation de la monnaie dans le
pays touché permettra alors un rééquilibrage de la situation.
 Dans les conditions où une dévaluation de la monnaie ne sera pas
possible, seule une mobilité des facteurs à l'intérieur de l'union
monétaire plus forte qu'à l'extérieur permettra de contre balancer
l'absence de taux de change flexibles.
 Par ailleurs, Mundell affirmait également l'importance d'une réelle
détermination politique dans la construction réussie d'une union
monétaire:
 « Dans le monde réel, bien sûr, les monnaies sont principalement
l'expression de la souveraineté nationale. La réorganisation monétaire
ne sera donc possible qu'à la condition de s'accompagner de
changements politiques profonds. »
2.1 Critères traditionnels d'une ZMO
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

(2)
2. Le degré d'ouverture des économies
 Mc Kinnon (1963) introduit un nouveau concept, celui de ratio
entre biens échangeables et non-échangeables. Les premiers
seuls sont affectés par les niveaux d'importation ou
d'exportation, tandis que les prix des biens non-échangeables
dépendent de la monnaie intérieure.
 Or, dans une économie ouverte, où le ratio est donc élevé, toute
modification du taux de change entraîne une modification
presque équivalente du prix des produits pouvant être importés
ou exportés, et qui a donc tendance à se répercuter sur
l'ensemble des prix.
 McKinnon considère que plus les pays sont ouverts sur
l'extérieur, moins ils ont à perdre à adopter un système de
change fixe. Le degré d'ouverture d'une économie étant mesuré
par la proportion des biens dits échangeables (biens exportés +
biens importés) dans la production totale de cette économie.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

2.1 Critères traditionnels d'une ZMO (3)


3. Spécialisation et diversification sectorielle
 P. Kenen (1969) propose un troisième critère et met
l'accent sur le degré de diversification du tissu productif
des pays qui envisagent de créer une zone de change
fixe. Selon lui, des économies diversifiées peuvent se
passer de l'instrument du taux de change et former une
zone monétaire optimale. Plus le tissu est diversifié,
moindre est le risque d'être affecté par un choc
spécifique. En effet, on assistera à une dilution du choc
d'autant plus grande que l'économie est diversifiée.
 Dès lors, l'union monétaire conduit à une intégration
économique des partenaires. On observera alors un
recul du commerce inter-branche au profit du commerce
intra-branche (échange de produits similaires
appartenant à une même branche).
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

2.1 Critères traditionnels d'une ZMO (3)

4. L’intégration financière et fiscale


 Ingram et Johnson (1969): Une zone monétaire (taux de change
fixes ou monnaie unique) ne peut fonctionner, et à plus forte
raison être optimale, sans une mobilité totale des capitaux et une
libéralisation de l’offre des services financiers et une zone
monétaire optimale est une zone financière totalement intégrée,
de sorte que les déficits éventuels sont financés sans pressions,
ni sur les taux de change, ni sur les taux d’intérêts. La mobilité
totale des capitaux et la libéralisation des services financiers
permettent de corriger les déséquilibres de la balance des
paiements sans pression sur le taux de change et sur les taux
d’intérêt.
 A cela il convient d’ajouter, la coassurance régionale apportée
par un système fiscal intégré et par un budget centralisé
(fédéral). Le fédéralisme fiscal permet de compenser le manque
d’ajustement du taux de change, et d'atténuer l’effet des chocs
asymétriques.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

2.2. Critères endogènes des ZMO (1)


 La théorie a connu depuis la fin des années 1990 une
réorientation sans doute influencée par la création de
la Zone euro qui est un cas d'application de la doctrine
économique. La nouvelle approche, dite des critères
endogènes, postule que l'union monétaire produit d'elle
même les conditions de son optimisation.
 Les critères traditionnels peuvent en effet évoluer dans le
temps, ils sont endogènes au fonctionnement d'une zone
monétaire ; l'important est de les apprécier ex post. Ces
critères secondaires peuvent être définis comme :
l'homogénéité des préférences
la diversification des productions
le sentiment d'appartenance à un ensemble commun
la distance et la taille économique
une langue commune
etc.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

