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05/06/2023

Université Mohammed V
FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES,
ECONOMIQUES ET SOCIALES SOUISSI
Master : Finance de Marché et de l’entreprise

Modélisation économique : Répercussions du


chômage et de l'inflation sur la croissance
économique
Master : Finance des Marchés et de l’entreprise

Econométrie et statistiques
appliquées à la finance

Travail réalisé par :


HAFID FARAH
MASKI ALI
Encadré par :
ERRAMI MARWA
M.ECHAOUI EDDOUADI OUSSAMA
ALILECH NADA
Table des matières
INTRODUCTION ........................................................................................................................... 2
CHAPITRE 1 : Le cadre théorique de la croissance économique, inflation et chômage ..................... 3
LA CROISSANCE ECONOMIQUE........................................................................................................... 3
Définition du PIB :................................................................................................................. 3
Composantes du PIB : ........................................................................................................... 3
Utilité du PIB : ...................................................................................................................... 3
Limites du PIB : ..................................................................................................................... 3
Méthodes de calcul du PIB : .................................................................................................. 3
INFLATION ........................................................................................................................................... 5
Définition de l’inflation ......................................................................................................... 5
Evolutions de l’inflation au Maroc ......................................................................................... 5
Les effets de l’inflation sur la croissance (PIB) : ...................................................................... 6
Les effets bénéfiques de l’inflation : ...................................................................................... 7
CHOMAGE ........................................................................................................................................... 9
La définition du chômage ...................................................................................................... 9
La situation du chômage au Maroc ........................................................................................ 9
Les effets du chômage sur la croissance et le PIB : ............................................................... 10
Chapitre 2: CADRE PRATIQUE ..................................................................................................... 11
Etude de cas Maroc........................................................................................................................... 11
LA CONSTANTE ................................................................................................................... 11
La PENTE ............................................................................................................................ 12
Coefficient de détermination .............................................................................................. 12
Test de FISHER .................................................................................................................... 12
DURBIN-WATSON ............................................................................................................... 12
JARQUE-BERA ..................................................................................................................... 13
KHI-DEUX ........................................................................................................................... 13
OBS R-SQUARD ................................................................................................................... 14
Facteur d’inflation de variance (VIF) .................................................................................... 14
CUSUM test ........................................................................................................................ 15
Analyse Macroéconomique : ............................................................................................................ 15
CONCLUSION ............................................................................................................................. 17
INTRODUCTION

Le Maroc, tel de nombreux pays, doit faire face à des enjeux économiques majeurs tels que le chômage
et l'inflation, qui exercent une influence notable sur son produit intérieur brut (PIB). Ces phénomènes
économiques complexes, le chômage représentant une sous-utilisation des ressources humaines et
l'inflation provoquant une hausse généralisée des prix, nécessitent une analyse approfondie dans le
contexte spécifique du Maroc.

Le PIB demeure l'indicateur prédominant pour évaluer la performance économique d'un pays. Il mesure
la valeur totale des biens et services produits au sein d'une économie pendant une période donnée. Les
conséquences du chômage et de l'inflation sur le PIB revêtent des dynamiques spécifiques qu'il convient
de comprendre afin de formuler des politiques économiques adaptées et efficaces.

Le chômage engendre des répercussions négatives sur le PIB. En effet, le manque d'emplois affecte
directement le pouvoir d'achat des individus, les incitant à réduire leurs dépenses, ce qui entraîne une
diminution de la demande globale. Cette baisse de la demande amène les entreprises à ajuster leur
production en conséquence, entraînant ainsi une contraction du PIB. De plus, le chômage se traduit par
une perte de compétences et d'expertise, impactant à long terme la productivité de l'économie dans son
ensemble.

Par ailleurs, l'inflation peut également avoir des effets néfastes sur le PIB. Une augmentation généralisée
des prix diminue le pouvoir d'achat des consommateurs, ce qui peut entraîner une diminution de la
demande et de la consommation. De plus, les entreprises sont confrontées à des coûts accrus pour leurs
intrants, ce qui peut réduire leurs marges bénéficiaires et les inciter à réduire leur production. Ainsi,
l'inflation peut freiner la croissance économique en restreignant la demande et la production globales.
CHAPITRE 1 : Le cadre théorique de la croissance économique,
inflation et chômage
LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Le Produit Intérieur Brut (PIB) est l'un des indicateurs économiques les plus importants utilisés pour
mesurer la taille et la croissance économique d'un pays. Il représente la valeur totale de tous les biens
et services produits sur le territoire d'un pays au cours d'une période donnée, généralement une année.
Dans ce rapport, nous examinerons en détail le concept du PIB, ses composantes, son utilité, ses limites
et les méthodes utilisées pour le calculer.

