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En guise de conclusion 1

-La croissance économique est une hausse durable du PIB, elle ne se confond pas
avec l’expansion qui se traduit par une augmentation du PIB mais pour une période
courte. En tant que phénomène de nature quantitative, la croissance économique fait
l’objet de diverses mesures.
-La croissance économique mesure la richesse créée par les résidents d’un pays
durant une année. Elle se compose de deux parties. L’une est relative au PIB
marchand (ensemble des biens et services vendus sur le marché). L’autre est relative
au PIB non marchand (ensemble des services fournis par l’Etat). La croissance
économique est ainsi mesurée par un indicateur clef : le taux de croissance du PIB.
Ce taux nominal est déflaté pour passer au taux réel. D’autres mesures sont
disponibles : taux du PIB/population totale….
-Les facteurs de la croissance sont nombreux : les ressources naturelles et
énergétiques, le travail, le capital, le progrès technique, la démographie… Sur un
plan théorique, le modèle de la croissance de Solow met le doigt
sur les facteurs travail et capital, mais indique aussi l’existence d’un autre « facteur
résiduel », le progrès technique, exogène au modèle. Plus tard, la théorie de la
croissance endogène s’attache à rendre explicite la contribution du progrès technique
ou de l’innovation dans la dynamique de la croissance. Du coup, l’innovation est
considérée comme un facteur endogène de la croissance. Le rôle clef de ce facteur
est à mettre à l’actif de deux principaux acteurs. D’un côté, l’Etat qui investit dans
l’éducation et la formation, déploie des mécanismes incitatifs et accorde des
subventions pour soutenir l’innovation. D’un côté, les entreprises investissent dans
la R&D, créent une dynamique qui se traduit par un accroissement du stock des
connaissances scientifiques et techniques, ce stock est ouvert, chaque entreprise peut
l’exploiter et l’enrichir. En conséquence, ces efforts se traduisent par le lancement
sur le marché de nouveaux biens économiques, exigent des effets d’apprentissage
pour hausser la productivité, pour élargir le cercle des consommateurs, et contribuent
donc à la création de la richesse.
-La conception traditionnelle du PIB fait l’objet de nombreuses critiques. Les limites
de cette conception sont : 1- elle ne prend pas en considération l’ensemble des
activités non marchandes (travaux domestiques…), 2- elle fait l’impasse sur le travail
en noir, 3- elle ne dit rien sur les solidarités (entraide…), 4- elle ignore les externalités
négatives (pollution…), etc. En conséquence, de nouveaux indicateurs voient le jour,
ce sont les Indicateurs de Développement Humain.
- Au Maroc, l’évolution du taux de croissance est volatile, modérée. Entre 2009 et
2019 il est de l’ordre de 3,7%. Cette évolution erratique et relativement faible
s’explique pour plusieurs raisons. En substance, cette croissance est « extravertie »,
tirée par les exportations via les l’attractivité des IDE dans les secteurs mondiaux du
Maroc. Or, force est de constater que les activités des filiales des FMN installées au
Maroc génèrent souvent une faible valeur ajoutée. Dans ce contexte, les relations de
ces filiales avec des PME à capitaux marocains sont limitées et les efforts pour
dynamiser la R&D sont faibles.
En guise de conclusion 2
-Les travaux qui se rattachent à l’économie de développement ont émergé au
lendemain de la seconde guerre mondiale, et ce dans un contexte marqué par la
« guerre froide », l’apparition du mouvement des Pays Non Alignés ainsi qu’un
processus qui va déboucher sur l’indépendance de nombreux pays africains,
asiatiques…
-Parmi ces travaux, certains insistent sur les différences entre les pays développés et
les pays sous-développés ou en voie de développement (ces derniers ont été
colonisés, certains d’entre eux ont connu une instabilité politique, ont fait face à des
pénuries de produits alimentaires…, et n’ont pas connu la révolution industrielle),
d’où l’impératif de tenir compte de leurs difficultés spécifiques.