2.2. Critères endogènes des ZMO (2)


1. Homogénéité des préférences
 Cooper (1977) et Kindleberger (1986) ont développé
le critère des préférences homogènes. Pour ces
deux auteurs, une union monétaire est avant tout
un bien collectif, manifestation de la demande
commune des Etats membres, qui suppose pour
fonctionner que les objectifs de politique
économique des différents gouvernements
convergent, notamment en matière d'inflation.
 Les pays membres qui ont des relations commerciales
intenses et qui expriment des préférences similaires,
aussi bien pour les biens privés que pour les biens
collectifs, remplissent les conditions pour former une
zone monétaire optimale (compromis en matière de
politique économique dans la zone constituée ).
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

2.2. Critères endogènes des ZMO (2)


2. Intégration commerciale et économique
 Frankel et Rose (1998) ont montré que
l'union monétaire favorisait l'intégration
commerciale entre les pays membres,
donc leur ouverture, et réduisait ainsi à
l'avenir le risque de chocs asymétriques.
 Par ailleurs, d'après Fontagné et
Freudenberg (1999), l'intégration
économique des pays industriels entraîne
essentiellement une spécialisation intra
branche, ce qui, dans la lignée de Kenen,
est un critère favorable à l'Union
monétaire.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

3. Applications de la théorie (1)


 La Zone euro (UEM) est-elle une zone monétaire
optimale?
 Les avis des économistes s'opposent sur la question
de l'optimalité de la zone euro ; les mouvements de
travailleurs y sont assez faibles, et l'intégration
politique peu poussée. Il n'existe pas véritablement
de budget fédéral permettant des transferts de
revenus aptes à lisser les chocs asymétriques.
 D'un autre côté, la zone euro aurait un effet incitatif
sur l'approfondissement de la coopération entre pays
membres.
 Au sein de l'union européenne, on observe peu de
convergence absolue mais une convergence
conditionnelle.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

3. Applications de la théorie (2)


Le passage à la monnaie unique s'est réalisé par à
coups , dès le début de l'année 1999, les marchés
financiers passent à l'euro (le marché des changes,
les marchés boursiers, la dette publique ...), puis la
double circulation des monnaies s'est mise en place
(monnaie nationale et monnaie unique).
Entrer dans la zone euro n'est pas chose si facile,
des contraintes existent, les pays désirant entrer
dans la zone euro doivent se soumettre à plusieurs
obligations :
•Un déficit public inférieur à 3% du PIB
•Une dette publique ne dépassant pas 60% du PIB
•Une inflation maîtrisée
•Une indépendance de la banque centrale du pays et
•la stabilité de la devise nationale
L'euro a pour objectif de favoriser les échanges
intracommunautaires et d'apporter à travers une
monnaie unique une cohésion des politiques
économiques des membres de l'Union européenne.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

3. Applications de la théorie (7)

 Les économies des pays fondateurs de la CEE


(Communauté Economique Européenne, soit les 6
pays fondateurs) évoluent de façon relativement
homogène dans le temps et leurs cycles sont
plutôt bien corrélés entre eux.
 Hongrie et Pologne ont des cycles mieux corrélés
avec le cœur de l'UE que certains petits pays qui
sont déjà dans la zone euro.
 le cycle conjoncturel de certains nouveaux pays
est peu corrélé avec celui de la zone euro dans son
ensemble.
 les pays baltes et les pays des Balkans sont très
peu voir négativement corrélés.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

4. Fondements de la convergence (1)


 La stabilité monétaire apparaît plus facile à
réaliser si les Etats partagent des préférences
communes en matière d'inflation, de chômage,
de croissance ; sinon il existe un risque de repli
vers des stratégies individuelles en cas de
difficultés rencontrées dans le processus
d’unification ; d’où la nécessité d’examiner des
critères de convergence.
  La convergence doit être comprise ici à trois
niveaux : (i) nominale [critères de Maastricht, de
l’UEMOA], (ii) réelle [Barro(1990), Baumol (1986),
Barro & Sala-I-Martin (1986)] et (iii) structurelle
[Venables 1999 et 2000].
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