Définition du PIB :
Le PIB est la somme de toutes les valeurs ajoutées des biens et services finaux produits dans une
économie au cours d'une période donnée. Il comprend les dépenses de consommation des ménages, les
investissements, les dépenses gouvernementales et les exportations nettes (exportations moins
importations).

Composantes du PIB :
a) La consommation des ménages : Il s'agit des dépenses des ménages pour les biens et services tels
que l'alimentation, le logement, les transports, les loisirs, etc. La consommation est généralement la
composante la plus importante du PIB.

b) L'investissement : L'investissement comprend les dépenses des entreprises pour l'acquisition de biens
durables tels que les machines, les équipements, les bâtiments, ainsi que les dépenses en recherche et
développement. Il inclut également les investissements résidentiels, c'est-à-dire les dépenses des
ménages pour la construction et la rénovation de logements.

c) Les dépenses gouvernementales : Il s'agit des dépenses effectuées par le gouvernement pour les biens
et services publics tels que l'éducation, la santé, l'infrastructure, la défense, etc.

d) Les exportations nettes : Cela représente la différence entre la valeur des exportations et celle des
importations. Si les exportations sont supérieures aux importations, les exportations nettes sont positives
et contribuent à la croissance économique. Dans le cas contraire, elles sont négatives et constituent une
déduction du PIB.

Utilité du PIB :
Le PIB est un indicateur clé pour évaluer la performance économique d'un pays. Il permet de mesurer
la croissance économique, de comparer la taille des économies entre les pays, d'analyser les fluctuations
économiques et d'élaborer des politiques économiques. Le PIB par habitant est également utilisé pour
évaluer le niveau de vie et le bien-être économique d'une population.

Limites du PIB :
Bien que le PIB soit largement utilisé, il présente certaines limites. Il ne tient pas compte de la répartition
des revenus, de la qualité de vie, des externalités négatives telles que la pollution, du travail non
rémunéré, de l'économie informelle et de l'économie souterraine. De plus, le PIB ne mesure pas les
activités non marchandes telles que le bénévolat et les services domestiques.

Méthodes de calcul du PIB :


Il existe trois principales méthodes de calcul du PIB :

a) Méthode des dépenses : Le PIB est calculé en additionnant les dépenses de consommation,
l'investissement, les dépenses gouvernementales et les exportations nettes.
b) Méthode des revenus : Le PIB est calculé en additionnant les revenus gagnés par les facteurs de
production tels que les salaires, les loyers, les intérêts et les profits.

c) Méthode de la production : Le PIB est calculé en additionnant la valeur ajoutée à chaque étape de la
production.

Le PIB et la croissance économique sont étroitement liés, car le PIB est souvent utilisé comme mesure
de la croissance économique d'un pays. La croissance économique se réfère à l'augmentation de la
production de biens et de services dans une économie sur une période donnée, généralement mesurée
en termes de variation du PIB réel.

Lorsque le PIB d'un pays augmente d'une année à l'autre, cela indique une croissance économique
positive. Une croissance économique soutenue est généralement considérée comme bénéfique pour un
pays, car elle est associée à plusieurs avantages, tels que l'augmentation des revenus, l'amélioration du
niveau de vie, la création d'emplois et le développement des infrastructures.

Le PIB et la croissance économique sont liés de la manière suivante :

Le PIB est un indicateur de la croissance économique : Le PIB mesure la valeur totale des biens et
services produits dans une économie. Lorsque le PIB augmente, cela indique une croissance
économique positive, tandis qu'une baisse du PIB peut indiquer une récession ou une période de
croissance économique lente.

Le PIB peut influencer la croissance future : Une croissance économique soutenue peut créer un cercle
vertueux. L'augmentation du PIB peut stimuler les investissements, favoriser l'innovation, encourager
la création d'emplois et accroître la productivité, ce qui peut à son tour favoriser une croissance
économique future.

La croissance économique peut influencer le PIB potentiel : La croissance économique peut augmenter
le potentiel de production d'un pays, ce qui se reflète dans une augmentation du PIB potentiel. Le PIB
potentiel représente la capacité maximale d'une économie à produire des biens et des services à plein
rendement sans provoquer d'inflation excessive.

