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-La globalisation financière : elle se manifeste par les 3D (déréglementation, dérégulation, désintermédiation) qui

permettent aux capitaux de circuler librement entre plusieurs places financières, ce qui engendre une instabilité
financière dont témoigne, par exemple, la crise financière de 2008.

-La mondialisation : sous l’égide du GATT et ensuite de l’OMC, elle permet une circulation intense de biens (finals ou
intermédiaires) et de services à travers le monde ; elle permet aussi la circulation des informations et, parfois, de la
main d’œuvre. La mondialisation a ainsi transformé la géographie des activités économiques à travers, entre autres,
les stratégies de délocalisation des Firmes Multinationales et les accords de libre-échange, ce qui a conduit à la
« Désindustrialisation » avec son cortège de pertes d’emploi.

-la libéralisation du marché du travail : ici, le mot d’ordre est flexibilité. Dès lors, le salariat est soumis à plusieurs
vitesses. D’un côté, existent des emplois bien rémunérés, avec un statut juridique de type contrat à durée
indéterminée. D’un autre côté, pullulent des emplois moins rémunérés, à durée déterminée : emplois précaires, à
temps partiel…qui jouent le rôle de variable d’ajustement quand la conjoncture se retourne.

Chapitre 1 : La croissance économique


Section 1 : La croissance : définition, mesure et indicateurs
La croissance économique est l’augmentation durable de la production globale d’une économie. C’est un
phénomène économique de nature quantitative que l’on peut donc mesurer.
Le PIB mesure ainsi la richesse produite par les agents économiques résidents durant une année :
- PIB marchand : l’ensemble des biens et services vendus sur le marché.
- PIB non marchand ; l’ensemble des biens et services fournis à des prix inférieurs ou égaux à leur coût
généralement fournis par l’Etat sous forme de services publics.
- PIB est compris comme la somme des valeurs ajoutées créées par les entreprises ou unités résidentes dans un
pays donné durant une année (valeur des productions – valeur des consommations intermédiaires).
- PIB réel : PIB nominal / Indice de prix (déflateur) x 100

Section 2 : Les facteurs de la croissance


Les ressources naturelles et énergétiques : charbon, pétrole, gaz, bois, fer, étain, cobalt…
Les deux facteurs travail et capital et la qualité de leur combinaison ;

Le travail qui joue un rôle important dans la production des biens et services. La qualité de ce facteur est
également importante, elle exige de l’éducation, la formation et l’apprentissage continu dans les secteurs de
pointe (informatique, télécommunication, aérospatial, pharmacie…) ou les activités économiques qui
produisent des biens sophistiquées qui génèrent plus de valeur ajoutée.
Le capital que l’on peut décomposer en deux sous-parties. La première est le capital physique : bâtiment,
instruments, machines-outils, moyens de transfert (tapis roulant, chariots élévateurs, par exemples) et de
transport, robots …, La seconde est l’investissement, c’est-à-dire l’acquisition par un agent économique de
nouveaux moyens de production. Il s’agit d’investissement matériel (machines…) ou d’investissement
immatériel (R&D, licences, formation des employés, publicité …).
Combiner le plus efficacement possible ces deux facteurs permet d’éviter les surcoûts, les gaspillages …pour
un niveau donné de la production. Cette combinaison renvoie au métier de l’entreprise et à son environnement,
elle repose sur l’un de deux piliers que sont complémentarité ou substitution,

Le progrès technique ou l’innovation : ce facteur joue aussi un rôle clef dans la dynamique de la croissance.
Il est à l’œuvre depuis la première révolution industrielle et se poursuit jusqu’à nos jours grâce, entre autres,
au développement spectaculaire des TIC. On distingue ainsi entre les innovations radicales ou majeures et les
innovations d’amélioration ou incrémentales. Les premières bouleversent les structures économiques et
marchandes. Prenons deux exemples.
Section 3 : Les limites du PIB et indicateurs alternatifs