-Ces pays partagent certains indicateurs : 1- économiques (PIB par habitant faible,
économie peu diversifiée axée principalement sur l’agriculture, les mines.., esprit
d’entreprendre faible…), 2- de santé et d’éducation (taux de natalité et de mortalité
élevés, malnutrition, accès à l’école limité…, manque d’infrastructures, etc.),
3- institutionnels (l’action de Etat inefficace sur le plan économique, droit non
respecté, présence de nombreuses inégalités…), 4- culturels (poids de la tradition,
faible prise de risque et gestion de l’incertitude….).
-Les explications sont nombreuses, mais on peut les regrouper en deux blocs. Le
premier est représenté par Rostow pour qui le sous-développement est un retard du
développement. Son argumentaire repose sur des étapes, dont celle
du « décollage »est cruciale, pour rejoindre les USA et donc réaliser la dernière étape
marquée par une consommation de masse. Cette grille de lecture renvoie donc à un
schéma linéaire, déterminé, qui conduit automatiquement au développement. Le
second se démarque nettement de l’approche de Rostow, met plutôt le doigt sur la
spécificité des pays en développement, et insiste sur deux points : la dépendance qui
se matérialise par des asymétries au niveau du commerce international favorables
aux pays développés, et le dualisme qui se traduit par la présence d’un secteur
traditionnel et d’un secteur moderne sans liens entre eux.
-Les travaux de l’économie de développement vont connaître une sorte de traversée
du désert à cause de l’hégémonie du consensus de Washington. Néanmoins,
l’avènement des BRIC change la donne et montre le rôle central de l’Etat dans le
processus de l’émergence. Sous cet éclairage de nouveaux travaux voient le jour en
s’inspirant de ceux de Perroux, Lewis…Ces travaux conçoivent le développement
comme un processus long, endogène et cumulatif qui réduit fortement les inégalités,
permet à une large proportion de la population à sortir de la trappe de la pauvreté, de
jouir d’une liberté réelle pour mener à bien ses projets. Ils insistent sur les points
suivants : 1- marché, organisations, institutions et Etat sont les principaux acteurs du
développement, 2- les investissements en éducation et santé sont de nature à réduire
les inégalités, 3-la planification indicative et la mise en place de réformes
économiques structurelles suivant la séquence essai-erreur et généralisation
progressive sont de nature à engendrer un changement dynamique et systémiques, 4-
un minimum de protectionnisme est nécessaire pour faire face aux asymétries
internationales et pour promouvoir le processus d’apprentissage, 5- prendre en
considération la question du développement durable.
-Les stratégies de développement sont nombreuses, et leurs retombées sur le
développement sont contrastées. Le cas de la Corée du Sud montre que l’absence de
ressources minières et énergétiques n’est pas un handicap pour aller de l’avant,
mettre progressivement en place des réformes pour transformer les structures
économiques en produisant des biens économiques à haute valeur ajoutée. Ce cas
montre aussi l’importance de l’éducation pour renforcer les capacités en termes
d’innovation. Celui de la Chine met au premier plan la mise en place de réformes
économiques et institutionnelles suivant la séquence essai-erreur et leur
généralisation progressive. Il montre aussi l’importance de l’Etat dans cette
dynamique ainsi que les efforts fournis en matière de R&D.

En guise de conclusion 3
-La dynamique du système économique capitaliste est non linéaire, elle est marquée
par des fluctuations, des cycles et des crises. L’évolution de ce système alterne donc
des phases de création de la richesse, de prospérité, et des phases de retournements
conjoncturels, de crise prolongée de période de récession.