Le PIB per capita peut indiquer le niveau de vie : L'augmentation du PIB par habitant est souvent
associée à une amélioration du niveau de vie. Cependant, il est important de noter que le PIB per capita
seul ne reflète pas nécessairement la répartition équitable des revenus ni d'autres indicateurs de bien-
être tels que l'accès aux services sociaux, la qualité de l'éducation ou l'état de l'environnement.

Il convient de souligner que le PIB ne capture pas tous les aspects du bien-être économique et social.
D'autres indicateurs tels que l'indice de développement humain (IDH), l'indice de pauvreté
multidimensionnelle (IPM) et l'empreinte écologique peuvent fournir une vision plus complète de la
croissance économique durable et inclusive.

En résumé, le PIB et la croissance économique sont liés dans la mesure où le PIB est souvent utilisé
pour mesurer la croissance économique. Une augmentation du PIB est généralement associée à une
croissance économique positive, tandis qu'une baisse du PIB peut indiquer une récession. Cependant, il
est important de compléter l'analyse du PIB par d'autres indicateurs pour obtenir une image complète
du bien-être économique et social.
INFLATION
Définition de l’inflation
L'inflation est un concept économique majeur qui se réfère à une augmentation générale et soutenue du
niveau des prix des biens et des services dans une économie au fil du temps. Il s'agit d'une mesure de la
diminution de la valeur de la monnaie et de l'érosion du pouvoir d'achat des consommateurs. L'inflation
peut être causée par divers facteurs, tels que la demande excessive par rapport à l'offre, l'augmentation
des coûts de production, les fluctuations des taux de change, les politiques monétaires expansionnistes
ou les chocs externes.

Selon la théorie monétaire, l'inflation peut être liée à la quantité de monnaie en circulation dans
l'économie. La théorie quantitative de la monnaie établit une relation directe entre l'offre de monnaie,
la vitesse de circulation de la monnaie, la production de biens et services, et le niveau général des prix.
En revanche, la théorie de l'offre et de la demande souligne l'importance des déséquilibres sur les
marchés des biens, des services et du travail dans la formation de l'inflation. Par exemple, si la demande
dépasse l'offre, les prix ont tendance à augmenter.

L'inflation peut avoir des impacts économiques et sociaux significatifs. Elle peut réduire le pouvoir
d'achat des ménages, augmenter les coûts de production pour les entreprises, perturber la stabilité
financière, et créer de l'incertitude économique. Les gouvernements et les banques centrales cherchent
généralement à maintenir une inflation modérée et stable en utilisant des instruments tels que la
politique monétaire, la régulation des marchés, et les politiques budgétaires.

Evolutions de l’inflation au Maroc


L'évolution de l'inflation au Maroc au fil du temps a été marquée par diverses tendances et facteurs :

Dans les années 2010, le Maroc a connu une inflation relativement modérée. En 2010, l'inflation
s'élevait à environ 1,6 %, et elle a augmenté légèrement au cours des années suivantes pour atteindre
un sommet de 2,7 % en 2012. Cette période a été caractérisée par une stabilité économique relative,
soutenue par des politiques monétaires prudentes et des mesures de maîtrise des prix.

Cependant, à partir de 2013, le Maroc a été confronté à des pressions inflationnistes accrues. L'inflation
a commencé à augmenter, principalement en raison de facteurs tels que la hausse des prix des produits
alimentaires et de l'énergie, l'augmentation des salaires et les ajustements de certaines politiques
publiques. En 2013, l'inflation a atteint 2,4 %, puis a connu une légère baisse pour se situer à 1,6 % en
2014.

À partir de 2015, l'inflation a repris sa tendance à la hausse, atteignant 1,6 % en 2015 et 1,8 % en 2016.
Cette augmentation s'explique en partie par une augmentation des prix des produits alimentaires et une
augmentation des coûts de l'énergie. De plus, l'inflation importée, due à l'appréciation du dollar
américain par rapport au dirham marocain, a également contribué à cette augmentation.

En 2017 et 2018, l'inflation au Maroc a été relativement faible, se situant autour de 0,8 % et 1 %
respectivement. Cela s'explique en partie par une baisse des prix des produits alimentaires, notamment
des céréales et des légumes, ainsi que par une maîtrise des prix des produits énergétiques.