Le PIB traditionnel ne prend pas en considération l’ensemble des activités non marchandes, notamment celles
rattachées aux travaux domestiques, à l’éducation des enfants, au bricolage, à l’autoconsommation, etc.
Il met en sourdine le travail informel ou en noir, c’est-à-dire l’économie souterraine, mais aussi toutes les
activités illicites (trafic de drogue, de cigarettes…) il ne dit rien sur le bénévolat et l’entraide, voire le troc.
Ainsi qu’il tourne le dos aux inégalités du genre (inégalités entre hommes et femmes). il passe sous silence
les externalités négatives induites par les activités économiques. Il s’agit de la dégradation de la nature
(appauvrissement des sols, déforestations, épuisement des nappes phréatiques, pénurie d’eau …), la
disparition d’écosystèmes, d’animaux, de plantes, etc., la pollution sous toutes ses formes
Dans ce contexte, de nouveaux indicateurs sont retenus : les Indicateurs de Développement Humain (IDH).
Ces indicateurs sont plutôt centrés sur l’être humain. L’espérance de vie à la naissance, ce qui implique de
prendre en considération la santé des individus, l’accès aux soins, les vaccinations… ; l’accès à l’éducation
(scolarisation, accès à l’enseignement supérieur…) .le niveau de vie réel par habitant en parité de pouvoir
d’achat.
D’autres indicateurs ont fait par la suite leur apparition. A titre d’exemples : indicateur de la participation des
femmes aux activités économiques et politiques, indice de santé sociale, indice de pauvreté humaine