4. Fondements de la convergence (2)


 La convergence réelle trouve son fondement théorique dans la
théorie de la croissance néoclassique (Solow, Barro, Sala-I-Martin,
Lucas, etc.) selon laquelle l’économie croît d’autant rapidement
qu’elle est loin du sentier de croissance équilibré où k devient
stationnaire.
 La convergence structurelle se fonde sur la théorie néoclassique du
commerce internationale (HOS) et particulièrement les théorèmes de:
 Samuelson: le libre échange, fondé sur la dotation factorielle, aboutit à
l’établissement d’un prix international unique et par conséquent à
l’égalisation des revenus des facteurs entre les pays partenaires. En
d’autres termes, l’échange de produits aboutit au même résultat que s’il y
avait eu échange des facteurs de production et donc convergence des
niveaux de vie;
 Mundell: si le libre échange est entravé, les pays pauvres vont exporter leur
main d’œuvre vers les pays riches (particulièrement dans le cadre d’une
intégration économique;
 Lindert: les pays à nivaux de développement comparables ont des
demandes domestiques similaires et leur surplus exportable porte sur les
mêmes types de biens. C’est donc la demande représentative qui détermine
la nature des produits exportés.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

4. Fondements de la convergence (3)


1.  Convergence nominale (taux d'inflation) : la
première condition de stabilité monétaire
est la convergence des taux d'inflation des
différents pays.
 Selon la théorie de la parité des pouvoirs
d’achat, et en taux de croissance on peut
écrire: ê=(p*-p) c’est-à-dire la stabilité
monétaire implique que ê = 0, soit encore la
convergence des taux d’inflation, soit p*=p.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

4. Fondements de la convergence (4)


2.  Convergence réelle (taux
de croissance) :
• dans une union
économique, les taux de
croissance des pays
membres ne peuvent
diverger de façon
importante et durable.
Une croissance plus forte
que la moyenne, se traduit
par un déséquilibre des
échanges qui implique soit un
relâchement de la croissance,
soit un changement de parité.
Cela dépend en fait de la
spécialisation des économies.
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4. Les critères de convergence (5)


POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

4. Fondements de la convergence (6)


3.Convergence structurelle (qualité de la spécialisation,
structure par produit des échanges):
 la stabilité monétaire sera d'autant mieux assurée que la
contrainte extérieure sera moins forte; d'où la nécessité :
 - d'une bonne adaptation de l'appareil productif à la demande
(internationale et nationale) élasticité-revenu du commerce
extérieur;
 - d'une forte spécialisation dans des productions à faible
concurrence par les prix (élasticité-prix).
La mise en œuvre d’une union monétaire implique :
une convergence des performances économiques (mais
pas seulement de l’inflation) et
une cohérence des politiques économiques (cohérence
des politiques entre elles et cohérence entre politiques
nationales et communautaires).
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

5. Evidences empiriques de la zone


Par Acte Additionnel
UEMOA (1)
n°04/99 du 08/12/1999,
les pays de l’UEMOA
ont adopté un Pacte de
Convergence, de
Stabilité , de Croissance
et de Solidarité censé
assurer une évolution
harmonieuse sans
‘’cavalier solitaire’’.
Selon ce Pacte,
l’horizon de
convergence était fixé
au 31 décembre 2002
puis par un autre Acte
au 31 décembre 2005.
Bamba N. L. (2000, 2004
et 2005) a montré les
difficultés de
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5. Evidences empiriques de la zone


UEMOA (2)
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

5. Evidences empiriques de la zone


UEMOA (3)
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

5. Evidences empiriques de la zone


UEMOA (4)
5. Evidences empiriques de la zone
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

UEMOA (5)
5. Evidences empiriques de la zone
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