Cependant, à partir de 2019, l'inflation a connu une augmentation plus significative. En 2019, l'inflation
a atteint 0,7 %, puis a augmenté à 1,9 % en 2020. Cette hausse s'explique principalement par la hausse
des prix des produits alimentaires, notamment des fruits et légumes, ainsi que par des facteurs externes
tels que la volatilité des prix internationaux des matières premières.
Il convient également de noter que l'inflation au Maroc est étroitement surveillée et gérée par la Banque
centrale du Maroc (Bank Al-Maghrib). La banque centrale met en œuvre des politiques monétaires
visant à maintenir la stabilité des prix et à maîtriser l'inflation dans des limites raisonnables, tout en
favorisant la croissance économique.

Les effets de l’inflation sur la croissance (PIB) :


Les effets néfastes de l’inflation :

Une inflation peut conduire lorsqu’elle est forte, à un ralentissement de la croissance économique, du
produit global, et à une détérioration de l’emploi. L’inflation chronique entraîne de nombreux effets
néfastes :

Elle perturbe la répartition macroéconomique des revenus. Tous les agents économiques ne peuvent pas
faire évoluer leurs revenus à la même vitesse que l’inflation. Celle-ci est favorable aux emprunteurs et
aux titulaires de revenus flexibles (illustration des pays en développement qui se sont fortement endettés
durant les années 70), mais elle pénalise les épargnants, les créanciers et les titulaires de revenus
indexables. L’équilibre macroéconomique, c'est-à-dire l’égalité entre l’épargne et l’investissement, se
trouve ainsi remis en cause. L’inflation agit directement sur le taux d’intérêt réel (charges d’intérêt
réellement payées par les emprunteurs), ce dernier correspondant à la différence entre le taux d’intérêt
nominal (taux défini par la Banque Centrale, puis répercuté sur les banques commerciales du second
rang) et le taux d’inflation. Une hausse de l’inflation réduit le taux d’intérêt réel (donc les charges
d’intérêt des emprunteurs) mais conduit les banques à relever leurs taux d’intérêt nominaux (période
des années 80 et 90), donc à pénaliser l’investissement. Par la même occasion, l’inflation traduit une
hausse du niveau général prix. Lorsqu’elle inclut les prix des actifs financiers et immobiliers, elle peut
être le reflet d’un effet richesse. Lorsque l’épargne (qui est un flux) est cumulée sur plusieurs années,
elle vient augmenter la valeur du patrimoine (qui est un stock). Les agents économiques qui constatent
une élévation de la valeur de leur patrimoine peuvent être amenés à réduire leur épargne (c’est le cas
des ménages américains qui ont intégré les hausses des actifs financiers, c'est-àdire des placements
financiers, dans la détermination de leurs revenus). Nouveau phénomène déstabilisant l’équilibre
macroéconomique.

Une inflation nationale plus forte qu’à l’étranger, réduit l’attractivité de l’économie et la compétitivité
des entreprises nationales. Elle conduit à procéder à des réajustements monétaires. Dans le cas européen,
le système de taux de change fixe ne permet plus d’utiliser la dévaluation comme une arme de
compétitivité. La gestion de l’Euro et la politique monétaire sont désormais confiées à la Banque
Centrale Européenne, qui par la variation des taux d’intérêt, peut intervenir pour stabiliser les prix.
Toutefois, les différentiels de prix à l’intérieur de la zone euro pénalisent les pays qui font le plus
d’effort en matière d’inflation (France, Allemagne) au profit de ceux qui en font le moins (Irlande).
Dans la sphère mondiale, le système de taux de change flottants (dollar, euro, yen) enregistre le
différentiel d’inflation entre les différentes zones économiques et peut conduire à des différentiels
d’attractivité et de compétitivité.

L’inflation contribue également à rendre l’avenir plus incertain. En rendant incertaine l’évolution des
valeurs nominales des revenus et des prix, l’inflation complique les prévisions économiques et rend la
croissance économique plus chaotique. Des taux d’inflation élevés faussent le pilotage des économies
en brouillant les signaux donnés par les indices de prix relatifs, c'est-à-dire par le marché. Les agents
économiques sont dès lors incapables anticiper les mouvements de prix.