Section 4 : L’évolution de la croissance : le cas du Maroc


L’évolution de la croissance au Maroc se caractérise par une croissance volatile, modérée, peu créatrice de
postes d’emploi et mal répartie, Les raisons qui expliquent cette évolution erratique sont complexes. Parmi
ces raisons je cite : -la croissance qui est « extravertie », c’est-à-dire tirée par les exportations. Elle repose sur
l’attractivité des investissements directs à l’étranger (IDE) émanant des firmes multinationales, notamment
dans les métiers mondiaux du Maroc (Automobile, Aéronautique, Textile & Cuir, Offshoring, Transformation
des produits de la mer, Electronique, Agroalimentaire), et ce depuis 2005 avec le lancement du Plan
Emergence, suivi du Plan National d’Emergence Industrielle 2009-2015 et ensuite du Plan d’Accélération
Industrielle 2014-2020. - Or, la valeur ajoutée générée par les filiales de ces firmes est en grande partie faible
car l’activité de ces filiales concerne, à titre principal, des segments de la production peu capitalistiques (qui
n’utilisent pas ou peu de machines, robots…) dont les activités demandent par conséquent une main d’œuvre
peu ou pas qualifiée et donc bon marché.
En outre, d’une part, ces filiales n’ont pas ou très peu de relations avec les PME à capitaux marocains
(exemple : sur les vingt-cinq fournisseurs de premier rang de Renault-Tanger, seules trois sont des entités à
capitaux marocains) et en conséquence les activités de ces filiales, qui importent de nombreux entrants de
l’extérieur, n’impactent pas positivement les autres industries moyennant des relations intersectorielles
dynamiques, génératrices de gains de productivité et d’innovation et, d’autre part, étant donné l’étroitesse du
marché marocain et de la rareté d’une main qualifiée, ces filiales n’investissent pas ou très peu dans la R&D.
à part quelques grands groupes marocains (OCP, IAM, Managem…), le secteur productif marocain accorde
peu d’intérêt à l’innovation. Les données chiffrées publiées par OMPIC sont à cet égard éloquentes. Non
seulement le nombre de dépôts de brevet est faible mais il est aussi erratique. Quant aux entreprises à capitaux
marocains, leur participation n’est pas brillante.
De manière générale, il existe peu d’interactions entre les entreprises, et les universités et autres centres de
recherche pour activer les leviers de l’innovation. Cette dernière exige des interactions soutenues et durables
entre les entreprises, y compris concurrentes (stratégie de coopération technique), et les universités pour
promouvoir l’innovation et ouvrir de nouveaux champs d’exploration.
Compte tenu de ces faiblesses, il serait difficile de réaliser une montée de gamme via la production de biens
économiques à fort contenu en termes de valeur ajoutée.
Chapitre 2 : La problématique du développement
Section 1 : La genèse de l’économie du développement
L’intérêt porté à la problématique du développement a émergé après la seconde guerre mondiale. Elle s’est
posée dans un contexte historique marqué par la « guerre froide » qui mettait face à face les USA et l’ex
URSS, mais également par le mouvement des Pays Non Alignés et ce suite à la conférence de Bandong en
1955 ainsi qu’une vague de décolonisations qui redessine les cartes du commerce international
L’économie du développement qui est une branche de l’Economie Politique prend ainsi son envol avec comme
objectif d’analyser et d’expliquer les spécificités des pays sous- développés par rapport aux autres, de
proposer des modalités pour sortir de la trappe du sous-développement.
Dans ce cadre, les pays sous-développés rencontrent des difficultés spécifiques qui n’ont pas leur équivalent
chez les autres pays. Il importe par conséquent de leur donner une attention toute particulière : (ces pays
étaient souvent colonisés, certains rencontraient des difficultés liées à l’instabilité politique, population étaient
confrontés à la famine, au chômage,,, ,ces pays n’ont pas connu de Révolution industrielle,)
Section 2 : Les indicateurs du sous-développement
Malgré leur multitude et leurs diversités, les pays sous-développés ont quelques traits ou des indicateurs
communs. Ces derniers sont nombreux :
-les indicateurs économiques : généralement le PIB par habitant est faible, les pays concernés sont endettés,
leurs activités économiques tournent autour de l’agriculture vivrière, de l’exportation du gaz, du bois…et
quelques activités industrielles ayant une faible valeur ajoutée. Parmi ces pays, certains développent une
économie de rente (pétrole, gaz…) peu favorable à l’esprit d’entreprendre et la prise de risque. De même on
y observe un manque d’infrastructures, un fort pourcentage d’inactifs, un marché en noir important …
-les indicateurs de santé et d’éducation : souvent ces pays enregistrent un taux de natalité important couplé à
un taux de mortalité élevé. L’espérance de vie y est faible, la malnutrition est importante… Dans une même
veine, dans ces pays l’accès à l’école n’est pas généralisé, surtout pour les filles, le travail des enfants court
les rues, l’accès à l’eau et à l’électricité (surtout dans les campagnes) est inexistant… La recherche scientifique
et technique n’est pas valorisée, et bon nombre de cadres (ingénieurs, chercheurs …) quittent leur pays pour
regagner les USA, la G-B….. (la fuite des cerveaux)
-les indicateurs institutionnels : dans les pays rentiers l’Etat ne gère pas la manne pétrolière ou gazière pour
réduire les inégalités, lancer des réformes institutionnelles pour mieux articuler les structures économiques.
Les décideurs sont corrompus, ou incompétents… Le droit n’est pas respecté, ce qui conduit à la défiance…Il
existe de nombreuses inégalités (économique, de genre, territoriale…) que les pouvoirs publics n’arrivent pas
à résorber ou du moins à atténuer leurs effets. Autre indice : les femmes sont souvent exclues de la
responsabilité dans le domaine politique, mais aussi économique, culturel…
-les indicateurs culturels : dans ces pays souvent le poids de la tradition est fort. La stabilité est préférée au
changement permanent induit par le progrès technique. Les comportements sont plus régis par les valeurs de
la tradition. La prise de risque et la gestion de l’incertitude ont peu de prise sur les mentalités, ce qui réduit la
capacité des agents économiques à imaginer et à mettre en place des mécanismes pour réduire l’incertitude
(règles juridiques, dispositifs et normes, standard, contrôle, évaluation, etc.), et à anticiper.
Bref, ces indicateurs montrent que le développement est multidimensionnel, il inclut et conjugue des facteurs
économiques, institutionnels, culturels…