UEMOA (6)
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

5. Evidences empiriques de la zone UEMOA (7)


5. Evidences empiriques de la zone
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

UEMOA (8)
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

6. Convergence et Divergence
au sein d'une intégration économique (1)
 D'après les fondements de la théorie
économique, les économies
devraient converger soit de manière
absolue, soit de manière relative, les
plus faibles devant connaître des
taux de croissance plus élevés que
les économies plus développées.
Dans le même temps, la création et le
détournement de trafic devraient
permettre aux pays membres d'une
union douanière de favoriser la
croissance des membres du groupe
en concentrant les demandes sur les
offres régionales. On peut alors
chercher à identifier les raisons pour
lesquelles il y a plutôt convergence
(divergence) économique entre les
pays développés (en développement)
membres d'une intégration régionale
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

6. Convergence et Divergence
au sein d'une intégration économique (2)
 Les facteurs de convergence et de divergence semblent
jouer de manière opposée selon le niveau de
développement des pays concernés. C'est à partir des
réflexions de Venables (1999 puis 2000), complétées par
la prise en compte des effets de demande et des effets
externes que l'on peut le mieux, semble t'il, comprendre
les fondements théoriques de ces évolutions
divergentes, puisque la prise en compte des avantages
comparatifs lui permet d'expliquer à la fois la
convergence constatée entre pays développés
membres d'une union régionale, et la divergence qui
prend place entre pays en développement participant à
une intégration régionale.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

6. Convergence et Divergence
au sein d'une intégration économique (3)
6.1 La convergence des pays développés
 L'expérience connue par les pays de l'Union Européenne est à la
base des réflexions: ces pays présentent, surtout pour les
fondateurs, des caractéristiques communes: il s'agit de pays
développés à économie de marché, dont les productions sont
diversifiées tant pour les produits manufacturés que pour les
services, dont les infrastructures de transport et de communication
sont efficaces, ce qui peut conduire à une forte intégration par le
marché du fait de demandes semblables et de l’extension naturelle
du marché d'une entreprise vers les pays voisins de structure
comparable. 
 Trois éléments peuvent être repris ici, qui conduisent à la
convergence des économies:
 la théorie de la demande de Linder,
 l'importance des créations de trafic et surtout peut être,
 la qualité des infrastructures qui peut conduire à la diffusion des activités,
malgré les effets de concentration dus aux effets d'agglomération (Puga
(1999), Forslid & Wooton (2000)).
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

6. Convergence et Divergence
au sein d'une intégration économique (4)
1. La demande
 Les économies européennes étaient déjà développées lors
de la création du marché commun en 1957, et elles
connaissaient une croissance forte, qui allait se prolonger
15 années encore, dans le cadre d'une faible croissance
de la population, ce qui permît une élévation très forte des
niveaux de vie moyens, accompagnée à l'époque d'une
réduction de l'inégalité dans la répartition des revenus. La
consommation de masse permet alors (Linder (1961)) de
susciter une "demande domestique représentative", gage
d'économies d'échelle, d'effets d'apprentissage, de
constitution donc d'un avantage comparatif dans un
produit, qui pourra être vendu facilement dans des pays
ayant la même structure de demande (de richesse), donc
vers les autres pays européens.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

6. Convergence et Divergence
au sein d'une intégration économique (5)
2. L'offre: création de trafic et investissements directs étrangers
 Les avantages comparatifs fondés sur les dotations factorielles des
pays européens se situent en général au dessus de la dotation
moyenne mondiale. Ainsi, la création d'une union douanière, même si
elle est accompagnée d'un tarif extérieur commun relativement faible,
mais d'une "deep integration" ou intégration institutionnelle et
politique forte, devrait conduire à une préférence régionale pour les
produits européens, en particulier pour ceux qui viennent des pays les
moins riches de l'Europe: ces pays vont se substituer à d'anciens
fournisseurs non membres, et, surtout, vont attirer les
investissements directs étrangers (en provenance de l'Europe comme
du reste du monde), car ils bénéficient d'un accès direct et libre au
marché européen ainsi que de coûts de production plus faibles que
dans les pays européens les plus développés.
 On assistera alors à une croissance plus forte des pays européens les
moins riches (Espagne, Portugal, Irlande) qui ont mené des politiques
d'ouverture et de libéralisation, avec peut être une croissance moins
forte des pays les plus riches (Allemagne, France). L'ensemble de ces
deux mouvements devrait conduire à une convergence économique
entre les pays membres d'une intégration économique, lorsque ces
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