-Dans cette perspective, la Révolution industrielle joue un rôle clef car elle est à
l’origine de transformations structurelles de l’économie, dont les effets sont porteurs
d’une grande dynamique industrielle portée par de nombreuses innovations
technologiques, mais également par des cycles et des crises. Cette révolution
s’inscrit dans une dynamique historique plus large dans laquelle de nombreux
facteurs vont se conjuguer pour rendre cette Révolution possible : 1- le mouvement
des enclosures qui, d’une part, transforme des propriétaires terriens en fermiers
capitalistes et donc l’emploi d’un salariat rural et, d’autre part, l’entassement de
générations de paysans chassés des terres communes dans les villes anglaises,
entassement qui occasionne vagabondage, insécurité…. Dans ce cadre, l’Eglise
prend en charge ces paysans, mais la législation change la donne en les obligeant à
travailler dans des « maisons de travail forcé » en vue de changer de comportement
et d’habitudes et donc les intégrer dans les manufactures, 2- la Renaissance qui prône
l’utilisation de la raison, de l’esprit critique…,3- les avancées dans le domaine
scientifique et technique, 4-le prêt à intérêt n’est plus interdit, - la Réforme religieuse
qui prône le travail, l’épargne, l’accumulation, et condamne la paresse,
l’assistanat…,5- la constitution d’Etats-Nations, la présence de grandes villes
marchandes ayant un port, la constitution de Banques centrales, l’essor
démographique, - 6 la découverte du nouveau monde et les progrès dans la navigation
maritime, 7-l’essor des manufactures et du travail à domicile qui, petit à petit,
affaiblissent les coopérations artisanales.
-Dans ce contexte, la Révolution industrielle va transformer les structures
économiques. Elle est le fruit d’incessantes innovations technologiques localisées
dans un premier temps dans le tissage. Ces innovations vont se traduire par une
hausse du volume de la production, une meilleure qualité des produits. Elles prennent
leur envol grâce à l’utilisation de la machine à vapeur qui actionne de nombreux
métiers à tisser, et dans la foulée tire profit des innovations relatives à l’acier,
lesquelles permettent de fabriquer de nouvelles machines, non seulement dans le
tissage, mais aussi dans l’imprimerie, la fabrication d’armes, les chemins de fer, etc.,
et plus tard dans la fabrication de tracteurs, de machines à coudre...Mais cet
dynamique demeure sensible à des crises comme celle qui a en 1873 frappé de plein
fouet les USA.
-L’évolution de ce système est donc sujette à des fluctuations et des retournements
de situation avec des effets plus ou moins profonds. Elles sont soit exogènes (crise
sanitaire, guerre…) soit endogènes (comportement des agents économiques et
mouvements des prix de certaines matières (pétrole, café…)). Leurs effets peuvent
être limités, mais peuvent aussi avoir des effets d’entraînement qui affectent d’autres
activités économiques.
-Cette évolution est aussi sujette à des phases cycliques de durées diverses : de 40
mois à presque un demi- siècle. A cet égard, Schumpeter propose une analyse
cyclique de longue durée qui alterne une phase de prospérité et une phase de déclin.
A ses yeux, ce sont les entrepreneurs innovateurs pionniers qui déclenchent la
première phase. Mais face à la saturation du marché et à la rareté d’opportunités
innovatrices, un cycle de dépression se déclenche mettant ainsi en difficulté les
derniers entrepreneurs suiveurs.
-Elle est également sujette à des crises comme celle de 2008. C’est une crise
financière liée au secteur de l’immobilier et à la titrisation. Le boom de l’immobilier
a drainé une hausse de la valeur boursière immobilière, alors que les ménages qui ont
eu accès au crédit ont peu de ressources pour honorer leur dette. Pour fractionner et
diluer le risque, on invente la titrisation. Or le taux de défaut de paient augmente, et
donc apporte son lot de doute. C’est la panique : les titres « toxiques » sont
invendables ! C’est le krach. La crise touche les institutions bancaires, le secteur
immobilier, mais aussi d’autres. Le chômage augmente, la croissance prend un
coup…
-Quant aux explications de la crise, elles sont diverses. Pour Marx, la possibilité de
la crise provient du décalage entre M-A et A-M, l’argent n’a pas uniquement comme
but d’acheter des marchandises, mais aussi, par exemple, de rembourser une dette,
ce qui pourrait conduire à des crises de surproduction. De son côté, Keynes admet
que le marché n’est pas autorégulateur et que le monde de la finance conduit à des
crises. Fin connaisseur de la bourse, cet économiste décrit le comportement
moutonnier et imitateur du spéculateur et ses conséquences sur l’éclatement des
bulles financières. Enfin, pour la tradition néo-classique, le marché est
autorégulateur, il tend vers l’équilibre et que dans ce contexte la crise ne peut être
que la conséquence de l’intervention néfaste des pouvoirs publics.