L’inflation rend la croissance économique déséquilibrée et provoque la stagflation, situation où


coexistent à la fois l’inflation et le chômage. Cette dernière idée a remis en cause une relation définie
par W. Phillips dans les années 50, en l’occurrence la relation négative entre l’inflation et le chômage
(une baisse du chômage ne pouvait être réalisée sans générer une hausse de l’inflation). Dans les années
70, cette relation a disparu avec les chocs pétroliers puisque l’on connu alors une période de hausse de
l’inflation, et de façon concomitante du taux de chômage. La hausse des coûts de production non
salariaux a en effet contraint les entreprises à augmenter leurs prix à salaire donné. Dans le même temps,
les anticipations des agents se sont modifiées suite à un changement de régime d’inflation qui devient
positif alors qu’il était quasi-nul. Cette persistance de l’inflation, anticipée par les agents, aurait changé
la nature des relations entre inflation et chômage (courbe de Phillips modifiée). L’une des leçons des
années 70 est que la relation entre chômage et inflation se modifie au cours du temps (en fonction des
anticipations des agents et de la persistance de l’inflation) et qu’il est donc difficile de la mettre en
valeur.

Enfin, dans le cas d’une inflation importée due à un choc pétrolier (augmentation des prix du pétrole),
les mécanismes classiques tendent à dissocier les effets de court terme de ceux de long terme. A court
terme, la perte du pouvoir d’achat des ménages (consécutive à cette hausse : augmentation du prix de
l’essence, du prix du chauffage…) les conduit à ajuster à la baisse leur volume de consommation. Il
convient cependant de distinguer les effets directs des effets indirects. L’effet direct sur les prix à la
consommation reflète le poids de celui-ci dans le panier de consommation moyen (en France, l’effet
mécanique sur les prix à la consommation d’une hausse du prix du pétrole de 10 € est de 0.4 pt). Les
effets indirects proviennent des tentatives, des entreprises et des salariés, de compenser la perte de
revenus et de pouvoir d’achat entraînée par le choc pétrolier par des hausses de prix de vente et des
augmentations de salaires. A long terme, la hausse du prix du pétrole diminue la rentabilité des secteurs
énergivores provoquant une modification de la structure productive (modes de fabrication plus
économes, réallocations de capital productif, transferts d’emplois entre secteurs). Des études récentes
(Carnot, Hagège, 2004) ont cependant révélé que les économies développées étaient de moins en moins
sensibles aux chocs pétroliers en raison de la baisse du degré d’utilisation du pétrole et d’un
environnement d’inflation plus stable. Un résultat qui contraste avec celui concernant les pays en
développement. Selon une étude du FMI (2005), une hausse durable de 10 $ du baril de pétrole réduirait
en moyenne le taux de croissance ces pays importateurs nets de pétrole, de plus de 1.5 pt en une année.

Les effets bénéfiques de l’inflation :


Caractérisée par une augmentation des revenus nominaux distribués, l’inflation favorise la croissance
pour plusieurs raisons principales :

Elle contribue à alléger les dettes des agents économiques. L’inflation diminue le coût réel de
l’endettement en fonction de la différence entre le niveau des taux d’intérêt nominaux et le niveau
général des prix (relation évoquée précédemment). Ainsi les ménages et les entreprises ont longtemps
bénéficié de taux d’intérêt réels faibles, voire négatifs. Ce qui a pu les amener à recourir davantage aux
crédits à la consommation (ménages) et à l’investissement (entreprises, ménages) pour financer leurs
achats.

Elle améliore la rentabilité financière des entreprises. En période d’inflation, les entreprises sont
d’autant plus incitées à recourir au financement externe que leurs taux de profit internes sont supérieurs
au taux d’intérêt des capitaux empruntés. Une telle situation élève la rentabilité de leurs fonds propres
(effet de levier). Elles peuvent ainsi lever des fonds bancaires (emprunt) et les utiliser pour aller sur les
marchés financiers. Les entreprises se trouvent stimulées par les perspectives de gains et incitées à
investir.

L’inflation, moteur de l’investissement, peut induire une croissance de la production et de l’emploi.


Même si la courbe de Phillips est contestée par certaines études empiriques, elle tend à souligner qu’un
haut niveau d’emploi apparaît compatible avec un taux d’inflation élevé (relation inverse entre
l’inflation et le chômage).