Section 3 : La pluralité des explications


Les explications sont nombreuses, mais on peut les regrouper en deux blocs. La première est représentée par
Rostow pour qui le sous-développement est un retard du développement. Son argumentaire repose sur des
étapes, dont celle du « décollage » est cruciale, pour rejoindre les USA et donc réaliser la dernière étape
marquée par une consommation de masse. Cette grille de lecture renvoie donc à un schéma linéaire, déterminé,
qui conduit automatiquement au développement. Le second se démarque nettement de l’approche de Rostow,
met plutôt le doigt sur la spécificité des pays en développement, et insiste sur deux points : la dépendance qui
se matérialise par des asymétries au niveau du commerce international favorables aux pays développés, et le
dualisme qui se traduit par la présence d’un secteur traditionnel et d’un secteur moderne sans liens entre eux.
Section 4 : Les stratégies
Les stratégies pour sortir du sous-développement sont nombreuses et ont donné lieu à des résultats contrastés.
Dans ce qui suit, nous aborderons deux exemples : la Corée du Sud et la Chine. Le cas de la Corée du Sud
mérite d’être présenté car il montre bien que les facteurs du développement sont composites, et donc ne
peuvent pas être réduits à des considérations purement économiques. Dépourvu de ressources naturelles et
énergétiques, ce pays est parvenu à réduire considérablement les inégalités, à réformer son agriculture, à
ensuite recomposer ses structures économiques, notamment industrielles, en amont comme en aval, à accorder
au capital humain (éducation) une attention particulière… bref à hisser le pays au premier plan, à le placer
parmi les grandes nations actives en matière d’innovation, à disposer de FMN innovantes à résonnance
mondiale (LG, Samsung….). Ceci étant, l’histoire et la localisation géographique de la Corée du Sud sont à
prendre en considération pour éviter des explications hâtives, axées sur « le miracle coréen ». Au lendemain
de l’indépendance de ce pays (1949), la « guerre froide » fait rage, les pouvoirs publics coréens sont sous le
« parapluie » américain, et donc cherchent à se démarquer de leurs voisins (Corée du Nord, Chine Populaire,
ex URSS). Sous un régime autoritaire, ce pays bénéficie des acquis de l’occupation japonise, notamment en
matière industrielle, de la présence de paysans actifs qui pratiquent une agriculture intensive, mais aussi de
groupes d’affaires dynamiques (les Chaebol) ayant une longue tradition marchande qui ne vise pas uniquement
le marché domestique, mais également extérieur, sans oublier l’aide financière des USA et l’accès plutôt
avantageux, à l’époque, au crédit.
Sur le plan industriel, durant les années 1960 ce pays dispose de groupes coréens et de PME contrôlées par
des capitaux domestiques qui vont s’orienter dans un premier temps vers une stratégie de « substitution
d’exportations », fiancée en partie par l’épargne interne. La main d’œuvre est disponible, elle est imprégnée
par la culture confucéenne (respect de la hiérarchie sociale, recherche de la dignité, etc. ), docile, qui travaille
sans protection sociale (mais en 1987, des conflits de travail et politiques changent la donne : amélioration des
conditions de travail, démocratisation de la vie politique…). Ce pays tire ainsi profit des conséquences de la
crise des années 1970, et ce moyennant la réception d’IDE sous forme de délocalisations de certains segments
peu capitalistiques des FMN japonaises, européennes…., dans l’assemblage et le montage final, des activités
liées au textile, à la fabrication de composants…. Mais, le retournement de la situation des années 1980 apporte
son lot de problèmes : hausse des taux d’intérêt, baisse des exportations, concurrence acharnée… La Corée
du Sud s’oriente donc vers une industrialisation en amont, c’est-à-dire tournée vers les secteurs de sidérurgie,
de métallurgie, de chimie, etc. ; alors qu’il ne dispose nullement, comme le Japon, de ressources minières
(charbon, fer…) ! Parallèlement, l’Etat investit massivement dans l’éducation et les entreprises donnent de
l’importance au marché domestique tout en activant les leviers de la R&D. De fait, ces entreprises parviennent
à réaliser une montée de gamme (avec des produits qui incorporent plus de valeur ajoutée), à élargir le spectre
des activités industrielles (électronique grand public, produits électroménagers, automobiles…) et participent
au développement des TIC.
Chapitre 3 : Cycles, fluctuations et crises