En guise de conclusion 4
-La question de l’emploi est d’une grande importance, aussi bien dans les pays du
Nord que du Sud. Avoir un emploi, c’est toucher un revenu (salaire), entretenir sa
famille, consommer et participer à la création de la richesse. En revanche, être dans
une situation de chômage, notamment de longue durée, équivaut à être exclu de
l’intégration sociale.
-Un peu partout, les pouvoirs publics cherchent à mettre en place des dispositifs pour
atteindre le plein emploi. C’est difficile, mais on observe des périodes historiques
dans lesquelles certains pays s’en approchent, mais, comme on le sait, les
retournements des situations et les crises conduisent à la hausse du
chômage, à des faillites….
-A bien des égards, le marché de l’emploi est particulier. Ce que le salarié vend ce
sont ses capacités productives qu’il met potentiellement à la disposition de
l’employeur, et ce dans un cadre légal, un contrat de travail, qui relie l’autorité de
l’employeur à la subordination juridique du salarié. Ce dernier a donc des obligations
contractuelles, mais également des droits. Etant incomplet, ce contrat assure
néanmoins à l’un et à l’autre un gain. Et l’employeur mobilise des mécanismes
incitatifs pour cadrer le comportement du salarié.
-D’autre part, ce marché n’est pas exclusivement déterminé par les rouages du
marché, offres et demandes anonymes et spontanées qui tendent vers l’équilibre.
D’autres modalités entrent en jeu : les médiations formelles, les contacts personnels,
la famille, l’entourage, les réseaux sociaux…, autant que canaux qui relient offre et
demande. De même, l’existence d’un salaire légal minimum constitue une rigidité
qui contredit le libre jeu du prix du travail.
-Globalement, depuis les années 1980 ce marché est devenu dual, avec un « marché
interne » caractérisé par des emplois bien rémunérés, des CDI ; et un « marché
externe » caractérisé par des emplois moins rémunérés, des CDD, des emplois à
temps partiel, temporaires, aidés…, et c’est ce second marché qui fait les frais lorsque
la situation se retourne.
-Le chômage est un phénomène complexe, qui prend plusieurs configurations :
chômage de longue durée, technique, conjoncturel, structurel… Son ampleur est
tributaire en grande partie des mutations technologiques qui bouleversent les
structures économiques et sociales. Le déversement de l’emploi des activités
traditionnelles aux activités de pointe exige des adaptations qui ne se font pas
rapidement.
-Les politiques de l’emploi sont de deux ordres. L’une est dite passive, elle consiste
à apporter une aide sociale aux chômeurs et à recours aux préretraites. L’autre, dite
active, consiste à préserver les emplois existants, à promouvoir la création de
nouveaux postes d’emploi et à modifier le fonctionnement de ce marché. Elle
s’appuie sur la formation continue, sur l’utilisation de leviers fiscaux pour réduire le
coût du travail, et sur le partage de l’emploi via la réduction du temps de travail.
-Les marchés nationaux du travail sont différents sur plusieurs plans :
démographique, législatif, institutionnel, territorial…., comme le montrent les cas
des USA et de l’Allemagne, où avant le déclenchement la crise sanitaire, le taux de
chômage y était faible. En ce qui concerne le Maroc, le taux du chômage est passé,
avant le déclenchement de la crise sanitaire, de 9,5% à 9,2%. Néanmoins, il existe
des disparités dans la mesure où les jeunes, les diplômés et les femmes ont un taux
élevé par rapport au niveau national. Les secteurs les plus dynamiques en termes de
postes d’emploi sont par ordre d’importance les services, l’agriculture et l’industrie.
Le marché de l’emploi informel est important, et à peine le quart de ceux et celles
qui travaillent d’une manière légale ont un CDI. Enfin, suite à ladite crise, ce taux
est estimé à 12,7%.

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