6. Convergence et Divergence
au sein d'une intégration économique (6)
3. Diffusion ou concentration des activités ?
 De multiples effets de localisation (Catin 1994, Catin & Ghio
1999 et 2000) peuvent jouer en économie régionale, souvent en
faveur des régions ou des villes déjà développées. Effets
externes positifs, diffusion de savoir, réduction des coûts de
transaction, militent en faveur de la concentration des
activités, ce que montrent souvent les cartes économiques des
territoires. Pourtant, dans les pays européens, cette forte
tendance à la concentration des activités a pu être
relativement limitée ou canalisée dans le cadre d'une politique
régionale et d'infrastructures: on peut en effet montrer (Puga
1999 et Forslid & Wooton 2000 pour des arguments différents),
que lorsque les coûts de transport sont réduits grâce à la
qualité des infrastructures (Henner 2000, Luo 2001), les
entreprises deviennent à nouveau sensibles en priorité aux
différences de coûts de facteurs, ce qui conduit à une diffusion
des activités dans l'espace régional.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

6. Convergence et Divergence
au sein d'une intégration économique (7)
6.2 La divergence des pays en développement 
 Les intégrations régionales signées entre pays en
développement ne semblent pas obtenir le même succès, en
particulier lorsque l'on se tourne vers les pays d'Afrique au
sud du Sahara, qui participent pourtant à de nombreux
regroupements. Globalement, la part de ces pays dans le
commerce international s'est réduite au cours des quarante
dernières années, et les échanges internes aux unions
régionales (par exemple CEMAC ou UEMOA) ont vu la part du
commerce régional baisser pour plafonner à 6 ou 8 % dans
les meilleurs cas, contre plus de 50% dans l'ASEAN par
exemple, et 70 à 80 % pour l'Union Européenne: sauf en
Afrique, le commerce est régional avant d'être international.
Ces éléments rendent peut être plus difficile une intégration
par le marché que dans le cas des pays développés.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

6. Convergence et Divergence
au sein d'une intégration économique (8)
 L'examen des particularités des pays d'Afrique au sud
du Sahara, considérés ici comme les plus représentatifs
de la situation des pays en développement, permet de
mettre en évidence l'existence de commerce à sens
unique pour des biens peu différenciés, la faible
création de trafic et le caractère dominant des effets
d'agglomération sur les effets de diffusion. Il en résulte
une concentration des effets de croissance sur le pays
le plus développé du groupe, ce qui peut conduire à la
disparition de l'union économique (Kenya – Ouganda)
ou à sa non effectivité, les autres pays membres
hésitant à ouvrir réellement leur marché aux produits
du pays dominant (Côte d'Ivoire ou Sénégal,
Cameroun).
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

6. Convergence et Divergence
au sein d'une intégration économique (9)
1. Des échanges à sens unique
 Les unions régionales entre pays en développement regroupent
des pays producteurs de matières premières, dont le niveau
d'industrialisation est par définition faible. La demande se porte
en priorité sur des biens de consommation alimentaires ou
satisfaisant les besoins de base (habillement) qui peuvent être
produits localement (vivriers), et dont la valeur unitaire reste
faible: la protection par la distance est ici efficace et ne permet
guère l'échange. Les produits exportés sont le plus souvent des
matières premières, à faible élasticité revenu, et destinées aux
marchés internationaux plus qu'aux marchés régionaux. De plus,
les pays enclavés ne disposent généralement pas des intrants
nécessaires à la production de biens manufacturés et doivent les
importer: leurs coûts de production seront élevés de ce fait, et la
valeur ajoutée réduite. On retrouve ici les effets de la protection
effective, induits par la protection par la distance et non plus par
les droits de douane portant sur les inputs. (Henner, 1975).
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