La dynamique du système économique capitaliste est non linéaire, elle est marquée par des fluctuations, des
cycles et des crises. L’évolution de ce système alterne donc des phases de création de la richesse, de prospérité,
et des phases de retournements conjoncturels, de crise prolongée de période de récession. -Dans cette
perspective, la Révolution industrielle joue un rôle clef car elle est à l’origine de transformations structurelles
de l’économie, dont les effets sont porteurs d’une grande dynamique industrielle portée par de nombreuses
innovations technologiques, mais également par des cycles et des crises.

Section 1 : La grande rupture : la révolution industrielle

La Révolution industrielle a joué un rôle clef car elle est à l’origine de transformations structurelles de
l’économie, dont les effets sont porteurs d’une grande dynamique industrielle portée par de nombreuses
innovations technologiques, mais également par des cycles et des crises.
Cette révolution s’inscrit dans une dynamique historique plus large dans laquelle de nombreux facteurs vont
se conjuguer pour rendre cette Révolution possible : 1- le mouvement des enclosures qui, d’une part,
transforme des propriétaires terriens en fermiers capitalistes et donc l’emploi d’un salariat rural et, d’autre
part, l’entassement de générations de paysans chassés des terres communes dans les villes anglaises,
entassement qui occasionne vagabondage, insécurité….
Dans ce cadre, l’Eglise prend en charge ces paysans, mais la législation change la donne en les obligeant à
travailler dans des « maisons de travail forcé » en vue de changer de comportement et d’habitudes et donc les
intégrer dans les manufactures, 2- la Renaissance qui prône l’utilisation de la raison, de l’esprit critique…,3-
les avancées dans le domaine scientifique et technique, 4-le prêt à intérêt n’est plus interdit, - la Réforme
religieuse qui prône le travail, l’épargne, l’accumulation, et condamne la paresse, l’assistanat…,5- la
constitution d’Etats-Nations, la présence de grandes villes marchandes ayant un port, la constitution de
Banques centrales, l’essor démographique, - 6 la découverte du nouveau monde et les progrès dans la
navigation maritime, 7-l’essor des manufactures et du travail à domicile qui, petit à petit, affaiblissent les
coopérations artisanales.
Néanmoins, ces mutations ne sont pas à l’abri de crises, de retournements de situation…Les incessants
chamboulements des activités économiques via l’introduction de nouvelles innovations font des gagnants et
des perdants, alternent des situations de dynamisme, d’euphorie et de stagnation, de crise.