Enfin, la thèse d’un taux d’inflation faible peut être remise en cause notamment si l’on considère les
conséquences néfastes pour l’économie d’une déflation. A la fin des années 90, le Japon présente en
effet une situation où le taux de croissance économique et l’évolution du niveau général des prix étaient
proches de 0%. Cette situation relance la question du taux d’inflation « efficient » pour une économie.
Ainsi une hausse du niveau général des prix n’est pas automatiquement le reflet d’une économie en
surchauffe, elle peut au contraire caractériser la bonne santé d’une économie (la croissance économique
doit se traduire par une hausse des prix). Le Pacte de Stabilité et de Croissance retenu par l’UEM table
ainsi sur une croissance de 2% (IPCH) des prix. Un objectif de stabilité des prix qui serait, selon les
autorités concernées, compatible avec un niveau de croissance durable.
CHOMAGE
La définition du chômage
Le chômage peut être décrit comme la condition où une partie de la population active, composée des
individus en âge de travailler et disponibles sur le marché du travail, se trouve dans l'incapacité de
trouver un emploi rémunéré malgré leur volonté de travailler. Cette définition souligne le caractère
involontaire du chômage, où les individus concernés aspirent à travailler mais rencontrent des difficultés
à trouver un emploi approprié.

D'un point de vue économique, le chômage est généralement perçu comme un déséquilibre sur le
marché du travail, où l'offre de main-d'œuvre excède la demande. Le célèbre économiste britannique
John Maynard Keynes a formulé une théorie du chômage involontaire, soutenant que les fluctuations
de la demande globale peuvent engendrer des périodes de chômage lorsque la demande effective est
insuffisante pour absorber l'ensemble de la main-d'œuvre disponible.

Un autre économiste éminent, Arthur Cecil Pigou, a développé la théorie du chômage volontaire,
avançant que certaines personnes font le choix de ne pas travailler en raison de salaires jugés
insuffisants. Cette théorie met l'accent sur les facteurs individuels et les choix rationnels des travailleurs
dans leur décision de travailler ou non.

Le chômage peut être classifié en différents types en fonction de ses causes sous-jacentes. Les trois
principaux types de chômage sont le chômage structurel, le chômage conjoncturel et le chômage
frictionnel.

• Le chômage structurel résulte de déséquilibres durables sur le marché du travail, tels que des
disparités entre les compétences des travailleurs et les exigences des emplois disponibles, des
changements technologiques entraînant une obsolescence des compétences, ou des problèmes
structurels dans l'économie qui limitent la création d'emplois.
• Le chômage conjoncturel est lié aux fluctuations économiques à court terme, où la demande
globale diminue pendant les périodes de récession ou de ralentissement économique, entraînant
une contraction des opportunités d'emploi et une augmentation du chômage. À l'inverse,
pendant les périodes de reprise économique, le chômage conjoncturel a tendance à diminuer à
mesure que la demande de main-d'œuvre s'accroît.
• Le chômage frictionnel est dû aux frictions naturelles et transitoires sur le marché du travail,
telles que la recherche d'emploi, les ajustements entre les employeurs et les employés, les délais
de transition et les différences d'information. Il survient lorsque des individus sont en transition
entre différents emplois ou lorsqu'ils entrent sur le marché du travail pour la première fois, ce
qui crée un laps de temps où ils ne sont pas immédiatement employés.
La situation du chômage au Maroc
Dans les centres urbains tels que Casablanca, Rabat, Marrakech et Fès, le chômage est plus prévalent
que dans les régions rurales. Cette disparité découle de la concentration des opportunités d'emploi dans
ces métropoles et de l'afflux de travailleurs en quête de débouchés. En contraste, les zones rurales font
face à un chômage plus préoccupant, étant donné leur dépendance à l'agriculture soumise aux variations
saisonnières et aux aléas climatiques, ainsi que la limitation des possibilités d'éducation et de formation
professionnelle.

Au Maroc, le chômage a été une préoccupation persistante au cours des dernières décennies, en
particulier dans les années 1990 et le début des années 2000, touchant principalement les jeunes et les
femmes, en particulier les diplômés universitaires. Le gouvernement a entrepris diverses politiques et
réformes visant à stimuler la croissance économique, favoriser la création d'emplois et réduire le
chômage. Des initiatives telles que la formation professionnelle, l'encouragement des investissements
et le soutien à l'entrepreneuriat ont été mises en place.

Bien que des améliorations significatives aient été observées à certains moments, avec une baisse
générale du taux de chômage entre 2000 et 2010, passant d'environ 14% à environ 9%, il est important
de souligner que ces progrès ont été inégaux. Le chômage demeure une préoccupation majeure dans
certaines régions et parmi certains groupes démographiques.