6. Convergence et Divergence
au sein d'une intégration économique (10)
2. Peu de création de trafic
 Ainsi les demandes de biens plus élaborés ne peuvent être satisfaites
que par l'offre du partenaire plus riche, qualifié de pays intermédiaire,
les biens du reste du monde étant défavorisés par l'érection d'un tarif
extérieur commun. Le pays du bout de la chaîne ne trouvera guère de
débouchés auprès de son partenaire, et ses exportations resteront
fondées sur les avantages naturels (mines, café, cacao, …) à demande
régressive.
 Le pays pauvre sera donc conduit à acheter les produits manufacturés
simples auprès de son partenaire plus riche, sans pouvoir trouver des
produits d'exportation en contrepartie.
 Le pays intermédiaire quant à lui pourra éventuellement acquérir quelques
produits de son partenaire (si celui ci est suffisamment efficace pour
compenser les coûts de transport), lui vendre des produits manufacturés
simples grâce à la protection régionale, et continuer d'exporter vers le reste
du monde.
 Ainsi les pays en développement ont une dotation factorielle inférieure
à la dotation moyenne mondiale, mais le pays intermédiaire, dont la
dotation est plus proche de la moyenne mondiale, pourra connaître un
surcroît de croissance grâce à l'existence d'un marché régional
protégé. Il y aura accumulation des effets positifs dans ce pays, et
6. Convergence et Divergence
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

au sein d'une intégration économique


(11)
3. Des effets d'agglomération dominant
 Ainsi pour de faibles niveaux de développement, il y a
concentration des effets positifs dans les pays
intermédiaires, le plus souvent côtiers, qui ont un accès
moins coûteux au marché international, tant à
l'exportation qu'à l'importation. De plus, les
investissements directs étrangers, éventuellement
attirés par les avantages comparatifs de l'union
régionale, auront intérêt et tendance à se localiser sur
les côtes, dans les ports, tant à cause de la disponibilité
de meilleures infrastructures de transport et de
télécommunications, qu'à cause de la disponibilité des
intrants (importables ou locaux) et de la main d'œuvre.
6. Convergence et Divergence
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

au sein d'une intégration économique


(12)
 La concentration des activités est de plus favorisée par les
effets d'agglomération, les effets externes de diffusion et
conduit à des économies d'échelle venant justifier et
accentuer la concentration.
 Ainsi, il semble que, dans le cadre d'une union régionale
entre pays en développement, ce soit le pays intermédiaire
qui doive bénéficier le plus des effets positifs de
croissance et de développement nés de l'union; il
bénéficie de la libéralisation des échanges intra-
régionaux, de l'implantation éventuelle de firmes
multinationales, à condition que sa politique économique
interne ne vienne pas bloquer le mécanisme de croissance
induite: la libéralisation interne et la mise en place de
mécanismes de marché efficace est alors un préalable à
l'exploitation des avantages de l'union régionale.
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

7. Conclusion (1)
Spécialisation et
Mobilité du travail complémentarité des
économies
stabilité monétaire plus
Flexibilité des prix et des convergence des taux
salaires  d’inflation, du chômage et de la
croissance
qualité des spécialisations et
Ouverture adaptabilité des appareils
productifs
Resistance: absorption des
Diversification de la production
chocs endogènes et exogènes
cohérence des politiques
économiques (entre elles et
Intégration financière et fiscale
entre politiques nationales et
communautaires)
Homogénéité (convergence) sinon comportement de
des préférences  resquilleurs (cavalier solitaire)
POLITIQUES COMMERCIALES (PTCIE NIAMEY 06)