Section 2 : Cycles, fluctuations et crises

Les fluctuations sont au cœur des activités économiques, lesquelles ne sont pas à l’abri de crises, de tensions
militaires, d’aléas climatiques, de crises sanitaires….Dans ce cadre, l’évolution du système économique
capitaliste est sujette à des fluctuations, à des retournements, exogènes ou endogènes, dont les effets sont
nombreux. Dans le premier cas, les aléas climatiques (sécheresse, inondations), les guerres (localisées ou plus
vastes), les pandémies … jouent un rôle de premier plan, et de par leur ampleur ils peuvent conduire à des
situations de crise, prolongées parfois de périodes de récession. Dans le second cas, c’est le comportement des
agents économiques et les mouvements erratiques, en termes de prix, de certains marchés qui jouent à ce
niveau un rôle majeur, ce comportement des agents économiques est à prendre en considération. Il est au
centre des crises financières (spéculation) qui jalonnent l’histoire du capitalisme, comme c’est le cas de la
crise de 2008.
Au-delà de ces fluctuations, les économistes se sont attachés à mettre en lumière des changements d’ordre
cyclique, une discontinuité qui alterne une phase de prospérité et une phase de crise. Un cycle est généralement
une période, plus ou moins longue, qui se caractérise par une succession de phases de hausse de la production
ou de l’activité économique, et de phases de baisse de ces activités. Un cycle comporte ainsi une phase
d’expansion économique, une phase de crise et de dépression, ensuite une phase de reprise, et ainsi de suite.
On distingue entre plusieurs types de cycle : celui de Kondratieff se déroule sur presque un demi-siècle, et
d’autres, de durée moins longue : celui identifié par Juglar (10 ans) et celui observé par Kitchen (40 mois).
La crise est ainsi un retournement brutal de la conjoncture économique qui met fin à la phase d’expansion,
elle ouvre par conséquent la voie à une période de dépression caractérisée par une chute du PIB, le recul de la
production, l’explosion du chômage… Elle peut être d’origine financière, comme c’est le cas de celle de 2008.
Section 3 : Les explications de la crise
Quant aux explications de la crise, elles sont diverses. Pour Marx, qui est l’un des premiers économistes qui
a avancé une explication de la crise du capitalisme, dit la possibilité de la crise provient du décalage entre M-
A et A-M qui met en doute la loi de SAY , l’argent n’a pas uniquement comme but d’acheter des marchandises,
mais aussi, par exemple, de rembourser une dette, ce qui pourrait conduire à des crises de surproduction. De
son côté, Keynes admet que le marché n’est pas autorégulateur et que le monde de la finance conduit à des
crises. Fin connaisseur de la bourse, cet économiste décrit le comportement moutonnier et imitateur du
spéculateur et ses conséquences sur l’éclatement des bulles financières. Enfin, pour la tradition néo-classique,
le marché est autorégulateur, il tend vers l’équilibre et que dans ce contexte la crise ne peut être que la
conséquence de l’intervention néfaste des pouvoirs publics
Chapitre 4 : Activité, emploi et chômage
La question de l’emploi est d’une grande importance, aussi bien dans les pays du Nord que du Sud. Avoir un
emploi, c’est toucher un revenu (salaire), entretenir sa famille, consommer et participer à la création de la
richesse. En revanche, être dans une situation de chômage, notamment de longue durée, équivaut à être exclu
de l’intégration sociale
Un peu partout, les pouvoirs publics cherchent à mettre en place des dispositifs pour atteindre le plein emploi.
C’est difficile, mais on observe des périodes historiques dans lesquelles certains pays s’en approchent, mais,
comme on le sait, les retournements des situations et les crises conduisent à la hausse du chômage, à des
faillites….

Section 1 : Le marché du travail


-A bien des égards, le marché de l’emploi est particulier. Ce que le salarié vend ce sont ses capacités
productives qu’il met potentiellement à la disposition de l’employeur, et ce dans un cadre légal, un contrat de
travail, qui relie l’autorité de l’employeur à la subordination juridique du salarié. Ce dernier a donc des
obligations contractuelles, mais également des droits. Etant incomplet, ce contrat assure néanmoins à l’un et
à l’autre un gain. Et l’employeur mobilise des mécanismes incitatifs pour cadrer le comportement du salarié.
-D’autre part, ce marché n’est pas exclusivement déterminé par les rouages du marché, offres et demandes
anonymes et spontanées qui tendent vers l’équilibre. D’autres modalités entrent en jeu : les médiations
formelles, les contacts personnels, la famille, l’entourage, les réseaux sociaux…, autant que canaux qui relient
offre et demande. De même, l’existence d’un salaire légal minimum constitue une rigidité qui contredit le libre
jeu du prix du travail.
-D’autre part, ce marché n’est pas exclusivement déterminé par les rouages du marché, offres et demandes
anonymes et spontanées qui tendent vers l’équilibre. D’autres modalités entrent en jeu : les médiations
formelles, les contacts personnels, la famille, l’entourage, les réseaux sociaux…, autant que canaux qui relient
offre et demande. De même, l’existence d’un salaire légal minimum constitue une rigidité qui contredit le libre
jeu du prix du travail.
-Globalement, depuis les années 1980 ce marché est devenu dual, avec un « marché interne » caractérisé par
des emplois bien rémunérés, des CDI ; et un « marché externe » caractérisé par des emplois moins rémunérés,
des CDD, des emplois à temps partiel, temporaires, aidés…, et c’est ce second marché qui fait les frais lorsque
la situation se retourne

Section 2 : Le chômage
Le problème de l’emploi concerne la population active totale. Celle-ci regroupe la population active occupée
ou employée et la population active en âge de travailler - dont généralement l’âge va de 15 ans à 60-65 ans -
à la recherche d’un emploi qui constitue la population de chômeurs évaluée (souvent) par enquête annuelle.