Les effets du chômage sur la croissance et le PIB :


Le chômage a des répercussions significatives sur la croissance économique. Lorsqu'un nombre élevé
de personnes sont sans emploi, cela a un impact direct sur la croissance économique. L'un des
principaux effets du chômage est la réduction de la demande. Les personnes au chômage ont
généralement moins de pouvoir d'achat, ce qui entraîne une diminution de la demande de biens et de
services. Cette baisse de la demande peut se traduire par une diminution de la production et, par
conséquent, une croissance économique plus lente.

Un autre effet du chômage est la diminution de la consommation. Les individus sans emploi ont
tendance à réduire leurs dépenses, en particulier pour les produits non essentiels. Cela se traduit par une
baisse de la demande de biens de consommation, ce qui peut ralentir la croissance économique. Lorsque
les gens ont moins de revenus disponibles, ils sont moins enclins à dépenser, ce qui peut avoir un effet
en cascade sur l'ensemble de l'économie.

Le chômage prolongé peut également entraîner une diminution de la production globale. Lorsque des
travailleurs qualifiés et expérimentés restent sans emploi pendant une période prolongée, leurs
compétences peuvent se détériorer. Cela signifie que leurs talents ne sont pas utilisés à leur plein
potentiel, ce qui entraîne une sous-utilisation des ressources productives de l'économie. La baisse de la
production résultant du chômage peut avoir un impact négatif sur la croissance économique.

De plus, le chômage a des répercussions sur les finances publiques. Lorsque le chômage augmente, les
revenus fiscaux diminuent car il y a moins de personnes travaillant et payant des impôts. Parallèlement,
les dépenses publiques augmentent, car les gouvernements doivent consacrer davantage de ressources
aux prestations de chômage et à d'autres formes d'aide sociale pour soutenir les chômeurs. Cela peut
exercer une pression sur les finances publiques et limiter les ressources disponibles pour les
investissements publics qui favorisent la croissance économique.

Il convient de souligner que les effets du chômage sur la croissance économique peuvent être atténués
par des politiques appropriées. Par exemple, des mesures de relance économique telles que des
politiques monétaires et fiscales expansionnistes peuvent aider à stimuler la demande et à favoriser la
croissance même en période de chômage élevé. De plus, des politiques actives du marché du travail,
telles que la formation professionnelle et les programmes de réinsertion, peuvent contribuer à réduire
le chômage de longue durée et à atténuer ses effets négatifs sur la croissance économique.
Chapitre 2 : CADRE PRATIQUE

Etude de cas Maroc

• PIB : Variable dépendante


• INFLATION : Variable indépendante
• CHÔMAGE : Variable indépendante

Y= B0 + B1*X1 + B2*X2 ➔ PIB = C + B1*INFLATION + B2*CHOMAGE

Une estimation sous logiciel « EViews » nous donne le résultat ci-après :

PIB = 0,104 – 0,78*chômage - 0,022*inflation

LA CONSTANTE
C’est la constante, sa valeur est de 0,104 donc si la variable indépendante est nulle (X=0) la valeur de
la variable dépendante est de 0,104 (Y=0,104).
L’erreur standard de la constante (C) est de 0,168 qui est une faible valeur, cette erreur mesure la fiabilité
du coefficient (plus c'est petit, mieux c'est), donc cette estimation est fiable.

La PENTE
X1 et X2 sont des coefficients de variables indépendantes, elles nous donnent de combien la valeur de
la variable dépendante Y change si les variables indépendantes X1 et X2 changent d’une unité.

B1 est égale à -0,787, on remarque que le coefficient est négatif donc la relation entre X1 et Y est
négative (X à un effet négative sur Y).

B2 est égale à -0,022, on remarque que le coefficient est négatif donc la relation entre X2 et Y est
négative (X à un effet négative sur Y).

Coefficient de détermination
Le R2 qui est le carré du coefficient de corrélation linéaire R, il permet de connaitre la variation de la
variable endogène qui peut être expliqué par la variable exogène.

Le R2 est d’une valeur de 0,046, donc on peut dire que 4.6% de la variation de la croissance économique
est expliqué par l'inflation et chômage par contre 95.4% est due à l'erreur.

Test de FISHER
Le test de FISHER nous permet de savoir si le modèle est globalement significatif.

➔Le t-statistique est de 0.12 et sa probabilité est de 0,88 (>0.05) donc le modèle n'est pas globalement
significatif.

DURBIN-WATSON
La valeur de DURBIN-WATSON de 3,12 indique une autocorrélation négative modérée dans les
résidus du modèle économique. Cela suggère qu'il y a une certaine dépendance négative entre les
observations successives des résidus.
JARQUE-BERA

La probabilité de JARQYE-BERA est de 95,8% qui est supérieur à 5% donc les résidus ne suivent pas
une loi normale.