7. Conclusion (2)
 Le fait que des pays qui veulent réaliser une
UEM dans une zone qui ne soit pas une ZMO
impose l’élaboration et l’adoption de critères
de convergence.
 Ces critères sont des critères nominaux
(convergence nominale) dont la satisfaction
est importante pour assurer la qualité et la
stabilité de la monnaie unique.
 Cependant la satisfaction des critères
nominaux n’est pas suffisante pour assurer la
viabilité de la zone qui a besoin d’un fort
engagement politique et institutionnel.
 Tel est tout l’enjeu de la surveillance
multilatérale.
Dans une UM c’est l’affirmation
Convergence d’une harmonisation des politiques
intra-communautaires

Nominale (variables
Réelle (variables réelles)
monétaires)

Convergence Clubs de
stochastique  les convergence 
séries possèdent elles plusieurs sentiers
des composantes de croissance
communes à LT?
Absolue Conditionnelle
(rattrapage) (différences de
caractéristique
s structurelles)
La convergence dans la théorie des ZMO
Kenen (1969)
Conditions micro McKinnon (1963)

Paradigme Mundell (1961)


exogène Harberler (1970)
Conditions macro Fleming (1971)
Théorie
Magnifico (1974)
des
ZMO Cercle vicieux des
Krugman (1993)
ZMO
Paradigme
endogène Cercle vertueux des Rose (2000)
ZMO Frankel et Rose (1998)

La convergence est un critère transversal, c’est-à-dire exogène et endogène


Spécialisation et
Mobilité du travail complémentarité des
économies
stabilité monétaire plus
Flexibilité des prix et des convergence des taux
salaires  d’inflation, du chômage et de la
croissance
qualité des spécialisations et
Ouverture adaptabilité des appareils
productifs
Resistance: absorption des
Diversification de la production
chocs endogènes et exogènes
cohérence des politiques
économiques (entre elles et
Intégration financière et fiscale
entre politiques nationales et
communautaires)
Homogénéité (convergence) sinon comportement de
des préférences  resquilleurs (cavalier solitaire)
144
L’interdépendance structurelle, qui est le résultat
de l’intensité des relations commerciales et
1 financières qui se nouent entre les agents
économiques des différents pays
L’interdépendance face aux perturbations
exogènes, qui s’impose lorsque les États ont intérêt

Les différences 2 à réagir collectivement à des chocs externes comme


une hausse du prix du pétrole ou une crise
formes de financière
coopération ou
d’interdépendanc L’interdépendance des politiques économiques,
qui apparaît à travers des effets de débordements
e (Cooper 1985)
3 (spillover effects) de la politique menée par un pays
sur ses partenaires
L’interdépendance des objectifs des politiques
économiques, qui provient d’une démarche
4 d’interaction stratégique décidée par des
gouvernants
Échange d'information

Accord sur une définition commune des


concepts
Accord sur les normes ou objectifs
communs
Les gains de Échange d'information sur les politiques
coopération envisagées
Coordination des politiques nationales,
à savoir la poursuite en commun
d'objectifs communs sur les instruments
et les objectifs de la politique
économique
Action conjointe qui implique des
décisions coordonnées et un partage des
coûts 
Pourquoi la convergence est-elle nécessaire dans une UM

Critère de faisabilité d’une Externalités


UM: utile dans le cas d'une
positives
1 union monétaire à construire
(zone monétaire exogène :
cas de l'UE)

Limiter les effets


Critère de viabilité d’une
UM: utile dans le cas d'une de débordements
union monétaire existante des politiques
2 (Zone monétaire endogène: nationales sur le
cas des zones CEMAC et
UEMOA) fonctionnement de
l'UM
Comment réaliser la convergence

… le choix des variables


(variables réelles,
variables nominales ou
les deux)

La convergence se réalise
à travers …
… la définition du niveau
de la coordination (Begg
et al., 2003)

Le champ, c’est-à- Le niveau de La méthodes


dire les politiques centralisation et de « douce » ou
concernées délégation « forte »
L’expérience de la CEDEAO

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