Le phénomène du chômage est complexe, multiforme, il prend en effet plusieurs configurations : chômage de
longue durée : cela concerne les demandeurs d’emploi de plus de 12 mois, chômage technique : ce type de
chômage est lié à des circonstances qui conduisent à un arrêt de la production : difficultés
d’approvisionnement, panne majeure, intempéries…., chômage conjoncturel : ce genre de chômage est lié à
un ralentissement momentané de l’activité économique, chômage structurel : celui-ci est lié aux mutations
structurelles qui animent et bouleversent les économies, il se traduit essentiellement par l’inadéquation des
qualifications par rapport aux exigences des nouvelles activités économiques, chômage keynésien : ce type
de chômage trouve sa source dans l’insuffisance de la demande globale, dans ce cas les entreprises réduisent
leur potentiel de production, et donc licencient,
L’ampleur du chômage est tributaire en grande partie des mutations technologiques qui bouleversent les
structures économiques et sociales. Le déversement de l’emploi des activités traditionnelles aux activités de
pointe exige des adaptations qui ne se font pas rapidement.
Section 3 : Les politiques de l’emploi
Ces politiques visent fondamentalement à améliorer le marché de l’emploi, à résorber ses déséquilibres en
vue d’atteindre le plein emploi. Globalement, ces politiques sont de deux sortes.
Les politiques de l’emploi sont de deux ordres,
La première est dite passive, elle consiste à apporter une aide sociale (indemnité du chômage, mais dont les
modalités et la durée diffèrent d’un pays à un autre) et à réduire la population active par le recours à la
préretraite. Néanmoins, cette politique a peu d’effet dans des économies où la protection sociale est faible ou
inexistante.
La seconde est dite active, elle consiste à préserver des emplois existants, à promouvoir la création de
nouveaux postes d’emploi, et à adapter la main d’œuvre aux besoins du marché. Ici, les mesures prises
cherchent à modifier le fonctionnement du marché de l’emploi, à l’adapter par rapport aux mutations
technologiques et leurs effets sur la dynamique économique. L’un des axes le plus développé est l’insertion
professionnelle,Un second axe vise à réduire les charges ou cotisations sociales afin d’inciter les entrepreneurs
à embaucher de la main d’oeuvre. Il s’agit donc de mesures fiscales pour réduire le coût du travail, elles sont
susceptibles de relancer l’emploi. Il n’existe pas de « remède miracle » pour faire face au problème du
chômage. En outre, il faut garder à l’esprit que les politiques de l’emploi sont indissociables des autres
politiques publiques, monétaire et budgétaire. Or durant des décennies la marge de manœuvre de nombreux
Etats au niveau de la politique budgétaire est limitée, privilégiant l’austérité à la relance par la demande
(Keynes).
Les marchés nationaux du travail sont différents sur plusieurs plans : démographique, législatif,
institutionnel, territorial…., comme le montrent les cas des USA et de l’Allemagne, où avant le
déclenchement la crise sanitaire, le taux de chômage y était faible. En ce qui concerne le Maroc, le taux du
chômage est passé, avant le déclenchement de la crise sanitaire, de 9,5% à 9,2%. Néanmoins, il existe des
disparités dans la mesure où les jeunes, les diplômés et les femmes ont un taux élevé par rapport au niveau
national. Les secteurs les plus dynamiques en termes de postes d’emploi sont par ordre d’importance les
services, l’agriculture et l’industrie. Le marché de l’emploi informel est important, et à peine le quart de
ceux et celles qui travaillent d’une manière légale ont un CDI. Enfin, suite à ladite crise, ce taux est estimé à
12,7%.

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