KHI-DEUX

La probabilité de KHI-DEUX est de 5.98% qui est supérieur à 5% donc les résidus ne sont pas auto-
corrélés.
OBS R-SQUARED

La probabilité de Obs R-SQUAReD est de 4,85 qui est inférieur à 5% donc la variance des résidus n’est
pas constante donc les résidus ne sont pas homoscédastiques.

Facteur d’inflation de variance (VIF)

Le VIF montre une valeur de 1.006862, proche de 1 donc il n'y a pas de multi-colinéarité entre les
variables indépendantes (inflation, chômage).
CUSUM test

La courbe de CUSUM reste proche de 0. Elle se situe au milieu donc le processus est stable et il n’y a
aucun changement significatif qui s’est produit.

Analyse Macroéconomique :
L'analyse économétrique des données révèle des résultats significatifs sur l'impact de l'inflation et du
chômage sur la croissance économique (PIB) du Maroc, en prenant en compte la conjoncture actuelle
du pays.

Premièrement, l'analyse indique qu'une augmentation de l'inflation est associée à une diminution du
PIB, suggérant que l'inflation peut freiner la croissance économique. Cela souligne l'importance d'une
gestion rigoureuse de l'inflation afin de maintenir la stabilité des prix et de préserver le pouvoir d'achat
des consommateurs. Des politiques monétaires adéquates et des mesures de contrôle de l'inflation sont
donc nécessaires pour soutenir une croissance économique solide et durable.

Deuxièmement, le modèle économétrique met en évidence une relation négative entre le chômage et le
PIB, ce qui indique que des niveaux élevés de chômage peuvent entraver la croissance économique.
Cette constatation souligne l'importance d'une création d'emplois dynamique et de politiques visant à
promouvoir l'investissement et l'activité économique. Des réformes structurelles ciblées, telles que le
renforcement de l'environnement des affaires, la promotion des petites et moyennes entreprises et le
développement des compétences de la main-d'œuvre, peuvent contribuer à réduire le chômage et à
stimuler la croissance économique.
Ces résultats économétriques mettent en évidence l'importance de politiques économiques et sociales
équilibrées pour favoriser une croissance économique durable et inclusive au Maroc. La gestion
prudente de l'inflation, combinée à des mesures spécifiques visant à promouvoir l'emploi, peut
contribuer à créer un environnement favorable à la croissance économique. Il est essentiel que les
décideurs politiques mettent en place des politiques monétaires adéquates, des réformes structurelles et
des programmes de développement du capital humain pour soutenir la croissance économique et
améliorer les conditions de vie de la population marocaine.
CONCLUSION

Notre rapport de modélisation économique a examiné les répercussions du chômage et de l'inflation sur
le produit intérieur brut (PIB). Les résultats obtenus soulignent l'importance de ces deux variables dans
l'économie d'un pays et mettent en évidence les liens complexes qui existent entre elles.
Nous avons constaté que le chômage et l'inflation peuvent exercer des effets significatifs sur le PIB.
Une augmentation du taux de chômage a tendance à réduire la production économique, car elle entraîne
une diminution de la demande globale, une baisse de la consommation et des investissements moins
importants. Cela se traduit généralement par une croissance économique plus faible et une diminution
du PIB.
D'autre part, l'inflation peut également entraîner des conséquences néfastes sur le PIB. Lorsque les prix
augmentent rapidement, le pouvoir d'achat des consommateurs diminue, ce qui réduit la demande et
entraîne une baisse de la production économique. De plus, l'inflation peut affecter négativement les
investissements en créant de l'incertitude et en décourageant les entreprises à entreprendre de nouveaux
projets.
Il est important de noter que le lien entre le chômage, l'inflation et le PIB est complexe et dépendant de
nombreux autres facteurs économiques. Des politiques économiques et monétaires appropriées sont
nécessaires pour gérer ces variables et atténuer leurs effets négatifs sur l'économie.
Notre analyse met en évidence l'importance de surveiller et de gérer de manière adéquate le chômage
et l'inflation afin de favoriser une croissance économique durable et de maximiser le potentiel du PIB.
Les décideurs politiques, les économistes et les acteurs économiques doivent prendre en compte ces
relations complexes pour mettre en place des politiques et des stratégies efficaces visant à promouvoir
la prospérité économique et la stabilité.

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